Niveau, formation et évolution de la liquidité interne en RDC de 1980 a 2007( Télécharger le fichier original )par Jerome MONGA KISUBA Université de Goma - Licence 2010 |
III.3.5. LA REFORME MONETAIRE DE JUIN 199890(*)A la veille de cette réforme initiée dans un contexte de changement de régime politique, la situation économique était caractérisée par d'importants déséquilibres. Le PIB avait reculé entre 42,9% de 1990 à 1996 avant de se poursuivre en 1997. Les finances publiques s'étaient soldées par un déficit consolidé de 157,1 millions de dollars en 1994 et de 51,7 millions de dollars respectivement en 1996 et 1997. Les déficits budgétaires ont été couverts pour l'essentiel par financement monétaire. L'inflation est demeuré très vite et atteint le record jamais égalé de 9769% en 1994. Cette période est caractérisée par de nombreux disfonctionnements dans le secteur monétaire. Le rapport masse monétaire/ PIB était tombé à 4,5% en 1997 contre une moyenne de 10% au cours des années antérieures. Les chèques subissaient une forte décote dans les transactions, consacrant ainsi la rupture de la parité entre la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. Les banques elles-mêmes étaient en proie à une forte désintermédiation financière financière, tandis qu'on assiste à la généralisation de la dollarisation, preuve de la perte de confiance grandissante à l'endroit de la monnaie nationale. Dans ce contexte, la réforme monétaire du 30 Juin 1998 a cumulé par la mise en circulation d'une nouvelle unité monétaire le « Franc Congolais », au taux de 1 FC= 100.000 NZ = 14.000.000 Z. cette réforme visait particulièrement à casser l'hyper-inflation, à combattre la dollarisation de l'économie, à rétablir le système général des paiements y compris l'usage des chèques réunifiant l'espace monétaire nationale et en réduisant la disparité des taux de change à travers le pays. Un des traits majeurs de cette réforme a consisté en la neutralisation d'une partie des dépôts bancaires à vue, préalablement déflatés, par leur transformation en titres de créances sur le système bancaire. Cette opération a permis de faire disparaître immédiatement la décote de la monnaie scripturale par rapport à la monnaie fiduciaire. Grâce à un meilleur encadrement des dépenses publiques un contrôle strict des émissions monétaires, il y a eut, avant le lancement de la nouvelle monnaie, une relative stabilité du cadre macroéconomique. Aussitôt, le Franc Congolais lancé, on a assisté, à partir d'Août 1998, du fait essentiellement de l'éclatement de la guerre à l'Est du pays, à un rebond de l'inflation et de la dépréciation monétaire. Le recul de l'activité économique s'est poursuivi jusqu'en 2001. * 90BCC, op cit , Pp 92-93
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