· l'insuffisance d'information, des causeries
débats dans les formations sanitaires et dans les communautés,
faisait que certaines femmes ignorent le nombre légal de consultations
prénatales pendant la grossesse ;
· par rapport aux connaissances des femmes enceintes,
plus de la moitié des femmes enquêtées ne
maîtrisaient pas le calendrier de la consultation prénatale ;
· dans la conduite de la consultation prénatale,
certaines insuffisances ont été constatées.
Il s'agissait du long temps d'attente, du temps de contact
trop court, du faible taux de dépistage des grossesses à risque,
de la non maîtrise de la mesure de la hauteur utérine, de la
négligence du toucher vaginal par les agents de santé.
ROUAMBA M. [20] dans son étude
transversale à visée descriptive sur les facteurs
déterminant la faible couverture obstétricale dans le district
sanitaire de Manga, souligne que la relation soignants/soignés est
souvent incriminée et décriée par les populations. Ce qui,
constitue une barrière très importante car le mauvais souvenir
des services de santé peut amener certaines personnes à ne plus
les utiliser et démotiver ceux qui voudraient les utiliser.
SAWADOGO P [21]. dans le même ordre
d'idée a montré dans son étude que plus de 93% des femmes
ont vécu des faits et gestes de la part des prestataires de soins dont
les agressions verbales représentent 56%. Il en a conclu que le mauvais
accueil est l'un des facteurs expliquant la déperdition entre la
couverture en consultation prénatale 2 et plus et la couverture en
accouchements assistés dans le district sanitaire de Yako.
Une étude de la DSF [22] a
montré que certains comportements des agents de santé tels que le
mauvais accueil, la faible communication constituaient un frein à
l'utilisation des services d'une manière générale.
Dans une étude descriptive rétrospective
réalisée au niveau de la région sanitaire de Monastir en
Tunisie en 2006, chez 400 femmes accouchées révèle que
dans 21% des cas, les risques liés à la grossesse n'ont pas
été signalés à ces femmes lors de leur suivi
prénatal [23].
Selon l'Enquete Démographique et de Santé (EDS
2003) [24], la fréquence des consultations
prénatales est fonction du niveau d'instruction (70% pour les femmes
sans instruction, 84% pour celles qui sont alphabétisées, 100%
pour les femmes de niveau d'instruction secondaire ou plus), du pouvoir de
décision (91% des ménages sont dirigés par les hommes et
détiennent le pouvoir de décision), 10% des femmes ont
déclaré avoir décidé en dernier ressort pour
certaines décisions relatives à la santé.
Pour ce qui est du milieu de résidence, la
fréquentation des centres de santé maternelle et infantile (SMI)
est très variable entre le milieu rural (70 %) et celui urbain (97%).
Pour BAKI. M. [251, le manque d'information
était une des causes de méconnaissance des facteurs de risque, du
calendrier et les avantages de la CPN ;
· par rapport à la CPN tardive, les
enquêtés accusaient le manque de moyens financiers, les longues
distances ;
· la pratique de la CPN menée par le personnel de
santé connaissait
d'énormes insuffisances. Certaines femmes n'avaient pas
bénéficié de
renseignement sur leur grossesse. Le toucher vaginal et la
vidange de la
vessie étaient des aspects occultés pendant
l'examen obstétrical.
Ainsi, dans une étude menée par DIEYE
El [261 en 2003 dans le district sanitaire de Richard-Toll (nord-est
du Sénégal), les femmes âgées de plus de 34 ans
ainsi que les femmes de moins de 18 ans étaient plus nombreuses en
termes de retard de la première consultation prénatale que les
autres tranches d'âges.
TRAORE Y .et Coll.
[271 dans les aspects sociodémographiques et pronostic
des grossesses non suivies chez les femmes admises dans le service de
gynécologie-obstétrique de l'hôpital Gabriel TOURE, ont
incriminé le niveau d'étude et la profession dans le suivi
prénatal des femmes enceintes.
Ceci au cours d'une étude de type cas/témoins avec
collecte prospective qui s'est étendue sur une période de 12 mois
allant de juin 2002 à mai 2003.
Des études réalisées au Kenya et en
Namibie portant sur l'utilisation des services prénataux par les femmes
enceintes, ont révélé que les jeunes femmes utilisaient
moins les services de maternité car, faute d'expérience, elles
peuvent ignorer les symptômes de la grossesse et par conséquent
elles auront un recours tardif à la première CPN
[281.
Dans la stratégie nationale pour une
maternité sans risque 1998-2000, il ressort que sur le plan
socio culturel, le statut de la femme varie très peu d'un groupe
ethnique à l'autre. Au sein de la famille et de la communauté, la
femme a un statut inférieur, qui l'écarte des prises de
décision. On constate que la femme subit le poids des pesanteurs socio
culturelles liées à son statut social. Ce qui l'expose à
la pauvreté dont l'une des conséquences est l'accès
limité aux services sociaux de base.
RONSMANS C. et all [29] en
2006, après une analyse des données des Enquêtes
Démographiques et de Santé des pays en développement
révèlent que, la perception de la grossesse, des complications
maternelles et des services de santé par les populations, certaines
croyances et pratiques des populations autour de la grossesse jouent un
rôle très important dans l'utilisation des services de
santé.
NDIAYE . P et coll. [30]
incluant 351 femmes enceintes portant sur les déterminants
socioculturels du retard de la 1ère consultation prénatale dans
un district sanitaire au Sénégal à donné les
résultats suivants : le caractère inattendu de la grossesse, la
discrétion qui doit entourer la grossesse, la méconnaissance des
risques et le refus d'être examiné par des prestataires masculins,
avait une influence statistiquement significative sur la CPN1 tardive.
Pour FOURNIER. P et HADDAD S. [31], la
religion chrétienne apparaît comme un facteur de changement et
d'adaptation ; les chrétiens sont plus enclins à utiliser les
soins de santé modernes. A l'opposé, la religion musulmane, un
peu conservatrice, a tendance à favoriser le recours à la
médecine traditionnelle.
Cependant nous admettons que pour notre étude ces
résultats pourraient être liés à notre champ
d'étude (caractérisé par une prédominance de la
religion musulmane) et que les résultats pourraient être
différents dans d'autres contextes.
IMA.S. [32] a montré que l'un des
déterminants de la faible proportion des CPN1 vues au premier trimestre
de grossesse est la permanence des services de CPN. Il avait trouvé que
89.29% des FE venues en consultation curative n'ont pas
bénéficié de CPN avant le premier trimestre de grossesse
et que les activités n'étaient pas intégrées dans
la plupart des formations sanitaires.
Par ailleurs, avait-t-il trouvé des insuffisances au
niveau de la communication interpersonnelle lors des CPN, notamment les
informations sur le calendrier de suivi prénatal, le nombre de CPN
à faire, les complications au premier trimestre. Selon cet auteur,
l'analphabétisme est une des limites à l'utilisation des services
de santé par les femmes.
SANOU.D [33]. a montré dans une
étude que 55% des femmes enceintes enquêtées avaient
trouvé le temps d'attente long.
Pour Emile. E. [34], plus de femmes enceintes
(35.71%) en milieu urbain vues en CPN1 au 1er trimestre de grossesse
contre 04.65% en milieu rural.