REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE UNION--DISCIPLINE--TRAVAIL
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DE COCOCDY UFR-SEG/CIRES
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PROGRAMME DE FORMATION EN GESTION DE LA
POLITIQUE ECONOMIQUE
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Avril 2010
THEME :
ANALYSE DE LA BALANCE COURANTE SUR LA
PERIODE 2000 - 2009 : CAS DE LA COTE
D'IVOIRE
SOUS LA DIRECTION DU :
PRESENTE PAR : DR KIMOU Maurice
NDONG Abdoulaye Coordonnateur du Programme
Auditeur du GPE 11 GPE
D.E.S.S Hautes Etudes en Gestion de la Politique
Economique (HE- GPE) 11ème Promotion
(2009-2010)
SIGLES ET ACRONYMES
ACBF : African Capacities Building Foundation
AEN : Avoirs Exterieurs Nets
BCEAO : Banque Centrale de l'Afrique de
l'Ouest
BM : Banque Mondiale
CEDEAO : Communaute Economique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest Cg : Consommation Publique
COFACE : Compagnie Française d'Assurance
et Crédit à l'Exportation DCPE : Direction de la
Conjoncture et de la Prevision Economiques DSRP : Document de
Strategie de Reduction de la Pauvrete
F CFA : Franc de la Communaute Financière
Africaine
FMI : Fonds Monetaire International
GPE : Gestion de la Politique Economique
Ig : Investissement Public
Ip : Investissement Prive
OCDE : Organisation de Cooperation et de
Developpement Economique PIB : Produit Interieur Brut
PPTE : Pays Pauvres Très Endettes
RDg : Revenu Disponible de l'Etat
SCC : Solde du Compte Courant
SFI : Societe Financière
Internationale
Sg : Epargne Publique
Sp : Epargne Privee
UEMOA : Union Economique et Monetaire Ouest
Africaine
SOMMAIRE
SIGLES ET ACRONYMES i
SOMMAIRE iii
NOTE DE SYNTHESE iv
I. INTRODUCTION GENERALE 1
1.1 Contexte et justification du thème 1
1.2 Problématique 3
1.3 Objectifs 5
1.4.1 Objectif général 5
1.4.2 Objectifs spécifiques 5
1.5 Méthodologie 5
1.5 Plan du travail 6
II. ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA BALANCE COURANTE
6
2.1 Balance commerciale 7
2.2 Balance des services 8
2.3 Revenus et transferts nets 9
III. ANALYSE DE LA BALANCE COURANTE PAR
L'APPROCHE
EPARGNE INVESTISSEMENT 9
3.1 Fondements théoriques et empiriques de l'approche
fiscale de la balance des
paiements 9
3.2 Approche épargne #177; investissement de la balance
des paiements 10
VI. LES CONTRAINTES IDENTIFIEES 12
V.RECOMMANDATIONS DE MESURES DE POLITIQUE
ECONOMIQUE 13
5.1 Mesures d'amélioration de la balance courante 13
5.2 Mesures de relance de l'épargne publique 14
VI. CONCLUSION 16
VI. ANNEXES (DONNEES EN MILLIARDS DE F CFA) I
5.1 Balance des paiements de la Côte d'Ivoire de 2000 3
2009 I
5.2 Secteur des finances Publiques de la Côte d'Ivoire de
2000 3 2009 II
5.3 Extraits des tableaux des interrelations de la Côte
d'Ivoire de 2001 à 2009 V
NOTE DE SYNTHESE
Ces cinq dernières années, l'environnement
international est marqué par les crises pétrolière,
financière et économique. Au plan national, la Côte
d'Ivoire a connu cette dernière décennie une crise sociopolitique
presque dénouée depuis l'accord politique de Ouagadougou
signé en mars 2007. Toutefois, la situation économique continue
de se détériorer avec un taux de croissance moyen de 0,6 % de
2000 à 2009 accompagné de déséquilibres
macroéconomiques dans les secteurs public, extérieur et
monétaire.
Les statistiques du secteur extérieur de la Côte
d'Ivoire sur la période 2000-2009 font apparaître un solde global
de la balance des paiements déficitaire et un solde des transactions
courantes excédentaire qui cache des faiblesses selon l'analyse de ses
déterminants et ses contreparties. Nos prévisions dans le cadre
du dossier de programmation financière en février 2010
aboutissent à des résultats similaires avec celles du FMI en 2009
faisant état de la nécessité de prendre des mesures pour
éviter de tomber dans les déficits jumeaux des secteurs public et
extérieur.
Face à ces inquiétudes, notre étude s'est
proposée d'identifier les contraintes de la balance courante et de
l'épargne publique. La revue documentaire, les tableaux des
interrelations de la période 2001 -2009, la base de données de la
DCPE en 2010 sur les secteurs réel, public, extérieur et
monétaire ont permis à l'aide d'une analyse diagnostique,
d'identifier les contraintes qui minent la balance courante et l'épargne
publique.
Les contraintes identifiées ont permis de formuler des
recommandations de mesures de politique économique axées sur la
balance courante et sur l'épargne publique. De manière
détaillée, il s'agit de :
la diversification des produits exportés et du
renforcement de la transformation des produits agricoles visant davantage le
marché régional ;
l'amélioration de l'environnement des affaires
relativement au renforcement du commerce transfrontalier en termes de
réduction des délais, du nombre de documents nécessaires
aux échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et
l'extérieur et du coût d'un conteneur ;
la gestion de la dette extérieure afin d'assurer son
allègement ;
le retour de la caisse de stabilisation en vue d'assurer au
producteur un prix stable et d'accroître l'épargne de l'Etat ;
la réduction de certaines dépenses de
fonctionnement de l'Etat afin de renforcer l'épargne publique.
Ces différentes mesures bien mises en oeuvre dans un
contexte de normalisation définitive de la situation politique de la
Côte d'Ivoire permettront d'avoir une balance courante
excédentaire et une épargne publique renforcée pour
financer l'investissement public.
I. INTRODUCTION GENERALE
Cette partie aborde le contexte et la justification du
thème, la problématique, les objectifs, la méthodologie et
le plan du travail.
1.1 Contexte et justification du
thème
L'année 2007 a été marquée par la
crise immobilière «des subprimes» entraînant un
tarissement du crédit et débouchant sur la crise
financière qui a commencé aux Etats-Unis avant de
s'étendre dans les autres pays d'Europe et d'Asie. La crise
financière s'est accompagnée de la montée galopante des
prix du baril de pétrole atteignant la barre des 147 $ en juillet 2008.
La recherche de solutions à la cherté du pétrole a
débouché sur l'usage de substituts, tels que le biocarburant, qui
ont entraîné la crise alimentaire ayant créé des
tensions inflationnistes à travers le monde, en général,
et l'Afrique, en particulier.
Les crises financière, énergétique et
alimentaire ont créé un ralentissement de la croissance
économique mondiale qui est passé de 5,2 % en 2007 à 3,2 %
en 2008. La croissance économique a faiblement augmenté aux Etats
Unies de 2,0 % en 2007 à 1,1 % en 2008 ainsi que dans la Zone Euro de
2,7 % en 2007 à 0,8 % en 2008. Elle a connu également un
ralentissement en Chine et en Inde respectivement de 13,0 % et 9,4 % en 2007
à 9,0 % et 7,3 % en 2008 puis en Asie de l'Est et du Pacifique de 10,5 %
en 2007 à 8,5 % en 2008 (Rapport annuel de la BCEAO, 2008).
En Afrique au Sud du Sahara, la croissance s'est ralentie en
passant de 6,2 % en 2007 à 5,2 % en 2008 imputable à la hausse
des cours du pétrole et la faiblesse des rendements entraînant la
flambée des prix des denrées alimentaires importées (lait,
huile, riz, blé, etc.). Dans la zone de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) les prix ont évolué
à la hausse de 2,4 % en 2007 à 7,4 % en 20081.
1 Rapport de la BCEAO sur l'évolution des prix
à la consommation dans l'UEMOA en 2008 et
perspectives.
Au plan national, la Côte d'Ivoire a connu une crise
sociopolitique, durant cette dernière décennie, qui a miné
l'environnement des affaires et la plaçant parmi les pays
à risque élevé (classement Coface, 20092).
Cette crise n'est pas sans conséquences sur la situation
économique de la Côte d'Ivoire marquée par une croissance
économique moyenne de 0,6 % sur la période 2000-2009. La
contribution dans cette croissance économique des secteurs primaire,
secondaire et tertiaire correspond respectivement à 27,8 %, 20,4 % et
38,0 % (DCPE, base de données 2000 - 2009).
La faible évolution de la croissance économique sur
la période 2000-2009 s'est s'accompagnée des
déséquilibres macroéconomiques :
un solde budgétaire déficitaire en moyenne de 79,9
milliards de FCFA ;
un solde de la balance globale déficitaire en moyenne
de157,7 milliards de FCFA et une balance courante excédentaire de 142,6
milliards de F CFA mais dépendante des exportations agricoles ;
un secteur monétaire évoluant avec des Avoirs
Extérieurs Nets (AEN) tournant autour d'une moyenne de 685 milliards de
F CFA ;
un niveau insuffisant de la liquidité monétaire en
moyenne de 25,9 % ;
un accès difficile aux crédits à
l'économie (15,04 %) dont les crédits à long terme
représentent une proportion négligeable (4,0 %).
Les déséquilibres notés
précédemment et la crise politique ont plongé le pays dans
une situation de paupérisation qui est passé de 38,4 % en 2002
à 48,9 % de pauvres en 2008, ce qui détourne les chances
d'atteindre l'objectif de réduire la pauvreté de 16 % en 2015
dans la Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
(DSRP) en 2008.
2 Selon le classement de la COFACE en 2009, la
Côte d'Ivoire est notée sur les échelles de l'environnement
des affaires et du risque pays respectivement C et D.
C signifie un environnement économique et politique du
pays très incertain qui pourrait détériorer un
comportement de pays déjà souvent mauvais.
D signifie un environnement économique et politique du
pays présentant un risque très élevé qui aggravera
des comportements de paiement généralement exécrables.
1.2 Problématique
La balance courante est un des soldes les plus importants de
la balance des paiements qui, par définition, est un document
statistique présentant l'ensemble des flux entre une économie et
le reste du monde durant une période donnée correspondant
généralement à l'année. Elle est composée de
la balance commerciale, de la balance des services, des revenus et des
transferts sans contreparties.
Sur la période 2000-2009, la balance courante est
excédentaire autour d'une moyenne de 142,6 milliards de F
CFA3, à l'exception des années 2000, 2001 et 2007
marquées par des déficits. L'excédent du solde de la
balance courante est essentiellement l'oeuvre des exportations du binôme
café cacao et du pétrole. Ces produits évoluent autour
d'une production moyenne de 112 825 tonnes4 de café, 1 243
136 tonnes de cacao et 1 718 barils sur la période 2006-2008. Il
apparaît une baisse significative des exportations du cacao et du
pétrole en 2007 résultant des facteurs conjoncturels tels que
l'apparition de la maladie brune dans la filière cacaoyère et les
difficultés organisationnelles de certaines filières agricoles
d'exportation et l'ensablement de certains puits de pétrole en
Côte d'Ivoire. En outre, le vieillissement des vergers5 et de
la population des producteurs, la baisse de la fertilité des sols ont
contribué à la diminution de la production cacaoyère.
La balance des services est négative sur toute la
période 2000-2009 compte tenu de la détérioration de
l'environnement des affaires liée à la crise sociopolitique. Sur
la même période les revenus des facteurs sont négatifs
à cause du poids des intérêts de la dette extérieure
(en moyenne 57 % de ce poste sur la période 2000-2008). Les transferts
nets sont négatifs sur toute la période d'analyse
jà l'exception de l'année 2009, qui est imputable aux
dons projets et programmes.
Bien que le solde de la balance courante soit
excédentaire, nos projections en scénario de
référence dans le cadre du dossier de programmation
financière sur la
3 DPCE : Statistiques du secteur extérieur de
la Côte d'Ivoire de 2000 #177; 2009
4 Rapport annuel de la BCEAO en 2008 ;
5 CEDEAO #177; CSA0/OCDE 2007 #177; Septembre 2007
Côte d'Ivoire font état d'un déficit d'une
moyenne de 150,9 milliards de F CFA de 2010 à 20126. Les
projections du Fonds Monétaire International (FMI) en 2009 sur la
période 2010-2014 aboutissent à des résultats similaires
faisant apparaître un déficit croissant du compte courant y
compris les dons autour d'une moyenne de 354,4 milliards de F CFA.
Analysée par rapport à l'approche épargne
investissement (SCC7 = (Sg ~Ig) + (Sp ~ Ip)), le solde du compte
courant de la balance des paiements montre que la ventilation entre les
secteurs public et privé fait apparaître un déficit public.
L'analyse des tableaux des interrelations sur la période 2000-2009
montre un besoin de financement chronique autour d'une moyenne de 78,8
milliards de F CFA. Cette situation présage le retour des doubles
déficits des secteurs public et extérieur, observés dans
la majeure partie des pays en développement, dans les années 80
ayant conduit aux programmes d'ajustement structurel.
L'insuffisance de l'épargne de l'Etat pour financer
l'investissement public entraîne un recours à l'épargne
extérieure. Le financement extérieur se fait plus par
l'accumulation des arriérés de paiements. Ce mode de financement
reste d'être appréciable à cause de ses effets sur le poids
de la dette extérieure faisant de la Côte d'Ivoire un Pays Pauvre
très Endettés (PPTE). La Côte d'Ivoire a atteint le point
de décision en mars 2009 de l'Initiative en faveur des Pays Pauvres
très Endettés devant lui permettre de gérer sa dette
extérieure à un niveau soutenable.
Face à ces difficultés quoi faire donc pour
éviter de retomber dans les doubles déficits (public et
extérieur) des années 80 ayant occasionné les programmes
d'ajustement structurel ? Dans ce cadre, la question de recherche consiste
à dire quelles sont les contraintes qui minent la balance courante et le
déficit budgétaire ?
Pour apporter des réponses à la question de
recherche, notre travail se propose le interrogations suivantes :
6 Document de Programmation Financière sur la
Côte d'Ivoire de 2010 à 2012, Groupe 1, Programme de Gestion de la
Politique Economique (GPE), février 2010, Abidjan.
7 SCC = (Sg -Ig) + (Sp -Ip) : cette équation
correspond au solde du compte courant (SCC) ventilé entre les secteurs
public et privé. Il s'agit de l'approche épargne --
investissement de la balance des paiements mettant en relation le
déficit budgétaire et le déficit extérieur.
Quelles sont les contraintes de la balance courante ?
Quelles sont les contraintes empêchant de développer
l'épargne publique ? Quelles sont solutions idoines à mettre en
oeuvre ?
Les réponses à ces questions nécessitent
l'identification d'objectifs réalistes et réalisables.
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