Le Cloud Computing
Quel impact organisationnel
pour les équipes
informatiques des systèmes
d'information ?
Eric BERTHELOT Master 2 Management des Systèmes
d'information et de Communication Année universitaire 2010 -
2011 26/08/2011
1 Remerciements
Je tiens à remercier Patrick Leconte directeur de
mémoire et maître de conférences à l'IAE de Brest.
Ses conseils avisés m'ont aidés à la réalisation de
ce mémoire et permis de trouver les clés nécessaires pour
avancer. Merci également pour la mise en relation qu'il ma permise avec
le directeur du système informatique de l'UBO.
Je désire également adresser mes remerciements
à Jean-Guy Avelin directeur du système informatique de l'UBO et
Jean-Jacques JOSSET, directeur adjoint au DSI du Télégramme pour
le temps qu'ils m'ont consacré et les réponses qu'ils m'ont
apportées, leur vision du Cloud Computing a été
précieuse.
Je remercie également la société ALEOS|2i
et ses dirigeants, Alain Le-Sant et Olivier Lecourt pour la vision qu'ils m'ont
donnée sur le Cloud Computing. En tant que consultants, leur
positionnement externe à l'organisation permet d'avoir une approche
objective.
Enfin je remercie la société METI qui m'a permis
de finaliser mes démarches de reprises d'études et donc ce
mémoire en me recrutant le 01/07/2011 après une période
d'essai en tant qu'étudiant.
1 Remerciements 2
2 Sommaire 3
3 Introduction 4
4 PARTIE THEORIQUE 5
4.1 Caractérisation du Cloud Computing 5
4.2 En résumé, le Cloud Computing 10
4.3 Potentiels du Cloud 11
4.4 Le Cloud Computing, des avantages certains mais des risques
13
4.5 Les équipes informatiques au sein du système
d'information 14
4.6 Conclusion partielle 17
5 Partie Pratique 18
5.1 CIGREF -- Les métiers des SI 19
5.2 CIGREG - L'impact du Cloud Computing 22
5.3 Interviews de professionnels 23
5.4 Conclusion partielle 27
6 Conclusion générale 28
Bibliographie 30
Figure 1 - Typologies de Cloud Computing 9
Figure 2 - Marché du Cloud Computing 9
Figure 3 - Les changements RH au sein de la DSI 22
3 Introduction
Depuis près de quatre ans maintenant, le « buzz
» autour du concept de Cloud Computing est phénoménal et les
possibilités qu'il offre aux entreprises sont considérables.
CHAMPEAUX et BRET, dans leur ouvrage de 2000, la « cyber »
entreprise, imaginait déjà des possibilités énormes
avant l'explosion d'internet et la fiabilité et rapidité des
réseaux ; peut-être n'imaginaient-ils pas alors qu'une entreprise
pourrait aller jusqu'à externaliser son système d'information en
ligne sur internet, c'est pourtant ce qui est rendu possible grace au Cloud
Computing.
Et les plus grandes sociétés de conseil en
technologies telles Gartner et Forrester Research s'accordent sur le fait que
le marché du Cloud Computing va exploser pendant l'année 2011.
Pourtant, il semble que la définition même du concept de Cloud
Computing révèle des zones d'ombres voire des contradictions dans
les différentes approches.
Dans un premier temps nous nous attacherons à
définir les caractéristiques du Cloud Computing et montrer en
quoi ce concept est réellement novateur dans ses approches
technologiques et fonctionnelles. Nous ferons une approche des potentiels qu'il
peut apporter aux organisations. Nous aborderons aussi les risques et les
craintes qu'il peut susciter, c'est un mode d'externalisation encore jeune et
les retours d'expérience ne sont pas pléthoriques.
Nous insisterons ensuite sur l'impact que le Cloud Computing
génère au sein des équipes des systèmes
d'information et sur les équipes informatiques en particulier. Nous
souhaitons aborder ici l'influence ressource humaine de la technologie Cloud
Computing sur les membres des équipes informatiques de groupes disposant
d'une structure capable de gérer elle-même son SI, des
organisations disposant d'une équipe en système d'information.
Après un état de l'art sur la notion
d'informatique dans les nuages, nous nous attacherons à vérifier
dans la pratique si des experts en système d'information confirment nos
hypothèses sur la problématique suivante : Y a-t-il un impact
lié à l'arrivée d'une technologie comme le Cloud Computing
sur les équipes informatiques des systèmes d'informations ?
Appuyé par deux publications du CIGREF et par l'entretien de quatre
professionnels, nous vérifierons donc si l'arrivée de Cloud
Computing induit des effets sur les équipes informatiques et leur
organisation.
4 PARTIE THEORIQUE
4.1 Caractérisation du Cloud Computing
Sujet d'actualité par excellence, il convient de
revenir sur la définition du Cloud Computing afin de le
caractériser précisément ceci afin d'éclaircir
l'imbroglio actuel. Il s'avère en effet que le sujet prête
à une certaine confusion chez les dirigeants ou les DSI, OUELLET l'a
relevé dans un de ses article : « Un sondage Léger Marketing
[...] révèle que 62% des dirigeants et 23% des directeurs TI
comprennent mal le concept d'informatique en nuage » (OUELLET A.
Québec Express, 20/04/2011).
Une définition donnée par le Burton Group
caractérise le Cloud Computing de façon synthétique :
« Cloud Computing is the set of disciplines, technologies, and business
models used to render IT capabilities as on-demand services ». Le Cloud
Computing est donc la mise à disposition de ressources de technologies
de l'information sous forme de services. Il est basé sur un
modèle économique particulier. Littéralement, Cloud
Computing peut se traduire par l'informatique en nuage, le terme nuage
représentant usuellement internet et par là signifiant le
déportement de services informatiques en « ligne ».
D'un aspect purement technique, le Cloud Computing n'est pas
en soi une technologie nouvelle, le Cloud Computing provient de l'aboutissement
de plusieurs technologies existantes antérieurement : internet et la
virtualisation le tout appuyé sur un réseau fiable et à
haut débit. La virtualisation étant la mutualisation des moyens
techniques informatiques, sur une seule machine physique on peut
exécuter plusieurs machines virtuelles donc plusieurs systèmes
d'exploitation et de multiples applications, cette virtualisation permet de
déporter l'informatique interne d'une organisation sur une grille de
serveurs virtuels accessible via le réseau internet. Après les
architectures de mainframe et de clients/serveurs, le Cloud Computing tend
à s'imposer comme un nouveau modèle.
Pour l'aspect « services » et d'après les
spécialistes du Cloud Computing, l'informatique change d'ère et
devient un service consommable à l'instar de
l'électricité, dans son ouvrage The Big Switch: Rewiring the
World, From Edison to Google, Nicholas Carr fait cette analogie avec
l'électricité que chacun consomme comme un service sans
connaître précisément son origine et sa mise en oeuvre. Le
Cloud Computing amènerait donc l'informatique vers une ère de
service ou chacun puiserait les fonctions ou matériels qui
l'intéresse que ce soit pour des besoins personnels ou professionnels.
Avant de s'attaquer au milieu professionnel, certains acteurs du Cloud
Computing ont d'ailleurs conquis de nombreux utilisateurs privés qui ont
adopté leurs technologies, on peut citer Gmail pour la messagerie «
offerte » par Google et Windows Live pour Microsoft.
On peut également indiquer que le Cloud Computing
permet d'accéder à ses données depuis n'importe quel
appareil quel que soit l'endroit où l'on se trouve, permettant ainsi la
mobilité des utilisateurs.
Après cette définition générale,
on doit peut donner une vision plus pragmatique du Cloud Computing en
décrivant ses différents types et ses multiples modèles de
déploiement. Les
différentes terminologies et définitions qui
suivent sont issues du NIST pour National Institute of Standards and
Technology.
4.1.1 Caractéristiques générales
Pour les différents types de Cloud Computing que l'on
décrit aux points suivants, des caractéristiques
générales sont applicables pour chacun d'eux. En effet, avec le
Cloud Computing, il s'agit toujours de libre-service à la demande, d'un
accès au réseau internet, de la mutualisation de ressources, de
l'élasticité simple et rapide à mettre en oeuvre et un
service facturé à la consommation effective.
Le libre-service à la demande permet aux entreprises
clientes des fournisseurs de Cloud Computing de faire évoluer
automatiquement les capacités informatiques mises à leur
disposition de façon continue. L'accès au réseau internet
est maintenant très fiable et rapide, il est nécessaire pour
profiter des services du Cloud et administrer et suivre les services
consommés. La mutualisation des fournisseurs de Cloud Computing
permet la mise en commun des ressources informatiques regroupées pour
servir les multiples entreprises utilisatrices, les différentes
ressources physiques sont virtuelles et non localisées
précisément; elles sont affectées dynamiquement en
fonction de la demande. L'élasticité rapide permise par le Cloud
Computing est un argument majeur car les capacités nécessaires
à une organisation peuvent être rapidement provisionnées,
et dans certains cas automatiquement, la puissance de calcul ou un nombre de
serveurs nécessaires au traitement de données peut varier en
fonction des besoins, on casse ici le modèle surcapacité/sous
capacité. Le service utilisé est mesuré et facturé
en fonction de l'utilisation des ressources qui peut être
surveillée et contrôlée, permettant une transparence entre
le fournisseur et l'entreprise utilisatrice.
4.1.2 Les Différents types de Cloud Computing
On peut distinguer 4 différents types de ressources
communément décrites par des sigles de 4 lettres : IAAS pour le
hardware, PAAS pour le middleware, SAAS pour les logiciels et XAAS de
façon générale.
4.1.2.1 L'IAAS
L'IAAS pour Infrastructure As A Service, désigne la
couche basse du Cloud Computing et peut être considéré
comme un point d'entrée dans les technologies du Cloud. L'IAAS est la
mise à disposition de ressources matérielles comme des
unités de puissance de calcul, de traitement, des capacités de
stockage. Le fournisseur met donc à disposition de ses clients des
serveurs « virtualisés » évolutifs suivant la
demande.
Cette infrastructure sera pilotée et administrée
par l'entreprise cliente. Auparavant, l'entreprise cliente louait un serveur
physique aux caractéristiques bien déterminées, elle peut
maintenant louer un serveur dont les ressources peuvent évoluer en
fonction de ses besoins de façon dynamique. Pour L'IAAS, le
fournisseur mutualise les ressources grâce à la virtualisation de
ses serveurs, de son réseau (infrastructure et liaisons) et de ses
capacités de stockage (SAN, NAS, Backup sur bande par exemple).
Si on illustre l'IAAS par l'exemple, on peut citer plusieurs
possibilités : l'IAAS permet un choix hardware et de systèmes
d'exploitation différent de ce qui existe en interne - pour les clients,
l'IAAS assure une connectivité internet garantie continue -- il permet
l'installation des applications - il est adapté à un lancement du
service sans investissement « lourd » - il permet d'éprouver
les performances des applications...
D'après une étude Pierre Audoin Consultants,
l'IAAS représente environ 50% du marché du Cloud dans le monde et
sa progression est constante depuis 2008. Du côté des
fournisseurs, le marché est également en plein effervescence, de
quelques acteurs en 2008, les annonces de services Cloud IAAS explosent, on
peut citer les plus connus : Microsoft avec Windows Azure, Amazon avec Amazon
Web Services, VMware avec VMware vSphere.
4.1.2.2 Le PAAS
Evolution de l'IAAS, le PAAS pour Platform As A Service
propose davantage que la seule couche matérielle. Si le PAAS s'appuie
également sur les infrastructures du Cloud, il propose également
des éléments de middleware (bases de données, serveurs
d'application comme Apache Tomcat,...). Ces plates-formes sont donc directement
utilisables par des éditeurs qui proposeront leurs logiciels en mode
Cloud. Ici, la responsabilité du fournisseur est au niveau du
matériel et des services middleware proposés alors que la
responsabilité de l'éditeur se situe du côté des
logiciels qu'il installera sur le PAAS et de l'exploitation qui en est
faite.
Le PAAS offre des ressources machines et de l'espace de
stockage mais est aussi une plateforme d'exécution pour les logiciels
d'un éditeur qui souhaite disposer d'une vitrine Cloud. On peut noter
toutefois que ces plateformes sont très souvent spécifiques
à des langages ou à des bases de données (Apache, langage
PHP, base Mysql ou bases non SQL1 par exemple) et les applications
déployées par les entreprises utilisatrices de PAAS devront
être compatibles. Les offres de PAAS incluent généralement
les notions de temps de processeur, d'espace de stockage utilisée et de
bande passante consommée. L'entreprise utilisatrice paiera ensuite en
fonction de ce qu'elle a consommé. Par rapport aux deux autres
modes de Cloud Computing (on verra le SAAS au point suivant), le marché
est naissant mais en pleine croissance. On retrouve ici des fournisseurs d'IAAS
comme Amazon et Google mais aussi SalesForce. Pour l'instant, le PAAS est peu
utilisé.
4.1.2.3 Le SAAS
Enfin, la version la plus aboutie du Cloud Computing est le
mode SAAS pour Software As A service. Ici, l'entreprise utilisatrice est
complètement détachée des problématiques
matérielles et middleware, le SAAS est en effet la proposition de
progiciels en mode service sans opérations pour l'entreprise qui les
utilise. Ce service est rendu possible via un réseau conséquent
qui doit supporter cette charge de consommation. Le SAAS propose donc des
applications mises à la disposition des utilisateurs finaux. Ces
derniers n'ont seulement besoin que d'une connexion internet et d'un
1 Apache pour le logiciel serveur http, PHP pour le
langage de programmation orienté Web et SQL pour Structured Query
Language qui est un langage de manipulation de données.
navigateur et les applications sont alors accessibles de leur
terminal qui peut être un ordinateur mais aussi un smartphone, une
tablette... L'utilisation de SAAS pourrait se résumer vulgairement par
l'ouverture d'un compte, le paiement en ligne et l'utilisation du logiciel sans
aucune connaissance technique préalable. L'entreprise
utilisatrice se dégage de la gestion d'espace de stockage, de puissance
machine ou même de mise à jour de logiciel, tout est
administré par le fournisseur.
Tout comme l'IAAS, le SAAS représente pratiquement 50%
du marché du Cloud dans le monde et sa progression est également
conséquente, CLERGUE l'indique dans son étude sectorielle :
« selon le cabinet Gartner, le marché mondial du SAAS a
grimpé de 17,7% en 2009. Il représente aujourd'hui environ 10% du
marché global du logiciel. En 2014, cette proportion devrait passer
à 16% et peser 40,5 milliards de dollars, soit une croissance annuelle
de 25 % en moyenne, selon IDC, un autre cabinet spécialisé
». On retrouve encore ici des grands noms de l'informatique avec
Microsoft, Google, SAP, SalesForce et aussi des entreprises françaises
comme Cegid et Esker...
Tous les types de logiciels ne sont pas présents en
mode SAAS mais on peut citer en exemple la disponibilité SAAS des
services de gestion de la relation client (CRM.), de messagerie
électronique (Google APPS, Microsoft Live...), de réunion
virtuelle (Chat, Visioconférence...), de dématérialisation
des documents, de portail d'entreprise (Extranet / Intranet...), la liste n'est
pas exhaustive et surtout n'est pas figée, elle évolue car
l'intérêt des éditeurs est clairement de fournir des
services via Internet et d'être présent rapidement sur ce
marché.
4.1.2.4 Schéma synthétique
En synthèse, le schéma ci-dessous, issu du livre
blanc de l'AFDEL sur le Cloud Computing, illustre bien les
caractéristiques et les frontières de contrôle suivant les
typologies de Cloud Computing :
Figure 1 - Typologies de Cloud Computing
Le graphique ci-dessous, issu d'une étude menée par
Pierre Audoin Consultants illustre bien un marché en pleine expansion
:
Figure 2 - Marché du Cloud Computing
4.1.2.5 XAAS
En corollaire aux termes vus précédemment, une
métamorphose de l'ensemble des services informatiques se conjuguent
maintenant en AAS, avec le X pour variable, on obtient le sigle XAAS pour
Anything As A Service.
Tous les services accessibles depuis internet et
déployés en mode Cloud sont donc regroupés sous une
même appellation. Si ce nouvel acronyme cache en fait des services
assimilables aux SAAS, dans son article Thinking Beyond SaaS As We Know It,
WAINEWRIGHT pense que le Cloud doit permettre autre chose que l'offre de
logiciel traditionnelle: «SaaS as we know it has focused too often on
simply taking traditional applications and putting them online, but there's so
much more potential to be realized from thinking beyond those old application
paradigms and envisioning new possibilities enabled by the Web».
On peut citer un exemple intéressant qui semble se
développer, il s'agit du PRAAS pour Process As A Service. Des
sociétés comme VDoc proposent ainsi des outils de
modélisation de processus, simples pour l'instant qui permettent
d'exécuter des processus métier qui deviennent des services
applicatifs. Ces outils sont directement accessibles par les directions
métiers car ils ne nécessitent pas de connaissances techniques et
tout est accessible « en ligne ».
4.1.3 Les Différentes topologies
Des topologies de Cloud différentes ont vues le jour.
Le Cloud Computing réellement sur le « nuage » est
communément appelé Cloud Public quant aux autres types, ce sont
le Cloud privé, le Cloud communautaire ou encore le Cloud hybride.
Le Cloud Public est donc un Cloud accessible depuis internet
et géré par un fournisseur externe à l'entreprise, le
Cloud Privé, s'il reprend les principes du Cloud, est lui
géré en interne par l'entreprise. Le Cloud Privé applique
et intègre les méthodes du Cloud Public à l'échelle
de l'entreprise.
Si le Cloud Privé peut être adopté pour
des applications critiques ou très spécifiques, le Cloud Public
peut être sélectionné pour les applicatifs moins
risqués et l'informatique dite de commodité comme la messagerie
ou l'agenda ; l'entreprise adopte alors deux modes de Cloud différents
privé et public dit Cloud hybride. Outre les applicatifs moins
critiques, des spécialistes de Cloud comme NAUGES, pense que le Cloud
public peut aussi être utilisé pour substituer les environnements
de secours des entreprises car ils sont peu utilisés et
généralement très couteux. En cas de panne, les
infrastructures seraient ainsi déportées sur le Cloud Public le
temps que l'environnement de production standard en interne fonctionne de
nouveau. Un mode bis du Cloud privé voit aussi le jour, il s'agit du
Cloud privé déporté sur le Cloud Public, au lieu de
partager une infrastructure déportée avec d'autres acteurs, le
fournisseur dédie un espace particulier.
Enfin le Cloud communautaire porte son nom car il est
utilisé par différentes organisations partageant des
intérêts communs, le NIST fournit cette définition «
The cloud infrastructure is shared by several organizations and supports a
specific community that has shared concerns (e.g. mission, security
requirements, policy, and compliance considerations) ». Il s'apparente
à du Cloud public mais réservé à un type
d'organisations proches par leurs intéréts ou
éventuellement par leurs positionnements géographiques.
4.2 En résumé, le Cloud Computing
Les caractéristiques techniques du Cloud Computing sont
donc :
· Du service informatique à la demande
· Lié à un accès réseau
performant et rapide
· Accessible depuis n'importe quel terminal et de n'importe
où
· Des mises en commun de ressources
· Une élasticité rapide
· Une facturation à l'usage
Basé sur 3 modèles de services :
· SAAS comme Google Apps,
Salesforce.com,...
· PAAS : Microsoft azure, Google Apps Engine,
Force.com..
· IAAS : Microsoft Azure, Amazon E
Appuyé par des modèles de déploiement
différents :
· Cloud privé : interne ou externe mais
propriétaire
· Cloud communautaire : pour une population, un groupe
· Cloud public : infrastructure déportée et
propriété du fournisseur
· Cloud hybride : utilisation conjointe du Cloud
privé et public
Mais quelles différences avec le pré Cloud
Computing ? L'externalisation n'est pas nouvelle, MEISSONIER, dans son ouvrage
"Externaliser le Système d'Information : Décider et Manager"
l'évoque et l'analyse sans faire référence au Cloud en
2006 juste avant la naissance du phénomène. De nombreux autres
ouvrages font référence à cette externalisation. Elle a
été mise en place par de nombreuses entreprises et les services
allaient de l'infogérance, de la tierce maintenance applicative, du
co-sourcing à l'ASP pour Application Service Provider. Si les trois
premiers modes perdurent, l'ASP tend à disparaitre face au Cloud.
Quelles sont les différences entre l'ASP et le Cloud
Computing ? Comme pour le Cloud, l'ASP propose des logiciels sur des
plates-formes externes à l'organisation, la ressemblance avec le mode
SAAS est évidente mais les différences sont là : le Cloud
est lié à un usage mutuel des logiciels sur le Web alors qu'avec
l'ASP, il s'agit davantage de l'hébergement en mode clientserveur
à usage mono client. Le mode de paiement est encore différent,
d'un paiement à la licence pour l'ASP, on passe à un paiement
à l'usage pour le Cloud. Enfin les possibilités apportées
par les nouvelles infrastructures dédiées aux Cloud permette
l'élasticité et la mutualisation des ressources techniques et
logicielles non abordées avec l'ASP. Avec l'arrivée du Cloud
Computing et son potentiel marketing, les clients potentiels devront tout de
même se méfier d'un « habillage Cloud » effectué
par certains éditeurs qui ne pourront proposer toutes les
possibilités annoncées par le Cloud Computing.
4.3 Potentiels du Cloud
4.3.1 Réduction des coûts
Comme pour tout type d'externalisation comme l'est le Cloud
Computing (public2), les managers escomptent une réduction
des coûts en l'adoptant. Pourtant une étude du cabinet Deloitte en
avril 2005 a démontré qu'une entreprise sur deux n'avait pas
réalisé les économies escomptées dans leurs projets
d'externalisation. S'il est difficile de chiffrer précisément les
gains obtenus, une étude aboutie doit éviter de découvrir
des coûts cachés post mise en place : les coûts liés
au paramétrage, à la reprise des données ainsi que la
formation des utilisateurs doivent être identifiés et
chiffrés au préalable.
Financièrement, l'adoption du Cloud Computing permet
de passer d'actifs immobilisés par l'investissement parfois lourd
d'infrastructure à des charges qui ne sont plus
représentées que par la consommation utilisée ainsi que le
note BLANDFORD : « Although cloud computing promises limitless capacity,
almost total flexibility and increased efficiency -- as well as the benefit of
moving IT spending from CapEx to OpEx...>>
Autre critère intéressant, avec la crise et la
volonté des entreprises ou organisations de réduire les
coûts, le TCO3 induit par les solutions de type Cloud Public
baisse de façon considérable ; le
2 Dans ce document, l'externalisation correspond
à la topologie de Cloud Computing public
3 TCO pour Total Cost Ownership soit le coût
total de possession qui n'est pas le coût seul de l'achat d'un produit
mais son coût cumulé tout au long de son cycle de vie
TCO représentant la totalité des coûts de
l'actif informatique dans son cycle de vie : acquisition, exploitation,
maintenance et modifications (mises à jour normales et de
sécurité), la valeur totale relative étant beaucoup plus
importante que la valeur d'acquisition, pour le groupe Gartner, le TCO peut
représenter jusqu'à 3 fois le coût d'acquisition. Aller
vers des solutions de type Cloud Computing permet ainsi d'influer ce centre de
coût comme le présente la société ITESOFT .
« dans le modèle SaaS, l'entreprise paie simplement un forfait
adapté à ses besoins, lui donnant le droit d'utiliser la
solution. Nul besoin de prévoir des licences serveur, des licences
clients, des licences tierces, pas de suppléments pour les mises
à jour, sans compter les coûts associés à
l'exploitation et à l'administration, pris en charge par le prestataire
" ; LAUDON K., LAUDON J., FIMBEL et COSTA confirme cela : « Les
entreprises qui utilisent le Cloud Computing [...] n'ont pas besoin de faire de
gros investissements matériels ou logiciels. A la place elles
achètent des services et ne paient que la quantité de ressources
qu'elles ont effectivement consommé " (Management des systèmes
d'information, 2010, p. 180). Cette flexibilité permise par le Cloud
permet d'ajuster à sa mesure les services utilisés sans craindre
un investissement injustifié. Enfin, le Cloud public permet
naturellement la mobilité des utilisateurs des systèmes sans
mises en place de règles complexes de sécurité.
Pourtant, si le Cloud présente des atouts
indéniables, il est difficile d'être catégorique en
indiquant que la réduction des coûts est forcément induite
par le Cloud, en effet, il est très complexe de comparer un
système interne intégré avec un mode Cloud comme il est
d'ailleurs difficile de comparer les différentes offres des fournisseurs
de Cloud.
De plus, des pertes financières potentielles sont
à envisager car des clauses manquantes ou incomplètes dans les
contrats établis avec les fournisseurs peuvent altérer le service
rendus sans recours simples : les cahiers des charges et les contrats se
doivent d'être très précis comme nous l'indique MEISSONIER
dans le cadre de l'externalisation.
4.3.2 Vers le Green IT
«...to cloud compute will be the legal and moral
requirement to use less energy and fewer ressources. In other words, cloud
computing will be essential to be green ". (BARNATT, 2010, p. 18).
Pour rentabiliser et limiter les coûts de
fonctionnement, les entreprises peuvent profiter de ressources
mutualisées des centres de données, éventuellement des
groupes électrogènes, cette mutualisation va dans le sens d'une
limitation et d'une optimisation des couts liés à l'exploitation
des systèmes d'informations
Cela amène donc le Cloud Computing à contribuer
naturellement à la tendance Green IT actuelle et c'est un argument non
négligeable pour les DSI. Le Cloud réduit les impacts
environnementaux liés à l'utilisation des systèmes
d'informations et cela peut être avancé comme un argument
stratégique. Le grand public comme les clients sont de plus en plus
attachés à ces démarches de développement durable
à connotation écologique.
Dans leur article Energy-Efficient Cloud Computing, BERL,
GELENBE, DI GIROLAMO, GIULIANI,DE MEER, MINH et PENTIKOUSIS relève cet
aspect économe de ressources du Cloud : « Cloud computing has
recently received considerable attention, as a promising approach for
delivering ICT services by improving the utilization of data centre resources
".
4.4 Le Cloud Computing, des avantages certains mais
des risques
Au travers de sa définition et avec les points vus
précédemment, Le Cloud Computing réserve des avantages
certains pour les entreprises utilisatrices. Le Cloud permet en effet de
réduire les investissements et les interventions de maintenance
technique et applicative tout en profitant d'accès rapide et mobile
à ses données hébergées de façon
sécurisée en payant uniquement ce qui est consommé.
Ce constat est toutefois ternit par des risques et/ou des
craintes que le Cloud, public plus particulièrement, peut soulever par
la jeunesse du concept et les preuves qu'il doit encore établir aux
seins des experts des SI. Les spécificités du Cloud Computing
amènent à définir clairement son projet comme tout projet
d'externalisation.
En premier lieu, la crainte du Cloud Computing en mode public
est liée à la sécurité et la confidentialité
des données, encore plus critique avec l'utilisation de SAAS. Les
entreprises sont légitimement prudentes voire frileuses à
l'idée de déporter leurs données à
l'extérieur de l'entreprise. BLANDFORD abonde dans ce sens en
prônant le Cloud privé pour cet aspect de confidentialité
en approuvant que les données ne quittent pas l'organisation : «
the key advantages of using private cloud to deliver a virtualized desktop
environment is that no data ever leaves the datacentre ». Pour l'aspect
sécuritaire purement technique, les entreprises peuvent à priori
s'appuyer sur les connaissances des fournisseurs et leurs techniques de gestion
d'accès, de gestion des sauvegardes, les grands acteurs comme Google ou
SalesForce passent avec succès les certifications adéquates, ISO
27001 et SAS 70 type II, afin de rassurer les clients. On évoque ici des
grands acteurs du marché peu enclin à disparaître. Dans le
cas de groupe à la taille moins importante il faudra s'assurer de leur
pérennité. Dans tous les cas, l'entreprise utilisatrice doit
valider sa politique de sécurité et ne pas seulement s'appuyer
sur la renommée ou l'attractivité du contrat proposé.
Les problématiques juridiques sont également
complexes à assimiler. Encore une fois dans le cas de Cloud public, les
aspects contractuels doivent être très précis en termes
d'engagements et de services attendus, les aspects légaux doivent
également être abordés notamment si le fournisseur est
basé en dehors du territoire de l'entreprise. Avec sa solution de suite
bureautique en ligne, Office 365, Microsoft admet que les données de ses
clients peuvent être délivrées sur demande des
autorités dans le cadre de l'application du Patriot Act4. La
notion d'abstraction de localisation des données du Cloud complique
encore davantage cet aspect : en cas de perte de données par exemple,
quelle juridiction serait appliquée pour un pays européen dont
les données sont hébergées aux EtatsUnis ? Le client n'a
malheureusement pas le contrôle sur l'emplacement exact des ressources
fournies dans le cadre du Cloud public. Les aspects contractuels doivent aussi
évoquer la réversibilité. La dépendance
économique développée vis-à-vis du prestataire dans
le cas de Cloud Computing doit amener l'entreprise à s'assurer de la
possible réversibilité et de sa mise en oeuvre effective.
L'accessibilité et la disponibilité des
applications sont également des critères critiques dans le choix
d'adoption du Cloud qui peut difficilement offrir 100% de taux de
disponibilité tant les risques sont multiples : dommage
électrique, piratage ou malveillance, panne matérielle, bugs~Le 9
août 2011 les services Cloud d'Amazon et de Microsoft ont
été coupés suite à l'explosion et
4 Loi votée aux états unis suite aux
attentats du 11/09/2001 qui permet aux autorités américaines
d'accéder aux bases de toute société dont le siège
est aux états unis.
l'incendie d'un centre de données situé
à Dublin. Dans le cas d'une délocalisation de l'activité
informatique d'une entreprise vers le Cloud public, ce type de situation est
très dommageable. MEISSONER le spécifie bien dans son ouvrage
concernant l'externalisation, le contrat doit préciser les clauses de
responsabilités et les niveaux de service attendus et prévoir les
pénalités et leurs mises en oeuvre, des contrôles de
performance doivent être établies notamment via des
SLA5 et un PAQ6. Avec le Cloud, en terme
d'accessibilité, une attention toute particulière est à
apporter au réseau car c'en est un composant indispensable et ce dernier
doit offrir une qualité excellente pour obtenir de bons temps de
réponse, les accès doivent également être
doublés pour garantir une ligne de secours en cas de panne.
Enfin, pour les équipes du système
d'information et plus particulièrement pour les informaticiens, le
passage au mode Cloud public est tout à fait déstabilisant. Les
craintes des équipes sont légitimes car elles perdent le
contrôle de certains aspects techniques et fonctionnels qui peut
entraîner une déperdition des connaissances et une diminution du
pouvoir. Dans son ouvrage Cloud Computing une rupture décisive pour
l'informatique d'entreprise, PLOUIN l'indique clairement : « ce
nouveau modèle est perçu comme la menace de suppression d'une
partie de leurs attributions ".
C'est ce dernier angle d'impact du Cloud Computing à
partir duquel que j'ai construit et orienté mes recherches pratiques :
l'impact que peut avoir le Cloud Computing sur les équipes informatiques
au sein des DSI. Avant de passer à ces résultats, je pense qu'il
est nécessaire de redéfinir les rôles et missions de ces
équipes au sein du système d'information d'une entreprise afin de
comprendre comment le Cloud Computing peut faire évoluer leur
organisation et si les craintes ressenties sont légitimes.
4.5 Les équipes informatiques au sein du
système d'information
Plusieurs définitions possibles pour définir le
système d'information, dans leur ouvrage Systèmes d'information
organisationnels, VIDAL et PETIT en font une agrégation à partir
de définition d'experts en management de systèmes d'information
comme REIX, KELLY ou encore COURBON : « un système d'information
[...] un ensemble organisé de ressources, une combinaison d'hommes et de
moyens informatiques, un ensemble de moyens humains, technologiques,
méthodologiques et organisationnels " (Systèmes d'information
organisationnels, 2009, p. 4).
On peut établir qu'un système d'information
comporte des dimensions techniques et humaines pour la partie ressources qui
permettent d'assister l'opérationnel et fournir les informations
nécessaires et stratégiques au service du bon fonctionnement
d'une organisation. VIDAL et PETIT rappelle les rôles fondamentaux et
invariants des systèmes d'informations : acquisition, stockage,
traitement et sortie des données pour faciliter les opérations et
la prise de décision.
5 SLA : Service Level Agrement, ici afin de
vérifier la qualité de service du prestataire
6 PAQ : plan d'assurance qualité afin de
s'assurer de la bonne application des dispositions décrites dans le
plan.
Aussi bien par ses apports techniques via l'IAAS et le PAAS
et via le SAAS, par ses moyens d'enregistrer, d'utiliser et de délivrer
de l'information, le Cloud est à méme de modifier le rôle
des individus qui la composent comme l'écrivent VIDAL et PETIT pour les
systèmes « qui intègrent sans cesse de nouveaux outils ". Le
Cloud Computing constitue bien une nouvelle donne pour les systèmes
d'informations qui seront donc impactés.
Le système d'information n'est pas uniquement
constitué du système informatique et des équipes
informatiques, un système d'information peut exister sans le
système informatique l'inverse n'étant pas vrai. De la même
manière, les ressources humaines qui composent le système
d'information ne sont pas constituées uniquement des équipes
informatiques mais c'en est une des composantes importantes qui ne
relève pas du « métier " de l'entreprise. Par contre, on
n'imagine plus aujourd'hui un système d'information sans ses composantes
informatiques tant fonctionnel que technique.
Les précédentes définitions nous
permettent d'affirmer que les équipes informatiques sont au coeur du
système d'information global et « l'informatique fait
désormais partie intégrante de l'entreprise au méme titre
que chaque direction opérationnelle " comme l'affirme NAWROCKI dans son
ouvrage Les Services informatiques. Ce sont ces équipes qui
mettent en oeuvre et assure le pilotage des technologies de l'information.
Encore plus important, le bon usage de ces technologies apporte performance et
avantages de compétitivité aux entreprises : « Les
entreprises qui réussissent ainsi que leurs managers comprennent le
potentiel que recèlent les technologies de l'information et la
manière de s'en servir » (LAUDON et al., 2010, Management des
systèmes d'information, p. 110).
Les craintes ressenties par les équipes informatiques
semblent donc toutes légitimes face à l'arrivée du Cloud
Computing car ce dernier impacte fortement les technologies de l'information,
de l'infrastructure technique à la proposition logicielle (de l'IAAS au
SAAS). Les membres informatiques des DSI l'ont bien compris, le Cloud Computing
apporte avec lui une perte de contrôle, de connaissances, de pouvoirs.
Son offre va permet à l'entreprise de délocaliser des services
gérés auparavant en interne, on pense en premier lieu à
l'informatique dite de commodité et aux profils informatique purement
technique.
L'organisme SYNTEC NUMERIQUE7confirme cela dans un
rapport du second trimestre 2010 : « En terme de métiers, et
notamment dans le cadre d'un Cloud externe, les informaticiens des entreprises
clientes vont se voir déchargés de nombreuses tâches
liées à la gestion quotidienne des applications, des
environnements et des infrastructures ". Si cela permet aux informaticiens de
se concentrer davantage sur les projets importants et stratégiques de
l'entreprise, certaines compétences internes très
spécifiques seront davantage impactées et pour celles-là,
les effectifs pourraient être en sur nombre, certains auront donc
intérêt à se convertir ou à se tourner vers les
fournisseurs ou opérateurs de services vers qui le besoin de ces
compétences va se déplacer. Même s'il est évident
que cette migration ne pourra être totale comme l'indique encore
SYNTEC
7 SYNTEC NUMERIQUE est la chambre professionnelle des
SSII, des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil
en technologies (
www.syntec-numétique.fr)
NUMERIQUE dans son étude : « L'équation ne
risque toutefois pas d'être tout à fait égale (un emploi
supprimé chez un client ne donnera pas lieu à un emploi
créé chez un fournisseur de services Cloud). En effet, la
mutualisation joue autant pour les aspects matériels et
équipements que pour le personnel en charge de son bon fonctionnement
».
Pour les TPE/TPI voir certaines PME/PMI non
nécessiteuses de moyens informatiques conséquents ou très
spécifiques, le Cloud Computing semble très approprié et
peut donc éviter le recrutement de collaborateurs informatiques. Pour
les autres, le tableau n'est pas si noir qu'il semble l'être de prime
abord. En effet, le Cloud Computing, à l'heure actuelle est loin de
répondre à toutes les solutions informatiques métiers
encore moins lorsqu'elles comportent beaucoup de spécificités.
Pour ce premier point, des infrastructures internes à même
d'héberger les données et les solutions informatiques sont donc
nécessaires. De plus l'information de commodité comprend la
messagerie et peu d'entreprises sont prêtes à migrer vers des
solutions Cloud à cause des données que les mails
véhiculent sur l'entreprise. De plus, la migration de tout le SI d'une
entreprise semble très peu probable, l'adoption du mode de
déploiement hybride est davantage envisagée.
Si tel n'est pas le cas, si l'entreprise trouve dans l'offre
Cloud la complétude de ses besoins informatiques et s'y complait,
l'orientation du SI doit changer pour se rapprocher davantage des directions
métiers afin de les aider et les guider dans le choix des solutions et
la rédaction des documents d'usage lorsque l'on décide de migrer
vers le Cloud comme c'est le cas pour l'externalisation. Dans tous les cas, la
DSI doit rester le garant du système d'information, on doit
éviter les déviances des directions métiers qui
prendraient le pouvoir en décidant d'adopter telle ou telle solution :
« L'un des enjeux essentiel pour la DSI sera de maîtriser le
phénomène, à l'instar du pullulement des applications
départementales devant lequel beaucoup de DSI étaient
restées impuissantes à l'époque de l'architecture
client-serveur [...] avec l'offre SaaS, il se rajouterait à la
prolifération incontrôlée de Webservices » (
CHALLANDE, LEQUEUX, Le grand livre du DSI, 2009, p.295). On imagine rapidement
le désordre, le manque de cohérence et le mode non transversale
que ce type de comportement engendrerait, cela entraînerait une
augmentation des coûts de fonctionnements par manque de vision
globale.
Cette modification d'orientation face à l'adoption du
Cloud forcera donc la DSI à mobiliser des ressources nouvelles ou former
et accompagner ses collaborateurs informatiques vers ses nouveaux profils. Par
les caractéristiques du Cloud Computing, on peut envisager ses nouveaux
métiers ou le renforcement de certains profils :
· Qualiticien : pour le suivi des contrats de service, la
coordination technique, la vision des impacts d'un formalisme externe
· Expert en processus : pour redessiner et suivre les
modèles et les workflows mis en oeuvre à travers le Cloud.
· Juriste : pour les aspects contractuels et juridiques
· Architecte : pour l'urbanisation et la
modélisation des systèmes dans leur ensemble (interne et
externe), afin de codifier les règles d'échange et
d'interfaçage et suivre la documentation
· Expert en Sécurité : besoin de
contrôles des fournisseurs et de leurs règles de
sécurité (spécifiées au contrat), de mises en place
et de tests des solutions de secours, il vérifie l'accessibilité
et la sécurité des données, des applications et des
infrastructures
· Exploitant : qui doit suivre et effectuer un
monitoring des opérateurs du Cloud
· Intégrateur : afin de s'assurer de la bonne
interaction des différentes composantes du système d'information,
notamment en cas de Cloud hybride
· Conseil : afin d'assister et choisir les produits
à méme de répondre au mieux aux fonctionnalités du
métier
· Gestionnaire : pour le suivi et la garantie de
cohérence du système d'information
· Formateur : pour l'assistance de proximité et la
formation délivrée aux utilisateurs
La tendance des métiers des services informatiques va
donc de plus en plus être tournée vers le coeur de métier,
dans certaines organisations, cela était déjà le cas mais
avec l'arrivée du Cloud Computing cela va s'amplifier. Les contraintes
levées par cette technologie permettent de se porter davantage vers les
utilisateurs et investir dans des projets à forte valeur
ajoutée.
4.6 Conclusion partielle
Comme développé précédemment, le
Cloud permet une maîtrise des coûts en gommant certains
investissements remplacés par des dépenses liés à
l'usage. En fonction du besoin, les ressources nécessaires sont
facilement extensibles et les solutions sont facilement déployées
et maintenues de façon transparente. La mobilité offerte par les
solutions Cloud répond parfaitement aux exigences d'un environnement
ouvert et mondialisé. Enfin, se pose la question de devenir des
métiers de l'informatique interne qui compose une partie du
système d'information de l'entreprise, le danger d' être «
remplacés » par le métier même des opérateurs
du Cloud Computing est réel, cette question, bien évidemment ne
se pose pas dans le cadre de la mise en place du Cloud privé car ce type
de déploiement modifie peu le rôle des équipes SI
internes.
Cette externalisation d'une partie du système
d'information sous l'égide des directions métier ne doit pas se
limiter à une vision purement économique et axée sur la
réduction des coûts. Elle ne doit pas non plus se faire sur la
seule renommée des opérateurs ou de façon chaotique et
directement pilotée par les directions métiers. La direction
informatique doit être impliquée et partie prenante dans ce type
de projet afin d'assurer la cohérence de la globalité du
système d'information et la bonne réponse des prestataires aux
fonctions demandées par le métier mais aussi afin d'assurer la
sécurité et la protection des données, vérifier la
qualité des services en précisant les responsabilités de
chacun et le niveau attendu.
Même si la reprise semble poindre en 2011, la crainte
des directions des métiers peuvent orienter les décisions de
choix vers du mode de Cloud Computing pour des raisons économiques. Si
c'est une opportunité évidente pour les TPE/TPI, pour les
entreprises à taille conséquente, la garantie de succès de
ce type de solution passe par la gestion en mode projets menés en
cohésion entre les métiers et la DSI de l'organisation. Il doit y
avoir une synergie entre les directions métiers et les équipes
informatiques afin d'obtenir l'alignement entre l'informatique et les
opérationnels.
Toutefois, méme si l'impact du Cloud est moindre car
les connaissances et la gestion apportée par les équipes des SI
aux organisations sont primordiaux, le métier des SI évolue et
certains profils sont appelés à se renforcer aux
détriments d'autres, de nouveaux métiers s'avèrent
également nécessaires.
5 Partie Pratique
Mes recherches concernant des entreprises ou organisation
ayant déjà adoptées des solutions de Cloud public ou mis
en place du Cloud privé se sont révélées
difficiles. En effet même si le Cloud Computing est un objectif
affiché pour 2011 pour nombre de DSI en France, les entreprises sont
encore peu nombreuses à avoir franchi le pas. Les frilosités
viennent bien évidemment des craintes et risques vus
précédemment. D'autres, peu enclin à dévoiler leur
stratégie SI n'ont pas désiré dévoiler leur pan
informatique déployé sur le Web malgré la
confidentialité promise concernant ce document.
Toutefois avec le concours de Patrick Leconte, j'ai pu
contacter et rencontrer Jean-Guy Avelin, directeur informatique de
l'université de Bretagne Occidentale. Mes recherches m'ont
également amené à interviewer Jean-Jacques Josset,
l'adjoint du directeur informatique du Télégramme. Ces deux
témoignages de référent SI de leur organisation m'ont
permis de confirmer la problématique de l'effet du Cloud Computing sur
les équipes informatiques des SI.
J'ai également profité du retour d'informations
des dirigeants de la société ALEOS|2i , Alain Le-Sant et Olivier
Lecourt, cette société est basée dans le Morbihan, elle
cumule une double expertise primordiale dans la gestion des systèmes
d'informations : dans le domaine des infrastructures systèmes,
réseaux et télécom et dans l'animation et la coordination
de projets. Le retour de cette société, en tant qu'externe aux
organisations, permet d'apporter un regard plus objectif sur l'impact que peut
avoir le Cloud Computing sur les services SI.
Je me suis également appuyé sur deux
publications du CIGREF. Le CIGREF est un réseau de grandes entreprises
qui étudie l'usage des systèmes d'information depuis plus de 40
ans. Cette manne d'informations est évidemment très riche car
issue de plus d'une centaine de représentants des systèmes
d'information d'entreprises françaises et européennes. Avant de
passer aux résultats et à leur analyse des interviews de Jean-Guy
Avelin, Jean-Jacques Josset, Alain Le-Sant et Olivier Lecourt, je
m'intéresse à ces deux publications du CIGREF qui concerne la
problématique que je soulève ici.
5.1 CIGREF - Les métiers des SI
En 2011 et pour la septième fois en vingt ans, le
CIGREF a publié un document sur les compétences qu'il juge
nécessaires pour la mise en oeuvre des technologies de l'information
Les Métiers des Systèmes d'Information dans les Grandes
entreprises - Nomenclature RH. Les travaux ont permis d'établir un
listing de 36 profils regroupés sous 7 domaines distincts. Le document
fournit donc les fiches métiers de ces différents postes en y
indiquant les compétences requises et les livrables demandés par
la fonction puis le parcours et les évolutions potentiels des
professionnels.
Sans rentrer dans le détail de chaque poste, il est
intéressant de connaître les schémas organisationnels des
DSI de grands groupes et de définir les compétences
maîtresses des domaines majeurs. Ceci peut nous aider à comprendre
en quoi certains métiers peuvent être impactés par la mise
en place de solutions de Cloud Computing.
Les familles définies par le CIGREF sont établies
comme suit :
« 1. Pilotage, organisation et gestion des
évolutions du système d'information
Cette famille regroupe tous les métiers qui touchent de
manière globale à la mise en cohérence organisationnelle
et fonctionnelle du ou des SI. La plupart de ces métiers travaille avec
le business dans le respect des orientations stratégiques et ambitions
de l'entreprise
2. Management de projet
Cette famille regroupe tous les métiers qui pilotent
suivent et coordonnent les projets de développement, déploiement,
infrastructure ou méthode Informatique, risques etc. Ces métiers
organisent les travaux, la gestion des ressources et la communication.
3. Cycle de vie des applications
Cette famille regroupe les métiers liés
à la conception, au développement et à la
réalisation technique et applicative des projets. Ces métiers
n'interviennent pas sur l'organisation des SI mais sur les briques mises en
oeuvre pour intégrer, concevoir et maintenir les solutions IT.
4. Mise à disposition et maintenance en condition
opérationnelle des infrastructures Cette famille regroupe les
métiers liés à l'étude, la conception, le
développement, l'intégration et l'exploitation des
infrastructures. Elle comprend aussi les métiers liés au support
IT interne à la DSI.
5. Support et assistance aux utilisateurs
Cette famille regroupe les métiers tournés vers
l'utilisateur ou usager du SI en termes d'assistance et d'accompagnement.
6. Support méthode, qualité et
sécurité
Cette famille regroupe tous les métiers liés
à la définition, la mise en place, le contrôle et suivi des
normes et référentiels qualité, méthode et
sécurité, en phase avec la gouvernance de la DSI.
7. Management opérationnel
Cette famille regroupe tous les métiers à
responsabilité hiérarchique en termes de ressources humaines, de
budget, de décision ou de périmètre. Les métiers
des Systèmes d`Information dans les grandes entreprises. »
Par rapport aux caractéristiques du Cloud Computing
établies dans la première partie de ce document, on peut faire un
parallèle entre les postes définis par la publication du CIGREF
et le Cloud Computing, ceci nous permet d'y établir un impact potentiel
sur les métiers et par conséquence sur les équipes. Parmi
les dimensions de métiers reprises ici, certaines sont incontournables
aux systèmes d'information d'aujourd'hui et certaines sont méme
renforcées par le Cloud.
Le pilotage, l'organisation, la gestion du système
d'information oeuvrent « à la mise en cohérence
organisationnelle et fonctionnelle du ou des SI [...] travaille avec le
business dans le respect des orientations stratégiques et ambitions de
l'entreprise ». Le management opérationnel regroupe « tous les
métiers à responsabilité hiérarchique en termes de
ressources humaines, de budget, de décision ou de
périmètre ». Pour la cohésion, la gouvernance et la
bonne mise en oeuvre d'un SI optimum répondant le mieux aux attentes des
métiers en appliquant la stratégie globale de l'entreprise, ces
profils restent majeurs et incontournables. Les fonctions de consultant en
systèmes d'information, d'urbaniste des systèmes d'information,
de responsable du système d'information métier, de gestionnaire
d'applications et de chargé d'affaires internes, de directeur des
systèmes d'information, de responsable d'entité, de responsable
Télécoms, de responsable d'exploitation et responsable
d'étude sont donc des métiers majeurs dans les environnements
hétérogènes d'aujourd'hui et les tendances et
l'évolution du secteur vont dans la promotion de ces métiers.
De la même manière, les compétences en
management de projet : directeur de projets, chef de projet maîtrise
d'ouvrage et chef de projet maîtrise d'oeuvre sont peu impactés
par l'arrivée de nouvelles technologie comme le Cloud, les
compétences de manager et de gestion dans un secteur « projet
» sont vitales au SI et à la bonne connexion entre la
maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre. Idem pour les
métiers de support et d'assistance aux utilisateurs, les assistants
fonctionnels et les techniciens support utilisateurs oeuvrent au service des
métiers peu importe les technologies. C'est aussi le cas pour les
métiers liés à la qualité et à la
sécurité, les experts méthode et outils / qualité /
sécurité, les manager de contrats et les responsable des
sécurités des Systèmes d'Information (RSSI) ont pleinement
leur rôle à jouer dans un mode Cloud, on a
précédemment évoqué la sécurité, la
partie contractuelle, la disponibilité, les réponses sont dans
les compétences de ces métiers.
C'est un peu moins le cas dans les domaines de cycle de vie
des applications, les métiers de responsable des systèmes
applicatifs, concepteur / développeur, testeur, intégrateur
d'applications et « paramétreur » de progiciels sont beaucoup
plus liés aux technologies mises en oeuvre dans l'organisation et plus
à méme d'évoluer en fonction de la conjecture, le
métier de concepteur/développeur peut par exemple évoluer
vers des fonctions de paramétrage expert pour des logiciels externes
(comme le SaaS).
Les cas sont plus divers pour les métiers permettant la
mise à disposition et maintenance en condition opérationnelle des
infrastructures. Les métiers de technicien d'exploitation sont en
réduction d'effectifs, ceux de techniciens de poste de travail et pilote
d'exploitation seraient amenés à se déporter vers des
centres spécialisés, cela est justement lié à la
mutualisation de ressources, à l'externalisation, idem, les
métiers d'expert réseau et systèmes d'exploitation sont
très dépendant des technologies adoptées. Par contre les
métiers d'administrateurs (réseaux, télécoms,
systèmes, base de données), d'architecte technique et
intégrateurs d'exploitation sont en plein
essor : « L'interconnexion croissante des plates-formes
et la multiplication des outils systèmes et réseaux dans
l'environnement de production réclament de plus en plus de postes
d'administrateurs dont les compétences sont différentes du
technicien ou du pilote d'exploitation » ou « Le foisonnement des
nouvelles technologies est un facteur qui explique le besoin de renouvellement
des savoir-faire techniques des intégrateurs d'exploitation » ces 2
citations de tendance cadrent complètement avec des technologies comme
le Cloud.
En conclusion, on peut constater que la nouvelle
définition des métiers du SI effectuée par le CIGREF cadre
complètement avec l'orientation prise avec le Cloud Computing, on
s'oriente vers des profils informatique au service du coeur de métier,
le service toujours donc que ce soit pour la technologie Cloud ou pour les
métiers des SI. Conséquemment, certains métiers tendent
à disparaître ou à se recentrer dans des structures
spécialisées. Cette description ressources humaines du CIGREF
confirme l'amorce d'un virage en termes de compétences
nécessaires à la mise en oeuvre des technologies de l'information
dans l'entreprise.
Figure 3 - Les changements RH au sein de la DSI
5.2 CIGREG - L'impact du Cloud Computing
Peu avant la nouvelle publication vue au point
précédent mise à disposition en août 2011, le CIGREF
a publié en octobre 2010 un livre blanc intitulé Impact du
Cloud Computing sur la fonction SI et son écosystème. Je ne
pouvais qu'évoquer cette étude cadrant complètement avec
la problématique abordée ici.
Après une définition de la technologie et le
périmètre du Cloud, les auteurs de l'étude évoquent
les changements prévisibles que cette technologie peut engendre au sein
des équipes SI. Le métier global des DSI s'oriente
encore plus vers un pôle de services pour les directions métiers
tout en respectant la ligne directrice de la stratégie de l'organisation
dans laquelle elle évolue : « L'usage du Cloud Computing va
engendrer une évolution des besoins de compétences SI [...] Cette
évolution des compétences, déjà initiée avec
les différentes offres antérieures au Cloud, renforce
l'orientation de la DSI vers une structure de centralisateur de services pour
les utilisateurs, tout en se portant garante de la qualité ainsi que de
la cohérence des services entre eux et avec la stratégie de
l'entreprise ».
Comme vu au point précédent, des métiers
vont se voit renforcer au détriment d'autres qui voient leurs besoins en
compétences décroîtrent face à l'adoption du Cloud
Computing « L'usage du Cloud va se traduire par un renforcement des
compétences en management, et une baisse des compétences de
réalisation, moins de personnes donc, mais plus pointues. »
Le CIGREF a illustré les résultats des
témoignages des entreprises interrogées par le graphique
ci-dessous, où les compétences en vert se voient renforcer au
détriment des compétences en rouge en fort recul. L'avis des
responsables interrogés cadre complètement avec l'étude
théorique menée en première partie, les compétences
moins plébiscitées sont celles qui coïncident à la
couverture apportée par les outils du Cloud via l'IaaS, le Paas et le
SaaS.
5.3 Interviews de professionnels
5.3.1 Méthodologie
Après des échanges téléphoniques,
j'ai communiqué aux interviewés un questionnaire auquel ils ont
répondu. J'ai organisé une réunion physique dans un cas et
deux points téléphoniques dans les autres cas. Ces derniers
échanges ont permis d'étudier les réponses
apportées aux questionnaires afin de les commenter conjointement et
éventuellement de les compléter. Une fois cela effectué
j'ai retourné aux intervenants les résultats des
questionnaires.
D'après les informations recueillies sur chaque
entité, les questionnaires sont différents. L'ensemble des
questions, au nombre de 17 pour ALEOS|2i, 16 pour le Télégramme
de 15 pour l'UBO, peuvent se regrouper par types.
Une première partie de questions concerne la
présentation de chaque entité et la façon dont la notion
de Cloud Computing a été connue dans leur entreprise. Un second
groupe de questions est davantage orientées sur le retour
d'expérience que chacun a eu autour du Cloud Computing. Enfin les
questions conduisent à vérifier l'impact qu'a à priori
cette nouvelle technologie sur les équipes informatiques.
5.3.2 Résultats des interviews
Je vais dans un premier temps présenter les trois
organisations et le rôle de chacun des interviewés et de leurs
services afin de bien comprendre dans quel positionnement ils se trouvent, ce
qui oriente forcément les réponses des interviewés.
Si je reprends les termes de Jean-Jacques Josset, « Le
Télégramme est un quotidien régional indépendant
qui imprime 220000 journaux par jour. ». Je pense qu'il est important de
comprendre avec le Télégramme, par son activité et son
secteur que les systèmes doivent être opérationnels 7 jours
sur 7 et 24 heures sur 24, en effet une journée où le journal
n'est pas édité se matérialise immédiatement par
une perte sèche des revenus de l'entreprise. Jean-Jacques Josset est
l'adjoint au directeur informatique et il encadre une équipe de 10
personnes qui interviennent pour le Télégramme et ses filiales.
Les dix personnes du service ont globalement le même niveau de
compétence, ils interviennent sur toute la chaîne de production du
journal mais ils ont tous un domaine de prédilection où ils
jouent un rôle de référent parmi le système, le
réseau, la téléphonie, les bases de données, la
chaîne graphique, le système d'impression et le système
éditorial.
L'UBO pour Université de Bretagne Occidentale où
Jean-Guy Avelin travaille, est bien sûr l'université de l'ouest
qui délivre des enseignements supérieurs dans des disciplines
diverses, le site de l'université nous l'indique : « Sciences et
Techniques, de Médecine, d'Odontologie, de Lettres et Sciences Sociales,
de Droit, Économie et Gestion, de Sport et Éducation physique,
Parallèlement à ces formations " classiques ", elle propose des
formations professionalisantes en relation avec le contexte économique
de la région ». L'UBO, ce sont 20 000 étudiants utilisateurs
des systèmes mais ce sont aussi les personnels des différents
services administratifs, les enseignants chercheurs, les équipes de
direction. Jean-Guy Avelin est le directeur informatique de l'UBO et il est
à la tête
d'une équipe 27 agents répartis à part
égales dans 3 pôles distincts, l'assistance de proximité,
les systèmes et réseaux et la gestion du SI.
ALEOS|2i est une société de service et de
conseil en informatique auprès des TPE, PME, PMI, collectivités
locales. ALEOS|2i propose des services de responsable informatique externe
dédié pour l'entreprise, selon un rythme définit
conjointement avec le client. Ses prestations dédiées permettent
aux organisations d'accéder à un niveau de service à
coût réduit et apportent une plus grande fiabilité et donc
une meilleure rentabilité de son système d'information. Sa
présence régulière dans les entreprises et son pragmatisme
permettent d'identifier facilement les besoins et donc apporter un conseil et
un accompagnement en cohérence avec ces besoins. Le témoignage de
la société ALEOS|2i diffère des deux autres car cette
entité à une vision externe aux organisations que l'on cible dans
cette étude, c'est aussi pour cela qu'il est intéressant d'avoir
leur avis qui est forcément objectif. Les compétences d'ALEOS|2i
offre une double expertise dans la gestion des systèmes d'informations :
le domaine des infrastructures systèmes, réseaux et
télécom et l'animation et la coordination de projets. ALEOS|2i
apporte du conseil dans le cadre de l'évolution et l'adaptation du
système d'information en fonction de la stratégie de
l'entreprise. Elle accompagne également ses clients dans
l'élaboration de cahier des charges, appel d'offres, conseils au choix
des solutions, accompagnement au changement dans les domaines d'infrastructure
réseau, de matériel, de téléphonie, de logiciels,
de licences, de consommables, d'études et développements
spécifiques et sauvegardes des données. ALEOS|2i est à
même de proposer des solutions de Cloud Computing et d'avoir le regard
des dirigeants ou responsables faces à ce type de solution.
Après cette phase introductrice, je vais présenter
les expériences de chacun face aux solutions de Cloud Computing et de la
perception qu'ils en ont.
Pour messieurs Josset et Avelin, la veille leur a permis
d'appréhender cette nouvelle forme de technologie. Pour la
société ALEOS|2i c'est différent, en tant que
société de maîtrise d'oeuvre, elle propose à ses
clients « de plus en plus de solutions liées au Cloud Computing ".
Vis-à-vis du phénomène médiatique, les remarques
sont proches et chacun indique que le Cloud n'est pas révolutionnaire
mais qu'il modifie le système d'information de manière
conséquente, pour Jean-Guy Avelin : « Pas une révolution en
soi [...] mais tout de même de réelle avancée en
qualité de service ", pour Jean-Jacques Josset : « va changer
radicalement notre manière de penser le système d'information
[...]Le concept est plus nouveau que révolutionnaire. " ou encore pour
ALEOS|2i : « Le Cloud Computing est apparu pour certains comme une
révolution et pour d'autres comme un simple terme Marketing qui ne fait
que rassembler des services et des technologies qui existent depuis longtemps
(ce qui est le cas)".
L'appréhension de chacun est bien en phase avec la
partie théorique, pour Jean-Jacques Josset par exemple, « le Cloud
Computing peut être vu comme une fusée à 3 étages.
Le premier étage constitue le socle et correspond à une
architecture matérielle consolidée, le deuxième
étage correspond à la virtualisation et le troisième
étage correspond aux couches logiciels qui permettent de distribuer et
de gérer les services de type Saas, Paas ou Iass via un portail " ou
encore ALEOS|2i : « Il convient de distinguer plusieurs « types " de
Cloud : Cloud Public : services accessibles à un large public et
appartenant à un fournisseur de « Cloud services " Cloud Prive :
Infrastructure dédiée à l'entreprise et accessible via des
réseaux sécurisés Cloud Hybride :
Utilisation à la fois des Clouds privés et publics,
plusieurs entités partagent des ressources du Cloud ".
Chacun d'eux y a vu aussi les opportunités que
l'adoption du Cloud Computing apporte. La notion de réduction des
coûts est unanime, en posant la question des avantages du Cloud
Computing, Jean-Guy Avelin résume : <Les coûts, 40€ par an
et par utilisateur pour Google Apps business et gratuit pour Google Apps
Education », l'exemple donnée ici est clairement économique
et surtout le Cloud permet de s'affranchir des contraintes technologiques :
< L'affranchissement en termes de situation géographique et
l'abstraction de l'architecture matérielle. L'industrialisation,
l'automatisation et la transparence d'accès pour les utilisateurs au
catalogue des services de l'entreprise " pour Jean-Jacques Josset, < La
souplesse [...] la sécurisation des environnements, la simplicité
de mise en oeuvre [...], un geste pour l'environnement " pour ALEOS|2i.
Mais le Cloud représente aussi des risques bien
assimilés par les acteurs interrogés qui ne sont pas du tout pour
une externalisation complète du SI vers le nuage'. La perte
de maîtrise de ses données et de leurs confidentialités, la
dépendance au réseau et son coût associé ainsi que
les problèmes de disponibilités sont évoqués : <
Le Cloud repose sur internet !!! Et parfois on peut se poser des questions sur
la fiabilité et la sécurité de ces liens. ", < La
sécurité des données n'est pas garantie (exemple sur
internet d'un virus qui a pu s'infiltrer dans une architecture Cloud - On ne
pollue plus une entreprise mais plusieurs) ", < Savoir si celles-ci sont
stockées de manière confidentielle ». A la question de
l'externalisation du SI de télégramme, dont on imagine la
criticité par rapport à la disponibilité des
systèmes, Jean-Jacques Josset imagine davantage une < solution
hybride avec la partie métier sur un Cloud privé et le reste sur
du Cloud public ".
Concernant les choix de chacun pour des solutions de Cloud,
l'UBO a fait le choix de la suite applicative de Google pour la gestion des
agendas et de la messagerie notamment ; le Télégramme a lui
adopté cette technologie pour certains services administratifs (gestion
de la paye, gestion des services DRH) et pour une application internet de
collecte des résultats hippiques, une réflexion est menée
pour une externalisation des services collaboratifs (email, bureautiques,
partage documentaire, agenda etc...) ; ALEOS|2i propose des services de type
sauvegarde en ligne ou environnement collaboratif. On voit bien ici, par les
solutions adoptées en mode Cloud qu'il ne s'agit pas de l'ensemble du SI
et que cela ne concerne pas les applications maîtresses de
l'organisation.
Après cette présentation et leurs domaines de
connaissance du Cloud ainsi que la perception qu'ils en ont, les questions ont
davantage été orientées sur l'impact que le Cloud peut
avoir sur leur organisation et les membres des équipes informatiques,
sujet qui intéresse davantage la problématique soulevée
ici. Dans un premier temps, je m'intéresse à la perception
ressentie par les utilisateurs, même si ce ne sont pas ces membres des
organisations que je vise, leur perception des fonctionnalités et des
services rendus impactent les équipes informatiques. Ensuite, je
m'attacherai davantage aux questions pointant les informaticiens.
Comme l'indique Jean-Guy Avelin qui installe Google Apps pour
l'UBO, les applications de ce grand acteur du WEB sont déjà bien
connues du grand public, leurs appréhensions dans un mode professionnel
est facilité et Google fournit les briques nécessaires à
l'intégration de ses outils dans la globalité su système
d'information, c'est ce que relève aussi ALEOS|2i qui pense que ce point
est
important : « A partir du moment où les services
externalisés dans le Cloud sont bien intégrés dans le
système d'information actuel, il n'y a pas de crainte à avoir
concernant l'accueil reçu par les utilisateurs. Cette intégration
passe par le fait d'accéder à l'application simplement, sans
manipulation particulière, intégré dans l'annuaire
centralisé de la société», Google offre par exemple
la fonctionnalité SSO8 à ses clients.
Pour les équipes informatiques, l'accueil face à
l'adoption de solutions de type Cloud Computing semble lui bien plus
réservé. Jean-Guy a noté « Inquiétude et
questionnement notamment des équipes systèmes et réseau ",
ALEOS|2i le constate aussi « Dans le cadre de l'externalisation d'un
service existant, il est évident que ce type de projet risque fort
d'être mal perçu ", idem pour le Télégramme «
Non si l'on parle de Cloud privé. Si maintenant l'on tend vers du Cloud
public, ça fait peur à l'équipe informatique qui voit
là une nouvelle menace d'externalisation des services et des
compétences en place sur le site de Morlaix [...] que faire des
compétences systèmes et réseau : on limite donc les
équipes, on n'embauche plus ces profils, on convertit ? ". Encore une
fois, les avis sont unanimes et il apparaît que ce type de questionnement
émis par les équipes informatiques, soulevé dans la partie
théorique, se confirme bien pour certains types de métiers face
au Cloud public, le Cloud privé restant du domaine interne à
l'organisation. Et on ne peut cacher que des doutes ont été
émis concernant la faculté qu'auront les organisations à
conserver tous les membres de leurs équipes en cas d'adoption majeur du
Cloud, Jean-Guy Avelin indique « pas d'embauches en systèmes et
réseaux à venir bien sûr ", côté
Télégramme idem avec déjà une proposition de
reclassement : « Si le déploiement du Cloud se poursuit en
s'intensifiant, faudrait-il éventuellement reconvertir certains membres
de l'équipe pour éviter des licenciements ? ». Toutefois ce
n'est catégorique et valable pour l'ensemble des personnels
impactés car « une partie de l'infrastructure doit quand même
être présente en entreprise comme le réseau local, les
connexions inter-sites, l'accès sécurisé internet pour
l'accès à ces applications externalisées sur le Cloud
Computing " indiquent Alain Le-Sant et Olivier Lecourt.
Face à cette situation, il semble bien que
l'alternative est de se tourner davantage vers le coeur de métier de
l'entreprise, les équipes doivent davantage s'impliquer dans les
services rendus aux directions métiers qui sont bien les clients des
équipes informatiques. Bien évidemment, ces phases de changements
de l'organisation des DSI doivent s'accompagner, un projet de gestion de
changement doit être mené en parallèle aux projets de mise
en place du Cloud. Jean-Jacques Josset m'a d'ailleurs indiqué que ce
questionnaire lui a servi de base à une réunion globale autour du
Cloud Computing afin d'échanger et d'être complètement
transparent sur les effets de l'arrivée de cette nouvelle technologie,
ce type de point interne est complètement de l'investissement en terme
de gestion du changement, il en a ressorti des points importants qui indiquent
bien que le métier se place davantage au centre des
préoccupations de son équipe : « Ce qui rassure les membres
de l'équipe [...] c'est qu'ils ont tous acquis des compétences
orientées métiers ". Idem, côté UBO, Jean-Guy Avelin
m'a illustré un cas concret, un membre de son équipe était
davantage partisan de développer un nouveau portail en interne
permettant d'échanger des messages et de partager les calendriers,
Jean-Guy Avelin lui a démontré, qu'outre le gain
économique, son collaborateur ne
8 SSO, définition issue du site
Wikipédia : méthode permettant à un utilisateur de ne
procéder qu'à une seule authentification pour accéder
à plusieurs applications informatiques (ou sites web
sécurisés)
s'essoufflerait pas dans la mise en place d'un projet long et
coûteux et qu'il serait plus utile aux côtés des
utilisateurs pour les accompagner et les former sur des applicatifs
déjà opérationnels et tout à fait fonctionnels,
Google Apps en l'occurrence.
La limitation de certaines compétences, l'orientation
vers le métier mais aussi de nouvelles compétences ou le
renforcement de certaines sont nécessaires pour la bonne mise en oeuvre
des projets de Cloud Computing. Pour le déploiement de Google Apps, Mr
Avelin a ainsi fait appel à des compétences nouvelles : un avocat
spécialisé pour les aspects contractuels par exemple, le RSSI
(responsable de la sécurité des systèmes d'information) a
été impliqué les règles mises en place par Google
(le RSSI a dû signer une clause de confidentialité pour
informations Google qui lui ont été communiquées) ; des
profils de gestionnaires se sont assurer de la possible
réversibilité et certains ont pris des contacts avec la CNIL pour
les aspects de protection des données grâce à l'application
du Safe Harbor9. Le recentrage des services informatiques vers les
besoins métiers va aussi amener les équipes à plus de
suivis et d'accompagnement des utilisateurs. Le temps libéré pour
le suivi et le règlement de problèmes internes permettra de mener
des projets à plus de valeur ajoutée et stratégiques pour
l'entreprise.
5.4 Conclusion partielle
Il semble bien que les résultats collectés par
le panel des 3 entreprises que sont l'UBO, le Télégramme et
ALEOS|2i corroborent la partie théorique et confirment les effets
induits par la mise en place de projets de Cloud Computing sur les
équipes informatiques. Toutefois, ce n'est pas radical car cela se
limite à certaines compétences (technique et réseau plus
particulièrement pour mon panel) et pour une topologie de Cloud, le
public. De plus, pour cet échantillon d'entreprises, déporter
tout le SI vers l'externe semblent peu envisageable, les embauches seront sans
doute limitées mais cela n'impactera pas à priori les
collaborateurs déjà en fonction.
9 Définition de la CNIL : Il s'agit d'un
ensemble de principes de protection des données personnelles,
négociés entre les autorités américaines et la
Commission européenne en 2001.
6 Conclusion générale
Face au phénomène médiatique que
représente le Cloud Computing actuellement, nous avons ici
effectué une définition pragmatique de cette technologie à
partir de la littérature d'experts en système d'information et en
Cloud. Cette technologie en plein essor permet aux entreprises de disposer
d'infrastructures et de progiciels directement en ligne sur Internet. On a
distingué les différents types de Cloud possibles avec l'IAAS
pour les infrastructures techniques, le PAAS pour les infrastructures
habillées avec des outils de middleware comme les bases de
données par exemple et le SAAS pour les services logiciels. Ces trois
types peuvent se déployer sous quatre formes de topologies
différentes : le Cloud public pour du déporté en ligne, le
Cloud privé pour l'utilisation des concepts du Cloud en interne à
l'organisation, le Cloud hybride pour l'utilisation commune du public et du
privé et enfin le mode communautaire pour des entreprises
géographiquement proches ou à intérêts communs.
Les possibilités de ce concept complètement
novateur dans ses approches technologiques et fonctionnelles sont importantes
pour les entreprises et on comprend l'intérêt des DSI face au
concept. On pense tout d'abord à la réduction des coûts que
doit permettre le Cloud, les services sont effectivement facturés en
fonction de leurs utilisations et les ressources utilisées
évoluent en fonction des besoins parfois automatiquement. Cela peut
éviter d'investir lourdement dans des infrastructures, le TCO de
l'entreprise baisse ainsi de façon considérable, il n'y a plus de
serveurs sous utilisés. Le Cloud peut se révéler pratique
pour lancer un nouveau service sans l'investissement habituel, de méme
pour les utilisateurs métiers des organisations, un terminal et un
accès réseau suffisent pour profiter de l'accès aux
progiciels du nuage. Autre avantage, si les data center des fournisseurs du
Cloud public sont des consommateurs importants en énergie, cette
mutualisation des ressources du Cloud permet en fait d'adopter un comportement
écologique.
Si la flexibilité et l'économie de ressources
affichées constituent des points positifs, le Cloud Computing
génère quelques craintes au sein des DSI et des instances
dirigeantes car le concept dans le monde professionnel, notamment en mode
public, en encore jeune et des questions se posent concernant les aspects
juridiques et sécuritaires. La confidentialité des données
est un frein, déporter ses données stratégiques vers le
nuage semble risqué. La disponibilité n'est non plus garantie
complètement car le Cloud n'est pas à l'abri de tout
péril. C'est pour cela que les entreprises adopteront plutôt un
mode de Cloud hybride en déportant les données non
stratégiques et l'utilisation de services pour l'informatique de
commodité sur le Cloud public, le Cloud privé étant
davantage réservé pour les applicatifs spécifiques et
coeur de métier où l'on conservera également les
données clés.
Autre point critique, côté humain, les impacts ne
sont pas neutres. C'est d'ailleurs la problématique de ce
mémoire, nous souhaitions vérifier si la technologie Cloud
Computing impacterait les équipes informatiques des systèmes
d'information. Après être revenu sur la définition du
système d'information et le rôle des équipes en son sein
nous constatons que le Cloud par ses aspects doit modifier automatiquement
l'organisation en place dans les équipes informatiques. Cela se limite
toutefois au Cloud public. Le Cloud privé, restant interne à
l'entreprise, s'il profite des progrès apportés par le Cloud, ne
perturbe que très peu le fonctionnement des équipes en place.
Si on revient au Cloud public, donc, l'impact ne modifie pas
le rôle majeur des DSI dans le pilotage et la gestion su système
d'information. Bien au contraire, avec cette technologie et cette
externalisation des données et des services, les compétences
managériales et les visions transversales des équipes sont
primordiales, de nouveaux besoins de compétences voient même le
jour pour faire face aux particularités des projets de type Cloud et les
métiers proches des utilisateurs et du coeur de métier de leur
entreprise se renforcent naturellement. Il apparaît toutefois que si
certaines compétences demeurent vitales et confirment leurs
positionnements et que d'autres se créent ; c'est l'inverse pour
certains métiers qui voient leurs compétences disponibles en
ligne', plus particulièrement pour les équipes
systèmes et réseaux et les développeurs.
Les études menées par le CIGREF en 2011 pour
définir la nouvelle nomenclature en ressources humaines des
métiers informatiques vont dans ce sens. Les différentes
interviews des professionnels ont également fait ressortir ces points de
vigilance auxquels doivent prêter attention les directeurs des
systèmes d'information. Le Cloud public redessine un nouveau
département en système d'information, les collaborateurs dont les
compétences spécifiques sont moins pertinentes doivent être
accompagnés par les DSI qui doivent mener une vraie conduite de
changement, en formant éventuellement sur les nouvelles
compétences à acquérir. Cette nouvelle donne du Cloud
permet une ouverture facilitée au coeur de métier de
l'entreprise, des reconversions sont donc possibles, la présence des
ressources au sein des organisations leur a permis d'appréhender le
métier central de leur entreprise et si leur métier évolue
c'est pour un rapprochement des utilisateurs.
Nous répondons donc oui à la question
initialement posée, la technologie du Cloud modifie l'organisation des
équipes informatique car elle fait évoluer les métiers de
ses membres. Toutefois, l'histoire du Cloud s'écrit encore et les effets
pressentis sur les métiers ne sont pas à mon sens
déjà effectifs pour les collaborateurs déjà en
poste. Par contre, les recrutements des DSI seront forcément en phase
avec leurs nouveaux besoins, certains métiers risquent dès
maintenant de voir leurs perspectives d'emplois chuter pour les organisations
pour qui l'informatique n'est pas le métier premier.
Bibliographie
Ouvrages :
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LONDRES : ROBINSON PUBLISHING CHALLANDE J.F., LEQUEUX J.L. (2009). Le
grand livre du DSI. PARIS : EYROLLES CHAMPEAUX J., BRET C. (2000). La
Cyber Entreprise. PARIS : DUNOD
CORNU-EMIEUX R., POISSONNIER H. (2009). Stratégie et
pilotage des systèmes d'information. PARIS : DUNOD
LAUDON K., LAUDON J., FIMBEL E., COSTA S. (2010). Management
des systèmes d'information. 11ème édition.
PARIS : PEARSON EDUCATION
MEISSONIER R. (2006). Externaliser le Système
d'Information : Décider et Manager. PARIS : Ed. ECONOMICA
NAWROCKI C. (2004). Les services informatiques. PARIS :
DUNOD
PLOUIN G. (2011). Cloud Computing - Une rupture
décisive pour l'informatique d'entreprise. 2ème
édition. PARIS : DUNOD
VIDAL P., PETIT V. (2009). Systèmes d'information
organisationnels. 2ème édition. . PARIS : PEARSON
EDUCATION
Articles :
BERL A., GELENBE E., DI GIROLAMO M., GIULIANI G., DE MEER H.,
MINH Q.D., PENTIKOUSIS K. (2010). Energy-Efficient Cloud Computing.
Computer Journal - Vol. 53 Issue 7, p1045-1051
BLANDFORD R. (2011). Information security in the cloud.
Network Security - Vol. 2011 Issue 4, p15-17
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WAINEWRIGHT P.
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www.lemondeducloud.fr pages vue le 23/05/2011
BURTON GROUP
http://www.burtongroup.com
pages vue le 12/07/2011 NIST
http://www.nist.gov/itl/cloud/index.cfm
pages vues le 12/07/2011
Rapports :
CIGREF (2011). Les métiers des Systémes
d'Information dans les grandes entreprises - Nomenclature RH.
CIGREF (2010). Impact du Cloud Computing sur la fonction SI
et son écosystème. SYNTEC NUMERIQUE (2010). Libre Blanc
Cloud Computing.
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