1-1-3 La convergence conditionnelle et les clubs de
convergence
Le modèle de croissance néoclassique de Solow
(1957) semble fournir une explication aux phénomènes
observés dans le monde face aux limites explicatives du concept de la
convergence absolue. Ainsi, contrairement aux études qui remettent en
cause le modèle de Solow qui considère que la convergence absolue
entre pays est une implication du dit modèle ; Solow tente de prouver
que la mise en oeuvre de la convergence serait définie comme le
glissement de chaque économie vers son propre sentier
d'équilibre. En effet, en partant des hypothèses de rendements
décroissants du capital et d'exogénéité du
progrès technique, il montre donc que chaque pays convergera vers un
taux de croissance du revenu par tête de long terme : le taux
d'état stationnaire. Ainsi, pour Mankiw (2001) "L'état
stationnaire est un phénomène important à deux
égards ... une économie qui l'a atteint ne bouge plus ... et une
économie qui ne l'a pas atteint tend vers lui. L'état
stationnaire représente l'équilibre de longue période de
l'économie. On démontre (voir
1
y
et il y a
annexe 1) donc que pour un échantillon de pays on a
iT a b y
: log = - log + å
it it
T yit
donc convergence conditionnelle sib f 0 .
Dans cette optique, deux Etats ayant même
caractéristique structurelle auront le même sentier
d'équilibre de long terme permettant ainsi une double convergence
absolue au sens de Solow. En conséquence, deux pays dont les
caractéristiques structurelles sont différentes auront des
sentiers d'équilibre différents. Dans ce contexte, on peut
déceler d'une part, une convergence au sens de Solow où les Etats
convergeront vers les sentiers d'équilibres de long terme d'autant plus
vite qu'ils sont éloignés. Et d'autre part, une convergence
absolue. Il en ressort que le modèle de Solow met plutôt l'accent
sur l'hypothèse de la convergence conditionnelle ou l'absence de
rattrapage est attribuée aux différences structurelles. En plus,
le modèle de Solow révèle l'existence des
équilibres multiples qui s'est traduite par la polarisation de
l'économie mondiale en plusieurs groupes. Ce pendant, l'hypothèse
de la convergence conditionnelle fait appelle à des simplifications qui
cachent l'hétérogénéité des politiques des
pays tels que la considération de l'hypothèse d'un progrès
technique identique pour tous les pays; ce qui peut donc
conduire à des incohérences par rapport au
modèle théorique. Ainsi, le développement de la notion de
club de convergence qui est un concept moins général peut
améliorer la faiblesse des interprétations et apporter dans ce
sens un cadre d'analyse plus pertinente.
En effet, pour Baumol (1986), le concept de club de
convergence signifie l'existence d'une convergence absolue entre des pays d'un
même groupe concomitante à une non convergente dans
l'échelle mondiale. Dans cette optique, « les pays qui partagent
les mêmes caractéristiques structurelles peuvent converger dans le
long terme seulement si les conditions initiales sont similaires » (Galor,
1996).Ainsi, contrairement au modèle néoclassique , dans
l'approche de clubs de convergence , ce sont les conditions initiales qui
permettent de définir un club de pays parmi lesquels il peut y avoir
convergence si les caractéristiques structurelles sont identiques du
fait de la différence par exemple du stock de capital humain ( Bensidoun
et Boone,1998). De même, l'existence des clubs de convergence engendrera
des équilibres multiples en l'absence de similitude des conditions
initiales. Ainsi, du fait de la multitude de notions de convergence les mesures
se sont multipliées.
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