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Maintien de la paix et de la sécurité internationales

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par Nicanor Abraham MENDY
Université de Bamako - Maà®trise  2011
  

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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DU MALI

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

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UN PEUPLE - UN BUT - UNE FOI

UNIVERSITE DE BAMAKO

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Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (F.S.J.P.)

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Département d'Etudes et de recherche (D.E.R.)

DROIT PUBLIC

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MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SECURITE
INTERNATIONALES

Mémoire de fin de cycle
Pour l'obtention de la maîtrise
En droit public option international
Mémoire présenté et soutenu par

MENDY Nicanor Abraham

Promotion 2006-2010 Date de soutenance : 13/05/2011

INTRODUCTION

La mission du droit international est d'assurer et de maintenir des rapports pacifiques entre les sujets de la communauté internationale avec la mise en oeuvre de ses propres moyens et techniques. Pour ce faire, il convient de mettre en place des mécanismes tendant à réglementer de manière stricte le recours à la force et créer un cadre juridique à l'intérieur duquel les sujets du droit international peuvent tenter de résoudre leurs différends et essayer d'en trouver des solutions adéquates.

Le droit de la guerre, mère du droit international, avait permis aux Etats d'avoir toute compétence de recourir ou non à la guerre. Mais cette compétence de recourir à la guerre a été progressivement édulcorée par la Deuxième convention de La Haye du 18 octobre 1907 dite Convention Drago-Porter, puis limitée par le Pacte de la Société Des Nations (S.D.N.) du 28 juin 1919, ensuite mise hors-la-loi par le Pacte Briand-Kellog du 26 août 1928.

Aujourd'hui, face aux défis et aux enjeux que se trouve confronter le monde, le recours à la force armée entre Etats est prohibé par l'art. 2 parag. 4 de la Charte de l'Organisation des Nations Unies (O.N.U.) hormis les cas de légitime défense et d'actions coercitives décidées par le Conseil de sécurité au titre du Chapitre VII de la Charte.

En effet, l'un des principaux objectifs de l'Organisation des Nations Unies est le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Depuis sa création en 1945 en remplacement de la Société Des Nations (S.D.N.) qui avait vu le jour au lendemain de la Première guerre mondiale (1914-1918) et qui s'était montrée impuissante à remplir ses objectifs car ne pouvant pas faire usage de la force pour faire appliquer ses résolutions, l'O.N.U., très souvent sollicitée, s'efforce << d'empêcher que des différends ne dégénèrent en conflit armé, de convaincre des adversaires de s'asseoir à la table des négociations plutôt que de faire parler les armes ou de faciliter le retour à la paix après un conflit armé1 >>.

Au fil des années, l'O.N.U. a contribué à mettre un terme à de nombreux conflits, souvent grâce à l'intervention du Conseil de sécurité, principal organe traitant des questions relatives à la paix et à la sécurité internationales.

La paix définie comme << l'absence de guerre2 >> constitue depuis longtemps un des grands défis que doit relever le droit international. << Bien que la guerre soit consubstantielle à l'humanité, la paix apparaît toutefois comme s'inscrivant dans le champ du toujours possible », soutiennent certains auteurs comme Pierre Yves CHICOT3 alors que la sécurité se définit, d'après les différents dictionnaires d'expression française comme : << Confiance, tranquillité d'esprit bien ou mal fondée, dans un temps, dans une occasion où il pourrait y avoir sujet de craindre4 >> ou bien << Tranquillité d'esprit, bien ou mal fondée, dans une occasion où il pourrait y avoir sujet de craindre5 >> ou bien encore << Confiance, tranquillité d'esprit résultant de la pensée qu'il n'y a pas de péril à craindre6 >>.

De ce fait entre les définitions des notions << paix >> et << sécurité >>, il faut signaler que l'occasion nous est ici donnée d'éclaircir ou de lever une équivoque sur la notion de << défense >> qui, au risque de la confondre avec celle de << sécurité >> n'en demeure pas moins différente car << la défense est une action déclenchée pour parer une menace, alors que la sécurité est le sentiment d'un état dans lequel se trouve le sujet. La permanence est donc plus

du côté de la sécurité (état qui vise à être permanent sauf durant les périodes de péril) que du côté de la défense (action qui s'effectue à un moment donné en réponse à un péril identifié7) », d'après Bernard WARUSFEL.

D'une part la fin de la guerre froide a complètement changé la donne internationale en matière de sécurité, les conflits étant désormais le plus souvent internes qu'entre Etats c'est pourquoi l'O.N.U. a dû remanier et rendre plus efficaces les divers instruments à sa disposition, en renforçant sa capacité de maintien de la paix pour faire face aux situations nouvelles, en faisant davantage appel aux organisations régionales et en développant sa capacité de consolidation de la paix après les conflits d'autant plus que le début du XXIe siècle a vu surgir de nouvelles menaces tel que le terrorisme international ; d'autre part << les désaccords entre les grandes puissances, l'évolution de la nature des conflits et des crises d'enjeu international, et notamment la multiplication des conflits internes s'accompagnant d'une désagrégation de l'appareil étatique, ont profondément modifié le rôle de l'ONU dans la préservation ou le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales, suscitant de la part de l'O.N.U. comme des Etats-membres, des initiatives, dont la licéité et la légitimité ont fait l'objet de contestation constantes et renouvelées.

Des innovations significatives ont porté sur la mise en oeuvre des mesures prévues au chapitre VII de la Charte. Dans les cas où il a été fait usage de la force, l'O.N.U. n'a pu agir qu'au travers de forces engagées par des Etats membres, son rôle étant l'autorisation et la légitimation de la force8 »

Aussi reconnaissons nous que l'O.N.U. a vu le jour avant tout pour << préserver les générations futures du fléau de la guerre », pour garantir que les horreurs des deux guerres mondiales qu'a connu le monde ne se répètent plus jamais. Plus de soixante ans plus tard, loin de se limiter aux guerres d'agression menées par des Etats, les plus grands dangers qui menacent aujourd'hui notre sécurité, et qui continueront sans doute de la menacer dans les décennies à venir, ont également pour nom les guerres civiles et les violences à l'intérieur des Etats, les risques d'usage des armes de dissuasion, le terrorisme et/ou la criminalité transnationale organisée.

Aujourd'hui, au vu des crises et conflits que le monde traverse, force est de reconnaître et de se poser ces deux questions à savoir : comment maintenir la paix et la sécurité internationales ? Quelle en est la nécessité ?

La réponse à ces questions suscite en elles la problématique de notre étude qui se veulent une réponse à une édification d'une paix et d'une sécurité internationales durables où peuvent se mouvoir les hommes en toute sécurité. Mais au-delà il convient de s'interroger sur les fondements juridiques des différents textes et/ou traités internationaux à savoir la Charte des N.U., l'Acte constitutif de l'U.A. entre autres car force est de reconnaître que malgré leur existence, ils semblent être bafoués par les grandes puissances tels que les Etats Unis en faisant fi des règles du jus cogens comme ce fut le cas en Irak où les Etats Unis ont outrepassé leurs droits en ignorant la résolution du conseil de sécurité (C.S.) des N.U. pour entrer en guerre contre ce pays. Le non respect des règles du jus cogens devrait être sanctionné mais surtout ces règles mériteraient certes d'être maintenues et au-delà les renforcer en les assortissant de moyens efficaces pour leur respect.

Au regard des évènements qui se sont déroulés ou qui se déroulent encore dans le monde, en l'occurrence la seconde guerre du Golfe au Moyen orient, en Afghanistan et en Haïti, s'interroger et faire le point sur ce thème qui ne semblait souffrir d'aucune contestation

est d'une importance capitale. « Même si on n'éprouve aucune difficulté à reconnaître que les conflits sont inhérents à l'humanité et que l'histoire des hommes continue à révéler que l'inhumanité peut être à la mesure de l'humanité, il n'en demeure pas moins que la croissance économique locale ou mondiale est subordonnée au maintien ou à la constitution d'espaces pacifiés »9. Par conséquent, il importe d'analyser, d'étudier les différents modes de règlement pacifique des différends internationaux (Première partie) afin de mieux appréhender les difficultés surmontables de la construction juridique de la notion de paix dans le monde au vu de la situation géopolitique internationale actuelle (Seconde partie).

4

9 P. V. CHICOT, « L'actualité du principe du règlement pacifique des différends : essai de contribution juridique à la notion de paix durable », in (2003) 16.1 Revue québécoise de droit internationale.

PREMIÈRE PARTIE :

LES DIFFÉRENTS MODES DE RÈGLEMENT PACIFIQUE

DES DIFFÉRENDS INTERNATIONAUX

L'un des principes fondamentaux du droit international, le règlement pacifique des différends internationaux figure à l'art. 2 parag. 3 de la Charte parmi les buts et principes des Nations Unies. Cet article stipule que « les Membres de l'Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger ». Cela pour dire que la régulation de la communauté internationale passe forcément par la création et l'application du droit international et ce parce que le règlement pacifique des différends internationaux est un principe fondamental et que les parties en conflit doivent tout faire pour éviter que cela dégénère et menace la paix et la sécurité internationales.

C'est dans cet ordre d'idées que s'inscrit l'art. 33 de ladite Charte, qui, lui non seulement énumère les divers modes de règlement des différends mais aussi complète et renforce l'art. 2 parag. 3. Toutefois, il précise que les Etats ont le libre choix du mode de règlement c'est-à-dire qu'on ne peut pas les obliger à accepter et/ou régler leurs différends par un moyen dont ils ne veulent pas.

Aujourd'hui, au vu de son développement, la communauté internationale ne peut exiger des parties en conflit qu'un aboutissement à un règlement effectif. Cependant, la tendance est de multiplier les pressions10 en ce sens, par le recours à des procédures diplomatiques ou à des procédures juridictionnelles. Le recours aux divers modes de règlement pacifique des différends internationaux doit se faire de bonne foi et avec la volonté d'aboutir.

L'examen des divers outils des modes de règlement des conflits (Chap. I) nous permettra de mieux appréhender qu'en cas de menace et/ou de rupture de la paix, il est nécessaire de maintenir la paix et la sécurité internationales (Chap. II).

5

10 Les pressions de la communauté internationale consistent en ce sens au gel des avoirs de certains dirigeants, l'embargo, le blocus, le boycott, etc.

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