II. ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA BALANCE COURANTE
La balance courante est une composante de la balance des
paiements, qui permet de déterminer si l'économie nationale est
excédentaire ou déficitaire vis-à-vis de
l'extérieur. Elle est composée de la balance commerciale des
biens, la balance des services, les revenus des facteurs et les transferts
nets.
2.1 Balance commerciale
La balance commerciale évolue autour d'une moyenne de
1410 milliards de F CFA avec son niveau le plus bas presque stationnaire
à 1000 milliards de F CFA pour les années 2000, 2001 et 2007 puis
un pic avoisinant les 2000 milliards de F CFA en 2002. Le pic des exportations
en 2002 est marqué par les meilleures récoltes de café -
cacao8, un léger rebond de leurs cours combiné d'une
baisse des importations à hauteur de 60,8 milliards.
A partir de 2007, les exportations de biens ont
légèrement augmenté pour être stationnaires en 2008
- 2009 comme le montre le graphique cidessous.
Graphique : Evolution de la balance
commerciale de 2000 à 2009
,
Source : DCPE, base de données
2000 à 2009
Toutefois, le solde de la balance commerciale est
excédentaire sur la période 2000- 2009 mais reste
dépendant de la production de la filière café cacao. Selon
le rapport
00
du FMI en 2009, la gamme des exportations ivoiriennes est
relativement étroite, il
2000 2001 20 20 06 7 09
s'agit principalement en pourcentage des exportations du cacao
et du café (44 %), du pétrole et des produits
pétroliers (16 %) ainsi que du bois d'oeuvre et de
Années
construction et du coton (15 %). La faible diversification que
le rapport du FMI en
8 Les meilleures récoltes mentionnées du
binôme café - cacao en 2002 ont été données
par Perspectives Economiques en Afrique OCDE/BADF 2002 Côte d'Ivoire du
10/01/02
2009 a souligné concernant l'économie
ivoirienne, constitue un des critères de classement d'un pays dans la
catégorie des pays les moins avancés (PCIPD9/2 Inf. 2,
2001).
Selon le rapport annuel de la BCEAO en 2008, la moyenne des
produits exportés sur la période 2006-2008 par la Côte
d'Ivoire est de 112 825 tonnes de café, 1 243 136 tonnes de cacao, 177
367 tonnes de coton graine, 189 400 tonnes de caoutchouc, 153 633 tonnes de
cannes, 311 667 tonnes de bananes et 133 967 tonnes d'ananas. En outre, il
convient de noter que le niveau des exportations entre la Côte d'Ivoire
et les autres pays de l'UEMOA reste faible, soit en moyenne 12 % sur la
période 2001- 2007.
2.2 Balance des services
La balance des services est déficitaire en moyenne de
654,4 milliards de F CFA sur la période 2000-2009, principalement
imputable à la rubrique transport qui y contribue à hauteur de 64
% de ce poste. En outre, comme facteurs explicatifs de ce
déséquilibre, il s'agit de la détérioration de
l'environnement des affaires aggravée par la crise sociopolitique de la
Côte d'Ivoire. Selon les rapports de Doing Business 2009 et 2010 de la
Société Financière Internationale (SFI) du groupe de la
Banque Mondiale (BM) sur la facilité de faire des affaires, la
Côte d'Ivoire est classée à la 155 ème
place en 2007, à la 163 ème en 2008 et 168
ème en 2009 sur un total de 181 pays.
Ce classement montre que la Côte d'Ivoire doit faire
beaucoup d'efforts surtout concernant le commerce transfrontalier où
elle occupe la 155 ème place en 2008. Les contraintes
identifiées représentent l'importance du nombre de documents et
les délais sur les opérations d'échanges commerciaux
internationaux. Pour les exportations, 10 documents sont requis pour un
délai de 23 jours alors que 9 sont nécessaires concernant les
importations sur un délai de 43 jours sans compter la cherté du
coût d'un conteneur. Cet environnement fait que les entreprises
implantées en Côte d'Ivoire et produisant des services de
transport sont peu compétitives face aux pays où il est facile de
faire des affaires. Le cas de Hong Kong de la Chine, qui
9 Permanent Committee Intectual Property Development
(PCIPD), janvier 2001
est classé 2 ème avec 2 et 4
documents requis pour les exportations et importations respectivement dans des
délais de 4 et 5 jours, constitue un exemple de bonnes
pratiques.
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