1.3.2- Croisement : apport potentiel du croisement,
principaux plan de croisement
Le croisement consiste à l'utilisation en accouplement
des reproducteurs issus de populations différentes de la même
espèce.
· Race pure : les reproducteurs
s'unissent au sein d'une même population.
· Hybridation : les reproducteurs
appartiennent à des espèces différentes.
Appartiennent à une même
espèce des animaux dont l'accouplement est
fertile, car ils donnent naissances à un ou plusieurs jeunes viables,
eux mêmes féconds, c'est-àdire capables de produire,
à l'âge mür, des gamètes fonctionnels. Au dessous de
l'espèce, il est possible de distinguer des sous-ensembles d'animaux
présentant entre eux un certain nombre de caractéristiques
héréditaires communes, qui se distinguent des autres
sous-ensembles : on parle de races. Pour
désigner des populations fermées sélectionnées en
vue d'objectifs précis, on parle de souches
(cuniculture, aviculture) ou de lignées
(Verrier et al., 2009b).
1.3.2.1- Apports potentiels du croisement
1.3.2.1.1- Apport de gènes nouveaux
Des races différentes présentent en
général des structures différentes relativement à
plusieurs locus et peuvent différer pour leur moyenne
génétique additive pour un ou des caractères
donnés. Dans ce cas, le croisement peut permettre de progresser sur les
caractères que l'on recherche, plus que ce n'est possible par
sélection intra-race. L'amélioration de la taille de
portée dans l'espèce cunicole illustre cet intérêt
du croisement (Verrier et al., 2009b).
1.3.2.1.2- Complémentarité entre
caractéristiques
Le croisement permet de réunir, chez les mêmes
animaux, des aptitudes complémentaires, chaque race apportant des
aptitudes spécifiques. Ceci est particulièrement
intéressant quand, du fait d'antagonisme génétique, ces
aptitudes sont difficiles à sélectionner simultanément au
sein d'une seule race. Il est par
Evaluation des performances de reproduction des
lapines en sélection et des femelles croisées avec des
mâles de souche INRA 1777 au CECURI.
exemple intéressant, dans le cadre de la production de
viande, de croiser, d'une part, des lapines présentant de bonnes
aptitudes de reproduction et de bonnes aptitudes maternelles avec, d'autre
part, des lapins présentant un bon développement musculaire
(Verrier et al., 2009b). Ici, l'intérêt du croisement
peut se manifester, soit pour les caractères à
déterminisme polygénique, soit pour des caractères pour
lesquels l'existence d'un gène majeur a été
démontrée.
1.3.2.1.3- Effet d'hétérosis
Pour un caractère donné,
l'hétérosis est définie comme la supériorité
de la population croisée par rapport à la moyenne des valeurs des
deux populations parentales. La valeur de cet effet est établie sur la
base de résultats moyens. L'hétérosis varie selon le
caractère considéré (Verrier et al., 2009b).
Cette dernière permet, par exemple, de tirer partie des aptitudes
maternelles d'une race pour produire plus de lapins, et des avantages sur la
croissance d'une autre race pour que ces lapins se rendent plus rapidement au
poids du marché. L'hétérosis correspond à un
écart à l'additivité des effets des gènes : on peut
évoquer l'existence d'une dominance orientée, voire des
phénomènes d'épistasie.
1.3.2.1.4- Accroissement de la variabilité
génétique
Le croisement entre deux races ramène
systématiquement les fréquences alléliques vers des
valeurs intermédiaires (C'est évident pour les locus où
les deux races sont homozygotes chacune pour un allèle
différent). Par ce biais, le croisement permet une augmentation de la
variabilité génétique, ce qui peut permettre un
redémarrage de la sélection (Verrier et al., 2009b). De
même, le croisement brise les liens de parenté qui ont pu
s'instaurer entre les individus d'une population fermée d'effectif
limité. L'emploi du croisement dans cette perspective doit être
raisonné en fonction d'éventuels inconvénients que cette
pratique peut receler.
Evaluation des performances de reproduction des
lapines en sélection et des femelles croisées avec des
mâles de souche INRA 1777 au CECURI.
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