REMERCIEMENTS :
Ce mémoire dont la rédaction fut longue et
parsemé d'embOches représentait un réel défi.
Nous n'avions en effet jamais abordé la thématique
des collectivités locales auparavant.
Il ne fut donc pas évident de créer ce
mémoire, et nous nous sommes largement appuyé sur la
littérature pour ce faire.
Nous tenons donc à remercier Mme Amina Magdoud et Mme
Diani, pour leur soutien et pour leur encadrement ainsi que tout le corps
professoral qui nous a encadrés tout au long de ce cycle.
Ce mémoire n'aurait cependant pas pu voir le jour sans
l'aide et la sollicitude inconditionnelle de Mme Hayat Lahbaili.
Nos remerciements les plus distingués à Mr Sfioui,
le président du conseil communal de la commune urbaine de Ribat el Kheir
ainsi que toute son équipe qui nous ont chaleureusement accueillis et
qui nous ont fourni les informations nécessaires à notre
éclairage sur de nombreuses problématiques.
Sans oublier l'équipe du mouvement « alternatives
citoyennes » pour leur accompagnement tout au long de l'élaboration
de notre étude de cas à la CU de Ribat El Kheir.
A nos familles, à nos amis et à nos
collègues....
SOMMAIRE:
INTRODUCTION.........................................................................................................04 I.
STRUCTURE DE L'AUDIT & DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE : 06
A- LES STRUCTURE DE L'AUDIT
:...............................................................................06
1 -- LA GENESE DE LA FONCTION AUDIT 06
2 -- LES AXES DE L'AUDIT (typologie et
définitions)...................................................08
b. L'AUDIT INTERNE 12
1 -- FONDEMENT THEORIQUE DE L'AUDIT INTERNE... 12
2 -- POSITIONNEMENT DE LA FONCTION AUDIT VIA LES AUTRES FONCTIONS
14
3 -- LES NORMES DE L'AUDIT INTERNE 15
4 -- CONTROLE INTERNE OU FINANLITE DE L'AUDIT INTERNE 18
c. LES MECANISMES DE L'AUDIT INTERNE 19
1- LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA METHODOLOGIE... 20
2- LES DIFERENTES PHASES DE LA MISSION D'AUDIT 22
3- LES TROIS PHASES FONDAMENTALES DE LA MISSION D'AUDIT
INTERNE......... 25
4- LES OUTILS D'INTERROGATIONS.........
...................................................... 26
B- LES STRUCTURES DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE
:....................................... 28
1 -- LES PRINCIPES DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE 29
2 -- CARACTERISTIQUES DE L'ADMINISTRATION
TERRITORIALE.............................. 29
3 -- HISTORIQUE ET ROLE DE LA CENTRALISATION ET ENJEUX DE LA
DECENTRALISATION.....................................................................................31
4 -- LES POUVOIRS ET LES COMPETENCES DES COLLECTIVITES
TERRITORIALES...........................
...............................................................39
5 -- LE FONDEMENT DE L'INTERCOMMUNALITE
...................................................44
6 -- LES ENJEUX DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALES 56
7 -- MANAGEMENT DES STRUCTURES TERRITORIALES 58
II. LES STRUCTURES D'AUDIT INTERNE, D'INSPECTION ET/OU
D'EVALUATION DE LA PERFORMANCE DANS LES STRUCTURES TERRITORIALES LOCALES ;
........................... 56
A. ETAT DES LIEUX DES PRATIQUES D'EVALUATION, DE CONTROLE
INTERNE, DE GESTION DES RISQUES ET D'AUDIT INTERNE DANS LES ORGANISATIONS
TERRITORIALES : 65
1. L'EVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES ...
................................................ 66
2. LE CONTROLE INTERNE :...... 68
3. FONDEMENT DE LA NECESSITE DE L'AUDIT INTERNE DANS LES
ORGANISATION
TERRITORIALE..............................................................................................
68
4. LES SERVISES EN CHARGE DE L'AUDIT
INTERN................................................... 70
5. LES STRUCTURE DE CONTROLE, D'AUDIT INTERNE, ET D'EVALUATION,
DANS LES DIFFERENTS NIVEAUX DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE 72
B. QUEL FUTURE POUR LES SERVICE D'AUDIT ET D'INSPECTION ? 74
1. DES BESOINS INSTASF ET CROISSANTS 74
2. DES RAPPORTS EN FAVEUR DE LA CREATION D'UNE INSPECTION
GENERALE DE L'ADMINISTRATION
TERRITORIALE...............................................................
75
3. LES LIMITES ACTUELLES DES CONTROLES DANS LES
COLLECTIVITES........................ 77
4. LES LIMITES DES SERVICES D'AUDIT ET D'INSPECTION INTERNE AUX
ORGANISATIONS
TERRITORIALES.............................................................................................
77
C. LES RECOMMANDATIONS EN TERMES DE CONTROLE INTERNE POUR
LES COLLECTIVITES
LOCALES............................................................................................................
78
III- L'AUDIT INTERNE DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES 89
- LA COMMUNAUTE URBAINE DE RIBAT AL KHEIR... 89
CONCLUSION............................................................................................................
99
INTRODUCTION :
Les collectivités locales au Maroc sont, selon l'article
135 de la constitution de 2011 : «sont les régions, les
préfectures, les provinces et les communes. Elles constituent des
personnes morales de droit public et gèrent démocratiquement
leurs affaires. Les Conseils des régions et des communes sont
élus au suffrage universel direct. Toute autre collectivité
territoriale est créée par la loi, le cas échéant,
en substitution d'une ou plusieurs collectivités mentionnées
à l'alinéa premier. "
Ces collectivités territoriales sont dotées de la
personnalité morale et de l'autonomie financière.
Les collectivités territoriales au Maroc sont nombreuses.
Elles ne suivent pas toutes les mêmes règles de fonctionnement et
n'ont pas le méme statut.
La position des collectivités locales dans le cadre de
l'organisation territoriale des Etats est en relation étroite avec les
conceptions politiques dominantes à chaque période. Preuve en est
le fait que le régime des institutions locales est un
résumé parfait des grandes tensions et des grands
équilibres qui ont présidé à la construction de nos
Etats contemporains.
La configuration des collectivités locales a donc
été intimement liée aux luttes politiques des deux
derniers siècles; aux confrontations marquées par la tension
entre unité et pluralité des administrations publiques, entre
concentration et déconcentration de leurs fonctions et entre
centralisation et décentralisation territoriale du pouvoir. En somme,
l'histoire de l'administration locale répond à une dialectique
permanente qui oscille entre la soumission au pouvoir central de l'Etat et la
gestion autonome de ses propres intérêts.
La crise du modèle d'Etat centralisé est un fait
universellement constaté à la fin du siècle
présent. Elle est accompagnée d'une vigoureuse renaissance des
collectivités territoriales de niveau inférieur et d'une
reconnaissance généralisée du respect de leur autonomie.
Cependant, les réformes décentralisatrices entreprises dans les
différents Etats européens durant les dernières
décennies (cas de l'Allemagne, de l'Espagne, de la France, de l'Italie,
de la Suède, ou, à une moindre échelle, du Royaume-Uni)
n'ont pas eu la même envergure, ni la même nature.
La reconnaissance généralisée du principe
d'autonomie n'est, de surcroît, pas exempte de problèmes. Le
premier d'entre eux dérive, précisément, de
l'ambiguïté conceptuelle du terme. La difficulté de
préciser le concept d' «autonomie", considéré
aujourd'hui comme la «pierre angulaire du système local",
s'accentue étant donné la complexité et
l'hétérogénéité de ses racines
doctrinales.
De nos jours, l'autonomie locale, dans son sens large, suppose la
remise de la gestion des affaires locales aux organes représentatifs des
collectivités directement concernées, gestion qui se
déroule sous leur propre responsabilité, et, donc,
généralement libre de directives et d'ordres de service des
collectivités territoriales supérieures.
Trois idées centrales semblent donc constituer la base du
principe d'autonomie locale: organisation propre, existence de
compétences «propres" aux collectivités locales, et,
finalement, libre gestion de leurs intérêts, ce qui exclut la
subordination à d'autres instances et l'application de techniques
liées au principe de hiérarchie.
Les textes constitutionnels reconnaissent habituellement
l'importance de l'autonomie locale pour la gestion de ses propres
intérêts, sans spécifier quels sont ces
intérêts, ni comment ils se matérialisent.
Sa détermination est habituellement confiée au
législateur ordinaire qui, de toute façon, doit respecter le
droit des collectivités locales à intervenir dans les affaires
qui touchent directement leurs intérêts.
Ce sera le législateur qui déterminera
librement, dans le cadre de la Constitution, les intérêts locaux
et précisera leur portée en attribuant à la
collectivité les compétences requises pour leur gestion.
En définitive, la reconnaissance constitutionnelle et/ou
légale de l'autonomie locale doit servir de fondement pour une
configuration des relations inter-administratives où on accorde aux
collectivités locales le rôle d'instances administratives
privilégiées pour l'accomplissement de certaines tâches
publiques.
C'est dans cette optique qu'il convient d'aborder la question du
contrôle des collectivités locales dans l'exercice de leur
autonomie. La notion d'autonomie fait référence à un
pouvoir limité et non absolu. Les systèmes de contrôle sont
là pour éviter que les limites soient dépassées et
pour garantir que soit respecté l'équilibre établi par le
législateur constitutionnel et par le législateur ordinaire entre
l'intérêt général, l'intérêt de la
collectivité et les droits individuels.
Cette fonction justifie l'existence des contrôles, mais en
même temps constitue le paramètre pour en déterminer les
bornes, car tout contrôle non nécessaire pour remplir cette
fonction devrait être éliminé et toute modalité de
contrôle exorbitante par rapport au but visé devrait être
revue.
«Le contrôle administratif des collectivités
locales doit être exercé dans le respect d'une
proportionnalité entre l'ampleur de l'intervention de l'autorité
de contrôle et l'importance des intérêts qu'elle entend
préserver.»
Dans notre mémoire nous allons traiter en premier lieu du
cadre conceptuel de l'audit, suivie d'une analyse approfondie des
collectivités locales en tant qu'administration territoriale au
Maroc.
En l'occurrence, nous allons dans la troisième partie
présenter une synthèse de l'audit dans les collectivités
territoriales et enfin, après une enquête sur terrain, divers
interviews avec le président du conseil communal de la commune urbaine
de HARMOUMOU, Nous avons effectué une mission d'audit au sein de cette
commune
Mémoire: L'audit interne dans les collectivités
territoriales.
I- Les structures de l'audit & de l'administration
territoriale :
1. Les structures de l'audit :
A. CADRE CONCEPTUEL
L'audit a été défini de différentes
façons, selon les pays, les cabinets d'expertises
spécialisés ou les universitaires. Mais tout d'abord « audit
» est un mot Latin qui vient de « adire » qui veut dire «
écouter ». Nous proposons les définitions suivantes :
"L'audit est l'activité qui applique en toute
indépendance des procédures cohérentes et des normes
d'examen en vue d'évaluer l'adéquation, la pertinence, la
sécurité et le fonctionnement de tout ou partie des actions
menées dans une organisation par référence à des
normes".
"L'audit est le processus qui consiste à réunir et
évaluer de manière objective et systématique les preuves
relatives aux assertions visant les faits et événements
économiques, de manière a garantir la correspondance entre ces
assertions et les critères admis, et à communiquer le
résultat de ces investigations aux utilisateurs
intéressés".
"L'audit c'est l'évaluation d'une situation à un
moment donné par rapport à un référentiel. Il
permet de constater, mesurer les écarts et définit les actions
correctrices à mettre en oeuvre, celles-ci soulignent l'effort à
fournir. Il peut être pratiqué aussi souvent que
souhaité".
Globalement, on peut donc définir l'audit comme
étant, l'examen auquel procède un professionnel compétent,
selon des normes préalablement établies, en vue de
découvrir les failles et les anomalies, afin de mettre en place les
procédures de correction nécessaire, et cela par des
méthodes précises. Et enfin à communiquer le
résultat aux utilisateurs intéressés.
a. LA GENESE DE LA FONCTION AUDIT
Cet historique ne retrace pas l'histoire de l'audit dans ses
moindres détails mais il en reprend les grandes lignes.
Avant le XVI siècle, l'audit existait déjà
dans les empires, l'empereur désigne un religieux pour la
vérification et la protection de sa richesse en punissant les
voleurs.
La technique d'audit a évolué progressivement en
fonction des échanges ou transactions des nations, de la structure du
système production, de distribution et du système comptable.
Les étapes les plus significatives par lesquelles sont
passées les techniques d'audit peuvent être résumées
comme suit :
Au 17éme siècle, l'audit consistait au
contrôle protecteur du patrimoine appartenant aux Royaumes, à
l'Eglise ou à l'Etat.
Au 18éme siècle avec l'apparition du capitalisme
populaire, les Etats, dans un souci de protection des tiers contre les risques
de fraude, promulguent des ordonnances et des codes
commerciaux. Les comptables étaient chargés de
veiller à l'application de ces textes. Dans un souci de protéger
le patrimoine de l'Etat, la cour des comptes fut crée en1807.
La troisième étape d'évolution de l'audit
correspond au milieu de 19éme siècle qui est marqué par
l'apparition de diverses lois telles que :
L'essor des bourses de commerce dont les plus importantes
sont:
-La bourse de Liverpool pour le coton en 1842 ; -La bourse du
blé en 1853 ;
-La bourse coton Exchange à New York en 1968 ; -La Board
Trade de Chicago en 1848.
Des lois sur les sociétés par actions sont
publiées dans un souci de protection des actionnaires, telle la loi sur
les sociétés commerciales de 1869. Ces lois s'appuient sur
l'expérience de la profession comptable et sur l'avènement du
contrôle indépendant des commissaires aux comptes institué
en 1867.
C'est à la fin du 19éme siècle, soit en 1895
qu'apparaissent les premiers textes traitant des techniques d'audit comptable
sous la dénomination "Auditif" publiés par Dicksee, suivit en
1901 par un ouvrage intitulé "le contrôle des comptes" de SAVIGNY,
juriste et philosophe Allemand.
En 1941, les rapports d'audit externe aux Etats Unis mettent
l'accent sur les principes comptables qui devraient être
généralement admis.
Divers pays ressentent la nécessité de mettre en
place des structures de contrôle légal telle que la commission des
opérations de bourse crée en 1967 et "largement inspirée
des textes Américains et de la loi belge relative à la commission
des opérations bancaires de 1935". C'est cependant avec la
législation américaine sur les opérations
boursières durant les années trente, que l'audit prit pleinement
son essor. Celle-ci exigeait que les comptes des entreprises introduites En
bourse soient authentifiés et vérifies par les auditeurs
externes, afin de protéger les actionnaires.
Nous avons jugé utile de résumer l'évolution
de l'audit dans le tableau suivant :
Période
|
Prescripteur de l'audit
|
Auditeurs
|
Objectifs de l'audit
|
1) 2000 avant J.C.
|
Rois, Empereurs
|
Clercs ou Ecrivains
|
Punir les voleurs pour détournement de fond,
Protéger le patrimoine:
|
2) 1700 à 1850
|
Etats, Tribunaux commerciaux et actionnaires.
|
Comptable
|
Réprimer les fraudes et punir les fraudeurs,
protéger le patrimoine.
|
3)1900 -1940
|
Etats, actionnaires
|
Professionnels de la comptabilité ou juristes
|
Eviter les fraudes et attester la fiabilité du bilan.
|
4)1900-1940
|
Etats et actionnaires
|
Professionnels d'audit et de comptabilité
|
Eviter les fraudes et les erreurs et attester la fiabilité
des états financiers historiques
|
5)1940-1970
|
Etats, banques, actionnaires
|
|
Attester la sincérité et la
régularité des états financiers historiques
|
6)1970-1990
|
Etats, tiers et actionnaires
|
Professionnels d'audit et de comptabilité
|
Attester la qualité du contrôle interne et le
respect des normes d'audit.
|
7) À partir de 1990
|
Etats, tiers et actionnaires
|
Professionnels d'audit et de conseil
|
Attester l'image fidèle des comptes et la qualité
du contrôle interne des le respect des normes. Protection contre la
fraude internationale.
|
En vue de certifier la sincérité et la
régularité des comptes, l'auditeur analyse les comptes de
l'entreprise dans l'objectif de s'assurer des critères suivants :
Exhaustivité :
Cela signifie que toutes les opérations
réalisées durant l'exercice par l'entreprise sont
reflétées dans les états financiers.
Existence :
Cela signifie une existence physique pour les
éléments matériels, et la traduction d'opérations
réelles de l'entreprise pour les autres éléments.
Propriété :
Cela signifie que les articles qui apparaissent au bilan de
l'entreprise lui appartiennent vraiment, et bien qu'il soit antinomique de
parler de propriété des dettes, ce critère
s'applique aussi aux passifs qui doivent correspondre à
des obligations effectives de l'entreprise à une date donnée.
Evaluation :
Cela signifie que toutes les opérations
comptabilisées sont évaluées conformément aux
principes comptables appliqués de façon constante d'un exercice
à l'autre.
Comptabilisation :
Cela signifie que les opérations sont correctement
totalisées, comptabilisées et centralisées,
appliquées de façon constante conformément aux
règles.
En plus de ces cinq (5) critères fondamentaux cités
ci-dessus, il existe d'autres buts tels que : la détection des
fraudes.
L'objectif de l'audit s'est déplacé d'une
recherche spécifique des fraudes dans les écritures comptables
à une évaluation globale de la fidélité des
informations émises par une entité économique, ainsi
qu'à une analyse de la fiabilité des procédures et des
structures de cette entité.
b. LES AXES DE L'AUDIT :
De nos jours, le mot audit est employé pour
désigner des missions fortes différentes, mais il est possible de
qualifier les audits selon leurs objectifs, selon l'entité, selon les
intervenants. Les types d'audit se distinguent ainsi :
- En fonction de l'entité auditée :
C'est l'audit autrefois mené seulement dans les
sociétés commerciales, en particulier les sociétés
anonymes, l'audit est aujourd'hui exercé dans toutes les
catégories d'entités y compris celles relevant du secteur non
lucratif (association...) ou du secteur public.
On peut citer des exemples d'audit qualifiés à
partir du nom d'une entité particulière ou d'une branche
d'activité, et dont les objectifs sont liées à ceux de
l'audit financière, de l'audit opérationnel ou de la gestion
comme : audit des centre de gestion agrées, audit des
sociétés mixtes.
- En fonction de l'intervenant :
L'audit peut être interne à l'entreprise, ce qui
nous amène à dire qu'il existe deux types d'audit, l'audit
externe et l'audit interne :
L'audit interne :
La définition de l'Institut Français des Auditeurs
et Consultants Internes (IFACI) dit que l'audit interne est la révision
périodique des instruments dont dispose une direction pour
contrôler et gérer l'entreprise. Cette activité est
exercée par un service dépendant de la direction de l'entreprise
et indépendant des autres services. Les objectifs principaux des
auditeurs internes sont donc, dans le cadre de cette révision
périodique, de vérifier si les procédures en place
comportent les sécurités suffisantes, si les informations sont
sincères, les opérations régulières, les
organisations efficaces, les structures claires et actuelles.
L'audit externe :
L'audit externe est une fonction indépendante de
l'entreprise dont la mission est de certifier l'exactitude des comptes,
résultats et états financiers, et plus précisément
certifier la régularité, la sincérité et l'image
fidèle des comptes et états financiers.
Pour mieux définir la différence entre l'audit
interne et l'audit externe, on propose le tableau suivant :
AUDIT INTERNE
|
AUDIT EXTERNE
|
Il est accompli par une personne de
l'entreprise
|
Il est accompli par un professionnel
indépendant de l'entreprise
|
Il est par nature au service de la direction
général
|
L'objectif est de répondre aux besoins des
tiers en ce qui concerne le degré de confiance que
l'on peut accorder aux documents
financiers
|
L'examen des opérations et du contrôle
interne est fait principalement pour
provoquer des améliorations et conduire
à l'application stricte des politiques et des
procédures institués dans l'entreprise et
n'est pas limité aux seuls aspects financiers
|
Le passage en revue des opérations et du contrôle
interne est fait principalement pour
déterminer l'entendue des contrôles et la
fiabilité des documents financiers.
|
Le travail est subdivisé en fonction des différents
départements opérationnels selon les quels est organisé
l'entreprise.
|
Le travail est principalement reparti en fonction des postes du
bilan et du compte de
résultats.
|
La revue de l'activité de l'entreprise
est permanente.
|
L'examen des données qui prennent à
l'appui des documents financiers est périodique,
généralement une fois par an.
|
L'auditeur est directement concerné par la
détection et la prévention des fraudes.
|
L'audition n'est accessoirement concerné
par la détection des fraudes, sauf si les documents
financiers peuvent s'entrouverts
affectés de manière importante.
|
L'auditeur doit être indépendant du chef
comptable et du trésorier et aux demandes émanant des
responsables de l'entreprise.
|
L'auditeur doit être indépendant de la direction
à la fois sur le plan des apparences internes, mais également
dans son attitude.
|
Remarque : Pour l'audit externe, l'audit interne est un
élément du contrôle interne. - En fonction de l'objectif de
la mission :
On peut citer trois types d'audit :
a) L'audit de la gestion :
C'est l'audit le plus connu du grand public, compte tenu des
révélations qui le concluent.
L'audit de la gestion a pour objectif soit d'apporter les preuves
d'une fraude, d'une malversation ou d'un gâchis, soit de porter un
jugement critique sur une opération de gestion ou les performances d'une
personne ou d'un groupe de personnes.
b) L'audit opérationnel :
C'est l'intervention dans l'entreprise sous la forme d'un projet,
de spécialistes utilisant des techniques et des méthodes
spécifiques, ayant pour objectifs :
- D'établir les possibilités d'amélioration
du fonctionnement et de l'utilisation des moyens, à partir d'un
diagnostic initial autour duquel le plus large consensus est obtenu.
- De créer au sein de l'entreprise une dynamique de
progrès selon les axes d'amélioration arrêtés.
c) L'audit financier :
Il vérifie le respect des règles et principes
comptables tels qu'ils résultent de la loi comptable et des orientations
des organismes à compétence nationale (conseil national de
l'ordre des experts).
Il intéresse les actions ayant une incidence sur la
préservation du patrimoine, sur les saisies et traitements comptables
ainsi que sur l'information financière publiée par
l'entreprise.
L'audit financier correspond soit à une mission
contractuelle confiée à un professionnel et portant sur la
révision comptable, soit à une mission légale conduite par
un commissaire aux comptes.
L'audit financier nécessite que l'auditeur soit un
spécialiste de la fonction étudiée. Connaissances
pratiques de ces problèmes, expérience du processus que l'on va
auditer.
L'audit opérationnel va s'intéresser à
l'efficience de l'activité. (Max résultat obtenu par rapport aux
ressources utilisées ; efficacité : atteindre les objectifs).
Indirectement, l'audit va faire une évaluation des responsables
opérationnels.
Les tableaux suivants résument les principales
différences :
|
Audit financier
|
Audit opérationnel
|
Objectif
|
Certification des états financiers
|
audit de stratégie audit de gestion audit des
contrôles opérationnels
|
Champs d'investigation
|
Contrôle interne comptable, CI dans son ensemble pour faire
des recoupements
|
Contrôle interne dans son ensemble
|
Préoccupation majeure
|
Fiabilité de l'information produite et
sécurité des actifs
|
Idem + efficacité des informations au sens large et
respect des politiques
adoptées
|
|
Audit financier
|
Audit opérationnel
|
Externe
|
Légal
|
Oui
|
Non applicable
|
Contractuel
|
Oui
|
Oui
|
Autres missions
|
Non
|
Oui
|
Interne
|
Oui
|
Oui
|
d) Autres types d'audit :
Longtemps activité a caractère comptable, l'audit
s'est progressivement étendu à d'autres fonctions telles que le
marketing, l'informatique, l'organisation, les ressources humaines. On peut
dire qu'aujourd'hui l'audit couvre un domaine de plus en plus vaste, qui touche
à plusieurs activités.
B. L'AUDIT INTERNE
1 - FONDEMENT THEORIQUE DE L'AUDIT INTERNE
La fonction d'audit interne est une fonction relativement
récente puisque son apparition (ou sa réapparition, diraient
certains) remonte à la crise économique de 1929 aux
États-Unis.
On peut, en effet, parler au singulier de la finalité de
l'audit interne car il n'en existe qu'une seule. À plusieurs reprises,
il y a déjà été fait allusion et
singulièrement lorsqu'il s'est agi de définir la fonction.
Reprenons la définition de l'audit interne qui
précise « qu'il donne à une organisation une assurance sur
le degré de maîtrise de ses opérations ».
En examinant ce qui permet l'exercice de cette maîtrise :
le CONTRÔLE INTERNE, et en recommandant ce qu'il convient de faire pour
l'améliorer. Le contrôle interne apparaît donc comme le
socle sur lequel s'appuie la maîtrise des opérations d'une
entité quelle qu'elle soit et la notion à partir de laquelle se
définit la fonction d'audit interne dont la finalité est
l'amélioration constante des contrôles internes de toutes natures.
Ceux-ci constituent donc la matière sur laquelle va travailler
l'auditeur interne.
On ne répétera donc jamais assez que le
contrôle interne n'est pas une fonction, que c'est un ensemble de
dispositions, donc un état et qu'on ne saurait parler de « Service
de contrôle interne », sauf à faire un contresens. On trouve
néanmoins dans certaines entreprises des contrôleurs internes et
éventuellement un service de contrôle interne. En 2009, les
contrôleurs internes représentent
15 % de la population totale auditeurs internes/contrôleurs
internes. (En France)
Ces contrôleurs internes ne sont pas les
propriétaires du contrôle interne : ce sont les managers de
l'entreprise et sa direction qui assument cette fonction.
Les contrôleurs internes, lorsqu'ils existent, sont
là pour faciliter les travaux et en particulier :
· Gérer le changement du contrôle interne et
en particulier son organisation et sa mise en oeuvre ;
· Servir de support méthodologique à tous les
acteurs ;
· Assurer le bon fonctionnement du processus de mise en
conformité des activités ;
· Veiller à la cohérence des
différents dispositifs de contrôle interne mis en place par les
managers ou préconisés par les auditeurs internes.
En l'absence de contrôleurs internes, ces
différentes fonctions sont partagées entre auditeurs internes et
propriétaires du contrôle interne; ce qui est la situation
habituellement rencontrée dans les entreprises petites ou moyennes
Les définitions du contrôle interne sont
nombreuses, mais l'accord se fait sur l'essentiel. Les auditeurs externes,
commissaires aux comptes, experts-comptables ont été les premiers
en France à développer et à approfondir la notion de
contrôle interne, et ce pour atteindre les objectifs spécifiques
assignés à leur fonction : certifier la régularité,
la sincérité et l'image fidèle des comptes et
résultats. Le contrôle interne est donc pour eux un moyen alors
que pour les auditeurs internes il s'agit d'un objectif. Dès les
années 1960-1970, l'Ordre Français des Experts Comptables, la
Compagnie des Commissaires aux Comptes, ont cerné et défini cette
notion démontrant que la mise en oeuvre de dispositifs de contrôle
interne exhaustifs et adéquats dans les domaines financiers et
comptables permet d'obtenir des résultats réguliers,
sincères et fidèles ; et que pour apprécier ces
qualités, les réviseurs - au sens le plus large du terme -
doivent examiner les dispositifs en question1. Les études sur le sujet
sont nombreuses et de qualité, on ne saurait les citer toutes, mais au
fil des années, de congrès en colloques, la notion s'est ainsi
précisée et affinée.
Les auditeurs internes n'ont eu qu'à s'en emparer et
à l'étendre à toutes les fonctions de l'entreprise en
soulignant l'originalité de ses caractères dès l'instant
que lui était conférée une portée universelle.
Ce bref rappel historique permet de comprendre que l'on peut,
sans se déjuger, partir de l'excellente définition du
contrôle interne donnée par l'Ordre des Experts-Comptables
dès 1977 :
« Le contrôle interne est l'ensemble des
sécurités contribuant à la maîtrise de l'entreprise.
Il a pour but d'un côté d'assurer la protection, la sauvegarde du
patrimoine et la qualité de l'information, de l'autre l'application des
instructions de la direction et de favoriser
l'amélioration des performances. Il se manifeste par
l'organisation, les méthodes et les procédures de chacune des
activités de l'entreprise, pour maintenir la pérennité de
celle-ci. » Cette définition est relayée :
Par celle du Consultative Committee of Accountancy » de
Grande-Bretagne donnée en 1978 :
Le contrôle interne comprend l'ensemble des
systèmes de contrôle, financiers et autres, mis en place par la
direction afin de pouvoir diriger les affaires de l'entreprise de façon
ordonnée et efficace, assurer le respect des politiques de gestion
sauvegarder les actifs et garantir autant que possible l'exactitude et
l'état complet des informations enregistrée ».
Et par celle de « l'American Institute of Certified Public
Accountants », en la méme année 1978 :
Le contrôle interne est formé de plans
d'organisation et de toutes les méthodes et Procédures
adoptées à l'intérieur d'une entreprise pour
protéger ses actifs, contrôler l'exactitude des informations
fournies par la comptabilité, accroître le rendement et assurer
l'application des instructions de la direction ».
Les définitions sont variées : dispositifs »,
moyens », procédés », « systèmes »...
mais elles ne sont pas fondamentalement contradictoires. On perçoit bien
que tous s'accordent pour préciser qu'il ne s'agit pas là d'une
fonction, mais d'un « ensemble de dispositifs mis en oeuvre par les
responsables de tous niveaux pour maîtriser le fonctionnement de leurs
activités ».
On verra au chapitre suivant qu'à toutes ces
définitions s'en sont ajoutées de nouvelles, plus actuelles. Mais
tout est déjà dit, dès l'origine et le concept est
là qui ne va pas cesser d'évoluer.
2 -- POSITIONNEMENT DE LA FONCTION AUDIT VIA LES
AUTRES FONCTIONS.
Nombreux sont encore ceux qui, lorsqu'on parle d'audit interne,
pensent fonction financière et comptable. C'est que le poids de
l'histoire pèse encore lourdement dans les esprits qui n'ont pas
été informés sur l'évolution de la fonction. Elle
a, de fait, largement débordé ses limites historiques et
concerne, sinon dans la pratique, à tout le moins dans sa conception
théorique, toutes les fonctions sans restriction aucune. C'est qu'en
effet, les objectifs et la méthodologie de l'audit interne sont
universels en ce sens qu'ils s'appliquent à toutes les activités
permettant ainsi des mieux maîtriser. On peut donc décliner toutes
les fonctions de l'entreprise : l'auditeur interne va y exercer ses
activités pour le plus grand profit de tous.
Fonction financière et
comptable
Comptabilité, trésorerie, sont bien
évidemment inscrites au plan d'audit interne, mais avec des objectifs
complémentaires par rapport à ceux assignés aux auditeurs
externes. Nous verrons, à l'occasion du positionnement de la fonction,
en quoi ces objectifs diffèrent. Mais
nous verrons aussi à quel point audit interne et audit
externe sont appelés à collaborer, tant est grande la
complémentarité de leur action.
Fonction commerciale et logistique
Marketing, ventes, publicité, stockage, transports, tous
ces domaines doivent être explorés par l'auditeur interne. On
perçoit bien que dans cette approche l'aspect financier et comptable
n'est pas seul concerné. L'universalité des objectifs de l'audit
interne conduit à analyser tous les autres aspects de la fonction :
relations commerciales et publicité, solvabilité du client,
qualité des livraisons, recherche des prospects, etc.
Fonction fabrication/production
Au sens le plus large du terme, c'est-à-dire incluant
aussi bien l'examen des installations de fabrication, que celui de la
production, de la maintenance, des investissements, de la
sécurité industrielle, etc. Ce qui veut dire en clair que
l'auditeur interne est présent aussi bien dans les usines et sur les
chantiers que dans les bureaux. Sans doute la réunion d'un certain
nombre de conditions est-elle nécessaire pour parvenir à cette
situation, en particulier l'exigence d'une culture technique, à tout le
moins pour les entreprises à haute technologie.
Fonctions de gestion
Nous englobons sous ce vocable tout ce qui a pu être omis
dans l'énumération antérieure. Gestion du personnel, au
sens le plus large et dans toutes ses composantes, logistique
générale de l'entreprise, depuis le nettoyage des bureaux
jusqu'à l'archivage en passant par le gardiennage et l'imprimerie,
toutes ces activités doivent être inscrites au programme de
travail de l'auditeur interne. Et comme il y a de plus en plus de fonctions
codifiées et normalisées, le champ ne cesse de s'étendre :
hier la qualité, aujourd'hui l'obstacle créé par
l'auditeur interne lui-même qui aura à veiller à ne pas
porter de jugement sur la nature de l'action de la direction, ce qui bien
évidemment, va rendre sa tâche difficile.
Mais au plan des principes, et même de la pratique, la
fonction est auditable.
D'ailleurs l'exigence de l'appréciation du «
gouvernement d'entreprise », figurant désormais dans la
définition de l'audit interne, va en ce sens. (9,5 % des missions
d'audit interne concernent en 2005 l'évaluation des processus de
gouvernement d'entreprise et 6 % au niveau mondial en 2007, selon le
CBOK).
3 -- LES NORMES DE L'AUDIT INTERNE.
Les normes de l'audit interne se proposent :
· Définir les principes de base ;
· Fournir un cadre de référence ;
· Etablir des critères d'appréciation ;
· Etre un facteur d'amélioration.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, on a
élaboré un document en cinq parties :
· Le code de déontologie : Ce court
document est désormais placé en tête des normes, comme pour
en souligner l'importance et signifier qu'il énonce des principes dont
l'auditeur ne saurait s'écarter sans trahir sa mission (72 % des
responsables d'audit interne font adhérer leurs auditeurs au code de
déontologie).
Le code énonce quatre principes fondamentaux,
déclinés en douze règles de conduite. Le contenu
Les quatre principes sont :
· L'intégrité, base de la confiance
accordée aux auditeurs ;
· L'objectivité, déjà
explicitée à propos de l'indépendance ;
· La confidentialité, impérative, sauf
obligation légale ;
· La compétence, impliquant la mise à jour
des connaissances.
· Les douze règles de conduite
Elles déclinent l'application des quatre principes
fondamentaux de façon claire et pratique, et peuvent se résumer
ainsi :
· Accomplir honnêtement les missions ;
· Respecter la loi ;
· Ne pas prendre part à des activités
illégales ;
· Respecter l'éthique ;
· Etre impartial ;
· Ne rien accepter qui puisse compromettre le jugement ;
· Révéler les faits significatifs ;
· Protéger les informations ;
· Ne pas en tirer un bénéfice personnel ;
· Ne faire que ce qu'on peut faire ;
· Améliorer ses compétences ;
· Respecter les normes.
Ces principes ne sont pas sans poser quelques problèmes,
en dépit d'une utilité certaine.
· les normes de qualification (série 1000)
qui énoncent les caractéristiques que doivent
présenter les services d'audit interne et les personnes qui en font
partie ;
· les normes de fonctionnement (série
2000) qui décrivent les activités d'audit interne et
définissent des critères de qualité ;
· les normes de mise en oeuvre (série 1000
ou 2000 assortie d'une lettre) qui déclinent les
précédentes pour des missions spécifiques.
Ces trois séries de normes sont obligatoires, avec cette
nuance : certaines utilisent le mot must pour signifier qu'on est en
présence d'une exigence impérative, d'autres le mot should,
ce qui signifie qu'il peut y avoir exception lorsque des
adaptations sont justifiées par les circonstances.
Elles sont accompagnées d'interprétations et de
déclarations qui précisent les concepts utilisés et qu'il
est indispensable de prendre en considération.
Analysées avec les normes de qualification et de
fonctionnement auxquelles elles sont rattachées, les normes de mise en
oeuvre (NMO) sont assorties d'une lettre (précédée d'un
point) qui définit le type d'activité auquel elles se rapportent
soit, à ce jour :
- « A » pour audit (ou assurance) ;
- « C » pour conseil. En introduisant la fonction
conseil on confirme la parfaite cohérence entre les normes et la
définition de l'audit.
· S'y ajoutent les Modalités Pratiques d'Application
(MPA). Ce ne sont pas des normes à proprement parler puisqu'elles sont
facultatives, mais on précise qu'elles « font autorité
». Comme leur nom l'indique ce sont des conseils pratiques pour
l'application des normes. On perçoit bien que les auteurs ont voulu
signifier qu'à leurs yeux c'étaient les meilleures
réponses à la question « comment ? ». Mais dans le
même temps ils ont eu la sagesse de penser que les cultures des
organisations ou des pays pouvaient créer des difficultés
pratiques pour l'application des solutions préconisées. Et puis,
il n'est pas mauvais pour la recherche que çà et là se
développent des pratiques originales, dès l'instant que les
principes sont respectés.
En 2009, l'IFACI a complété ce schéma en
ajoutant les prises de position et les guides d'audit des SI (GTAG) qui,
s'ajoutant aux MPA constituent, avec les normes et le code de
déontologie, un véritable « Cadre de Référence
International des Pratiques professionnelles » (CRIPP).
Pas assez lues, trop peu connues, insuffisamment
enseignées, les normes contiennent tout ce qu'il faut savoir sur l'audit
interne. Certes, on n'apprend pas l'audit interne en lisant les normes tout
comme on n'apprend pas le droit civil en lisant le code civil, mais l'un et
l'autre constituent le document indispensable du bon professionnel.
En ce qui concerne l'utilité de ces normes elles
dépendent de la diversité des interprétations qui montre
bien que l'on est en présence d'une matière évolutive et
qu'à partir des grands principes nous ne sommes pas au terme des
commentaires tout comme le droit ne cesse de se créer sous la double
influence de la doctrine et de la jurisprudence. Mais cette relativité
ne doit pas faire méconnaître l'utilité, et partant, la
nécessité de disposer de normes précises :
· L'existence de principes fondamentaux affirmés par
la communauté internationale des auditeurs crée l'unité
des objectifs et de la méthode. Elle contribue donc très
largement à la création de la fonction d'audit interne qui, sans
elle, risquerait fort de n'être qu'une addition de pratiques diverses et
hétéroclites.
· Non seulement ces principes fondamentaux ont permis la
création de la fonction mais ils permettent son constant
développement et son amélioration par les commentaires et
modalités d'application qu'ils suscitent, tant il est
vrai qu'on ne construit valablement que sur des fondations solides.
Mais l'édifice n'est pas achevé.
· En définissant et en exigeant un programme
d'assurance qualité les normes hissent l'audit interne au niveau des
activités organisées et certifiées.
· Enfin, et surtout, l'existence de normes permet aux
différents acteurs de la fonction d'audit interne d'exercer celle-ci
avec plus d'autorité : la référence à une fonction
organisée est un label de qualité qui renforce les services
d'audit interne dans les entreprises et les organisations.
Mais cette dernière observation oblige à rappeler
le caractère « relatif » de cette utilité. Les normes
d'audit interne ne sont, en effet, assorties d'aucune sanction ; et pour cause
: les directions Générales des entreprises ou les Administrations
n'ont pas à se soumettre aux directives de l'Institut International ou
des Instituts Nationaux d'audit interne. Elles peuvent même, à la
limite, édicter des règles contraires aux normes... C'est
qu'à la différence des professions organisées et
réglementées l'audit interne n'est pas une profession
indépendante, si tant est que ce soit une « profession ».
C'est donc exclusivement par leur autorité morale que les Instituts
pourront faire prospérer leurs recommandations et par voie de
conséquence, donner à leurs membres plus d'autorité et
donc plus d'indépendance. Et c'est pour affirmer cette autorité
morale que l'on a inclus dans les normes professionnelles le code de
déontologie et consacré de longs développements à
la fraude.
4 -- CONTROLE INTERNE OU FINANLITE DE L'AUDIT
INTERNE
L'audit interne a pour objectif l'assistance des dirigeants de
l'entreprise dans l'exercice efficace de leurs responsabilités. Dans ce
but, il fournit des analyses, des appréciations, des recommandations,
des avis et des informations concernant les activités examinées.
Ceci inclut la promotion du contrôle efficace à un coût
raisonnable.
Parvenir à cet objectif final implique, selon les normes
émises par l'Institute of Internal Auditors (I.I.A), les
activités suivantes :
· Examiner la fiabilité et l'intégrité
des informations financières et d'exploitation, ainsi que les moyens
utilisés pour identifier, mesurer, classer et diffuser ces informations
;
· Examiner les systèmes mis en place pour
vérifier la conformité aux normes, plans, procédures et
réglementations susceptibles d'avoir un impact significatif sur les
activités, et s'assurer que l'entreprise se conforme aux lois et
réglementations ;
· Examiner les moyens utilisés pour assurer la
protection des actifs et vérifier l'existence des dits actifs ;
· Examiner la façon dont les ressources sont
utilisées, afin de s'assurer qu'elles le sont efficacement et sans
gaspillage ;
· Examiner les activités ou programmes pour
s'assurer que les résultats sont conformes aux objectifs que
l'organisation s'est fixés et que ces activités ou programmes se
déroulent conformément aux prévisions.
L'audit interne apporte sa contribution à l'ensemble des
activités de l'entreprise car dans chaque domaine qu'il s'agisse des
aspects financiers, administratifs, informatiques, industriels, commerciaux ou
sociaux- d'après Laary Sawyer, diriger c'est toujours planifier les
tâches, organiser les responsabilités, conduire les
opérations et en contrôler la marche. Le management est devenu une
profession, faisant l'objet d'un enseignement ; l'audit interne outil du
management, l'accompagne et l'éclaire, Laary Sawyer dit :
« La tâche du dirigeant est difficile. L'aide dont il
a le plus besoin n'est pas celle d'un vérificateur qui pointe des
chiffres, ou même signale la violation des règles et des
procédures, ou montre qu'elles sont périmées,
inapplicables ou inefficaces ; c'est celle de quelqu'un qui peut comprendre ses
problèmes et lui donner des avis sur la façon de les
résoudre en se fondant sur les principes éprouvés du
management. »
L'audit interne intervient mandaté par la direction pour
aller examiner un point ou une activité de l'organisation- une filiale,
une fonction, un processus et établir un diagnostic attestant de son
plus ou moins bon fonctionnement, un pronostic alternant les responsables et la
direction, et une thérapeutique visant la sécurité des
actifs et la fiabilité des informations, l'efficacité des
opérations, et la compétitivité de l'organisation (mais
pas plus que le médecin, l'audit ne met en oeuvre la prescription qu'il
recommande).
C. LES MECANISMES ET MODALITE D'INTERVENTION DE L'AUDIT
INTERNE.
Une mission d'audit interne ne se déroule pas au
gré de l'inspiration de l'auditeur : ce n'est pas l'un des moindres
mérites des responsables d'audit interne d'avoir su peu à peu
dégager une méthodologie, dans ses grandes lignes acceptée
et pratiquée par tous, même si çà et là les
modalités divergent sur tel ou tel point.
C'est une des singularités de l'audit interne, par
rapport aux travaux d'étude ou d'organisation, que quel que soit l'objet
de la mission, la méthode est toujours la méme. Cette
singularité qui assimile l'audit interne à une technique connue
et éprouvée est déjà l'indice d'une certaine
maturité bien que la fonction en soit encore à ses débuts.
Tout comme la technique comptable ou comme celle de production, la technique de
l'audit interne obéit donc à des règles précises,
qui doit être respectées si on veut fournir un travail clair,
complet et efficace.
En dépit des variantes dans les modalités
d'application, cette méthodologie doit toujours respecter quatre
principes fondamentaux.
1. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA METHODOLOGIE.
On pourrait probablement les appliquer à bien d'autres
domaines qu'à celui de l'audit interne, mais comme ils concernent au
premier chef notre sujet, il n'est pas inutile de les rappeler :
simplicité, rigueur, nécessaire acceptation de la
relativité du vocabulaire, adaptabilité et transparence, tels
sont les cinq thèmes à examiner avant d'aborder l'analyse de la
méthode.
SIMPLICITÉ :
Il faut toujours partir de l'axiome « une bonne
méthode est une méthode simple ». Cette affirmation est
importante lorsqu'elle s'applique à une technique encore en cours
d'élaboration, au sujet de laquelle se multiplient études,
théories et expériences diverses. La théorie pure est
nécessaire, c'est à partir d'elle que la pratique va progresser.
C'est pourquoi il n'y a lieu ni de l'oublier, ni de la rejeter. Mais aussi
exaltants que soient l'air des cimes et la vue panoramique que l'on peut avoir,
l'oxygène finit par manquer et il est bon de redescendre dans la
vallée.
C'est pourquoi on ne trouvera pas dans les développements
qui vont suivre, l'exposé de « ce qui pourrait être »,
mais n'est pas encore. On ne trouvera pas non plus la recherche de « la
meilleure méthode possible », laquelle, comme le meilleur des
mondes, serait sans nul doute ce qu'il faut à tout prix
éviter.
La méthodologie ici présentée,
corroborée par la pratique, n'a donc d'autre prétention que la
simplicité ce qui doit la rendre facilement compréhensible et
applicable.
Mais une méthode simple ne signifie pas l'absence de
méthode.
RIGUEUR :
Le déroulement d'une mission d'audit interne exige la
plus grande rigueur et pour s'appliquer celle-ci doit obéir à des
règles. On a vu que la Fonction d'audit interne devait respecter les
normes professionnelles, ces normes ne définissant pas de
méthodologie précise mais imposant d'en avoir une (cf. normes de
fonctionnement). Et de fait, il est bon que des normes universelles ne
descendent pas à ce niveau de détail, faute de se trouver en
contradiction avec l'environnement et la culture.
Mais, dans le cadre d'une culture d'audit
déterminée, l'exigence d'une méthode s'impose car elle
conditionne la rigueur des travaux. On a connu une période où
chacun procédait au mieux, au gré de son instinct et de ses
compétences et ne sachant trop ce qu'il cherchait, avait de fait peu de
chances de le trouver. Peu à peu une méthode s'est
dégagée dès l'instant que les objectifs de l'audit interne
avaient été clairement définis et que la notion de
contrôle interne était sortie du brouillard. Mais la
période antérieure a encore laissé des traces et on trouve
certains services qui n'appliquent pas de méthodologie rigoureuse. On
peut raisonnablement penser que ces situations marginales vont peu à peu
disparaître.
Elles vont disparaître d'autant plus facilement que des
auteurs de plus en plus nombreux expliquent et décrivent la meilleure
façon de pratiquer l'audit interne. Il faut rappeler à ce propos
que c'est Olivier LEMANT qui dans son ouvrage La conduite d'une mission
d'audit
interne a le premier codifié une méthodologie
s'inspirant directement de la pratique des entreprises. Dans cet ouvrage, comme
dans les suivants, le vocabulaire utilisé n'est pas universel.
RELATIVITÉ DU VOCABULAIRE :
Si quelques termes fondamentaux sont admis et reconnus par
tous, dès que l'on approche les pratiques quotidiennes et le vécu
des organisations on rencontre des appellations différentes. Ces
appellations signifient parfois la même chose, elles sont la plupart du
temps la traduction de nuances différentes dans l'application des
principes, car pénétrer dans les processus des
organisations, en analyser des dysfonctionnements et leurs
causes, recommander des solutions, qui soient réalistes et donc
acceptables par l'environnement, tout ceci signifie clairement qu'on ne saurait
ignorer le milieu.
On peut ici faire un sort au vocable « méthodologie
», certes impropre, mais à ce point entré dans les moeurs
dès que l'on parle de « méthode » dans la conduite
d'une mission que nous voici condamnés à l'utiliser.
Le vocabulaire est donc l'expression et le véhicule de la
culture ; l'ignorer serait se condamner à l'incompréhension et,
partant, au refus. Décrire et suggérer une méthode c'est
donc également accepter que les différentes phases puissent
être « nommées » de façon différente et
qu'elles présentent çà et là des
singularités spécifiques. L'important est que la méthode
existe et que les normes fondamentales soient respectées.
ADAPTABILITÉ :
La Méthode est unique mais elle n'est pas identique. On
retrouve ici le lien nécessaire et déjà
évoqué avec la culture qui constitue la grande force de
l'auditeur interne. Celui-ci est dans son milieu, travaille avec des
collègues et tout naturellement utilise une méthode qui doit
être adaptable à ce milieu.
Et c'est la raison pour laquelle la méthode
ci-après décrite énonce des principes à respecter
mais, dans la pratique, laisse toute latitude pour les appliquer avec rigueur
ou avec souplesse. C'est pourquoi on trouve dans la pratique des
interprétations différentes de principes identiques. Au fil des
ans, les meilleures pratiques émergent et s'imposent mais
l'évolution est constante et le tableau reste
hétérogène.
C'est dans ce méme esprit que les normes professionnelles
de l'audit énoncent en général des principes mais se
gardent bien de dire comment on doit s'y prendre pour les appliquer,
réservant ces règles aux Modalités Pratiques d'Application
(MPA) non obligatoires, mais faisant autorité.
TRANSPARENCE :
L'époque est révolue de l'audit « sournois
», cherchant à prendre les audités par surprise et à
les épingler en flagrant délit de non-conformité.
Rappelons que l'audit est avant tout « interne », au service des
responsables audités, et que son objectif est de leur faire partager
à la fois la pertinence des constats relevés et la
nécessité d'agir en conséquence.
Il est frappant de constater combien les responsables des
services d'audit interne témoignent de plus en plus du caractère
pédagogique de leur mission et de la nécessité pour eux de
toujours chercher à mieux communiquer, non seulement autour des
résultats mais aussi de la méthode mise en oeuvre.
Nous sommes définitivement éloignés de
l'inspection et de la perquisition.
Le déroulement de la mission et l'utilisation de certains
outils ne sont que des illustrations de cette double recherche de
simplicité et de transparence qui doit caractériser l'approche de
l'auditeur.
2. LES DIFERENTES PHASES DE LA MISSION D'AUDIT
La singularité d'une mission d'audit est qu'elle se
découpe en périodes précises et identifiables, et qui sont
toujours les mémes. Au préalable, précisons ce qu'il faut
entendre par « mission d'audit interne ».
DÉFINITION DE LA MISSION
Mission, du latin mittere : envoyer, nous indique le Petit
Larousse qui précise : « Fonction temporaire et
déterminée dont un gouvernement charge un agent spécial..,
par exemple : ce que l'on est chargé d'accomplir dans l'intention de
Dieu ou d'après la nature des choses ». On se gardera bien
d'extrapoler à partir de cette définition et de qualifier de
« divins » les travaux des auditeurs.
Toutefois... on peut faire un parallèle audacieux avec la
direction de l'entreprise ou de l'organisation et affirmer que la Mission de
l'auditeur est bien ce travail « temporaire » qu'il sera «
chargé d'accomplir dans l'intention... de la direction
générale ». Travail « temporaire » car le travail
permanent de l'auditeur interne n'est constitué que par une succession,
en principe ininterrompue de missions diverses.
Ces dernières sont à apprécier selon deux
critères : le champ d'application et la durée.
Le champ d'application d'une mission d'audit peut varier de
façon significative en fonction de deux éléments : l'objet
et la fonction.
a. L'objet
Va permettre de distinguer les missions spécifiques des
missions générales ou thématiques.
· Ou bien, cas le plus fréquent, on a affaire
à une mission spécifique, c'est-à- dire portant sur un
point précis en un lieu déterminé. Ainsi en est-il si la
mission a pour objet « l'audit du magasin de l'usine de Valenciennes
» ou encore « l'audit des ventes du secteur Maine-Anjou » ou
encore « l'audit de la sécurité du siège social
», ou encore « l'audit du centre informatique de la succursale de
Lyon ».
· Par opposition à ces missions «
spécifiques » on peut définir des missions «
générales » qui ne vont connaître aucune limite
géographique. En reprenant les exemples précédents, on
peut illustrer la notion de mission générale avec
« l'audit des magasins » ou encore « l'audit des ventes »
ou encore « l'audit de la sécurité » ou encore «
l'audit des centres informatiques » et ce, partout où dans
l'entreprise il y a un magasin, une activité de vente, une fonction
sécurité ou un centre informatique.
b. La fonction
Autre critère qui peut, bien évidemment, se marier
avec le précédent, on parle alors de missions unifonctionnelles
ou de missions plurifonctionnelles.
· La mission unifonctionnelle, qu'elle soit
spécifique ou générale, ne va concerner qu'une seule
fonction. Par habitude, on réserve ce terme aux missions «
générales », mais on perçoit bien qu'il n'y a
là aucune exigence logique : l'audit du magasin de l'usine de
Valenciennes, ou l'audit des magasins sont toutes les deux des missions
unifonctionnelles car ne concernant que la fonction « gestion des magasins
». Il en sera de méme pour « l'audit des achats » ou
« l'audit de la sécurité » ou « l'audit du
recrutement ».
· La mission plurifonctionnelle, celle où l'auditeur
est concerné par plusieurs fonctions au cours d'une méme mission,
se rencontre en général dans deux cas :
- Le premier cas, et le plus courant, est celui des filiales.
Lorsque les auditeurs internes se déplacent pour aller auditer une
filiale, en France ou à l'étranger, ils auditent en
général tout ou partie des activités de la filiale sans se
limiter à une seule fonction. Ils peuvent ainsi à la fois avoir
une vue de synthèse sur la société et une
appréciation globale sur la qualité de sa gestion. Cette approche
n'est en général pas retenue pour les filiales de grande
importance, sauf à faire une mission longue (second critère qui
sera examiné au paragraphe suivant). Cette approche plurifonctionnelle
de la filiale s'applique également et pour les mêmes raisons, aux
usines d'une certaine importance. Dans un cas comme dans l'autre, les
frontières entre l'approche unifonctionnelle et l'approche
plurifonctionnelle ne sont pas strictes : tout est affaire de pratique,
d'habitude... et de culture !
- Le second cas, en dehors des filiales et usines, dans lequel
on trouve très souvent une approche multifonctionnelle, est celui des
audits informatiques : auditer les systèmes informatiques d'un secteur,
d'une filiale ou d'une usine n'a en général que les apparences
d'une approche unifonctionnelle (l'informatique), car les systèmes
informatiques en question vont bien évidemment couvrir et concerner
plusieurs fonctions.
Par contre, on évite cette qualification lorsque la
mission est définie comme l'audit d'un système informatique
particulier et spécifique.
Ce critère de distinction n'est pas seulement de pur
intérét pédagogique ou logique : il entraîne des
conséquences pratiques importantes au plan de l'organisation du service
d'audit lui-même. Nous aurons l'occasion d'aborder ce problème
dans la quatrième partie, mais notons dès à présent
que la pratique d'audits multifonctionnels exige une certaine
pluridisciplinarité au sein de l'équipe d'audit interne.
En sus du champ d'application, la durée de la mission est
également un critère intéressant à
apprécier.
c. La durée
C'est une question habituelle de la part des étudiants :
« quelle est la durée d'une mission d'audit ? » À cette
question, il n'y a pas de réponse, ou plutôt il y a une
infinité de réponses, ce qui revient au méme. Une mission
d'audit peut durer dix jours ou dix semaines, il n'y a pas de règle en
la matière et tout est fonction de l'importance du sujet à
auditer.
Il faut préciser que lorsqu'on parle de dix jours ou
de dix semaines, l'instrument de mesure est ici insuffisant. Il faut
également retenir dans le calcul le nombre d'auditeurs affectés
à la mission. Selon le niveau de détail auquel sont tenues les
statistiques, on s'exprime donc en heures/auditeur, ou en
jours/auditeurs, ou en semaines/auditeurs.
Pour illustrer le propos, on dira qu'un auditeur durant dix
semaines représente une durée de mission identique à celle
de dix auditeurs durant une semaine. Par simplification lorsqu'on parle de
missions de deux semaines ou de quatre semaines, il faut lire « pour un
auditeur au travail », la durée réelle de la mission
étant à diviser par deux s'il y a deux auditeurs, par trois s'il
y en a trois, etc.
A partir de cette observation, on peut distinguer les missions
« courtes » (inférieures ou égales à quatre
semaines) et les missions longues (plus d'un mois).
Outre les conséquences de la durée sur
l'organisation de la mission, sa logistique et son budget, la longueur a
également des conséquences méthodologiques.
· Les missions longues sont des missions dans lesquelles on
déroule tout le processus méthodologique de l'audit interne ; on
utilise une quantité et une diversité importante d'outils
d'audit, on constitue des dossiers volumineux et documentés et on
conclut par un rapport d'audit riche en recommandations nombreuses et
constructives.
En d'autres termes, la mission longue est la parfaite
illustration de la méthodologie d'audit appliquée par
l'équipe d'audit interne en charge de la mission. Il en va tout
autrement d'une mission « courte ».
· La mission courte, en effet, exige une condensation
des actions pour parvenir au résultat. Cette condensation est d'autant
plus naturelle que, si la mission est courte, c'est en général
qu'elle est simple, que le thème en est bien connu des auditeurs et que
les investigations à réaliser sont peu nombreuses.
Dans la plupart des cas, le rapport d'audit en résultant
est bref, ce qui ne veut pas dire que les questions soulevées sont sans
importance.
Mais ce qui veut dire que la méthodologie ci-après
décrite voit sa mise en oeuvre parfois tassée, comprimée,
réduite dans certaines de ses phases sans pour autant être
niée ou écartée. Enfin, à la différence de
la mission longue, la mission courte bénéficie d'une logistique
réduite et d'un budget plus faible. Dans la pratique, la mission courte,
unifonctionnelle et particulière, se rencontre souvent dans le cas de
missions spécifiques, sur un sujet précis,
demandées par la direction générale en
dehors du plan d'audit, parce que l'on souhaite résoudre un
problème urgent et imprévu.
Deux observations restent toutefois communes aux missions
d'audit quelle que soit leur durée :
· Une mission d'audit n'est jamais à l'avance
cataloguée « courte » ou « longue » ne varietur.
Bien évidemment, il y a une prévision de durée,
exigée par la planification et la nécessité d'une
estimation budgétaire. Mais l'auditeur n'arrête jamais une mission
non achevée au motif qu'il a atteint le délai prévu, pas
plus qu'il ne poursuit une mission terminée pour le simple plaisir de
respecter une prévision trop large. On adapte planning et budget au fur
et à mesure des réalisations mais l'achèvement des
objectifs conditionne seul la durée réelle de la mission.
· La méthodologie, appliquée dans ses
moindres détails ou plus ou moins condensée, est néanmoins
toujours respectée dans ses principes et en particulier dans ses trois
phases fondamentales.
3. LES TROIS PHASES FONDAMENTALES DE LA MISSION
D'AUDIT INTERNE
Ces trois moments sont traditionnellement désignés
:
· phase de préparation ;
· phase de réalisation ;
· phase de conclusion.
Chacune d'entre elles se découpe, nous le verrons dans
l'analyse détaillée, en un certain nombre de périodes,
mais au-delà de cette analyse, on peut dire qu'elles vont toutes exiger
des auditeurs des compétences spécifiques, qui ne sont pas
toujours l'apanage d'un seul, et qui permettent d'affirmer que la meilleure
mission est toujours celle qui est réalisée à
plusieurs.
La méthode est le domaine d'élection des
instabilités du vocabulaire ; nous y avons fait allusion dans la
première partie. Ainsi ces trois phases sont parfois nommées :
· phase d'étude ;
· phase de vérification ;
· phase de conclusion.
On perçoit bien qu'il s'agit de la méme chose.
La phase de préparation
La phase de préparation ouvre la mission d'audit, exige
des auditeurs une capacité importante de lecture, d'attention et
d'apprentissage. En dehors de toute routine, elle sollicite l'aptitude à
apprendre et à comprendre, elle exige également une bonne
connaissance de l'entreprise car il faut savoir où trouver la bonne
information et à qui la demander. C'est au cours de cette phase que
l'auditeur doit faire preuve de qualités de synthèse et
d'imagination. Elle peut se définir comme la période au cours de
laquelle vont
être réalisés tous les travaux
préparatoires avant de passer à l'action. C'est tout à la
fois le défrichage, les labours et les semailles de la mission
d'audit.
C'est au cours de cette phase que l'auditeur interne va
construire son référentiel, c'est-à-dire le modèle
vers lequel doit tendre le résultat de sa mission.
La phase de réalisation
La phase de réalisation fait beaucoup plus appel aux
capacités d'observation, de dialogue et de communication. Se faire
accepter est le premier impératif de l'auditeur, se faire désirer
est le critère d'une intégration réussie. C'est à
ce stade que l'on fait le plus appel aux capacités d'analyse et au sens
de la déduction. C'est, en effet, à ce moment que l'auditeur va
procéder aux observations et constats qui vont lui permettre
d'élaborer la thérapeutique. Poursuivant notre image bucolique,
nous pouvons dire que se réalise alors la moisson de la mission
d'audit.
La phase de conclusion
La phase de conclusion exige également et avant tout
une grande faculté de synthèse et une aptitude certaine à
la rédaction, encore que le dialogue ne soit pas absent de cette
dernière période. L'auditeur va cette fois élaborer et
présenter son produit après avoir rassemblé les
éléments de sa récolte : c'est le temps des engrangements
et de la panification.
Examinons plus en détail ces trois moments
méthodologiques de la mission d'audit interne.
4. LES OUTILS D'INTERROGATIONS
Les outils utilisés par l'auditeur présentent
trois caractéristiques :
· Ils ne sont pas employés de façon
systématique. L'auditeur choisit avec discernement l'outil le mieux
approprié à l'objectif :
- s'agit-il de s'y retrouver dans le foisonnement des documents
? Il réalisera un diagramme de circulation ;
- s'agit-il d'avoir une appréciation sur l'ordre de
grandeur d'un phénomène rencontré ? Il fera un sondage
statistique ;
- etc.
Dans sa boîte à outils, l'auditeur
prélève l'instrument qui va lui permettre d'atteindre son but :
on perçoit donc bien la difficulté qui est le choix de l'outil
adéquat.
· Ils ne sont pas spécifiques à l'audit
interne et sont utilisés à de nombreuses fins par d'autres
professionnels : auditeurs externes, organisateurs, consultants,
informaticiens...
· Au cours d'une méme recherche, deux outils
peuvent être utilisés pour le méme objectif aux fins de
validation, les résultats de l'un validant les résultats de
l'autre.
On peut utiliser plusieurs critères de classement des
outils d'audit, Retenons en un qui traduit deux démarches possibles de
l'auditeur :
· les outils d'interrogation qui vont aider l'auditeur
à formuler des questions ou à répondre à des
questions qu'il se pose ;
· les outils de description, on pourrait presque dire de
« révélation », qui ne présupposent pas de
questions particulières, mais vont aider à mettre en relief les
spécificités des situations rencontrées.
Les outils d'interrogation sont :
- les sondages statistiques ou échantillonnages ; - les
interviews et questions écrites ;
- les outils informatiques ;
- les vérifications et rapprochements divers.
Les outils de description sont :
- l'observation physique ;
- la narration ;
- l'organigramme fonctionnel ; - la grille d'analyse des
tâches ; - le diagramme de circulation ; - la piste d'audit.
Parmi les autres classements, citons celui qui distingue les
outils (diagrammes, grilles...) et les techniques (observations, entretiens,
échantillonnages...).
Les exposés qui vont suivre ne constituent pas des
traités techniques devant permettre la compréhension totale des
outils étudiés. Les ouvrages de référence sont
nombreux sur ces différents sujets. Il s'agit plus simplement de
rappeler à leur propos quelques principes fondamentaux, et de signaler
les particularismes éventuels de leur utilisation en audit interne.
Mémoire: L'audit interne dans les collectivités
territoriales.
2-les structures de l'administration territoriale :
Avant d'énoncer les principes de l'administration
territoriale, il serait judicieux de la définir, comme étant
l'organisation
Institutionnelle et administrative d'une zone
géographique, d'un pays ou d'une confédération de pays.
Nous allons tout d'abord nous pencher sur les organisations qui
permettent d'administrer le territoire, en l'occurrence leurs principes, ceci
afin de mieux cerner
Quels sont les différents types de structures qui
existent, et aussi quels sont leurs attributions, leurs fonctionnements et
leurs enjeux.
Nous nous pencherons donc tout d'abord sur les
collectivités territoriales, puis sur les structures de
coopération Intercommunale - et enfin nous nous intéresserons aux
défis auxquels doit faire face l'administration territoriale dans son
ensemble.
Cette première partie devrait donc permettre
d'éclaircir les notions de « collectivité territoriale
» et de « structure intercommunale », ce qui facilitera par la
suite la compréhension des problématiques et des enjeux
liés à la mise en place de structures d'audit Interne au sein de
ces dernières.
Avant tout, il est nécessaire de définir ce que
l'on entend par la notion d'« administration territoriale » et de
situer cette dernière par rapport aux collectivités locales.
D'un point de vue général, on voit que les
collectivités territoriales, de même que les Structures
intercommunales, font partie de l'administration territoriale, notion plus
vaste Collectivités territoriales et administration
L'administration territoriale est l'organisation administrative
et institutionnelle du territoire : il s'agit du découpage du territoire
et des pouvoirs.
Jusqu'en 2011, Au Maroc, Le découpage administratif
comportait : 16 régions divisées en 17 wilayas qui sont
subdivisées à leur tour en 71 provinces et préfectures
couvrant 1547 communes urbaines et rurales.
Les régions administratives sont très
hétérogènes sur le plan géographique,
économique, social et culturel. On distingue les régions
suivantes :
1. Gharb-Chrarda-Béni Hssen
2. Casablanca
3. Chaouia-Ourdigha
4. Doukkala-Abda
5. Fès-Boulmane
6. Guelmim (Es Smara)
7. Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra
8. Marrakech Tensift El Haouz
9. Meknès-Tafilalt
10. Oriental: Nador, Berkan, Oujda, Zayou...
11. Oued Eddahab-Lagouira
12. Rabat-Salé-Zemmour-Zaër
13. Souss-Massa-Daraâ
14. Tadla-Azilal
15. Tanger-Tétouan
16. Taza-Al Hoceima-Taounate.
A. PRINCIPES ET CARECTERISTIQUES DE L'ADMINISTRATION
TERRITORIALE :
1. Principes :
Une collectivité territoriale est
généralement définie comme une administration, distincte
de l'Etat qui exerce certaines compétences sur un territoire
donné.
La collectivité territoriale est donc une structure qui
diffère de l'Etat : ce n'est pas une administration publique au sens
propre du terme. En effet, la collectivité territoriale a en charge un
territoire administratif précis ainsi que les personnes qui y sont
rattachées.
2. Caractéristiques de l'administration
territoriale :
Les collectivités territoriales ont trois grands
éléments qui les définissent et les distinguent des autres
structures administratives :
La personnalité morale :
Cela permet notamment d'agir en justice et de conclure des
contrats avec d'autres structures juridiques. Ainsi, on peut dire que les
collectivités sont autonomes : elles disposent de leur propre budget,
personnel... Cela n'est pas le cas des autres administrations publiques
(ministères, services déconcentrés de l'Etat...) qui
représentent directement l'Etat et n'ont pas de personnalité
morale.
Les compétences :
Les collectivités ont des compétences propres qui
leur sont attribuées par le Parlement. En théorie, ces structures
peuvent agir dans tous les domaines de l'action publique, du moment que
l'intérêt public local est en jeu.
Cela rejoint le principe de subsidiarité qui existe
à l'échelon européen.
La loi du 5 avril 1884 précise que les communes ont une
clause générale de compétence : « Les communes
règlent par leur délibérations les affaires de la commune
». Ainsi, les communes ont par défaut les compétences pour
régler les affaires qui les concernent. Cependant, et afin de limiter la
liberté des collectivités, ces dernières voient leurs
compétences encadrées par l'organe exécutif : les
collectivités n'ont pas le droit de décider seules de leurs
attributions ni de créer des organes nouveaux. La loi édicte donc
les compétences qui sont attribuées aux différents niveaux
des collectivités territoriales (communes, départements,
régions...)
La Constitution de 1962 et celles de 1970 et 1972 ont
fortifié davantage le processus de décentralisation. Ces textes
ont défini les Communes urbaines et rurales, les préfectures et
les provinces comme étant des collectivités territoriales de
droit public, dotées de la personnalité morale et de l'autonomie
financière.
Le principe de subsidiarité
Ce principe est une maxime selon laquelle, lorsqu'une action
publique est nécessaire, elle doit être allouée à
l'entité la plus petite capable de résoudre le problème
elle-même.
Plus généralement, ce principe répond
à la question de la recherche du niveau d'action politique le plus
pertinent : si une action est menée plus efficacement à un niveau
inférieur, c'est cette structure qui doit la diriger, et non un
échelon supérieur.
Le principe de subsidiarité est ancien, mais il a
été remis à l'honneur par l'Union Européenne : il
s'agit en effet d'un droit communautaire (article 5 du Traité de
Maastricht).
Exemple de l'union européenne :
L'objectif est que les décisions prises au niveau
supérieur (l'UE) ne doivent l'être seulement si l'intervention des
niveaux inférieurs (les pays membres) est moins efficace.
Ainsi, pour que l'échelon supérieur intervienne, il
faut que son efficacité soit
incontestablement plus efficace que l'action des autres
niveaux.
A noter, cependant, que ce principe ne concerne pas les
attributions déjà fixées de l'Union Européenne
(Politique Agricole Commune...).
Ainsi, on voit que le principe de compétence des
collectivités est proche du principe de subsidiarité
appliqué au niveau de l'Union Européenne.
La libre administration :
La collectivité dispose d'un pouvoir de décision,
exercé par un conseil de représentants élus. Les
décisions prises sont ensuite appliquées par les pouvoirs
exécutifs locaux. En France,
Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, les
collectivités disposent d'un pouvoir réglementaire,
c'est-à-dire qu'elles ont « le pouvoir de prendre
unilatéralement (sans l'accord de leurs destinataires) des actes
exécutoires comportant des dispositions générales et
impersonnelles ».
Toujours en France, La liberté d'administration est donc
réelle vis-à-vis de l'Etat mais aussi des autres
collectivités territoriales : l'article 72 de la Constitution
précise qu'aucune collectivité ne peut exercer de pouvoir sur une
autre, même si elle est située à un niveau
supérieur.
Ces principes généraux étant posés,
il apparait nécessaire d'étudier les collectivités
territoriales dans une perspective historique et politique - afin de mieux
comprendre plus globalement l'évolution et les enjeux liés
à ces structures.
B. HISTORIQUE EVOLUTION ET ENJEUX DE LA DECENTRALISATION :
La décentralisation consiste en un transfert des
compétences de l'Etat vers des structures distinctes de lui, et
notamment vers les collectivités territoriales. Il existe
différents degrés de décentralisation et donc des niveaux
d'autonomie plus ou moins grands pour les institutions à qui les
compétences sont attribuées. La France est
généralement considérée comme un pays
centralisateur, où peu de compétences sont attribuées aux
échelons inférieurs, et notamment aux régions.
Il existe deux types de décentralisation :
- La décentralisation fonctionnelle : Ici, l'Etat
transfère certaines de ses compétences à un
établissement public, qui dispose d'une personnalité morale
propre et donc d'une autonomie de décision et de fonctionnement. Ces
établissements sont généralement spécialisés
dans un domaine (comme l'Université par exemple). Cependant, on note que
ces établissements peuvent être supprimés (contrairement
aux collectivités territoriales) et sont souvent dépendants
financièrement de l'organe créateur.
- La décentralisation territoriale : Elle « vise
à donner aux collectivités locales des compétences
propres, distinctes de celles de l'État, à faire élire
leurs autorités par la population et à assurer ainsi un meilleur
équilibre des pouvoirs sur l'ensemble du territoire. La
décentralisation rapproche le processus de décision des citoyens,
favorisant l'émergence d'une démocratie de proximité.
L'Etat transfère ses compétences aux collectivités
territoriales, qui sont alors compétentes pour les décisions
liées à leur territoire. »
I- Evolution de la décentralisation au Maroc :
Le Maroc a opté, il y a exactement 20 ans, pour une
politique déterminée de décentralisation, qui s'est
traduite, par un large transfert de responsabilités, aux communes, par
le renforcement, de leur autonomie et par une amélioration très
sensible de leurs capacités administratives et financières.
Les réformes entreprises dans les multiples domaines de la
vie communale et les efforts consentis par le gouvernement, tout au long des
deux dernières décennies, pour accompagner et consolider ce
mouvement de rénovation, des institutions communales, par-
delà l'inconfort de la conjoncture économique
récessive de la décennie 80, sont très importants.
Entre autres actions déterminantes, la formation du
personnel des collectivités locales a figuré dès le
départ au rang des priorités majeures.
L'effort des pouvoirs publics, qui ne s'est jamais
relâché dans ce domaine, a contribué de façon
déterminante, à traduire rapidement sur le terrain les ambitions
décentralisatrices de l'état.
En l'occurrence, le formidable train de réformes et de
mesures mis en place sans désemparer au cours des 20 dernières
années, tendant notamment à développer les moyens
financiers des collectivités locales, à renforcer leurs
ressources humaines et à promouvoir le développement urbain a pu
occulter, on le comprend, cette autre action que le pouvoirs publics auraient
été cependant bien inspirés de mener en parallèle
pour mettre le personnel politique mieux à méme d'assumer ces
nouvelles responsabilités lourdes et complexes. Inutile de dire que
l'effort de décentralisation menés par les pouvoirs publics au
Maroc dans un contexte de grande ouverture politique, mais aussi de
difficultés économiques, et sociales et de lourdes contraintes
municipales dépendra dans une grande mesure des actions qui seront
menés à l'avenir, en vue d'améliorer le statut, le profil
et les aptitudes des élus locaux, de la méme façon qu'il
restera tributaire, de l'effort qui sera fait en aval pour améliorer les
capacités managériales du personnel politique communal.
Dès son indépendance, le Maroc s'est engagé
dans le processus de la décentralisation qui a été
entretenue et renforcée avec la pratique de la gestion locale.
« ~ A cet égard, Il nous incombe de donner une
nouvelle impulsion à la dynamique de décentralisation et de
régionalisation, et de veiller à ce que la gestion
déconcentrée, indissociable du choix de la
décentralisation, devienne une règle de base dans tous les
services du secteur public, et un instrument indispensable de la bonne
gouvernance territoriale... ».Extrait du Discours du ROI Mohammed VI,,
à l'occasion du 7-ème anniversaire de l'accession du Souverain au
Trône.
Ainsi, ce processus a connu, avec le temps, des avancées
très importantes au point qu'on peut dire que la décentralisation
au Maroc est arrivée à la phase de maturité. « Dans
ce sens, le rôle des entités décentralisées en
matière de gestion urbaine n'est plus à démontrer
puisqu'elles constituent un cadre de proximité et de vie collective. La
ville a une dimension sociologique forte, en ce sens qu'elle est appelée
à construire un cadre de vie digne de nom et à recréer en
permanence les liens de solidarité entre les habitants. »
(D'après Le renouveau municipal au Maroc et la philosophie du retour
à l'unité de la ville, Ali SEDJARI).
Ainsi, dans ce qui suit, on décrira ce processus de la
décentralisation entrepris par le Maroc, comme étant un choix
stratégique irréversible. Cependant, il est utile de faire un
rappel des définitions de trois notions qui seront utilisées dans
les paragraphes qui vont suivre :
a) Déconcentration :
C'est un système d'organisation de l'Etat qui correspond,
dans la pratique, à une délégation de moyens et de
pouvoirs de décision de l'Administration centrale à ses services
extérieurs (crées au niveau régional, préfectoral,
provincial ou communal). Ces services sont soumis à l'autorité
étatique (hiérarchie administrative). Ils ne disposent d'aucune
autonomie. Ils agissent, donc, toujours pour le compte de l'Etat.
b) Décentralisation :
C'est un système d'organisation dans lequel l'Etat
transfert des compétences au profit de collectivités locales
élues, dotées la personnalité morale et de l'autonomie
financière (Il s'agit, selon la Constitution, de la région, de la
préfecture, de la province et de la commune). Cependant, la
décentralisation se caractérise, en méme temps, par
l'existence d'un pouvoir de contrôle des autorités
supérieures sur les institutions décentralisées dit
tutelle. Il y a une tutelle sur les personnes et une tutelle sur les actes.
Découpage administratif et découpage communal
: En principe, le découpage communal fait partie du
découpage administratif, c'est un acte administratif.
Cependant pour simplifier la distinction entre ces deux notions,
on dira que le découpage administratif se rapporte à la
déconcentration alors que le découpage communal se rapporte
à la décentralisation. Autrement dit, par découpage
administratif on entend la création de préfectures ou provinces
et de leurs subdivisions hiérarchiques : cercles, arrondissements et
caïdats. Alors que par découpage communal on entend la
création ou la fusion de communes ou municipalités. Dans cet
esprit, on entend par découpage régional la création (ou
la fusion) de régions.
II - La décentralisation au Maroc : un choix
stratégique irréversible.
Depuis l'indépendance et jusqu'à nos jours, la
décentralisation au Maroc est passée par trois phases : celle de
démarrage du processus, une deuxième où le
développement locale est confié (avec assouplissement de la
tutelle qu'auparavant) à une élite locale élue et la phase
actuelle, de maturité, à orientation plus économique,
sociale et culturelle.
1. Première phase de la décentralisation :
Démarrage du processus de la décentralisation.
Le processus de la décentralisation moderne a
débuté par l'élaboration d'un premier cadre juridique qui
a été mis en place dès 1959 et qui a connu par la suite,
avec la pratique de la gestion locale, des changements profonds. Cette
évolution du droit des Collectivités locales, allait dans le sens
d'attribuer à ces collectivités, plus d'autonomie, plus de
compétences, plus de moyens, et une orientation économique.
L'autonomie a été élargie, dans le cadre de la
stratégie de la décentralisation, d'une façon progressive,
étudiée, mesurée et sans précipitation afin de ne
pas entrer en conflit et en contradiction avec les orientations
régionales et les orientations nationales du
développement économique et social d'une part, et d'autre part,
favoriser le développement local. L'arsenal juridique qui définit
les collectivités locales et réglemente leur fonctionnement et
leurs attributions, est composé des textes suivants :
Dahir n° 1-59-161 du 27 Safar 1379 (1 er septembre 1959), BO
n° 2445 du 4 septembre 1959, relatif à l'élection des
conseillers communaux.
Dahir n° 1-59-351 du 1er Joumada II 1379 (2 décembre
1959), BO n° 2458 du 4 décembre 1959, relatif à la division
administrative du Royaume.
Dahir n° 1-59-315 du 28 Hija 1379 (23 juin 1960), BO n°
2487 du 24 juin 1960, relatif à l'organisation communale.
Dahir n° 1-63-273 du 22 Rebia II 1383 (12 septembre 1963) BO
n° 2655 du 13 septembre 1963, relatif à l'organisation des
préfectures, provinces et leurs assemblées.
La Constitution de 1962 et celles de 1970 et 1972 ont
consolidé davantage le processus de décentralisation. Ces textes
ont défini les Communes urbaines et rurales, les préfectures et
les provinces comme étant des collectivités territoriales de
droit public, dotées de la personnalité morale et de l'autonomie
financière.
Ainsi, la réalité communale s'est entretenue, donc,
à travers le temps par l'organisation d'élections selon la
chronologie ci-après (D'après Les élections communales
2003, maillon du processus démocratique au Maroc.
Elections communales du 29 mai 1960, ces élections ont
été les premières organisées au Maroc
indépendant et régies par la loi promulguée par le dahir
1-59-162 du 27 Safar 1379 (1 septembre 1959).
Le scrutin du 28 juillet 1963 qui a été
marqué par l'entrée en vigueur du dahir du 17 avril 1963 portant
la durée du mandat des conseillers de 3 à 6 ans.
Élections communales de 3 octobre 1969. Durant cet acte de
la décentralisation, les attributions arrêtées par ces lois
citées portaient sur les affaires locales. Cependant, l'autonomie des
Conseils communaux ou des Assemblées préfectorales ou
provinciales était très limitée dans la pratique. En
effet, le contrôle des actes se faisait à priori et la tutelle
était très présente.
Ainsi, l'article 19 du dahir de 1960 (première charte
communale), cite trois attributions du Conseil communal (qui procède par
délibérations) qui sont : la préparation et le vote du
budget communal, l'approbation des comptes de l'exercice clos et donne son avis
sur des questions que lui demande l'Administration. Cependant, les autres
attributions énumérées dans l'article 20, ne sont
exécutoires qu'après avoir été approuvées
par l'autorité administrative supérieure ; Il s'agit des objets
:
la préparation du budget ordinaire additionnel, les
emprunts et la fiscalité locale ; la modification ou l'extension des
plans d'aménagement ;
les travaux neufs et les constructions nouvelles, ;
la concession, gérances et autres formes de gestion des
services publics communaux,
participation à des sociétés
d'économie mixtes ;
les acquisitions, aliénations, les transactions ou
échanges portant sur des immeubles du domaine privé ;
les changements d'affectations de bâtiments communaux
affectés à des services publics ; la dénomination des
places et voies publiques ;
l'action de justice à intenter au nom de la Commune ;
l'établissement, la suppression ou les changements des
dates des foires et des marchés.
Telles sont les attributions accordées par le
législateur à la naissance de la décentralisation. Ces
attributions sont donc fortement encadrées par une tutelle très
rigoureuse.
2. Deuxième phase de la décentralisation :
Le développement local confié (sous une tutelle
plus souple qu'auparavant) à une élite locale élue.
Après ces deux mandats, soient deux périodes de
« formation sur la gestion des affaires locales », cette organisation
a évolué particulièrement avec la publication de la charte
communale du 30 septembre 1976 : Dahir portant loi n° 1-76-583 du 5
Chaoual 1396 (30 septembre 1976) relatif à l'organisation communale et
le Dahir portant loi n° 1-76-584 du 5 Chaoual 1396 (30 septembre 1976)
relatif à l'organisation des finances des collectivités locales
et de leurs groupements (Bulletin Officiel n° 3335 bis du 1 octobre
1976)..
Pour la mise en pratique de cette charte Il y a eu les
élections communales du 12 novembre 1976. Il faut noter que cette charte
communale a constitué une avancée importante dans le processus de
la décentralisation au Maroc : On a privilégié aussi bien
l'orientation économique pour la commune que le renforcement de la
démocratie locale. A ce propos, on note un allégement de la
tutelle, une diversification des finances locales et surtout une étendue
des attributions du Conseil communal. Le président élu est
renforcé dans son statut par une investiture Royale (Article 5 de la
charte).
Dans ce cadre, l'article 30 énumère les
différentes attributions. Ainsi, le Conseil règle par ses
délibérations les affaires de la commune et, à cet effet,
décide des mesures à prendre pour assurer à la
collectivité locale son plein développement économique,
social et culturel. Le Conseil bénéficie du concours de l'Etat et
des autres personnes publiques pour assurer sa mission. En plus de la
préparation et du vote du budget de la commune, deux attributions
majeures sont à citer :
le Conseil définit le plan de développement
économique et social de la commune conformément aux orientations
et objectifs retenus par le plan national.
Le Conseil communal est préalablement informé de
tout projet devant être réalisé par l'Etat ou toute autre
collectivité ou organisme public sur le territoire de la commune.
Parmi les autres attributions du Conseil communal, on peut citer
:
Il arrête les conditions de réalisation des actions
de développement que la commune exécutera, avec l'accord des
administrations publiques ou des personnes morales de droit public, dans les
domaines relevant de leur compétence.
Il décide de la création et de l'organisation des
services publics communaux et de leur gestion, soit par voie de régie
directe ou de régie autonome, soit par concession.
Il examine les projets de plans d'aménagement ou de
développement de la commune.
Il arrête, dans les limites des attributions qui lui sont
dévolues par la loi, les conditions de conservation, d'exploitation et
de mise en valeur du domaine forestier.
Il donne son avis toutes les fois que cet avis est requis par les
lois et règlements ou qu'il est demandé par l'administration.
Cependant, la tutelle, allégée par rapport aux
textes de 1960, reste tout de même très présente que ce
soit au niveau des communes et encore plus au niveau des assemblées
préfectorales et provinciales.
En effet, l'Article 31 stipule : Ne sont exécutoires
qu'après avoir été approuvées par l'autorité
administrative supérieure, les délibérations du conseil
communal portant sur les objets suivants :
Budget communal ;
Emprunts à contracter, garanties à consentir ;
Ouverture de comptes hors budget ;
Ouverture de nouveaux crédits, relèvement de
crédits ;
Virement d'article à article ;
Fixation dans le cadre des lois et règlements en vigueur
du mode d'assiette, des tarifs et des règles de perception de diverses
taxes, redevances et droits divers perçus au profit de la commune ;
Règlements généraux de voirie, de
construction et d'hygiène dans le cadre des lois et règlements en
vigueur ;
Concessions, gérances et autres formes de gestion des
services publics communaux, participation à des sociétés
d'économie mixte et toutes questions se rapportant à ces
différents actes ;
Acquisitions, aliénations, transactions ou échanges
portant sur les immeubles du domaine privé, actes de gestion du domaine
public ;
Baux dont la durée dépasse 10 ans ;
Changement d'affectation de bâtiments communaux
affectés à des services publics ; Dénomination des places
et voies publiques lorsque cette dénomination constitue un hommage
public ou un rappel d'un événement historique ;
Acceptation ou refus de dons et legs comportant des charges ou
une affectation spéciale ; Etablissement, suppression ou changement
d'emplacement ou de date de foires ou
marchés. Des expéditions de toutes les
délibérations relatives aux objets indiqués ci-dessus sont
adressées dans la quinzaine par l'autorité locale
compétente au ministre de l'intérieur.
Par ailleurs, l'Article 32 stipule : Le ministre de
l'intérieur peut provoquer un nouvel examen par le conseil communal
d'une question dont celui-ci a déjà délibéré
s'il ne lui paraît pas possible d'approuver la délibération
prise. Il faut noter aussi que malgré la diversité des finances
locales, celles-ci restent limitées pour faire face aux nouvelles
attributions et aux attentes de la population, ce qui fait que la
dépendance financière de la Commune à l'égard de
l'Etat reste très marquée surtout pour les communes «
pauvres ».
Le processus de la décentralisation se heurtait aussi,
à son début, à d'autres problèmes parmi lesquels on
peut citer :
Le manque de moyens humains (surtout les cadres moyens et les
cadres supérieurs) ; L'analphabétisme des élus qui
méconnaissent les différents textes juridiques et donc la
méconnaissance de leurs rôles, de leurs tâches, de leurs
droits et leurs obligations. (D'après Dimension de la
décentralisation au Maroc entre le poids du passé et les
contraintes de l'avenir, Said CHIKHAOUI).
Des conflits politiques entre partis au sein du même
Conseil, et les blocages qui en résultent ;
L'absence, parfois, de l'intérêt
général au profit de l'intérêt personnel ;
La manipulation et le façonnement des résultats des
urnes ; autrement dit la non neutralité de l'Administration qu'avancent
certains partis ;
La multiplicité des textes et la non application de
certains d'entre eux ;
Les communes urbaines ont bénéficié d'un
intérét plus marqué que les communes rurales du point de
vue allocations.
La déconcentration administrative, une des conditions de
la décentralisation, a tardé d'accompagner le processus de
décentralisation, suite à des réticences de certaines
Administrations centrales à déléguer des pouvoirs et des
moyens à leurs services extérieurs ;
Pour limiter les effets de ces obstacles, l'Administration a
procédé à un vaste programme d'accompagnement des
collectivités locales, particulièrement :
Le recrutement et la formation de personnel pour les communes :
Le renforcement de la déconcentration ;
Le processus de la décentralisation continue, c'est ainsi
que se sont déroulées, après, deux élections
communales et un référendum :
élections communales du 10 juin 1983
élections communales du 16 octobre 1992 Le
référendum du 4 septembre 1992 au sujet de révision de la
Constitution de 1972.
La nouvelle Constitution, adoptée en 1992, a
renforcé le processus de la décentralisation comme elle a
créé une nouvelle collectivité locale à savoir la
région (qui n'était depuis 1971 qu'une région
économique avec une assemblée régionale consultative
simplement).
3. Troisième phase de la décentralisation (phase
de maturité) :
Une décentralisation de plus en plus effective à
orientation plus économique, sociale et culturelle.
La décentralisation est devenue une réalité
vivante dans le Maroc (D'après Les élections communales 2003,
maillon du processus démocratique au Maroc, mémoire de licence en
droit public, Faculté des sciences juridiques, économiques et
sociales de Fès, Abdelkader EL YAGOUBI).
La Constitution du 13 septembre 1996 a renforcé ce choix
stratégique irréversible.
Son article 100 stipule que, les Collectivités Locales du
Royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les
communes. Toute autre Collectivité Locale est créée par la
loi. Son article 101 se rapporte à l'élection du Conseil
régional : Elles (régions) élisent des assemblées
chargées de gérer démocratiquement leurs affaires dans les
conditions déterminées par la loi. Les gouverneurs
exécutent les délibérations des assemblées
provinciales, préfectorales et régionales dans les conditions
déterminées par la loi.
Effectivement, la région, nouvelle collectivité
locale a vu son organisation tracée par une loi à savoir : le
Dahir n° 1-97-84 du 23 Kaada 1417 (2 avril 1997) portant promulgation de
la loi n° 47-96 relative à l'organisation de la région (BO
n° 4470 du 3 avril 1997). Cette loi fixe le mode d'élection du
conseil régional, ses attributions, ses moyens, son mode de
fonctionnement et ses relations avec les autres
collectivités décentralisées. A noter au passage qu'il
s'agit de 16 régions. Les attributions du conseil régional
convergent principalement vers le volet économique, social et culturel
de la région : budget régional, fiscalité
régionale, plan de développement économique et social,
aménagement régional du territoire, formation professionnelle,
jeunesse et sports, culture, mesures incitatives de l'investissement
privé, etc...
Ainsi, par la région, l'architecture de la
décentralisation au Maroc est composée de trois niveaux
hiérarchiques géographiquement et complémentaires dans
leurs fonctionnements :
|
Niveau 3 : Le Conseils régionaux (au nombre de 16) ;
Niveau 2 : Les Assemblée préfectorales ou
provinciales (au nombre de 70) ; Niveau 1 : Les Conseils communaux (au nombre
de 1497).
|
Et le processus de la décentralisation continue avec
les élections communales du 13 juin 1997. Ce processus est enrichit,
dans son parcours, par la pratique quotidienne de la gestion locale, des
recommandations des différents colloques et séminaires sur le
sujet, des évaluations de
l'Administration, des remarques des différents partis
politiques et des syndicats, des avis des chercheurs et des ONG et des
citoyens. Dans ce cadre, fut élaborée une nouvelle charte
communale plus ambitieuse, moins contraignante (assouplissement de la tutelle),
ouvrant des pistes nouvelles pour une démocratie de proximité
(D'après Le renouveau municipal au Maroc et la philosophie du retour
à l'unité de la ville, Ali SEDJARI), et privilégiant le
volet économique, social et culturel. Il s'agit de la loi n° 78-00
portantes chartes communales, promulguée par Dahir n° 1-02-297 du
25 Rajeb 1423 (3 octobre 2002) Bulletin Officiel
n° 5058 du 16 Ramadan 1423 (21 novembre 2002)
C. Pouvoirs et compétences des collectivités
territoriales :
Pouvoirs et Compétences du conseil communal au sein de la
nouvelle charte communal:
Les dispositions de cette nouvelle charte ont été
la base sur laquelle a été organisé le dernier scrutin
communal du 12 septembre 2003.
Reprenons, vu leur importance, l'intégralité des
attributions du Conseil communal selon la loi n° 78-00 :
Articles 16 à 34 : Statut de l'élu : Congé,
indemnité, démission, Paragraphe 1 - Les compétences
propres Article 36 : Développement économique et social
1 - Le conseil communal examine et vote le plan de
développement économique et social de la commune,
conformément aux orientations et aux objectifs du plan national. A cet
effet :
Il fixe dans la limite des moyens propres à la commune et
de ceux mis à sa disposition, le programme d'équipement de la
collectivité ;
il propose les actions à entreprendre en association ou en
partenariat avec l'administration, les autres collectivités locales ou
les organismes publics.
2 - Il initie toute action propre à favoriser et à
promouvoir le développement de l'économie locale et de l'emploi.
A cet effet :
il prend toutes mesures de nature à contribuer à la
valorisation de son potentiel économique notamment agricole, industriel,
artisanal, touristique ou de services ;
il engage les actions nécessaires à la promotion
et à l'encouragement des investissements privés, notamment la
réalisation des infrastructures et des équipements,
l'implantation de zones d'activités économiques et
l'amélioration de l'environnement de l'entreprise ;
il décide de la participation de la commune aux
entreprises et sociétés d'économie mixte
d'intérêt communal, intercommunal, préfectoral, provincial
ou régional ;
il décide de la conclusion de tout accord ou convention de
coopération ou de partenariat, propre à promouvoir le
développement économique et social, et arrête les
conditions de
réalisation des actions que la commune exécutera en
collaboration ou en partenariat avec les administrations publiques, les
collectivités locales, les organismes publics ou privés et les
acteurs sociaux.
3 - Il arrête, dans la limite des attributions qui lui sont
dévolues par la loi, les conditions de conservation, d'exploitation et
de mise en valeur du domaine forestier.
Article 37 : Finances, fiscalité et biens
communaux
1 - Le conseil communal examine et vote le budget et les comptes
administratifs, dans les formes et conditions prévues par la
législation en vigueur.
2 - Il décide de l'ouverture des comptes d'affectation
spéciale, de nouveaux crédits, du relèvement des
crédits et des virements d'article à article.
3 - Il fixe, dans le cadre des lois et règlements en
vigueur, les taux des taxes, les tarifs des redevances et des droits divers
perçus au profit de la commune.
4 - Il décide des emprunts à contracter et des
garanties à consentir.
5 -Il se prononce sur les dons et legs consentis à la
commune.
6 -Il veille sur la gestion, la conservation et l'entretien des
biens communaux. A cet effet :
il procède, conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur, au
classement, au déclassement et à la délimitation des biens
du domaine public communal ;
il statue sur les acquisitions, les aliénations, les
échanges, les baux et toutes les transactions portant sur les biens du
domaine privé ;
il approuve tous les actes de gestion ou d'occupation du domaine
public communal ; il décide de l'affectation ou de la
désaffectation des bâtiments publics et des biens communaux,
conformément aux lois et règlements en vigueur.
Article 39 : Services publics locaux et équipements
collectifs
1 - Le conseil communal décide de la création et de
la gestion des services publics
communaux, notamment dans les secteurs suivants :
approvisionnement et distribution d'eau potable ; distribution d'énergie
électrique ;
assainissement liquide ;
collecte, transport, mise en décharge publique et
traitement des ordures ménagères et des déchets
assimilés ;
éclairage publie ;
transport public urbain ;
circulation, roulage et signalisation des voies publiques ;
transport des malades et des blessés ;
abattage et transport de viandes et poissons ;
cimetières et services funéraires. Il décide
des modes de gestion des services publics communaux, par voie de régie
directe, de régie autonome, de concession ou de toute autre forme de
gestion déléguée des services publics, conformément
à la législation et la réglementation en vigueur.
2 - Il décide de la réalisation et des modes de
gestion des équipements à caractère industriel et
commercial, notamment les marchés de gros, les marchés communaux,
les abattoirs, les halles aux grains, les halles aux poissons, les gares et
haltes routières, les campings et les centres d'estivage.
3 - Il décide de l'établissement, la suppression ou
le changement d'emplacement ou de dates de foires ou marchés.
4 - Il décide, conformément à la
législation et la réglementation en vigueur, de la
réalisation ou de la participation à l'exécution :
Des aménagements et des ouvrages hydrauliques
destinés à la maîtrisé des eaux pluviales et
à la protection contre les inondations ;
de l'aménagement des plages, des corniches, des lacs et
des rives des fleuves situés dans le périmètre
communal.
Article 41 : Equipements et action socioculturels
1 - Le conseil communal décide ou contribue à la
réalisation, l'entretien et la gestion des équipements
socioculturels et sportifs, notamment :
les centres sociaux d'accueil, maisons de jeunes, foyers
féminins, maisons de bienfaisance, asiles de vieillards, salles des
fêtes, parcs et centres de loisir ;
les complexes culturels, bibliothèques communales,
musées, théâtres, conservatoires d'article et de musique,
crèches et jardins d'enfants ;
les complexes sportifs, stades et terrain de sport, salles
couvertes, gymnases, piscines, vélodromes et hippodromes.
2 - Il initie toutes actions nécessaires à la
promotion des activités sociales, culturelles et sportives ou y
participe. A cet effet :
Il participe à l'animation socioculturelle et sportive
avec le concours des organismes publics chargés de la culture, de la
jeunesse, des sports et de l'action sociale ;
il encourage et assiste les organisations et les associations
à caractère social, culturel et sportif.
3 - Il entreprend toutes actions de proximité de nature
à mobiliser le citoyen, à développer la conscience
collective pour l'intérêt public local, à organiser sa
participation à l'amélioration du cadre de vie, à la
préservation de l'environnement, à la promotion de la
solidarité et au développement du mouvement associatif. A ce
titre, il a la charge de mener toutes actions de sensibilisation, de
communication, d'information, de développement de la participation et du
partenariat avec les associations villageoises et toutes organisations ou
personnes morales ou physiques agissant dans le champ socio-économique
et culturel.
4 - Il engage toutes les actions d'assistance, de soutien et de
solidarité et toute oeuvre à caractère humanitaire et
caritatif. A cet effet :
il conclut des partenariats avec les fondations, les
organisations non gouvernementales et autres associations à
caractère social et humanitaire ;
il contribue à la réalisation des programmes
d'aide, de soutien et d'insertion sociale des handicapés et des
personnes en difficulté.
5 - Il participe à l'exécution des programmes
nationaux, régionaux ou locaux de lutte contre
l'analphabétisme.
6 - Il contribue à la préservation et la promotion
des spécificités du patrimoine culturel local. Article 42
: Coopération, association et partenariat
Le conseil communal engage toutes actions de
coopération, d'association ou de partenariat, de nature à
promouvoir le développement économique, social et culturel de la
commune, avec l'administration, les autres personnes morales de droit public,
les acteurs économiques et sociaux privés et avec toute autre
collectivité ou organisation étrangère. A cet effet :
il décide de la création ou de la participation
à tout groupement d'intérêt intercommunal,
préfectoral, provincial ou régional ;
il arrête les conditions de participation de la commune
à la réalisation de programmes ou de projets en partenariat ;
il examine et approuve les conventions de jumelage et de
coopération décentralisée ; décide de
l'adhésion et de la participation aux activités des associations
des pouvoirs locaux, et de toutes formes d'échanges avec des
collectivités territoriales étrangères, après
accord de l'autorité de tutelle, et dans le respect des engagements
internationaux du Royaume. Toutefois, aucune convention ne peut être
passée entre une commune ou un groupement de collectivités
locales avec un Etat étranger.
Paragraphe 2 - Compétences transférées :
Article 43 : Dans les limites du ressort territorial de la commune, le conseil
communal exerce les compétences qui pourront lui être
transférées par l'Etat, notamment dans les domaines suivants :
1 - réalisation et entretien des écoles et des
établissements de l'enseignement fondamental, des dispensaires et des
centres de santé et de soins ;
2 - réalisation des programmes de reboisement,
valorisation et entretien des parcs naturels situés dans le ressort
territorial de la commune ;
3 - réalisation et entretien des ouvrages et des
équipements de petite et moyenne hydraulique ;
4 - protection et réhabilitation des monuments
historiques, du patrimoine culturel et préservation des sites naturels
;
5 - réalisation et entretien des centres d'apprentissage
et de formation professionnelle ;
6 - formation des personnels et des élus communaux ;
7 - infrastructures et équipements d'intérêt
communal.
Tout transfert de compétences est accompagné
obligatoirement par un transfert des ressources nécessaires à
leur exercice. Il est effectué, selon le cas, par l'acte
législatif ou réglementaire approprié.
Paragraphe 3 - Compétences consultatives Article 44 : Le
conseil communal présente des propositions, des suggestions et
émet des avis. A ce titre :
il propose à l'Etat et aux autres personnes morales de
droit public, les actions à entreprendre pour promouvoir le
développement économique, social et culturel de la commune,
lorsque lesdites actions dépassent les limites de ses
compétences, ou excèdent ses moyens et ceux mis à sa
disposition ;
il est préalablement informé de tout projet devant
être réalisé par l'Etat ou tout autre collectivité
ou organisme public sur le territoire de la commune ;
il donne obligatoirement son avis sur tout projet devant
être réalisé par l'Etat ou tout autre collectivité
ou organisme public sur le territoire de la commune, dont la réalisation
est susceptible d'entraîner des charges pour la collectivité ou de
porter atteinte à l'environnement ;
il est consulté sur les politiques et les plans
d'aménagement du territoire et d'urbanisme, dans les limites du ressort
territorial de la commune et donne son avis sur les projets des documents
d'aménagement et d'urbanisme, conformément à la
législation et la réglementation en vigueur ;
il donne son avis toutes les fois que celui-ci est requis par les
lois et les règlements en vigueur ou qu'il est demandé par l'Etat
ou les autres collectivités publiques.
Le conseil peut, en outre, émettre des voeux sur toutes
les questions d'intérêt communal, à l'exception des voeux
à caractère politique. Les voeux du conseil sont transmis, dans
la quinzaine, par l'intermédiaire de l'autorité de tutelle, aux
autorités gouvernementales, aux établissements publics et aux
services concernés, qui sont tenus d'adresser, au conseil communal,
leurs réponses motivées, par la méme voie, dans un
délai n'excédant pas trois
mois. » Par ces compétences, on constate, donc,
l'orientation économique et sociale donnée par le
législateur à la décentralisation dans sa troisième
phase. Il faut rappeler que le développement consiste à
améliorer le niveau de vie de la population et promouvoir
l'épanouissement économique, social et culturel de la commune. Le
but étant la répartition des fruits de la croissance et la lutte
contre les inégalités communales, et par là les
inégalités régionales, d'où un développement
équilibré, dans la mesure du possible, du territoire national.
Dans ce sens, la commune est un cadre propice pour mener des
actions de développement. Pour ce faire, la commune a besoin d'une
vision prospective du devenir du territoire communal (conformément
à la vision régionale et celle nationale). La gestion des
affaires quotidiennes est indispensable certes, mais elle doit s'inscrire dans
un cadre tracé, un plan à moyen terme, une feuille de route pour
la commune. Pour cela, le volet « information statistique et
cartographique » est aussi prioritaire que la gestion des affaires
quotidiennes.
Il s'agit entre autres de :
la constitution de banques de données sur la commune (et
sa mise à jour régulièrement) : données
chiffrées, différents indicateurs économiques, sociaux et
culturels, données cartographiques, densité de population,
criminologie, approvisionnement en produits de base, patrimoine et mobilier
communal (parc logement et son état, longueur voirie, son état,
éclairage, ...), besoins (sous-équipements) de la commune dans
les différents domaines selon les normes établis, ~
La constitution de banques des études (techniques,
économiques, faisabilité, rentabilité économique
et/ou sociale...) sur différents secteurs.
La constitution de banques de projets classés par
priorité de réalisation selon la disponibilité de
financement.
Etre plus près de la population de la commune (et des
associations) et ce par le dialogue, l'écoute de leurs doléances,
de leurs attentes et leurs aspirations, pour développer chez eux la
notion de « fierté d'appartenir à cette commune ». Par
la même se développe la notion de population participative et de
planification locale participative selon les orientations régionales et
nationales du développement.
D. le fondement de l'intercommunalité :
1. Historique :
Au Maroc, si la décentralisation communale connaît
un succès incontestable, il n'en va pas de même de la
coopération entre les communes qui n'arrive pas à accrocher les
élus communaux. Si bien qu'on peut affirmer, sans risque de se tromper
ou d'être contredit, que l'intercommunalité demeure le parent
pauvre de la décentralisation. En effet, dans ce
domaine les chiffres sont des indicateurs éloquents, ils
montrent la faible performance du système de gouvernance communal en
place : il existe en tout 111 groupements de
communes au sens de l'article 79 de la charte communale du 3
octobre 2002, auquel il peut être ajouté grosso modo 82
conventions de coopération ou de partenariat conclues entre communes
conformément à l'article 78 de la charte.
Pourtant, nul ne peut ignorer l'apport fondamental de
l'intercommunalité à la décentralisation communale : elle
permet d'en améliorer le fonctionnement, d'en renforcer la
légitimité et d'en révéler le niveau de
développement. L'intercommunalité accroît les
responsabilités des communes en matière de développement
économique, social et culturel grace aux perspectives de mutualisation
des ressources et des moyens qu'elle produit. Elle permet aux communes qui s'y
engagent de rattraper leur retard en matière d'infrastructure et
d'équipements publics, de répondre aux attentes de leurs
habitants, de s'inscrire dans une logique prometteuse de solidarité
territoriale et d'aménagement du territoire.
Dans notre pays, les facteurs militant en faveur de
l'intercommunalité ne se comptent pas : les services publics de
réseau accusent un retard remarqué dans beaucoup de
régions, en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics
ces dernières années : l'assainissement, les transports en
commun, l'accès à l'eau potable et à
l'électricité, les infrastructures environnementaux comme les
décharges contrôlées, les stations de traitement des eaux
usées ou encore les équipements publics collectifs
nécessaires à l'activité économique comme les
abattoirs, les marchés de gros, les gares routières et les parcs
de stationnement sont autant de défis auxquels les communes n'ont pas
intérét à les affronter en rang dispersé. D'autre
part, il va sans dire qu'au-delà de l'aménagement des conditions
de base de l'existence pour leur population, les élus communaux ont une
responsabilité beaucoup plus large : celle de veiller à la
création des conditions de développement économique,
social et culturel susceptibles d'enclencher une dynamique durable de
croissance économique pouvant réduire la pauvreté et la
misère sociale.
Par ailleurs, aujourd'hui, l'Initiative Nationale de
Développement Humain (INDH) constitue une opportunité remarquable
pouvant être mise à contribution par les communes pour renforcer
leur coopération en vue d'assurer une durabilité aux projets
transversaux identifiés ou/et programmés. Il revient aux
élus locaux de montrer plus de volontarisme et d'imagination dans le
cadre de la dynamique de développement social engendrée par
l'INDH, sous peine de voir les autorités centrales jouer à fonds
la carte des associations locales de développement. A cet effet,
l'intercommunalité pourrait se révéler le cadre
institutionnel approprié de gestion ou de prise en charge des projets
ayant, de par leur nature transversale, l'envergure de leurs prestations ou
leur importance pour la population locale, un impact intercommunal
évident.
Bien évidemment, pour faire jouer à
l'intercommunalité un rôle plus étendu sur le plan local,
il est fondamental d'explorer le point de vue des acteurs locaux, directement
concernés par
la question. C'est justement l'objectif poursuivi à
travers l'organisation de ce séminaire : ouvrir un débat franc et
transparent avec un groupe d'élus locaux représentatif de la
carte communale du pays, dans le but de réfléchir ensemble sur
les aspects pratiques et théoriques que l'intercommunalité
soulève. Ce Séminaire s'inscrit dans le cadre d'une étude
menée par le Ministère de l'Intérieur en commun accord
avec le projet PAD/Maroc dans l'objectif de
renforcer le volet intercommunalité de la
décentralisation. 2. Objectifs :
I- Les objectifs de l'intercommunalité
Inscrite dans un contexte de consolidation du processus de
décentralisation administrative et territoriale,
l'intercommunalité constitue un cadre d'action impliquant les principaux
acteurs : l'état, les élus locaux et la population
concernée. C'est un cadre d'intervention qui répond à une
triple préoccupation :
- Le développement économique et social
- L'équilibre spatial et la solidarité
territoriale
- Le renforcement des moyens et la mutualisation des
ressources.
1. L'intercommunalité :
Un cadre de promotion de développement économique
et d'amélioration des conditions de base et d'existence de la
population.
L'objectif est de rattraper les retards enregistrés en
matière des équipements collectifs publics, de créer les
conditions de développement économique et combler les
insuffisances dans le domaine des prestations sociales.
A cet effet, l'intercommunalité constitue un cadre
institutionnel permettant de :
_ Réaliser les équipements collectifs publics
nécessaires à l'activité économique, il s'agit en
l'occurrence, des infrastructures et d'équipements publics de
proximité
- Les services publics de réseaux : l'assainissement, les
transports en commun, l'alimentation et l'accès à l'eau potable,
l'électricité, l'entretien de voirie.
- Les infrastructures environnementales comme les
décharges contrôlées, les stations de traitement des eaux
usées, la collecte et le traitement des déchets
ménagers.
- Les autres équipements nécessaires comme les
abattoirs, les marchés de gros, les gares routières, les parcs de
stationnement
_ Fournir les prestations sociales et les services nouveaux aux
habitants des communes concernées :
Il s'agit de contribuer à la satisfaction des demandes
sociales exprimées à une échelle plus étendue que
l'échelle communale et par conséquent à
l'amélioration du niveau de vie des populations du territoire
concerné. Cela nécessite de :
- Favoriser le déploiement des activités
créatrices d'emploi ;
- Réduire la pauvreté et la misère des
populations ;
- Prendre en charge des projets (du type projets INDH) ayant, de
par leur nature transversale, l'envergure de leurs prestations ou de leur
importance pour la population locale, un impact, intercommunal
évident
2. L'intercommunalité = un cadre de mutualisation des
moyens :
Face aux défis de gestion des services publics de
qualité et de financement de projets, de développement local dont
la charge est très lourde pour les budgets communaux, les communes n'ont
pas intérét à les affronter en rang dispersé.
La mutualisation des moyens et des ressources offerte dans le
cadre de l'intercommunalité, devrait constituer « un horizon
fondamental de gestion et de bonne gouvernance pour toute assemblée
communale, soucieuse de préserver l'intérêt de sa commune
».
Grâce aux perspectives de mutualisation des ressources
et des moyens qu'elle produit, l'intercommunalité constitue à cet
égard un cadre d'action collective et de coopération
décentralisée permettant de :
· donner aux structures intercommunales accès
à des moyens supplémentaires renforcés et élargis
;
· rapprocher les communes qui souffrent d'endettement pour
agréger des moyens dispersés et structurer des initiatives
locales ;
· accroître les responsabilités des communes
et leurs actions en matière de développement économique et
social en mobilisant un minimum de ressources propres ;
· répondre aux exigences de la coopération
intercommunale de qualité à moindre coût par la mise en
commun des ressources au profit des communes rurales ou urbaines pauvres.
2.1. Le principe de spécialité :
Le groupement intercommunal est régi par le principe de
spécialité à la différence de la commune qui
possède une vocation générale. Il ne peut, en
conséquence, exercer que les compétences qui lui ont
été déléguées par les communes. Il les
exerce par substitution.
Le groupement ne peut donc intervenir que dans le champ de
compétences qui lui sont expressément attribuées par la
loi, transférées ou déléguées à
l'intérieur de son périmètre. Le groupement intercommunal
doté d'un établissement public ne peut se livrer à
« Des activités excédant le cadre de ses
missions qui lui ont assignées par les textes l'ayant institué
». Il ne peut donc intervenir ni opérationnellement, ni
financièrement dans le champ de compétences que les communes ont
conservées. Ainsi par exemple, un groupement ayant pour objet statutaire
l'assainissement ne peut intervenir dans la collecte ou le traitement des
ordures ménagères.
Le principe de spécialité revêt deux formes
principales :
· Un principe de spécialité fonctionnelle :
ce principe est lié au transfert des compétences. La
détermination de ces dernières dépend de chaque
catégorie de groupement.
· Un principe de spécialité territoriale : ce
principe veut que l'établissement ne doit intervenir qu'à
l'intérieur de son périmètre, c'est-à dire pour les
communes membres.
La portée de ce principe est qu'il permet
d'établir clairement la répartition des compétences entre
les communes et le groupement intercommunal.
Autrement la poursuite d'un projet commun de
développement et d'aménagement du territoire communautaire par
exemple implique à l'évidence clarté et stabilité
dans la répartition des responsabilités entre les
différents niveaux d'administration.
Notons qu'en droit français la définition
précise du transfert de compétences appartient toujours aux
communes et non à l'EPCI, y compris dans le cas des EPCI où les
transferts de compétences obligatoires sont particulièrement
importants.
Le principe rejoint d'une certaine façon celui de
subsidiarité, plus connu en droit européen, où ce sont les
communes qui déterminent les règles de partage des
compétences.
C'est donc un principe qui permet d'éviter les conflits
de compétence entre les communes et le groupement.
En effet, une compétence doit être exercée
par un seul titulaire, et si les communes l'ont déléguée
à l'établissement, celles-ci ne pourront plus l'exercer
elle-même ni bien évidemment la déléguer une
deuxième fois.
« Dés lors que la compétence est
transférée, les communes s'en sont dessaisie.
La délégation de compétences implique de la
part de la commune le dessaisissement immédiat et total de cette
compétence ».
2.2. Le principe d'exclusivité :
En application de ce principe, le groupement intercommunal
est le seul à pouvoir agir dans les domaines se rattachant aux
compétences qui leur ont été transférées. On
dit alors que ce groupement a dorénavant l'exclusivité de
l'exercice de cette compétence.
Le principe de l'exclusivité se matérialise par
:
· L'interdiction de retracer définitivement dans le
budget du groupement des dépenses et des recettes qui ne se rapportent
pas à l'exercice de ses compétences et dans celui des
compétences transférées au groupement.
· L'interdiction d'opérer un transfert de ces
compétences à un autre établissement. Il en résulte
de ce principe d'exclusivité que la création du groupement
comporte dessaisissement immédiat et total des communes pour les
compétences transférées.
3. Les fondements et les principes de gestion des structures
intercommunales :
Un groupement intercommunal constitué en
établissement public n'est pas une collectivité territoriale*
comme la commune. Les principes fondamentaux qui différencient les
groupements d'une collectivité locale, sont notamment le principe de
spécialité et le principe d'exclusivité.
Selon l'article 100 de la constitution, les collectivités
locales du Royaume sont les régions, Les provinces, les
préfectures et les communes.
4. Fonctionnement :
a. Moyens du Groupement :
Moyes humains :
Personnel communal + possibilité de faire appel au
concours de personnes privées ou de l'Etat (services extérieurs)
selon les règles de droit commun applicables aux collectivités
locales et à leurs groupements.
Le personnel est géré par le groupement
lui-même suivant les mêmes règles applicables aux
communes.
Moyens financiers :
Le Groupement a son patrimoine propre et son budget propre
distincts des budgets des communes membres.
. Comptabilité du Groupement : Mêmes règles
financières et comptables des communes ;
· Ordonnateur des crédits ouverts au budget : Le
président ;
· Fonctions de receveur : confiées au receveur
communal du siège du syndicat.
· Alimentation du budget : pas de ressources propres
(impôts, taxes).
· Contributions des collectivités locales
associées (Superficie de la commune / Nombre d'habitants / Budget / Cout
des investissements ;
· Subventions de l'Etat (Soutien financier de l'Etat et de
la DGCL pour la mise a niveau des services)
· Intercommunalité comme l'un des critères
primordiaux pour faire bénéficier les communes de l'appui) ;
· Emprunts (FEC) : selon les mêmes conditions
applicables aux communes ;
· Dons et legs : a condition qu'elles correspondent a
l'objet du groupement.
b. Caractéristiques du Groupement :
Souplesse : Structure d'association qui s'adapte a
l'évolution des communes : possibilité d'élargir l'objet
du groupement a de nouvelles prestations en fonction de nouveaux besoins,
étendre le territoire a de nouvelles communes, retrait de communes,
dissolution, ~
· Caractère volontaire : création libre et
facultative ;
· Egalite des communes ;
· Large autonomie des élus pour déterminer
les compétences du groupement.
· Indépendance des organes administratifs du
groupement : administre par des organes qui lui sont propres et dispose d'un
pouvoir de décision autonome;
· Autonomie financière et patrimoniale : le
groupement peut être propriétaire de biens meubles ou immeubles,
recevoir libéralités et legs ;
· Spécialité : le Groupement ne reçoit
compétence que dans les strictes limites de son objet tel qu'il est
défini par l'acte de création ;
· Le Groupement a une existence propre :
· Son existence se distingue de celle des communes qui en
font partie ;
· Son existence n'affecte en rien celle des communes qui en
sont membres ;
c. Avantages et atouts du groupement
· Actions individuelles des communes contraintes de limites
administratives (cas de site de décharge) et de limite des moyens
humains et financiers ;
· Actions solidaires pour Combler les Besoins de :
· Continuité spatiale et économique (faire
abstraction des clivages administratifs);
· Développement intègre et répartition
spatiale du développement et des équipements.
Cas des décharges: éviter la dissémination
sur plusieurs espaces
· Impacts environnementaux;
· Impacts financiers;
· Contraintes d'ordre financier;....
· Compensation des méfaits du découpage
communal : entités peu viables économiquement ;
· Compensation des besoins de financement (ouvrages
capitalistiques)
· Investissements de départ (décharges
contrôlées / Centres de transfert);
· Péréquation : Solidarité et
complémentarité entre les communes ;
· Economie d'échelle (gain économique) :
Meilleure répartition des frais fixes ;
? Grand Profit pour les communes de petite taille / aux moyens
limites
· Optimisation des équipements et des moyens ;
· Economie d'espace (éviter la dissémination
des projets sur plusieurs communes).
· Plus de crédibilité vis-à-vis des
bailleurs de fonds (MDP / Emprunts éventuels) ;
?Cas des décharges
Une commune urbaine doit nécessairement enfouir ses
déchets dans le périmètre d'une commune rurale
? Contraintes foncières ; les nuisances environnementales
dépasseraient le périmètre de la commune d'origine;
Echange de compétences, d'expériences et de savoir-faire.
d. Facteurs de blocage de l'intercommunalité
· Insuffisance de la sensibilisation des élus et
niveau d'instruction
· Imprécision des dispositions de la loi ;
· Attachement des élus a exercer directement la
plénitude de leurs prérogatives ;
· Motivations politiques ;
· Inégalité des moyens + Taille des communes
;
· Niveau de représentation;
· Rôle de coordination de l'autorité
locale.
e. Cas spécifique d'intercommunalité :
· Groupement de communes (Modèle de Statut);
· Intercommunalité hors groupement (Décharge
intercommunale d'Oum Azza : 13 communes / Environ 120 hectares)
· Autorité délégante (Près. des
communes): Suivi et contrôle de la gestion /
· Seul interlocuteur vis-à-vis du
délégataire / Règlement intérieur.
· (Attributions, Composition, Fonctionnement).
NB: Dans le cas de constitution d'un groupement ou de
toute autre entité juridique, le Groupement ou l'entité se
substituent au délégant pour toutes les du contrat.
- Service permanent de contrôle désigne par l'AD)
:
Comité de suivi:
· Membres représentant le délégant /
le délégataire;
· Représentant de l'autorité de tutelle;
· Représentant par Préfecture.
Compétences:
Suivi de la réalisation / Règlement des litiges
/ Programme annuel des travaux et plans d'exploitation / Toute autre mission
confiée en commun accord entre les deux parties.
Rémunération:
Versement par chaque commune au prix a la tonne.
f. Intercommunalité dans les Plans directeurs
préfectoraux ou provinciaux :
· Analyse des opportunités de
l'intercommunalité
Le Consultant est appelé à identifier et a exposer,
au travers d'un dossier et d'un atelier spécifique à cette
problématique, les opportunités de l'intercommunalité en
matière :
v' De collecte (mise en commun des véhicules de collecte,
de compétences, de véhicules
de réserve ou de remplacement, amélioration des
taux d'utilisation de certains équipements,
v' De mise en décharge (meilleure répartition des
charges fixes, meilleurs taux d'utilisation des équipements et des
engins, amélioration de la capacité à mobiliser du
personnel qualifie et expérimente,...) ;
v' De communication visant les modifications des comportements
des producteurs de déchets,...
v' De services complémentaires ;
v' De maintenance et de suivi,... ;
v' De délégation (capacité à proposer
un marché attractif,...).
v' Pour chacun de ces points et les autres opportunités
éventuellement identifiées par le comité de pilotage, le
Consultant procédera a une analyse organisationnelle, institutionnelle,
technique et financière des avantages et inconvénients de
différents scénarios intégrant
l'intercommunalité.
v' Certaines options intégreront obligatoirement et
simultanément l'intercommunalité
de la collecte, du transport, du traitement et de la mise en
décharge des déchets produits dans les communes urbaines, les
centres urbains des communes rurales dans les douars de plus de 500
habitants.
v' Le consultant identifiera et évaluera les
potentialités de coopération inter-préfectorale ou
interprovinciale au travers d'une analyse environnementale, sociale, technique
et financière.
g. Intercommunalité dans le projet de refonte de la
charte communale apports prévisionnels :
1' Groupement d'agglomérations de plus de 200 000
habitants;
1' Champs de compétence:
v' Planification urbaine et suivi du schéma directeur du
Groupement d'agglomérations/
Transport urbain/établissement du plan de
déplacement urbain/Traitement des déchets /Assainissement
liquide/Eau potable et électricité.
v' Sociétés de développement local:
structure favorable a la promotion de l'intercommunalité.
5. Formes d'intercommunalité :
+ Partenariat
Sans structure : Conventions de partenariat de
coopération
Avec structure :
· Groupement de collectivités locales
(Communes/Collectivités préfectorales et provinciales (Art 67 de
la loi 79.00 relative à l'organisation des collectivités
préfectorales et provinciales);
· Régie autonome intercommunale : Autorité
spécifique compétente vis-à-vis des tiers (Autorité
délégante)
· Comites interrégionaux de coopération
(Titre VI du dahir du 2 avril 1997 portant promulgation de la loi 47.96
relative a l'organisation de la région);
a. Aspect juridique et procédural
Charte communale : Art 79 : "les Communes urbaines et rurales
peuvent constituer, entre elles ou avec d'autres Collectivités locales,
des groupements de communes ou de Collectivités locales, pour la
réalisation d'une oeuvre commune ou pour la gestion d'un service
d'intérêt général du groupement".
Le Groupement : Etablissement public dote de la
personnalité morale et de l'autonomie financière.
La charte fixe les règles régissant la
constitution, l'objet, l'organisation et le fonctionnement du groupement.
a.1. Constitution du groupement :
v' Autorisation du Ministre de l'intérieur sur vu des
délibérations des conseils
communaux (Arrêté) ;
v' Délibérations concordantes des conseils
communaux reflétant leur volonté de créer un Groupement de
communes.
· Des communes autres que celles initialement
associées peuvent être admises a faire partie
du Groupement.
Donc deux situations
· Création d'un groupement ;
· Adhésion a un groupement.
a.2 Création :
Conditions et procédure :
· Existence de collectivités de même nature
;
· Délibérations concordantes des conseils
communaux : session ordinaire ou extraordinaire ;
· Eléments de la délibération :
· Délimitation du territoire du Groupement ;
· Compétences (Gestion des déchets
ménagers);
· Siège du Groupement ;
· Durée du Groupement ;
· Contribution au budget du Groupement ;
· Désignation du ou des
délégués des communes au conseil du groupement.
La décision de création doit être à
l'unanimité des conseils communaux concernés
b. Observations:
Imprécision au niveau de la charte communale :
De qui doit émaner la création du Groupement ? (cas
de Benslimane, Bouznika et Al Mansouria).
· L'une des communes intéressées ;
· L'Autorité locale (Walis, Gouverneurs, chefs de
cercles, caïds) : Rôle d'animation, de coordination, de mobilisation
et de conseil.
Les décharges et les centres de transfert se
prétent beaucoup a l'intercommunalité et doivent susciter
l'intérêt des communes /Avec l'Appui de l'autorité
locale.
L'opération de tri/recyclage notamment dans le cadre de
sociétés de développement local (Partenariat Public/Prive)
arrété du ministre de l'intérieur.
· Autorisation du ministre de l'intérieur
obligatoire (pouvoir discrétionnaire pour accepter ou refuser la
création du Groupement).
· Nouvel examen de l'objet: possible si le ministre le juge
nécessaire (exemple : lorsque les dossiers souffrent d'insuffisances, le
plus souvent lorsque les communes omettent de préciser clairement
l'objet du Groupement, l'organisation administrative ou financière). b-
Adhésion a un Groupement existant :
La procédure rappelle celle suivie pour la création
:
Exemple :
· Projet d'adhésion des communes rurales Ait Kamra
et Izemmouren au groupement v' Nekkor-Ghiss
v' Al Hoceima.
· Projet d'adhésion de la commune Tafoughalt au
Groupement « TRIFA » à Berkane. Adhésion d'office d'une
ou plusieurs communes a un groupement crée ou en cours de constitution
(après consultation des conseils des communes concernées) :
Décision du 1er ministre sur proposition motivée
du ministre de l'intérieur.
· Documents à fournir au Ministère de
l'Intérieur :
· Dossier technique précisant la consistance du
projet :
o Plan de financement (dépenses ; recettes
prévisionnelles) ;
o Délai d'exécution ;
o Dans le cas d'utilisation du foncier, préciser le
statut de façon a être sur que la propriété
collective ne fait pas l'objet de litige.
· Projet de règlement intérieur (commun aux
communes du groupement)
(Voir modèle).
· Délai d'approbation (ou rejet motive) : 45 jours
(ce délai peut être prolongée une seule fois par
décision motivée du ministre de l'intérieur.
6. Les types de structures intercommunales :
SANS FISCALITÉ PROPRE
|
AVEC FISCALITÉ PROPRE
|
Syndicats de communes
|
Communautés urbaines
|
Syndicats mixtes
|
Communautés de communes
|
|
Communautés d'agglomération
|
|
Syndicats d'agglomération nouvelle
|
|
Districts (supprimés au 1er janvier 2002)
|
|
Communautés de ville (supprimés au 1er janvier
2002)
|
|
Métropole (prévues par la réforme de
2009)
|
|
(art. 1).
|
|
7. Et dans le futur ?
Les modes de gestion classiques de nature purement
administrative, se révèlent incompatibles avec le concept
d'intercommunalité qui implique l'existence d'un espace de
solidarité au sein duquel s'exercent des compétences autour d'un
projet commun ou pour fournir des prestations de qualité à un
nombre important de citoyens.
Ainsi, qu'il s`agisse d'une intercommunalité de projet ou
de services publics (essentiellement en réseaux), la gestion des
affaires locales communes par le groupement intercommunal nécessite des
règles de bonne gouvernance fondées sur la transparence, la
communication, la confiance, la participation, la responsabilité,
débarrassées des mécanismes bureautiques, des mauvaises
pratiques, des négligences et des complexités administratives.
La gouvernance dont il est question, n'est pas l'apanage des
exécutifs des groupements intercommunaux, c'est une affaire de tous.
Elle doit impliquer tous les acteurs qui interviennent sur le plan local :
l'Etat, les élus communaux et intercommunaux, le secteur privé
sans oublier pour autant la société civile.
Elle doit également favoriser l'adhésion des
citoyens aux projets communs de développement et leur donner le maximum
de satisfaction dans les prestations fournies. La bonne gouvernance locale
nécessite une répartition claire des compétences et des
responsabilités des élus communaux et des élus
intercommunaux. Elle doit être fondée sur des règles
comptables et financières appropriées à la vocation
intercommunale des entités membres et soumettre les responsables de la
gestion des affaires de l'intercommunalité à l'obligation de
rendre compte.
Le texte de loi sur l'intercommunalité doit
prévoir, à ce sujet, des dispositions spéciales obligeant
le président du groupement à adresser chaque année au
président de chaque commune membre, un rapport retraçant
l'activité de l'établissement accompagné du compte
administratif arrété par l'organe délibérant.
E. LES ENJEUX DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE :
Rappelons que l'administration territoriale est l'organisation
administrative et institutionnelle du territoire. Il s'agit donc, d'un point de
vue global, des organisations qui gèrent le territoire. L'administration
locale fait donc référence aux collectivités territoriales
(Communes, départements, régions) mais aussi aux structures de
coopération
intercommunale.
1. Eléments
généraux
Le point majeur qui caractérise l'administration
territoriale française est sa complexité. Cette notion fait
référence au fait que les parties prenantes du territoire sont
nombreuses, variées. Par ailleurs, ces parties prenantes formulent des
demandes et exercent des contraintes fortes sur le management des structures
territoriales.
D'autre part, les chercheurs en management public4 ont
montré que les organisations territoriales sont ouvertes. Cela signifie
qu'elles sont à la fois fortement influencées par leur
environnement (les nombreuses parties prenantes) tout en étant inertes,
du fait de leur cadre juridique et réglementaire strict. Les
organisations territoriales ne peuvent donc totalement maîtriser leur
environnement et sont soumises à de fortes influences et contraintes
externes. Par ailleurs, les recherches en management public (et plus largement
des analystes de la vie politique et administrative française) montrent
que le territoire fait face à plusieurs éléments.
v' L'enchevêtrement des compétences :
Un des objectifs de la décentralisation était
d'attribuer à chaque niveau de collectivité territoriale un
ensemble pertinent et cohérent de compétences. L'optique de
spécialisation de chaque niveau de collectivité était
privilégiée, selon sa position et sa capacité d'action
dans les différents domaines publics transférés.
Cependant, ce principe de spécialisation n'a pas
réellement été mis en place dans tous les domaines : pour
l'éducation par exemple, chaque niveau de collectivité
territoriale (en plus du rôle de l'Etat, assuré par le
Ministère de l'Education Nationale) a une responsabilité dans la
définition des programmes et la gestion des structures.
Par ailleurs, la lisibilité des compétences de
chaque collectivité est faible : peu de citoyens ont connaissance de
leurs attributions respectives - ce qui limite l'intérêt pour le
débat démocratique et la vie publique locale.
v' La superposition des niveaux d'administration :
On dénombre aujourd'hui trois niveaux de
collectivités territoriales (région, département,
commune), auxquels il faut ajouter l'Etat, l'Union Européenne, mais
aussi les structures intercommunales. Toutes ces entités jouent un
rôle dans la définition de la politique publique, ce qui
complexifie la conduite des actions à tous les niveaux. On voit donc que
la distribution des pouvoirs est inachevée : il n'existe pas de
hiérarchie entre les collectivités locales, or celles-ci se
chevauchent (il existe plusieurs échelons pour un même
territoire), ce qui rend la désignation d'un (ou de plusieurs)
responsable(s) difficile.
v' Le morcellement du territoire
Cette problématique a déjà été
traitée dans les parties précédentes mais il semble utile
de rappeler que ce phénomène n'a été qu'en partie
résolu par les structures intercommunales, qui sont, de plus, nombreuses
et variées. En particulier, la question du décalage entre
territoire institutionnel et territoire d'action : l'organisation est
responsable
administrativement et légalement d'un territoire bien
précis, qui ne correspond généralement pas au territoire
vécu par les individus. L'échelle territoriale pertinente est
donc variable et nécessite la mise en place d'un processus de
gouvernance pour trouver une solution à ce décalage.
v' Une séparation des pouvoirs administratifs
et politiques « en pointillés
La séparation des tâches entre élus et
managers est source de conflits, complexifie la prise de décision ainsi
que sa mise en oeuvre.
v' Une démocratie locale inerte
La notion de « démocratie locale » a
été instaurée par la loi du 6 février 1992 relative
à l'administration territoriale de la République.
Elle permet à l'opposition locale d'avoir un droit
à l'information sur les affaires devant faire l'objet d'une
délibération. Elle permet aussi de consulter la population sur
les affaires d'intérêt communal.
La loi du 27 février 2002 relative à la
démocratie de proximité oblige la majorité à
réserve rune place dans les magazines d'information de la
collectivité.
Enfin, la révision constitutionnelle du 28 mars 2008
autorise la tenue de référendums locaux pour toutes les
collectivités territoriales.
Cependant, la démocratie locale semble ne pas être
réelle. Les principaux problèmes sont liés aux modes
d'élection des représentants des collectivités
territoriales, qui peuvent générer une sur ou une
sous-représentation des populations urbaines ou rurales. Par ailleurs,
la mise en place de référendums locaux est limitée. Enfin,
les citoyens locaux souffrent d'un manque d'accès aux données
financières et administratives locales, et ce malgré les
différentes dispositions prises (possibilité d'assister au
conseil municipal et de consulter les budgets de la
commune par exemple). En effet, la technicité et la
complexité des documents consultables ne permettent pas aux citoyens
d'être correctement informés.
F. Le management des structures territoriales
Au niveau opérationnel, et depuis plusieurs années,
il est de plus en plus question de
« Gestion » et de « management » dans les
organisations publiques. En effet, les structures publiques (administration et
collectivités) ont longtemps été considérées
comme devant être « Administrées » selon des logiques
différentes de celles prévalant dans le secteur privé.
Cette dichotomie entre logique publique et logique
privée s'explique par les particularités des organisations
publiques. Cependant, on note que les logiques gestionnaires s'imposent peu
à peu dans les structures publiques, et que de nombreux outils du
privé sont transférés dans la sphère publique.
a. La légitimité du management public :
Le management public en tant qu'objet d'études est apparu
récemment et, s'il existe aujourd'hui un certain consensus sur sa
définition et son objet, il a fait l'objet de nombreux débats. Il
s'agit en fait de savoir si le mangement public est une «
sous-catégorie » du mangement des organisations (et dans ce cas, la
transposition des outils de gestion privée peut se faire directement) ou
si, au contraire, le management public constitue un champ disciplinaire propre,
justifié par l'importance des spécificités des
organisations publiques. De façon synthétique, il existe trois
courants relatifs à la place du management public, sachant que deux sont
des conceptions extrêmes du management public, chacune affirmant la
suprématie d'une logique, managériale versus administrative et
juridique.
· Le premier courant, qualifié de « minimaliste
» nie l'existence de différences majeures entre les organisations
publiques et privées. Il s'appuie sur le constat d'une dilution des
frontières entre privé et public. Les problèmes de gestion
sont considérés être les mêmes (l'action de
gérer est adaptée à tout type d'entité
collective).
Ici, le management public est dominé par la logique
managériale - dont les principes clés sont l'efficacité,
la compétitivité et la rentabilité. Le management public
n'est donc qu'imitatif.
· Le deuxième courant « séparatiste
» prône une gestion publique totalement détachée des
théories privées. L'accent est ici principalement mis sur les
spécificités propres au champ public, qu'il s'agisse des aspects
juridiques, politiques ou économiques.
Ainsi, les pratiques de gestion doivent être radicalement
différentes de ceux des organisations privées.
· Enfin, le troisième courant, aussi qualifié
d' « adaptatif » considère que la logique managériale
ne peut être ignorée et est source d'enrichissements puisqu'elle
peut apporter des éléments pour une gestion plus rationnelle,
plus efficace, plus méthodique. Cela correspond bien à la
recherche d'efficacité, de qualité et de performance, liée
à la modernisation des organisations publiques.
Il est donc possible de s'inspirer des pratiques de gestion des
organisations privées - dans certains cas seulement - tout en
reconnaissant les spécificités des organisations publiques, et
donc en adaptant les outils de gestion.
b. Les spécificités des organisations
publiques
Les principales contributions quant aux particularités
des structures publiques permettent de comprendre pourquoi les logiques de
gestion ne sont pas identiques à celles de la sphère
privée.
Tout d'abord, les organisations publiques, possèdent cinq
caractéristiques spécifiques : - La poursuite de finalités
externes, qui ne concernent pas l'organisation elle-même
- L'absence de rentabilité capitalistique,
- La poursuite de missions en concurrence nulle ou imparfaite,
- Des systèmes complexes et cloisonnés,
- Une soumission de l'action administrative au politique.
Traits distinctifs majeurs qui permettent de séparer le
secteur public du secteur privé :
- La nature du secteur : Il ne s'agit pas de satisfaire
la demande d'un client solvable, mais de réaliser des actions pour la
société dans son ensemble.
- La finalité : Alors que les organisations
privées recherchent le profit et la rentabilité, les
organisations publiques visent au bon fonctionnement de la
société.
- Le champ de force : L'entreprise se situe dans un
univers concurrentiel, les organisations publiques sont situées dans un
système politique.
- Le cadre de fonctionnement : Les organisations
privées possèdent une réelle liberté d'action sur
les marchés ; les organisations publiques doivent respecter l'Etat. Les
critères qui permettent de définir des organisations publiques,
comme les statuts, les missions d'intérêt général,
la nature des activités, la propriété du capital, le
contrôle et la vocation non lucrative. Elle souligne que l'on peut
analyser les spécificités des organisations publiques à
l'aide de deux approches :
· Selon l'analyse institutionnelle, les organisations
publiques sont caractérisées par leur soumission au pouvoir
politique, leur système juridique, leur rationalité et leur mode
de financement (par prélèvement ou allocation
budgétaire).
· Sous l'angle organisationnel, les organisations publiques
ont comme particularités d'être de grande taille, de
réaliser des prestations de services et de se situer dans un
environnement complexe.
Boyne (2002)12 s'intéresse aussi aux
spécificités des organisations publiques qu'il compare aux
organisations privées. Le tableau suivant synthétise les
principales caractéristiques des organisations publiques : Environnement
organisationnel
- Plus complexe : les organisations publiques font face
à une grande variété de parties prenantes, avec de
multiples demandes et contraintes sur les gestionnaires
- Plus perméable : les organisations publiques sont
des systèmes ouverts facilement influencés par les
évènements extérieurs
- Plus instable : les contraintes politiques
entraînent des fréquents changements dans les élus, les
objectifs...
- Caractérisé par l'absence de pressions
concurrentielles. Buts organisationnels - Distinctifs : « equity »
and « accountability »
- Multiples : dus au grand nombre de parties prenantes
- Plus vagues : inhérent à l'ambiguïté
politique nécessaire pour rallier des publics différents à
une cause
Structures organisationnelles
- Plus bureaucratiques
- Tendance au « red tape » (bureaucratie)
- Manque d'autonomie managériale : peu de liberté
pour les gestionnaires, notamment en matière de pouvoir de sanction sur
les subordonnés par exemple.
Valeurs managériales :
- Moins matérialistes : moins motivées par
les récompenses financières
- Volonté de servir le public et de se mettre au service
de l'intérêt général
Par ailleurs, pour caractériser les organisations
publiques, il est possible d'ajouter aux éléments
précédents la notion d'intérêt
général, la maîtrise limitée des financements,
l'absence de recherche de profit, les modes de contrôle...
Cependant, au-delà de ce débat sur les
spécificités de la sphère publique et sur les outils
managériaux à utiliser, la notion de performance prend de plus en
plus d'importance dans la sphère publique et a
généré de nouveaux dispositifs, qui ne concernent pas
nécessairement l'administration territoriale.
A noter que la performance peut être définie comme
« la capacité à atteindre des objectifs préalablement
fixés, exprimés en termes d'efficacité
socio-économique, de qualité de service ou d'efficience de la
gestion ». Par conséquent, la démarche de performance est
un
« Dispositif de pilotage des administrations ayant pour
objectif d'améliorer l'efficacité de la dépense publique
en orientant la gestion vers l'atteinte des résultats dans le cadre de
moyens prédéterminés ».
Néanmoins, il semble nécessaire de se pencher sur
ces éléments afin de mieux comprendre le contexte dans lequel se
situent les collectivités territoriales et les structures
intercommunales.
c. La LOLF et l'administration territoriale :
L'importance prise par les notions de performance et
d'évaluation s'explique par de nombreuses pressions de l'environnement,
et par une volonté de citoyens et du pouvoir politique d'accroître
la transparence dans la gestion de l'Etat.
Il est donc désormais demandé au pouvoir public de
rendre des comptes et d'améliorer son mode de fonctionnement - ce qui
est institutionnalisé par la LOLF
d. La Loi Organique relative aux Lois de
Finances
Cette loi a pour objet de déterminer le cadre
juridique des lois de finances. Elle remplace le précédent cadre,
qui avait été instauré en 1959. Son objectif principal est
d'être un levier de modernisation de la gestion de l'Etat.
Cette loi a été promulguée le 1e juillet
2001, et elle s'applique entièrement et à l'ensemble des
administrations depuis 2006.
La précédente ordonnance, qui datait de 1959,
n'avait presque pas été modifiée et elle donnait des lois
de finances « en temps et en heure ». Par ailleurs, les
dépenses votées étaient très stables d'une
année sur l'autre (seules les mesures nouvelles étaient
discutables) et presque impossibles à modifier (les anciennes mesures et
leurs ressources ne pouvaient être réduites). Les dépenses
étaient aussi très détaillées mais aucun objectif
de résultat n'était fixé. Enfin, le ministère du
Budget pouvait seul décider de déplacer les crédits.
La réforme de la LOLF visait donc à pallier les
insuffisances de la précédente ordonnance. Elle s'articule autour
des notions de performance de la gestion publique et de transparence de
l'information budgétaire.
Afin d'assurer la performance, la logique de résultat
est instituée. Les gestionnaires doivent donc rendre des comptes sur
l'efficacité de l'utilisation des crédits via des Rapports
annuels de performance.
Le budget de l'Etat est désormais découpé
en 34 missions (qui sont des objectifs de politiques publiques à
atteindre), chacune faisant l'objet de programmes et d'actions
spécifiques. Au sein des programmes, le gestionnaire dispose d'une
liberté de réaffecter les crédits. Ainsi, l'allocation des
ressources devrait être plus efficace et être centrée sur
les missions (et non plus sur les structures administratives).
Concernant l'objectif de transparence de l'information
budgétaire, ce dernier est en partie assuré par le fait que
l'architecture du budget est articulée selon les missions, ce qui
accroît la lisibilité du budget. Ainsi, les agents de l'Etat
voient mieux leur contribution et les citoyens comprennent mieux à quoi
sert l'argent de leurs impôts, mais aussi quels sont les objectifs des
politiques publiques.
Par ailleurs, le rôle du Parlement est renforcé. Il
examine la totalité du budget et vote pour chacune des missions. Chaque
année, l'administration détaille ses objectifs et sa
stratégie et elle rend compte de ses actions, à l'aide
d'indicateurs précis. Ainsi, le Parlement a un réel moyen de
contrôler l'action de l'Etat et peut s'appuyer pour cela sur les rapports
de la Cour des Comptes.
Enfin la LOLF prévoit aussi une refonte de la
comptabilisation des actifs (notamment incorporels) dans le budget,
conformément aux principes comptables nationaux et aux normes
IAS/IFRS.
Ainsi, la LOLF a permis l'arrivée d'un nouveau mode de
fonctionnement, centré sur la performance et donc d'améliorer le
pilotage des administrations publiques.
e. La Loi Organique relative aux Lois de Finances :
La LOLF ne concerne pas directement les collectivités
territoriales : elle ne s'applique qu'à l'administration.
Cependant, même si ni les collectivités
territoriales ni les structures intercommunales ne sont directement
concernées par la LOLF, elles ont déjà investi la question
d'amélioration de la gestion publique, se sentant concernées par
les enjeux de performance et de transparence. La deuxième raison qui
pousse les organisations territoriales à améliorer leur gestion
est liée à leur volonté de maîtriser leur budget et
de ne pas être surendettées, afin de garder des marges de
manoeuvre. Cependant, elles peuvent mettre en place les mesures qu'elles
souhaitent et innover en la matière.
Le rapport Migaud-Lambert, remis au gouvernement en novembre
2006, indique que « La LOLF inspire de nombreuses collectivités
locales souhaitant moderniser leur gestion. Il ressort des
expérimentations en cours que ces collectivités adoptent,
à partir de principes communs de gestion orientée vers les
résultats, des organisations très différentes les unes des
autres en raison de leurs spécificités. Il est
préférable d'accompagner ces expérimentations plutôt
que de tenter de les formater dans un moule commun qui découragerait
leurs promoteurs ».
La LOLF a eu pour effet de questionner et d'approfondir la notion
de performance dans les structures territoriales. En effet, ces
dernières disposent déjà d'outils de suivi de
l'activité et des indicateurs d'efficacité.
f. Au niveau de la procédure
budgétaire,
Les collectivités (régions, départements,
communes de plus de 3 500 habitants) avaient déjà l'obligation de
mettre en place un débat d'orientation budgétaire (DOB) et ce
depuis 1992. Par contre, la LOLF n'a pas rendu le DOB obligatoire pour l'Etat.
On note que le débat sur le budget est réel dans les
collectivités territoriales, autant qu'au niveau de l'administration.
Par ailleurs, les collectivités peuvent présenter
leur budget soit par missions soit par service (Les communes choisissent
souvent de présenter leur budget par nature). Les budgets par fonction
sont utilisés par une centaine de communes, vingt départements et
la quasi-totalité des régions. Quant à l'utilisation des
crédits, il existe une certaine souplesse : les crédits sont
votés par chapitres et non par article, ce qui laisse une certaine marge
de manoeuvre. D'autres éléments rendent la gestion des
crédits souple : le système des dépenses imprévues,
la possibilité de créer des chapitres d'opération
librement pour un investissement important, les
virements de crédit entre chapitres. Enfin, la gestion
pluriannuelle des crédits est possible pour toutes les communes et pour
tous types de dépenses.
g. Au niveau de la transparence
Les dispositions qui s'appliquent aux collectivités
locales imposaient déjà ce principe. Le budget des
collectivités locales est établi sur les mémes principes
que le budget de l'Etat. Par ailleurs, les comptes doivent respecter les
principes comptables généraux (sincérité, prudence,
séparation des exercices...) et le patrimoine doit être
évalué. L'ordonnance du 26 aoQt 2005 favorise la transparence et
la qualité de l'information financière pour les
collectivités territoriales et les structures intercommunales : les
documents financiers sont plus lisibles et les procédures
budgétaires et comptables ont été simplifiées.
Enfin, le principe d'équilibre est plus contraignant pour les
collectivités que pour l'Etat.
Certaines collectivités locales ont donc
déjà engagé des démarches semblables à
celles impulsées par la LOLF. Il est néanmoins important de
souligner que les démarches entreprises par les collectivités
pour améliorer la performance sont de leur seul ressort (en logique avec
le principe de libre administration des collectivités territoriales).
Les collectivités pionnières vont donc adapter certains outils,
sans chercher à transposer des démarches
génériques. Ainsi, chaque collectivité, selon son
histoire, ses institutions, ses besoins, ses priorités et ses moyens,
définit ses objectifs et ses indicateurs qui peuvent ne pas s'appliquer
tels quels dans une autre collectivité. L'approche de la performance est
donc différenciée et hétérogène mais son
objectif est d'améliorer le fonctionnement et les résultats des
actions locales. Le niveau d'approfondissement des démarches est
très variable selon la collectivité territoriale.
Généralement, les démarches engagées vont
au-delà des aspects budgétaires et financiers pour
s'intéresser au fonctionnement des collectivités dans son
ensemble.
Les moyens d'action sont multiples et divers et les principaux
axes d'amélioration sont :
- La procédure et le cadre budgétaire : Renforcer
la participation de l'assemblée délibérante, repenser la
présentation du budget (selon une logique stratégique),
généraliser la pluri annualité et fongibilité et
globaliser les enveloppes de crédit.
- L'exécution budgétaire et la restitution des
comptes : Fiabiliser le description du patrimoine, garantir
l'exhaustivité de le description du patrimoine, donner une vision
consolidée des comptes, enrichir la présentation du compte
administratif, instaurer un contrôle interne comptable, réduire
les délais de restitution des comptes de clôture...
- La recherche de la performance : Susciter la performance et
dresser sa stratégie au préalable, instaurer un contrôle de
gestion et un dialogue de gestion, définir des objectifs
stratégiques et opérationnels, des indicateurs et des tableaux de
bord, établir un projet pluriannuel de performance avec les
unités opérationnelles et évaluer les politiques
publiques.
- Assurer le pilotage global de la démarche et adapter
l'organisation interne des services : Impliquer les élus pour impulser
la démarche, instaurer une cellule de pilotage et adapter l'organigramme
des services, impliquer les ressources humaines en suscitant
l'intérêt, responsabiliser les gestionnaires.
- Adapter les systèmes d'information : Optimiser les SI et
les connecter entre eux, automatiser les retraitements comptables et
dématérialiser les procédures.
Ainsi, on voit que collectivités locales, même si
elles ne sont pas directement concernées par la LOLF ont mis en place
des mesures et des démarches d'amélioration de la performance.
Elles sont donc relativement en phase avec les dispositions instaurées
par la LOLF et vont parfois au-delà des simples principes comptables et
budgétaires.
Les collectivités qui ont mis en place les principes de la
LOLF sont la Ville de Paris, de Lyon, le Conseil Général de la
Mayenne, le Conseil Régional de Bretagne. L'observatoire de la
performance a suivi les démarches inspirées de la LOLF et mises
en place par les collectivités.
La loi organique de la loi de finances : (Maroc)
Les finances publiques de l'Etat sont régies par les
dispositions de la Loi organique des finances qui précise les conditions
de présentation et de vote de la Loi de Finances par le parlement.
Selon cette Loi organique, les recettes sont rapportées
à l'exercice auquel elles sont encaissées sans égard
à l'année de leur rattachement. Il en résulte que les
recettes effectives peuvent être en deçà ou au-delà
de celles prévues.
Les dépenses sont prises en charge au titre de l'exercice
au cours duquel elles ont été mandatées et visées.
Elles doivent être payées sur les crédits de cet exercice
qui constituent des plafonds à ne pas dépasser.
Ceci pose un sérieux problème
d'adéquation entre l'approche comptable qui prévaut dans les Lois
de Finances et la vision économique qui devrait orienter les politiques
budgétaire et financière de l'Etat.
En pratique, les Lois de Finances votées sont rarement
réalisées à 100%. Des écarts plus au moins
importants sont enregistrés en raison, soit des changements de
l'activité économique, soit de problèmes administratifs,
soit d'évaluation non précise du comportement des variables
financières.
Afin de permettre une meilleure appréciation de
l'activité économique et de meilleures prévisions, un
important aménagement a été introduit au niveau du
calendrier fiscal à partir de 1996 en faisant passer le cycle
budgétaire de janvier-décembre à juillet-juin, avec
l'objectif de réduire l'erreur de prévision via la neutralisation
de l'importance de l'aléa climatique. Après quatre Lois de
Finances correspondant au nouveau calendrier budgétaire, un retour
à l'ancien système a été amorcé à
partir de 2001. Ce retour est justifié notamment par les limites de
l'appareil statistique dont les comptes nationaux ont une
périodicité annuelle.
En se basant sur les Lois de Finances 1993 - 2è semestre
2000, cette note se propose de faire le rapprochement entre prévisions
et réalisations. L'objectif essentiel est de porter un jugement sur la
qualité de prévision des recettes inscrites dans ces Lois de
Finances.
Il est à préciser que les recettes non fiscales
sont très difficilement prévisibles car elles sont
composées d'éléments très disparates (redevances et
recettes assimilées, prélèvements négociés
avec les organismes publics, privatisation...). Ces différentes
composantes ne sont pas liées à la conjoncture économique
et leur évolution présente par conséquent un
caractère souvent erratique. Pour ces raisons, elles ont
été exclues du champ d'analyse.
Contrairement aux recettes non fiscales, celles fiscales sont
beaucoup plus prévisibles car liées à l'activité
économique et à ses retournements conjoncturels que traduisent
les actualisations des Lois de Finances en cours d'année.
II- LES STRUCTURES D'AUDIT INTERNE, D'INSPECTION ET/OU
D'EVALUATION DE LA
PERFORMANCE DANS LES STRUCTURES TERRITORIALES LOCALES :
Comme nous l'avons montré auparavant, les
collectivités territoriales et les structures intercommunales font face
à de nouveaux enjeux, portés par le renouvellement des modes de
gestion publique, la volonté de modernisation des administrations et
l'exigence croissante des citoyens (et plus largement des parties prenantes) en
termes de transparence et d'efficacité.
La notion de performance est donc au coeur des
problématiques pour l'administration territoriale locale. Rappelons
à cet effet que la performance peut être définie comme
« la capacité à atteindre des objectifs préalablement
fixés, exprimés en termes d'efficacité
socioéconomique, de qualité de service ou d'efficience de la
gestion ». Par conséquent, la démarche de performance est un
« dispositif de pilotage des administrations ayant pour objectif
d'améliorer l'efficacité de la dépense publique en
orientant la gestion vers l'atteinte des résultats dans le cadre de
moyens prédéterminés ».
L'objectif de cette partie est donc d'examiner les structures
qui exercent des missions d'audit interne, d'inspection ou encore
d'évaluation de la conformité et/ou de la performance (et ce au
niveau de l'activité ou des financements) dans les collectivités
territoriales et les structures intercommunales. A noter que ces missions
peuvent porter sur l'organisation en tant que telle ou sur des structures
financées par les organisations territoriales.
Ici, nous nous intéresserons donc à l'audit interne
(au sens large) au sein des collectivités territoriales. En effet, au
sein de certaines organisations territoriales, les services apparentés
à l'audit interne exercent des fonctions proches de l'audit interne
(contrôle de gestion, évaluation des politiques publiques,
maîtrise des risques...). Ces services rentreront pour partie dans notre
analyse, et ce afin d'établir un diagnostic le plus complet possible.
Par ailleurs, cette démarche nous semble cohérente
avec la définition de l'audit interne établie par l'IFACI qui est
la suivante : « l'audit interne est une activité
indépendante et objective qui donne à une organisation une
assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui
apporte des conseils pour les améiorer et contribue à
créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à
atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche
systématique et méthodique, ses processus de management des
risques, de contrôle, et de gouvernement d'entreprise et en faisant des
propositions pour renforcer leur efficacité. » Cette section
sera donc articulée en sept parties, qui traitent de trois grandes
thématiques. Dans un premier thème, nous établirons un
état des lieux sur les pratiques de l'audit interne, afin de voir dans
quelle mesure l'audit interne et l'évaluation sont présents dans
les collectivités territoriales. A cet effet, les démarches de
contrôle interne et de gestion de risques seront aussi
examinées.
Une fois cette description effectuée, nous nous pencherons
plus en détail sur l'audit interne - que nous tenterons de distinguer de
l'évaluation -, afin de voir quels sont ses fondements, quelles sont les
pratiques effectives des organisations territoriales (en termes de
contrôle interne puis d'audit interne, et ce au niveau des missions et de
l'organisation des services), et les enjeux de ce type de service. Cette
deuxième grande thématique va de la deuxième à la
sixième sous-partie.
Enfin, dans le troisième thème, nous
présenterons les bonnes pratiques relevées, en matière de
contrôle interne et d'audit interne.
Cette deuxième section devrait donc répondre
à l'objectif de présenter l'état des lieux, les pratiques
et les enjeux de l'audit interne au sein des structures territoriales.
1. L'évaluation des politiques publiques :
Evaluer une politique publique, c'est d'abord en mesurer
l'efficacité à l'aide d'indicateurs de performance pour, dans un
second temps, en apprécier la pertinence. Des évaluations sont
conduites dans de nombreux domaines, comme la politique de la ville ou la
politique éducative (évaluation annuelle des lycées).
Outil privilégié de la réforme de l'Etat,
elle est amenée à jouer un rôle plus important dans le
cadre de la réforme budgétaire et de la
décentralisation.
L'évaluation des politiques publiques, à ne pas
confondre avec l'évaluation et la notation des agents publics,
présente une double dimension :
- Quantitative : elle mesure les effets de l'action
publique en comparant ses résultats aux objectifs assignés et aux
moyens mis en oeuvre, notamment à l'aide d'indicateurs de performance
;
- Qualitative : elle porte un jugement sur la pertinence
des objectifs et donc, éventuellement, peut conduire à en
réviser le choix.
En pointe dans les pays anglo-saxons, notamment aux Etats-Unis
où le Congrès dispose depuis les années vingt de moyens
importants pour évaluer les programmes
gouvernementaux, l'évaluation de l'action publique peine
à faire reconnaître sa spécificité en France et
connaît un développement plus lent.
Des progrès ont cependant été accomplis
depuis une dizaine d'années : le Conseil national de l'évaluation
et le Commissariat général du Plan, avant la redéfinition
de ses missions en 2003 autour de l'Etat stratège et de la prospective,
ont piloté un programme important d'évaluations
interministérielles ; les travaux des directions des études ou de
la statistique de nombreux ministères, des inspections
générales, ou de la Cour des comptes, notamment dans les domaines
de l'éducation (évaluation des lycées), de la santé
(évaluation de la politique de lutte contre le sida) ou de la politique
de la ville, ont également contribué à la diffusion d'une
culture de l'évaluation en France.
Il existe aujourd'hui un contexte favorable à un
rôle accru de l'évaluation. A cet égard, des
réformes en cours devraient intégrer davantage
d'évaluation dans le processus de la décision publique : au
niveau national, la réforme budgétaire prévue par la loi
organique relative aux lois de finances du 1er août 2001 (LOLF) ; dans le
cadre de la décentralisation, la reconnaissance du droit
l'expérimentation (loi du 1er août 2003 relative à
l'expérimentation par les collectivités territoriales).
Les acteurs de l'évaluation
L'évaluation est en France une pratique fortement
institutionnalisée.
- Au niveau central, il existe un dispositif
interministériel (Conseil national de l'évaluation et
Commissariat général du Plan) aujourd'hui en cours de
réforme ; certains ministères ont développé un
dispositif d'évaluation de grande ampleur (Education nationale,
Equipement, Travail, Affaires sociales).
Il convient également de souligner le rôle de la
Cour des comptes dont une partie des contrôles s'apparente à
l'évaluation.
L'action du Parlement se développe progressivement, mais
il est encore loin de disposer des moyens de certains de ses homologues
étrangers, le Congrès américain par exemple.
- Au niveau territorial, l'évaluation des politiques
structurelles européennes et des contrats de plan Etat-région a
joué un rôle important dans la diffusion d'une culture de
l'évaluation en France.
- A côté des administrations, on soulignera la
tendance, depuis une vingtaine d'années, à la multiplication des
organismes indépendants dédiés à
l'évaluation d'un domaine précis, notamment des agences et
autorités administratives indépendantes (AAI). A signaler
également l'apparition d'organismes privés comme la
Société française d'évaluation qui militent en
faveur du développement de toutes les formes d'évaluation
(évaluation managériale, mais aussi de évaluation
participative incluant le point de vue de l'usager).
Les champs de l'évaluation : exemples
Les études d'évaluation peuvent différer par
l'origine (commanditaire), la démarche adoptée et la
finalité poursuivie, comme l'illustrent les exemples suivants.
- L'évaluation annuelle des lycées résulte
d'une grande enquête menée régulièrement par le
ministère de l'Education nationale. Elle tend à chaque
établissement un véritable miroir de son activité. Elle a
une finalité formative ou d'apprentissage en voulant éclairer les
acteurs sur la mise en oeuvre et les conséquences de leurs pratiques.
- L'évaluation de la politique de la ville, politique qui
met en relation de multiples acteurs, résulte de la décision
d'une institution de contrôle (Cour des comptes). Son rapport a
bénéficié d'une publicité importante. Il mêle
contrôle des procédures administratives et financières et
évaluation. S'il poursuit une finalité gestionnaire
(appréciation sur le bon emploi de fonds publics), il interroge
également la pertinence des objectifs poursuivis à la
lumière des résultats obtenus.
- L'évaluation des contrats de plan Etat-région
résulte d'une obligation réglementaire (évaluation
obligatoire d'une politique contractuelle pluriannuelle). Des crédits
spécifiques sont identifiés dans les contrats de plan pour
financer les évaluations.
Un outil privilégié de la réforme de
l'Etat
Au moment où l'Etat est confronté à la
nécessité de faire évoluer ses structures et son
organisation, l'évaluation est appelée à jouer un
rôle plus important dans deux domaines clés de la réforme
de l'Etat :
- la réforme de la décentralisation, avec la
reconnaissance du droit l'expérimentation (loi du 1er août 2003
relative à l'expérimentation par les collectivités
territoriales) pour tester de nouveaux transferts de compétence de
l'Etat vers les collectivités territoriales, relance la
nécessité d'une démarche d'évaluation,
déjà appliquée pour les contrats de plan
Etat-région ;
- la réforme budgétaire, prévue par la loi
organique relative aux lois de finance du 1er août 2001 (LOLF), en
faisant évoluer le pilotage de l'action administrative vers une logique
de programmes (définition d'objectifs assortis d'indicateurs de
performance), devrait inciter à une meilleure évaluation de
l'efficacité de la dépense publique.
2.Le contrôle interne :
Les normes d'application précisent que « L'auditeur,
lorsqu'il détermine jusqu'où pousser la vérification et
sur quel(s) domaine(s) elle doit porter, doit veiller à évaluer
la fiabilité du contrôle interne ».
L'examen et l'évaluation du contrôle interne doivent
être adaptés au type d'audit entrepris. S'il s'agit d'un audit
financier, l'examen et l'évaluation portent principalement sur les
contrôles destinés à protéger les actifs et les
ressources et permettent de s'assurer que les documents comptables sont exacts
et complets. S'il s'agit d'un contrôle de la régularité,
l'examen et l'évaluation portent principalement sur les contrôles
qui aident les administrateurs à respecter les lois et les
réglementations. S'il s'agit d'un audit des résultats, ils
portent sur les contrôles qui permettent à l'unité de
gérer ses activités d'une façon économique,
rentable et efficace, de suivre les directives de la hiérarchie et de
fournir dans les délais des informations financières et
comptables fiables.
Compte tenu des objectifs de l'audit et du degré de
fiabilité souhaité, l'examen et l'évaluation du
contrôle interne sont plus ou moins poussés.
Lorsque les systèmes de comptabilité ou
d'information sont informatisés, l'auditeur doit déterminer si
les contrôles internes fonctionnent bien de façon à ne
traiter que des données parfaitement justes, fiables et
complètes.
3.Fondement de la nécessité de l'audit
interne dans les organisations territoriales.
Selon l'étude menée dans le cadre de la
création d'une Inspection Générale de l'Administration
Territoriale (réalisée par l'Association des Administrateurs
Territoriaux de France en 2007) et selon la recherche menée par l'IFACI
sur le management des risques dans les collectivités territoriales, il
existe plusieurs éléments contextuels qui justifient la
présence d'un service d'audit interne dans les organisations
territoriales :
o La montée des contraintes budgétaires à
tous les niveaux de l'administration territoriale, avec une dégradation
des finances publiques de l'Etat.
o Une pression de l'opinion plus forte sur l'efficience des
services publics locaux, liée à la démarche de la LOLF :
la notion de performance et les audits de performance sont des
thématiques de plus en plus médiatisées.
o La conscience qu'a la collectivité de la
nécessité de fonctions de contrôle se développe,
dans un contexte de décentralisation, de complexification et de
renforcement des obligations règlementaires.
o La nécessité de limiter le risque d'image et de
réputation de la collectivité.
o L'élargissement des compétences dans des domaines
toujours plus variés qui sont exercées par les structures
territoriales, suite aux dernières lois de décentralisation. Cet
élargissement augmente la complexité de la gestion publique et
génère des risques,
accrus liés à l'incertitude sur la
pérennité et le niveau des financements de l'Etat.
· Les risques humains : en cas de défaillance dans
les domaines de la protection des personnes, de la sécurité, la
santé, l'hygiène et l'environnement
· Les risques financiers : en cas de mauvaise anticipation
des besoins de trésorerie et/ou des financements nécessaires aux
investissements ou des subventions alloués à d'autres
organismes
· Les risques juridiques, liés notamment à la
passation de marchés publics, aux délégations de service
public ou aux relations avec les associations
o La mise en place de la LOLF, qui nécessite le
développement d'une culture de la
performance (passage d'une logique de moyens à une
logique de résultats).
o Les dispositions administratives, les lois ou décrets
générant des obligations pour les
structures territoriales :
· « La société a le droit de demander
compte à tout agent public de son administration » (article 15 de
la Déclaration des Droits de l'Homme et du
Citoyen, 26 août 1789).
Les Chambres Régionales et Territoriales des Comptes
examinent les comptes, mais aussi la gestion des collectivités
territoriales en moyenne tous les cinq ans. Cependant, les collectivités
s'administrent librement, d'où la nécessité de rendre
compte en interne et donc de mettre en place une structure d'audit interne.
Les services d'audit interne sont récents et visent
à pallier l'absence de contrôle ou le recours à des
cabinets externes. Leur légitimité s'appuie sur la
nécessité de contrôle et sur la recherche
d'efficacité, notamment au niveau des marchés public et de
l'évaluation des politiques publiques.
Les services d'audit interne répondent ainsi à des
obligations de contrôle et de respect de certaines procédures.
Ainsi, la fonction d'audit interne est nécessaire à
la fois vu les obligations constitutionnelles, législatives et
réglementaires auxquelles les collectivités sont soumises, mais
aussi pour renforcer l'efficacité de leur gestion. L'audit interne
territorial est encadré par la loi, et il doit être adapté
aux spécificités du secteur public.
Une définition adaptée de l'audit interne a
été proposée par la Communauté Urbaine de Bordeaux
: « L'audit interne est une activité indépendante et
objective qui contribue à donner à une collectivité locale
une assurance raisonnable sur le degré de maîtrise de ses
opérations, lui apporte ses conseils pour sécuriser
et améliorer le fonctionnement de cette collectivité locale.
Il l'aide à atteindre ses objectifs et contribue à
optimiser l'usage des ressources en présence, en évaluant, par
une méthode systématique et méthodique, ses processus de
management des risques, de contrôle interne, et de gestion publique, en
faisant des propositions pour renforcer leur efficacité, propositions
qui seront à mettre en oeuvre par les personnes concernées.
»
Cette définition met l'accent notamment sur la gestion
publique et la participation des agents à la mise en place des
recommandations.
Cependant, si les fonctions de contrôle,
d'évaluation et d'audit se sont multipliées ces dernières
années, le mouvement est très variable selon la taille et la
nature des collectivités.
4. Les services en charge de l'audit interne :
Un contrôle étendu, dont la réforme est en
cours d'achèvement, mais dont les différentes formes doivent
être mieux définies.
Le système de contrôle est dorénavant
doté d'un corpus juridique d'ensemble de bonne qualité mais qui
mérite d'être mieux coordonné. Cette amélioration de
la coordination vise essentiellement le contrôle interne (a priori et a
posteriori) qui est certes effectif mais qui demande à être mieux
défini dans chacune de ses composantes. En particulier, le rôle
des inspections générales ministérielles doit être
réévalué dans la perspective du développement du
contrôle de performance au sein de chaque ministère.
L'Inspection générale des finances (IGF) est un
corps de contrôle de niveau supérieur dont les missions
définies par la loi de 1960 demandent à être
actualisées pour mieux prendre la réalité du nouvel
environnement économique, financier et juridique du pays. De
façon générale, le rôle de l'IGF, doit
évoluer d'une fonction de contrôle traditionnel des services
comptables, qui doit constituer le coeur de l'activité de l'Inspection
centrale des services de la Trésorerie Générale du
Royaume, vers une fonction plus large d'audit des finances et du secteur
publics de l'État. Le Programme d'Action Stratégique (2000-2004)
va dans ce sens. S'agissant du contrôle externe, le rôle de la Cour
des Comptes et du réseau des Cours régionales, dont la mise en
place devrait intervenir en 2003-2004, est désormais reconnu par
l'Exécutif et son évolution, consacrée par la
Constitution, est positive. Au contrôle de constitutionnalité
traditionnel exercé par la Cour s'ajoute désormais une mission
d'évaluation des finances publiques et d'assistance au Gouvernement qui
ouvre la voie à des développements potentiels importants du
rôle de la Cour. La Cour devra cependant éviter un certain nombre
d'écueils de procédures qui, si elles sont appliquées
d'une façon trop systématique, risquent de réduire
l'efficacité de ce contrôle, d'autant que les moyens de la Cour ne
sont pas encore définitivement arrêtés.
Le Parlement exerce désormais un rôle important au
stade de l'approbation du budget, mais son activité de contrôle de
l'exécution budgétaire reste encore à
développer.
Le CFAA de 2003 avait dressé un bilan en perspective de la
fonction de contrôle au Maroc sachant que sa composante externe (Cour des
comptes et Cours régionales) était en cours de déploiement
et que sa composante interne (Inspection générale des finances et
inspections
générales ministérielles) était en
voie de modernisation. C'est donc à bon escient qu'une nouvelle
évaluation est entreprise trois années plus tard, d'autant que
l'environnement s'est sensiblement modifié depuis 2003. La
réforme budgétaire de globalisation des crédits et de
gestion par 96 objectifs est désormais en cours et le contrôle a
priori connaît une mutation significative au sein du circuit de la
dépense suite à son rattachement à la TGR.
L'allégement du contrôle a priori, voire son
éventuelle suppression progressive à terme, doivent en tout
état de cause conduire à un renforcement des contrôles a
posteriori interne et externe à titre de contrepartie indispensable.
Trois acteurs, à caractère administratif ou juridictionnel,
interviennent en matière de contrôle a posteriori : deux pour le
contrôle interne, l'Inspection centrale des services comptables devenue
la Division de l'Audit et de l'Inspection, rattachée à la
Trésorerie Générale du Royaume, et les inspections
générales des ministères, au premier plan desquels
l'Inspection générale des finances et un pour le contrôle
externe, la Cour des comptes et son réseau des Cours régionales.
Un quatrième acteur intervient au plan d'un contrôle à
caractère plus politique, le Parlement, dont la fonction n'a pas connu
d'évolution majeure depuis 2003.
C'est donc au double point de vue d'un rapport d'étape et
d'un rapport d'évaluation de son adaptation au contexte mouvant actuel
des finances publiques que la fonction de contrôle a posteriori sera
analysée ci-après. Sans dupliquer le CFAA de 2003, notamment dans
la description des structures et fonctions de contrôle, le présent
CFAA vise plutôt une approche complémentaire enrichie de
l'expérience de ces dernières années.
I. Le contrôle interne a posteriori exercé par la
Division de l'Audit et de l'Inspection (DAI) de la TGR s'est rapproché
récemment des pratiques recommandées au plan international ~ La
Division de l'Audit et de l'Inspection (DAI) de la TGR a été
réformée récemment et sa nouvelle appellation vise
à compléter le rôle traditionnel de contrôle et de
vérification d'un tel service par une démarche globale dont le
but est d'assister les responsables à tous les niveaux pour leur donner
une assurance raisonnable sur le degré de maîtrise des
opérations et des organisations et leur apporter des conseils
d'amélioration. Une charte d'audit, rénovant les rapports entre
auditeur et audité, a été soumise à
l'appréciation de la TGR et l'élaboration du
référentiel d'audit est en phase de finalisation.
Cette orientation générale va dans le sens des
recommandations du CFAA de 2003 qui visaient le « renforcement global du
contrôle interne des postes comptables par l'inspection grâce
à une modernisation de ses attributions et missions, une meilleure
hiérarchisation des priorités et des fréquences de
contrôle nécessaire, l'élaboration de guides de
vérification, la transmission des programmes de vérification
à l'Inspection générale des finances et à la Cour
des comptes, la transmission de ses rapports à l'IGF et la meilleure
coordination de ses inspections régionales. « . . .notamment par
l'adoption d'une approche par le risque pour le programme de
vérification... »
L'élaboration du programme annuel de vérification
de contrôle et d'audit est désormais effectuée sur la
double base d'une approche par le risque visant à employer les moyens de
contrôle là où le résultat attendu est maximum et
d'une hiérarchisation des priorités. Cette démarche
rejoint celle recommandée par les bonnes pratiques internationales
dès lors qu'elle vise en partie l'optimisation des moyens des services
d'audit et de contrôle eu égard au rendement attendu des
contrôles et aux ressources limitées à y affecter. Une
telle approche
diffère sensiblement de l'impression d'empirisme qui
prévalait encore trop souvent jusqu'à ces dernières
années dans la détermination du programme de
vérification.
5. Les structures de contrôle, d'audit interne,
externe et d'évaluation, dans les différents
niveaux de l'administration territoriale :
A côté des services internes de contrôle et
d'audit des collectivités, il existe aussi des entités
extérieures en charge de certains contrôles ou qui proposent leurs
services aux collectivités. Ces derniers ne peuvent toutefois pas
remplacer les services d'inspection et d'évaluation internes,
étant donné leurs missions.
Tout d'abord, les tribunaux administratifs interviennent à
posteriori : lorsqu'ils sont saisis, ils jugent de la légalité et
de la conformité juridique des actes des autorités locales.
Les chambres régionales des comptes ont-elles pour
mission de juger les comptes, mais aussi le contrôle budgétaire et
la gestion des collectivités. Ainsi, leur approche est essentiellement
financière, généralement rapide et a posteriori.
Les cabinets de conseil en organisation et sociétés
privées d'évaluation peuvent être appelés par les
collectivités pour des missions d'audit, d'évaluation ou de
conseil. Ponctuelle et limitée, leur intervention est coOteuse et ne
peut s'appuyer sur une connaissance approfondie de la collectivité ni
prendre en compte le suivi et les impacts de leurs recommandations.
A l'inverse, les services d'audit et d'inspection internes aux
collectivités sont présents de façon constante et
régulière. Par ailleurs, ils possèdent une bonne
connaissance de la collectivité, de son organisation et de son
fonctionnement, mais aussi de son environnement, de sa population et de ses
enjeux.
Leur analyse est donc plus poussés, ils peuvent intervenir
ponctuellement et inscrivent leurs actions dans la durée, notamment via
le suivi des plans d'action.
Enfin, et surtout, comme le souligne Mr Nouailles, ce qui les
distingue des autres acteurs,
« C'est le regard qu'ils portent sur leur
collectivité : ni extérieur, ni inquisitorial, ni
intéressé : ils s'efforcent d'avoir un regard critique dans le
cadre d'une démarche positive destinée à faire
évoluer le service public et à améliorer le service rendu
à la population ».
L'apport de telles structures pour la collectivité est
donc multiple :
- Elles sont un outil d'évaluation des politiques
publiques, de par leurs missions d'évaluation des politiques, programmes
et actions locales. Par ailleurs, elles peuvent mener des missions
d'information et d'évaluation des collectivités territoriales,
diffusées à plus grande échelle par la suite.
- Elles aident aussi la gouvernance territoriale. En effet, elles
examinent les
dysfonctionnements avec une démarche critique et objective
mais positive (par la formulation de recommandations) et travaillent
conjointement avec les Chambres régionales des comptes.
- Elles sont un acteur de l'évolution et de la
modernisation du service public local. De par leur connaissance approfondie de
la collectivité et leurs compétences professionnelles, elles sont
souvent sollicitées pour des avis et des conseils sur
l'amélioration de la gestion, la modernisation des services territoriaux
et l'évolution du service public local.
La cour des comptes : l'institution supérieure
de contrôle des finances publiques au Maroc :
A- la cour des comptes :
Le contrôle supérieur des finances publiques est
dicté par les exigences de la bonne gouvernance, de la transparence et
de la démocratie, C'est ainsi que le Maroc a tenu, à l'instar de
tous les Etats modernes, à ériger la Cour des comptes en
institution constitutionnelle, en lui confiant la mission de contrôle
d'exécution des lois de finances, d'assistance au Parlement et au
Gouvernement dans les domaines relevant de sa compétence et de rendre
compte à sa Majesté le Roi, que Dieu l'Assiste, de l'ensemble de
ses activités.
De même, et en vue de promouvoir la politique de
décentralisation, la Constitution a institué des Cours
régionales des comptes qu'elle a investies des missions du
contrôle des comptes et de la gestion des collectivités locales et
de leurs groupements.
Les missions dévolues aux Juridictions Financières
ont été, ainsi, mieux définies dans l'objectif d'assurer
l'exercice d'un contrôle intégré et équilibré
sur tous les intervenants dans les différents actes de gestion des
finances publiques, à savoir: l'ordonnateur, le contrôleur, et le
comptable public.
Il est à signaler qu'à travers ces
vérifications, le contrôle exercé par les Juridictions
Financières n'est plus focalisé essentiellement, comme par le
passé, sur la régularité et la conformité des
différents actes de gestion, mais qu'il embrasse dorénavant tous
les autres aspects qui leur sont liés, En outre, ce contrôle
privilégie l'approche visant l'appréciation des résultats
atteints par les entités publiques contrôlées en terme
d'efficacité, d'économie, d'efficience, d'environnement et
d'éthique (5E).
Tout en poursuivant son objectif fondamental visant à
participer activement à la rationalisation et l'optimisation de la
gestion des deniers publics, dans un contexte économique et financier en
quête de la performance tant à l'échelon national
qu'international, ce contrôle s'est élargi à de nouvelles
missions portant notamment sur le contrôle des dépenses des partis
politiques, le financement des campagnes électorales et la
déclaration obligatoire de patrimoine. Cet élargissement va sans
aucun doute renforcer la transparence et la moralisation de la vie publique.
B- les cours régionaux :
Compétences
Conformément aux dispositions de l'article 98 de la
Constitution, les Cours régionales sont chargées d'assurer le
contrôle des comptes et de la gestion des collectivités locales et
de leurs groupements.
Dans la limite de son ressort, la Cour régionale
:
Juge les comptes et contrôle la gestion des
collectivités locales, de leurs groupements et des établissements
publics relevant de la tutelle de ces collectivités et groupements ;
Exerce également une fonction juridictionnelle en
matière de discipline budgétaire et financière à
l'égard de tout responsable, tout fonctionnaire ou agent :
· des collectivités locales et de leurs
groupements,
· des établissements publics relevant de la tutelle
de ces collectivités et groupements,
· de toutes sociétés ou entreprises dans
lesquelles des collectivités locales ou des groupements possèdent
séparément ou conjointement, directement ou indirectement une
participation majoritaire au capital ou un pouvoir prépondérant
de décision. Le wali et le gouverneur sont soumis à la
juridiction de la Cour régionale lorsqu'ils agissent en tant
qu'ordonnateur d'une collectivité locale ou d'un groupement.
Contrôle la gestion des entreprises concessionnaires ou
gérantes d'un service public local et des sociétés et
entreprises dans lesquelles des collectivités locales, des groupements,
des établissements publics relevant de la tutelle de ces
collectivités et groupements possèdent, séparément
ou conjointement, directement ou indirectement, une participation majoritaire
au capital ou un pouvoir prépondérant de décision ;
Contrôle également l'emploi des fonds publics
reçus par des entreprises, autres que celles citées ci-dessus,
des associations, ou tous autres organismes bénéficiant d'une
participation au capital ou d'un concours financier quelle que soit sa forme de
la part d'une collectivité locale, d'un groupement ou de tout autre
organisme soumis au contrôle de la Cour régionale.
Concourt au contrôle des actes relatifs à
l'exécution des budgets des collectivités locales et de leurs
groupements. A ce niveau, le ministre de l'intérieur, le wali ou le
gouverneur, dans la limite des compétences qui leur sont
déléguées, conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur, peut
soumettre à la Cour régionale, toute question se rapportant aux
actes relatifs à l'exécution du budget d'une collectivité
locale ou d'un groupement.
B. QUEL FUTUR POUR LES SERVICES D'INSPECTION OU D'AUDIT :
1. Des besoins insatisfaits et croissants
Les grandes collectivités ont généralement
un service d'audit ou d'inspection et à ce titre réalisent
elles-mêmes les missions d'investigation et d'inspection. Cependant,
elles éprouvent généralement un besoin récurrent en
matière d'études (stratégique et/ou prospective),
d'évaluation des politiques publiques, de conseil (financier ou
juridique notamment pour l'urbanisme, les marchés publics, les
partenariats public-privé...) et d'assistance technique (aide
méthodologique, rédaction de cahiers des charges) - prestations
qui devraient être adaptées à leur situation.
Les points qui déclenchent souvent le recours à un
organisme extérieur sont la mise en place de procédures de
contrôle interne et de maîtrise des risques, la rédaction
des cahiers des charges de leurs dispositifs d'évaluation des politiques
publiques, l'identification des marges de progression, la volonté de
respecter les normes internationales d'audit interne... La mutualisation des
ressources dans ces domaines et le partage d'expériences sont aussi des
problématiques fréquentes.
Plus généralement, les grandes collectivités
souhaitent une aide pour moderniser leur gestion (en lien avec
l'évolution de leur environnement) et conduire le changement.
Les petites et moyennes collectivités n'éprouvent
pas le besoin de mettre en place et/ou de conduire des missions d'audit et
d'inspection.
Cependant, les plus petites communes expriment un besoin en
matière de conseil et d'assistance technique de proximité afin de
pallier à leur manque de ressources.
Elles ont aussi « besoin d'une aide administrative, qui leur
permette de gérer les procédures administratives liées
à l'exercice de leurs missions. L'inadaptation du Code des
marchés publics à la réalité des petites communes a
été soulignée à plusieurs reprises, ce qui
expliquerait l'augmentation du nombre de procédures contentieuses
».
L'aide extérieure est nécessaire pour les
investissements importants (réalisation d'infrastructures comme par
exemple les parkings, écoles...) et elle est généralement
réalisée par d'autres collectivités comme les
départements ou par les centres de gestion, les syndicats
intercommunaux...
Enfin, les besoins en matière de conseils financiers et
juridiques sont aussi très importants, notamment pour l'urbanisme, les
questions sanitaires, à la résolution des contentieux ou à
la passation de marchés publics. Les communes font ici appel à
leurs contacts ou à leur réseau, ou encore aux organes
étatiques (Direction Départementale de l'Equipement,
préfecture, centres de gestion...), mais le recours à des
cabinets de conseil est peu fréquent.
De nouveaux besoins de conseil apparaissent aussi, notamment dans
le domaine de l'urbanisme, pour les montages financiers comme les partenariats
public-privé. Une expertise en matière de conseil financier leur
est donc nécessaire.
Par ailleurs, les conseils juridiques sur les problèmes de
contentieux sont de plus en plus demandés.
2. L'Inspection Générale de
l'Administration territoriale (comme pole de promotion de la bonne gouvernance
au Maroc)
L'Inspection générale de l'administration
territoriale (IGAT) a été créée par le
décret n° 2-94- 100 le 16 juin 1994.
Aux termes de ce texte, cette institution a pour mission le
contrôle et la vérification de la gestion administrative,
technique et comptable des services relevant du Ministère de
l'Intérieur, des collectivités locales et de leurs groupements.
En plus de ces interventions conventionnelles, l'IGAT peut être investie
de missions à caractère interministériel.
Objectifs généraux :
Accompagner le Royaume du Maroc dans le processus
d'amélioration de ses capacités institutionnelles, pour mieux
répondre aux exigences de la démocratie, de l'économie de
marché et de la mondialisation.
Renforcer la capacité de gestion des
collectivités locales en améliorant le système de
contrôle tant financier qu'administratif en conformité avec les
normes, les standards internationaux et les bonnes pratiques
européennes.
Promouvoir les fonctions de contrôle, tant financier
qu'administratif et d'au conformité avec les standards internationaux et
les bonnes pratiques européennes.
Contribution à la stratégie nationale de
développement/Accord d'Association :
a. Contribution au Plan National :
Ces dernières années, l'IGAT s'est engagée,
en accompagnement des réformes en cours, dans la démarche
initiée par le gouvernement marocain en matière de reconstruction
du système de reddition des comptes d'une part et la mise en place de la
gestion axée sur les résultats d'autre part. Le présent
projet de jumelage permettra à contribuer à la réussite de
cette double démarche.
b. Contribution à l'Accord d'Association :
Dans le cadre du Processus euro-méditerranéen de
Barcelone, lancé en novembre 1995, l'Accord d'Association entre le
Royaume du Maroc et la Communauté européenne est entré en
vigueur le 1er mars 2000.
Un Programme d'Appui à l'Accord d'Association (PAAA)
financé par le programme MEDA de l'UE a été établi
en 2003. Ce programme a pour objet de soutenir et d'accompagner les efforts des
administrations marocaines dans la préparation et la mise en oeuvre des
divers 2 volets de l'Accord. Plusieurs instruments de mise en oeuvre du PAAA
sont disponibles : le recours à l'assistance technique privée
(contrats cadres et appels d'offres) ou à l'ingénierie publique
(jumelages institutionnels classiques ou légers).
L'accord d'association Euro-méditerranéen,
établissant une association entre les Etats membres et le Royaume du
Maroc, traite de façon générale le thème de la
gouvernance, de la promotion de la démocratie à travers la
décentralisation et la déconcentration.
c. Contribution au Plan d'action Maroc-UE :
La nouvelle politique de voisinage de l'Europe élargie a
mis en oeuvre des plans d'action avec les pays MEDA afin de permettre
d'octroyer des fonds sur les accords existants.
Ces plans d'actions constituent de vastes instruments de
coopération économique et politique qui permettent de progresser
dans la réalisation des engagements et des objectifs
énoncés dans l'AA.
Le plan d'action Maroc-UE adopté en 2005 en vue de la mise
en oeuvre de la Politique de Voisinage, exprime une panoplie complète de
priorités dans des domaines inclus dans la perspective de l'Accord
d'Association et qui reflètent également les priorités du
gouvernement du Maroc.
3. Les limites actuelles des contrôles dans les
collectivités :
Les besoins des collectivités en matière d'audit,
de contrôle et d'évaluation sont freinés par des limites
structurelles. En effet, il n'existe pas d'obligation générale de
réaliser ce type de mission, malgré l'obligation
générale de « rendre compte » inscrite dans la
Constitution et complétée par de nombreux textes
législatifs et réglementaires. Ainsi, les collectivités
peuvent exercer des contrôles facultatifs sur leurs satellites, et elles
doivent contrôler les activités de service public qu'elles
réalisent (par exemple l'eau et l'assainissement pour les communes ; les
établissements et services sociaux et médico-sociaux et l'accueil
à domicile de personnes agées et handicapées pour les
départements). Il existe un risque pénal fort en cas de recours
judiciaire d'un individu ou d'une organisation.
Les interventions des organes d'Etat (préfet, inspection
ministérielle, juge des comptes locaux) dans les collectivités ne
peuvent pas répondre aux besoins de ces dernières, de par leurs
missions et leur positionnement vis à vis des collectivités.
Comme nous l'avons vu précédemment, les chambres
régionales des comptes mettent notamment en avant l'importance du
contrôle interne dans les collectivités et appellent à sa
généralisation systématique.
Les inspections ministérielles, et notamment l'Inspection
Générale des Finances et l'Inspection Générale de
l'Administration peuvent mener des missions d'inspection dans les
collectivités et les intercommunalités. Il est aussi possible que
l'Inspection générale des affaires sociales, l'Inspection
générale des bibliothèques, l'Inspection
générale de l'agriculture réalisent des missions d'audit
dans leurs domaines de compétence. Ces missions ne sont pas
demandées par les collectivités et peuvent être
relativement mal vécues, notamment parce qu'elles ne prennent pas en
compte certains besoins locaux.
Ces inspections abandonnent peu à peu leurs missions de
contrôle au profit des audits en privilégiant les comparaisons
entre collectivités afin de dégager des standards de bonne
gestion.
4. Les limites des services d'audit et d'inspection
internes aux organisations territoriales :
Aujourd'hui, du fait du principe de libre administration, chaque
collectivité a sa propre méthode, organisation et mode de
fonctionnement. Cela prive les collectivités de
« Benchmarking » et donc d'une comparaison
organisée et rigoureuse des pratiques et des performances entre
collectivités territoriales.
Ensuite, les moyens alloués à l'inspection ou
à l'audit peuvent s'avérer être insuffisants au regard des
enjeux de la décentralisation, puisqu'ils sont
généralement proportionnels à la taille de la
collectivité.
Il est aussi mis en avant que la nature, les objectifs et les
liens des différentes fonctions d'inspection, de contrôle, d'audit
et d'évaluation ne sont pas définis clairement et/ou
formalisés. Cela est cohérent avec le constat fréquent de
juxtaposition de ce type de fonction dans l'organigramme des
collectivités territoriales. Cette lacune est liée «
à la difficulté de mettre en place un système
cohérent de contrôle et d'évaluation sans contrarier les
jeux de pouvoir et d'influence ». Enfin le positionnement et le contenu de
ces fonctions d'audit et d'évaluation peuvent être fluctuants au
fil du temps.
A noter aussi, dans certaines collectivités locales du
milieu rural, et péri-urbain l'absence totale de service d'audit
interne, ou de contrôle, au sein de ces collectivité vu le manque
remarquable d'infrastructures et de moyens.
5. Les recommandations en termes de contrôle
interne pour les collectivités locales :
L'Organisation Internationale des Institutions Supérieurs
de Contrôle des Finances Publiques(INTOSAI) avait, en 1992, adapté
le modèle du COSO au secteur public et publié des guides à
destination des managers publics qui souhaitent mettre en place ou renforcer le
contrôle interne dans leurs structures.
L'INTOSAI est une organisation non gouvernementale, autonome et
apolitique qui a un statut spécial auprès de l'ECOSOC (Conseil
Economique et Social) des Nations Unies. Elle regroupe aujourd'hui 189 membres
et 3 membres associés. Son but est d'encourager les échanges
d'idées et d'expériences entre les Institutions
Supérieures de Contrôle des Finances Publiques dans le domaine du
contrôle des finances publiques.
Cette association s'est aussi intéressé au
contrôle interne et a mis en place des guides, des recueils de bonnes
pratiques dans ce domaine.
En 2001, l'INCOSAI (le Congrès de l'INTOSAI) a
décidé d'actualiser les lignes directrices de l'INTOSAI de1992
sur les normes de contrôle interne afin d'y intégrer l'ensemble
des dernières évolutions pertinentes intervenues depuis et d'y
incorporer les conceptions développées par le COSO 2.
Les notions d'éthique, de protection des ressources,
l'importance des informations non financières, les systèmes
d'information sont autant de notions qui sont venues enrichir les lignes
directrices proposées par l'INTOSAI concernant le contrôle interne
dans le secteur public. Ces lignes directrices sont destinées aux
responsables publics mais aussi aux auditeurs internes pour leur
évaluation du contrôle interne.
Ce document intègre les caractéristiques du
secteur public, ce qui a conduit la Commission à introduire quelques
thèmes complémentaires ainsi que des adaptations ponctuelles. En
effet, Mémoire : L'audit interne dans les collectivités
territoriales
Master 2 Audit Interne des Organisations 2008/2009 IAE d'Aix en
Provence 67 le secteur public présente des spécificités
(qui ont déjà été évoquées dans la
première partie) comme le caractère social ou politique de
certains de leurs objectifs, le recours aux fonds publics, le cycle
budgétaire, la responsabilité publique, la complexité de
l'évaluation de leur performance - « qui nécessite un
équilibre entre, d'une part, des valeurs traditionnelles, telles
que la légalité, l'intégrité et la
transparence, et, d'autre part, des valeurs plus modernes du management, telles
que l'efficience et l'efficacité » ...
a) Fondements :
La nécessité du contrôle interne dans les
collectivités locales semble évidente. En effet, le
contrôle interne a pour but d'améliorer l'action et de
réduire les risques des collectivités : la réalisation de
l'inventaire des risques, la définition des compétences
transférées à un EPCI, la définition des
décisions qui ne peuvent être prises qu'après l'avis d'une
commission...sont autant d'éléments du contrôle interne.
Cependant, et malgré le fait que les décideurs
publics sont conscients de l'importance et de la nécessité du
contrôle interne, ce dernier est parfois défaillant dans les
structures territoriales, comme nous l'avons vu dans l'examen des pratiques de
contrôle interne.
Cette analyse montre donc qu'il est nécessaire de se
poser la question de la mise en place, de l'animation et du suivi du
contrôle interne : son coût par exemple doit être pris en
compte, mais il ne faut pas oublier que la contrôle interne est aussi un
dispositif de prévention des risques qui vise à assurer une
action administrative correcte, légale et efficace, - et il est plus
largement un moyen de pilotage et d'animation de la collectivité.
b) Définition, objectifs et
périmètre
Fondamentalement, la notion de contrôle interne dans les
collectivités territoriales reste la même que celle en vigueur
dans le secteur privé.
En effet, c'est un processus intégré mis en
oeuvre par les responsables et le personnel d'une organisation et
destiné à traiter les risques et à fournir une assurance
raisonnable quant à la réalisation, dans le cadre de la mission
de l'organisation, des objectifs généraux suivants:
- le respect des obligations de rendre compte : la
collectivité doit pouvoir justifier ses actes et l'utilisation des fonds
publics - via des informations fiables, pertinentes, disponibles et accessibles
pour les parties prenantes ;
- la conformité aux lois et règlements en vigueur
(et notamment les lois budgétaires, les normes comptables, les lois
réprimant la fraude et la corruption...) ;
- l'application des délibérations de
l'assemblée et des arrétés de l'ordonnateur ;
- la réalisation d'opérations ordonnées,
économiques, éthiques, efficientes et efficaces permettant
d'atteindre les résultats projetés et de fournir des services de
qualité correspondant à la mission de l'organisme ;
- la notion d'éthique, qui a pris une grande importance :
c'est le fondement de la confiance publique et elle implique une bonne gestion
des ressources publiques et le service de l'intérêt public.
- le bon fonctionnement des processus internes, notamment ceux
concourant à la sauvegarde des actifs (préserver les ressources
de la fraude, du gaspillage, des abus et de la mauvaise gestion - d'autant
qu'il s'agit de fonds publics) ;
- la fiabilité des informations financières, de
leur élaboration à leur conservation en passant par leur gestion
et leur diffusion.
Par ailleurs, l'INTOSAI précise que « le
contrôle interne est un processus intégré et dynamique qui
s'adapte constamment aux changements auxquels une organisation est
confrontée. Le management et le personnel, à tous les niveaux,
doivent être impliqués dans ce processus afin de traiter les
risques et fournir une assurance raisonnable quant à la
réalisation des missions de l'organisation et des objectifs
généraux ».
Le contrôle interne est n'est pas une fin en soi, c'est un
ensemble de mesures et d'actions (et non une fin en soi ou un
évènement isolé), un véritable outil de gestion
pour l'exécutif, qui doit être intégré et faire
partie de la culture de la collectivité territoriale, et non pas
être y ajouté, superposé. L'INTOSAI explique que le
contrôle interne « devrait au contraire être reconnu comme
faisant partie intégrante de tout système qu'utilisent les
gestionnaires pour orienter leurs opérations ».
L'intégration du contrôle interne a un impact non
négligeable sur les coOts. Il est préférable d'examiner
les opérations de contrôle existantes et leur contribution au
système de contrôle interne, puis d'intégrer des
procédures de contrôle aux activités, plutôt que
d'ajouter de nouvelles procédures à celles déjà
existantes.
Le contrôle interne n'est pas simplement un ensemble de
manuels, de procédures et de documents : c'est l'affaire de tous, de
l'exécutif aux cadres en passant par les autres membres du personnel de
la collectivité. En effet, ce sont les individus qui fixent les
objectifs et mettent en place les contrôles. Sans eux, le contrôle
interne ne peut fonctionner, d'où l'importance que les personnes
connaissent leurs rôles et responsabilités. Le management
détermine les objectifs, supervise le contrôle interne et en est
responsable. C'est donc un échelon déterminant de son
efficacité.
Le contrôle interne ne donne cependant qu'une assurance
raisonnable sur la maîtrise des risques et donc sur la réalisation
des objectifs. L'assurance sera donc relative à un certain degré
de confiance, pour un niveau de coûts, de bénéfices et de
risques donné : il s'agit d'un jugement du niveau de risque acceptable
pour l'organisation.
L'idée d'assurance raisonnable est aussi liée au
fait que le coOt du contrôle interne ne doit pas dépasser le
bénéfice qu'il apporte. Les coOts du contrôle interne sont
les suivants : coût financier, coOt d'opportunité, impact sur la
qualité des services et le moral des agents. Le bénéfice
réside dans la diminution du risque de non atteinte de l'objectif.
Ainsi, « le contrôle interne produit un bénéfice si la
probabilité de détecter les fraudes, le gaspillage, les abus ou
erreurs, de faire obstacle à une activité inappropriée
s'en trouve accrue, ou si l'exigence de respect de la réglementation est
mieux assurée ».
Il existe malgré tout un certain nombre de limites au
contrôle interne. Ainsi, les facteurs qui ont une influence
négative sur ce dernier sont les suivants :
- L'erreur de conception, de jugement ou d'interprétation
: lors de la prise de décisions sous contrainte (en temps limité,
à l'aide d'informations incomplètes), il est possible que des
erreurs humaines aient un impact sur les processus et les contrôles.
- Les dysfonctionnements : il s'agit par exemple d'une
interprétation erronée des instructions, d'un manque d'attention,
des remplaçants manquant de formation...
- Le contournement des contrôles par les agents, pour tirer
un profit personnel ou dissimuler une activité illégale.
- La collusion : dans ce cas, plusieurs individus vont agir
collectivement pour accomplir et dissimuler une action et ils vont ainsi
fausser les informations financières ou de gestion pour que leur action
ne soit pas détectée.
- La subjectivité de l'évaluation du rapport
coOt/bénéfice : lors de la mise en place d'un nouveau
contrôle, l'évaluation de son opportunité repose sur des
critères subjectifs, d'où un risque d'erreur de jugement qui peut
altérer la qualité du contrôle interne.
En annexe, se trouve une check list, élaborée par
l'INTOSAI, à destination des gestionnaires souhaitant faire le point sur
leur structure de contrôle interne.
Les objectifs de la collectivité devraient être
fixés et déclinés dans différents domaines et
à tous les niveaux de la structure. Le contrôle interne va aider
la collectivité à atteindre ces objectifs qui peuvent être
de nature différente :
- Stratégique : mise en place des compétences de la
collectivité territoriale
- Opérationnel : utilisation efficace et efficiente des
ressources
-Reporting : fiabilité du reporting
- Conformité : conformité aux lois et aux
réglementations en vigueur
- Protection des actifs
Ce classement dans les différentes catégories
mentionnées ci dessus permet de mieux identifier et donc de mieux
gérer les risques de la collectivité.
Le périmètre du contrôle interne est
fonction des engagements de la collectivité vis-à-vis de ses
satellites et partenaires. En effet, les collectivités agissent de plus
en plus en coopération avec divers acteurs pour la réalisation
des missions qui leur sont confiées - d'où la
nécessité de na pas se cantonner à la seule sphère
de la commune, du département, de la région, de l'EPCI ; et donc
de prendre en compte la situation et les décisions de l'ensemble des
parties prenantes. Les décideurs et leurs partenaires ont besoin d'une
vision claire des engagements actuels et futurs des collectivités.
Le périmètre d'analyse des risques est donc
très large, puisque dès lors que la collectivité a une
obligation vis à vis d'une autre entité, cette dernière
doit être prise en compte dans l'analyse.
c) Acteurs, rôles et responsabilités
Si le contrôle interne est l'affaire de tous, l'implication
de chacun est différente selon son rôle.
1. L'assemblée délibérante
L'assemblée délibérante a pour rôle
d'approuver et de revoir les grandes stratégies et les principales
politiques de la collectivité territoriale, mais aussi
d'apprécier les risques substantiels que la collectivité encourt,
de fixer des niveaux acceptables pour ces risques et de s'assurer que
l'ordonnateur prend les dispositions nécessaires pour identifier,
mesurer, surveiller et contrôler ces risques. Enfin, elle approuve la
structure organisationnelle et veille à ce que l'ordonnateur surveille
l'efficacité du système de contrôle interne.
L'assemblée délibérante est responsable en dernier ressort
de l'existence et du respect d'un système de contrôle interne
adéquat et performant.
Les membres de l'assemblée délibérante
doivent donc « se montrer objectifs, compétents et scrupuleux et
connaître les activités de la collectivité territoriale
ainsi que les risques qu'elle encourt ».
Il est donc recommandé que l'assemblée
délibérante :
- soit forte et active
- soit correctement informée et par des moyens
appropriés
- soit associée aux organes financiers, juridiques et
d'audit interne de la collectivité
- soit en relation avec l'ordonnateur quant à
l'efficacité du système de contrôle interne - examine, dans
les meilleurs délais, les évaluations des contrôles
internes
- s'assure que l'ordonnateur ait rapidement pris en compte les
recommandations et préoccupations (émanant des autorités
de contrôle, de la préfecture - dans le cadre du contrôle de
légalité et du contrôle budgétaire - ou de la
chambre régionale des comptes, dans le cadre du contrôle
juridictionnel et de l'examen de gestion)
2. L'ordonnateur
Dans les collectivités territoriales, l'ordonnateur est
l'exécutif26 (c'est à dire le maire, le président du
conseil général, le président du conseil régional
ou le directeur de l'établissement public local) et il est élu
par l'assemblée délibérante.
Ainsi, l'exécutif est chargé de mettre en oeuvre
les stratégies et les politiques approuvées par
l'assemblée délibérante, mais aussi de fixer clairement
les rapports de responsabilité et d'autorité de la structure
organisationnelle, et enfin de mettre en place un dispositif pour identifier,
mesurer, surveiller et contrôler les risques encourus.
Il doit garantir l'exercice effectif des responsabilités
déléguées, définir des politiques de contrôle
interne appropriées et veiller à l'efficacité du
dispositif de contrôle interne. Généralement, l'ordonnateur
délègue la responsabilité de mettre en oeuvre les mesures
spécifiques de contrôle interne aux personnes chargées
d'une unité particulière. Ainsi, les responsables des
différents services doivent gérer la mise en place et l'animation
(actualisation, évolution) des procédures de contrôle
interne destinées à permettre la réalisation des objectifs
de leur service - mais aussi s'assurer qu'elles sont cohérentes avec les
objectifs généraux de la collectivité. A noter que la
coordination est cruciale : il est important que chaque responsable
impliqué dans le processus de contrôle interne rende compte
régulièrement.
De façon plus générale, l'INTOSAI
considère que les gestionnaires doivent être conscients de
l'importance du contrôle interne et sont responsables de la mise en place
de ce dernier : « Le responsable de tout organisme public doit veiller
à ce qu'une structure de contrôle interne appropriée soit
créée, examinée et adaptée pour garder son
efficacité ». Les gestionnaires devraient aussi être
personnellement et professionnellement intègres, et maintenir leur
niveau de compétence afin de comprendre l'importance du système
de contrôle interne.
Les notions de répartition des tâches et des
responsabilités sont aussi fondamentales : la structure
organisationnelle doit être transparente et connue de l'ensemble du
personnel - pour éviter des ruptures dans la chaîne
hiérarchique et faciliter la communication.
3. Le comptable public
Les collectivités territoriales, comme les entreprises
font l'objet d'un contrôle externe au niveau de leur comptabilité
: dans ce cas, le commissaire aux comptes de la collectivité est une
personne morale, distincte de l'ordonnateur (cela est aussi lié à
la séparation historique au sein de l'Etat entre les fonctions
d'ordonnateur et de collecteur de l'impôt) : le comptable contrôle
l'utilisation des fonds publics, gérés par l'ordonnateur.
Cependant, les liens entre ces deux fonctions doivent être
renforcés. Ainsi, la Direction de la comptabilité publique
prône « un véritable partenariat entre les ordonnateurs et
les comptables (en tant que) prolongement nécessaire au rôle de
conseil traditionnel des comptables ». Il s'agit alors de contractualiser
leurs relations et de favoriser les échanges de données entre les
ordonnateurs et les comptables.
L'INTOSAI met l'accent sur le fait que l'auditeur externe peut
examiner et suggérer des améliorations à apporter au
contrôle interne du service public
4. Les agents de la collectivité territoriale
Le contrôle interne, étant l'affaire de tous,
concerne aussi le personnel de la collectivité. Il serait alors
envisageable de mentionner cette responsabilité dans la description de
poste de chaque agent.
En effet, les agents réalisent pou la plupart des
contrôles (rapprochements, contrôles physiques, suivi d'anomalies,
analyse de variations ou d'indicateurs de performance...). Ils doivent aussi
communiquer à leur supérieur hiérarchique tout
problème ou dysfonctionnement constaté ou potentiel.
Les mesures à prendre pour assurer le bon fonctionnement
du contrôle interne de la part des agents sont multiples : recrutement et
formation appropriés, remise à niveau des compétences
régulière, politiques de rémunérations et de
promotions récompensant les comportements adéquats et
réduisant au maximum les incitations...
5. Le service d'audit interne :
S'il existe, le service d'audit interne de la collectivité
examine l'organisation et le fonctionnement du contrôle interne ; et il
recommande si besoin des améliorations.
Les missions de l'audit interne couvrent toutes les
activités de la collectivité territoriale et comprennent
notamment les vérifications suivantes :
· La fiabilité et de l'intégrité des
informations financières, mais aussi les moyens utilisés pour
identifier, mesurer, classer et diffuser ces informations.
· Les dispositifs mis en place pour vérifier la
conformité aux normes, ainsi que des
procédures et directives (il s'agit de s'assurer que
celles-ci se conforment aux lois et réglementations)
· Les dispositifs visant à protéger et
vérifier l'existence des actifs
· L'utilisation des ressources (qui doit être
efficace et efficiente). Le service d'audit interne devrait être
indépendant des activités qu'il est chargé d'auditer.
Cette indépendance est liée à sa position
dans l'organigramme de la collectivité, mais aussi à ses pouvoirs
et à sa la reconnaissance. Afin d'assurer l'indépendance, il est
possible de mettre en place une commission d'audit indépendante pour
assister l'assemblée délibérante dans l'exercice de ses
responsabilités, et qui serait responsable du système de
contrôle interne. Dans le cadre de cette responsabilité, elle
serait attentive aux activités du service d'audit interne de la
collectivité territoriale, auquel elle sert de contact direct.
Les auditeurs devraient être indépendants du
directeur général des services de la collectivité
territoriale et n'avoir d'autres fonctions que celles d'auditeur. Ainsi, le
temps de latence entre l'exercice de fonctions opérationnelles et la
réalisation de missions d'audit sur ces services devrait être
suffisant pour assurer l'objectivité et l'indépendance.
Par ailleurs, le responsable de l'audit devrait dépendre
directement du dirigeant de l'organisme et être choisi sur des
critères d'expérience et de qualification. Par ailleurs, il est
nécessaire que ce dernier dispose de ressources (financières et
humaines) suffisantes pour mener ses missions.
Une collaboration étroite devrait exister entre les
auditeurs et le dirigeant de la structure pour identifier les risques,
créer des contrôles correctifs, mais aussi identifier les
déficiences et y remédier. Ainsi, la section d'audit devrait
avoir le soutien du dirigeant.
Il est aussi précisé que « les auditeurs
appartiennent au cadre de contrôle interne d'un organisme public, mais ne
sont pas responsables de la mise en oeuvre des procédures
spécifiques de contrôle interne dans un organisme
contrôlé ». En effet, ce sont les gestionnaires qui doivent
mettre en place le système de contrôle interne.
Les auditeurs vont alors contrôler les politiques, les
méthodes et les procédures de contrôle interne d'un
organisme afin de vérifier si les contrôles appropriés sont
en place
- et donc si les objectifs peuvent être atteints.
Il existe d'autres recommandations et bonnes pratiques
relatives à l'audit interne dans les collectivités territoriales,
qui seront examinées plus en détail par la suite - mais
l'existence d'un service d'audit interne est un élément crucial
pour le bon au bon fonctionnement du système de contrôle interne -
d'où la présentation, à ce niveau, de ces quelques
principes constituants une base essentielle.
d) Le dispositif de contrôle interne
Le COSO 2 adapté au secteur public par l'INTOSAI
représente un bon modèle pour le contrôle interne au sein
d'une collectivité territoriale ou d'un EPCI. Les cinq composantes sont
les suivantes : environnement de contrôle, évaluation des risques,
activités de contrôle, information et communication, et enfin
pilotage.
1. Environnement de contrôle
L'environnement de contrôle est le fondement de l'ensemble
du système de contrôle interne:
Il influence la qualité globale du système de
contrôle interne et à ce titre la détermination des
objectifs et la structuration des activités de contrôle.
La culture de la collectivité est un élément
très important de l'environnement de contrôle, puisqu'elle
détermine le niveau de sensibilisation du personnel au besoin de
contrôles.
Les facteurs constitutifs de l'environnement de contrôle
sont les suivants :
- L'intégrité et les valeurs éthiques des
responsables et du personnel : il est nécessaire de respecter le code de
conduite, de signaler tout conflit d'intérêt, de déclarer
ses intéréts financiers personnels, les dons perçus (s'ils
proviennent d'élus ou de hauts fonctionnaires)... - L'engagement
à un niveau de compétence : le personnel doit avoir le niveau de
connaissances et les aptitudes nécessaires pour assumer ses
responsabilités (notamment celles liées au contrôle
interne) - d'où l'importance de la formation.
- Le style de management : il s'agit notamment de
l'adhésion au contrôle interne, l'indépendance, la
compétence et la volonté de montrer l'exemple. L'importance
donnée au contrôle interne par le management peut passer par la
création d'un service d'audit interne. - La structure de l'organisation
: la délimitation des pouvoirs et des domaines de responsabilité
doit être claire, et ce doit aussi être le cas des
délégations de pouvoirs et des obligations de rendre compte, et
enfin des canaux d'information.
- Les politiques et pratiques en termes de ressources humaines :
il s'agit du recrutement, de la dotation en personnel, de la gestion des
carrières, de la formation, des évaluations, de la
rémunération et des mesures correctives.
Les instruments de l'environnement de contrôle sont le code
de déontologie, les descriptions de postes, ou encore
l'intégration systématique des nouveaux collaborateurs à
la culture de la collectivité territoriale.
2. Evaluation des risques
L'évaluation et la gestion des risques constituent le
deuxième pilier du système de contrôle interne. Il s'agit
ici d'identifier et d'analyser les facteurs susceptibles d'affecter la
réalisation des objectifs, et ainsi de déterminer comment ces
risques devraient être gérés.
Le processus de gestion des risques est le suivant :
- Identification des risques : liés aux objectifs de
l'organisation, elle doit être exhaustive, prenant en compte les risques
liés aux facteurs internes et externes. Il est préférable
pour cela de partir d'une feuille blanche plutôt que de se baser sur les
analyses précédentes. Les outils les plus utilisés sont la
commande d'une analyse des risques (approche top-down : une équipe
examine l'ensemble des activités et opérations et en
déduit les risques) et l'autoévaluation (approche bottom-up :
chaque partie de l'organisation analyse son activité et remonte les
risques identifiés). Ces deux approches ne s'excluent pas et il est
souhaitable d'exploiter les données combinées pour une meilleure
identification des risques.
- Analyse des risques : par l'évaluation de la
probabilité de survenance et l'impact possible du risque. A noter que la
méthodologie est variable : on peut distinguer les risques financiers et
non financiers, agglomérer les risques dans des catégories ou
réaliser une cartographie.
- Evaluation du degré d'aversion au risque de
l'organisation, qui dépend de sa perception de l'importance des risques.
Cette évaluation est subjective mais c'est une étape importante
dans la formulation de la stratégie globale en matière de
risques.
- Mise au point des réponses à apporter :
transfert, tolérance, traitement ou suppression du risque. L'INTOSAI
préconise le traitement du risque par le contrôle interne, afin de
le ramener à un niveau acceptable pour l'organisation
L'évaluation des risques devrait être un processus
continu et itératif, étant donné l'évolution
permanente de l'environnement économique, du contexte légal et
réglementaire ainsi que des conditions de travail. La modification du
contrôle interne doit être effectuée en
conséquence.
Cela implique d'avoir un personnel possédant les
compétences requises pour identifier, apprécier et traiter les
risques potentiels selon le rapport coût-bénéfice.
3. Activités de contrôle
L'intégration des activités de contrôle dans
les processus consiste à appliquer des contrôles dans les
procédures pour garantir l'atteinte des objectifs. Ces activités
de contrôle visent à minimiser les risques identifiés et
qualifiés, par la prévention ou la détection (à cet
égard, il est préférable de respecter l'équilibre
entre prévention et détection). Il est à noter que le coOt
des activités de contrôle ne devrait pas dépasser le
bénéfice qui en découle (rapport coût
efficacité).
Les activités de contrôle sont menées
à tous les niveaux hiérarchiques et fonctionnels de la
collectivité et comprennent des actions variées comme :
- des procédures d'autorisation et d'approbation
- la séparation des fonctions (entre autorisation,
traitement, enregistrement et analyse)
- les contrôles portant sur l'accès aux ressources
et aux documents (limitation aux personnes habilitées, restriction des
accès selon la vulnérabilité de la ressource)
- les vérifications (pour les transactions et
évènements importants)
- les réconciliations
- les analyses de performance opérationnelle
- les analyses d'opérations, de processus et
d'activités
- la supervision (affectation, analyse et approbation, directives
et formation)
Les activités de contrôle devraient :
- être appropriées : le bon contrôle, au bon
endroit et dans une juste proportion au regard du risque)
- être scrupuleusement respectées par les
agents,
- respecter l'équilibre entre coOt et
bénéfice
- être exhaustives, raisonnables et directement
liées aux objectifs du contrôle.
Des actions correctives sont nécessaires pour assurer de
l'efficacité du système de contrôle interne.
4. Information et communication
Une information et une communication efficaces sont cruciales
pour la gestion et le contrôle des opérations. Ainsi, la
communication doit être pertinente, exhaustive et fiable quelque soit le
type d'événement concerné.
L'information pertinente doit être identifiée,
recueillie et diffusée sous une forme et dans des délais qui
permettent à chacun d'assumer ses responsabilités.
Les systèmes d'information produisent et traitent de
nombreuses données : opérationnelles, financières,
liées au respect des obligations légales et
réglementaires... Ces systèmes permettent de gérer et
contrôler l'activité, mais aussi de prendre des
décisions.
Par ailleurs, la communication doit pouvoir être
ascendante, descendante et transversale :
« L'exécutif doit transmettre un message très
clair à l'ensemble du personnel sur les responsabilités de chacun
en matière de contrôle. Les agents doivent comprendre le
rôle qu'ils sont appelés à jouer dans le dispositif de
contrôle interne, ainsi que la relation existant entre leurs propres
activités et celles des autres membres du personnel. Ils doivent
être en mesure de faire remonter les informations importantes ».
La communication externe doit aussi être prise en compte,
notamment pour le recueil d'informations pouvant influencer la
réalisation des objectifs.
L'archivage est aussi un thème crucial : le classement
des informations et la documentation doivent être clairs, pertinents et
organisés. La documentation du système de contrôle doit
aussi répondre aux critères généraux
édictés ci-dessous.
En résumé l'information doit être :
- adéquate, présente
- disponible en temps voulu
- à jour
- exacte
- accessible.
5. Pilotage
Enfin, le système de contrôle interne doit
être suivi et piloté afin de maintenir sa qualité dans le
temps. Cela permet notamment de l'adapter en cas de changements dans
l'environnement de l'entité, ou encore dans ses objectifs, ses moyens et
ses risques.
En effet, des changements brusques et/ou pouvant passer
inaperçus peuvent invalider l'ensemble du système de
contrôle interne. C'est pourquoi ce dernier doit être
actualisé, évalué et contrôlé. Le pilotage
consiste ainsi à effectuer de façon permanente et/ou
périodique des contrôles (réalisés par
l'exécutif ou le personnel).
Le pilotage permanent s'inscrit dans les activités
courantes de l'organisation et comprend les contrôles effectués
par le management, la direction, et plus largement le personnel.
Les évaluations ponctuelles portent sur le fonctionnement,
la pertinence et l'efficacité du système de contrôle
interne. Ces évaluations ponctuelles peuvent être des
autocontrôles ou des audits internes et/ou externes. L'étendue et
la fréquence des évaluations dépendront essentiellement du
niveau de risques et de l'efficacité du processus de surveillance
permanente. Les faiblesses détectées doivent être
signalées et faire l'objet de recommandations et de plans d'action qui
seront suivis dans le temps.
En conclusion, la mise en place d'un dispositif de contrôle
interne efficace nécessite de créer un environnement de
contrôle adéquat, d'établir une bonne gestion de
l'information et de la communication, de modéliser ses processus, de
définir ses objectifs, et d'évaluer les risques de
ne pas atteindre de tels objectifs. Il faut aussi intégrer
dans les processus les actions de contrôles destinées à
minimiser ces risques.
Ensuite, le dispositif doit vivre : il doit être
actualisé en fonctions des évolutions de l'environnement interne
et externe, mais aussi être évalué pour rester efficace et
efficient. L'audit interne est une activité qui permet d'évaluer
le système de contrôle interne, d'où sa
nécessité au sein d'une collectivité ou d'un EPCI.
III- L'AUDIT INTERNE DANS LES COLLECTIVITES
TERRITORIALES (Cas Commune urbaine de RIBAT AL KHEIR)
LA COMMUNAUTE URBAINE DE RIBAT AL KHEIR. Etude de
cas : Commune urbaine de RIBAT AL KHEIR
Le centre urbain de Ribat El Kheir se situe à 70 km
environ au Sud-Est de la ville de Fès et à 40 km à l'Est
de la ville de Sefrou sur le plateau surplombant la vallée de l'Oued
Zloul.
Avec une superficie du périmètre urbain de 8
km2, la Commune Urbaine Ribat El Kheir représente
l'équivalent de 1% de la superficie de la province de Sefrou.
CADRE ADMINISTRATIF :
Erigé en Commune Urbaine en 1992, le centre de Ribat El
Kheir relève du centre Pachalik Ribat El Kheir, Province de Sefrou,
région Fès-Boulemane.
Il y'a lieu de rappeler que ce centre a été
renommé Ribat El Kheir au cours des années soixante-dix au lieu
et place d'Harmoumou.
Le centre de Ribat El Kheir est limité par la commune
d'Ighezrane au Nord, à l'Est, à l'Ouest et au Sud.
POPULATION :
Selon les statistiques du dernier Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH - 2004), la
population de la ville de Ribat El Kheir est de 12654 habitants repartie sur
2619 ménages. Cette population représente 5% de la population
totale de la Province de Sefrou.
LES ACTIVITES ECONOMIQUES :
Le centre urbain Ribat El Kheir constitue un pôle
organisationnel des zones rurales environnantes à travers la
concentration des services, des équipements et des commerces.
L'économie de la municipalité Ribat El Kheir est basée
essentiellement sur deux principales activités, à savoir;
l'agriculture et le commerce.
L'agriculture
L'activité principale est orientée vers le
secteur agricole et plus particulièrement la
céréaliculture, l'arboriculture et l'élevage.
L'encadrement des agriculteurs est assuré par le Centre des Travaux de
Ribat El Kheir, relevant de la Direction Provinciale de l'Agriculture, dont la
zone d'action s'étend sur les communes rurales avoisinantes : Ighezrane,
Dar El Hamra, Adrej et Tafagighte. La SAU de cette zone est de 12 000 ha.
Le commerce
Le centre urbain Ribat El Kheir constitue un pôle
commercial pour toute la zone rurale qui l'entoure, et cela grace au commerce
général, alimentaire et aux services qu'il fournit à la
population de la zone et au souk hebdomadaire qui permet la commercialisation
des productions agricoles et l'approvisionnement des populations.
L'industrie
La diversité de la matière première
agricole et forestière (bois d'industrie), l'existence d'un vaste
marché de consommation et d'une population active sont autant d'atouts
pour le développement d'une activité agro-industrielle. Mais
l'installation d'unités à caractère agroindustriel reste
tributaire de l'aménagement de zones actives.
l'Artisanat
L'artisanat dans la commune est une activité non
structurée et peu développée malgré l'existence
d'un savoir-faire local diversifié.
Parmi les métiers répandus on peut citer le
tissage, la menuiserie et la ferronnerie d'art.
La dynamisation de cette activité passera, entre autres,
par la création de coopératives facilitant l'approvisionnement en
matière et la commercialisation des produits.
A ce titre, il convient de signaler l'expérience
réussie de la coopérative ADOUAL de tissage traditionnel
créée en 2006.
Le Tourisme
Ribat El Kheir et un village qui dispose de plusieurs atouts
permettant le développement d'une activité touristique
importante. Il a une vue panoramique spectaculaire sur la vallée d'Oued
Zloul donnant sur la montagne de Bouyeblane couverte de neige pendant une
longue période de l'année, il est proche de plusieurs sites de
chasse et on y organise des manifestations culturelles et notamment le festival
organisé annuellement dans la ville par l'association Bouyeblane pour le
développement culturel en partenariat avec la CU de Ribat El Kheir.
Cependant, l'absence d'infrastructure d'accueil (hébergement et
restauration) limite le développement de ce secteur.
Le domaine de compétence de la collectivité
:
Cette commune dispose d'un budget de 33 782 438,45 DH
pour exercer des compétences variées :
Transports collectifs urbains :
Aménagement et gestion, Malgré le rôle
joué par la ville comme point de passage pour un grand nombre d'autocars
et de taxis, le service de transport public reste organisé autour du
parking central de la ville.
Le centre dispose de 20 grands taxis qui assurent le transport
vers Fès, El Menzel et Séfrou, 3 véhicules de transport
mixte pour les souks avoisinants dont 2 transitant.
- Voirie et signalisation :
Création et entretien de la voirie communautaire, Un
programme de revêtement des voies principales a été mis
en place et financé sur les fonds propres de la commune depuis 2002.
- Urbanisme Plan d'aménagement du territoire,
Il convient de signaler qu'une convention a été
signée, en 2006, entre la commune Ribat El Kheir et l'Agence Urbaine et
de Sauvegarde de Fès pour la révision de l'actuel plan
d'aménagement en vue de revoir l'organisation du tissu urbain de la
ville, pour maîtriser la forte expansion spatiale et répondre aux
besoins de la ville en terme d'habitat, d'équipements publics et
d'infrastructure nécessaire pour le développement des
activités économiques.
Cette révision est en cours de réalisation par les
équipes de l'Agence Urbaine et de Sauvegarde de Fès.
Le renforcement des équipements des quartiers du centre
notamment en matière de voirie et d'assainissement liquide.
- Eau et assainissement :
Traitement des eaux usées, production et distribution
d'eau potable déléguée à l'ONEP. Assainissement
solide :
La collecte et l'évacuation des déchets solides
sont assurées par le service technique municipal qui effectue un
ramassage journalier par camion benne. La collecte est
généralement effectuée 6 jours par semaine moyennant une
tournée par jour.
Electrification :
La distribution de l'énergie électrique à
Ribat El Kheir est assurée par l'ONE. - Foncier :
Constitution de réserves dédiées à
l'habitat et au développement économique.
- Zones d'aménagement concerté, dont zones
d'activités économiques Développement
économique.
- Equipements sportifs et culturels pour les manifestations
sportives et culturelles d'intérêt communautaire notamment le
festival organisé annuellement dans la ville par l'association
Bouyeblane.
- Soutien et promotion des événements.
- Patrimoine naturel et paysager : création et gestion.
- Habitat :
Programme local d'habitat, résorption de l'habitat non
réglementaire.
Suite à une mission d'audit effectué
dans les locaux de la collectivité locale de Ribat El Kheir :
1. Observations concernant la collectivité
locales de Ribat El Kheir :
Les principaux agrégats financiers de la commune durant
les exercices 2008, 2009,2010 sont les suivants :
Année
|
2008
|
|
2009
|
|
2010
|
|
Budget total
|
23
|
889
|
996,41
|
29
|
810
|
586,81
|
33
|
782
|
438,45
|
Excédent ou Déficit
|
15
|
668
|
754,22
|
18
|
854
|
133,66
|
22
|
146
|
467,66
|
|
A-gestion des recettes :
Observations
Faiblesse du produit communal privé :
Le domaine communal privé est constitué de locaux
commerciaux au nombre de 51, cependant il est caractérisé par la
faiblesse des revenus, dans la mesure où les loyers mensuels, restent
faibles et n'ont jamais fait l'objet de révision, à cela s'ajoute
la faiblesse de leur recouvrement due au non émission des ordres de
recettes concernant les locataires qui refusent de s'acquitter de leurs
loyers.
(Reste à recouvrer =114633)
Situation anarchique du souk :
Depuis sa création, la commune n'est pas encore parvenue
à disposer d'un espace adéquat pour l'organisation du souk
hebdomadaire. Actuellement, ce dernier se trouve dans une situation anarchique,
les produits exposés à la vente occupent les places publiques,
les trottoirs et les rues. Ainsi le blocage e la circulation, la
présence des ordures et des déchets dans ces lieux et la non
maitrise des marchands et de l'espace qu'ils occupent, sont autant de
problèmes qui caractérisent cet état de fait. Il en
découle que la régie des recettes n'arrive pas à maitriser
le recensement des vendeurs et partant, le recouvrement des taxes
s'avère très aléatoire.
Le non recouvrement de la taxe sur les terrains non
bâtis :
Malgré l'existence d'une assiette très large, la
commune ne recouvre pas la taxe sur les terrains non bâtis. De
méme, on peut relever l'absence de coordination entre le service
technique et la régie d'une part, et entre cette dernière et le
service de légalisation de signature d'autre part.
Recommandations :
Etablir ou actualiser les contrats de location concernant les
locaux commerciaux et contraindre, par toutes les voies de droit, les
locataires défaillants à s'acquitter de leurs loyers dans les
délais.
Recourir à toutes les voies administratives et judiciaires
pour garantir la protection du patrimoine communal.
L'aménagement d'un espace adéquat pour
l'organisation du souk hebdomadaire pour répondre aux aspirations de la
population, cet espace doit être en mesure d'abriter toutes les
activités commerciales en tenant compte de la quiétude et de la
santé des habitants et de la préservation de l'environnement.
Cet espace permettrait également l'amélioration des
recettes de la commune.
La commune doit prendre les mesures nécessaires pour le
recouvrement de ladite taxe et l'application des dispositions légales et
réglementaires la concernant.
B-gestion des dépenses :
Observations :
Absence d'économie dans certains achats :
Certains achats nécessitant le recours à un
fournisseur spécialisé. Or, ils ont été
exécutés d'une manière récurrente par des
négociants, ce qui explique l'absence d'étude des prix visant la
réalisation des économies dans l'achat communal.
Dépenses excessives.
Recommandations :
Il est dans le devoir de la commune d'oeuvrer dans le sens de la
réalisation des économies dans l'achat, en offrant la
possibilité aux fournisseurs spécialisés d'accéder
à la commande communale, par le biais du libre jeu de la concurrence, y
compris ceux qui sont basés hors du territoire communal.
C-Organisation et gestion de l'administration communale :
Absence d'une structure d'inspection, ou d'audit au sein de la
collectivité. Manque de coordination entre les services.
Absence des procédures de contrôle interne au niveau
de la gestion
D-Gestion des ressources humaines :
La commune urbaine de Ribat el Keir emploie annuellement du
personnel occasionnel pour assurer l'exécution de certains travaux. Ce
personnel a fait supporter au budget de la commune une charge financière
de l'ordre de :(en dh)
2008
|
2009
|
2010
|
332 000
|
400 000
|
430 000
|
Dans ce cadre, il a été relevé les
observations suivantes :
· Le recrutement de cette catégorie de personnel
s'effectue en l'absence des lettres d'engagement et du contrôle des
engagements de dépenses. Ces procédures ne sont entreprises
qu'après exécution des travaux par les recrutés comme
agents occasionnels ;
· Difficulté de s'assurer du nombre exact des jours
de travail vu l'intervention de plusieurs services
(Espaces verts, régie de recettes ...) ;
Insuffisance de l'encadrement au niveau de la commune.
E-Recommandations :
Mise en place d'un système de contrôle et d'une
séparation des taches.
La création d'une structure inspection et audit »
chargée d'assurer cette fonction en la dotant des moyens humains et
logistiques pour mener à bien sa mission.
Renforcement de l'encadrement des élus et des
gestionnaires.
F-Gestion de la fiscalité :
La gestion de la fiscalité de la commune connaît
des défaillances liées à la liquidation et au recouvrement
de certaines taxes dues au budget communal, dont la majorité : des
recettes patrimoniales suivies des taxes locales.
Importance des restes à recouvrer :
2008
|
|
2009
|
|
2010
|
|
190 915
|
,71
|
1 431
|
074,15
|
1 403
|
510,78
|
Recommandations :
Coordonner avec les administrations concernées et autres
intervenants pour recouvrer ses créances, pour éviter leur
prescription et permettre leur exploitation dans des projets
socioéconomiques.
F-Planification et gestion de projets :
Dans ce cadre, il a été constaté ce qui suit
:
Le plan de développement économique et social :
La commune ne dispose pas de plan de développement
économique et social accompagnant son évolution urbanistique et
démographique et ce contrairement à ce que prévoit
l'article
36 de la charte communale qui considère cette mission
parmi les attributions propres de la commune.
Dysfonctionnements dans la programmation et l'exécution
des projets :
Le conseil communal se base principalement sur l'excédent
annuel du budget pour la programmation de certains projets. Cependant,
l'exécution de ces projets a connu certains dysfonctionnements :
Absence d'études de faisabilité pour les projets
exécutés ou en cours d'exécution, le conseil communal a
pris un ensemble de décisions concernant l'exécution de certains
projets dans la ville. Cependant, l'exécution de ces projets a connu des
difficultés dues à l'absence d'études préalables de
faisabilité permettant de fixer les objectifs tracés ainsi que
les moyens financiers nécessaires à la réalisation de ces
projets. L'exemple suivant illustre cette observation, projet de construction
d'un complexe d'attraction et de loisir, le conseil communal a
décidé de réaliser un complexe d'attraction et de loisir,
pour ce faire, il a pris la décision de contracter un emprunt
auprès de la FEC d'un montant de 9 226 530 DH, y compris 1 025 170 DH de
frais d'études, cependant en l'absence d'études de
faisabilité, la commune n'a pas pu le réaliser.
Le Non-respect des délais d'exécution prescrits
dans le programme triennal de mise à niveau urbaine de la ville pour la
période 2010.
Ce programme qui comprend huit projets intégrés
pour un montant de 101 020 125 DH y compris les frais d'étude et
foncier.
Recommandations :
Elaboration d'un plan de développement reflétant
la vision stratégique du conseil communal à moyen et long terme
en prenant en considération ses moyens humains et matériels afin
de réaliser les projets d'investissement prioritaires.
Veiller à la réalisation des études de
faisabilité qui prennent en considération toutes les
étapes et composantes des projets, d'une part et qui permettent de
déterminer les besoins matériels et techniques, ainsi que les
sources de financement et les délais d'exécution, d'autre part.
Honorer les engagements pris dans le cadre des programmes arrêtés
et éviter le recours à la révision de ces programmes et la
réaffectation de crédits sauf pour des cas exceptionnels
dictés par l'intérêt général.
Synthèse :
Dans ce contexte, la préservation des deniers publics
devient non seulement une condition d'une gestion optimale des ressources de
l'Etat, mais aussi un gage de sa sécurité financière.
Cependant, il importe de souligner que ce souci n'est pas suffisamment pris en
considération par l'ensemble des gestionnaires publics. A cet
égard, il convient de noter l'engagement inégal des organismes
publics sur la voie de la rationalisation des dépenses et de la
qualité
des services publics rendus aux citoyens. Les résultats
des différentes missions de contrôle effectuées corroborent
ce constat.
A la lumière des résultats de ces
différentes missions de contrôle, il importe de souligner que les
insuffisances de la gestion des deniers publics peuvent se résumer dans
quatre principales problématiques :
- La problématique de la gouvernance dans la mesure
où de nombreux dysfonctionnements relevés ont trait soit au
manque de transparence dans la gestion, soit à la marginalisation de
fait des rôles de certaines instances dirigeantes notamment les conseils
d'administration pour les entreprises publiques ou les conseils élus
pour les collectivités locales. La problématique de la
gouvernance se manifeste également par la quasi-absence de la
visibilité et la culture de performance dans les organismes publics qui
demeurent encore prisonniers de la logique de moyens au détriment de
celle de résultats. Cette insuffisance de la culture de performance
persiste malgré tous les efforts investis par les pouvoirs publics
visant à ancrer cette valeur dans les moeurs de la gestion
administrative.
- La problématique de la qualité de la
dépense publique car l'effort d'investissement consenti par les pouvoirs
publics dans les différents secteurs n'est pas accompagné par un
effort de la part de certains gestionnaires publics en termes
d'amélioration de la qualité de la dépense publique.
En effet, l'évaluation de nombreux projets publics par les
juridictions financières aussi bien au niveau des collectivités
locales qu'au niveau des services de l'Etat et des entreprises publiques a
permis de relever que le bénéfice économique et social
attendu de certains de ces projets n'est pas souvent atteint. La modestie
d'impact desdits projets sur les citoyens est due soit à des
défaillances dans la réalisation, soit à leur
inadéquation avec leurs besoins, soit à la négligence des
ouvrages publics en termes d'entretien et de maintenance.
- La problématique de l'efficience des commandes publiques
en ce sens que les choix en termes de passation et d'exécution des
marchés ne sont pas toujours optimaux. Dans ce cadre, les retards
accusés dans la réalisation de certains projets publics peuvent
être attribués soit à l'absence des études
préalables de faisabilité ou leur non fiabilité, soit aux
insuffisances des entreprises attributaires de commandes.
- La problématique des ressources humaines dans la mesure
où de nombreux dysfonctionnements constatés dans certains
organismes publics contrôlés se ramènent au manque de
visibilité, à la faiblesse de l'initiative et à l'absence
de la fonction de supervision. Cette insuffisance risque de s'aggraver à
cause de l'absence d'une culture managériale dans la plupart des
organismes publics et de la faiblesse des systèmes de contrôle
interne.
Par ailleurs, ce problème de la qualité des
ressources humaines se pose avec acuité au niveau des
collectivités locales et risque parfois de créer des situations
de léthargie au niveau local. Cette contrainte est doublée
souvent de la recherche de privilèges privés au détriment
de l'intérêt général.
Face à cette situation, les contrôles des
juridictions financières se sont étendus et ont donné lieu
à de nombreuses poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs
d'infractions aux lois et règlements régissant les
différentes matières budgétaires et financières.
CONCLUSION
Ainsi, ce mémoire qui traite de l'audit interne dans les
collectivités territoriales nous a permis d'avoir un aperçu
relativement complet des pratiques, problématiques et enjeux du sujet
traité.
Dans une première partie, le cadre d'analyse a
été posé : il s'agissait des structures d'audit interne,
et de l'administration territoriale, et plus particulièrement des
collectivités locales.. Ces dernières sont des organisations qui
gèrent le territoire local en exerçant un certain nombre de
compétences encadrées par la loi. Elles s'administrent librement,
c'est-à-dire qu'elles disposent d'une autonomie de décision et de
fonctionnement, à l'aide de ressources humaines et matérielles
propres.
Ensuite, les structures intercommunales - c'est-à-dire les
regroupements de communes dans des structures auxquelles vont être
transférées des ressources et des compétences - ont
été décrites et analysées. Ces organisations ont
pour but de rationaliser l'organisation du territoire, de favoriser le
développement économique et de mieux gérer le territoire
vécu. Enfin, la thématique du management des collectivités
locales a été abordée. En effet, ces dernières
présentent un certain nombre de spécificités par rapport
aux entreprises du secteur privé. Elles poursuivent des finalités
externes, sont soumises au politique, ont des systèmes complexes et
cloisonnés, mènent leurs missions en concurrence nulle ou
imparfaite. .Ainsi, les collectivités sont des structures plus
bureaucratiques et où il y a peu d'autonomie managériale.
Cependant, se sentant concernées par la performance et
voulant maîtriser leur budget, certaines collectivités ont mis en
place des démarches proches de celles générées par
la LOF. Cette dernière est une réforme qui visant à
moderniser la gestion publique et s'articule autour des notions de performance
et de transparence de l'information budgétaire. Ainsi, malgré le
fait que ces collectivités ne soient pas directement concernées
par cette loi, elles ont investi la question de l'amélioration de la
gestion publique, notamment en mettant en place des structures d'audit interne,
d'inspection et/ou d'évaluation, une pratique qui reste néanmoins
nouvelle au Maroc.
Dans une deuxième partie, les pratiques en termes de
contrôle interne, d'audit interne, d'inspection et d'évaluation
des politiques publiques ont été décrites et
analysées.
Ainsi, le développement de ce type de services depuis les
années 2000 s'explique par une intensification des besoins des
collectivités en termes d'auto-contrôle des procédures,
d'audit interne et d'évaluation. En effet, les compétences des
collectivités se sont fortement accrues suite à
l'approfondissement de la décentralisation. Les collectivités
doivent donc faire face à des risques juridiques, financiers et d'image
non négligeables. Elles ont donc besoin de dispositifs leur permettant
de les gérer de façon adéquate et pertinente.
Néanmoins, il apparaît que le déploiement du
contrôle interne reste partiel et que le rôle de l'audit interne
est encore mal appréhendé.
Dans les collectivités où l'audit interne est
présent, ses objectifs sont ambitieux et variés : veiller
à la bonne application des mesures, s'assurer du bon emploi des fonds
publics, prévenir les dysfonctionnements, promouvoir la bonne
gouvernance et améliorer la qualité du service rendu...
Les services mènent alors différents types de
missions pour atteindre leurs objectifs : audit interne, enquêtes
administratives; évaluation des politiques publiques, conseil,
prospective... Pour ce faire, la méthodologie suivie diffère
approximativement de celle utilisée dans le secteur privé.
Globalement, on note que les pratiques d'audit et les structures
exerçant des fonctions de contrôle et d'audit changent selon la
taille, l'histoire et les enjeux de l'organisation. Ainsi, les démarches
sont variables selon la taille et la nature des collectivités. On note
que les régions, mettent généralement l'accent sur l'audit
interne et l'évaluation des politiques publiques alors que les
départements ont plutôt développé le contrôle
interne. Quant aux communes et aux établissements publiques, les
pratiques varient selon la population, les besoins et les moyens humains et
financiers, mais globalement les politiques intercommunales souffrent d'un
déficit d'évaluation.
Afin d'améliorer les dispositifs existants, il existe un
certain nombre de bonnes pratiques, identifiées par des institutions
diverses et touchant à des domaines variées : l'organisation et
le management, le contrôle interne et ses composantes, l'audit interne,
l'évaluation... Concernant l'audit interne plus spécifiquement,
la troisième partie du mémoire porte sur l'étude de cas
effectué dans la commune urbaine de HERMOUMOU, suite aux entretiens
réalisés avec les responsables de la commune et des rapports
fournis par le conseil communal. Ce dernier chapitre vise à donner plus
de corps aux éléments relevés dans les rapports. Il s'agit
donc de données opérationnelles et concrètes sur les
pratiques de l'audit interne - qui complètent la description
synthétique présentée dans la deuxième partie.
Ainsi, l'audit interne - n'ayant pas un pouvoir de coercition et de sanction en
cas de non
application des recommandations - doit être crédible
et convaincre les audités. D'autre part, une bonne image est
nécessaire afin de favoriser l'efficacité du service, la
réussite des missions, et donc la mise en place des plans d'action.
Un certain nombre de bonnes pratiques ont été
identifiées : l'autoévaluation, la communication des
résultats, la capitalisation et le partage des savoirs, la gestion des
risques, l'orientation vers le conseil par exemple. Ces dispositifs permettent
de répondre en partie aux problématiques posées par les
particularités des collectivités.
Néanmoins, les points forts relevés ne
répondent qu'en partie aux particularités contextuelles
évoquées. Il existe donc des questions qui restent en suspens et
qui peuvent être un réel frein à l'activité des
services d'audit. L'enjeu actuel des services d'audit interne consiste à
trouver des solutions à ces limites afin de renforcer leur
légitimité et l'efficacité de leurs actions.
En conclusion, ce mémoire a donc permis de répondre
à la question de savoir quelles étaient les pratiques d'audit
interne dans les collectivités territoriales, mais aussi quels
étaient les enjeux autour de ce thème - et ce au niveau global et
au niveau opérationnel.
Il ressort des investigations effectuées que l'audit
interne est une fonction en développement, qui doit répondre
à des spécificités particulières. Il doit donc
adopter un positionnement au sein de la collectivité qui lui permette
d'être efficace, efficient et d'apporter une réelle valeur
ajoutée.
Ainsi, les services d'audit interne en collectivité
territoriale peuvent être aussi performants que leurs homologues dans le
secteur privé et participer durablement à l'amélioration
de la gestion, à la bonne gouvernance et de la performance publique
à l'échelle locale.
BIBLIOGRAPHIE
Par souci de transparence et afin de faciliter
l'identification des sources, les références utilisées
lors de la rédaction sont classées selon le plan du
mémoire. Ainsi, pour chaque grande partie ou thématique, les
sources sont présentées.
PARTIE 1
+ Théorie & Pratique de l'audit interne de Jacques
RENARD, Edition 2010. + Audit interne & contrôle de la fraude : Guide
pratique
+ Manuel d'audit interne pour les inspections
générales, projet de gouvernance locale au Maroc par USAID
(UNITED STATES AGENCY FOR INTERNATIONAL DEVELOPEMENT) & CIGM (COLLEGE DES
INSPECTEURS GENERAUX DES MINISTERES).
+ Réforme administrative - Ministère de la fonction
publique Rapport intercommunalité - Ministère de la fonction
publique.
+ La charte communale.
+ Bulletin annuel de finances locales.
+ Déconcentration administrative, colloque nationale sur
la réforme administrative, Rabat 07 & 08 Mai 2002
+ Dimension de la décentralisation au Maroc entre le poids
du passé et contraintes de l'avenir, de Monsieur Saad CHIKHAOUI
+ Mémoire : Le pouvoir régional au Maroc entre la
complexité de la centralisation et la contrainte de la mondialisation
politique.
+
http://www.tanmia.ma/article.php3?id_article=4357
PARTIE 2
+ Rapport de la cours des comptes de 2006, 2007, 2008 + La LOF
(Loi organique des finances)
+ Constitution de 1996 et de 2011
+ Réflexion sur la constitution d'une Inspection
Générale de l'Administration Territoriale + (avril 2007)
+ Inspection générale de l'administration
territoriale
+ L'audit interne et le management des collectivités
territoriales : la cartographie des risques
+ (2006)
+ Guide pratique de contrôle interne pour les
collectivités territoriales et leurs établissements
+ (Adapté de l'INTOSAI), Veris Tennvic. Article
disponible à l'adresse suivante : +
http://knol.google.com/k/veris-tennvic/guide-pratique-de-contrle-internepour/
+ 2df23a3k1ymxo/2#
+ Renforcer les procédures de contrôle interne des
collectivités locales
+
http://www.maroc.ma/PortailInst/Fr/Actualites/Le+ministère+de+l+Intérieur.htm
+
www.finances.gov.ma
PARTIE 3
+ Documentation & rapports financiers fournis par le conseil
communal de Ribat El Kheir
+ http://www.courdescomptes.ma/
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