République de Côte d'Ivoire Union -
Discipline - Travail
Ministère de l'enseignement supérieur et de la
recherche scientifique
|
Ministère de l'agriculture
|
Ecole Supérieure
d'Agronomie (ESA) Direction
Régionale du Centre- Ouest
Cycle des Ingénieurs
Agronomes Zone de San-Pedro
RAPPORT DE STAGE DE FIN DE PREMIERE ANNEE D'AGRONOMIE
GENERALE
Thème:
ANALYSE TECHNIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE
DE L'EXPLOITATION AGRICOLE DE M. DJATO
EMMANUEL A EMMANUEL-BANGO
(DEPARTEMENT DE SAN- PEDRO)
Période du 1er août au 30
septembre 2009 Présenté par:
KOUASSI Koffi Guillaume
Elève Ingénieur Agronome de la
42ème promotion ENSA
Encadreur pédagogique : Encadreur de
terrain:
M. KOUADIO Kouakou Bob M. KOBENAN K. Gboko
Enseignant-chercheur TS-OPA à l'ANADER de
au Département FORêt et ENvironnement
San-Pedro (FOREN) de l'INP-HB.
(c) Juin 2010
RESUME
La présente étude a été
réalisée du 1er août au 30 Septembre 2009 dans
le Département de San-Pedro dans le cadre du stage de fin de
première année d'agronomie générale à l'ESA.
Cette étude a eu pour thème «Analyse technique et
socio-économique de l'exploitation agricole de M. DJATO Emmanuel
».
Le Département de San-Pedro est situé dans la
région du Bas-Sassandra au sud-ouest de la Côte d'Ivoire. Ses
caractéristiques physiques, propices à la culture du cacao, ont
favorisé la création d'exploitations de cacao dans cette zone.
Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes
intéressés spécifiquement à l'exploitation de cacao
de M. DJATO d'une superficie de 16 ha. L'entretien de l'exploitation et la
récolte constituent les principales activités effectuées
sur l'exploitation. Ces travaux sont assurés par les métayers et
les membres de la famille de l'exploitant.
L'analyse du fonctionnement de l'exploitation a permis de
constater le rendement de 476,94 kg /ha qui est inférieur à celui
de la région. Quelques problèmes dans la réalisation des
différentes activités dont la non-exécution des taches
à temps, l'absence de M. DJATO sur l'exploitation, ont été
relevés.
Par ailleurs, l'analyse financière mettant en rapport
les charges et les produits, nous permet de dégager la marge brute de la
plantation pour la campagne 2008-2009 qui s'élève à
2 728 845 F CFA.
Nous avons, au terme de notre étude, apporté
quelques suggestions pour une meilleure rentabilité de l'exploitation en
autre la présence de l'exploitant sur son exploitation, l'organisation
du travail et la réhabilitation des parties les plus âgées
de la cacaoyère.
AVANT- PROPOS
Dans le cadre de la formation des Elèves
Ingénieurs Agronomes dont elle a la charge, l'Ecole
Supérieure d'Agronomie
(ESA) née de la fusion de l'Ecole
Nationale Supérieure
Agronomique (ENSA) et de
l'Institut Agricole de
Bouaké (IAB) organise un stage de deux
(2) mois en fin de première année agronomique. Ce stage a pour
but essentiel d'amener les Elèves Ingénieurs à observer et
à réfléchir sur les actions de développement ou de
recherche entreprises dans le cadre de la politique agricole en Côte
d'Ivoire. C'est dans le souci de répondre aux exigences de notre
formation que nous avons effectué un stage à l'ANADER de
San-Pedro du 1er août au 30 septembre 2009 avec comme
thème: «Analyse technique et socio-économique de
l'exploitation agricole de M. DJATO Emmanuel»
Les objectifs assignés à ce stage sont, d'une
part d'assurer à l'Elève Ingénieur Agronome une formation
complète conciliant théorie et pratique d'autre part, de lui
permettre d'appréhender les réalités du monde rural son
milieu de prédilection.
Il s'agissait pour nous au travers d'observations, de
prospections, d'enquêtes et des connaissances acquises à
l'école de parvenir à diagnostiquer les problèmes et
insuffisances de l'exploitation sujette à notre analyse. Et, à
partir de ces diagnostics, nous devons proposer des solutions concrètes
en vue d'améliorer la rentabilité de l'exploitation.
Cependant nous regrettons de ne pas avoir trouvé sur
place certaines informations qui nous auraient permis de mieux poser notre
diagnostic relatif à nos observations à cause du temps qui nous a
été imparti et surtout à cause de l'absence
répétée de l'exploitant.
Ce rapport que nous vous présentons ne prétend
pas cerner tous les contours du thème à traiter. Ainsi, nous
requérons la compréhension et l'indulgence des lecteurs dont les
critiques et suggestions pourraient contribuer à l'amélioration
du présent travail.
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce présent rapport a
été possible grâce à l'aide et à la
contribution des personnes que nous tenons vivement à remercier. Que
DIEU tout puissant les bénisse.
Ce sont :
-M. APPIAH Kakou, chef de zone d'ANADER
San-Pedro pour ses conseils, son encadrement et la mise à notre
disposition des moyens nécessaires au bon déroulement de notre
stage;
-M. KOBENAN Gboko, Technicien
Spécialisé en OPA à l'ANADER San-Pedro, pour son
encadrement, sa disponibilité sans oublier tout le personnel de
l'ANADER San-Pedro pour leur disponibilité et leur aide;
-M. TAKI Alphonse, Président du conseil
d'administration de la COOPAGLI, pour son aide dans le cadre de mes
déplacements de San-Pedro à Gligbeuadji ;
-M. DJATO, propriétaire de l'exploitation
et toute sa famille à qui nous exprimons notre gratitude pour
l'affection et l'attention qu'ils nous ont apportées ;
-M. KOUADIO Kouakou Bob, notre encadreur
pédagogique, Enseignant-chercheur au département FORêt et
ENvironnement de l'INP-HB pour ses conseils, l'encadrement et le suivi de notre
travail;
-M. AKMEL Clément, enseignant-chercheur
au département Génie Chimique et AgroAlimentaire pour son
aide;
-M. et Mme. KADIO
pour leurs soutient et encouragement;
-toute la famille KOUADIO Kouassi pour son
soutien moral et financier;
-M. BADOU, M. KOUADIO et tout le personnel de la
COOPAGLI à Gligbeuadji et leurs différents responsables ;
-M. COTY Gnangui Didier pour son aide lors de la
saisie de ce rapport.
Que toutes les personnes qui ont participé de
près ou de loin à l'élaboration de ce présent
document et qui n'ont pu être citées trouvent ici l'expression de
notre profonde gratitude et notre reconnaissance.
TABLE DES MATIERES
Page
RESUME I
AVANT-PROPOS II
REMERCIEMENTS III
TABLE DES MATIERES IV
LISTE DES TABLEAUX VII
LISTE DES FIGURES VIII
LISTE DES ANNEXES VIII
SIGLES ET ABREVIATIONS IX
INTRODUCTION .1
Première Partie :GENERALITES
.2
1.1 Présentation de la zone d'étude 3
1.1.1. Présentation administrative 3
1.1.2. Milieu physique 5
1.1.2.1. Sols et relief 5
1.1.2.2. Végétation 5
1.1.2.3. Climat 6
1.1.2.4. Hydrographie 7
1.1.3. Milieu humain 7
1.1.3.1. Peuplement 7
1.1.3.2. Démographie 7
1.1.3.3. Organisation sociale 8
1.1.3.4. Institutions 10
1.1.4. Activités économiques 10
1.1.4.1. Activités agricoles 10
1.1.4.2. Industrie 15
1.1.4.3. Tourisme 16
1.1.4.4. Banques et autres structures de financement 17
1.1.5. Infrastructures économiques et socio-culturelles
17
1.1.5.1. Voies de communication 17
1.1.5.2. Télécommunications 18
1.1.5.3. Santé 18
1.1.5.4. Education 19
1.2. Présentation de la structure d'accueil : ANADER 20
1.2.1. Principes de création de L'ANADER 20
1.2.2. Organisations administratives 20
1.2.2.1 Au plan national 20
1.2.2.2 Au plan régional 21
1.2.2.3. Au plan départemental 21
1.2.3. Objectifs de l'ANADER 22
1.2.4. Relations avec le producteur 22
1.3. Présentation de l'exploitant et de son exploitation
agricole .23
1.3.1. Présentation l'exploitant et de sa famille 23
1.3.1.1. Présentation de l'exploitant 23
1.3.1.2. Famille de l'exploitant 23
1.3.2. Objectifs de M. DJATO 23
1.3.3. Localisation de l'exploitation agricole 23
Deuxième Partie : MATERIEL ET METHODES
.24
2.1. Matériel .25
2.2.Méthodes 25
2.2.1. Choix de l'exploitation 25
2.2.2. Documentation 25
2.2.3. Préparation du questionnaire 25
2.2.4. Collecte de données 25
2.2.5. Visites sur l'exploitation 26
2.2.6. Traitement des données 26
Troisième Partie : RESULTATS
..27
3.1. Etude technique de l'exploitation ..28
3.1.1. Facteurs de production 28
3.1.1.1. Capital foncier 28
3.1.1.2. Facteur travail 29
3.1.1.3. Capital d'exploitation 29
3.1.2. Différentes activités menées par M.
DJATO 30
3.1.2.1. Chauffeur 30
3.1.2.2. Cultures pratiquées 30
3.1.3. Conduite de la culture: la cacaoculture 30
3.1.3.1. Généralités sur le cacaoyer 30
3.1.3.2. Techniques culturales utilisées par M. DJATO
34
3.1.3.3. Maladies et ravageurs de la cacaoyère 35
3.1.3.4. Entretien 37
3.1.3.5. Récolte 37
3.1.3.6. Rendement 39
3.2. Analyse financière .39
3.2.1. Charges 39
3.2.1.1. Paiement des métayers 40
3.2.1.2. Achats des matériels et des produits
phytosanitaires 40
3.2.1.3. Amortissement 40
3.2.1.4. Autres charges 41
3.2.1.5. Tableau récapitulatif des charges 41
3.2.2. Produits 41
3.2.3. Compte d'exploitation 41
Quatrième Partie : CONTRAINTES, CRITIQUES ET
SUGGESTIONS 43
4.1. Contraintes .44
4.1.1. Au plan naturel 44
4.1.1.1. Climat du département de San-Pedro 44
4.1.1.2. Faune 44
4.1.2. Au plan technique et socio-économique 44
4.2. Critiques et suggestions .44
4.2.1. Critiques 44
4.2.1.1. Plan technique 45
4.2.1.2. Au plan économique 45
4.2.2. Suggestions 46
4.2.2.1. Au plan technique 46
4.2.2.2. Au plan économique 48
CONCLUSION 49
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
.50
ANNEXES 51
LISTE DES TABLEAUX
|
Page
|
Tableau I : Récapitulatif de la structure du
département de San-Pedro
|
3
|
Tableau II : Cours d'eau du département
|
7
|
Tableau III : Répartition de la population du
département par origine
|
8
|
Tableau IV : Caractéristiques de la culture du café
|
11
|
Tableau V :Caractéristiques de la culture du cacao
|
.11
|
Tableau VI : Caractéristiques de la culture de
l'hévéa
|
12
|
Tableau VII : Caractéristiques des élevages bovins
dans le département
|
14
|
Tableau VIII : Caractéristiques des élevages ovins
dans le département
|
14
|
Tableau IX : Caractéristiques des élevages porcins
dans le département
|
14
|
Tableau X : Caractéristiques de l'aviculture dans le
département de San-Pedro
|
15
|
Tableau XI : Répartition par localités et par sexe
des élèves dans le secondaire public
|
19
|
Tableau XII :Nombre d'hectares implantés par année
|
.28
|
Tableau XIII : Période de floraison et de récolte
du cacaoyer
|
.32
|
Tableau XIV : Rendements de la campagne 2006-2007 à la
campagne 2008-2009
|
39
|
Tableau XV : Inventaire des achats
|
.40
|
Tableau XVI : Amortissement du matériel
|
..40
|
Tableau XVII : Bilan des charges
|
41
|
Tableau XVIII : Compte d'exploitation
|
42
|
LISTE DES FIGURES
|
Page
|
Figure 1 : Carte de la république de Côte d'Ivoire
situant le Département de San-Pedro
|
4
|
Figure 2 : Pluviométrie mensuelle de l'année 2007
|
6
|
Figure 3 : Etat des routes à Gligbeuadji
|
17
|
Figure 4 : Répartition de la surface cadastrale
|
.28
|
Figure 5: Fleurs du cacaoyer
|
31
|
Figure 6 : Feuille de cacaoyer
|
..32
|
Figure 7 : Planche de différentes couleurs de cabosses de
cacao
|
33
|
Figure 8 : Planche de cabosses atteintes de pourriture brune
|
36
|
Figure 9 : Planche de quelques plantes parasites
|
36
|
Figure 10 : Cabosse détruite par les rongeurs
|
..36
|
Figure 11 : Lieu aménagé pour l'écabossage
|
38
|
Figure 12 : Séchage sur les claies
|
38
|
Figure 13 : Répartition des charges
|
.41
|
LISTE DES ANNEXES
Page
Annexe1 : Quelques espèces de bois de la forêt de
San-Pedro A
Annexe 2 : Forêts classées du département
A
Annexe 3 : Relevés pluviométriques (mm) de
San-Pedro B
Annexe 4 : Principales espèces animales du
département B
Annexe 5 : Chefferies par canton C
Annexe 6 : Situation des grandes écoles C
Annexe 7 : Membres de la famille de M. DJATO D
Annexe 8 : Liste de quelques produits phytosanitaires suspendus
sur le cacao en
Côte d'Ivoire E
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADR : Agent de Développement Rural
AMT : Aicha Mory Transport
ANADER : Agence Nationale d'Appui au
Développement Rural BCEAO : Banque Centrale des
États de l'Afrique de l'Ouest
BICICI : Banque d'Investissement pour le
Commerce et l'Industrie de Côte d'Ivoire
BNI : Banque Nationale d'Investissement
CECP : Caisse d'Épargne et de
Chèques Postaux
CHR : Centre Hospitalier Régional
CIDV : Compagnie Ivoirienne de
Développement du Vivrier CNRA : Centre National de
Recherche Agronomique
COOPAGLI : Coopérative des Producteurs
Agricoles de Gligbeuadji COOPEC : Coopérative
d'Épargne et de Crédit
CZ : Chef de Zone
ENSA : Ecole Nationale Supérieure
d'Agronomie
ESA : Ecole Supérieure d'Agronomie
FCFA : Francs de la Communauté
Financière Africaine HEVEGOH : Hévéa du
GOH
INP-HB : Institut National Polytechnique
Félix Houphouët-Boigny INS : Institut National de
la Statistique
IRCC : Institut de Recherche pour les
Café et le Cacao OPA : Organisation Professionnelle
Agricole
PALMCI : Palmiers de Côte d'Ivoire
PMI : Protection Maternelle et Infantile
RGPH : Recensement Générale de la
Population et de l'Habitat RTI : Radiodiffusion
Télévision Ivoirienne
SACO : Société Africaine du
Cacao
SAPH : Société Africaine des
Plantations d'Hévéa
SATMACI : Société d'Assistance
Technique pour la Modernisation de l'Agriculture en Côte d'Ivoire
SGBCI : Société
Générale de Banques en Côte d'Ivoire SODEFOR
: Société de Développement des Forêts
SODEPRA : Société de
Développement de la Production Animale
SODEXAM : Société d'Exploitation
et de Développement Aéroportuaire, Aéronautique et
Météorologique
SOGB : Société de caoutchouc de
Grand-Béréby
TS : Technicien Spécialisé
UTB : Union des Transporteurs de
Bouaké.
INTRODUCTION
Depuis l'indépendance jusqu'à nos jours,
l'agriculture influencée par le binôme café-cacao, est le
socle du développement économique de la Côte d'Ivoire. En
effet, Cette agriculture a toujours joué un rôle
prépondérant dans l'économie car elle représente
près de 35 % du produit intérieur brut (PIB), 66 % des recettes
d'exportations et 20 % du budget national. Elle procure également 66 %
des emplois (FOFANA, 2004). Cela a permis à la
Côte d'ivoire de poser les premiers jalons d'une économie stable
et durable. C'est ce que l'on a appelé « le miracle ivoirien »
dans les années 1970. Notre pays reste le premier producteur mondial de
cacao et le neuvième pour le café. Vu le fait que le monde
agricole était traditionnel, des structures telles la SATMACI puis
l'ANADER furent créées dans le but de professionnaliser le monde
agricole avec la nécessité d'améliorer les rendements et
les revenus de l'exploitant agricole.
Malgré les efforts en vue de la diversification de
l'agriculture ivoirienne, le binôme café-cacao en détient
le monopole. Cependant ce binôme rencontre quelques difficultés
car les exploitations sont à grande majorité extensives avec des
rendements pas toujours satisfaisants. L'agriculture étant l'un des
piliers majeurs de notre économie, il nous appartient en tant que futur
Ingénieur Agronome de suivre avec un grand intérêt les
difficultés que rencontre le monde agricole afin de proposer des
solutions. C'est dans cette optique que nous avons effectué un stage de
fin de première année agronomique ayant pour
thème: « analyse technique et socio-économique de
l'exploitation agricole de M. DJATO Emmanuel ».
Ce stage s'est effectué sur l'exploitation de monsieur
DJATO Emmanuel située dans le département de San-Pedro et nous a
permis d'apprécier l'exploitation.
Ce document, étant la présentation de nos
observations, de nos prospections et de nos enquêtes, il s'articulera
autour des points suivants :
- la généralité composée de la
monographie du département de San-Pedro, de la présentation de
l'ANADER et de la présentation de l'exploitant et de son
exploitation;
- le matériel et les méthodes qui nous ont permis
de réaliser ce document; - les résultats composés des
analyses technique et financière ;
- et enfin les contraintes et critiques pour aboutir aux
suggestions.
Première Partie :
GENERALITES
1.1 Présentation de la zone d'étude
1.1.1. Présentation administrative
Le Département de San-Pedro fait partie de la
région du Sud-ouest dont il est le chef-lieu (Figure 1). Cette
région est dénommée Bas-Sassandra depuis 1996 et regroupe
les départements de San-Pedro, Soubré, Sassandra et Tabou.
Le Département de San-Pedro est limité au Nord par
le Département de Soubré, à l'Ouest par celui de Tabou
à l'Est par celui de Sassandra et au Sud par l'océan
atlantique.
Il compte cinq sous-préfectures qui sont les
sous-préfectures de San-Pedro, de Grand-Béréby, de
Gabiadji, de Dogbo et celle de Doba.
Parmi ces Sous-préfectures, celles de San-Pedro et de
Grand-Béréby sont les plus anciennes, les autres sont
récentes.
Tableau I : Récapitulatif de la
structure du département de San-Pedro.
Sous- Préfectures
|
Superficie (km2)
|
Nombre de villages
|
Autres sites
|
Nombre
de cantons
|
San-Pedro, Doba
et Gabiadji
|
4 514
|
35
|
884
|
05
|
Grand-Béréby et Dogbo
|
2 558
|
56
|
2 557
|
3
|
Total
|
7072
|
91
|
3 441
|
8
|
Source: Préfecture de San-Pedro, 2008.
Figure1: Carte administrative de la
République de Côte d'Ivoire situant le Département de
San-Pedro
1.1.2. Milieu physique
Le Département de San-Pedro est situé en bordure de
l'océan atlantique.
1.1.2.1. Sols et relief
> Sols
Dans leur ensemble, les sols de la région se sont
développés sur des roches mères granitiques. Ce sont des
sols ferrugineux soumis à un lessivage important à cause de la
forte pluviométrie. Les sols du département peuvent être
divisés en trois (3) catégories:
- les sols ferralitiques des collines et plateaux:
médiocrement pauvres en matières organiques ;
- les sols hydromorphes des bas-fonds : riches en colluvions ;
- les sols alluviaux des plaines du San-Pedro et ses affluents :
argileux et riches en alluvions et servant à la culture de riz et au
maraîchage.
> Relief
Le Département de San-Pedro présente un relief
accidenté fait d'une succession de bas-fonds, de plaines et de collines
de faible altitude, avec les sommets des monts sacrés de Dogbo (500 m)
et de Gliké (1000 m) et la colline de Nianké sur laquelle se
trouve la station de la RTI de San-Pedro.
1.1.2.2. Végétation
Le Département de San-Pedro était couvert d'une
forêt dense. Ce qui lui a valu l'appellation "Désert
Vert".
Aujourd'hui cette forêt luxuriante a cédé
le pas aux plantations de café, cacao et aux plantations
agro-industrielles (hévéa, palmier). Certaines espèces
forestières telles que l'Iroko (Chlorophora excelsa) et
l'Acajou (Kaya ivorensis) qui composent cette végétation
deviennent de plus en plus rares à cause de leur exploitation abusive
par les agriculteurs et les exploitants forestiers.
Afin de sauvegarder ce patrimoine forestier l'Etat ivoirien a
classé certaines forêts dans le département de San-Pedro.
Ces forêts classées sont gérées par la SODEFOR. Ce
sont :
- la forêt classée de Monogaga;
- la forêt classée des Rapides Grah;
- la forêt classée de la haute Dodo.
Ces forêts classées font malheureusement encore
l'objet d'exploitation illicite par les agriculteurs et exploitants
forestiers.
1.1.2.3. Climat
Le département bénéficie d'un climat
tropical humide. La pluviométrie moyenne de 2000 à 2007
était de1351,92 mm (SODEXAM San-Pedro, 2008).
On observe quatre saisons dont deux saisons de pluies et deux
saisons sèches.
> Deux saisons de pluies
- une grande saison de pluie de Mars à Juin;
- une petite saison de pluie de Septembre à Novembre.
> Deux saisons sèches
- une grande saison sèche de Décembre à
Mars; - et une petite saison sèche de Juillet à Août.
Avec la forte déforestation, le harmattan, vent sec et
froid du nord sévit depuis 1993 dans le département. La
température moyenne est de 26,3 °C (CNRA, 2001).
La pluviométrie mensuelle de l'année 2007 est illustrée
à la figure 2.
Figure 2 : Pluviométrie mensuelle de
l'année 2007
1.1.2.4. Hydrographie
Le Département de San-Pedro est arrosé par deux
principaux cours d'eau :
- le fleuve San-Pedro d'une longueur de 150 km prend sa source
dans le parc national de Taï et s'écoule dans la forêt
classée des Rapides Grah en direction du Sud ;
- le fleuve Néro qui arrose la Sous-préfecture de
Grand-Béréby prend sa source dans le Département de
Tabou.
Outre ces fleuves le Département est irrigué par
sept (7) rivières dont les régimes sont précisés
dans le tableau II ci-après.
Tableau II : Cours d'eau du
Département.
Localité Cours d'eau Rivière
Régime
San-Pedro Nonoua (Mené) Permanent
San-Pedro Brimée Permanent
Gôh Permanent
|
Nero Dodo permanent
Allou Permanent
Grand-Béréby Nidia Non permanent
Gnogléaglo Non permanent
|
Source: Préfecture de San-Pedro, 2004
1.1.3. Milieu humain
1.1.3.1. Peuplement
Le Département de San-Pedro était initialement
peuplé parles Bakouê, les Kroumen et les Wannin. C'est par la
suite que sont arrivés en1972 les déguerpis de Kossou à
savoir les Baoulé.
Aujourd'hui, en plus des autochtones, le Département
est peuplé par plusieurs populations nationales (Baoulé, Abron,
Koulango, Gouro, Yacouba) et étrangères (Burkinabés,
Maliens, Guinéens et les Ghanéens).
1.1.3.2. Démographie
En 1988, la population du Département de San-Pedro
était estimée à 170 669 habitants selon le RGPH
(Recensement Générale de la Population et de l'Habitat) de
1988.
En 1998, cette population est passée à 422 404
habitants selon le RGPH 1998 avec un taux d'accroissement de 8,9 %, taux le
plus élevé en Côte d'Ivoire (INS,
2000).
En ce qui concerne la densité de cette population de
1988 en 1998, elle est passée de 23 à 58 habitants au
kilomètre carré. La population du département est
majoritairement composée
d'allochtones et d'étrangers qui représentent plus
de 80 %. La répartition de la population du Département par
origine est résumée dans le tableau III.
Tableau III : Répartition de la
population du département par origine
Groupe ethnique
|
Effectif
|
Pourcentage
(%)
|
Akan
|
111 653
|
26,39
|
Krou
|
47 686
|
11,29
|
Mandé du Nord
|
35 931
|
8,56
|
Mandé du Sud
|
20 307
|
4,81
|
Voltaïques
|
30 025
|
7,11
|
Naturalisés
|
2 746
|
0,65
|
Etrangers
|
174 056
|
41
|
Source : RGPH 98/INS 2000.
1.1.3.3. Organisation sociale
> Famille
Chez les peuples autochtones de San-Pedro, il existe deux types
de familles : la famille élargie et la maisonnée.
.Notion de parenté
Chez les autochtones (Kroumen, Bakouê et Wannin), la
notion de parenté s'étend aux grandsparents du père et
à ceux de la mère, au canton, à la tribu et au village
d'origine. La parenté est l'ensemble des familles nucléaires
ayant les mêmes ancêtres.
.Maisonnée
La maisonnée est constituée du père, de la
mère, des enfants ainsi que de quelques membres proches de la famille
élargie, vivant sous le même toit et à la charge d'un chef
de famille.
. Clan
Le clan est la tribu formée d'un certain nombre de
familles ayant un ancêtre commun comme c'est le cas du clan des
descendants de GABIA qui forme le clan GABIA chez les Bakouê.
> Mariage et Organisation sociale
.Importance du mariage dans les
sociétés
Chez les peuples autochtones, le mariage est important parce
qu'il confère la dignité aux mariés. Il est un acte de
renforcement des tissus familiaux et sociaux. Il établit un lien
sacré entre deux familles de différents clans. C'est
également un critère essentiel dans le choix des autorités
centrales et villageoises, notamment la chefferie.
.Mode de Succession
La succession chez ces peuples est patrilinéaire, c'est
à dire de père en fils. Par le passé, l'héritage
revenait à l'aîné des frères du défunt. De
nos jours, l'héritage est prioritairement dévolu aux descendants
du défunt et à défaut à ses frères ou
neveux.
.Village
De façon générale, les villages sont
installés sur les plateaux à proximité d'un point d'eau
permanent. La disponibilité en terres cultivables détermine aussi
le choix du site.
Chez les Kroumen, l'habitation dispose de plusieurs portes pour
pouvoir échapper à d'éventuelles agressions.
Les villages Bakouê, héritent en
général leur nom du premier habitant : Exemple : Djapadji qui
veut dire village des descendants de DJAPA, Dji signifiant village.
Dans le département, les grandes fêtes rituelles et
religieuses n'existent pratiquement plus en dehors de quelques
cérémonies occasionnelles pour conjurer le mauvais sort par
exemple.
.Canton
Le canton reste le plus haut niveau de l'organisation sociale
et territoriale. Il est composé de plusieurs tribus. Le canton est
dirigé par un chef qui est intronisé en présence des
autorités administratives, politiques et villageoises.
> Coutumes
.Accueil
Pour exprimer l'hospitalité à leurs
étrangers, les Bakouê, Kroumen et Wannin offrent à ceuxci
de la cola au piment et de la boisson forte.
.Funérailles
Ils ont une importance capitale chez les peuples autochtones de
San-Pedro. Ces cérémonies qui consacrent le deuil sont d'une
ampleur variable en fonction du rang social du défunt.
> Système d'éducation
De façon générale, les écoles
d'initiation n'existent pas chez les peuples Kroumen, Bakouê, et Wannin.
L'éducation de l'enfant est assurée par toute la
communauté. Les vertus de solidarité, de respect du prochain et
du travail sont enseignées à l'enfant.
1.1.3.4. Institutions
Les institutions sont basées sur la chefferie. Autour
de celle-ci gravitent les notables, les chefs de terre, les chefs de guerre,
les organisations de jeunes, de femmes et les chefs de communautés et de
culte.
Il est important de savoir que les peuples autochtones du
département de San-Pedro sont traditionnellement animistes. Mais
l'église Harriste suivie de bien d'autres églises (catholiques et
évangéliques) et de l'islam ont avec leur entrée,
entraîné un délaissement progressif de bien de pratiques
animistes.
Aujourd'hui, de façon sectaire, chaque famille est
encore attachée à des pratiques qui lui sont propres. Le culte
des ancêtres par des libations et l'invocation de ceux-ci est
pratiqué dans l'espoir de bénéficier de leur
bénédiction et soutien.
Dans la mémoire collective, l'entrée dans le
village avec un long bois sec, de régimes de bananes et de graines ;
avoir des rapports sexuels en brousse ou en plein air, se bagarrer en brousse
etc. continuent d'être observés comme interdits.
Le grand brassage culturel dû à l'arrivée
massive des populations allochtones et étrangères a
considérablement contribué à diluer la pratique des
interdits initiaux.
Les principaux jours de repos, hérités des
religions chrétiennes et musulmanes sont les dimanches et les
vendredis.
1.1.4. Activités économiques
Le département de San-Pedro regorge d'énormes
potentialités économiques qui font de lui un très grand
pôle d'attraction pour de nombreuses populations :
- existence d'un port;
- présence de forêt favorable à
l'exploitation du bois, aux cultures de cacao, de café,
d'hévéa et de palmier à huile.
1.1.4.1. Activités agricoles
L'activité agricole du département de San-Pedro
repose essentiellement sur la culture du binôme café-cacao et
celle de l'hévéa qui est en train de gagner en importance ces
dernières années. Le nombre de ménages agricoles du
département est estimé à 43 554 selon le rapport 2005 de
l'ANADER. La population agricole est de 338 592 habitants (ANADER,
2005).
Le conflit autochtone Kroumen-Burkinabé de 1999 a
occasionné le déplacement d'un grand nombre des populations
agricoles étrangères, notamment les Burkinabés. Hormis ces
évènements, la population agricole du département est
stable.
A côté des cultures pérennes, il existe
des cultures vivrières et légumières qui sont
principalement pratiquées par les femmes des ménages. Celles-ci
sont parfois organisées en groupements pour la production et la
commercialisation.
> Productions végétales
? Cultures de rente
D'une durée de vie économique relativement plus
longue (20 ans et plus), les cultures de rente sont destinées à
l'exportation. Certaines sont d'introduction ancienne (café et cacao) et
d'autres d'introduction récente (hévéa et cola).
o Café
Le Département de San-Pedro a été une
zone de production caféière. Malheureusement, la chute du prix
d'achat de cette spéculation a entraîné l'abandon, voire la
destruction des plantations de café au profit des cultures de cacao et
surtout de l'hévéa.
Tableau IV: Caractéristiques de la
culture du café
Année Nombre Superficie Rendement Production
d'exploitants (ha) (kg/ha) (tonnes)
|
2005 1 930 3 005 978 2 938,890
Source : ANADER, 2005
o Cacao
Fort d'une végétation et de terres propices
à la culture du cacaoyer, le département de San-Pedro est une
zone de production de cette spéculation.
Les cours mondiaux constamment encourageants du cacao ont
convaincu la plupart de ces exploitants dans le choix de cette
spéculation. Ainsi, le cacao continue d'être pour la
majorité des exploitants du département, la principale source de
revenus.
Le verger cacaoyer avoisine 170 000 ha, exploité par 37
217 exploitants.
Tableau V : Caractéristiques de la
culture du cacao.
Année Nombre Superficie Rendement Production
d'exploitants (ha) (kg/ha) (tonnes)
|
2005 37 217 167 480,25 621 104 005,235
Source : ANADER, 2005
o Hévéa.
L'implantation des complexes agro-industriels comme la SOGB,
la SAPH et HEVEGO a créé un engouement des populations à
la pratique de cette spéculation dont les cours sont relativement
stables et intéressants.
La mévente du café bénéficie
à cette culture car de plus en plus de plantations de caféiers
sont abandonnées, voire détruites au profit de celles de
l'hévéa. C'est pourquoi, à côté des
plantations industrielles, l'on peut noter une nette augmentation des
superficies des plantations villageoises d'hévéa. On devra
remarquer aussi que de nombreux fonctionnaires et autres agents de
l'état en service dans le Département s'investissent dans cette
culture.
En 2004, les superficies recensées en milieu villageois
étaient de 3 099 ha pour 1 173 exploitants.
Tableau VI : Caractéristiques de
la culture de l'hévéa.
Année Nombre Superficie Rendement Production
d'exploitants (ha) (kg/ha) (tonnes)
|
2004 1 173 3 099,25 6 600 20 455,05
Source : ANADER ,2005
o Palmier à huile.
La PALMCI est à l'origine de l'intérêt que
suscite la culture du palmier à huile chez les paysans du
Département.
La proximité du département voisin de Tabou qui
abrite le complexe agro industriel de la PALMCI encourage la pratique de cette
spéculation dont la rentabilité est reconnue.
Les superficies recensées sont de 574,5 ha pour 119
exploitants en 2004. Comparées aux superficies recensées en 2001,
l'on constate un accroissement d'environ 38 % ; une preuve que les populations
du Département s'adonnent de plus en plus à cette culture.
Comme l'hévéa, la culture du palmier à huile
intéresse beaucoup de fonctionnaires et agents de l'état en
service dans le Département.
o Cola.
Elle est utilisée dans bien de
cérémonials tels que la composition de la dot, la bienvenue aux
hôtes de marque, etc. Pour ces utilisations, le colatier n'était
cultivé que de façon éparse, en très petites
quantités dans les caféières et cacaoyères. La
pratique de cette spéculation comme culture de rente et en grande
quantité est récente.
La cola ayant de multiples usages (teinture, pharmacie,
consommation, etc.), elle bénéficie d'un marché porteur.
C'est pourquoi de plus en plus d'exploitants s'y investissent.
En 2004, les superficies de colatiers recensées
étaient de 50 ha.
· Cultures vivrières
Caractérisées par une durée de vie
économique plus courte, généralement moins d'un an, les
cultures vivrières sont essentiellement destinées à la
consommation même si de plus en plus leur commercialisation gagne en
importance. Les cultures vivrières le plus rencontrées sont les
suivantes :
- igname, patate douce, manioc;
- riz, maïs;
- aubergine, gombo, piment, chou, concombre et laitue.
· Exploitation forestière.
Plusieurs exploitants forestiers abattent des bois troncs dans
la forêt du département qu'ils revendent soit aux scieries, soit
à l'exportation. Il est à noter que les scieries sont
impliquées dans l'exploitation de bois sur des périmètres
qui leur sont attribués.
Devant la raréfaction du bois dans le
département, les exploitants du bois vont hors du département
pour s'en procurer. Les directions les plus empruntées ces années
sont celles du grand ouest de la Côte d'Ivoire.
Une fois obtenu, ces bois sont débités en vue de
son exportation par de nombreuses scieries installées dans le
département et principalement dans la ville de San-Pedro.
En vue de renouveler le couvert végétal, des
périmètres sont en état de reboisement par la SODEFOR.
> Productions animales
A cause de sa végétation, de son climat et de par
sa culture, le Département de San-Pedro n'est pas une zone naturelle
d'élevage.
Néanmoins grâce à l'appui de l'ANADER, la
FACI et IVOGRAIN, l'élevage est en train de gagner en importance
notamment en aviculture et en élevage porcin.
o Elevage bovin
De plus en plus de personnes, surtout des nationaux
s'intéressent à l'élevage bovin. On note la
présence de quelques troupeaux parmi lesquels plusieurs sont
destinés à la boucherie.
La végétation dans le département est
dominée par la forêt et les plantations si bien que les animaux
n'ont de pâturage que dans les sites habités. Seul un
éleveur a un pâturage bien entretenu.
Dans ces troupeaux, la race dominante est le zébu avec un
peu de métissage.
Tableau VII: Caractéristiques des
élevages bovins dans le département
Paramètres
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de têtes
|
368
|
194
|
203
|
98
|
Nombre de matrices
|
164
|
77
|
101
|
48
|
Nombre d'exploitants
|
21
|
7
|
7
|
4
|
Source : ANADER, 2009
o Elevage ovin
Il s'agit principalement d'élevage de Djallonkés
dont les effectifs sont fortement métissés avec la race
sahélienne.
Tableau VIII : Caractéristiques
des élevages ovins dans le département.
Paramètres
|
2004
|
2005
|
206
|
2007
|
2008
|
Nombre de têtes
|
364
|
1 886
|
777
|
729
|
709
|
Nombre
de matrices
|
148
|
836
|
375
|
310
|
324
|
Nombre d'exploitants
|
8
|
169
|
74
|
23
|
20
|
Source : ANADER, 2009
o Elevage porcin
L'essentiel des élevages structurés est
constitué de la race moderne. La Large White est la race la plus
élevée avec des métissages réalisés avec
d'autres races importées.
Tableau IX : Caractéristiques des
élevages porcins dans le département
Paramètres
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de têtes
|
698
|
850
|
159
|
336
|
396
|
Nombre de matrices
|
83
|
145
|
54
|
90
|
46
|
Nombre d'exploitants
|
19
|
34
|
10
|
17
|
10
|
Source : ANADER, 2009
o Aviculture
Le Département de San-Pedro est une zone où l'on
pratique l'aviculture. De plus en plus la population tend à
privilégier l'élevage de la volaille. Il est aussi important de
signaler que l'apparition de la grippe aviaire fut à la base de
l'abandon de plusieurs exploitants.
Tableau X: Caractéristiques de
l'aviculture dans le département de San-Pedro
Paramètres 2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
POULETS DE CHAIR
|
|
|
|
|
Nombre de têtes 22 075
|
26 694
|
17 343
|
10 335
|
5 952
|
Nombre 97
d'exploitants
|
26
|
23
|
24
|
4
|
PONDEUSES
|
|
|
|
|
Nombre de têtes 55 240
|
62 679
|
7 627
|
16 978
|
-
|
Nombre 25
d'exploitants
|
6
|
6
|
19
|
-
|
POULETS TRADITIONNELS
|
|
|
|
|
Nombre de têtes 17 403
|
10 456
|
2 897
|
10 227
|
-
|
Nombre 2 238
d'exploitants
|
771
|
311
|
1 864
|
-
|
Source : ANADER, 2009
o Pêche
Selon la qualité et l'importance des moyens logistiques
utilisés, on distingue deux types de pêche :
- la pêche artisanale dans le département se
pratique au filet et à la ligne, en mer et en eau douce dans le barrage
de Fahé et sur le San-Pedro;
- et la pêche industrielle se pratique en haute mer
à bord de chalutiers.
Dans le département, la pêche est pratiquée
à plus de 99% par des ressortissants des pays limitrophes. Quant aux
ivoiriens, ils pratiquent surtout la pêche en eau douce.
1.1.4.2. Industrie
Le secteur de l'industrie est l'un des piliers de la
vitalité économique de San-Pedro.
La présence du port autonome a favorisé la
création et l'implantation de nombreuses unités industrielles
opérant dans la transformation, le conditionnement et l'exportation du
bois et de produits agricoles tels le cacao et l'hévéa.
> Agro- industrie
Il existe dans le département de nombreuses unités
de transformation de bois et de produits agricoles en produits semi-finis.
.Transformation du cacao
Dans le département de San-Pedro, la transformation du
cacao est principalement menée par la SACO. Cette société
est spécialisée dans la transformation du cacao marchand en
produits semi-finis et finis.
.Transformation du latex
Trois sociétés interviennent dans la production
et la transformation du latex. Ce sont : SAPH, HEVEGO et EXAT dans la
sous-préfecture de Gabiadji et SOGB dans celle de
GrandBéréby.
Ces sociétés sont spécialisées dans
la création de plantations d'hévéa, l'encadrement des
hévéaculteurs, l'achat et la transformation de latex en
caoutchouc semi fini.
.Transformations du bois.
L'une des principales pourvoyeuses d'emplois à San-Pedro
est l'industrie du bois.
Plusieurs scieries de très grandes dimensions sont
implantées dans le département et principalement dans la ville de
San-Pedro.
Les plus importantes sont : La Compagnie de Sciage de Bois
(CSB), Ivoir Timber Service (ITS), Grume Sciage et Déroulé
Ivoirien (GSDI), La Société Ivoirienne de Placage CATALA (SIP
CATALA) et THANRY.
> Petites unités de transformation
Ce sont en général des unités de
décorticage de café, de riz, de maïs et des moulins pour la
transformation du manioc, arachide. Trente unités de transformation
(moulins et décorticage) ont été recensées pour la
seule ville de San-Pedro.
Dans la ville de Grand-Béréby et dans chaque
village centre, on note la présence d'une unité de
décorticage et d'un moulin.
1.1.4.3. Tourisme
Avec de nombreuses curiosités touristiques comme le
port autonome, le port de pêche, le golf club, le monument «
Quiquerez », la lagune « Digboué » et les belles plages
(Monogaga, Dawa, etc.), le département de San-Pedro demeure une
direction touristique privilégiée visitée chaque
année.
Le Bollo super, cette merveilleuse danse tradi-moderne concoure
à donner à San-Pedro son caractère festivalier.
1.1.4.4. Banques et autres structures de
financement
La quasi-totalité des établissements du
réseau bancaire en Côte d'Ivoire est représentée
à San-Pedro: SGBCI, BICICI, BNI, BCEAO, CECP, COOPEC, etc.
1.1.5. Infrastructures économiques et
socio-culturelles
Les infrastructures économiques et socio-culturelles sont
nombreuses, variées et se subdivisent en plusieurs groupes.
1.1.5.1. Voies de communication
> Réseau routier
Au niveau des axes routiers, on distingue les voies
bitumées et les voies carrossables.
Le réseau routier s'étend sur 1 866 km,
réparti en routes en terre (1656 km) soit 88,7 % et routes
bitumées (210 Km) équivalant à 11,3 % de tout le
réseau.
Les routes non bitumées, qui relient les villages
à l'axe routier bitumé sont impraticables en saison des pluies,
ce qui bloque par moment l'acheminement des produits agricoles vers les
villes.
Figure 3: Planche des états des routes
à Gligbeuadji
> Transport terrestre
Véritable pôle d'attraction du fait de ses
potentialités économiques, le département de San-Pedro
n'est pas enclavé.
Plusieurs compagnies de transport relient San-Pedro aux autres
villes de la Côte d'Ivoire et même de certains pays de la
sous-région. Ces compagnies proposent divers types de véhicules
de transport qui vont des mini cars de 18 places aux grands cars de plus de 60
places.
Le transport urbain est assuré dans la ville de San-Pedro
par les taxis de couleur bleue dont certains desservent même
au-delà de la zone communale.
1.1.5.2. Télécommunications
Le département dispose de quatre bureaux de poste pour
le transfert et la distribution de courriers. Il faut noter que depuis quelques
années des sociétés de transport telles que UTB, TKB, AMT
ont en leur sein des services courriers et de transfert d'argent. Au niveau de
la téléphonie mobile ou fixe, on note la présence de la
majorité des opérateurs en téléphonie, telle
Côte d'Ivoire Télécom pour la téléphonie fixe
et Orange, MTN, Moov, Koz pour la téléphonie mobile.
1.1.5.3. Santé
Chef-lieu de région, San-Pedro est une Direction
Régionale de la Santé.
Le département de San-Pedro est doté d'un
important dispositif sanitaire qui couvre presque toutes ses
Sous-préfectures. Le dispositif est composé de plusieurs centres
de santé public et privés sans oublier les pharmacies.
> Centres de santé publics
?Centres de santé urbains
Les plus grands centres de santé urbains sont : le
Centre Hospitalier Régional de San-Pedro (CHR) qui est
équipé de plusieurs services spécialisés, la
maternité Henriette Konan Bédié, le dispensaire du
lycée professionnel, la PMI (Protection Maternelle et Infantile) du
bardot 18, la base de santé rurale (grandes endémies) et le
centre de santé urbain de Grand Béréby.
?Centres de Santé Ruraux.
Le département compte une dizaine de centres de
santé ruraux publics répartis dans presque tout le
département.
> Centres de Santé Privés et
Pharmacies
On note de nombreuses infirmeries privées et cliniques
dont les plus importantes sont : la Clinique des Rochers, la Clinique Sainte
Mélanie, la Clinique Rosaire, le Cabinet dentaire Rosyl, le Cabinet
Médical Notre Dame, la Clinique du Dr AGBO (pédiatrie), la
clinique SEMPA (au Port), la clinique PASTEUR. On a également plusieurs
pharmacies qui ravitaillent presque tout le département mais l'absence
de celles-ci dans les pays ruraux est un
véritable problème pour les paysans mais si
certaines de ces pharmacies sont liées à des dépôts
dans des gros villages.
1.1.5.4. Education
Plusieurs niveaux et types d'enseignements sont dispensés
dans le département de San-Pedro.
> Enseignement Primaire
Dans le département de San-Pedro, l'enseignement
primaire est dispensé dans 170 écoles dont 24 sont
privées. Les effectifs des enfants allant à ces écoles
sont de 38 728 élèves pour le public et 5 349 pour le
privé.
> Enseignement secondaire
Les établissements secondaires sont au nombre de treize
(13) dans le département. Trois (03) seulement parmi eux sont publics.
Ce sont : le Lycée moderne Inagohi et le Lycée municipal à
San-Pedro et le Collège municipal à
Grand-Béréby.
Tableau XI : Répartition par
localités et par sexe des élèves du secondaire public.
Localités
|
Effectif des élèves
|
|
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
San Pedro
|
5 970
|
2 754
|
8 724
|
Grand-Béréby
|
883
|
503
|
1 386
|
Total département
|
6 853
|
3 257
|
10 110
|
Source : Direction régionale de l'éducation
nationale San-Pedro, 2005.
On note qu'au moins 30 % de l'effectif des élèves
sont des filles, ce qui indique dans ce département les filles vont de
plus en plus à l'école.
Il faut noter que le nombre d'élèves du secondaire
augmentant d'année en année, la capacité d'accueil des
lycées et collèges est inférieure au nombre
d'élève.
Ainsi on remarque l'augmentation des effectives
d'élèves (de 80 à 100) par classe ce qui constitue un
véritable problème dans la mesure où les enseignants ne
peuvent évaluer correctement les élèves.
> Grandes écoles et écoles
professionnelles
Le département dispose de 3 établissements
d'enseignement technique et de quelques écoles et centres
d'apprentissage spécialisés.
1.2. Présentation de la structure d'accueil :
ANADER
1.2.1. Principes de création de L'ANADER
L'Agence Nationale
d'Appui au Développement
Rural (ANADER) a été
créée par décret n°93-777 du 23 septembre 1993 sous
forme de société d'économie mixte de type particulier.
Elle sera société effectivement constituée le 24 juin 1994
et prend le relais des ex-EPN (Etablissements Publics Nationaux), CIDV,
SATMACI, SODEPRA.
Cette restructuration visait à :
- la réduction des subventions pour aboutir
progressivement à leur suppression;
- la réorientation de l'action de l'Etat dans le
développement de l'agriculture ; - les réductions des
dépenses dans l'encadrement ;
- la réinstauration des équilibres des principales
filières.
Son capital jusqu'au 16 Avril 1998 était détenu
à 90,29 % par l'Etat et 9,71 % par le secteur privé.
Depuis cette date, elle est devenue une société
anonyme à participation minoritaire de l'Etat avec un capital
restructuré détenu à 35 % par l'Etat et 65 % par le
secteur privé (familles professionnelles agricoles,
sociétés du secteur privé agricole).
Le siège de l'ANADER se trouve à Abidjan au Plateau
en face de la CARENA sur le boulevard de la Paix.
1.2.2. Organisations administratives
Pour mieux conduire la mission qui lui était
assignée, l'ANADER a décentralisé ses activités sur
toute l'étendue du territoire afin de se rapprocher des acteurs du monde
agricole. Cependant, aux plans national, régional et
départemental, l'organisation diffère.
1.2.2.1 Au plan national
La gestion de la structure est assurée par un conseil
d'administration assisté d'une direction générale.
> Conseil d'administration
Le conseil d'administration est l'organe de décisions. Il
est constitué par douze membres dont :
- sept représentants de l'Etat de Côte d'Ivoire pour
le compte de l'agriculture ; - quatre représentants des OPA ;
- un représentant du secteur privé.
> Direction générale
La direction générale a pour rôle de
communiquer les décisions prises par le conseil d'administration et de
les faire exécuter sur le terrain.
1.2.2.2 Au plan régional
Afin de participer à toutes les activités
agricoles, l'ANADER est représentée dans toutes les
régions du pays. Ainsi, l'organisation regroupe toutes les
régions en six grandes zones d'actions ; c'est-à-dire les
délégations régionales du Sud, du Nord, du Centre, du
Centre Ouest, de l'Ouest et celle de l'Est.
Ces directions générales ont pour rôles de
coordonner les activités dans les régions qu'elles couvrent.
Toutefois elles ne sont pas en contact permanent avec les paysans donc une
décentralisation au niveau des départements s'impose.
1.2.2.3. Au plan départemental
Des sections de l'ANADER existent dans tous les
Départements de la Côte d'Ivoire dans le but de se rapprocher des
agriculteurs et satisfaire leurs besoins spécifiques. L'organisation du
système de vulgarisation est la même au niveau de toutes les zones
départementales.
Nous vous présenterons par la suite la zone de San-Pedro
car c'est elle qui nous a reçu et suivi lors de notre stage de
formation.
> Présentation de la zone de
San-Pedro
L'ANADER de San-Pedro emploie au total trente-deux (32) agents
répartis dans les cinq sous-préfectures du département.
Toutefois, concernant la sous-préfecture de San-Pedro, le système
de vulgarisation comprend : un chef de zone, des techniciens
spécialisés, des ADR.
.Chef de zone (CZ)
Le chef de zone est le responsable de l'ensemble des
activités techniques. Il assure l'organisation des activités de
vulgarisation, la coordination et le contrôle des conseillers agricoles.
Il est aidé dans sa tâche par des techniciens
spécialisés et les autres membres du personnel.
.Techniciens spécialisés (TS) et
autres
Au nombre de cinq : deux (2) TSOPA, un (1) TS en
élevage, un (1) TSCA et un (1) TSCP les techniciens
spécialisés sont chargés de la formation des encadreurs de
base et de l'adaptation des messages techniques aux contraintes des
agriculteurs. Ils assurent également la liaison permanente entre les
chercheurs et le dispositif de vulgarisation pour un meilleur transfert des
résultats de la recherche au monde paysan.
Hormis les TS nous avons un (1) enquêteur, une (1)
secrétaire, trois (3) gardiens, un (1) comptable, un (1) chauffeur et
dix-neuf (19) ADR qui couvrent tout le département.
1.2.3. Objectifs de l'ANADER
L'objectif social de l'ANADER est de contribuer à la
promotion du monde rural par la professionnalisation du métier
d'exploitant agricole avec la nécessité d'améliorer la
productivité des facteurs de production et les revenus. Pour mener
à bien sa mission l'ANADER s'est doté d'un programme d'action
basé sur :
- la conception et la mise en oeuvre des systèmes
performants de formation et d'encadrement des producteurs ;
- le développement des OPA ;
- la vulgarisation des acquis de la recherche et de la
technologie ;
- la diffusion des conseils techniques et de gestion aux
exploitants ;
- l'appui aux OPA en vue de la relève de l'Etat dans ses
taches d'assistance technique;
- le recueil et la diffusion des informations aux producteurs
;
- le concours à la mise en oeuvre de tout programme ou
projet de développement rural;
- l'identification des contraintes compromettant le
développement rural et la saisie des autorités compétentes
;
- la formulation des suggestions pour l'adaptation de
l'enseignement agricole aux besoins des producteurs ;
- et la participation à l'orientation des travaux de la
recherche scientifique.
1.2.4. Relations avec le producteur
L'ANADER, dans sa nouvelle stratégie d'intervention,
pratique l'approche méthodologique participative pour répondre
aux préoccupations exprimées par les communautés
villageoises. L'approche méthodologique est une démarche
raisonnée pour aboutir à un résultat, en d'autres mots,
elle est un ensemble de procédés ou moyens pour arriver à
une solution. L'approche participative tend le plus à associer les
populations non seulement au processus de collecte de l'information, mais
également à l'analyse en vue d'une prise de décision par
les populations rurales.
Le plus important dans l'approche participative est la logique
de la démarche, du processus d'analyse et de participation. Ce
processus d'analyse se présente comme suit: diagnostic,
analyse des problèmes, choix des priorités, plan
d'action, exécution du plan d'action (ANADER, 2007).
Ainsi pour atteindre ses objectifs l'ANADER se doit:
- d'identifier les besoins du producteur ;
- de déceler les contraintes du milieu et proposer des
solutions;
- d'adapter le message technique aux interlocuteurs et le
faire évoluer dans le temps et créer des comités locaux
d'orientation avec la participation active des producteurs et des
opérateurs économiques.
1.3. Présentation de l'exploitant et de son
exploitation agricole
1.3.1. Présentation l'exploitant et de sa
famille
1.3.1.1. Présentation de l'exploitant
L'exploitant se nomme DJATO Kouadio Emmanuel. Il est né
en 1960 à Dinaoudi dans la région de Bondoukou. En 1976, il
arriva à Soubré avec son père à la recherche de
terre fertile. Après avoir aidé son père à
implanter sa cacaoyère, il partit à Gligbeuadji en 1984 où
il obtient avec l'aide de son père une parcelle située à 5
km de Gligbeuadji (village Bakoué situé à 90 km de
San-Pedro sur l'axe San-Pedro-Méagui). Il fonda son campement : Emmanuel
Bango. En plus de son métier de planteur, il est aussi chauffeur
à COOPAGLI depuis sa création en 1999.
1.3.1.2. Famille de l'exploitant
M. DJATO est un Koulango marié à deux (2) femmes
et père de sept (7) enfants. En plus de sa petite famille, il a sept (7)
autres personnes à sa charge. M. DJATO a au total seize (16) personnes
à sa charge.
1.3.2. Objectifs de M. DJATO
M. DJATO a pour objectif d'augmenter son rendement en
rajeunissant sa cacaoyère par le remplacement des vieux plants.
1.3.3. Localisation de l'exploitation agricole
L'exploitant vit dans son campement qui est situé au sein
de son exploitation avec sa famille et ses métayers. Son exploitation
est située à 5 km de Gligbeuadji.
Deuxième Partie :
MATERIEL
ET
METHODES
Dans cette partie, nous exposerons les différentes
méthodes et les éléments utilisées pour la
réalisation de notre travail.
2.1. Matériel
Afin d'atteindre les objectifs de ce stage et de produire ce
présent rapport, nous avons utilisé des matériels.
Les matériels de travail ayant servi lors du stage sont
:
- le matériel végétatif;
- les outils de travail (machette, stylo, calculatrice, cahier,
un ordinateur...) ; - les documents relatifs au sujet ;
- un questionnaire.
2.2. Méthodes
2.2.1. Choix de l'exploitation
Le choix de l'exploitation a été l'oeuvre de
notre maître de stage (Technicien Spécialisé en OPA) de la
zone ANADER San-Pedro en accord avec le chef de zone. Pour la
réalisation du stage concernant le thème de notre étude,
il nous a été demandé d'effectuer des visites sur une
exploitation agricole du Département de San-Pedro et de participer aux
différentes activités.
2.2.2. Documentation
Pour la réussite de ce stage, nous avions eu recours
à une documentation adéquate. Cette opération s'est
effectuée grâce à l'aide du chef de zone et des techniciens
spécialisés. Cet outil nous a permis de cerner les contours du
thème. Les informations concernant la zone d'étude
(Département de San-Pedro) ont été recueillies
auprès de l'ANADER, de la préfecture, des services de direction
régionale de l'Environnement, des Eaux et Forêts et de la
direction régionale de l'Agriculture de San-Pedro. Il faut aussi
signaler l'utilisation des documents de la bibliothèque de l'ESA et
l'utilisation de l'internet.
2.2.3. Préparation du questionnaire
Une série de questions élaborées a
été soumise à l'exploitant dans le but de procéder
à une collecte des données. Ces questions permettaient de
connaître les motivations de l'exploitant, le fonctionnement et les
difficultés de son exploitation.
2.2.4. Collecte de données
Cette collecte s'est réalisée grâce au
questionnaire soumis à l'exploitant et à ses
travailleurs. Etant donné l'absence répétée de
l'exploitant sur son exploitation à cause de son travail
de chauffeur, des questions lui ont été posées pendant
ses jours de repos et aussi au cours des
séances de ramassages que nous avons effectuées
avec lui, sur sa biographie et ses objectifs. Les échanges avec les
métayers se sont déroulés pendant les heures de pause et
aussi dans la soirée. Les informations recueillies ont été
rendues plus pratiques et objectives grâce à notre participation
aux différentes activités.
2.2.5. Visites sur l'exploitation
Nous avons visité toute l'exploitation pour mieux
comprendre son fonctionnement. Nous avons aussi étudié le
fonctionnement de l'ANADER et de la COOPAGLI dans l'encadrement des paysans.
Ces différents moments passés dans cette exploitation nous ont
permis de déceler les atouts, les contraintes et les
réalités de cette unité de production. Les données
recueillies nous ont permis de faire une analyse de la gestion socio-technique
et économique de l'exploitation agricole.
2.2.6. Traitement des données
Le traitement des données issues de toutes les
rencontres et des recherches s'est effectué au siège de la zone
ANADER de San-Pedro avec l'appui du personnel technique et du chef de zone. Il
a consisté à dépouiller les réponses données
par les enquêtés. Cela a abouti à la rédaction de ce
présent rapport.
Troisième Partie :
RESULTATS
3.1. Etude technique de l'exploitation
3.1.1. Facteurs de production
On appelle facteurs de production, l'ensemble des facteurs
dont la combinaison permet d'obtenir une production. Les facteurs
mobilisés par l'exploitant pour la conduite de sa culture sont : la
terre, le travail et le capital d'exploitation.
3.1.1.1. Capital foncier
> Mode d'acquisition de la parcelle
M. DJATO a acquis vingt-deux (22) hectares de terre par achat
avec un Bakouê à 30 000 francs CFA l'hectare soit un total de
660000 francs CFA en 1984.
> Organisation de surface cadastrale
M. DJATO possède 22 ha de terre répartis comme
suit 16 ha de cacao, 5 ha de bas-fonds, 0,5 ha de jachère au milieu de
la cacaoyère et 0,5 ha pour le campement. Il est important de signaler
que l'exploitant ne dispose plus de terre pour un éventuel
agrandissement de son exploitation si ce n'est que 0,5 ha de jachère
située à l'intérieur du champ de cacao.
Figure4 : Répartition de la surface
cadastrale
> Utilisation de la parcelle pour l'implantation de la
cacaoyère L'exploitant a implanté sa cacaoyère
comme suit dans le tableau XII. Tableau XII: Nombre
d'hectares implantés par année
Année 1984 1985 1986 1987 1988 1990
|
Nombre 4 5 2 3 1 1
d'hectares implantés
|
|
|
|
|
|
|
|
> Mesure de conservation de la fertilité du
sol
Les mesures de conservation de la fertilité du sol
utilisées par l'exploitant sont la jachère et l'utilisation
d'engrais chimiques. La jachère est une pratique qui consiste à
laisser périodiquement un sol au repos afin de permettre sa
reconstitution. M. DJATO ne pratique cette méthode que pour
l'exploitation du bas-fond.
3.1.1.2. Facteur travail
Le facteur travail désigne l'ensemble des actions
intellectuelles et physiques réalisées par l'homme en vue
d'obtenir des productions par une transformation des potentialités
naturelles. M. DJATO, à cause de son travail de chauffeur du lundi au
samedi (de huit heures à dix-huit heures), n'est pas présent sur
son exploitation. Il dispose donc de deux (2) types de main d'oeuvre : la main
d'oeuvre familiale et la main d'oeuvre des métayers. Ainsi il a six (6)
ha de cacao gérés par la famille et les dix (10) autres sont
entretenus par des métayers.
> Main d'oeuvre familiale
La main d'oeuvre familiale est assurée par les deux (2)
coépouses et les quatre (4) cousins de l'exploitant. Cette main d'oeuvre
augmente pendant les vacances avec l'arrivée de ses enfants. La main
d'oeuvre familiale est utilisée pour l'entretien de l'exploitation, la
récolte du cacao et la production de vivriers pour l'alimentation de la
famille.
> Travail des métayers
M. DJATO a trois métayers Lobi qui s'occupent des 10 ha
de cacao. A la fin de chaque récolte, il est effectué un partage
un tiers (1/3) - deux tiers (2 /3) en d'autres termes 1 /3 pour les
métayers et 2/3 pour M. DJATO. Ils s'occupent de l'entretien de la
cacaoyère et de la récolte.
Ils travaillent du lundi au samedi et le dimanche est un jour
de repos. Les horaires de travail sont le matin de 7 heures à 12 heures,
de 12heures à 13 heures une pause pour la nourriture et
l'après-midi de 13heures à 15heures. On a donc sept (7) heures de
travail par jour soit quarante-deux 42 heures de travail par semaine.
3.1.1.3. Capital d'exploitation
Le capital d'exploitation agricole est l'ensemble des moyens de
production. Il comprend les biens matériels et monétaires qui
permettent la mise en valeur du capital foncier.
Il est constitué des immobilisations et des
équipements de production.
> Bâtiments
L'exploitant dispose de bâtiments familiaux qui servent
à l'hébergement des travailleurs et de sa famille sans oublier le
fait que parmi ces bâtiments il y en a qui servent de cuisines et
d'autres sont utilisés pour le stockage des outils de travail.
> Equipements de production
Comme équipements de production on a des machettes, des
limes, deux atomiseurs, deux vélos et deux motos.
> Fonds de roulement et de
trésorerie
M. DJATO réalise ses différentes activités
agricoles avec ses propres moyens financiers et grâce à ses
économies.
3.1.2. Différentes activités menées
par M. DJATO
3.1.2.1. Chauffeur
Depuis la création de la COOPAGLI en 1999, M. DJATO est
chauffeur de KIA. Son travail consiste au ramassage des produits agricoles
(cacao) des coopérateurs vers le magasin de stockage situé
à Gligbéadji. Ce travail lui permet d'avoir 50 000 francs CFA par
mois.
3.1.2.2. Cultures pratiquées
M. DJATO pratique la cacaoculture. En plus de la cacaoculture,
lui et sa famille produisent également du vivrier (igname, banane, taro,
manioc, riz) leur alimentation.
3.1.3. Conduite de la culture: la cacaoculture
3.1.3.1. Généralités sur le
cacaoyer
> Description du cacaoyer
Le cacaoyer (Theobroma cacao) appartient à la
famille des Sterculiacées comprenant 1000 espèces reparties en 50
genres. C'est un arbre de forêt tropicale ou équatoriale d'une
rare beauté. Il mesure en moyenne 4 à 6 m de hauteur en
plantation. Le fruit est une cabosse à surface lisse ou verruqueuse qui
prend naissance sur le bois aoûté. Le cacao est cultivé
pour ses fèves qui sont utilisées pour faire des boissons
(liqueur de cacao), du chocolat, du beurre de cacao et les résidus sont
utilisés comme fertilisant.
Une température moyenne de 25° C, des
précipitations moyennes de 1500 mm à 2500 mm de pluies avec une
bonne répartition et un sol moyennement acide avec un horizon
superficiel riche en matières organiques permettent un bon
développement du cacaoyer (Mémento de l'agronome,
2002).
La systématique du cacaoyer est la suivante :
Règne : Plante
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Ordre : Malvales
Famille : Sterculiacées
Genre: Theobroma
Espèce : Theobroma cacao
On trouve en permanence, des fleurs, des feuilles et des fruits
ensemble sur l'arbre.
?Les fleurs :
Les fleurs blanches (figure 5) apparaissent sur les arbres
âgés d'au moins trois ans. Elles poussent en bouquets sur le tronc
et sur les branches principales. Jamais sur les jeunes rameaux. Le cacaoyer
produit plusieurs milliers de fleurs par an. Les fleurs sont très
petites et de couleur blanchâtre à rosé. Elle mesure
à peine un centimètre. La pollinisation est strictement
entomophile. Si on faisait une coupe d'une fleur, on s'apercevrait qu'elle ne
va pas générer une seule graine, mais une quarantaine qui seront
contenues dans un fruit : la cabosse. Cependant, toutes les fleurs ne donnent
pas de cabosses. La plupart sèchent et meurent. En fait, le cacaoyer
régule naturellement sa production. Il faut 150 à 185 jours, en
moyenne et suivant les saisons pour que les fleurs fécondées
deviennent des cabosses mûres. Sur les milliers de fleurs, environ 1 %
deviendront des cabosses (Mémento de l'agronome,
2002).
Figure 5: Fleurs du cacaoyer
(NIAMIEN, 2009).
Tableau XIII : Période de
floraison et de récolte du cacaoyer
Etat/mois Jan Févr. Mars Avr. Mai Juin Juillet
Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Floraison * * * * * * *
Récolte * * * * * * * * *
*
* : élevée * : faible
.Les feuilles :
Elles sont grandes, alternes, oblongues, de
couleur verte, à pétiole muni d'une articulation qui leur permet
de s'orienter en fonction de l'intensité lumineuse (comme le
présente la figure 6). Le cacaoyer a un feuillage persistant.
Figure6 : Feuille de cacaoyer
(NIAMIEN, 2009).
.Les fruits (cabosses) :
Les cabosses poussent sur le tronc et les grosses branches de
l'arbre. Elles mesurent de 15 à 20 cm de long et 10 à 15 cm de
large. Elles contiennent entre 30 et 40 graines chacune. Les graines sont
entourées d'une pulpe abondante et sucrée : le mucilage.
Presque tout le volume de la graine est occupé par deux
cotylédons réunis à leur base au germe (radicelle et
gemmule : embryon de la plante). Les cotylédons sont très riches
en matières grasses qui représentent 50 à 55 % de la masse
des fèves séchées. Ils contiennent aussi des
polyphénols et des tannins (7 %), de la caféine, de la
théobromine (2 %), des glucides (12 %), des protéines (10 %), des
fibres (17 %), des sels minéraux et des oligoéléments
(Mémento de l'agronome, 2002).
Contrairement à la plupart des fruits, les cabosses ne
peuvent pas répandre leurs graines sur le sol pour se reproduire : elles
ne tombent jamais.
Quant à leurs fèves, elles se dessèchent
sur place et disparaissent. La propagation du cacaoyer par graine n'est donc
possible que lorsque le fruit, cassé par accident (par un animal qui
cherche à le manger), laisse tomber quelques fèves ou lorsque
l'homme entreprend de le cultiver.
Les cacaoyers cultivés produisent en moyenne
quatre-vingts (80) cabosses par an. Il faut une période de 4 à 6
mois pour qu'elles soient mûres. Leur couleur varie en fonction des
variétés et du degré de maturité (Figure 7).
Figure7 : Planche de différentes couleurs
de cabosses de cacao (NIAMIEN, 2009).
> Variétés de cacao et besoins
minéraux du cacaoyer
. Variétés de cacao
Il existe trois variétés de cacao:
- le Criollo qui donne des cacaos fins est
originaire d'Amérique centrale et du Mexique. Ses fèves sont
grosses et claires, ses cabosses sont vertes et orangées à
maturité. Celles-ci donnent un chocolat fin et aromatisé. Le
Criollo ne correspond cependant qu'à 1 % de la production mondiale car
il est fragile et sensible aux maladies;
- le Forastero a des fèves violettes
et des cabosses le plus souvent vertes et jaunes à maturité, de
forme ovale, sans sillon profond et à coque épaisse et dure. Les
fèves sont de couleur violet foncé et plates. Les Forastero sont
très répandus au Brésil, dans l'Ouest africain et en Asie.
Il provient de l'Amazonie. C'est le cacao le plus produit dans le monde
(près de 80 %) ;
- le Trinitario est un hybride issu des deux
précédents groupes. Il a été identifié
à Trinidad. Ce cacao représente 19 % de la production mondiale
(Mémento de l'agronome, 2002).
· Eléments minéraux
nécessaires aux cacaoyers
- le Phosphore (P) qui est le plus important
favorise le développement racinaire dans le jeune âge, au stade
adulte il augmente l'intensité florale des coussinets floraux ;
- le Potassium (K) favorise le bon
développement des cherelles ;
- le Magnésium (Mg) allonge la
durée de vie des feuilles à l'entrée de la saison
sèche ;
- les oligoéléments tels que le Zinc
(Zn), le calcium (Ca) jouent un rôle
dans le bon développement du cacaoyer ;
- et l'azote (N) a souvent un effet
néfaste sur le développement du cacaoyer (IRCC,
1985).
3.1.3.2. Techniques culturales utilisées par M.
DJATO
> Préparation du terrain
Les travaux de préparation du terrain ont
consisté au défrichement de la parcelle et en l'abattage des
arbres compte tenu de la virginité de la forêt. Après le
défrichement et l'abattage des arbres, ont suivi le brulis et le
sarclage. Il est important de signaler que ces travaux n'ont pas
été faciles à cause de l'état primaire de la
forêt et surtout à cause de leur exécution manuelle
(utilisation de haches, de machettes).
Tous ces travaux avaient pour objectif de préparer la
parcelle à recevoir non seulement les plants de cacao qui sont en
pépinière mais aussi du vivrier pour l'alimentation. La
préparation du terrain s'est faite progressivement en fonction du nombre
d'hectares que l'exploitant devait implanter par année (voir tableau
XII).
> Pépinière
La pépinière est un lieu aménagé
où l'on cultive les jeunes plants destinés à être
transplantés. L'exploitant a fait sa pépinière sans le
suivi de spécialistes. Après écabossage, M. DJATO a mis
les fèves dans une planche de terre qu'il a recouverte de feuille de
palme pour servir d'ombrage. Il a maintenu les plants en
pépinières pendant deux mois avant de les transplanter.
> Transplantation
La transplantation est l'action de planter les plants dans un
endroit préalablement défriché. Ces plants constitueront
la plantation. L'exploitant a fait son planting sans faire de piquetage. La
distance entre deux plants est inférieure à 3 m.
L'absence de piquetage fait que l'on a les plants non
alignés et en surnombre sur l'exploitation. Avant le planting, il prit
le soin de faire des trous de quelques centimètres pour y introduire les
plants.
3.1.3.3. Maladies et ravageurs de la
cacaoyère
> Insectes
Les insectes nuisibles du cacaoyer sont nombreux. On a les
mirides ou capsides, fourmis noires et les criquets puants.
?Mirides
En Côte d'Ivoire, on a deux espèces qui sont
rependues à savoir Sahlbergella singularis et Distantiella
theobromae. On les trouve dans les fruits et sur toutes les parties du
cacaoyer sauf sur les feuilles. Ils provoquent la formation de chancres, la
disparition des coussinets floraux, le dessèchement des branchettes,
dessèchement et chute des cherelles. Leur salive détruit
également les cellules du cacaoyer. Les mirides peuvent provoquer une
perte de 30 à 40 % de la production (IRCC, 1985).
?Fourmis noires et les criquets puants (Zonocerus
variegatus)
Les fourmis noires font leurs nids sous forme de
termitière sur le cacaoyer en perforant le tronc. En plus des fourmis
noires, nous avons les criquets puants qui sont des agents
défoliateurs.
> Champignons
Comme champignon, on a Phytophthora palmivora qui est
l'agent responsable de la pourriture brune des cabosses de cacao (Figure 8). Le
sol et les coussinets floraux constituent des réservoirs important
d'inoculum. Lors des pluies, l'effet «splash » produit par les
gouttes de pluies est une source de contamination des jeunes cabosses basses.
Il existe deux types de dissémination des spores: la
dissémination horizontale et la dissémination verticale.
- la dissémination horizontale qui se fait par les
insectes, le vent et les animaux ;
- et la dissémination verticale qui est assurée par
l'eau, les insectes et les animaux.
La prolifération de la maladie a lieu en présence
d'eau et lorsque l'humidité relative est élevée.
Figure 8 : Planche de cabosses atteintes de
pourriture brune
> Plantes parasites
On a la présence de plantes parasites sur des cacaoyers
(Figure 9). On a ainsi des hémiparasites et des mousses vertes sur les
troncs de cacaoyer.
a) Loranthus sp. b) Mousse verte c) plante parasite
Figure 9 : Planche de quelques plantes
parasites
> Rongeurs et autres animaux
Les rongeurs tels que les rats (Cricetomys emini) et
les écureuils (Xerus erythropus) vident les cabosses
mûres et les cherelles de leur contenu. On a aussi les gazelles
(Gazella dama) qui mangent des cherelles et des cabosses (Figure
10).
Figure 10 : Cabosse détruite par des
rongeurs
3.1.3.4. Entretien
Pour l'entretien de sa plantation M. DJATO dispose de la main
d'oeuvre familiale et de la main d'oeuvre des métayers. L'entretien de
l'exploitation comprend le désherbage manuel et l'utilisation de
produits phytosanitaire pour le traitement du verger. Le désherbage est
effectué deux (2) fois dans l'année : de juin à juillet et
de décembre à janvier. Quant au traitement phytosanitaire, il l'a
effectué trois (3) fois dans l'année : janvier, juillet et
septembre.
On a aussi l'arrachage des plantes parasites et
l'égourmandage qui se font quelques rares fois pendant la coupe des
cabosses.
3.1.3.5. Récolte
La récolte comprend la coupe des cabosses mures, leur
entassement, l'écabossage, la fermentation des fèves, le
séchage et le stockage.
> Coupe des cabosses
La coupe des cabosses mûres s'effectue avec des
machettes pour les cabosses mures qui sont à la portée de la main
à l'aide de ciseaux prolongés par des bambous pour les cabosses
plus hautes.
Cette coupe se fait avec précaution afin de ne pas
blesser l'arbre ou éviter d'arracher les coussinets floraux. La
maturité des cabosses s'apprécie à leur couleur
jaune-orangé. En cacaoculture, il y a deux traites : la grande traite
part d'octobre à janvier parfois février et la petite traite de
mai à juin.
Cependant, il arrive que des récoltes se fassent
pendant les autres périodes de l'année. La petite traite
représente la cueillette des premières cabosses arrivées
à maturité. La production de la grande traite est la plus
importante.
> Entassement et écabossage
L'entassement consiste à rassembler toutes les cabosses
mures coupées en un endroit de l'exploitation. Cet endroit ne contient
pas beaucoup de pieds de cacaoyer. Après l'entassement, a lieu
l'écabossage. Il se réalise à l'aide de machettes avec
lesquelles on frappe minutieusement sur les cabosses afin d'en libérer
les fèves sans les blesser. Une fois libérées, on
enlève les fibres liant les fèves que l'on entasse dans « un
four » pour la fermentation.
Figure 11 : Lieu aménagé pour
l'écabossage
> Fermentation
La fermentation a lieu dans un four. Le four se construit
à l'aide de bois et de feuilles de bananier. Il est fait en pente pour
permettre le passage du jus contenu dans les mucilages qui entourent les
fèves. M. DJATO fait la fermentation en 5 ou 6 jours selon le
degré de mûrissement des cabosses. Le troisième ou
quatrième jour de fermentation, pour le bon déroulement de la
fermentation, il fait un brassage du contenu du four afin de permettre une
bonne aération des fèves. Il faut aussi signaler que l'exploitant
referme les fours avec des feuilles de bananiers jusqu'à la fin de la
fermentation.
> Séchage
Le séchage suit la fermentation après laquelle
les fèves deviennent rousses. Pour le séchage, les fèves
sont étalées sur des claies en plein air (Figure 12). En temps de
fort ensoleillement, le séchage dure au maximum 6 jours. Lorsqu'on
sèche les fèves et qu'il pleut, on referme les claies en les
couvrant de bâches plastiques, puis on remet les fèves à
l'air libre dès que cesse la pluie. Le séchage permet de diminuer
l'humidité des fèves de 60 à 8 %.
Figure 12: Séchage sur les
claies
> Stockage
Le stockage vient après le séchage. Les
fèves sèches sont entassées dans des sacs puis sont
refermés à l'aide de ficelle et acheminés vers le magasin
central de la COOPAGLI à Gligbeuadji par M. DJATO. Si après
sondage les fèves sont de bonne qualité (taux d'humidité
compris entre7 et 9 % et si le taux de moisissure est inférieur à
10%) le produit est pesé et enregistré au nom de l'exploitant.
Après la vente du stock effectuée par la coopérative, M.
DJATO est payé par la caissière de la coopérative à
Gligbeuadji.
3.1.3.6. Rendement
Le rendement varie selon que l'entretien ait été
bien suivi et que les cabosses aient été enlevées à
temps.
Pour la campagne agricole 2008-2009, l'exploitant a produit 7
631 kg de fèves de cacao pour 16 hectares de cacao soit un rendement de
476,94 kg par hectare. Ce rendement est inférieur à la moyenne de
la région qui est de 550 à 650 kg par hectare.
Tableau XIV : Rendements de la campagne
2006-2007 à la campagne 2008-2009
Campagne
|
Production (kg)
|
Revenu (FCFA)
|
Rendement (kg /ha)
|
2006-2007
|
8
|
011
|
3
|
539
|
310
|
500,68
|
2007-2008
|
5
|
919
|
2
|
810
|
540
|
369,94
|
2008-2009
|
7
|
631
|
4
|
804
|
225
|
476,94
|
3.2. Analyse financière
3.2.1. Charges
Les charges sont les différentes dépenses
effectuées par l'exploitant, nécessaire à la production et
à la bonne marche de l'exploitation. Les charges auxquelles l'exploitant
a fait face pendant cette campagne 2008-2009 sont le paiement des
métayers (main d'oeuvre), les dépenses liées aux achats de
matériels de travail, des produits phytosanitaires, des sacs d'engrais
sans oublier les amortissements. Ces charges sont divisées en deux
principaux groupes : les charges variables (les achats de matériels, de
produits phytosanitaires, d'engrais et l'entretien des machines) et les charges
fixes (les amortissements et le paiement des métayers).
3.2.1.1. Paiement des métayers
Les métayers disposent de 10 ha de cacao. La production
des 10 ha est de 4 769 kg. La valeur de cette production est 3 002 640 FCFA.
Les métayers percevant le tiers ont été
payés à 1 000 880 FCFA pour la campagne 2008-2009.
3.2.1.2. Achats des matériels et des produits
phytosanitaires
Pour l'entretien de l'exploitation, l'exploitant achète
des matériels et des produits phytosanitaires. Ces achats sont
résumés dans le tableau XV.
Tableau XV: Inventaire des achats
Achats
|
Prix unitaire
(FCFA)
|
Quantité
|
Montant (FCFA)
|
Machettes
|
2 500
|
25
|
62 500
|
Limes
|
1 500
|
10
|
15 000
|
Bâches (mètres)
|
450
|
60
|
27 000
|
Produits phytosanitaires (boites)
|
8 000
|
72
|
576 000
|
Essence pour le traitement (litre)
|
900
|
60
|
54 000
|
Sacs d'engrais
|
25 000
|
4
|
100 000
|
|
|
Total
|
834 500
|
3.2.1.3. Amortissement
L'amortissement traduit la dépréciation d'un
matériel pendant sa durée de vie économique. Il permet de
faire face à la restauration et à la reconstruction des
infrastructures ainsi qu'au renouvellement du matériel.
Les matériels que M. DJATO amortit sont inscrits dans le
tableau XVI.
Tableau XVI : Amortissement du
matériel
Désignations
|
Nombre
|
Valeur (FCFA)
|
D.T.A
|
Amortissement annuel
|
Atomiseur
|
2
|
750 000
|
10
|
75 000
|
Vélo
|
3
|
180 000
|
5
|
36 000
|
Bâche
|
60
|
27 000
|
3
|
9 000
|
Moto
|
1
|
700 000
|
10
|
70 000
|
Total
|
66
|
1 657 000
|
|
190 000
|
DTA : Durée Totale d'Amortissement
L'amortissement s'élève à 190 000
FCFA pour la campagne 2008-2009.
3.2.1.4. Autres charges
Pour la campagne 2008-2009, les dépenses relatives
à l'entretien des machines d'entretien s'élèvent à
50 000 FCFA.
3.2.1.5. Tableau récapitulatif des charges
(Tableau XVII ) Tableau XVII : Bilan des charges
Désignations Achats Amortissement Entretien
Paiement TOTAL
des des
machines métayers
|
Montant 834 500 190 000 50 000 1 000 880 2 075
380
(FCFA)
|
Figure 13 : Répartition des
charges
3.2.2. Produits
Le produit, c'est tout ce qui est fabriqué sur une
exploitation à partir de la combinaison des facteurs de production
pendant une période appelée exercice ou campagne.
Les produits proviennent uniquement de la production du cacao.
La production totale pour la campagne 2008-2009 réalisée par M.
DJATO est de 7 631 kg de fèves de cacao. Cette production lui a permis
d'avoir une somme de 4 804 225 FCFA. Le prix moyen du
kilogramme de fèves de cacao était de 630 FCFA cette campagne.
3.2.3. Compte d'exploitation
Le compte d'exploitation permet de déterminer le
résultat de l'exploitant. Il permet donc de savoir si l'activité
menée par l'exploitant est bénéfique ou non. Les
résultats sont présentés dans le tableau XVIII.
Tableau XVIII : Compte d'exploitation
Charges
|
|
Produits
|
|
Paiement métayers
Achats
Autres charges
Amortissement
|
1 000 880 FCFA
834 500 FCFA ...50 000 FCFA
190 000 FCFA
|
Cacao
|
4 804 225 FCFA
|
TOTAL CHARGE :
|
2 075 380 FCFA
|
TOTAL PRODUIT :
|
4 804 225FCFA
|
MARGE BRUTE
|
2728 845 FCFA
|
|
|
Total
|
..4 804 225FCFA
|
Total
|
4 804 225FCFA
|
D'après le compte d'exploitation, durant la campagne
2008-2009, M. DJATO a réalisé un bénéfice de
2 728 845 FCFA.
L'analyse financière nous permet de trouver une marge
brute de 2 728 845 FCFA. Et cette analyse nous
révèle un bénéfice car les produits sont plus
grands que les charges. Nonobstant ce bénéfice
réalisé, il est important de signaler que l'exploitant gagnerait
plus si les problèmes que nous avons rencontrés sur
l'exploitation n'existaient pas. C'est en vue d'expliquer, de comprendre et de
proposer des solutions à ces différents problèmes que
vient la quatrième partie de ce rapport à savoir : contraintes,
critiques et suggestions.
Quatrième Partie :
CONTRAINTES,
CRITIQUES
ET
SUGGESTIONS
4.1. Contraintes
Les contraintes sont des facteurs limitant qui influencent
négativement la production agricole et diminuent par conséquent
le profit de l'exploitant. Elles sont de plusieurs ordres.
4.1.1. Au plan naturel
4.1.1.1. Climat du département de San-Pedro
Le régime pluviométrique irrégulier et
les sécheresses souvent prolongées (janvier à mi-avril)
causent un frein au bon développement du verger et une incidence sur la
production. Aussi, les fortes pluies qui interviennent de mai à
août avec une forte humidité, entraînent la pourriture de
certaines cherelles. Cette élévation de l'humidité est
également favorable à la multiplication des agents de pourriture
brune des cabosses (Phytophthora palmivora).
4.1.1.2. Faune
La présence des animaux (écureuil, rats, gazelles)
influence le rendement dans la mesure oüils mangent les
fèves contenues dans les cabosses et détruisent également
les cherelles.
4.1.2. Au plan technique et socio-économique
> Encadrement
L'encadrement de l'ANADER n'est pas régulier ce qui fait
que les conduites des cultures ne sont pas bien faites.
> Manque d'infrastructures
Les centres de santé, les pharmacies et les autres
infrastructures étant éloignés obligent les travailleurs
et les membres de la famille de l'exploitant à se rendre soit à
Gligbeuadji, soit à Gabiadji et souvent même à San-Pedro
pour des soins et faire des achats. Ces distances à parcourir
constituent un véritable frein pour l'optimisation du temps de
travail.
> Financement agricole
Les mesures incitatives notamment dans le domaine du
financement agricole sont faibles voire inexistantes (crédits
agricoles). Cette absence de financement constitue un obstacle dans
l'élaboration de projet agricole.
4.2. Critiques et suggestions
4.2.1. Critiques
Les critiques sont les dysfonctionnements observés sur
l'exploitation dans l'exécution des différentes tâches. Ils
s'étalent essentiellement sur les plans technique et
économique.
4.2.1.1. Plan technique
> Main d'oeuvre
M.DJATO ne dispose pas de main d'oeuvre qualifiée.
Aussi la main d'oeuvre est-elle surexploitée : 16 hectares de cacao pour
7 personnes ce qui équivaut à 2,28 ha par personne au lieu de 1,2
ha par personne (FOFANA, 2004).
> Organisation du travail
L'exploitant n'a pas de calendrier cultural, ce qui fait que
le travail est mené de manière désordonnée sur
l'exploitation. Comme exemple, on a des endroits de la cacaoyère
désherbés tandis que d'autres ne le sont pas et on applique le
traitement phytosanitaire.
> Ecabossage
L'exploitant utilise des objets tranchants pour
écabosser. Ces objets peuvent entrainer parfois la blessure des
fèves provoquant ainsi la moisissure. Il est à noter que
l'écabossage se fait au milieu du champ et à plusieurs endroits,
ce qui peut être une cause de la propagation des maladies cryptogamiques
comme la maladie de la pourriture brune des cabosses car les cabosses
contaminées sont une source de propagation du champignon responsable de
la maladie.
> Entretien
Le désherbage n'est pas fait correctement et à
temps. On le fait deux fois par an au lieu de quatre fois par an. Les arbres
qui portent les plantes parasites sont laissés dans l'exploitation, ce
qui constitue une source de contamination des cacaoyers.
Aussi, le nombre de traitement phytosanitaire n'est pas
respecté : deux traitements avec les insecticides et quatre à
cinq traitements avec les fongicides. La jachère de 0,5 ha
laissée au milieu de la cacaoyère constitue une cachette pour les
animaux comme les écureuils, les gazelles et les rats sans oublier les
parasites. Nous assistons à une insuffisance d'engrais pour
l'enrichissement du sol vue que la cacaoyère est vieillissante.
Il est aussi important de signaler que l'absence de l'exploitant
sur son exploitation constitue un facteur limitant dans l'exécution des
taches sur l'exploitation et donc sur le rendement.
4.2.1.2. Au plan économique
L'exploitant ne possède pas de carnet de gestion de son
exploitation. Ainsi, il est quelques fois confronté à des
difficultés pour déterminer son revenu agricole car certaines
charges lui échappent.
4.2.2. Suggestions
Les suggestions sont nos différentes propositions pour
permettre à exploitant d'augmenter son rendement. Elles sont d'ordres
technique et économique.
4.2.2.1. Au plan technique
> Encadrement
Pour un encadrement total et effectif, l'ANADER doit mieux
s'organiser pour une meilleure couverture de la zone de San-Pedro. M. DJATO
doit lui-même aller vers les agents de l'ANADER pour avoir les meilleurs
conseils afin d`augmenter son rendement. Pour un meilleur encadrement de ses
travailleurs l'exploitant doit être présent sur son
exploitation.
> Main d'oeuvre
M. DJATO dépense plus de un million pour le payement des
métayers et ceux-ci ne font que deux désherbages par an sans
oublier bien sûr les séances d'écabossage.
L'hectare de cacao est désherbé à 15 000
FCFA dans le Département. S'il confit les 10 ha à des
contractuels, il dépenserait 600 000 FCFA pour le désherbage des
10 ha à raison de 4 désherbages par an. En faisant cela, il gagne
400 000 FCFA qui pourraient servir à l'exécution d'autres
tâches, mais il fait de ses métayers des chômeurs.
Nous proposons qu'il se serve de ce petit exemple pour motiver
ses métayers à bien faire les travaux de la cacaoculture. Dans le
cas contraire, il peut confier une partie aux contractuels.
> Entretien
?Désherbage, égourmandage et
écabossage
Pour un meilleur entretien, l'exploitant doit organiser les
différents travaux de mêmes que ses travailleurs. Les travailleurs
doivent effectuer trois(3) à quatre(4) fois le désherbage de la
plantation dans l'année.
L'exploitant doit veiller à ce que les séances
d'égourmandage, de destruction des plantes parasites sur les pieds de
cacaoyer et d'abattages des arbres portant des plantes parasites soient
organisées et exécutée à temps. L'écabossage
doit être effectué à un endroit en dehors du champ afin
d'éviter toute contamination des plants saints.
?Traitement phytosanitaire et épandage
d'engrais
Le traitement du verger avec les insecticides tel que
Cabos plus SC (matières actives: imidaclopride et
bifenthrine) doit être effectué deux fois dans l'année
(juillet et novembre) et le traitement avec les fongicides tel que
Callomil plus 72 WP (matières actives :
métalaxyl et oxyde de cuivre) doit être effectué quatre
fois dans l'année pendant la saison des pluies (juillet, août,
septembre et novembre). Pour éviter les phénomènes
d'accoutumances, il est recommandé de changer les produits
phytosanitaires tous les deux ans. L'exploitant doit effectuer des
récoltes sanitaires afin de réduire au maximum les maladies et
donc rendre efficace les traitements phytosanitaires.
Même si l'exploitant n'a pas de financement, il peut
utiliser de l'engrais pour une partie de son exploitation et avec les
économies qu'il pourra faire avec l'apport d'engrais, il pourra
étendre l'apport d'engrais sur son exploitation.
Pour qu'il puisse avoir des engrais et des produits
phytosanitaires de bonne qualité, efficaces et homologués,
l'exploitant doit se renseigner auprès de l'ANADER.
?Réhabilitation de la vieille cacaoyère
(méthode d'agroforesterie)
Par rapport à la vieille cacaoyère, l'exploitant
doit la réhabiliter avec la variété
sélectionnée de cacao «MERCEDES » produite par le CNRA.
Cette variété entre en production à partir de 18 mois
après plantation et elle peut avoir un rendement de deux tonnes par
hectare en milieu paysan (CNRA, 2009).
Ainsi la réhabilitation d'une vieille cacaoyère
s'établit comme suit:
- éliminer par arrachage ou abattage de la
moitié des vieux cacaoyers survivants en créant des
travées de 9 m de largeur environ, laissant des bandes de cacaoyers
d'également 9 m de largeur ;
- planter le Gliricidia sepium et du vivrier la
même année pour servir d'engrais et d'ombrage pour les jeunes
cacaoyers qui seront mis en place;
- replanter des jeunes plants de cacao sélectionnés
avec un écartement de3 m x 2,5
m un ou deux ans après l'arrachage des vieux cacaoyers
;
- éliminer les vieux pieds restant quand les jeunes
plants ont atteint un développement suffisant (4 ou 5 ans) et planter
à nouveau des jeunes plants en suivant les mêmes
modalités.
En procédant ainsi, on maintient la production de la
cacaoyère, on évite les pertes financières et on
produit du vivrier qui sert à l'alimentation familiale. On assure
également l'enrichissement du sol par le Gliricidia et une
reprise correcte des jeunes plants, les vieux
cacaoyers et le Gliricidia assurent la
stabilité du microclimat (brise vent, température plus ou moins
régulière et un léger ombrage). Le tapis des feuilles
mortes empêche la repousse trop rapide des adventices sans oublier qu'il
assure une bonne teneur en matière organique nécessaire au bon
développement du cacaoyer.
Il doit commencer cette réhabilitation par les parties les
plus vieilles de la plantation c'est-àdire les parties ayant au moins 25
ans.
4.2.2.2. Au plan économique
Pour une meilleure gestion de ses fonds, l'exploitant doit
ouvrir un compte bancaire, ce qui pourra lui permettre d'avoir des prêts.
L'exploitant doit aussi établir un cahier de compte pour toutes les
charges et les produits des campagnes.
CONCLUSION
Ce stage effectué sur l'exploitation de M. DJATO avec
l'appui de l'ANADER, nous a permis de vivre les réalités du monde
rural et d'approfondir nos connaissances en production végétale.
Dans notre étude qui visait l'analyse du fonctionnement de
l'exploitation agricole, nous nous sommes attelés à
présenter les différentes facettes de la gestion d'une
exploitation agricole, à faire des critiques et à indiquer les
voies et moyens d'amélioration en vue d'une rentabilité
optimale.
Aussi, il ressort de notre analyse que cette exploitation
située dans la région de San-Pedro dispose certes de nombreuses
potentialités en ressources humaines et naturelles, mais toutefois des
problèmes entre autres une main d'oeuvre non qualifiée et
l'absence de l'exploitant sur son exploitation minent son fonctionnement. Ce
qui montre que l'objectif de l'amélioration des conditions de vie
économique des paysans est encore loin d'être atteint.
Aussi, dans le but d'induire une meilleure rentabilité
de l'exploitation, nous préconisons une rigueur dans la gestion et une
gestion moderne de l'exploitation. Par ailleurs nous exhortons l'exploitant
à s'occuper personnellement de son exploitation et à se rendre
auprès de l'ANADER en vue d'être encadré par un agent
spécialiste en production végétale et suivre nos
recommandations qui l'aideront sans doute à accroître ses
productions et son revenu.
Enfin, bien qu'ayant rencontré des difficultés,
nous avons appréhendé plusieurs faits à surmonter afin de
participer au développement de notre agriculture qui au fil des
années baisse en rendements ; car elle demeure le secteur sur lequel
repose notre économie.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANADER San-Pedro, 2004, Rapports
d'activités, 150 pages;
ANADER San-Pedro, 2005, Monographie du
Département de San-Pedro, 89 pages;
ANADER San-Pedro, 2008, Rapports
d'activités, 110 pages;
ANADER San-Pedro, 2009, Rapports
d'activités 115 pages ;
FOFANA I. Kalyl, 2004, Etude du milieu rural et
analyse des agro-systèmes, 55 pages;
IRCC, 1985, Travaux de recherche sur le cacao,
80 pages;
Mémento de l'agronome, 2002,
troisième édition, 1604 pages;
Microsoft® Encarta® 2009 DVD, 2008,
Microsoft corporation;
NIAMIEN Kouadio Alex Joël-Aimé,
2009, Rapport de stage de première année d'agronomie
générale : Analyse technique et socio-économique de
l'exploitation agricole de M. YAO N'Goran Joseph, Yamoussoukro, INP-HB, ESA, 57
pages.
ANNEXES
Annexe 1 : Quelques espèces de bois de la
forêt de San-Pedro
Nom Commun
|
Noms scientifiques
|
Famille
|
Noms Vernaculaires
|
Bakoué
|
Kroumen
|
Samba
|
Triplochiton scleroxyion
|
Sterculiacées
|
Sogolou
|
Bahon
|
Iriko
|
Chlorophora excelsa
|
Moracées
|
Guêgué
|
Gnignion
|
Okoumé
|
Okouméa klaineana
|
Sterculiacées
|
|
|
Dabema
|
Piptadeniastrum africanum
|
Mimosacées
|
Gazon
|
Galon
|
Framiré
|
Terminalia ivorensis
|
Combrétacées
|
Britou
|
|
Acajou
|
Kaya ivorensis
|
Méliacées
|
|
|
Sipo
|
Entandrophragma utile
|
Méliacées
|
|
|
Kossipo
|
Entandrophragma candolki
|
Méliacées
|
|
|
Fraké
|
Terminalia superba
|
Combrétacées
|
|
|
Kotibé
|
Nesogordonia perpaverifera
|
Sterculiacées
|
|
|
Aniegré blanc
|
Pouteria altissima
|
Sapotacées
|
|
|
Beté
|
Mansonia altissima
|
Sterculiacées
|
|
|
Aniegré rouge
|
Chrysophyllum peerpulchrum
|
Sapolacées
|
|
|
Niangon
|
Terrietia Utilis
|
Sterculiacées
|
|
|
Source: SODEFOR San-Pedro, 2005
Annexe 2 : Forêts classées du
département
Désignation
|
Forêt classée de Monogaga
|
Forêt classée des Rapides - Grah
|
Forêt classée de la Haute Dodo
|
Superficie totale
|
Localisation
|
San-Pedro
|
A cheval entre Soubré et San-Pedro
|
Dogbo (Grand-Béréby
et Tabou)
|
-
|
Superficie (ha)
|
39.986
|
121 730
|
65 733
|
227 449
|
Pourcentage (%)
|
17,58
|
53,52
|
28,9
|
100
|
Source: SODEFOR San-Pedro, 2005
Annexe 3 : Relevés pluviométriques (mm)
de San-Pedro
Année/mois
|
Jan
|
Févr.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Jt
|
A
|
Sep
|
Oct
|
N
|
D
|
Total
|
2000
|
59
|
14,4
|
32,4
|
90.2
|
260,4
|
294,4
|
133,5
|
64,2
|
63,9
|
166,9
|
39,9
|
52,9
|
1181,9
|
2001
|
14,3
|
61,4
|
51,8
|
132,5
|
176,5
|
290 ,2
|
244,7
|
19,5
|
34,7
|
38
|
98,16
|
47,3
|
918,86
|
2002
|
0
|
47,2
|
77,5
|
12,3
|
309,5
|
177,5
|
216
|
130
|
31,3
|
30
|
29,5
|
8,7
|
1069,5
|
2003
|
0
|
6,4
|
12,9
|
123,6
|
148
|
320,5
|
10,2
|
0
|
79,7
|
129,9
|
60 ,7
|
26,7
|
857,9
|
2004
|
49,5
|
62,3
|
80,6
|
966,3
|
229,4
|
112,3
|
27,6
|
85
|
121
|
197,5
|
185,3
|
26,9
|
2143,7
|
2005
|
3,2
|
109,8
|
79,3
|
326,2
|
502,9
|
323,5
|
76,5
|
35,1
|
97,3
|
198,8
|
43,6
|
99,8
|
1896
|
2006
|
27,1
|
4,3
|
71,1
|
174,4
|
194,4
|
337,9
|
316
|
38,3
|
71,4
|
97,6
|
116
|
55,7
|
1504,2
|
2007
|
0
|
13,5
|
82,2
|
162,8
|
119
|
265,9
|
140,4
|
54
|
59,6
|
148,9
|
130
|
67
|
1243,3
|
Source: SODEXAM San-Pedro, 2008
Annexe 4 : Principales espèces animales du
Département
Nom Commun
|
Noms scientifiques
|
Noms Vernaculaires
|
Bakoué
|
Kroumen
|
Eléphants
|
Laxodonta africana cyclotis
|
Douê
|
Douhê
|
Panthères
|
Panthera pardus leopardus
|
Gbeî ou Fahé
|
Gbi ou dji
|
Antilopes royales
|
Neotragus pygmacus
|
Douhi
|
Litchohon
|
Biches (cephalophe)
|
Cephalophus SPP
|
Kloué
|
Kiwê
|
Chimpanzés
|
Pan Tro glodytes verus
|
Gouê
|
Gbouka
|
Varans
|
Varanus niloticus
|
Pamin
|
Pahouin
|
Margouillats
|
Agama agama
|
Guelê
|
Tolo ou gneaho
|
Rats de Gambie
|
Cricetonys enemi
|
Kpolou
|
Tawadou
|
Agoutis Aulacodes
|
Thryonomys swin derianus
|
Gbouliké
|
Gbinan
|
Hérissons
|
Atherukus africanus
|
Téré
|
Klo
|
Escargots
|
Achatina achatina
|
Fôho
|
Manien
|
Phacochère Hylochère Potomochère
|
Hylochaerus meinhertzhageni Potamochaerus porcus
|
Gbessarè
|
Bôyè
|
Sanglier
|
Phacochoerus aethiopicus
|
Djorè
|
Lêkè
|
Source: SODEFOR San-Pedro, 2005
Avec la dégradation drastique de la forêt et du fait
de la chasse, la plupart de ces animaux sont en voie de disparition.
Annexe 5 : Chefferies par canton
Sous - Préfecture
|
Groupe ethnique
|
Canton
|
Chef de canton
|
Nombre de tribus
|
San-Pedro Doba et Gabiadji
|
Bakoué
|
Bakoué Nord Bakoué Sud
|
DEHI Oulapo Félix Décédé
|
Cinq tribus Trois tribus
|
Kroumen
|
Piai
Cercle Mené centre
|
HIÉ Gnépa Griffith Konan Gbamele
|
Une tribu Deux tribus
|
Wannin
|
Wanné
|
HIAO Etienne
|
Deux tribus
|
Grand- Béréby
et
Dogbo
|
Kroumen
|
Wapo
|
HIE Kla Maurice
|
1 seule tribu Tribu Touyo
|
Kroumen
|
Ourouboué
|
KLESE Kapé
|
6 tribus
|
Tahoux Kroumen
|
Tahoux
|
DOSSO
|
4 tribus
|
Source : Sous-préfectures de San-Pedro et
Béréby
Annexe 6 : Situation des grandes écoles
Etablissements
|
Spécialités (Filières)
|
Capacité d'accueil
|
C.M.B
|
-Dessin bâtiment
|
200
|
( centre des métiers du bâtiment)
|
-Topographie
|
|
|
-Mécanique auto
|
125
|
C.F.T
|
-Construction métallique
|
104
|
(centre de formation technique)
|
-Menuiserie
|
9
|
Source : Direction Régionale de l'enseignement
technique, 2007
Annexe 7: Membres de la famille de M. DJATO
Nom et prénoms
|
Age (ans)
|
Lien
|
fonction
|
KOUMAN Adja Solange
|
37
|
1ère épouse
|
M.O.F
|
KOUADIO Yawa Rosalie
|
31
|
2ième épouse
|
M.O.F
|
KOUADIO Kouadio Louis
|
31
|
Cousin
|
M.O.F
|
KOUAME Kouassi Kévin
|
25
|
Cousin
|
M.O.F
|
KOBENAN Yao Benjamin
|
30
|
Cousin
|
M.O.F
|
LOUKOU Ambroise
|
35
|
Cousin
|
M.O.F
|
KRA Yawa Marina
|
26
|
Epouse de Louis
|
M.O.F
|
DJATO Adja Justine
|
24
|
Fille
|
Elève
|
DJATO Abran Lydie
|
20
|
Fille
|
Elève
|
DJATO Ada Prisca
|
10
|
Fille
|
Elève
|
DJATO Adja Marie
|
17
|
Fille
|
Elève
|
DJATO Abran Rebecca
|
9
|
Fille
|
Elève
|
DJATO Kobenan Didier
|
10
|
Fils
|
Elève
|
DJATO Abran Monique
|
8
|
Fille
|
Elève
|
KOUADIO Aman Colette
|
9
|
Nièce
|
Elève
|
KOUADIO Adja Sephora
|
6
|
Nièce
|
Elève
|
Annexe 8 : Liste de quelques produits
phytosanitaires suspendus sur le cacao en Côte d'Ivoire
ordre
|
Nom commercial
|
Matières actives
|
Classe FAO / OMS
|
Formula -tion
|
N° homologation
|
Distributeur agréé
|
1
|
BASUDINE 600EC
|
Diazinon 600g/L
|
II
|
EC
|
850024 In
|
RMG Côte D'Ivoire
|
2
|
BASUDINE 400 EC
|
Diazinon 400g/L
|
III
|
EC
|
010539 In
|
RMG Côte D'Ivoire
|
3
|
BASUDINE 600 EW
|
Diazinon 600g/L
|
III
|
EW
|
970383 In
|
RMG Côte D'Ivoire
|
4
|
CABOXINE 600 EC
|
Diazinon 600g/L
|
II
|
EC
|
030622 In/AC
|
AG-CHEN TRADING
|
5
|
CALLUDINE 600 EC
|
Diazinon 600g/L
|
II
|
EC
|
900103 In
|
CALLIVOIRE
|
6
|
CAOFORCE 600 EC
|
Diazinon 600g/L
|
II
|
EC
|
990479 In/AC
|
AF-CHEM SA
|
7
|
CAOPLUS 600 EC
|
Diazinon 600g/L
|
III
|
EC
|
070748 In
|
BALTON SNES
|
8
|
DIASTAR 420 EC
|
Diazinon 400g/L Bifenthrine 20g/l
|
II
|
EC
|
920232 In
|
CALLIVOIRE
|
9
|
DIAZOL 500 EW
|
Diazinon 500g/L
|
II
|
EW
|
040629 In
|
YARA WEST AFRICA
|
10
|
DIAZOL 600 EC
|
Diazinon 600g/L
|
II
|
EC
|
910217 In/ Ac
|
YARA WEST AFRICA
|
11
|
GOUROU 600 EC
|
Diazinon 600g/L
|
II
|
EC
|
060694 In
|
AL-AO
|
12
|
KART 500 SP
|
Cartap 500g/L
|
II
|
SP
|
970355 In
|
STEPC
|
13
|
KENZUDINE 400 EC
|
Diazinon 400g/L
|
III
|
EC
|
070781 In
|
AF-CHEM
|
14
|
TROFORT 600 EC
|
Diazinon 600g/L
|
III
|
EC
|
010538 In
|
STEPC
|
15
|
TROPINEX 600 EC
|
Diazinon 600g/L
|
II
|
EC
|
040660 In
|
TROPICAL DISTRIBU- TION
|
16
|
VOLUDINE 600 EC
|
Diazinon 600g/L
|
II
|
EC
|
040631 In
|
CALLIVOIRE
|
Source : Direction de la protection des
végétaux, du contrôle et de la qualité
|