2.5 Conclusion
Nous avons, dans ce chapitre, d'abord présenté
les modèles classiques pour l'estimation de l'héritabilité
en milieu naturel à l'aide des données moléculaires. Le
premier modèle présenté, celui de Ritland (1996a), repose
sur une procédure de régression linéaire. Ce modèle
consiste à écrire la similarité génotypique des
couples d'individus en fonction de leur apparentement. Ce modèle est,
à première vue, bien adapté à l'estimation de
l'héritabilité en milieu naturel vu que dans ce contexte
l'apparentement varie sur une échelle continue. Cependant, comme en
milieu naturel, l'apparentement génétique n'est
justement pas connu, il est estimé, la
variabilité de l'estimation de l'apparentement doit être prise en
compte et le modèle de Ritland ne prend pas bien en compte cette
variabilité. Mousseau et al. (1998) ont développé un
modèle de la vraisemblance pour estimer l'héritabilité et
les corrélations génétiques. Ce modèle suppose que
la structure d'apparentement est connue : les individus sont soit
plein-frères soit non apparentés. Il a été
appliqué à une population de saumons en captivité
composée uniquement de familles de plein-frères. Ce modèle
a été généralisé par Thomas et al. (2000)
pour prendre en compte d'autres structures d'apparentement
prédéterminées (non-apparentés, demifrères,
plein-frères par exemple). L'application pratique de ces modèles
à des études réalisées en milieu naturel est
confrontée au fait qu'en milieu naturel l'apparentement varie, comme
nous l'avons déjà indiqué, sur une échelle
continue. Nous avons proposé une approche pour modéliser à
la fois l'apparentement et l'héritabilité. Il s'agit d'un
modèle bayésien hiérarchique pour l'apparentement et
l'héritabilité. L'intérêt de ce modèle est
d'une part, qu'il nous libère de devoir faire des hypothèses sur
la structuration de l'apparentement en un certain nombre de classes
prédéterminées, et d'autre part, qu'il permet de prendre
en compte l'effet de la variabilité de l'estimation du vecteur des
probabilités d'IBD sur l'estimation de la variance
génétique additive. Ce modèle nous assure enfin que la
matrice d'apparentement des couples d'individus est bien
définie-positive.
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