2. #177; Dimensionnement par les méthodes
empiriques
Les méthodes empiriques les plus utilisées au
Sénégal sont les méthodes du CBR et ceux établies
par le CEBTP. Ces méthodes sont basées sur l'expérience et
l'observation du comportement des routes réelles ou
expérimentales, sous l'effet des charges, et donnent les
épaisseurs des couches en fonction de la nature du sol de plate-forme et
du type de trafic.
2.1. - Méthode CBR
Elle a été conçue par Porter (Porter,
1938) jà la suite d'une expérimentation de 14 ans sur les
chaussées californiennes au Etats-Unis. Il trouva une relation entre
l'indice CBR d'un sol et l'épaisseur minimale nécessaire pour
emprcher la rupture par déformation plastique de la chaussée.
Cette méthode est basée sur la résistance au
poinçonnement du sol support et la transmission des charges selon le
modèle de Boussinesq. Cette méthode utilise des abaques qui, en
fonction du CBR, donnent l'épaisseur totale de la chaussée. La
poursuite des travaux de Porter a aboutit à l'établissement de la
formule suivante :
e : épaisseur en cm
P : charge par roue en tonne
CBR : indice de portance californien
Des études faites par la TRRL (Transportation Road
Research Laboratory), ont permis d'améliorer la formule avec
l'introduction de l'effet du trafic N (nombre moyen journalier de
véhicules de plus de 1500 kg) et devient alors :
Dans ce cas, le poinçonnement de la plate-forme sera
complété par une analyse théorique dont l'objet est de
vérifier que les contraintes effectives de traction
développées à la base des couches rigidifiées,
soient compatibles avec les performances probables des matériaux.
2.2. - Méthode CEBTP
Cette méthode est le résultat de travaux
effectués par des ingénieurs du Centre Expérimental de
Recherche et d'Etudes du Bâtiment et des Travaux Publiques (CEBTP),
sur l'étude du comportement et le renforcement de 7 000 km de
chaussées bitumineuses.
Elle tient compte de deux critères :
|
L'intensité du trafic et la portance de la plate-forme et
donne l'épaisseur de la couche de fondation, de la couche de base et du
revêtement.
L'intensité du trafic et la nature des matériaux
des différentes couches afin de vérifier les
spécifications et leurs possibilités d'utilisation.
|
Le guide du CEBTP définit les classes de trafic et de sols
de plate-forme (tableau 2).
Classe de trafic
|
N équivalant PL CEBTP
|
Trafic équivalant véhicule /
jour
|
Classe de plate-forme CEBTP
|
T0
|
< 5 105
|
< 300
|
5 < CBR < 10
|
S1
|
T1
|
De 5 105 à 1,5 106
|
de 300 à 1000
|
10< CBR < 15
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S2
|
T2
|
de 1,5 106 à 4 106
|
de 1000 à 3000
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15 < CBR < 30
|
S3
|
T3
|
de 4 106 à 107
|
de 3000 à 6000
|
30 < CBR < 80
|
S4
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T4
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de 107à 2 107
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de 6000 à 12000
|
CBR > 80
|
S5
|
Tableau 2. - Classes de trafic et de
plate-forme (CEBTP, 1982, in Ba, 2008)
Le guide donne également la liste nominative des
matériaux rencontrés, leurs caractéristiques
géotechniques et leurs conditions de mise en oeuvre. Un tableau à
double entrées traficportance du sol de plate-forme (tableau 3) permet
de déterminer l'épaisseur des différentes couches.
Trafic T1 T2 T3 T4
CBR Fondation Base Fondation Base Fondation Base
Fondation Base
de plate- (cm) (cm) (cm) (cm) (cm) (cm) (cm)
(cm)
forme
5 - 10
|
20
|
15
|
25
|
15
|
25
|
20
|
30
|
20
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10 #177; 15
|
15
|
15
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20
|
15
|
20
|
20
|
25
|
20
|
15 #177; 30
|
10
|
15
|
15
|
15
|
15
|
20
|
20
|
20
|
30 #177; 80
|
0
|
15
|
0
|
15
|
0
|
20
|
0
|
20
|
> 80
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Revêtement (épaisseur moyenne)
|
Type I : (mono couche puis mono
couche d'entretien) (2cm)
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Type II (bicouche sablé puis mono couche
d'entretien) (3 cm)
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Type III (bicouche sablé puis 2,5 cm
d'enrobés denses) (4 cm)
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Type IV (bicouche sablé puis 3 cm
d'enrobés d'entretien) (5 cm)
|
Tableau 3. - Tableau des épaisseurs
recommandées en fonction du trafic et du CBR de plate- forme
Cette approche empirique nécessite, pour donner des
corrélations fiables, un nombre important de sections
expérimentales et de mesures, ce qui entraine des coûts de
construction très élevés. D'autres inconvénients
viennent s'ajouter à ce problème : un temps de réponse
trop long, des extrapolations hasardeuses ainsi qu'une difficulté
certaine à généraliser les relations obtenues à
d'autres tronçons de routes. L'expérimentation ne peut cependant
~tre fructueuse, que si elle est sous-tendue par des méthodes dites
rationnelles.
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