SOMMAIRE
SOMMAIRE I
TABLE DES MATIERES II
TABLE DES TABLEAUX III
TABLE DES FIGURES III
DEDICACE IV
REMERCIEMENTS V
RESUME VI
SIGLES ET ABREVIATIONS VII
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE ET CADRE METHODOLOGIQUE 4
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE 5
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE 8
I. DEFINITION DES CONCEPTS 8
II. CADRE CONCEPTUEL 15
DEUXIEME PARTIE : CARACTERISTIQUES DES MODES DE CONTRIBUTION
DES
CULTURES MARAICHERES A LA SECURITE ALIMENTAIRE 20
CHAPITRE 1 : DISPONIBILITE ALIMENTAIRE ET APPORTS NUTRITIONNELS
DES
CULTURES MARAICHERES 21
I.CULTURES MARAICHERES ET DISPONIBILITE ALIMENTAIRE 21
II.CULTURES MARAICHERES ET APPORT NUTRITIONNEL 23
CHAPITRE 2 : CULTURES MARAICHERES ET ACCESSIBILITE ECONOMIQUE
AUX
AUTRES ALIMENTS 31
I. IMPORTANCE ECONOMIQUE DU MARAICHAGE 31
II. REVENUS MARAICHERS ET ACCESSIBILITE ECONOMIQUE AUX AUTRES
DENREES ALIMENTAIRES 34
III. L'ACCESSIBILITE ECONOMIQUE ET LA DISPONIBILITE ALIMENTAIRE
35
CONCLUSION PARTIELLE 39
CONCLUSION GENERALE 40
BIBLIOGRAPHIE 42
I
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE I
TABLE DES MATIERES II
TABLE DES TABLEAUX III
TABLE DES FIGURES III
DEDICACE IV
REMERCIEMENTS V
RESUME VI
SIGLES ET ABREVIATIONS VII
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE ET CADRE METHODOLOGIQUE 4
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE 5
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE 8
I. DEFINITION DES CONCEPTS 8
I.1. Le concept sécurité alimentaire 8
I.2. Les cultures maraIchères 10
I.3. La consommation alimentaire 12
II. CADRE CONCEPTUEL 15
II.1. La définition des concepts 15
II.2. Méthodologie de la revue de la littérature
18
II.3. La collecte des données 19
II.4. Le traitement et l'analyse des données
19 DEUXIEME PARTIE : CARACTERISTIQUES DES MODES DE CONTRIBUTION DES
CULTURES MARAICHERES A LA SECURITE ALIMENTAIRE 20
CHAPITRE 1 : DISPONIBILITE ALIMENTAIRE ET APPORTS NUTRITIONNELS
DES
CULTURES MARAICHERES 21
I.CULTURES MARAICHERES ET DISPONIBILITE ALIMENTAIRE 21
II.CULTURES MARAICHERES ET APPORT NUTRITIONNEL 23
II.1. Cultures maraIchères et régime alimentaire
23
II.2. Analyse de la motivation 26
II.3. L'analyse des habitudes alimentaires 27
II.4. L'analyse du mode de consommation 28
II.5. Composition des légumes en nitrates 29
II
CHAPITRE 2 : CULTURES MARAICHERES ET ACCESSIBILITE
ECONOMIQUE AUX
AUTRES ALIMENTS 31
I. IMPORTANCE ECONOMIQUE DU MARAICHAGE 31
II. REVENUS MARAICHERS ET ACCESSIBILITE ECONOMIQUE AUX AUTRES
DENREES ALIMENTAIRES 34
III. L'ACCESSIBILITE ECONOMIQUE ET LA DISPONIBILITE ALIMENTAIRE
35
III.1. L'accessibilité économique et variation des
prix des denrées alimentaires 36
III.2. L'accessibilité économique et autres
paramètres 38
CONCLUSION PARTIELLE 39
CONCLUSION GENERALE 40
BIBLIOGRAPHIE 42
TABLE DES TABLEAUX
TABLEAU 1: VALEURS NUTRITIVES DE QUELQUES LEGUMES 13
TABLEAU 2: CADRE OPÉRATOIRE 18
TABLEAU 3: REPARTITION DU REVENU ANNUEL DES MARAICHERS SELON
L'ACTIVITE EN
POURCENTAGE 32 TABLEAU 4: REVENU NET (EN MILLIERS DE FCFA) ET
RENTABILITE DU MARAICHAGE SUR UNE
EXPLOITATION MOYENNE 33 TABLEAU 5: REPARTITION DE
L'UTILISATION DES REVENUS MARAICHERS PAR ZONE DE
CULTURE 35
TABLE DES FIGURES
FIGURE 1: cadre conceptuel 17
III
DEDICACE
A MON PERE ET A MA MERE A TITRE POSTHUME A MON
FRERE
A MES SEURS
A LA FAMILLE BONbE
A TOUS MES AMIS
A TOUS CEUX QUI N'ONT CESSE bE ME TEMOIGNER LEUR
ATTACHEMENT
JE bEbIE CE MEMOIRE
REMERCIEMENTS
Les efforts consentis par certaines personnes à la
réalisation du présent travail exigent de notre part des
remerciements.
Nous adressons nos remerciements à tout le corps
enseignant du département de géographie pour la formation
reçue. A notre directeur de mémoire M. OUEDRAOGO
Dieudonné, nous disons grand merci pour la qualité de la
formation et pour ses conseils que nous avons reçus à ses
côtés.
Notre reconnaissance et nos remerciements les plus
sincères au personnel du RENAF (Réseau National des
Agro-sylvo-pasteurs du Faso) et du centre AMPO/TT (Association Managré
Nooma pour la Protection des Orphelins) pour leur multiple soutien et pour leur
franche collaboration.
Nous sommes reconnaissants aux amis et frères de chaque
instant YARO Yaya, YAMEOGO Siaka, BAKOUE Ousmane, COULIBALY Hamed, SANOU
Bakari, SOMA Assonsi, WELGO Adama, KONKOBO Hamadou.
A tous ceux qui n'ont pu être cités, nous leur
disons merci.
V
RESUME
La sécurité alimentaire fait
référence à la disponibilité ainsi qu'à
l'accès à la nourriture en qualité et en quantité
suffisantes. Elle demeure une préoccupation pour l'ensemble des pays du
monde entier dans la mesure où la couverture alimentaire reste
insuffisante. Cette situation tient au fait que la croissance de la population
mondiale est plus rapide que celle de la production agricole. C'est pourquoi,
la plupart des stratégies mises en place par les Etats, ONG et autres
organismes visent à accroître la production vivrière.
De ce point de vue, les cultures maraîchères
offrent des opportunités pour lutter contre l'insécurité
alimentaire. En effet, le maraîchage assure la production d'une gamme
variée de légumes et de fruits qui permet également
d'améliorer le régime alimentaire des ménages. En outre,
les revenus issus de cette activité garantissent une
accessibilité économique aux autres denrées alimentaires.
Les cultures maraîchères apparaissent comme une alternative
intéressante dans la lutte contre l'insécurité alimentaire
des ménages en milieu rural dans le contexte actuel du
phénomène des changements climatiques qui provoquent des
déficits céréaliers récurrents.
Mots clés
Sécurité alimentaire, disponibilité
alimentaire, accessibilité alimentaire, régime alimentaire,
malnutrition, maraîchage, apport nutritionnel, revenu.
VI
SIGLES ET ABREVIATIONS
AMPO/TT: Association Managré Nooma pour
la Protection des Orphelins CILSS : Comité
Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel
CIRAD : Centre de Coopération
International en Recherche Agronomique pour le
Développement
CIRD : Centre International de Recherche pour le
Développement
CONTAM : Contaminants de la Chaine Alimentaire
CSAH : Comité Scientifique de l'Alimentation Humaine
DJA : Dose Journalière Admissible
EFSA : Autorité Européenne de la
Sécurité des Aliments
FAO: Organisation des Nation Unis pour
l'Agriculture et l'Alimentation FCFA: Franc de la
Communauté Financière Africaine
Ha : hectare
INSD : Institut National de la Statistique et de
la Démographie ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
RENAF : Réseau National des
Agro-sylvo-pasteurs du Faso
SEPO : Succès, Echecs,
Potentialités, Obstacles
SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti UCP-C : Union Communale des Producteurs de Cotonou
UE : Union Européenne
UICN : Union Internationale pour la Conservation
de la Nature
VII
INTRODUCTION GENERALE
La sécurité alimentaire demeure de nos jours une
préoccupation dans les pays du monde entier actuellement
confrontés aux perturbations climatiques et à une crise
économique. La couverture alimentaire demeure insuffisante. La FAO
avance le nombre de 923 millions de personnes souffrant de la faim en 2007,
soit une augmentation de plus de 80 millions de personnes par rapport à
la période de référence 1990-1992 (FAO,
2008). C'est surtout entre 2003 et 2007 que la faim a nettement
progressé. Ce sont 75 millions de personnes qui sont venues s'ajouter au
nombre de personnes sous alimentées de 2003. Les ménages en
milieu rural sont les plus vulnérables. La grande majorité de la
population sous-alimentée du monde vit dans les pays en
développement où se trouvaient 832 millions de personnes
souffrant chroniquement de la faim entre 2003 et 2005. L'Amérique latine
et les Caraïbes continuaient à bien progresser sur la voie de la
réduction de la faim avant la hausse spectaculaire des prix des
denrées alimentaires. Cette région connaît, avec l'Asie de
l'Est, le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, les niveaux les plus bas de
sous-alimentation du monde en développement.
Sept pays rassemblent, à eux seuls 65 % de ces
personnes: l'Inde, la Chine, la République démocratique du Congo,
le Bangladesh, l'Indonésie, le Pakistan et l'Éthiopie. Mais c'est
en Afrique subsaharienne que la proportion de personnes qui souffrent de la
faim chronique reste la plus élevée: une personne sur trois
souffre de la faim.
Cette situation d'insécurité alimentaire tient
à une baisse de la production agricole mondiale due en partie aux
aléas climatiques, la dégradation continue des sols, les
sécheresses à répétition, auxquelles s'ajoute
l'explosion démographique. Selon FAO (2008), la
production céréalière mondiale a chuté de 3,6% en
2005 et de 6,9% en 2006 avant de se rétablir en 2007. En outre, jusqu'en
2008, les prix de l'énergie ont connu une hausse relativement
élevée alors que le prix du pétrole et celui des
denrées alimentaires sont étroitement liés: l'augmentation
des prix pétroliers entraine celle du prix des produits alimentaires. La
grande majorité des ménages urbains et ruraux des pays en
développement comptent pourtant sur des achats alimentaires pour se
nourrir. Des prix alimentaires élevés aggravent
l'insécurité alimentaire et la malnutrition au sein de la
population pauvre en diminuant la quantité et la qualité des
aliments consommés.
Face à cette situation des stratégies sont
adoptées par les Etats et les ménages. Dans les pays en
développement, des plans stratégiques sont périodiquement
mis en place et visent à accroître les disponibilités
vivrières et à faciliter leur accessibilité
géographique et économique.
Au niveau des ménages en milieu rural, les
stratégies paysannes consistent surtout à accroitre la
productivité agricole et à développer une économie
rurale permettant d'assurer une sécurité alimentaire en
période de faible production. Aussi, convient-il d'explorer toutes les
filières de production agricole notamment la filière
maraîchère.
En effet, les cultures maraîchères ont
progressé grâce à l'aménagement des jardins potagers
familiaux. Ces jardins étaient juste destinés à la
consommation familiale et produisaient des légumes qui accompagnaient
les aliments de base faits de céréales, de tubercules, etc. Dans
les pays en développement comme en Afrique, les cultures
maraîchères ont été introduites par les
missionnaires blancs et les fonctionnaires de l'administration coloniale.
Après les indépendances, à la fin des
années 1960, l'exode rural et la pression démographique ont
favorisé le développement des centres urbains qui a
entrainé l'accroissement de la forte demande urbaine en produits
d'origine végétale. Nombreux sont les ménages appartenant
à des couches sociales aisées qui tentent à adopter un
modèle de consommation de type européen, intégrant ainsi
davantage les légumes frais dans leur alimentation. La croissance de ces
villes et la forte demande des légumes qui l'accompagne constituent le
moteur du développement maraîcher. Selon AUSTIER. V
(1994), une ville d'un million d'habitant dont la population augmente
de 7% l'an, crée une demande supplémentaire en produits
maraîchers qui nécessite la mise en culture de 50 à 100 ha
de terre chaque année. Cette production est généralement
assurée par les zones périurbaines et rurales.
C'est pourquoi la présente étude vise à
analyser la contribution des cultures maraîchères à la
sécurité alimentaire des ménages en milieu rural. Cette
activité de contre saison qui est adaptée aux changements
climatiques en cours, offre non seulement une gamme de produits variés
permettant d'améliorer leur ration alimentaire, mais permet
également de générer des revenus pour l'achat d'autres
denrées alimentaires. Le mémoire comporte deux parties:
la première partie définit la problématique
et le cadre méthodologique de l'étude ; la deuxième partie
présente de manière générale les résultats
de l'étude.
PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE ET CADRE
METHODOLOGIQUE
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE
L'accroissement de la population mondiale est sans doute
aujourd'hui l'une des plus grandes menaces face à la faible
disponibilité alimentaire. Bien que des efforts importants aient
été consentis pour lutter contre l'insécurité
alimentaire, celle-ci demeure une source de préoccupation et
d'inquiétude. Les causes attribuées à cette
insécurité tiennent essentiellement aux aléas climatiques,
à la pauvreté conjuguée à la pression
démographique et à l'instabilité politique de certains
pays.
Dans la plupart des pays africains, la production
vivrière est confrontée au problème de la baisse continue
de la fertilité des sols due en partie aux perturbations climatiques
constatées ces dernières années. Ces perturbations ont
fortement fragilisé les systèmes de production agricole à
travers la baisse des rendements provoquant ainsi des déficits
céréaliers récurrents. En outre, la production agricole
est souvent handicapée par le caractère inadapté des
politiques économiques. Ainsi, même en année de bonne
pluviométrie, il n'est pas rare que les pays du Sahel aient à
faire face, à des degrés divers, à des difficultés
alimentaires et des disparités du fait de leur mode de production, de
commerce et de consommation (KEFFING D. et al, 2008).
Pour faire face à la demande alimentaire avec une
population sans cesse croissante, plusieurs stratégies ont
été développées par les gouvernants africains parmi
lesquelles on peut retenir :
les aménagements hydro-agricoles;
les importations des produits alimentaires.
Mais ces stratégies n'ont pas encore permis
d'améliorer l'offre alimentaire des populations notamment rurales. En
outre, les politiques antérieures mises en oeuvre n'étaient pas
favorables à l'assurance de la sécurité alimentaire. En
effet, les reformes agricoles avant le PAS (Programme d'Ajustement Structurel)
avaient accru la dépendance des paysans vis-à-vis de l'Etat
providentiel ; ce qui n'incitait pas à l'initiative privée.
D'autre part, l'intégration de l'économie agricole aux
marchés internationaux occultait aussi le développement des
cultures vivrières et celles de contre saison pour garantir la
sécurité alimentaire dans la mesure où un accent
particulier avait été mis sur les cultures d'exportation
(PADILLA M., 1997).
Cette situation s'est aggravée avec les contraintes
économiques (l'inaccessibilité aux intrants) et celles
socio-culturelles (régime foncier, accès à l'information,
etc.) qui réduisent la rentabilité
des systèmes de production vivrière. En
conséquence, l'autosuffisance alimentaire aussi bien que
l'amélioration des revenus agricoles sont compromises. Selon la
FAO, (1996), la malnutrition
protéino-énergétique sévit en permanence dans les
milieux pauvres. Dans les pays africains, notamment, ceux situés au sud
du Sahara, l'insécurité alimentaire des ménages en milieu
rural est quasi permanente. Nombreux sont les ménages qui ont des
difficultés à assurer les deux repas quotidiens. Le profil de la
pauvreté montre par exemple que près de la moitié de la
population (45%) au Burkina Faso n'a pas les moyens de se procurer une ration
alimentaire minimum (INSD, 1996). La
vulnérabilité à la sécurité alimentaire est
un problème qui touche principalement les ménages agricoles des
zones rurales pauvres (FAO, 1997). C'est un problème
à la fois chronique et saisonnier qui se manifeste notamment en
période de soudure, coïncidant le plus souvent avec la saison
agricole.
Ainsi, des problèmes d'accès à
l'alimentation se posent périodiquement en termes d'insuffisance de la
production, d'approvisionnement par le marché et par conséquent,
de quantité et de qualité nutritionnelles médiocres, voire
déficitaires.
Face à cette situation, n'est-il pas nécessaire
de promouvoir des stratégies adaptées à l'évolution
des conditions climatiques et à la flambée des prix des
denrées alimentaires, comme les cultures de saison sèche
particulièrement les cultures maraîchères? Le
développement actuel de ces cultures est fortement lié à
l'accroissement de la demande urbaine, la chute des revenus des cultures
d'exportation et à la multiplication des projets d'irrigation
(AUTISSIER. V, 1994). La production qui est concentrée
en saison sèche, et assure l'essentiel des besoins alimentaires des
ruraux et des citadins en produits végétaux, procure des revenus
nécessaires à l'achat d'aliments complémentaires et
d'autres biens. Mais les cultures maraîchères peuvent-elles
véritablement jouer un rôle dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire en milieu rural? De manière plus
spécifique, le maraîchage permet-il d'améliorer le
régime alimentaire des producteurs et de procurer des revenus
nécessaires à la satisfaction des besoins alimentaires des
ménages?
L'hypothèse générale de recherche de cette
étude est que le maraîchage constitue une stratégie de
lutte contre l'insécurité alimentaire dans la mesure où
:
les produits maraîchers améliorent le régime
alimentaire des ménages en milieu rural;
les revenus issus du maraîchage permettent aux
ménages ruraux d'assurer l'achat d'autres denrées
alimentaires.
L'objectif principal de recherche est donc d'analyser la
contribution des cultures maraîchères à la
disponibilité et l'accessibilité des denrées alimentaires
en milieu rural. Plus spécifiquement il s'agit d'apprécier :
la contribution des produits maraîchers à
l'amélioration du régime alimentaire;
la contribution des revenus issus des cultures
maraîchères à l'achat d'autres denrées
alimentaires.
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE
I. DEFINITION DES CONCEPTS
I.1. Le concept sécurité alimentaire
La définition du concept de sécurité
alimentaire est loin d'être unique et universelle. Il a fortement
évolué depuis son apparition dans les années 1970.
Plus de trente (30) définitions ont pu être
repérées entre 1975 et 1991 (MAXWELL et FRANKENBERGER,
1995), ce qui montre la diversité des approches qui ont
évolué de considérations très économiques et
quantitatives vers des considérations plus humanistes et plus
qualitatives. Ainsi les définitions suivantes lui ont été
attribuées :
la capacité de tout temps d'approvisionner le monde en
produits de base, pour soutenir une croissance de la consommation alimentaire,
tout en maîtrisant les fluctuations et les prix (ONU,
1975) ;
la capacité d'atteindre des niveaux souhaités de
consommation sur une base annuelle (SIAMWALLA et VALDES, 1980)
;
la capacité de financer des besoins d'importations pour
satisfaire les consommations souhaitées (VALDES et KONANDREAS,
1981) ;
la capacité à assurer à toute personne et
à tout moment un accès physique et économique aux
denrées alimentaires dont elle a besoin (FAO, 1983)
;
l'accès pour tous et en tout temps à une
alimentation suffisante pour une vie active et en bonne santé
(REUTLINGER, 1985; BANQUE MONDIALE, 1986) ;
le système alimentaire fonctionnant de telle sorte qu'il
n'y a aucune crainte de ne pas posséder une alimentation suffisante
(MAXWELL, 1987) ;
la capacité pour toute personne de posséder
à tout moment un accès physique et économique aux besoins
alimentaires de base; une stratégie nationale de sécurité
alimentaire ne peut être envisagée sans assurer la
sécurité alimentaire au niveau du foyer familial (PAM,
1989) ;
la capacité d'assurer que le système alimentaire
fournit à toute la population un approvisionnement alimentaire
nutritionnellement adéquat sur le long terme (STAATZ,
1990).
Ces différentes définitions mettent en
évidence quatre types d'approches:
une approche du niveau macro vers celle de niveau micro: de
l'évaluation des stocks nationaux de denrées alimentaires, le
concept a évolué vers le niveau familial à partir de la
perception des mécanismes d'accès aux ressources alimentaires
mises en oeuvre par les populations;
une approche d'un niveau suffisant de l'offre, vers celle de
la satisfaction de la demande. Les conditions d'accès physiques et
économiques sont-elles suffisantes? A ce stade, on passe d'une
perception alimentaire simple vers la prise en compte du niveau de vie des
familles;
une approche de la sécurité alimentaire au
niveau des ménages vers celle au niveau des individus, en raison de
l'inégale répartition de la consommation intra-ménages et
de la vulnérabilité alimentaire de certaines catégories de
la population (femmes, enfants, personnes âgées) ;
une approche de sécurité alimentaire de court terme
(l'année) vers une sécurité alimentaire de long terme (en
tout temps).
Au cours de ces dernières années, la plupart des
définitions ont ainsi convergé vers ces critères
clés: satisfaction, accès, risque, durabilité.
La satisfaction des besoins alimentaires doit
être quantitative et qualitative. L'aspect quantitatif concerne le nombre
de calories nécessaires à un individu ou à un
ménage, pour sa survie et sa vie active. La satisfaction qualitative
suppose un équilibre nutritionnel de la ration alimentaire
(protéines, lipides, glucides), mais aussi un apport suffisant en
micro-nutriments. En outre, les aliments doivent répondre à des
qualités sanitaires et hygiéniques satisfaisantes.
La durabilité:
l'insécurité alimentaire est transitoire lorsque le ménage
se trouve temporairement incapable de répondre à ses besoins
alimentaires. Elle peut être liée à des
événements non prévus
(insécurité liée à des événements
politiques) ou de façon saisonnière en raison de
difficultés logistiques ou de prix élevés (AZOULAY
G. et DILLON, J.C., 1999).
Il ressort clairement que la notion de sécurité
alimentaire peut être abordée de plusieurs manières et
qu'il s'agit d'un concept multidisciplinaire qui inclut des dimensions
techniques, économiques, sociales, culturelles et politiques.
La vulnérabilité de la
population d'une région soumise à des crises dépend
à la fois des mesures qui peuvent être mises en oeuvre dans un
contexte donné et de la capacité des familles à
répondre à ces événements. La
vulnérabilité d'une population peut être estimée par
l'analyse des mécanismes d'adaptation et de réaction mis en
oeuvre en réponse à une situation difficile. Lorsque les
mécanismes ne sont pas efficaces, le ménage entre dans une
situation de vulnérabilité chronique (AZOULAY G. et
DILLON, J.C., 1999).
I.2. Les cultures maraîchères
Les cultures maraîchères sont
des plantes annuelles ou pérennes, arbustives ou herbacées
entretenues dans un espace agraire délimité
généralement exploité de manière intensive et dont
la récolte est vendue en plus ou moins grande quantité et fournit
des ingrédients qui participent à la composition des sauces ou
des salades (AUSTIER. V, 1994).
Le terme maraîchage est en soit un
secteur d'activité caractérisé par la production intensive
d'espèces légumières destinée essentiellement
à la vente en frais. Il tire son origine du mot marais parce que les
premières cultures légumières étaient
réalisées en zone de marais, bénéficiant d'un
approvisionnement régulier en eau (KANKONDE M, TOLLENS E.,
2001).
Les cultures potagères
désignent la culture de légumes sur de petites superficies en vue
de l'autoconsommation d'une famille ou d'un groupe restreint de personnes
(fermes, écoles, hôpital, prison, etc.) (CHADHA, M.L.
OLUOCH, M.O, 2003).
Selon VERHEIJ, H. W., 2008, à
l'origine, le jardin était un potager familial
situé à côté de la maison, abritait une
variété de plantes cultivées à petite
échelle en toute saison. On y fait pousser une large
variété de fruits, de légumes et d'herbes constituant des
aliments qui servent à compléter le régime alimentaire de
base tout au long de l'année.
Un légume est la partie comestible
d'une plante potagère (KANKONDE M, TOLLENS E., 2001).
Selon la partie de la plante qui est consommée et ses
caractéristiques, on distingue deux catégories de légumes
: les légumes frais et les légumes secs.
Les légumes secs sont ceux dont on consomme les graines
récoltées à maturité. Leur faible teneur en eau,
d'environ 12 %, permet de les conserver longtemps à l'abri de
l'humidité. Ils sont essentiellement représentés par des
légumineuses : fève, haricot, lentille, pois cassé, pois
chiche, soja.
Les légumes frais ou légumes verts peuvent
être distingués selon l'organe végétal
récolté:
les légumes-feuilles, dont on consomme les feuilles,
parfois seulement le limbe ou le pétiole. Ce sont d'abord les salades
(endive, laitue, mâche, romaine, scarole, etc.), souvent
accompagnées d'un assaisonnement du fait de leur fadeur naturelle, mais
aussi le céleri, le chou, l'épinard, le fenouil, l'oseille,
etc.
les légumes-tiges, dont on consomme des parties de la tige
(ail, oignon, poireau, etc.) ;
les légumes-fleurs dont on consomme les inflorescences ou
les fleurs en boutons (choufleur) ;
les légumes-racines : betterave, carotte et panais, navet,
radis, salsifis, scorsonère, cerfeuil tubéreux, etc.;
les légumes-fruits, consommés en tant que
légumes, mais constituant le fruit, au sens botanique, de la plante
(aubergine, avocat, concombre, courge, courgette, gombo, melon, olive,
pastèque, poivron, piment, tomate, etc.). A cette catégorie se
rattachent aussi les gousses récoltées avant maturité
(petit pois, haricot vert, etc.);
les «fines herbes », utilisées comme condiments
(cerfeuil, ciboulette, estragon, laurier, persil, etc.).
Les tubercules, organes issus de la
tubérisation de tiges souterraines, se distinguent par leur forte teneur
en glucides de réserve (amidon ou inuline) : crosne du Japon, igname,
patate douce, pomme de terre, etc.
I.3. La consommation alimentaire
Un régime alimentaire
équilibré contient tous les nutriments essentiels et
l'énergie dont une personne a besoin pour grandir, se développer
et rester en bonne santé. Avoir un régime alimentaire
équilibré signifie avoir des repas également
équilibrés, c'est-à-dire qui contiennent chacun une partie
des nutriments nécessaires quotidiennement à une personne. Ainsi,
chaque repas devrait fournir entre un tiers et la moitié des nutriments
dont une personne a besoin chaque jour. Il est donc composé de plantes
alimentaires et de produit animal (DELISLE H., 1998).
Il existe deux grandes catégories de plantes
alimentaires: celles qui sont consommées comme aliments de base
traditionnels, telles que le manioc, l'igname, la banane plantain, la patate
douce, le mil et le sorgho, et celles qui servent d'ingrédients dans les
plats d'accompagnement et les sauces, notamment de nombreux fruits,
légumes, légumineuses et graines oléagineuses.
Les aliments de base sont importants pour la
préparation des repas familiaux parce qu'ils constituent la principale
source d'énergie et de protéines dont les individus ont besoin
pour travailler, jouer, réfléchir, apprendre et mener toutes
leurs activités.
Les aliments de base comprennent les céréales
cuites (maïs, sorgho, mil, riz ou blé), les racines
féculentes (manioc, patate douce, igname, pomme de terre) et les fruits
féculents (comme le plantain).
Les autres aliments (légumineuses, viande,
poulet et poisson) apportent un supplément d'énergie et
de protéines, ainsi que des sels minéraux et des vitamines. La
viande, le poulet et le poisson fournissent beaucoup de fer et augmentent ainsi
fortement la valeur en fer d'un repas. Les légumineuses comprennent les
haricots, les pois, et les arachides. Elles peuvent être
consommées seules ou avec des graines oléagineuses ( graines de
sésame ou de tournesol), de la viande, du poulet, du poisson ou des
produits laitiers comme, le lait caillé ou le fromage, ou encore avec
des oeufs.
Les légumes et fruits apportent sels
minéraux (des micronutriments), des vitamines, en particulier des
vitamines A et C. La vitamine A est également fournie par l'huile de
palme rouge, le maïs jaune, les patates douces de couleur orangée,
le jaune d'oeuf et le foie.
Les valeurs nutritives des produits maraîchers
: Les légumes constituent un apport alimentaire important selon
l'espèce, la partie de la plante concernée et les modes de
préparation ou de conservation. Ils fournissent :
de l'énergie, c'est surtout le cas des féculents
(pommes de terre, igname, haricots, pois, etc.) Les légumes frais
contiennent en général de 10 à 25 kcal aux 100 g;
de l''eau (de 90 à 95 % dans les légumes frais);
des vitamines : le plus souvent la vitamine C et A, le
carotène, mais aussi de la vitamine B9 et de la vitamine K ;
des sels minéraux, principalement du calcium, du potassium
et du magnésium;
des fibres alimentaires, principalement des fibres insolubles
(cellulose et hémicellulose) ;
des protéines pour les légumineuses, qui en
contiennent environ 25 % (près de 40 % pour le soja) ;
Le tableau suivant synthétise les différentes
valeurs des produits maraîchers Tableau 1: Valeurs nutritives de
quelques légumes
Légumes
|
Protéines %
|
Eau %
|
Lipides %
|
Hydrates de carbones
|
Calories (kg)
|
Vitamines A B1 B2 C
|
Carottes
|
0.94
|
88.2
|
0.23
|
8.70
|
413
|
x x x x x
|
Céleris-rives
|
00.1
|
88.7
|
0.20
|
7.42
|
362
|
Irr r x x x
|
Choux fleurs
|
1.73
|
91.07
|
0.20
|
3.82
|
288
|
x x x x x
|
Choux cabus
|
1.09
|
92.04
|
0.09
|
3.50
|
199
|
x x x x x
|
Oignons
|
1.93
|
87.05
|
0.17
|
21.58
|
950
|
Irr r x x x
|
Poireaux
|
2.04
|
-
|
0.17
|
5.43
|
529
|
- x x x x
|
Tomates
|
0.68
|
94.10
|
0.11
|
3.35
|
176
|
x x x x x
|
Amarantes
|
2.01
|
88.00
|
1.00
|
29.90
|
91
|
x x x x x
|
Choux de
Bruxelles
|
3.81
|
-
|
0.28
|
5.59
|
425
|
x x x x x
|
Concombre
|
0.46
|
96.01
|
0.11
|
0.81
|
63
|
Irr r x x x
|
Source : KANKONDE M,
TOLLENS E (2001)
x=Présence de la vitamine Irr =
Irrégularité de la vitamine
r = traces - = inexistence de
la vitamine
Toutes ces propriétés font qu'il est
recommandé de consommer des légumes tous les jours, sous la forme
d'une portion à chaque repas, et sous des formes les plus variées
possible.
Les aliments riches en lipide comprennent les
huiles végétales, l'huile de coco et l'huile de palme, le beurre,
la margarine, et le beurre de karité. De bonnes quantités de
lipides sont également fournies par la crème de coco, l'avocat,
les graines oléagineuses (arachides, graines de tournesol et de
sésame), la viande et les poissons gras, le lait, le lait caillé
et le fromage.
L'expression besoins nutritionnels
désigne la quantité d'énergies et de nutriments,
exprimée sur une base journalière, nécessaire à une
catégorie d'individus donnés pour permettre à ces
individus en bonne santé de se développer et de mener une vie
normale. Ces besoins ont été établis grâce à
des études physiologiques (bilan métabolique). Ils varient en
fonction de l'âge, du sexe, du poids corporel, de l'activité, de
l'état physiologique (par exemple grossesse et allaitement)
(KEFFING D. et al, 2008).
L'expression état nutritionnel
désigne l'état de l'organisme résultant de
l'indigestion, de l'absorption et de l'utilisation des aliments. L'état
nutritionnel ne peut être mesuré directement. Toutefois, certaines
mesures constituent des indicateurs fiables de l'état nutritionnel,
surtout chez le jeune enfant. Les mesures les plus fréquemment
utilisées sont la taille et le poids (KEFFING D. et al,
2008).
Le concept de l'insécurité
alimentaire se rapporte aux populations à risque de ne pas
pouvoir avoir accès aux aliments dont ils ont besoin. Les risques
pouvant, entre autres, être liés aux revenus et à la
production vivrière: plus la ration alimentaire d'un ménage est
inadéquate, plus les risques sont élevés. Ainsi, la
sécurité alimentaire d'un ménage peut être
définie comme étant l'aptitude de ce ménage à se
procurer suffisamment de vivres pour que tous ses membres aient un apport
alimentaire suffisant (PAM., 2003).
II. CADRE CONCEPTUEL
II.1. La définition des concepts
Au Sommet Mondial de l'Alimentation (Novembre 1996), la
définition suivante de la sécurité alimentaire a
été adoptée à l'unanimité : «La
sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains
ont, à tout moment, un accès physique et économique
à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de
satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs
préférences alimentaires pour mener une vie saine et
active». La sécurité alimentaire renvoie ici à
quatre variables : la disponibilité, la stabilité,
l'accessibilité géographique et économique et
l'utilisation biologique optimale.
Disponibilité alimentaire
La disponibilité alimentaire au niveau national est
déterminée par la production agricole nationale et par la
capacité à importer la nourriture en quantités suffisantes
selon les besoins. Au niveau ménage, la disponibilité des
aliments dépend de la production agricole du ménage (si c'est un
agriculteur) et de la disponibilité des aliments sur les marchés
locaux (pour tous les autres) (FAO, 2004).
Stabilité alimentaire
La stabilité repose sur les possibilités
d'approvisionner régulièrement les consommateurs en produits
suffisants quantitativement et qualitativement, ce qui implique l'accroissement
continu et la diversification des productions, le désenclavement des
zones de production et le développement des marchés (FAO,
2004).
Accessibilité alimentaire
L'accès aux aliments reflète la capacité
des ménages d'accéder à une quantité suffisante de
nourriture, soit à travers la production ou l'achat sur les
marchés, les transferts et/ou les dons, soit (le plus souvent) à
travers un mélange de ces différents mécanismes
d'accès. L'accessibilité physique aux aliments dépend de
l'infrastructure de transport et l'enclavement qui peuvent faciliter ou
entraver l'approvisionnement des marchés. L'accessibilité
économique, enfin, dépend du pouvoir d'achat des ménages,
qui lui-même dépend des niveaux de revenus et des prix des
aliments sur le marché (FAO, 2004).
Utilisation biologique des aliments
L'utilisation des aliments se réfère à la
capacité des ménages et des individus de préparer,
conserver, consommer et absorber les aliments de façon à
maximiser la valeur nutritionnelle des aliments. Cette capacité
dépend des connaissances nutritionnelles des individus (par exemple les
pratiques d'allaitement et de sevrage des enfants, mais aussi la
diversification des régimes alimentaires pour un meilleur
équilibre nutritionnel) ; d'un environnement « sain » qui
permet de minimiser l'incidence des maladies et des infections qui
réduisent la capacité d'absorption des nutriments
(infrastructures sanitaires, assainissement, hygiène, qualité de
l'eau de boisson) (FAO, 2004).
La malnutrition est le résultat soit
d'une insuffisante consommation alimentaire (due à une insuffisante
disponibilité et/ou un accès insuffisant), soit d'une mauvaise
utilisation des aliments, qui à la fois peut dépendre de
méconnaissances des bonnes pratiques nutritionnelles, et/ou d'un
environnement sanitaire déficient (KEFFING D. et al,
2008).
Le cadre conceptuel retenu s'articule autour de la
disponibilité alimentaire, de l'accessibilité économique
et l'utilisation des aliments. En effet, la production maraîchère
permet d'assurer une disponibilité en aliments variés qui
améliorent la ration alimentaire des ménages en milieu rural. Par
ailleurs, cette disponibilité peut être accrue de façon
indirecte par la fertilisation des jardins et l'amélioration des
techniques culturales.
Ce cadre a été établit en fonction des
hypothèses spécifiques de recherche. Ces hypothèses
renferment des termes utilisés au niveau du maraîchage et de la
sécurité alimentaire. Le maraîchage met à la
disposition des maraîchers des aliments hautement nutritifs qui
accompagnent les aliments de base et leur procure des revenus. Ces revenus leur
garantissent une accessibilité économique aux aliments de base.
La sécurité alimentaire suppose une disponibilité
d'aliments variés et ou des revenus suffisants pour acheter la
nourriture.
La disponibilité alimentaire est déterminée
par l'auto-production des ménages et l'approvisionnement du
marché (cf. figure N°1).
Figure 1: Cadre conceptuel
Apport nutritive
Disponibilité qualitative
Produits maraIchers
Disponibilité quantitative
Disponibilité alimentaire
Sécurité alimentaire
Cultures maraIchères
Revenus monétaires
Achat de denrées alimentaires
Accessibilité économique aux aliments de
base
Les relations entre les concepts et nos hypothèses de
recherche nous ont permis d'élaborer un cadre opératoire qui met
en évidence les variables et indicateurs.
Tableau 2: Cadre opératoire
Hypothèses spécifiques
|
Concepts
|
Variables
|
Indicateurs
|
Les produits maraîchers améliorent le
régime alimentaire des ménages en milieu rural
|
- Sécurité alimentaire
-Production maraîchère
|
- Régime alimentaire
- Disponibilité alimentaire
- Utilisation des aliments
|
- les besoins alimentaires
- les quantités et
variétés consommées en rapport avec les
besoins alimentaires
- les modes de consommation
|
Les revenus issus du maraîchage permettent aux
ménages ruraux d'assurer l'achat de denrées
alimentaires notamment les aliments de base
|
- Sécurité alimentaire
|
- Accessibilité économique aux aliments de base
|
- les revenus monétaires du ménage;
- la part des revenus du maraîchage dans
les dépenses alimentaires
|
II.2. Méthodologie de la revue de la
littérature
La recherche documentaire a permis de recenser les documents
nécessaires à la revue de littérature sur le thème
et certains concepts relatifs à la sécurité alimentaire et
aux systèmes de production maraîchère. La revue de
littérature a été effectuée en fonction du cadre
conceptuel de l'étude selon les hypothèses spécifiques de
recherche. Par ailleurs, l'accès à ces documents a
été possible grâce à :
L'exploitation des bases de données bibliographiques des
centres comme UICN, CIRD, CIRAD, etc. ;
La recherche documentaire sur Internet notamment sur les moteurs
de recherche comme Google et Yahoo.
II.3. La collecte des données
La collecte des données nécessaires à la
réalisation de la présente étude s'est effectuée
à partir de l'analyse de contenu des documents retenus par la recherche
documentaire, le profil de l'auteur, ses axes de recherche sur le thème
traité, la source de ses données et également sa
méthodologie d'approche et d'analyse et les résultats.
II.4. Le traitement et l'analyse des
données
Les données collectées ont été
traitées manuellement à partir d'une classification par
thème des résultats retenus sur la base de nos questions
spécifiques de recherche et de nos hypothèses.
La première a une portée descriptive sur les
concepts. La deuxième par contre présente les résultats de
la revue portant sur cette contribution. Elle vise la description et la
compréhension de la contribution des cultures maraîchère
à la sécurité alimentaire.
DEUXIEME PARTIE : CARACTERISTIQUES DES MODES DE
CONTRIBUTION DES CULTURES MARAICHERES A LA SECURITE ALIMENTAIRE
CHAPITRE 1 : DISPONIBILITE ALIMENTAIRE ET APPORTS
NUTRITIONNELS DES CULTURES MARAICHERES
I.CULTURES MARAICHERES ET DISPONIBILITE ALIMENTAIRE
Les cultures maraîchères offrent aux
ménages une gamme variée de produits alimentaires entrant pour la
plupart dans la composition des sauces. Ces produits accompagnent
généralement les aliments de base qui varient des
céréales aux tubercules en fonction des régions. Par
exemple, dans les pays sahéliens, les aliments de base sont
constitués de céréales (mil, sorgho, maïs, riz, etc.)
tandis que dans les régions côtières les tubercules comme
le manioc, les ignames, et la banane plantain sont les aliments de base.
La contribution du maraîchage à la
disponibilité alimentaire est décrite par plusieurs auteurs
à travers l'approvisionnement des villes en légumes. Dans les
villes, l'activité est généralement
développée en zone périurbaine. Ainsi, la
part de jardins situés dans la ville et dans la périphérie
proche représente 80 % de l'approvisionnement en légumes-feuilles
pour Brazzaville ; 100 % pour Bangui ; 90 % pour Bissau et Antananarivo. Pour
les autres légumes, les zones rurales jouent un rôle important
dans l'approvisionnement, même pour un produit périssable comme la
tomate (MOUSTIER P. et DAVID O., 1997). La part des champs
villageois dans l'approvisionnement en tomate (zones situées à
plus de 50 kilomètres du centre urbain) est de 80 % à
Brazzaville, 60 % à Bangui et 50 % à Bissau. A Abidjan, la tomate
provient de zones rurales situées à plus d'une centaine de
kilomètres de la ville. Les légumes frais contribuent à
assurer l'autosuffisance et la sécurité alimentaire, à
améliorer la qualité nutritionnelle de l'alimentation des
consommateurs urbains et la santé physique et psychologique grâce
à l'intensification de l'activité physique (Agriculture
urbaine, 2001).
Une enquête menée sur 42 maraîchers dans
les périphéries de la Havane à Cuba a montré la
contribution du maraîchage à l'augmentation significative de la
quantité d'aliments (MOSKOW A., 1995). En moyenne, les
jardiniers nourrissent 5,8 membres de leur famille immédiate et
fournissent des aliments provenant de leur jardin à 9,5 personnes de la
famille élargie. En moyenne, les jardins répondent à 60%
des besoins en légumes des familles.
Le potentiel important des jardins familiaux a donné
lieu à de nombreux projets de jardinage parrainés par les
Organisations Non Gouvernementales (ONG), les gouvernements et les organismes
des Nations Unies. C'est le cas du projet Croix Rouge au Mali qui en
partenariat avec la Croix Rouge Suisse, a réduit les risques
d'insécurité alimentaire auxquels sont exposés les
ménages de Gouand, localité située au Nord du pays, en
combinant plusieurs activités : santé communautaire,
sécurité alimentaire et eau/assainissement. Au niveau de la
sécurité alimentaire, l'objectif a été de renforcer
les stocks de vivres et leur accessibilité grâce aux cultures
maraîchères. Ainsi, chaque groupement maraîcher
féminin sélectionné par sa vulnérabilité a
bénéficié d'outil de travail (daba, pioche, binette, etc.)
et les semences (laitue, betterave, chou, carotte, oignon et tomate). Le projet
a eu des effets positifs sur la sécurité alimentaire des
ménages concernés en améliorant la disponibilité en
légume dans la région où cette activité
n'était presque pas pratiquée (Fédération
Internationale des Sociétés de la Croix rouge et du Croissant
Rouge, 2008).
Selon le rapport sur la conférence internationale sur
l'agriculture biologique et la sécurité alimentaire FAO
(2007), le projet Pro Huerta a permis à 3,5 millions de
personnes pauvres en Argentine d'être auto-suffisants à 70% en
légumes frais grâce à la création de jardins
maraîchers biologiques au profit de familles vulnérables.
Cependant, certains auteurs ont montré que la
contribution des cultures maraîchères à la
sécurité alimentaire n'était pas évidente à
tous les niveaux. Ils l'ont prouvé à partir de la composition des
légumes, leur mode de consommation ainsi que les quantités et
variétés consommées.
Ainsi, pour ce qui est des variétés et
quantités consommées, une étude menée par
BOGNINI S. (2006) à Goundi et à Réo au
Burkina Faso a montré que seulement 5% des légumes étaient
consommés par les ménages des maraîchers. Les
quantités consommées étaient faibles et
réservées à certaines variétés (oignon,
tomate et chou). Les autres produits ne sont consommés que lorsqu'il y a
des invendus et dans ces conditions l'état nutritionnel des producteurs
ne peut s'améliorer par la seule croissance des disponibilités
des produits maraîchers. `
22 exploitants maraîchers à Niamakori,
localité située à proximité de Bamako
affirmaient selon ZALLE D. (1999), que l'activité
maraîchère était un moyen pour eux de gagner de
l'argent. Toute leur production était vendue sur les marchés
de cette ville. Les produits du jardin sont peu
utilisés dans le régime alimentaire local et
quand cela arrive c'est parce qu'ils étaient abîmés ou
s'étaient détériorés. Dans ces conditions,
l'amélioration de l'état nutritionnel par les produits
maraîchers devient secondaire.
II.CULTURES MARAICHERES ET APPORT NUTRITIONNEL II.1.
Cultures maraîchères et régime alimentaire
Les résultats sur la contribution des cultures
maraîchères à l'amélioration du régime
alimentaire sont présentés par certains auteurs sous forme
d'étude de cas ou d'analyse comparative.
Les stratégies de lutte contre
l'insécurité alimentaire des projets et programmes visent entre
autres pour l'objectif l'amélioration nutritionnelle. Ainsi, le
jardinage, par exemple, peut être une stratégie de diversification
alimentaire à des fins nutritionnelles, développé aux
niveaux des ménages. La contribution du maraîchage à
l'amélioration du régime alimentaire est souvent perçue
par certains auteurs sous l'angle de l'apport des produits maraîchers en
vitamine A. Des enquêtes nutritionnelles indiquent que la malnutrition
chez les enfants ainsi que plusieurs pathologies (maladies infectieuses,
parasitaires, etc.) sont très répandues et que la vitamine A est
un micronutriment essentiel au bon fonctionnement de l'organisme, et notamment
au système immunitaire. L'avitaminose A demeure un grave problème
dans les pays pauvres. Elle est sans doute liée à la faible
consommation d'aliments riches en vitamine A et en carotènes. Les signes
cliniques révélateurs de la carence en vitamine A incluent la
cécité nocturne, la tâche de Bitot et l'ulcération
de la cornée (FABER et al. 2002). Les
légumes sont des aliments complémentaires de choix et d'une
importance capitale pour renforcer la résistance de l'organisme aux
maladies. La consommation des légumes améliore grandement
l'alimentation car on trouve beaucoup d'éléments de croissance de
l'être humain tels que les vitamines, les sels minéraux et les
oligoéléments (KINKELA. S., 2001).
Ces facteurs font que les légumes soient indispensables
à la santé et à la conservation de l'espèce
humaine. Selon toujours, KINKELA. S., (2001)
les légumes se distinguent par un ou plusieurs constituants
utiles selon la partie comestible. Ainsi, les légumes fruits par leur
richesse en protéine, les légumes racines ou bulbes en hydrate de
carbone et les légumes feuilles en vitamines surtout C et les sels
minéraux (fer, calcium, magnésium soufre, etc.). Certains
légumes contiennent même des huiles étheriques
(céleri,
oignon, ail) qui stimulent l'appétit. L'augmentation de la
consommation des légumes est la meilleure façon
d'améliorer la qualité du régime alimentaire.
Selon DELISLEN. H et al (2003), le Bangladesh
offre un exemple convaincant de ce qui peut être accompli grâce
à la promotion des jardins familiaux pour la vitamine A. Un projet
pilote a d'abord permis de vérifier que moyennant un appui technique et
financier, il était possible de stimuler la production de fruits et de
légumes en toute saison et d'augmenter par ce biais les apports
nutritifs aux femmes et aux enfants.
La consommation de légumes par les enfants de
ménages ayant un jardin amélioré était de 60 %
supérieure à celle d'enfants de ménages ayant des jardins
traditionnels au Bangladesh (TALUKDER et al. 2000).
Le projet a depuis été étendu à l'échelle
nationale au Bangladesh et reproduit dans d'autres pays. Une approche
comparable a été adoptée en Inde pour promouvoir les
jardins familiaux, dans une région sujette aux sécheresses et
dont 77 % de la population avaient des apports de vitamine A insuffisants
(CHAKRAVARTY I., 2000). On a pu noter, dans la zone du projet,
une proportion accrue de ménages cultivant des légumes feuillus
vert foncé et d'autres végétaux sources de vitamine A, une
augmentation significative de la consommation de ces produits.
Leur contribution au régime alimentaire est
également décrite à travers des variables sanitaires.
Ainsi, dans cette même localité les signes cliniques de carence en
vitamine A a diminué trois fois moins de cécité nocturne
et deux fois moins de xérosis conjonctival.
Certains auteurs l'ont apprécié à travers
des études comparatives. En Tanzanie, un projet conjoint d'horticulture,
de promotion de séchoirs solaires et d'éducation nutritionnelle a
été mis en oeuvre sur une période de 7 ans. La zone
d'intervention a alors été comparée à une zone
témoin. La proportion de ménages produisant des fruits et
légumes sources de vitamine A était de 66 % dans la zone
d'intervention, contre 20 % dans la zone témoin (KIDALA et
al. 2000).
U n programm e de jardin fam iliaux en A friq e u S d a m on
ré ue les app de
vitam ines B6 et C d'enfant d fam ille ayant un jardin
étaient supérieur ceu d'enfants
dont les fam illes n'avaient pas de jardin (FABER et
al. 2002).
En outre, même si le jardinage avait peu d'effets sur
l'apport en énergie et en micronutriments des enfants, les apports de
riboflavine, de pyridoxine et de vitamine C des enfants de ménages avec
jardins
étaient significativement plus élevés que
ceux des ménages sans jardin, ce qui met en lumière les bienfaits
nutritionnels autres que l'apport accru de vitamine A (FABER et al.
2002).
Les cultures de plein champ fournissent la majeure partie de
l'énergie nécessaire aux ménages, tandis que le potager
complète le régime alimentaire avec des fruits et des
légumes riches en vitamines, des végétaux de base
énergétiques, des herbes aromatiques et condiments. Les jardins
familiaux contribuent à la sécurité alimentaire et
à la nutrition des ménages en leur offrant un accès direct
à des aliments variés pouvant être récoltés
et préparés pour les membres de la famille, souvent tous les
jours. Ils peuvent devenir la source principale de nourriture du ménage
durant les périodes difficiles (MARSH R,.1998).
CHADHA, M.L. et OLUOCH, M.O (2003) montrent
que l'accroissement de la production maraîchère renforce la
sécurité alimentaire des petits agriculteurs. Cette production
constitue une stratégie de complément alimentaire jouant un
rôle important dans la lutte contre les carences aiguës en
micronutriments notamment des femmes dans la mesure où les
légumes sont riches en micronutriments et des composantes majeures d'un
régime alimentaire sains.
Au Libéria, la guerre civile avait forcé des
milliers d'agriculteurs à émigrer vers Monrovia en quête de
sécurité et de nourriture. Les personnes déplacées
se sont installées chez des parents ou dans des camps en zone
périurbaine, mettant à rude épreuve les
disponibilités alimentaires et les services sociaux de la ville. A cause
de la surpopulation et du chômage, de nombreuses familles ne pouvaient se
nourrir correctement et les enfants sont dénutris.
Face à cette situation, la FAO a fourni à 2 500
familles d'agriculteurs, touchées par la guerre un soutien par la mise
en oeuvre d'un projet d'aide d'urgence au secteur agricole visant à
réduire la malnutrition chez les enfants par l'affectation de terrains
pour la production de cultures maraîchères. La production de
légumes frais et leur vente dans les marchés locaux ont
contribué à renforcer les disponibilités alimentaires de
Monrovia (FAO, 2007). Ces activités ont
entraîné une augmentation de la production de légumes, une
meilleure nutrition et une baisse sensible des cas de malnutrition dans les
camps de personnes déplacées.
NZOLAMESO M. B. (2007), montre qu'à
Kinshasa, les cultures maraîchères constituent une alternative
à l'insécurité alimentaire. Parmi les avantages de cette
culture, il met en évidence l'apport qualitatif des produits
maraîchers à la sécurité alimentaire en se
référant à la composition d'une bonne alimentation qui
contient une série d'éléments (les glucides, les
protéines ou protides, les vitamines et les sels
minéraux). Il fait une comparaison entre la valeur alimentaire et
nutritionnelle des différents légumes par 100g de matière
comestible. Les légumes concernés sont les légumes fruits
(gombo, aubergine), des légumes feuilles (amarante, baselle) et des
légumes racines (carotte). En termes de contribution à la
sécurité alimentaire, la filière maraîchère
s'illustre principalement par l'amarante qui représente, de tous les
légumes cultivés, le plus grand pourvoyeur en
éléments nutritifs. Ses feuilles représentent 60 à
70% du poids frais des pousses, riches en protéines (3,6- 4,6%) et en
vitamine C (64 mg/100g de matière comestibles). Du point de vue
nutritionnel, la filière maraîchère contribue
jusqu'à 1,3 Kcal et 8,1g des protéines par tête d'habitant.
Bien que relativement faible, elle constitue un complément nutritionnel
intéressant par rapport à la sécurité alimentaire.
Les approch es de diversificatio alim entaire, en am éliorant la
disponibilit et l'accessibilité d'alim ent sources ddivers nutrimen ts c
o ntrib uen l sécurité alim entaire (RUBAIHAYO E.B.,
2002), laquelle a aussi une dimension qualitativ et ne se lim ite pa
à la quantité de nourriture et répond aux besoins
énergétiqu e s .
Il est un fait que la disponibilité en quantité
et en qualité est assurée par l'approvisionnement permanent en
légumes produits localement et l'accessibilité de la population
à ceux-ci constituent des facteurs de contribution de la filière
maraîchère à la sécurité
alimentaire.
La composition des légumes a été
utilisée par ces auteurs pour justifier la contribution des produits
maraîchers à l'amélioration de l'état nutritionnel
des ménages. En plus, les produits maraîchers assurent une
disponibilité en aliments comme le soutien la sécurité
alimentaire. L'importance du rôle des légumes dans
l'amélioration du régime alimentaire explique l'intervention de
la FAO, et des autres programmes dans la promotion des cultures
maraîchères.
Cependant, d'autres auteurs ont, lors de leur analyse faire
ressortir des éléments de désaccords. Ces derniers se sont
plus fondés sur des indicateurs comme les motivations pour la culture
des légumes, les modes de consommation, les variétés, les
quantités consommées, etc.
II.2. Analyse de la motivation
La motivation première pour les cultures
maraîchères est économique pour la plupart des producteurs.
L'objectif est la quête de revenus pour satisfaire les besoins
socio-économiques. La première vocation du maraîchage vise
moins l'auto-consommation que les revenus maraîchers qui jouent un
rôle déterminant dans l'équilibre économique de
l'exploitation familiale. (ZALLE
D., 1999). Certains, expliquent cette
situation par l'évolution des jardins potagers en jardins
maraîchers. Le jardin potager avait pour objectif la satisfaction des
besoins alimentaires du ménage et était entretenu autour des
cases. Cependant, avec l'accroissement des populations notamment dans les
villes, conjugué au changement des habitudes alimentaires et la
pauvreté qui sévit avec plus d'acuité en milieu rural, la
vocation sociale du maraîchage est devenue économique. Elle
justifie de nos jours l'ampleur de cette activité autour des centres
urbains notamment en zone périurbaine.
Les cultures maraîchères ont évolué
à partir des potagers familiaux parce que des jardiniers y ont vu la
possibilité de gagner leur vie. Le désir de mieux manger pour les
maraîchers est donc secondaire. Cette option confirme peu l'idée
selon laquelle les produits maraîchers améliorent le régime
alimentaire des maraîchers.
La motivation économique a également une
influence sur les quantités et variétés consommées.
En fait, elle réduit considérablement les quantités
consommées par les maraîchers et limite leur consommation à
quelques variétés, dans le but de rentabiliser
l'activité.
II.3. L'analyse des habitudes alimentaires
Les produits maraîchers sont disponibles pour les
familles des maraîchers, mais, ils sont peu consommés. Cette
situation pourrait s'expliquer en plus du choix économique, par les
habitudes alimentaires. Ces produits sont peu intégrés dans les
habitudes alimentaires des ménages des maraîchers. Ils
accompagnent généralement les aliments de base et ceci,
uniquement pendant la saison sèche lorsque ces ménages ne
disposent pas de techniques de conservation. Certains auteurs comme
AZOULAY G., DILLON J.C (1999) qualifient cette situation
d'insécurité alimentaire saisonnière. D'autres auteurs se
sont basés sur les modes de consommation des produits maraîchers
susceptibles d'avoir une influence sur les éléments nutritifs
apportés par les légumes dans le régime alimentaire.
II.4. L'analyse du mode de consommation
La consommation des légumes a longtemps eu un
caractère local, les paysans consommant les produits adaptés aux
conditions économique et sociale locales. Les ménages ignorent la
présence de nutriments essentiels contenus dans les produits
maraîchers. Les pratiques alimentaires des ménages en milieu rural
ne suivent pratiquement pas les règles et les normes de bases admises
pour améliorer leur régime alimentaire.
L'apport nutritionnel des légumes cuits est
différent de celui des légumes crus. Il est important de
consommer des légumes crus, car leurs éléments nutritifs
ne sont pas altérés par la cuisson (DELISLE, H.,
1998). Malheureusement en milieu rural, le mode de
consommation sous forme de crudité est rare. Ce mode de consommation du
cru est plus fréquent en milieu urbain.
La cuisson des légumes doit être la plus
brève possible; la surcuisson les rend insipides et
détrempés, et leur fait perdre une certaine quantité de
vitamines et de minéraux (KANKONDE M, TOLLENS E.,
2001). Ainsi une cuisson à forte température et
de courte durée entraînera une perte limitée de vitamines B
et C. La cuisson occasionne une diminution importante de la saveur et de la
valeur nutritive, surtout lorsqu'on surcuit les légumes et qu'on jette
l'eau de cuisson par la suite. Il est nécessaire de cuire les
légumes à couvert, à l'exception des légumes verts.
La cuisson à couvert permet de réduire le temps de cuisson ainsi
que l'évaporation des substances volatiles; ce qui conserve la saveur,
préserve la couleur et la valeur nutritive des légumes. Dans le
cas des légumes verts, il est conseillé de les cuire à
découvert, car les acides qu'ils contiennent se concentrent (à
couvert), détruisent la chlorophylle et les décolorent. Il est
recommandé de plonger tous les types de légumes dans une eau
à pleine ébullition, ce qui permet de neutraliser rapidement les
enzymes qui détruisent les vitamines. Le temps de cuisson des
légumes doit être le plus bref possible. Des légumes encore
croquants ont plus de saveur et de valeur nutritive. La cuisson à la
vapeur consiste à cuire les légumes par la chaleur
dégagée par l'ébullition d'une petite quantité
d'eau. Ce mode de cuisson entraîne une perte d'éléments
nutritifs et de saveur moindre que la cuisson à l'eau. Le temps de
cuisson est légèrement plus long que pour la cuisson à
l'eau.
La cuisson des légumes au four à micro-ondes
donne de très bons résultats. Elle permet de conserver la
couleur et la saveur des légumes plus adéquatement que tout autre
mode de cuisson.
Toutes ces techniques de cuissons qui conservent la valeur
nutritive des légumes sont très peu utilisées par les
ménages pauvres en milieu rural.
II.5. Composition des légumes en
nitrates
Les légumes sont des éléments importants
d'un régime alimentaire sain et équilibré et leur
consommation quotidienne en quantité suffisante peut contribuer à
réduire le risque de certaines maladies. L'OMS recommande une
consommation journalière de 400 Grammes de fruits et de légumes.
Mais en raison du fait que les légumes et les fruits comportent 50%
à 70% de nitrates, le groupe scientifique sur les Contaminants de la
Chaine Alimentaire (CONTAM) de l'Autorité Européenne de la
Sécurité des Aliments (EFSA) a évalué les risques
et les bénéfices pour le consommateur de la présence de
nitrates dans les légumes en juillet 2008. Ce groupe scientifique a
estimé qu'un consommateur moyen qui ingère approximativement 400
g de légumes et de fruits mélangés par jour ne
dépasserait pas la Dose Journalière Admissible (DJA) pour les
nitrates1. Pour estimer l'exposition au risque, le
groupe s'est fondé sur léventualité que la totalité
des 400 g de fruits et de légumes ingérés par les
consommateurs puissent n'être constitués que de légumes
dont la teneur en nitrates est considérablement plus
élevée que celle des fruits.
Les principales sources de nitrates dans l'alimentation sont
les légumes, la viande en conserve et l'eau de boisson, mais les
légumes et les fruits peuvent représenter plus de la
moitié, voire les deux tiers, de l'ingestion totale de nitrates. La
plupart des légumes contiennent des nitrates, en quantité
variable, mais le facteur critique d'une exposition alimentaire
élevée aux nitrates n'est pas la quantité absolue de
légumes consommée mais le type de légumes (par exemple des
légumes feuilles) et la concentration respective de nitrates. Les taux
plus élevés de nitrate peuvent être décelés
dans les légumes-feuilles, tels les épinards, la laitue, etc.
(Autorité Européenne de Sécurité des
Aliments (EFSA), 2008). La teneur des légumes en nitrates varie
également en fonction d'autres facteurs, comme l'ampleur de
l'utilisation d'engrais à base de nitrates et l'exposition des
légumes à la lumière solaire (les légumes
cultivés dans les pays du
1 Une dose journalière admissible (DJA) pour les
nitrates de 3,7 mg/kg de poids corporel/jour a été établie
par l'ancien comité scientifique de l'alimentation humaine (CSAH) et a
été confirmée en 2002 par le Comité mixte FAO/OMS
d'experts des additifs alimentaires (JECFA). Le groupe CONTAM a noté que
l'on n'a identifié aucune nouvelle donnée susceptible de rendre
nécessaire la révision de la DJA. La DJA est la quantité
d'une substance spécifique dans les aliments qui peut être
ingérée par voie orale pendant la durée de la vie sans
risque notable pour la santé)
nord de l'Europe ont tendance à présenter une
teneur en nitrates plus forte). Cette teneur des légumes en nitrate
montre ici que la consommation en grande quantité des produits
maraîchers peut aller contre l'objectif de l'amélioration du
régime alimentaire.
CHAPITRE 2 : CULTURES MARAICHERES ET ACCESSIBILITE
ECONOMIQUE AUX AUTRES ALIMENTS
Selon FAO (1995), la plupart des sous
alimentés du monde vivent dans 88 pays à faible revenu. Ainsi,
certains spécialistes ont affirmé que les grandes famines du XX
ème siècle n'ont pas été liées
à des baisses de la production alimentaire par habitant, mais
plutôt à celle de la capacité des individus
concernés à se procurer des denrées alimentaires avec
leurs revenus et leurs richesses (FMI et Banque Mondiale,
1990).
I. IMPORTANCE ECONOMIQUE DU MARAICHAGE
L'importance économique des cultures
maraîchères se retrouve dans les revenus qu'elles procurent aux
maraîchers. De nombreux écrits révèlent cette
importance économique.
L'introduction du PAS dans les années 1980 a eu pour
conséquences dans la plupart des pays africains, la dégradation
des finances publiques et le désengagement de l'Etat de certaines de ses
fonctions primaires. En milieu rural, la libéralisation s'est traduite
par un retrait de soutien de l'Etat aux activités de production
(encadrement des producteurs, crédits de campagne et une hausse des prix
des intrants,). La pauvreté en milieu rural s'est progressivement
installée du fait de la faible rémunération des
activités agricoles. Au nordCameroun, la crise économique a
révélé la fragilité de la filière coton,
fortement dépendante des marchés mondiaux (ESSANG T. et
al, 2003). La chute des cours mondiaux des années 90 a
entraîné la baisse du prix d'achat aux producteurs. Dans une
optique de diversification des sources de revenus monétaires, le
maraîchage se présente comme une voie prometteuse.
Ces mêmes auteurs ont montré que des
différentes cultures maraîchères, l'oignon est la
première spéculation légumière et la seconde
spéculation commerciale après le coton. Le niveau de production
national est estimé à environ 60 000 tonnes/an. Les provinces du
nord et de l'extrêmenord contribuent pour 85 % de la production
nationale. Cette culture couvre une superficie de plus de 3 400 ha avec 13 600
producteurs qui obtiennent annuellement plus de 6 milliards de F CFA.
DEGUENON. E (2000) montre l'importance de
l'activité maraîchère sur les plans
économique, social et environnemental à Cotonou au Benin. La
production maraîchère constitue
l'activité principale génératrice de
revenus monétaires pour la plupart des maraîchers membres de
l'UCP-Cotonou parce qu'elle rapporte plus de 300 millions de F CFA de marge
brute par an.
Selon BROUTIN C. P. G. et SOKONA K. C. (2005)
cette activité constitue la principale source de revenu de 900
maraîchers à Thiès au Sénégal (cf. tableau
N°3).
Tableau 3: Répartition du revenu annuel des
maraîchers selon l'activité en pourcentage
%
|
Maraîchage
|
Cultures hivernales
|
Autre
activité de
culture
|
Arboriculture
|
Elevage
|
Exploitation rônier
|
Activité
extra agricole
|
Maraîchers Périurbains
|
98
|
0,1
|
0,2
|
|
0,7
|
5,2
|
1,1
|
Maraîchers Ruraux
|
27
|
5,3
|
|
12,4
|
15,8
|
18,6
|
20,8
|
Source : BROUTIN C. P. G. et SOKONA
K. C. (2005)
Le revenu mensuel moyen pour les maraîchers
périurbains est d'environ 160 000 F CFA (soit plus de 4 fois le SMIG -
35 000 F CFA/mois). Chez les maraîchers ruraux qui produisent
essentiellement du piment en hivernage (soit pendant 4 mois), le revenu mensuel
moyen est d'environ 24 000 F CFA.
ZALLE D. (1999) fait une comparaison des
revenus du maraîchage à ceux d'autres secteurs en 1994 à
Bamako. Les maraîchers ont été classés par
catégorie en fonction de la superficie exploitée.
Les revenus dans les plus petites exploitations (5 592 F CFA)
sont comparables aux salaires du personnel de maison (2 500 à 25 000 F
CFA). Les producteurs de la seconde catégorie (23 727 F CFA) arrivent
à obtenir un revenu mensuel supérieur au SMIG (Salaire Minimum
Interprofessionnel Garanti) et assimilable aux salaires des agents subalternes
(catégorie « C ») de la Fonction publique malienne (27 053
à 60 028 F CFA). Ce sont des ouvriers, des gardiens en quête de
complément de solde face aux difficiles conditions de vie en ville. Les
revenus déclarés dans les exploitations de la catégorie 3
(68 864 F CFA) correspondent à ceux des fonctionnaires de la
catégorie « B » et de classe exceptionnelle (34 566 à
88 121 F CFA). Tous les travailleurs maliens de ce groupe n'atteignent pas
facilement cette classe, car il leur faut beaucoup de temps et d'efforts. Les
maraîchers des exploitations de la catégorie 4 (153 100 F CFA)
n'ont rien à
envier à leurs homologues de la fonction publique du
point de vue des salaires, leurs gains se situant dans l'échelle des
salaires de la catégorie « A », de classe exceptionnelle (54
177 à 166 780 F CFA). Rares sont les salariés qui en
bénéficient. Quant aux propriétaires des plus grandes
exploitations (245 565 F CFA), leurs revenus dépassent largement les
salaires des fonctionnaires de la catégorie « A ». Ils sont
peu nombreux et disposent de gros moyens. Ce sont surtout des grands
fonctionnaires nationaux ou internationaux et des gros commerçants.
Le maraîchage est capable de procurer des revenus
réguliers tout au long de l'année. KOUVONOU
F.M., HONFOGA B.G. et DEBRAH S.K.
(2003) estime les revenus brut et net du maraîchage
à Lomé. La production est étalée sur toute
l'année. Les résultats sont consignés dans le tableau
suivant :
Tableau 4: Revenu net (en milliers de FCFA) et
rentabilité du maraîchage sur une exploitation moyenne
Rubriques
|
Femmes (0,24 ha)
|
Hommes ( 0,35 ha )
|
Ensemble ( 0,34 ha)
|
Montant
|
Revenu brut
|
2450
|
3 355
|
3 096
|
Charges totales
|
705
|
965
|
872
|
Revenu net/an
|
1745
|
2 390
|
2 224
|
Revenu net/ha/an
|
7271
|
6 829
|
6 541
|
Revenu mensuel
|
145
|
199
|
185
|
Ratio revenu net/charges
|
25
|
25
|
25
|
Source : KOUVONOU
F.M., HONFOGA B.G. et DEBRAH S.K. (2003)
Le maraîchage à Lomé est une
activité hautement rentable. Le revenu net moyen sur un domaine moyen
(0,34 ha) est de l'ordre de 2,2 millions de F CFA par an, soit 6,4 millions F
CFA/ha/an. Le revenu mensuel (net) du maraîcher est en moyenne de 185 000
F CFA, soit de 10 fois le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti)
actuel et voisin de celui d'un haut cadre dans l'administration publique mais
les hommes gagnent 37 % plus que les femmes. L'importance de cette
activité est également prouvée par NGUEGANG P., et
al,. 2005 à Yaoundé où le revenu est compris
entre 45-100.000 FCFA/ mois et ceci pour 43 % des maraîcher. 25% de ces
maraîchers ont un revenu compris entre 25- 40.000 FCFA alors que 16 % ont
un revenu moyen inférieur au SMIG (moins de 29.000 FCFA).
BOGNINI S. (2006), a montré que des
revenus non négligeables sont tirés de l'activité
maraîchère à Réo et à Goundi au Burkina Faso.
Les revenus nets annuels du maraîchage sont compris entre 3 775FCFA et
674 250 FCFA pour 76 % des ménages ayant réalisé un
bénéfice à Goundi. Le revenu net moyen pour le village de
Goundi est de 119 731 FCFA/ménage. Parmi ces ménages 28% sont
au-dessus de la moyenne et le revenu le plus élevé est
estimé à 674 250 FCFA. A Réo, le revenu net moyen est
évalué à 94 993 FCFA/ménage ; 17 % des
ménages sont au-dessus de cette moyenne avec comme revenu le plus
élevé 668 500FCFA. Pour l'ensemble des ménages à
Réo et à Goundi, le revenu net moyen annuel pour le
maraîchage est de 107 362 FCFA.
Les cultures maraîchères rapportent à
elles seules 61% des revenus monétaires comparativement à la
moyenne nationale estimée à 8,5% en 2003 (INSD,
2003). Elle reste de ce fait la principale source de revenu de ces
localités.
II. REVENUS MARAICHERS ET ACCESSIBILITE ECONOMIQUE AUX
AUTRES DENREES ALIMENTAIRES
Les revenus générés par le
maraîchage ont pour objectif la satisfaction des besoins
socioéconomiques du ménage. Parmi ceux-ci figurent les besoins
alimentaires. Ainsi, d'importantes sommes y sont consacrées chez les
ménages pratiquant le maraîchage.
La vente des produits du maraîchage peut
améliorer de façon sensible les revenus du ménage, surtout
à certaines périodes de l'année quand d'autres sources
d'emploi ou de revenus sont limitées, ou bien quand les récoltes
sont mauvaises à cause d'une catastrophe naturelle (inondation,
infestation par les ravageurs, maladie chez les animaux ou dans la famille)
(VERHEIJ E. et HENK W., 2008). En ce moment, le revenu du
jardin potager peut être utilisé pour acheter des aliments que la
famille ne peut pas produire. KANKONDE M. et TOLLENS E. F.
(2001), ont fait la répartition des dépenses
après la vente des produits maraîchers dans quatre centres
maraîchers proches de Kinshasa à savoir Kimbanseke, Funa, Cecomaf
et Bandal. Les résultats sont consignés dans le tableau suivant
:
Tableau 5: répartition de l'utilisation des
revenus maraîchers par zone de culture
Affectation
|
Kimbanseke
|
Funa
|
Cecomaf
|
Bandal
|
Total
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Alimentation ménage
|
50
|
43,5
|
50
|
38,8
|
49
|
34
|
46
|
37
|
195
|
39
|
Soins de santé
|
27
|
23,5
|
38
|
29,5
|
50
|
34
|
36
|
29
|
141
|
28
|
Epargne
|
15
|
13
|
6
|
4,7
|
4
|
3
|
8
|
6
|
33
|
7
|
Scolarité
|
21
|
18,3
|
31
|
24
|
37
|
25
|
25
|
20
|
114
|
23
|
Paiement loyer
|
2
|
1,7
|
4
|
3,1
|
4
|
3
|
6
|
5
|
16
|
3
|
Autres
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
3
|
2
|
5
|
1
|
Total
|
129
|
100
|
129
|
100
|
146
|
10 0
|
124
|
100
|
504
|
100
|
Source : KANKONDE M, TOLLENS E
(2001)
Une grande partie des revenus maraîchers est
consacrée à l'alimentation du ménage.
BOGNINI.S, (2006) montre que, 96,8% des
maraîchers à Réo et 92,30% de ceux de Goundi font recours
à l'achat de vivres. Ces achats concernent les céréales
notamment le mil et le sorgho. L'agriculture pluviale y étant
pratiquée sur des terres appauvries et dégradées qui
procurent en effet des récoltes insuffisantes. En moyenne, 46 885 FCFA
issus du revenu du maraîchage à Goundi et 27 315 FCFA à
Réo sont utilisés à des fins alimentaires.
Ces revenus assurent un épargne pour l'achat d'aliments
en période difficile compte tenu de la faiblesse de la production
agricole liée aux aléas climatiques et souvent les contraintes
foncières. Dans ces conditions, les cultures maraîchères
garantissent l'accessibilité économique des ménages aux
denrées alimentaires qui est une des préoccupations de la FAO en
vue de l'éradication de l'insécurité alimentaire. Mais,
l'accroissement des revenus à lui seul ne garantit pas la
sécurité alimentaire.
III. L'ACCESSIBILITE ECONOMIQUE ET LA DISPONIBILITE
ALIMENTAIRE
L'approche économique selon laquelle une
amélioration des revenus réduit la vulnérabilité
des maraîchers a occulté certains paramètres de la
sécurité alimentaire. Cette approche n'a pas pris en compte le
lien existant entre l'accessibilité économique,
l'accessibilité physique ou géographique et la composante
disponibilité. En établissant le lien entre ces composantes de la
sécurité alimentaire, les revenus ne mettent pas à l'abri
les maraîchers après la vente des récoltes. En effet, les
produits peuvent être souvent inaccessibles par manque de moyen de
transport ou l'état défectueux des voies de communication. Ainsi,
une zone peut être excédentaire en produits
agricoles (céréales) et ne pas pouvoir les
écouler. Dans ces conditions, l'augmentation de la production
maraîchère dans les zones déficitaires en
céréales ne resoud pas le problème de
l'insécurité alimentaire.
Selon AZOULAY G., DILLON J.C (1999), la
disponibilité de denrées alimentaires en quantités
adéquates au niveau national et régional n'est pas une condition
suffisante pour garantir la satisfaction des besoins nutritionnels des
ménages, car ceux-ci n'accèdent pas nécessairement aux
biens disponibles. L'exemple des disponibilités alimentaires en Afrique
confirme ce point de vue. Globalement, les disponibilités alimentaires
de ce continent étaient suffisantes pour répondre au besoin
énergétique de la population en 1986. Les bilans de cette
période indiquaient, une disponibilité de 2 158
calories/habitant/jour alors que les besoins étaient estimés
à 2 112 calories/habitant/jour. Mais l'accès économique ou
physique n'est pas assuré. Ainsi, l'état nutritionnel ne peut
s'améliorer par la seule croissance des revenus. Le niveau de revenus
peut être également influencé par:
les systèmes de commercialisation;
des comportements sociaux spécifiques des
ménages.
III.1. L'accessibilité économique et
variation des prix des denrées alimentaires
L'augmentation des prix des denrées alimentaires peut
limiter l'accès économique des ménages même si les
revenus sont disponibles pour des raisons structurelles et conjoncturelles.
Les raisons conjoncturelles peuvent tenir par exemple d'une
crise climatique comme les années de sécheresse dans les pays
sahéliens en Afrique, de la dégradation des terres arables ou de
la hausse des prix des intrants. En effet, les surfaces arables du globe sont
en réduction depuis plusieurs dizaines d'années sous l'effet de
plusieurs facteurs : urbanisation des meilleures terres (notamment en Asie),
processus de désertification, impact du réchauffement climatique
et érosion des terres arables fragiles causée par la
déforestation ou l'abus des techniques d'intensification.
A l'échelle du globe, les pertes de surfaces arables
sont estimées entre 70 000 et 140 000 km2 par an (soit
-à titre de comparaison entre 12 et 25% du territoire français).
Ce chiffre est estimé à plus de 100 000 km2
(SUNDQUIST. B, 2000). Les aléas climatiques peuvent
réduire de façon
brusque l'offre de produits alimentaires et entrainer
l'augmentation de leur demande sur le marché mondial et faisant ainsi
exploser leurs prix. A la crise climatique, peuvent enfin s'ajouter les
fluctuations du prix de pétrole. Le quasi quadruplement du prix du
pétrole depuis 2003 (30$ à 146$ le baril) par exemple a
augmenté considérablement le coût des fertilisants et des
machines agricoles et leur transport.
Les causes conjoncturelles sont pour l'essentiel la baisse des
stocks céréaliers qui gonfle leur prix sur le marché. A
titre indicatif, selon de la FAO, les stocks céréaliers sont
tombés à leurs plus bas niveaux depuis plus de vingt ans compte
tenu du renforcement de la demande et du déficit de la production
céréalière mondiale en 2007(FAO, 2008). Par rapport aux
besoins d'utilisation, les stocks mondiaux de céréales au moment
de la clôture des campagnes se terminant en 2008 devraient
s'établir à tout juste 405 millions de tonnes, ce qui
représente une perte de 22 millions de tonnes (5%) par rapport à
leurs niveaux d'ouverture déjà réduits, et le volume le
plus faible enregistré depuis 1982. Cette prévision est
également inférieure de quelques 15 millions de tonnes au chiffre
publié en décembre. Ainsi, le rapport entre les stocks
céréaliers mondiaux et l'utilisation recule lui aussi de 1% par
rapport au faible niveau de la campagne précédente, pour se
chiffrer à 19,2% seulement.
Au niveau des pays, la chute du prix des matières
premières exportées, ou une dévaluation importante, peut
réduire brusquement la capacité d'importer ; ou encore d'un
incident politique, si le pays se trouve soumis par les grandes puissances (qui
sont aussi les grandes nations exportatrices de produits alimentaires) à
un blocus ou à d'autres restrictions aux échanges. En outre, La
libéralisation totale des prix des denrées alimentaires, faisant
suite à une longue période de contrôle strict et de
politiques de soutien, aboutit inévitablement à une
flambée des prix. Selon la FAO, la crise alimentaire mondiale de
2007-2008 a pour origine une forte hausse du prix des denrées
alimentaires de base, plongeant dans un état de crise quelques unes des
régions les plus pauvres du monde et causant une instabilité
politique et des émeutes dans plusieurs pays notamment en Afrique.
Depuis le début de l'année 2007, les prix de bon nombre de
matières premières agricoles et denrées alimentaires de
base ont augmenté de façon significative sur les marchés
internationaux. L'indice FAO des prix des produits alimentaires est
passé de 139 à 219 entre février 2007 et février
2008, les plus fortes augmentations concernant les céréales
(indice 152 à 281) et les produits laitiers (indice 176 à 278).
Cette augmentation des prix rend de plus en
plus vulnérable les ménages en milieu rural qui ont
pour principal recours aux aliments, l'achat sur les marchés.
Selon le PAM (2008), les dépenses
alimentaires, qui représentaient près de 50 à 60 % du
budget des ménages en juin 2007 à Ouagadougou et à Bobo
Dioulasso, sont maintenant estimées à 75 % de leur budget. Pour
faire face à la flambée des prix, les ménages pauvres
réduisent la quantité et la qualité de leurs repas
quotidiens.
III.2. L'accessibilité économique et autres
paramètres
Des comportements socio-culturels peuvent limités les
possibilités économiques offertes par les revenus
maraîchers en matière de sécurité alimentaire. La
priorité peut en effet être accordée aux dépenses
liées aux cérémonies (funérailles) au
détriment de celles liées à l'alimentation.
CONCLUSION PARTIELLE
La contribution des cultures maraîchères à
la sécurité alimentaire a été
appréhendée à deux niveaux : la contribution directe par
la consommation des produits maraîchers et la contribution indirecte par
les revenus générés qui permettent l'achat de
denrées alimentaires. La contribution directe est
matérialisée par les productions consommées et leurs
valeurs nutritives. L'activité du maraîchage génère
des revenus monétaires permettant aux ménages de faire face aux
besoins d'achat d'autres denrées alimentaires.
L'analyse de la sécurité alimentaire et des
cultures maraîchères qui prend en compte simultanément les
3 dimensions clés (la disponibilité des aliments,
L'accessibilité des aliments, L'utilisation des aliments) de la
sécurité alimentaire montre quelque fois les limites de cette
contribution.
Par ailleurs, la qualité du régime alimentaire
(en termes de fréquence et de diversité de la diète) est
une dimension importante de la sécurité alimentaire qui influence
l'état nutritionnel des individus. Pour saisir la qualité du
régime alimentaire des ménages à partir du
maraîchage, les quantités, les variétés, la
fréquence de consommation des produits maraîchers ainsi leur mode
de consommation et leur valeur nutritionnelle sont à prendre en
compte.
CONCLUSION GENERALE
Les travaux de recherche sur la contribution des cultures
maraîchères à la sécurité alimentaire sont
peu nombreux. Cet aspect est généralement abordé en
même temps que les autres besoins socio-économiques (santé,
éducation, investissement dans d'autres secteurs, etc.), si bien que les
auteurs ne font pas ressortir souvent la part des revenus du maraîchage
consacré à l'alimentation du ménage. Par ailleurs,
d'autres ont porté une réflexion particulière sur cette
contribution alimentaire. Ils ont surtout traité de la contribution des
cultures maraîchères soit à l'augmentation de la
disponibilité alimentaire soit à l'apport
d'éléments nutritionnels occultant ainsi l'utilisation des
revenus maraîchers pour l'achat d'autres denrées alimentaires.
L'objectif visé par la présente étude est
d'analyser le niveau de contribution des cultures maraîchères
à la sécurité alimentaire des ménages en milieu
rural. La revue de la littérature fait ressortir cette importance du
maraîchage contre l'insécurité alimentaire.
Au début de cette étude, deux hypothèses
spécifiques ont été formulées :
Les produits maraîchers améliorent le régime
alimentaire des ménages en milieu rural; Les revenus issus du
maraîchage permettent aux ménages ruraux d'assurer l'achat de
denrées alimentaires notamment les aliments de base pour faire face
à la période de soudure.
Les légumes sont des aliments complémentaires de
choix et d'une importance capitale pour renforcer la résistance de
l'organisme aux maladies. La consommation des légumes améliore
grandement l'alimentation car on y trouve plusieurs éléments de
croissance de l'être humain tels que les vitamines, les sels
minéraux et les oligo-éléments. Cependant, les
légumes devront être consommés selon les quantités
recommandées (400g/j en raison des risques de nitrate). Ainsi,
l'hypothèse spécifique selon laquelle, les produits
maraîchers améliorent le régime alimentaire des maraichers
n'est que partiellement vérifiée.
L'activité maraîchère rapporte l'essentiel
des revenus de certains ménages en milieu rural. Ces revenus leur
permettent de satisfaire leurs besoins socio-économiques. La
satisfaction de ces besoins justifie dans la plupart des cas la motivation
pour cette activité. Les revenus générés sont
aussi consacrés à l'achat de denrées
alimentaires pour le ménage. Dans ces conditions, ils garantissent une
accessibilité économique à l'alimentation ; ce qui est une
préoccupation de la sécurité alimentaire au niveau des
ménages. Cependant, la prise en compte des autres variables que sont
l'accès physique à la nourriture, l'augmentation des prix des
denrées alimentaires ne mettent pas totalement à l'abri les
ménages d'une situation de vulnérabilité. La prise en
compte de ces variables corrobore peu l'hypothèse spécifique
selon laquelle les revenus issus du maraîchage permettent aux
ménages ruraux d'assurer l'achat de denrées alimentaires
notamment les aliments de base pour faire face à la période de
soudure.
BIBLIOGRAPHIE
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