CONCLUSION GENERALE
Aujourd'hui comme hier, la gestion des crédits par les
banques présente des risques. Pour y faire face, la banque doit se fixer
des normes d'octroi des crédits. A ces balises, il faut ajouter la mise
en place d'une organisation et une structure efficace sans négliger la
recherche de ressources humaines qualifiées car ce qui
différencie les entreprises, ce sont les hommes.
Dans ce travail, notre objectif était de montrer les
normes d'octroi des crédits que s'est fixée la BBCI pour la
période de 2005-2008 et vérifier que les principales normes
retenues par la BBCI pour l'octroi des crédits de 2005-2008 sont
observées par les analystes de cette banque lors de l'étude des
dossiers de demandeurs des crédits . Pour y arriver, nous avons
cherché à savoir si la BBCI définit dans son organisation
les principes d'octroi de crédit d'une part et nous rassurer que cette
banque se réfère aux principales normes retenues pour octroyer
des crédits aux demandeurs de crédits d'autre part.
Pour vérifier le suivi des normes par les analystes de
la BBCI dans l'octroi des crédits, nous avons analysé le cas de
deux clients, BIZIMANA Gérard et KABURA Jean, qui ont
bénéficié des crédits à la BBCI.
En effet, nous avons analysé deux bilans et deux
comptes d'exploitation qui ont été présentés par
ces clients. Notre préoccupation était de vérifier si les
deux clients satisfaisaient aux principales normes financières retenues
par la BBCI pour l'octroi des crédits à savoir : un fonds de
roulement positif, un niveau élevé des capitaux propres par
rapport à celui de l'endettement sans oublier de braquer notre regard
sur les charges d'emprunt supportées par les deux clients et
l'autofinancement dégagé par ces derniers.
Pour le fonds de roulement, nous avons constaté qu'il
était positif sur les deux bilans analysés pour le client
BIZIMANA Gérard et négatif pour le client KABURA Jean ce qui est
un indicateur très important d'une mauvaise santé
financière pour ce dernier client.
Nous nous sommes intéressé à mesurer le
niveau des capitaux propres qui, pour nous, ont une fonction cardinale de
garantir la solvabilité du client. Nous avons constaté que les
deux clients disposaient sur la période analysée des capitaux
propres insuffisants par rapport au total des ressources ce qui traduit
une situation de faible solidité financière et une
dépendance des clients vis -à-vis de leurs créanciers.
Nous avons tenté d'analyser le niveau des charges
d'emprunt et de l'autofinancement et surtout de les comparer. Nous avons
constaté que le niveau de l'autofinancement est largement
considérable par rapport aux charges d'emprunt ce qui exprime l'aptitude
des deux clients à financer leurs investissements à l'aide de
leurs propres ressources.
Au terme de notre analyse, nous avons constaté qu'aucun
client n'a pu satisfaire aux normes principales retenues par la BBCI et, par
conséquent, à notre avis, aucun client ne méritait de
bénéficier un crédit à la BBCI.
A coté de ces normes dont nous venons de parler dans le
paragraphe précédent, pour pallier les défaillances des
emprunteurs, la BBCI a mis en place dans ces procédures des garanties
qui lui servent de garde-fou contre le risque de non remboursement des fonds
prêtés. Néanmoins, nous constatons que la liste des
garanties est très limitée .A notre avis, la banque devrait
allonger la liste en y ajoutant l'acceptation des warrants ce qui pourrait
faciliter l'octroi des crédits de stockage.
Comme toutes les autres banques, la BBCI accorde des
crédits de trésorerie mais les conditions exigées pour
donner un découvert bancaire ne sont pas de nature à favoriser le
client. En effet, cette banque est presque la seule de la place à donner
la moitié du salaire comme découvert au moment où les
autres proposent les3/4 ou la totalité. En outre, cette banque exige un
taux d'intérêt de 10% sur un montant de découvert variant
entre 20.000 BIF et 50.000 BIF. Pour un montant supérieur à
50.000 BIF la banque prélève comme rémunération un
montant forfaitaire de 20.000 BIF.A notre avis, cette gestion du
découvert n'est pas de nature à préparer cette banque
à s'adapter à l'environnement des affaires que l'entrée du
Burundi à l'EAC impose aux entreprises en général et aux
banques en particulier. Il serait bon de revoir ces conditions en vue de
mieux servir ses clients.
Bref, nous pensons que pour réussir sa politique de
crédit la BBCI devra attirer son attention sur:
- le respect des normes retenues dans l'octroi des
crédits ;
- La mise en application de la règle du
décuple, c'est-à-dire que le total des crédits
octroyés par la Banque ne doit pas dépasser dix fois ses fonds
propres ;
- le respect des instructions de la Banque Centrale notamment
la constitution des réserves.
Nous osons espérer que toutes ces constatations et
recommandations que nous avons soulevées devront attirer l'attention de
la BBCI et que cette dernière pourra les exploiter en vue de s'y
référer dans la gestion rationnelle des crédits.
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