III.3.2. LA REFORME MONETAIRE
DE JUIN 1967
La fragilité de l'édifice de la
stabilité monétaire allait apparaître au cours de
l'année 1965. Déjà le dernier trimestre de 1964 avait
laissé un déficit de 2,3 milliards des Francs Congolais. Ce
déficit s'est alourdi au premier trimestre de 1965, à l'occasion
des élections législatives puis avec l'entrée en vigueur
d'un nouveau barème aboutissant à l'augmentation des
rémunérations de 30% à 90%. Les recettes ordinaires
n'augmentèrent de 4,7 milliards par rapport à 1964, grâce
à l'amélioration de l'appareil de l'impôt direct et
à l'accroissement des matières imposables. Les dépenses
publiques augmentèrent elles, de 23,3 milliards des Francs Congolais.
Il en résulta un déficit de 20,9 milliards
essentiellement par les avances de la Banque Centrale. La hausse accidentelle
en 1965 de 60% des cours du cuivre, jadis le principal produit d'exportation
de l'économie Congolaise permit aux recettes d'exportation de
s'accroître en 1966, passant de 338 à 337 millions de dollars. La
hausse des cours eut aussi un effet positif sur les recettes fiscales qui
passèrent de 44,1 milliards de francs congolais en 1963 à 62,6
milliards en 1966.
Dès lors, malgré la hausse des prix du cuivre
et le redressement consécutif de la balance des paiements et des
recettes fiscales en 1966, concluait plus tard un observateur
averti, « les déséquilibres inflatoires sur les
marchés intérieurs et les distorsions des prix étaient
tels qu'il s'avérait indispensable de réunifier le
système des prix et des coûts par relèvement du
niveau de taux de change et des prix officiels, de manière à
l'Etat et au producteur les marges spéculatifs empochées par le
secteur commercial ».
Ainsi, la réforme monétaire de 1967 visait des
objectifs immédiats similaires à ceux de la réforme de
1963. Elle sera en succès grâce aux circonstances nettement
favorables qui l'on entourées à savoir : un pouvoir
politique fort, une administration lourdement outillée pour appliquer un
programme économique et, surtout, la remontée des cours du
cuivre) des niveaux plus élevés à partir de Mai 1967. Le
crédit « stand-by » de 27 millions de dollars
américains convenu avec le Fonds Monétaire International ne sera
finalement pas réalisé, alors qu'une telle aide avait
été refusé à la République
Démocratique du Congo en 1963. la réforme monétaire de
1967 a donné lieu à la création d'un nouvelle unité
monétaire, le « Zaïre ».
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