AIMERIC LAURENT ATSIN
INCIDENCES DE LA CRISE ÉCONOMIQUE MONDIALE
SUR LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT : CAS DE LA CÔTE
D'IVOIRE
Analyse Macroéconomique en équilibre
générale calculable des canaux de transmissions de la
crise.
Mémoire présentéà la Faculté
des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en
économique pour l'obtention du grade de Maître ès arts
(M.A.)
DÉPARTEMENT D'ÉCONOMIQUE FACULTÉ DES
SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC
2010
Résumé
La crise financière et économique, qui a
entraîné en 2008 un ralentissement de l'activité
économique mondiale, a eu des impacts variés sur
l'économie des pays en voie de développement. Selon la structure
de leurs économies initiales et de leur intégration dans le
système financier mondial, ils furent affectés plus ou moins
fortement. Cette crise a touché ces pays au travers de plusieurs canaux
: les flux des échanges commerciaux de biens et surtout de leurs prix
(Commerce extérieur), les investissements directs étrangers, les
transferts de fonds privés et l'aide publique au développement.
L'analyse de la vulnérabilité de ces pays à la Crise
financière internationale nécessite donc une approche
macroéconomique qui peut être complétée par une
vision plus microéconomique en vu d'évaluer les impacts sur le
niveau de pauvreté des ménages. Notre approche dans ce
mémoire s'inscrit dans le cadre macroéconomique et notre analyse
se fait à l'aide d'un modèle d'équilibre
général calculable appliqué à la Côte
d'Ivoire. En effet la modélisation en équilibre
générale, qui a la particularité de tenir compte des
aspects structurels de
l'économie et de capturer les interactions entre les
secteurs et les agents économiques aussibien que les effets
directs et indirects des chocs macroéconomiques, offre un cadre
d'analyse adéquat pour évaluer les effets de la
crise sur l'économie ivoirienne.
Dans un premier temps, nous ferons un bref historique des
faits marquants dans l'évolution de la jeune économie ivoirienne,
suivie d'une description de la structure économique du pays. Ensuite,
nous ferons une description des mécanismes de transmission de la crise
aux pays d'Afrique Subsaharienne. Enfin, après avoir décrit les
spécificités du modèle Ivoire, nous analyserons les
résultats de nos simulations basés sur les canaux de transmission
de la crise aux pays en développement.
ii
Abstract
The financial and economic crisis, which led in 2008 to a
slowing down of the world's economic activity, had different impacts on
developing countries' economies depending on their initial economic structure
and on their integration to the world's financial system. This crisis affected
these countries through trade flows and mostly their prices (Foreign Exchange
Market), direct foreign investments, private transfers and foreign aid. The
analysis of these countries' vulnerability to the crisis require a
macroeconomic approach, which may be completed through another microeconomic
one in order to evaluate impacts on household's poverty. Our approach in this
document is macroeconomic framework and our analysis is done with the help of a
computable general equilibrium model applied to Cote d'Ivoire (to the Ivory
Coast). In fact, general equilibrium framework which has the capacity to
consider structural aspects of the economy and capture interactions between
economic sectors and economic agents as well as the direct and indirect effects
of macroeconomic shocks provides an adequate analytical framework to evaluate
the effects of the crisis on the Ivorian economy.
First, we provide do a brief history of milestones in the
evolution of the young Ivorian economy, followed by a description of the
country's economic structure. Then, we will describe the transmission
mechanisms of the crisis to Sub-Saharan African countries. Lastly, after
describing the specificities of the Ivorian model, we will analyze the results
of our simulations based on transmission channels of the crisis to developing
countries.
Avant-propos
Les modèles d'équilibre général
calculable (MEGC), en tant qu'outil d'analyse à cheval entre la
macroéconomie et la microéconomie, permettent d'offrir un
traitement efficace et satisfaisant, en particulier lorsque l'analyse en
équilibre partiel est incapable d'expliquer certaines interactions entre
les différents secteurs et marchés d'une économie. La
méthode choisie permet donc de mesurer les impacts sur les
agrégats macroéconomiques et sur les branches de production et
permet également d'en inférer les conséquences sur le bien
être de la population. Cette méthode se présente donc comme
un outil adéquat dans l'analyse d'une crise économique mondiale
sur l'économie d'un pays car, en affectant directement certains secteurs
plus vulnérables aux chocs externes, la crise peut entrainer des effets
indirects sur les autres secteurs, et leur prise en compte est
nécessaire pour évaluer l'impact global d'un choc externe. Les
MCEG sont donc des instruments adéquats dans ce contexte. Ce travail
s'inscrit dans cette optique en s'intéressant spécifiquement
à l'incidence sur l'économie ivoirienne de la crise
financière récente qui a secoué les marchés
financiers mondiaux, et continue encore de se faire ressentir. Une analyse
macroéconomique a donc été privilégiée dans
notre étude puisque nous nous sommes particulièrement
intéressés aux agrégats de l'économie.
Nous sommes donc fiers de présenter ce document, qui
nous l'espérons, contribuera à donner une perception globale de
l'impact de la crise en Côte d'ivoire et d'influencer les
décisions quant aux politiques économiques qui seront mise en
place pour juguler ces effets à moyen et long terme.
Et nous tenons à remercier le Professeur Bernard
Decaluwé qui a accepté de diriger ce mémoire de
maîtrise et qui a nous a aidé grace à sa confiance à
sortir la tête de l'eau pendant nos difficultés. Ainsi qu'un grand
merci à Véronique Robichaud, Hélène Maisonnave,
Ismaël Fofana et John Cockburn pour leurs conseils pertinents et pour le
soutien technique qu'ils nous ont apporté dans la réalisation du
modèle ivoire.
Je tiens à remercier et à dédier ce
mémoire à toute ma famille, ma mère Viviane ATSIN, ma
marraine Huguette Tanoh, mes oncles Léon ATSIN et Alain Tanoh qui m'ont
toujours soutenu et encouragé à persévérer dans
l'effort. Mais un merci particulier et une dédicace spéciale
à mon père Feu Médard ATSIN qui a fait de moi celui que je
suis aujourd'hui et qui m'a toujours soutenu mais qui n'est plus de ce monde
pour voir intellectuellement ce que j'ai acquis au travers de ce
mémoire. Ce mémoire lui est dédié.
À toute ma famille et surtout à mon père
Médard Atsin (Que son âme repose en paix)
Table des matières
Résumé i
Abstract ii
Avant-propos iii
Table des matières v
Liste des tableaux vii
Liste des figures ix
Introduction 1
I. La Côte d'Ivoire et la crise économique mondiale
3
A. Historique de l'économie ivoirienne 3
B. Les canaux de transmission de la crise économique aux
pays en voie de développement : Cas de l'Afrique subsaharienne 5
1. Les cours des matières premières et les
échanges commerciaux. 6
2. Les flux de capitaux privés. 9
3. L'aide publique au développement (APD). 11
II. Impacts de la crise économique sur l'économie
ivoirienne. 13
A. Structure de l'économie 13
1. Les secteurs de production 13
2. Les Ménages : Structure des revenus et des
dépenses. 15
3. Le gouvernement : Structure des revenus et des
dépenses. 19
4. Les firmes : Structure des revenus et des dépenses.
21
5. Le reste du monde : Structure du revenu et des
dépenses 23
B. Présentation du modèle d'équilibre
général calculable : Ivoire. 26
1. Structure du modèle 26
2. Le processus économique du modèle. 28
C. Présentation des résultats et
interprétations. 33
1. Baisse unilatérale de 15% des prix mondiaux à
l'importation. 35
2. Baisse unilatérale de 15% des prix mondiaux à
l'exportation. 39
3. Baisse de 12% de la demande initiale de biens
manufacturés. 42
4. Baisse de 15% de tous les prix mondiaux et de 12% de la
demande initiale de biens manufacturés à exporter. 45
5. Réduction unilatérale de 5% des envois de fonds
aux ménages. 49
6. Réduction de 40% des investissements directs
étrangers. 51
7. Accroissement de 50% des remboursements de dette 54
Conclusion 57
Bibliographie 60
Annexe A : Évolution mensuelle de l'IGP de certains
produits de janvier 2005 à septembre
2009. 62
Annexe B : Évolution des flux des capitaux privés
65
Annexe C : Contribution moyenne des différents facteurs de
production à la formation de la Valeur Ajoutée des branches.
66
Annexe D : Effets d'une baisse unilatérale des prix
mondiaux à l'importation. 67
Annexe E : Effets d'une baisse unilatérale des prix
mondiaux à l'exportation. 68
Annexe F : Effets d'une baisse unilatérale et
simultanée des prix mondiaux et du volume des échanges. 69
Annexe G : Effets d'une réduction des envois de fonds aux
ménages. 70
Annexe H : Effets d'une réduction des investissements
directs étrangers. 72
Annexe I : Effets d'un accroissement du paiement de la dette
publique extérieure. 73
Annexe J : Le modèle Ivoire 74
Liste des tableaux
Tableau 1 : Répartitions Sectorielles 14
Tableau 2 : Répartitions Factorielles. 15
Tableau 3 : Contribution des branches à la formation de la
valeur ajoutée totale et leurs parts dans la consommation
intermédiaire et la masse salariale. 15
Tableau 4 : Structure et sources des revenus de chacun des
ménages. 16
Tableau 5: l'utilisation des revenus de chacun des
ménages. 17
Tableau 1.1 : Sur les volumes et les prix. 36
Tableau 1.2 : Sur les agents économiques. 37
Tableau 1.3 : Sur les coûts des facteurs de production et
la demande de travail. 37
Tableau 2.1 : Sur les volumes et les prix. 39
Tableau 2.2 : Sur les coûts des facteurs de production et
la demande de travail. 41
Tableau 2.3 : Sur les agents économiques. 41
Tableau 3.1 : Sur les volumes et les prix. 43
Tableau 3.2 : Effets sur les coûts de facteurs de
production et la demande de travail. 44
Tableau 3.3 : Effets sur les agents économiques. 44
Tableau 4.1 : Sur les volumes et les prix 46
Tableau 4.2 : Sur les agents économiques. 46
Tableau 4.3 : Sur les coûts des facteurs de production et
la demande de travail. 47
Tableau 5.1 : Sur les agents économiques. 50
Tableau 6.1 : Sur les Coûts des facteurs de production et
la demande de travail. 52
Tableau 6.2 : Sur les volumes et les Prix 52
Tableau 6.3 : Sur les agents économiques 53
Tableau 7.1 : Sur les agents économiques 54
Tableau 7.2 : Sur les volumes et les prix 55
Tableau 7.3 : Sur Les coûts des facteurs de production et
la demande de travail 56
Tableau 6 : Récapitulatif des effets de la crise sur
certaines variables macroéconomiques 57
Tableau B.1 : Évolution des flux des IDE dans le monde de
2007 à 2009 (Valeurs en milliards de dollars US). 65
Tableau B.2 : Évolution des flux de transferts de fonds
internationaux reçus de 2006 à
2009. 65
Tableau C.1 : Contribution moyenne des différents facteurs
de productions à la formation de la valeur ajoutée. 66
Tableau D.1 : Sur la répartition sectorielle 67
Tableau D.2 : Sur la répartition factorielle 67
Tableau E.1: Sur la répartition sectorielle. 68
Tableau E.2 : Sur la répartition factorielle. 68
Tableau F.1 : Sur la répartition sectorielle. 69
Tableau F.2 : Sur la répartition factorielle. 69
Tableau G.1 : Sur les Volumes et les prix. 70
Tableau G.2 : Sur les coûts des facteurs de production et
la demande de travail. 70
Tableau G.3 : Sur la répartition sectorielle. 70
Tableau G.4 : Sur la répartition factorielle. 71
Tableau 11.1: Sur la répartition sectorielle. 72
Tableau 11.2 : Sur la répartition factorielle. 72
Tableau I.1 : Sur la répartition sectorielle. 73
Tableau I.2 : Sur la répartition factorielle 73
Liste des graphiques
Graphique 1 : Évolution mensuelle des indices
généraux des prix des 3 grands groupes de produits
exportés par l'Afrique. 8
Graphique 2 : Taux de croissance des volumes d'échanges
commerciaux internationaux de
2006 à 2011. 9
Graphique 3 : Variation en % des flux des IDE dans le monde de
2007 à 2009. 10
Graphique 4 : Variation en % des flux des transferts de fonds
internationaux reçus de 2006 à 2009. 11
Graphique 5 : L'évolution de l'aide publique au
développement reçu de 2001 à 2008 en Afrique (en millions
de dollars US). 12
Graphique 6: Structure de la composition du revenu globale des
ménages (Données agrégées des ménages).
18
Graphique 7 : Utilisation du revenu global des ménages
(données agrégées des ménages).19
Graphique 8 : Structure du revenu gouvernemental. 20
Graphique 9 : Structure des dépenses gouvernementales.
21
Graphique 10: Structure du revenu des firmes. 22
Graphique 11 : Structure des dépenses des firmes. 23
Graphique 12 : Structure du revenu du reste du monde. 24
Graphique 13 : Structure des dépenses du reste du monde.
25
Graphique A.1 : Évolution mensuelle de l'indice
général des prix mondiaux des métaux de Janvier 2005
à Septembre 2009. 62
Graphique A.2 : Évolution mensuelle de l'indice
général des prix mondiaux des produits pétroliers de
Janvier 2005 à Septembre 2009. 63
Graphique A.3 : Évolution mensuelle de l'indice
général des prix mondiaux des produits alimentaires de Janvier
2005 à Septembre 2009. 63
Graphique A.4 : Évolution mensuelle de l'indice
général des prix mondiaux des produits non pétroliers de
Janvier 2005 à Septembre 2009. 64
Introduction
Au début des années 2000, le gouvernement
américain a mis en oeuvre une politique de relance économique
dont l'un des piliers était l'accès à la
propriété immobilière. Il a donc permis l'accès au
crédit en faisant baisser de manière significative les taux
d'intérêts en période de récession, ce qui a
ultimement débouché sur la crise financière internationale
que nous connaissons actuellement. En effet, les banques et les
intermédiaires financiers se sont lancés dans une distribution
volontariste de prêts hypothécaires à taux variables
majorés d'une prime substantielle de risque appelée «
Subprimes ». Ces prêts ont particulièrement
bénéficié à un grand nombre de ménages
américains qui n'avaient pas accès aux crédits classiques
en raison de la faiblesse de leurs revenus et des insuffisances de garanties
qu'ils offraient. Il s'en est suivi un défaut de paiement de la part de
nombreux emprunteurs et donc de la mise en situation de faillite de certains
établissements de prêts hypothécaires à cause de la
baisse des prix de l'immobilier aux États-Unis et surtout de la
remontée progressive des taux d'intérêt. Les grandes
banques américaines qui finançaient ces établissements ou
en étaient actionnaires ont subi à leurs tours de grosses pertes
ou une dépréciation de leurs actifs. Cette crise qui était
donc à la base une crise immobilière est devenue une crise
financière mais vu l'importance de la titrisation1 de ces
créances à risque et de l'engouement qu'elles ont suscité
du fait de leurs forts taux de rendement, elle s'est ensuite muée en
crise économique mondiale en atteignant tous les marchés et tout
le système bancaire international. Par ailleurs, les incertitudes sur le
niveau d'engagement des banques sur les titres de créance
intégrant ces crédits à risque ont entraîné
une crise de confiance qui a induit une réticence des banques à
se prêter entre elles. Il s'en est suivi un assèchement de la
liquidité bancaire et un durcissement des conditions de crédit.
Les entreprises n'ayant plus de crédits pour financer leurs plans de
développement réduisirent leurs activités et
licencièrent un nombre plus ou moins important de leur personnel. La
montée des incertitudes s'est également traduite par une
dépréciation des actifs financiers sur les places
boursières mondiales. Les acteurs des marchés notamment les fonds
spéculatifs, confrontés à l'ampleur des pertes subies, se
sont engagés dans un processus de désendettement, accentuant les
baisses des prix des actifs. L'aversion au risque a poussé les marges
des taux d'intérêt par rapport aux taux sans risque à des
niveaux très élevés. Quant aux indices boursiers, ils ont
accusé des baisses de l'ordre de 25% à 30% durant le seul mois
d'octobre 2008. Au fur et à mesure que la crise financière
s'accentua, l'activité économique fut freinée par la perte
de confiance des ménages et des entreprises. Comme nous l'avons vu, la
crise financière est donc l'effet conjugué de plusieurs facteurs
dont la spéculation à outrance et en s'étendant au reste
du monde, elle a aussi eu des effets sur les pays en voie de
développement, particulièrement les pays d'Afrique
subsaharienne.
L'objectif de ce mémoire est de mesurer de
manière quantitative les effets de cette crise économique sur
l'économie ivoirienne (pays francophone d'Afrique subsaharienne), plus
précisément sur les variables macroéconomiques. L'approche
se fera à l'aide d'un modèle d'équilibre
général calculable (MEGC) et en simulant les différents
canaux de
1 La titrisation (Securitization en anglais) est une
technique qui consiste à transférer à des investisseurs
des actifs financiers tels que des créances en les transformant par le
passage à travers une société ad hoc en titres financiers
émis sur le marché des capitaux.
transmissions par lesquels les pays d'Afrique subsaharienne sont
influencés par la crise économique.
Pour atteindre cet objectif, le document s'articulera autour
de deux grandes parties. La première partie est une présentation
synthétique de la jeune économie ivoirienne au travers d'un bref
historique et des canaux de transmission par lesquels cette crise touche les
pays en voie de développement, plus précisément ceux
d'Afrique subsaharienne. La seconde partie est tout d'abord une description de
la structure économique de la Côte d'Ivoire2 ensuite
une présentation du Modèle Ivoire (MI) que nous avons
utilisé pour simuler nos chocs, suivis d'une présentation et
d'une interprétation des résultats des simulations
effectuées.
2 Description basée sur la matrice de
comptabilité sociale que nous avons utilisé.
I. La Côte d'Ivoire et la crise économique
mondiale
A. Historique de l'économie ivoirienne
La Côte d'Ivoire est un pays en voie de
développement francophone située en Afrique de l'ouest avec comme
capital politique Yamoussoukro et pour capitale économique Abidjan. Elle
a une superficie de 322 462 km2 et est limitée au nord par le
Burkina Faso, à l'ouest par le Liberia et la Guinée, à
l'est par le Ghana et enfin au sud par l'océan Atlantique qui en fait un
pays non enclavé. Le pays a obtenu son indépendance en
19603 et depuis a pour monnaie nationale le franc CFA4
(rattaché à l'euro).
Depuis son indépendance, la Côte d'Ivoire a
opté pour une stratégie de développement économique
axée sur l'agriculture et une ouverture sur l'extérieur. Une
stratégie de développement qui a permis, grâce au boom des
cours du café et du cacao, d'asseoir un développement avec une
croissance économique soutenue durant deux décennies (qui
s'étend de 1960 à 1978) et d'ériger la Côte d'Ivoire
au titre de Locomotive de la sous région ouest Africaine5
(elle représente 39% de la masse monétaire et contribue pour 40%
au PIB de l'UEMOA en 1970). Cette période exceptionnelle marquée
par une croissance moyenne annuelle du PIB par tête de 5,7%, est le fruit
du développement extensif de l'agriculture d'exportation portée
par le binôme café-cacao mais aussi par des investissements
publics améliorant les infrastructures locales. Ces programmes
d'investissements ont permis la modernisation du port d'Abidjan6et
l'amélioration des infrastructures routières. Tous ces programmes
ont été suivis par une politique de recrutement des
fonctionnaires et une expansion du secteur tertiaire.
La deuxième période de son développement,
de 1979 à 1993, est marquée par une crise économique dont
la cause principale est l'effondrement des cours du café et du cacao.
Cela a entrainé une croissance annuelle négative au cours de la
décennie 1980 à 1990. Cette période a
dévoilé les insuffisances et les faiblesses de la
stratégie de développement adoptée depuis 1960. En effet,
le binôme Café-cacao influence de manière significative
l'économie ivoirienne en ce qu'il a permis une forte croissance et une
injection d'importants flux financiers dans l'économie. Cela avait
permis à l'État d'accroître ces recettes fiscales
liées aux commerces extérieurs par le biais de taxes, de les
redistribuer dans le circuit économique aux ménages à
majorité des paysans producteurs de café-cacao. En outre, aux
entreprises essentiellement publiques, aux banques d'avoir de forte marge
bénéficiaire et tout cela a permis un accroissement des avoirs
extérieurs donc d'avoir une balance commerciale excédentaire.
3 Le premier président s'appelait Félix
Houphouët-Boigny né le 18 octobre 1905 et est
décédé le 7 décembre 1993.
4 Franc de la Communauté Financière
Africaine regroupant 15 États Africains.
5 Durant cette période, elle était
surnommée le « Japon noir ».
6 Crée officiellement le 10 novembre 1950.
Toutefois, cette dépendance vis-à-vis des
produits d'exportation, en considérant une détérioration
des termes de l'échange, peut s'avérer aussi fort
préjudiciable pour l'économie. Ainsi, dès 1979 la
Côte d'Ivoire, qui s'était lancée durant la période
post indépendance à la mise en oeuvre d'une politique
monétaire et fiscale expansionniste appuyée par les exportations,
va subir de plein fouet la baisse des prix des produits café-cacao, qui
s'est traduit par une dépression sévère. Il en a
résulté un fort endettement extérieur conjugué
à un taux d'échange réel surévalué
créant une perte de compétitivité de l'économie
ivoirienne pour déboucher sur un déficit du compte des
opérations courantes (17% du PNB) et 60% de la valeur des exportations
entre 1979 et 1981. La gestion de cette crise a donc vu la naissance du plan de
politique d'ajustement structurel7 proposé par les institutions de
Bretton-Woods (le Fonds monétaire internationale et la banque
mondiale).
La troisième période de son développement
débute par la dévaluation du Franc CFA8 (1994) et se
poursuit jusqu'en 1999. La monnaie locale, face aux effets persistant de la
crise des années 80, à été
dépréciée de 100%. Malgré le plan d'ajustement
structurel (PAS), le pays fait toujours face à un endettement
intérieur et extérieur excessif, à un
déséquilibre des finances publiques toujours persistant. Cette
dévaluation a permis de rééquilibrer les comptes publics
et aussi de redonner une certaine compétitivité à
l'économie ivoirienne en relançant les exportations du pays et en
réduisant les importations, favorisant ainsi les producteurs locaux. Il
est à noter que cette dévaluation a été
accompagnée, durant cette période, par la hausse des cours du
café et du cacao et de nouvelles mesures d'accompagnement sous la forme
d'un nouveau programme d'ajustement économique et financier
dénommée « Facilité d'ajustement structurel
avancé ». Ces mesures ont permis la relance économique
marquée par un solde commercial positif, ce qui a permis à
l'économie ivoirienne de souffler un peu et de se reprendre même
si cette phase de relance est partiellement imputable à une conjoncture
plus que favorable.
La quatrième phase est celle marquée encore par
une autre crise mais plutôt politique celle là (1999 à nos
jours). Alors que la conjoncture commençait de nouveau à
être défavorable à cause de la baisse des prix des produits
exportés, des tensions sociales font leurs apparitions ponctuées
par un coup d'état en décembre 19999,
précipitant le pays dans la récession et annihilant tous les
efforts entrepris jusqu'à lors. Le taux de croissance négatif
-2,3% enregistré en 2000 témoigne de cet état de fait qui
voit l'activité économique ralentie, l'aide internationale
arrêtée, les équilibres budgétaires
fragilisés plongeant l'économie sous la barre des 0% de taux de
croissance. La crise politico militaire de 200210 n'a fait
qu'envenimer la situation économique déjà
compliquée, par l'exode massif de nombreuses populations (1,7 millions
de personnes) vers les zones dites sécurisés, l'administration
publique qui ferme dans les zones assiégées, la destruction
d'infrastructures économiques. Tous ces facteurs entrainant une perte de
recettes fiscales pour l'état sur une grande partie du territoire,
accentue l'impact de la récession économique avec un taux de
croissance économique de -6%.
7 Programmes de réformes économiques mis
en place par le FMI et la banque mondiale permettant aux pays touchés
par de grandes difficultés économiques de sortir de la crise.
8 Elle a été à hauteur de 50%
pour l'ensemble des pays de la CEMAC (communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale) et de l'UEMOA (Union économique
et monétaire ouest africaine).
9 Prise du pouvoir par le général Robert
Gueï, en destituant le régime du président Konan
Bédié.
10 Tentative de coup d'État
déjoué qui a coupé le pays en deux.
B. Les canaux de transmission de la crise
économique aux pays en voie de développement : Cas de
l'Afrique subsaharienne
Dans ce contexte, comment la crise économique mondiale
a-t-elle affecté la Côte d'Ivoire? Pour jeter un éclairage
sur cette problématique nous allons examiner de quelles manières
les autres pays de l'Afrique subsaharienne ont été
affectés par la crise.
Selon la littérature, les états africains,
spécifiquement ceux de l'Afrique subsaharienne11
n'étant pas suffisamment intégrés dans le système
financier mondial, ont été relativement protégés
contre les effets directs de la crise sur leurs économies
comparativement aux pays dits développés et aussi aux pays
émergents. Cette particularité (c'est-à-dire leur
degré de résilience) des économies africaines leur a
permis de ne pas subir de forts coups en 2007 lors de « la crise des
Subprimes » et en été 2008 avec la crise bancaire. En effet,
les économies africaines sont généralement
caractérisées par des systèmes financiers avec un secteur
bancaire dominant et des marchés financiers peu
développés, parfois même inexistants. Les emprunts des
institutions financières auprès des banques
étrangères sont contrôlés dans le cadre du
contrôle de change et les banques ne font pas face à des risques
liés aux engagements hors bilan, d'où l'impact limité sur
le secteur bancaire en Afrique comparativement aux pays
développés. Toutefois les effets de la contagion se sont quand
même traduits par des pertes importantes en valeur et des sorties de
capitaux sur les marchés financiers africains. En février 2009,
l'indice composite de la BRVM12 en Côte d'Ivoire a perdu
30,18% de sa valeur. Au cours de la même période l'indice NSE All
share au Nigéria et le JSE All Share index en Afrique du sud ont perdu
respectivement 55% et 25,05% de leurs valeurs de référence datant
de juillet 2008.13
Les effets dits indirects de cette crise qu'ont subie les pays
d'Afrique subsaharienne concernent principalement quatre canaux de transmission
qui sont l'évolution des prix mondiaux et le volume des échanges
commerciaux, les envois de fonds par les travailleurs émigrés,
les investissements directs étrangers et l'aide publique au
développement.
11 L'Afrique au sud du Sahara ou l'Afrique « Noir
», sont donc exclus les pays au Nord du Sahara (Maghreb,
Égypte).
12 BRVM : Bourse régionale des valeurs
mobilières, NSE : Nigeria Stock Exchange, JSE : Johannesburg Stock
Exchange.
13 Banque Africaine de Développement (BAD),
Département des statistiques, 2009
Canaux de transmission de la crise
Importations Investissements
PIB
Consommation Revenus Exportations
PE/PL
PCI
PC
Emplois
Avec :
PWX : Prix international des exportations
EXDO : Demande mondiale de biens
exportés
PWM : Prix international des importations
IDE : Investissement direct étranger
PC : Prix des biens composites
PCI : Prix des biens de consommation
intermédiaire
PE : Prix reçu par les producteurs pour
leur vente sur le marché étranger PL : Prix
reçu par les producteurs pour leur vente sur le marché domestique
PIB : Produit intérieur brut
1. Les cours des matières premières et
les échanges commerciaux.
Avec l'intensification de la crise économique dans les
pays développés et la Chine, on a enregistré une
accélération de la chute des cours des matières
premières, principaux produits d'exportation dans les pays d'Afrique
subsaharienne. Cela a eu un effet négatif à la fois sur les
réserves de changes, la capacité de financement de l'État
et les investissements dans les secteurs dits porteurs dans ces
économies (industrie extractive par exemple). Par ailleurs, toujours vu
sous l'angle commercial, on observe aussi une baisse de la demande mondiale de
produits africains d'exportation sur les trois principaux marchés
d'exportation (Europe, États-Unis, Chine). Les pays dits
développés, faisant face à un important ralentissement de
leurs économies, vont donc revoir à la baisse leur demande de
matières premières, de biens manufacturés et de services.
La croissance réelle des exportations est passée de 8,7% en 2007
à 4,3% en 2008 jusqu'à atteindre -11,7% en 2009, et celle des
importations de 14% en 2007 à 13% en 2008 sur le continent Africain.
D'une manière
globale, le taux de croissance du volume des échanges
internationaux mondiaux, il est passé de 7,1% en 2007 à 2,7% en
2008 ensuite pour atteindre -12,3% en 2009 selon le FMI14, Ceci a
donc provoqué une dégradation de la balance commerciale du fait
que, les recettes générées par les exportations de
matières premières, étant un socle dans la croissance des
pays africains, vont enregistrer une baisse à cause de cette chute des
prix combinés à une baisse du volume des exportations. En
Côte d'Ivoire, les recettes d'exportations sont passées de 10,4
milliards de dollars à 7,7 milliards de dollars en 2009 selon
l'OMC15 . La croissance mondiale étant à la baisse
suivant celles des pays industrialisés et émergents (Inde et
Chine), les principaux demandeurs de matières premières, la
demande mondiale baisse. Concomitamment la dégradation des anticipations
sur les marchés à terme pousse les prix des matières
premières à la baisse. Le prix du baril de pétrole en est
un exemple, il est passé de 125,73 US$ au début de la crise
à 43,48 US$ au début du mois de janvier 2009. Cette baisse
pourrait s'avérer bénéfique économiquement parlant
pour les pays importateurs de pétrole qui verraient le coût de
leurs importations de pétrole baisser significativement. Au Burkina
Faso, le rythme de la croissance des exportations a été ralenti,
passant de 6,9% en 2007 à 3,5% en 2008 en raison de la chute de la
production de coton et de la baisse des exportations de fibres de coton. Le
solde de la balance des paiements en a subi le fort coût passant de 160
millions de F CFA en 2007 à 12 Millions de F CFA en 2008, accroissant
aussi le déficit du compte courant de 3,8%.
Par ailleurs, un aperçu de l'évolution des cours
des différents produits exportés durant cette période
traduit bien l'impact négatif de la crise économique. Par
exemple, pour les produits non pétroliers l'évolution de l'indice
des prix montre une forte baisse de juillet 2008 à mars 2009 où
il passe de 168,79 à 108,72 soit une chute globale de -35,59%. Mais pris
de manière globale, l'indice des prix de toutes les marchandises faisant
l'objet d'exportations est passé de 218,99 à 96,48 soit une
variation négative de -55,9% entre juillet 2008 et février de
l'année suivante, pour ensuite croître à partir de mars
2009 dans un contexte d'après crise énergétique et
alimentaire (voir graphique 1). Toujours de juillet 2008 à
février 2009, on a observé, comparée aux autres produits,
une importante chute des cours des produits pétroliers dont l'indice des
prix est passé de 248,43 à 78,27 selon le FMI, soit une variation
de -68,5% avant de se redresser à nouveau à partir de mars 2009
tout comme l'ensemble des marchandises.
Le graphique qui suit montre l'évolution des cours des
trois grands groupes principaux de produits d'exportation en Afrique :
14 IMF, World Economic Outlook 2009 and World Economic
Outlook 2010 (Update)
15 Rapport de la commission de l'union africaine,
« la crise financière mondiale : son impact sur l'Afrique, les
mesures à prendre et la voie à suivre », 13 mai 2009.
Graphique 1 : Evolution mensuelle des indices
généraux des prix des trois grands groupes de produits
exportés par l'Afrique.
Source : FMI (2010a).
De par l'historique de la Côte d'ivoire et en analysant
sa structure économique, qui témoigne d'un pays assez
extravertie, nous pouvons déjà présumer d'une incidence
négative sur les variables macroéconomiques des effets «
commerce » de la crise économique.
Graphique 2 : Taux de croissance des volumes
d'échanges commerciaux internationaux de 2006 à
2011.
Source : FMI
2. Les flux de capitaux privés.
En ce qui concerne les flux de capitaux privés qui
regroupent les investissements directs étrangers et les transferts de
fonds des migrants, ils subiront aussi les effets de la crise.
De prime abord, les investissements directs étrangers
(IDE), premier des canaux de transmission en ce qui concerne les flux de
capitaux privés, témoignant des impacts négatifs de la
crise économique sur les pays d'Afrique subsahariennes, sont aussi en
baisse. On en veut pour preuve que de 2007 à 2008, on a noté un
taux de croissance des IDE de l'ordre de + 30,7%, contribuant ainsi au
financement des déficits de compte courant. Par contre l'entrée
de capitaux privés a radicalement baissé pour enregistrer un taux
de croissance négatif de -39,1% en 2009 selon les données du FMI
(voir Graphique 3)
Graphique 3 : Variation en % des flux des IDE
dans le monde de 2007 à 2009.
Source : FMI.
En outre, les transferts de fonds des migrants,
deuxième des canaux de transmissions concernant les flux de capitaux
privés, sont devenus ces dernières années une importante
source de financement externe pour les pays africains et sont fortement
affectés par le ralentissement économique dans les pays
développés. Les envois de fonds à destination de l'Afrique
Subsaharienne sont passés de 4,6 milliards de dollars en 2000 à
20 milliards de dollars en 2008. Ces transferts de fonds, pour certains pays
africains, dépassent même l'aide publique au développement,
constituant une source importante de financement (au Liberia et au Lesotho par
exemple, cela représente 10% du produit intérieur brut). Le
montant total de ces transferts pour l'Afrique s'est élevé
à 38 milliards de dollars en 2007. On est donc en droit de penser qu'une
baisse du volume des transferts à un impact direct sur le revenu des
ménages et donc de leur budget de consommation car ils sont souvent
utilisés principalement pour couvrir les besoins primaires (nourriture,
santé et éducation). Selon la banque mondiale, de 2008 à
2009, on a observé, au niveau de l'Afrique subsaharienne, une variation
négative (-2,9%) des envois de fonds (Voir graphique 4).
Graphique 4 : Variation en % des flux des
transferts de fonds internationaux reçus de 2006 à
2009.
Source : Banque Mondiale
3. L'aide publique au développement
(APD).
Le quatrième et dernier canal de transmission de la
crise à l'Afrique est celui de l'aide publique au développement.
Cette aide est une composante importante de source de revenu pour les
états leur permettant de financer leurs programmes économiques.
Dans certains pays, elle représente près de 30% des recettes
publiques du budget. Le montant de l'APD reçu par les pays en voie de
développement est passé de 40 à 87 milliards de dollars de
2002 à 2008 depuis l'adoption du consensus de Monterrey en 2002. L'APD
représente 5,8% du revenu national brut dans les pays de l'Afrique
subsaharienne et 13,9% des importations de biens et services.
Graphique 5 : L'évolution de l'aide
publique au développement reçu de 2001 à 2008 en
Afrique (en millions de dollars US).
Source : OCDE
II. Impacts de la crise économique sur
l'économie
ivoirienne.
A. Structure de l'économie
1. Les secteurs de production
Le secteur primaire ivoirien se compose de l'agriculture qui
occupe une très grande place comme nous l'avons vu
précédemment dans l'historique et demeure l'activité
économique principale de la Côte d'Ivoire. En 2007, l'agriculture
occupait 66% de la population active et représentait 70% des recettes
d'exportations du pays. Le binôme Café-cacao y a une place
prépondérante avec 40% des recettes d'exportations et 20% du
Produit intérieur brut (PIB) et fait vivre 6 millions d'ivoiriens avec
600 000 exploitations en activité. Les exportations sont donc
essentiellement agricoles avec une part importante au niveau de l'agriculture
industrielle (37,19%) et moins de 1% pour l'agriculture vivrière dans le
volume de produits exportés. Au nom des produits d'exportation, on
compte le cacao, avec la Côte d'Ivoire comme premier producteur et
exportateur, la production tourne autour de 1,404 millions de tonnes et est
parmi les dix premiers producteurs de café. On peut aussi citer comme
produits étant exportés caractérisant la diversification
des exportations : l'huile de palme, le coton, le caoutchouc, les bananes, les
ananas, la canne à sucre, les noix de cajou, des graines de palme entre
autre. En outre, les cultures vivrières qui représentent la
deuxième composante de l'agriculture ont été introduites
aux premières heures de l'indépendance afin de satisfaire la
demande intérieure et donc réduire aussi les importations de
certaines denrées alimentaires, sont composées des bananes
plantains, du maïs, du taro et du riz. Il est à noter que la
Côte d'Ivoire est autosuffisante en manioc et en igname, et est
importateur net en céréales. Les autres composantes du secteur
primaire ivoirien sont l'exploitation forestière, qui malgré le
fait qu'elle a baissé comparativement aux premieres heures de
l'indépendance est toujours importante, et de la
pêche/Élevage. L'atout principal de la pêche est la
façade côtière de la Côte d'Ivoire (Golf de
Guinée) qui lui permet grâce aux ports de pêche de San-Pedro
et d'Abidjan, de développer son secteur halieutique. En dépit de
tout cela, la Côte d'Ivoire n'est pas autosuffisante en produits de
pêche donc en importe auprès de la Mauritanie, du
Sénégal et a conclu un accord de coopération avec l'union
européenne et la Guinée Bissau. Les importations portent
spécifiquement sur le thon, des conserves, des maquereaux
congelés et d'autres poissons vivants ou fumés.
Quant au secteur secondaire, caractérisé par un
grand nombre de petites et moyennes entreprises (PME-PMI) et un très
faible nombre de grandes entreprises, il est le plus diversifié de la
sous région ouest africaine et représente 40% du potentiel
industriel de
l'UEMOA16. Les biens de ce secteur de
l'économie représentent 55,33% des importations. Il se compose
des industries agroalimentaires qui sont principalement des entreprises de
transformation de café/cacao, les oléagineux, de minoterie, de
boissons, de production de sucre, des conserves de poissons, d'huiles
essentielles et des rizeries. En outre, en plus de l'industrie agroalimentaire,
on a la présence dans ce secteur des entreprises chimiques, des
matériaux de construction, de transformation de bois, de textile, de
bâtiments et travaux publiques.
Enfin, le secteur tertiaire représente près de
54% du FIB ivoirien. Cela peut s'expliquer par la mise en place de politique
axée sur la culture de l'entreprenariat qui a permis de dénombrer
près de 40 000 entreprises dans ce secteur. L'économie informelle
est la plus importante de ce secteur avec un cinquième de la
création de richesse et vu son abondance en main d'oeuvre, un important
distributeur de revenu. Mais cette main d'oeuvre étant non
qualifiée, elle se présente être à faible
élasticité. Le secteur bancaire est le plus
développé de l'Afrique de l'ouest et compte 19
établissements financiers et 2 établissements de crédits
(2007). Enfin vient le secteur touristique qui est beaucoup moins important
depuis l'éclatement de la crise politico-militaire en 2002.
Selon notre matrice de comptabilité sociale, le secteur
des biens manufacturés et des services est le plus important en termes
de répartition sectorielle au niveau de notre économie. Il
représente à lui seul 70% de la production totale (XSi/XS), 59%
de la valeur ajoutée (VAi/VA), 82% des importations (Mi/M) et 66% des
exportations (EXi/EX). Ensuite vient le secteur des matières
premières agricoles et extractives.
Le tableau ci-dessous représente les répartitions
sectorielles dans l'économie ivoirienne :
Tableau 1 : Répartitions
Sectorielles
les et 3 24
Source : Matrice de Comptabilité Sociale i
70
On constate aussi en analysant la répartition
factorielle de l'économie ivoirienne que
0 0 00 1, 5
le capital est le plus important des facteurs de production
dans la formation de la valeur ajoutée. Et que contrairement aux
secteurs de biens manufacturés et de l'administration publique, le
travail non qualifié est plus utilisé dans la formation de la
valeur ajoutée que le travail qualifié :
16 Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine est une organisation sous régionale crée le 10 Janvier
1994 et comptant 8 états membres (Bénin, Burkina Faso, Côte
d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo).
15
Tableau 2 : Répartitions
Factorielles.
Source : matrice de comptabilité sociale
Il ressort aussi qu'au niveau du travail qualifié en
valeur (WqQLDi/WqQLD), le
Rpartition factorielle
secteur des biens manufacturés occupe la plus grande part
avec 51,95% de la demande de
Kdci/Vai NQLD/Vai QLD/Vi WqQLDi/WqQLD WnqNQLDi/WnqNQLD
oles et extactives
travail qualifié total en valeur, ensuite vient
l'administration publique avec 34,2% et enfin
713 2046 824 13,85 108
vices
la branche des matières premières agricoles et
extractives avec 13,85%. Quant au niveau du
53,1 22 24,9 51,95 68,92
travail non qualifié en valeur (WnqNQLDi/WnqNQLD), qui
n'est pas utilisé au niveau de 50,56 4944
34l'administration publique, la branche des biens
manufacturés représente a elle seule 68,92%
de la demande de travail en valeur et la branche des
matières premières agricoles et extractives le reste.
La branche de biens manufacturés contribue à
elle seule, à environ 59,30% de la valeur ajoutée et
représente 83,5% de la consommation intermédiaire totale, et
enfin 66,3% de la masse salariale totale.
Tableau 3 : Contribution des branches à
la formation de la valeur ajoutée totale et leurs parts dans la
consommation intermédiaire et la masse salariale.
|
Valeurommaion Ajoutée inteédiaire
Consommation Masse intermédiaire salariale
|
Masse salariale
|
1èresBranches agricoles des Matières et
Extractives 16res agricoles et Extractives 2880
|
11,40 28,80 0
|
19,70
|
nufacturésBranches des et biensservices manufactures et
services
|
59,30
|
83,50 0
|
66,30
|
des services non marchands nonBranches marchands
|
11,90
|
5,10
|
14,00
|
Total
|
100,00
|
100,00 00
|
100,00
|
Source : Matrice de Comptabilité Sociale.
2. Les Ménages : Structure des revenus et
des dépenses.
Nous allons analyser la structure des revenus des
catégories de ménages que nous avons dans notre modéle et
aussi la structure de leurs consommations. L'analyse de la Matrice de
Comptabilité Sociale que nous avons utilisée montre que les
ménages dit
indépendants travaillant à leur propre compte,
donc n'ayant pas de revenu provenant des entreprises qu'elle soit public ou
privé, ont l'essentiel de leur revenu provenant de la
rémunération des facteurs de production mais avec une
prépondérance pour le travail non qualifié (35,50%) et le
travail qualifié (30,60%). Les transferts sont assez marginaux avec les
transferts du gouvernement (4,90%) et ceux du reste du monde au titre d'envois
de fonds (0,13%). Les employés du public et ceux du privé tirent
la majeure partie de leurs revenus des rémunérations du travail
qualifié et du capital. Il contribue pour 61,47% du revenu des
employés du public et 49,02% de celui des employés du
privé (formel et informel). Pour les employés du public, les
autres transferts à ces ménages sont marginaux car ne contribue
à leur revenu que pour un très faible pourcentage, les envois de
fonds ne représentent que 0,11%, les transferts gouvernementaux (4,26%)
et ceux des entreprises (3,21%). Quant aux employés du privé, les
transferts des entreprises font 2,92% ensuite viennent ceux du gouvernement
pour 3,85% et enfin pour un pourcentage très marginal les envois de
fonds provenant du reste du monde (0,10%). Par ailleurs, les ouvriers agricoles
qui sont généralement des immigrants des pays limitrophes
(Burkina Faso) et ne jouissent pas d'une formation scolaire, tirent la
quasi-totalité de leur revenu de la rémunération du
travail non qualifié (92,28%). Le point commun entre ces ménages
que nous venons de citer est qu'ils ne reçoivent pas de revenu de la
terre. Contrairement à ces derniers, la terre contribue
énormément à la formation des revenus des ménages
agricoles. Elle contribue pour 51,50% au revenu des agriculteurs de
café/cacao, 41,51% à celui des agriculteurs des autres produits
de rente, 61,92% à celui des producteurs de féculents et pour
28,98% au revenu des agriculteurs d'autres produits vivriers. Ce dernier type
de ménages agricoles tire un plus gros pourcentage du capital (63,86%).
Pour l'ensemble des ménages agricoles tout comme les autres
ménages cités plus haut, les transferts (des entreprises, du
gouvernement et du reste du monde) ne représentent qu'une tres faible
part de leur revenu. Le dernier type de ménages sont les Chômeurs
et les inactifs qui tirent tout leur revenu des transferts du gouvernement
(99,91%), les transferts venant du reste du monde ne représentant que
0,09%.
Tableau 4 : Structure et sources des revenus de
chacun des ménages.
qualifié
|
tal
|
|
prise rneme e du m 0
|
4,35
|
3
|
51,5
|
1,0
|
6,1
|
2
|
41,5
|
0,8
|
4,7
|
3
|
61,9
|
0,5
|
4,97
|
6
|
28,9
|
0,5
|
2,
|
2
|
0,0
|
3,2
|
5,73
|
2
|
0,0
|
2,9
|
Source : Matrice de Comptabilité Sociale.
L'une des caractéristiques des ménages ivoiriens
est qu'ils consacrent la majorité de leurs revenus à la
consommation et épargnent très peu. Les pourcentages
donnés par notre MCS, le témoignent. Pour l'ensemble des
ménages, on a 75,15% du revenu qui va à la consommation et 12,91%
à l'épargne.
Tableau 5: l'utilisation des revenus de chacun
des ménages.
Source : Matrice de Comptabilité Sociale.
Au terme de cette sous section portée sur le revenu des
ménages et leur consommation, nous pouvons dire que les ménages
ivoiriens ne dépendent pas fortement des envois de fonds provenant du
reste monde car ceux-ci ne représentent en moyenne que
Cmo Tfr RDM Iô Epagne Totl
0,18% de leur revenu et des transferts des entreprises (1,25%).
Les revenus des facteurs de
C) 2 1 5 9
production fournissent les plus grandes parts à la
formation des revenus dépendamment de
d nte (gPR)
quelle catégorie de ménages il s'agit.
Graphique 6: Structure de la composition du
revenu globale des ménages (Données agrégées des
ménages).
Source : Matrice de Comptabilité Sociale
Les ménages allouent la plus grande partie de leur
revenu à la consommation donc ont des budgets de consommation assez
importants car représentant dans tous les cas plus de la moitié
de leurs revenus.
Graphique 7 : Utilisation du revenu global des
ménages (données agrégées
des ménages).
Source : Matrice de Comptabilité Sociale.
3. Le gouvernement : Structure des revenus et des
dépenses.
Le gouvernement ivoirien a deux sources principales de revenu
: non fiscale (rémunération du capital) et fiscale. La
majorité de son revenu provient de la source fiscale qui est
composée des taxes sur le commerce (exportations et importations) qui
représentent 62,17% des recettes fiscales. Ensuite viennent les taxes
sur les revenus des ménages (20,51%) et enfin les taxes sur la
production (17,26%). Vu plus en détails, on note qu'au titre des taxes
sur le commerce, les taxes sur les importations sont plus importantes pour les
produits industriels qui contribuent à 90% des recettes. Les produits
agricoles importés n'étant que tres peu taxés avec 2,1%.
Quant aux taxes sur les produits exportés, on remarque que c'est
carrément l'inverse car les produits agricoles (d'exportation) sont
fortement taxés avec 92,5% des revenus de l'état et les produits
industriels très faiblement avec un pourcentage de 5,5%. Comme nous
pouvons le constater l'aide publique au développement ne constitue pas
une part très importantes au niveau des recettes dans le budget du
gouvernement.
Graphique 8 : Structure du revenu
gouvernemental.
Source : Matrice de Comptabilité Sociale.
Le gouvernement utilise son revenu á majorité
pour faire des dépenses publiques courantes nécéssaires au
bon fonctionnement de l'appareil gouvernemental et les dépenses
d'investissement c'est-á-dire entre autre la construction de centres de
santé, d'écoles, d'hopitaux etc.., l'autre partie des
dépenses est relative aux transferts que l'état fait aux autres
agents économiques que sont les ménages, les firmes et le reste
du monde.
Graphique 9 : Structure des dépenses
gouvernementales.
Source : Matrice de comptablité sociale
4. Les firmes : Structure des revenus et des
dépenses.
Quant aux firmes, elles tirent leur revenu de trois
principales sources qui sont la rémunération du capital, les
transferts du gouvernement et les transferts provenant du reste du monde
considérés comme les investissements directs étrangers
:
Graphique 10: Structure du revenu des
firmes.
Source : Matrice de Comptabilité Sociale
Les firmes utilisent quant à elles leurs revenus en
payant leurs impôts sur le revenus que leurs activités
génèrent, et en faisant des transferts aux autres agents
économiques que sont les ménages, et le reste du monde.
Graphique 11 : Structure des dépenses
des firmes.
Source : Matrice de comptabilité sociale
5. Le reste du monde : Structure du revenu et
des
dépenses
Le reste du monde tire son revenu principalement des recettes
générées par leurs exportations c'est-à-dire dans
notre cas les importations ivoiriennes et des transferts provenant des autres
agents économiques.
Graphique 12 : Structure du revenu du reste du
monde.
Source : Matrice de comptabilité sociale
Ce revenu, il le dépense en majeur partie en
acquérant des biens exportations, en transferts de fonds vers les
ménages, en investissement direct étranger et bien
généralement en aide publique au développement.
Graphique 13 : Structure des dépenses du
reste du monde.
Source : Matrice de comptabilité sociale
Il est à noter que l'aide publique au
développment doit normalement faire partie de cette structure mais
compte tenu de l'aspect négatif de cette dernière qui traduit
plus des paiements du service de la dette (-45502) qu'autre chose, nous ne
l'avons pas inscrite dans le graphique 13.
B. Présentation du modèle
d'équilibre général calculable :
Ivoire.
1. Structure du modèle
a. Principe du modèle
Ayant le souci de modéliser l'économie
ivoirienne tout en évaluant les effets quantitatifs de la crise
économique mondiale sur cette dernière d'un point de vu
macroéconomique, nous avons utilisé la même Matrice de
comptabilité Sociale publiée en 2005 par Souleymane Diallo dans
« Ouverture commerciale et distribution des revenus en Côte d'Ivoire
», qui tient compte d'un niveau de désagrégation assez fort
des ménages (9), et des produits (17). Ensuite que nous avons
regroupés pour notre analyse en trois grands blocs : Matières
1ères agricoles et extractives, Biens manufacturés et services,
et les biens produits par l'administration publique. Concernant, le bloc du
commerce extérieur, nous avons distingué deux catégories
de biens d'exportations : les produits manufacturés et les
matières premières. Ce découpage a permis une
modélisation à deux niveaux : la première avec une
élasticité prix de la demande finie et la seconde avec une
élasticité prix de la demande infinie. Cela nous permettrait de
répondre à l'argument selon lequel la crise affecte les
matières premières agricoles spécifiquement en
réduisant leurs prix internationaux, et affecte les biens
manufacturés et services en réduisant leurs prix internationaux
mais également leur demande mondiale de biens à exporter, cet
argument a été développé dans le Griffith-Jones
& Ocampo (2009) et a traduit les canaux par lequel la crise affectait de
manière différente ces deux branches.
Simultanément, on a agrégé les
différentes branches de l'économie ivoirienne afin d'obtenir une
nomenclature cohérente aux choix des produits et permettant
d'évaluer plus facilement les effets de la crise économique sur
la côte d'ivoire sous l'angle macroéconomique.
La particularité du Modèle Ivoire est qu'il est
une extension du modèle PEP 1-1 Base17 et est un
mélange de plusieurs modèles théoriques dans sa
conceptualisation. En ce sens qu'il s'inspire d'Exter 1 et aussi d'Exter
218.
17 Voir Decaluwe, Lemelin, Maisonnave, Robichaud
(2009)
18 Voir le chapitre 9 du livre, « La politique
économique du développement et les modèles
d'équilibre général calculable » de Decaluwé
B., Martens A., Savard L.
b. Ensembles et sous ensembles
L'ensemble des branches de production est noté j, jj
J= {J1,. .,J16} et comprends dans notre modèle 16
branches de production qui sont : L'agriculture vivrière (AGR1),
l'agriculture industrielle ou d'exportation (AGR2), Activités annexes
à l'agriculture et à l'élevage (AGR3), Sylviculture et
exploitation forestière (AGR4), Élevage et pêche (AGR5) qui
constitue le bloc Agricole noté AGR(J). Ensuite, L' industrie extractive
(IND1), Industrie alimentaire (IND2), Industrie du tabac (IND3), Industrie
Textile et habillement (IND4), Industrie du bois (IND5), Industrie chimique
(IND6), Industrie métallurgique (IND7), Production et distribution
d'électricité et de gaz (IND8), Construction et activités
immobilières (IND9)qui dans leur ensemble font le bloc Industriel. Enfin
les services marchands (SER) et les services non-marchand (ADM) pour le bloc
des services.
Les branches de production, ci-dessus, produisent 16 biens
dont l'ensemble est noté : i,ij I={I1,. .,I16} et
qui sont : L'agriculture vivrière (AGRC1), l'agriculture industrielle ou
d'exportation (AGR), Activités annexes à l'agriculture et
à l'élevage (AGRC3), Sylviculture et exploitation
forestière (AGRC4), Élevage et pêche (AGRC5) qui constitue
le bloc Agricole noté AGRC(I). Ensuite, L' industrie extractive
(OTHIND1), Industrie alimentaire (FOOD), Industrie du tabac (OTHIND3),
Industrie Textile et habillement (OTHIND4), Industrie du bois (OTHIND5),
Industrie chimique (OTHIND6), Industrie métallurgique (OTHIND7),
Production et distribution d'électricité et de gaz (OTHIND8),
Construction et activités immobilières (OTHIND9) qui dans leur
ensemble font le bloc Industriel. Enfin Services marchands (SER), Biens publics
(ADM) pour le bloc des services.
Aux fins d'analyse, nous avons considéré les
groupes suivants :
· L'ensemble des biens manufacturés: {FOOD, OTHIND2,
OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, OTHIND7, OTHIND8, SER}.
· L'ensemble des matières premieres : {AGRC1, AGR,
AGRC3, AGRC4, AGRC5, OTHIND1}.
· L'Administration publique : ADM.
La plupart de ces biens font l'objet de transactions avec
l'extérieur et sont donc échangeables, il devient alors important
de définir des sous ensembles pour spécifier ces biens :
· L'ensemble des biens importés: m= {AGRC1, AGR,
AGRC5, OTHIND1, FOOD, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, SER}.
· L'ensemble des biens non importés : nm= {AGRC3,
AGRC4, OTHIND2, OTHIND7, OTHIND8}.
· L'ensemble des biens non exportés : NX= {AGRC3,
ADM}.
· L'ensemble des biens exportés: X= {AGRC1,
AGR, AGRC4, AGRC5, OTHIND1, FOOD, OTHIND2, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6,
OTHIND7, OTHIND8, SER}.
Il est à noter une subdivision au sein des biens
exportés :
· L'ensemble des biens manufacturés exportés:
IA= {FOOD, OTHIND2, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, OTHIND7, OTHIND8,
SER}.
· L'ensemble des matières premieres exportées
: IB= {AGRC1, AGR, AGRC4, AGRC5, OTHIND1}.
Les facteurs de productions utilisés par
l'économie ivoirienne sont le travail et le capital. Le travail est
composé du travail qualifié (l2) et du travail non
qualifié (l1) et qui constitue l'ensemble : l L= {l1, l2}. En outre, le
Capital indexé k est composé du capital (cap), de la terre (land)
et constitue quant à lui l'ensemble : k K= {cap,land}.
Les facteurs de productions sont détenus par les agents
économiques qui appartiennent à l'ensemble AG. Dans notre
modèle, AG regroupe les 9 catégories de ménages H : h, hj
H= {H1,....,H9} qui sont : Les agriculteurs de
café-cacao, les agricultures des autres produits de rentes, les
producteurs de féculents, les agriculteurs des autres produis vivriers,
les employés du public, les employés du privé formel &
informel, les indépendants (formel & informel), les ouvriers
agricoles, les chômeurs & inactifs. Par ailleurs, il contient les
entreprises F (Firmes), le gouvernement qui est l'institution publique (GVT),
et le reste du monde (ROW).
2. Le processus économique du modèle.
a. Les hypothèses du modèle
Le Modèle Ivoire que nous allons décrire,
ci-dessous, est basé sur la théorie néoclassique
d'équilibre générale, qui explicite l'impact sur la
production, la consommation, les facteurs de production et les prix dans une
économie où les agents adoptent un comportement de minimisation
des couts et de maximisation de leur bien être. Le comportement des
agents est donc rationnel, et dans l'esprit de Walras implique une
séparation entre les décisions de production et de consommation.
On fait aussi l'hypothèse de concurrence parfaite en ce sens où
les prix sont déterminés par le marché et les firmes
où les consommateurs prennent les prix comme donnés. Les
producteurs maximisent les profits en considérant une constance des
rendements d'échelles dans toutes les branches. Enfin, on fait
l'hypothèse d'absence de rigidité monétaire dans le
modèle, donc les quantités sont homogènes de degré
zéro en tous les prix.
b. La modélisation des canaux de transmission
de la Crise.
Considérant que le Modèle Ivoire (MI) s'inspire
particulièrement des équations du
PE FOB ( IA ) :
modèles PEP 1-1 statique19, nous allons dans
cette partie mettre l'accent sur la manière dont nous avons capté
la modélisation des canaux de transmissions de la crise
économique mondiale, c'est-à-dire : les échanges
internationaux et les prix mondiaux, les investissements directs
étrangers, les envois de fonds et pour finir l'aide publique au
développement. On trouvera toutefois l'ensemble des équations en
annexe et le Code GAMS est disponible auprès de l'auteur pour
consultation éventuelle.
? Les échanges internationaux et les prix
mondiaux
Comme nous l'avons signalé le MI distingue 2 grandes
catégories d'exportations : les biens manufacturés et services
pour la 1ère catégorie, les matières
premières agricoles, minières et les ressources
énergétiques en constituent la 2ème
catégorie. De part certaines études20, il ressort que
les exportateurs de la 1ère catégorie sont
susceptibles de faire face à une baisse de la demande d'exportations en
plus de celle des prix mondiaux. Quant aux exportateurs de la
2ème catégorie, ils feront face à une baisse
uniquement des prix mondiaux les impacts d'une baisse de la demande mondiale
pour ces produits étant considérés comme marginaux.
La modélisation de la 1ère
catégorie introduit une fonction de demande d'exportation de
l'étranger à élasticité prix de la demande finie.
Impliquant de ce fait, que la quantité exportée des biens
manufacturés locaux sur le marché international est fortement
dépendante des conditions de demande à l'étranger. Par
conséquent, la variation de la demande d'exportations par rapport
à son niveau initial est conditionnée par le rapport des prix
mondiaux de ces produits exportés sur les prix FOB des exportations,
ainsi que par l'élasticité de la demande d'exportation des
partenaires commerciaux à l'étranger :
21
Avec : La demande étrangère de biens
manufacturés
La demande étrangère initiale de biens
manufacturés Les prix mondiaux de biens manufacturés
Les prix franco à bord de biens manufacturés
19 Decaluwe, Lemelin, Maisonnave et Robichaud (2009).
Le modèle ainsi que la documentation et le code GAMS est disponible sur
le Web a l'adresse suivante :
www.pep-net.org. .
20 Griffith-Jones and Ocampo (G&O 2009), World
Bank.
21 L'élasticité prix de la demande
mondiale de biens manufacturés est égale à 2 de même
que Les élasticités des CET égales aussi à 2.
Les prix reçus par les exportateurs, de ce type de
bien, sont alors exprimés en fonction des prix FOB des exportations
ajustés par le taux de change extérieur et la taxe à
l'exportation (ainsi qu'une éventuelle marge de transport ou de
commerce):
Avec : Le taux de taxe à l'exportation de biens
manufacturés
Prix reçu pour l'exportation de biens manufacturés
excluant les
taxes
Prix composites des biens manufacturés
Taux de marge appliqué aux biens manufacturés
exportés
Finalement, on a l'équilibre sur le marché des
produits manufacturés, représenté par l'équation
suivante :
Quant à la modélisation de la
2ème catégorie, on a considéré une
élasticité prix de la demande infinie, c'est-à-dire que
les exportateurs de matières premieres n'éprouvent aucunes
contraintes à écouler leurs produits sur le marché mondial
en respectant le prix international. Le prix FOB est donc remplacé ici
par le prix international à l'exportation :
Avec : Prix reçu par les producteurs pour l'exportation de
matières 1ères et
extractives.
Prix mondiaux à l'exportation des matières
premières et extractives. Taux de taxe à l'exportation de
matières premieres et extractives. Prix d'achat des matières
premieres composites.
: Taux de marge appliqué aux matières
premières exportées
Le prix à l'importation est égal au prix
international à l'importation ajusté en prix domestique par le
taux de change et les taxes à l'importation :
Avec Prix à l'importation des biens.
Prix mondiaux à l'importation des biens.
ttic(m) : Taux de taxe à la consommation sur les
biens importés. ttim(m) : Taux de taxe sur les biens
importés.
PC(i) : Prix d'achat des biens composites
tmrg(i, m) : Taux de marge i appliqué aux biens
importés e : Taux de change
Les envois de fonds aux
ménages
Dans notre modéle, les ménages tirent l'ensemble
de leurs revenus du travail qualifié, du travail non qualifié (
), de la rémunération du capital, des intérests et des
dividendes, ( ) et aussi des transferts des autres ménages ( ), du
gouvernement ( yvv ) et des envois
de fonds du reste du monde ( ymw ). Ces envois
de fonds sont représentés dans notre modèle par les
transferts du reste du monde vers les ménages.
Les investissements directs
étrangers
Nous avons modélisé les investissements directs
étrangers ici comme dans le modèle sud-africain en
considérant les transferts venant du reste du monde aux firmes comme
étant les IDE : Tr(f ," row") .
· Les aides publiques au
développement
Le rôle du gouvernement est limité à
réguler l'activité économique et à une
redistribution, donc il a un rôle plutôt passif dans notre
modèle. Il tire son revenu des taxes sur le revenu du capital
versé, des taxes sur les revenus des ménages, des taxes sur les
revenus des entreprises, des autres taxes sur la production, taxes sur les
produits et les importations, des transferts des autres agents
économiques. Et c'est dans ces transferts normalement que l'on tire
l'aide publique. Contrairement aux autres matrices, les données que nous
avons dans notre MCS sur ce type de transferts représentent des
remboursements de dettes du gouvernement car il est inscrit avec une valeur
négative : . En effet, le service de la dette constitue un
élément important dans les dépenses de l'état, en
période de crise mondiale comme nous connaissons, les créanciers
qui sont à majorité des états, se font plus pressant
à se faire rembourser. Pour nous et selon les données dont nous
disposons, simuler une hausse du service de la dette paraît plus
réaliste et plus évidente en période de crise surtout pour
les pays comme la Côte d'ivoire voulant bénéficier de
l'initiative PPTE.
c. La fermeture du modèle
Dans le processus de bouclage de notre modèle, nous
avons rendu « carré » notre modèle c'est-à-dire
qu'on a assuré une égalité entre nos variables endogenes
(déterminées par le modèle) et le nombre
d'équations de notre modèle. Compte tenu des canaux de
transmission que nous avons choisis et aussi de l'hypothèse de petit
pays que nous avons émise, les prix mondiaux c'est-à-dire les
prix internationaux des importations et ceux des exportations sont fixes donc
exogènes. Ensuite, les transferts provenant du reste du monde aux agents
économiques domestiques sont aussi exogènes ce qui nous permet de
fixer les envois de fonds des migrants, les investissements directs
étrangers et l'aide publique au développement (mais dans notre
cas les remboursements de dettes). En outre, nous avons fixé la balance
courante ce qui ne permet pas de recourt à l'endettement
extérieur, hypothèse jugée réaliste dans un cas de
crise économique mondiale. La crise mondiale ayant affectée aussi
l'économie de la plupart des pays en réduisant la demande de son
volume initial de produits à élasticité prix de la demande
finie, on a rendu donc exogène le volume initial d'exportation de ces
biens. Enfin les variations de stock, l'offre de travail, le taux
d'échange qui est le numéraire du modèle, la consommation
minimum des ménages et le capital (non mobile) sont aussi
exogènes.
C. Présentation des résultats et
interprétations.
La crise économique mondiale, selon les
spécialistes (G&O 2009), affecte les économies des pays en
voie de développement différemment selon les canaux transmissions
qui ont été observés : les échanges commerciaux,
les envois de fonds, les investissements directs étrangers et l'aide
publique au développement. Dans notre travail, nous avons eu donc
à simuler huit scénarios, tous portant sur les canaux de
transmissions de la crise économique au pays en voie de
développement.
Les échanges extérieurs, de par les exportations
en particulier, pour les pays d'Afrique subsaharienne et plus
précisément de la Côte d'Ivoire, sont dominés la
plupart du temps par des produits dont la valeur ajoutée est
relativement faible. Ces produits accentuent donc le degré de
vulnérabilité des pays africains face à un ralentissement
de l'activité économique mondiale donc face à la crise
économique que nous avons connu. En outre, cela peut avoir une grande
incidence sur les recettes budgétaires et par ricochet sur la croissance
économique de la plupart de ces pays. Comme nous l'avons montré
la crise économique mondiale a réduit la demande de biens
à exporter et les prix internationaux (prix des importations et les prix
des exportations) et accentuée le déficit de la balance
commerciale.
Nos simulations vont donc porter sur ses 3 variables que sont
: les Prix mondiaux à l'importation ( ), les Prix mondiaux à
l'exportation ( ) et enfin sur la
demande mondiale pour les exportations ivoiriennes ( ),
précisément celles de produits manufacturés (car nous
avons considéré une élasticité prix de la demande
finie pour ces produits). Comme nous l'avons vu dans la 1ère
partie de notre travail, l'indice des prix a enregistré durant la
période de juillet à décembre 2009 c'est-à-dire au
plus fort de la crise, une décroissance moyenne de 15%. Nous allons donc
simuler, pour être en adéquation avec les tendances
observées, une baisse de 15% des prix mondiaux de tous les biens
(Matières premières et biens manufacturés). Quant aux
volumes de biens exportés, au vu de ce qu'on a noté une baisse de
11,7% en 2009 au niveau des pays en voie de développement et au plan
mondial de l'ordre de 12,3%. Nous simulerons donc une réduction de 12%
du volume initiale de produits exportés. Après ces 3
scénarios, on aura un scénario appelé « commerce
» qui sera le cumul de l'effet simultané des trois composantes
commerciales.
Par ailleurs, l'aide publique au développement, selon
la définition du comité d'aide au développement de l'OCDE,
est l'ensemble des dons et des prêts préférentielles
prévus au budget et transférés des pays
développés vers les pays en voie de développement. La
plupart des pays en voie de développement dépende beaucoup de
cette aide or les mesures prises par les pays développés pour
faire face à cette crise, réduisent l'aide publique au
développement et les engagements pris par ces pays. Tout cela contribue
à fragiliser les finances publiques des pays en voie de
développement. Considérant que la Côte d'Ivoire, depuis
l'éclatement de la crise militaro-politique qui la frappe, se voit
refuser une grande
partie de cette aide (suite à la crise
économique qui provoque cette appréhension du futur aux niveaux
des principaux donateurs), nous avons décidé de simuler non pas
une réduction de 50% de cette aide pour la Côte d'Ivoire mais au
vu des données en notre possession, un accroissement des remboursements
de dette au reste du monde, en les considérant toujours comme les
transferts venant du reste du monde au gouvernement c'est-à-dire :
. Selon le CIA World Factbook publié en 2009, la dette
extérieure de la Côte d'Ivoire (publique et privée
contracté auprès de non résidents et payable en devise
étrangère ou en biens et service) s'élevait au
1er Janvier 2009 à 14 milliards de dollars
américain.
Ensuite, les envois de fonds aux ménages en provenance
des migrants, sous l'effet de la récession économique, vont
baisser considérablement dans la mesure où les pertes d'emplois
dans les pays développés concernent en 1er lieu les
emplois non qualifiés occupés par les migrants. Selon les
statistiques que nous avons pu avoir, cette baisse est de l'ordre de 2,9% en
Afrique subsaharienne pour l'année 200922. Nous allons, de ce
fait, considérer une baisse plus ou moins équivalente des : pour
la Côte d'ivoire soit -5% en considérant que la Côte
d'Ivoire compte à peu près 1.500.000 de migrants. Les envois de
fonds vers la Côte d'Ivoire représentaient en 2009 près de
195 Millions de dollars US et 0,8% de part du PIB toujours selon la même
source.
Enfin, le dernier canal sélectionné est celui
des investissements directs étrangers qui avait connu avant la crise un
fort taux de croissance dans les pays en voie de développement.
Principalement, en Côte d'Ivoire, on a noté un fort accroissement
qui a permis à ce pays d'attirer près de 60% des IDE des pays de
la sous région ouest africaine. Il y a eu aussi, le secteur de la
télécommunication qui a permis d'accroitre le flux des IDE en
raison des opérations de privatisation et l'installation de nouvelles
sociétés de ce secteur. Mais la crise économique
ralentirait le flux de ces investissements donc aura un impact négatif
sur l'investissement et ultimement sur la croissance économique à
long terme qui sera ralentie. On a estimé cette baisse des IDE
approximativement autour de 39,1%23. En considérant, le
« poids » de la Côte d'Ivoire au niveau de la sous
région, faire un choc sur les transferts venant du reste du monde aux
firmes c'est-à-dire : de l'ordre de -40%, nous paraît donc
réaliste. En 2009, les investissements directs étrangers
représentaient environ 402 millions de dollars selon les données
en ligne de la banque mondiale (Data Bank for Côte d'Ivoire).
Après avoir fait ces 7 simulations, nous allons simuler
le scénario final dit « crise » qui va regrouper l'ensemble
des scénarios que nous aurons simulé séparément
pour voir le poids de chacun dans l'incidence qu'aura eu la crise sur
l'économie ivoirienne.
Nous aurons au total 7 simulations axées donc sur ces
différents canaux et l'analyse de ces mécanismes sur
l'économie ivoirienne pour en voir quels en sont les effets sur cette
dernière (La 8ème simulation faisant office de
conclusion générale).
22 World Bank (2009d), Dilip Ratha, Sanket Mohapatra,
and Ani Silwal (2009).
23 FMI, Laza Kekic (2009)
1. Baisse unilatérale de 15% des prix mondiaux
à l'importation.
La simulation ici porte sur une baisse des prix mondiaux de
tous les biens importés. On s'attend, en premier lieu, à une
baisse du prix à l'importation de tous ces biens et de surcroît
à une baisse de tous les prix dans l'économie. Effectivement
c'est ce que l'on constate tout d'abord au niveau des prix à
l'importation de tous les biens, qui baissent dans les mêmes proportions
(-15%) ceci s'explique par le fait, qu'ils dépendent directement des
prix mondiaux donc évoluent dans le même sens et les mêmes
proportions. Les prix des biens importés ayant baissés, on
s'attendrait donc à une augmentation en volume des importations,
étant devenues relativement moins onéreuses. Cette augmentation
est en moyenne autour de +19,6%. Cette augmentation n'est pas uniforme. En
effet, elle est plus importante pour les biens agricoles vivriers (+43,3%),
industriels (+36,04%), textiles (+33%) et ceux de l'industrie du bois (+43,4%).
Tous les produits des secteurs à forte demande locale sont en grande
expansion concernant les importations, ainsi et contrairement à ces
derniers la plus faible augmentation est au niveau du secteur de l'industrie
extractive (+2,5%) un secteur à faible demande locale.
Le déficit courant extérieur étant
maintenu fixe, l'accroissement des importations ne peut être
financé, compte tenu des paiements de revenus du capital au reste du
monde qui baissent peu et les transferts des autres agents au reste du monde
qui augmentent, que par une augmentation des exportations de +3,42% (car les
transferts du reste du monde aux autres agents ne varient pas). L'augmentation
des ventes à l'étranger (+3,42%) s'effectue au prix d'une baisse
des ventes sur le marché intérieur (-0,6%). Car la baisse des
prix locaux qui résulte de la baisse des prix à l'importation
détourne la production vers les marchés d'exportation au
détriment du marché local. Ainsi pour les matières
premières, alors qu'on observe une augmentation de l'exportation de ces
produits (+1,85%), les ventes locales de ces produits diminuent de -0,43%. Pour
les biens manufacturés, dont l'élasticité prix de la
demande à l'exportation est finie, la performance à l'exportation
va dépendre de la baisse de prix offerte aux importateurs
étrangers, c'est-à-dire le prix franco à bord. On observe
une hausse de la demande de produits manufacturés exportés
(+4,23%) et bien entendu qui découle d'une baisse du prix franco a bord
(-1,78%). Cette baisse du prix FOB se répercute éventuellement
sur le prix global reçu par les producteurs sur leurs ventes à
l'étranger. Pour qu'il y ait un volume suffisant de produits offerts
à l'exportation, compte tenu de la demande étrangère
accrue, il a fallu que les prix reçus par les producteurs pour leurs
ventes locales (sous la compétition des importations) baissent plus que
ceux à l'exportation. En effet, les prix reçu par les producteurs
pour leurs ventes locales de biens manufacturés baissent de -3,05%
tandis que ceux reçu à l'exportation pour ces mêmes biens
baissent de -1,78%. Ce qui a pour effet d'accroître le volume
exporté de biens manufacturés (+1,84%).
Cette transformation d'une offre intérieure des
matières premieres en offre à l'exportation a
été causée par une baisse en moyenne des prix reçus
par les producteurs sur le marché locale (-3,06%). En outre, on
constate cependant qu'une réorientation des matières
premieres vers le marché extérieur s'accompagne
également d'une hausse de leurs productions de l'ordre de +0,48%. Pour
expliquer cela, nous allons analyser la demande intérieure de ces
produits.
Tableau 1.1 : Sur les volumes et les
prix.
ariat d
Source : MCS
v , , , , , ,
La demande intérieure des produits, nous le savons, a
trois composantes : la consommation privée, l'investissement et la
demande intermédiaire. Et on note un accroissement en
-1,03 -103 -03 1,04 143 4,48
volume, assez important de la consommation de chacun des
ménages présents dans notre
0,42 -0,05 19,6 -061 3,42 -0,61 -4,79 2,48 5,31 -1,16
économie en moyenne autour de +10% (sauf pour les
chômeurs qui voient leur consommation croître de seulement +1%
attribuable à la baisse des transferts gouvernementaux qui constituent
la source la plus important de leurs revenus) compte tenu essentiellement d'une
baisse du prix composite des biens consommés et une hausse
inexpliquée de leur revenu. La baisse générale de prix
provoquée par la baisse des prix à l'importation accroit le
pouvoir d'achat et stimule la consommation. Il est à noter aussi un
accroissement en volume de l'investissement de +16,64% dü à
principalement à une augmentation de l'épargne privée
(celles des ménages de +3,49% et des firmes de +3,09%) et surtout de
l'épargne gouvernementale (+32%). L'épargne gouvernementale a
augmenté suite à une variation positive du revenu public (+2,38%)
et à une baisse des transferts gouvernementaux de -5,23%. Le revenu du
gouvernement quant à lui a augmenté principalement à cause
d'une hausse des recettes douanières à l'importation
malgré la baisse des prix (+2,97%). La baisse des prix à
l'importation réduit l'assiette de la taxation des importations mais
l'augmentation considérable du volume importé vient compenser
largement cette réduction. Cet accroissement de l'investissement en
volume plus forte que l'investissement en valeur est principalement dû
à la baisse du prix index à l'investissement sous l'influence de
la baisse du prix des importations toutes choses étant égale par
ailleurs, d'environ -2,87%. Or comme nous le savons l'investissement est
constitué principalement en biens d'élevage, en biens d'industrie
du bois, en biens chimiques, en biens métallurgiques, et ceux de la
construction et l'activité immobilières d'où une hausse
des ventes locales de ces produits et donc de leur production (+1,8%). Cet
accroissement de la production dans sa globalité (+0,42%) s'est,
à son tour, répercuté sur la demande intermédiaire
totale qui a augmenté de +0,95%.
Tableau 1.2 : Sur les agents
économiques.
Source : MCS
En ce qui concerne la rémunération des facteurs
de production, la hausse généralisée de la production,
traduite aussi par une hausse du prix de la valeur ajoutée,
conjuguée à la faible variation négative de la demande de
travail composite au sein de l'économie entraînent, citerus
paribus, une augmentation de taux de salaire composite (+3,51%). La hausse
du
Variatin (e Pourentage)
salaire est néanmoins plus importante au niveau du
travail qualifié (+5,22%) qu'au niveau
Revenu Consommation Épargne
aca
du travail non qualifié (+1,71%), ceci s'explique par le
faite que ce dernier est moins
21 10,5 4,21
produits de entes
productif (donc fournit moins de valeur ajoutée) que le
premier. La hausse du salaire
387 9,4 387
ulents
composite, est cependant plus faible que constatée pour le
rendement de capital composite
455 1030 455
produits vivriers
(+6,2%). Ce capital, étant spécifique, a nettement
bénéficié de la hausse de la production au 462 1033
462sein de notre économie.
Tableau 1.3 : Sur les coûts des facteurs
de production et la demande de travail.
69
Source: MCS
Ces variations positives des coûts de production en
intrants primaires étant plus importante que la baisse des revenus des
transferts des ménages (-4,52%), expliquent, à leur tour, une
hausse du revenu de ces derniers d'environ 2,8%. Il est cependant à
noter, contrairement aux autres ménages, une baisse du revenu des
chômeurs. En effet celui-ci ne dépendant que des revenus des
transferts va suivre la tendance à la baisse de ce dernier et chuter du
même pourcentage (-5,23%). Compte tenu de la baisse des prix des produits
composites sur le marché, cela permet à la consommation en volume
de tous les ménages de croître. En plus de la consommation, on
remarque une hausse aussi de l'épargne de ces ménages (comme nous
l'avons vu plus haut de +3,49%) sauf l'épargne des chômeurs qui
est en baisse (- 5,22%) à cause de leur revenu qui varie
négativement.
Enfin, on note un accroissement du FIB aux prix du
marché vu de l'optique dépense (+3,82%) témoignant d'une
activité économique en plein essor, principalement grace au gain
tiré d'un bond positif des échanges commerciaux et un
accroissement de la demande intérieure finale.
2. Baisse unilatérale de -15% des prix mondiaux
ãl'exportation.
La simulation ici porte sur une baisse des prix mondiaux
à l'exportation, donc tous les biens exportés sont directement
touchés par cette mesure, que ce soient les biens manufacturés ou
les matières premières. On observe une baisse du prix franco de
bord des biens manufacturés (-12,69%) et aussi une baisse du prix
reçu par les producteurs pour l'exportation de matières premieres
(-15%). Concernant les biens manufacturés, avec une
élasticité prix de la demande d'exportation finie, la baisse du
prix FOB doit inéluctablement, conduire à une baisse de l'offre
des biens manufacturés car les producteurs seront moins incités
à exporter, et c'est ce que l'on constate, avec une baisse en volume des
exportations de biens manufacturés (-5,54%). Même constat pour les
matières premières, avec une élasticité prix de la
demande d'exportation infinie, la baisse du prix reçu par les
producteurs pour leurs exportations, entraîne une chute des exportations
de matières premières (-2,43%), les producteurs de
matières premières étant moins enclin à exporter.
On a donc une baisse des exportations totales (-4,5%) qui s'effectue au prix
d'une hausse des ventes des produits exportables sur le marché
intérieur (+0,16%),la substitution se faisant à la faveur des
ventes sur le marché intérieure. Cette substitution s'explique
par une baisse globale des prix reçus par les producteurs pour les
ventes locales (-11,7%) beaucoup moins importante que ceux reçus pour
les exportations (-13,5%). Cette baisse de prix décourage les
producteurs qui réduisent leur production (-1 %) moins de produits sont
donc écoulés sur le marché étranger et cette
réduction étant plus prononcée a l'exportation va donc
influencer à la baisse la production totale malgré
l'accroissement de l'offre sur le marché domestique.
Tableau 2.1 : Sur les volumes et les
prix.
Source : Résultats des simulations
rvices 2,3 2,3
La baisse de la production s'explique aussi par une baisse de la
demande intérieure. Cette
1 -1 -6,4 0,16 4,5 016 -9,67 -1,7 -23,15 3,51
demande étant constituée par la consommation
privée, l'investissement, la demande intermédiaire. On observe
tout d'abord une baisse significative de la consommation en volume des
ménages qui tourne, en moyenne, autour de -8% (sauf pour la
catégorie des chômeurs qui voient sa consommation croître de
0,17%),compte tenu d'une baisse du budget des ménages alloué
à la consommation (-15,75% en moyenne), qui lui est directement
lié à la baisse du revenu disponible de tous les ménages.
Ce qui s'avère
important de noter ici est que, celui des chômeurs
baisse aussi mais bien en deçà de cette moyenne (-9,8%) puisque
les transferts constituent la part prépondérante de leur revenu.
L'investissement, quant à lui, baisse de manière très
significative (-28,17%). La cause premiere de cette baisse aussi importante
étant l'accroissement du déficit au niveau de l'épargne
gouvernementale (+65,77%).Les emprunts de l'état viennent exercer une
ponction sur l'épargne totale qui réduit donc l'épargne
disponible pour l'investissement. Les autres causes étant, la chute de
l'épargne privée (-16,6%) et celles des firmes (- 14,07%).
L'épargne gouvernementale baisse principalement sous l'effet d'une
réduction des recettes douanières globales (-17,17%). Or comme
nous le savons l'investissement est constitué principalement en biens
d'élevage, en biens d'industrie du bois, en biens chimiques, en biens
métallurgiques, et ceux de la construction et l'activité
immobilières d'où une diminution des ventes locales de ces
produits d'investissement (-4,21%), conjuguée à une baisse de
leurs volumes d'exportation, qui ont un effet immédiat sur leurs
productions qui baissent en moyenne (-2,24%). Cette baisse de la production
globale, via la baisse de celle des biens d'investissement, a à son tour
affectée négativement la demande intermédiaire totale qui
a considérablement chuté (-19,15%).
Un examen, plus approfondi, dans le processus de baisse de la
production montre qu'il est quelque peu différent, que ce soit au niveau
des biens manufacturés ou des matières premières.
Dans le cas des matières premières, elles sont
devenues relativement plus abondantes sur le marché local (+0,17%) vu
que le prix du produit local (-11,93%) est rendu nettement plus avantageux que
celui de l'étranger (- 15%).la baisse étant moins forte. Il s'est
donc produit une substitution commerciale chez les producteurs de
matières premières, favorable au marché locale, mais cela
n'a pas été suffisant pour contrecarrer la baisse des
exportations.
Dans le cas des biens manufacturés, l'effet de
substitution a joué différemment. Comme nous l'avons dit, le prix
franco à bord a diminué de -12,69% suite à la baisse du
prix mondiale. Par contre, le prix reçu par les producteurs sur le
marché local n'a baissé que de - 11,69%. Ce
renchérissement relatif du produit local par rapport à celui
écoulé vers l'étranger, et aussi compte tenu de la demande
étranger en baisse (-11,5%) pousse les producteurs à se tourner
vers le marché local devenu beaucoup plus attrayant pour eux.
Or comme nous le savons, les variations sectorielles du prix
de la valeur ajoutée vont conduire à une réallocation des
ressources au détriment des secteurs dont le prix de la valeur
ajoutée baisse le plus et en valeur des autres branches puisque Le prix
de la valeur ajoutée des matières premières baisse plus
que celui des biens manufacturés. C'est donc la branche des biens
manufacturés qui reste relativement la plus avantagée. .
En outre, pour les services non-marchand, la production
étant égale à la consommation publique en volume, qui est
exogène donc prédéterminée, une baisse du prix des
produits composites devrait accroître le volume de services non-marchand.
C'est ce qu'on constate, le prix des produits composites baissent de -9,67% et
donc à une influence positive sur le volume de services non-marchand
offert, qui s'accroît de +9,72%. Étant donné, que la
production de services non-marchand ne varie que sous l'effet de la main
d'oeuvre (la capital étant prédéterminé), la
demande de travailleurs de cette branche augmente énormément
(+20,29%).
Par ailleurs, on observe que la baisse globale de la
production, que traduit aussi la baisse du prix de la valeur ajoutée,
combinée à une réduction de la demande de travail
composite entraîne une baisse considérable du salaire composite
(-16,16%). Ce sont les travailleurs
non qualifié (-17,68%) qui en souffre le plus
même si les travailleurs qualifiés voient leur salaire se
réduire aussi (-14,73%). Il est à noter que la baisse du salaire
composite est beaucoup plus faible comparée à celle du rendement
du capital composite (-19,16%). Cette chute peut être attribuée
à une baisse du niveau de la production globale au sein de
l'économie ivoirienne.
Tableau 2.2 : Sur les coûts des facteurs de
production et la demande de travail.
Source : Résultats des simulations
La baisse dans les rémunérations des facteurs de
production auxquelles s'ajoute une baisse des revenus des transferts,
expliquent la forte baisse des revenus des ménages (-15,9%). Cette
baisse du revenu, en dépit de la baisse des prix des produits
composites, entraîne une chute de la consommation globale de tous les
ménages (sauf des chômeurs) et aussi de leurs épargnes
(-16,58%).
5Tableau 2.3 : Sur les agents
économiques.
Source : Résultats des simulations
sPour terminer, le PIB aux prix d'achat baisse de -16,87% sous
l'effet de la baisse globale
-9,80 0,17 -9,80Total
de la demande intérieure au sein de l'économie
ivoirienne.
15,9 -6,87
3. Baisse de -12% de la demande
étrangère de biens manufacturés.
La simulation à ce niveau est relative à une
baisse de 12% de la demande initiale de biens manufacturés
destinés à l'exportation. La crise économique
réduit la demande mondiale et donc la demande par le reste du monde des
produits ivoiriens d'exportation. On constate une forte baisse des exportations
ivoiriennes de produits manufacturés de l'ordre en moyenne de -4,2%. On
constate aussi une baisse de l'offre de biens manufacturés sur le
marché domestique (-0,12%) beaucoup plus faible que celle faite sur le
marché étranger. Il est donc évident que les producteurs
de biens manufacturés opèrent une substitution au profit du
marché locale où le prix qu'ils reçoivent, est plus
avantageux que celui tiré de leurs ventes sur le marché
étranger. En effet, le prix reçu pour les ventes sur le
marché étranger baisse d'environ -4,26% les exportateurs ajustant
leurs prix pour compenser la baisse de la demande étrangère alors
que sur le marché domestique ses prix ne baissent que d'environ -2,47%,
Une baisse de la demande initiale conjuguée à une baisse du prix
des biens manufacturés sur le marché étranger
entraîne, à prix international constant, un accroissement de la
demande de biens manufacturés sur le marché étranger. En
outre, Le déficit courant extérieur étant maintenu fixe,
une baisse en volume des exportations doit impliquer une baisse en volume des
importations de biens manufacturés car les premiers n'arrivent plus
à financer les seconds. Et c'est ce qu'on constate, car le volume
d'importations pour ce type de bien baisse d'environ -3,79%. Cette baisse des
importations a poussé les agents économiques à se tourner
vers le marché local pour s'approvisionner en dépit de la baisse
de la demande de biens manufacturés sur le marché domestique
(-0,12%) beaucoup moins importante. Cet attrait beaucoup plus important pour le
marché local de la part des agents économiques est motivé
par le prix des biens manufacturés sur le marché local qui baisse
plus (-2,47%) que celui des biens importés (qui n'a pas
changé).
Concernant les matières premières et
extractives, on observe un accroissement du volume offert de matières
premières sur le marché étranger (+2,5%) au
détriment du marché local où le volume offert de ce type
de bien baisse (-0,17%). Ceci s'explique par le fait que le marché
étranger est devenu plus attrayant pour les producteurs en raison du
prix qu'ils reçoivent pour leurs exportations qui ne change pas (stagne
à 1) contrairement à celui reçu pour les ventes
intérieurs qui baisse de -2,48% sous la pression de la
compétition de biens manufacturés. Tout comme celles de biens
manufacturés, les importations de matières premières ont
aussi baissé en dépit de la hausse des exportations. En effet, le
prix des importations de matières premières ayant baissé
moins que leur prix domestique (-2,48%), les agents économiques ont une
préférence pour les biens produits localement devenus moins
onéreux d'où la baisse en volume des importations, et aussi moins
importante que la baisse de la demande de matières premières
produits localement (-0,17%).
Globalement, on observe une baisse du volume total des
exportations (-1,91%), sous l'effet principalement de la baisse du volume de
biens manufacturés et services, et une hausse de l'offre totale de biens
sur le marché locale (+0,13%) causé par l'accroissement du volume
offert au niveau de la branche non marchande. Cette réorientation vers
le marché locale s'accompagne d'une baisse globale de la production
(-0,38%) du principalement la baisse
de la production de biens manufacturés (-1,09%) et
malgré la hausse de la production de matières premières
(+0,88%).
Tableau 3.1 : Sur les volumes et les
prix.
Source : Résultats des simulations
-0,38 -0,38
En analysant la demande intérieure, on constate que la
consommation, qui en est la première composante, se réduit pour
tous les ménages sauf pour les chômeurs et inactifs où elle
croit (+0,013%) malgré la baisse du prix composite (-1,99%). Cette chute
de la consommation résulte de la baisse des revenus des ménages
(-3,3%). La seconde composante, l'investissement, chute de -4,17% et la raison
principale est la baisse de l'épargne gouvernementale (-9,74%)
conjuguée à celle des ménages (-3,46%) et des firmes
(-3,46%). L'épargne gouvernementale a baissé principalement
à cause de la réduction des recettes liées aux taxes sur
les produits importés (-3,83%). La baisse de l'investissement à
une répercussion sur la demande de biens d'investissement et directement
sur la production de ces biens essentiellement des biens manufacturés,
baisse de -1,5%. La baisse globale de la production agit négativement
sur la demande de produits intermédiaires totale, qui chute aussi
d'environ -0,75%.
Le prix de la valeur ajoutée de la branche de biens
manufacturés baisse plus (-4,98%) que celui de la branche de
matières premières (-2,32%). C'est donc la branche de
matières premières qui se trouve être la plus
avantagée des deux et donc va attirer une partie de la main d'oeuvre
devenue excédentaire au niveau de la branche de produits
manufacturés (- 1,9%), et augmenté de +3,2%, l'autre partie
allant vers le secteur de services nonmarchand.
Au niveau des services non-marchand, la production
étant prédéterminée par la consommation publique,
une baisse du coût des services publics permet à budget constant
d'accroitre le volume de services offerts. En effet, c'est ce qu'on observe le
prix des services non-marchand baisse de -2,2% et donc permet un accroissement
du volume de services non-marchand offerts +2,27% dans l'économie.
Étant donné aussi que la main d'oeuvre est l'intrant principal
dans le processus de production de services non-marchand (car le capital est
prédéterminé), la demande de main d'oeuvre dans ce secteur
croît de +4,67%.
Cette baisse généralisée de la production
est la cause directe d'une baisse du salaire composite dans toute
l'économie (-3,94%). Cette dernière est plus importante au niveau
du
travail non qualifié (-3,97%) qu'au niveau du travail
qualifié (-3,92%). On note aussi que la baisse du salaire composite est
plus importante que celle du rendement du capital composite (-3,84%). Le
capital étant spécifique, il a été influencé
négativement par la baisse de la production.
Tableau 3.2 : Effets sur les coûts de
facteurs de production et la demande de travail.
Source : Résultats des simulations
La baisse de rémunération des facteurs de
production eXplique principalement la baisse des revenus des ménages
en moyenne de -3,3% cette baisse ayant des impacts négatifs, comme
Vin ug)
nous l'avons vu plus haut, sur la consommation des ménages
et leurs épargnes. Tableau 3.3 : Effets sur les agents
économiques. Qu
Source : Résultats des simulations
Enfin, on observe une baisse du PM aux prix d'achat de -3,41%
(par les dépenses) témoignant d'un ralentissement de
l'activité économique sous l'influence principalement de
-3,95 -1,83 -3,95
la baisse de la demande finale intérieure.
-2,08
4. Baisse de -15% de tous les prix mondiaux et de -12%
de la demande initiale de biens manufacturés à exporter.
Cette simulation porte sur l'ensemble du commerce car elle
touche aussi bien les prix mondiaux que la demande initiale de biens à
exporter. De prime à bord, on constate une baisse significative du
volume des importations de tous les biens en moyenne de - 3,73% malgré
une baisse de leurs prix sur le marché mondiale et donc du prix des
importations (-15%). Au vu de la baisse de ce prix, on aurait déduit
intuitivement une hausse du volume des importations mais c'est l'effet
contraire qui a été constaté. La baisse des importations
peut être attribuée à la baisse des prix des biens produits
locaux vendus sur le marché domestique (-16,04%) plus importante que la
baisse du prix des importations. Ce qui signifie que les importations
deviennent plus onéreuses que les biens produits localement d'où
la baisse moins importante du volume de ces derniers (-0,16%) comparativement
aux premiers (les importations de biens). Il est à noter que la demande
de matières premières locales (-0,25%) baisse moins que celle de
produits manufacturés (- 1,84%). La tendance de la demande sera donc
favorable aux biens produits localement qui attireraient les agents
économiques et plus précisément aux biens agricoles dont
la variation des prix domestiques (-16,6%) est plus importante que celles des
biens manufacturés (- 5,9%). Par ailleurs, la baisse des prix
reçus par les producteurs pour l'exportation de matières
premières (-15%), à élasticité de prix infinie,
conjuguée à la baisse des prix reçus par les producteurs
pour la vente local (-16,7%) plus importante, entraîne un accroissement
du volume des exportations de matières premières . En effet, le
marché étranger étant devenu plus avantageux pour les
producteurs de matières premières, ils accroissent leurs offres
de ces biens sur le marché étranger (+1,94%) au détriment
du marché local (- 0,25%). Quant aux biens manufacturés (à
élasticité de prix de la demande finie), la baisse très
significative du prix franco à bord (-18%) associé à une
baisse anticipée du niveau de la demande initiale de biens
manufacturés (-12%), due au ralentissement des activités
économiques du reste du monde, entraîne une réduction de
l'offre de biens manufacturés sur le marché étranger
(-5,53%), les producteurs étant moins incités à exporter,
mais un accroissement de la demande étrangère de biens
manufacturés (+7,35%). La réduction de l'offre de ces biens sur
le marché étranger se fait en faveur du marché local
(-1,84%) où on observe certes une baisse de l'offre mais beaucoup moins
importante que celle sur le marché étranger. Cela s'explique par
le fait que, le prix reçu par les producteurs pour les ventes locales
(-16%) baisse moins que celui reçu pour les ventes sur le marché
étranger (- 18%) donc devient plus attrayant pour les producteurs de
biens manufacturés. Par hypothèses, le déficit courant
extérieur étant exogène donc maintenu fixe, une baisse des
importations doit être associée à une baisse des
exportations et c'est ce que l'on a constaté pour les deux types de
biens (matières premières et manufacturés).
Cette baisse du volume des exportations (-3%) avec la baisse
du volume de biens offerts sur le marché locale conduit
inéluctablement à une baisse effective de la production. Ce qui
se vérifie car la production globale a baissé de -2%. Mais une
analyse plus en détails de la production montre que alors que la
production de biens manufacturés décroit (-2,7%) celle de
matières premieres croit (+0,6%), c'est donc la baisse de la demande de
produits manufacturés qui est à l'origine de la baisse globale de
la production. En effet, l'accroissement de l'offre étrangère de
matières premieres pousse la production de ces
biens vers le haut en vu de satisfaire la demande sur le
marché étranger. En revanche, pour les biens manufacturés
la baisse simultanée de la demande mondiale et celle du marché
local, provoquent la baisse de la production.
Tableau 4.1 : Sur les volumes et les
prix
Source : Résultats des simulations
Variation des vo
La baisse de la production a un effet direct sur la demande
totale de biens intermédiaires
es et xtti 1 ,,4 5 19 5 1 16, 8 5
utilisés dans le processus de production, cette baisse est
de l'ordre de -1,6%.
pbliue
La consommation de biens des ménages baisse en moyenne,
ceci est directement
10,95 0,95 5 10,95 -97 9,87 -7,38
imputable à la baisse de leur revenu et du budget
attribué à la consommation, qui lui baisse
-0,86 0,86 -3,73 -016 298 -0,16 -15,74 -16,05 -16,82 -16,93
en moyenne pour tous les ménages de -16,12%. La
consommation baisse en dépit de la baisse du prix des biens composite
sur le marché locale (-15,74%).
Tableau 4.2 : Sur les agents
économiques.
É
e rentes
Sources : Résultats des simulations
85 3,2 ,9
En outre, les investissements baissent significativement de
-17,26%. Cette baisse des 66 investissements est directement imputable a une
baisse tres importante de l'épargne
otal
publique (-46,17%) à laquelle on associe une baisse de
l'épargne privée, c'est-à-dire des
, 6 -16,
ménages (-16,34% en moyenne) et des firmes (-14,23% en
moyenne). La baisse de l'épargne publique est due principalement
à la réduction des recettes liées aux taxes à
l'importation (-18,52%) et à celles liées aux taxes sur les biens
exportés (-14,04%), qui sont à la base de la réduction du
revenu du gouvernement (-17,08%). Quant à la baisse de l'épargne
des ménages, elle est la résultante de la baisse du revenu des
ménages (en moyenne de -16,2%). Idem pour le revenu des firmes qui chute
de -15,06%.
En observant le prix de la valeur ajoutée, on remarque
que ce prix pour les biens manufacturés baisse plus que celui des
matières premières qui ne diminuent que de -16,8% comparé
à -17,9%. C'est donc les branches productrices de matières
premieres qui sont relativement les plus avantagée d'où leur
attrait pour une main d'oeuvre devenue excédentaire dans les branches
productrices de biens manufacturés. Elle s'accroit de +2,73% tandis que
celle des branches productrices de biens manufacturés baisse de -5,7%.
Comme nous l'avons dit plus haut, les revenus des ménages baissent
significativement en moyenne de -16,02%. Ces revenus chutent à cause de
la baisse des revenus tirés de l'utilisation des facteurs de production
que sont le capital et le travail, et aussi à la baisse du revenu des
ménages provenant des transferts (-15,8%).
Un examen plus approfondi des revenus des ménages, nous
amène à analyser la baisse des revenus liés à
l'emploi des facteurs de productions. Concernant la part de leurs revenus
lié à l'utilisation du facteur travail, elle baisse sous
l'influence d'une baisse du salaire venant du travail non qualifié
(-19,42%) et de celui du travail qualifié (-13,50%). Ce qui provoque la
baisse du salaire composite de -16,6%. La baisse
généralisée des prix des marchés de la production
locale (-16,05%) est à l'origine de la baisse du salaire composite car
ce dernier est égal à la productivité marginale en valeur
de la main d'oeuvre. Le salaire provenant des branches productrices de
matières premières baisse (-17,53%) sous l'effet d'une moins
grande intensité de l'utilisation des travailleurs au niveau de
l'économie tout entière. Quant aux branches productrices de biens
manufacturés, la baisse de la production sous l'effet de la baisse de la
demande de travail a provoqué une baisse du salaire composite de ces
branches de -15,98%. Concernant le deuxième facteur de production qui
est le capital composite, on observe qu'il chute significative de -18,14% sous
l'effet de la baisse globale de la production (-1,91%).
Tableau 4.3 : Sur les coûts des facteurs de
production et la demande de travail.
WC LDC W W LD LD
Qualifi lifié Qualifi alifi
extractives 73 942 135 124
57 1942 135 198 14
Concernant les services non marchands, on constate une hausse
de la production identique à celle de la consommation publique de
+10,95%. Le volume de services offerts par le gouvernement s'est
automatiquement accru aussi de +10,95% sous l'effet de la baisse des prix des
produits composites. La main d'oeuvre étant le facteur de production
utilisée par l'état, la demande de main d'oeuvre composite
s'accroit de manière significative d'environ +22,94%. Et qui à
son tour à une incidence positive sur la valeur ajouté du secteur
des services marchands +10,95%. Le prix de la valeur ajoutée de cette
branche ne baissant que de -7,38%, il se partage donc avec la branche de
matières premieres, l'excédent de main d'oeuvre venant du secteur
des biens manufacturés mais attire plus de main d'oeuvre.
Enfin, nous observons une baisse du FIB aux prix d'achat
(-16,35%) qui est la résultante du ralentissement de l'activité
économique du aux chocs que nous avons simulés qui portait sur un
ralentissement des échanges commerciaux conjugué à une
baisse des prix mondiaux.
5. Réduction unilatérale de -5% des envois de
fonds aux
ménages.
Dans cette simulation, il s'agit de toucher à une
composante importante des revenus des ménages dans les pays en
développement en général. Toutefois dans le cas ivoirien
ces transferts en provenance de l'étranger sont assez faibles voir
négligeable. Cette baisse des envois de fonds aux ménages
entraîne, comme il fallait s'y attendre, une baisse en moyenne du revenu
de tous les ménages (-0,016%) car les envois de fonds constituant une
part de leurs revenus totaux. Cette très faible baisse, impliquant
directement une diminution aussi du budget alloué A la consommation
(-0,02%), on s'attend donc à une baisse du niveau de la consommation de
tous les ménages, puisque les prix d'achat des biens composites sont A
toutes fins pratiques restés constants (baisse de
-5,4.10-3%). Et c'est ce que l'on constate la consommation globale
de tous les ménages baisse suivant celle du revenu. En outre, on observe
une baisse de l'investissement de -0,02% dû principalement A la baisse de
l'épargne publique (-0,03%) et aussi de l'épargne privée
de (-0,02% pour les ménages et - 0,006% pour les firmes). Cette
réduction de l'épargne publique est imputable à la baisse
du revenu du gouvernement mais principalement A la réduction des
recettes tirées des taxes sur les revenues des ménages
(-0.02%).
Puisque les dépenses d'investissement se font sur des
produits biens spécifiques (en biens d'élevage, en biens
d'industrie du bois, en biens chimiques, en biens métallurgiques, et
ceux de la construction et l'activité immobilières), elles
entraînent une baisse de la vente locale de ses produits qui pousse donc
la production A une baisse infime (-2,23.10-3%). Et cette
dernière, vu son ampleur, influence négativement de
manière indirecte toute la production globale (-2,04.10-4 %).
En prêtant plus d'attention à la variation de la production, nous
remarquons que la production de matières 1ères
(+4,52.10-4 %) s'est accrue contrairement A celle de biens
manufacturés (-9,67.10-4 %) et c'est cette derniére
qui a entraîner la chute globale de la production. Ceci s'explique par le
fait que les biens d'investissement sont composés à
majorité de biens provenant des branches productrices de biens
manufacturés et services. Cet affaiblissement de la production a un
impact direct sur la demande intermédiaire totale qui est aussi en
baisse dans toute l'économie (-3,83.10-4 %).
Tableau 5.1 : Sur les agents
économiques.
Source : Résultats des simulations
Comme nous le constatons au travers des premiers
résultats (sur les revenus des ménages, la production etc....),
la simulation effectuée par le canal des envois de fonds témoigne
d'impacts relativement tres faibles sur la plupart de nos variables
macroéconomiques. On en veut pour preuve qu'une diminution des
transferts de fonds à un effet relativement très
Vii ( Pt)
faible sur le FIB qui chute de -0,007%. Malgré le faible
pourcentage des envois de fonds
R Commti Épge
dans le revenu globale des ménages, la baisse du
à la crise économique à une incidence
a 0,026 ,0 029
négative sur l'économie tout en entière
même si elle est tout aussi faible.
prod de ,0 1 ,2
Nous allons donc arrêter là, la discussion des
résultats de cette simulation mais vous
ulents
pourrez trouver les tableaux des résultats sur les autres
variables en annexe du mémoire
,0165 001 0,0165
produts vivrers
pour consultation.
6. Réduction de -40% des investissements
directs
étrangers.
Cette simulation porte sur une baisse de 40% des
investissements directs étrangers qui sont représentés
dans notre modèle comme les transferts du reste du monde vers les
firmes. Nous nous attendons, de prime à bord, à une baisse du
revenu des firmes. Et c'est ce qu'on constate, le revenu des firmes a
baissé de 4,31%. Cette baisse des transferts est renforcée par
une baisse aussi des revenus du capital (-0,42%). Ces derniers dont la baisse
est attribuable à celle du rendement du capital composite (-0,37%).va
entrainer une réduction des revenus des firmes et une baisse de leur
épargne (-6,21%). Par ailleurs, cette baisse de l'épargne des
firmes conjuguée à celle de l'épargne publique et à
la baisse de l'épargne des ménages, a un effet négatif sur
l'investissement (-2,08%). L'investissement étant en baisse, on observe
une variation négative de la demande en biens d'investissement,
(composée à majorité de biens d'élevage, de biens
d'industrie du bois, de biens chimiques, de biens métallurgiques, et
ceux de la construction et l'activité immobilières), qui
entraîne une baisse de la vente locale de ses produits qui pousse donc
également la production à la baisse (-0,0086%). En analysant plus
en détails, comme on le constate, les biens d'investissements sont pour
la plupart des biens manufacturés et donc influence à la baisse
la production de ce type de biens (-0,06%).
La baisse de la production globale résultante de la
baisse de la production des biens d'investissements s'est
répercutée directement sur la demande intermédiaire totale
qui a aussi baissé en moyenne de -0,002%.
En observant le prix de la valeur ajoutée, on remarque
que ce prix pour les biens manufacturés baisse plus que celui des
matières premières qui ne diminuent que de -0,48% comparé
à -0,2%. C'est donc les branches productrices de matières
premieres qui sont relativement les plus avantagées d'où leur
attrait pour une main d'oeuvre devenue excédentaire dans les branches
productrices de biens manufacturés. Elle s'accroit de +0,26% tandis que
celle des branches productrices de biens manufacturés baisse de
-0,18%.
Le salaire composite a baissé de -0,36% du
principalement à la baisse généralisée des prix sur
le marché domestique de la production locale (-0,28%) (Car la
productivité marginale de la main d'oeuvre composite qui baisse est
égale au salaire). Comme nous l'avons vu plus haut, la baisse du
rendement du capital conjuguée à celle des salaires composites,
entraîne la diminution des revenus des ménages qui baisse en
moyenne de -0,39% et pousse aussi l'épargne globale à la baisse
(-0,38%). La baisse du revenu implique donc une baisse des recettes
liées à l'imposition sur le revenu (-0,39%).
En outre, tous les effets négatifs sur les firmes
permettent de constater une réduction des recettes gouvernementales
provenant des taxes sur le revenu des entreprises (-0,42%) due à la
baisse du revenu des entreprises et aussi des revenus du gouvernement sur le
capital (- 0,42%).
En y ajoutant la baisse des recettes gouvernementales provenant
des taxes sur la production (-0,18%), qui est la résultante de la
baisse de la production globale, on observe la baisse du
revenu du gouvernement de -0,33%. Ce qui explique l'effet direct
négatif sur l'épargne gouvernementale dont nous avons
parlé plus haut, qui est aussi à la baisse (-1,08%).
Tableau 6.1 : Sur les Coûts des facteurs de
production et la demande de travail.
Source : Résultats des simulations
On observe une baisse des recettes des taxes liées aux
importations (-0,61%) due à la chute du volume des importations
(-0,45%). La réduction du volume des importations est imputable
à une baisse des prix sur le marché domestique de la production
locale, qui
Variaon en Pourcentge)
accroit la demande locale de produits (+2%). Du côté
des exportations, la baisse du prix
WC RC LDC W W LD LD
franco à bord (-0,12%) incite les producteurs à
exporter plus, d'où une hausse en volume
N Qlif Qualifié N Quaifi Qlifi
des exportations de produits manufacturés de +0,25%. Pour
qu'il y ait un volume suffisant
e acte 1 24 0,
de produits manufacturés offerts à l'exportation,
compte tenu de l'accroissement de la
c 7 0,57 8 , 1 ,5
demande étrangère (0,25%), il a fallu que le prix
reçu par les producteurs pour la vente locale de ces biens baisse
plus (-0,35%). Le volume offert à l'exportation de matière
41 , 9 0,
premiere augmente, avec l'élasticité prix de la
demande finie, de +0,2% compte tenu de la
,3 0, 1,0E0 0,3 ,
baisse reçue du prix aux producteurs pour la vente sur
le marché local de matières premières (-0,20%). Cela nous
permet de témoigner d'une hausse au niveau des recettes totales des
taxes liées à l'exportation de +0,18%. Mais cette hausse n'est
pas suffisante pour empêcher les importations de pousser à la
baisse, les recettes du gouvernement provenant des taxes sur les produits et
les importations (-0,27%).
Tableau 6.2 : Sur les volumes et les
Prix
XS VA IM DD EX DS PC PVA PE
007 007 002 02 002 01 02 1
006 01 02 01 04 01
024 024 0 24 02
Source : Résultats des simulations
La consommation privée est aussi en baisse compte tenu
de la baisse du revenu des ménages et donc de leur budget alloué
à la consommation (-0,39%) et malgré celle des prix composites
à la consommation (-0,24%).
Tableau 6.3 : Sur les agents
économiques
Source : Résultats des simulations
En conclusion, cette baisse de la demande intérieures et
des recettes gouvernementales entraine une chute du PIB de -0,33%.
7. Accroissement de +50% des remboursements de dette
Au niveau de cette simulation, on accroit le remboursement de
dette au reste monde de moitié ce qui correspond à une plus
grande difficulté pour l'état d'obtenir un
rééchelonnement de sa dette ou de contracter de nouveaux emprunts
sur le marché étranger. On s'attend, bien sur, à une
baisse au niveau des transferts globaux venant du reste du monde et donc
à une baisse du revenu du gouvernement. Du point de vu de notre matrice
de comptabilité sociale, les transferts venant du reste du monde
étant négatif sont considérés comme le
remboursement de l'aide ou de la dette extérieure. C'est ce qu'on
constate, pour les transferts globaux venant du reste du monde au gouvernement
qui baisse de 50% (le gouvernement paye plus au niveau de la dette puisqu'il
est incapable d'obtenir le renouvellement de prêts arrivant à
échéance.) mais aussi pour le revenu global du gouvernement qui
baisse environ de -1,94%. Le revenu global s'est réduit principalement a
cause d'une baisse du revenu total provenant des taxes sur les produits
importés (-0,78%), des taxes sur les revenus des ménages
privés (-0,4% pour les ménages et -0,55% pour les firmes) et de
la recette totale provenant des taxes à la production (-0,2%).
Tableau 7.1 : Sur les agents
économiques
atio gn
o 1
duits de rentes 8
Sources : Résultats des simulations
En regardant les résultats plus en détails, on
remarque qu'alors que la recette totale
0,42 160 0,472
provenant des taxes sur les produits importés s'est
réduite, celle sur les produits exportés
37 3
s'est accrue (+0,22%) mais pas suffisamment pour empêcher
le revenu total provenant des
,37 , 30
taxes sur les produits et les importations, de baisser
(-0,35%). Une baisse en volume des
o , 7 ,
importations (-0,56%) est la cause directe de la
réduction du revenu lié aux taxes sur les produits
importés. Les importations de matières premières et
extractives baissent de -0,23%
0,48 0,44
et, celles de biens manufacturés et services quant
à elles de -0,63%. Contrairement à cela
1,94 10,52
une augmentation du revenu lié aux taxes sur les
produits exportés est résultante de la hausse en volume des
exportations (+0,3%). Les exportations de biens manufacturés et services
croissent de +0,32% et celles de matières 1ères et extractives de
+0,25%.
Concernant les biens manufacturés, la baisse des prix
franco de bord (-0,16% en moyenne) a incité à la hausse la
demande de biens exportés (+0,32%) Pour les matières
premières, avec élasticité prix de la demande infinie, les
exportations croissent de +0,25% au prix d'une baisse même faible de
l'offre de biens sur le marché domestique. Cette transformation d'une
offre domestique en offre à l'exportation a été
causée par une baisse du prix reçu par les producteurs sur le
marché local (-0,36%)
En outre, la baisse du niveau des importations est imputable
à une baisse des prix des biens locaux vendus sur le marché
domestique (-0,36%) qui font quand même baisser la demande de ces
produits sur le marché local (-0,11%) mais moins que les importations.
Les produits locaux étant devenus relativement moins chers que ceux qui
sont importés (les prix des importations n'ayant pas bougés).
Comme on l'a vu tout à l'heure, pour les producteurs,
l'abandon du marché local au profit du marché étranger
s'accompagne d'une baisse de la production totale de biens (-0,01%). La
production de biens manufacturés et services décroît
(-0,08%) en revanche celle de matières premières et extractive
croît (+0,096%) mais pas suffisamment pour composer la chute de la
production. La consommation des ménages, première composante de
la demande intermédiaire, baisse en moyenne (-0,07%) en dépit
d'une baisse des prix composites des biens (-0,3%). En plus, les
investissements se sont réduits en moyenne de - 3,03%. La baisse de
l'investissement est due principalement à la forte réduction de
l'épargne publique (-10,52%) consécutive à la baisse du
revenu de l'état. La baisse de la production globale de part celle des
biens d'investissement s'est répercutée sur la demande
intermédiaire de ces produits et de surcroît sur la demande
intermédiaire globale qui a chuté de -0,02%.
Tableau 7.2 : Sur les volumes et les
prix
Variation des volumes Varin des pri
XS VA I
et extractives
-0,096 -0,096 0,0 -0 0
|
0, 0 -0 0
Source : Résultats des simulations
032 032
, , , , 0 , , 0, , 0,
La consommation publique s'est accrue (+0,32%) aussi
principalement à cause de la baisse des prix des produits composites,
qui rentrent dans ce type de consommation, sur le marché.
On note que la baisse généralisée des prix
du marché de la production locale réduit
la productivité marginale de la main d'oeuvre composite, qui est le
salaire composite (-0,46%)
sous l'effet d'une baisse de la demande de travail composite
dans l'économie tout entiere. La baisse est beaucoup plus importante
pour le travail qualifié (-0,56%) que celle du travail non
qualifié (-0,36%). On note aussi une baisse du rendement du capital
composite (- 0,47%) due à la chute de la production. Tout cela, explique
la baisse du revenu (-0,40% en moyenne) et de l'épargne des
ménages (-0,41%).
La demande de travail composite dans la branche de
matières premières croit de +0,4% ainsi que celle de la branche
des services non marchands (+0,66%) contrairement à la branche de biens
manufacturés qui chute. Ceci s'explique par le fait que, les prix de la
valeur ajoutée de ces deux secteurs baissent les moins donc sont les
plus protégés comparée à la branche de biens
manufacturés d'où leurs attraits pour la main d'oeuvre devenue
excédentaire dans cette dernière.
Tableau 7.3 : Sur Les coûts des facteurs de
production et la demande de travail
Sources : Résultats des simulatins
Variation (en Pour
Enfin, on observe une baisse de -0,42% du PIB du au fait que la
baisse de l'aide publique
N Qifié Qlifié Non Qlifié Qulié
au développement ou encore l'accroissement du
remboursement de la dette, fait chuté le revenu du gouvernement et
empêche ce dernier de financer le développement au travers des
les et extrctivs 0,43 0,15 0,39 0,37 -0,56 0,15 0,49
vices
investissements en éducation, en santé et surtout
aux niveaux des infrastructures de
-0,4 -0,72 -02 0,3 06 0,34 -0,38
développement.
-0,5
Conclusion
Au terme de notre analyse sur les différents canaux de
transmissions de la crise économique aux pays en voie de
développement, force est de reconnaître que l'économie
ivoirienne a fortement subit les revers de la crise économique mondiale.
Pour chacun des canaux de transmission de cette crise nous avons pu quantifier
son impact sur les grandeurs économiques. Pour parler donc d'incidence
globale de la crise économique, il faut voir les effets cumulés
des différents canaux de transmission que nous avons
identifiés.
Tableau 6 : Récapitulatif des effets de
la crise sur certaines variables macroéconomiques.
|
ulati
|
|
|
|
|
|
|
en po
|
|
|
|
|
|
1ation des ménages
|
8,54
|
(Com
|
-1,17
|
-0,26
|
-0,01
|
C
|
3,82ménages
|
-3
|
-16
|
0,0
|
-0,
|
-0
|
-1
|
2,38 Total
|
-2
|
-1
|
0,0
|
-31,4 0
|
-1,
|
-1
|
32,19
|
3,429
|
-4
|
-1,91 -0
|
-1
|
-10,
|
-5
|
-1,03
|
2
|
-16,410
|
0,0
|
0
|
0
|
-0,45 1
|
,67 revenu des -15,18
|
-3
|
-1
|
-0,
|
-4
|
-0
|
-1
|
,09 revenu des -1407
|
-
|
-14
|
0,0
|
-6,
|
-0,4
|
-2
|
2,81
|
|
2,973
|
-16
|
-0
|
-0,
|
-0,014 0
|
-1
|
8,54
|
|
-1
|
-16,7 0
|
1,530
|
-0,
|
-0,0
|
-
|
3,4
|
|
0,423
|
-
|
-0,
|
-0,87 -0
|
-0,41
|
-17,
|
3,5
|
-37
|
-6
|
-1,91 -3
|
-0
|
-1,62 2
|
-3,6
|
-37
|
3,42
|
|
3,5
|
-2,
|
0,0
|
0
|
0,2
|
-2
|
19,57du capital
|
-16,4
|
-
|
-3,
|
-0
|
-0,
|
-0,5
|
-0,37 4
|
s Demande 324 de
|
-16,3
|
-0,61 3
|
1
|
0
|
-0
|
-0,4
|
-1
|
rises de 4,9 sur le
|
-17,45
|
4
|
1
|
-0,
|
-0,16 -0
|
-0,5
|
-1
|
e2,97travail
|
-17,
|
-3,
|
-18,5
|
-0,014
|
-0
|
-0,7
|
-19,
|
Source : Riasultats des d mulations
En somme, on observe une baisse du revenu du gouvernement
(-19,35%) sous l'influence de la baisse de recettes liées aux taxes sur
les exportations (-13,64%) et aussi sur les importations (-19,92%). En effet,
la baisse des recettes liées aux taxes sur le commerce est directement
imputable au fléchissement des transactions commerciales avec le reste
du monde, en témoignent ces baisses constatées au niveau du
volume des exportations (- 2,45%) et à celui des importations (-4,75%).
L'autre composante du revenu du gouvernement qui est la somme des impôts
sur les revenus des agents domestiques est aussi en baisse, on en veut pour
preuve, les baisses des recettes provenant des impôts sur le revenu des
ménages (-16,98%) et celles provenant des impôts sur le revenu des
entreprises (-17,74%). Ce qui a influencé à la baisse ces
derniers est la réduction des revenus auxquels elles sont assujetties,
le revenu des ménages a baissé de -16,97% et celui des
entreprises de -19,86%.
L'observation des revenus des ménages montrent une
chute sensiblement importante sous l'effet combinés de la
rémunération du facteur travail et du capital. Le salaire
composite chute de -17,23% tandis que le rendement du capital composite chute
quant à lui de - 17,9%. Les entreprises quant à elles, ont leurs
revenus qui baissent principalement sous l'influence de deux facteurs, le
revenu tiré du capital (-17,74%) et des transferts aux firmes (-30,16%).
Cette baisse des revenus des ménages a eu en moyenne un effet
négatif sur leurs consommations (-0,45%), leurs épargnes
(-17,15%) et sur l'épargne des entreprises (- 20,97%). Cette baisse de
l'épargne privée conjuguée à l'accroissement du
déficit de l'épargne publique de 57,77% explique la baisse de
l'investissement (-23,73%), qui influence à son tour, par le canal de la
baisse la production de biens d'investissement, toute la production globale
(-0,89%). La demande intermédiaire totale s'en trouve aussi
réduite de -1,66%.
La demande intérieure étant à la baisse,
elle réduit par effets directs la production destinée au
marché intérieur. L'économie tournant au ralenti au vu de
de tout ce qui précède traduit sans équivoque la variation
négative du FIB aux coûts des facteurs d'environ -17,11%.
En analysant la crise plus en détails, on remarque que
le canal qui a nettement influencé toutes les variables
macroéconomiques est celui du commerce. Le ralentissement des flux
commerciaux et la chute des prix influencent fortement l'économie
ivoirienne. On peut se dire que cela est logique au vu de cette
dépendance qu'elle a vis-à-vis de l'extérieur. La
Côte d'ivoire ressent fortement les effets de la crise surtout ceux
qu'elle a sur ces échanges de biens avec le reste du monde. Même
si une baisse du prix des importations a un effet positif sur les variables
macroéconomiques, cela ne suffit pas à contrecarrer les effets
conjugués de la baisse des prix des exportations et du volume des
échanges avec l'extérieur.
Nous terminons donc pour dire qu'au travers des
résultats observés, que le commerce reste toujours un pan du
développement de la Côte d'Ivoire donc au vu des effets
significativement négatifs qu'a eu la crise sur cette dernière,
les politiques de relance devraient par conséquent être
orientées vers des politiques commerciales permettant une relance par le
commerce qui se montrerait nettement efficace. Ceci peut faire l'objet d'une
étude ultérieure c'est-à-dire de tester des politiques
commerciales sur l'économie ivoirienne dans un modèle dynamique
et voir les effets de stimuli qu'elles auront sur l'économie à
moyen et long terme. Et en allant plus loin dans notre étude, envisager
une analyse plus en
profondeur des déterminants de la
vulnérabilité des économies des pays en voie de
développement aux chocs extérieurs. Pourquoi sont-elles toujours
plus durement touchées que les autres pays? Au-delà des
pansements circonstanciels, que peuvent faire les dirigeants de ces pays pour
réduire la vulnérabilité des économies de leurs
pays à ces chocs?
Autant de questions que suscite cette première
étude et qui mérite des réponses, que nous allons tacher
d'apporter dans nos futures réflexions à publier.
Bibliographie
Annabi N., Cockburn J., Décaluwé B., 2003 «
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and Developing Countries. Which countries are at risk and what can be
done?» Overseas Development Institute (ODI), Background Note.
October.
Annexe A : Évolution mensuelle de l'IGP de
certains
produits de Janvier 2005 à Septembre
2009.
Graphique A.1 : Évolution mensuelle de
l'indice général des prix mondiaux des métaux de
Janvier 2005 à Septembre 2009.
Source : FMI
Graphique A.2 : Évolution mensuelle de
l'indice général des prix mondiaux des produits
pétroliers de Janvier 2005 à Septembre 2009.
Source : FMI
Graphique A.3 : Évolution mensuelle de
l'indice général des prix mondiaux des produits alimentaires
de Janvier 2005 à Septembre 2009.
Source : FMI
Graphique A.4 : Évolution mensuelle de
l'indice général des prix mondiaux des produits non
pétroliers de Janvier 2005 à Septembre 2009.
Source : FMI
Annexe B : Évolution des flux des capitaux
privés
Tableau B.1 : Évolution des flux des IDE
dans le monde de 2007 à 2009 (Valeurs en milliards de dollars
US).
Source : FMI.
Tableau B.2 : Évolution des flux de
transferts de fonds internationaux reçus de 2006
à 2009.
33,9 -34,6
nne 8 3 39,1
Source : Banque Mondiale
Annexe C : Contribution moyenne des différents
facteurs
de production à la formation de la Valeur
Ajoutée des
branches.
Tableau C.1 : Contribution moyenne des
différents facteurs de productions à la formation de la valeur
ajoutée.
Travail non qualifié
|
|
Travail
|
C
|
Terre
|
tal com
|
|
15,90 d'électricité de8,9a
|
3.20
|
42
|
68,40
|
75,2
|
ortation Construction et
|
14,10 immobilières
|
11,10 1
|
34
|
63,70
|
81,4
|
|
26,90
|
|
|
29.60 4
|
24,8 5
|
54,40
|
54,2
|
restière total Biens
|
37,20
|
et
|
8,1
|
18,50 4
|
25,80 54
|
44,30
|
54,7
|
Services
|
72,40
|
|
|
|
49,40 9
|
49,40
|
9,70
|
ves
Source : Matrice de Comptabilité Sociale
Annexe D : Effets d'une baisse
unilatérale des prix mondiaux à l'importation.
Tableau D.1 : Sur la répartition
sectorielle
Source : MCS
i/XS
Tableau D.2 : Sur la répartition
factorielle
Va/VA Mi/M Exi/EX Mi/Qi Ex
,
Source : MCS
Annexe E : Effets d'une baisse unilatérale des
prix
mondiaux à l'exportation.
Tableau E.1: Sur la répartition
sectorielle.
Source : Résultats des simulations
Tableau E.2 : Sur la répartition
factorielle.
1W0
Source : Résultats des simulations
Annexe F : Effets d'une baisse unilatérale et
simultanée
des prix mondiaux et du volume des
échanges.
Tableau F.1 : Sur la répartition
sectorielle.
Source : Résultats des simulations.
Tableau F.2 : Sur la répartition
factorielle.
Xi/XS Va/VA MiM Exi/EX Mi/Qi
10 10
Source : Résultats des simulations.
Annexe G : Effets d'une réduction des envois de
fonds
aux ménages.
Tableau G.1 : Sur les Volumes et les
prix.
Variation de
EX D -U, ,PC PD
Source : Résultats des simulations
Tableau G.2 : Sur les coûts des facteurs de
production et la demande de travail.
0000967 00006 02 000293 000525 000293 00589 000715 00992
000243
Varia
Source : Résultats des simulations
4 0,00466 00127
Tableau G.3 : Sur la répartition
sectorielle.
0,0078 -0,0076 0,00173
Tableau G.4 : Sur la répartition
factorielle.
Source : Résultats des simulations.
Annexe H : Effets d'une réduction des
investissements directs étrangers.
Tableau H.1: Sur la répartition
sectorielle.
Source : Résultats des simulations
Ré
2215
Tableau H.2 : Sur la répartition
factorielle.
288 1,02 34,1 24,2
R
Source : Résultats des simulations
Annexe I : Effets d'un accroissement du paiement de
la
dette publique extérieure.
Tableau I.1 : Sur la répartition
sectorielle.
Source : Résultats des simulations
Ré
,1 ,3 ,0 34,1 4
Tableau I.2 : Sur la répartition
factorielle
es
s et e
Source : Résultats des Simulations
Annexe J : Le modèle Ivoire
Les équations du modèle
:
** 5.3.1 Production
1. VA(j) = v(j)*XST(j);
2. CI(j) = io(j)*XST(j);
3.
VA(j)=B_VA(j)*[beta_VA(j)*LDC(j)**(-rho_VA(j))+(1-beta_VA(j))*KDC(j)**(-rho_VA(j))]**(-
1/rho_VA(j));
4. VA(j) = LDC(j);
5.
LDC(j)={[beta_VA(j)/(1-beta_VA(j))]*[RC(j)/WC(j)]}**sigma_VA(j)*KDC(j);
6.
LDC(j)=B_LD(j)*SUM[l$LDO(l,j),beta_LD(l,j)*LD(l,j)**(-rho_LD(j))]**(-1/rho_LD(j));
7. LD(l,j)=
{[(beta_LD(l,j)*WC(j))/WTI(l,j)]**sigma_LD(j)}*[B_LD(j)**(sigma_LD(j)-
1)]*LDC(j);
8. KDC(j)
=B_KD(j)*SUM[k$KDO(k,j),beta_KD(k,j)*KD(k,j)**(-rho_KD(j))]
**(-1/rho_KD(j));
9. KD(k,j)=[beta_KD(k,j)*RC(j)/RTI(k,j)]**sigma_KD(j)*B_KD(j)
**(sigma_KD(j)-1)*KDC(j);
10. DI(i,j) = aij(i,j)*CI(j);
** 5.3.2 Income and savings
** 5.3.2.1 Households
11. YH(h)= YHL(h) +YHK(h) +YHTR(h);
12. YHL(h)=
SUM[l,lambda_WL(h,l)*W(l)*SUM(j$LDO(l,j),LD(l,j))];
13.
YHK(h)=SUM[k,lambda_RK(h,k)*SUM(j$KDO(k,j),R(k,j)*KD(k,j))];
14. YHTR(h) = SUM[ag,TR(h,ag)];
15. YDH(h) = YH(h)- TDH(h)- TR ('gvt', h);
16. CTH(h) = YDH(h)-SH(h)-SUM [agng,TR(agng,h)];
17. SH(h) = (PIXCON**eta)*sh0(h) + sh1(h)*YDH(h);
** 5.3.2.2 Firms
18. YF(f) = YFK(f) + YFTR(f);
19.
YFK(f)=SUM[k,lambda_RK(f,k)*SUM(j$KDO(k,j),R(k,j)*KD(k,j))];
20. YFTR(f) = SUM[ag,TR(f,ag)];
21. YDF(f) = YF(f)-TDF(f);
22. SF(f) = YDF(f)-SUM[ag,TR(ag,f)]; ** 5.3.2.3
Government
23. YG = YGK+TDHT+TDFT+TPRODN+TPRCTS+YGTR;
24.
YGK=SUM[k,lambda_RK('gvt',k)*SUM(j$KDO(k,j),R(k,j)*KD(k,j))]
25. TDHT = SUM[h,TDH(h)];
26. TDFT = SUM[f,TDF(f)];
27. TPRODN = TIWT+TIKT+TIPT;
28. TIWT = SUM[(l,j)$LDO(l,j),TIW(l,j)];
29. TIKT = SUM[(k,j)$KDO(k,j),TIK(k,j)];
30. TIPT = SUM[j,TIP(j)];
31. TPRCTS = TICT+TIMT+TIXT;
32. TICT = SUM[i,TIC(i)];
33. TIMT = SUM[m,TIM(m)];
34. TIXT = SUM[x,TIX(x)];
35. YGTR = SUM[agng,TR('gvt',agng)];
36. TDH(h) = PIXCON**eta*ttdh0(h)+ttdh1(h)*YH(h);
37. TDF(f) = PIXCON**eta*ttdf0(f)+ttdf1(f)*YFK(f);
38. TIW(l,j) = ttiw(l,j)*W(l)*LD(l,j);
39. TIK(k,j) = ttik(k,j)*R(k,j)*KD(k,j);
40. TIP(j) = ttip(j)*PP(j)*XST(j);
41. TIC(nm) =
ttic(nm)*(PL(nm)+SUM[i,PC(i)*tmrg(i,nm)])*DD(nm);
42. TIC(m) = ttic(m)*[(PL(m)+SUM[i,PC(i)*tmrg(i,m)])*DD(m)
+((1+ttim(m))*e*PWM(m)+SUM[i,PC(i)*tmrg(i,m)])*IM(m)];
43. TIM(m) = ttim(m)*e*PWM(m)*IM(m);
44.
TIX(IA)=ttix(IA)*(PE(IA)+SUM[i,PC(i)*tmrg_X(i,IA)])*EXD(IA);
45. TIX(IB)=ttix(IB)*(PE(IB)+SUM[i,PC(i)*tmrg_X(i,IB)]
*sum(j,EX(j,IB));
46. SG = YG-SUM[agng,TR(agng,'gvt')]-G; ** 5.3.2.4
Rest of the world
47. YROW = e*SUM[m,PWM(m)*IM(m)]
+SUM[k,lambda_RK('row',k)*SUM(j$KDO(k,j),R(k,j)*KD(k,j))]
+SUM[agd,TR('row',agd)];
We must make a différence here between the 2 categories
of exported commodity
48. SROW=YROW-SUM[IA,PE_FOB(IA)*EXD(IA)]-
SUM[IB,PWX(IB)*sum(j,Ex(j,IB))]-SUM[agd,TR(agd,'row')];
49. SROW = -CAB;
** 5.3.2.5 Transfers
50. TR(agng,h) = lambda_TR(agng,h)*YDH(h);
51. TR('gvt',h) = (PIXCON**eta)*tr0(h)+tr1(h)*YH(h);
52. TR(ag,f) = lambda_TR(ag,f)*YDF(f);
53. TR(agng,'gvt') = (PIXCON**eta)*TRO(agng,'gvt');
** 5.3.3 Demand
54. C(i,h)*PC(i) = CMIN(i,h)*PC(i)+gamma_LES(i,h)*(CTH(h)-
SUM[ij,CMIN(ij,h)*PC(ij)]);
55. GFCF = IT-SUM[i,PC(i)*VSTK(i)];
56. PC(i)*INV(i) = gamma_INV(i)*GFCF;
57. PC(i)*CG(i) = gamma_GVT(i)*G;
58. DIT(i) = SUM[j,DI(i,j)];
59. MRGN(i) = SUM[ij,tmrg(i,ij)*DD(ij)]
+SUM[m,tmrg(i,m)*IM(m)] +SUM[IA,tmrg_X(i,IA)*EXD(IA)]
+SUM[IB,tmrg_X(i,IB)*sum(j,EX(j,IB))];
** 5.3.4 International
trade
60. XST(j) = B_XT(j)*SUM[i$XSO(j,i),beta_XT(j,i)*XS(j,i)
**rho_XT(j)]**(1/rho_XT(j));
61. XS(j,x) = B_X(j,x)*[beta_X(j,x)*EX(j,x)**rho_X(j,x)
+(1-beta_X(j,x))*DS(j,x)**rho_X(j,x)]**(1/rho_X(j,x));
62. XS(j,nx) = DS(j,nx);
63. EX(j,x) = {[(1-beta_X(j,x))/beta_X(j,x)]*[PE(x)/PL(x)]}
**sigma_X(j,x)*DS(j,x);
* Only for the exported commodity IA, because of the
hypothesis on the elasticity
64. EXD(IA) = EXDO(IA)*[e*PWX(IA)/PE_fob(IA)]**sigma_XD(IA);
65. Q(m) = B_M(m)*[beta_M(m)*IM(m)**(-rho_M(M))+(1-beta_M(m))
*DD(m)**(-rho_M(M))]**(-1/rho_M(M));
66. Q(nm) =e= DD(nm);
67. IM(m)={[beta_M(m)/(1-beta_M(m))]*[PD(m)/PM(m)]}
**sigma_M(m)*DD(m);
** 5.3.5 Prices
68. PP(j)*XST(j) = PVA(j)*VA(j)+PCI(j)*CI(j);
69. PT(j) = (1+ttip(j))*PP(j);
70. PCI(j)*CI(j) = SUM[i,PC(i)*DI(i,j)];
71. PVA(j)*VA(j) = WC(j)*LDC(j)+RC(j)*KDC(j)$KDCO(j);
72. WTI(l,j) = W(l)*(1+ttiw(l,j));
73. RTI(k,j) = R(k,j)*(1+ttik(k,j));
74. R(k,j) = RK(k);
75. P(j,i) = PT(j);
76.
P(j,x)*XS(j,x)=PE(x)*EX(j,x)$EXO(j,x)+PL(x)*DS(j,x)$DSO(j,x)
77. P(j,nx) = PL(nx);
We must make a différence here between the 2 categories of
exported commodity
78.
(1+ttix(IA))*(PE(IA)+SUM[i,PC(IA)*tmrg_X(i,IA)])=PE_FOB(IA);
79.
(1/(1+ttix(IB)))*(PWX(IB)+SUM[i,PC(IB)*tmrg_X(i,IB)])=PE(IB)
80. PD(i) =(1+ttic(i))*(PL(i)+SUM[ij,PC(ij)*tmrg(ij,i)]);
81. PM(m)=
(1+ttic(m))*{(1+ttim(m))*e*PWM(m)+SUM[i,PC(i)*tmrg(i,m)]};
82. PC(m)*Q(m) = PM(m)*IM(m)+PD(m)*DD(m);
83. PC(nm) = PD(nm);
84. PIXGDP={SUM[j,PVA(j)*VAO(j)]/SUM[j,PVAO(j)*VAO(j)]*
SUM[j,PVA(j)*VA(j)]/SUM[j,PVAO(j)*VA(j)]}**0.5;
85. PIXCON=
SUM[i,PC(i)*SUM[h,CO(i,h)]]/SUM[i,PCO(i)*SUM[h,CO(i,h)]];
86. PIXINV =
PROD[i$gamma_INV(i),(PC(i)/PCO(i))**gamma_INV(i)];
87. PIXGVT = PROD[i$gamma_GVT(i),(PC(i)/PCO(i))**gamma_GVT(i)];
** 5.3.6 Equilibrium
88. Q(i2)=
SUM[h,C(i2,h)]+CG(i2)+INV(i2)+VSTK(i2)+DIT(i2)+MRGN(i2)
89. LS(l)=SUM[j$LDO(l,j),LD(l,j)];
90. KS(k) = SUM[j$KDO(k,j),KD(k,j)];
91. IT = SUM[h,SH(h)]+SUM[f,SF(f)]+SG+SROW;
92. SUM[j$DSO(j,i),DS(j,i)] = DD(i);
Only for the exported commodity IA :
93. SUM[j$EXO(j,IA),EX(j,IA)] = EXD(IA);
** 5.3.7 Gross domestic product
94. GDP_BP = SUM[j,PVA(j)*VA(j)]+TIPT;
95. GDP_MP = GDP_BP+TPRCTS;
96. GDP_IB =
SUM[(l,j)$LDO(l,j),W(l)*LD(l,j)]+SUM[(k,j)$KDO(k,j),R(k,j)*KD(k,j)]
+TPRODN+TPRCTS;
We must make a différence here between the 2 categories of
exported commodity :
97. GDP_FD = SUM[i,PC(i)*(SUM[h,C(i,h)]+CG(i)+INV(i)+VSTK(i))]
+SUM[IA,PE_FOB(IA)*EXD(IA)]+ SUM[IB,PwX(IB)*sum(j,ex(j,IB))]
-SUM[m,PWM(m)*e*IM(m)];
** 5.3.8 Other
98. LEON = Q('SER')-SUM[h,C('SER',h)]-CG('SER')-INV('SER')
-VSTK('SER')-DIT('SER')-MRGN('SER');
99. OMEGA = 1;
Les variables endogènes :
** 5.1.1 Volume variables
C(i,h) Consumption of commodity i by type h
households
CG(i) Public final consumption of commodity i
CI(j) Total intermediate consumption of industry
j
DD(i) Domestic demand for commodity i produced
locally
DI(i,j) Intermediate consumption of commodity i
by industry j
DIT(i) Total intermediate demand for commodity
i
DS(j,i) Supply of commodity i by sector j to the
domestic market
EX(j,x) Quantity of product x exported by sector
j
IM(m) Quantity of product m imported
INV(i) Final demand of commodity i for
investment purposes (GFCF)
KDC(j) Industry j demand for composite
capital
LD(l,j) Demand for type l labor by industry j
LDC(j) Industry j demand for composite labor
MRGN(i) Demand for commodity i as a trade or
transport margin
Q(i) Quantity demanded of composite commodity
i
VA(j) Value added of industry j
XS(j,i) Industry j production of commodity i
XST(j) Total aggregate output of industry j
** 5.1.2 Price variables
P(j,i) Basic price of industry j's production of
commodity i
PC(i) Purchaser price of composite comodity i
(including all taxes and margins)
PCI(j) Intermediate consumption price index of
industry j
PD(i) Price of local product i sold on the
domestic market (including all taxes and margins)
PE(X) Price received for exported commodity x)
(excluding export taxes)
PE_FOB(IA) FOB price of exported commodity IA(x)
(in local currency)
PIXCON Consumer price index
PIXGDP GDP deflator
PIXGVT Public expenditures price index
PIXINV Investment price index
PL(i) Price of local product i(excluding all
taxes on products)
PM(m) Price of imported product m (including all
taxes and tariffs)
PP(j) Industry j unit cost including taxes
directly related to the use of capital and labor but
excluding other taxes on production
PT(j) Basic price of industry j's output
PVA(j) Price of industry j value added
(including taxes on production directly related to the use of
capital and labour)
R(k,j) Rental rate of type k capital in industry
j
RC(j) Rental rate of industry j composite
capital
RK(k) Rental rate of type k capital (if capital
is mobile)
RTI(k,j) Rental rate paid by industry j for type
k capital including capital taxes
W(l) Wage rate of type l labor
WC(j) Wage rate of industry j composite labor
WTI(l,j) Wage rate paid by industry j for type l
labor including payroll taxes
** 5.1.3 Nominal (value) variables
CTH(h) Consumption budget of type h
households
GDP_BP GDP at basic prices
GDP_FD GDP at purchasers' prices from the
perspective of final demand
GDP_IB GDP at market prices (income-based)
GDP_MP GDP at market prices
GFCF Gross fixed capital formation
IT Total investment expenditures
SF(f) Savings of type f businesses
SG Government savings
SH(h) Savings of type h households
SROW Rest-of-the-world savings
TDF(f) Income taxes of type f businesses
TDFT Total government revenue from business
income taxes
TDH(h) Income taxes of type h households
TDHT Total government revenue from household
income taxes
TIC(i) Government revenue from indirect taxes on
product i
TICT Total government receipts of indirect taxes
on commodities
TIK(k,j) Government revenue from taxes on type k
capital used by industry j
TIKT Total government revenue from from taxes on
capital
TIM(m) Government revenue from import duties on
product m
TIMT Total government revenue from import
duties
TIP(j) Government revenue from taxes on industry
j production (excluding taxes directly related to
the use of capital and labor)
TIPT Total government revenue from production
taxes (excluding taxes directly related to the use
of capital and labor)
TIW(l,j) Government revenue from payroll taxes
on type l labor in industry j
TIWT Total government revenue from payroll
taxes
TIX(x) Government revenue from export taxes on
product x
TIXT Total government revenue from export
taxes
TPRCTS Total government revenue from taxes on
products and imports
TPRODN Total government revenue from other taxes
on production
TR(ag,agj) Transfers from agent agj to agent
ag
YDF(f) Disposable income of type f businesses
YDH(h) Disposable income of type h households
YF(f) Total income of type f businesses
YFK(f) Capital income of type f businesses
YFTR(f) Transfer income of type f businesses
YG Total government income
YGK Government capital income
YGTR Government transfer income
YH(h) Total income of type h households
YHK(h) Capital income of type h households
YHL(h) Labor income of type h households
YHTR(h) Transfer income of type h households
YROW Rest-of-the-world income
** 5.1.4 Other variables
LEON Excess supply on the last market
OMEGA Objective variable
Les Variables exogènes :
CMIN(i,h) Minimum consumption of commodity i by
type h households
e Exchange rate (price of foreign currency in
local currency)
CAB Current account balance
G Current government expenditures on goods and
services
PWM(m) World price of imported product m
(expressed in foreign currency)
PWX(x) World price of exported product x
(expressed in foreign currency)
VSTK(i) Inventory change of commodity i
KD(k,j) Demand for type k capital by industry
j
KS(k) Supply of type k capital
EXD(IA) World demand for exports of product
IA(x)
LS(l) Supply of type l labor
TR.fx(h,"row")
Remittances
TR.fx("firm","row")
Foreign Direct Investissement
TR.fx("gvt","row")
Payments of debt
Les paramètres :
aij(i,j) Input output coefficient
B_KD(j) Scale parameter (CES - composite
capital)
B_LD(j) Scale parameter (CES - composite
labor)
B_M(m) Scale parameter (CES - composite
commodity)
B_VA(j) Scale parameter (CES - value added)
B_X(j,x) Scale parameter (CET - exports and
local sales)
B_XT(j) Scale parameter (CET - total output)
beta_KD(k,j) Share parameter (CES - composite
capital)
beta_LD(l,j) Share parameter (CES - composite
labor)
beta_M(m) Share parameter (CES - composite
commodity)
beta_VA(j) Share parameter (CES - value
added)
beta_X(j,x) Share parameter (CET - exports and
local sales)
beta_XT(j,i) Share parameter (CET - total
output)
eta Price elasticity of indexed transfers and
parameters
frisch(h) Frisch parameter (LES function)
gamma_GVT(i) Share of commodity i in total
current public expenditures on goods and services
gamma_INV(i) Share of commodity i in total
investment expenditures
gamma_LES(i,h) Marginal share of commodity i in
household h consumption budget
io(j) Coefficient (Leontief - intermediate
consumption)
kmob Flag parameter (1 if capital is mobile)
lambda_RK(ag,k) Share of type k capital income
received by agent ag lambda_TR(ag,agj) Share parameter
(transfer functions)
lambda_WL(h,l) Share of type l labor income
received by type h households
rho_KD(j) Elasticity parameter (CES - composite
capital)
rho_LD(j) Elasticity parameter (CES - composite
labor)
rho_M(m) Elasticity parameter (CES - composite
commodity)
rho_VA(j) Elasticity parameter (CES - value
added)
rho_X(j,x) Elasticity parameter (CET - exports
and local sales)
rho_XT(j) Elasticity parameter (CET - total
output)
sigma_KD(j) Elasticity (CES - composite
capital)
sigma_LD(j) Elasticity (CES - composite
labor)
sigma_M(m) Elasticity (CES - composite
commodity)
sigma_VA(j) Elasticity (CES - value added)
sigma_X(j,x) Elasticity (CET - exports and local
sales)
sigma_XT(j) Elasticity (CET - total output)
sigma_XD(IA) Price elasticity of the world
demand for exports of product IA(x)
sigma_Y(i,h) Income elasticity of consumption
sh0(h) Intercept (type h household savings)
sh1(h) Slope (type h household savings)
tmrg(i,ij) Rate of margin i applied to commodity
ij
tmrg_X(i,x) Rate of margin i applied to exported
commodity x
tr0(h) Intercept (transfers by type h households
to government)
tr1(h) Marginal rate of transfers by type h
households to government
ttdf0(f) Intercept (income taxes of type f
businesses)
ttdf1(f) Marginal income tax rate of type f
businesses
ttdh0(h) Intercept (income taxes of type h
households)
ttdh1(h) Marginal income tax rate of type h
households
ttic(i) Tax rate on commodity i
ttik(k,j) Tax rate on type k capital used in
industry j
ttim(m) Rate of taxes and duties on imports of
commodity m
ttip(j) Tax rate on the production of industry
j
ttiw(l,j) Tax rate on type l worker compensation
in industry j
ttix(x) Export tax rate on exported commodity
x
v(j) Coefficient (Leontief - value added)
RES Coefficient d'échelle
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