1.3.1.5- Méthodes de sélection
1.3.1.5.1- Sélection massale
La sélection massale consiste à choisir les
reproducteurs en fonction de leur(s) performance(s) individuelle(s). Pour
obtenir une évaluation génétique des candidats, il suffit
de contrôler des performances. Elle autorise une forte intensité
de sélection. Son principal inconvénient réside dans
l'impossibilité qu'il y a de l'appliquer à certains
caractères notamment lorsque le caractère concerné ne
s'extériorise pas chez les candidats à la sélection et
lorsque la mesure du caractère nécessite l'abattage de l'animal
(Verrier et al., 2009a).
1.3.1.5.2- Sélection sur ascendance
Elle consiste à choisir les reproducteurs en fonction
des informations dont on dispose sur leurs parents ou sur des ancêtres
plus éloignés. La mise en oeuvre de cette méthode repose
sur la disponibilité de fichier d'enregistrement rigoureux des
filiations (Verrier et al., 2009a). Cette méthode permet de
contrôler les risques de consanguinité ou d'absorption par
métissage.
1.3.1.5.3- Sélection sur descendance
La sélection sur descendance est la méthode qui
permet d'obtenir le maximum de précision et elle est applicable pour
tous les caractères. Elle allonge notablement
Evaluation des performances de reproduction des
lapines en sélection et des femelles croisées avec des
mâles de souche INRA 1777 au CECURI.
l'intervalle de génération. Sur le plan
pratique, la mise à l'épreuve des individus de la descendance est
couteux et nécessite des infrastructures importantes et une organisation
rigoureuse (Verrier et al., 2009a). Les animaux mis à
l'épreuve doivent avoir été triés au
préalable par d'autres méthodes, plus précoces et pouvant
s'appliquer à un grand nombre de candidats.
1.3.1.5.4- Sélection sur
collatéraux
La sélection sur collatéraux consiste à
sélectionner les reproducteurs à partir de la moyenne des
performances de leurs demi- ou pleins frères-soeurs. Elle est surtout
développée dans les espèces où l'on peut disposer
de familles nombreuses : lapins, porcs,... (Verrier et al., 2009a).
Elle est en général peut précise et sa fiabilité
peut être mise en défaut en cas d'effet d'environnement commun,
phénomène relativement courant pour des pleins
frères-soeurs.
1.3.1.6- Paramètres importants en
sélection
1.3.1.6.1- Généalogie
L'évaluation génétique est basée
sur l'analyse conjointe des performances et des généalogies, et
utilise le fait que les animaux apparentés se ressemblent en termes de
performances. Les généalogies disponibles doivent être les
plus complètes et les plus précises possibles. Connaissant les
liens généalogiques entre les individus, il est facile de
calculer le taux de consanguinité.
1.3.1.6.2- Héritabilité
L'héritabilité (?2) décrit la part de
variance phénotypique d'un caractère qui est d'origine
génétique. Les valeurs de ?2 sont comprises entre 0 et 1 selon
les caractères. Plus l'héritabilité d'un caractère
est élevée, plus il se transmet d'une génération
à l'autre, et donc plus il est « facile » à
sélectionner. Dans la plupart des espèces, les caractères
de reproduction ont une héritabilité faible (<0,15), les
caractères de croissance une héritabilité moyenne (0,20
à 0,30) et les caractères de
Evaluation des performances de reproduction des
lapines en sélection et des femelles croisées avec des
mâles de souche INRA 1777 au CECURI.
composition corporelle ont une héritabilité
élevée (>0,50) (Ouyed et Maignel, 2010 ; Youssao, 2008).
1.3.1.6.3- Répétabilité
La répétabilité d'un caractère
est une mesure de la corrélation entre les performances successives d'un
même animal pour un caractère répété (par
exemple la taille des portées). Cette composante est importante à
connaître en sélection car elle a un impact sur la
précision des évaluations génétiques. Ainsi, si un
caractère est très répétable, il suffira de peu de
mesures répétées pour avoir une bonne idée de la
performance moyenne de l'animal. En revanche, pour un caractère peu
répétable, il faudra accumuler beaucoup plus de données
par animal pour avoir une estimation précise de son phénotype
(Ouyed et Maignel, 2010).
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