INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES
DE GESTION
RAPPORT DE STAGE POUR L'OBTENTION DE LA LICENCE
PROFESSIONNELLE EN GESTION TOURISTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE
Présenté
par
Noël Patou NZIENGUI MOURANGA
Tuteur de stage : Responsable
pédagogique :
Guy-Philippe SOUNGUET Dr Charles TCHOBA
Directeur exécutif d'ASF chercheur au
CENAREST
Enseignant vacataire a l'INSG
Libreville, session de février 2011
Dédicace
A ma très chère mère MBOUMBA Jeannette qui a
su faire de moi ce que je suis.
Remerciements
Nous remercions Ke ItRXtNF XrIIFILIX VeXil de ce travail toutes
les personnes qui ont contribué au bon déroulement de notre stage
et à la finition de ce document :
- Monsieur Charles TCHOBA, mon encadreur pédagogique ;
- Monsieur Guy-Philippe SOUNGUET, mon maîlli KelVtE/H,
ISRXr Z1eQFEKrIP tQt technique ;
- Monsieur Raphaël AOUBA, François BOUSSAMBA et
Parfait NDONG qui ont su orienter mon regard plHQ K1EKP lIDIRQ Ke ZI
nature.
- Enfin, que mes deux amis et frères, Sidney MAPANGOU et
Chrees NDASSIAS, ainsi
qXI TtRXtITP DIIP IZZD, DIRXveQt iFiEZ1FISITVVIRQ de
ma profonde reconnaissance.
( Q KISIt KIV CSIPFaXtiRQV SriVeV KaQV Z1éQXP
PEINRQ KeBQRP V, IFH-aiQV RQtASX ~VE RXBZlks. 1INDQFe
nous vous présentons nos regrets les plus sincères.
Avant-propos
L'Institut National des Sciences de Gestion (INSG) est un
établissement d'enseignement supérieur agréé par
l'Etat par l'ordonnance n°51 /73 du 2/09/73. Placé sous la tutelle
du Ministère de l'Education, de l'Enseignement Supérieur, de la
recherche Scientifique et de l'Innovation, il a pour mission de former des
cadres et techniciens supérieurs dans les métiers de la
gestion.
L'organisation des études s'articule autour de deux
types de formation : la formation initiale et la formation continue. C'est dans
le premier type que s'inscrit notre travail qui répond à une
exigence académique de présentation de rapport de fin de cycle,
en vue de l'obtention d'une licence professionnelle en Gestion Touristique et
Environnementale. Notre établissement, après trente-quatre (34)
ans d'expérience, a adopté en février 2005 le
système Licence-Masters-Doctorat (LMD) qu'il proposera en plus des
formations existantes.
Les formations offertes sont les suivantes:
Un cycle court
1- Brevet de Techniciens Supérieurs :
o Action commerciale ;
o Comptabilité gestion ;
o Commerce international ;
2- Licence Professionnelle :
o Banque-Finance ;
o Comptabilité-Contrôle-Audit ;
o Gestion Touristique et Environnementales ;
o Vente et Création Publicitaire ;
o Management des Opérations internationales ;
Un cycle long :
3- Maîtrise en Sciences de Gestion
o Finance et comptabilité ;
o Marketing et Commerce International ;
o Master en Finance ;
o Gestion Commerciale et Marketing ;
o Gestion des ressources Humaines ;
4- Master Professionnel
o Administration des Entreprises ;
o Economie et Gestion Durable de la Forêt ;
o Gestion des ressources Humaines
Pour lDI-r lIMpRUI- i llrSIDU3,I-, l'IQstil3,M1 DIRQal III-s
6F1I-QFI-s III- * I-stiRQ RUDQisI- des stages de fin de cycle dans les
entreprises ou sociétés de la place. Notre stage de fin de cycle
duré trois IM P Ra13,0I-1Q III-1l'2 1 * LAventures Sans
Frontières (ASF). Le travail de II-MIQ s'I-MII-III-Ft3,p à
Nyonié.
LISTE DES SIGLES
ASF Aventures Sans Frontières
WCS Wildlife Conservation Society
WWF Fonds Mondial pour la Nature
PAPPFG Projet d'Aménagement des Petits Permis
Forestiers Gabonais
ECOFAC. Programme de l'Union Européenne pour
les Ecosystèmes Forestiers
d'Afrique Centrale
FAO Organisation des Nations Unies
pour l'Alimentation et l'Agriculture
OMT Organisation Mondiale du le Tourisme
RAPAC Réseau des Aires protégées
d'Afrique
Centrale
ONG Organisation Non Gouvernementale
RGPH Recensement Général de
la Population et de l'Habitat
Sommaire
Page
I
Dédicace...
<< << << << << << <<
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<< << << << << << << <<
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<<
..............................................................................
ii
Remerciements...........................................................................
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « « « « «
« «
iii
Avant-propos...........................................................................
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « « « « «
« «
1
Introductiongénérale..................................................................
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « « « «
3
PREMIERE PARTIE : Présentation de la structure
d'accueil..................« « « « «
4
Chapitre I Présentation générale
d'ASF.......................................« « « « «
« « « « « « « «
4
Section 1 Historique
«............................................................«
4
Section 2 Structure organisationnelle et Partenaires
d'ASF...............«
7
Chapitre II L'ONG et ses
activités............................................. « «
« « « « « « « « « « «
«
7
Section 1 Les activités
d'ASF...................................................
10
Section 2 Les tâches effectuées pendant le
stage............................
13
13
15
20
20
21
25
26
27
29
Chapitre III Les potentialités touristiques du
village Nyonié...............
Section 1 Le milieu
physique...................................................
Section 2 Le milieu
humain...................................................
Chapitre IV Esquisse du projet de valorisation du
tourisme communautaireà
Nyonié.............................................
Section 1 Approche
méthodologique..........................................
Section 2 Les résultats d'enqu~te de
terrain.................................
Conclusiongénérale.....................................................................
Référencesbibliographiques.........................................................
Lexique....................................................................................
Annexes.................................................................................
Introduction générale
Selon l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le tourisme
à l'échelle planétaire rapporte quatre mille milliards de
dollars par an tandis que six cent millions de personnes voyagent à
l'étranger et plusieurs centaines de millions dans leur propre pays,
pour les affaires ou pour l'agrément1. Par voie de
conséquence, l'industrie du tourisme, qui englobe aussi bien
l'hébergement, la restauration que le transport, constitue le plus grand
employeur du monde.
Il faut dire que la croissance économique du
XXème siècle s'est accompagnée d'une
dégradation de l'environnement ayant entraîné une prise de
conscience des dirigeants des pays du monde. Celle-ci s'est
matérialisée par de nombreuses rencontres internationales
appelées Sommets de la Terre.
La conférence des Nations-Unies sur l'environnement de
Stockholm (1er Sommet de la Terre tenu en 1972), axée
essentiellement sur l'environnement humain, fera apparaître un concept
nouveau : l'écodéveloppement. Quelques années plus tard ce
concept sera remplacé par le terme développement durable
défini par le rapport de Brundtland en 1987. En effet, selon le rapport
Brundtland, le Développement durable « permet de satisfaire les
besoins des générations présentes sans compromettre la
possibilité pour les génération futures de satisfaire les
leurs2 ».
La conférence de Rio (2e Sommet de la Terre)
tenue en juin 1992, donne une nouvelle définition plus explicite du
développement durable. Contrairement à la définition du
rapport de Brundtland, axée a priori sur la préservation de
l'environnement et la conservation rationnelle des ressources naturelles, celle
de Rio définit trois piliers qui doivent être conciliés
dans une perspective de développement. En d'autres termes, le
développement durable est un mode de développement qui concilie
la croissance économique, la justice sociale et la conservation de la
biodiversité. Ce sommet a permis l'adoption de l'agenda 21 par
l'ensemble des pays du Nord et du Sud présents lors de cette
conférence.
Le 4 septembre 2002, lors du Sommet de Johannesburg,
baptisé « Sommet mondial pour le développement durable
», le Président de la République Gabonaise, feu Omar BONGO
ONDIMBA annonçait la création au Gabon d'un réseau de
treize (13) parcs nationaux, soit quelque 11% du territoire national. Par cet
acte, le chef de l'Etat gabonais apportait une réponse concrète
aux actes du Sommet de Rio de Janeiro.
Au regard de l'importance que les autorités gabonaises
accordent à la préservation de la biodiversité, à
l'écotourisme et à la lutte contre la pauvreté,
l'association des populations locales à ces objectifs n'est-elle pas
souhaitable ?
Le tourisme communautaire en l'occurrence ne constitue-t-il
pas un outil de développement local ? En effet, le tourisme
communautaire est « une forme de tourisme selon laquelle la
communauté locale contrôle de façon significative son
développement et sa gestion tout en y étant impliquée et,
selon laquelle une proportion importante des bénéfices
1 OMT, Présentation de l'Organisation
Mondiale du Tourisme. [En ligne].URL:
www.sommetjohannesburg.org.
Site consulté le 13 septembre 2010.
2 BRUNDTLAND (Commission des Nations Unies), Notre
avenir à tous, rapport Montréal, Edition du Fleuve, 1987,
432 p.
reste au sein de la communauté3
». Au fond, la dynamique participative dans le tourisme communautaire
permet de satisfaire toutes les parties prenantes car, il s'agit de construire
en commun des projets de développement à l'échelle d'un
micro territoire. C'est dans ce contexte que s'inscrit le présent projet
de valorisation du tourisme communautaire. Celui-ci prend appui sur
Nyonié, village du département du Komo-Océan, dans la
province de l'Estuaire, situé au bord de l'océan Atlantique.
Pour mener à bien notre travail, celui-ci a
été divisé en deux parties. La première partie est
consacrée à la présentation de la structure au sein de
laquelle nous avons effectué notre stage, en l'occurrence l'ONG
Aventures Sans Frontières (ASF). La deuxième partie traite des
potentialités touristiques ainsi que du projet de valorisation du
tourisme communautaire à Nyonié.
3 Cf. Rapport du WWF international, Guidelines for
community based ecotourism development, July 2001.
PREMIERE PARTIE :
Présentation de la structure d'accueil
Chapitre I : Présentation Générale
d'SF
Dans ce premier chapitre, nous présenterons l'Organisation
non Gouvernementale (ONG) Aventures Sans Frontières (ASF) d'un point de
vue historique et organisationnel.
Section 1 : Historique
Aventures sans Frontières (ASF) est une Organisation
Non Gouvernementale (ONG) gabonaise à but non lucratif, régie par
la loi associative n°35/62 du 10 décembre 1992. Elle °oeuvre
pour la protection des tortues marines sur les côtes gabonaises et
l'organisation d'activités touristiques relatives à l'observation
de celles-ci.
C'est en 1991 que Guy Philippe SOUNGUET et Serge AKAGAH font une
randonnée de 1 200 km pour découvrir le Gabon. Ils partent de
Lambaréné pour atteindre la Lopé. Emerveillés par
la multitude d'écosystèmes et dans le souci de les faire
découvrir à d'autres compatriotes, ils créent en 1992 une
ONG appelée Aventures Sans Frontières.
Durant les trois premières années, les
principales activités d'ASF consistaient à initier les enfants
à la découverte de la nature à travers les
randonnées pédestres, le montage de camps de vacances, le
canotage (balade en canoë) et les expériences culturelles.
Lors d'une traversée en kayak de Libreville à
Port-Gentil, en décembre 1994, les agents d'ASF font la
découverte de nids de ponte de tortues marines. Ils vont alors mettre en
place un programme de recherche et de protection de tortues marines. Cette
activité deviendra leur nouvelle passion.
Depuis la création du Parc National de Pongara en 2002,
ASF oeuvre pour la conservation des écosystèmes terrestres et
marins, le développement de l'écotourisme, la formation des
guides touristiques et des éco guides.
Section 2 : Structure organisationnelle et Partenaires
d'ASF
2-1. La structure organisationnelle
ASF est composée d'un Conseil d'Administration, d'un
Bureau Exécutif et de deux services qui oeuvrent chacun pour un
programme de recherche déterminé. Chaque programme est
géré par un chef d'équipe.
Le Bureau Exécutif compte 4 membres : un Directeur
exécutif, un Directeur technique, un Chargé de la communication
et une Secrétaire. Il est chargé de proposer de nouveaux axes de
recherche au Conseil d'Administration et de veiller à la
réalisation du programme retenu.
Figure 1 L 12 UJIX!JUIP P e1d'A6)
Iguéla
Service chargé du programme
d'étude des
tortues marines
Pongara
Mayumba
Pongara
Mayumba
Libreville
Lambaréné
Conseil
d'Administration
Bureau Exécutif
Comité scientifique et d'analyse
Service chargé du programme de sensibilisation
Source : ASF, 2010.
2-2. / 114pB111kBR11435 6)
Pour la réalisation de ses activités, ASF
travaille en collaboration avec divers organismes et institutions qui sont
aussi bien publics que privés. Toutefois, on note un partenariat
spécifique avec certains d'entre eux. (Voir tableau ci-dessous).
Tableau 1 : /
1141E1p111ts4TRMBERrBNKUs4d5 6)
|
Organisations et Institutions
|
Nature de la collaboration
|
WCS
|
Wildlife Conservation Society
|
Appui technique et financier
|
|
|
|
WWF
|
World Wildlife Fund for Nature
|
Appui technique et financier
|
|
|
|
CF
|
Coopération Française
|
Appui financier
|
FFEM
|
Fonds Français pour l'Environnement Mondial
|
Appui financier
|
FCIL
|
Fonds Canadien d'Initiatives Locales
|
Appui financier
|
|
|
|
CARPE
|
Programme Regional de l'Afrique Centrale pour
l'Environnement
|
Appui technique
|
|
|
|
DFC
|
Direction de la Faune et Chasse
|
Appui technique
|
|
|
|
DGE
|
Direction Generale de l'Environnement
|
Appui technique
|
|
|
|
ANPN
|
Agence Nationale des Parcs Nationaux
|
Collaboration technique
|
Source : ASF, 2010.
Après la présentation d'ASF, nous
procéderons à celle de ses activités. Puis, nous
évoquerons les tâches que nous y avons effectuées.
Chapitre II : L'ONG ASF et ses activités
Ce chapitre est principalement consacré aux
activités que mène ASF au quotidien pour la sauvegarde de la
biodiversité au Gabon, et tout particulièrement dans le parc
national de Pongara.
Section 1 : Les activités d'ASF
Premier site mondial de ponte des tortues-luth qu'accompagne
une biodiversité faunique et floristique, la côte du littoral
gabonais connaît un trafic de tout genre, causant une dégradation
du milieu naturel. Aventures Sans frontières a décidé
d'exercer, pour cette raison, dans six domaines d'activités :
|
Evaluation de la côte ;
Programme d'études des mammifères marins ;
Programme d'étude des tortues marines ;
Programme d'éducation relative à l'environnement ;
Programme de sensibilisation en milieu rural ; Apport d'expertise sur des
projets environnementaux
|
1-1 . L'évaluation de la côte
Cette évaluation consiste à réaliser
l'exploration des côtes du Gabon en kayak afin de découvrir les
populations riveraines, les plages, la faune terrestre et marine. ASF met un
accent particulier sur la faune marine (tortues et baleines) qui migre dans nos
eaux.
Le Gabon apparaît largement ouvert sur l'océan
Atlantique sur 800 km environ. Il constitue une zone d'une importance mondiale
pour la conservation de la biodiversité, puisqu'il est le refuge de
nombreuses espèces migratoires.
1-2 . Le programme d'étude des mammif~res marins
La présence de baleines au Gabon a été
signalée autour de 1910 mais, jusqu'à présent nos
connaissances sur ces espèces restent très limitées. Le
programme d'étude sur les mammifères marins au Gabon
démarre en 1998 avec la formation de techniciens locaux sur le
repérage des zones de reproduction des grands mammifères. Ce
projet est né à la suite d'un atelier régional. C'est le
premier du genre dans le golfe de Guinée. Organisé en septembre
1998 à Port-Gentil, il a porté sur la biologie, la conservation
et le potentiel touristique des baleines à bosse.
Les baleines sont fréquemment observées hors de
l'eau, claquant leurs queues à la surface ou sortant leur tte de l'eau
pour regarder aux alentours. Ces scènes confirment que le littoral
gabonais est une zone de reproduction qui n'était pas encore connue des
scientifiques.
Une campagne d'indentification et de suivi de ces
cétacés est menée chaque année, entre juillet et
septembre, avec la collaboration du WCS et du Muséum d'Histoire
Naturelle de New-York. Elle a pour but d'étudier la population de
baleines à bosse qui migre au Gabon et de la comparer aux autres
populations de l'antarctique afin de mettre en place un catalogue de baleines
à bosse du Gabon.
1-3 . Le programme d'étude des tortues marines
Pour ASF, le rôle du Gabon dans la conservation des
espèces est particulièrement important du fait que le pays est un
véritable refuge pour de nombreuses ressources halieutiques et
terrestres.
Dans cette optique, l'action d'ASF vise à conserver
toutes les espèces de tortues rencontrées sur le littoral
gabonais. Les premières actions ont commencé en 1996 sur la rive
gauche de l'Estuaire du Gabon, en face de Libreville par un programme de
marquage, de sensibilisation et de surveillance d'une zone de ponte de 5 km de
long, à la Pointe Pongara (façade atlantique de la Pointe
Denis).
Lors d'un survol aérien réalisé en
décembre 1997 par Aventures Sans Frontières, les chercheurs ont
confirmé l'importance des pontes sur les côtes gabonaises. A cet
égard, les plages de Mayumba, dans le Sud du Gabon, sont les sites qui
détiennent les records des pontes pour la tortue-luth.
Les premiers résultats de ces études ont permis de
confirmer le fait que quatre espèces de tortues marines pondent le long
des côtes gabonaises4. Il s'agit de :
|
La tortue-luth (Dermochelys coriacea) ;
La tortue verte (Chelonia mydas) ;
La tortue imbriquée (Eretmochelys imbricatta) ;
La tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea).
|
Cependant, la tortue caouanne (Caretta caretta),
d'après certains chercheurs, pourrait compléter cet effectif
(voir annexe 3).
L'analyse de ces résultats et leur comparaison avec
d'autres sites dans le monde permet de dire que Mayumba est probablement l'un
des plus importants sites de nidification de la tortue-luth au monde.
Face à ces résultats, ASF mène un
programme de recherche qui consiste en une campagne de comptage, de marquage et
d'identification des tortues marines (sur les sites du Cap Esterias, de
Pongara, d'Iguéla et de Mayumba).
Les sites de pontes et d'alimentation des tortues marines sont
relativement bien identifiés au Gabon. Les mouvements migratoires de ces
reptiles, le long de nos côtes et à
4 FORMIA A., Atelier de formation des
techniciens du Partenariat tortues marines du
Gabon.
Rapport d'activités de la formation des
techniciens en monitoring, pointe Denis, octobre 2010.
travers l'Atlantique, sont en revanche mal connus. Bien qu'ASF
ait commencé avec la pose des bagues et des puces électroniques
sur ces tortues marines, cette ONG a la certitude que certaines femelles
nidifiant en Amérique du sud et dans la sous-région viennent sur
la côte gabonaise.
La finalité de ce projet serait, selon ASF, la
conservation des tortues marines ainsi qu'une meilleure connaissance de ces
espèces pour en assurer la sauvegarde. En effet, le respect de la nature
s'inspirerait d'un développement de l'homme en harmonie avec son
environnement.
1-4. Le programme d'éducation relative à
l'environnement (ERE)
Le programme d'éducation relative à
l'environnement est ouvert au grand public, mais il est spécifiquement
ciblé sur les jeunes. Les activités se déroulent en
majeure partie à Pongara et de temps en temps dans les lycées et
écoles de Libreville et Owendo (écoles de Sibang et de Gros
Bouquet I; collèges Quaben et Sainte Marie, etc.). Il regroupe des
activités dont l'objectif est de :
|
Créer un environnement social et harmonieux ;
susciter un engouement pour le développement intellectuel
et artistique ;
éduquer les jeunes sur l'impérieuse
nécessité de protéger et de maintenir les richesses
naturelles.
|
Le programme d'éducation relative à
l'environnement vise à impliquer les jeunes dans la problématique
du développement durable. L'objectif est de les sensibiliser sur la
nécessité d'adopter un comportement visant à sauvegarder
la nature, parce qu'il en va de leur avenir et de celui des
générations futures.
1-5. Le programme de sensibilisation en milieu rural
Le rôle de la population rurale dans la gestion de la
faune sauvage est très important. La capacité de reproduction de
la faune et de renouvellement de la flore se révèle souvent
insuffisante par rapport aux prélèvements dont elles font
l'objet. Il en résulte une surexploitation dont les causes se
superposent fréquemment.
ASF souhaite mener diverses études sur ce projet pour
que cette population bénéficie de mécanismes
régulateurs qui permettraient à court et à long terme, de
préserver cette immense biodiversité faunique et floristique.
La région de Lambaréné abrite la
forêt la plus anciennement connue et exploitée du Gabon. Elle a
donc été choisie comme site pilote du lancement de la
sensibilisation en milieu rural.
Les pêcheurs et les chasseurs constituent les groupes
sociaux les plus importants de cette région. Bien que la gestion de la
ressource faunique obéisse aux règles strictes du code forestier,
la ressource cynégétique est exploitée sans souci du
renouvellement des espèces.
1-6. L'apport d'expertise aux projets environnementaux
ASF étant une ONG qui oeuvre pour la protection de
l'environnement, elle regroupe des techniciens qualifiés en biologie et
dans la conservation de la faune et de la flore. A ce titre, elle est parfois
sollicitée pour des travaux ponctuels nécessitant une expertise.
Nous pouvons citer à titre d'exemple le programme d'évaluation du
site de Pongara qui lui a été proposé. L'objet est
d'identifier et d'évaluer le potentiel faunique et floristique du site
de Pongara afin de proposer un plan touristique. Cela implique donc :
|
Un inventaire des espèces qui y vivent et de la
distribution de leur habitat, sur la base desquels seront proposés des
circuits touristiques ;
une étude des besoins des communautés locales.
Celle-ci a pour objectif de réfléchir sur les stratégies
à mettre en place afin de minimiser le conflit entre la politique de
conservation et les habitudes de ces populations.
|
Section 2 : Les tâches effectuées pendant
le stage
L'ONG Aventures Sans Frontières dispose d'un
réseau de partenaires variés, qui lui permet, de temps en temps,
de conduire ou de piloter des projets environnementaux. C'est dans ce cadre que
nous avons effectué, lors de notre stage, une étude
socio-économique pour le compte du Projet d'Aménagement des
Petits Permis Forestiers Gabonais (PAPPFG) dans la province de l'Estuaire. Le
PAPPFG est une cellule du Ministère des Eaux et For~ts.
En effet, cette étude nous a permis de nous
familiariser aux méthodes d'enqu~te et de recueil d'informations, en vue
d'établir des bases de données fiables. Notre t&che a
consisté d'une part à la recherche bibliographique, d'autre part
à la réalisation des entretiens semidirigés avec les
personnes ressources. La finalité de cette étude était de
réaliser un diagnostic socioéconomique à l'échelle
de la province afin de faciliter les études nécessaires à
la mise des Concessions Forestières d'Aménagement Durable dans la
province de l'Estuaire.
Par ailleurs, nous avons eu l'opportunité de suivre
lors de notre stage, une formation de Technicien en Conservation des tortues
marines. La formation basée sur des cours théoriques et pratiques
a duré sept (7) jours à la Pointe Denis. Elle nous a permis
d'améliorer nos connaissances sur ces reptiles. En effet, le suivi des
tortues marines nécessite un savoir qui repose tant sur
l'identification des espèces que sur les méthodes de marquage et
de comptage des traces sur les plages en vue de leur assurer une meilleure
protection.
Cette activité s'inscrit dans les programmes de travail
d'ASF dont Nyonié est l'un des champs d'action. Les potentialités
touristiques de ce village justifient qu'on s'y attarde dans la deuxième
partie.
DEUXIEME PARTIE :
Champ d'étude
Chapitre III : Les potentialités touristiques du
village Nyonié
Le site de Nyonié offre des paysages, des milieux et
des espèces très différents de ceux de l'hinterland du
pays. Il importe de les protéger car ils peuvent constituer une
attraction touristique originale. Les milieux physique maritime et continental
de Nyonié permettent l'observation de la faune marine sur la plage
(tortues) et au large des côtes (baleines et dauphins). On peut
également observer la faune terrestre (éléphant, buffle,
gorille...) qui constitue les animaux phares du Parc national de Pongara.
Section 1 : Le milieu physique
Situé sur la rive gauche de l'Estuaire à une
soixantaine de kilomètres au Sud de Libreville, le village de
Nyonié est quasiment traversé par l'Equateur et fait face
à l'océan Atlantique (cf. fig.2 ci- après). Cette position
géographique lui confère un paysage admirable et pittoresque oil
forêt, savane, océan et vallons s'allient.
Figure 2 :
1-1 . Le climat et le relief
Le climat de Nyonié est de type équatorial.
Quatre saisons s'alternent tout au long de l'année. Une grande saison de
pluie dure 3 mois et s'étend de mi-septembre à
mi-décembre, une grande saison sèche de mi-juin à
mi-septembre, une petite saison sèche de mi-décembre à
mi-mars et une petite saison de pluie de mi-mars à mi-juin. Les
précipitations sont de 2800 à 3000 mm/an et la température
moyenne est de 25 à 26 °C.
Quant au relief, c'est un plateau légèrement
ondulé avec une altitude variant de 0 à 45 m. C'est notamment le
cas de la « plaine des images » qui est en fait une montagne dont
l'un des versants, du fait d'un phénomène optique, permet
l'observation des images qui varient au quotidien (voir Photos 1 et 2). Les
sols sont en majeure partie sablonneux avec du gleys5 dans les
mangroves.
La savane près de Nyonié
Photo 1. Photo 2.
Source : Nziengui Noël-Patou, nov
2010.
1-2 . La plage
Le Gabon avec ses 800 km de côtes possède des
plages magnifiques. Situé sur la côte atlantique, Nyonié en
fait partie, comme l'illustre la Photo 3 ci-après. En effet, les plages
gabonaises sont formées d'un étroit ruban de sable blanc. A la
différence des plages de Libreville et de la pointe Denis qui ont vu
leur milieu transformé par l'action de l'homme, nous pouvons dire que
les plages de Nyonié sont encore intactes. La présence de la
forêt traduit parfaitement cette description. Les débris de toute
sorte et autres grumes perdues, sont la conséquence de la
l'activité humaine lointaine.
5 Gley : horizon hydromorphe d'un sol constamment
ou presque constamment gorgé d'eau où les
phénomènes chimiques de réduction l'emportent sur les
phénomènes d'oxydation. Le sol de cet horizon est gris-vert ou
blanchâtre et a souvent une mauvaise odeur.
Photo 3 vue de la plage à
Nyonié
Source : Nziengui Noël-Patou, nov
2010.
1-3. La faune et la flore
Les différents paysages, la forest, la savane, la
plage, les grands mammifères et la petite faune, sont autant de
curiosités que l'on retrouve à Nyonié. On sait que la
forest équatoriale, riche et dense, couvre plus de 80% de la superficie
totale du pays. Cette végétation de forest est bien
présente à Nyonié, précédée des
savanes arborées couvertes d'un tapis herbeux. Lors des saisons
sèches, cette végétation est jaunâtre, ce qui
favorise bien entendu les feux de brousse, nécessaires à la
régénération des jeunes plantes. La mangrove se
développe à la limite entre le monde terrestre et le monde
marin.
On ne peut évoquer le terme de forest
équatoriale sans faire allusion à l'exploitation
forestière. En effet, l'histoire de l'exploitation de la forit gabonaise
est confondue à celle du pays. Concernant la rive gauche, elle date de
plus d'un siècle, cette situation a eu des conséquences
néfastes sur l'état de l'équilibre des
écosystèmes. De nos jours, la situation s'est
légèrement améliorée, grâce aux politiques de
gestion durable des forests mises en place par les
autorités6. C'est pourquoi, l'on peut encore observer de
nombreuses essences telles que l'okoumé (Aucoumea) dont la
résine blanchtre qui s'écoule de l'écorce br~le
très bien. Elle est utilisée pour fabriquer des torches, allumer
le feu, colmater des trous et des fentes dans une pirogue ou encore comme
antiseptique. Le Padouk (Pterocarpus), bois rouge très dur
résiste à la putréfaction. Le Moabi (Baillonella
toxisperma) a un tronc droit, ses fruits à forte odeur de levure
attirent les éléphants qui dispersent cette essence. Les fleurs
ne sont pas en reste. À cet égard, Nyonié recèle
une véritable richesse en orchidées (Euléphia
angolesis, Euléphia plantekorine) qui peuplent la forest.
La grande faune est bien représentée à la
rive gauche et les deux mammifères les plus représentatifs sont
l'éléphant et le buffle (voir photos ci-après) . En effet,
l'éléphant et le buffle peuvent ainsi se rencontrer de
manière inattendue un peu partout sous forme de petits groupes ou
individus isolés. Les buffles se retrouvent souvent près de la
plage peut estre à la recherche d'éventuels sels minéraux
avant de s'enfoncer dans les parties les plus denses de la forest. Rappelons
que la plage constitue aussi le lieu de ponte des tortues marines dont la plus
connue est la tortue luth. Les éléphants et les buffles peuvent
estre observés au petit matin ou
6 VANDE WEGHE J. P., Akanda et Pongara,
Multipress Gabon, Libreville, 2005, p. 41-190.
en fin d'après-midi lorsqu'ils visitent les savanes.
Malheureusement, les activités d'exploitation forestière ont
détruit leur milieu et blessé certains d'entre eux. Ce qui a
bouleversé leur comportement. Le sitatunga communément
appelé antilope cheval est la plus grande des antilopes de forest. Il
affectionne ce milieu surtout quand il est humide ainsi que les abords des
ruisseaux.
Photo 4 Photo 5 Photo 6 :
Présence d'une faune diversifiée à
Nyonié
Source : Nziengui Noël-Patou, nov 2010.
Section 2 : Le milieu humain
Pour une connaissance optimale des hommes et de
l'environnement social du milieu d'étude, il est opportun de
connaître l'historique de peuplement, sa composition actuelle,
l'organisation sociopolitique ainsi que les équipements collectifs de
base du village.
2-1. L'historique de peuplement
C'est vers la première moitié du XIXe
siècle que la dernière grande vague migratoire se fait en
direction de la côte. En effet, c'est à cette période que
l'on note l'arrivée des peuples Fang sur la côte de l'Estuaire du
Gabon. Toutefois, la rive gauche est déjà majoritairement
occupée par l'ethnie Mpongwé. On y rencontre aussi quelques
groupes pygmées notamment ceux appartenant à l'ethnie Akoa. A
cette période, la quasi-totalité de la rive gauche est sous
l'autorité du roi Denis Rapotchombo. C'est donc avec l'aval de ce
dernier que les Fang du clan Ebifil iront s'installer sur les bords de
l'océan Atlantique. Le choix fut donc porté sur le site
nommé Nyonié, patronyme servant à désigner
l'endroit sur lequel nichaient de nombreux petits oiseaux blancs que l'on
retrouvait dans la région. Toujours, selon nos informateurs, le premier
habitant du village considéré comme l'ancTtre des Ebifil
était un pygmée nommé ODEMA. De ce fait, lors des
cérémonies ou rituels concernant le village, son nom est toujours
cité en premier. Cependant, le site actuel de Nyonié n'est pas
celui d'origine car, au sortir des indépendances, le village s'est
considérablement rapproché de la côte. C'est donc un
nouveau site qu'occupe l'actuel Nyonié.
2-2. Le peuplement actuel
a) Les populations
Le recensement local de la population qui compose le village
met en exergue le fait que Nyonié, comme la majorité des villages
de la rive gauche, est actuellement peuplé par une diversité
d'ethnies et de nationalités.
Cosmopolite, Nyonié est un village constitué de
plusieurs nationalités et groupes ethniques du Gabon. Ainsi, on note la
présence d'Equato-guinéens, de Ghanéens et de
Français.
La communauté locale qui compose le village est
majoritairement originaire de la province de l'Estuaire. On y rencontre aussi
des individus des provinces de la Ngounié et de l'Ogooué-Ivindo.
C'est une population vieillissante (cf. tableau 2 ci-dessous)
Tableau 2 : Descriptif de la population
selon le sexe et la tranche d'ge.
7 UKFE1- 514.11-111W
|
0-15
|
16-30
|
31-45
|
46-60
|
+ 60
|
Population totale
|
Masculin
|
5
|
3
|
5
|
2
|
5
|
20
|
Féminin
|
2
|
4
|
1
|
6
|
3
|
16
|
Total
|
7
|
7
|
6
|
8
|
8
|
36
|
Source : R. Aouba. Rapport ASF : Action
pilote de gestion locale de ressources forestières. Phase II : collecte
de données. Etape : Nyonié, kob-kob, Mateck-mavi du 24
novembre au 07 décembre 2008.
Ce tableau nous montre que la population de Nyonié est
constituée de 36 habitants dont 20 hommes et 16 femmes de tout
âge. Rappelons que ce tableau date de plus de deux (2) ans, mais la
situation n'a pas beaucoup évolué de nos jours.
Tableau 3 : Typologie des
résidences et composition ethnique de la population de Nyonié
Origines
|
Types de résidence
|
Composition ethnique et/ou nationalité
|
|
P
|
N.P
|
Fang Estuaire
|
Fang Woleu- Ntem
|
Kota O.Ivindo
|
Punu Ngounié
|
Fang G. E
|
Ghanéen
|
Français
|
Autochtones
|
12
|
2
|
14
|
|
|
|
|
|
|
Gabonais non originaires
|
7
|
1
|
5
|
1
|
1
|
1
|
|
|
|
Etrangers
|
7
|
1
|
|
|
|
|
6
|
1
|
1
|
TOTAL
|
26
|
4
|
19
|
1
|
1
|
1
|
6
|
1
|
1
|
Source : R. Aouba. Rapport ASF, op.cit.
Légende :
P : Permanent
N.P : Non permanent
G. E. : Guinée Equatoriale
Le tableau ci-dessus révèle que sur les 30
habitants recensés, il y a 26 habitants permanents et 4 non permanents
GIRTITIQes diverses.
b) / IPLIEIisERiPQIPRPSPORIFX1-
La présence dans le village de plusieurs
personnalités politiques et hauts cadres de (11GP IQi3A6DiRQ
eQ aFWtp RNIIlV1116MM IIIQGEGRIlFICKI(IMBHRu tIEVIItII)MIGeQtiLIFItIRQ GE
RIRUDQisDIRQ sRFiRSRUMMIGeKE FRP P XQautp.i
( Q eIIIt, GaQAIDPMETH, IFIRNNO ISIpsiGeQt Gu tRut QRuveau
CRQseil DpSELI1P eQtIJ GTC Komo-Océan, Jean Boniface MENVIE qui
détient le pouvoir administratif. Dans la même optique, la
détentrice et gérante du seul bar du village est tout aussi
influente, principalement pour le pouvoir économique que lui
confère son activité.
/ HSRONRIr Gu FKef GuENIGNIIIMFQ tARMEIqs rpGNANeQ
GpSBNGNIIIINqDE sa lpIDitp et sa légitimité ne soient pas
ouvertement contestées face aux notables.
c) Les structures et infrastructures
villageoises
/ HAT211111)1111ptTleIANISMIG'uQ kKRP qIIIIIM
pAIRDONDQeLSOaiQeIAIRRQQeIse 1 SEINqDIentourée de forêt, avec une
côte légèrement escarpée qui donne accès
à une plage au
magnifique sable fin. C'est donc un site passablement
dégagé qui permet une bonne observation du paysage alternant
entre galeries de savane et de forJt. De fait, adossé à l'ocean
Atlantique, Nyonie a un trace routier qui lui permet de faire la jonction de
Ndzomoe ou de Kob-Kob et Meteck-Mavi (voir schema ci-après).
Figure 3 :
La présence d'une infirmerie construite en dur (par
ailleurs non opérationnelle faute de medicaments) comme unique
bâtiment officiel, ne lui cite rien du charme que lui confère le
tracé harmonieux de ses cases en planches et bien peintes qui n'occupent
qu'un seul côté du village. En face se trouvent, près de
l'océan, les structures de l'opérateur économique
privé (Bety) et à la lisière de la forest, le
cimetière. On peut donc dire que le village, qui est lineaire, fait face
au cimetière (la dernière case a ete bâtie juste en face).
Au milieu se trouve la mini-piste d'atterrissage pour avions ultra legers
motorises (ULM), qui sert aussi de place centrale lors de la celebration de
grands evènements.
Le fait que de nombreux cours d'eaux traversent le village
pour se jeter dans l'océan explique s~rement la raison pour laquelle
jusqu'alors le village n'est pas doté de pompe hydraulique. Toutefois,
si c'est dans les rivières que les principales tâches
menagères (lessive, vaisselle, bain...) nécessitant l'emploi de
l'eau se font, les populations préfèrent consommer l'eau de pluie
recueillie à l'aide de grosses citernes exposees derrière des
maisons.
Si le village manque d'eau potable, ce n'est pas le cas pour
l'électricité. En effet, propriété du village
à l'instar de la pirogue GDKO, le groupe électrogène est
installe, pour des raisons pratiques, chez l'opérateur économique
privé (Béty). C'est ce dernier qui assure la maintenance et
l'approvisionnement quotidiens en carburant. Nyonié est l'un des rares,
sinon
l'unique village du Département du Komo-Océan
à être continuellement et gracieusement alimenté en
électricité, entre dix-huit heures du soir et six heures du
matin.
De ce qui précède, nous pouvons dire que 1 \
RnipEtegRtgeEd'importantes potentialités touristiques sur la base
desquelles nous allons tenter de concevoir notre projet de valorisation du
tourisme communautaire.
Chapitre IV : Esquisse de valorisation du tourisme
Communautaire à Nyonié
Le tourisme communautaire est plus durable que bien d'autres
formes de tourisme car il s'efforce de préserver les ressources
naturelles qui lui permettent d'exister, évitant les
détériorations environnementales et traitant les cultures locales
avec respect7. C'est pourquoi ce chapitre présentera le coeur
de notre travail : l'approche méthodologique et les résultats
d'enqu~te de terrain.
Section 1 : Approche méthodologique
La méthodologie de notre travail a consisté
à présenter le projet aux populations de Nyonié de
manière à leur faire comprendre son utilité.
1-1 . Présentation du projet
Mettre en place un projet touristique en collaboration avec
les communautés locales aura pour but de créer dans un village,
la capacité de bénéficier directement du
développement du tourisme sous forme d'emplois, d'opportunités
commerciales. C'est par exemple : la vente de produits de l'artisanat, de la
prche ou le renforcement des capacités organisationnelles et
décisionnelles. La méthodologie à adopter pour la
création du tourisme communautaire doit consister à orienter le
village et l'accompagner dans ses efforts pendant une période
raisonnable afin d'assurer véritablement le transfert des
capacités vers les populations locales.
,Il s'agit donc de procéder par étape, en
mettant en place des petites formations dans les métiers du tourisme
(Restauration, Guidage, Hôtellerie ...) et en développant des
produits non ligneux tels que l'huile de moabi ou l'odika...
L'avantage de cette méthodologie est de donner
l'opportunité aux populations du parc national de Pongara et en
particulier à celles de Nyonié, de s'approprier le projet. Ce
qu'elles n'auraient pas fait dans le cadre d'une méthodologie «
Top-dow » qui consiste à présenter des solutions toutes
faites.
L'unique expérience du tourisme communautaire que nous
connaissons aujourd'hui au Gabon est celle de Sette Cama, un village du Parc
national de Loango sud, à quelques encablures de Gamba. Il s'agit du
Programme Sectoriel de Valorisation des Aires Protégées (PSVAP).
Ce projet de l'Union Européenne, mené dans le village de Sette
Cama, avait pour but de créer une coopérative (ABIETOU)
fédérant divers groupements d'activités professionnelles
liées au tourisme. Les services touristiques actuels sont : l'artisanat,
l'hébergement et la restauration des touristes dans une case
de 12 lits mise à disposition par le Conseil Départemental de
Ndougou. Il y a également un service de guidage pour les excursions en
forêt et en bateau, l'observation des animaux, la visite de sites
historiques et les
rencontres avec les villageois. Le site de Sette Cama pourrait
donc servir de modèle au site de Nyonié.
1-2 Eléments de motivation à
l'adhésion au projet de valrisation du tourisme
communautaire à Nyonié
Libreville, capitale du Gabon, est située à une
heure de Nyonié en bateau et en véhicule 4x4. Elle compte environ
662.028 habitants (soit un peu plus de la moitié de la population
totale) selon le Recensement Général de la Population et de
l'Habitat (RGPH) de 2003. Il s'agit là d'un grand marché
potentiel pour les structures touristiques implantées à la
Pointe-Denis ainsi que dans les autres villages tels que Nyonié,
situé sur la rive gauche de l'Estuaire. Au regard des
potentialités dont regorge la rive gauche, on peut penser qu'elle
présente les mrmes atouts que Loango. Autant dire que c'est le terrain
de rffve pour reproduire l'expérience de Sette Cama.
Cela dit, « la mise en place d'un projet de tourisme
communautaire coûte en temps et en argent. En outre, les objectifs
économiques, humains et environnementaux de l'ecotourisme etant nobles
et ambitieux8 », ils suscitent de nombreuses
attentes chez les populations riveraines ainsi que parmi le public et la
clientèle. Ne pas les satisfaire, en restant au stade des intentions,
risque de décevoir profondément les populations et donc engendrer
des frustrations. S'engager dans cette voie demande donc une grande
détermination ainsi que des moyens à la mesure des objectifs
visés.
Rappelons que « l'ecotourisme est une activite qui se
preoccupe aussi bien de la conservation des milieux naturels que de leur
exploitation rationnelle9 ». Il faut donc pouvoir
concilier les intérêts des conservateurs (populations locales),
souvent très exigeants, avec ceux des opérateurs touristiques
(impératifs économiques). L'exercice est périlleux mais
reste possible à réaliser. En définitive, la mise en place
de l'écotourisme communautaire à Nyonié est possible
à condition de fournir une véritable assistance aux
communautés en termes de moyens financiers, de formation et
d'encadrement à long terme.
Section 2 : Les résultats d'enquête de
terrain
Après une brève présentation des
potentialités touristiques et humaines de Nyonié, nous ferons une
analyse des résultats de notre enquête. Pour ce faire, nous
exploiterons les guides d'entretiens. Nous mettrons l'accent sur les
éléments qui peuvent constituer un frein à l'implantation
du projet et ferons part de nos suggestions pour le développement du
tourisme communautaire.
8 Le cri du pangolin. Le journal environnemental
du bassin du Congo, n°40, 2009, p. 20-21.
9Déclaration de San José sur le
tourisme communautaire rural. [En ligne]. URL :
www.tourisme.solidaridaire.org.
Site consulté le 26 octobre 2010.
2-1. L'exploitation des guides d'entretiens
L'analyse des guides d'entretiens (annexes n°1 et
n°2) fait ressortir qu'un petit nombre des villageois s'opposent à
participer au financement du projet. Ils prétextent ~tre pauvres et
trouvent anormal de « s'appauvrir davantage » pour un projet dont les
retombées sont imprévisibles. Par ailleurs, quelques villageois
ayant l'expertise dans la construction des cases traditionnelles exigent une
forte rémunération pour accomplir cette tâche. Cette
situation est en partie due à une carence manifeste de jeunes dans le
village. Celle-ci est essentiellement liée au manque de structures
scolaire et sanitaire, d'emplois en nombre suffisant, etc. Enfin, le
scepticisme de quelques cadres, fils du village, quant à la
réussite des projets communautaires, justifié d'une part, par
l'absence de la ressource humaine et d'autre part, par le manque d'esprit
communautaire, mérite d'rtre souligné.
A la suite de notre entretien avec l'opérateur Bety, il
ressort que les motifs liés à son implantation sont d'ordre
personnel. Il aurait été séduit par la beauté de la
région. Au départ, il avait voulu réaliser une maison de
repos pour lui et sa famille. Mais par la suite, après avoir
hébergé des amis militaires qui opèrent souvent dans la
région, l'idée lui était venue de construire une structure
hôtelière. C'est cette passion pour l'évasion qu'il
souhaite partager avec les autres, notamment les populations de Nyonié.
La collaboration qu'il envisage est de plusieurs ordres : gastronomique,
culturelle et environnementale.
2-2. Les difficultés rencontrées
Parmi les difficultés que l'on rencontre et qui peuvent
constituer un frein au développement du tourisme communautaire à
Nyonié, on note le conflit hommes/faune et le vieillissement de la
population.
a) Le conflit hommes/faune
Les populations de Nyonié ne vivent que des produits
agricoles. Les champs cultivés sont parfois abusivement appelés
plantation. Mais, au regard des superficies défrichées pour
planter des cultures vivrières (tubercules, piments, tarots), il ne
s'agit que de jardins. Le passage d'un troupeau d'éléphants dans
ces jardins n'est pas rare. Dans ce cas, il ne laisse que des détritus.
Ici la question de la réduction des conflits hommes/faune se pose donc
avec acuité. Ceci d'autant plus que, refusant de se complaire dans des
jérémiades, ces populations essaient de protéger leurs
jardins. Ayant constaté que certaines méthodes ont fait la preuve
de leur inefficacité, les populations ont développé des
moyens de dissuasion pour ces animaux. Le feu et les lampes tempêtes
notamment, sont utilisés pour protéger les champs.
Toutefois, ces méthodes semblent être connues de
ces animaux qui ne se laissent plus effrayer par la lumière ou le feu.
Aussi les populations se voient-elles contraintes de quitter les villages pour
se rapprocher de leurs champs afin de mieux les surveiller. Elles
n'hésitent pas alors à procéder à des battues pour
combattre certains grands mammifères.
b) Le vieillissement de la population
La population de la rive gauche en général et
celle de Nyonié en particulier, est vieillissante. L'exode rural
très poussé en est la première cause. En effet, l'absence
totale d'infrastructures sociales oblige les jeunes à déserter le
village au profit de la ville de Libreville, pour rechercher du travail,
poursuivre les études ou pour d'autres raisons. Malgré cet
état des lieux un peu sombre, l'idée de la valorisation du
tourisme communautaire demeure réalisable.
2-3. Les suggestions
Les produits touristiques communautaires à valoriser
à Nyonié (création ou montage d'un produit touristique)
peuvent être les suivants :
a) Les offres culturelles
La construction d'une maison artisanale dans le style des
maisons traditionnelles du village, réalisées avec des
matériaux naturels locaux (bois, écorce, paille...) d'une
dimension approximative de 50 m, pouvant servir à l'exposition de
produits artisanaux, susceptibles d'être utilisés pour la
décoration intérieure ou extérieure. On pourrait
également y trouver du mobilier réalisé par les artisans
locaux (hommes, femmes et jeunes artisans expérimentés) ; divers
objets de fabrication artisanale (nattes, nasses, paniers, tissus en raphia,
objets d'art en bois ou en pierres et poterie de petite taille), facilement
transportables.
Sur le plan des manifestations culturelles pouvant avoir lieu
tout au long de l'année (danses folkloriques...), on pourrait envisager
l'aménagement d'un site ou d'un espace de type Mbandja. En effet,
l'adhésion massive des habitants à cette construction pour
l'organisation des danses traditionnelles, au détriment des autres
activités envisagées, est plus que louable. Ils estiment en effet
qu'il s'agit d'un bon moyen de conservation du patrimoine culturel.
L'engouement des villageois pour les rites initiatiques
(Bwiti, Mouiri, Ndjembè) et l'intér~t que leur manifestent des
touristes qui souhaitent découvrir la culture à travers les
soirées traditionnelles, nous incitent à intégrer les
cérémonies initiatiques dans notre projet.
La gastronomie traditionnelle n'est pas en reste avec des mets
locaux (légumes, fruits, produits de prche...), préparés
par les femmes dévouées à la cuisine. Ces mets pourraient
~tre commercialisés au restaurant traditionnel ou dans la structure
touristique qui existe (Béty). Ce serait l'occasion de créer un
partenariat entre Béty et les populations locales.
b) Les offres environnementales
Elles concernent aussi bien la forest, la savane que la plage.
En effet, les autochtones (les hommes et les jeunes dotés des savoirs
sur les espèces fauniques et floristiques du village), pourraient
organiser des randonnées pédestres en suivant les sentiers
créés préalablement en vue de la découverte de la
savane, de la forest et des plantes aux vertus médicinales. A ce sujet,
trois (3) jeunes du village ont exprimé leur souhait de voir aboutir
ledit projet. Deux d'entre eux étant d'anciens guides touristiques de
Béty.
En ce qui concerne les plages, il existe le projet de
protection et de conservation des tortues marines dans une perspective
touristique initiée par l'ONG Aventures Sans Frontières (ASF),
sur lequel nous avons mis un accent particulier. En effet, il s'agira
spécifiquement de valoriser les tortues marines en impliquant les
populations dans des actions de protection et de conservation, avec l'intention
de créer une nouvelle offre touristique génératrice de
revenus, basée sur l'observation des tortues marines en partenariat avec
l'opérateur du village.
Des patrouilles nocturnes seraient programmées par les
guides locaux préalablement formés, sur une zone de plage
d'environ 3,5 km où il sera possible d'observer facilement les tortues
marines pendant la nidification ou la ponte. En effet, pendant que deux ou
trois personnes seront en patrouille, un autre guide, restera au village, se
chargera d'accompagner les touristes sur le site, après le signal
téléphonique des patrouilleurs, lors d'une apparition. Une fois
les touristes sur les lieux, l'observation se ferait par groupe de trois ou
quatre personnes afin de ne pas perturber l'animal pendant la ponte. A la fin
de chaque visite, une rémunération serait versée aux
guides locaux par l'opérateur touristique (Béty).
Hormis ces activités, nous pouvons également
prévoir la découverte de la pesche traditionnelle qui se ferait
par petits groupes de touristes avec une participation active des pescheurs du
village. Le célèbre tiré-tiré, activité de
pesche communautaire introduite sur la rive gauche par les populations
d'Afrique de l'ouest, permet le brassage de culture et la communion des peuples
lors de son exécution. Au regard de son enjeu communautaire, nous avons
jugé utile de l'insérer dans la valorisation de notre projet.
L'objectif est de permettre aux touristes de vivre le quotidien des populations
et d'échanger certaines connaissances en la matière.
Conclusion
En dépit des difficultés rencontrées sur
le site de Nyonié, nous demeurons optimiste quant à la
viabilité du projet de valorisation du tourisme communautaire, du moins
en ce qui concerne les activités réalisables dans le court terme
(danses culturelles traditionnelles et construction de la case artisanale), eu
égard à l'enthousiasme manifesté par la majorité
des villageois.
Toutefois, il importe de noter que le succès de ce
projet dépend principalement des moyens financiers obtenus. Ceux des
fils, élus du département, et de l'ONG Aventures Sans 7
Frontières, initiateur du projet d'une part, et des accords
passés entre les populations et l'opérateur touristique, d'autre
part. Ensuite, au regard de quelques raisons évoquées plus haut,
à savoir : la faiblesse du nombre d'habitants et l'absence des jeunes
pendant l'année scolaire, nous pensons que les activités à
développer dans le cadre du projet ne pourraient connaître un
réel succès que pendant la période des grandes vacances au
cours de laquelle le village retrouve tout son effectif.
Enfin, érigé sur une plaine donnant accès
à une plage de sable blanc et fin, Nyonié est un village qui
offre un magnifique site pour la pratique du tourisme et surtout de
l'écotourisme. C'est opportunément pour cette raison qu'on y
retrouve un opérateur privé spécialisé dans le
tourisme d'observation de grande faune. C'est d'ailleurs ce dernier qui
régule la vie du village. En effet, en dépit de la
présence de plusieurs cadres et hommes politiques originaires du
village, l'unique btiment officiel qu'est l'infirmerie n'est pas
opérationnel. Il n'en est pas ainsi du générateur
placé sous la responsabilité du gestionnaire de l'hôtel qui
s'assure que le village soit gracieusement approvisionné en
électricité de 18 h 00 à 6 h 00 du matin. Dans la
même optique, le moyen de transport multimodal de Libreville à
mateck-Mavi (en pirogue) et de Mateck-Mavi à Nyonié (en
véhicule tout terrain) et inversement est gratuit. Compte tenu de la
forte implication des populations dans la réalisation des
activités touristiques, nous pouvons dire que le tourisme communautaire
constitue un moyen efficace de préservation de l'environnement et,
partant, un outil de développement local.
Aussi nous rendons-nous compte que le gérant de
l'hôtel, en raison de son statut de leader économique,
réussit à imposer son point de vue en faveur de la
sensibilisation, notamment en interdisant formellement à tous les
chauffeurs et bateliers, le transport de la viande de brousse. Ceci a une
influence directe sur la diminution du braconnage et de la chasse commerciale.
Il existe toutefois un chasseur de gros gibier dont la renommée va
audelà de la contrée. Les populations vivent donc essentiellement
de leur salaire, pour celles qui ont un emploi et de la pension retraite pour
les retraités. Quant à l'activité commerciale, celleci est
principalement axée sur le petit commerce et dans une moindre mesure la
pêche. Ce qui contribue favorablement aux efforts de conservation de la
biodiversité en général et la faune en particulier.
Références bibliographiques
AOUBA, R., Action pilote de gestion locale de ressources
forestières. Phase II : collecte de données. Etape :
Nyonié, Kob-kob, Mateck-mavi, Rapport ASF, 24 novembre - 07
décembre 2008.
BRUNDTLAND (commission des Nations Unies), Notre avenir à
tous, Rapport Montréal, Edition du Fleuve, 1987, 432 p.
Déclaration de San José sur le tourisme
communautaire rural. [En ligne].URL : http//
www.tourisme.solidaire.org.
Consulté le 26 octobre 2010.
FORMIA A., Atelier de formation des techniciens du
Partenariat tortues marines du Gabon, RapSRI\
d'[F\ivi\és de la formation des techniciens en monitoring, octobre
2010.
Guidelines for community based ecotourism development,
Rapport du WWF international, July 2001. [En ligne].
Le cri du pangolin. Le journal environnemental du bassin du
Congo, n°40, 2009, p. 20-21.
Manuel RAPAC sur l'écotourisme et le tourisme
communautaire pour les aires protégées d'Afrique Centrale.
[En ligne]. URL : http//
www.rapac.org. Consulté
le 19 septembre 2010.
NDOTIT S., Gestion des flux touristiques sur les plages de
ponte de tortues marines dans le Parc National de Pongara,
Rapport de stage INSG, 2006, 84 p.
OMT, Presentation de l'Organisation Mondiale du
Tourisme.
[En ligne].URL :http//
www.sommetjohannesburg.org.
Consulté le 13 septembre 2010.
VAND WEGHE J. P., Akanda et Pongara, Multipress Gabon,
Libreville, 2005.
Lexique
Avifaune Ensemble des espèces d'oiseaux
que l'on retrouve dans un espace
géographique ou un habitat donné
Anthropique Tout caractère dE à
l'action de l'homme
Ecogarde Professionnel exerçant dans un
milieu environnemental protégé (les
parcs nationaux ou autres espaces protégés) dont
le rôle est la surveillance des milieux naturels, d'alerter en cas de
menaces les autorités compétentes, sensibiliser et faire
respecter la réglementation en vigueur dans lesdites zones afin de
prévenir les dommages causés à l'environnement.
Ecoguide Personne qui exerce le métier de
guide (c'est-à-dire qui montre le
chemin, fait visiter) dans les espaces naturels
protégés ou non. Il détient cependant un minimum de
connaissance sur les milieux visités.
Ecomusée Institution visant à la
conservation et à la mise en valeur du mode
de vie, du patrimoine naturel et culturel (cas de
l'écomusée sur les tortues marines d'ASF à Pongara).
Ecosystème Ensemble des êtres
vivants et des éléments non vivants, aux nombreuses
interactions, d'un milieu naturel (forIt, lac, savane, etc.)
Ecotourisme Nouveau mode de gestion touristique,
essentiellement tourné vers
la visite des aires protégées. Il prend en
compte la conservation des milieux visités ainsi que le bien-être
des populations locales par distribution équitable des
bénéfices de l'écotourisme dans une perspective de
développement durable.
Estuaire Embouchure d'un fleuve sur une mer
ouverte et oil se font sentir
les marées (exemple de l'Estuaire du Komo).
Faune Ensemble des espèces animales
vivant dans un espace géographique
ou un habitat déterminé (exemple de la faune
aquatique).
Flore Ensemble des espèces
végétales croissant dans une région, un milieu
donné.
Forêt Formation végétale
dominée par des arbres formant une canopée
ou couverture plus ou moins continue et n'ayant pas ou
très peu de graminées dans le sous-bois.
Mangrove Formation végétale
côtière composée d'arbres et d'arbustes. Elle est
dite amphibie car elle est établie sur des terrains qui
connaissent chaque jour et de manière alternative par le seul jeu des
marées, des périodes d'émersion et d'immersion.
Plage Etendue de sable presque rectiligne
où parfois s'alternent des parties
rocheuses et vaseuses comprises entre la côte et les
premières vagues de la mer.
Savane Formation végétale à
tapis herbeux bas et peut présenter en outre
un peuplement d'arbustes moins développés.
Tourisme Voyage ou déplacement hors de sa
résidence habituelle pour une durée
d'au moins une nuitée et de quatre mois au plus pour l'un
des motifs suivants :
- Agrément (vacances, fin de semaine, loisirs,...) ;
- Santé (thermalisme, thalassothérapie,...) ;
- Missions ou réunions de toutes sortes (congrès,
séminaires, manifestations sportives...) ;
- Déplacement professionnel (voyage d'affaires ou
scolaire).
Annexes
Guide d'entretien destiné aux populations
locales
1-
Sexe : M
2- Nationalité
3-
Situation socioprofessionnelle : Avec emploi Sans emploi Autre
(préciser)
4- Quels sont les rites et croyances des populations de
Nyonié
5- Etes-vous pour ou contre la présence des touristes
à Nyonié
Si oui, pourquoi ?
Si non, pourquoi ?
6- De quelle manière organise-t-on les activités
de chasse, pêche, agriculture ici ?
7- Quels sont les principaux mets des habitants de Nyonié
?
8- Avez-vous déjà entendu parler de l'implantation
du tourisme communautaire dans votre village ?
Si oui, quelle est votre opinion à ce sujet ?
9- Etes-vous impliqué dans ce projet ?
Si non, voudriez-vous qu'une démarche soit faite a ce
sujet ?
Enquête sur OFIMIE3 la demande touristiques dans
le site de Nyonié
Afin de mieux connaître l'offre et la demande
touristiques, l'ONG Aventures Sans Frontières réalise cette
étude auprès des visiteurs du site de Nyonié.
Merci de bien vouloir répondre à ces quelques
questions.
1) Quel est votre lieu de résidence permanent
?
villes du Gabon
:
........................................................................
2) Pour combien de temps êtes-vous venu
?
-end jours
3) Avec qui êtes-vous venu ?
4) Pourquoi êtes-vous venu ?
5)
Autres, précisez :
Est ce votre premier séjour ici ?
Si non, combien de fois êtes-vous
déjà venu ? «......... fois
6) Pourquoi avez vous choisi Nyonié pour ce
séjour ?
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7) Etes-IoNA Aa3iAfEI3
S11.11o111113ENUA3IINFICII1 \ 1Qip ?
8)
Quelles évolutions aimeriez-vous voir ?
Autres, précisez:
....................................
9) Connaissez-vous les aspects naturels du village de
Nyonié ?
10) Connaissez-vous l'histoire et la culture de
Nyonié ?
:
Sioui, quoi ?
......................................................................................
11) Quels éléments culturels du village de Nyonié
aimeriez-vous découvrir ?
Fiche d'identification des tortues marines
Table de matières
Page
Dédicace...
i
ii
iii
1
3
4
4
4
4
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7
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8
9
9
10
10
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13
13
14
.......................................................................................
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<< << << << << << << <<
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Remerciements.................................................................................
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « « « « «
« « « «
Avant-propos....................................................................................
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « « « « «
« « « « «
Introductiongénérale............................................................................
PREMIERE PARTIE : Présentation de la structure
d'accueil........................... « « « « « «
« «
Chapitre I Présentation générale
d'ASF..........................................« « « «
« « « « « « « « «
«
Section 1 Historique
«...............................................................«
Section 2 Structure organisationnelle et Partenaires
d'ASF..................«
2-1 La structure
organisationnelle.......................................«
2-2 Les partenaires
d'ASF................................................«
Chapitre II L'ONG et ses
activités................................................ « «
« « « « « « « « « « «
« «
Section 1 Les activités
d'ASF...................................................«
1-1 L'évaluation de la
côte................................................
1-2 Le programme d'étude des
mammifères...........................« « « «
1-3 Le programme d'étude des tortues
marines........................
1-4 Le programme d'éducation relative à
l'environnement.........«
1-5 Le programme de sensibilisation en milieu
rural..................«
1-6 L'apport d'expertise aux projets
environnementaux............«
Section 2 Les tâches effectuées pendant le
stage..............................
DEUXIEME PARTIE : Champ
d'étude...................................................««««««««««««««««
Chapitre III Les potentialités touristiques du
village Nyonié.................. « « « «
«
Section 1 Le milieu
physique......................................................
1-1 Le climat et le
relief...................................................«
14
14
15
15
16
16
17
17
20
20
20
21
21
22
22
22
23
23
23
24
25
26
27
29
1-2 La
plage...................................................................
1-3 La faune et
flore.........................................................
Section 2 Le milieu
humain......................................................«
2-1 L'historique de
peuplement..........................................«
2-2 Le peuplement
actuel...................................................
a) Les
populations.........................................................«
b) L'organisation
sociopolitique.......................................«
c) Les structures et infrastructures
villageoise........................
Chapitre IV Esquisse du projet de valorisation du
tourisme communautaire à
Nyonié........................................................................
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « « « « «
«
Section 1 Approche
méthodologique...................................................«
1-1 Présentation du
projet.........................................................
1-2 Eléments de motivation à l'adhésion du
projet...........................
Section 2 Les résultats d'enqu~te de
terrain..........................................
2-1 L'exploitation des guides
d'entretiens....................................
2-2 Les difficultés
rencontrées...................................................«
a) Le conflit
hommes/faune...................................................«
b) Le vieillissement de la
population..........................................«
2-3 Les
suggestions..................................................................
a) Les offres
culturelles.........................................................«
b) Les offres
environnementales................................................
Conclusiongénérale..............................................................................
Référencesbibliographiques..................................................................
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « « « «
Lexique.............................................................................................
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « «
Annexes.............................................................................................
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « « « « «
« « « « « « « «