6 Conclusion générale
Face au phénomène médiatique que
représente le Cloud Computing actuellement, nous avons ici
effectué une définition pragmatique de cette technologie à
partir de la littérature d'experts en système d'information et en
Cloud. Cette technologie en plein essor permet aux entreprises de disposer
d'infrastructures et de progiciels directement en ligne sur Internet. On a
distingué les différents types de Cloud possibles avec l'IAAS
pour les infrastructures techniques, le PAAS pour les infrastructures
habillées avec des outils de middleware comme les bases de
données par exemple et le SAAS pour les services logiciels. Ces trois
types peuvent se déployer sous quatre formes de topologies
différentes : le Cloud public pour du déporté en ligne, le
Cloud privé pour l'utilisation des concepts du Cloud en interne à
l'organisation, le Cloud hybride pour l'utilisation commune du public et du
privé et enfin le mode communautaire pour des entreprises
géographiquement proches ou à intérêts communs.
Les possibilités de ce concept complètement
novateur dans ses approches technologiques et fonctionnelles sont importantes
pour les entreprises et on comprend l'intérêt des DSI face au
concept. On pense tout d'abord à la réduction des coûts que
doit permettre le Cloud, les services sont effectivement facturés en
fonction de leurs utilisations et les ressources utilisées
évoluent en fonction des besoins parfois automatiquement. Cela peut
éviter d'investir lourdement dans des infrastructures, le TCO de
l'entreprise baisse ainsi de façon considérable, il n'y a plus de
serveurs sous utilisés. Le Cloud peut se révéler pratique
pour lancer un nouveau service sans l'investissement habituel, de méme
pour les utilisateurs métiers des organisations, un terminal et un
accès réseau suffisent pour profiter de l'accès aux
progiciels du nuage. Autre avantage, si les data center des fournisseurs du
Cloud public sont des consommateurs importants en énergie, cette
mutualisation des ressources du Cloud permet en fait d'adopter un comportement
écologique.
Si la flexibilité et l'économie de ressources
affichées constituent des points positifs, le Cloud Computing
génère quelques craintes au sein des DSI et des instances
dirigeantes car le concept dans le monde professionnel, notamment en mode
public, en encore jeune et des questions se posent concernant les aspects
juridiques et sécuritaires. La confidentialité des données
est un frein, déporter ses données stratégiques vers le
nuage semble risqué. La disponibilité n'est non plus garantie
complètement car le Cloud n'est pas à l'abri de tout
péril. C'est pour cela que les entreprises adopteront plutôt un
mode de Cloud hybride en déportant les données non
stratégiques et l'utilisation de services pour l'informatique de
commodité sur le Cloud public, le Cloud privé étant
davantage réservé pour les applicatifs spécifiques et
coeur de métier où l'on conservera également les
données clés.
Autre point critique, côté humain, les impacts ne
sont pas neutres. C'est d'ailleurs la problématique de ce
mémoire, nous souhaitions vérifier si la technologie Cloud
Computing impacterait les équipes informatiques des systèmes
d'information. Après être revenu sur la définition du
système d'information et le rôle des équipes en son sein
nous constatons que le Cloud par ses aspects doit modifier automatiquement
l'organisation en place dans les équipes informatiques. Cela se limite
toutefois au Cloud public. Le Cloud privé, restant interne à
l'entreprise, s'il profite des progrès apportés par le Cloud, ne
perturbe que très peu le fonctionnement des équipes en place.
Si on revient au Cloud public, donc, l'impact ne modifie pas
le rôle majeur des DSI dans le pilotage et la gestion su système
d'information. Bien au contraire, avec cette technologie et cette
externalisation des données et des services, les compétences
managériales et les visions transversales des équipes sont
primordiales, de nouveaux besoins de compétences voient même le
jour pour faire face aux particularités des projets de type Cloud et les
métiers proches des utilisateurs et du coeur de métier de leur
entreprise se renforcent naturellement. Il apparaît toutefois que si
certaines compétences demeurent vitales et confirment leurs
positionnements et que d'autres se créent ; c'est l'inverse pour
certains métiers qui voient leurs compétences disponibles en
ligne', plus particulièrement pour les équipes
systèmes et réseaux et les développeurs.
Les études menées par le CIGREF en 2011 pour
définir la nouvelle nomenclature en ressources humaines des
métiers informatiques vont dans ce sens. Les différentes
interviews des professionnels ont également fait ressortir ces points de
vigilance auxquels doivent prêter attention les directeurs des
systèmes d'information. Le Cloud public redessine un nouveau
département en système d'information, les collaborateurs dont les
compétences spécifiques sont moins pertinentes doivent être
accompagnés par les DSI qui doivent mener une vraie conduite de
changement, en formant éventuellement sur les nouvelles
compétences à acquérir. Cette nouvelle donne du Cloud
permet une ouverture facilitée au coeur de métier de
l'entreprise, des reconversions sont donc possibles, la présence des
ressources au sein des organisations leur a permis d'appréhender le
métier central de leur entreprise et si leur métier évolue
c'est pour un rapprochement des utilisateurs.
Nous répondons donc oui à la question
initialement posée, la technologie du Cloud modifie l'organisation des
équipes informatique car elle fait évoluer les métiers de
ses membres. Toutefois, l'histoire du Cloud s'écrit encore et les effets
pressentis sur les métiers ne sont pas à mon sens
déjà effectifs pour les collaborateurs déjà en
poste. Par contre, les recrutements des DSI seront forcément en phase
avec leurs nouveaux besoins, certains métiers risquent dès
maintenant de voir leurs perspectives d'emplois chuter pour les organisations
pour qui l'informatique n'est pas le métier premier.
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