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"le rôle de l'intégration régionale dans le développement d'un Etat". Cas de la Communauté à‰conomique des Pays des Grands Lacs (CEPGL ). Analyse et suggestions

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par Sylvain BINGANA KUMBANA MYSTERE
Université de Kinshasa - Licence en relations internationnales 2009
  

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1.2.3.1. La Croissance

Elle est considérée comme un thème central de toutes les stratégies s'il en est. Car toute amélioration passe nécessairement par l'augmentation des quantités produites et l'accroissement correspondant des revenus.

Mais, ce prétendu choix se révèle doublement limité. D'abord, parce qu'il prétend résumer tous les objectifs du développement : le taux de croissance est censé synthétiser la satisfaction de tous les besoins, puisque c'est le revenu moyen qui s'accroit, tout est supposé s'acheter, et que cette croissance finit par produire des « retombées » pour l'ensemble de la population.

Ensuite, la seconde limitation est plus complexe : elle concerne la nature des outils nécessaires pour obtenir cette croissance. On distingue bien sûr différents facteurs de croissance (ressources naturelles, ressources humaines, équipements, etc.), mais l'un d'eux paraît résumer toutes les exigences puisqu'il permet de tout acheter : c'est le capital financier. On élabore ainsi des « modèles de croissance » où l'augmentation de la production est fonction du capital investi : la seule véritable contrainte à desserrer paraît donc financière et l'on bâtit sur cette base des plans ambitieux de mobilisation de l'épargne interne ou des transferts internationaux des ressources.

1.2.3.2. L'Industrialisation

C'est un second exemple de ces préoccupations dominantes des stratégies de développement.

Au départ, une évidence en rapport avec la croissance : l'industrialisation n'est pas autre chose qu'un moyen extraordinairement puissant d'accroître la productivité de l'effort humain, donc l'augmentation des quantités produites, mais aussi leur diversité et leur qualité.

Les pays dits développés ne se distinguent-ils pas des autres parce qu'ils sont précisément industrialisés ? L'industrialisation apparaît ainsi comme la clé du développement et, des premières stratégies de grande envergure vont être axée sur cette exigence. Citons à titre d'illustration : l'Inde oriente ses plans vers la construction d'une industrie lourde ; la Commission Économique des Nations Unies pour l'Amérique Latine (CEPAL) se fait le prophète de l'industrialisation Latino - Américaine ; les pays les plus pauvres eux-mêmes donnent la priorité au rassemblement des projets industriels.

Les succès de certains pays sont remarquables, au point que l'on s'inquiète aujourd'hui de la concurrence de nouveaux pays industrialisés. Tel le Brésil exporte des avions et des armes, la Corée du Sud s'impose sur les secteurs comme le textile, l'habilement ou l'électronique, la sidérurgie et la construction navale,...

Aujourd'hui, la « bonne industrie lourde », qui a toutes les chances de réussir, que ce soit la sidérurgie ou la pétrochimie, est celle qui comprendra une forte proportion de capitaux locaux et qui viendra certainement à son heure lorsque l'industrie nationale sera suffisamment structurée et diversifiée pour la « recevoir » sans problèmes et en tirer au contrarie tous les bienfaits.

On ne peut nier que la présence d'une industrie lourde dans un pays est un signe de haut degré de développement. Or, le développement est le résultat d'une action continue s'étendant sur un cycle d'années. S'il est bon que les pays sous-développés puissent profiter d'un certain nombre de techniques modernes pour accélérer leur développement, par contre, il est déconseillé qu'ils brûlent trop vite les étapes et ne prennent pas le temps « d'assimiler » convenablement chacune d'elles avant de passer à la suivante.

C'est pourquoi la création par la priorité d'industries légères visant à la fabrication des produits de consommation et progressant dans le sens d'une plus grande complexité et d'une grande étendue au fur et à mesure des années, nous paraît respecter une finalité du développement qui soit à la fois logique et non traumatisme pour le groupe social (16(*)).

Au total, ni la croissance, ni l'industrialisation ne sont plus maintenant considérées à elles seules, comme des conditions suffisantes du développement. Il faut étudier davantage les interrelations et les critères de spécialisation.

1.2.3.3. Le Rôle respectif des pouvoirs publics et des forces du marché

Ils constituent un troisième domaine d'option des stratégies du développement.

Ici, les pays en développement vont encore partir d'une position très affirmée, en faveur d'un rôle central à donner à l'Etat. Le contexte de cette option est lié à celui des accessions à l'indépendance. Il s'agit d'une affirmation de la souveraineté des Nouveaux États et de leur émancipation de la tutelle coloniale. Ce qui entraine aussi l'émancipation par rapport à l'ensemble des forces capitalistes qui appuyaient et bénéficiaient de la colonisation.

A cette ambition, s'ajoute au moins pour certaines régions (l'Afrique noire plus que l'Amérique Latine et l'Asie), l'absence ou l'insuffisance d'une classe d'entrepreneurs autochtones. L'Etat se voit donc normalement investi d'une responsabilité globale du développement : non seulement des fonctions traditionnelles de l'Etat libéral, mais aussi des pouvoirs de conception, d'impulsion et de réglementation très larges, la prise en charge d'un secteur public productif considérablement étendu.

1.2.3.4. Les Relations Extérieures

Ces relations, considérées comme le degré et le mode d'ouverture des économies vers l'extérieur, constituent une quatrième préoccupation centrale des stratégies de développement. De ce point de vue, on peut schématiquement distinguer deux modèles de relations.

Le premier modèle est celui de l'ouverture de l'intégration dans l'économie mondiale. Il est associé à la confiance dans les forces du marché national souvent de dimension trop restreinte ou international dont l'impulsion permettra la croissance interne. L'objectif sera de vendre à l'extérieur des produits miniers, agricoles voire manufacturés ou sous la forme de travail émigré. On pourra ainsi importer des équipements, le savoir-faire, les capitaux nécessaires à l'expansion internationale.

Ce schéma de croissance, fondé sur l'exportation, est largement adopté par les pays moins avancés, surtout d'Afrique qui pensent ne pas avoir d'autres choix ; mais aussi la voie suivie, avec le succès que l'on sait, par les Nouveaux États industrialisés en Asie du Sud-est.

Les traits dominants de types de stratégies sont la référence à la demande mondiale plutôt qu'aux besoins internes pour choisir ce que l'on va produire, critère de la compétitivité internationale indispensable pour pouvoir répondre à cette demande.

Donc, la théorie traditionnelle du commerce international a conduit à la formulation d'une double thèse optimiste : l'échange extérieur serait un facteur de transmission d'un télédynamique et mettrait en marche les mécanismes qui tendent à égaliser les rémunérations des facteurs dans les divers pays. En d'autres termes : le développement tendrait à se répandre et les différences des niveaux de vie entre pays diminueraient.

Or, le commerce international a produit des résultats inverses en rendant possibles la concentration du revenu au bénéfice des pays industrialisés, grâce à la détérioration à long terme des termes de l'échange des pays spécialisés dans l'exportation des matières. Cette détérioration des termes de l'échange est due à la baisse du cours des matières premières et à la réduction de la demande provoquée par des produits de remplacement (produits synthétiques).

Le déclin du Tiers-Monde dans le commerce mondial a résulté de son rôle marginal dans la vente des produits industriels et de sa spécialisation dans des matières premières. La demande des matières premières croît moins vite que les revenus ; celle des produits industriels croît moins aussi vite, car elle suit des possibilités toujours nouvelles par la technique, qui d'ailleurs permet d'économiser ou de remplacer les matières premières.

La contrepartie de cette orientation vers l'exportation, c'est l'accès aux ressources extérieures, mais aussi la dépendance à leur égard : rôles dominants des firmes multinationales.

Le second modèle, en réaction contre cette dépendance et des inconvénients des échanges internationaux, va être préconisé par des États sous-développés insistant sur la priorité de la satisfaction des besoins internes. C'est aussi une option naturelle de développement des économies de grandes dimensions telles que celle du Brésil, de l'Inde et de la Chine, dont les populations constituent des gigantesques marchés intérieurs potentiels.

Au-delà des expériences réelles, quasi réussies, de développement « vers l'intérieur », on verra aussi émerger des multiples formes de protestation contre la tyrannie économique et culturelle de l'extérieur et (naître de l'ambition correspondante d'un développement) « autocentré » ou « endogène ». Celui-ci est souvent associé à diverses formes de « déconnexion » par rapport à l'ensemble des échanges internationaux.

En définitive, les quatre thèmes sur-évoqués ne sont que des exemples, particulièrement significatifs qui ne constituent pas une liste exhaustive. Il faudrait lui ajouter un ensemble de choix qui concerne le partage des avantages et des coûts de ces stratégies entre les divers acteurs et groupes sociaux en présence tenant compte de l'arbitrage entre les divers intérêts en jeu (ruraux et urbains, fonctionnaires et paysans, salariés et non-salariés, hauts et bas revenus, groupes ethniques et régionaux, etc.). On peut donc conclure ces choix des stratégies de développement par trois propositions (17(*)) :

o Il faut admettre le pluralisme des objectifs du développement, respecter et sauvegarder la liberté de choix des responsables nationaux du développement. Cette liberté de choix concerne aussi bien le choix des objectifs et la réponse aux contraintes ;

o Si cette liberté de choisir a un sens, il faut abandonner l'idée de se référer à un modèle de développement qu'il s'agirait de respecter ou d'imiter, ni le mimétisme, ni l'imposition des normes universelles ne paressent défendables en la matière ;

o Cependant, pour que les choix traduisent concrètement les stratégies réalistes opérationnelles, il faut les détailler progressivement et confronter systématiquement des objectifs et les contraintes à chaque niveau de décision : c'est la fonction essentielle de la planification du développement et des relations qu'elles doivent garder avec le jeu du marché.

Section 2 : Intégration

2.1. Définition, Nécessité et Étapes de l'Intégration

2.1.1. Définition de l'Intégration

Dans la hiérarchie des mots obscurs et sans beauté dont les discussions économiques entourent notre langue, le terme d'intégration occupe un bon rang (18(*)).

En effet, ce terme s'emploie dans les divers domaines de la science, depuis la mathématique jusqu'à la politique, en passant par l'économie, la sociologie, et il est également étudié sous différents angles. Un auteur examinera son analyse sur son contenu, un autre s'intéressera davantage à ses aspects institutionnels, tandis qu'un troisième accordera une attention privilégiée aux conditions nécessaires à sa naissance et son développement, tel est le cas de Karl DEUTSCH qui estime que la constitution d'une « communauté de sécurité », synonyme de groupe en état d'intégration, est déterminée par plusieurs facteurs, notamment la comptabilité des valeurs. L'intégration affecte donc le comportement politique des États et leurs espoirs économiques.

Quant au Professeur Gervais KABAMBA Wa KABAMBA, l'intégration est un concept technique, pluridimensionnel et plurisectoriel. Elle revêt aussi plusieurs dimensions, à savoir les dimensions économique, politique, sociale, culturelle, voire militaire (19(*)).

Il existe de ce fait un chapelet de définitions complexes et assez divergents les unes des autres selon les auteurs, les écoles et l'optique dans laquelle on se place. L'intégration aura donc une conception différente selon l'approche adoptée. Ce qui explique que les définitions de divers auteurs ne se concordent pas toujours, elles peuvent se compléter et même s'affronter.

D'une manière générale, intégrer c'est rassembler les éléments pour en former un tout ou encore augmenter la cohésion d'un tout déjà existant (20(*)).

Ainsi, CUVILIER A. définit l'intégration comme « l'ensemble des phénomènes par lesquels se constitue l'unité organique d'un être vivant, d'un système mental, d'une société » (21(*)).

De même Raymond ARON qui, parlant de l'intégration économique, pense que « deux unités économiques peuvent être considérées comme ayant réalisé le plus haut degré d'intégration quand les transactions, entre deux individus placés dans l'une ou l'autre unité, ressemblent, à très peu de choses prés, à des transactions entre individus de la même unité » (22(*)).

Il s'agit, en d'autres termes, de l'élimination de la discrimination entre les unités économiques appartenant à de différentes nations et l'unification des plans d'un ensemble de centres de décisions appelés à former un seul système économique (23(*)).

Si le terme « intégration » tire ses origines de l'économie politique, il dépasse la seule dimension économique, parce que s'il y a des structures économiques, il n'y a pas des sociétés économiques au sens précis de ce terme : l'intégration économique est une idée qui apparaît étroitement dépendante de l'intégration (24(*)). Celle-ci se situe sur deux plans : sur le plan interne et sur le plan international pour reprendre les termes de BARREA J. (25(*)).

Dans sa phase interne, le processus d'intégration consiste à accroître la solidarité entre les éléments d'un ensemble préexistant, et à développer la cohésion d'un ensemble déjà constitué. C'est à cette phase que se réfère Maurice DUVERGER lorsqu'il définit l'intégration comme « un processus d'unification d'une société qui suppose non seulement la suppression des conflits, mais aussi le développement des solidarités » (26(*)).

Considérée sous ses aspects internationaux qui nous intéressent ici, l'intégration peut être ainsi définie : « elle est à la fois un processus et une situation qui, à partir d'une société internationale morcelée en unités indépendantes les unes des autres, tend à leur substituer de nouvelles unités plus ou moins vastes, dotées au minimum du pouvoir de décision, soit dans un ou plusieurs domaines déterminés, soit dans l'ensemble de domaines relevant de la compétence des unités intégrées, à susciter, au niveau des consciences individuelles, une adhésion ou une allégeance et à réaliser au niveau des structures, une participation de tous au maintien et développement de la nouvelle unité » (27(*)).

Ainsi définie, l'intégration internationale se différencie de la simple coopération.

Selon MARSHALL A., il y a un ensemble intégré lorsque les liens de solidarité qui existent entre ses divers éléments sont tels que la liberté totale des échanges profite à tous (28(*)).

Quant à MYRDAL G., une communauté intégrée est comme celle dans laquelle ses membres doivent prendre de plus en plus conscience de leurs responsabilités et acquérir une disposition à obéir aux règles s'appliquant à la communauté entière et à prendre leur part de dépenses communes (29(*)).

a. Sur le plan Politique

Selon MITRANY D., l'intégration politique est une prolifération de la collaboration internationale dans les différentes sphères techniques, transports, santé, bien-être, commerce, production, activités scientifiques et culturelles qui absorbent finalement la sphère politique (30(*)).

De même, DEUTCH K., définit pour sa part l'intégration politique comme une relation cohérente des acteurs politiques ou des unités politiques comme les individus, les groupes, etc. dans leur comportement politique.

b. Sur le plan Économique

HABERLER G. se référant à la théorie de l'espace économique, estime que le développement économique moderne nécessite un grand espace pouvant permettre une mobilisation optimale de ressources, une allocation plus abondante et rentable des investissements et une libre circulation de facteurs de production ou mieux une grande mobilité de ces facteurs.

PAD UGO définit, l'intégration économique comme un processus d'élimination progressive d'obstacles aux échanges entre plusieurs pays, de confrontation entre les politiques respectives, un processus de coordination et d'harmonisation des directives économiques principales (31(*)).

D'après TIMBERGEN J., l'intégration économique conduit à la création des structures plus favorables à l'économie internationale afin d'amoindrir les obstacles artificiels et d'introduire tous les éléments favorables à la coordination et à l'unification des États (32(*)).

* 16 RIGOTARD J., L'Incertitude du Développement, Edition Privat, Paris, 1967, p. 183

* 17 ELIO COMARIN., et Alli, op. cit., p. 274

* 18 PERROUX F., L'Europe sans rivage, Paris, PUF, 1984, p.149

* 19 KABAMBA Wa KABAMBA, op.cit., p. 45

* 20 PERROUX F., L'Europe sans clivage, Paris, PUF, 1954, p. 419

* 21 CUVILIER A., Nouveau Vocabulaire Philosophique, Paris, Edition Armand Colin, 1961, p. 126

* 22 PERROUX F., op.cit, p.419

* 23 CUVILIER A., op.cit,

* 24 LALANDE, Vocabulaire Technique et Critique de la Philosophie, Paris, PUF, 1962, p. 243

* 25 BARREA J., Théories des Relations Internationales, Louvain-la-Neuve, Edition Ciao, 1978, p.290

* 26 DUVERGER M., cité par DE SERNACLENS P., La Politique Internationale, 2ème Edition Armand Colin, Paris, 1998, p. 165

* 27 KABAMBA Wa KABAMBA, Organisations Internationales Africaines, Notes de Cours Première Licence R.I., UNIKIN, 2002-2003, Inédit

* 28 Idem

* 29 Ibidem

* 30 KABAMBA Wa KABAMBA, Cours cité

* 31 PAD UGO, cité par KABAMBA Wa KABAMBA, idem

* 32 TIMBERGEN J., cité par KABAMBA Wa KABAMBA, ibidem

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore