Deuxième Partie :
Evaluation des performances de reproduction des
lapines en sélection et des femelles croisées avec des
mâles de souche INRA 1777 au CECURI.
2- METHODOLOGIE
2.1- Milieu d'étude
L'étude a été réalisée
dans les bâtiments d'élevage du Centre Cunicole de Recherche et
d'Information (CECURI). Situé sur le campus d'Abomey-Calavi à 600
m de la route inter-états Bénin-Niger, le CECURI dispose de deux
bâtiments d'élevage de 210 m2 et de 3,5 m de hauteur
avec des parois en briques et recouverts d'une toiture en tôles
ondulées sous forme de lanterneau. La ventilation est assurée par
une ouverture en longueur au sommet du toit ainsi que par des entrées
d'air suffisantes et variées en partie moyenne et en partie basse du
bâtiment. Des ouvertures sur les pignons assurent aussi l'entrée
de l'air. Les lampes électriques disposées dans les
bâtiments permettent de prolonger la lumière jusqu'à 16
heures d'éclairage par jour. De plus, la température,
l'humidité et les paramètres de ventilation, étaient
constamment contrôlées. Les données ont été
quotidiennement enregistrées. L'un des bâtiments sert à la
reproduction et l'autre à l'engraissement. Chaque bâtiment
comporte quatre batteries de cages métalliques galvanisées,
disposées en flat-deck au dessus d'une fosse d'environ 1 m de
profondeur.
2.2- Animaux utilisés
Les lapins ont été nourris ad libitum
avec des aliments commerciaux (produits par ACP-LP) répondant aux
besoins des femelles en lactation (2.500 kcal/kg d'aliment et 18% de
protéines brutes) et des lapins en engraissement (2.375 kcal/kg
d'énergie métabolisable et 16% de protéines brutes). Les
lapins reproducteurs, mâles et femelles, ont été
logés dans des cages individuelles. Le rythme de reproduction
semi-intensif a été appliqué (saillie 10 jours
post-partum) et la palpation abdominale permettait de faire le diagnostic de la
gestation. Les femelles palpées négatives ont été
accouplées une seconde fois dès leurs entrées en
chaleur.
Chaque femelle allaitait un maximum de 6 lapereaux pour la
première portée et 7 pour les portées suivantes. Les
lapereaux adoptés ont les oreilles cochées.
Des précautions ont été prises pour adopter des
lapereaux ayant déjà tétés au moins une
Evaluation des performances de reproduction des
lapines en sélection et des femelles croisées avec des
mâles de souche INRA 1777 au CECURI.
fois. Au total, 42 mâles reproducteurs et 140 femelles
nullipares ont été utilisés lors de la sélection.
Ils sont répartis en 10 familles de 14 femelles et en 6 familles de 8
mâles ; en plus de 6 mâles et 32 femelles hors sélection.
La première génération de croisés
(F1) a été obtenue en inséminant en Mars 2010, 104
femelles de la population locale, entretenues dans les élevages du Sud
Bénin avec la semence de mâles de souche améliorée.
Les semences ont été prélevées sur des mâles
à l'élevage expérimental de la SAGA (Station
d'Amélioration Génétique des Animaux) de Toulouse,
diluée selon la technique classique, et transportée dans des
boîtes isothermes pour être mise en place 48 heures après au
CECURI. Les mâles utilisés appartenaient à 14 familles de
souche améliorée (souche INRA 1777).
2.2.1- Caractéristiques de la Souche INRA 1777
La souche INRA 1777 est une souche améliorée
qui a été crée à partir de la souche INRA 1077. Les
caractères de portées de cette dernière ont
été de 8,5 lapereaux nés totaux et 7,4 sevrés. La
souche 1077 a été longtemps sélectionnée sur la
taille de portée de même que le poids à 63 jours. Par suite
les éleveurs et les sélectionneurs ont souhaité modifier
l'objectif de sélection de cette souche pour mieux prendre en compte les
aptitudes maternelles et améliorer le poids du lapereau au sevrage. Une
réflexion combinant le bilan génétique de la souche INRA
1077, l'estimation des paramètres génétiques de nouveaux
caractères (Garreau et al., 2003) et la prédiction du
progrès génétique pour plusieurs stratégies de
sélection, ont conduit à la création de la souche
appelé 1777. Elle a été sélectionnée ensuite
pendant 3 générations sur la taille de portée et les
effets directs et maternels du poids au sevrage en appliquant une
méthode d'optimisation du progrès génétique sous
contrainte d'augmentation maximale de consanguinité fixe à 1%
(Garreau et al., 2006).
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