Esquisse d'un projet de valorisation du tourisme communautaire: exemple du village Nyonié dans le département du Komo Océan( Télécharger le fichier original )par Noël-Patou NZIENGUI MOURANGA Institut national des sciences de gestion (INSG) Gabon - Licence professionnelle gestion touristique et environnementale (GTE) 2010 |
Introduction généraleSelon l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le tourisme à l'échelle planétaire rapporte quatre mille milliards de dollars par an tandis que six cent millions de personnes voyagent à l'étranger et plusieurs centaines de millions dans leur propre pays, pour les affaires ou pour l'agrément1. Par voie de conséquence, l'industrie du tourisme, qui englobe aussi bien l'hébergement, la restauration que le transport, constitue le plus grand employeur du monde. Il faut dire que la croissance économique du XXème siècle s'est accompagnée d'une dégradation de l'environnement ayant entraîné une prise de conscience des dirigeants des pays du monde. Celle-ci s'est matérialisée par de nombreuses rencontres internationales appelées Sommets de la Terre. La conférence des Nations-Unies sur l'environnement de Stockholm (1er Sommet de la Terre tenu en 1972), axée essentiellement sur l'environnement humain, fera apparaître un concept nouveau : l'écodéveloppement. Quelques années plus tard ce concept sera remplacé par le terme développement durable défini par le rapport de Brundtland en 1987. En effet, selon le rapport Brundtland, le Développement durable « permet de satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre la possibilité pour les génération futures de satisfaire les leurs2 ». La conférence de Rio (2e Sommet de la Terre) tenue en juin 1992, donne une nouvelle définition plus explicite du développement durable. Contrairement à la définition du rapport de Brundtland, axée a priori sur la préservation de l'environnement et la conservation rationnelle des ressources naturelles, celle de Rio définit trois piliers qui doivent être conciliés dans une perspective de développement. En d'autres termes, le développement durable est un mode de développement qui concilie la croissance économique, la justice sociale et la conservation de la biodiversité. Ce sommet a permis l'adoption de l'agenda 21 par l'ensemble des pays du Nord et du Sud présents lors de cette conférence. Le 4 septembre 2002, lors du Sommet de Johannesburg, baptisé « Sommet mondial pour le développement durable », le Président de la République Gabonaise, feu Omar BONGO ONDIMBA annonçait la création au Gabon d'un réseau de treize (13) parcs nationaux, soit quelque 11% du territoire national. Par cet acte, le chef de l'Etat gabonais apportait une réponse concrète aux actes du Sommet de Rio de Janeiro. Au regard de l'importance que les autorités gabonaises accordent à la préservation de la biodiversité, à l'écotourisme et à la lutte contre la pauvreté, l'association des populations locales à ces objectifs n'est-elle pas souhaitable ? Le tourisme communautaire en l'occurrence ne constitue-t-il pas un outil de développement local ? En effet, le tourisme communautaire est « une forme de tourisme selon laquelle la communauté locale contrôle de façon significative son développement et sa gestion tout en y étant impliquée et, selon laquelle une proportion importante des bénéfices 1 OMT, Présentation de l'Organisation Mondiale du Tourisme. [En ligne].URL: www.sommetjohannesburg.org. Site consulté le 13 septembre 2010. 2 BRUNDTLAND (Commission des Nations Unies), Notre avenir à tous, rapport Montréal, Edition du Fleuve, 1987, 432 p. reste au sein de la communauté3 ». Au fond, la dynamique participative dans le tourisme communautaire permet de satisfaire toutes les parties prenantes car, il s'agit de construire en commun des projets de développement à l'échelle d'un micro territoire. C'est dans ce contexte que s'inscrit le présent projet de valorisation du tourisme communautaire. Celui-ci prend appui sur Nyonié, village du département du Komo-Océan, dans la province de l'Estuaire, situé au bord de l'océan Atlantique. Pour mener à bien notre travail, celui-ci a été divisé en deux parties. La première partie est consacrée à la présentation de la structure au sein de laquelle nous avons effectué notre stage, en l'occurrence l'ONG Aventures Sans Frontières (ASF). La deuxième partie traite des potentialités touristiques ainsi que du projet de valorisation du tourisme communautaire à Nyonié. 3 Cf. Rapport du WWF international, Guidelines for community based ecotourism development, July 2001. |
|