Chapitre III : Échanges commerciaux
intra-GZALE
I. État des lieux
Les échanges commerciaux intra-arabes
représentent en moyenne 9 à 11 % de l'ensemble des
échanges commerciaux du monde arabe.
Les pays membres de la GZALE constituent un marché avec
une population de 190 Millions d'habitants soit 66% du total du monde arabe, un
PNB par tête d'habitant de 3000 dollars, un PNB total de 522 Milliards de
dollars en 1998 soit 89% du global du monde arabe et un commerce
extérieur de 90% du volume total des exportations du monde arabe.
Etant donné que l'objectif de la GZALE est
d'évoluer le commerce intra-régional et d'améliorer
davantage les échanges des produits et d'investissements
étrangers, il s'agit donc d'évaluer l'apport des échanges
intra-régionaux en examinant les dimensions économiques et les
données commerciales de la GZALE et en analysant les gains acquis des
principaux secteurs économiques.
I.1. Les dimensions économiques et les
données commerciales :
Il faut mentionner que les échanges entre les pays
arabes sont concentrés dans certains produits de base qui sont
écoulés en faibles quantités. En effet ; l'essentiel des
exportations de la plupart des pays arabes tels que la Libye ; l'Algérie
et les pays de Golf est constitué d'hydrocarbures destiné vers
les pays industrialisés, et de phosphate et des engrais chimiques pour
le Maroc et la Tunisie.
Il en est de même pour les produits agro-alimentaires
exportés surtout sur les marchés européens, c'est le cas
des produits maraichers et fruitiers « Tomates, agrumes, huile d'olives...
» provenant du Maroc, Tunisie, Jordanie et l'Egypte.
Importance du marché arabe pour les
exportations des pays membres en %.
|
1997
|
1998
|
Jordanie
|
40
|
45
|
EAU
|
5
|
5.62
|
Bahreïn
|
12
|
34.8
|
Tunisie
|
8
|
6.8
|
Arabie Saoudite
|
10
|
16.94
|
Syrie
|
7
|
27
|
Irak
|
90
|
4.5
|
Oman
|
11
|
21
|
Qatar
|
7
|
7.9
|
Koweït
|
3
|
4.15
|
Liban
|
93
|
48
|
Libye
|
11
|
7.3
|
Egypte
|
13
|
14
|
Maroc
|
6
|
6.58
|
Total
|
9
|
11.62
|
Source : Documents de la Ligue Arabe - Le
Caire
Le tableau ci-après illustre les exportations et les
importations interarabes entre 1993 et 1998.
Les échanges commerciaux
interarabes
|
Montants en Milliards de dollars
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1998
|
Exportations interarabes
|
13.4
|
13.6
|
13.5
|
13.7
|
14.9
|
Importations interarabes
|
11.3
|
11.5
|
13.5
|
14.9
|
14.1
|
Total exportations
|
134.6
|
130.3
|
142.9
|
167.4
|
125.6
|
Total importations
|
115.9
|
117.7
|
125.2
|
141.8
|
146.5
|
Source : le Rapport économique Arabe Unifié
1997-1998 Ligue Arabe : Le Caire
En effet ; les pays arabes peuvent être classé sous
forme de trois groupes :
Le premier groupe comprend le Maroc,
la Jordanie, Djibouti et la Tunisie, leur taux de croissance a connu un essor
de 6,9% en 1998 et leur PNB représente 10,9 % du PNB total du monde
arabe.
Le second groupe comprend l'Egypte,
le Soudan, la Libye, le Liban et l'Irak, leur taux de croissance a connu une
baisse et qui passe de 7,3 à 4,8 % de 1997 à 1998, tandis que
leur PNB représente 38% du PNB global.
Concernant le troisième
groupe, il comprend les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn,
l'Algérie, l'Arabie Saoudite, Oman, Qatar, Koweït, Mauritanie, la
Syrie et le Yémen, leur taux de croissance moyen passe de 3,1 à
-9% de 1997 à 1998 contrairement aux deux autres groupes. A eux seuls,
ces pays représentent près de 51,1% du PNB global du monde
arabe.
Evolution des économies arabes par groupe de
pays
|
PIB en Milliards $ (prix courants)
|
Structures du PIB %
|
Taux de croissance
|
Année
|
1996
|
1997
|
1998
|
1996
|
1997
|
1998
|
1997
|
1998
|
Ensemble Arabe
|
583.5
|
604.4
|
589
|
100.0
|
100.0
|
100.0
|
3.6
|
-2.5
|
1er Groupe
|
63.5
|
60.1
|
64.2
|
10.9
|
9.9
|
10.9
|
-5.3
|
6.9
|
2ème Groupe
|
199
|
213.4
|
223.7
|
34.1
|
35.3
|
38.0
|
7.3
|
4.8
|
3ème Groupe
|
321
|
330
|
301.1
|
55.0
|
54.8
|
51.1
|
3.1
|
-9.0
|
Source : Rapport Economique Arabe Unifié
1999 pp. 13
Les différences entre les deux pôles du monde
arabe à savoir le Maghreb et le Machrek permettent d'évaluer
autant les facteurs de disparités que les facteurs de
complémentarités à l'intégration.
Les échanges intra-arabes restent toujours faibles en
raison des difficultés d'accès aux marchés nationaux et
régionaux des pays arabes et la persistance des droits de douane et
autres taxes à effets équivalent, dépassant en moyenne les
30% au Maroc, Tunisie et l'Egypte. L'analogie des productions
intérieures des pays membres de la GZALE et la faiblesse du secteur
industriel sensibilisent davantage la concurrence.
|