![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-1.png)
EPIGRAPHE![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-2.png)
« L'Afrique peut être aperçue
comme un risque. L'Afrique est perçue par beaucoup comme un risque, mais
pour nous, l'Afrique peut être une grande opportunité.
Si nous nous donnons tous la main, si nous agissons
dès aujourd'hui, dès aujourd'hui, pas demain, car il sera tard.
Si nous agissons dans le cadre d'un large consensus pour exercer notre
leadership et établir l'agenda pour l'Afrique. »
Alpha OMAR KONARE
Président de la Commission de l'Union
Africaine de 2002 à 2003
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-3.png)
IN MEMORIAM![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-4.png)
A ma défunte tante KIBANGU TSOBI Élise
que la mort a arraché, alors que j'avais moi et toute la famille BINGANA
encore grandement besoin d'elle.
Une pensée pieuse de reconnaissance est
gardée en sa mémoire pour l'affection et la
générosité qu'elle ne cessait d'avoir à notre
endroit.
BINGANA KUMBANA Mystère
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-5.png)
DEDICACE![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-6.png)
A vous mes chers Parents BINGANA KUMBANA Wa BAKI Olivier
et KUBUTUKA KONA Christine pour la tendresse, l'affection, l'amour, les sages
conseils et les énormes sacrifices consentis en faveur de mon
éducation et mon épanouissement intégral;
A vous qui avez su investir une partie de votre
être dans mon devenir;
Il est également de notre devoir de remercier de
tout coeur nos soeurs et frères qui ont solidement consenti
d'énormes privations en faveur de nos études. Il s'agit de
BINGANA KUMBANA Charme, TSEKENKATU KIMUESA Jolie, BINGANA KUMBANA
Destinée, TSOMBO Serment, BINGANA KUMBANA Osée, BINGANA KUMBANA
Gai, BINGANA KUMBANA Exaucé, BINGANA KUMBANA Bénie, et BINGANA
KUMBANA Chrisol dont l'amour fraternel constitue la cohésion familiale
et le parcours des aînés devient désormais un modèle
stimulant les cadets;
De même, nous exprimons une profonde gratitude
à l'endroit de nos tantines KAPAMBU MATSANGA Sylvie et MAHOYA Ivette
ainsi qu'à nos oncles TSOMBO Thomas, KUBAKISA Edgard et l'Abbé
SINGU Fortunat dont la sympathie et conseils nous ont beaucoup
marqué ;
Nous remercions aussi notre cousine MWAYIDI Nadine
pour son affinité à notre égard ;
Aussi, disons-nous grand merci à nos tantes
MBIDIKA Célestine, KIBANGU FWANI Chantal et KUWAPA MENGI Scholastique
dont les encouragements nous ont armé le moral et la
détermination d'aller toujours plus loin et faire mieux ;
De même, nous exprimons notre reconnaissance
à nos grand-mères MAYEKU Marie-Jeanne et MAYIKA Flaïlde pour
leur tendre affection.
A vous tous,
Je dédie ce travail !
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-7.png)
AVANT - PROPOS![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-8.png)
Arrivé à ce niveau de formation, il est
agréable de nous souvenir le degré des multiples sacrifices
consentis dans l'amour, l'abnégation et la discipline de tous ceux qui
nous ont soutenu.
En effet, à terme de la présente
étude, le devoir nous incombe d'exprimer notre sincère et
profonde gratitude à tous ceux qui, de loin ou de prés, nous ont
apporté un soutien moral, matériel ou financier
substantiel.
Nous remercions d'abord, notre Seigneur
Jésus-Christ qui, en nous accordant tous les atouts, a permis
l'aboutissement heureux de cette formation;
Ensuite, nous tenons à exprimer notre
reconnaissance à nos Professeurs, Chefs de Travaux et Assistants de la
Faculté des Sciences, Sociales, Politiques et Administratives de
l'Université de Kinshasa dont les enseignements nous ont
réellement été modèles.
Nous remercions de manière particulière
Monsieur le Professeur Ordinaire Mathias BUABUA Wa KAYEMBE qui, nonobstant ses
multiples tâches académiques et d'Etat, a consenti de diriger
avec dévouement ce travail.
Aussi, associons-nous à cette gratitude le Chef
de Travaux Edmond MAYUNGA LENGI-LENGI en qualité de rapporteur, pour ses
remarques et ses critiques très bénéfiques.
Nos remerciements s'adressent également aux corps
académiques et scientifiques du Département des Relations
Internationales, pour leur contribution à notre formation
intellectuelle, morale et civique;
Notre gratitude va aussi à nos chers
collègues avec qui nous avons quotidiennement partagé les
diverses réalités académiques, notamment KAWA Bardole,
MBILA Joël, MAMFUKA Héritier, MAYINIKINI Dieu-Merci, MUSEMBU Valda,
MATURI Giresse, MABANZA Giresse, LUSILAWO Fabrice, MABANZA Berger, TSEKENKATU
Platini , KANDA Mann, BAYAMA Carly, KASIAMA Sandra, LUKA Clara, MUNDABI
Elsie, MAWETE Géneviève, WENA Naddy, ADIFUKA Trésor, SUNGU
Claudel , NSEKA Nelson, IYA Christelle, Famille KITUBA , AWAZI
Christoball, TSHIBUABUA Nathalie, MALAMBA Chogo , TSHIBIENSE
Christian, OPOMBO Sylvie, NGALULA Pathy, LUPITALU Patience, OPETUM
Niclette, MBENGA Olga, KUETANA Scholastique, OSSAMBO Hervy, qu'ils
trouvent ici l'expression de notre profonde amitié ;
Qu'il nous soit ensuite permis d'exprimer notre profonde
reconnaissance à l' endroit du couple MULENDELE Patrick (BALAYI Elk),
MUKUNDA Rhodin et sans oublier KABASELE Thérèse, dont l'ouverture
d'esprit ainsi que le soutien psychologique et matériel ont
été d'un grand apport dans l'aboutissement de nos
études.
Notre reconnaissance va également aux familles
NZAU (MUHUNGU Michel, NZALAMPANGI Chantal), TSHUINZA (Anna, Mamie, Papy,
Mireille et Serge), et BILALA (BADISA Célestine, Serge, Aurélie,
Sonia et Josépha), pour leur tendre affection ;
Un grand merci aux Révérendes Soeurs IFUTU
Fidéline et BATU Lucie, pour leurs ferventes prières en notre
faveur ;
Disons aussi grand merci de tout coeur, à notre
frère TSHIDIBI SUMBU Patrick, à ses chers parents NGANDU
Célestin et MWADI Marie-José ainsi qu'à ses frères
et soeurs KABAND, MUVUBA, KABANGA, MBUYI, MWADI, KASEYA, KETSIA, KATAYI, et
TENDA pour nous avoir intégré dans leur famille ;
De même, nous exprimons notre gratitude à
nos soeurs et frères du groupe Christ Agneau Pascal (CAP) pour l'amour
fraternel et les prières dont la synergie renforce notre union d'esprit
en Christ.
Cette liste de reconnaissance n'étant pas
exhaustive, que les personnes dont les noms ne sont pas expressément
cités, ne se sentent pas lésées, car leurs bienfaits
encaissés durant nos études, demeurent
comptabilisés.
BINGANA KUMBANA Mystère
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-9.png)
LISTE DES ACRONYMES![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-10.png)
N°
|
Abréviations
|
Significations
|
|
01.
|
AFDL
|
Alliances des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo
|
02.
|
AFGL
|
Afrique des Grands Lacs
|
03.
|
APR
|
Armée Patriotique Rwandaise
|
04.
|
ASBL
|
Association Sans But Lucratif
|
05.
|
BAD
|
Banque Africaine de Développement
|
06.
|
BAT
|
British American Tobacco
|
07.
|
BDEGL
|
Banque de Développement des États des Grands
Lacs
|
08.
|
BENELUX
|
Belgique Nederland Luxemburg
|
09.
|
BM
|
Banque Mondiale
|
10.
|
CAP
|
Contradictions Africaines et Pauvreté
|
11.
|
CEEAC
|
Communauté Économiques des États de
l'Afrique Centrale
|
12.
|
CEPAL
|
Commission Économique des Nations Unies pour
l'Amérique Latine
|
13.
|
CEPGL
|
Communauté Économique des Pays des Grands
Lacs
|
14.
|
COMESA
|
Marché Commun de l'Afrique de l'Est et
Australe
|
15.
|
DDR
|
Désarmement, Démobilisation et
Réintégration
|
16.
|
DDRRR
|
Désarmement, Démobilisation et
Réintégration et Rapatriement et Réinstallation
|
17.
|
DSRP
|
Document Stratégique de Réduction de la
Pauvreté
|
18.
|
DTS
|
Droit de Tirage Spéciaux
|
19.
|
EAC
|
Communauté de l'Afrique de l'Est
|
20.
|
EGL
|
Énergie des Grands Lacs
|
21.
|
ELECTROGAZ
|
Société de production
d'électricité à partir de gaz méthane au
Rwanda
|
22.
|
FMI
|
Fonds Monétaire International
|
23.
|
FSSPA
|
Faculté des Sciences Sociales, Politiques et
Administratives
|
24.
|
IRAZ
|
Institut de la Recherche Agronomique et Zootechnique
|
25.
|
KV
|
Kilo Volt
|
26.
|
MES
|
Maison d'Éditions Sirius
|
27.
|
MONUC
|
Mission d'Observation des Nations Unies au Congo
|
28.
|
MONUSCO
|
Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la
Stabilisation en République Démocratique du Congo
|
29.
|
MW
|
Mégawatts
|
30.
|
OGEDEP
|
Office de Gestion de la Dette Publique de la
République Démocratique du Congo
|
31.
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
32.
|
ONGD
|
Organisation Non Gouvernementale de
Développement
|
33.
|
ONU
|
Organisation des Nations Unies
|
34.
|
OUA
|
Organisation de l'Union Africaine
|
35.
|
PGL
|
Pays des Grands Lacs
|
36.
|
PME
|
Petites et Moyennes Entreprise
|
37.
|
PNB
|
Produit National Brut
|
38.
|
PUF
|
Presses Universitaires Françaises
|
39.
|
PUK
|
Presses Universitaires de Kinshasa
|
40.
|
PUZ
|
Presses Universitaire Zaïroise
|
41.
|
RCA
|
République centrafricaine
|
42.
|
RDC
|
République Démocratique du Congo
|
43.
|
REGIDESO
|
Régie de distribution d'eau
|
44.
|
RI
|
Relations Internationales
|
45.
|
SADC
|
Communauté pour le Développement de l'Afrique
Australe
|
46.
|
SIDA
|
Virus Immuno-Déficiente Acquis
|
47.
|
SINELAC
|
Société Internationale pour
l'Électricité des Grands Lacs
|
48.
|
SNEL
|
Société Nationale
d'Électricité
|
49.
|
SRGL
|
Sous - Régions des Grands Lacs
|
50.
|
SUCKI
|
Sucrerie de Kiliba
|
51.
|
TELECEL
|
Télécommunication Cellulaire
|
52.
|
UE
|
Union Européenne
|
53.
|
UNIKIN
|
Université de Kinshasa
|
54.
|
UTEXRWA
|
Usine Textile de Rwanda
|
55.
|
VIH
|
Virus de l'Immunodéficience Humaine
|
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-11.png)
INTRODUCTION
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-12.png)
1. Problématique
Les Professeurs KUYUNSA BIDUM Gilbert et SHOMBA KINYAMBA
Sylvain, définissent la problématique comme « un
ensemble d'idées qui spécifient la position du problème
suscité par le sujet d'être, d'où elle est la formulation
d'un problème précis, susceptible et scientifique »
(1(*)).
La mise en place des zones économiques
régionales dans lesquelles des pays, pour des raisons historiques,
géographiques, culturelles, économiques ou politiques, cherchent
à créer une zone de stabilité, de croissance ou de
solidarité qui a souvent facilité l'intégration
régionale à l'économie mondiale. Pour les pays africains,
qui sont tous handicapés par la petite taille de leurs infrastructures
de base et insuffisance de leurs ressources financières et humaines,
l'intégration régionale peut effectivement
accélérer le développement. Elle permet notamment de
réaliser des économies d'échelle et de rationaliser les
processus de production, ce qui rend les entreprises compétitives sur
les marchés internationaux.
D'autres aspects de l'intégration régionale,
comme l'harmonisation des règles et des processus, la libre circulation
des biens, des personnes et des capitaux et l'élimination des obstacles
douaniers, peuvent établir un climat d'affaires qui attire et encourage
l'activité du secteur privé.
L'intégration régionale, si elle est bien
conçue, peut offrir de multiples moyens d'aider les africains à
surmonter les obstacles auxquels ils sont confrontés. Un resserrement
des liens commerciaux entre les pays africains les rendrait plus à
même de participer aux échanges mondiaux. Avec des
économies de taille relativement modeste et aux coûts
élevés, l'Afrique devrait poursuivre l'intégration
régionale afin de favoriser l'harmonisation des politiques nationales et
de créer de plus vastes marchés. Les économies
d'échelle dans la production et la distribution, notamment sous forme
de plus grande fiabilité, rendront les producteurs intérieurs
plus efficients et plus compétitifs.
Les pays africains pourraient aussi bénéficier
de la mise en place d'infrastructures régionales, tant physiques que
financières. Une approche régionale des questions structurelles
fondamentales, comme la réduction et l'harmonisation des tarifs
douaniers, les réformes juridiques et réglementaires, la
rationalisation des systèmes de paiement, la réorganisation des
secteurs financiers, l'harmonisation des régimes d'incitation et de la
fiscalité, de l'investissement et les réformes du marché
du travail, permet aux pays participants de mettre en commun leurs ressources
et de puiser dans les ressources institutionnelles et humanitaires de la
région pour se doter de compétences techniques et
administratives plus grandes que si chacun ne pouvait compter que sur
soi-même.
En outre, la mise en place de réseaux communs
d'approvisionnement en énergie, de télécommunication et
de transports n'est pas seulement efficace en termes de coûts, mais
favorise l'unité entre les pays dans l'élaboration de politiques
communes.
Ayant compris le rôle de l'intégration dans le
processus de développement des pays membres, les chefs d'Etat du
Zaïre, du Rwanda et du Burundi ont mis en place la Communauté
Économique des Pays des Grands Lacs, en sigle CEPGL.
Les questions que nous nous posons sont les
suivantes :
· Quelle est la contribution de la Communauté
Économique des Pays des Grands Lacs au développement de la RDC
?
· Quelles sont les causes de la faiblesse de la
Communauté Économique des Pays des Grands Lacs ?
· Enfin, quelles peuvent être les voies de sortie
à la crise et à l'instauration d'une véritable politique
intégrationniste dans les Grands Lacs Africains ? Et que faire pour
amorcer un développement dans la sous-région ?
2. Hypothèse
Selon RONGERE P., qui dit que l'hypothèse est la
proposition des réponses aux questions que l'on se pose à propos
de l'objet de la recherche formulé en termes d'observations ou d'analyse
afin de confirmer ou d'infirmer cette réponse (2(*)).
BRAILLARD Ph. affirme que le processus conflictuel occupe une
place non négligeable dans toutes les relations sociales. Cette phase
est d'une particulière importance lorsqu'on a des relations sociales se
situant dans un milieu à faible intégration dont les acteurs
recourent fréquemment à la force pour atteindre les buts qu'ils
se sont fixés ou défendre ce qu'ils estiment être leurs
intérêts (3(*)).
Dans le cas sous examen, la CEPGL n'a presque pas
contribué au développement de la République
Démocratique du Congo.
En effet, la BDGEL a contribué au financement de 46
projets dont 31 projets en RDC pour un coût évalué à
29,05 millions de Droit de Tirage Spéciaux (DTS) soit 76 % du total des
crédits. Mais ces crédits destinés aux 31 projets ont
été lapidés par les entrepreneurs prédateurs en
complicité avec des dirigeants du régime de Kinshasa de
l'époque. Par contre, c'est la RDC qui était le principal
financier de la CEPGL à travers ses cotisations.
La CEPGL a échoué. Elle n'a pas atteint ses
objectifs. Les causes suivantes ont été à la base de sa
faiblesse : le micro nationalisme, les politiques économiques
nationales divergentes ; l'absence de volonté politique, les
conflits armés, les guerres civiles, la prolifération des
organisations d'intégration.
Les voies de sortie à la
crise et l'instauration d'une véritable politique
intégrationniste dans les Grands Lacs Africains. Un accent doit
être mis sur la restauration de la confiance mutuelle,
l'établissement d'un climat de sécurité, le respect de la
souveraineté réciproque et l'intangibilité des
frontières des États membres.
Quant à l'amorce d'un développement dans la
sous-région, il devra viser la promotion de la croissance
économique et la satisfaction des besoins essentiels des populations.
L'attention sera portée sur des règles de gestion rationnelle de
ressources naturelles de chaque Etat, l'application concertée des
politiques économiques régionales définissant des
programmes d'intérêts communs renforçant ainsi la confiance
entre les États partenaires.
De même, la Belgique, en sa qualité de
l'ancienne métropole, a un rôle capital de facilitateur à
jouer dans la relance de la CEPGL. Son action peut se centrer sur trois
volets : poursuivre les efforts de consolidation de la paix encours,
assurer des conditions favorables à la conduite des affaires
économiques des États membres et aider au développement
socio-économique de la région.
3. Méthodes et
Techniques
3.1. Méthodes
PINTO Roger et GRAWITZ Madeleine définissent la
méthode comme étant « un ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre, les
vérifie » (4(*)).
De même, KUYUNSA B. et SHOMBA K. pensent que la
méthode est « l'effort intellectuel qui organise le choix du
sujet et accompagne le chercheur dans la collecte des
données » (5(*)).
Ainsi, dans le cadre de notre travail, nous utilisons la
méthode dialectique.
Selon Loubet Del BAYLE J-L, cette méthode tend
« à privilégier la recherche des contradictions au sein
d'une réalité, en mettant en relief, les oppositions, les
conflits, les luttes, les contraires et les contradictions »
(6(*)).
La CEPGL a été créée pour
contribuer à la paix, à la sécurité, ainsi qu'au
développement de ses États membres. Cependant, sur terrain, nous
vivons une autre réalité dans la mesure où cet espace est
devenu le plus instable de l'Afrique. Les pays membres se font la guerre entre
- eux. La CEPGL ne contribue pas au développement des États
membres.
La méthode dialectique nous aide à comprendre
ces oppositions, conflits, contradictions au niveau de cette sous-région
et aussi de penser à l'amélioration de la situation au sein de
cette organisation.
3.2. Techniques
La technique est « l'ensemble de
procédés exploités par le chercheur dans la phase de la
collecte des données qui intéressent son étude »
(7(*)).
De même, GOODE J-W. et HATT P.K. soutiennent que
« les techniques sont des outils utilisés dans la collecte des
informations qui devront plus tard être soumises à
l'interprétation grâce aux méthodes » (8(*)).
Dans l'élaboration du présent travail, deux
techniques ont été utilisées. Il était opportun
pour nous de consulter des ouvrages, des travaux de fin de cycle, des
mémoires, des notes de cours ainsi que des articles, des revues
compatibles avec notre sujet pour collecter, les données en rapport avec
notre étude.
Ensuite, nous avons recouru à l'interview pour
connaître les points de vue de certains spécialistes en la
matière.
1. Choix et
Intérêt du sujet
Le choix du sujet n'est pas tiré au hasard mais il est
le résultat d'un processus de recherche.
En effet, dans cette nouvelle vague de la mondialisation
aucun Etat ne peut se développer en vase clos. Aujourd'hui les
États s'unissent selon l'adage : « l'union fait la
force » pour essayer de résoudre leurs problèmes
ensemble. C'est la raison de la création de la Communauté
Économique des Pays des Grands Lacs.
C'est dans ce contexte que nous avons opté pour ce
sujet afin d'apprécier le rôle joué par la CEPGL dans le
processus de développement de la République Démocratique
du Congo.
Cette étude présente un intérêt
non négligeable sur le plan scientifique et sur le plan pratique.
Sur le plan scientifique
Cette étude constitue une contribution dans
l'étude du rôle que jouent réellement les organisations
régionales dans le processus de développement en Afrique. Elle
peut servir aussi de banque des données pour les autres chercheurs.
Sur le plan pratique
Cette étude nous permet de contribuer par nos
suggestions à la recherche des solutions aux problèmes auxquels
la CEPGL est confrontée.
2. Délimitation du
Sujet
Il est incohérent d'aborder un travail de recherche
sans une délimitation spécifique sur le plan spatial et
temporel.
Sur le plan spécial, la République
Démocratique du Congo constitue notre cadre d'étude.
Quant à l'aspect temporel, notre analyse
s'étend de la création de la Communauté Économique
des Pays des Grands Lacs le 20 Septembre 1976 jusqu'à 2010.
3. Difficultés
Rencontrées
La collecte et l'analyse des données ainsi que
l'interprétation des résultats qui ont permis
l'élaboration de cette étude ont été
confrontées à une série de difficultés dont une
partie a été heureusement surmontée.
Il s'agit notamment de l'accès difficile aux
bibliothèques situées souvent bien loin de notre domicile et de
l'Université de Kinshasa (UNIKIN), les moyens financiers et
matériels réduits au strict minimum, le temps imparti très
limité ne permettant pas d'approfondir de recherches ni de
réflexions, le manque de disponibilité de personnes ressources
devant faire l'objet d'interview, l'insuffisance des données
disponibles.
4. Plan
sommaire
La compréhension de tout travail scientifique est
liée à une subdivision logique et cohérente. Hormis
l'introduction et la conclusion, notre travail comporte trois chapitres.
Le premier chapitre est consacré aux
considérations générales.
Le deuxième chapitre examine la Communauté
Économique des Pays des Grands Lacs.
Le troisième chapitre analyse l'apport de la
Communauté Économique des Pays des Grands Lacs au
développement de la République Démocratique du Congo.
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-13.png)
Chapitre Premier :
CONSIDERATIONS GENERALES
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-14.png)
Dans ce chapitre, nous allons analyser les concepts
opératoires tels que le développement et l'intégration.
Section 1 : Le
Développement
1.1. Définition
Le concept développement est surprenant (9(*)). Avant 1950, le terme
était pratiquement inconnu dans la théorie des sciences comme
dans la pratique.
Certes, la croissance économique a toujours
préoccupé les économistes. La prise de conscience du
retard accusé du point de vue de l'industrialisation par un grand nombre
des pays Africains, Latino-Américains et Asiatiques, est à
l'origine de ces travaux avançant des théories du
développement.
En effet, dans les années 50 et 60, les idées
de ROSTOW sur le développement dominaient l'humanité. Selon cet
auteur, le développement serait un processus historique linéaire
qui se déroule suivant cinq étapes consécutives.
La première étape concerne la
société traditionnelle où l'activité
économique y est surtout agricole et s'effectue dans le cadre familial
avec des techniques rudimentaires à faible productivité.
La deuxième étape est une phase de transition
appelée « conditions préalables au
décollage » où se développent une épargne
et des investissements qui permettent une augmentation de la
productivité dans l'agriculture et l'industrie naissante.
La troisième est dite
« décollage », rendu possible grâce à
la réunion des trois conditions suivantes :
a. Une hausse significative du taux d'investissement net qui
passerait par exemple de 5 % à 10 % au moins du revenu
national ;
b. L'existence de l'institution rapide d'un appareil politique
qui devrait être favorable pour que les impulsions dérivant de la
croissance soient transmises dans l'économie ;
c. La création d'un ou de plusieurs secteurs
d'industries de transformation ayant un taux d'expansion
élevé.
La quatrième étape est la marche vers la
maturité prolongeant les effets du décollage. Au cours de cette
période, l'économie applique effectivement la gamme des
techniques modernes à l'ensemble de ces ressources. Ici, le taux
d'investissement atteint 20 % du revenu national et les progrès se
généralisent.
Enfin, la dernière étape est celle de
« société de consommation de masse ». Les
besoins essentiels de la population sont satisfaits, l'industrie a atteint sa
maturité, le secteur des services se développe rapidement et le
pays s'ouvre aux options importantes.
En effet, la richesse peut être utilisée aussi
bien comme base d'une politique de pouvoir et d'une influence à
l'extérieur que comme base de construction d'un Etat providence ou
encore pour financer une expansion rapide de la consommation à grande
échelle.
Donc, selon ROSTOW, tous les pays ont suivi et suivent ce
cheminement.
Néanmoins, cette étude a été
l'objet de nombreuses critiques. On lui a reproché de présenter
une vision unique du développement et de ne tenir aucun compte des
relations entre États.
Le développement apparaît comme un concept
complexe souvent confondu avec : la croissance, le progrès,
l'industrialisation, l'avancement etc. Il n'existe pas une définition
univoque du développement. Chaque auteur le définit selon son
orientation et école.
Jadis, le développement se confondait pour la plupart
des auteurs à la croissance. Or, il y a une nette distinction entre la
notion du développement et celle de la croissance.
Le développement a été défini par
PERROUX François comme la combinaison des changements mentaux et
sociaux d'une population qui la rendent apte à accroître
cumulativement et durablement son produit global (10(*)). Alors que la croissance est
une notion quantitative et économique qui renvoie à
l'augmentation du Produit National Brut (PNB). Le développement est une
notion plus quantitative qui inclut toutes les transformations sociales qui
accompagnent la croissance.
Le développement est donc une notion globale incluant
tous les aspects de la vie humaine. En d'autres termes, c'est un ensemble de
croissance économique, du progrès technique et de
l'amélioration des conditions sociales de la population.
En définitive, le développement peut être
défini comme l'effort qu'entreprend un groupe en vue de réaliser
un projet de société hautement valorisé et cela en
provoquant des transformations et mutations positives au niveau des
différents secteurs de la vie (11(*)).
Toutefois, tous les pays ne se situent pas sur le même
niveau ou degré de développement. Pour ce faire, il existe des
indicateurs qui expliquent et spécifient le niveau du
développement de chaque pays.
1.2. Les Indicateurs de
développement économique
Plusieurs indicateurs sont proposés pour
évaluer le niveau de développement (12(*)) :
a) Les treize indicateurs de l'Institut de Recherche des
Nations Unies pour le Développement Social sont :
ü L'espérance de vie ;
ü Le taux de naissance ;
ü La promotion de la population urbaine de la ville de
plus de 20.000 habitants par rapport à la population totale ;
ü Le taux de natalité ;
ü La consommation des protéines animales par
tête et par jour ;
ü Le taux de mortalité ;
ü La consommation des calories ;
ü Le taux de scolarisation primaire et secondaire pour
les enfants de 5 à 19 ans ;
ü La moyenne de nombre de personnes par chambre ;
ü Le pourcentage des maisons électrifiées
par rapport à toutes les maisons ;
ü Le nombre de journaux pour 1.000 habitants ;
ü Le nombre de téléphones pour 1.000
habitants ;
ü Le nombre de radios pour 1.000 habitants.
b) Les quatre indicateurs de DREWNOWSKY et TAKAMORI sont
basés sur le loisir, la culture et les revenus.
c) Les cinq indicateurs de TAKAMORI et YAMASHITA qui
traduisent les manifestations les plus significatives du
développement sont : les activités économiques,
le niveau de vie, le niveau de culture, l'industrialisation et
l'urbanisation.
Bref, nous regroupons ces listes en deux indicateurs,
à savoir :
1.2.1.Indicateurs
Économiques
La répartition des activités entre les trois
secteurs distingués par COLIN Clark, que sont les secteurs primaire,
secondaire et tertiaire, revêt un caractère important au niveau du
développement (13(*)).
Le développement serait caractérisé,
à ce niveau, par des transferts successifs de la population active de
l'agriculture vers l'industrie, puis vers les services à la suite de
gains de productivité atteignant tour à tour ces trois secteurs
(14(*)). Il existe aussi
comme indicateurs, le degré ou niveau de la pénétration de
l'économie nationale au marché international (produits
manufacturés...).
1.2.2.Indicateurs
Sociaux
Les indicateurs sociaux se réfèrent à la
santé (mortalité infantile, nombre d'habitants par
médecin, espérance de vie etc.), à l'enseignement (taux de
scolarisation, taux d'alphabétisation), aux conditions de logement
(rapport ou pourcentage de ménages ayant accès à l'eau
courante et ayant des installations sanitaires etc.), à l'urbanisation
(pourcentage de la population urbanisée) et à la
démographie.
Après avoir défini et donné des
indicateurs, il nous est utile de poser la question suivante : comment
atteindre le développement ?
Christian COMELIAU propose quatre impératifs du
développement que nous allons analyser dans les points suivants.
1.2.3. Quatre
impératifs du développement économique
Les quatre thèmes proposés par Christian
COMELIAU sont (15(*)):
1.2.3.1. La Croissance
Elle est considérée comme un thème
central de toutes les stratégies s'il en est. Car toute
amélioration passe nécessairement par l'augmentation des
quantités produites et l'accroissement correspondant des revenus.
Mais, ce prétendu choix se révèle
doublement limité. D'abord, parce qu'il prétend résumer
tous les objectifs du développement : le taux de croissance est
censé synthétiser la satisfaction de tous les besoins, puisque
c'est le revenu moyen qui s'accroit, tout est supposé s'acheter, et que
cette croissance finit par produire des
« retombées » pour l'ensemble de la population.
Ensuite, la seconde limitation est plus complexe : elle
concerne la nature des outils nécessaires pour obtenir cette croissance.
On distingue bien sûr différents facteurs de croissance
(ressources naturelles, ressources humaines, équipements, etc.), mais
l'un d'eux paraît résumer toutes les exigences puisqu'il permet de
tout acheter : c'est le capital financier. On élabore ainsi des
« modèles de croissance » où l'augmentation
de la production est fonction du capital investi : la seule
véritable contrainte à desserrer paraît donc
financière et l'on bâtit sur cette base des plans ambitieux de
mobilisation de l'épargne interne ou des transferts internationaux des
ressources.
1.2.3.2. L'Industrialisation
C'est un second exemple de ces préoccupations
dominantes des stratégies de développement.
Au départ, une évidence en rapport avec la
croissance : l'industrialisation n'est pas autre chose qu'un moyen
extraordinairement puissant d'accroître la productivité de
l'effort humain, donc l'augmentation des quantités produites, mais aussi
leur diversité et leur qualité.
Les pays dits développés ne se distinguent-ils
pas des autres parce qu'ils sont précisément
industrialisés ? L'industrialisation apparaît ainsi comme la
clé du développement et, des premières stratégies
de grande envergure vont être axée sur cette exigence. Citons
à titre d'illustration : l'Inde oriente ses plans vers la
construction d'une industrie lourde ; la Commission Économique des
Nations Unies pour l'Amérique Latine (CEPAL) se fait le prophète
de l'industrialisation Latino - Américaine ; les pays les plus
pauvres eux-mêmes donnent la priorité au rassemblement des projets
industriels.
Les succès de certains pays sont remarquables, au
point que l'on s'inquiète aujourd'hui de la concurrence de nouveaux pays
industrialisés. Tel le Brésil exporte des avions et des armes, la
Corée du Sud s'impose sur les secteurs comme le textile, l'habilement ou
l'électronique, la sidérurgie et la construction navale,...
Aujourd'hui, la « bonne industrie
lourde », qui a toutes les chances de réussir, que ce soit la
sidérurgie ou la pétrochimie, est celle qui comprendra une forte
proportion de capitaux locaux et qui viendra certainement à son heure
lorsque l'industrie nationale sera suffisamment structurée et
diversifiée pour la « recevoir » sans
problèmes et en tirer au contrarie tous les bienfaits.
On ne peut nier que la présence d'une industrie lourde
dans un pays est un signe de haut degré de développement. Or, le
développement est le résultat d'une action continue
s'étendant sur un cycle d'années. S'il est bon que les pays
sous-développés puissent profiter d'un certain nombre de
techniques modernes pour accélérer leur développement, par
contre, il est déconseillé qu'ils brûlent trop vite les
étapes et ne prennent pas le temps « d'assimiler »
convenablement chacune d'elles avant de passer à la suivante.
C'est pourquoi la création par la priorité
d'industries légères visant à la fabrication des produits
de consommation et progressant dans le sens d'une plus grande complexité
et d'une grande étendue au fur et à mesure des années,
nous paraît respecter une finalité du développement qui
soit à la fois logique et non traumatisme pour le groupe social
(16(*)).
Au total, ni la croissance, ni l'industrialisation ne sont
plus maintenant considérées à elles seules, comme des
conditions suffisantes du développement. Il faut étudier
davantage les interrelations et les critères de
spécialisation.
1.2.3.3. Le Rôle
respectif des pouvoirs publics et des forces du marché
Ils constituent un troisième domaine d'option des
stratégies du développement.
Ici, les pays en développement vont encore partir
d'une position très affirmée, en faveur d'un rôle central
à donner à l'Etat. Le contexte de cette option est lié
à celui des accessions à l'indépendance. Il s'agit d'une
affirmation de la souveraineté des Nouveaux États et de leur
émancipation de la tutelle coloniale. Ce qui entraine aussi
l'émancipation par rapport à l'ensemble des forces capitalistes
qui appuyaient et bénéficiaient de la colonisation.
A cette ambition, s'ajoute au moins pour certaines
régions (l'Afrique noire plus que l'Amérique Latine et l'Asie),
l'absence ou l'insuffisance d'une classe d'entrepreneurs autochtones. L'Etat se
voit donc normalement investi d'une responsabilité globale du
développement : non seulement des fonctions traditionnelles de
l'Etat libéral, mais aussi des pouvoirs de conception, d'impulsion et de
réglementation très larges, la prise en charge d'un secteur
public productif considérablement étendu.
1.2.3.4. Les
Relations Extérieures
Ces relations, considérées comme le
degré et le mode d'ouverture des économies vers
l'extérieur, constituent une quatrième préoccupation
centrale des stratégies de développement. De ce point de vue, on
peut schématiquement distinguer deux modèles de relations.
Le premier modèle est celui de l'ouverture de
l'intégration dans l'économie mondiale. Il est associé
à la confiance dans les forces du marché national souvent de
dimension trop restreinte ou international dont l'impulsion permettra la
croissance interne. L'objectif sera de vendre à l'extérieur des
produits miniers, agricoles voire manufacturés ou sous la forme de
travail émigré. On pourra ainsi importer des
équipements, le savoir-faire, les capitaux nécessaires à
l'expansion internationale.
Ce schéma de croissance, fondé sur
l'exportation, est largement adopté par les pays moins avancés,
surtout d'Afrique qui pensent ne pas avoir d'autres choix ; mais aussi la
voie suivie, avec le succès que l'on sait, par les Nouveaux États
industrialisés en Asie du Sud-est.
Les traits dominants de types de stratégies sont la
référence à la demande mondiale plutôt qu'aux
besoins internes pour choisir ce que l'on va produire, critère de la
compétitivité internationale indispensable pour pouvoir
répondre à cette demande.
Donc, la théorie traditionnelle du commerce
international a conduit à la formulation d'une double thèse
optimiste : l'échange extérieur serait un facteur de
transmission d'un télédynamique et mettrait en marche les
mécanismes qui tendent à égaliser les
rémunérations des facteurs dans les divers pays. En d'autres
termes : le développement tendrait à se répandre et
les différences des niveaux de vie entre pays diminueraient.
Or, le commerce international a produit des résultats
inverses en rendant possibles la concentration du revenu au
bénéfice des pays industrialisés, grâce à la
détérioration à long terme des termes de l'échange
des pays spécialisés dans l'exportation des matières.
Cette détérioration des termes de l'échange est due
à la baisse du cours des matières premières et à la
réduction de la demande provoquée par des produits de
remplacement (produits synthétiques).
Le déclin du Tiers-Monde dans le commerce mondial a
résulté de son rôle marginal dans la vente des produits
industriels et de sa spécialisation dans des matières
premières. La demande des matières premières croît
moins vite que les revenus ; celle des produits industriels croît
moins aussi vite, car elle suit des possibilités toujours nouvelles par
la technique, qui d'ailleurs permet d'économiser ou de remplacer les
matières premières.
La contrepartie de cette orientation vers l'exportation,
c'est l'accès aux ressources extérieures, mais aussi la
dépendance à leur égard : rôles dominants des
firmes multinationales.
Le second modèle, en réaction contre cette
dépendance et des inconvénients des échanges
internationaux, va être préconisé par des États
sous-développés insistant sur la priorité de la
satisfaction des besoins internes. C'est aussi une option naturelle de
développement des économies de grandes dimensions telles que
celle du Brésil, de l'Inde et de la Chine, dont les populations
constituent des gigantesques marchés intérieurs potentiels.
Au-delà des expériences réelles, quasi
réussies, de développement « vers
l'intérieur », on verra aussi émerger des multiples
formes de protestation contre la tyrannie économique et culturelle de
l'extérieur et (naître de l'ambition correspondante d'un
développement) « autocentré » ou
« endogène ». Celui-ci est souvent associé
à diverses formes de « déconnexion » par
rapport à l'ensemble des échanges internationaux.
En définitive, les quatre thèmes
sur-évoqués ne sont que des exemples, particulièrement
significatifs qui ne constituent pas une liste exhaustive. Il faudrait lui
ajouter un ensemble de choix qui concerne le partage des avantages et des
coûts de ces stratégies entre les divers acteurs et groupes
sociaux en présence tenant compte de l'arbitrage entre les divers
intérêts en jeu (ruraux et urbains, fonctionnaires et paysans,
salariés et non-salariés, hauts et bas revenus, groupes
ethniques et régionaux, etc.). On peut donc conclure ces choix des
stratégies de développement par trois propositions (17(*)) :
o Il faut admettre le pluralisme des objectifs du
développement, respecter et sauvegarder la liberté de choix des
responsables nationaux du développement. Cette liberté de choix
concerne aussi bien le choix des objectifs et la réponse aux
contraintes ;
o Si cette liberté de choisir a un sens, il faut
abandonner l'idée de se référer à un modèle
de développement qu'il s'agirait de respecter ou d'imiter, ni le
mimétisme, ni l'imposition des normes universelles ne paressent
défendables en la matière ;
o Cependant, pour que les choix traduisent concrètement
les stratégies réalistes opérationnelles, il faut les
détailler progressivement et confronter systématiquement des
objectifs et les contraintes à chaque niveau de décision :
c'est la fonction essentielle de la planification du développement et
des relations qu'elles doivent garder avec le jeu du marché.
Section 2 :
Intégration
2.1. Définition,
Nécessité et Étapes de l'Intégration
2.1.1. Définition de
l'Intégration
Dans la hiérarchie des mots obscurs
et sans beauté dont les discussions économiques entourent notre
langue, le terme d'intégration occupe un bon rang (18(*)).
En effet, ce terme s'emploie dans les divers domaines de la
science, depuis la mathématique jusqu'à la politique, en passant
par l'économie, la sociologie, et il est également
étudié sous différents angles. Un auteur examinera son
analyse sur son contenu, un autre s'intéressera davantage à ses
aspects institutionnels, tandis qu'un troisième accordera une attention
privilégiée aux conditions nécessaires à sa
naissance et son développement, tel est le cas de Karl DEUTSCH qui
estime que la constitution d'une « communauté de
sécurité », synonyme de groupe en état
d'intégration, est déterminée par plusieurs facteurs,
notamment la comptabilité des valeurs. L'intégration affecte donc
le comportement politique des États et leurs espoirs
économiques.
Quant au Professeur Gervais KABAMBA Wa KABAMBA,
l'intégration est un concept technique, pluridimensionnel et
plurisectoriel. Elle revêt aussi plusieurs dimensions, à savoir
les dimensions économique, politique, sociale, culturelle, voire
militaire (19(*)).
Il existe de ce fait un chapelet de définitions
complexes et assez divergents les unes des autres selon les auteurs, les
écoles et l'optique dans laquelle on se place. L'intégration aura
donc une conception différente selon l'approche adoptée. Ce qui
explique que les définitions de divers auteurs ne se concordent pas
toujours, elles peuvent se compléter et même s'affronter.
D'une manière générale, intégrer
c'est rassembler les éléments pour en former un tout ou encore
augmenter la cohésion d'un tout déjà existant (20(*)).
Ainsi, CUVILIER A. définit l'intégration comme
« l'ensemble des phénomènes par lesquels se constitue
l'unité organique d'un être vivant, d'un système mental,
d'une société » (21(*)).
De même Raymond ARON qui, parlant de
l'intégration économique, pense que « deux
unités économiques peuvent être considérées
comme ayant réalisé le plus haut degré
d'intégration quand les transactions, entre deux individus placés
dans l'une ou l'autre unité, ressemblent, à très peu de
choses prés, à des transactions entre individus de la même
unité » (22(*)).
Il s'agit, en d'autres termes, de l'élimination de la
discrimination entre les unités économiques appartenant à
de différentes nations et l'unification des plans d'un ensemble de
centres de décisions appelés à former un seul
système économique (23(*)).
Si le terme « intégration » tire
ses origines de l'économie politique, il dépasse la seule
dimension économique, parce que s'il y a des structures
économiques, il n'y a pas des sociétés économiques
au sens précis de ce terme : l'intégration économique
est une idée qui apparaît étroitement dépendante de
l'intégration (24(*)). Celle-ci se situe sur deux plans : sur le plan
interne et sur le plan international pour reprendre les termes de BARREA J.
(25(*)).
Dans sa phase interne, le processus d'intégration
consiste à accroître la solidarité entre les
éléments d'un ensemble préexistant, et à
développer la cohésion d'un ensemble déjà
constitué. C'est à cette phase que se réfère
Maurice DUVERGER lorsqu'il définit l'intégration comme
« un processus d'unification d'une société qui suppose
non seulement la suppression des conflits, mais aussi le développement
des solidarités » (26(*)).
Considérée sous ses aspects internationaux qui
nous intéressent ici, l'intégration peut être ainsi
définie : « elle est à la fois un processus et une
situation qui, à partir d'une société internationale
morcelée en unités indépendantes les unes des autres, tend
à leur substituer de nouvelles unités plus ou moins vastes,
dotées au minimum du pouvoir de décision, soit dans un ou
plusieurs domaines déterminés, soit dans l'ensemble de domaines
relevant de la compétence des unités intégrées,
à susciter, au niveau des consciences individuelles, une adhésion
ou une allégeance et à réaliser au niveau des structures,
une participation de tous au maintien et développement de la nouvelle
unité » (27(*)).
Ainsi définie, l'intégration internationale se
différencie de la simple coopération.
Selon MARSHALL A., il y a un ensemble intégré
lorsque les liens de solidarité qui existent entre ses divers
éléments sont tels que la liberté totale des
échanges profite à tous (28(*)).
Quant à MYRDAL G., une communauté
intégrée est comme celle dans laquelle ses membres doivent
prendre de plus en plus conscience de leurs responsabilités et
acquérir une disposition à obéir aux règles
s'appliquant à la communauté entière et à prendre
leur part de dépenses communes (29(*)).
a. Sur le plan
Politique
Selon MITRANY D.,
l'intégration politique est une prolifération de la collaboration
internationale dans les différentes sphères techniques,
transports, santé, bien-être, commerce, production,
activités scientifiques et culturelles qui absorbent finalement la
sphère politique (30(*)).
De même, DEUTCH K., définit pour sa part
l'intégration politique comme une relation cohérente des acteurs
politiques ou des unités politiques comme les individus, les groupes,
etc. dans leur comportement politique.
b. Sur le plan
Économique
HABERLER G. se
référant à la théorie de l'espace
économique, estime que le développement économique moderne
nécessite un grand espace pouvant permettre une mobilisation optimale de
ressources, une allocation plus abondante et rentable des investissements et
une libre circulation de facteurs de production ou mieux une grande
mobilité de ces facteurs.
PAD UGO définit, l'intégration
économique comme un processus d'élimination progressive
d'obstacles aux échanges entre plusieurs pays, de confrontation entre
les politiques respectives, un processus de coordination et d'harmonisation des
directives économiques principales (31(*)).
D'après TIMBERGEN J., l'intégration
économique conduit à la création des structures plus
favorables à l'économie internationale afin d'amoindrir les
obstacles artificiels et d'introduire tous les éléments
favorables à la coordination et à l'unification des États
(32(*)).
2.1.2.
Nécessité d'une intégration
Le développement peut être obtenu par l'union ou
la coopération accélérée. L'intégration
économique favorise la croissance économique et le
développement des États membres du fait qu'elle offre un vaste
marché et d'énormes possibilités d'amélioration de
productivité grâce aux normes économiques d'échelle
et à l'intégration verticale et horizontale.
Ainsi, l'objectif final de l'intégration
économique est de créer un ensemble ou une union dans laquelle
s'établissent des relations économiques aussi proches que
possibles de celles de différentes régions d'un même pays
et de les renforcer de façon à assurer la croissance et le
développement économique de chaque membre.
Ainsi définie, l'intégration économique
est concrétisée par la création des unions, de la
communauté, des groupements ou des organisations différemment
dénommées selon les objectifs poursuivis.
2.1.3. Étapes de
l'Intégration
L'intégration, étant un processus, passe par
plusieurs étapes ou phases qui se différencient selon les
auteurs. Ainsi, dans ce paragraphe, nous allons tenter d'analyser les
étapes proposées par quelques auteurs.
Jean-Claude PERRIN propose deux étapes importantes
dans le processus d'intégration économique (33(*)) :
v La première étape est le décollage de
moyens technologiques des découvertes scientifiques qu'entraîne
l'implantation de la toute première génération des
industries. L'espace économique trouve son organisation selon le mode de
régions agricoles évoluées, caractérisé par
la spécialisation de production, de commerce de produits,
d'épargne et enfin d'accumulation obligatoire du capital.
v La deuxième étape est l'acquisition des
aptitudes de croissance autoconsommée et continue. Elle correspond
à la deuxième génération d'industries, mieux,
à l'affranchissement des conditions liées à la possession
des ressources naturelles et à la croissance de la concurrence.
Quant à HAAS E., il énonce quatre phases
d'intégration professorale, à savoir (34(*)):
a) la phase de la zone de libre-échange consistant
à l'élimination d'obstacles aux mouvements de facteurs de
production entre les parties en voie d'intégration;
b) l'union économique impliquant le passage
inéluctable de secteurs économiques à l'intégration
politique ;
c) l'intégration institutionnelle s'appuyant sur
l'existence d'un corps de fonctionnaires régionaux, internationaux
indépendants de leurs services gouvernementaux qui mènent la
politique d'intégration régionale avec la collaboration des
services gouvernementaux et des différents groupes
d'intérêts nationaux ;
d) l'intégration négociée avec moins des
structures institutionnelles évitant l'idée d'organe supra
national, supra étatique.
A ce niveau, présentons succinctement les
étapes que peuvent suivre les États qui s'engagent dans un
processus d'intégration régionale (35(*)) :
a. Zone de Libre -
Échange
C'est la suppression des restrictions quantitatives et de
droits de douane aux frontières de chaque pays membre.
b. Union
Douanière
Elle est réalisée dans le cadre de la zone de
libre échange quand les États membres, après exemption
réciproque des taxes douanières entre eux, fixent ensemble un
taux commun des taxes à appliquer aux États tiers. Les
États membres forment ainsi une frontière commerciale
extérieure commune.
c. Marché
Commun
Il exige aux États membres la suppression de toutes
les restrictions susceptibles d'entraver la circulation libre des biens et des
facteurs de production à l'intérieur de la zone.
d. Union
Économique
C'est l'harmonisation des politiques économiques,
monétaires, fiscales et sociales au sein des États membres.
e. Union
Politique
Elle convie les pays membres à créer des
institutions communes dont les décisions leur impliquant la
responsabilité dans des domaines politiques définis tels que la
politique de défense ou la politique étrangère, par
exemple.
2.2. Principales voies
d'intégration
2.2.1. Le
Fédéralisme (36(*))
2.2.1.1. Notions de
Fédéralisme
Une organisation est dite fédérale si les
communautés politiques sont réunies sous une règle commune
tout en conservant leur autonomie. Dans un système
fédéral, deux parties se partagent le pouvoir : l'Etat
fédéral ou gouvernement central qui exerce notamment le jus belli
(droit de guerre), jus légations (droit légitime) et jus
tractatoris et le soumet, pour une partie, à un pouvoir unique, le
pouvoir fédère des États qui se conforment à
l'ordre du pouvoir central et pour un autre, conservant leur
indépendance.
Le fédéralisme reste ainsi la voie
proposée pour regrouper les unités politiques
indépendantes sous un gouvernement commun considéré comme
plus efficace et plus souhaitable. Les cas les plus cités sont ceux des
États-Unis d'Amérique, du Canada et de la Suisse.
Le fédéralisme, comme théorie de
l'intégration, part de l'hypothèse selon laquelle la
création des institutions communes contribuera au développement
d'un comportement et d'un sens communautaire.
Le fédéralisme apparaît, d'ailleurs,
comme le meilleur moyen d'unifier les peuples qui ont déjà en
commun certaines caractéristiques telles que la langue, la culture,
l'aire géographique, mais qui forment des États.
Le fédéralisme n'est donc possible que
là où il y a une certaine identité d'options politiques,
économiques, culturelles et sociales. Il faut également une
certaine complémentarité des économies des États
partenaires pour permettre de larges possibilités d'intégration
entre les différents secteurs économiques de différents
pays.
En définitive, disons que le fédéralisme
dont la réalisation exige à la fois des approches
institutionnelle et constitutionnelle, n'est possible et viable qu'à
certaines conditions.
2.2.1.2. Conditions de
réalisation du fédéralisme
La réalisation du fédéralisme passe
par :
a. La réunion de plusieurs
éléments tels qu'ethniques, communauté de langue, de
culture ;
b. L'identité de vue, d'options politiques,
économiques, culturelles et sociales ;
c. Un certain équilibre dans la conscience collective,
entre le sentiment d'appartenance au groupe total et celui d'appartenance au
groupe partiel.
2.2.1.3. Critiques de la
théorie du fédéralisme
Les expériences du fédéralisme, surtout
dans les jeunes États, ont été décevantes. C'est le
cas du fédéralisme au Mali, la fédération des
Rhodésie et Nyassaland, de l'Égypte et de la Syrie (Royaume Arabe
Uni).
Ces déconfitures, liées à l'essence
même du fédéralisme, s'expliquent par le fait que la
théorie du fédéralisme attache plus d'importance aux
options politiques et aux facteurs historiques, alors que sont
négligés les facteurs économiques et sociaux pourtant
fondamentaux.
2.2.2. Le
Fonctionnalisme
2.2.2.1. Notions de
fonctionnalisme
Devant les lacunes dont a fait montre la conception
fédéraliste de l'intégration, présentant beaucoup
de risques de façonner un mode divisé en unités
concurrentielles à travers les groupements fédéraux, David
MITRANY élabore la théorie de la solution fonctionnelle dont
l'hypothèse fait de la nécessité de créer une
nouvelle forme de système international pour remplacer celui dont la
défaillance a abouti aux deux guerres mondiales.
Selon David MITRANY, le meilleur moyen de promouvoir la paix
dans le monde serait d'organiser les activités internationales par
rapport aux besoins fonctionnels fondamentaux comme le transport, la
santé, le bien-être, les activités scientifiques et
culturelles, le commerce (37(*)).
2.2.2.2. Critiques et
avantages de la théorie fonctionnelle
Trois critiques ont été retenues :
a) Cette théorie, s'inspirant essentiellement de
l'expérience de l'Europe de l'après-guerre, n'a pas de valeur
générale, car elle ne peut exclusivement s'appliquer aux
relations internationales excluant les zones sous-développées.
Elle ne peut s'appliquer qu'aux structures économiques
et sociales propres à l'Europe, caractérisée par une
structure sociale pluraliste, une économie développée et
une faible importance des idéologies. Les possibilités
d'application de la théorie de l'intégration fonctionnaliste
s'avèrent donc limitées ;
b) Il a été également prouvé que
le processus d'intégration économique ne conclut pas
automatiquement à l'unité politique ;
c) Cette théorie, attribuant un déterminisme
absolu à la structure économique et sociale de l'Europe,
pèche par l'ethnocentrisme qui sous-estime l'importance du monde
extérieur.
En dépit de ces critiques, force est de
reconnaître que le fonctionnalisme présente quelques avantages et
reste valable dans certaines limites. Le fonctionnalisme est un instrument
utile pour appréhender l'intégration. Il offre un moyen pour
comprendre le comportement des groupes et des pays à l'intérieur
d'une communauté existante.
2.2.2.3. Approche
Néo-Fonctionnelle
Selon le Professeur HAAS E., qui a donné naissance
à un autre système de raisonnement, les raisons fondamentales de
la théorie néo-fonctionnelle sont :
· Le passage de l'économie au politique n'est pas
toujours automatique ;
· Le modèle européen n'est pas
nécessairement universel.
Le Professeur HAAS E., lui-même, a révisé
ses postulats parce qu'il a constaté que le modèle
européen ne pouvait pas réussir partout.
Un autre néo-fonctionnaliste, HANSEN R., a lui aussi
révisé les théories de l'intégration en concluant
que les postulats du Professeur HAAS E. ne sont pas vérifiables.
Par contre, le Professeur BANYAKU LUAPE EPOTU soutient
« la théorie de l'autoconsommation » en affirmant
que l'intégration ne peut avoir lieu que quand on atteint le niveau de
l'autoconsommation, c'est-à-dire, la participation de la population
locale à l'autoconsommation dans l'espace intégré
(38(*)).
Le modèle néo-fonctionnaliste est meilleur que
le modèle fonctionnel du fait que l'approche fonctionnelle n'est pas
universelle et que sa réussite même partielle dans le cadre
européen ne doit pas donner lieu à des allusions.
2.2.3. La Méthode
des Communications
Cette méthode s'inspire des principes de la
cybernétique et les applique aux relations entre les nations ou les
groupes de populations en mettant l'accent sur le volume de leurs transactions
considérées comme le meilleur indicateur. Elle part de
l'hypothèse selon laquelle la cohésion entre les individus se
mesure et se développe à partir de l'importance des rapports et
des interactions entre eux (39(*)).
En effet, parmi les indicateurs utilisés pour
apprécier le flux des transactions sociales, on cite entre autres :
le courrier, les communications téléphoniques, le montant des
transactions commerciales. De lors, quand les intérêts concrets
portent sur un niveau de transactions élevé, les groupes sont
amenés à s'identifier les uns aux autres. Ce qui devait par
conséquent ajouter la cohésion entre eux.
Cependant, on note
quelques critiques sur la méthode des communications, notamment :
(40(*))
a. Cette méthode est reprochée de recenser les
transactions sans en préciser le contenu. Ce qui en fait une
méthode simpliste et apolitique. Cette critique est signée non
valable par les théoriciens de la méthode des communications dont
l'indicateur utilisé se combine avec les autres facteurs ;
b. On n'arrive pas à déterminer la variable
dépendante pouvant expliquer comment faire explicitement l'unification
politique ;
c. Le réseau des communications n'a pas de liens
obligatoires avec l'instauration de l'unité politique ;
d. Ce modèle reste fondé sur l'expérience
européenne, c'est-à-dire occidentale et n'est pas de ce fait
universellement applicable ;
e. Il est trop mécanique et simpliste à partir
des indices de communication pour en tirer de grandes conclusions de politique
internationale (41(*)).
La grande conclusion à tirer de toutes ces
théories et voies de l'intégration est que le facteur le plus
solide pour le maintien de l'intégration est l'économie. La
prospérité agit comme une sorte de ciment social.
Karl DEUTSCH et Sidney BURRELL ont mis à jour neuf
conditions fondamentales pour créer une communauté de
sécurité amalgamée :
1. Une comptabilité réciproque des
valeurs ;
2. Un genre de vie particulier ;
3. L'espoir d'un accroissement des liens ou des avantages
économiques ;
4. Une élévation importante au niveau des
capacités politiques et administratives ;
5. Une croissance économique très
marquée ;
6. Pas de rupture des liens de communication sociale ;
7. Une extension des élites politiques ;
8. La mobilité des personnes ;
9. L'existence de multiples domaines de communication et de
transaction.
Nos deux chercheurs ont aussi trouvé d'autres
conditions qui ont peut-être un rôle à joueur. La plus
importante pourrait être la possibilité de prévoir le
comportement de l'autre.
2.3. Facteurs, typologie de
l'intégration et formes d'intégration
2.3.1. Facteurs
Intégrateurs
Il s'agit, en fait, des conditions physiques et potentielles
en termes de variables favorables à une intégration.
A. Les Variables
Géopolitiques
· Proximité géographique
· Dimension géographique
B. Les Variables Politiques
· Homogénéité
· Comptabilité des idéaux
· Solidarité des pouvoirs établis
· Dimensions fonctionnelles des États
· Similitude des institutions.
C. Les Variables Socio - Culturelles et
Historiques
· Cohésion
· Complémentarité des élites
· Expériences historiques communes.
D. Les Variables à caractère
Économique
· Dotation des ressources naturelles
· Dotation du réseau de communication
· Libération des échanges commerciaux
· Libération des mouvements de facteurs de
production
· Processus d'industrialisation
· Harmonisation des politiques économiques
· Une attitude politique similaire pour les
problèmes internationaux généralement identifiés
par les côtes dans les organisations internationales.
2.3.2. Typologie de
l'Intégration
Il existe plusieurs types d'intégration. Nous pouvons
citer :
a. Intégration Économique
Elle est toute union ou regroupement d'États ayant une
motivation et ceci, dans tous les aspects. L'intégration
économique est aussi la création d'un nouvel ensemble
économique transcendant les économies nationales.
b. Intégration Politique
C'est le regroupement des États pour traiter les
problèmes essentiellement politiques en termes de relation entre
communautés recherchant ainsi la cohésion des peuples appartenant
à une entité politique aussi bien sur le plan national
qu'international. De même, ce groupement implique l'établissement
de lien de réciprocité, la conscience d'une entité totale
et d'une identité de soi, avec une politique de bon voisinage.
c. Intégration Culturelle
Il s'agit d'une interprétation culturelle entre les
peuples de différents États (langues, modes de vie et de
consommation, évolutions sociales, etc.).
d. Intégration Sociale
Elle repose sur le consentement des États à
mettre en place des mécanismes nécessaires à une plus
grande mobilité des hommes dans les limites des frontières de
ladite intégration.
e. Intégration par les règles
En principe, toute union suppose une mise en place d'un
ensemble des normes régulatrices des rapports y existant. Mais dans ce
cas précis et sans une démarcation substantielle de la
précédente, celle-ci est beaucoup plus restrictive, car ne
traitant qu'un aspect, par exemple, libre mouvement des individus ou la mise en
place des dispositions particulières aux frontières.
f. Intégration par les
échanges
Elle vise le développement des échanges
intérieurs dans le cadre d'un marché régional pour le
groupe des produits, par l'instauration du libre-échange,
l'harmonisation de la taxation et la mise en place de mesures de
compétitivité des filières. Ici, les États ont donc
décidé de créer un espace transactionnel favorable
à tous les États.
g. Intégration
Certains États, sans forcément partager les
mêmes frontières, se constituent en cartel autour d'un ou de
quelques produits en vue d'en exercer le monopole sur le marché
international. Il peut aussi s'agir, dans ce cas d'espèce, d'une
véritable intégration en termes de coûts relatifs
comparés, par la spécialisation de deux, trois voire quatre
produits parmi les membres de l'union.
h. Intégration Imparfaite
Il s'agit de tout regroupement (union,
confédération, cartel, etc.) caractérisé par la
préservation de la souveraineté de chaque Etat membre.
i. Intégration Parfaite
C'est l'intégration totale telle que
dénommée par le Professeur KABENGELE DIBWE Godefroid, et l'unique
cas répondant à cette logique, c'est la fédération
(42(*)).
2.3.3. Formes
d'Intégration
Il existe trois formes d'intégration :
l'intégration nationale, l'intégration régionale et
l'intégration internationale.
2.3.3.1. Intégration
Nationale
Elle signifie qu'il existe des liens fonctionnels et
structurels entre les différentes composantes économiques d'un
pays dans le but de la réalisation d'un objectif commun. Sur le plan
économique, le processus national vise une intégration de petites
unités économiques existantes au sein d'une nation.
2.3.3.2. Intégration
Régionale
C'est ce qui constitue d'ailleurs l'objet de notre
étude : cette intégration permet aux États de
créer de grands espaces économiques et des marchés
largement bénéfiques aux pays membres.
Sur le plan économique, le processus régional
projette de créer une entité nouvelle à partir des
unités économiques antérieures qui sont les nations.
A l'expansion mondiale des cultures et à la
gouvernance mondiale, ses nouvelles règles et les acteurs qui les
établissent sont axés sur l'intégration des marchés
mondiaux, négligeant les besoins des individus pauvres que les
marchés nationaux ne sont pas en mesure de combler. Ce processus
concentre le pouvoir et marginalise les pays et les individus pauvres.
2.3.3.3. Intégration
Internationale
Selon HAAS E., l'intégration internationale est
« le processus par lequel les acteurs politiques de
différentes communautés nationales sont déterminés
à réorienter leurs allégeances, leurs aspirations et leurs
activités politiques vers un nouveau centre dont les institutions
possèdent ou demandent la juridiction sur les États nationaux
préexistants » (43(*)).
Section 3 :
L'Intégration et le développement
La mise en place des zones économiques
régionales dans laquelle des pays, pour des raisons historiques,
géographiques, culturelles, économiques ou politiques, cherchent
à créer une zone de stabilité, de croissance ou de
solidarité, a souvent facilité l'intégration à
l'économie mondiale (44(*)).
L'intégration régionale permet de
réaliser des économies d'échelle et de rationaliser les
processus de production rendant les entreprises complétives sur les
marchés internationaux. D'autres aspects de l'intégration
régionale, comme l'harmonisation des règles et des
procédures, les libres circulations des biens, des personnes et des
capitaux ainsi que et l'élimination des règles et des obstacles
douaniers, peuvent établir un climat d'affaires qui attire et encourage
l'activité du secteur privé.
L'intégration régionale favorise le
resserrement de liens commerciaux entre les pays membres et les rendrait plus
à même de participer aux échanges mondiaux. Elle favorise
aussi l'harmonisation des politiques nationales et crée de plus vastes
marchés. Les économies d'échelle, dans la production
notamment sous forme des coûts de transaction plus faibles et d'une plus
grande fiabilité, rendront les producteurs intérieurs plus
efficients et plus compétitifs.
Rappelons que l'intégration économique est une
pratique assez récente liée à certaines conditions
économiques actuelles. Elle est un domaine où les théories
abondent, si bien que la réflexion théorique sur
l'intégration économique est une démarche toute
récente.
L'intégration régionale fait
bénéficier aux pays membres de l'organisation régionale
d'infrastructures régionales, tant physiques que financières. Une
approche régionale des questions structurelles fondamentales, comme la
réduction et l'harmonisation des tarifs douaniers, les réformes
juridiques et réglementaires, la rationalisation des systèmes de
paiement, la réorganisation des secteurs financiers, l'harmonisation des
régimes d'incitation et de fiscalité de l'investissement et les
réformes du marché du travail, permet aux pays participants de
mettre en commun leurs ressources institutionnelles et humaines de la
région pour se doter de compétences techniques et administratives
plus grandes que si chacun ne pouvait compter que sur soi-même.
En outre, la mise en place de réseaux communs
d'approvisionnement en énergie, de télécommunications et
de transports n'est pas seulement efficace en termes de coûts, mais
favorise l'unité entre les pays dans l'élaboration de politiques
communes. En retour, la poursuite de cette approche régionale mettra les
pays dans une position plus solide et sûre pour promouvoir leurs
intérêts sur la scène internationale.
Enfin, les conditions et obligations associées
à la participation à un programme de réforme ambitieux au
sein d'une organisation régionale permettent aussi aux autorités
nationales de mettre en oeuvre dans leurs pays des mesures politiquement
difficiles, comme l'abaissement des tarifs douaniers ou des réformes en
profondeur des appareils réglementaires et judiciaires.
La surveillance à l'échelle de la région
et le dialogue entre les différents membres de l'organisation
régionale aident aussi à réduire les risques de
dérapage macro-économique, contribuant à un environnement
plus stable et prévisible, condition indispensable à l'essor du
secteur privé.
En bref, l'objectif final de l'intégration
économique est de créer un ensemble, une union dans laquelle
s'établissent des relations économiques aussi proches que
possibles de celle des différentes régions d'un même pays
et de renforcer ces relations de façon à assurer la croissance et
le développement économique de chaque membre.
L'intégration régionale est donc un facteur de
développement.
Cette mission d'assurer le développement dans les
Grands Lacs doit être assignée à la CEPGL, la seule
organisation régionale actuelle.
Le tour d'horizon réalisé montre à quel
point l'intégration régionale est importante tant pour la
région des Grand Lacs africaines que pour chacun de ses membres
(45(*)).
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-15.png)
Chapitre
Deuxième
LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
DES PAYS
DES GRANDS LACS
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-16.png)
Dans ce chapitre, nous allons examiner l'historique et les
objectifs, la structure, les organes spécialisés ainsi que les
principes fondamentaux de la CEPGL.
Section 1 : Historique
et Objectifs de la CEPGL
1.1. Historique de la CEPGL
1.1.1.Rencontres
préparatoires (pré CEPGL)
La CEPGL est le résultat de différentes
rencontres organisées périodiquement dans le cadre de la
conférence tripartite regroupant les trois anciens territoires sous la
tutelle coloniale Belge, à savoir le Burundi, la République
Démocratique du Congo et le Rwanda. (46(*)).
L'idée de la tenue des rencontres périodiques
fut lancée le 29 Août 1966 quand les Ministres des Affaires
Étrangères et de la Coopération du Burundi, du Rwanda et
de la RDC (ex-Zaïre), réunis à Kinshasa
(ex-Léopoldville), ont jeté les premiers jalons de la future
coopération régionale entre les trois États. A cette
occasion, les trois délégations ont signé le projet
d'accord de coopération en matière de sécurité en
vue de garantir la paix dans la région (47(*)).
Le 20 Mars 1967, à Goma en RDC, les présidents
de ces trois pays ont signé la « Déclaration de
Goma » en s'engageant dans le communiqué final de se consulter
régulièrement sur les problèmes d'intérêt
commun et à se communiquer tous les renseignements relatifs au maintien
de la sécurité dans leurs pays (48(*)).
Par cette déclaration, les trois pays ont
confirmé leur volonté commune de créer une unité
plus vaste transcendant les particularités nationales et
renforçant la compréhension entre les États afin de
répondre aux profondes aspirations des populations, à la
consolidation d'une fraternité et d'une solidarité
intégrée dans les domaines économique, technique,
financier et culturel (49(*)).
Depuis lors, la chronologie des rencontres
réalisées se présente comme suit :
o du 13 au 15 Janvier 1970, il s'est tenu à Bruxelles
des réunions des techniciens dans le domaine de l'énergie dont la
signature du Protocole d'Accord porte sur la création d'une
société multinationale chargée de la production et du
transport de l'énergie électrique dans la région des
Grands Lacs ;
o du 15 au 19 Avril 1971, la réunion
ministérielle à Bujumbura a proposé aux chefs d'Etat
la création d'un organisme dénommé
« comité permanent de coopération ». En
Septembre, les Ministres de l'Éducation Nationale, réunis
à Bujumbura, ont élaboré un projet d'Accord Culturel et
Technique (50(*)) ;
o En 1973, la conférence au sommet à Goma a
donné un nouvel élan à la tripartite avec
l'avènement de la deuxième république au Rwanda.
En effet, en Juin 1973, les réunions d'Experts et des
Ministres des Affaires Étrangères ont préparé la
conférence au sommet, tenu à Bujumbura du 10 au 12 Juin, qui a
institutionnalisé la conférence tripartite à trois
niveaux :
· Sommets des Chefs d'États ;
· Conférence des Ministres des Affaires
Étrangères et de la Coopération Internationale ;
· Conférence des techniciens.
Les Ministres des Affaires Étrangères et de la
Coopération Internationale étaient chargés
d'étudier les modalités pratiques du fonctionnement de
l'institution.
o du 29 Avril au 3 Mai 1975, la conférence d'Experts et
celle des ministres ont abouti à la « déclaration
solennelle de la tripartite de Bukavu » qui a décidé la
création du « comité permanent de coordination de la
tripartite » dont le siège est à Kigali. Ce
comité devra fonctionner jusqu'à l'avènement de l'organe
définitif consacrant l'institutionnalisation de la tripartite par
décision des trois Chefs d'États.
o du 10 au 11 Mai 1975 la sécurité de la
région a fait l'objet d'une réunion à Gisenyi ;
o du 16 au 21 Juin 1975, la Réunion d'Experts à
Kigali suivie de la conférence des Ministres des Affaires
Étrangères et de la coopération Internationale ont
adopté huit accords et conventions, ci-après :
1. La convention générale de coopération
économique, technique, scientifique et culturelle ;
2. La Convention Judiciaire ;
3. La Convention Sanitaire ;
4. L'Accord complémentaire en matière de
sécurité ;
5. L'Accord Commercial ;
6. L'Accord portant organisation du commerce et de
coopération douanière ;
7. L'Accord de coopération touristique ;
8. L'Accord Culturel, Scientifique et Technique.
Ces réunions ont également adopté deux
projets de documents soumis à l'approbation des trois Chefs
d'États :
ü Convention portant création de la
Communauté Économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL);
ü Traité d'amitié et de coopération
entre la République du Burundi, la République Rwandaise et la
République Démocratique du Congo.
o du 28 au 29 Janvier 1976 à Kisangani, les Chefs
d'Etat ont chargé les Ministères des Affaires
Étrangères et de la Coopération d'organiser les
réunions tripartites à caractère technique prévues
au programme et de mettre sur pied un mécanisme permanent de
concertation ;
o du 12 au 13 Avril 1976, la réunion
ministérielle à Kigali est sanctionnée par la signature
d'un protocole d'Accord relatif à la convention en matière de
politique extérieure entre les trois pays et la fixation de calendrier
de rencontres tripartites des Ministres et des Experts comme suit :
ü du 3 au 5 Mai 1976 à Bujumbura :
réunion ministérielle de l'information;
ü le 24 Mai 1976 à Lubumbashi :
réunion en matière de sécurité ;
ü du 3 au 5 Juin 1976 à Kigali : réunion
des Experts en matière de sécurité sociale ;
Les participants ont émis le voeu de recourir à
l'expérience des organisations internationales
spécialisées du travail et de la sécurité sociale
auxquelles les trois États respectifs ont adhéré. A cet
effet, la partie Rwandaise a soumis, pour avis, le projet de la convention au
Bureau International du Travail à Genève.
ü du 26 au 28 Juillet à Bukavu : réunion
des Experts en matière de Banque et échanges
frontaliers ;
ü du 1er au 5 Août 1976 à
Bujumbura : réunion des Experts en matière judiciaire
(conclusion d'un accord judiciaire en matière civile et commerciale).
1.1.2. Naissance de la
CEPGL
Le 20 Septembre 1976 à Gisenyi (Rwanda), le
Président Burundais J.B. BAGAZA, Rwandais Juvénal HABYARIMANA et
Congolais (ex-Zaïre) Joseph Désiré MOBUTU SESE SEKO ont
signé la convention constitutive de la Communauté
Économique des Pays des Grands Lacs, en sigle CEPGL.
En vertu de la mise en oeuvre de la convention constitutive
de la CEPGL, deux autres rencontres ont été
organisées : la conférence au sommet de Bukavu (fin
Décembre 1976) et la réunion ministérielle à Kigali
(les 7 et 8 Janvier 1977) (51(*)).
Il sied de signaler que les motivations de la naissance de la
CEPGL sont d'ordre historique, géopolitique et économique,
notamment le renforcement de la sécurité commune des États
membres, l'intégration économique et la facilitation des
mouvements des biens et des personnes.
En effet, sur le plan historique, à l'ère
coloniale, le Burundi, le Rwanda et la République Démocratique du
Congo formaient « l'Afrique Belge ». Bien que juridiquement
distincts par le fait que le « Congo Belge » formait un
colonie alors que les deux autres constituaient ensemble un territoire sous
mandat Belge, il n'en demeure pas moins que les trois pays étaient
administrés par la même puissance colonisatrice.
Ces trois territoires restent encore marqués par des
liens de similitude et d'apparence à une même tradition, à
une même communauté culturelle, ayant des aspirations communes
à la paix, à la sécurité et au progrès. En
outre, les populations riveraines des Grands Lacs se sont tellement
brassées que les pouvoirs étatiques ne pouvaient que prendre fait
et cause pour ce phénomène.
Par ailleurs, la politique du bon voisinage, menée
avec fruit par les dirigeants des pays des Grands Lacs, à
été un leitmotiv décisif dans la création de la
Communauté Économique des Pays des Grands Lacs. Cette
considération a incontestablement marqué la suite des
événements, notamment la signature à Kinshasa le 29
Août 1966, de l'accord sur la sécurité, qui est à
juste titre considéré comme le point de lancement de
l'édifice communautaire (52(*)).
1.1.3. Composition de la
CEPGL
Elle regroupe la République du Burundi, la
République Rwandaise et la République Démocratique du
Congo (ex-Zaïre). La CEPGL a son siège à Gisenyi, ville
rwandaise, jumelle de Goma (de l'autre côté du Lac Kivu), qui a
abrité la signature de la convention portant sa création.
1.2. Objectifs de la CEPGL
(53(*))
Conformément aux dispositions de la Charte des
Nations-Unies et de celle de l'Organisation de l'Union Africaine (OUA), les
signatures de la convention constitutive de la Communauté des Pays des
Grands Lacs ont fixé quatre objectifs notamment :
1) Assurer prioritairement la sécurité des
États membres et de leurs populations de façon qu'aucun
élément ne trouble l'ordre et la tranquillité aux
frontières respectives ;
2) Concevoir, définir et favoriser la création
et le développement d'activités d'intérêt
commun ;
3) Promouvoir et intensifier les échanges commerciaux
et la circulation des personnes et des biens ;
4) Coopérer étroitement dans divers domaines
social, économique, commercial, scientifique, culturel, politique,
militaire, financier, technique et touristique, et plus spécialement en
matière judiciaire, douanière, sanitaire,
énergétique, de transports et de
télécommunications.
Section 2: Structure de la
CEPGL
Pour le fonctionnement de la CEPGL, les États membres
ont mis en place des institutions suivantes :
2.1. La Conférence des
Chefs d'Etat
Elle demeure la plus haute instance décisionnelle de
la communauté qui oriente la politique générale de la
coopération dans tous les domaines, notamment :
ü Renforcement de l'unité et de la
solidarité des États ;
ü Harmonisation et intensification des activités
de la coopération ;
ü Orientation des travaux du conseil des Ministres et
Commissaires d'Etat ;
ü Fixation du siège de la
communauté ;
ü Décision de la création des organismes
spécialisés et services communs ;
ü Arrêt du budget annuel de la
communauté ;
ü Nomination du secrétaire exécutif et des
secrétaires exécutifs adjoints ;
ü Délégation éventuelle au conseil
son pouvoir de décision dans les matières qu'elle
détermine (54(*)).
La conférence se réunit en session ordinaire
une fois l'an et en session extraordinaire chaque fois que le besoin se fait
sentir. Ses décisions s'imposent à tous les pays membres. Sa
présidence est assurée à tour de rôle chaque
année par un Chef d'Etat selon l'ordre alphabétique de
désignation des États membres de la communauté.
2.2. Le Conseil des Ministres
et Commissaires d'États
Il est chargé notamment de promouvoir les actions
tendant à réaliser des objectifs définis par la
communauté, préparer la conférence des Chefs d'Etat,
élaborer et proposer les mesures générales des politiques
de développement et de coopération des États membres de la
CEPGL, mettre en oeuvre la politique de coopération définie par
la communauté.
Le conseil est responsable devant la conférence des
Chefs d'Etat. Ses décisions s'imposent également à tous
les États qui s'engagent à en assurer l'application. Il se
compose des Ministres et Commissaires d'Etat désignés par les
États membres, généralement ceux ayant les affaires
étrangères dans leurs attributions.
Il se réunit une fois l'an en session ordinaire et
autant de fois que le besoin se fait sentir en session extraordinaire. Sa
présidence est assurée à tour de rôle chaque
année par un Ministre ou Commissaire d'Etat tout en veillant à ce
que ce dernier ne soit pas du même pays qui assure la présidence
en exercice de la conférence des Chefs d'Etat (55(*)).
2.3. Le Secrétariat
Exécutif Permanent
Il a entre autres missions d'élaborer des projets
d'intérêt commun et de les soumettre aux États membres avec
des propositions concrètes tenant compte d'implantation des industries
d'avantages mutuels et de volume des échanges commerciaux provenant de
ces mêmes industries ; il est chargé également de
suivre la réalisation des projets en cours d'exécution, de
formuler des propositions de modification, de réajustements
éventuels, de signaler les solutions.
Il coordonne les activités des organismes
spécialisés de la communauté. Il entretient, dans le cadre
de ces activités, des relations avec de tiers. Il assure le
secrétariat des institutions de la communauté et la conservation
de leurs documents d'archive. Il est dirigé par un Secrétaire
Exécutifs assisté par des Secrétaires Exécutifs
Adjoint ainsi que d'un personnel administratif et technique.
Le Secrétaire Exécutif et les
Secrétaires Exécutifs Adjoints sont nommés par la
conférence des Chefs d'Etat sur proposition du conseil pour une
période de quatre ans renouvelables. Ils se réunissent en Comite
Exécutif pour examiner les questions administratives et techniques
pouvant se poser au niveau des services du Secrétariat Exécutif
Permanent (56(*)).
2.4. La Commission Technique
d'Arbitrage (57(*))
Elle assure le respect du droit dans l'interprétation
et l'application de la convention. Elle est compétente pour statuer sur
tout différend entre les États membres dans le cadre de la
convention.
En complément aux institutions à l'article 5 de
la convention portant création de la CEPGL, les hautes parties
contractantes ont convenu de la création et de l'institutionnalisation
des commissions techniques spécialisées suivantes :
a. La commission technique spécialisée des
affaires politiques et juridiques ;
b. La commission technique spécialisée des
affaires sociales et culturelles ;
c. La commission technique spécialisée de la
planification, de l'industrie, de l'agriculture et des ressources
naturelles ;
d. La commission technique spécialisée du
commerce, des finances, de l'immigration et du tourisme ;
e. La commission technique spécialisée des
travaux publics, des transports, des communications et de l'énergie.
La conférence des Chefs d'Etat peut, si elle le juge
nécessaire, décider de la création de toute autre
commission. La convention prévoit, en outre, la création
d'organismes spécialisés.
Section 3 : Organes
Spécialisés de la CEPGL
Au cours de son existence, la CEPGL a également mis en
place des organismes spécialisés ainsi que des entreprises
communes et communautaires. Comme organes spécialisés, nous
citons :
3.1. L'Institut de la Recherche
Agronomique et Zootechnique (IRAZ)
Il a été créé à l'issu de
la Conférence des Chefs d'Etat du 8 au 9 Décembre 1979. Son
siège se trouve à Gitega au Burundi.
Sa mission principale est de faire de la recherche dans le
domaine agronomique et zootechnique et de participer à
l'exécution des projets communautaires, dans le but de favoriser
l'autosuffisance alimentaire des pays membres. L'IRAZ travaille
étroitement avec les Instituts nationaux de recherche agronomique pour
promouvoir l'autosuffisance alimentaire au sein de la sous-région.
L'Institut de la Recherche Agronomique et Zootechnique a
concentré ses programmes de recherches sur la banana, les ressources
phylogénétiques, les plantes à racines et tubercules, les
ruminants, l'agro climatologie, ainsi que sur la réalisation d'un centre
de documentation, d'information et de formation agricoles.
3.2. La Banque de
Développement des États des Grands Lacs (BDEGL)
Elle fut créée le 09 Septembre 1977, avec
siège à Goma (RDC). Cependant, ses activités ont
cessé depuis 1995. Son objectif principal fut de mobiliser des
ressources financières pour des projets visant à poursuivre
l'intégration économique et pour le développement de la
région.
De sa création jusqu'en 1991, la BDEGL a
financé plusieurs projets en RDC, à savoir :
En 1984 :
o Modernisation et l'extension de la Sucrière de Kiliba
(SUCKI) à Kisangani en RDC;
o Implantation d'une centrale autonome de production
d'oxygène nécessaire notamment dans la fabrication d'ampoules
à incandescence (LENGSTRAM) à Kinshasa ;
o Boucherie et charcuterie à Goma.
En 1985 :
o Langi - Zaïre, production des peintures à
Kinshasa ;
o Tolinkin, produisant des tôles ondulées
à Bukavu ;
o Construction de l'Hôtel Diplomate à
Kinshasa.
En 1986 :
o Station d'eau de Regideso à Uvira.
En 1988 :
o Installation de l'usine Brimba de fabrication de brique et
tuiles en terre stabilisée ;
o Implantation de l'unité Socamines d'extraction et de
traitement de minerais stannifères et aurifères au Sud
Kivu ;
o Alimentation énergétique des relais HERTZIENS
de Nyabibwe, Kamashuli, Tshwate, Tshamata et Thomohini au Rwanda.
En 1989 :
o Imprimerie off set de Bukavu ;
o Télécommunication Cellulaire (TELECEL)
à Goma ;
o Construction de l'Hôtel Okapi à Kinshasa en
RDC ;
En 1990 :
o Unité de savonnerie SAPLAST à
Butembo ;
o Société de bois (BAKRI bois corporation)
à Kinshasa ;
o SAMKHA, imprimerie papeterie à Kinshasa.
En 1991 :
o Unité de fabrication d'explosif Ezadex à
Likasi ;
o Biscuiterie industrielle Union à Kinshasa ;
o Imprimerie off set Techn Print à Kinshasa.
o Construction et équipement d'une usine textile en
cofinancement avec la Banque Rwandaise de Développement (UTEXRWA)
à Kigali ;
o Construction de la Centrale RUZIZI II cofinancement à
Bukavu ;
o Production de tôles ondulées (Tolinki) à
Bukavu ;
o Production de peinture (Langi-Congo) à
Kinshasa ;
o Extension d'une usine de production de cigarettes (BAT)
à Kinshasa ;
o Société de transport sur le Lac Tanganyika
(ARNOLAC) à Bujumbura ;
o Fabrication de sacs en polypropylène (SONACO)
à Bujumbura ;
Le non respect des objectifs assignés à cette
structure figure parmi les causes du déclin de cette banque. La plupart
des projets financiers n'avaient aucun rôle intégrateur de
l'économie des pays de la dite communauté.
3.3. La Société
Internationale pour l'Électricité des Grands Lacs (SINELAC)
Créée en 1989, la SINELAC a son siège
à Bukavu en RDC. Elle a été chargée de
l'exploitation de la centrale hydro-électrique communautaire de la
RUZIZI II ainsi que de la commercialisation de l'énergie produite dans
les trois pays membres par le biais de leurs sociétés nationales
de l'électricité, à savoir :
· La Société Nationale de
l'Électricité (SNEL) pour la RDC ;
· La REGIDESO pour le Burundi et
· L'ELECTROGAZ pour le Rwanda.
SINELAC est régie par la convention de création
que l'Etat congolais a ratifiée par ordonnance-loi N° 84/12 du 14
Février 1984 et un accord de siège a été
signé en date du 26 Juin 1984 entre l'Etat congolais et la SINELAC.
L'électricité produite par RUZIZI II est
transformée en 110 Kilovolts et envoyée aux postes
d'interconnexion MURURU II, appartenant à la SINELAC avec mandant
d'assurer une répartition équitable entre les trois pays.
Cependant, les crises qu'ont traversées le Burundi et
la RDC ont substantiellement baissé leur consommation et ont permis au
Rwanda d'utiliser 55 % de la production de l'électricité de la
centrale communautaire.
Entre 1991 et 2001, la SINELAC a fourni, en moyenne,
respectivement 45 %, 17 % et 21 % de la production nationale de
l'énergie électrique dans le système interconnecté
de la CEPGL, destinée au Rwanda, au Burundi et à la RDC.
3.4. L'Organisation de la CEPGL
pour l'Énergie des Grands Lacs (EGL)
La réunion des techniciens dans le domaine
d'énergie, tenue du 13 au 15 Janvier1970 à Bruxelles, a
été sanctionnée par la signature d'un protocole portant
création d'une société chargée de la production de
l'énergie électrique dans la région des Grands Lacs.
Sa mission est d'assurer la coopération entre les
États membres dans le secteur de l'énergie et de jouer
le rôle d'organe de planification, d'études et de
réalisation des projets. Cet organe a activement participé au
processus à la base de la construction de la centrale communautaire de
la RUZIZI II, dont la puissance actuelle est de 43,2 Mégawatt.
Créée en 1974 et son siège se trouve à Bujumbura
(Burundi), comme une Association Sans But Lucratif (ASBL), l'EGL a
été intégrée dans la CEPGL en 1979.
Le projet de construction de la centrale communautaire Ruzizi
III, recommandé par le plan directeur régional de
l'énergie commandité par l'EGL à TRACTEBEL en 1992-1993,
est géré par un comité de pilotage composé des
Directeurs Généraux des Administrations en charge de
l'énergie et un représentant de la SINELAC. L'EGL assure, quant
à elle, le rôle de secrétariat de ce comité.
Section 4 : Principes
Fondamentaux de la CEPGL
La Communauté Économique des Pays des Grands
Lacs fonde sa gestion sur des principes s'inspirant des expériences de
l'Union Européenne(UE) et de la Belgique, du Nederland et la Luxemburg
en sigle BENELUX, notamment :
o la libre circulation des personnes, des biens, des
capitaux et des services et un droit d'établissement au sein
de trois pays;
o l'ouverture des frontières entre pays membres et une
politique douanière commune vis-à-vis de
l'extérieur ;
o le renforcement de la coopération économique
et le développement des infrastructures, des communications, des
banques...,
o La convergence et l'harmonisation des politiques
économiques, sociales et agricoles.
En vue d'atteindre les objectifs assignés à la
CEPGL, les instruments utilisés visaient à la coopération
tripartite : la réduction des obstacles tarifaires et la
mobilité des facteurs incitatifs ainsi qu'à l'exécution
des projets industriels communs.
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-17.png)
Chapitre
Troisième :
L'APPORT DE LA COMMUNAUTE
ECONOMIQUE DES PAYS DES GRANDS LACS AU DEVELOPPEMENT DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-18.png)
Dans ce chapitre, nous analysons brièvement l'apport
de la CEPGL au développement de la RDC, les causes de la faiblesse de
celle-ci et enfin faire quelques suggestions pour sa relance ainsi que
dégager les perspectives d'avenir.
Section 1 :
Contribution de la CEPGL au développement de la République
Démocratique du Congo (RDC)
La CEPGL a été instituée dans le but
notamment d'assurer prioritairement la sécurité des États
membres en créant des conditions de paix et de confiance mutuelle en vue
de coopérer étroitement dans tous les domaines, promouvoir et
intensifier des échanges commerciaux ainsi que favoriser le
développement d'activités d'intérêts communs et
certains projets nationaux des États membres. Elle vise donc
l'intégration économique dans toute la région des Grands
Lacs.
Durant la décennie sous examen, la BDEGL a
contribué au financement de 46 projets dont 31 projets en RDC pour un
coût évalué à 29,05 millions DTS, soit 76 % du total
des crédits contre seulement 7 projets au Rwanda d'un crédit de
5,84 millions DTS représentant 15 %, 7 projets au Burundi avec 1,99
millions DTS comme coût, soit 5 % de crédit total et curieusement
un seul projet commun (SINELAC) d'un coût de 1,5 millions DTS, soit 4 %
du total des crédits (58(*)).
Comme on le voit, la part de crédits de CEPGL
réservés aux activités de portée communautaire de
l'organisation a été insignifiante par rapport aux projets
nationaux, surtout ceux implantés en RDC. Le fait d'accorder plus de
crédits à la RDC, en qualité de principal actionnaire, a
éloigné la BDEGL de ses objectifs d'intégration
régionale visant le soutien des projets d'intérêts
communautaires. On ne peut donc espérer implanter une intégration
effective si certains partenaires ont des visées d'assujettir leurs
pairs. Le succès d'intégration par domination ne peut passer que
par une guerre. Le victorieux pourra alors imposer ses conditions aux vaincus.
Dans le cas contraire, il est conseillé de recourir aux divers
principes évoqués dans ce travail.
D'une manière globale, la CEPGL n'a pas su catalyser
le développement de la RDC. En effet, les crédits destinés
aux 31 projets nationaux ont été lapidés par les
entrepreneurs prédateurs en complicité avec des dirigeants du
régime central de Kinshasa. Et pourtant, si ces projets ont
été bien conçus et bien gérés, ils
pourraient, sans nul doute, améliorer les conditions de vie des
populations et contribuer au développement de quelques secteurs
d'activités socio-économiques en RDC.
En outre, celle-ci ne profite pas du projet
d'intérêt communautaire de SINELAC puisque son
électricité produite à partir de Ruzizi II n'est
consommée que par le Rwanda et le Burundi. Il en est de même de
gaz méthane extrait des eaux profondes du Lac Kivu que le Rwanda
exploite depuis longtemps pour le besoin de la production de
l'électricité au moyen de turbines à gaz sans que la RDC
en tire également profit.
Il est un fait que le bilan de deux décennies de son
l'existence de la CEPGL se sont avérées largement
négatives et que les ambitions de bon voisinage, de paix et de
développement collectif sont loin d'avoir été atteints au
regard de la détérioration de la situation sécuritaire,
humanitaire et économique des États membres et de leurs
populations (59(*)).
Enfin, l'adhésion de la RDC à la CEPGL lui
confère, par contres un énorme passif constitué par le
cumul de contributions non acquittées pendant plusieurs années.
En vue de bénéficier de la CEPGL, la RDC est appelée
à maximiser toutes les opportunités de coopération et
d'échanges avec ses partenaires pour éviter de mener une
diplomatie de bénévolat.
D'une manière générale, nous pouvons
aussi souligner que si la CEPGL n'a pas contribué au
développement de la RDC, c'est suite à un certain nombre de
problèmes qui ont été à la base de sa faiblesse.
Section 2 : Les Causes
de la faiblesse de la CEPGL
Cette section présente une
série des problèmes qui n'ont pas permis à la CEPGL de
s'épanouir ni d'atteindre les objectifs lui assignés.
2.1. Le Micro Nationalisme
La Nation et l'Etat sont des concepts
généralement pleins de confusion, surtout en Afrique où
des nations embryonnaires se forment au sein des États qui existent,
à peine depuis une trentaine d'années.
En effet, la colonisation a fractionné l'Afrique en
plusieurs unités territoriales, parfois des minuscules renfermant une
diversité d'ethnies disparates dont les sentiments d'appartenance
à une entité politique plus vaste que leur étroite
collectivité font actuellement défaut. On constate, qu'en
dépit des efforts déployés par les gouvernements visant
à cultiver la conscience nationale, les Africains se montrent encore
assez attachés à leurs terres plutôt qu'à un Etat
nouveau.
Après la Deuxième Guerre Mondiale, les
Africains mettent en cause la situation coloniale, sous la forme d'une
opposition formelle née d'un sentiment de frustration et
développent un nationalisme virulent revendiquant l'indépendance
totale, c'est-à-dire aussi bien politique, économique que
culturelle.
Cependant, le nationalisme africain est à la fois
considéré comme un facteur positif puisqu'il contribue à
l'unité des peuples et un élément redoutable de
dissociation se dressant en obstacle à l'intégration.
Il s'agit particulièrement de micro nationalisme,
cultivé au niveau de chaque nouvel Etat, se traduisant en politique
africaine par des réticences, voire des replis sur soi. On constate que
chaque appel, de s'associer aux autres pour créer des regroupements
régionaux pouvant amorcer le processus d'un véritable
développement économique et social, c'est-à-dire de
réaliser une réelle intégration politique, demeure sans
réponse du fait que cette démarche exige un transfert de
souveraineté par les États membres. En Afrique, les organisations
à vocation de promotion de l'intégration régionale
fonctionnent souvent comme des organisations de coopération sectorielle
dont les résultats se sont visiblement manifestés dans les
domaines des infrastructures et télécommunications.
En outre, ces États fondent leur souveraineté
sur le mythe de l'autosuffisance nationale. Chacun revendique ses industries
nationales de base et la couverture de ses besoins vivriers par l'offre
nationale. Cette conception enfreint d'accepter des pays voisins alors que la
dépendance à l'égard du Nord, léguée par la
colonisation, reste en revanche admise.
2.2. Les Politiques
économiques nationales divergentes
Des politiques économiques, basées sur
l'autosuffisance nationale mises en oeuvre, sont divergentes, voire
inconciliables avec l'intégration nationale. D'ailleurs, si certaines
mesures prises, pour donner un certain élan à
l'intégration africaine, ont échoué, c'est parce qu'elles
poursuivaient d'autres objectifs que ceux de l'intégration. Les
objectifs nationaux ont eu presque la priorité sur les objectifs
régionaux. A titre d'illustration, les pays tardent de payer leurs
cotisations en faveur de l'intégration. Cela devient une contrainte
difficile à gérer dans le temps, car les payements de ces
coûts, à court terme, sont inévitables si on veut
ultérieurement bénéficier du bienfait de
l'intégration (60(*)).
Par ailleurs, l'intégration verticale de l'Afrique
selon des modèles économiques étrangers et les
contradictions idéologiques compliquent
l'homogénéité de stratégies politiques et
économiques.
2.3. L'Absence de
volonté politique
Les États Africains post coloniaux sont
confrontés à une série de défis, notamment
l'autosuffisance alimentaire, la nécessité impérieuse de
la satisfaction du besoin énergétique, les besoins
impérieux de la technologie, la carence de transport et communication,
le défi de l'information appropriée, de la formation et de la
recherche pour le développement auto-entretenu, la
nécessité de la planification et du bon usage des ressources
humaines, de la maîtrise des ressources naturelles et la possession des
capitaux en vue de mieux être du peuple africain et par-dessus l'absence
de l'organisation rationnelle pour le contrôle politico-administratif du
fonctionnement de l'Etat.
En vue de faire face à ces défis, un
regroupement régional peut stimuler une synergie d'efforts collectifs.
Cependant, l'adhésion restreinte et la faiblesse de contribution des
États Africains à l'institution créée ou existante
font que « le développement de l'institution est
paralysé, la désillusion s'installe et l'autonomie collective des
pays africains est compromise » (61(*)).
En ce qui concerne la Région de Grands Lacs,
plusieurs éléments peuvent expliquer l'absence de volonté
politique des États membres tributaires de la paralysie du
fonctionnement de la CEPGL. En effet, le manque de motivation des États
membres de payer leurs cotisations a rapidement privé la CEPGL de ses
ressources, donc de moyens de son action.
Dénonçons aussi leur mauvaise foi
caractérisée par plusieurs incidents tels que le viol des accords
de sécurité et la perte de confiance mutuelle qui ont parfois
nécessité des sommets extraordinaires des Chefs d'États
pour relancer la coopération, mais sans succès.
L'absence d'une vraie démocratie a aussi son
fondement dans le manque d'une volonté politique de mettre en place des
institutions susceptibles de conduire un processus démocratique
efficient garantissant la paix sociale. Cela dénote aussi d'un manque de
culture politique qui n'a pas favorisé la stabilité
régionale.
Les pays de la CEPGL pratiquent des régimes
politiques de dictature qui offrent peu d'ouverture à l'exercice de la
liberté démocratique. D'après SCHELLER, il estime, dans sa
théorie, que les États démocratiques ne se font pas la
guerre entre eux (62(*)).
Ce qui n'est pas le cas pour les pays de Grands Lacs.
L'absence de volonté politique s'est aussi
manifestée par le pillage des richesses naturelles de la RDC par ses
voisins. Tel est le cas, à titre exemplatif, de Burundi qui exportait
environ 10 tonnes d'Or par an entrées en fraude avant la guerre de
libération de 1998. Ces exportations illégales vers le Burundi
ont existé et aucune réglementation n'a été
entreprise pour arrêter cette fraude (63(*)).
2.4. Les Conflits
Armés
Si la paix tisse des liens d'amitié et de
fraternité favorisent la solidarité et la coopération
multilatérale en vue de faire triompher les vertus d'essence humaniste,
garantissant un développement, les conflits, qui consacrent des rapports
en dents de scie, viennent dès lors envenimer des relations
interétatiques ou ultra- étatiques.
La recherche des causes desdits conflits constitue à
priori la démarche de notre analyse. Il convient aussi de donner la
définition du conflit pour mieux l'appréhender et le circonscrire
dans notre analyse.
Le terme conflit vient du latin (confusius) et signifie
« heurt, choc » évoquant un désaccord, une
contradiction ou une incompatibilité qui peut conduire à une
opposition. Il est en rapport avec le désir des hommes et la distance
des êtres, des biens différents qu'ils poursuivent (64(*)).
Les conflits peuvent être latents sous la forme d'une
opposition, d'un antagonisme, d'une contestation des compétences ou
ouverts caractérisés par un bras de fer entre des groupes. Cette
deuxième approche tend souvent à se transformer en conflit
armé dans son processus évolutionniste par des groupes qui en
sont engagés. Le conflit peut être ainsi politique,
économique, social, régional ou mondial.
La région des Grands Lacs a souvent été
un théâtre de conflits armés violents et récurrents.
Les cycles de violence datent de son histoire précoloniale, coloniale et
postcoloniale. Le pic est atteint au cours des années 1990 avec le
génocide rwandais, la guerre au Burundi et le conflit interafricain en
République Démocratique du Congo. Ce dernier, qui a connu
l'affrontement entre au moins 9 armées africaines, est aujourd'hui
considéré comme le conflit le plus meurtrier depuis la
Deuxième Guerre mondiale avec des estimations de près de 5
millions de victimes.
Dans les conflits qui sévissent dans la région,
les forces gouvernementales et les groupes armés s'en prennent
régulièrement aux civils, en commettant des crimes de guerre
ainsi qu'un cortège de souffrances et de manière globale aux
violations massives des droits humains (65(*)).
Les causes de ces conflits ont à la fois une dimension
régionale et un caractère régionalisant. On observe une
propension à la régionalisation de l'instabilité,
alimentée par une proximité de fait d'ordre ethnique,
socioculturel et politique des populations de la région (66(*)). Cette proximité
facilite l'exportation des conflits au-delà de leurs foyers nationaux
pour se répandre, par effet de contamination, à l'ensemble des
pays de la région.
Les conséquences occasionnées par cette
dynamique de conflits armés sont multiples et néfastes,
notamment :
· l'instabilité politique de la
région ;
· l'exode des populations menacées ;
· la mortalité directe ou indirecte ;
· le sous-développement;
· les violations massives de droits de l'homme.
Comme on le voit, l'absence de paix ne saurait donc garantir
un développement harmonieux de rapport de coopération
bilatérale et multilatérale. D'ailleurs, les économistes
avancent que les « nouveaux conflits armés » dans
les pays pauvres compromettent la croissance économique et constituent
un facteur aggravant le sous-développement et la pauvreté (Hugon,
2001, 2003 a, 2003 b) (67(*)).
2.5. Les Guerres Civiles
Ces dix dernières années, la
région des Grands Lacs a été le foyer de guerres civiles
ayant provoqué de catastrophes humaines et bouleversements politiques
sans précédent, notamment : quatre Chefs d'Etat assassinés
(deux au Burundi
Melchior NDADAYE en
1993 et
Cyprien
NTARYAMIRA le 06 Avril 1994 dans le même avion avec le
Président rwandais Juvénal HABYARIMANA et Laurent
Désiré KABILA le 16 Janvier 2001 en RDC, un million de morts au
Rwanda, 500.000 au Burundi, 3.500.000 en RDC. Ces guerres, avec leurs
dynamiques respectives, ont profondément affecté la confiance
entre les trois pays qui demeurent cependant des partenaires naturels. Les
années de guerre, qu'ils ont endurées, ont littéralement
dévasté leurs économies déjà très
fragiles, plongeant la quasi-totalité des populations dans la
pauvreté et la misère noire (68(*)). Les trois pays membres de la CEPGL connaissent ou
ont connu des rebellions.
L'existence des conflits interétatiques frontaliers,
politiques et diplomatiques, l'instabilité politique, les interventions
étrangères directes et indirectes sont autant de contradictions
majeures qui font obstacles à l'unité (69(*)).
En effet, la crise burundaise puis le génocide
rwandais ont néanmoins plongé la CEPGL dans une crise profonde
suscitant une réunion des Chefs d'État en Novembre 1994. Le
sommet extraordinaire, devant redynamiser la Communauté, a pris deux
décisions :
o la mise en place de mécanismes de
gestion de la sécurité aux frontières;
o la restructuration du secrétariat
et des organismes spécialisés pour privilégier la relance
des activités dans les domaines prioritaires (commerce, agriculture,
industrie, énergie, environnement, recherche scientifique, transports et
communications, et circulation des personnes). Cette restructuration a conduit
à une réduction du nombre d'agents de 80 % (70(*)).
En 1996, tous les accords sont suspendus
suite à l'agression de la souveraineté territoriale zaïroise
par les troupes de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo (AFDL) et de l'Armée Patriotique Rwandaise
(APR).
Depuis lors, la CEPGL se trouve dans un
état d'apathie totale. Le dernier sommet des Chefs d'État remonte
au mois de novembre 1994, et la présidence de la Communauté,
généralement circonscrite à un an, reste depuis 1992
à la RDC. Le Conseil des Ministres et les autres Institutions sont dans
la même situation de paralysie.
2.6. La Prolifération
des organisations d'intégration
La multiplication des institutions africaines occasionne de
lourdes charges financières pour les États membres, si bien
qu'après les avoir approuvées dans l'euphorie et l'enthousiasme
des conférences, ils s'abstiennent par la suite d'y adhérer ou ne
parviennent pas à s'acquitter de leurs obligations.
Selon la Banque Mondiale (BM), on dénombre en Afrique
plus de 200 organisations de coopération régionale dont au moins
160 sont intergouvernementales (71(*)). Parmi ces organisations régionales,
certaines ne sont pas commerciales.
Ces organisations sont d'énormes machines
administratives dotées d'une pléthore d'agents. Leur
résultat est souvent modeste, hormis les banques et les institutions de
formation et de conseil.
Certaines institutions importantes ont dû cesser de
fonctionner telle que l'organisation de lutte anti-acridienne et anti-aviaire.
Les États de la région engagés dans le Processus des
Grands Lacs (PGL) appartiennent déjà tous à des
groupements régionaux et sous-régionaux tels que :
· la Communauté pour le Développement de
l'Afrique Australe (SADC) : la République Démocratique du
Congo;
· la Communauté Économique des Pays des
Grands Lacs (CEPGL) : le Burundi, la RDC et le Rwanda ;
· la Communauté Économique des États
de l'Afrique Centrale (CEEAC) : l'Angola, le Burundi, la République
Démocratique du Congo et le Rwanda qui s'est retiré;
· la Communauté de l'Afrique de l'Est
(EAC) : le Burundi et le Rwanda;
· le Marché Commun de l'Afrique de l'Est et
Australe (COMESA) : le Burundi, la RDC et le Rwanda.
2.7. Autres Obstacles
Il existe plusieurs autres causes liées à la
faiblesse de la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs
notamment :
ü Les tensions récurrentes liées à
la transgression des frontières, des accords de coopération et de
sécurité, demeurent l'obstacle majeur de coopération dans
cette région. La RDC pose, d'ailleurs, comme condition absolue à
la relance de la communauté au respect de ses
frontières ;
ü Le non - respect des droits de propriété
et des règles de gestion des richesses naturelles et du sous-sol
congolais peut aussi empêcher la relance. En effet, ces importantes
ressources naturelles éveilleront toujours la convoitise des bandes
rebelles ;
ü Durant la période d'hostilités dans l'Est
du Congo-Kinshasa, les divers groupes en présence ont exercé une
« main mise » sur une partie de l'économie
congolaise à travers l'exploitation illicite des mines, le pillage de
ces ressources naturelles et la vente à bas prix de
sociétés publiques congolaises. Ces contentieux méritent
des solutions préalables pour garantir une coexistence pacifique dans la
région ;
ü L'essoufflement de la CEPGL, entre autres, le
manque de participation de la population et du secteur privé, la
création hâtive de la communauté et la prolifération
des communautés économiques africaines.
Section 3. Suggestions de
relance de la CEPGL et Perspectives d'avenir
Une décennie après la léthargie de
fonctionnement de la CEPGL suite aux divers conflits qui ont
profondément miné ses États membres, des voix
s'élèvent pour sa relance en vue de créer des conditions
d'une intégration économique et la coopération
transfrontalière favorables au développement de Burundi, RDC et
Rwanda.
En effet, la Communauté Internationale déploie
une intense diplomatie en faveur d'une Conférence Internationale sur la
Paix, la Sécurité, la Démocratie et le
Développement pour les pays des Grands Lacs en vue de trouver une
solution durable aux différends politiques et économiques
récurrents dans la région. A ce propos, une déclaration
à été signée en date du 19 au 20 Novembre 2004
à Dar-Es-Salam pour la promotion d'une vision partagée du
développement économique et de l'intégration
régionale devant appuyer un développement des États
membres (72(*)).
Cependant, cette relance doit tenir compte des observations
des études démontrant que les visées intégratives
de la CEPGL n'étaient que formelles alors que ses institutions
étaient pratiquement dominées par les relations interpersonnelles
des dirigeants que par les rapports étatiques.
Dans cette section, nous aborderons le fondement du processus
d'intégration régionale, les moteurs de la relance de la CEPGL et
les actions à entreprendre par la Belgique en vue de renforcer le
développement économique et social des États des Grands
Lacs.
3.1. Fondements du processus
d'intégration régionale
La relance de la CEPGL devra avoir comme principaux objectifs
la promotion de la croissance économique de la région, la
satisfaction des besoins essentiels des populations et la restauration de la
confiance mutuelle entre les États membres. Celle-ci, passe par
l'établissement d'un climat de sécurité, les respects de
la souveraineté réciproque et de l'intangibilité des
frontières des États membres ainsi que celui de droit de
propriété et des règles de gestion rationnelle de
ressources naturelles de chaque Etat.
La réussite de la relance implique, non seulement
l'exploitation de diverses potentialités, notamment les ressources
minières, énergétiques (pétrole, gaz
méthane, l'hydroélectricité), le tourisme,... mais
également l'harmonisation, l'élaboration et l'application
concertée des politiques économiques régionales (codes
miniers et forestiers) renforçant la confiance entre les États
partenaires et promouvant la naissance d'industries et la stabilité
financière grâce au contrôle d'échanges commerciaux
et mouvements des capitaux débouchant ainsi à une
intégration progressive de la région dans l'économie
mondiale.
L'avènement d'une intégration approfondie dans
la région pourra produire avec le temps les effets économiques
positifs suivants: une croissance des investissements, des économies
d'échelle, un effet de diversion (favorisant les importations des
États membres au détriment d'autres importations) ainsi que le
passage d'un commerce de type « interrégional »
à un commerce « intra-régional ».
Au demeurant, il revient aux États membres de la CEPGL
de s'engager avec la participation de la population et du secteur privé
sur cette ambitieuse voie. On évitera toute précipitation visant
à brûler les étapes d'unification économique
éventuelle de peur à compromettre l'ensemble du processus.
Suite au climat de méfiance survenu durant la
dernière décennie entre les États de la région, il
est prudent dans un premier temps, d'utiliser la CEPGL comme un cadre
institutionnel de concertation avec comme objectifs la réalisation de
projets d'intérêts communs dans le domaine social et
économique ainsi que la consolidation de la paix et de la
sécurité.
3.2. Les moteurs de la relance
de la CEPGL
3.2.1. La consolidation de
la paix et de la sécurité
L'établissement de la paix est une condition sine qua
non pour la relance des activités de la Communauté
Économique des Pays des Grands Lacs.
Les pays membres de la CEPGL doivent s'efforcer à
taire leur divergence et leurs différends par des moyens pacifiques au
lieu de recourir à la guerre. Ils ont intérêt de
privilégier la coopération économique au sein de leur
organisation.
En outre, à l'intérieur de chaque pays membre,
le retour de la paix est conditionné par la pratique de la bonne
gouvernance, la transparence de la gestion des richesses nationales et la
démocratie des institutions politiques avec la participation de la
population à la chose publique. Cela évitera sans nul doute les
frustrations sociales, les conflits ethniques et le recours à la force
pour conquérir le pouvoir.
La CEPGL pourra d'abord jouer le rôle de cadre
permanent de dialogue et de négociations pour les pays des Grands Lacs
et contribuer ensuite à la restauration de la confiance mutuelle entre
les partenaires. Ainsi, favorise-t-elle la coopération entre les
États membres en matière de sécurité aux
frontières communes.
Dans cette optique, elle devra se servir des
mécanismes et des outils de contrôle de frontières communes
pour enrayer le banditisme et la présence des refugiés
armés ainsi que mobiliser les instruments existants de prévention
et de gestion de conflits pour asseoir alors la sécurité dans la
région.
3.2.2. Programmes
d'intérêts communs
La mise en oeuvre des programmes d'intérêts
communs est tributaire de la volonté politique des dirigeants des
États membres qui se traduit par la réconciliation et l'abandon
d'une partie de leur souveraineté au profit de la CEPGL. Chaque Etat
devra régulièrement s'acquitter de ses contributions pour la
bonne marche de l'organisation.
Une série des préoccupations majeures pourra
figurer aux programmes d'intérêts communs. Parmi celle-ci, citons
notamment :
* L'Énergie
En sa qualité de moteur de développement,
l'énergie est considérée comme un dossier prioritaire par
les États de la région comme l'ont affirmé les Ministres
en charge de l'Énergie du Burundi, de la RDC et du Rwanda lors de la
réunion du 05 Décembre 2005 à Kigali au Rwanda. Dans le
communiqué final, ils ont émis le désir de relancer la
coopération énergétique et de poursuivre les efforts de
production de l'hydroélectricité à partir des ressources
communes en consultation avec les autres pays riverains. Ils ont
également souligné la nécessité d'augmenter l'offre
de l'électricité en valorisant les installations existantes ainsi
qu'en mettant en place de nouvelles installations. Pour ce faire, ils ont
convenu de :
ü Relancer les activités de la CEPGL et de ses
Institutions spécialisées, en particulier l'Énergie des
Grands Lacs (EGL) ;
ü Réhabiliter les installations existantes de
centrales hydroélectriques Ruzizi I, II et Budana (Bunia) en
RDC ;
ü Installer, à l'initiative du Rwanda, une
centrale thermique en phase pilote à gaz méthane du Lac Kivu de
35 Mw ;
ü Tenir une Assemblée Générale de la
SINELAC du 20 au 22 Décembre 2005 à son siège à
Bukavu (RDC) en rapport avec le programme de construction d'une nouvelle
centrale Ruzizi III d'une puissance de 82 Mégawatts (Mw). L'étude
réalisée par Tractebel évalue 145 millions d'Euros comme
budget ;
* Les secteurs de transports et communications
Jouent un rôle essentiel dans
l'accélération de la coopération régionale. Les
projets recommandés visent une prise en charge conjointe dans les
domaines tels que de transports routiers, ferroviaires, maritimes et
aériens ainsi que dans le secteur des
télécommunications ;
* L'agriculture
Ses nombreuses potentialités sont encore peu
développées, notamment : les secteurs sucrier (au Burundi)
et laitier (au Nord-Kivu et au Rwanda). On envisage également
l'exploitation conjointe de bois, de café, de thé, d'eau et
d'écotourisme. Il y a lieu de redynamiser l'actuelle Institution de
Recherche Agricole et Zootechnique (IRAZ) en un réseau régional,
tout en assurant un soutien aux institutions nationales de recherche agricole
et zootechnique pour réduire les écarts qui existent aujourd'hui
entre elles. Actuellement, l'IRAZ ne fonctionne qu'avec les subsides du
gouvernement burundais pour lesquelles il travaille exclusivement. Ce qui est
contraire à son objectif de création.
* La pêche
Elle constitue également un secteur économique
important : le Burundi et la RDC ont en commun un énorme potentiel
poissonneux dans le Lac Tanganyika.
* Le secteur bancaire
La relance de la Banque Économique et de
Développement des Grands Lacs (BEDGL) ne fait pas l'unanimité.
Certains estiment que sa relance va faciliter la mise en oeuvre des programmes
économiques dans la région. D'autres considèrent sa
réactivation avec une demande d'une mise de fonds importants pour apurer
le passif et doutent de son succès par rapport aux autres banques.
D'ailleurs, ces trois pays appartiennent déjà à des
structures régionales ayant leurs propres institutions
financières.
* Habitat, genre, lutte contre le VIH/SIDA
Ces secteurs d'intérêt prioritaire
méritent une mise en oeuvre d'une politique régionale
considérée comme un moteur d'intégration régionale.
Cependant, la réussite des projets prioritaires non exhaustifs
présentés dépend de la prise en compte des initiatives
riveraines et échanges locaux. En effet, ces programmes
d'intérêts communs, créant de nouvelles constructions
supra-étatiques, doivent capitaliser les dynamiques sociales,
culturelles, économiques et même politico-sécuritaires qui
s'enracinent dans les survivances des filières sociopolitiques et
économiques précoloniales.
A titre d'illustration, les zones frontalières de la
RDC avec la RCA, l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie,
l'Angola et la République du Congo ont une longue histoire
d'échanges basés à la fois sur la proximité et sur
les relations interculturelles homogènes des peuples riverains.
On s'appuiera sur la dynamique actuelle du nouveau
régionalisme qui associe la société civile dans les
délibérations des politiques communes entre les États
regroupés. Le but recherché dans le contexte des initiatives
riveraines et des échanges locaux est que les nouveaux regroupements
s'encrent davantage dans les consciences collectives et dans la vie quotidienne
des populations.
Ainsi, la CEPGL sera à la fois une organisation
d'élites au niveau macro société dans la
réglementation et harmonisation de douanes, d'échanges, de
banques,...et de masses au niveau micro sociétal avec des initiatives de
la société civile,, des autorités locales et
traditionnelles, des commerçants et trafiquants,... souvent
ignorés des autorités centrales et des initiateurs des
regroupements régionaux.
Par ailleurs, la CEPGL ne compte actuellement que trois
membres en son sein. Son élargissement à six nouveaux
États (la RCA, l'Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et l'Angola)
va accroître les chances d'atteindre l'objectif primordial de sa
création, à savoir celle du développement de la
sous-région.
Cet élargissement permettra l'organisation
d'étendre sur un vaste territoire son influence de marché commun
de la communauté. Le projet de relance de la CEPGL élargie
à neuf autres États dont huit, à part le Kenya,
entrouvrent la RDC, intéresse certaines puissances qui estiment que
l'insécurité de cette région menace la paix mondiale et la
sécurité internationale (73(*)).
Enfin, au-delà des projets économiques, il faut
construire la CEPGL sur les impératifs sécuritaires et politiques
actuels. En effet, plus de deux entités intensifient leurs
échanges économiques et plus elles se livrent à peu de
concurrence et à plus de coopération, plus elles s'offrent des
facilités de règlement de différends politiques
éventuels. Cette vision justifie la multiplicité des
regroupements actuellement observés en Afrique. Les organisations et
regroupements se présentent comme des relais et instruments de la
mondialisation.
De même, nous remarquons que la prédominance
d'avidité des acteurs politiques comme cause de la guerre fait que les
solutions économiques soient privilégiées. Pourtant, il
est démontré que même en pleine guerre entre les
États, les échanges économiques demeurent, car les
commerçants restent demandeurs.
La région des Grands Lacs, ayant accumulé ses
problèmes depuis la période coloniale, ne cessera pas de
sitôt de connaître des tensions et des conflits récurrents.
Ils subsisteront encore longtemps tant que ces pays continueront de
privilégier d'investissements économiques sur des volcans socio
- politiques.
C'est pourquoi, nous recommandons aux États membres de
la CEPGL de se concerter solidement sur leurs problèmes politiques que
sur l'économie souvent ralentie et même détruite par les
armes du politique.
En effet, les pillages, la léthargie des institutions
spécialisées d'une organisation comme la CEPGL, la croissance de
la pauvreté résultent principalement des problèmes
politiques souvent internes aux États et qui connaissent des
implications et manipulations extérieures face à leur mauvaise
gestion.
Nous conseillons alors l'analyse interne pour toute situation
de chaque pays afin d'apporter des solutions appropriées avant
d'espérer à un regroupement fiable. L'état des
regroupements régionaux ne vaut que celui de ses composantes. Seuls les
États gérés de façon cohérente sont
susceptibles de créer une organisation régionale viable
profitable à la coopération et à l'intégration.
3.3. Apport éventuel de
la Belgique dans la relance du développement régional
La Belgique, en sa qualité de l'ancienne
métropole, a un rôle capital de facilitateur à jouer dans
la relance de la CEPGL. Son action peut se centrer sur trois dimensions :
poursuivre la consolidation de la paix en cours dans la région, assurer
des conditions favorables à la conduite des affaires économiques
des États et aider au développement socio-économique de la
région.
a) La paix et la sécurité aux frontières
constituent un préalable indispensable à la reconstruction de la
région. De ce fait, le Gouvernement belge peut :
ü conditionner de manière durable toute aide
à octroyer aux États de la région au respect de
l'intégrité territoriale de chacun d'eux;
ü oeuvrer à la création d'un
mécanisme de surveillance du commerce des armes conformément aux
recommandations du groupe d'Experts de l'ONU sur l'Est du Congo. Ce
mécanisme doit également contrôler le lien entre le
commerce des armes et l'exploitation du Diamant, de l'Or et du Coltan de la
RDC;
ü continuer à appuyer la mise en oeuvre des plans
de Désarmement, Démobilisation et Réintégration
(DDR) ainsi que de Rapatriement et de Réinstallation (DDRRR) dans les
Grands Lacs, afin de garantir la démobilisation des enfants soldats, des
groupes rebelles et des milices et leur réinsertion dans la vie
civile;
ü promouvoir le renforcement de l'efficacité de la
Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en
République Démocratique du Congo (MONUSCO) ex-MONUC (la mission
d'Observation des Nations Unies au Congo);
ü apporter son appui aux divers processus de transition
démocratique dans la région;
ü soutenir la consolidation de l'État de droit et
la remise en place de l'administration dans l'ensemble des pays des Grands
Lacs.
b) Afin d'assurer aux États de la région
des conditions favorables à la conduite de leurs affaires
économiques, le Gouvernement belge pourra :
o plaider pour l'annulation du solde de la dette de la RDC, de
la dette du Rwanda et du Burundi auprès des créanciers
bilatéraux (Club de Paris et autres) et multilatéraux (Fonds
Monétaire Internationale [FMI], Banque Mondiale [BM] et Banque Africaine
de Développement [BAD]). Les modalités d'application d'une telle
mesure devront néanmoins être conditionnées à la
mise en oeuvre effective de mécanismes de lutte contre la corruption et
à l'utilisation des fonds dégagés pour la
réalisation des objectifs de développement du millénaire
dans ces pays. Il faut également veiller à ce que la remise de la
dette ne soit pas un prétexte à la création d'une nouvelle
dette très lourde;
o poursuivre, sur le plan bilatéral, ses efforts en
faveur de l'annulation de la dette de la RDC, du Rwanda et du Burundi, en
tenant compte des mêmes conditions;
o faciliter des enquêtes aux niveaux belge et
international afin de réattribuer aux populations de la région
l'argent mal acquis et placé dans des banques à
l'étranger;
o veiller à ce que les positions du Gouvernement belge
au sein des Institutions Financières Internationales (Banque Mondiale,
FMI) soient en adéquation avec les Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD) qu'il s'est engagé à promouvoir
dans la région des Grands Lacs. Le Gouvernement belge devra
procéder à un examen approfondi de l'impact
socio-économique des mesures macroéconomiques et d'ajustements
structurels contenus dans le Document de Stratégique de Réduction
de la Pauvreté (DSRP) adoptés par la RDC, le Rwanda et le
Burundi, sous l'égide de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire
International.
c) En vue de promouvoir un développement
économique et social soutenable de la région et rappelant les
demandes déjà adoptées par le Parlement concernant la RDC,
le Burundi et le Rwanda, nous recommandons au Gouvernement belge :
ü d'accorder, dans sa politique de coopération
avec les États de la région, la priorité au
développement humain axé sur la satisfaction des besoins dans les
domaines de la sécurité alimentaire, de la santé, de
l'éducation et de la formation. L'accent sera mis sur les
catégories les plus démunies ou les plus vulnérables de la
population;
ü de soutenir les investissements dans les
infrastructures de base;
ü de favoriser la réhabilitation des
coopératives d'épargne et de crédit ainsi que des
associations mutualistes dans la région;
ü de mener une politique active en vue d'aider les
entreprises belges qui souhaitent investir dans la région;
ü de veiller à ce que son soutien, accordé
aux entreprises actives dans les Grands Lacs, vise à promouvoir
l'entreprise socialement et écologiquement responsable;
ü d'accorder une importance particulière aux
microcrédits dans le cadre de sa coopération avec les pays de la
région;
ü de soutenir-en partenariat avec l'UE, la Banque
Mondiale et les Gouvernements de la région-un système de
crédit pour relancer les PME;
ü de solliciter de l'aide aux niveaux européen et
international pour la reconstruction de la région;
ü de soutenir la restauration des
écosystèmes dégradés;
ü d'accompagner sa coopération avec les pays des
Grands Lacs au respect de certains critères, à savoir, la mise en
oeuvre de politiques de bonne gestion des affaires publiques, le respect des
droits de l'homme, la reconstruction et la réconciliation, la
défense de l'intégrité humaine et territoriale, le respect
des principes démocratiques et la mise en place d'un appareil judiciaire
indépendant;
ü de soutenir le monde associatif en RDC, au Rwanda et au
Burundi et de favoriser des actions triangulaires concertées entre les
ONG, Universités, organisations patronales, syndicats et mouvements
sociaux de ces trois pays.
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-19.png)
CONCLUSION![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-20.png)
Notre analyse portant sur le rôle de
l'intégration régionale pour le développement d'un Etat
s'est basée sur la Communauté Économique des Pays des
Grands Lacs. Au terme de l'analyse, il se dégage que
l'intégration régionale est aujourd'hui au centre des
préoccupations pour le développement du continent africain.
Près d'un demi-siècle déjà d'existence juridique,
en tant qu'États souverains, les États africains ont
déployé d'efforts considérables dans la voie de
l'intégration régionale. Cependant, les progrès
réalisés dans ce domaine étant faibles, il est important
de renforcer les organisations qui ont en charge ce projet.
En effet, la Région des Grands Lacs Africains est
constituée de la zone inter lacustre comprise entre la RDC, le Rwanda,
l'Ouganda, le Kenya, la Tanzanie et le Burundi ainsi que le Soudan de leur zone
d'influence frontalière (le cours du fleuve Congo avec la
République Centre Africaine, la République du Congo et la
République d'Angola). Cette région a souvent été en
proie aux aléas de conflits armés particulièrement
violents et récurrents. Les cycles de violence de son histoire
précoloniale, coloniale à celle postcoloniale. L'apogée
est atteinte, au cours des années 1990 avec le génocide rwandais,
la guerre burundaise et le conflit interafricain en République
Démocratique du Congo. Tous ces conflits ont bloqué la
réalisation des projets d'intégration et de coopération
pouvant soutenir le développement.
Parmi les obstacles virtuels, nous avons ciblé entre
autres l'insécurité généralisée, la
méfiance mutuelle, le micro nationalisme, la divergence des politiques
économiques nationales, le manque de volonté politique des
dirigeants de pays membres, les conflits armés, la convoitise des
richesses naturelles des pays membres, l'adhésion des États
membres dans plusieurs organisations régionales, le manque de
démocratie et la mauvaise gouvernance, l'absence d'encrage social aux
projets intégrateurs, le décalage de niveau de
développement d'un pays à un autre,...
En dépit de tous ces problèmes, la
Région de Grands Lacs a ses atouts constitués par d'importantes
ressources naturelles (minières, énergétiques,
forestières, touristiques,...) dont l'exploitation durable est
conditionnée par le rétablissement de la paix dans la
région. Le retour à la paix constitue donc un facteur capital
pour la redynamisation des activités de la CEPGL, la
démocratisation des institutions politiques de la sous-région, la
facilité des échanges transfrontaliers basés sur la
proximité et les relations interculturelles homogènes des peuples
entre pays voisins,... Pour y arriver, les autorités politiques des pays
des Grands Lacs doivent manifester leur bonne volonté, pouvant se
traduire par la renonciation d'une partie de leur souveraineté au profit
de l'organisation et le payement régulier de cotisations afin de
permettre à la CEPGL de fonctionner normalement.
Les efforts des États membres pour la relance de la
CEPGL devront d'abord se focaliser sur des structures sécuritaires
communes pour la restauration de la paix et de la confiance mutuelle de sorte
que, par la suite, les investissements socio-économiques,
bénéficiant de l'adhésion populaire et de l'ancrage
social, contribueront au développement de la Région des Grands
Lacs. Sans ces préalables, les investissements socio-économiques
sont voués à l'échec suite à leurs
anéantissements par des volcans sociopolitiques qui minent la
Région des Grands Lacs.
Par ailleurs, la réussite de la relance de la CEPGL
peut aussi être stimulée par son élargissement en direction
des autres pays de la région, en l'occurrence de l'Ouganda, de la
Tanzanie et du Kenya conformément à son objectif primordial de sa
création, à savoir le développement de la
sous-région entière.
Au demeurant, la mise en oeuvre de la relance de la CEPGL
repose sur l'acheminement des actions notamment :
· Mettre en place des mécanismes et outils de
contrôle de frontières pour enrayer le banditisme et
l'insécurité ;
· Commencer par la réhabilitation des
infrastructures existantes ;
· Privilégier la mise en oeuvre des projets ne
faisant pas l'objet de controverses et permettant le rétablissement
progressif de la confiance entre les partenaires;
· Permettre aux Parlements des trois pays de jouer un
rôle déterminant pour :
a) généraliser la volonté politique de la
relance de la CEPGL ;
b) édicter les mesures législatives
éliminant les appréhensions légitimes de certains tels que
les droits de propriété et d'exploitation miniers et forestiers
ainsi que la traçabilité des minerais ;
c) informer la population pour sa participation et son ancrage
social aux projets.
Tel est un bref tableau de pistes de solutions non
exhaustives susceptibles de contribuer à la relance de la CEPGL devant
servir d'appui à l'intégration régionale pour le
développement des pays des Grands Lacs Africains.
![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-21.png)
BIBLIOGRAPHIE![](le-rle-de-l-integration-regionale-dans-le-developpement-dun-Etat-Cas-de-la-Communaute-22.png)
I. OUVRAGES
1. BARREA J., Théories des Relations
Internationales, Louvain-la Neuve, Edition Ciao, Paris,1978.
2. COLIN CLARK, Théories du Développement
Économique, 2ème Edition, PUF, 1976.
3. ELIO COMARIN., et Alli, L'Etat du tiers monde,
Edition Découverte, Paris.
4. CUVILIER A., Nouveau Vocabulaire Philosophique,
Edition Armand Colin, Paris,1961.
5. DE SERNACLENS P., La Politique Internationale,
2ème Edition Armand Colin, Paris, 1998.
6. KABENGELE DIBWE G., Les Problèmes
d'Intégration Économique, Edition
CAP, Kinshasa, 2008.
7. KUYUNSA B., et SHOMBA K., Initiation aux
Méthodes de Recherche en Science Sociales,
PUZ, Kinshasa, 1995.
8. LABANA L., EDINKOM F., et LOFEMBE B., Les Relations
Internationales : Présentation Panoramique
et Approches Théoriques, Médias
Paul, Kinshasa, 2006.
9. LABANA LASAY'ABAR, Les Relations
Internationales, Edition MES, Kinshasa, 2008.
10. LALANDE, Vocabulaire Technique et Critique de la
Philosophie, PUF, Paris,1962.
11. LISA VOIGT, et RAKOTOMALALA D., « Guide
Facile » : Intégration
Régionale, Edition FES, Antananarivo,
2008.
12. NDESHYO RURIHOSE, TUMBA LUABA et NDHENDONGA D.,
L'Antidérive de l'Afrique en désarroi, PUZ,
Kinshasa,1985.
13. PERROUX F., L'Économie du
XXème siècle, 2ème Edition PUF,
Paris, 1965.
14. PERROUX F., L'Europe sans clivage, PUF,
Paris,1954.
15. PINTO R., et GRAWITZ M., Méthodes des
Sciences Sociales, 7ème
Edition Dalloz, Paris,1986.
16. RIGOTARD J., L'Incertitude du
Développement, Edition Privat, Paris,1967.
17. RONGERE P., Méthodes des Sciences
Sociales, Edition Dalloz, Paris,1971.
II. DOCUMENTS
1. Banque Mondiale, L'Afrique subsaharienne de la crise
à une croissance durable, 1982.
2. Journal Officiel sur la CEPGL, (Publication annuelle
1984, Numéro VI), 5ème
Année, Amendement à la Convention du 20
Septembre 1976 portant création de la
CEPGL.
3. CEPGL, 10 ans après l'indépendance :
1976-1986, Edition Printed Kigali, 1986.
4. La Déclaration de Dar-Es-Salam sur la Paix, la
Sécurité, la Démocratie et le
Développement dans la Région des Grands
Lacs, 19 - 20 Novembre 2004.
5. Nations-Unies (2002), Report of the Panel of Experts on
the Illegal Exploitation of Natural Resources and
Other Forms of Wealth of the Democratic
Republic of the Congo.
6. Rapport de la Banque Mondiale sur la prévention
de conflit et équipe de reconstruction,
Conflict Analysis Framework, Août
2003.
7. Rapport du Groupe d'Organisation des Droits de l'Homme
de la RDC, In le scrutin, n° 23, Avril - Juin
2000, Kinshasa.
8. Rapport du Ministère de la Coopération
Régionale sur les perspectives de la
relance de la CEPGL en vue de la pacification des
pays des Grands Lacs, juillet 2004.
9. Rapport du Premier Symposium sur l'intégration
Africaine, Abidjan, Institut Goethe, les 4 et 5
Juillet 2008.
10. Recueil des Textes Constitutifs, Accords et
Conventions de la CEPGL, Kinshasa, Edition Saint
Paul, 1979.
11. Résolutions 1291 du 24 Février 2000 et
1304 du 16 Juin 2000, du Conseil de
Sécurité des Nations Unies.
12. Traite de Gisenyi
III. ARTICLES ET REVUES
1. KABENGELE D., et MAYUNGA LENGI-LENGI,
« L'Afrique dans la mondialisation, conditions de réussite
face aux nouveaux enjeux économiques », In mouvements et
enjeux sociaux, N°11, Kinshasa, Mai - Juin, 2003.
2. KONGO KOTE, Ces conflits régionaux en
Afrique : Quelle stratégie pour une paix durable ?, In le
scrutin, N°19, Août - Novembre 1998, Kinshasa.
3. MARYSSE S., et ANDRE C., (2001), Guerre et Pillage
en République Démocratique du Congo, In L'Afrique des
Grands Lacs, Annuaire 2000-2001, sous la direction de S. MARYSSE et
REYNTJENS, Centre d'Étude de la Région des Grands Lacs d'Afrique,
Anvers, l'Harmattan.
4. MUTABAZI N., Politique d'intégration
économique des pays des
Grands Lacs : lecture d'un
échec, In Reconstruction de la République
Démocratique du Congo. Le rôle de la société
civile, Cahiers des droits de l'homme et de la paix en région des
Grands Lacs, Volume 1, N°1, 2004.
IV. MEMOIRE ET TRAVAIL DE FIN DE
CYCLE
1. ELOK Arsène, La Problématique des
multinationales dans le développement économique des pays du
tiers monde, cas de la Société MIDEMA, Mémoire de
Licence RI, FSSAP, UNIKIN, Kinshasa, 1999-2000.
2. BINGANA KUMBANA M., L'Incidence des conflits armes
sur le développement des États Africains, cas de la
République Démocratique du Congo, TFC, Troisième
Graduat RI, FSSAP, UNIKIN, Kinshasa, 2006-2007.
3. MUNGOMBOZI WABO R., La République
Démocratique du Congo : de la CEPGL à la SADC étude
comparée, TFC, Troisième Graduat RI, FSSAP, UNIKIN, Kinshasa,
1990-1991.
4. MWAMBA NGALULA, La Problématique de
communication dans la réalisation de l'intégration en
Afrique, TFC, Troisième Graduat RI, FSSAP, UNIKIN, Kinshasa,
2001-2002.
V. NOTES DE COURS
1. BANYAKU LUAPE, Aspects politiques du
développement, Notes de Cours Deuxième Licence R.I, FSSAP,
UNIKIN, 2001-2002.
2. KABAMBA Wa KABAMBA, Organisations Internationales
Africaines, Notes de Cours Première Licence R.I., UNIKIN,
2002-2003.
3. NTUAREMBA ONFRE, Économie du
Développement, Notes de Cours Troisième Graduat R.I,
FSSPA, UNIKIN, 2005-2006.
4. SHOMBA K.S., Méthodes de la Recherche en
Sciences Sociales, Notes de Cours,
Deuxième Graduat R.I., FSSPA, UNIKIN,
2009-2010.
VI. SITES WEB
1. Africa's missing billions, Oxfam Report tire du Journal
Sud African « the mail and guardian »
http//:
www.mg.co.za
2.
http://www.amnestyInternational.org
3.
http://www.dedonnea.irisnet.be
4.
http://www.eurac-network.org
5.
http://www.oit.org/public/englsh/wcsdg/docs
6.
http://www.preventconflict.org/portal/economics.
7.
http://www.senate.be/publications/
8.
http://www.senate.be/publications/
9. MUSILA Cyrille, « Instrumentalisation des conflits
et paix dans la région des Grands Lacs » fiche d'analyse
http://www.irenees.net/fiches/fiche-analyse-31.html
10. MUSILA Cyrille, « La prévention des
conflits dans les Grands Lacs, mission impossible ? », Paris, 18
Février 2003 fiche d'analyse
http://www.irenees.net/fiches/fiche-analyse-30.html
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
IN MEMORIAM
ii
DEDICACE.
iii
AVANT - PROPOS
iv
LISTE DES ACRONYMES
vi
INTRODUCTION
1
1.Problématique
1
2.Hypothèse
3
3.Méthodes et Techniques
4
3.1.Méthodes
4
3.2. Techniques
5
4.Choix et Intérêt du
sujet
5
5.Délimitation du Sujet
6
6.Difficultés
Rencontrées
6
7.Plan sommaire
7
Chapitre Premier :
8
CONSIDERATIONS GENERALES
8
Section 1 : Le
Développement
8
1.1. Définition
8
1.2.Les Indicateurs de développement
économique
10
1.2.1.Indicateurs Economiques
11
1.2.2.Indicateurs Sociaux
11
1.2.3.Quatre impératifs du
développement économique
12
1.2.3.1. La Croissance
12
1.2.3.2.L'Industrialisation
13
1.2.3.3.Le Rôle respectif des pouvoirs
publics et des forces du marché
14
1.2.3.4.Les Relations
Extérieures
14
Section 2 :
Intégration
17
2.1. Définition, Nécessité
et Etapes de l'Intégration
17
2.1.1. Définition de
l'Intégration
17
a.Sur le plan Politique
19
b.Sur le plan Economique
20
2.1.2. Nécessité d'une
intégration
20
2.1.3. Etapes de
l'Intégration
21
a.Zone de Libre - Echange
22
b.Union Douanière
22
c.Marché Commun
22
d.Union Economique
22
e.Union Politique
22
2.2. Principales voies
d'intégration
23
2.2.1. Le Fédéralisme
()
23
2.2.1.1. Notions de
Fédéralisme
23
2.2.1.2. Conditions de réalisation du
fédéralisme
24
2.2.1.3. Critiques de la théorie du
fédéralisme
24
2.2.2. Le Fonctionnalisme
24
2.2.2.1. Notions de
fonctionnalisme
24
2.2.2.2. Critiques et avantages de la
théorie fonctionnelle
25
2.2.2.3. Approche
Néo-Fonctionnelle
26
2.2.3. La Méthode des
Communications
26
2.3. Facteurs, typologie de
l'intégration et formes d'intégration
28
2.3.1. Facteurs
Intégrateurs
28
2.3.2. Typologie de
l'Intégration
29
2.3.3. Formes d'Intégration
31
2.3.3.1. Intégration
Nationale
31
2.3.3.2. Intégration
Régionale
31
2.3.3.3. Intégration
Internationale
31
Section 3 : L'Intégration et le
développement
32
Chapitre Deuxième
34
LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES
PAYS
34
DES GRANDS LACS
34
Section 1 : Historique et Objectifs de la
CEPGL
34
1.1.Historique de la CEPGL
34
1.1.1.Rencontres préparatoires
(pré CEPGL)
34
1.1.2.Naissance de la CEPGL
37
1.1.3.Composition de la CEPGL
38
1.2.Objectifs de la CEPGL ()
38
Section 2: Structure de la CEPGL
39
2.1. La Conférence des Chefs
d'Etat
39
2.2. Le Conseil des Ministres et Commissaires
d'Etats
40
2.3. Le Secrétariat Exécutif
Permanent
40
2.4. La Commission Technique d'Arbitrage
()
41
Section 3 : Organes
Spécialisés de la CEPGL
42
3.1. L'Institut de la Recherche Agronomique et
Zootechnique (IRAZ)
42
3.2. La Banque de Développement des
Etats des Grands Lacs (BDEGL)
42
3.3. La Société Internationale
pour l'Electricité des Grands Lacs (SINELAC)
44
3.4. L'Organisation de la CEPGL pour l'Energie
des Grands Lacs (EGL)
45
Section 4 : Principes Fondamentaux de la
CEPGL
46
Chapitre Troisième :
47
L'APPORT DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES PAYS
DES GRANDS LACS AU DEVELOPPEMENT DE LA REPUBLIQUE
47
DEMOCRATIQUE DU CONGO
47
Section 1 : Contribution de la CEPGL au
développement de la République Démocratique du Congo
(RDC)
47
Section 2 : Les Causes de la faiblesse de
la CEPGL
49
2.1. Le Micro Nationalisme
49
2.2. Les Politiques économiques
nationales divergentes
50
2.3. L'Absence de volonté
politique
50
2.4. Les Conflits Armés
52
2.5. Les Guerres Civiles
53
2.6. La Prolifération des organisations
d'intégration
55
2.7. Autres Obstacles
56
Section 3. Suggestions de relance de la CEPGL
et Perspectives d'avenir
57
3.1. Fondements du processus
d'intégration régionale
57
3.2. Les moteurs de la relance de la
CEPGL
58
3.2.1. La consolidation de la paix et de la
sécurité
58
3.2.2. Programmes d'intérêts
communs
59
3.3. Apport éventuel de la Belgique dans
la relance du développement régional
63
CONCLUSION
66
BIBLIOGRAPHIE
69
TABLE DES MATIERES
74
* 1 KUYUNSA B.G., et SHOMBA
K.S., Initiation aux Méthodes de Recherche en Science Sociales,
PUZ, Kinshasa, 1995, p. 32
* 2 RONGERE P.,
Méthodes des Sciences, Edition Dalloz, Paris, 1971, p.15
* 3 BRAILLER Ph., cité
par BINGANA KUMBANA M., L'Incidence des conflits armes sur le
développement des États Africains, cas de la République
Démocratique du Congo, TFC, Troisième Graduat RI, UNIKIN,
FSSAP, Kinshasa, 2006-2007, p.2, Inédit
* 4 PINTO R., et GRAWITZ M.,
Méthodes des Sciences Sociales, 7ème Edition
Dalloz, Paris, 1986, p. 36
* 5 KUYUNSA B., et SHOMBA K.,
Idem, p. 37
* 6 LOUBET DEL BAYLE J-L.,
cité par SHOMBA K.S., Méthodes de Recherche en Sciences
Sociales, Notes de Cours, Deuxième Graduat R.I., FSSPA, UNIKIN,
2009-2010, pp. 85-86 (Inédit)
* 7 KUYUNSA B.G., et SHOMBA
K.S., op.cit., p.54
* 8 GOODE J.W., et HATT P.K.,
cité par KUYUNSA B.G., et SHOMBA K.S., Idem
* 9 NTUAREMBA ONFRE,
Économie du Développement, Notes de Cours
d'Économie de Développement, Troisième Graduat R.I, FSSPA,
UNIKIN, 2005-2006, Inédit
* 10 PERROUX F.,
L'Économie du XXème siècle,
2ème Edition, PUF, Paris, 1965, p. 155
* 11 KUYUNSA B., et SHOMBA
K., Initiation aux Méthodes de Recherche en Sciences Sociales,
Kinshasa, PUZ, 1995, p. 42
* 12 BANYAKU LUAPE,
Aspects politiques du développement, Notes de cours
Deuxième Licence R.I, FSSAP, UNIKIN, 2001-2002, Inédit
* 13 COLIN CLARK,
Théories du Développement Économique,
2ème Edition, PUF, Paris, 1976, p.96
* 14 ELOK Arsène,
La Problématique des multinationales dans le développement
économique des pays du tiers monde, cas de la Société
MIDEMA, Mémoire de Licence RI,UNIKIN, FSSAP, Kinshasa, 1999-2000,
p.36, Inédit
* 15 ELIO COMARIN., et Alli,
L'Etat du tiers monde, Edition La Découverte, Paris, pp.
268-272
* 16 RIGOTARD J.,
L'Incertitude du Développement, Edition Privat, Paris, 1967, p.
183
* 17 ELIO COMARIN., et Alli,
op. cit., p. 274
* 18 PERROUX F., L'Europe
sans rivage, Paris, PUF, 1984, p.149
* 19 KABAMBA Wa KABAMBA,
op.cit., p. 45
* 20 PERROUX F., L'Europe
sans clivage, Paris, PUF, 1954, p. 419
* 21 CUVILIER A., Nouveau
Vocabulaire Philosophique, Paris, Edition Armand Colin, 1961, p. 126
* 22 PERROUX F.,
op.cit, p.419
* 23 CUVILIER A., op.cit,
* 24 LALANDE, Vocabulaire
Technique et Critique de la Philosophie, Paris, PUF, 1962, p. 243
* 25 BARREA J.,
Théories des Relations Internationales, Louvain-la-Neuve, Edition
Ciao, 1978, p.290
* 26 DUVERGER M.,
cité par DE SERNACLENS P., La Politique Internationale,
2ème Edition Armand Colin, Paris, 1998, p. 165
* 27 KABAMBA Wa KABAMBA,
Organisations Internationales Africaines, Notes de Cours Première
Licence R.I., UNIKIN, 2002-2003, Inédit
* 28 Idem
* 29 Ibidem
* 30 KABAMBA Wa KABAMBA,
Cours cité
* 31 PAD UGO, cité par
KABAMBA Wa KABAMBA, idem
* 32 TIMBERGEN J., cité
par KABAMBA Wa KABAMBA, ibidem
* 33 KABENGELE DIBWE G., Les
Problèmes d'Intégration Économique, Kinshasa, Edition
CAP, 2008, p. 20
* 34 Idem, pp. 21-22
* 35 LISA VOIGT, et
RAKOTOMALALA D., « Guide Facile » :
Intégration Régionale, Antananarivo, Edition FES, 2008, pp.
17-19
* 36 LABANA L., EDINKOM F., et
LOFEMBE B., Les Relations Internationales : Présentation
Panoramique et Approches Théoriques, Kinshasa, Médias Paul,
2006, pp. 178-184
* 37 MITRANY D.A.,
cité par LABANA LASAY'ABAR, Op.cit., p. 179
* 38 BANYAKU L.E.,
cité par LABANA LASAY'ABAR, op.cit., p. 181
* 39 KABENGELE D.,
op.cit., p. 36
* 40 LABANA LASAY'ABAR, op.
cit., pp. 183-184
* 41 Idem., pp. 38-39
* 42 KABENGELE D.,
op.cit. p. 46
* 43 HAAS E., cité par
KABENGELE D., op.cit., p. 53
* 44 KABENGELE D., et
MAYUNGA LENGI-LENGI, « L'Afrique dans la mondialisation, conditions
de réussite face aux nouveaux enjeux économiques »,
In Mouvements et Enjeux Sociaux, N°11, Kinshasa, Mai - Juin, 2003,
p. 17
* 45 Rapport du Premier
Symposium sur l'intégration Africaine, Abidjan, Institut Goethe, les 4
et 5 Juillet 2008.
* 46 CEPGL, 10 ans
après l'indépendance : 1976-1986, Edition Printed Kigali,
1986, p.16
* 47 Recueil des textes
constitutifs, accords et conventions de la CEPGL, Edition Saint Paul, Kinshasa,
1979, p.7
* 48 Idem.
* 49 KABAMBA Wa KABAMBA,
Les Organisations Internationales Africaines, Notes de Cours
Première Licencié R.I, FSSAP, UNIKIN, 2004-2005, p.87
* 50 KABAMBA Wa KABAMBA,
Op.cit, pp.87-89
* 51 Recueil des textes
constitutifs, Accords et Conventions de la CEPGL, Edition Saint Paul, Kinshasa,
1979, p. 7
* 52 Journal Officiel sur la
CEPGL, (Publication annuelle 1984, Numéro VI), 5ème
Année, Amendement à la Convention du 20 Septembre 1976 portant
création de la CEPGL, p. 20
* 53 Idem
* 54 Article 5 du Traite de
Gisenyi
* 55 MUNGOMBOZI WABO R.,
La République Démocratique du Congo : de la CEPGL
à la SADC étude comparée, TFC, Troisième
Graduat RI, UNIKIN, FSSAP, Kinshasa, 1990-1991, Inédit, p.12
* 56 MUNGOMBOZI WABO R., op.
cit., pp. 12-13
* 57 Recueil des textes...,
op.cit., p. 14
* 58 MWAKA Arsène,
op.cit.
* 59 MUTABAZI N., Politique
d'intégration économique des pays des Grands Lacs : lecture
d'un échec, In Reconstruction de la République
Démocratique du Congo. Le rôle de la société
civile, Cahiers des droits de l'homme et de la paix en région des Grands
Lacs, Volume 1, N°1, 2004, pp. 116-127.
* 60 MWAMBA NGALULA, La
Problématique de communication dans la réalisation de
l'intégration en Afrique, TFC, Troisième Graduat RI, UNIKIN,
FSSAP, Kinshasa, 2001-2002,p.33, Inédit
* 61 NDESHYO RURIHOSE, TUMBA
LUABA et NDHENDONGA D., l'Antidérive de l'Afrique en
désarroi, Kinshasa, PUZ, 1985, p. 376
* 62 SCHWELLER, cité par
MPWATE NDAUME, Anglais III, Notes de Cours
* 63 Rapport du Premier
Symposium sur l'intégration Africaine, Abidjan, Institut Goethe, les 4
et 5 Juillet 2008.
* 64 KONGO KOTE, Ces
conflits régionaux en Afrique : Quelle stratégie pour une
paix durable ?, In le scrutin, N°19, Août - Novembre 1998,
Kinshasa, p.4
* 65
http://www.preventconflict.org/portal/economics.
* 66Africa's missing
billions, Oxfam report, tire du journal Sud African « the mail and
guardian ». http//:
www.mg.co.za
* 67 Rapport de la Banque
Mondiale sur la prévention de conflit et équipe de
reconstruction, Conflict Analysis Framework, Août 2003
* 68 Nations-Unies (2002),
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and Other Forms of Wealth of the Democratic Republic of the Congo.
* 69 Rapport du Groupe
d'Organisation des Droits de l'Homme de la RDC, In le scrutin, n° 23
Avril-Juin 2000, Kinshasa, pp. 5-6
* 70
http://www.senate.be/publications/
* 71 Banque Mondiale,
L'Afrique subsaharienne de la crise à une croissance durable,
1982, p. 323
* 72 La Déclaration de
Dar-Es-Salam sur la Paix, la Sécurité, la Démocratie et
le Développement dans la Région des Grands Lacs, 19-20
Novembre 2004, Paragraphe 5.
* 73 Résolutions 1291
du 24 Février 2000 et 1304 du 16 Juin 2000, du Conseil de
Sécurité des Nations Unies.