Sommaire
Introduction générale 2
Chapitre I : Cadre théorique et conceptuel de
l'étude
Section 1 : Revue de la littérature 5
Section 2 : Flux et évolution des IDE dans la zone
Med 19
Chapitre II : Les effets des IDE sur la croissance de la
zone Med
Section 1 : Revue de la littérature sur les effets
des IDE dans les pays en développement 34
Section 2 : Modèle économétrique
.41
Section 3 : Résultats : Effets directs et indirects
46
Section 4 : Contribution des IDE à la croissance de
la zone Med ..55
Conclusion générale 61
Bibliographie ...62
Webographie 66
Introduction générale
Au lendemain de l'indépendance, l'Investissement Direct
Etranger (IDE) était regardé avec beaucoup de méfiance par
la plupart des pays en voie de développement. Il était
considéré comme une menace de la souveraineté nationale,
et les firmes multinationales étaient soupçonnées de
réduire le bien être social par la manipulation des transferts des
prix et la formation d'enclaves.
Confrontés aux courants de mondialisation des
marchés, de globalisation et de la production et d'internalisation des
politiques monétaires, on assiste à un changement radical de
l'attitude des pays en développement qui sont obligés,
aujourd'hui, de rechercher des sources d'investissement non traditionnelles et
non génératrices de dettes. C'est la raison pour laquelle ils se
sont orientés vers les IDE. Ce sont des investissements stables et moins
sensibles aux crises financières. Ils doivent permettre de créer
des opportunités supplémentaires de financement, sans alourdir la
dette extérieure d'un pays.
En effet, les IDE sont maintenant de plus en plus
sollicités aussi bien par les pays développés que par les
pays en développement et ne sont plus considérés comme un
facteur de dominance, mais plutôt comme un canal majeur de transfert de
technologies et d'innovation.
C'est ainsi que l'économie mondiale s'est
complètement métamorphosée ces dernières
années. Elle évolue dans un environnement de plus en plus
enchevêtré où le libre échange, la libre circulation
des capitaux et des biens deviennent des maîtres mots et où les
IDE sont de plus en plus qualifiés comme une nouvelle voie de
financement de la croissance économique.
Problématique
De leur part ; afin d'accroitre leurs capacités
d'investissement, agir positivement sur l'équilibre de la balance des
paiements, pallier l'insuffisance de l'épargne national, créer de
nouvelles opportunités d'emplois de qualité offrant de meilleures
rémunérations ou de meilleures conditions de travail ; les pays
méditerranéens tentent de faire des IDE l'un des piliers les plus
puissants dans la stratégie de développement de la zone Med.
Ces pays sont dotés d'un potentiel de production non
négligeable, ils ont tous les atouts nécessaires au
décollage effectif de leur économie. Les Etats
méditerranéens ont axé leurs actions sur la relance
économique et sociale considérant les IDE comme un sous produit
du développement économique, ce qui explique la grande importance
liée à l'attractivité des flux d'investissements
étrangers, en mettant en place une série de mesures pour rendre
la zone de plus en plus attractive.
Cette politique a garantit aux pays
méditerranéens un flux moyen de l'ordre de 8 milliards de $
d'investissement étrangers ces dernières années
(Reiffers / Radwan, FEMISE 2005).
Dés lors, il s'agit de voir si ces flux d'IDE ont
réellement contribué à la croissance de l'économie
méditerranéenne. Dans l'objectif d'analyser les attributs des IDE
et de tenter de mesurer l'impact de ces investissements sur la croissance, ce
travail est subdivisé en trois chapitres :
Le premier chapitre fait l'objet d'une présentation
sommaire de la revue de la littérature sur les concepts des
investissements et de la croissance économique. Il offre
également un panorama de l'évolution des IDE dans la zone Med,
à travers une analyse descriptive des IDE : principales
origines/destinations et les secteurs privilégiés.
Dans le deuxième chapitre, il est question d'annoncer
une brève revue de la littérature avant de formuler un
modèle qui tiendra compte des variables macroéconomiques
permettant d'expliquer l'influence des IDE sur la croissance
économique.
Le troisième chapitre du mémoire est
consacré à l'analyse des résultats du modèle
estimé ; de façon à dégager les facteurs
explicatifs directs et indirects agissant positivement ou négativement
sur l'économie de la zone.
Ce chapitre a pour objectif ; dans un premier temps ; de
clarifier les concepts de base utilisés dans ce mémoire tels que
investissement privé /investissement public / IDE..., avant de faire une
revue des théories économiques relatives aux IDE.
Dans un second temps, il s'agira de procéder à
l'état des lieux sur les investissements directs étrangers de la
zone méditerranéenne, tout d'abord en analysant les flux d'IDE
entrant dans la zone Med, ensuite, l'évolution de ces flux
d'investissement sera la question à traiter, enfin le chapitre se
termine par un aperçu sur la répartition sectorielle de l'IDE
dans la zone en question.
Chapitre I
Cadre théorique et conceptuel de
l'étude
Section 1 : Revue de la littérature
1.1. Définitions des concepts
1.1.1.Investissement /
privé/public
L'investissement est une opération qui consiste pour
une entreprise ou un pays à remplacer ou augmenter le stock capital par
l'acquisition des moyens de production qui permettent de produire des biens et
services. Il est brut ou net, selon qu'il prend en compte ou non l'usure et
l'entretien des biens durables qui interviennent dans la production.
Les investissements peuvent être classés selon leur
objectif.
L'investissement de capacité ou
d'expansion, a pour but d'augmenter la capacité de
production de l'entreprise en ajoutant par exemple des unités de
production que ce soit d`un produit déjà existant et dans ce cas
c'est une expansion quantitatives ou d`un nouveau produit et dans ce cas c`est
une expansion qualitative.
L'investissement de remplacement ou de
renouvellement, a pour but de maintenir l'activité
à son niveau actuel. C'est l'investissement de prédilection en
période de crise en remplaçant par exemple un équipement
usé par un autre.
L'investissement de modernisation ou de
productivité, a pour but d'accroître la
productivité en introduisant des équipements modernes et
perfectionnés.
L'investissement financier.
Il peut aussi prendre une forme stratégique, son but est
alors d'assurer le développement de l'entreprise.
Selon le lexique financier, Un investissement est une
dépense ayant pour but de modifier durablement le cycle d'exploitation
de l'entreprise ; à la différence d'une charge, il n'est pas
détruit par celui-ci. Investir revient en effet pour celui qui s'y
décide à renoncer à une consommation immédiate pour
accroître ses recettes futures. Bien entendu, le surcroît de
recettes occasionné par cet investissement devra être suffisant
pour assurer sa rentabilité prévisionnelle.
L'investissement est donc un processus fondamental dans la vie
de l'entreprise, qui engage durablement celle-ci. Si dans un premier temps, il
grève fréquemment les états financiers de l'entreprise,
lui seul lui permet d'assurer sa croissance à long terme. De plus, c'est
en choisissant judicieusement ses investissements, et non ses financements, que
l'entreprise créée de la valeur.
De toutes ces définitions, l'élément
commun est l'affectation d'une finance pour l'acquisition de bien de production
en vue de l'obtention d'un revenu pendant une période ultérieure.
Ces biens de production peuvent être matériels ou
immatériels selon qu'il s'agisse du domaine de la production
industrielle ou du développement.
L'investissement est considéré comme productif
(en général synonyme d'investissement matériel ou
corporel) lorsque la valeur cumulée des biens et des satisfactions
obtenues est suffisamment supérieure aux coûts engendrés.
L'investissement est considéré comme improductif (ou non
directement productif), lorsqu'il concerne des biens et des services
d'utilité publique (écoles, hôpitaux, etc.), qu'il est
quand même difficile de qualifier d'improductif : la rentabilité
réelle de l'investissement immatériel est seulement difficile
à mesurer. Un investissement matériel concerne un bien de
production, par exemple. Un investissement immatériel concerne des
services : formation, recherche-développement, innovation, marketing,
technologies de l'information, publicité, etc., susceptibles d'apporter
un développement futur.
L'aspect économique s'attache aux
caractéristiques réelles de l'investissement, l'aspect financier
ne considère que sa contrepartie financière.
Pour mesurer l'investissement, deux outils sont à
connaître :
*La FBCF (Formation Brute de Capital Fixe) :
agrégat qui mesure l'investissement essentiellement matériel.
*Le taux d'investissement (= effort
d'Investissement) est la part de l'investissement dans le P.I.B. Il se
définit par le rapport (FBCF / PIB) x 100.
On distingue également :
Les investissements privés
désignent les dépenses des ménages et aussi et surtout
l'investissement des entreprises, en vue d'augmenter la quantité ou
d'améliorer la qualité des facteurs (ressources naturelles,
main-d'oeuvre et capital) utilisés dans la production de biens et de
services.
Le financement interne de l'investissement d'une entreprise
provient de ses capacités d'autofinancement (profits conservés en
réserve) ; son financement externe est constitué soit par
l'émission de titres de différentes natures (actions,
obligations), soit par un recours à l'emprunt.
En ce qui concerne les ménages, un placement financier
constitue une épargne, et non pas un investissement (contrairement
à l'acception la plus répandue du terme « investissement
»).
Les investissements publics sont
constitués d'une part des dépenses publiques dites de «
consommation collective », investissements considérés comme
« non productifs » et en tout cas comme relevant d'une production
« non marchande » (réseau routier, justice, police,
éclairage public, enseignement public et recherche, défense
nationale, etc.), et d'autre part par la subvention d'une partie de
l'accumulation du capital technique des entreprises, qu'elles soient publiques
ou privées.
Dans la logique marchande, le payeur et le
bénéficiaire sont confondus ; dans la logique non marchande des
services dans lesquels investissent les Etats et qui deviennent des «
consommations collectives », une dissociation entre le payeur et l'usage
est de règle, l'ensemble de la collectivité (entreprises et
ménages) payant des impôts pour faire fonctionner ces services.
En dehors de l'impôt, le financement des investissements
publics est également assuré par les emprunts obligataires
réalisés par les Etats, ainsi que par le recours occasionnel de
ces mêmes Etats à des emprunts auprès de leur Banque
centrale.
1.1.2. Investissement Direct Etranger
Le Fonds Monétaire International (FMI) définit
l'investissement direct étranger (IDE) comme "les investissements qu'une
entité résidente d'une économie (l'investisseur direct)
effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une
entreprise résidente d'une autre économie (l'entreprise
d'investissement direct). Par intérêt durable, on entend qu'il
existe une relation à long terme entre l'investisseur direct et
l'entreprise et que l'investisseur exerce une influence significative sur la
gestion de l'entreprise. Les investissements directs comprennent non seulement
la transaction initiale, qui établit la relation entre l'investisseur et
l'entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieures entre eux
et entre les entreprises apparentées, qu'elles soient ou non
constituées en sociétés et donc dotées d'une
personnalité morale distincte".
L'IDE représente donc l'ensemble des ressources
(apports au capital social; dotations; prêts; mise à disposition
de trésorerie, de crédits commerciaux ou de
bénéfices réinvestis) qu'un investisseur direct laisse
à la disposition d'entreprises avec lesquelles il est en relation
d'investissement direct.
L'OCDE définit l'Investissement Direct à
l'Etranger ainsi : « L'IDE est une activité par laquelle un
investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt
durable et une influence significative dans la gestion d'une entité
résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister
à :
Créer une entreprise entièrement nouvelle dite
« Greenfield » (investissement de création),ou modifier le
statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de
fusions et d'acquisitions). Sont également définis comme des
investissements directs étrangers d'autres types de transactions
financières entre des entreprises apparentées, notamment le
réinvestissement des bénéfices de l'entreprise ayant
obtenu l'IDE, ou d'autres transferts en capital ». Ces derniers incluent
notamment les prêts accordés par une maison-mère à
sa filiale implantée à l'étranger.
Contrairement aux investissements de portefeuille, les IDE
impliquent une prise de contrôle de la part de la firme
étrangère. Le seuil à partir duquel le contrôle
s'exerce est arbitraire, le FMI utilise une valeur de 10 %.
De plus, L'investissement direct à l'étranger
est un vecteur important de la mondialisation, connaît actuellement un
développement considérable, il est de plus en plus prisé
comme source externe de capitaux pour les pays en développement.
Ce flux d'investissement participe à la construction
des avantages comparatifs d'une économie. Il est donc crucial pour les
États d'éviter une "déconstruction" de ces avantages
comparatifs en favorisant l'ancrage de ces investissements, c'est-à-dire
leur durabilité. Cela est possible en incitant à créer des
interdépendances entre la firme étrangère et les
producteurs locaux (échanges, coopération technologique...).
L'IDE est censé stimuler l'emploi, les exportations, et
ainsi être source de croissance et de gains de productivité. Il
est également un vecteur de transfert de technologie, ce qui est crucial
pour le décollage et la remontée des filières vers des
productions à plus fort contenu technologique ou de haut de gamme.
D'après Bosworth et Collins (1999), l'IDE produit une
augmentation remarquable de l'investissement intérieur lorsque les
entrées de capitaux de portefeuille semblent n'avoir pratiquement aucun
effet sensible sur l'investissement et les prêts un impact
mitigé.
Selon les recherches de Fontagné L. et Pajot M.,
(1999), les IDE améliorent la compétitivité des
entreprises installées sur le marché intérieur du pays
récepteur et ont un impact positif sur les échanges
extérieurs, en particulier sur les exportations. Ils entraînent
aussi des externalités positives par les effets de sous-traitance et
d'exploitation du progrès technologique.
Tandis que, l'IDE peut fragiliser les économies
naissantes. En effet, les investisseurs directs étrangers ; grâce
à ces investissements ; obtiennent des informations cruciales sur la
productivité des entreprises qu'ils contrôlent, ainsi ils ne
garderont dans leurs portefeuille que les entreprises robustes et vendront les
moins productives à des investisseurs nationaux non informés bien
entendu.
Dans un sens ou dans un autre, il est évident que l'IDE
contribue au développement du pays hôte, son importance
n'étant plus à démontrer, il convient de se concentrer sur
la mise en place de dispositifs d'application crédibles afin de tirer
davantage de profits.
1.1.3. Firmes multinationales
Une multinationale se compose d'une société
mère et de filiales ou sites dans au moins un autre pays,
généralement dans de très nombreux pays même. Il
importe que la société mère contrôle
complètement ou en partie ces sites.
L'expression firme ou société «
multinationale » apparut pour la première fois en 1960 sous la
plume de D.E. Lilienthal (1960) : « De telles sociétés, qui
ont leur siège dans un pays, mais qui fonctionnent et vivent
également soumises aux lois d'autres pays, j'aimerais les définir
ici sous le nom de sociétés multinationale ». Le sujet
allait ensuite susciter une riche floraison de travaux. L'intrusion des «
multinationales » dans la science économique correspondait au
développement des activités des grandes entreprises
américaines dans le monde au lendemain de la seconde guerre mondiale,
ressenties souvent par les Européens ou les Latino-américains
comme une atteinte à leur indépendance économique
nationale.
En 2004, l'UNCTAD estimait le nombre d'entreprises
multinationales dans le monde à 64 000, comptant quelque 866 000
filiales occupant 53 millions de travailleurs. Avant, les filiales
étaient surtout des répliques de la société
mère et servaient leur marché régional. Aujourd'hui, les
firmes multinationales se forment et croissent par annexions
d'entreprises, rachats, fusions et autres alliances
stratégiques sont des conglomérats représentant une
concentration énorme de capital. Elles évoluent pour devenir des
chaînes de production complexes, les filiales se spécialisant dans
l'un ou plusieurs maillons de la chaîne.
Ce sont aussi des structures qui permettent des transferts de
capitaux et de technologies. On peut ainsi produire des composantes
différentes dans des pays très variés en vue d'optimiser
les potentialités de chaque contexte de production.
Pour développer leur stratégie à
l'échelle mondiale, les FMN réalisent des Investissements Directs
à l'Etranger. A travers les quels la
multinationalisation entrainent des conséquences plus ou moins positives
; selon que le pays soit indépendant ou en développement ;
à savoir : les firmes peuvent créer des emplois
grâce à l'implantation et aux petites entreprises soustraitantes,
elles introduisent de nouvelles technologies , elle stimulent
la concurrence et obligent les entreprises nationales à être plus
dynamiques ,elles se maintiennent à la pointe du progrès en
matière de salaire, d'avantages sociaux, de formations... ,
elles offrent un plus grand choix pour le consommateur parce que la
production est diversifiée. En outre, il est fort de constater que
l'activité croissante des firmes multinationales à
l'étranger ainsi que la multiplication de ces implantations
entraînent le développement des échanges intra-firmes.
Toutefois, ces firmes disposent de capitaux si importants
qu'elles peuvent imposer des prix ou obliger le gouvernement à mener des
actions déterminées. La concentration du capital amène
ainsi un pouvoir concurrentiel à l'État -un contre pouvoir- que
l'économie marché initiale, faite de petits entrepreneurs, ne
connaissait que fort peu, du moins jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Certains critiques de la société contemporaine estiment que le
poids de ces entreprises est si grand qu'elles transforment le pouvoir
législatif et le pouvoir exécutif en des marionnettes des
volontés des firmes multinationales.
De plus, Le but poursuivi par une FMN est toujours dans la
logique d'une politique de firme : le profit. Ce n'est jamais de
résoudre les problèmes : ce qui est nécessaire aux pays
n'est pas conciliable avec les intérêts des firmes.
En 1993, Dunning dans ses études sur les FMN
considère cinq types de firmes multinationales selon leur comportement
vis-à-vis le choix de leurs lieux d'implantation.
-Elles s'implantent dans une économie afin
d'acquérir des ressources particulières, la main d'oeuvre
à moindre coût par exemple.
- Elles recherchent la rentabilité de
l'approvisionnement sur le marché local. En tenant compte de la taille
du marché dans l'arbitrage entre exporter vers une économie
à l'étranger ou s'y implanter.
- Elles recherchent la diversification des risques
l'efficacité de l'économie d'échelle.
-Elles cherchent à renforcer leur
compétitivité ou profiter de la baisse de
compétitivité de leurs concurrents en achetant des actions
à l'étranger dans le but de promouvoir leurs objectifs de long
terme.
-Le dernier type regroupe les firmes qui adoptent des
stratégies d'investissement pour échapper à des
restrictions afin de soutenir l'activité d'autres filiales ou tout
simplement des investissements passifs dans le but d'accroître le
capital.
1.1.4. Croissance économique
Le terme « croissance » désigne
l'augmentation du volume de la production de biens et de services d'une
année sur l'autre. Les chroniqueurs économiques parlent ainsi
d'accélération ou de ralentissement de la croissance pour
caractériser une année particulière.
Si, dans le langage courant, on emploie souvent le terme de
« croissance » dans le cadre d'évolutions à court
terme, les économistes l'utilisent conventionnellement pour
décrire une augmentation de la production sur le long terme. À
court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'«
expansion », qui s'oppose à « récession », et qui
indique une phase de croissance dans un cycle économique.
Selon François Perroux, la croissance économique
est «l'augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes
longues d'un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global brut
ou net, en termes réels». La croissance économique
correspond donc à l'accroissement de la quantité de biens et de
services produits dans un pays au cours d'une période donnée.
La croissance décrit ainsi un phénomène
plus restreint que le processus de développement, lequel intègre
généralement, au-delà du revenu par tête,
l'espérance de vie et le niveau d'éducation. Sur la base de
l'histoire des pays dits développés, la croissance apparaît
comme la condition sine qua non du développement. Par ailleurs, la
croissance n'est qu'une des composantes du développement qui est une
notion plus abstraite et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans
développement et inversement.
Au sens strict, la croissance décrit un processus
d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc
pas directement à l'ensemble des mutations économiques et
sociales propres à une économie en développement. Ces
transformations au sens large sont, conventionnellement,
désignées par le terme de développement économique.
Selon François Perroux, « le développement est la
combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend
apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit
réel global. ».Le terme de « croissance » s'applique
alors plus particulièrement aux économies déjà
développés.
La croissance économique est généralement
mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus
courant est le Produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine
mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des
comparaisons internationales, on utilise également la parité de
pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de
référence. ). Pour éviter le problème dû
à l'augmentation des prix, la croissance est calculée en "monnaie
constante" (hors inflation), le P.I.B. étant corrigé de
l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer une croissance en
volume.
Croissance = [PIB(n) - PIB (n-1)] / PIB (n-1)
L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de
la croissance économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs
critiques : il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle.
D'autre part, s'il prend en compte la production des services publics gratuits,
il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage,
potagers, etc.).
En outre, Une croissance du PIB n'implique pas
nécessairement une élévation du niveau de
vie. En effet, si la croissance démographique est plus
rapide que la croissance du PIB, le PIB par habitant diminue.
Rostow.W, économiste et historien américain,
dans son livre célèbre datant de 1960 « Les étapes de
la croissance économique - un manifeste anti-communiste » affirme
qu'un pays voulant connaître une forte croissance devait progressivement
5 étapes.
La première est le point de départ ; il
l'appelle la société traditionnelle et est
caractérisée par une faible croissance du fait d'un
progrès technique très limité. La deuxième
étape, appelée conditions préalables au démarrage,
voit le progrès technique valorisé et l'apparition d'un esprit
d'entreprise.
Ensuite, le démarrage correspond à une tendance
à la généralisation des changements de l'étape
précédente à l'ensemble des activités
économiques; de nouvelles industries se développent, le
progrès technique se généralise. C'est la période
de la révolution industrielle qui nécessite un taux
d'épargne et un taux d'investissement de plus de 10%. Puis, c'est la
marche vers la maturité grâce à des taux d'épargne
et d'investissement qui peuvent atteindre 20%, au développement d'une
multitude d'autres secteurs d'activité ; dès lors, un
progrès soutenu est possible qui permet à la croissance
économique de dépasser celle de la population. Enfin, la
dernière phase est celle de l'ère de la consommation de masse au
cours de laquelle se développent les industries de biens de consommation
durables et les activités de service.
Robert Solow a été le premier à proposer
un modèle formel de la croissance. D'inspiration néoclassique, ce
modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs :
le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la
mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de
production) et de travail (main d'oeuvre).
Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que
les facteurs de production connaissent des rendements décroissants,
c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion
engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il
pose également comme hypothèse que les facteurs de production
sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant
que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de
« naturel » (non influencé par l'économie).
Le modèle déduit trois prédictions :
Augmenter la quantité de capital augmente la
croissance.
Les pays pauvres auront un taux de croissance plus
élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins
de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus
faibles.
Les économies vont atteindre un point où toute
augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la
production. Ce point correspond à l'état stationnaire. En fait,
les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès
technique qui accroît la productivité des facteurs.
Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance
provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès
technologique est exogène au modèle, c'est-à-dire qu'il ne
l'explique pas mais le considère comme donné.
Ce constat a incité les économistes à
développer des modèles dans lesquels la déterminants de la
croissance sont endogènes, donc l'apparition de la nouvelle
théorie de la croissance ou la théorie de croissance
endogène a mis l'accent sur l'existence des externalités
technologiques et de connaissances qui viennent contrebalancer les effets des
rendements décroissants, donc l'accumulation du capital peut bien rendre
compte d'une croissance soutenue.
Parmi les déterminants de la croissance à savoir
: richesses naturelles, environnement extérieur, population, innovation,
connaissance, cohérence du développement, on retrouve
l'investissement. Alors que, les principales conclusions des travaux des
économistes, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant
simple de la croissance économique.
Dans le cadre des modèles de croissance
néoclassique de type Solow, vu l'hypothèse des rendements
décroissants, l'effet des IDE est limité, il affectera la
croissance uniquement à court terme, tandis que la croissance à
long terme ne peut résulter que du progrès technique et/ou la
croissance de la population qui sont exogènes. Par contre, L'IDE peut
contribuer significativement à l'accroissement du stock des
connaissances dans le pays d'accueil, en améliorant le niveau des
qualifications aux firmes locales tout en offrant un nouveau savoir faire en
management.
L'amélioration des qualifications peut avoir lieu par
une formation formelle des travailleurs ou par le Learning-by-doing au sein des
filiales étrangères. L'IDE en améliorant le stock des
connaissances du pays hôte, aura aussi bien un effet à court terme
qu'à long terme sur l'économie d'accueil, et augmente le taux de
croissance de long terme (OCDE, 2001).
Plusieurs facteurs (capital humain, l'accumulation du capital,
le commerce international et la politique gouvernementale), qui selon la
théorie de la croissance endogène expliquent la croissance
à long terme, peuvent être véhiculés par l'IDE.
L'IDE, est supposé, stimuler la croissance, par la création
d'avantages comparatifs dynamiques conduisant au transfert de technologie,
l'accumulation du capital humain et l'intensification du commerce
international. Ces avantages dynamiques, souvent connus sous le nom des
spillovers, sont liés les uns des autres, complémentaires, et ne
doivent pas être étudiés séparément. E n
effet, le gain engendré par l'IDE sur un facteur de la croissance est
susceptible de stimuler le développement des autres facteurs, formant
ainsi, une sorte de synergie (Bende et al.2000).
1.2. Littérature sur les IDE
Le sujet des investissements directs étrangers a
été traité dans plusieurs disciplines économiques.
Les diverses théories existantes qui se sont intéressés
aux IDE évoluent dans le temps en vue de s'adapter avec les
différentes formes que ces flux ont pris depuis le début du
siècle.
En effet, Les auteurs ayant traités de l'IDE ont
tenté de formaliser ses causes en développant ou en appliquant
des approches théoriques. Certains des arguments avancés
s'inspirent des théories de commerce, de l'investissement ou du
marketing. Chaque théorie offre une explication relative à un IDE
particulier ou contribue à l'explication des raisons sous-jacentes
à l'IDE. Il n'existe cependant pas de théorie complète de
l'IDE.
Suivant un ordre chronologique, l'analyse suivante mettra
l'accent sur les théories qui se sont intéressés en
particulier à l'impact des IDE sur la croissance économique.
L'attention sera tiré vers les plus récents études et
tests concernant les pays en développement notamment les pays
méditerranéens.
Koizumi et Kopecky (1977) ont
élaboré, dans le cadre d'un modèle d''équilibre
général calculable, le premier schéma d'effet de diffusion
des IDE sur la croissance. Dans ce modèle, la technologie est
traitée comme un «bien public» et donc sa diffusion est de ce
fait automatique. Ainsi, il existe des états stationnaires
différents pour des pays possédant malgré tout la
même fonction de production. En effet, si leurs ratios d'épargne
évoluent différemment, l'intensité capitalistique au
niveau stationnaire ne sera plus la même. (FOTSO NDEFO, 2003).
Findly (1978) dans le cadre d'un
modèle classique montre que les IDE véhiculent le progrès
technique dans les pays qui les reçoivent.
En étudiant l'effet de l'IDE sur la croissance
économique et industrielle d'un échantillon de 73 pays en
développement, Singh (1988) n'a pas trouvé
d'effet significatif.
Brewer (1991) a montré empiriquement
qu'il existe une corrélation négative entre la croissance
économique et l'IDE. Une telle corrélation revient à
l'effet de domination exercée par la firme étrangère
qu'elle peut décourager la firme locale à développer son
propre activité de R&D, cela veut dire que l'IDE peut avoir un effet
négatif sur la croissance économique.
Blomstom et al. (1992), en étudiant
l'effet de l'IDE sur la croissance, ont démontré que l'ampleur de
celui-ci, dépend du stock de capital humain disponible dans le pays
hôte. Ils ajoutent que cet impact peut se révéler
négatif dans les pays dotés d'un faible niveau de capital humain.
Les auteurs, mettent en lumière, l'effet positif de l'IDE sur la
croissance du revenu, mais cet effet reste cantonné de l'interaction
entre l'IDE et le capital humain. Ceci, confirme l'idée que les
technologies avancées, résultat de l'IDE, ne peuvent accroitre le
taux de croissance du pays hôte, que si elles interagissent avec une
certaine capacité d'absorption de celui-ci. Au niveau de leurs tests ils
démontrent que, la contribution de l'IDE à la croissance surgit
une fois que l'interaction entre le capital humain et l'IDE a eu lieux.
(ALAYA, 2004)
Par ailleurs, en utilisant une fonction de production
néoclassique, Saltz (1992) a trouvé une corrélation
négative entre le niveau de l'IDE et la croissance économique.
Selon l'auteur, l'IDE augmente le niveau global de l'investissement,
améliore dans certains cas la productivité, mais a tendance dans
beaucoup d'autres, à réduire le taux de croissance. Pour
confirmer ses conclusions, il a étudié la relation IDE-taux de
croissance sur un échantillon de plusieurs pays divisés en deux
groupes, selon qu'ils recevaient un IDE élevé ou faible. Il en
conclut la corrélation entre IDE et taux de croissance est toujours
négative dans les pays en développement, qui ont levé
toute contrainte au rapatriement des bénéfices associés
à l'IDE. L'auteur, avance aussi que, si l'IDE se traduit par une
levée des capitaux du marché du pays hôte, ceci
impliquerait une redistribution de capital des industries intensives en travail
vers des industries intensives en capital, créant ainsi, une nette perte
d'emploi et par suite de la demande de consommation. Un autre effet
négatif de l'IDE peut résulter de l'extraction excessive de
minerais ou la concentration de la production sur un bien particulier qui
engendrerait une baisse des prix à l'exportation et une
détérioration des termes de l'échange du pays
hôte. (ALAYA, 2004)
Dans son étude, Hein 1992 n'a
trouvé aucun effet significatif de l'IDE sur la croissance du PIB par
tête de 41 pays en voie de développement.
De même ; en 2000 ; en utilisant un panel de 72 pays,
Crankovic et Levine n'ont pas trouvé un effet
significatif de l'IDE sur la croissance économique. Pourtant, ils ont
constaté un impact positif et significatif de l'IDE sur la formation du
capital domestique, quoique, cette relation semble être peu robuste et
dépend de la spécification des régressions
effectuées.
Dans le cadre de la croissance endogène, la
première analyse des effets des IDE date de 1998, elle était
réalisée par Borensztein.E, De Gregorio.J et
Lee.J-W. Ces auteurs cherchent à tester l'effet de
l'investissement étranger direct sur la croissance économique
dans un cadre de régression cross-country, en utilisant des
données sur les flux d'IDE en provenance des pays industriels et 69 pays
en développement au cours des deux dernières décennies.
Les résultats suggèrent que l'IDE est un vecteur important pour
le transfert de technologie, contribuant ainsi à la croissance
relativement plus que les investissements intérieurs. Cependant, la
productivité plus élevée de l'IDE ne vaut que lorsque le
pays hôte dispose d'un stock seuil minimal de capital humain. En outre,
l'IDE a pour effet d'accroître l'investissement total dans
l'économie de plus de un pour un, ce qui suggère la
prédominance des effets de complémentarité avec les
entreprises nationales (Journal of International Economics,
1998).
Dans un autre article paru en 2003, Blomstrom et
Kokko signalent l'importance des firmes multinationales dans
l'enseignement supérieur, ils montrent que les IDE pourrait avoir un
effet significatif sur l'enseignement supérieur dans les pays
hôtes à travers l'augmentation de la demande de travail, cela va
pousser les gouvernements à investir davantage dans la formation et
l'éducation.
Dans une étude plus récente, qui a porté
sur 67 pays en voie de développement, Hermes et Lensink
(2003), ont constaté un impact négatif de l'IDE sur la
croissance. Cependant, cet effet devient positif lorsque la variable IDE est
combinée avec le taux de scolarisation ou la variable décrivant
le marché financier.
En adoptant la même logique, Durham
(2004) et Alfaro et al. (2004) ont examiné la trilogie:
efficacité et règlementation des marchés financiers- IDE -
et croissance. Ils constatent que les pays dotés d'un meilleur
système et une meilleure réglementation du marché
financier sont mieux placés pour exploiter plus efficacement l'IDE et
atteindre un taux de croissance plus élevé.
La Méditerranée : Etudes et
résultats
Dans le cadre d'une étude basée sur des
données portant sur six pays arabes (Arabie Saoudite, Oman, Maroc,
Jordanie, Tunisie, et l'Egypte) sur la période 1978-98, Sadik et
Bolbol (2001) ont constaté un effet significativement
négatif de l'IDE sur la productivité globale des facteurs dans le
cas de l'Arabie Saoudite, la Tunisie, et l'Egypte. Pour la Jordanie l'effet
est
statistiquement insignifiant, alors que pour le Maroc et Oman,
les résultats ne sont pas clairs. Les deux auteurs expliquent ceci par
une grande vulnérabilité des taux de croissance de ces deux pays
aux facteurs externes (la volatilité des prix du pétrole pour
Oman et les aléas climatiques pour le secteur agricole marocain).
(ALAYA, 2006)
Dans une étude qui a porté sur 9 pays du bassin
sud et est de la Méditerranée (PSEM), Bouklia et
Zatla (2001), ont abordé l'évaluation de l'effet de
l'IDE sur la croissance économique. Ils ont constaté que l'IDE
agit de façon faiblement significative sur la croissance des
économies sud méditerranéennes.
Menegaldo et Moustier (2002) ont
analysé les flux bilatéraux d'investissement direct
étranger entre l'Europe et les pays du sud de la
méditerranée entre 1985 et 1997.Ils ont proposé de tester
la relation entre l'IDE et le commerce « les exportations et les
importations ». Leur étude a fait apparaître une relation de
cointégration dans le cas marocain, tunisien et turc ce qui a permis de
conclure à l'existence d'une relation de long terme entre les
investissements directs étrangers, d'une part, et les exportations et
les importations, d'autre part.
Soliman (2003) applique un modèle
économétrique sur 4 pays méditerranéens (l'Egypte,
le Maroc, la Tunisie et la Turquie) sur une période de 23 ans de 1975
à 1997, il constate que l'IDE semble avoir un effet positif sur les
exportations manufacturières, malgré que cet effet reste si
faible pour générer une amélioration de la performance
à l'exportation.
Pour tenter d'étudier l'effet de l'IDE sur la
croissance économique, Darrat et al. (2005) ont
mené une analyse comparative qui a porté sur 23 pays appartenant
à deux régions différentes à savoir l'Afrique du
Nord et le Moyen Orient (MENA) et l'Europe Centrale et Orientale.
A travers une estimation par les doubles moindres
carrées ordinaires et en utilisant des données sur la
période 1979-2002, ils constatent que les flux d'IDE stimulent la
croissance économique seulement dans les pays candidats à l'UE.
Alors que, l'effet de l'IDE reste négatif voire inexistant au niveau des
pays du MENA et les pays non candidats à l'UE. Les auteurs expliquent
ceci par la contribution de la candidature pour devenir membre de l'UE à
la création d'effets positifs des flux IDE sur la croissance
économique.
Dans le même cadre d'étude,
Meschi (2006) conclue que l'IDE n'a pas d'effet positif sur la
croissance économique des pays du Nord Afrique et du Moyen Orient. Elle
attribue ce résultat à la forte concentration des IDE dans ces
pays dans le secteur primaire et particulièrement le secteur des
hydrocarbures.
A l'instar de ces résultats, malgré qu'il y a
tendance à affirmer le lien positif entre la croissance
économique et l'investissement direct étranger. La relation entre
ces deux variables n'est pas dépourvue d'ambigüité.
L'image donnée par les analyses qui ont
été effectués notamment sur les pays
méditerranéens confirme davantage l'incertitude de l'effet
positif de l'IDE sur la croissance de l'économie des pays en question.
Ce manque de certitude peut s'expliquer par la faiblesse liée aux pays
d'accueil d'une part, et la nature des IDE d'autre part.
Section 2 : Flux et évolution des IDE dans la
zone Med
2.1. Evolution des flux d'IDE entrant dans la zone Med
À l'échelle mondiale, les flux d'IDE ont connu
une hausse graduelle entre 1980 et 2000. Ils ont connu une croissance sans
précédent, pour atteindre en 2000 un montant de 1300 milliards de
dollars US - soit quatre fois le niveau enregistré cinq ans plus
tôt (OCDE, 2002).
Leur évolution n'a toutefois pas été
régulière puisque, après qu'ils eurent atteint leur
apogée en 2000, un déclin est survenu en 2001 et s'est
prolongé durant les deux années qui ont suivi pour arriver en
2003 à un montant de 610000 millions de dollars. Une reprise est ensuite
intervenue en 2004 date à laquelle l'IDE a connu une
légère hausse de 2% par rapport à sa valeur de 2003 soit
un montant à environ 622000 millions de dollars (WIR
2005).
On assiste à une tendance pareille des flux des IDE
dans la zone Med que les IDE au niveau mondial. Après avoir affranchi la
barre des 12 milliards de dollars en 2001, les flux d'investissement direct
à destination des pays Med, ont chuté à 6,2 milliards de
dollars en 2002, pour remonter à près de 9 milliards de dollars
en 2003. Cependant, cette progression a été essentiellement due
à l'accroissement des IDE vers Israël (Reiffers / Radwan,
FEMISE 2005).
On trouvera au tableau 1 une ventilation d'entrées des IDE
à destination des pays Med.
Tableau1 : Flux d'IDE entrants 2000-07
pour chaque pays Med (millions USD)
Source : UNCTAD-WIR pour 2000-2007
Passant d'une dizaine de milliards d'USD en 2000 à une
soixantaine en 2007, les IDE constatés vers la zone Med ont
été multipliés par 6 en 7 ans, atteignant presque le
montant record de la dernière décennie.
C'est ainsi que la région Med arrive enfin a capté
une part des IDE mondiaux correspondant à son poids démographique
(4%). (CNUCED, 2008)
Sauf choc imprévu, cette consolidation ne devrait pas
marquer un retournement de tendance. Les causes profondes de l'engouement
croissant pour la Méditerranée observé depuis 2004 ne sont
en effet pas prêtes de disparaitre : pétrodollars,
proximité avec l'Europe, décollage de la Turquie, prise de
conscience du potentiel de marché de la Med et intérêt
nouveau porté à l'espace Euromed en général.
C'est surtout la partie orientale de la région qui
profite du maintien des investissements étrangers à un niveau
relativement élevé. Turquie et Egypte sont les pays qui attirent
les flux d'IDE les plus importants en 2007. L'Egypte capte 80% des IDE
destinés au Machrek, contre un peu moins de 60% en moyenne les
années précédentes. Au Maghreb, c'est l'Algérie qui
se distingue en termes absolus (Henry/Abdelkrim/De Saint Laurent ;
2008).
Alors qu'en termes de taille de marché, l'impact des
investissements étrangers est plus fort en Tunisie, Lybie, Jordanie `455
euros par habitant' et Egypte ` les IDE prononcés représentent
20% du PIB réel `(tableau 2).
Tableau 2: Performance des pays Med
rapportée à la population et PIB
`Flux d'IDE (millions d'euros), %pop en euros par tête et
%PIB=flux IDE/PIB réel *1000'
Source : ANIMA - MIPO « 2005-2007 »
Après une année de record, les pays Med ont
commencé à être touchés par la crise mondiale
financière et économique, avec un certain retard et une probable
atténuation. En 2008, leur part dans les IDE mondiaux stagne ainsi
à 3%. (CNUCED, 2008)
Contrairement à ce qui est attendu, les causes
profondes de l'engouement croissant pour la Méditerranée disparu
. En 2008, on assiste un changement radical de l'environnement à savoir
: effondrement de cours de l'énergie, accès plus restreint au
crédit, baisse de la fréquentation touristique, etc.
En effet, le nombre de projet fléchit
légèrement en 2008 (-6%), donc le cumul des montants bruts des
projets annoncés en 2008 recule de 38%, aussi le flux annualisé
pour 2008 baisse de 37%. (Henry/Abdelkrim, 2009) (Graphique
1).
Graphique1: Flux d'IDE entrant
et nombre de projets pour la région Med (2003-08)
Source : ANIMA- MIPO et CNUCED
Région par région, la situation semble
contrastée : le Maghreb (196 projets d'IDE, ou 25% de la région
en 2008) et le Machrek (282 projets, ou 36% de la région) sont en net
recul, alors que l'ensemble « autres MED » progresse ; la Turquie et
Israël se taillent la part du lion (304 projets d'IDE et 60% des montants
d'IDE). (CNUCED, 2008)
La sous région « autres Med » continue
à marquer des points en 2008, tandis que les projets d'investissements
à destination du Maghreb et Machrek sont en chute libre par rapport
à 2007, sachant que le Maghreb s'en tire moins mal que le Machrek.
(Tableau 3)
Tableau3 : Evolution des flux d'IDE par
sous région en millions d'euros
Source : ANIMA - MIPO 2003-2008
2.2. Origines des stocks d'IDE
Depuis quelques années, la part de l'Europe dans les
IDE entrant vers les pays Med n'est plus majoritaire (en 2006 : 43% des projets
et 25% en valeur) (Henry, De Saint-Laurent, 2007). Si son montant
d'investissement en 2007 remonte à 24 milliards d'euros, le tiers de ces
IDE provient d'un seul projet « l'achat par Lafarge des cimenteries de
l'égyptien Orascom ». (Abdelkrim/Henry, 2009).
Tandis que la part de l'Amérique du nord est croissante
depuis 2003 (31% du marché en 2006). Celle des pays du Golf et autres
pays MENA (hors MED) est également progressive, étant le premier
investisseur en valeur de 36%, devançant l'Asie (4%) et les pays Med
euxmêmes (3,5%) (Henry, De Saint-Laurent, 2007)
(Graphique 2)
Graphique2: Evolution des parts
de marché des principales régions d'origine d'IDE
Source : MIPO 2003-2006
Si on rentre davantage dans les détails des origines des
flux d'IDE, on constate :
+ En Europe, ce sont surtout les pays latins qui investissent
dans la Med : tropisme français, espagnol et belge pour le Maroc, forte
présence italienne en Egypte. Alors que les pays de l'Europe Nord
investissent notamment dans l'énergie (Norvège en Algérie,
RU en Egypte).
+ Par ailleurs, la plupart des pays de l'Europe
préfèrent investir en Turquie et en Tunisie. A l'exception de
l'Allemagne, ils ignorent des pays comme la Syrie ou la Jordanie (ainsi le
Liban et la Palestine, mais la géopolitique récente
l'explique).
+ Israël attire l'attention des Etats -Unis, Canada et le
Royaume Unis (seul pays européen qui y investit).
+ Quant aux pays de Golf, on trouve les Emirats comme
principal investisseur visant quasiment tous les pays, avec une
préférence pour l'Egypte et le Maroc, suivi par l'Arabie Saoudite
qui est orientée vers le Machrek.
+ Concernant les asiatiques, ils sont de nouveaux venus dans
la zone Med, avec la présence remarquable des chinois dans tous les pays
(énergie, construction). Les indiens et les malais se concentrent sur
l'Egypte, alors que la Corée du Sud vise la Turquie.
Paralysés par l'assèchement du crédit,
les investisseurs du Golf commencent à s'essouffler : le montant des
projets en 2008 enregistre une baisse par rapport à l'année
précédente. Ainsi, l'Europe reprend sa place de première
région émettrice d'IDE vers les pays Med (41% en 2008)
(Abdelkrim/Henry, 2009).
En effet, l'Europe et le principal partenaire sur deux sous
région : le Maghreb et la Turquie, alors que sa position s'effrite au
Machrek. (Tableau 4)
Tableau4 : Principaux émetteurs
d'IDE dans la région Med (Med-13) en 2008 (Flux en millions d'euros)
Source : ANIMA -MIPO
En 2008, Azerbaïdjan devient le principal émetteur
d'IDE en Turquie. Les Emirats Arabes Unis figurent toujours parmi les
principaux investisseurs dans la région Med, ils ont annoncé en
2008 trois projets de long cours (Porta Moda à Tunis, Aqaba en Jordanie
et Dounya Parc à Alger) dont les montants bruts totalisent environ 12
milliards d'euros.
Les Koweitiens suivent les Emiratis avec 34 projets,
principalement en Egypte et en Jordanie.
Les projets d'investissement saoudiens baissent de 34 en 2007
à seulement 22 en 2008, principalement en Egypte et Algérie.
Les entreprises européennes sont à nouveau en
position dominante, elles sont à l'origine de 16,3 milliards d'euros
d'IDE annoncés dans la région Med en créant 32 158 emplois
notamment dans le textile et l'industrie automobile. (Abdelkrim/Henry,
2009).
Flux d'IDE par région d'origine et destination(en
millions d'euros)
Source : ANIMA -MIPO 2003-2008
2.3. Aperçu sur la répartition sectorielle
des IDE
L'analyse sectorielle des IDE pour l'année 2006
témoigne d'une forte concentration des flux d'investissements sur un
petit nombre de secteurs. Les cinq premiers secteurs en valeur
représentent 65% des montants annoncés en 2006 pour 51% du nombre
de projets (Tableau 5)
Tableau5 : Forte concentration des IDE
sur quelques secteurs en 2006
Source : Observatoire ANIMA-MIPO 2006
*Top 5 (dans l'ordre) : banque -assurance, BTP
-transport, tourisme, télécoms, énergie.
*Top 12 : idem + logiciels, composants
électroniques, machines, ciment- verre minéraux, agroalimentaire,
chimie, distribution.
La concentration des IDE sur quelques secteurs s'accentue
d'année en année. En 2007, les 5 premiers secteurs
représentaient 76% des montants annoncés pour 53% seulement du
nombre du projet. (Abdelkrim/Henry, 2009).
Cette hausse se confirme en 2008, les dits premiers secteurs
atteignent 80% du total des montants annoncés avec 54% du nombre des
projets. (Tableau 6)
Tableau6 : La concentration des flux
en 2008
Source : MIPO 2008
En effet, sur la période 2003- 2008, le stock des projets
des IDE est nettement dominé par les secteurs BTP-services,
infrastructures de transport, d'énergie et de tourisme. (Graphique3)
Graphique3 : Montants d'IDE par secteur
en millions d'euros
Source : ANIMA- MIPO 2003-2008
BTP et énergie ont fait une fois de plus le plus gros
investissement direct étranger dans la zone Med en 2008, sont parmi les
filières les exposées avec les télécoms, les
services financiers et les matériaux de construction. Parmi les secteurs
qui montent, figurent les services aux entreprises, les logiciels,
l'aéronautique et la chimie.
A noter que la Turquie attire l'essentiel des investissements
dans la grande distribution (90% du montant et 17 projets sur 25 en 2008).
(Abdelkrim/Henry, 2009).
En termes d'emploi, à l'inverse de filières
très gourmandes en capital mais pauvres en retombés locales
`énergie par exemple', il existe des secteurs qui présentent un
potentiel de création d'emplois important relativement au capital
investi `activité manufacturière ou de services'. (Graphique
4).
Graphique 4 : Potentiel de
création d'emplois selon le secteur
Source : ANIMA-MIPO 2003-2008
-La décision d'investir dans le secteur
BTP-transport ; dans les pays Med ; repose essentiellement sur
l'existence d'une plateforme logistique incontournable. En dépit de la
crise, ce secteur est en plein révolution. Les activités de
transport logistique sont indispensables au développement du reste de
l'économie, pour cela tous les pays Med ont attiré ; en 2008 ;
des projets d'IDE importants.
L'ouverture du transport aérien à l'initiative
privée en Syrie permet ainsi au Koweitien Al Aqeelah de lancer Pearl of
Syria (Loloa), compagnie aérienne privée créée en
JV avec les syriens Sham Holding et Syrian Air. En matière
d'infrastructures, les projets portuaires dominent (ports de transbordement ou
de desserte terrestre). Les 2 principaux projets sont ceux de l'émirati
DP World, qui a pris 90% de la société de gestion du port de
Sokhna en Egypte, et prévoit d'investir un milliard d'euros sur 3ans
pour le développer, tandis que son compatriote Al Maabar a
remporté le contrat BOT de 5 milliards de dollars concernant l'extension
du port d'Aqaba en Jordanie. Au Maroc, le développement des terminaux 3
et 4 du port de Tanger pour prés de 7 milliards de dirhams d'ici 2012 a
été attribué à des consortia emmenés
respectivement par PSA Singapore Terminals et le danois A.P. Moller-Maersk.
(Abdelkrim/Henry, 2009).
-Toujours plus de projet, des projets toujours plus importants,
le secteur touristique est en plein expansion, il joui d'une
belle moisson d'investissements étrangers.
En raisonnant en termes de montant réel investi en
2006, c'est l'Egypte (2174 millions d'euros) qui arrive en tête, suivie
par le Maroc (2099 millions d'euros), tandis que les autres pays sont assez
loin derrière (la Turquie : 688 millions d'euros, Syrie : 584 millions
d'euros, Tunisie : 505 millions d'euros, Jordanie : 459 millions d'euros)
(De Saint-Laurent, Henry, 2007).
Concernant le nombre de projet, le trio de tête est
formé du Maroc avec 33 projets, devançant nettement l'Egypte `14'
et la Jordanie `8'. L'Algérie, la Tunisie et la Turquie font jeu
égal avec 5 projets chacun. La Lybie attire ; en 2006 ; 3 projets dont
un figure dans le top 13 des plus gros investissements du secteur.
Alors qu'en termes de provenance, l'union européenne et
les pays de Golfe font quasiment jeu égal avec respectivement 34 et 30
projets sur l'ensemble de 75 projets.
-Le secteur énergie constitue la
principale destination des IDE européens, pèse 31% des montants
annoncées sur 2003-08 et 11% du nombre du projet.
Au Maroc, de nouvelles concessions ont été
accordés aux investisseurs étrangers dans la région du
Sahara occidental.
En valeur, c'est l'Egypte qui creuse l'écart avec plus
de 2343 millions d'euros pour 2006, principalement dans de grands projets
gaziers ( nouveaux trains de liquéfaction du gaz...).En deuxième
position vient la Turquie, avec environ 1,5 milliard d'euros, dont 850 millions
pour le seul rachat par l'Autrichien OMV de 34% du capital du réseau
turc de stations services Petrol Olfisi. En troisième position, se
trouve la Syrie, avec prés de 1 milliard, avec des investissements
à tous les stades. (Henry/ De Saint-Laurent, 2007).
Classé parmi les filières qui souffre le plus de
la crise, son budget moyen par IDE, recule alors pour atteindre 149 millions
d'euro en 2008 (soit une baisse annuelle de quasiment 50%).
(Abdelkrim/Henry, 2009).
Malgré la volatilité extrême des cours de
l'énergie et la modération de la demande mondiale due au
ralentissement économique, les opérateurs parient sur un rebond
rapide des cours ce qui permettra de maintenir l'investissement étranger
; une ressource vital pour accroitre les réserves et les
capacités des pays Med bien dotés en hydrocarbures.
-Le secteur opérateurs télécoms
et internet se concentre sur un nombre réduit
d'opérations de forts moyens financiers. Tous les pays Med, sans
exception, voient leurs secteurs de télécoms profiter de cet
intérêt soutenu.
Ainsi, Palestine a pu vendre une licence de
téléphonie mobile avec a la clé la création d'un
nouvel opérateur, pour 357 millions d'euros. L'Egypte vend une licence
télécom à Etisalat (Emirats Arabes Unis) pour 2338
millions d'euros, de même la Tunisie cède 35% du capital de son
opérateur public pour 1784 millions d'euros. (Henry/ De
Saint-Laurent, 2007).
Maroc-Telecom s'est engagé à investir 663
millions d'euros, tandis que la Jordanie décide de vendre son
opérateur GSM Umniah à Batelco (Bahreïn) pour un montant de
334 millions d'euros.
L'Egypte augmente de 7, 91% ses parts dans Djezzy, sa filiale
algérienne, pour 321 millions d'euros. (Henry/ De Saint-Laurent,
2007).
-La banque et les autres services financiers
ont fait l'objet de beaucoup d'attention de la part des opérateurs
étrangers ces dernières années. Des projets assez
variés reflétant la diversité des situations du milieu
bancaire dans les pays Med.
Les trois plus gros montants concernent la Turquie `prise de
participations pour près de 7milliards d'euros)', tandis que les deux
suivants visent l'Egypte avec la naissance de la plus importante banque
privée du pays par le biais de la cession de la banque d'Alexandrie
à San Paolo IMI , ainsi que l'immixtion croissante des grands financiers
du Golfe au Machrek illustré par l'entrée de l'émirati
Abraaj au capital d'une grande banque d'affaires locale. (Henry/ De
Saint-Laurent, 2007).
On retrouve également les deux grandes compagnies
d'assurance françaises, AXA au Maroc filialise à 100% son clone
local et Groupama en Turquie. En Algérie et au Maroc, la
Société Générale et BNP Paribas cherchent à
étendre leurs réseaux d'agences.
-Les industries de matériaux (verre, ciment,
bois, papier), un secteur qui progresse de manière
significative après une année 2005 déjà
réussie (27 projets, contre à peine plus d'une dizaine les deux
années précédentes), il atteint 37 projets en
2006. (Henry/ De Saint-Laurent, 2007).
Les principaux destinataires sont l'Egypte, la Syrie, la Turquie
et l'Algérie.
Le ciment et le plâtre représentent la grande part
des projets, et devraient continuer à attirer des capitaux
étrangers tant que les besoins de la région sont grands.
Dés 2008, les grands du secteur ont
préféré tailler dans leurs programmes d'investissement
nouveaux, voire suspendre certains projets annoncés dans l'euphorie du
boom de 2007.
-Les activités du secteur des logiciels et
autres prestations informatiques sont inégalement
répartis au sein de la zone Med, les IDE correspondants ne suffisent pas
à corriger les écarts existants. Israël champion de la
région, a attiré 21 projets en 2006 sur l'ensemble de 37 projets
destinés à la région. (Henry/ De Saint-Laurent,
2007). Israël (comme depuis peu la Turquie, à moindre
échelle) attirent plutôt des investisseurs américains,
alors que le Maroc, l'Egypte et la Tunisie captent des projets d'origine
européenne (France en tête).
-Le seul véritable pôle
automobile intégré dans la région est la
Turquie. En 2008, elle attire le plus gros des projets (18 sur 36). Le Maghreb
cumule cependant 13, contre 5 pour l'Egypte. (Abdelkrim/Henry,
2009)
L'Europe domine le marché méditerranéen
(Allemagne en tête), mais le monde émergent poursuit son
installation en Méditerranée : le fabricant brésilien
d'autocars MARCOPOLO et le groupe AvtoVaz - Lada en Egypte, des projets
d'assemblage chinois en Algérie).
Le Maroc bénéficie du grand projet : l'installation
de l'usine géante Renault à Tanger-Med
Malgré le retrait du principal allié de Renault
; le groupe japonais Nissan, le projet verra le jour en 2012, avec une
capacité de 170.000 voitures par an, et à terme la
capacité atteindra les 400.000 voitures annuelles. Renault Tanger-Med
permettra la création de 6000 emplois directs et près de 30.000
emplois indirects. (Le matin, 2009)
-Les industries lourdes (métallurgie,
chimie-plasturgie-engrais) paraissent aujourd'hui incertaines.
Malgré tout, la métallurgie a attiré en 2008, une
quinzaine de projets contre 5 en moyenne entre 2003-2006. Aussi, la chimie
capte environ 30 projets par an depuis 2005, surtout destinés à
la Turquie et l'Egypte. Le secteur des engrais reste attractif.
(Abdelkrim/Henry, 2009).
-La grande distribution poursuit son expansion
dans la région, malgré quelques ratés. La Turquie et le
Maroc attire grand nombre de projet.
A titre d'exemple, St Martin Property, filiale de Kuwait
Investissement Authority, a acheté les murs du centre commercial Cevahir
à Istanbul pour la coquette somme de 750 millions d'USD. Au Maroc les
enseignes étrangères multiplient leurs implantations, beaucoup
sont françaises comme Carrefour et Bricorama.
D'autres investisseurs venus du Golfe s'installent au Maghreb
tels que Nesk Trading d'Arabie saoudite et Zaid Ali des Emirats.
Le groupe saoudien Anwal achète 90% du capital de la
chaine des magasins d'Omar Effendi en Egypte.
-L'agro-alimentaire pèse peu dans les
projets et les montants, or ; en 2006 ; il dépasse 2352 millions d'euros
contre seulement 620 millions d'euros en 2005. (Henry/ De
Saint-Laurent, 2007).
En Egypte, un projet agroalimentaire dédié
à l'export est mi en place par le Japon, il concerne divers produits
tels que les produits laitiers, les huiles végétales, le tabac,
les softs drinks, les boissons alcoolisés, le maraichage et le sucre.
Les groupes multinationaux continuent à investir dans
la région Med : le fabricant francoespagnol de cigarettes Altadis est
derrière 3 projets au Maroc, Heineken en Tunisie ou Nestlé en
Syrie. Celle ci bénéficie des investissements de l'émirati
Akhras Group construisant une nouvelle raffinerie et de l'américain
Cargill associé au brésilien Cristalsev construisant avec des
partenaires locaux une autre raffinerie de sucre.
-Le textile-habillement
méditerranéen est aujourd'hui au milieu du gué, sa
compétitivité - prix est trop faible pour concurrencer les
industriels asiatiques.
En 2008, les importations européennes de textile -
habillement ont baissé de 4,5%. Les fournisseurs qui marquent des points
sont la Chine et le Vietnam mais aussi l'Egypte avec plus de 7%. Tandis que les
ventes du Maroc à l'Europe reculent de 3,8%, celle de la Turquie
plongent de 11%. En Tunisie, les exportations de produits d'habillement ont
reculé de 28,6 % en volume et de 7,3% en dinars.
(Abdelkrim/Henry, 2009)
Les pays émergent commencent à percevoir les
pays Med comme plateforme de production vers l'Europe. On cite le projet Birla
cellulose porté par un industriel indien qui investit 130 millions
d'euros à Alexandrie pour créer une usine de fibranne viscose
destiné à l'Europe ou la co-entreprise chino-égyptienne
qui inaugure une usine de tissus.
Les autres secteurs sont inégalement répartis
sur les pays de la région Med, la plupart d'opérations sont
concentrées sur Israël et la Turquie. Le secteur des composants
électroniques peut par exemple semblé faire bonne figure, mais
reste très dépendant des IDE massifs et successifs d'INTEL dans
ses centres de R&D et ses sites de production israéliens.
Or, malgré l'effet positif de l'IDE sur quelques
variables moteurs de la croissance, sa contribution n'est pas pour autant
significatif, et les avantages qu'il procure ne se répartissent pas de
manière équitable entre les pays de la zone Med et entre les
secteurs économiques. Aussi, ces avantages ne se manifestent pas de
manière automatique, cela veut dire qu'il incombe aux pays hôtes
de mettre en place un arsenal de conditions et lois et renforcer leur politique
d'ouverture pour faciliter et favoriser l'entrée des IDE.
Adoptée lors de la conférence
euro-méditerranéenne de novembre 1995, la Déclaration de
Barcelone prévoit à l'horizon 2012 l'instauration d'une vaste
zone de libre-échange entre l'Union Européenne et douze pays qui
bordent les rives Sud et Est de la Méditerranée. Objectif, faire
de ce nouvel espace économique l'un des marchés les plus
dynamiques de la planète. (Apothéloz, De Saint Laurent,
2004). On assiste depuis à une croissance importante en moyenne
de 2% par an. (Plan Bleu, 2009).
Convaincus des effets bénéfiques de l'IDE sur
leurs économies, les pays Med s'inscrivent désormais dans une
guerre de « surenchères » à coups d'incitations
fiscales et commerciales afin d'attirer les flux d'IDE sur leurs
territoires.
Reste à savoir si cet accroissement est-il lié
à l'entrée des IDE ? Et par quels canaux se manifestent l'impact
des IDE sur la croissance économique des pays de la région Med
?
Ce chapitre tente de répondre à ces questions
tout d'abord à travers une synthèse de littérature
consacrée au lien des flux d'IDE entrant et la croissance
économique des pays d'accueil en termes de l'emploi, du revenu, du
capital humain, de la technologie, et la politique commerciale, ensuite,
l'analyse reposera sur des estimations économétriques sur
données en panel, en construisant un modèle intégrant
l'IDE dans les nouvelles approches empiriques de la croissance. L'estimation en
panel de ce modèle, permettra, de restituer les mécanismes et les
effets.
Chapitre II
Les effets des IDE sur la croissance de la
zone Med
Section 1 : Revue de la littérature sur
différents effets des IDE dans les pays en
développement
La littérature traitant de l'impact des IDE sur la
croissance notamment celle des pays en développement est
particulièrement abondante. Ces travaux s'intéressent aux impacts
d'ordre macroéconomique, ils ont parfois plus précisément
porté sur les inégalités, et récemment, sur la
réduction de la pauvreté. Actuellement, les économistes
tendent à reconnaître un effet global positif des IDE sur la
croissance des pays en développement mais avec des nuances souvent
importantes. (Mainguy, 2004)
L'impact des IDE sur la croissance sera donc dépendant
des interactions qui se développeront (ou non), avec les variables
suivantes, choisies en raison de leur importance dans le cas des pays en
développement : le capital humain, l'évolution des
investissements domestiques, la politique commerciale, la distribution des
revenus, l'emploi, le transfert des technologies.
1.1. Croissance et développement humain :
Il est évident que les rendements des investissements sont
plus importants là où la main d'oeuvre est mieux formée et
les infrastructures sont plus développées.
Selon l'OCDE l'investissement dans l'enseignement
général et les autres formes de capital humain sont essentiels
pour qu'un pays offre un climat favorable à l'IDE.
Selon la même source, la présence des FMN dans
les pays en développement pourrait être un élément
clé du développement des compétences d'autant que certains
savoirs sont impossibles à transmettre par écrit. Alors, Le
meilleur moyen, pour les pays en développement, d'acquérir le
savoir contenu dans le processus de production des économies les plus
développés pourrait donc être la présence
d'entreprises étrangères dans l'économie nationale.
En effet, le stock du capital humain est à la fois, un
facteur qui détermine la quantité et la qualité des flux
d'IDE entrants, et un mécanisme susceptible à être
développé à travers les IDE.
Caves (1996) estime que ; tant que les systèmes de
l'enseignement public dans les PVD, laisse à désirer, les
retombées de l'IDE à travers la formation de la main d'oeuvre
peuvent être relativement plus importantes.
Suivant Blomström et Kokko (1996), le transfert de
technologie entre les multinationales et leurs filiales ne s'opère pas
seulement via les machines, le matériel, les droits de brevet et
l'expatriation des gestionnaires et des techniciens, mais également
grâce à la formation des employés locaux des filiales.
S'appuyant sur les travaux de Barro et Lee (1994),
Borensztein, De Gregorio et Lee (1998) montrent que le stock de capital humain
est essentiel pour déterminer l'amplitude des effets des IDE sur la
croissance, en rajoutant que dans les pays où le niveau du capital
humain est faible, les effets peuvent être négatifs.
Ritchi en 2001 reconnaît que les multinationales ont
joué un rôle important dans la croissance de l'Asie du Sud-est,
dans la mesure qu'elles influencent les institutions éducatives des pays
hôtes, en investissant davantage dans la formation des firmes locales,
mais le savoir-faire créé au sein de la multinationale ne se
diffuse pas nécessairement au sein des entreprises locales.
Dans un article plus récent les mêmes auteurs
insistent sur l'importance relative des FMN dans l'enseignement
supérieur. En effet, les deux auteurs indiquent que « Bien que le
rôle des
FMN soit assez marginal dans l'enseignement primaire et
secondaire, l'IDE pourrait néanmoins avoir un effet visible sur
l'enseignement supérieur dans les pays hôtes ».
Dans la même idée, Sjöholm (2004), ont
prouvé que les multinationales en Indonésie investissent plus
dans la formation que les entreprises locales.
Par ailleurs, Xu (2000) et Borensztein et Alii. (1998) pensent
que l'IDE entraîne un effet bénéfique sur les
économies d'accueil à condition que ces pays aient
déjà atteint un certain seuil de développement du capital
humain. Selon Xu, à partir du seuil de 1,9 année d'études
secondaires l'IDE commence à entraîner des gains de croissance
économique dans le pays hôte. En revanche, d'après
Borensztein et alii ce seuil se limite à 0.52 année
d'études secondaires pour que le pays d'accueil bénéficie
des gains de productivité via l'IDE. Au regard de ces résultats,
nous pouvons établir le constat suivant : la plupart des PVD ont
déjà atteint le seuil de développement fixé par
Borensztein et alii, mais pas celui fixé par Xu.
Les recherches sur la relation entre IDE et formation du
capital humain doivent encore être approfondies et posent la question des
politiques publiques à mettre en oeuvre pour améliorer la
capacité d'absorption des pays hôtes.
1.2. Croissance et investissement domestique
Dans quelle mesure l'IDE peut évincer ou exercer un effet
d'entrainement sur les investissements nationaux ?
Cette question a fait l'objet de plusieurs études
empiriques tentant de mesurer le lien entre les IDE et les entreprises
domestiques.
En effet, Bronstein, De Gregoric et Lee (1998) montrent que
les IDE un effet positif sur les investissements nationaux sans que cet effet
soit très significatif. De même, Soya et Oneal (1999) affirment
que les IDE encouragent les investissements locaux au lieu de leur nuire.
Analysant l'effet de l'entrée des firmes
multinationales sur l'investissement domestique dans un pays d'accueil, Ils ont
conclu que, l'effet d'entrainement dépend de la stratégie suivie
par ces multinationales « production pour le marché local ou
exportation ».
Cependant, malgré ces effets théoriques potentiels,
l'effet d'éviction a été le plus observé au niveau
des pays en voie de développement.
Agosin et Mayer (2000) étudient justement l'impact des
IDE sur l'investissement intérieur en retenant un échantillon de
trois régions, ils montrent que l'IDE a stimulé l'investissement
intérieur en Asie, qu'il a eu par contre un effet d'éviction en
Amérique latine et que son incidence est plutôt neutre en Afrique,
où néanmoins quelques pays semblent tirer parti des
investissements étrangers (Côte-d'Ivoire, Ghana,
Sénégal).
Dans le même ordre d'idée, Kumar et Pradhan
(2002) montrent que les IDE ont un effet négatif sur les investissements
nationaux. Ils distinguent cependant deux phases : après un impact
négatif, la situation s'améliore.
Dans le même sens, une étude de Harrison et
McMillan (2002) sur l'impact des IDE sur les marchés financiers de la
Côte d'Ivoire entre 1974 et 1987 confirme que les FMN, grâce
à la supériorité de leurs garanties et de leur
rentabilité, bénéficient d'un accès plus facile aux
banques locales, au détriment des entreprises locales.
Quant aux pays de la région Med, l'étude de
Bouklia et Zatla (2001), soutiennent l'absence de complémentarité
entre l'IDE et l'investissement domestique à l'intérieur de ces
pays, et n'excluent pas l'hypothèse d'effet d'éviction de
l'investissement domestique par les IDE ce qui réduit leur contribution
à la croissance économique.
Prenant le cas du Maroc à titre d'exemple, on
aperçu que les IDE augmentaient le risque des entreprises dans les
branches dominées par des producteurs locaux dont l'accès aux
marchés locaux du crédit était devenu plus difficile.
A l'instar de ces résultats, l'IDE peut évincer
l'investissement domestique et pourrait alors provoquer l'appauvrissement des
firmes locales dans un premier temps, alors qu'à long terme, ces
entreprises locales peuvent bénéficier des externalités
liées aux activités des multinationales.
1.3. Croissance et politique commerciale
L'impact des IDE sur la balance commerciale « structure
des exportations et importations » est souvent considéré
comme fondamental pour les pays en développement pour lesquels il s'agit
de pallier le manque de devises. En effet, les exportations, ont pour
corollaire un afflux de devises contribuant au financement des importations.
Elles permettent aussi d'obtenir des économies de spécialisation
et des économies d'échelle.
A ce sujet, les FMN peuvent jouer un rôle de «
catalyseur d'exportation » et faciliter l'intégration des
entreprises locales sur les marchés mondiaux. A travers les accords de
soustraitance et de coopération, elles peuvent permettre aux firmes
locales d'obtenir des informations à moindre coût sur la demande
et la qualité des produits des marchés mondiaux.
Rhee et Belot (1990) mettent en évidence à
travers des études de cas, le rôle catalyseur des exportations des
investisseurs étrangers, lesquels contribuent à la genèse
d'une industrie d'exportation dans certains pays en développement. De
même, Aitken et al (1997) montrent que la présence des
firmes multinationales sur le marché domestique stimule non seulement la
concurrence mais encourage également les firmes domestiques à
exporter et à améliorer leur efficacité.
Suivant, la CNUCED (2002), une FMN peut agir sur le commerce
d'un pays d'accueil aussi bien d'une façon directe qu'indirecte. Les
effets directs se produisent lorsque la production locale de la multinationale
est destinée à la réexportation, ou lorsqu'elle
établit un lien en amont avec les entreprises locales qui deviennent
à leurs tours des « exportateurs indirects ».
Jun et Sing (1996) trouvent un lien direct entre les
exportations d'un pays en général et les IDE mais pensent que les
exportations devraient être considérées comme une variable
de contrôle à cause de la propension à exporter qui est-on
ne peut plus élevée chez les investisseurs étrangers.
Alors que les effets indirects se manifestent à travers
la présence de la FMN qui incite les gouvernements à
développer les infrastructures et à réduire les
barrières à l'échange aussi d'améliorer leur
efficacité productive par l'adoption des technologies modernes, pour
faire face à la concurrence internationale.
L'analyse d'Aitken, Hanson et Harrison (1997), tente d'estimer
les effets indirects des activités des entreprises nationales et
multinationales sur la performance à l'exportation. L'étude
montre que la probabilité qu'une entreprise locale exporte augmente avec
une localisation à proximité des multinationales.
Dans une étude sur l'IDE et le commerce, Menegaldo et
Moustier (2002) ont analysé les flux bilatéraux d'investissement
direct étranger entre l'Europe et les pays du sud de la
méditerranée `Maroc, Egypte, Tunisie et Turquie' entre 1985 et
1997. Les deux auteurs ont proposé de tester la relation entre l'IDE et
le commerce. Ce dernier a été appréhendé par les
exportations et les importations.
Leur étude a fait apparaître une relation de
cointégration dans le cas marocain, tunisien et turc ce qui a permis de
conclure à l'existence d'une relation de long terme entre les
investissements directs étrangers, d'une part, et les exportations et
les importations, d'autre part. Le cas d'Egypte est cependant assez
mitigé. (ALAYA, 2006)
Sur le même échantillon, Soliman (2003) applique
un modèle économétrique sur une période de 23 ans,
il constate que l'IDE semble avoir un effet positif sur les exportations
manufacturières. Cependant, l'importance de cet effet est si faible pour
générer une amélioration de la performance à
l'exportation.
L'IDE peut être un facteur de soutien des exportations, or,
les résultats des études empiriques n'établissent pas
toujours un lien de causalité direct.
1.4. Croissance et revenu/emploi :
Les travaux concernant les impacts sur les pays en
développement s'intéressent également au rôle qu'ils
peuvent jouer sur la distribution des revenus et l'emploi.
En ce qui concerne les effets des IDE sur l'emploi, ils ont
été diversement interprétés dans la
littérature.
Des modèles théoriques démontrent que
l'ouverture aux capitaux étrangers a un effet positif sur la
création d'emploi dans le pays hôte. D'autres constatent
qu'après la décentralisation, la privatisation des entreprises
entraine une perte d'emplois.
Selon Chudnovsky et Lopez (1999), l'importance de l'emploi direct
généré par les FMN dépend bien entendu des
secteurs.
Dans le même sens, te Velde et Morrissey (2002) estiment
que les FMN paient mieux les salariés les plus qualifiés, en
créant peu d'emplois non qualifiés « à part le
textile », elles sont peu susceptibles de réduire la
pauvreté.
Gries et Jungblut (2004) trouvent un impact positif des IDE
sur l'emploi dans les PVD. Cependant la structure des emplois
créés reste ambiguë : ce sont surtout les travailleurs
qualifiés qui bénéficient des emplois offerts par les
firmes étrangères.
Hunya et Geishecker (2005) dans la recherche des effets des
IDE sur l'emploi dans les pays d'Europe de l'Est confirme que les
multinationales privilégient les employés bien formés
à qui elles offrent des salaires supérieurs par rapport aux
firmes locales qui offrent des salaires peu élevés à des
travailleurs disposant d'un faible niveau de formation.
En analysant les effets des IDE sur la distribution des revenus,
certains chercheurs montrent que ces effets sont positifs, d'autres ne le
pensent pas.
Les articles de Jalilian et Weiss (2002) et Klein, Aaron et
Hadjimichael (2001) posent explicitement la question de la relation entre IDE
et réduction de la pauvreté. Les IDE ont un impact positif sur la
croissance et la croissance un impact un impact positif sur la réduction
de la pauvreté.
En utilisant le coefficient de GINI calculé à
partir de la courbe de Lorentz pour tester l'impact des IDE sur les 20% les
plus pauvres d'un pays, Bussman et al. (2000) trouvent que la globalisation a
peu d'effets sur répartition des revenus dans un pays, alors que la
présence des FMN n'aggrave pas les inégalités et ne
marginalise pas les plus pauvres.
Pour évaluer les retombées des IDE sur les
revenus et la pauvreté, Lipsey (2002) recommande qu'il faut tenir compte
aussi bien des spécificités et des politiques des pays que des
caractéristiques des firmes et des industries.
Par contre, Milanovic (2003) n'a trouvé aucune relation
entre les IDE et les inégalités de revenus.
1.5. Croissance et diffusion de technologie :
Il est évident que la présence des FMN facilite
l'accès des PVD aux technologies avancées et simplifie le
transfert de technologie, mais elle ne garantit pas tout de même
l'assimilation de ces technologies non plus Ia « capacité
d'absorption » du pays hôte.
Autrement dit, les entreprises locales devraient compléter
le processus de transfert par des efforts internes tout en mobilisant des
ressources financières.
Blomström et Kokko (1996) estiment que le «
transfert de technologie entre les multinationales et leurs filiales ne
s'opère pas seulement via les machines, le matériel, les brevets
et l'expatriation des gestionnaires et des techniciens, mais également
grâce à la formation des employés locaux des filiales.
Selon De Mello (1997) l'entrée des flux
d'investissements directs étrangers n'est pas nécessairement
bénéfique à l'égard du pays hôte. En
travaillant sur échantillon de deux groupes « pays
développés : diffusent les technologies /pays en
développement 'PVD' : l'importent », il trouve que Les effets sont
positifs sur la productivité totale des facteurs des pays
développés mais en revanche négatifs sur la
productivité des PVD. On peut interpréter ces résultats
comme un manque d'absorption réelle et une faiblesse d'appropriation de
la technologie des PVD, contrairement des pays développés qui
connaissent en revanche un effet de substitution et de diffusion des nouvelles
technologies par rapport à celles existantes.
Les IDE constituent un des principaux moyens dont disposent
les pays en développement pour accéder aux technologies.
Blomström, Globerman, Kokko (2000) et Kumar (2002) analysent notamment les
conditions dans lesquelles les firmes étrangères sont
incitées ou non à transférer des technologies vers leurs
filiales. Dans le cas d'entreprises jointes, les firmes multinationales
seraient moins enclines à transférer des technologies
avancées, en raison du risque plus élevé d'une
appropriation par la concurrence, que dans le cas d'entreprises à
capitaux 100% étrangers. (Mainguy, 2004).
La pertinence des technologies transférées est
cependant déterminante. Pour qu'elles puissent générer des
externalités, il faut qu'elles puissent s'appliquer à l'ensemble
du secteur des entreprises du pays d'accueil, et pas seulement à
l'entreprise qui en bénéficie au départ. Le niveau
technologique des entreprises du pays d'accueil revêt une grande
importance. Si l'on en croit les données disponibles, il faut, pour que
l'IDE ait une incidence plus positive que
l'investissement local sur la productivité, que
l'« écart technologique » entre les entreprises locales et les
investisseurs étrangers soit relativement limité. Lorsqu'il
existe d'importantes différences, ou lorsque le niveau technologique
absolu du pays d'accueil est faible, les entreprises locales ont peu de chances
de pouvoir absorber les technologies étrangères
transférées par l'intermédiaire des entreprises
multinationales (par le biais desquelles les écarts technologiques
pourront, naturellement, être réduits à long terme).
(OCDE, 2002)
Théoriquement, l'IDE semble être un acteur majeur
de la croissance et du développement économique. En agissant
à travers plusieurs canaux, l'IDE pourrait être d'une grande
utilité pour les PVD, en l'occurrence les pays de la rive sud de la
méditerrané, mais ne peut être considéré
comme le principal remède aux problèmes de développement
des pays. Les pays incapables de lever localement des capitaux à
investir n'ont guère de chances de bénéficier d'IDE. Les
autorités des pays d'accueil qu'il incombe de faire l'effort essentiel
d'élever les niveaux d'instruction, d'investir dans les infrastructures
et d'améliorer la situation du secteur des entreprises locales. Les
filiales locales des entreprises multinationales sont en mesure de
compléter ces efforts, et les organismes étrangers ou
internationaux peuvent apporter leur concours.
Section 2 : Modèle
économétrique
2.1. Choix du modèle
Il est clair que la croissance des pays est influencée
non seulement par l'IDE, mais aussi par des facteurs institutionnels,
politiques, fiscaux, etc.... qu'il convient alors d'expliciter. Dans son
étude, « ALAYA, 2006 » a opté pour le modèle
à effet fixe puisque celui-ci est mieux disposé à capter
les effets spécifiques des pays tel que les établissements
institutionnels, les caractéristiques géographiques, les normes
culturelles, qui pourraient influencer aussi bien la croissance
économique que l'investissement direct étranger. (Données
de panel couvrant 7 pays de la méditerranée sur la période
1975-2002).
Dans le but de relier la croissance économique à
l'IDE, et aux autres facteurs tels que les exportations, le capital humain, et
l'investissement domestique, le même modèle est appliqué
sur des données de panel qui couvrent 5 pays de la rive sud de la
méditerranée (Med-5 pour lesquels on dispose de données
suffisantes) « Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie, Turquie » sur
la période 1988-2008.
Ce modèle économétrique construit est un
modèle structurel composé de cinq équations
simultanées. Il a pour but d'analyser les effets des IDE tout en tenant
compte de l'interdépendance entre les variables retenues.
Pour résoudre un modèle à systèmes
d'équations simultanées, on résout les équations
simultanément, dans ce cas il faut respecter la règle
élémentaire : le nombre de variables endogènes doit
être égal au nombre d'équations.
Du fait que les pays Med forment un ensemble
hétérogène en termes de population, de PIB et de niveau de
revenu par habitant, ils ne peuvent être considérés comme
une zone commune. Pour cela, et dans le but d'affiner la recherche,
l'échantillon de cinq pays sera décomposé en deux groupes
homogènes. Alors, suivant le classement établi par
l'Héritage Foundation à partir de l'indice de liberté
économique qui tient compte de plusieurs mesures aussi bien
économiques qu'institutionnelles et semble décrire avec
précision le climat économique des pays et leurs attitudes
vis-à-vis des investisseurs étrangers « graphique 5 »,
et les résultats des régressions préliminaires
effectué par « ALAYA, 2006 », deux groupes peuvent être
constitués. Le premier est formé par trois pays à savoir
le Maroc, la Tunisie et la Turquie ; alors que le deuxième regroupe
l'Algérie et l'Egypte.
Graphique 5 : Evolution de l'indice de
liberté économique par pays
Source: HERITAGE FOUNDATION «
http://www.heritage.org/ »
La structure du modèle, qui suppose une forme
linéaire, est représentée comme suit :
Cr = É (IDE, KH, EXPORT, ID) [eq.1]
ID = É (Cr, IDE, CREDIT, EPARGNE) [eq.2]
EXPORT = É (IDE, TXCANGE) [eq.3]
KH = É (IDE, EDUCATION, URBAN) [eq.4]
IDE = É (Cr, ENERGIE, KH) [eq.5]
2.2. Les variables
Les variables endogènes :
Cr; IDE; KH; ID; EXPORT
-Cr : la croissance en pourcentage du PIB.
-IDE : l'investissement direct étranger au prix courant
(en millions de dollars)
-KH : le capital humain est approximé par le taux de
scolarisation brut au niveau secondaire. -ID : la part de l'investissement
domestique dans le PIB (la FBCF en pourcentage du PIB). -EXPORT : Les
exportations en pourcentage du PIB.
Les variables exogènes :
CREDIT, éducation, ENERGIE, EPARGNE, PIB, TXCHANGE,
URBAN.
- CREDIT: Le crédit accordé au secteur privé
par rapport au PIB, indique la disponibilité et l'efficacité des
intermédiaires financiers.
- Education : les dépenses d'éducation en
pourcentage du PIB.
- ENERGIE : la production d'énergie exprimée en
1000 T.E.P (tonne équivalent pétrole). - EPARGNE :
l'épargne domestique en pourcentage du PIB.
- PIB : produit intérieur brut au prix courant (en
millions de dollars).
- TXCHANGE : Taux de change de la monnaie locale en $ USD.
- URBAN : Approximé par la population urbaine en
pourcentage de la population totale.
2.3. Procédure d'estimation
L'estimation du modèle se fera en appliquant la
méthode des Doubles Moindres Carrées Ordinaires (DMCO). Dans un
premier temps, il est retenu d'estimer les déterminants des IDE
(équation 5). Dans un deuxième temps, il est question
d'évaluer les effets des IDE sur les différentes variables :
ainsi les effets des IDE sur les exportations (équation3), les
investissements domestiques (équation 2), le capital humain
(équation 4) et la croissance économique (équation 1).
Les équations du système, ainsi que le signe
attendu des différentes variables, sont synthétisés dans
le tableau. [Pour la lecture du tableau : y = f(x)]
|
X Y
|
CR
|
IDE
|
KH
|
ID
|
EXPORT
|
CR
|
|
+
|
|
+
|
|
IDE
|
+
|
|
+
|
+ /-
|
+
|
KH
|
+
|
+
|
|
|
|
ID
|
+
|
|
|
|
|
EXPORT
|
+
|
|
|
|
|
CREDIT
|
|
|
|
+
|
|
EDUCATION
|
|
|
+
|
|
|
ENERGIE
|
|
+
|
|
|
|
EPARGNE
|
|
|
|
+
|
|
TXCHANGE
|
|
|
|
|
+
|
URBAN
|
|
|
+
|
|
|
|
Il est net que dans la région Med comme dans tous les
pays en développement, le manque de données statistiques
constitue la principale limite rencontrée. A signaler que les
données proviennent de sources diverses dont les plus importantes sont :
le site Web de l'Université de Sherbrooke et le site de la Banque
Mondiale.
Section 3 : Résultats : Effets directs et
indirects
Au vu des résultats obtenus, les variables explicatives
sont plus ou moins significatives, l'interprétation des
déterminants de l'IDE précédera, l'explication de l'effet
des IDE sur les variables endogènes du modèle
économétrique.
L'analyse des résultats se fera par groupe, le premier
groupe (Maroc, Tunisie, et Turquie) suivi du deuxième groupe
(Algérie et Egypte).
3.1. Les déterminants de l'investissement direct
étranger
Modèle 1: MCO en pooling, utilisant les 63
observations 3 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles = 21 Variable dépendante: IDE
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
-4,27222e+06
|
2,13225e+06
|
-2,0036
|
0,04971
|
**
|
CROISSANCE
|
0,131412
|
0,0743495
|
1,7675
|
0,08241
|
*
|
ENERGIE
|
118,92
|
60,9412
|
1,9514
|
0,05576
|
*
|
KH
|
89420,2
|
38713,1
|
2,3098
|
0,02442
|
**
|
Moy. var. dép.
|
2076662
|
|
Éc. type var. dép.
|
5205205
|
Somme carrés résidus
|
1,32e+15
|
|
Éc. type de régression
|
4726332
|
R2
|
0,215427
|
|
R2 ajusté
|
0,175534
|
F(3, 59)
|
5,400054
|
|
p. critique (F)
|
0,002372
|
Log de vraisemblance
|
-1055,552
|
|
Critère d'Akaike
|
2119,105
|
Critère de Schwarz
|
2127,677
|
|
Hannan-Quinn
|
2122,476
|
Les résultats de la régression indiquent que toutes
les variables ont le signe approprié et sont significatives. La
croissance économique, la dotation en ressources naturelles, et le
capital humain semblent expliquer les IDE à destination du Maroc,
Tunisie et la Turquie. L'hypothèse qui pourrait expliquer ce
résultat, est que ces trois pays fournissent un effort aussi bien au
niveau de la production des ressources d'énergie qu'au niveau de la
scolarisation notamment le secondaire, et ceux dans le but de satisfaire les
besoins des investisseurs étrangers. En effet, à partir de l'an
2000, les trois pays se lancent dans une politique de développement et
de l'évolution, si on prend le taux de scolarisation à titre
d'exemple, on constate que quasiment les trois pays passent d'un niveau bas
inferieur à 50%, à une moyenne qui dépasse 80%. ( à
l'exception du Maroc qui garde un taux assez faible de 55%).
Modèle 1: MCO en pooling, utilisant les 41
observations 2 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles : minimum 20, maximum 21 Variable
dépendante: IDE
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
-6,45575e+06
|
2,79228e+06
|
-2,3120
|
0,02645
|
**
|
CROISSANCE
|
253008
|
175786
|
1,4393
|
0,15847
|
|
ENERGIE
|
1,320444
|
4,35197
|
2,6384
|
0,96960
|
**
|
KH
|
91758,1
|
39241,8
|
2,3383
|
0,02489
|
**
|
Moy. var. dép.
|
1293795
|
|
Éc. type var. dép.
|
2368383
|
Somme carrés résidus
|
1,56e+14
|
|
Éc. type de régression
|
2054905
|
R2
|
0,303660
|
|
R2 ajusté
|
0,247200
|
F(3, 37)
|
5,378325
|
|
p. critique (F)
|
0,003562
|
Log de vraisemblance
|
-652,0374
|
|
Critère d'Akaike
|
1312,075
|
Critère de Schwarz
|
1318,929
|
|
Hannan-Quinn
|
1314,571
|
Pour le cas de l'Algérie et l'Egypte, les résultats
issus du modèle indiquent que les trois variables explicatives ont le
signe positif.
Les deux pays sont bien dotés en termes des ressources
naturelles, ce qui explique la concentration des IDE dans le secteur des
hydrocarbures.
Par ailleurs, la croissance a le signe attendu mais elle est
faiblement significative, Ceci, stipule que ces deux pays ont besoin de
s'ouvrir davantage sur le monde externe et de mettre en place plus de
réformes économiques pour améliorer leurs croissances
économiques et leurs attractivités vis-à-vis des
investisseurs étrangers.
Comme l'estime « ANIMA, 2008 », l'Algérie est
surtout pénalisé par le mauvais fonctionnement de son
marché financier, le cas de ce pays, qui a les moyens d'une
stratégie endogène, du fait de ses ressources
pétrolières, est spécifique. L'Algérie gagnerait
à s'ouvrir aux IDE, non pas tant à cause du besoin de capitaux,
que pour permettre des transferts aux bénéfices des
sociétés nationales, établir un climat des affaires qui
soit favorable aux entrepreneurs étrangers comme nationaux, et se
frotter à la concurrence mondiale.
Quant au gouvernement égyptien, qui a convulsé
des déficits budgétaires ces dernières années,
tente d'engager plus de réformes en matière d'infrastructures
juridiques et fiscales en vue de soulever sa croissance économique.
3.2. L'effet de l'IDE sur les exportations :
Modèle 2: MCO en pooling, utilisant les 63
observations 3 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles = 21 Variable dépendante: EXPORT
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
33,8453
|
2,08634
|
16,2224
|
<0,00001
|
***
|
IDE
|
-4,09464e-07
|
2,79717e-07
|
-1,4638
|
0,14845
|
|
TXCHANGE
|
0,431967
|
0,364779
|
1,1842
|
0,24101
|
|
Moy. var. dép.
|
31,43239
|
|
Éc. type var. dép.
|
11,42343
|
Somme carrés résidus
|
7695,541
|
|
Éc. type de régression
|
11,32515
|
R2
|
0,048838
|
|
R2 ajusté
|
0,017133
|
F(2, 60)
|
1,540384
|
|
p. critique (F)
|
0,222653
|
Log de vraisemblance
|
-240,7589
|
|
Critère d'Akaike
|
487,5177
|
Critère de Schwarz
|
493,9471
|
|
Hannan-Quinn
|
490,0465
|
Les barrières à l'échange ne semblent pas
constituer un obstacle majeur au développement des exportations du
premier groupe. La dépréciation de la monnaie locale joue un
rôle important, ces pays ; à travers l'autorité
monétaire, stimule le taux de change pour agir sur les exportations. Par
contre il avère que l'IDE n'a pas le signe attendu et semble non
significatif, ce résultat est inattendu, puisque les trois pays se sont
engagés dans un processus d'ouverture et de réformes
économiques dans le but de faciliter leurs exportations.
De ce fait, ce résultat pourrait être
justifié par la faiblesse des flux accaparés par le groupe des
pays, qui s'explique à son tour par les goulots d'étranglement,
les coûts de transaction engendrés par la bureaucratie, les
délais d'attente, les entraves à l'exportation, etc.
Modèle 2: MCO en pooling, utilisant les 40
observations 2 unités de coupe transversale incluses
Longueur des séries temporelles : minimum 19, maximum
21 Variable dépendante: EXPORT
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
18,1302
|
1,52129
|
11,9177
|
<0,00001
|
***
|
IDE
|
1,59529e-06
|
5,81111e-07
|
2,7452
|
0,00928
|
***
|
TXCHANGE
|
0,273046
|
0,0329795
|
8,2793
|
<0,00001
|
***
|
Moy. var. dép.
|
27,54600
|
|
Éc. type var. dép.
|
10,44730
|
Somme carrés résidus
|
1437,181
|
|
Éc. type de régression
|
6,232394
|
R2
|
0,662372
|
|
R2 ajusté
|
0,644122
|
F(2, 37)
|
36,29403
|
|
p. critique (F)
|
1,89e-09
|
Log de vraisemblance
|
-128,3887
|
|
Critère d'Akaike
|
262,7775
|
Critère de Schwarz
|
267,8441
|
|
Hannan-Quinn
|
264,6094
|
Rho
|
0,786732
|
|
Durbin-Watson
|
0,580872
|
|
L'IDE et la dépréciation de la monnaie locale
contribuent d'une façon très significative à
l'accroissement des exportations dans le cas de l'Algérie et
l'Egypte.
Un résultat assez attendu, pourrait être
expliqué ; d'une part ; par la politique adoptée par les filiales
implantées dans ces pays. Les dites filiales ont une stratégie
verticale, cela veut bien dire qu'elles s'intéressent au
différentiel des prix en terme de dotation factorielle. Alors, elles
tirent avantage des coûts bas du travail pour pouvoir réexporter
leur production vers leurs pays d'origine ou vers leurs sociétés
mères, ce qui contribue à l'accroissement du volume des
exportations des pays d'accueil. D'autre part, ces pays, agissent sur le taux
de change pour améliorer la compétitivité de leurs
produits à l'exportation.
3.3. L'effet de l'IDE sur le développement des
ressources humaines :
Modèle 3: MCO en pooling, utilisant les 63
observations 3 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles = 21 Variable dépendante: KH
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
-112,74
|
9,22069
|
-12,2269
|
<0,00001
|
***
|
IDE
|
1,00686e-07
|
1,70082e-07
|
0,5920
|
0,55612
|
|
EDUCATION
|
2,25549
|
0,496506
|
4,5427
|
0,00003
|
***
|
URBAN
|
2,67294
|
0,149885
|
17,8333
|
<0,00001
|
***
|
|
Moy. var. dép.
|
57,29619
|
|
Éc. type var. dép.
|
17,33341
|
Somme carrés résidus
|
2343,497
|
|
Éc. type de régression
|
6,302403
|
R2
|
0,874193
|
|
R2 ajusté
|
0,867796
|
F(3, 59)
|
136,6575
|
|
p. critique (F)
|
1,61e-26
|
|
Log de vraisemblance
|
-203,3055
|
|
Critère d'Akaike
|
414,6109
|
Critère de Schwarz
|
423,1835
|
|
Hannan-Quinn
|
417,9826
|
Rho
|
0,915100
|
|
Durbin-Watson
|
0,165059
|
Le modèle indique que les deux variables :
dépenses d'éducation et urbanisation contribuent d'une
façon très significative à l'accroissement du capital
humain au sein du premier groupe. Un tel résultat peut être
expliqué ; d'un côté ; par l'effort exploité par les
pays du groupe en vue d'augmenter aussi bien le niveau des dépenses
liées à l'éducation que d'améliorer la gestion de
celles-ci.
D'un autre côté, par la participation active des
économies d'agglomération (l'appartenance aux zones urbaines) au
développement du capital humain. En effet, le degré
d'urbanisation permet d'accéder plus facilement aux différentes
institutions sociales, culturelles, ou sanitaires ce qui pourrait faciliter le
développement des compétences humaines.
L'IDE enregistre une contribution quasi nulle, ceci pourrait
être attribué à une forte présence des
activités intensives en travail peu qualifié. La plupart des
travaux empiriques qui se sont intéressés à la relation
IDE- capital humain estime que l'IDE entraîne un effet
bénéfique sur les économies d'accueil à condition
que ces pays aient déjà atteint un certain seuil de
développement du capital humain. Cela permet de dire que malgré
les efforts des pays du premier groupe, ils auront à investir encore
plus dans le secteur d'éducation afin de convaincre les
multinationales.
Modèle 3: MCO en pooling, utilisant les 41
observations 2 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles : minimum 20, maximum 21 Variable
dépendante: KH
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
83,03
|
6,46505
|
12,8429
|
<0,00001
|
***
|
IDE
|
8,58195e-07
|
4,78073e-07
|
1,7951
|
0,08081
|
*
|
EDUCATION
|
6,74821
|
1,16993
|
5,7680
|
<0,00001
|
***
|
URBAN
|
0,598617
|
0,180504
|
3,3164
|
0,00205
|
***
|
Moy. Var. dép.
|
74,41172
|
|
Éc. Type var. dép.
|
9,905123
|
Somme carrés résidus
|
1482,134
|
|
Éc. Type de régression
|
6,329114
|
R2
|
0,622334
|
|
R2 ajusté
|
0,591712
|
F (3, 37)
|
20,32339
|
|
p. critique (F)
|
5,95e-08
|
Log de vraisemblance
|
-131,7236
|
|
Critère d'Akaike
|
271,4473
|
Critère de Schwarz
|
278,3016
|
|
Hannan-Quinn
|
273,9432
|
Rho
|
0,797039
|
|
Durbin-Watson
|
0,338993
|
Quant au deuxième groupe, les trois variables
explicatives apparaissent significatives. Ceci est conforme avec la plupart des
études empiriques, « les retombés de l'IDE par la formation
de la main d'oeuvre locale peuvent être plus important que celles
générées par l'enseignement public, `Cave, 1996' ».
Ainsi, on peut dire que l'IDE avec ses dépenses constitue un facteur
positif.
3.4. L'effet de l'IDE sur l'investissement domestique :
Modèle 4: MCO en pooling, utilisant les 63
observations 3 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles = 21 Variable dépendante: ID
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
6,43682
|
2,45052
|
2,6267
|
0,01101
|
**
|
IDE
|
5,65143e-08
|
6,02777e-08
|
0,9376
|
0,35235
|
|
CROISSANCE
|
0,131412
|
0,0743495
|
1,7675
|
0,08241
|
*
|
CREDIT
|
0,0772632
|
0,0166724
|
4,6342
|
0,00002
|
***
|
EPARGNE
|
0,66691
|
0,125225
|
5,3257
|
<0,00001
|
***
|
Éc. type var. dép.
|
3,606012
|
Éc. type de régression
|
2,314501
|
R2 ajusté
|
0,588035
|
p. critique (F)
|
1,84e-11
|
Critère d'Akaike
|
289,3152
|
Hannan-Quinn
|
293,5297
|
Durbin-Watson
|
0,818796
|
Log de vraisemblance
Critère de Schwarz
Rho
-139,6576
300,0308
0,560602
Moy. var. dép.
Somme carrés résidus
R2
F (4, 58)
24,28096
310,7012
0,614613
23,12453
Le taux croissance, le crédit accordé au secteur
privé et l'épargne agit positivement et d'une manière
significative sur l'investissement domestique. Ceci, revient en particulier
à la vague de la privatisation et des fusions-acquisitions qu'avaient
connues ces pays au cours de la dernière décennie.
Si on se réfère aux données de la CNUCED
(2005) les fusions acquisitions ont représenté en moyenne 29.52%
et 16.79% des flux d'IDE respectivement à destination du Maroc et de la
Tunisie entre 1996-2003. Sur la même période cette part est de
l'ordre de 28.10% au niveau de la Turquie.
Le coefficient de l'IDE est positif mais faiblement
significatif, Ainsi, il ne semble pas exercer un important effet
d'entraînement sur l'investissement domestique, donc on ne peut confirmer
une relation de complémentarité entre l'IDE et l'investissement
domestique.
Modèle 4: MCO en pooling, utilisant les 42
observations 2 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles = 21 Variable dépendante: ID
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
21,2912
|
2,86696
|
7,4264
|
<0,00001
|
***
|
IDE
|
-2,77329e-07
|
2,90118e-07
|
-0,9559
|
0,34532
|
|
CROISSANCE
|
-0,0479004
|
0,334562
|
-0,1432
|
0,88693
|
|
CREDIT
|
-0,0386685
|
0,0397301
|
-0,9733
|
0,33673
|
|
EPARGNE
|
0,221706
|
0,0568576
|
3,8993
|
0,00039
|
***
|
Moy. var. dép.
|
25,36117
|
|
Éc. type var. dép.
|
5,759905
|
Somme carrés résidus
|
640,3105
|
|
Éc. type de régression
|
4,160011
|
R2
|
0,529265
|
|
R2 ajusté
|
0,478375
|
F (4, 37)
|
10,40014
|
|
p. critique (F)
|
9,54e-06
|
Log de vraisemblance
|
-116,8054
|
|
Critère d'Akaike
|
243,6107
|
Critère de Schwarz
|
252,2991
|
|
Hannan-Quinn
|
246,7954
|
Rho
|
0,600677
|
|
Durbin-Watson
|
0,555624
|
Pour le deuxième groupe, à l'exception de
l'épargne domestique, il ressort que toutes les variables ont le signe
négatif.
L'IDE agit négativement mais d'une manière pas
vraiment significative, un résultat inattendu pourrait être
attribué à l'effet d'éviction probable de l'entrée
des multinationales, étant donné
leur pouvoir du marché en termes d'avantages
technologiques, des produits de marque, ainsique des techniques
agressives de marketing.
Le crédit domestique accordé au secteur
privé a un signe négative, un résultat également
imprévu, pourrait être expliqué par la faiblesse des
crédits, dans la présence forte du secteur public dans les deux
pays notamment l'industriel.
Modèle 5: MCO en pooling, utilisant les 63
observations 3 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles = 21 Variable dépendante: CROISSANCE
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
-5,31084
|
4,26895
|
-1,2441
|
0,21848
|
|
IDE
|
-4,80511e-08
|
1,13287e-07
|
-0,4242
|
0,67302
|
|
KH
|
0,2552282
|
0,0384446
|
1,8366
|
0,15621
|
*
|
ID
|
0,342489
|
0,162201
|
2,1115
|
0,03905
|
**
|
EXPORT
|
0,0596236
|
0,0579442
|
1,0290
|
0,30776
|
|
Moy. var. dép.
|
4,195592
|
|
Éc. type var. dép.
|
3,974161
|
Somme carrés résidus
|
899,0576
|
|
Éc. type de régression
|
3,937130
|
R2
|
0,081869
|
|
R2 ajusté
|
0,018549
|
F (4, 58)
|
1,292945
|
|
p. critique (F)
|
0,283407
|
Log de vraisemblance
|
-173,1268
|
|
Critère d'Akaike
|
356,2536
|
Critère de Schwarz
|
366,9693
|
|
Hannan-Quinn
|
360,4682
|
Rho
|
-0,377976
|
|
Durbin-Watson
|
2,645086
|
Pour le Maroc, la Tunisie, et la Turquie, les résultats
du modèle mettent en lumière une contribution positive des
déterminants « classiques » de la croissance
économique. Ainsi, on constate une forte implication de l'investissement
domestique et dans une moindre mesure le capital humain et les exportations.
L'IDE semble agir négativement sur la croissance
économique. Ce résultat, plutôt inattendu pourrait
être néanmoins expliqué par plusieurs
éléments. Tout d'abord, comme déjà indiqué
l'IDE a tendance à évincer l'investissement domestique, ce qui
par conséquent limiterait d'une façon importante sa contribution
à la croissance économique. De plus, la volatilité des
flux d'IDE dû aux opérations de privatisation et qui en
résulte un manque de réinvestissement et une faible
intégration au sein de l'économie d'accueil. S'ajoute à
ceci, la concentration de ces investissements dans des secteurs ; tel que le
textile ; où la contribution des nouvelles technologies est moins
importante, que dans les secteurs qui utilisent des technologies
avancés.
Modèle 5: MCO en pooling, utilisant les 41
observations 2 unités de coupe transversale incluses Longueur des
séries temporelles : minimum 20, maximum 21 Variable
dépendante: CROISSANCE
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
|
Const
|
-8,23262
|
3,95242
|
-2,0829
|
0,04442
|
**
|
IDE
|
2,29349e-07
|
1,42254e-07
|
1,6123
|
0,11564
|
|
KH
|
0,142314
|
0,0427554
|
3,3286
|
0,00202
|
***
|
ID
|
0,107114
|
0,0720454
|
1,4868
|
0,14579
|
|
EXPORT
|
0,0672329
|
0,0367976
|
1,8271
|
0,07598
|
*
|
Moy. var. dép.
|
3,521581
|
|
Éc. type var. dép.
|
2,229700
|
Somme carrés résidus
|
119,7438
|
|
Éc. type de régression
|
1,823792
|
R2
|
0,397856
|
|
R2 ajusté
|
0,330951
|
F(4, 36)
|
5,946589
|
|
p. critique (F)
|
0,000884
|
Log de vraisemblance
|
-80,14802
|
|
Critère d'Akaike
|
170,2960
|
Critère de Schwarz
|
178,8639
|
|
Hannan-Quinn
|
173,4160
|
Rho
|
0,207884
|
|
Durbin-Watson
|
1,488096
|
Pour l'Egypte et l'Algérie, on peut avancer que les
facteurs qui expliquent davantage la croissance, sont le capital humain et les
exportations. En effet, ces deux variables présentent un niveau de
significativité assez élevé. Ceci, pourrait être
expliqué par une faible diversification de la production nationale ce
qui fragilise la croissance future potentielle.
L'IDE n'est pas pour autant significatif, bien qu'il soit de
signe positif. Un tel constat pourrait être justifié par la
concentration de l'IDE dans le secteur de l'énergie dans ces deux pays,
surtout que « Certains types d'IDE, ceux qui forment des enclaves dans les
ressources naturelles et le pétrole, devraient avoir une contribution
relativement plus faible à la croissance économique, (LIM, 2001)
», ainsi, la contribution des IDE dans la croissance peut se limiter
à la réalisation des revenus.
Section 4 : Contribution des IDE à la
croissance de la zone Med 4.1. L'ampleur des avantages
Les résultats des effets de l'IDE montrent l'existence
de comportements propres à chaque pays de la Méditerranée.
Il est difficile de déterminer un comportement uniforme aussi bien chez
les pays d'accueil que les investisseurs étrangers.
Les avantages nets de l'IDE ne sont pas automatiques et se
répartissent inégalement entre les pays, les secteurs et les
collectivités locales, ainsi leur ampleur diffère en fonction du
pays d'accueil et du contexte.
Par ailleurs, il est communément admis que les
avantages de l'IDE dépassent de loin les coûts. Cette
théorie sera confirmée davantage si les pays hôtes arrivent
à utiliser les profits tirés de la présence des
multinationales pour développer les secteurs latents de
l'économie. Alors, c'est aux pays d'accueil qu'il incombe de mettre en
place des conditions générales, transparentes et favorables
à l'investissement et de renforcer les capacités humaines et
institutionnelles nécessaires pour les exploiter.
Ainsi, on peut dire que dans certains pays en
développement qui n'ont pas atteint un certain niveau
d'éducation, de développement des infrastructures et où
les marchés sont aussi sousdéveloppés, ils seront
incapables de profiter de la présence des investisseurs étrangers
et la croissance sera moins favorable.
Néanmoins, même les pays qui, du fait de leur
niveau de développement économique, ne peuvent
bénéficier d'externalités positives du fait de la
présence étrangère peuvent tirer parti des entrées
d'IDE grâce à l'accès limité qui leur est ainsi
donné aux moyens de financement internationaux.
En atténuant les contraintes financières, l'IDE
permet aux pays d'accueil d'atteindre les taux de croissance plus
élevés qui résultent généralement d'une
accélération de la formation brute de capital fixe.
L'effet économique final de l'IDE sur les pays qui
n'ont guère d'autres possibilités de faire appel à des
moyens de financement dépend essentiellement des politiques mises en
oeuvre par les autorités des pays d'accueil. La composition sectorielle
de l'économie locale peut également jouer un rôle. Si les
secteurs de services de bon nombre de pays en développement sont sous
développés et ne sont donc pas en mesure d'attirer d'importants
apports d'IDE, les
industries extractives des pays qui disposent d'abondantes
ressources naturelles et les industries manufacturières des pays
dotés d'un niveau adéquat de capital humain peuvent
connaître une croissance positive avec l'aide d'investisseurs
étrangers.
Dans le même contexte, il s'agit de ce qu'on appelle des
coûts d'ajustement entrainés par l'entrée des IDE. Les
rigidités structurelles du pays d'accueil aggravent ces coûts.
Ceci veut dire que la responsabilité incombe aussi bien aux
autorités du pays hôtes que les entreprises multinationales pour
renforcer la flexibilité.
En fin de compte, même les pays qui obtiennent de moins
bons résultats peuvent bénéficier de l'IDE, notamment en
l'utilisant pour compléter leurs rares ressources financières
afin de réinvestir leurs bénéfices vers l'intérieur
plutôt que de les rapatrier.
Les pays MED ne font pas exception de la règle, eux
aussi peuvent agir à travers plusieurs canaux, pour tirer profit de
l'IDE, qui pourrait être d'une grande utilité en termes de la
croissance et du développement économique.
En effet, savoir comment faire pour que des FMN deviennent une
composante active dans la croissance, quels sont leur besoins et surtout
comment utiliser les retombées d'IDE pour compenser les effets
négatifs, est le plus grand défi des pays en développement
en l'occurrence les pays de la méditerranée.
L'IDE de même que l'aide publique au
développement, ne peut être considéré comme le
principal remède aux problèmes de développement des pays,
mais cela n'empêche qu'il catalyse les forces et les faiblesses
sous-jacentes du cadre dans lequel opèrent les industries des pays
d'accueil, éventuellement en renforçant les avantages des pays
où le climat offert aux entreprises est plus sain et où la
gouvernance est mieux. Ceci renforce la nécessité
déjà évoquée pour les deux types de pays (d'accueil
et d'origine) de chercher à améliorer tout élément
susceptible de renforcer les capacités du secteur des entreprises.
4.2. Quels obstacles ?
Les pays en développement dans leur ensemble ont
effectivement connu deux grands épisodes d'entrées de capitaux au
cours des 30 dernières années, principalement durant les
années 1974-81 et 1988-97. Ces épisodes ont une
caractéristique commune : non seulement ont-ils été de
courte durée et interrompus par une vague de crises financières
qui ont secoué les pays en développement qui avaient accueilli
des capitaux importants, mais les entrées de capitaux
ont été fortement concentrées
géographiquement, quelques pays en développement relativement
avancés ayant été les principaux
bénéficiaires, tant en chiffres absolus que par rapport à
la taille de leur économie. Durant ces deux épisodes, les pays
MED ne comptaient pas parmi les principaux bénéficiaires des
flux. Si l'on en juge par les entrées nettes de capitaux dont a
bénéficié la région Med sont, en moyenne,
dérisoires par rapport à celles qu'ont reçues les autres
parties du monde notamment le continent asiatique.
Pourquoi la région Med a-elle été
relativement incapable d'attirer des capitaux étrangers? De façon
plus générale, quels sont les facteurs qui peuvent avoir
dissuadé les résidents ou les étrangers d'investir sur
cette zone ?
En effet, le fait que la région Med est relativement
peu dotée en capital matériel et qu'elle dispose d'une
main-d'oeuvre et de ressources naturelles relativement abondantes autorise
à penser que le produit marginal de son capital matériel est
élevé. Cependant, ce n'est pas forcément le cas, et ce,
pour deux raisons :
1. L'hypothèse du partage d'une technologie commune ne
peut-être pas appropriée. Dans la mesure où la technologie
accessible aux entreprises des pays hôtes est moins productive que celle
des pays étrangers.
2. La main-d'oeuvre et les ressources naturelles ne forment
qu'un sous-ensemble des facteurs de production qui sont complémentaires
au capital matériel. Une dotation relativement moins favorable pourrait
également diminuer le rendement du capital matériel.
Un diagnostic de la situation du climat d'investissement dans
la région Med établi par `ANIMA, 2006', fourni des
résultats sous forme des contraintes internes « faiblesses »
et des contraintes externes « menaces ou risques ».
On note comme contraintes externes, la concurrence des pays
d'Europe Orientale et l'Asie, le manque d'intégration régionale
et de la coopération économique, et surtout la crise
financière.
Quant aux contraintes internes, on cite en particulier la
gouvernance (bureaucratie, corruption), insuffisance des infrastructures dans
certains pays, peu d'avantages fiscaux, difficulté de dialogue social et
l'exclusion de certaines catégories sociales, manque d'esprit de
collaboration dans certains pays et bien d'autres faiblesses.
En effet, il en résulte deux types de contraintes
internes, celles liées au facteur du marché tels que les
prêts, le manque de main d'oeuvre bien entendu qualifiée,
l'insuffisance des infrastructures, et celles liées à la
gouvernance, les institutions du marché, l'instabilité
politique, la corruption, et les procédures
administratives, l'administration fiscale et le système juridique.
L'absence de frictions informationnelles peut également
limiter l'IDE. Cependant, l'asymétrie de l'information, alliée au
comportement opportuniste, est réputée pour entraver
considérablement l'exécution des opérations
financières en faisant grimper leur coût. Donc, même si des
projets d'investissement procurant un rendement élevé, il
convient d'éliminer les frictions informationnelles pour les financer.
Ainsi, les pays qui laissent circuler l'information librement obtiennent des
flux plus importants que ceux qui sont relativement plus opaques. De plus,
l'asymétrie de l'information a été citée comme
explication possible de la tendance des investisseurs à placer dans les
titres nationaux une proportion beaucoup plus grande de leurs actifs que ce que
prévoit la théorie standard du portefeuille. S'ajoute à
ceci, que les frictions informationnelles expliquent pourquoi les banques ont
tendance à avoir une préférence régionale
lorsqu'elles octroient des prêts à des clients. De cela, Il
ressort que les coûts d'information peuvent constituer un obstacle
à part entière à l'investissement.
Une série d'explications tente d'éclaircir
pourquoi la région Med a relativement eu du mal à attirer des
capitaux afin de financer les investissements, les explications ne manquent
pas.
Malgré les réformes progressives de la justice,
l'insécurité judiciaire reste forte. Même si les
procédures administratives ont évolué, elles doivent
être constamment remises à niveau. Il est donc important que
l'appareil administratif et juridique se mette au diapason.
4.3. Recommandations d'action
La difficulté est de déterminer comment ces pays
peuvent faire disparaître ces obstacles. Compte tenu des ressources
limitées, ils doivent de toute urgence établir des
priorités, c'est-àdire déterminé sur quels
obstacles parmi ceux identifiés ci-dessus les pays Med doivent se
concentrer le plus.
En appuyant sur leurs points forts à savoir : la
stabilité politique, la proximité géographique de
l'Europe, le bas prix du travail, les efforts soulignés concernant la
qualité de production (ISO, zéro défaut, etc.), et
l'utilisation des langues de la Communauté Européenne, les pays
Med peuvent réformer les procédures qui freinent l'entrée
des IDE, sans être amenés à modifier la loi.
En effet, une réforme est dite réussie s'elle
suit des étapes : commençant par l'élimination des
procédures inutiles, ce qui permettra de gagner le temps, passant par la
création des formulaires de demande standard, tout en publiant autant
d'informations que possible sur le nouveau règlement, pour qu'enfin
pouvoir diminuer voire éliminer toute sorte de difficulté
rencontrée par les entreprises au niveau de l'application des
réglementations.
En outre, les pays Med bénéficient des
opportunités tels que : l'émergence de nouvelles activités
(électronique, services, centres d'appels, traitement des
données), la tendance européenne à relocaliser, le retour
des émigrés, la concurrence entre les Etats-Unis et l'Europe,
longue coopération avec le client européen (ex. textile,
logiciels, tourisme, pétrole et mines, etc.).Des opportunités que
ces pays doivent les saisir en mettant en oeuvre des politiques et des mesures
d'ajustement afin que les IDE portent pleinement ses fruits.
De ce fait, les mesures mises en oeuvre par le pays d'accueil
pour attirer l'IDE et bénéficier de la présence
d'entreprises étrangères sont généralement
identiques à celles visant la création d'un climat dynamique et
concurrentiel à l'intention des entreprises locales.
Selon l'OCDE, les mesures auxquelles peuvent recourir les
autorités des pays d'accueil sont de trois ordres : amélioration
du contexte macro-économique et institutionnel général ;
création d'un cadre réglementaire propice aux entrées
d'IDE ; amélioration des infrastructures, de la technologie et des
compétences humaines pour les porter à un niveau tel que les pays
d'accueil puisse pleinement exploiter les avantages potentiels de la
présence d'entreprises étrangères.
Alors, la première de ces actions part de l'objectif
global et commun des pays hôtes consistant à assurer le maximum de
stabilité macro-économique et de prévisibilité
institutionnelle, autrement dit, ces pays doivent Mettre en oeuvre des
politiques macro-économiques saines axées sur une croissance
économique forte et durable, l'emploi, la stabilité des prix, et
des comptes extérieurs viables, et renforcer les systèmes
financiers internes, de manière que des ressources financières
locales puissent compléter l'investissement étranger.
Agir sur le cadre réglementaire (règle de droit,
les principes de transparence et de non discrimination) est la deuxième
action pour mettre à profit la présence des entreprises
étrangères dans l'économie locale. Pour cela, les
autorités du pays hôte doivent :
+ Renforcer leurs efforts pour faire respecter le droit et les
règles de bonne gouvernance, notamment en luttant plus activement contre
la corruption d'une part et en protégeant la propriété
intellectuelle d'autre part ;
+ Ouvrir plus largement l'économie locale au commerce
extérieur, pour que les entreprises locales puissent participer
pleinement à l'économie mondiale, tout en mettant en oeuvre des
procédures pour faire respecter le principe de non-discrimination.
Pour que, les ressortissants nationaux puissent pleinement
exploiter les retombées générées par les
entreprises à capitaux étrangers, il faut que les
compétences, les technologies et les infrastructures locales soient
suffisamment bien développées, donc les autorités des pays
d'accueil devraient :
+ Instaurer et d'améliorer la qualité des
infrastructures physiques et technologiques pertinentes ;
+ Elever le niveau d'instruction de base de la population
active locale d'un côté, et développer infrastructures
sanitaires de base (par exemple, de l'eau propre) d'un autre côté
;
+ Lutter contre le travail des enfants, supprimer la
discrimination sur le lieu de travail et lever les obstacles aux
négociations collectives, afin d'améliorer les qualifications et
renforcer la motivation de la population active.
Les gouvernements des pays d'origine pourraient aider les pays
d'accueil à attirer des investissements étrangers en s'employant
à réduire et finalement éliminer les obstacles et les
subventions. Cela est possible en adoptant adopter des pratiques permettant
d'assurer le transfert et la diffusion rapide des technologies et du
savoir-faire, en tenant dûment compte de la protection des droits de
propriété intellectuelle.
Conclusion générale
En guise de conclusion, on estime que les gouvernements des
pays Med ne semblent pas profiter pleinement des IDE attirés sur leurs
territoires. D'ailleurs, lorsque la littérature empirique avance que
l'IDE n'engendre pas de retombées positives de manière
systématique, cela veut bel et bien dire que l'impact de l'IDE sur la
croissance dépend étroitement des variables liées les une
aux autres, complémentaires et qui doivent être
étudié simultanément. Les résultats issus du
modèle empirique indiquent que le capital humain et dans une moindre
mesure la politique commerciale, sont les facteurs les plus dynamiques dans la
création des spillovers positifs. Toutefois, ces retombées ne
parviennent pas à générer une croissance positive ou du
moins compenser les effets négatifs de l'IDE. Ainsi, l'analyse des
résultats se complique davantage du fait que cet impact dépend
des capacités d'absorption et d'innovation des pays hôtes, de la
coopération des FMN avec les acteurs locaux, du secteur
d'activité, etc. De ce fait, les pays Med sont face à un double
challenge : accroître, d'une part, leur flux d'investissement entrant et,
d'autre part, promouvoir les IDE porteurs de croissance. Ces mesures de
politiques économiques prises par les pays hôtes doivent
être complétées par une politique volontariste des pays
d'origine, qui visent à réduire sinon à supprimer le biais
régional négatif pour instaurer un environnement politique et
macroéconomique propice aux retombées positives.
Sachant que l'ouverture économique à
l'investissement international est aujourd'hui plus que jamais une condition si
non suffisante du moins nécessaire, les pays Med et plus largement les
pays en développement sont appelés à relever le
défi pour s'engager dans la voie la mondialisation. Au coeur du
défi se situent la volonté et la capacité de ces pays
d'instaurer un véritable processus de croissance facilitant l'attraction
des investisseurs étrangers, et permettant de tirer profit des IDE en
tant que modalité d'intégration de l'économie
internationale.
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http://www.beac.int/Publications/NER%203.htm
http://data.worldbank.org
http://perspective.usherbrooke.ca
Table de matières
Introduction générale 2
Problématique ..3
Chapitre I : Cadre théorique et conceptuel de
l'étude
Section 1 : Revue de la littérature
|
|
1.1. Définitions des concepts
|
5
|
1.1.1. Investissement privé/public
|
..5
|
1.1.2. Investissement Direct Etranger
|
7
|
1.1.3. Firmes multinationales
|
.9
|
1.1.4. Croissance économique
|
..11
|
1.2. Littérature sur les IDE
|
.15
|
Section 2 : Flux et évolution des IDE dans la zone Med
|
|
2.1. Evolution des flux d'IDE entrant dans la zone Med
|
19
|
2.2. Origines des stocks d'IDE
|
23
|
2.3. Aperçu sur la répartition sectorielle des IDE
|
..25
|
Chapitre II : Les effets des IDE sur la croissance de
la zone Med
Section 1 : Revue de la littérature sur
différents effets des IDE dans les pays en
développement
|
|
1.1. Croissance et développement humain
|
.34
|
1.2. Croissance et investissement domestique
|
..36
|
1.3. Croissance et politique commerciale
|
..37
|
1.4. Croissance et revenu/emploi
|
38
|
1.5. Croissance et diffusion de technologie
|
40
|
Section 2 : Modèle
économétrique
2.1. Choix du modèle 41
2.2. Les variables 44
2.3. Procédure d'estimation 45
Section 3 : Résultats : Effets directs et
indirects
3.1. Les déterminants de l'investissement direct
étranger .46
3.2. L'effet de l'IDE sur les exportations ...48
3.3. L'effet de l'IDE sur le développement des ressources
humaines 49
3.4. L'effet de l'IDE sur l'investissement domestique ...51
3.5. L'Effet de l'IDE sur la croissance économique ..53
Section 4 : Contribution des IDE à la croissance de
la zone Med
4.1. L'ampleur des avantages 55
4.2. Quels obstacles ? 56
4.3. Recommandations d'action 58
Conclusion générale ..61
Bibliographie .62
|