EPIGRAPHE
« Il faut réaliser, non un
équilibre de puissance mais une communauté de puissance, non des
rivalités organisées, mais une paix commune
organisée ».
WOODROW Wilson
Ancien
Président des Etats-Unis.
DEDICACE
A Mes parents SOKOSI Ghislain et Sylvie MASIKA VYAMBWERA pour
votre amour immortel, votre soutien et vos prières ;
A mes frères, soeurs, cousins et cousines pour vos
bienfaits ;
A toi Espérance KAVIRA, pour ton amour, ton appui et
ton encouragement ;
A toute la population du Kivu et de l'Ituri victimes d'une
guerre injuste.
REMERCIEMENTS
Cette oeuvre qui sanctionne notre formation du
deuxième cycle en Relations Internationales a connu la contribution de
plusieurs personnes qui, de près ou de loin nous ont soutenu
spirituellement, moralement, matériellement et financièrement
à qui nous exprimons nos sentiments de gratitude.
Nos remerciements les plus sincères et profonds
s'adressent au corps administratif, académique et scientifique de
l'Université Officielle de Ruwenzori qui n'a ménagé
d'aucun effort pour nous offrir des enseignements de qualité.
Nous aimerions surtout exprimer notre profonde gratitude au
professeur KAKULE MATUMO KITSWIRI Paul et l'assistant THAGHOYA qui,
malgré, leur calendrier chargé, ont pris le temps de superviser
scientifiquement ce travail et partager notre enthousiasme. Leur apport a
été inestimable dans la finalisation de ce mémoire.
Nous tenons à remercier tous les cousins et cousines
qui nous ont soutenus sans pour autant demeurer ingrat à l'égard
de la famille Raphaël FATAKI et Furaha, Elois et VYAMBWERA Ngwanye sa
femme pour leur soutien moral et financier dont nous avons été
bénéficiaire.
Nous remercions aussi tous les amis et compagnons de lutte
notamment : ZAMIRI Wesley et Alida, Patience MUSONDOLI, Judith KACHELEWA,
pour leur encouragement.
Enfin, les gens qui ont contribué d'une façon
ou d'une autre à notre formation, sont trop nombreux pour les citer
tous. Nous tenons à leur exprimer notre reconnaissance pour la valeur du
soutien qu'ils nous ont apporté.
LEBABO KABISABO
Vérité
SIGLES ET ABREVIATIONS
v ADF : Army
Defense Force
v ANC : Armée
Nationale Congolaise
v APC :
Armée du Peuple
Congolais
v APR :
Armée Patriotique
Rwandaise
v BSVIA : Base de
Soutien à Vocation
Inter Armée
v CEDEAO :
Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de
l'Ouest
v CIJ : Cour
Internationale de Justice
v CNDP : Congrès
National pour la Défense du
Peuple
v CPI : Cour
Pénale Internationale
v DDRRR :
Désarmement, Démobilisation,
Réinstallation, Rapatriement, et
Réintégration
v DIH : Droit
International Humanitaire
v EIC : Etat
Indépendant du Congo
v EU : Etats
Unis
v FAO : Food
Agriculture Organization
v FARDC : Forces
Armées de la République
Démocratique du Congo
v FAPC : Forces
Armées Populaires du
Congo
v FDLR : Force
Démocratique pour la Libération
du Rwanda
v FNI : Front
Nationaliste et Intégrationniste
v FPR : Force
Patriotique Rwandaise
v GSSP : Garde
Spéciale pour la
Sécurité
Présidentielle
v HCR : Haut
Commissariat pour les
Réfugiés
v LRA : Lords
Résistance Army
(Armée de Résistance du
Seigneur)
v MLC :
Mouvement de Libération du
Congo
v MONUC : Mission
d'Organisation des Nations Unies
au Congo
v MONUSCO : Mission
d'Organisation des Nations
Unies pour la Stabilisation au Congo
v ONG : Organisation
Non Gouvernementale
v OI :
Organisation Internationale
v OIT :
Organisation Internationale du
Travail
v OMS :
Organisation Mondiale de la
Santé
v ONU :
Organisation des Nations Unies
v ONUC :
Opération des Nations
Unies au Congo
v OTAN :
Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord
v PNDDR : Programme
Nationale de Désarmement
Démobilisation et Réinsertion
v PNUD : Programme
des Nations Unies
v PUSIC : Parti pour
l'Unité et la Sauvegarde de
l'Intégrité du Congo
v RCD :
Rassemblement Congolais pour la
Démocratie
v RCD/KML : Rassemblement
Congolais pour la Démocratie
Kisangani Mouvement de Libération
v RCD-N :
Rassemblement Congolais pour la
Démocratie Nationale
v RDC :
République Démocratique du
Congo
v SDN :
Société des Nations
v SMN :
Société Multi
Nationale
v TPI : Tribunal
Pénal International
v UA : Union
Africaine
v UCDP : Union des
Congolais pour la Défense de la
Patrie
v UE : Union
Européenne
v UNESCO : Organisation des
Nations Unies pour la
Science, l'Education, et la
Culture
v UPC : Union de
Patriotes Congolais
v URSS : Union des
Républiques Socialistes et
Soviétiques
O. INTRODUCTION
I. PRESENTATION DU SUJET
Dans l'agenda pour la paix présenté au Conseil
de Sécurité le 31 janvier 1992, Boutros Boutros Ghali, souligne
que le monde est aujourd'hui marqué non seulement par l'effondrement du
mur de Berlin, de la guerre froide, l'affirmation des exigences
démocratiques, l'aggravation des disparités économiques
entre les pays du Nord et ceux du Sud, mais aussi par la multiplication des
conflits à caractère ethnique susceptibles d'avoir des
ramifications et des répercussions internationales.1(*)
Ces dernières années, l'Afrique a
été ébranlée par les conflits les plus meurtriers
et les plus dévastateurs de son histoire contemporaine. Les conflits du
Libéria, de la République Démocratique du Congo (RDC), de
la Somalie, du Soudan, de la Sierra Léone, de la Côte d'Ivoire, et
le génocide des Tutsis au Rwanda en sont une illustration poignante.
L'insécurité en Afrique préoccupe la
population victime de la violence (La guerre, les coups d'Etat ou les
rébellions) qui semble être le mode de règlement des
différends survenant entre acteurs politiques.
La multiplication des conflits en Afrique constitue
aujourd'hui l'un des principaux défis à relever par la
communauté internationale, représenter au monde par l'ONU.
La situation de la RDC se révèle être
l'une des plus grandes tragédies du monde. Dès l'année
1996, la RDC a connu deux guerres dites « de
libération ». La première entre 1996-1997 consacre la
chute du régime despotique de Mobutu. La seconde, conduit dès le
mois d'Août 1998 sous la direction du RCD, a échoué sa
mission de renverser le pouvoir de Laurent Désiré Kabila. En
conséquence, il s'est scindé en plusieurs factions rebelles qui
se sont livrés la guerre.
Ces différentes guerres ont eu des répercutions
néfastes dont les plus remarquables sont : l'incapacité pour
la RDC de protéger et d'assurer la sécurité de ses
citoyens et de leurs biens, de protéger ses frontières. Le
déclenchement de plusieurs conflits internes surtout à
caractère ethnique longtemps laisser dans les oubliettes et qui se sont
transformés à conflits internationaux.
Ces conflits sont devenus internationaux car ils remplissent
non seulement les conditions d'aspect militaire (la guerre se déroulait
sur terre, dans l'air,...), mais aussi d'aspect international (les
différents Etats étaient engagés dans les conflits en
soutenant les milices et groupes rebelles). Par conséquent, les conflits
qui étaient au départ internes ont été
internationalisés et ont nécessité l'intervention des
Nations Unies pour maintenir la paix, et arrêter l'agression de la RDC
par les Etats tiers en appliquant le chapitre VII de la charte.
Face à cette menace à la paix et à la
sécurité internationale, le Conseil de Sécurité a
voté en 1999 la résolution S/RES/1279 pour s'acquitter de son
mandant en RDC. La MONUC fut créée avec un mandat d'observation
du cesser le feu signer à Lusaka.
Suite à la multiplicité de conflits au Congo,
il est né les conflits identitaires dans les provinces du Nord et Sud
Kivu et dans le district de l'Ituri. Ces conflits étant à son
départ internes, ont été par la suite
internationalisé du fait de l'appui militaire apporté par
certaines puissances de la région en faveur des chefs de file de ces
conflits avec l'objectif de contrôler et d'exploiter les ressources du
pays.2(*)
Par sa résolution 1493/2003, le Conseil de
Sécurité préoccupé d'une part, par la poursuite des
hostilités à l'Est de la RDC c'est-à-dire dans le Kivu et
l'Ituri et d'autre part, par des graves violations des droits de l'homme et du
droit international humanitaire qui les accompagnent, a renforcé le
mandat de la Monuc passant de l'observation à l'imposition de la
paix.3(*)
Cette résolution a pour objectif de restaurer et de
stabiliser la situation sécuritaire à l'Est de la RDC.
II. ETAT DE LA QUESTION
Ce sujet aurait intéressé d'autres chercheurs
parmi lesquels nous citons entre autres :
1. Jean Christian FAUVET
décrit comment le conflit se déclenche, ses racines et sa suite.
Il estime que les conflits sont partout et apparaissent quotidiennement dans la
vie internationale, politique, professionnelle, sociale et même
familiale. Ils se trouvent au Coeur de l'homme et constituent la trame de
l'histoire du monde. A ce titre, l'auteur démontre que les conflits font
partie de la vie et qu'ils sont utiles. Il propose l'itinéraire que
peut suivre un conflit et propose les pistes de solutions.4(*)
2. Gaspard MUHEME estime d'une
part, que la guerre du Kivu est une somme de conflits et de compétitions
pour le contrôle minier ; il souligne d'autre part, que les tensions
et les revendications de sources exogènes sur le Kivu ont l'ambition
horrible de s'inscrire dans la compétition ethnique pour la recherche
des terres fertiles.
Ces compétitions pour le contrôle minier et pour
la conquête des terres fertiles, constituent un enjeu de taille dans la
guerre dite « de procuration » imposée au peuple du
Kivu.5(*)
3. Mayoyo BITUMBA TIPO TIPO dans son
ouvrage « la deuxième guerre occidentale contre le
Congo », décrit le comportement affiché par les
occidentaux dans le tiers monde lorsqu'ils créent et soutiennent
certains conflits. Ils distribuent les armes aux belligérants avec
l'objectif soit de changer le régime au pouvoir, soit de
protéger leurs intérêts.
L'auteur estime que les conflits au Congo et surtout au Kivu,
ont de fonction latente et manifeste. D'une part, ils cherchent à
protéger les minorités, d'octroyer la nationalité
à certaines personnes de nationalité rwandaise, et d'autre part,
à exploiter les ressources naturelles que regorgent le Kivu au profit du
peuple rwandais dont l'esprit expansionniste est manifeste.6(*)
4. Human right watch dans son rapport intitule
"Ituri couvert de sang" estime que la guerre de l'Ituri tire son
origine dès la deuxième république. Ayant gagné la
confiance du président Mobutu, les Hema ont occupé des postes
importants dans l'administration publique au détriment d'autres tribus
ou ethnies du district. Ce qui a suscité la haine tribale. Il souligne
aussi que, le problème foncier et la recherche des minerais font partie
des causes qui alimentent les conflits dans le milieu. Dans ce rapport, Human
Right Watch décrit le massacre qui a
dégénéré vers l'année 2002 sous les bons
yeux de la communauté internationale représentée en Ituri
par la MONUC.7(*)
Tous ces auteurs, parlent de la guerre du Kivu, celle de
l'Ituri et mettent en évidence leurs issues.
Dans cette étude, nous analysons la résolution
de ces conflits par la communauté internationale; en application du
chapitre VII de la charte de l'ONU.
III. PROBLEMATIQUE
Depuis les années 1970, le continent africain a connu
plus de trente guerres qui, dans sa majorité, sont d'origine interne.
Pour la seule année 1996, quatorze des cinquante trois pays africains -
soit plus du quart ont été touchés par des conflits
armés. Les conséquences ont été fâcheuses.
L'on a enregistré près de huit millions de réfugiés
et plusieurs personnes déplacées.8(*)
La cruauté et la barbarie qui caractérisent ces
conflits, font, qu'au-delà des conséquences désastreuses
pour le continent, la civilisation humaine recule. Les valeurs universellement
défendues avec acharnement sont purement et simplement
méprisées.
La problématique relative aux conflits, constitue une
préoccupation majeure tant sur la scène internationale que sur le
plan strictement interne. Ainsi, il y a eu une résurgence des conflits
de nature interne à dimension ethnique, religieuse, politique,...avec
des répercutions sur les autres Etats.9(*)
En faisant une lecture profonde de la situation, nous avons
constaté que pour résoudre ces conflits surtout des deux Kivu et
de l'Ituri, le conseil de sécurité a doté la MONUC d'un
mandat vigoureux sous chapitre VII de la charte de l'ONU pour ramener la paix
et restaurer la coexistence pacifique entre les groupes ethniques en Ituri et
dans les deux Kivu. Certains congolais demandent à la MONUC de faire
usage systématique de la force dans l'Ituri et autant qu'il l'estime
nécessaire dans les limites de ses capacités dans le Nord et le
Sud Kivu pour imposer la paix.
Néanmoins, faisons remarquer que, le Conseil de
Sécurité n'autorise l'application du chapitre VII après
que les dispositions prévues par le chapitre VI pour résoudre les
différends, aient été épuisées.
En plaçant la MONUC sous chapitre VII, le Conseil de
Sécurité se donne aussi les moyens nécessaires et
pratiques de lutter contre les violences faites aux civils, les tueries et
d'autres atrocités et violations du droit humanitaire et des droits de
l'homme.10(*)
Le chapitre VII de la charte stipule qu'une action sera
émise en cas de menace de sécurité, la rupture de la paix,
et en cas d'acte d'agression.11(*)
Les problèmes identitaires au Kivu et dans l'Ituri sont
anciens. Vu la grandeur et la ténacité de ces conflits, le
Conseil de Sécurité a décidé par la
résolution 1493 de venir en aide aux congolais afin de rétablir
ou de restaurer un climat d'attente entre les peuples. Malheureusement, ces
résolutions ne sont pas appliquées sur le terrain.
Plusieurs conflits ont surgi en RDC et chacun avec sa
connotation. Nous nous proposons d'étudier ceux du Kivu et de l'Ituri
agités depuis longtemps par des questions posées et non
réglées jusqu'à ce jour.12(*)
Notre préoccupation reste l'analyse des facteurs
d'applicabilité du chapitre VII de la charte de l'ONU dans les conflits
du district de l'Ituri et des deux provinces du Kivu. C'est-à-dire,
nuancer l'application différente de ce chapitre VII dans ces deux zones
des conflits.
Il se pose alors la question suivante : l'application du
chapitre VII a t-elle été effective afin de rétablir la
paix et la sécurité au Nord, Sud Kivu et dans le district de
l'Ituri?
De cette question, trois autres questions se posent :
v Pourquoi la MONUC après avoir reçu mandat sous
chapitre VII à l'Est, l'a utilisé seulement en Ituri ?
v La résolution 1493 telle qu'elle est formulée,
offre-t-elle des garanties pour le rétablissement de la paix et de la
sécurité à l'Est et a-t-elle été à
mesure de garantir la protection des civils ?
v En quoi consistait la mission du conseil de
sécurité en prenant toutes ces résolutions sur la
RDC ?
IV. HYPOTHESES
Selon Pierrette Rongere, l'hypothèse est définie
comme une proposition des réponses que l'on se pose à propos de
l'objet de la recherche.13(*)
L'hypothèse étant une réponse
anticipée à la question que le chercheur se pose, nous avons
provisoirement proposé les réponses suivantes:
La MONUC est une mission que le Conseil de
Sécurité a mis sur pied pour suivre l'application effective des
accords de cessez le feu de LUSAKA. Mais, vu la persistance de la
belligérance, le conseil a été obligé de changer le
mandat de cette mission d'observation jusqu'au mandat d'imposition de la paix
par l'usage de la force.
Suite aux enjeux de ces conflits qui différent d'un
lieu à un autre ; au Kivu le chapitre VII n'est pas appliqué
par la MONUC qui serrait aussi impliqué dans le trafic de minerais.
Ainsi, les opérations de maintien de la paix sont
irréalistes car les grandes puissances cherchent à satisfaire
leurs intérêts égoïstes en défaveur de la paix
et mettent à péril l'intérêt général
de toute une nation.
Bien que la résolution 1493 autorise à la MONUC
d'agir sous le chapitre VII, l'Etat congolais doit porter sa lourde
responsabilité d'assurer la sécurité des personnes et de
leurs biens sur toute l'étendu du territoire nationale.
Par dessus tout, les décisions que prennent le Conseil
de Sécurité seraient d'une part, l'expression de sa
détermination à pouvoir ramener la paix en RDC en
général et dans les Kivu et le district de l'Ituri en
particulier, et d'autre part, témoigneraient sa profonde
préoccupation face à la poursuite des hostilités à
l'Est de la RDC.
V. METHODES ET TECHNIQUE
a) Méthodes
Soulignons qu'il n'existe aucune méthode qui s'impose
à priori à un chercheur. Autrement dit, la méthode
à utiliser dépend, pour une grande partie de l'objet de la
recherche. Dans le cadre de ce travail, la méthode fonctionnaliste de
King. M nous sera d'un important secours. En effet, cette méthode
détermine la fonction à remplir pour chaque élément
d'un système et maintenir l'équilibre pour tous les
éléments du dit système.
King. M souligne que chaque élément du
système remplit toujours une fonction manifeste et une fonction latente.
Cette dernière devient la plus importante à découvrir car,
elle permet souvent de comprendre le fonctionnement du système. Pour
analyser une réalité sociale donnée et en
dégagé l'explication conformément aux objectifs poursuivis
par la recherche, MERTON présente le protocole descriptif
ci-après pour l'analyse fonctionnelle.14(*)
§ Considère la fonction comme une
conséquence observée d'un fait social, qui contribue à
l'adaptation ou à l'ajustement d'un système
donné ;
§ Opère une distinction manifeste, latente voulue
et connue par les participants dans un système.
Nous considérons ainsi, l'ONU comme un système
composé de plusieurs éléments dont les tâches de
chacun d'entre eux, est reconnu par la charte de l'ONU et les statuts de la
cour internationale de justice.
En somme, la charte des Nations Unies reconnaît la
fonction manifeste pour les opérations de maintien de la paix et de la
sécurité internationale. C'est dans ce cadre que, le conseil de
sécurité assure les fonctions officielles conformément aux
buts et principes de la charte des Nations Unies.
Hormis ces fonctions officielles, le Conseil de
Sécurité assume des fonctions latentes; utilisées non pas
pour promouvoir la paix tel que stipule la charte, mais pour protéger
les intérêts de grandes puissances.
Ainsi, le disfonctionnement du Conseil de
Sécurité dans ce travail, nous permettra d'appréhender les
décisions prises par cet organe des Nations Unies conformément
aux réalités vécues sur terrain.
b) Technique
Pour nous permettre d'atteindre l'objectif, nous avons
adopté la technique documentaire pour récolter les
données. Nous avons consulté les ouvrages, revues, Internet et
d'autres documents à rapport avec le thème de notre
investigation.
VI. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
a) Choix
En tant qu'artisan de la paix et de la sécurité
internationale, nous avons choisi ce sujet car ils vont nous permettre de
comprendre pourquoi la résolution 1493 prise dans le cadre du chapitre
VII de la charte de l'ONU pour maintenir la paix dans le district de l'Ituri et
les deux provinces du Kivu a échoué.
b) Intérêts
a. Socialement, ce travail apporte une lueur
d'espoir aux populations congolaises en général et celles de
l'Ituri et de deux Kivu en particulier; ce qui a justifié le vote de la
résolution S/RES/1493/2003 et son impact, mais aussi la
réorientation des actions de l'ONU à partir de sa mission en RDC
en vue de répondre aux attentes de la population.
b. Scientifiquement, ce travail offrira
à nos cadets chercheurs un stock de données et constituera un
sujet de débat entre les scientifiques et permettra d'approfondir leur
recherche.
c. Personnellement, il est question de
chercher à comprendre, à analyser et à expliquer le
pourquoi après avoir doté la MONUC d'un mandat vigoureux de
chapitre VII de la charte pour maintenir la paix et la sécurité
tant interne qu'internationale, l'a utilisé seulement en Ituri alors
qu'elle a été votée également pour le Nord et le
Sud Kivu.
VII.DELIMITATION SPACIO
TEMPORELLE
Situer un sujet, c'est en délimiter les rayons d'action
ou d'influence; c'est en mesurer ou borner son champ d'investigation.
Les résultats d'une approche concentrée seraient
plus éclairants que ceux d'un programme plus vaste. Ainsi, nous avons
limité notre recherche dans l'espace et dans temps.
a) Dans l'espace
Notre étude couvre l'étendue de la RDC,
particulièrement le Kivu et le district de l'Ituri.
b) Dans le temps
Notre investigation porte sur les conflits identitaires de
l'Ituri et ceux de deux Kivu. Cette étude s'étend de 1999
à 2008 période à laquelle les conflits identitaires ont
retenu l'attention de la communauté internationale et
spécialement le Conseil de Sécurité dans sa
résolution 1493 relative à la situation sécuritaire au
Kivu et le district de l'Ituri.
VIII. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, l'essentiel de notre
mémoire s'articule sur quatre grands points:
· A priori, nous avons les considérations
générales comme premier chapitre,
· Le deuxième aspect oscille autour de l'ONU et
son fonctionnement sans pour autant ignorer l'historique de son intervention en
RDC, et
· Le troisième aspect examine les conflits
identitaires.
· Le chapitre VII et les conflits identitaires comme
quatrième chapitre de ce travail. comme tout travail scientifique, nous
terminerons par quelque recommandation et la conclusion.
CHAPITRE PREMIER :
CONSIDERATIONS GENERALES
La perspicacité de l'appréhension du travail
exige non seulement la définition de certains concepts clés,
mais aussi la présentation de l'objet d'étude dans toute ses
dimensions : politique, historique, économique,
géographique..., se faisant, les concepts clés seront
définis selon différents auteurs. En second lieu, nous allons
présenter la RDC pour retracer certaines caractéristiques que
nous estimons être à la base des conflits.
SECTION I : DEFINITION
DES CONCEPTS
Cette section se focalise principalement sur la
définition des termes sur lesquels repose le soubassement de ce travail.
1. Le conflit
Loup Francart définit le conflit comme «toute
situation dans laquelle deux ou plusieurs sujets collectifs, groupe ou Etat,
suffisamment comparable et homogène entre eux pour entrer dans les
rapports d'antagonisme réciproque, jugent être porteurs
d'intérêts, de motivation d'objectifs opposés et
réciproquement incompatibles ».15(*)
LABANA quant à lui, définit les conflits de
deux manières :
- Le conflit peut être entendu comme toute situation
dans la quelle deux ou plusieurs sujets de divergences d'intérêt
(matériels) s'opposent ou s'affrontent des besoins et ou des valeurs.
Cette opposition apparaît comme un problème relatif à la
satisfaction des besoins de l'une des parties faisant obstacle à la
satisfaction des besoins de l'autre. Ou encore,
- Un désaccord sur un point des droits ou des faits,
une contradiction des thèses juridiques ou d'intérêts entre
les personnes ; dans le cadre des relations internationales, entre les
acteurs du système international.16(*)
Dans une situation conflictuelle, il existe trois
moments :
Premièrement, il y a le moment de la
menace contre la paix. Ici le chapitre VI de la charte de l'ONU fait allusion
aux différends dont la prolongation est susceptible de menacer le
maintien de la paix. Dans le chapitre VII, il est question d'une menace
actuelle, d'un danger imminent pour lequel les hostilités risquent de
commencer à tout moment, à toute instant.
Deuxièmement, il y a rupture de la
paix. Cela signifie que les hostilités ont commencé, que la
guerre est déclarée. Et enfin,
Troisièmement, c'est l'acte
d'agression : ici c'est la situation dans laquelle un Etat prend
l'initiative d'employer la force, la violence contre un autre Etat.
En vertu du chapitre VII, le Conseil de
Sécurité doit empêcher que la menace ne devienne rupture de
la paix ou acte d'agression. En suite, il doit réprimer les coupables
et enfin, rétablir la paix.
Pendant notre recherche, nous avons constaté qu'il
existe «trois causes de conflits en RDC en générale et dans
les Kivu et le district de l'Ituri en particulier. Les causes sont à la
fois économiques, politiques et sociales.
Les causes économiques sont liées à la
conjoncture économique internationale, à la démographie
galopante, à la chute du niveau de vie, à l'action du groupe
d'intérêts privés, ...
Les causes politiques, sont à titre d'exemple ; la
réclamation de l'indépendance, la conquête d'un territoire,
la revendication nationaliste,...
Et, les causes sociales sont liées aux problèmes
ethniques, aux problèmes religieux,...
2. La charte
La charte est un document ou un acte constitutif
multilatéral qui est mis en oeuvre par la volonté des Etats pour
créer une organisation internationale. Pour l'ONU, c'est cette charte
qui définit les compétences de chaque organe. L'article 24 de la
charte par exemple, donne au Conseil de Sécurité la
responsabilité principale de maintenir la paix.
La charte de l'ONU est basée sur deux piliers :
les Etats s'engagent à ne pas utiliser la force comme moyen de
règlement de différends ; et la renonciation à
l'emploi de la force se fait dans le cadre d'une organisation prête et
capable d'employer la force, si besoin est.17(*)
Dans ces deux piliers, la charte prévoie que les Etats
oeuvrent pour les règlements pacifiques aux conflits. S'ils n'arrivent
pas à trouver ce type de solution, le chapitre VII de la charte entre en
jeux. La responsabilité des Etats est mise en cause. (Article 23,24 et
25 de la charte)
3. Le maintien de la paix
Constituant un moyen de venir en aide aux pays en proie
à des conflits violents afin de créer un climat d'une paix
durable, le maintien de la paix est assuré par les soldats de la
paix comprenant des militaires, des policiers, ainsi que du personnel civil.
Ceux-ci observent le respect du processus du maintien de la paix dans la
situation de post-conflit et assistent les anciens belligérants dans la
mise en oeuvre des dispositions des accords de paix qu'ils ont
déjà signés.
Le maintien de la paix est une façon d'aider les pays
déchirés par les conflits à créer les conditions
d'une paix durable. Il assure une assistance qui reçoit diverses mesures
visant notamment : l'instauration de la confiance, la conciliation en
vue d'un partage du pouvoir, l'appui électoral, le développement
économique et social.
Comme le fait savoir le département de l'information
publique de l'ONU dans sa brochure «les Nations Unies », la
charte de l'ONU donne au Conseil de Sécurité le pouvoir et la
responsabilité « de prendre les actions coercitives en vue de
maintenir la paix »18(*)
Le plus souvent, ces opérations sont
créées et dirigées par l'ONU avec des soldats sous
commandement onusien. Toute fois, dans certains cas, lorsqu'un engagement
direct des Nations Unies n'est pas impérieux, le Conseil de
Sécurité autorise les organisations régionales comme l'UA,
l'OTAN, CEDEAO, ...ou d'autres coalitions de pays membres de l'ONU
à assurer certaines fonctions de Nations Unies. Aujourd'hui le maintien
de la paix a connu une évolution.
En 1928, le pacte Briand-Kellog est signé à
Paris le 27 Août et entre en vigueur le 24 juillet 1929 avec 15 pays
signataires qui vont renoncer à la guerre en tant qu'instrument de
politique internationale dans leurs relations mutuelles.
« Le ministre des affaires étrangères
français dans le cadre de la sécurité collective tenant un
discours le 06 Avril 1927 adressé au peuple américain pour
commémorer le 10e anniversaire de l'entrée en guerre
des Etats-Unis. Aristide Briand propose au secrétaire des Etats Unis
d'Amérique Frank BILLINGS KELLOG un pacte mettant la
guerre « hors la loi ». Les deux gouvernements vont
ensuite le soumettre aux autres pays : 15 pays vont le signer et 57 autres
y adhérent par la suite »19(*)
Comme ce traité n'a certainement pas fait cesser les
conflits, on peut ironiser sur sa crédibilité.
Cependant, « il a servi de base au procès de Nuremberg
pour l'accusation de crime contre la paix. C'est ainsi que, les Nations Unies
ont cherché par tous les moyens comment, par les méthodes dites
traditionnelles, elles peuvent maintenir la paix au monde ».19(*)
Les opérations traditionnelles de maintien de la paix
n'étaient autre chose qu'un moyen de régler les conflits inter
étatiques en déployant le personnel non armé provenant
d'un certain nombre de pays sous commandement de l'ONU entre les ex-parties
belligérantes. Les grandes puissances à ce stade, faisaient appel
aux casques bleus lorsqu'elles souhaitaient que les Nations Unies
règlent les conflits menaçants la stabilité
régionale et la paix internationale, notamment les guerres qu'elles se
livraient par le biais des adversaires tiers. Dans ces opérations
traditionnelles, les casques bleus ne ripostaient pas automatiquement aux
agressions. En règle générale, les soldats de maintien de
la paix étaient déployés une fois que les accords de
cessez le feu sont en vigueur et, lorsque les parties au conflit avaient
consenti au déploiement de l'ONU ; ces troupes devraient s'assurer
sur terrain du respect des accords de cessez le feu, du retrait des troupes et
de la mise en oeuvre d'autres modalités ayant trait aux accords de
paix ; à l'exemple de la RDC, la côte d'Ivoire,
Erythrée, la Sierra Leone,...
Des opérations traditionnelles, les Nations Unies sont
passées aux opérations multidimensionnelles. Les
opérations de maintien de la paix ont, dès lors, commencé
à intégrer des éléments dépassant la
dimension strictement militaire afin d'assurer la viabilité du processus
de paix. De ce fait, sera crée à l'ONU un département des
opérations de maintien de la paix (DOMP) en 1992 pour gérer la
mise en oeuvre de maintien de la paix. Pour améliorer cette mission
depuis les échecs des années nonante notamment les massacres de
SREBRENICA et du Rwanda à 1994, ayant estimé qu'une reforme des
opérations de maintien de la paix de l'ONU s'avérait
nécessaire, le Secrétaire Général des Nations Unies
à l'époque, KOFI ATHAN ANNAN, a ordonné des enquêtes
indépendantes afin d'analyser le rôle des Nations Unies et de
jeter la lumière sur les événements ayant conduit à
la chute de SREBRENICA et au génocide du Rwanda.20(*)
Soulignons que les opérations de maintien de la paix
comprennent trois phases :
- Le « peace
keeping » : cela veut dire que l'opération a le
but d'éviter qu'une situation conflictuelle ne devient un conflit
violent. Cette stratégie se développe sur base d'un accord de
cessez le feu.
- Le « peace
making » : cette situation fait recourt à la
carotte et au bâton dans le but de réprimer, repousser ou terminer
un conflit violent. Cette stratégie se développe dans une
situation de conflits graves ou des guerres.
- Le « peace
enforcement » : dans ce cas, c'est le recours à
la force armée, conformément au chapitre VII de la charte de
l'ONU dans le but de limiter ou de mettre fin à un conflit violent.
Cette stratégie a également lieu dans une situation des conflits
tendus21(*).
4. La communauté
internationale
Antoine GAZANO, dans son ouvrage « l'essentiel
des relations internationales » affirme que dans le langage courant,
les expressions communauté internationale ou système
international sont employées différemment. Il se demande s'il
faut parler de la communauté où s'il est mieux de lui
préféré l'expression société
internationale » 22(*).
La distinction entre ces deux concepts, a été
introduite à la fin du 19e siècle par le sociologue
Allemand Ferdinand TONNIER. Les termes se différencient par des liens
d'intérêts, parfois discordants entre les Etats
(société ou système international) ou par les liens
affectifs harmonieux ou de solidarité (communauté
internationale). Il est difficile de matérialiser ou même de
parler de la communauté internationales, car tous les acteurs de
relations internationales privilégient chacun son intérêt
à notre sens.
5. Le chapitre VII
Le chapitre VII est l'un de dix neuf chapitres que compte la
charte des Nations Unies, signée à SAN FRANCISCO à
1945.
De tous les chapitres, celui-ci parait le plus important pour
notre pays qui a longtemps été menacé par la rupture de la
paix et des actes d'agression.
Selon la charte, le chapitre VII stipule qu' « une
action sera émise en cas de menace de sécurité, la rupture
de la paix et en cas d'acte d'agression ». Cela veut dire que ce
chapitre doit être utilisé après usage du chapitre VI qui
le précède et pas dans n'importe quel conflit. C'est après
l'échec de ce dernier, que le Conseil de Sécurité
décide, en vertu d'une résolution, de doter sa mission du mandat
sous chapitre VII comme ça été le cas pour la RDC de la
résolution 1493/2003, qui a renforcé le mandat de la MONUC
transformer en MONUSCO.
L'adoption par le Conseil de Sécurité de la
résolution 1493 renforçant le mandat de la MONUC sous chapitre
VII a été perçue comme un moment clé dans le
processus de paix en RDC.
Tous les membres des Nations Unies confèrent au Conseil
de Sécurité la responsabilité principale en matière
de maintien de la paix et de la sécurité, internationale. C'est
ainsi que, lorsque la paix internationale est menacée, le Conseil de
Sécurité peut prendre des mesures sur base de chapitre VI et/ou
chapitre VII. Sous le chapitre VI, le Conseil de Sécurité peut
prendre des mesures pour aider les parties aux conflits à trouver des
règlements pacifiques dans de négociation, de médiation,
d'enquête et de règlement judiciaire. Tandis que sous chapitre
VII, le Conseil de Sécurité peut prendre des actions
décisives comme la rupture diplomatique, l'imposition d'un embargo ou,
si ces mesures se révèlent inadéquates, le Conseil de
Sécurité peut autoriser au moyen des forces aériennes,
navales ou terrestres, toute action qu'il juge nécessaire pour maintenir
la paix.
« Le chapitre VII permet d'exercer une pression sur
un pays pour qu'il se conforme aux objectifs fixés par le Conseil de
Sécurité avant de recourir à des mesures coercitives. Les
mesures peuvent aller à des sanctions économiques et d'autres
n'impliquant pas l'emploi de la force armée jusqu'à
l'intervention militaire internationale. Bref, recourir à l'article 42
du chapitre VII de la charte à l'exemple des résolutions du
Conseil Sécurité contre l'Irak adoptées en vertu du
chapitre VII avant l'invasion des forces de coalition en mars 2003. Ce chapitre
a été également utilisé pour recourir à
l'usage de la force pendant la guerre de Corée de 1950 - 1953 et celle
du Golf à 1991»23(*).
Depuis la création de la MONUC en novembre 1999
aujourd'hui MONUSCO, son mandat a été placé
essentiellement sous chapitre VI, car, ses tâches principales
consistaient à veiller à l'application de l'accord de cessez le
feu, l'acheminement de l'aide humanitaire et de veiller au respect des droits
de l'homme, d'appuyer le désarmement et de soutenir les efforts de
facilitateur au dialogue inter congolais.
6. La MONUC
La RDC et cinq Etats de la région ont signé
l'accord de cessez le feu à LUSAKA en juillet 1999, dans le but de
maintenir une liaison sur le terrain avec les parties de cet accord et de
s'acquitter de plusieurs autres tâches, le Conseil de
Sécurité en vertu de la résolution S/RES/ 1279 a
crée la MONUC : Mission d'Organisation des Nations Unies au Congo,
aujourd'hui MONUSCO : Mission d'Organisation des Nations Unies pour la
stabilisation du Congo, avait été autorisée par les
résolutions antérieures. Le 24 Février 2000 son mandat a
été renforcé et sa taille augmentée.
« La MONUC est le seul acteur jouissant d'une
légitimité légale en RDC incarnée par 26
résolutions du Conseil de Sécurité, 20 rapports du
Secrétaire Générale, 20 déclarations
présidentielles du Conseil de Sécurité, 5 accords
internationaux et les missions que le Conseil de Sécurité a
effectué en RDC depuis 1999 ».24(*)
Notons que, la MONUC n'est pas la première
intervention de l'ONU en RDC comme nous le verrons plus loin dans le
2e chapitre de ce travail. Parce que l'histoire nous informe qu'une
opération du genre a été menée au Congo de
1960-1964 au nom de l'ONUC : Opération des Nations Unies au
Congo.
7. Le système
international
Hadley Bull définit le système comme
« un ensemble d'acteurs dont les interactions sont suffisamment
régulières pour que le comportement de tout et chacun soit un
facteur nécessaire dans le calcul qui préside au comportement de
tous. Par opposition aux systèmes physiques (un moteur), biologiques
(système nerveux) ; le Système International (tout comme
n'importe quel autre système social) n'est pas une donnée
à priori, mais est toujours construit par l'observateur, compte tenu de
l'immensité du champ concerné (ensemble des interactions qui se
déroulent au-delà de l'espace souverain contrôlé par
les Etats pris individuellement). Le système international est un tout
complexe, formé d'éléments différents.25(*)
En termes simples, le Système International est
l'ensemble que forment les Etats, les Organisations Internationales, les ONG,
les SMN..., bref, les acteurs des relations internationales et les relations
qu'ils entretiennent entre eux.
8. La guerre
La guerre est un conflit des grands intérêts qui
se règle par le sang.
Ainsi pour BOUTHOUL, la guerre « est une lutte
armée et sanglante entre groupements organisés avec des
caractéristiques économiques : nécessité d'une
accumulation préalable avant de faire la guerre26(*).
La guerre en ajoutant, est un contact violent entre
entités distinctes mais similaires, et elle est la condition
légale permettant à deux ou plusieurs groupes de mener un conflit
armé (Quincy Wright).
Au delà des particularités de ces
définitions du phénomène de
la « guerre », il sied de signaler qu'une
« guerre est un acte de violence armée, organisée et
collective. Elle est différente d'un conflit qui peut survenir de
divergence de points de vues, c'est un acte de violence destiné à
contraindre l'adversaire à exécuter notre
volonté. »27(*)
9. La sécurité
collective
La sécurité et l'intégrité
territoriale d'un Etat repose, non seulement sur sa puissance militaire, mais
aussi sur la recherche des solutions négociées (bons offices,
médiations) ou sur la garantie collective. S'agissant de
négociation, les procédures sont parfois mentionnées dans
le traité de LOCARNO qui prévoit un recours obligatoire à
l'arbitrage dans le cas d'un conflit. Ce principe est le fondement du pacte de
la SDN et de l'ONU, qui suppose l'acceptation par les pays membres des
décisions collectives, et leur volonté de les appliquer, et le
cas échéant les imposer par la force.
Pour ce qui est des Organisations Internationales (SDN et
ONU), le pouvoir de mettre en oeuvre la sécurité collective
repose sur le Conseil de Sécurité qui, lui-même
dépend de la volonté de ses membres permanents. D'où
l'échec de la SDN à mettre en pratique la sécurité
collective (Mandchourie en 1931 et l'Ethiopie en 1935).
L'ONU a manifesté l'hostilité de la
communauté internationale à un acte d'agression en deux
occasions : en pleine guerre froide pour faire face à l'invasion de
la Corée du Sud par son voisin du Nord en profitant de l'absence de
l'URSS au Conseil de Sécurité en 1950-1953, et pour faire
échec à l'invasion du KOWEIT par l'IRAK 1990-1991.
Faire échec à l'agression apparaît comme
un succès de la sécurité collective, mais l'ONU ne joue
qu'un rôle limité car en fait, ce sont les américains qui,
dans les deux cas, dirigent les opérations militaires conduites au nom
des Nations Unies »28(*)
Dans d'autres cas, il s'agit d'opérations de maintien
de la paix menées avec des forces placées sous contrôle des
Nations Unies et généralement pour des conflits intra
étatiques. Mais, le problème de fond de la sécurité
collective est que, pas plus que la SDN, l'ONU ne dispose d'une
véritable force militaire international.
Pour remédier à ces carences, l'ONU fait appel
aux organisations régionales comme l'union africaine, l'OTAN,... pour
prendre plus des responsabilités. La sécurité collective
ayant échoué, l'ONU a décidé de créer le
Département des Opérations de Maintien de la Paix.
SECTION 2 : APERCU
GENERAL SUR LA RDC
A. Bref aperçu
historique sur la RDC
L'histoire de la RDC est fort complexe et l'on ne saurait le
présenter en quelques pages. Nous nous limiterons d'en faire ressortir
les lignes de force. Cahotante dans son développement, convulsive dans
ses luttes contre l'intrusion européenne et les factions
extérieures, discontinue et variée dans son processus
ponctué par une évolution plus ou moins rapide
précipitée. C'est une histoire fort ride en
péripétie et fertile en événements de gravide
importance de NIMIALUKENI fondateur du royaume Kongo en passant par KASAVUBU
relais de l'histoire moderne indépendante du Congo jusqu'à
l'époque de Laurent Désiré KABILA.29(*)
Jadis nommée EIC (1885-1908), Congo Belge (1905-1960),
Etat du Congo ou république du Congo (1964-1971), le ZAIRE (1971-1997)
et maintenant RDC (1997 à nos jours).
La conférence de Berlin est convoquée par le
chancelier Allemand BISMARCK dans l'objectif de fixer les règles de
l'occupation ou du partage de l'Afrique. Elle se penche aussi sur des questions
économiques et humanitaires. Elle a commencé du 15 novembre au 26
février 1885.
Dans cette conférence, le roi LEOPOLD II a
défendu son idée de créer « un Etat
indépendant du Congo » qui sera acceptée. Hélas!
Un Etat indépendant sans un peuple indépendant.
LEOPOLD II va convaincre les puissances européennes de
l'opportunité de créer un Etat tampon qui leur évite les
affrontements directs au coeur du continent tout en leur garantissant
l'accès aux richesses. « Les assurances du roi font que la
fixation des frontières de l'EIC, ne soit la préoccupation des
conférenciers, car, il est question d'un « territoire ouvert
à tous ».30(*)
Après, l'EIC est annexé à la Belgique et
change d'appellation pour devenir «Congo Belge » une annexion
votée par le parlement Belge le 28 Août 1908.
De L'EIC au Congo Belge, nous sommes à la
république du Congo qui accède à l'indépendance le
30 Juin 1960. C'est un fruit de la prise de conscience congolaise. A ce stade,
les congolais ont pris le destin de leur pays en mains. Pour ce qui est de
l'interprétation de cette indépendance, les avis sont
partagés. « Les uns s'entendaient à un retournement de
situation, à un remplacement des blancs par des noirs, dont
l'appropriation des belles voitures, des belles maisons ; et les autres,
à la cessation du travail quelque peu exagéré, pleine de
démagogie. Selon eux c'est désormais les machines qui pouvaient
directement produire le mas, le manioc,... rendant ainsi la houe et la machette
inutiles. Quelque temps après, le mot fut employé en
désignant des catégories des gens opportunistes, parvenus
signifiant de promotion sans mérite ».31(*)
B. Situation socio
économique
La RDC est un vaste pays d'Afrique situé au centre du
continent. Elle partage les frontières avec 9 pays et compte 11
provinces dont trois font l'objet de notre étude.
La population congolaise est constituée des nationaux
et des étrangers. L'étude de cette population pose beaucoup de
problèmes : celui de données démographiques et de
leurs sources, celui de répartition de la population et des facteurs
dont elle dépend, celui des relations entre la distribution de la
population et celui des infrastructures productives du
pays »32(*)
La RDC fait partie des pays les moins avancés. Sa
stature économique est comparable à celle des autres pays de
l'Afrique centrale, mais son économie est handicapée par une
guerre civile larvée et par la corruption qui prend des plus en plus
une ampleur inquiétante.
Le niveau de vie de la population est médiocre. En
dépit de ses immenses ressources naturelles (minerais, bois
précieux, produits agricoles...), le peuple congolais endure la
souffrance de tout calibre et il vit la pauvreté dans la richesse. Les
conflits ont également eu des conséquences désastreuses
pour la population dont le revenu se situe déjà en dessous
du seuil de la pauvreté. Ils ont non seulement paralysé le
secteur économique ; mais aussi, ils ont conduit à la
détérioration des infrastructures sociales.
L'économie de la RDC repose essentiellement sur le
secteur minier. L'agriculture qui a été proclamé
dès la deuxième république « priorité des
priorités » n'attire pas l'attention des
décideurs ; or, elle occupe plus de 70% de la population
congolaise.
C. Présentation de
l'Ituri
L'Ituri est l'un des districts de la province orientale.
Situé au Nord-Est de la RDC sur le versant occidental du Lac Albert
à une superficie de 658Km², il partage les frontières avec
l'Ouganda et le Soudan.
Ce district comprend cinq territoires administratifs qui
sont : ARU (6740km²), DJUGU (8783 Km²), IRUMU (8730 Km²),
MAHAGI (5221Km²) et MAMBASA (36783km²).33(*)
Le recensement scientifique de 1995 organisé par
l'Institut National des statistiques évaluait la population de l'Ituri
à 1.748.256 habitants constitués des nilotiques, des bantous, des
pygmées et des soudanais.
Chaque groupe ethnique parle librement sa langue comme moyen
de communication et parmi les langues nationales le Kiswahili et le
Lingala sont couramment parlés.
L'Ituri est l'une des régions les plus riches de la
RDC. Il regorge d'importantes ressources naturelles (or, forêt,
pétrole...) qui ne cessent d'attirer la convoitise des pays voisins et
des multinationales.
La population de l'Ituri vit essentiellement de
l'agriculture et des activités minières. Pour contrôler les
richesses du district de l'Ituri, la population s'est livrée à
une guerre ethnique qui a fait depuis 1999 plus de 50000 morts et de 500000
déplacés.
D. Présentation du
Kivu
Le KIVU est une province de l'Est de la RDC. Cette
région fut connue au 19e siècle sous le nom de MANIEMA
ou MANYEMA.
En 1988 la province du Kivu a été
divisée en trois entités : la province du Nord Kivu, le Sud
Kivu et le Maniema.
Des nombreux massacres y ont été
perpétrés entre 1996 et 2005 par différentes
armées, à savoir celles des généraux rebelles
Laurent N'kunda Batware et Jules MUTEBUSI ; les FARDC et diverses milices
congolaises et étrangères.
Les conflits de cette région ont pris une autre ampleur
après la guerre dite de libération soutenue par certaines
puissances régionales et internationales.
CHAPITRE DEUXIEME :
L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES
Dans ce chapitre, nous allons d'abord retracer l'historique de
l'ONU avant d'analyser ses missions et son fonctionnement. Nous finirons en
fin, par la description de l'histoire de l'intervention de l'ONU en
République Démocratique du Congo depuis 1960 jusqu'à ces
jours.
SECTION 1. HISTORIQUE DE
L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES.
La SDN, une organisation mise sur pied après la
première guerre mondiale, a été créée aux
termes de traité de Versailles de 1919. Il visait le règlement
des conflits politiques et le maintien de la paix 34(*)
Pour le professeur CIBENDA, la SDN reposait sur le mythe d'une
société internationale organisée. Cette philosophie
trouve sa base dans la combinaison du principe démocratique et
l'aspiration des combattants de la première guerre mondiale. Elle
apparaît comme le triomphe des puissances démocratiques sur les
visées impérialistes des empires centraux (Allemagne, Autriche
Hongrie,...)
Malgré les objectifs que la SDN s'étaient
fixés, notamment regrouper plusieurs Etats, organiser les relations
internationales sur base rationnelle et juridique, l'organisation a
présenté certaines faiblesses dont :
1. La prépondérance au sein de la
société des puissances victorieuses notamment la France, et la
Grande Bretagne;
2. Bien que la création de la SDN ait été
inspirée par le Président Wilson, les Etats Unis n'ont pas
adhéré à la société parce que le
sénat américain avait refusé de ratifier le traité
de Versailles.
D'une manière générale,
l'Assemblée et le Conseil de Sécurité ne disposaient que
d'un pouvoir de recommandation. Créée en 1919, la SDN a
été liquidée en 1939 sans avoir atteint ses objectifs. Les
échecs qu'elle a enregistrés, constituent une preuve qu'il y
avait une crise à son sein. Ces exemples sont édifiants :
1. Dans la résolution d'octobre 1935,
l'Assemblée condamna unanimement l'Italie d'agression contre l'Ethiopie,
la SDN n'a pas réagit et l'Italie a occupé l'Ethiopie.
2. En 1937, devant la SDN impuissante, le JAPON reprit son
agression contre la Chine dont il occupa une partie du territoire ;
3. Au cours de la guerre civile d'Espagne qui éclata
en 1936, la SDN ne leva pas la voix, ni le doigt,
4. Le 11décembre 1937, emboîtant le pas au JAPON,
l'Italie se retira également de la SDN35(*).
En effet, bien que la SDN ait traversé cette
situation, elle avait une structure pour son fonctionnement. Il s'agit
de :
Ø Une Assemblée Générale
réunissant les représentants de tous les Etats membres disposant
chacun d'une voix.
Ø Un Conseil de Sécurité où
siégeaient les grandes puissances et à tour de rôle, les
autres membres, fut un palliatif aux cruciaux problèmes
d'égalités d'Etats qui s'étaient posés lors de la
tentative de création d'une cour internationale en 1907 à la
HAYES.
Au cours de la deuxième guerre mondiale et pendant que
la SDN se disloquait progressivement, les puissances en lutte contre les Etats
fascistes avaient songé à une nouvelle Organisation
Internationale qui est l'ONU. Plusieurs réunions et conférences
ont conduit à l'établissement de l'ONU ainsi qu'à la
signature de sa charte ou alors à sa ratification.
Parmi ces réunions et conférences, nous
citons :
1. La charte de l'Atlantique du 14 Août 1941 ;
2. la conférence de Casablanca le 14 Janvier
1943 ;
3. la conférence de TEHERAN le 28 Novembre
1943 ;
4. le partage des Balkans le 10 Octobre 1944 ;
5. la conférence de YALTA le 4 Février
1945 ;
6. la conférence de SAN FRANCISCO le 26 Avril 1945
où la charte des Nations Unies a été signée par les
délégués de cinquante nations. La Pologne s' y
était jointe après, dont la cinquante unième nation.
7. la capitulation de l'Allemagne le 08 Mai 1945 ;
8. la fondation de l'ONU le 25 Juin 1945 ;
9. La conférence de post dam du 17 Juillet-2 Août
1945 ;
10. début de la guerre froide le 05 mars 1946. De
toutes ces conférences, celle qui nous intéresse, est celle du 26
Avril 1945 à San Francisco où la charte a été
signée et du 26 Juin 1945 de la fondation de l'ONU.
SECTION 2 : BUTS ET
MISSIONS DE L'ONU
En créant cette organisation, « les
gouvernements ou les peuples des Nations Unies ont voulu préserver les
générations futures de fléau de la guerre qui, deux fois
à l'espace d'une vie humaine, a infligé à
l'humanité d'indiscriptibles souffrances, proclamé à
nouveau leur fois dans les droits fondamentaux de l'homme, dans
l'égalité des droits de l'homme et des femmes ainsi que des
nations petites, crée les conditions nécessaires au maintien de
la 36(*)justice et le
respect des obligations nées de traités et autres sources de
droit international à favoriser le progrès social et à
instaurer des meilleures conditions de paix dans une liberté plus
grande sur le plan international.
Bref ;
- le maintien de la paix et de la sécurité
internationale,
- protection des droits de l'homme, idéal de
démocratie victorieuse de dictature fasciste ;
- développement social, générateur de
paix ;
- promotion politique des peuples dépendants.
Pour atteindre ce but, ils ont demandé aux Etats
membres de pratiquer la tolérance, de vivre en paix l'un avec l'autre
dans un esprit de bon voisinage, d'unir les forces pour le maintien de la paix
et de la sécurité internationale, d'accepter les principes et
d'instituer les méthodes garantissant le non usage de la force des
armes ; sauf dans l'intérêt commun, de recourir aux
institutions internationales afin de favoriser le progrès
économique et social de tous les peuples.
A partir des ces idées ci haut citées, nous
remarquons que tous les Etats qui se sont engagés dans l'organisation
pour suivre les mêmes idéaux, cherchaient qu'il y ait la paix dans
le monde et que chacun trouve son intérêt dans les relations
bilatérales.
SECTION 3 : STRUCTURE
ET FONCTIONNEMENT DE L'ONU.
Après avoir présenté les objectifs
fondamentaux que les Etats se sont assignés lors de la création
de l'organisation des Nations Unies, la charte dans son article 7 stipule que
l'ONU possède six organes, notamment :
· L'Assemblée
Générale (AG) : elle est constituée de 189
Etats. Sa composition se modifie lentement au gré du contexte
international. Elle tient une session ordinaire par an et peut être
convoquée par le Conseil de Sécurité à la
majorité de ses membres. Sept commissions spécialisées
s'occupent des questions administratives, de tutelles politiques
économiques et sociales, des questions budgétaires et question
des territoires non autonomes à l'exclusion des questions de
sécurité pour lesquelles ne peuvent être faites de
recommandation au Conseil de Sécurité.
· Conseil de Sécurité
(C.S) : Est composé de cinq membres permanents (Chines, Etats Unis,
Russie, France et Royaume Uni) et dix autres non permanents élus par
l'Assemblée Générale à partir de 1963 pour
accroître la représentation du tiers monde par l'Assemblée
Générale pour deux ans ; la moitié est renouvelable
chaque année. Au titre de l'article 24 de la charte de l'ONU, le Conseil
de Sécurité à la charge de maintenir la paix et la
sécurité. En cas de menace contre la paix, rupture de la paix et
des actes d'agression, il prend des décisions à caractère
coercitif et obligatoire pour les Etats (chapitre VII de la charte).
Les membres permanents disposent d'un droit de veto si
bien que pendant la guerre froide, le Conseil de Sécurité
était souvent paralysé.37(*)
· Secrétariat Général
(SG) : est un organe qui assure le suivi du travail de l'ONU. Le
Secrétaire Général est le plus haut fonctionnaire
totalement indépendant des Etats comme l'ensemble du personnel et jamais
choisit parmi les pays membres permanents du Conseil de
Sécurité.
Le Secrétaire Général est élu pour
un mandant de 5 ans, renouvelable une seule fois.
Rôles : Il assiste aux
réunions de l'assemblée générale et du conseil de
sécurité dont il peut attirer l'attention sur une situation qui
mettrait la paix en danger.
Il met en oeuvre les décisions de l'Assemblée
Générale et celles du Conseil de Sécurité.
Voici le tableau récapitulatif de
secrétaires généraux de l'ONU depuis 1945 à nos
jours
N°
|
Noms de secrétaires généraux
|
Nationalité
|
Année de règne
|
01
|
TRYGVELIE
|
NORVEGIEN
|
02 Fev 1945- 18 Nov1951
|
02
|
DAG HAMMARSKJÖLD
|
SUEDOIS
|
31 Mars 1953- 18 Sept 1961
|
03
|
SITHU U'THANT
|
BIRMAN
|
03 Nov 1961-31 Dec 1971
|
04
|
KURT WALDHEM
|
AUTRICHIEN
|
01 Janv 1972- 31 Dec 1981
|
05
|
JANVIER PEREZ DE WELLAR
|
PERUVIEN
|
1e Janv 1982-31 Déc 1991
|
06
|
BOUTROS BOUTROS GHALI
|
EGYPTIEN
|
1e Janv1992- 1e Janv 1997
|
07
|
KOFFI ATHAN ANNAN
|
GHANEEN
|
1e Janv 1997-1eJanv 2007
|
08
|
BAN. KIN- MOON
|
CORREN
|
1e Janv 2007-à nos jours
|
· Cour Internationale de Justice
(C.I.J) : succédant a la cour permanente de
justice internationale, créée en exécution de l'article
14 du pacte de la SDN et siégeant à la HAYES, la CIJ est le
principal organe de l'ONU, ses 15 juges sont élus par l'AG et CS.
Le rôle de la CIJ est de statuer sur les conflits
internationaux. Pour régler les crimes de guerre ou les crimes contre
l'humanité d'autres organismes ont été
créés. Nous citons la Cour Pénal International (CPI), le
Tribunal Pénal International (TPI) en 1990 pour la Yougoslavie et en
1994 pour le Rwanda.38(*)
· Conseil Economique et Social
(ECOSOC) : composé des membres élus pour
trois ans par l'AG (18 membres au début, 54 depuis
1973). « La compétence va des droits de l'homme aux
questions sociales, culturelles, et économiques. Il formule des
recommandations à l'AG, au CS, et aux institutions
spécialisées. Il tient deux sessions par an ; l'une
à New York et l'autre à Genève ; quatre commissions
régionales permettent une certaine décentralisation des
études et des décisions »39(*)
· Conseil de Tutelle : c'est
l'organe principal pour la surveillance des territoires placés sous
régime international de tutelle en remplacement du principe des mandats
de la SDN.
L'ONU exerce des activités très importantes
dans les domaines économique, social, humanitaire, intellectuel, et
d'autres domaines connexes. Ces tâches importantes sont accomplies par
des institutions spécialisées ».
La charte indique que ces institutions
spécialisées sont rattachées à l'organisation. Il
s'agit de : l'UNESCO, la FAO, l'OIT, l'OMS, le HCR,...
SECTION 4. HISTORIQUE DE
L'INTERVENTION DE L'ONU EN RDC
Quelques jours seulement après son accession à
l'indépendance, la RDC est en proie à des vagues de turbulences
qui menacent gravement la survie du jeune Etat. Tout commence le 5 Juillet 1960
avec l'éclatement de la mutinerie dans la Force Publique.
S'adressa aux troupes ce jour là, le
Général belge Jansens sortit cette phrase bien
malheureuse : « l'indépendance, c'est bon pour les
civils. Pour les militaires, il n'y a que la discipline. Avant le 30 juin vous
aviez des officiers blancs. Apres l'indépendance vous avez encore des
officiers blancs ». Des soldats du camp Léopold II, actuel
camp KOKOLO s'emparent de l'armurerie du camp. Ils exigent l'africanisation de
l'armée et le départ de leur chef. A Thysville, actuel
Mbanzangunzu, la garnison séquestre ses officiers et la mutinerie se
repend rapidement dans plusieurs casernes. Le gouvernement est très vite
débordé, les ressortissants européens, plus
particulièrement les belges, quittent massivement le pays et certains
seront victimes d'actes de violence.
Le 08 juillet, le gouvernement Belge, sans consulter le
gouvernement congolais comme l'y oblige l'accord bilatéral de
défense entre les deux pays, ordonne à son armée
d'intervenir. Joseph Kasavubu et Patrice Emery Lumumba respectivement
Président de la république et Premier ministre du Congo,
interprètent cet acte comme une remise en cause de l'indépendance
de leur pays.
Les choses se compliquent davantage avec la proclamation le
11juillet de la sécession du Katanga par Moise Tshombé.
Soulignant le fait que l'action de Tshombé bénéficie du
soutient mal caché des troupes belges présents dans la province,
le Président et son Premier ministre envoient un
télégramme commun au Secrétaire Général des
Nations Unies pour solliciter une assistance militaire « de
défendre le pays contre l'agression extérieure, qui est une
menace à la paix internationale ». Cette demande
adressée le 12 juillet sera renouvelée le lendemain avec
insistance, provoquant la saisie urgente du Conseil de Sécurité
par le Secrétaire Général de l'ONU.
A. Intervention des nations
unies
Le Secrétaire Général de l'ONU,
évoquant l'article 99 de la charte de l'organisation qui autorise
d'attirer l'attention du Conseil de Sécurité sur toute affaire
qui pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la
sécurité internationale, demande une réunion d'urgence du
Conseil Sécurité . La réunion est convoquée le
jour même de sa demande, c'est-à-dire le 13 Juillet. La
résolution est discutée jusque tard dans la nuit avant
d'être votée à l'unanimité, avec trois
abstentions : la Grande Bretagne, la France et la Chine. Le texte demande
au gouvernement belge de retirer ses troupes et autorise le Secrétaire
Général d'apporter l'assistance militaire au gouvernement
congolais. Ainsi, naît l'opération des Nations Unies au Congo,
ONUC en sigle.
Dès l'adoption de la résolution 143 (1960), Mr
Dag Hammarskjöld, alors Secrétaire Général de l'ONU
nomme RALPH BUNCH comme son représentant spécial au Congo. Les
troupes de l'ONU, seront commandées par un officier Suédois, CARL
VON HORN.
Dans un délai assez court, soit en quelques jours
seulement, quatre bataillons, soit 400 casques bleus sont
déployés à Léopoldville, Stanley
ville, Matadi, Thysville, et Coquilathville. Le déploiement
à Elisabethville est retardé à cause de l'opposition
farouche de MOISE TSHOMBE. Ces quatre bataillons sont fournis par la Tunisie,
le Ghana, le Maroc, et la Guinée. Plus tard, d'autres Etats africains,
asiatiques et européens vont aussi contribuer en troupes. En juillet
1961, la force de l'ONUC atteindra le « Peak » du nombre de
troupes soit près de 20.000 hommes.
B. Déroulement de la
mission
Le quartier général de l'ONU était
établi à Ndjili : dès le 16 Juillet, les
unités de l'opération arrivées la veille dans la capitale,
prennent position au siège de la radio nationale et autour des
institutions publiques. Elles ont deux missions : accompagner le retrait
des troupes belges et aider le gouvernement congolais à rétablir
l'ordre public et à reprendre le contrôle du territoire national.
En dépit des quelques difficultés, la
première mission sera accomplie relativement vite. Au début du
mois d'Août, les troupes belges avaient cédé aux casques
bleus toutes leurs positions dans le pays sauf dans les villes du Katanga. Il
a fallu une autre résolution du Conseil de Sécurité pour
accélérer le retrait des soldats belges : résolution
145 du 22 Juillet décidée sous la pression du gouvernement
congolais qui menaçait de faire appel aux troupes du pacte de Varsovie
si les belges ne se retiraient pas plus vite. Une autre résolution, la
résolution 146 (1960) du 9 Août, sera adoptée pour
permettre le retrait des troupes belges du KATANGA et leur remplacement par
celles de l'ONU à partir du 12 Août. Début septembre, soit
six semaines après l'envoi des casques bleus, les troupes belges
s'étaient retirées de toutes leurs positions litigieuses au
Congo. Le 2e objectif de l'ONUC, le rétablissement de l'ordre
public et la restauration de l'autorité gouvernementale sur l'ensemble
du pays, exigera plus de temps et des ressources que le retrait des troupes
belges. Cela à cause d'une combinaison des facteurs inextricables. A
l'insuffisance des troupes nécessaires et au déploiement efficace
des casques bleus sur l'ensemble du territoire congolais, s'ajoute la
multiplication des crises politico institutionnelles, les luttes ethniques et
les rebellions. L'on assiste tour à tour à la proclamation de
l'Etat du Sud Kasaï par Albert Kalonji le 08 Août, à
l'affrontement entre Baluba et Lulua dans le Kasaï, aux tensions entre le
gouvernement congolais et le Secrétaire Général de l'ONU
sur le traitement de la sécession katangaise et sud Kasaïenne,
à la revendication réciproque le 05 septembre entre le
1er ministre LUMUMBA et le Président KASAVUBU, à la
création en Novembre d'un gouvernement à Stanley ville par
A.GIZENGA, partisan de Patrice Lumumba le 17 Janvier 1961, etc..
Six mois seulement après l'indépendance, le pays
est au bord de l'implosion. Mais la présence de l'ONUC, va contribuer de
façon déterminante à limiter les dégâts. Pour
empêcher l'arrivée des troupes rivales dans la capitale, l'ONUC
procède à la fermeture de l'aéroport de
Léopoldville le soir de la querelle de légitimité entre le
Président et son Premier ministre. La radio nationale, dans la capitale,
sera également fermée pendant quelques jours pour taire les
discours incendiaires qui enveniment la situation. L'ONUC se charge de la
protection des leaders politiques toutes tendances confondues mais, elle n'a
pas réussi à protéger le Premier Ministre Patrice Emery
Lumumba. Le 27 novembre, Lumumba quitte Léopoldville espérant
gagner Stanley ville, fief des siens. Alors c'est la traque, où tombent
les derniers masques. Et d'abord celui de l'ONU qui, deux mois plus tôt,
avait assuré sa protection à Kasavubu et Bomboko, mais la refuse
aujourd'hui à Lumumba. Car Hammarskjöld s'inquiète: son
adjoint, Rajeshwar Dayal, qui a remplacé Andrew Cordier, lui a
télégraphié d'urgence: « Si Lumumba réussit
à atteindre Stanley ville, alors la situation changerait
directement»40(*).
Le Secrétaire Général de promettre à l' ambassadeur
américain auprès des Nations Unies que, dans ce cas, il
interposerait des Casques bleus entre Stanley ville et
Léopoldville ; l'incertaine armée de Mobutu «
n'étant pas capable » de résister à une offensive
nationaliste. Mais Lumumba n'atteindra pas Stanley ville. Le 1er
décembre 1960 Lumumba sera arrêté près de Lodi, dans
le Kasaï, par des soldats de Mobutu appuyé par la logistique de
l'ONUC. Amené à leur base de Mweka, il y est arrêté,
entravé et violemment frappé sous les yeux de Casques bleus
ghanéens indignés mais qui, sur instruction formelle de leurs
supérieurs, s'abstiennent d'intervenir. Bref, l'ONU a pratiquement
livré Lumumba à Mobutu, qui le ramène aussitôt
à Léopoldville où il est à nouveau sauvagement
battu avant d'être transféré le 3 décembre au camp
militaire Hardy, de Thysville, au sud de la capitale congolaise. Tout cela sans
que l'ONU intervienne, alors qu'à Thysville, les Casques bleus
(notamment marocains), protestaient contre le traitement infligé
à Lumumba et ses amis. Ce qui fait d'ailleurs craindre à
l'onusien Dayal comme au commissaire Lahaye que n'éclatent des
soulèvements visant à libérer Lumumba. D'où la
fébrilité avec laquelle les responsables belges -inquiets de la
faiblesse des mobutistes, et plus encore de l'offensive, à partir de
Stanley ville, des partisans de Lumumba regroupés par Antoine Gizenga,
étudient le moyen de se débarrasser au plus vite, et «
définitivement », de leur dangereux otage. Le 4 janvier, le comte
d'Aspremont Lynden, dans un télégramme à Brazzaville
destiné à André Lahaye, attire sa « toute
spéciale attention sur les conséquences désastreuses
qu'aurait la libération de Lumumba. Le danger de telle situation, ajoute
le ministre, doit être porté avec insistance à la
connaissance des commissaires généraux. »41(*)
Malgré cette situation, l'ONUC réussit à
faire accepter un cessez le feu sur certains de multiples fronts ouverts dans
le pays : entre l'ANC et l'armée sécessionniste de KALONDJI,
entre les baluba anti-sécessionniste du Katanga (Nord) et les gendarmes
katangais pro Tshombé. Des couloirs sécurisés sont
créés entre les belligérants pour protéger les
populations en danger.
Malgré tous ces efforts, le mandat de l'ONUC se
révélera trop limité pour stabiliser le pays. Pire, au
début de l'année 1961, plusieurs pays contributeurs de troupes
procèdent au retrait de leurs contingents. Les effectifs militaires de
l'ONUC tombent alors de près de 20 000 hommes à moins de
15000.Tout cela sur fond de crise au siège des Nations Unies à
New York, où le représentant de l'URSS exige la démission
du Secrétaire Général Dag Hammarskjöld. Toute fois,
l'ONUC sera dotée, grâce à la résolution 161 du 15
février 1961, d'un mandat plus robuste lui permettant de recourir
à la force, si nécessaire, pour éviter que le Congo ne
s'enfonce dans la guerre civile. Pour réaliser efficacement cette
mission, le Secrétaire Général fait un nouvel appel
à contribution en troupes et obtient une réponse positive de la
part des plusieurs pays. En avril 1961, les effectifs de l'ONU augmentent
à nouveau pour atteindre 18000 hommes.
Le renforcement du mandat de l'ONUC permit de stabiliser
notamment le front Nord du Katanga, l'offensive des gendarmes katangais. Ils
prennent le contrôle de l'axe Kabalo-Kalemie. La montée en
puissance de l'ONUC poussera Moise Tshombé à accepter une
solution négociée mise au point par étapes. Il y a eu
d'abord la conférence de TANANARIVE en mars 1961, puis la
conférence de Coquilathville en Avril. Les résultats de ces
rencontres seront limités, mais elles ont eu le mérite d'ouvrir
la voie aux négociations. Ces dernières, spécialement
celle de Léopoldville, a conduit à la réouverture, le 22
Juillet 1961 à l'assistance logistique du gouvernement d'unité
nationale dirigé par Cyrille Adula.
C. Le défi katangais
Ces avancées seront pourtant loin de ramener la paix
dans le pays. La question de la sécession katangaise demeurera
entière. Quoi qu'aucun gouvernement au monde n'ait reconnu l'Etat du
Katanga, Moise Tshombé, soufflant le chaud et le froid, sera hostile
à l'ONUC. En août 1962, sous l'influence des forces militaro
financières étrangères, les gendarmes katangais lancent
une offensive contre les troupes de l'ONUC à Elisabethville, à
Albertville, à Kamina et dans biens d'autres villes du Katanga. C'est
dans ces conditions que dans la nuit du 17 au 18 septembre, le
Secrétaire Général des Nations Unies, Dag
Hammarskjöld trouva la mort alors qu'il se rendait à Ndola, en
Zambie pour négocier un cessez le feu avec Tshombé. Son Avion
s'écrase et il sera tué avec sept de ses collaborateurs ainsi que
tout l'équipage suédois. La mission du Secrétaire
Général sera toute fois poursuivie par MAHMOUD KHIARI, patron des
activités civiles de l'ONU. Le cessez le feu est signé à
Ndola le 20 septembre. Il sera violé quelques semaines après par
les gendarmes soutenus par des mercenaires étrangers.
Il faudra attendre la fin de l'année 1961 pour voir la
fin de la sécession, ayant compris que la présence des
mercenaires au Katanga constituait un obstacle majeur à une solution
négociée, le Conseil de Sécurité, par la
résolution 169 du 24 novembre 1961 autorise l'usage de la force pour
contraindre ces mercenaires à se retirer. Une opération militaire
est lancée le 15 décembre, et en quelques jours seulement.
Les troupes de l'ONUC avaient le contrôle de presque tous les points
stratégiques d'Elisabethville. La mauvaise tournure des combats, oblige
Tshombé à demander une rencontre avec le 1er ministre
Adula, qui aura lieu à KITONA le 10 et 21 décembre. Ce dernier
signe une déclaration en 14 points dans laquelle, il reconnaît la
loi fondamentale, donc la constitution nationale, ainsi que le gouvernement
établi à Léopoldville. Mais, l'application de cet
engagement ne se réalisera pas sans tergiversations. Plusieurs mois
seront nécessaires pour venir à bout de la résistance des
leaders katangais extrémistes. Entre-temps, les négociations vont
se poursuivre.
Fin 1962, les parties en conflit acceptent un plan de
réconciliation nationale rédigé par les experts de l'ONU.
En janvier 1963, Mose Tshombé, après une réunion avec son
gouvernement à Kolwezi, fait une déclaration dans laquelle il se
dit prêt à mettre fin à la sécession ; et
Kolwezi la grande ville katangaise encore sous contrôle des gendarmes
sécessionnistes, sera ouverte aux troupes indiennes de l'ONUC le 21
janvier. Le même mois, des représentants du gouvernement central,
avec Joseph ILEO en tête, arrivent à Elisabethville et prennent en
charge l'administration de la province. Ainsi, prend fin la sécession
Katangaise. Mais le travail de renforcement du gouvernement central par l'ONUC
prendra plusieurs mois. L'opération prendra fin officiellement en juin
1964. En ce moment là il ne restait plus qu'environ 3.300 casques bleus
sur le territoire congolais.
Trente neuf ans après, cette même mission est
apparue avec l'appellation de MONUC à 1999. Le Conseil de
Sécurité des Nations Unies, avait attendu qu'il y ait près
de 3 millions de morts congolais victimes des massacres pour reconnaître
l'agression rwandaise, ougandaise et burundaise contre la RDC sous la
complicité des Etats Unies sous la présidence de Bill Clinton et
de la Grande Bretagne sous Tony Blair. Dans la précipitation et pour
masquer toutes ces implications dont la finalité était la
partition de la RDC, on y dépêcha des forces militaires pour
garantir la paix et le retour à la normalité.
Mais, après dix ans de présence, nous avons
atteint le paroxysme du désenchantement au regard du bilan largement
négatif de la MONUC qui s'était traduit par :
Ø L'incurie des exactions criminelles de toutes sortes
sur les populations civiles congolaises que les soldats de la MONUC avaient
souvent laissé massacrer, comme à Mushake.
Ø Le soutien apporté par la MONUC au criminel
Rwandais Laurent N'kunda Batware (en lui assurant une interposition inconnue
chaque fois que les forces armées de la RDC lançaient une
offensive pour en finir, en lui procurant les informations tactiques et
stratégiques sur les opérations des FARDC, en lui facilitant
l'acquisition des armes et en fermant l'oeil de nombreuses incursions de
soldats rwandais sur le territoire congolais, comme le disait Jean Kalama
Ilunga coordonnateur de l'UCDP).
Ø Certains soldats des contingents de la MONUC à
l'Est de la RDC, s'adonnaient impunément à des trafics illicites
de toutes sortes, et d'autres, attrapés en flagrant de lit entrain de
violer.
Ø Le choix de deux derniers dirigeants de la MONUC
à savoir l'Américain W.L Swing et le Britannique Alan Doss
n'était pas du hasard. Leur parcours respectif et les actes
posés, mettent en évidence leur assujettissement au programme de
déstabilisation de la RDC plutôt qu'à celui des
véritables missions."42(*)
Lorsque l'année dernière, le Président
Joseph KABILA, bien qu'en retard, prit conscience du plan de partition du pays
et se prononça officiellement pour la fin du mandat de la MONUC en
précisant la fin de la présence militaire Onusienne en RDC au 30
juin 2010, c'était la panique dans les rouages de direction de cette
institution. Il y eut une levée de bouclier systématique contre
cette prise de position congolaise. Alan Doss est allé urgemment au
Conseil de Sécurité plaider et chercher du soutien pour le
maintien, à tout prix, de la MONUC en RDC en y précisant une
situation d'insécurité quelque peu rocambolesque.
Non seulement les FDLR et la LRA sont présentés
comme les diables, toute l'équipe d'infiltrés qui
contrôlent certains postes stratégiques à l'ONU, s'est mise
en action pour contraint cette décision du pouvoir congolais. On a vu,
par exemple, l'ancien secrétaire particulier de Tony Blair, aujourd'hui,
Secrétaire Général adjoint chargé de l'humanitaire,
John Holmes, effectuer un déplacement en RDC pour diaboliser la LRA,
attirer l'attention et confronter, par un discours dirigé, la
décision du maintien de la MONUC.
Au lieu de promouvoir la paix en proposant un dialogue
politique inter rwandais et inter ougandais, monsieur Holmes a appelé
à la guerre sur le territoire congolais contre la LRA et les FDLR qui ne
demandent qu'à rentrer chez eux. Ainsi, naîtra la MONUSCO par la
résolution 1925 le 30 juin 2010. Le Conseil de Sécurité
des Nations Unies est d'avis que la RDC entre maintenant dans une nouvelle
phase de sa transition vers la consolidation de la paix et qu'il est
nécessaire d'établir un partenariat solide entre l'ONU et le
gouvernement de la RDC pour faire face à ces défis.
La résolution 1925, adoptée par le Conseil de
Sécurité le 28 Mai 2010 reconnaît « les
progrès réalisés en RDC, compte tenu de défis que
le pays a eu à surmonter ces 15 dernières
années ». Elle note toute fois, qu'il subsiste encore des
défis qui empêchent la stabilisation de la RDC.
Au regard de l'évolution de la situation, le Conseil de
Sécurité a estimé qu'il était nécessaire de
donner une nouvelle orientation au mandat de la mission des Nations Unies
dans le pays, en accordant une importance accrue à la consolidation de
la paix pour raffermir et faire avancer la stabilisation du pays.
C'est ainsi qu'au terme de la présente
résolution, le conseil a décidé que la mission s'appellera
à partir du 1e juillet 2010 « Mission de
l'Organisation des Nations unies pour la Stabilisation en RDC » ou
MONUSCO, en remplacement de la MONUC ; avec comme deux priorités
majeurs : la protection des civils et la stabilisation, et consolidation
de la paix. La première, qui consiste à la protection des
civils, doit être la priorité lorsqu'il s'agit de décider
de l'usage des capacités et ressources disponibles. Elle autorise la
mission à utiliser tous les moyens nécessaires, dans la limite de
ses capacités et dans les zones où ses unités sont
déployées, pour s'acquitter de son mandat de protection. La
seconde, qui est la stabilisation et la consolidation de la paix, est
certainement la nouveauté fondamentale introduite dans le mandat de la
mission. Il s'agit, pour la mission, de capitaliser sur les progrès
réalisés en RDC, maintenir le cap sur le relèvement du
pays après 15 années des conflits et aider à la
consolidation de la paix et de la sécurité dans le pays. Pour
consolider les acquis, le Conseil de Sécurité charge la MONUSCO
d'appuyer l'action qui conduit les autorités congolaises à
renforcer et à reformer les institutions de sécurité ainsi
que l'appareil judiciaire. La mission aidera le gouvernement congolais à
renforcer ses capacités militaires, y compris la justice militaire et la
police militaire et, si le gouvernement en fait la demande, l'aidera à
former les bataillons des FARDC et de la police militaire, soutiendra les
institutions de justice militaire et sa durée de mandat expire le 30Juin
2011, mais qui est jusqu'à présent prolongé.
Alors que tous les regards et les projecteurs de
l'actualité sont braqués sur la célébration du
cinquantenaire, en d'autres termes, alors que tout le monde est distrait, le
Secrétaire Général des Nations Unies, monsieur BAN KI
-MOON, a installé ou plutôt a réinstallé la MONUC
sous une autre dénomination : la Mission d'Organisation des Nations
Unies pour la stabilisation du Congo « MONUSCO » en
sigle.
Au regard de ce qui précède, peut-être,
était-il de bonne foi, mais certainement manipulé pour
crédibiliser ce qui, aux yeux de beaucoup de congolais, ressort comme
une arnaque tant que la justice ne sera pas rendue pour les plus de 6 millions
de congolais morts, victimes des crimes de guerre, crimes contre
l'humanité et génocide qui se sont produit dans les deux
provinces du Kivu et le district de l'Ituri ; conflits qui étaient
plus identitaire avant de prendre d'autres connotations. De ce fait, voyons
comment sont nés ces conflits identitaires.
CHAPITRE TROISIEME :
DES CONFLITS IDENTITAIRES
L'identification des personnes forme la préoccupation
permanente de toute la communauté humaine.
En RDC, l'administration a toujours placé
l'identification des personnes physiques parmi ses priorités.
« Ce souci se limite malheureusement dans les textes. Il ne
s'accompagne guère de la ferme volonté de la concrétiser
dans les actes quotidiens. Entre temps les structures laissées par les
colons sont progressivement tombées en désuétude. Le pays
se trouve aujourd'hui, sans une base objective d'identification et partout,
sans les éléments fiables pour déterminer la
citoyenneté de la plupart de ses résidents. Ce qui entraîne
une série de contentieux. Il se dégage plusieurs contradictions
érigées en un véritable noeud
gordien ».43(*)
Les conflits de l'Est de la RDC et la récente agression, ont brutalement
remis sur le tapis ce dossier complexe et porteur de tous les dangers. Sans
devoir revenir sur les textes juridiques y relatifs, c'est-à-dire sur le
cadre formel, le présent chapitre se propose de relever l'origine, les
causes, le dynamisme ainsi que les conséquences des conflits
identitaires à l'Est de la RDC et particulièrement en Ituri et au
KIVU sans pour autant ignorer ces enjeux ainsi que leurs acteurs
impliqués.
SECTION 1 : LE CONFLIT
EN ITURI
L'Ituri est souvent décrit comme l'un des coins les
plus sanglants de la RDC. Malgré trois accords de paix censés
mettre un terme à la guerre qui dure depuis dix ans au Congo, les
combats dans le Nord-Est de la RDC se sont intensifiés, fin 2002 et
début 2003, des centaines de civils ont été
massacrés dans la ville de Bunia et de dizaines de milliers d'autres ont
été forcés de fuir. Certains ont cherché refuge
près de l'enceinte des Nations Unies (MONUC) espérant
désespérément trouver une protection contre la violence.
Alors que la communauté internationale se concentrait sur la ville de
Bunia, les massacres se sont poursuivis dans d'autres parties de l'Ituri, loin
de l'attention des medias.
Les groupes armés ont commis des crimes de guerre, des
crimes contre l'humanité et d'autres violations du droit international
humanitaire et des droits humains sur une vaste échelle, en Ituri. Ils
ont également perpétré des exécutions sommaires,
enlevant de force des personnes dont le sort est aujourd'hui encore inconnu.
La guerre de l'Ituri est un écheveau complexe de conflits locaux,
nationaux et régionaux qui se sont développés après
qu'une dispute locale entre Hema et Lendu ait été
exacerbée par les acteurs ougandais et aggravée par la guerre
internationale plus large qui décherait la RDC.
A. Genèse du conflit
Les Hema sont des pasteurs et les Lendu des agriculteurs.
Mais historiquement, il existait un fort niveau de coexistence entre les deux
groupes, et les mariages étaient fréquents. Cependant, le
régime colonial belge a accentué les divisions ethniques entre
les deux communautés, en essayant de réorganiser les chefferies
traditionnelles en de groupes plus homogènes et en favorisant les Hema
aux dépens de Lendu.
Après l'indépendance de 1960, les Hema sont
restés dans leur position d'élite administrative,
possédant terres et affaires. Lorsque le territoire de KIBALI-ITURI a
été crée en 1992 par exemple, aucun Lendu n'a obtenu de
positions d'importance dans l'administration. Le président MOBUTU
à l'époque, a confirmé les Hema aux postes de gestion dans
le secteur fermier, minier et celui de l'administration locale dans le cadre de
sa politique de « zaïrianisation », les Hema et les
Lendu se sont livrés de petites batailles pour la terre et les droits
de pêche à plusieurs reprises après l'indépendance
mais, en général, l'arbitrage coutumier soutenu par l'Etat, a
réussi à contenir les incidents.44(*)
Le nouveau conflit débute en juin 1999, lorsqu'un
petit nombre d'Hema auraient tenté d'acheter des autorités
locales, afin qu'elles modifient les registres de propriété
foncière en leur faveur dans la zone de Walendu Pitsu qui fait partie du
district de Djugu d'Ituri. Ils auraient utilisé les faux papiers pour
expulser les habitants Lendu de leurs terres comme le pensent certains Lendu du
coin. Ces Lendu ont décidé de riposter. Comprenons par là,
que le conflit est d'abord foncier et local. En l'absence d'une autorité
locale forte, l'incident a rapidement viré à une confrontation
entre les ressources et ainsi devenir ensuite, un conflit
internationalisé.
L'ingérence de l'Ouganda a aggravé la
situation. Le Brigadier Général James KAZINI alors en charge de
l'armée ougandaise en RDC, nomme Adel LOTSOVE MUGISA, une Hema,
gouverneur provisoire de district d'Ituri et du Haut Uélé, qui
faisaient anciennement partie de la province orientale. Si la proposition de
créer une telle entité a été soutenue par certains
hommes politiques de la région, ce fut le décret du
Général ougandais qui modifia les frontières
administratives, créant effectivement une nouvelle
« province ». Cette importante décision
coïncidant avec la dispute foncière locale, et a donné
l'impression que l'armée ougandaise se rangeait du côté des
Hema. Ainsi, début 2003, la dispute originelle avait pris de l'ampleur
et la violence touchait davantage des Bira, et les Alurs qui n'étaient
pas auparavant associés à aucun des belligérants, ont
maintenant été contraint de choisir un camp.
Alors que le conflit Hema-Lendu s'étendait et devenait
plus radical, chaque groupe a eu recours à la propagande et aux mythes
pour justifier sa cause. Les intellectuels Hema comme Lendu, ont
déformé l'histoire à des fins politiques, fabricant des
nouveaux récits pour appuyer leur point de vue. Un porte-parole Hema a
affirmé aux chercheurs de Human right watch : « nous
savons qu'il y a génocide contre les Hema mais on a été
ignoré pendant longtemps ».45(*) D'autres Hema ont évoqué un lien avec
le Tutsi du Rwanda et ont affirmé que les Lendu accompagnés des
Intérahamwe et des rebelles ougandais de l'ADF, perpétraient un
génocide comme celui de 1994 au Rwanda. Ces Hema font entrer dans
l'appellation « forces négatives » les Lendu.
Certains Lendu et Ngiti se sont alliés pour aviver la colère
contre le Rwanda, l'Ouganda et leurs alliés locaux.
Au début août 2002, les combattants UPC qui
contrôlaient alors une partie de Bunia ont travaillé avec
l'armée ougandaise pour déloger les forces du RDC/K ML et prendre
le contrôle de la ville et de certains quartiers excentrés. Ce
faisant, ils ont commis les abus détaillés ci-dessous. La prise
de Bunia fut prélude à l'établissement du gouvernement UPC
un peu plus tard le mois.
La violence de début Août à Bunia a
démontré trois aspects essentiels. Dans ce cas, ce fut plus au
moins simultanément avec les groupes Hema contre Lendu, tuant des civils
appartenant à l'autre groupe ethnique, souvent dans leurs maisons. Dans
d'autres cas, les tueries se sont produites successivement censées
être des actions de représailles pour des attaques commises
préalablement et le soutien apporté par des acteurs
extérieurs est important. Un tel soutien reste modeste, mais dans ce
cas, l'aide de l'armée ougandaise a clairement assuré la victoire
de l'UPC. Et comme dans tout les autres cas, les victimes les plus nombreuses
ont été et continuent d'être parmi les civils.
La montée vers la violence d'août, a
commencé en juin et juillet alors que l'hostilité de la milice
Hema à l'encontre du gouverneur MOLONDO LOPONDO augmentait tandis qu'il
intégrait des milices Lendu et Ngiti dans l'APC. Logée dans la
maison de LUBANGA et protégée par des soldats de l'armée
ougandaise, la milice a cherché à contrôler les parties de
plus en plus importantes de la ville de Bunia. Elle s'est accrochée avec
les combattants APC le 10 juillet dans un bar appelé TV5 et le 25 au
camp Ndoromo où l'APC formait environ 1200 combattants Lendu et Ngiti.
Le 06/08 des combattants Hema, apparemment soutenus par des soldats ougandais,
ont lancé une attaque majeure à Ndoromo et y ont
été après quatorze heures de combat. Le 07 et le 08
Août, la milice (Hema) UPC a tenté d'occuper certains quartiers de
Bunia et au cours de cette tentative, elle a délibérément
tué les civils Lendu et d'autres comme des Nande et des Bira
perçus comme des alliés de Lendu. De ce fait, les milices Lendu
ont pris pour cible et tué des douzaines de civils dans le quartier
MUDJIPELA et dans d'autres quartiers majoritairement Hema comme SAIO, RWAMBUZI
et SIMBILIABO. Les deux parties ont brûlé des maisons, provoquant
le déplacement d'un nombre important des civils. Un témoin dont
nous taisons le nom a ainsi raconté : « le 7
août, les jeunes miliciens Hema ont poursuivi les Bira et les Lendu dans
Bunia, ils savaient vers quelles maisons aller et qui prendre pour cible. Ils
étaient environs 200, certains en uniforme et d'autres en civil. Ils ont
tué beaucoup de personnes ces jours là, 37 environs. Même
si je pense qu'il y en a plus, quelques jours plus tard, le 9 août, ces
personnes ont été enterrées par la croix rouge et le chef
du coin. Il y avait des hommes, des femmes et des enfants. Le massacre s'est
produit de sept heures du matin jusqu'à une heure aux environs de
l'après midi ».46(*)
En dehors de la ville, à Lengabo, les milices Lendu et
Ngiti, ont délibérément tué 32 civils Hema qui
avaient cherché refuge dans la ferme de TIBASIMA ATEENYI, un chef Hema
auparavant lié au RCD/KML, mais qui résidait alors à
Kinshasa.
Un témoin rencontré par Alison Des Forges
conseillère à la division Afrique de Human Right Watch a
rapporté les faits suivants : « trente deux Hema
sont morts là bas (à la ferme de Tibasima). Je les ai
comptés ; sept environs sont morts par balle alors que les autres
ont été tués à la machette. Cette attaque a
vraiment augmenté les tensions. Certains blessés sont venus
à Bunia. Ils avaient même coupé les jambes d'un enfant et
amputé les bras d'un autre ».47(*)
Lorsque l'UPC a commencé la guerre et a pris le
pouvoir à Bunia, ses membres désiraient vivement prendre
Mongbwalu afin d'avoir accès aux mines d'or. En octobre, ils ont
attaqué la ville mais ont été repoussés par les
combattants Lendu et les soldats APC. En novembre, ils se regroupent et lassent
une autre attaque, cette fois ci conjointe avec certains des soldats MLC de
Bemba, des ougandais et peut être quelques rwandais. Les forces du MLC se
mêlent avec les troupes du RCD.N de Roger LUMBALA. Ces troupes tentaient
de pousser vers l'Est en direction de territoire qu'occupait Mbusa Nyamwisi.
Leur campagne s'est fait connaître sous le nom
d' « Effacer le tableau ». D'autres témoins des
faits ont également dit que des ougandais avaient apporté leur
aide à l'UPC, et l'un a déclaré : « les
Hema et les ougandais étaient toujours ensemble ; et un autre a
expliqué leur tactique en disant que les ougandais étaient devant
et les Hema dernière, lors de l'attaque. »48(*)
La coopération entre MLC et UPC était un fait
nouveau. L'UPC a peut être explorée les possibilités d'une
réelle alliance alors qu'apparemment, le MLC était
intéressé par un accès à l'or de Mongbwalu. Cela
s'expliquait selon l'adage célèbre en relations internationales,
pas d'action sans intérêt où la question de savoir
« quelle est ma part » dans cette affaire. C'est cette
phrase qui nous amène à étudier les enjeux de ce conflit
qui au départ interne, a été internationalisé.
B. Enjeux du conflit
L'Ituri abrite 18 groupes ethniques différents, les
communautés des Hema-Gegere et des Lendu-Ngiti représentant
ensemble environ 40% des habitants. Les autres groupes majeurs sont les Bira,
les Alur, les Lugbara, les Nyali, les Ondo-okebo et les Lesse.
L'identité ethnique prenant une importance croissante,
un nouveau groupe a fait son apparition ; les « non
originaires » à savoir les
« étrangers »c'est à dire qui ne sont pas
nés en Ituri. Les Nande du Nord Kivu, représentent les non
originaires les plus importants à cause de la place qu'ils occupent dans
le secteur des affaires. L'émergence de Mbusa Nyamwisi un Nande, comme
chef du RCD/KML a soulevé la question de la place des Nande en Ituri.
Les élites Hema, cherchant à asseoir et à protéger
leur contrôle sur les sphères politiques et économiques en
Ituri, tendent à considérer les autres comme adversaires
directs.
Les Hema, Lendu et les autres ethnies servant de mandataires
pour le gouvernement et les mouvements rebelles, cherchent également
à définir des priorités servant leurs propres
intérêts. Ils sont habiles à jouer les divers rivaux
extérieurs les uns contre les autres et changent de camp suivant leurs
intérêts. Chacun voulant son intérêt personnel, cela
a déclenché la guerre ethnique, ce qui est dangereux, c'est
l'intervention des pays étrangers dans le conflit. Comme l'Ouganda, le
Rwanda pour ne citer que ceux-là, qui ont profité pour s'enrichir
de toute les façons en profitant de l'exploitation de l'or, diamant,
bois et autres. Les gouvernements étrangers et leurs soldats et des
nombreux autres acteurs qui leurs sont liés de façon officieuse
veulent profiter de ces ressources nombreuses et à forte valeur dans
cette région, y compris le commerce transfrontalier et les revenus des
douanes.
Un certain nombre de rapports indépendants dont ceux
de groupe d'experts des Nations Unies et ceux des Organisations Internationales
et des Organisations Non Gouvernementales, ont recueilli des informations sur
le lien entre conflit en RDC et l'exploitation des ressources naturelles. A
l'exemple de Mongwalu, les récits des témoins ont montré
à quelle vitesse les forces victorieuses au combat se sont
lancées dans l'exploitation des ressources locales, dans ce cas
précis, l'or. Les statiques commerciales montrent combien l'Ouganda a
profité des richesses de la RDC.49(*)
Les exportations d'or de l'Ouganda ont plus que doublé
après que les troupes eurent franchi la frontière avec la RDC
alors qu'il n'y a pas eu d'augmentation dans les capacités de production
nationale. Cet accroissement a coïncidé avec le fort
déploiement des troupes ougandaises dans les zones minières en
Ituri comme aux bords de Kilo moto, décrit comme l'une des mines d'or
les plus productives du congo. Selon les experts des Nations Unies, le
frère de MUSEVENI, Salim SALEH et l'ancien major de l'armée
ougandaise, le général James KAZINI, ont été
identifiés comme étant les responsables du réseau
utilisant l'armée ougandaise et diverses milices rebelles comme leur
force d'exécution d'intérêt personnel sur des fins
commerciales.
Les autorités du Rwanda auraient également voulu
profiter de l'or de l'Ituri. L'UPC de Thomas LUBANGA aurait été
prête à aider le Rwanda à obtenir une part de l'or extrait
de Mongbwalu mais, s'est trouvé dans l'incapacité de le faire
lorsque ce groupe a perdu le pouvoir à Bunia.
La découverte de pétrole dans la vallée
de la Semuliki, une zone qui enjambe la frontière entre l'Ouganda et
l'Ituri, est une garantie que la compétition au sujet de l'Ituri va
augmenter. Héritage Oïl à qui le gouvernement congolais a
concédé les droits d'exploitation en Ituri, a
procédé à des forages test sur le côté
ougandais de la frontière.
Le 31/03/2003, la compagnie a annoncé qu'elle avait
trouvé du pétrole en Ouganda et que la zone avait le potentiel
pour devenir un nouveau bassin pétrolier d'importance mondiale. Le
directeur ougandais d'héritage-oïl envisageait de débuter
les activités du côté congolais de la frontière en
mars 2003, projetant qu'il faudrait cinq ans et 15 à20 millions de
dollars d'investissements pour dégager un profit50(*)
Signalons que en plus de son contrat avec le gouvernement de
la RDC, Héritage-oïl maintient des liens étroits avec les
autorités ougandaises. En 2002, les agents de la compagnie ont
commencé à prendre contact avec de chefs locaux en Ituri dont
plusieurs à Burasi ainsi qu'avec le chef Kahwa de Mandro qui aurait
déclaré nous citons : j'ai été contacté
par les canadiens de la compagnie pétrolière qui sont venu me
voir. Je leur ai dit qu'ils ne pourraient commencer à travailler en
Ituri que quand j'aurais pris Bunia à l'UPC.51(*)
Comprenons par là, le mauvais choix du gouvernement
congolais d'avoir signé le contrat avec cette compagnie et qu'il
était impérieux de le résilier.
La déclaration de Kahwa indiquait que les droits sur
le pétrole pouvaient être changés contre le soutien
nécessaire en vu d'occuper Bunia. Cela entraînerait de nombreux
risques si des acteurs locaux ambitieux commencent à solliciter et
à recevoir un soutien auprès sociétés
multinationales.
Des observateurs locaux et internationaux craignaient les
conséquences graves si l'une des industries d'extractions à plus
forte proportion de capitaux au monde, arrive dans l'une des zones de conflit
les plus complexe au monde. Comme l'a affirmé Dhetchuvi alors Ministre
des affaires étrangères de l'UPC : En Ituri ,on est dans une
guerre de pétrole. Pour d'autres, la guerre en Ituri est un gain
économique.
La situation dans les Grand Lacs peut se compliquer davantage
si une solution définitive n'est pas trouvée au conflit de
l'Ituri, région aux potentialités énormes. Les raisons de
continuer ces affrontements seraient alors plus économiques et
politiques qu'ethniques.
Doté d'un sol et d'un sous-sol riches en ressources
naturelles, le district de l'Ituri est une zone de plus en plus enviée
dans le Nord-Est de la RDC. L'or, le coltan et le pétrole de l'Ituri,
figurent parmi les ressources minières les plus recherchées au
monde. L'activité commerciale est très florissante dans cette
partie du pays et les Etats voisins considèrent l'Ituri comme un
important marché, surtout pour les trafics d'armes à destination
des milices tribales.
Au-delà de ces enjeux économiques se trouvent
les enjeux politique et militaire. La guerre pour le contrôle de l'Ituri
oppose plusieurs milices rivales essentiellement d'ethnies Lendu et Hema. Ses
groupes armés n'ont pas hésité à signer des
alliances avec des armées étrangères pour défendre
leurs intérêts. L'UPC s'est allié tantôt avec
l'Ouganda tantôt avec le Rwanda. Plusieurs années après les
massacres et les destructions inutiles, aujourd'hui certains groupes passent
par cette voie pour faire entendre leur voix sur l'échiquier national et
pour décrocher des postes dans l'administration publique du pays.
Les affrontements interethniques en Ituri, depuis 1998, ont
provoqué la mort d'environs 50000 personnes et déplacé
500000 autres52(*) .
Les Nations Unies ont demandé aux parties en conflits d'arrêter
définitivement les combats, source des violations
répétées des droits de l'homme. Les groupes armés
devraient remplacer la logique de guerre par une dynamique de paix et de
réconciliation. Bien entendu, la fin des activités militaires
devrait être accompagnée de solutions et de mesures politiques
prises au niveau du gouvernement. Et la MONUC devrait être
associé que nous verrons très loin au chapitre 4 de ce travail.
C. Conséquences
Sur base des informations rassemblées par ses
chercheurs et sur d'autres rapports, Human Right Watch estime qu'au moins 5000
civils sont morts des suites de la violence directe en Ituri, entre juillet
2002 et Mars 2003. Ces victimes s'ajoutent aux 50000 civils qui selon les
Nations Unies, sont morts là bas depuis 1999. Ces pertes
représentent juste une partie d'un total estimé à 3,3
millions de civils morts dans tout le Congo, un bilan qui fait de cette guerre,
la guerre la plus meurtrière pour les civils, depuis la seconde guerre
mondiale53(*)
Les groupes armés ont commis des crimes de guerres, des
crimes contre l'humanité et d'autres violations du droit international
humanitaire et des droits humains sur une vaste échelle, en Ituri. Les
assaillants ont massacré des civils non armés, souvent pour la
seule raison de leur appartenance ethnique. Des dizaines et parfois des
centaines de civils ont été tué lors des attaques de ce
type. Dans l'un de massacres estiment les chercheurs de Human Right Watch, sur
une période de 10 jours les combattants Ngiti avec les soldats de l'APC
de Mbusa Nyamwisi ont tué au moins 1200 enfants Hema et Bira, des femmes
et d'autres civils à Nyakunde. Ces assaillants ont exécuté
une opération bien planifiée, massacrant systématiquement
et parfois torturant des civils dans leurs fouilles, maison par maison et les
malades ont été tué sur leur lit d'hôpital.
D'autres massacres, en particulier ceux qui se seraient réalisés
dans les zones plus reculées, n'ont jamais été
consignés dans les rapports.
Les groupes armés ont également
perpétré des exécutions sommaires, enlevant de force des
personnes dont le sort reste aujourd'hui encore inconnu. Ils ont arbitrairement
arrêtée et illégalement détenues d'autres personnes,
dont certaines ont été soumises à la torture : des
Hema, Lendu et Alurs insatisfaits.
Selon le rapport des experts de l'ONU du 21 Octobre
2002 : « le conflit armé qui a opposé les membres
de clans de Hema et de Lendu découle, en partie, des tentatives de
politiciens et hommes d'affaires influents qui tentaient d'accroître les
avantages qu'ils tirent des activités commerciales ».
Les Etats voisins et les firmes internationales ont
trouvé en cette zone un important marché de trafic d'armes avec
l'existence des diverses milices tribales. La convoitise des richesses de
l'Ituri, a fait que ces Etats s'y sont battus par des milices
interposées.
D'après Human Right Watch (rapport du 17 octobre
2002) : « les massacres et les viols ont été
perpétrés, ordonnés ou cautionnés par les
dirigeants qui exploitent les problèmes ethniques pour acquérir
ou préserver un pouvoir économique et politique en
Ituri.54(*)
Un chercheur de Human Right Watch a dénoncé, en
outre, la transposition du génocide du Rwanda en Ituri. Les groupes
antagonistes s'étend identifier aux Hutu (Lendu) et Tutsi (Hema).
SECTION 2 : LE CONFLIT
AU KIVU
Au printemps 1996, le KIVU55(*) était présenté par plusieurs
spécialistes, comme une « poudrière » non
seulement à cause de multiples conflits et revendications ethniques
notamment celle liée à la citoyenneté des populations
rwandophones, mais aussi et surtout à cause de la présence
massive des réfugiés rwandais et burundais arrivés en 1993
et 1994. L'explosion s'est produite en septembre 1996, lorsqu'une guerre a
éclaté au Sud Kivu avec, au départ deux objectifs
sécuritaires : la protection physique et la réhabilitation
identitaire des tutsi du Zaïre (Congo), et le démantèlement
des camps des réfugiés qui représentaient une menace
sérieuse pour le Rwanda et le Burundi.
Mais les problèmes majeurs qui étaient à
l'origine immédiate de cette guerre n'ont pas été
résolus. Ces problèmes sont : la nationalité des
rwandophones de l'est du Congo et le besoin de sécurité pour le
Rwanda56(*). Il est
possible de distinguer deux interprétations qui se
réfèrent à cette situation pour tenter d'expliquer les
événements actuels du Kivu ; la première qui
apparaît comme celle de la population locale, traduit l'idée selon
laquelle le Kivu est devenu un « champ de bataille » ou un
« théâtre des affrontement » entre Tutsi et
Hutu du Rwanda et du Burundi. Selon cet entendement, ce sont uniquement les
acteurs du conflit rwandais qui s'affrontent au Kivu, faisant subir aux
populations locales des conséquences d'un conflit auxquels elles
seraient totalement étrangères57(*)
De ce point de vue, la crise actuelle du Kivu aurait
été d'une cause exclusivement étrangère. Ceci
reviendrait à dire que la solution à cette dernière sera
trouvée dès que les acteurs rwandais retourneront dans leur pays
ou, cesseront de contrôler l'espace politique du Kivu. C'est ce qui nous
parait très incertain. La seconde, est que le problème est
beaucoup plus complexe, et que l'on n'est pas en présence d'un simple
déplacement géographique du conflit rwandais. On assiste
plutôt à son implantation au Kivu où des antagonismes inter
ethniques anciens, tels que ceux du MASISI ou ceux qui opposent les Babembe aux
banyamulenge, lui ont offert un ancrage local.
A. Origine du conflit
Les conflits du Kivu s'enracinent dans la trajectoire
historique des sphères sociales (famille, clan ethnie ou tribu,
village,...) dans lesquelles se déploie l'activité individuelle.
De toute évidence, l'ethnie demeure la sphère sociale la plus
marquante sur le plan politique au Kivu. Elle détermine la configuration
de la société et les rapports entre groupes sociaux qui la
composent. On ne peut donc pas faire fi d'elle lorsqu'on cherche à
examiner la configuration des conflits du Kivu.
Les problèmes identitaires au Kivu, en particulier
dans sa partie septentrionale, sont anciens. D'importants flux migratoires
avant, pendant et après la colonisation - une pression
démographique considérable, le statut incertain des
autorité néo-traditionnelles, le dynamisme politique et
économique de la région, sa situation périphérique
dans l'ensemble zaïrois (congolais) et son insertion dans l'aire Est
africain : tout cela constitue la toile de fond de récents
événements dans la région. L'expression la plus visible et
la plus violente en est la situation des « Banyarwanda »
les rwandophones vivant au Kivu, constitués de plusieurs groupes :
les « autochtones » établis dès avant la
période coloniale, les « immigré » et les
« transplantés (emportés entre 1937 et 1955 comme mains
d'oeuvre dans le cadre d'une politique volontariste des autorités
coloniales Belges) de la période coloniale, les
« infiltrés » ou « clandestins »
d'avant et après 1960, les réfugiés Tutsi arrivés
entre 1959-1964, 1973 et 1990-1994, et les réfugiés Hutu
(arrivés massivement au milieu de 1994) . Ce brassage a contribué
à la naissance d'un important contentieux dès 1960 ;
déjà à cette époque dite de la
« rébellion Banyarwanda » ou ils ont failli se faire
expulser du Nord Kivu.58(*)
En 1994, des milliers de réfugiés Hutus
s'engloutissent aux frontières du Kivu et créent une
insécurité dans la région. Cette vague migratoire
après l'indépendance devient une calamité
démographique, alimentaire, politique et militaire. La communauté
internationale s'y mêle. Soldée par une guerre des esprits et
d'occupation du Kivu par les rebelles venus de Kigali et d'Ouganda, les
réfugiés de cette vague migratoire se virent dans l'obligation de
retourner au Rwanda et au Burundi59(*).
A part cette date de 1994, voyons ce qui s'est passé
avant ce que nous pouvons considérer comme genèse du conflit du
Kivu.
En 1895, à l'issue d'une sanglante bataille
livrée au Kivu, c'est-à-dire en dehors de son royaume, le roi
guerrier KIGHERI IV RUABUGIRI du Rwanda, grièvement blessé,
succomba dans le pays. Cent ans plus tard, en 1994, au terme des
indescriptibles massacres à caractère génocidaire au
Rwanda, les deux frères ennemis de ces pays voisins, transportaient au
Congo leurs affrontements, y créant un terrain favorable à des
nouvelles agressions qui allaient culminer avec celle du 02 août
199860(*).
Entre ces deux dates, on peut constater qu'il y a eu en
réalité une guerre longue qui n'a jamais cessé. Une guerre
qui changeait de forme et doctrine de l'expression territoriale, mieux
formulée au cours des années 1930 par un prêtre basé
au Rwanda, le chanoine L. Laogen, de la manière
suivante : « le grand avenir du Rwanda Urundi ne peut
être que dans une expansion colonisante »61(*). Cette doctrine sera remise
sur le tapis en pleine année 1992, c'est-à-dire, quelques mois
avant la nouvelle guerre du Nord Kivu (mars 1993) par un rwandophones, doyen de
la faculté de droit de l'Université Nationale de Kinshasa.
On remarquera que les différents gouvernements qui se
sont succédés dans ces pays là, y compris celui du
président Habyarimana, chercheront toujours à conquérir ou
acquérir de terrains et autres domaines à l'Est du Congo.
Les événements qui commencent au Nord Kivu en
mars 1993, illustrent bien le caractère fluide des catégories
ethniques. En effet, ce sont les Banyarwanda Hutus et Tutsi, qui sont les
victimes d'une vague de violence déclenchée contre eux par des
groupes « autochtones » Hunde, Nande et Nyanga
soutenus par leurs milices (les ma ma et les Bangilima). L'ethnie visée
ici, est celle de Banyarwanda, plus tard d'autres
« ethnies » entrerons en configuration.
D'abord, le processus de démocratisation entamé
en 1990, ouvre une perspective d'une lutte compétitive pour le pouvoir.
Puisque, seuls les nationaux exercent les droits politiques en particulier ceux
d'élire et d'être élu. La nationalité devient un
enjeu important surtout dans les régions où le nombre de
Banyarwanda est considérable (cas de Masisi où ils constituent
70% de la population.
En suite, dans cette zone de l'Est du Congo relativement
surpeuplée, des conflits fonciers mettent aux prises les divers groupes
de la population. Ils entrent en confrontation d'une part, deux types
d'utilisation de la terre (en particulier celles de culture et de
pâturages) ; d'autre part, deux conception de la terre
foncière et de l'accès à la terre : l'usage des
terres par les membres d'un groupes qui en est le propriétaire
corporatif (régime du droit coutumier) par opposition au concept de la
propriété individuelle du droit moderne qui permet les
transactions contractuelles (achat-vente).
B. Dynamisme du conflit
Après cette série de secousse au Kivu, le
conflit a dégénéré avec l'arrivée de Laurent
N'kunda Batware Mihigo qui a secoué la région du
Kivu.62(*)
La guerre actuelle du Kivu est un conflit armé
opposant les forces régulières de l'armée de la RDC aux
congres national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda, un
rebelle et ancien officier de l'armée rwandaise, membre du FPR au
début des années 1990. Il a vécu au Rwanda, Ouganda et en
RDC avant de rejoindre le FPR de Paul Kagamé. Il a combattu aux
cotés du Président rwandais Kagamé et a donc
contribué au génocide qui a eu lieu dans ce pays. Ensuite, devenu
membre de l'A.P.R à 1994 jusqu'au moment ou il a été
envoyé en RDC accompagné de son compatriote James KABAREBE pour
expulser les extrémistes Hutus rwandais de l'Est du Congo et ensuite
chasser le Président MOBUTU du pouvoir au profit de Laurent
Désiré KABILA.
En 2003 , avec la fin officielle de la 2emeguerre
du Congo, Laurent N'kunda rejoint la nouvelle armée
intégrée de la RDC mise en place sous le gouvernement de
transition, il entre avec le grade de colonel, puis est promu
Général au cours de l'année. Il rejette cependant
rapidement l'autorité du gouvernement de transition et replie avec des
troupes issues du RCD Goma dans les forets de Masisi dans le Nord
Kivu.63(*)
Plus tard en 2004, les forces de Laurent N'kunda entrent en
conflit avec l'armée de la RDC au Sud Kivu, et en mai 2004, ils occupent
la ville de Bukavu où elles se rendent coupables de divers crimes de
guerre64(*). Laurent
N'kunda déclare qu'il tentait de prévenir un génocide
contre les tutsi de la région, un argument rejeté par la MONUC,
qui réfute également les allégations selon lesquelles,
N'kunda recevait ses ordres du gouvernement rwandais. Après des
négociations avec les Nations Unies, les forces de Laurent N'kunda
quittent Bukavu et retournent dans les forêts de Masisi. Ces forces se
scindent et une partie part vers le Rwanda sous les ordres de Jules MUTEBUSI.
Plus de 150 000 rwandophones (comme N'kunda) ont, selon les observateurs,
fui le Sud Kivu pour le Nord Kivu par peur de représailles de la part de
l'armée de la RDC65(*).
En 2005, Laurent N'kunda appelle à la fin du
gouvernement de transition pour corruption. De plus en plus, des
déserteurs de l'armée régulière issus du RCD GOMA
rejoignent ses propres troupes. A cette époque, ses forces comptent
environ 3000 soldats.
En janvier 2006, les troupes de Laurent N'kunda affrontent
les troupes régulières congolaises, toutes accusées de
crimes de guerre par la MONUC. D'autres affrontements se déroulent en
août 2006 aux environs de SAKE. La MONUC cependant se refuse à
ordonner l'arrestation de Laurent N'kunda, lorsqu'un mandat d'arrêt
international est lancé contre lui, arguant que « Mr Laurent
N'kunda ne représente pas une menace pour les population locales, et
nous ne pouvons dès lors justifier aucune action contre
lui »66(*).
Jusqu'en juin 2006 cependant, le Conseil de Sécurité des Nations
Unies impose des mesures de restriction à Laurent N'kunda.
Au cours des premiers et deuxièmes tours
contestés et violents, de l'élection présidentielle
congolaise de 2006, Laurent N'kunda déclare qu'il respecterait les
résultats des urnes. Le 25 novembre, soit un jour avant que la cour
suprême de la RDC confirme la victoire de joseph KABILA au second tour de
l'élection présidentielle, les forces de Laurent N'kunda lancent
une offensive majeure contre la 11e brigade des troupes
gouvernementales à Sake, affrontant également des troupes de la
MONUC.
L'attaque pourrait ne pas être liée aux
résultats de l'élection, mais plutôt au
« massacre d'un Tutsi proche de l'un des commandants du
groupe ». Les Nations Unies appellent le gouvernement à
négocier avec Laurent N'kunda, et le ministre de l'intérieur, le
Général Denis KALUME, est envoyé dans l'Est du pays pour
entamer des négociations.
Le 07 décembre 2006, les troupes du RCD Goma attaque
des positions de l'armée régulière au Nord Kivu. Avec
l'assistance militaire de la MONUC, l'armée gouvernementale parvint
à reprendre le terrain, 150 rebelles ont été tués
dans l'opération. Environ 12000 civils congolais fuirent vers le
district de KISORO en Ouganda. Ce même jour, une roquette tirée du
Congo vers Kisoro, tue sept personnes. 67(*)
En 2007, le gouvernement régulier tente de diminuer la
menace que constituait la présence de Laurent N'KUNDA en essayant
d'intégrer davantage ses troupes au sein des FARDC, en un processus
appelé « brassage ». Cependant, Laurent NKUNDA
contrôlait désormais cinq brigades plutôt que deux. Le 24
Juillet, le responsable des soldats des Nations Unies à l'époque,
Jean Mari Guéhenno déclare que « les forces de Laurent
N'KUNDA sont la seule menace sérieuse contre la stabilité de la
RDC. A la fin Août, Laurent N'KUNDA retire ses hommes des brigades
mixtes, et commence à attaquer les FARDC qu'il accusait d'aider les
milices Hutu à assaillir les milliers de Tutsi présents dans le
Kivu. Début septembre, les forces de Laurent N'KUNDA assiègent
une position gouvernementale à Masisi, et les hélicoptères
de la MONUC transportent des soldats gouvernementaux pour évacuer la
ville. Le 5 septembre, les FARDC annoncent la mort de 50 hommes de Laurent
N'KUNDA suite à un raid d'un hélicoptère Mil Mi-24, il
appelle le gouvernement à revenir vers les termes d'un accord de paix.
Selon lui, « c'est le gouvernement qui a brisé le processus de
paix » et il demande au gouvernement de réintégrer le
processus de paix68(*).
Le gouvernement impose le 15 octobre, une date limite au
désarmement des troupes de Laurent N'KUNDA. Cette limite passe sans
réaction, et le 17 Octobre, le Président Joseph KABILA ordonne
à ses troupes de se préparer à la maîtrise des
troupes de Laurent N'kunda par la force. On se rappelle de cette parole du
Président « toutes les carottes sont finies, on va
utiliser le bâton », ce qui compliqua la donne.
Au début novembre 2007, les troupes de Laurent N'KUNDA
s'emparent de la ville de NYANZALE, à environ 100km de GOMA et environs
trois autres villages et les positions de FARDC abandonnées. Avec
l'ampleur des revers subis par les FARDC en 2007, des doutes surgissent quant
à sa capacité opérationnelle et à la
fidélité de ses dirigeants en place, incapable de résister
avec 20000 hommes aux 4000 miliciens du CNDP. Les pertes gouvernementales
subies au cours du front : 2600 ont été tuées dont
2000 policiers en tenue militaire et 600 éléments de Groupe
Spécial pour la Sécurité Présidentielle et 600
blessés. Le matériel saisi par les rebelles est également
impressionnant : 6 tonnes de munitions dont les munitions
d'hélicoptères, 45 blindés, 20 lance-roquettes,
15 000 caisses de grenades, 6000 caisses de fusil Fal, ainsi que 15
missiles sol-air.69(*)
La fiabilité de certaines troupes de la MONUC est
généralement mise en cause.
L'accord de paix de Goma est instauré à 2008
où les rebelles décident de participer aux négociations.
Mais, en mai les FARDC et les FDLR s'affrontent. En octobre, Laurent N'KUNDA
attaque de nouvelles agglomérations, et Rutshuru est menacé par
les rebelles. Goma est assiégé et attaqué, ce qui motive
la communauté internationale d'intervenir contre les rebelles. Cependant
la ville est abandonnée par les troupes gouvernementales le 29 octobre.
Suite à un retournement surpris d'alliance, les
gouvernements rwandais et congolais lancent une opération militaire
combinée le 22 janvier 2009, menant à l'arrestation de Laurent
N'kunda au Rwanda le soir et sera presque la fin de la guerre.
C. Motivation
économique du Conflit
La quête de nouvelles ressources minières par
les sociétés occidentales, pousse les SMN à se tourner en
RDC, grand pourvoyeur de mines d'or, de diamants, coltan et cassitérite
ainsi que d'importants d'autres minerais.
Ces puissances financières multinationales, disposant
aussi d'importants moyens militaires, arrivent à imposer leur
volonté à des gouvernements. Tel est le cas au Chili avec la
multinationale américaine ATT. Elles parviennent à prendre
possession des Etats au moyen des rebellions et tentent de remodeler les pays,
en créant de nouveaux Etats comme dans les Balkans.70(*)
De ces SMN, figure la célèbre AMFI
créée en 1995 pour concrétiser les ambitions
économiques des Etats Unies à travers le Congo, ces
multinationales (BGC,ACC,GENCOR,ISCOR,) de nationalité
différentes ont crée de tensions au Kivu en soutenant les
rebellions pour piller le pays. Le ministre de la communication de la RDC
à l'époque a dénoncé le soutien d'un
« lobby » pillant les ressources minières de la RDC
via CNDP. La principale ressource pillée est le coltan, un minerai de
tantale servant à la fabrication d'électronique
miniaturisée telle que les téléphones et ordinateurs
portables. Le sénateur père SAMPOL, du Bloc, a
déclaré au cours d'une conférence de presse, que cette
nouvelle guerre à l'Est du Congo « a été
présentée comme un conflit ethnique, alors que le problème
essentiel a été le contrôle par des grands groupes
européens et américains des ressources naturelles du congo. C'est
juste au moment où le Congo a essayé d'établir des
contrats commerciaux avec la Chine pour exploiter le cuivre et le coltan, avec
des contrats beaucoup plus avantageux pour le Congo, que les multinationales,
avec la complicité des grandes puissances internationales, ont
provoqué ce conflit » a -t-il affirmé.71(*)
CHAPITRE QUATRIEME :
LE CHAPITRE VII ET LES CONFLITS IDENTITAIRES
La tâche principale du Conseil de
Sécurité est le maintien de la paix et de la
sécurité internationale. Le conseil le fait par deux
moyens : le premier, concerne le règlement pacifique des
différends et le second, l'emploi de la force armée. C'est le
chapitre VI de la charte qui donne toute procédure relative au
règlement pacifique des différends et plus
particulièrement l'article 33.
Action en cas de menace contre la paix contenue dans le
chapitre VII, plus particulièrement dans les articles 39, 41 et 42.
C'est ce chapitre VII que nous nous proposons d'étudier dans ce
chapitre, du fait que c'est se dernier, qui organise le système de la
sécurité collective qui est la caractéristique principale
de l'ONU.
Parmi les procédés utilisés par le
Conseil de Sécurité pour le maintien de la paix, figure la
défense collective (les troubles dans une partie du monde risquent de
s'étendre dans les autres parties du monde. C'est pourquoi les Etats
doivent tout faire pour décourager les actes qui peuvent conduire
à la rupture ou menace contre la paix, les dispositions contenues dans
le chapitre VII à ses articles 41 et 42 expriment bien le
caractère collectif des Nations Unies), le désarmement qui vise
la limitation, le contrôle et la réduction des efforts humains et
matériels, destinés à la fabrication ou à la
production des moyens relatifs à la guerre, la diplomatie
préventive et la théorie fonctionnaliste72(*).
Dans une situation conflictuelle, il existe trois
moments :
· La menace contre la paix : le
chapitre VI fait allusion aux différends dont la prolongation est
susceptible de menacer le maintien de la paix. Dans le chapitre VII, il est
question d'une menace actuelle, d'un danger imminent pour lequel les
hostilités risquent de commencer à tout instant.
· La rupture de la paix : cela
signifie que les hostilités ont commencé, que la guerre est
déclarée.
· L'acte d'agression : c'est la
situation dans laquelle un Etat prend l'initiative d'employer la force, la
violence contre un autre Etat. En vertu du chapitre VII, le Conseil de
Sécurité doit empêcher que la menace ne devienne rupture de
la paix ou acte d'agression. En suite, il doit réprimer les coupables.
En fin, le Conseil de Sécurité doit rétablir la
paix.73(*)
Cette situation a été vécue au Congo et
particulièrement à l'Est du pays. Voyons ce qu'a
été l'intervention du Conseil de Sécurité via sa
mission MONUC en Ituri et dans le Kivu.
SECTION 1 : DE
L'APPLICABILITE DU CHAPITRE VII EN ITURI
La date du 21 mai 2008 a été
célébrée à Bunia comme le cinquième
anniversaire de la pacification de l'Ituri. L'événement qui
devait avoir lieu le 14 mai, a rappelé l'engagement pris
résolument par le district, le 14 mai 2003, dans le processus de paix,
avec en toile de fond, la mise sur pied de la commission de pacification de
l'Ituri (CPI).
Le conflit en Ituri en particulier et à l'Est en
général, représente une véritable poudrière
et demeure un talon d'Achille au Congo. Le conflit en Ituri a été
largement ignoré par la communauté internationale suite aux
fausses informations. Certains Etats membres des Nations Unies étaient
convaincus qu'il s'y déroulait une simple « guerre
tribale ».
Entre 1999 et Avril 2003, la MONUC disposait seulement d'une
petite équipe de moins de dix (10) observateurs pour couvrir cette
région habitée par près de 4,2 millions de personnes.
Les effectifs de la MONUC ont dans l'urgence été
augmenté, de plusieurs centaines d'hommes en Avril 2003. Ces soldats de
la paix n'avaient pas la capacité de protéger des milliers de
civils qui avaient sollicité la protection auprès d'eux, lorsque
les affrontements ont de nouveau éclaté entre les miliciens
rivaux début mai.
Cette confusion a poussé le Conseil de
Sécurité d'autorisé une force multinationale
intérimaire d'urgence avec un mandat sous chapitre VII afin de
protéger les civils et le personnel des Nations Unies dans la ville de
Bunia pour une courte période, pendant que la MONUC
renforçait sa présence. Cette décision a soulagé
les habitants de la cité de Bunia, laissant des dizaines de milliers de
civils à l'extérieur de Bunia sans protection et à la
merci des groupes armés. Cette force a été
nommée «Artémis ». il s'agit d'une mission
militaire menée du 06 juin au 06 septembre 2003 en Ituri par l' Union
Européenne (UE) au titre de la Politique Européenne de
Sécurité et de Défense (PESD). Il s'agit de la
première opération de maintien de la paix réalisée
par l'UE en dehors du périmètre du continent et sans le recours
aux accords dits de « Berlin plus » qui permettent aux
Européens de bénéficier de moyens de l'OTAN.
La force européenne en Ituri avait comme
missions : contribuer à améliorer la situation humanitaire,
assurer la protection de l'Aéroport et des personnes
déplacées se trouvant dans les camps de Bunia et, si la situation
l'exige, contribuer à assurer la protection ou la sécurité
de la population civile et du personnel des Nations Unies et des organisations
humanitaires dans la ville.74(*)
Cette force avait en effet été
déployée pour mettre fin dans l'immédiat au combat et
faire cesser les exactions dont la population civile de Bunia était
victime. Ainsi, les Nations Unies ont profité de cette occasion pour
mettre en place une nouvelle « brigade de l'Ituri »
des casques bleus de la MONUC.
Dix huit nations ont participé à
l'opération Artémis et la France a assumé la fonction
de « nation cadre » et a fourni environs 80% des
effectifs de militaires engagés dans l'opération. 2200 soldats
étaient déployés sur le continent africain. D'autres
éléments étaient affectés au Quartier
Général à Paris, pour conduire l'opération. 1035
soldats étaient déployés à Bunia au moment ou la
force a atteint sa plénitude opérationnelle. Le reste du
continent se répartissait entre la BSVIA de la mission à ENTEBBE
et des Aérodromes Gabonais et Tchadiens qui accueillaient les Avions de
combat destinés à appuyer la composante terrestre75(*)
Le bilan de cette opération a été
positif. Les objectifs lui assignés ont été atteint. Pour
pérenniser cet acquis, le Conseil de Sécurité a
déployé la brigade de l'Ituri de la MONUC à
l'époque avec un nouveau mandant vigoureux de maintenir la paix sous le
chapitre VII de la charte de l'ONU. La résolution 1493 a donné
donc à la mission « un mandat vigoureux qu'elle avait besoin
pour s'acquitter de sa mission en RDC » a
réitéré l'ancien secrétaire général
de l'ONU, KOFI ANAN.
La MONUC est déployée avec un mandat
fixé sur le chapitre VII qui lui confère l'ordre de lutter par la
force contre les violences faites aux civils d'une manière
systématique, y compris les tueries, ainsi que les autres
atrocités et violation du droit humanitaire et des droits de l'homme, en
particulier la violence sexuelle contre les femmes et les filles.
Aujourd'hui, le risque d'une reprise des violences en Ituri
est limité du fait de la présence de la MONUC soumise sous
chapitre VII, pour démanteler la plupart des groupes armés et
pour soulager la population après des années de souffrance et de
destruction.
La MONUC s'est investie en connivence avec la
communauté internationale, pour le désarmement volontaire et
forcé des milices, et a largement mené le processus politique et
militaire qui a permis leur reddition progressive tout au long de la
transition. Aujourd'hui, c'est le succès de la reconstruction du Congo
qui se joue en Ituri.
Le représentant spécial du Secrétaire
Général des Nations Unies "RSSG " à l'époque,
William Lancy Swing, « a précisé que la brigade de
l'Ituri serait déployée dans trois ou quatre endroits en dehors
de Bunia avec comme objectif prétendu, d'étendre
l'opération « Bunia sans armes » au reste de
l'Ituri afin que les autres populations puissent vivre en paix »,a
indiqué le chef de la MONUC qui aurait précisé que ce
déploiement était rendu possible suite à l'armée
des soldats Pakistanais, portant l'effectif de la brigade Ituri à 3300
militaires ».76(*)
Ce déploiement s'est fait en deux phases :
· Dans le premier temps, le contingent Pakistanais qui
s'était déployé vers le Nord et le Bangladais vers le Sud
de l'Ituri
· La seconde phase est intervenue après
l'arrivée à la mi novembre, du contingent Népalais, qui
complétera l'effectif total de la brigade Ituri qui devrait alors
atteindre 5000 hommes.
Ce déploiement se préparait depuis le
1er septembre 2003, date à laquelle la brigade Ituri a pris
le relais de la force
multinationale « Artémis » à Bunia a
indiqué William Lancy Swing qui aurait ajouté que la MONUC avait
déjà effectué des patrouilles et des missions de
reconnaissance dans plusieurs localités de la province.
Apres ce déploiement, la force de la MONUC a
imposé la paix en Ituri.
Soulignons que la mission a connu sept phases importantes
dans l'évolution de son mandat et de ses capacités d'action.
Ainsi, la phase cinq est capitale pour le renforcement de ses capacités
d'action. Pour donner à la mission les moyens de faire respecter
l'embargo sur les armes à destination de l'Est de la RDC, le Conseil de
Sécurité autorise la mission en Ituri le 12/03/2004 à
saisir ou recueillir, comme il conviendra, les armes ou tout matériel
connexe dont la présence sur le territoire congolais, constituerait une
violation des mesures imposées par l'article 20 de la résolution
1493(embargo sur les armes), et à disposer de ses armes et
matériels d'une manière appropriée (résolution
1533).
La mission a sérieusement fait usage du chapitre VII en
Ituri. La riposte en Ituri face aux miliciens le prouve. Les casques bleus ont
tué une cinquantaine de miliciens congolais. Cette opération
militaire de la MONUC intervient en réaction à une embuscade
de miliciens contre les troupes de l'ONU dans le district de l'Ituri qui a
entraîné ce mardi, la mort de neuf soldats Bangladais en mission.
La mission a continué ces mesures « robustes »
afin de neutraliser les groupes criminels et protéger la population
civile, dans une région ou 50000 personnes ont déjà
trouvé la mort depuis 1999. Cette opération s'est passée
à Tshe pour prouver l'intervention de la MONUC en Ituri sous chapitre
VII afin de ramener la paix en Ituri.
En plus, un autre clash a débuté dans la
matinée du 25 Février, lorsque 20 casques bleus et leur
interprète, un employé civil congolais, sont tombés dans
une embuscade à 5 kilomètre à l'Ouest du village de KAFE,
dans le district de l'Ituri. Face à la menace criminelle des milices qui
opèrent en complète anarchie, entre 17000 et 18000 personnes ont
abandonné leurs villages poussés jusqu'au lac Albert. C'est
là que la compagnie des casques bleus du Bangladesh avait
installé un camp pour assurer leur protection, entre le lac et massif
montagneux de Mont bleu, dans une zone particulièrement difficile
d'accès, rappelle le Potentiel. Et c'est aussi là que les
miliciens congolais ont tué mardi premier mars neuf soldats de maintien
de la paix.
D'après la MONUC, cette embuscade a été
tendue par un des groupes armés qui refusent de participer au processus
de désarmement et de réinsertion communautaire internationale.
Les casques bleus assuraient une mission de sécurisation des abords
immédiats de la zone en vue de protéger ces populations contre
les exactions dont elles avaient été victimes quelques semaines
auparavant, et que le commandement de la brigade a immédiatement
lancé une opération héliportée pour venir en
renfort de ses troupes. Des opérations de sécurisation, de
contrôle de zone et de ratissage sont en cours pour poursuivre les
assaillants.
La MONUC explique que cette attaque
préméditée, fait suite aux nombreuses actions
menées en Ituri visant à neutraliser les milices qui vivent de
revenus illégaux, de pillages et terrorisent la population. Elle tient
les chefs politiques et militaires de groupes qui continuent de refuser le
programme de désarmement et de réinsertion mis en place par la
commission nationale de désarmement et réinsertion (CONADER).
A DRODRO l'action des miliciens a attiré l'attention
de la Communauté Internationale qui attendait l'action de la MONUC
au tournant, souvent critiquée pour son inertie, parfois même
accusée de complicité comme l'a précisé digital
Congo. Un communiqué de presse de la MONUC vient préciser que le
commandant de l'opération a immédiatement riposté à
l'aide d'hélicoptère MI -18 et que la MONUC compte
prendre à la suite de cette action préméditée,
des mesures militaires robustes. Ces deux actions militaires sont soutenues
sans réserve par le gouvernement de Kinshasa et par le Conseil de
Sécurité. William Lancy Swing l'ancien représentant
spécial du Secrétaire Général de l'ONU a
déclaré à la presse que la MONUC pourrait mener d'autres
actions dans le secteur.
A cette époque et aujourd'hui, des gros moyens sont
entrain d'être déployés pour venir au bout des groupes
armés. La mission achemine la logistique militaire importante sur le
terrain de combat et fait rage contre les milices. Blessé dans son amour
propre, la MONUC, forte suite au chapitre VII, fait la « guerre de la
paix » contre les extrémistes de l'Ituri.
La MONUC a prouvé sa détermination à
pouvoir ramener la paix dans le district de l'Ituri par tous les moyens qu'elle
juge nécessaire pour restaurer la paix et la sécurité dans
cette contrée du pays. Mais, aucunes réalisations n'auraient
été possibles sans la détermination et le désir de
paix des acteurs congolais, soutenus par les troupes de maintien de la paix et
d'autres partenaires internationaux.
Un certain nombre des casques bleus ont donné leur vie
pour mettre un terme au conflit et permettre des élections. Parmi les
morts signalés lors des attaques de casques bleus contre les milices
soulignons celles de neufs soldats Guatémaltèques, un
népalais et 8 autres ont été détenus au cours
d'accrochage entre les soldats de la MONUC et la milice FNI. Ces derniers ont
mené de robustes opérations militaires en collaboration avec les
forces armées nationales dans le district le plus agité de
l'Ituri, ce qui a conduit au désarmement de 5000 miliciens. A cette
même période, plus de 93000 anciens combattants ont
été démobilisés, y compris 27346 enfants, la MONUC
a également aidé au rapatriement de 800 combattants
étrangers et de 700 personnes à leur charge vers leur pays
d'origine. Elle a également servi de facilitateur dans les pourparlers
qui ont mené à des accords de désarmement avec trois
groupes armés. En décembre, le premier groupe s'est engagé
dans le processus de DDR. C'est ce qui a constitué une étape
importante sur le chemin de la paix et de la sécurité. Le PNUD et
PNDDR dirigeaient l'opération de DDRC77(*).
Hormis ces oeuvres politiques, la MONUC est intervenue dans
le domaine social surtout en matière d'infrastructures. Les
unités du génie militaire de cette dernière, sont
engagées à l'Est du pays, dans la construction et
réhabilitation d'infrastructures routières et
aéroportuaires, circulation de personnes et au développement
économique ; selon le porte- parole de la mission78(*).
Les cinq compagnies du génie militaire de la MONUC
déployée en Ituri, participent à l'aménagement des
différentes infrastructures du district et contribuent également
à une mise en place du « plan de stabilisation » en
RDC. En Ituri, la route Dungu ville pour la compagnie de génie
Indonésien, la piste sur l'axe Aveba-Kamatsi et la route Iga-Gina-Pimbo
par les génies népalais,...leurs réalisations comportent
aussi la reconstruction des ponts en Ituri sur la rivière Nizi, Runigi,
et le terrain d'aviation à Bunia.
Dans le domaine sécuritaire, l'action de ces
génies a permis la construction de trois camps d'entraînement au
profit des unités des FARDC par le génie chinois.
Conformément au mandat confié à la mission des Nations
Unies en RDC dans l'Ituri, nous pouvons dire quelle a eu un succès
« full » car, elle a réussi à rétablir
l'ordre en Ituri et la population récent cette « odeur de la
paix » malgré que les hommes de mauvaise intension
continuent à déstabiliser certains milieux.
Le chapitre VII a été bien accueilli en RDC et
particulièrement en Ituri. La résolution 1493, autorisait la
MONUC d'user de force ou de tous moyens nécessaires pour maintenir ou
assurer la sécurité et la paix en Ituri. Cela étant, la
MONUC tient sur le chapitre VII et se sert de lui pour protéger la
population, son personnel, ses installations,... et instaurer la paix.
Aujourd'hui, le risque d'une reprise des violences en Ituri est limité
du fait de la présence de la mission onusienne en Ituri sous mandat du
chapitre VII, le démantèlement de la plupart des groupes
armés et de la lassitude de la population après des années
de souffrances et de destructions se fait sentir au près des miliciens
qui commencent à quitter la forêt et être
réintégré. Aujourd'hui, à cause de la mission
onusienne, le développement se fait sentir sur tout les domaines :
politique, social, administratif, économique, pourquoi pas mental en
Ituri du fait que le désarmement et la restauration de l'autorité
de l'Etat se rétablissent ; augmentation du soutien tactique et
opérationnel aux FARDC à fin de faciliter l'encerclement des
positions des miliciens, limiter leurs capacités de mouvement et
restreindre leur accès aux soutiens extérieurs. Le PNUD renforce
les programmes de sensibilisation en faveur du désarmement communautaire
accompagnés de programmes de réinsertion pour ex-combattant dans
l'agriculture, la pèche, l'élevage et la réhabilitation
des dessertes agricoles et lancer un plan de reconversion spécifique
pour les mines artisanaux, devant quitter les concessions minières et
qui comptent parmi eux de nombreux ex-combattants.
La présence de la MONUC sous chapitre VII a
aidé le gouvernement congolais en Ituri de pouvoir traquer les seigneurs
de guerre et les envoyer à la cour pénale internationale de
justice pour les crimes atroces commis en Ituri et les responsables de crimes
de NYAKUNDE, ainsi que les dirigeants congolais, rwandais, ougandais qui ont
armé et soutenu les milices actives en Ituri. La communauté
internationale vient de s'investir lourdement pour le désarmement des
milices et a largement mené le processus politique et militaire qui a
permis leur reddition progressive tout au long de la transition. Aujourd'hui,
c'est le succès de la reconstruction du Congo qui se joue en Ituri. Les
seigneurs de guerre sont entrain de croupir à la CPI pour raison de
leurs crimes.
A fin d'éviter toute reprise de la violence dont les
femmes seraient les premières victimes, les éléments
fondamentaux d'une paix durable doivent être urgemment mis en place dans
le cadre d'une stratégie intégrée impliquant les
instructions nationales et provinciales avec un soutient actif de la MONUC et
des bailleurs de fonds du Congo.
Le conflit en Ituri est important, non seulement à
cause de son ampleur des souffrances et des destructions imposées aux
populations locales, mais à cause de ses liens avec des luttes plus
larges. La complexe implication imposée des conflits locaux, nationaux
et régionaux existant également dans les Kivu où les
civiles ont souffert de massacres et d'autres atrocités graves et qui
risque de se développer ailleurs en RDC si le gouvernement congolais ne
lutte pas fort pour mettre hors d'état de nuire de tel conflit. Mais
quelque chose de contraire aux conflits de l'Ituri, est arrivée au
Kivu ; alors que tous ces deux ont été soumis au chapitre
VII pour les résoudre. C'est ce que nous allons voir dans la section
suivante.
SECTION 2 : CAUSES DE
LA NON UTILISATION DU CHAPITRE VII
Dans la résolution 1493, le conseil de
sécurité fait allusion au chapitre VII qui implique l'utilisation
de la force armée. Il convient cependant, de bien éclairer
l'opinion publique que le chapitre VII ne consiste pas nécessairement
à l'utilisation de la force, c'est-à-dire il ne s'agit pas de
faire la guerre. Mais plutôt, et à priori, il s'agit de
créer des conditions favorables à la paix, par des
recommandations. Ces conditions favorables sont appliquées parfois par
les membres des Nations Unies. Elles peuvent être l'interruption
complète ou partielle des relations économiques et des
gèles des biens, ainsi que la rupture des relations diplomatiques,
article 41 de la charte des Nations Unies.
Toute fois pour la RDC en général et dans les
KIVU en particulier, il est question d'appuyer les efforts de paix et d'appuyer
le gouvernement congolais dans la recherche des solutions pacifiques aux
conflits, d'étendre l'autorité de l'Etat, d'améliorer les
droits de l'homme et de renforcer les institutions légitimes. Ces
décisions sont considérées comme ayant force de loi et
contraignantes sur les parties aux quelles elles s'adressent.
C'est dans ce sens que le Conseil de Sécurité
des Nations Unies fait allusion à ces chapitre VII non pas dans le but
de privilégier la force, mais par contre pour alléger des
obligations à tous les acteurs aux conflits, il souligne des mesures
visant à maintenir ou à restaurer la paix et à veiller
à ce que les décisions soient respectées.
En outre, il faut signaler que la MONUC pendant la
période de combat entre le gouvernement congolais et le CNDP, à
titre du chapitre VII a utilisé la force pour protéger la
population et certaines agglomérations comme Goma et aussi sous la
menace de la violence physique imminente des FDLR contre la population
civile79(*).
Le 28 octobre 2008 par exemple, la ville de Rutsuru est
menacée par les rebelles du CNDP. Goma est également
assiégé et attaqué, ce qui motive une intervention
d'hélicoptères de la MONUC contre les rebelles. La ville de Goma
est cependant abandonnée par les troupes gouvernementales le 29 Octobre
2008.
Malgré cette intervention de la MONUC dans la
protection des civiles ainsi que de la ville, la fiabilité de certaines
troupes de la MONUC est mise en cause par la population, l'accusant
d'être en coopération avec les rebelles.
Cependant, il faut dire que la MONUC reste une mission de
maintien de la paix pour appuyer et accompagner les efforts pour la
résolution pacifique des conflits. Ainsi elle n'a pas qualité ni
l'autorité, encore moins la capacité absolue d'imposer la paix
d'où elle ne peut se substituer ni à l'armée, ni au
gouvernement congolais80(*).
En décidant de placer la MONUC sous chapitre VII
à partir du 28 juillet 2004, le Conseil de Sécurité
a fondamentalement renforcé les moyens d'action de la mission, mais n'a
pas modifiée sa nature ou sa mission. La MONUC demeure une mission de
paix ; chargée de soutenir l'effort des congolais et de les
assister à conduire à bon port le processus de paix dans lequel
ils sont engagés.
L'autorisation de l'utilisation de la force élargie
simplement la panoplie des moyens d'action à sa disposition. Elle
n'élimine nullement les autres moyens pacifiques aux quels elle avait
recours auparavant pour gérer des situations ou aider à
dénouer des conflits.
L'utilisation de la force, si elle est dorénavant
autorisée, est et reste dans tous les cas le dernier recours.
A ce sujet, le Conseil de Sécurité est
d'ailleurs clair. Il autorise la MONUC à utiliser tous les moyens
nécessaires pour s'acquitter de son mandat dans le district de l'Ituri
et, pour autant qu'elle l'estime dans les limites de ses capacités,
dans le Nord et le Sud Kivu81(*).
Il n'est pas dit « exclusivement la
force ». L'utilisation même de la force répond, pour sa
part, à des règles d'engagement très strictes qui
sont :
- D'assurer la protection des personnels, dispositifs,
installations et matériels de Nations Unies ;
- de veiller à la sécurité et à la
liberté des mouvements de ses personnels, y compris en particulier
ceux chargés des missions d'observation, de vérification et de
DDRRR ;
- d'assurer la protection des civiles et des agents
humanitaires sous la menace imminente des violences physiques et ;
- de contribuer à l'amélioration des conditions
de sécurités dans lesquelles est apportée l'aide
humanitaire.
L'une des premières conséquences de la
résolution 1493, a été la mise en place de la brigade de
l'Ituri pour prendre le relais de la force intérimaire multinationale de
l'opération Artémis. Grâce à la présence et
au travail de la brigade de l`Ituri, les organes issus de la commission de
pacification de l'Ituri (CPI) le 14 Avril 2003, tel que l'administration
intérimaire de l'Ituri, l'assemblée spéciale
intérimaire de l'Ituri, le comité de concertation des groupes
armés ont finalement pu fonctionner, redonnant espoir à la
population iturienne.
La mise en place de la Brigade des Kivu, qui a
commencé depuis le 15 mars 2004 répond aux mêmes
préoccupations sécuritaires et le besoin de s'assurer que des
situations locales ne viennent pas perturber la bonne marche du processus
national vers la paix, la réconciliation et l'unité nationale.
Les KIVU demeurent en effet, l'autre ventre mou du processus en RDC. Alors
qu'en Ituri les groupes armés sont contrôlés par des
seigneurs des guerres locaux, ceux dans les Kivu sont soumis à des
allégeances à des groupes politiques tous présents dans
les institutions de la république et siégeant à Kinshasa.
Les événements de Bukavu du 27 mai au
1er juin 2004, ne sont en fait qu'un exemple de la crise que vit
cette région et de son potentiel à pouvoir remettre en cause
totalement le processus en cours.
Ici encore, bien que beaucoup ne veulent pas le
reconnaître, la présence de la Monuc et son intervention a permis
de sauver nombreuses vies humaines et d'éviter le pire dans la ville de
Bukavu qui aurait pu se transformer en un véritable champ de combat avec
les conséquences que l'on peut imaginer.
Le cessez le feu entre les groupes combattants, la prise en
charge des milliers des déplacés, l'absence de pillage en grande
échelle,... ont été possible et sont en mettre à
l'actif de la MONUC.
A la nouvelle de la prise de Bukavu par les mutins le
26/05/2004, de centaine d'étudiants de la capitale, sont descendus dans
les rues pour exprimer leur mécontentement et leur colère. Le
lendemain, c'est tous les pays qui étaient en ébullition. Pendant
que les uns condamnent l'incapacité du gouvernement à
protéger l'intégrité territoriale du pays, d'autres
accusent la MONUC de duplicité et de complicité avec les mutins
pour ne pas utiliser la force contre ces derniers. Pour eux, le chapitre VII de
la charte des Nations Unies sous lequel est placé son mandat, lui impose
de se battre au mieux aux côtés des FARDC et au pire à sa
place.
Certains font le parallèle entre la RDC et le Timor ou
le Kosovo pour aboutir à la conclusion que « les Nations
Unies appliquent à la RDC la politique de deux poids, deux
mesures ». C'est allé vite en besogne. On ne peut que
comparer des choses qui sont comparables. Au Timor, les Nations Unies furent
appelées à gérer le pays, l'intervention militaire
était le fait de l'OTAN. Il est tout aussi clair que la MONUC n'est pas
mandatée en RDC pour assurer l'autorité transitoire jusqu'aux
élections attendues. C'est peut être le lieu de rappeler à
tous que la MONUC est avant tout et reste une force de maintien de la paix.
Pour les Nations Unies, « le maintien de la paix
constitue un moyen de venir en aide aux pays en proie à des conflits
violent afin de créer les conditions d'une paix durable ».
Dans le cas de la RDC cela signifie assister « les anciens
belligérants dans la mise en oeuvre des dispositions des accords de paix
qu'ils ont signé ».
La RDC est un Etat souverain qui dispose d'institutions qui
exercent les attributs de cette souveraineté au nom de son peuple. Au
nombre de ces attributs, figure la défense de l'intégrité
territoriale du pays. La RDC, en sa qualité de membre à part
entière des Nations Unies, a des obligations mais aussi des droits parmi
lesquels un appui de cette organisation pour l'aider à sortir de la
situation de crise dans laquelle se trouve présentement. Les Nations
Unies peuvent assister le pays à se reconstruire et à remettre en
marche ses différentes institutions y compris ses forces armées.
Mais comme l'avait souligné l'ancien Secrétaire
Général de l'ONU, KOFI ANNAN, « les Nations Unies ne
peuvent se transformer en une machine de guerre et l'emploi par elles de la
force devait toujours être considéré comme une solution de
dernier recours. »82(*)
L'application, même extensive, par les Nations Unies du
chapitre VII de sa charte ne pourra se substituer aux responsabilités
souveraines de l'Etat et des institutions de la RDC. La gestion du processus de
transitions jusqu'aux élections nationales et démocratiques est
le seul objectif des institutions de transitions et de tous les acteurs
impliqués. La MONUC ne fait qu'accompagné ce processus. A chacun
son rôle, ses attributs, ses responsabilités, sa
crédibilité.
Néanmoins, lors de la guerre du Kivu, cette MONUC a
été accusée de duplicité, de jouer la politique de
« deux poids deux mesures ». Raison qui a poussé
les congolais de conclure que la communauté internationale est complice
de la guerre du Kivu. Voyons comment et pourquoi a-t-elle été
jugé d'échec de sa mission au Congo.
La situation est très préoccupante à
Goma depuis la reprise du centre militaire de Rumangabo par les
éléments du CNDP. Bien plus, les combats se font rage et se
rapprochent dangereusement du chef lieu de la province du Nord Kivu. Pour qui
roule la MONUC ? Se demande le peuple. Démission du commandant en
chef des casques bleus au Congo. Présence de deux bataillons Rwandais
aux côtés des éléments du CNDP. Le combat se
rapproche de Goma et se déroulait à 30 Km de cette ville
déjà envahie par des déplacés. Curieuse succession
des faits qui interpellent et soulèvent des nombreuses interrogations.
Que deviendrait la MONUC si Goma tombait ?
Certes, les militaires des FARDC se battent courageusement
pour contenir cet assaut qui vise le contrôle de Goma, déjà
envahie par des milliers de personnes déplacées. Mais, les
informations émanant des responsables congolais sont
catégoriques : deux bataillons étrangers rwandais appuient
Laurent N'kunda dans son entreprise de rébellion contre le pouvoir
central et provincial. Plutôt que de se battre contre les rebelles
rwandais des FDLR, raison pour laquelle il aurait pris des armes, Laurent
N'kunda appuyé incontestablement maintenant par les soldats rwandais,
fait la guerre aux FARDC.
Or, depuis que Laurent N'kunda a pris les armes, jamais ses
hommes n'ont livré de combat décisifs et avec autant de
changement contre les FARDC. Ce qui confirme, si besoin en était encor,
qu'il est, au service des étrangers, entrain d'exécuter un
complot international contre la RDC. Car on ne peut indéfiniment,
pendant deux guerres, et maintenant la 3ème, se tromper de
cible. C'est-à-dire les FDLR d'une part, et les FARDC de l'autre. Ce qui
choc dans la gestion de cette crise et la guerre au Kivu, c'est la
duplicité de la communauté internationale. Certes, il revient aux
FARDC d'assurer l'intégrité du territoire national. Mais, nul
n'ignore que cette même armée est en pleine restructuration et que
la RDC sort d'une guerre complexe et imposée par cette même
communauté internationale. Raison pour laquelle, le Conseil de
Sécurité a décidé de l'envoie d'une mission
internationale en RDC, la MONUC aujourd'hui MONUSCO. Malheureusement, chaque
jour qui passe fait perdre à cette mission sa crédibilité.
La pierre d'achoppement est justement l'application, sans interprétation
sélective, du chapitre VII de la charte de l'ONU avec recours à
la force pour imposer la paix. On regarde la détérioration de la
situation sur le terrain avec l'aggravation de la situation humanitaire devant
plus d'un million des congolais en errance. La MONUC est loin de remplir son
contrat. D'ou ses agitations, ses contestations véhémentes de la
population contre la mission de la paix.
Peu importe qu'il y ait quelques petits malins. Mais qui leur
a donné des idées ? N'est-ce pas cette brèche ouverte
dans l'interprétation du chapitre VII de la charte de l'ONU ?
Exactement. Bien plus, lors de son dernier séjour à New York, le
Représentant Spécial du Secrétaire Général
de l'ONU a plaidé pour un renforcement de dispositif militaire de la
MONUC en RDC afin de faire face à la situation.
A en croire, des informations en provenance de Conseil de
Sécurité, l'on n'est pas prêt à accepter à
cette demande. Déjà à l'époque de l'ancien
Secrétaire Général KOFFI ANNAN, le Conseil de
Sécurité avait adopté la même attitude dubitative.
En outre, dans sa dernière résolution condamnant l'appel aux
soulèvements populaires lancés par Laurent N'kunda, le Conseil
de Sécurité l'avait mis en garde qu'il ne tolérerait pas
que les institutions issues des élections soient
déstabilisées. Même son de cloche à Washington, qui
avait invité la MONUC à soutenir les FARDC. Que se passe-t-il
alors sur le terrain ? Juste le contraire.
C'est dans ces entrefaites, que le Général
espagnol VINCENTE DIAZ DE VILLEGAS a démissionné de son poste de
commandant en chef des forces de la MONUC. Il y a de cela deux mois seulement,
cet officier venait de succéder au général
sénégalais Baba car GAYE. S'il évoque des raisons
personnelles pour justifier sa démission dans les lieux diplomatiques,
l'on précise que c'est à la suite de mangue des moyens pour faire
face à la situation, qu'il a préféré
démissionner. Voilà qui confirme, une fois de plus l'existence
d'un complot contre la RDC. L'on a préféré faire partir un
africain pour le remplacer par un européen qui abandonne ses troupes en
« plein combat ». Drôle d'officier supérieur.
Serait ce là un signal en direction des ennemis de la RDC de poursuivre
leur plan Machiavélique de balkanisation et d'occupation de la RDC. Et
si Goma tombait ? Cette éventualité remettra totalement en
cause la crédibilité de la mission de l'ONU au Congo et à
travers le monde. Notons que ce n'est pas la première fois qu'une
mission analogue soit envoyée au Congo. Comme nous l'avons
démontré dans le chapitre précédent, en 1960,
l'ONUC était au Congo. Elle s'est déployée au Katanga pour
combattre la sécession et la rébellion de l'armée de Moise
Tshombé en s'appuyant sur le chapitre VII de la charte de l'ONU, la
même charte qui n'a jamais subit la modification jusqu'à ce jour.
Y a-t-il aujourd'hui une différence entre une rébellion et
bientôt une sécession de N'kunda et celle des ex gendarmes
Katangais? Non.
Evidemment, le Conseil de Sécurité et l'UE sont
devant leur responsabilité. Pourquoi avoir consenti au temps d'efforts
financiers pour ramener la RDC à la case de départ? Pour quoi
avoir organisé des élections, la conférence de Goma, la
conférence internationale sur la région des grands lacs pour que
la guerre continue, les institutions de la RDC soient
déstabilisées. Ils n'avaient qu'à réussir leur coup
d'Etat à cette époque et les jeux auraient été
faits que d'attendre maintenant. Pourquoi tourner le peuple congolais en
dérision avec une mission de paix sans paix? Seuls les pyromanes sont
capables d'un tel exploit. Mais, ce qui est vrai, si Goma était
tombé, l'ONU serait alors vraiment une machine, pour reprendre le propos
du Général De Gaule. La présence de la MONUC deviendrait
sans objet, et quelle serait la situation humanitaire? C'est ce que nous allons
voir dans la section suivante.
SECTION III : LE
CHAPITREVII ET LES OPERATIONS HUMANITAIRES
L'ONU par le biais de son Conseil de Sécurité,
de son Secrétaire Général, et plus particulièrement
par la MONUC a joué un rôle important dans la mise en oeuvre et
l'intégration du DIH (A) dans les accords de paix, au coté
d'autres organismes à l'instar de l'UA, conformément à son
mandat. Cependant, la MONUC a rencontré des difficultés dans la
mise en oeuvre du DIH et partant la réalisation de l'accord de paix
(B).
A. Le mandat de la MONUC et la mise en oeuvre de droit
international humanitaire
Suite à l'éclatement d'un autre conflit en RDC
en août 1998, comportant un aspect national (rébellion) et une
dimension internationale (agression ougandaise, burundaise, et rwandaise), le
Conseil de Sécurité en appuie aux accords de paix de LUSAKA en
août 1999, a déployé la MONUC. Il est prévu que
cette mission comporte une dimension des droits de l'homme à l'instar
d'autres forces de maintien de la paix polyvalente.
Aux termes de la résolution 1291, au mandat de la
MONUC s'ajoute la protection des populations civiles, l'appuie au respect des
droits de l'homme et du DIH, en claire le, mandat de la MONUC en RDC, consiste
à surveiller l'application de l'accord du cessez le feu, mener des
opérations du DDRRR de tous les membres des groupes armées
mentionnés au paragraphe 9.1 de l'annexe A de l'accord de LUSAKA.
Veillez au retrait de toutes les forces étrangères,
collaborées avec les parties pour obtenir la libération de tous
les militaires capturés et de tous les prisonniers de guerre ainsi la
restitution de dépouille à la coopération avec les
organismes internationaux d'aide humanitaire. Superviser et contrôler le
désengagement et le déploiement des forces des parties,
surveiller l'application de l'accord de cessez le feu concernant l'acheminement
de munition d'armes et d'autres matériels conformément à
l'annexe de l'accord précité. Faciliter l'aide et veiller au
respect des droits de l'homme en prêtant une attention
particulière aux personnes vulnérables (femmes, enfants, soldats
démobilisés), coopérer étroitement avec le
facilitateur au dialogue national.
La Monuc a également pour mission, de déployer
des experts de l'action anti mines pour mesurer l'ampleur du problème
posé par les mines et engins non explosés, coordonner le
lancement des activités anti mines. Agissant en vertu du chapitre VII de
la charte des Nations Unies, le Conseil de Sécurité a
décidé que la MONUC peut prendre des mesures nécessaires
pour autant qu'elle estime agir dans les limites de ses capacités pour
protéger la population, les installations et le matériel de
l'ONU. Assurer la sécurité de circulation de son personnel,
protéger les civils se trouvant sous la menace imminente de la violence
physique.
La MONUC a connu sept phases importantes dans
l'évolution de son mandat et de ses capacités d'action. La phase
1 ; concerne la préparation de l'intervention de l'ONU en RDC avec
l'envoie de 90 soldats en novembre 1999 suivis par 500 observateurs militaires.
La deuxième phase ; concerne le lancement proprement dit de la
mission onusienne avec la résolution 1291 de février 2000 :
envoi de 5537 militaires en RDC, plus le personnel d'appui nécessaire
avec pour mandat de surveiller le cessation des hostilités, le
désengagement et le retrait des forces étrangères dans le
cadre du respect de l'accord de Lusaka, faciliter l'acheminent de l'aide
humanitaire. Cette résolution est prise en vertu du chapitre VII de la
charte de l'ONU. Dès cette date, la MONUC dispose d'un mandat lui
permettant de protéger les populations se trouvant sous la menace de la
violence physique83(*).
La résolution 1355 du 15Juin 2001 et 1376 du 9 Novembre
2001, inaugurent la phase 3 de la MONUC avec l'élargissement de son
mandat aux aspects de DDRRR des groupes armés se trouvant sur le
territoire congolais. Ce programme vise principalement les ex forces
armées rwandaises et les milices Interahamwe et est sensée se
faire sur la base volontaire. La phase 4 renforce les opérations de
DDRRR par la résolution 14445 du 4décembre 2002, qui autorise
l'augmentation de son effectif jusqu'à 8700 soldats afin de lui
permettre de mener à bien ses activités. La phase 5, la
résolution 1493 du 28 juillet 2003, renforce les aspects militaires et
humanitaires de la mission d'une part, elle autorise la MONUC à utiliser
les moyens nécessaires pour s'acquitter de son mandat, notamment
protéger les civils et les agents humanitaires sous la menace de
violence physique dans le district de l'Ituri et du Nord et Sud Kivu. D'autre
part, elle permet l'augmentation de l'effectif militaire jusqu'à 10800
hommes, la même résolution décrète l'embargo sur
les armes à destination des groupes armés étrangers et
congolais opérant à l'Est de la RDC. La résolution 1493
encourage la MONUC à apporter assistance durant la période de
transition à la réforme des forces de sécurité y
compris la formation de la police et l'appui au programme DDRR sur base
volontaire, au rétablissement de l'Etat de droit et à la
préparation de la tenue des élections. La phase 6
inaugurée par la résolution 1565 du 1er Octobre 2004,
vise à donner à la MONUC les moyens nécessaires à
l'accomplissement de ses missions, le Conseil de Sécurité a
autorisé l'augmentation à 16.700 militaires soit 5.900 hommes
supplémentaires. Le mandat adopté en juillet 2003, est reconduit
avec un accent sur la protection des civils et des agents humanitaires sous la
menace de la violence. La phase 7 de l'évolution de la MONUC renforce
l'approche offensive et de fermeté adoptée en octobre
200484(*).
De toutes ces phases citées ci haut, le Conseil de
Sécurité ne manque pas à épingler les
problèmes humanitaires dans ses résolutions. La question se
pose : est ce qu'elles ont été mise en pratique ou
resté une lettre morte tout simplement ? C'est ce que nous avons
constaté dans ces contrées du Nord et Sud Kivu et dans le
district de l'Ituri où nous avons assisté à un carnage
humanitaire à la présence parfois des troupes Onusiennes qui
regardaient avec leurs bons yeux les violences faites aux femmes ou quelque
fois, eux aussi étaient auteurs.
Soulignons dans ce paragraphe, l'instabilité au Nord
Kivu, largement attribuée aux affrontements entre les troupes de Laurent
N'kunda et les milices Hutu, était à l'origine du
déplacement de plus de 160.000 personnes. Les agences des Nations Unies
annoncent que davantage de combats seraient à l'origine de 280.000
personnes déplacées supplémentaires dans les mois à
venir. En septembre, les hommes de Laurent N'kunda vident une dizaine
d'école secondaire et quatre écoles primaires, où ils
enrôlent de force des enfants soldats ; tous cela en présence
de la MONUC qui aurait confirmé que les filles furent emmenées
comme esclaves sexuelles, les garçons comme soldats, en violation des
lois internationales. A la suite du rapport des Nations Unies, des milliers de
civils quittent les maisons pour les camps de réfugiés. 85(*)
Comment pouvons nous dire que la MONUC a réussi
à protéger les civils malgré son mandat!
Nonobstant la fin officielle de la deuxième guerre du
Congo en 2002, la population du Sud Kivu continue à subir les effets des
bandes armées qui font la loi dans les villes et campagne. Selon la
rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les violences faites aux
femmes, YAKIN ERTÜRK, les miliciens étrangers seraient responsables
de la majorité des crimes commis à l'encontre des femmes du Sud
Kivu, qui rappellent par leurs méthodes les actions des
Interahamwe.86(*)
Tous ces phénomènes se déroulent aux bons
yeux des troupes Onusiennes. Pourquoi et quelle en est la difficulté de
la mise en oeuvre du chapitre VII dans le DIH?
B) Les difficultés de la MONUC dans la mise en
oeuvre du droit international humanitaire
Depuis sa création le 30Novembre 1999 par le Conseil
de Sécurité des Nations Unies, la MONUC a connu des changements
significatifs à la fois au niveau de son mandat et de ses
capacités. Cependant, depuis cette création, la paix et la
stabilité ne sont pas encore au rendez vous en RDC. En effet, la
persistance des violences dans plusieurs régions du pays et notamment
à l'Est (Nord et Sud Kivu, ainsi dans l'Ituri), les regards dans la
préparation des élections générales et dans la mise
en oeuvre des programmes DDR et DDRRR, montrent que les défis à
relever sont encore énormes si l'on veut doter le pays d'institutions
stables et légitimes.
Plusieurs facteurs ont handicapé directement ou
indirectement le bon fonctionnement de la MONUC. L'analyse de la mise en oeuvre
du mandat de la MONUC conduit à dresser un bilan mitigé de son
action voir négatif pour certains observateurs. Parmi les facteurs qui
ont joué un rôle, certains étaient prévisibles
à cause de la superficie de la RDC, de l'immobilisme de la MONUC durant
les quatre premières années de son mandat, l'insuffisance de ses
capacités opérationnelles par rapport à l'étendu du
territoire ont handicapé le déroulement de ses actions sur le
terrain. Si d'un coté la multiplicité des résolutions du
Conseil de Sécurité témoigne de son intérêt
pour la situation en RDC, de l'autre, on peut se demander si cela n'a pas eu
pour effet de déstabiliser les responsables de la mission qui devraient
s'adapter en permanence aux injonctions du Conseil de Sécurité
qu'aux réalités du terrain. Par ailleurs, l'approche plutôt
défensive qui a caractérisé les quatre premières
années, a placé celle-ci fortement en retrait par rapport
à son mandat qui était d'emblée inscrit dans le cadre du
chapitre VII de la charte de l'ONU. Ainsi, l'absence de réaction face
aux menaces encourues par les populations civiles a contribué à
discréditer la mission dans une partie de l'opinion congolaise et
régionale. Les assassinats, les viols et les attaques armées dont
sont victimes le personnel de la MONUC, constitue de sérieux obstacles
à sa mission.
De plus, les mines empêchent les agences humanitaires
de distribuer de la nourriture aux populations. En mai 2002, deux observateurs
de la MONUC ont percuté une mine anti-véhicule à
IKELA ; l'un blessé et l'autre mort. En outre, certains membres de
la mission se sont livrés à des actes de viols à
l'égard des populations civiles. 87(*)
Toute l'adoption d'une approche plus ferme et l'augmentation
de ses capacités opérationnelles depuis 2004, donne les
résultats plus ou moins satisfaisants.
De ce qui précède, l'action humanitaire
participe à la mise en oeuvre du DIH et partant à la
réalisation des accords de paix. Au regard de son mandat, la MONUC joue
aussi un rôle déterminant dans la mise en ouvre du DIH. Cette mise
en oeuvre se traduit aussi par le contrôle juridictionnel de
l'effectivité du DIH dans les accords de paix en RDC. La reprise de la
guerre dans le Kivu et dans la province orientale a soulevé une forte
indignation des femmes au regard de la grave situation humanitaire qu'elle
engendre, jusqu'à soulever la reprise des enlèvements d'enfants
et leur enrôlement de force par les groupes armés et les
innombrables cas de viols et autres violences subies par les femmes.
En analysant les raisons vraies de cette guerre, nous
signalons avec écoeurement les nombreux cas de trahison au sein des
institutions nationales et provinciales.
La guerre à l'Est est causée par la convoitise
que suscitent les richesses de la RDC. Ceux qui les convoitent, sont soutenus
par des puissances qui paralysent l'action de la MONUC. Aujourd'hui, cette
mission, avec tous les moyens humains, matériels et financiers mis
à sa disposition, n'a pas encore été déterminante
sur le terrain. En outre, certains de ses éléments s'illustrent
par un comportement et des actes qui ne facilitent pas sa considération
par les nationaux. Comme cette situation persiste à l'Est, nous devons
proposer quelques recommandations afin de relever ces défis.
SECTION 4 : QUELQUES
RECOMMANDATIONS
Pour donner une lumière à nos recherches, nous
suggérons ce qui suit aux acteurs des conflits en RDC en
général et à l'Est en particulier afin d'éviter
toute reprise des violations de droit humanitaire, des droits de l'homme,
tueries, massacres et autres modes de violation des droits de l'homme.
Dans le district de l'Ituri, nous recommandons de :
- Passer au désarmement des derniers groupes
armés encore actifs et récupérer l'armement
disséminé en grand nombre au sein des différentes
communautés. Ce désarmement doit passer par l'instauration d'un
minimum de confiance entre les communautés locales et l'administration.
- Au delà du désarmement et la restauration de
l'autorité de l'Etat et face au risque de voir les futures
élections locales servir de détonateurs à des nouveaux
troubles, trois défis majeurs se posent et doivent être
traités de façon simultanée.
En premier lieu, il y a la question des
conflits fonciers qui est à l'origine de l'explosion de la violence.
Ces conflits n'ont jamais été réglés et menacent
constamment de déboucher sur des nouveaux affrontements inter ethniques.
Avec le retour des réfugiés et des déplacés ainsi
que la reprise attendue des activités économiques, la
résurgence des conflits fonciers est quasi inévitable. Des
actions de prévention et une clarification de l'imbroglio juridique
lié à la loi foncière et au statut des chefferies sont
indispensables.
Deuxièmement, l'absence de
transparence et de justice dans la répartition ou gestion des ressources
naturelles et minières surtout. Alors que le népotisme
imprègne encore fortement les pratiques politiques locales, le partage
inégal et peu transparent des revenus tirés de l'exploitation de
l'or, des douanes, où plus encore du pétrole du lac Albert,
risque de déboucher sur de nouvelles tensions.
La mise en place d'un cadre de gestion transparente des
ressources du district, le démantèlement des réseaux
mafieux de détournement des ressources minières et
forestières ainsi que la gestion prudente des attentes suscitées
par la découverte du pétrole du lac Albert s'avèrent
capitale.
Troisièmement et enfin, la
réconciliation intercommunautaire reste superficielle et la justice
locale est toujours incapable de lutter de manière satisfaisante contre
l'impunité. Alors, la poursuite des enquêtes de la CPI et la mise
en place des chambres mixtes (nationales et internationales) et d'une
commission vérité et réconciliation apparaissent plus que
jamais nécessaires si l'on souhaite que l'Ituri parvienne
réellement à tourner la page de la guerre qui l'a
dévasté pendant près de dix ans.
Bref, terminer le désarmement et restaurer
l'autorité de l'Etat, prévenir le conflit foncier,
améliorer la gestion sous toutes ses formes et autres...
- Aux gouvernements ougandais, rwandais de cesser de fournir
une assistance militaire, financière ou d'une autre nature à des
groupes armés ayant commis de graves violations du DIH et des droits
humains en Ituri. Ceci concerne les milices Lendu, Ngiti et Hema, les partis
tels que l'UPC, PUSIC, FNI, FAPC ainsi que le RCD/K-ML, RCD-N, RCD Goma, et
MLC.
- Au gouvernement Ougandais ; d'enquêter sur les
supposés violations des droits de l'homme par les forces Ougandaises et
traduire en justice les personnes accusées d'avoir commis de tels crimes
ou d'avoir facilité ou toléré la réalisation de
tels crimes par des groupes locaux sur lesquels elles exerçaient un
contrôle.
- Aux bailleurs de fond ; d'exercer des pressions
politiques, diplomatiques et économiques sur les gouvernements de
l'Ouganda, du Rwanda à fin de dissuader de soutenir des groupes
armés locaux responsables de crimes contre l'humanité et crimes
de guerre. Dénoncer publiquement les violations des droits humains, y
compris le recrutement d'enfants soldats, par tous les groupes politiques
armés locaux et ceux qui les soutiennent en Ituri. Soutenir les efforts
du Conseil de Sécurité pour établir un mécanisme
judiciaire international, crédible et efficace.
Au Kivu nous appelons à:
- La dénonciation et à la sanction effective de
tous les fils et toutes les filles impliqués de près ou de loin
au maintien de la guerre à l'Est du pays ainsi qu'à l'exclusion
sans aucune forme de procès de ceux et de celles qui se retrouvent dans
les institution de la république conformément aux dispositions
constitutionnelles ;
- S'il est établi aujourd'hui que la guerre en RDC est
entrain de prendre de l'ampleur suite à la convoitise de nos
matières premières par les puissances occidentales et
régionales, nous exigeons qu'il y ait des négociations franches
entre ces puissances et le gouvernement congolais afin d'éviter le taux
élevé de viols, d'enrôlements par force des enfants, le
déplacement massif des populations et de nombreuses tueries que nous
déplorons.
- Ce conflit doit éveiller les congolais à se
lever courageusement comme un seul homme pour chasser l'imposteur et prendre
définitivement en main le destin de notre pays. Un pays
complètement détruit où les enfants dorment dans la rue,
affamés et à même le sol, où les femmes sont
régulièrement violées par les soldats étrangers qui
occupent le territoire national, mais également par les soldats de la
MONUC sans que la communauté internationale crie haro.
- Que les acteurs comme Laurent N'KUNDA, Bosco TAGANDA soient
poursuivis en justice jusqu'à payer de leurs actes.
- Que le gouvernement Rwandais coopère avec le
gouvernement congolais dans la livraison des criminels se trouvant sur son sol,
tâche aujourd'hui impossible.
Le conflit congolais en général et de l'Est en
particulier, repose sur des rapports de force
déséquilibrés et sur une anticipation de la part des
puissances étrangères qui surprennent les congolais à
chaque étape de leur histoire nationale.
Il est temps d'inverser le courant en poussant les congolais
à devenir maîtres de leur histoire et de leur destin.
CONCLUSION
Il n'est pas du tout facile de mener une étude
critique sur l'applicabilité du chapitre VII dans les conflits qui
déchirent la RDC d'autant plus que cette mission demeure complexe vu les
intérêts qui régissent les composantes ou acteurs
intervenants dans la mission de l'ONU en RDC.
Néanmoins, nous voici au bout de nos investigations
axées sur l'applicabilité du chapitre VII de la charte de l'ONU
dans les conflits identitaires congolais : « cas du Kivu et du
district de l'Ituri de 1999-2009.
Pendant nos recherches, nous sommes partis de la question de
savoir si l'application du chapitre VII a-t-elle été effective
afin de rétablir la paix et la sécurité au Kivu et dans le
district de l'Ituri ?
A cette question de départ, trois autres questions se
sont ajoutées :
- Pourquoi la MONUC après avoir reçu mandat sous
chapitre VII à l'Est, l'a utilisé seulement en Ituri ?
- La résolution 1493 telle qu'elle est formulée,
offre-t-elle des garanties pour le rétablissement de la paix et de la
sécurité à l'Est et a-t-elle été à
mesure de garantir la protection des civils ?
- En quoi consistait la mission du Conseil de
Sécurité en votant ou en adoptant toutes ces résolutions
sur la RDC ?
A ces questions, nous avons proposé ces
réponses : la MONUC après avoir reçu mandat
d'utiliser le chapitre VII dans le Kivu et l'Ituri, l'a usé qu'en Ituri
et non au Kivu, et cette non applicabilité s'expliquerait par les enjeux
du conflit du Kivu et des intérêts que portaient les puissances
sur ces deux régions ; le contrôle et l'accès aux
ressources.
- nous avons pensé que la résolution 1493 serait
favorable à la protection des civiles et non au rétablissement de
la paix en RDC, parce que tout de même la sécurité d'un
Etat est une responsabilité de son gouvernement et entre dans ses
fonctions régaliennes.
- toutes ces décisions constitueraient pour le Conseil
de Sécurité, l'expression de sa détermination à
pouvoir ramener la paix en RDC et témoigneraient sa profonde
préoccupation face à la poursuite des hostilités à
l'Est du pays.
Il nous a été loisible d'explorer nos
hypothèses à travers quatre chapitres.
Le premier portant sur les considérations
générales où nous avons parcouru certains concepts que
nous avons pu utiliser dans ce travail et une brève étude sur la
RDC qui constitue notre terrain de recherche.
Le deuxième s'est focalisé sur l'organisation
des Nations Unies : dans sa création, son fonctionnement, ses
missions et nous avons clôturé le chapitre par l'histoire de
l'intervention de l'ONU en RDC depuis l'ONUC jusqu'à la MONUSCO.
Le troisième a examiné les conflits identitaires
en RDC où nous avons tracé leurs origines, leurs dynamismes ainsi
les conséquences qu'ils ont porté sur la population civile, et en
fin ;
Le quatrième chapitre a analysé le chapitre VII
et les conflits identitaires au KIVU et en Ituri et nous avons fini par les
opérations humanitaires avec quelques recommandations.
Nous nous sommes servi de la méthode fonctionnaliste
de King.M pour analyser le dysfonctionnement du Conseil de
Sécurité avec les trois fonctions différentes qu'il joue.
Cette méthode nous a permis de découvrir le fonctionnement du
conseil de sécurité dans sa mission établie au Congo. Elle
nous a révélé par sa fonction manifeste que la charte
reconnaît au Conseil de Sécurité : le maintien de la
paix et de la sécurité internationale. C'est dans ce cadre qu'il
engage une mission de paix pour l'assumer et résoudre les conflits au
monde.
La fonction latente nous a permis de découvrir ce qui
se cachait derrières les résolutions adoptées. Comme
partout, il existe des contradictions, cette méthode nous a
révélé le dysfonctionnement du conseil de
sécurité dans sa mission établie au Congo. Elle nous a
révélé par sa fonction manifeste que la charte
reconnaît au Conseil de Sécurité le maintien de la paie et
de la sécurité internationale. C'est dans ce cadre qu'il a
engagé une mission de paix pour assurer et résoudre les conflits
au Kivu et en Ituri.
Cette méthode nous a révélé le
dysfonctionnement du Conseil de Sécurité à travers par
exemple la prise de décision d'augmenter les troupes aux Kivu, la
démission du commandant en chef de la MONUC VICENTE DIAZ DE VILLEGAS.
Il s'avère que le Conseil de Sécurité a
toujours eu du mal pour résoudre les conflits au Kivu, car les groupes
armés ont toujours manifesté des hostilités et la MONUC,
insensible à cette situation, a été qualifiée de
complice, de duplicité dans la résolution de cette crise.
Partant de notre première préoccupation, celle
de savoir pourquoi la MONUC a appliqué le chapitre VII seulement en
Ituri et non au Kivu, nous avons esquissé la réponse dans le
troisième chapitre où nous avons montré que la guerre du
Kivu était étrangère et que la quête de nouvelles
ressources minières par les sociétés multinationales qui
finançaient certains acteurs au conflit, ont attisé plus la
guerre au lieu de l'apaiser malgré l'adoption du chapitre VII par le
Conseil de Sécurité. Ainsi, notre première
hypothèse a été confirmée. Cette incapacité
résulte des intérêts égoïstes et du
prolongement du mandat ou durée de la mission en RDC.
La deuxième préoccupation, traitant sur la
résolution 1493, nous pensions avoir été favorable pour la
protection des civils et non au rétablissement de la paix au Congo.
Dans ce contexte, nous avons reconnu les efforts fournis par la Monuc , car
grâce à elle, l'autorité de l'Etat se rétablit sur
les parties contrôlées par le CNDP, l'UPC, PUSIC, FNI et autres
groupes armés à l'Est. Néanmoins, la protection de la
population civile par la Monuc a été mi-figue, mi-raisin. Ce fait
s'est manifesté maintes fois et en Ituri et au Kivu au cours de
l'exécution des opérations militaires soit contre les groupes
armés étrangers soit contre les cibles de la population civile,
qui la tuaient aux vues de l'impuissance de la MONUC. Cette réflexion
s'est démontrée dans le quatrième chapitre ou la
deuxième hypothèse n'a été ni confirmée, ni
infirmée.
Par contre, notre troisième réflexion s'est
investie pour la mission du Conseil de Sécurité à prendre
des résolutions sur la RDC. Cela a prouvé la détermination
du Conseil de Sécurité à pouvoir ramener la paix en RDC
quelque soit les difficultés que sa mission affrontent ce qui confirme
notre troisième hypothèse.
A cet égard, nous avons constaté que la RDC a
présenté toutes les caractéristiques d'un pays post
conflits. Ainsi, pour sa reconstruction, il convient pour une paix durable, de
prendre des mesures structurelles de reconstruction telles que la
démocratisation politique des institutions avec un programme de
développement national bien défini qui débouchera
à une impulsion d'une prospérité économique et
sociale en sachant que la guerre à l'Est est une somme de conflits et de
compétitions pour le contrôle minier et la terrible ambition
horrible qui s'inscrit dans la compétition ethnique pour des ressources
en terres fertiles d'Afrique centrale, qui est à l'origine de la
diagonale Tutsi.
Les Congolais doivent maintenant prendre leur destin en main
et il faut des leaders politiques qui ont une vision claire et nationaliste
pour aboutir à un développement durable.
Nous ne prétendons pas avoir fait un travail
exhaustif. D'autres part, la perfection n'étant pas de ce monde et
traitant d'une thématique non seulement d'actualité, mais aussi
controversée, nous demandons à quiconque nous lira de le faire
avec beaucoup plus d'indulgence. Nous osons croire que les recherches à
venir pourront enrichir et parachever ce travail.
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2011à 12h00.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE.......................................................................................-i-
DEDICACE........................................................................................-ii-
REMERCIEMENTS.............................................................................-iii-
SIGLES ET
ABREVIATIONS................................................................-iv-
O. INTRODUCTION
- 1 -
I. PRESENTATION DU SUJET
- 1 -
II. ETAT DE LA QUESTION
- 3 -
III. PROBLEMATIQUE
- 5 -
IV. HYPOTHESES
- 7 -
V. METHODES ET TECHNIQUE
- 8 -
VI. CHOIX ET INTERET DU SUJET
- 9 -
VII. DELIMITATION SPACIO TEMPORELLE
- 10 -
VIII. SUBDIVISION DU TRAVAIL
- 10 -
CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS
GENERALES
- 12 -
SECTION I : DEFINITION DES
CONCEPTS
- 12 -
1. Le conflit
- 12 -
2. La charte
- 14 -
3. Le maintien de la paix
- 14 -
4. La communauté internationale
- 17 -
5. Le chapitre VII
- 18 -
6. La Monuc ou monusco
- 19 -
7. Le système international
- 20 -
8. La guerre
- 21 -
9. La sécurité collective
- 21 -
SECTION 2 : APERCU GENERAL SUR LA
RDC
- 22 -
A. Bref aperçu historique sur la RDC
- 22 -
B. Situation géographique
- 24 -
C. Présentation de l'Ituri
- 25 -
D. Présentation du Kivu
- 26 -
CHAPITRE DEUXIEME : L'ORGANISATION DES NATIONS
UNIES
- 27 -
SECTION 1. HISTORIQUE DE L'ORGANISATION DES
NATIONS UNIES.
- 27 -
SECTION 2 : BUTS ET MISSIONS DE
L'ONU
- 29 -
SECTION 3 : STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT DE
L'ONU.
- 30 -
SECTION 4. HISTORIQUE DE L'INTERVENTION DE
L'ONU EN RDC
- 33 -
A. Intervention des nations unies
- 34 -
B. Déroulement de la mission
- 35 -
C. Le défi katangais
- 39 -
CHAPITRE TROISIEME : DES CONFLITS
IDENTITAIRES
- 45 -
SECTION 1 : LE CONFLIT EN ITURI
- 46 -
A. Genèse du conflit
- 46 -
B. Enjeux du conflit
- 51 -
C.Conséquences
- 55 -
SECTION 2 : LE CONFLIT AU KIVU
- 57 -
A. Origine du conflit
- 58 -
B. Dynamisme du conflit
- 61 -
C. Motivation économique du Conflit
- 65 -
CHAPITRE QUATRIEME : LE CHAPITRE VII ET LES
CONFLITS IDENTITAIRES
- 66 -
SECTION 1 : DE L'APPLICABILITE DU CHAPITRE
VII EN ITURI
- 68 -
SECTION 2 : CAUSES DE LA NON UTILISATION
DU CHAPITRE VII
- 77 -
SECTION III : LE CHAPITREVII ET LES
OPERATIONS HUMANITAIRES
- 85 -
SECTION 4 : QUELQUES
RECOMMANDATIONS
- 92 -
CONCLUSION
- 95 -
BIBLIOGRAPHIE
.....................................................................100
TABLE DES MATIERES
- 104 -
* 1 B.B
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* 4
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* 7
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* 8 Kofi A. ANNAN : Les
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* 11 Division de
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* 14 MERTON :
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* 15 Loup
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* 16 LABANA.
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* 24
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* 25 Marcel Claude
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* 26
BOUTHOUL.G; La guerre, Paris, PUF, 7e
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* 27 Marce claude
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* 28 VAISSE,
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* 30 CROS N.F et
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* 31 Ndaywel è
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* 32 NGOLOLE.G,
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* 33 Rapport
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* 34 Salomon,
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* 36 Colard. C.A; op cit, P
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* 38 Du
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* 39 Chaumont.C, l'organisation
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* 40 DE WITTE. L, L'assassinat
de Lumumba, karthalat, Paris, 2000, P 56
* 41 De WITTE,L,op cit, P 58
* 42 FREDDY M,
ONUC, MONUC, MONUSCO : des pieuvres à l'intelligence
tentaculaire contre le Congo ? Disponible sur http://
www.radiookapi.net/radio/rss/#1026.
* 43 Noël
OBOTELA, «D'une identification bancale aux dérives
identitaires en RDC» un Congo Afrique N°335, mai 1999, P303.
* 44 Interview
réalisée auprès de Madame Pétronille VAWEKA
ancienne gouverneur de l'Ituri à 13 son domicile a YAMBI
YAYA/Bunia, lundi, juin, 2010.
* 45 Human Right
watch, Ituri couvert de sang, rapport mené sur le massacre commis en
Ituri à 2005.
* 46 Interview
réalisée auprès d'un habitant de Bunia/ YAMBI YAYA a 9
heure du mercredi 08 mars 2010.
* 47 Human right watch, op
cit
* 48 Signalons que les
témoins que nous citons, nous ne communiquons pas leurs noms ni les
détails nécessaires à raisons de la protection de leur
identité, leur dignité et de leur sécurité.
* 49 Xxx, Pillages des
ressources à l'Est de la RDC, rapport du Panel de l'ONU, des
organisations internationale et des ONGD, 2004.
* 50 Heritage-oil
annonce l'exploitation du pétrole en Ituri au mois de mars, directeur
héritage oïl, disponible sur http www. groupe
l'avenir.cd/annonce-Heritage-Oil.
* 51 Interview
réalisée par le groupe de chercheur du PANEL de l'ONU et ceux de
Human Right Watch, disponible sur
http// :www.humanrightwatch.ituri-couvert- de- sang
* 52
J. Tshimanga, Ituri : les enjeux d'une paix toujours fragile,
in monuc magazine N° 08, P 14.
* 53 XXX Violence
ciblée sur certaines ethnies dans le nord(est de la RDC, rapport de
human right watch effectués par ses chercheurs en 2002 à Bunia.
* 54
J. Tshimanga,»Comment l'Ituri, jadis havre de paix, est il devenu
un foyer de tension» enquête -reportage, In MONUC -Magazine
N°42 de mai juin 2008, volume VI, P 23
* 55 Dans cette
étude, le KIVU désigne l'espace politique qui englobe les deux
provinces congolaises du Nord et Sud Kivu
* 56
REYNT JENS, F; « La rébellion au congo.
Zaïre : une affaire de voisins » in Hérodote,
N° 86/87, 3e-4e trimestre, 1997 P 74.
* 57 Commission de
pacification du Nord et Sud Kivu, rapport du comite du Nord Kivu, septembre
1997, p16
* 58 Honoré
NGbanda N, Ces crimes organisés en Afrique centrale,
édition L'harmattan, Paris, 2004, pp 46-50
* 59
Muheme, G.B, Les guerres imposes au Kivu: intérêts
économiques en management social, édition Bruxelles, 1999, P
63.
* 60
MURAIRI. JB, Cent ans de guerre à l'Est du Congo Kinshasa
(1895-1998), édition Yira, Kinshasa, 2006, p 95
* 61 Idem, p 96
* 62 Cette
étape constitue le dynamisme de la guerre du Kivu après la
deuxième guerre du Congo (du 2 août 1998).
* 63 DRC: Arrest
Laurent Nkunda for war crimes (archive) human rights Watch, 1er
février, 2006.
* 64 Xx rebel
troops capture BUKAVU and theater third Congo war archive), in the independent,
3 juin 2004.
* 65 IRIN, DRC:
Government troops seize rebel stronghold, general says, 14 septembre
2004.
* 66 Idem, DRC: no
plan to arrest dissident ex-general, 23 septembre 2006.
* 67 DRC: 12000
congolese flee into Uganda, disponible et lu sur http: //
www.somalinet nexs. Net,
8 décembre 2006.
* 68 Congolese
flee renegade general, lu sur BBC new. Net, info du 20 octobre 2001.
* 69 Xxx,
« l'armée congolaise rongée par le
soupçon », in Le soir, du 27 Décembre 2007, P18
* 70 H. Ngbanda,
op cit, pp 227-228.
* 71 Nkunda,
gendarme des puissants groupes opposés à l'entrée de la
chine au Congo, lu sur http : //www.media congo. Net,24 novembre 2008
(pdf)
* 72
KADONY,N.K, Les organisations internationales, édition
d'Essaie,Paris,pp 126-129
* 73
LABANA.L.A, op. Cit. Pp 2-3
* 74 Xxx, article1
de la résolution 1493 du conseil de sécurité des Nations
Unies du 30 MAI 2003
* 75
François H. Annuaire stratégique et militaire
2004, Odile Jacob, Paris, 2004, pp 222 -224
* 76 MOUNTAGA
DIALLO, `ONU en bref' in Monuc-Magazine d'actualité,
n° 25, vol VII, 2006, p 10
* 77 Recueil de
revue annuelle, ONU maintien de la paix, 2006.
* 78
J.P. DIETRICH, Conférence de presse hebdomadaire
de la MONUC animée le 16juillet 2006 à Kinshasa
* 79 Joseph
TSHIMANGA, «la MONUC face à la protection des populations
civiles» in MONUC Magazine, janvier février 2009, p.5.
* 80
MOUNOUBAYI, M, conférence de presse de la MONUC de chaque
mercredi à Kinshasa, 2009
* 81
HEM OKARE, op.cit.P.16
* 82
Hem Okare, op, cit.p 17
* 83 Pamphile
SEBAHARA, « La MONUC : les défis d'une mission
de maintien de la paix » GRIP, 19 Août 2005, disponible sur
http://www.grip.org/bdg/4582.html,
consulté le 20 Juin 2011.
* 84 Pamphile
SEBAHARA, op. cit
* 85 Un warns of
DRC refugee increase (archives), BBC News, du 24 Août 2007, disponible
sur http://www.monuc.org/BBC-news-0556/html/.
* 86
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disponible sur http:// www radiookapi.net/en bref/2010/06/12/bukavu-
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* 87 Rapport
d'Etat Américain sur les droits humains et politique d'interdiction des
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http://www.icbl.org(2002)démocratique
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