Niveau, formation et évolution de la liquidité interne en RDC de 1980 a 2007( Télécharger le fichier original )par Jerome MONGA KISUBA Université de Goma - Licence 2010 |
I.1.3. LA MASSE MONETAIRE ET SES CONTREPARTIESLa masse monétaire se définit comme la quantité de monnaie en circulation. Le contrôle de son évolution est l'objet essentiel de la politique monétaire. I.1.3.1. LES AGREGATS MONETAIRES23(*) La masse monétaire est comptabilisée au travers d'agrégats emboîtés, du plus liquides au mois liquides. Une chose paraît claire : les pièces, les billets et les dépôts à vue sur les comptes courants en font partie. Ils sont en effet accessibles immédiatement aux acteurs économiques qui les possèdent. C'est pour cela qu'on dit qu'ils sont liquides. Ils forment M1, la masse monétaire pure et dure. Certes, mais en réalité il n'y a guère de différence entre un compte chèque et un livret de caisse d'épargne : l'argent est quasiment aussi facilement disponible sous une forme que sous une autre. On crée donc l'agrégat M2 qui ajoute ses formes d'épargne M1. Si demain, on autorise la rémunération des comptes à vue, la différence deviendra infine entre M1 et M2. Mais au point où nous en somme, les placements comme les titres d'organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM), les SICAV monétaires, ne sont pas au fond très différent des livres d'épargne : ils sont eux aussi très liquides. Et voilà M3 qui apparaît dans les années 1980 et les inclut dans la masse monétaire24(*). I.1.3.2. LES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE25(*) 1. les crédits à l'économie C'est la source principale de la création monétaire. Les crédits sont accordés aux entreprises et aux particuliers et entraînent un accroissement de la quantité de monnaie en circulation. 2. les concours à l'Etat Les banques commerciales créent de la monnaie en souscrivant aux titres émis par le Trésor public (bons du Trésor) pour faire face à des difficultés ponctuelles de trésorerie ou pour financer un déficit budgétaire. 3. les créances extérieures Cette contrepartie mesure l'incidence du solde des transactions courantes de la balance des paiements et du solde des mouvements des capitaux à court terme et à long terme des agents non financiers sur la masse monétaire. Un excédent commercial conduit à une expansion monétaire lorsque les clients des banques commerciales détenteurs de devises les cèdent contre les Francs. I.1.4. OBJECTIFS DE LA POLITIQUE MONETAIRE26(*)Même si la stabilité des prix est l'objectif prioritaire de la plupart des banques centrales, elles s'intéressent aussi à la lutte contre le chômage, à la croissance économique, à la stabilité des prix des marchés financiers, à celles des taux d'intérêt et à celle des marchés des changes. La politique monétaire se définit comme l'ensemble des mesures visant à créer et contrôler la monnaie, c'est l'action de la monnaie. 1. la lutte contre le chômage La lutte contre le chômage est importante pour deux raisons : Ø Un taux de chômage élevé est à l'origine de nombreux problèmes sociaux. Des ménages se retrouvent alors confrontés à des sérieuses difficultés financières. Ø Quand le taux de chômage est élevé, l'économie a non seulement une main d'oeuvre inemployée, mais aussi des ressources : unités de production ou équipements inutilisés, dont une baisse du produit intérieur brut. 2. la croissance économique La recherche d'une forte croissance est étroitement liée à l'objectif de plein emploi. En effet, quand on se rapproche de celui-ci, les entreprises augmentent leurs dépenses d'équipements en capital. 3. la stabilité des marchés financiers Garantir un système financier stable où les crises sont évitées est donc un objectif important pour une banque centrale. 4. la stabilité des taux d'intérêt La stabilité des taux d'intérêts est souhaitable par ce que leurs fluctuations peuvent créer une incertitude dans l'économie et rendre plus difficile la prise de décision pour ce futur. La stabilité du taux d'intérêt contribue aussi à renforcer celles des marchés des capitaux. 5. la stabilité des marchés des changes La valeur du taux de change peut être une préoccupation majeure pour une banque centrale en raison des répercussions de ses variations sur l'économie. Par conséquent, l'élimination de ses trop fortes fluctuations est considérée comme un objectif de politique monétaire, et cette préoccupation est d'autant plus forte que l'économie est plus ouverte. * 23 D. MARTEAU, « Monnaie, Banque et marchés financiers », édition ECONOMICA, Paris, 2008, Pp 94-95 * 24 A. BEITONE, « Sciences économiques et sociales », éd. HACHETTE, Paris, 1998, p196 * 25 C. PASCO, op.cit, Pp113-114 * 26 F. MISHKIN, « Monnaies, banques et marchés financiers », 8è édition Pearson éducation, Paris, 2007, Pp527-529 |
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