Section 2 : Les Causes
de la faiblesse de la CEPGL
Cette section présente une
série des problèmes qui n'ont pas permis à la CEPGL de
s'épanouir ni d'atteindre les objectifs lui assignés.
2.1. Le Micro Nationalisme
La Nation et l'Etat sont des concepts
généralement pleins de confusion, surtout en Afrique où
des nations embryonnaires se forment au sein des États qui existent,
à peine depuis une trentaine d'années.
En effet, la colonisation a fractionné l'Afrique en
plusieurs unités territoriales, parfois des minuscules renfermant une
diversité d'ethnies disparates dont les sentiments d'appartenance
à une entité politique plus vaste que leur étroite
collectivité font actuellement défaut. On constate, qu'en
dépit des efforts déployés par les gouvernements visant
à cultiver la conscience nationale, les Africains se montrent encore
assez attachés à leurs terres plutôt qu'à un Etat
nouveau.
Après la Deuxième Guerre Mondiale, les
Africains mettent en cause la situation coloniale, sous la forme d'une
opposition formelle née d'un sentiment de frustration et
développent un nationalisme virulent revendiquant l'indépendance
totale, c'est-à-dire aussi bien politique, économique que
culturelle.
Cependant, le nationalisme africain est à la fois
considéré comme un facteur positif puisqu'il contribue à
l'unité des peuples et un élément redoutable de
dissociation se dressant en obstacle à l'intégration.
Il s'agit particulièrement de micro nationalisme,
cultivé au niveau de chaque nouvel Etat, se traduisant en politique
africaine par des réticences, voire des replis sur soi. On constate que
chaque appel, de s'associer aux autres pour créer des regroupements
régionaux pouvant amorcer le processus d'un véritable
développement économique et social, c'est-à-dire de
réaliser une réelle intégration politique, demeure sans
réponse du fait que cette démarche exige un transfert de
souveraineté par les États membres. En Afrique, les organisations
à vocation de promotion de l'intégration régionale
fonctionnent souvent comme des organisations de coopération sectorielle
dont les résultats se sont visiblement manifestés dans les
domaines des infrastructures et télécommunications.
En outre, ces États fondent leur souveraineté
sur le mythe de l'autosuffisance nationale. Chacun revendique ses industries
nationales de base et la couverture de ses besoins vivriers par l'offre
nationale. Cette conception enfreint d'accepter des pays voisins alors que la
dépendance à l'égard du Nord, léguée par la
colonisation, reste en revanche admise.
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