![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com1.png)
~ 1 ~
République Démocratique du
Congo
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUTS SUPERIEURS
TECHNIQUES
INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL
ISDR -
IJVIRA
B.P. 6606 BUJUMBURA
Isdruvira@yahoo.fr
ANA
LYSE DES DETERMINANTS DE L'EXPLOITATION DES ESSENCES
INDIGÈNES LIGNEUS ES UTILISEES COMME COMBUSTIBLES
COLLECTIVITE PLAINE DE LA RUZIZI EN TERRITOIRE
D'UVIRA
Présenté par
:
KITAMBALA KABWE Clément.
E-mail :
kitambalac@yahoo.fr
Directeur :
Innocent BALAGIZI KARHAGOMBA Attaché de
Recherche, Biologie de conservation
Mémoire présenté et
défendu pour l'obtention du diplôme de Licencié en
Développement rural.
Option :
Environnement et développement durable
Année académique : 2009-2010
DEDICACE
A mon fils Joël BARAKA KITAMBALA, à ma femme Anita
MUZALIWA KITAMBALA, à mes frères Armand KITAMBALA, Dominique
KITAMBALA, Dominique SIMBA KITAMBALA, à tous nos enfants et femmes de la
grande famille KITAMBALA.
A vous, je vous dédie ce travail
Clément KITAMBALA KABWE
RESUME.
Le déboisement est un des problèmes qui touchent
toutes les zones forestières du monde, la RDC y compris. La plaine de la
Ruzizi est l'un des milieux qui est déboisé de la province du
SudKivu. Les causes de ce problème sont multiples, notamment en
première ligne figure le besoin en énergie, le feu de brousse
incontrôlé et la survie d'un peuple dans une zone
écologiquement perturbée. La gouvernance de ressource naturelle
est au coeur du problème du déboisement.
Ce travail a focalisé l'attention sur les essences
indigènes d'usage énergétiques, surtout utilisé
pour des raisons de cuisson et économique (Le charbon de bois) dans la
collectivité plaine de la Ruzizi afin d'analyser les déterminants
de l'exploitation pour donner des recommandations efficaces pour la gestion
durable de ressources naturelles renouvelables, notamment les essences
ligneuses indigènes.
Nous avions utilisé la méthode de Quadrat afin
d'estimer la densité des bosquets, l'interview par questionnaire et
l'entretien libre, mais aussi la méthode de pesé pour quantifier
la demande en bois par les ménages. Afin, nous avions
procédé aux essais de carbonisation des essences indigènes
consommées pour fabriquer les charbons de bois afin d'estimer le rapport
bois-charbon de bois.
Au terme de cette analyse, les résultats
démontrent que les menaces sur les essences indigènes sont
importantes, notamment à cause du feu de brousse
incontrôlé, le déracinement par l'agriculture
mécanisée, l'exploitation précoce des bosquets, la demande
de bois pour les besoin de cuisson par les ménages et la pauvreté
qui conduit à la fabrication de charbon de bois, activité de
soudure et de survie pour les ménages.
Pour protéger les essences indigènes dans la
collectivité plaine de la Ruzizi, il faudrait des actions
combinées et diversifiées qui vont de l'économie de
l'énergie, de la protection intégrale des zones limitées,
la création de l'emploi, de reboisement et de l'éducation
mésologique en impliquant toutes les parties prenantes.
ABSTRACT
The deforestation is one of the ecological problems which in
general touch all the forest belts of the world and the Democratic Republic of
Congo in particular. The plain of Ruzizi is among the areas which are most
deforested in the province of the Kivu South.
The causes of this deforestation are multiple: needs for
domestic energy, the bush fire to release cultivable spaces. There are also the
reasons related to the public policy in natural resources which support the
deforestation. This book will identify the indigenous trees which are used as
domestic energy and reasons of deforestation in Ruzizi region.
We are going to determine the anarchistic reasons of the
exploitation of these indigenous trees. We will propose also recommendations
for protection and management of natural resources of indigenous origin.
We used different methods: I first method is Quadrat. This
method is used in this book in order to estimate the density of the thickets,
the interview,etc, We used also the method of weighing to quantify the demand
for wood by the households. Lastly, we carried out the tests of carbonization
of the indigenous trees consumed to manufacture coals to evaluate the value of
it.
At the end of our analysis, the results show that the threats
on the indigenous gasolines are significant following the bush fires, the
uprooting by mechanized agriculture, the early exploitation of the thickets.
When the demand of wood for cooking increase the indigenous trees are in
disappearance.
To protect the indigenous trees in Ruzizi region, we propose
diversification of domestic energy, actions in environmental protection,
creation of job, reforestation and mesologic education. All the parts should be
implied.
REMERCIEMENTS
Nous sommes heureux de présenter nos remerciements aux
différentes personnes qui ont apporté leur contribution à
l'élaboration de ce travail scientifique qui couronne la fin de nos
études universitaires.
En premier lieu, nous réitérons nos
remerciements à tout puissant Jéhovah Dieu, le créateur de
l'Univers et de toutes créatures pour m'avoir protégé
pendant les deux ans de la formation,
Au Directeur de ce travail, le Chef de travaux Innocent
BALAGIZI, pour avoir accepté, non seulement de diriger ce travail, mais
aussi d'apporter ses connaissances et compétences scientifiques pour
parfaire ce travail.
A ma femme Anita MUZALIWA, à mon fils Joël BARAKA
KITAMABALA, ses grands frères et ses soeurs, Christian, Flaubert, Dan
PELO KITAMBALA, MWAJUMA KITAMBALA et Rose KITAMBALA, votre soutien m'a
apporté un réconfort moral et un climat de travail assidu,
A mes frères Armand KITAMBALA, BABU KITAMABALA
Dominique, Pierre KITAMBALA, nos remerciements les plus sincères pour
votre soutien morale;
A tout le corps académique de l'ISDR-Uvira, à
tous les camarades étudiants, Jules NTEBA, DEM'S, Justin RUKAKAMA,
Jaguar KAGAZO, John KONGOLO, Urbain, OMBENI, KIGWASA KALEHA, Amisi KAPELA
trouvent dans ces mots l'expression de nos sincères remerciements ;
A toutes les personnes avec lesquelles nous avons eu à
travailler sur terrain dans le cadre de collecte de données, qu'ils
trouvent dans ce travail, l'expression de nos remerciements les meilleurs,
Monsieur Dieudonné, le charbonnier à Kabunambo.
A tous ceux-là que nous n'avons pas cité
nommément, qu'ils trouvent avec sincérité nos
remerciements les meilleurs.
Clément KITAMBALA KABWE
SIGLES ET ABREVIATION
ADECOP Action pour le développement des
communautés paysannes A.S.B.L Association sans but
lucrative
Ass. Assistant
B.E.A.U Bureau d'Etude pour l'Aménagement
Urbain.
C.D.B Convention sur la Diversité
Biologique
CENADEP Centre National d'Appui au
Développement et à la Participation Populaire
CEPAC 8e Communauté des
Eglises Pentecôtiste en Afrique Centrale. DSCRP Document
de Stratégies de Croissance de Réduction de la Pauvreté
EBL Evaluation de la Biodiversité
locale
FAO Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture
GIEC Groupe Intergouvernementale d'Expert sur le
Climat INEAC Institut National Etude Agronomique du Congo
IBN Initiative du Bassin du Nil
ISDR Institut Supérieur de
Développement Rural
OMD Objectifs de Millénaire pour le
Développement.
INECN Institut National de l'Environnement et la
Conservation de la Nature du
Burundi
OMM Organisation Météorologique
Mondial M (m) Mètre
PCI Pouvoir calorifique inférieur
RAPY Réseau des associations
indigènes Pygmées RDC République
Démocratique du Congo
SNEL Société Nationale
d'Electricité, RDCongo.
PNUE Programme des Nations-Unies pour
l'Environnement. PNUD Programme de Nations-Unies pour le
Développement.
INTRODUCTION GENERALE
![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com2.png)
Le recul de la forêt est un problème mondial qui
préoccupe actuellement la FAO, le PNUE et même le PNUD. Entre les
années 2000 à 2005, les statistiques de la FAO ont
démontré que 25 hectares de forêts ont disparu chaque
minute dans le monde, et ce sont ainsi 13 millions d'hectares qui sont
détruits chaque année. Parallèlement, certains terrains
sont aussi plantés de nouvelles forêts. Mais le reboisement ne
compense pas la déforestation : en tout, les « pertes nettes »
de forêts représentent 7 millions d'hectares chaque année,
et l'Afrique est aussi très touchée par la disparition des
forêts, perdant annuellement environs 4 millions d'hectares (
http://www.faostat.org).
Plusieurs raisons expliquent la dégradation actuelle de
la forêt, surtout dans les pays en voie de développement.
L'exploitation industrielle est une des activités qui contribuent au
recul de la forêt tropicale humide suite à l'adaptation de la loi
sur l'aménagement forestière d'une part et d'autres part pour des
raisons énergétiques de population nombreuse qui n'ont pas
accès à l'électricité en l'occurrence.
Comme, l'on dit : « l'énergie est
l'élément fondamental de toute dynamique sociale et du
développement économique mondial » (FAO, 2003).
Les pays en développement ont encore un sérieux
problème dans ce domaine, quoique certains pays disposent
d'énormes potentialités hydroélectriques. C'est le cas de
la République de démocratique du Congo dont le seul site d'Inga
dispose une potentialité estimé à 13% du potentiel mondial
en énergie électrique, mais le taux d'électrification
national est de 6%, avec une disparité de 34% en milieu urbain et de 1%
en milieu rural.
Plus de 70% de sa population congolaise utilise encore
l'énergie de biomasse, en majorité les bois et ses
dérivés. L'augmentation de la demande en bois est liée
à l'accroissement vertigineux de la population, ce qui accentue la
pression sur les arbres qu'il soit de la forêt ou de la savane
arborée.
L'autre cause majeure du déboisement entre dans les
besoins pour la survie. En milieu rural, les arbres sont coupés, non
seulement, pour des raisons énergétiques, mais aussi pour de
raisons économiques. La vente des produits ligneux, notamment comme bois
d'oeuvre, bois de construction mais aussi comme charbon de bois, ont ouvert de
nouvelles opportunités.
La Briqueterie est exploitée, depuis 1989, dans la plaine
de la Ruzizi mais, fabrication de
charbon de bois, est connue depuis l'indépendance;
créant ainsi une filière économique rentable avec la crise
de l'énergie dans beaucoup de grandes villes d'Afrique subsaharienne,
par exemple. Malheureusement, la pression sur les arbres s'est
intensifiée à tel point que la régression de la
forêt et des savanes boisées en forêt claire et savane
herbeuse créent le déséquilibre écologique
conduisant à des conséquences socio-économiques
dramatiques.
Notons cependant que de nombreuses analyses des politiques sur
les ressources forestières et de la biodiversité ont reconnu les
contraintes que présente une faible gouvernance. Les conflits
armés, les bandes armées et affrontements sociaux constituent des
points des repères de la manifestation de la destruction
environnementale dans quelques pays tels que l'Angola, l'Afghanistan, le
Burundi, la R.D.Congo, l'Haïti, le Liberia, le Sierra Leone, la Somalie,
et le Soudan. Plusieurs de ces nations possèdent des ressources
forestières et de la biodiversité importante à
l'échelle planétaire. Ces Etats ont perdu un bon pourcentage de
leur domaine forestier entre 1990 et 2000. La croissance démographique
et les circonstances économiques locales ont contribué à
cette perte de forêt, mais une gouvernance inadéquate et les
conflits ont joué un rôle majeur (DFID, 2005). Et, en R.D.Congo,
la surexploitation de la forêt et savanes arborées est aussi due
au problème de gouvernance locale et politique dans le monde en
général et en particulier en Afrique. Les législations
sont parfois inadaptées au contexte nouveau lié à la
dynamique sociale. A cela s'ajoute la faible prise de conscience de
problèmes environnementaux qui menacent la survie du monde rural surtout
à cause de l'insuffisance de l'éducation à la bonne
gestion de l'environnement.
La présente étude qui marque ce mémoire
se penche sur l'analyse de déterminants des facteurs d'exploitation des
essences indigènes spontanées utilisées comme combustible
dans la plaine de la Ruzizi en général et en particulier dans la
collectivité plaine de la Ruzizi. Elle focalise l'attention sur la
quantification de la demande (au niveau de ménages et au niveau de
charbonniers) de bois-energie, de la densité des arbres dans des parcs
arborés afin de proposer un model de gestion communautaire de
l'exploitation durable de ressource naturelle fragile, en l'occurrence le
capital arboré d'intérêt énergétique dans la
collectivité plaine de la Ruzizi.
CHAPITRE.I. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL.
1. PROBLEMATIQUE.
A l'échelle mondiale, 2.5 milliards de personnes
utilisent des combustibles biomasses (bois, charbon de bois, déjections
animales et résidus agricoles) pour la cuisson. Le bilan
énergétique des pays de l'Afrique subsaharienne reste
dominé par le biomasse qui compte pour plus des 3/4 de l'énergie
consommé, malgré le fait que l'Afrique dispose respectivement de
7.6% des réserves mondiales de pétrole brut, 6.7% de gaz naturel
et de 6% de charbon (MALDAGUE, 2001). Plus de 2.5 millions d'hectares sont
défrichés chaque année sur le continent et on observe des
graves pénuries de bois de chauffe dans de nombreux pays d'Afrique. En
milieu rural africain, l'énergie de cuisson pose d'énorme
difficulté sur le plan quantitatif suite à la régression
de la forêt et de savane boisée. Les ménages ruraux
dépendent de l'énergie de biomasse (bois, déchets
agricoles et quelques fois du charbon de bois) à cause de faible
desserte en énergie électrique. Le besoin annuel en bois de
chauffe pour la population de savane varie entre 0.5 à 1.2 m3
par personne (DUPRIEZ, 1993).
La déforestation est l'un des grands problèmes
en RDC. La forêt équatoriale est actuellement exploitée
à outrance par les entreprises forestières. La pression sur la
forêt est telle que certaine province du 1pays sont
très dépourvus en produit ligneux pour satisfaire le besoin en
énergie de cuisson d'une part et d'autre part pour des bois de
construction et de bois d'oeuvre.
La ville de Lubumbashi était, avant sa fondation en
1910, couvert par la forêt claire (Miombo) mélangé aux
lambeaux résiduels de la forêt dense sèche et aux
îlots de la forêt galerie. Actuellement plus de 80% de ces
forêts ont disparu. Le même constat est observé autours de
la ville de Kinshasa qui était couvert de la végétation
arbustive dense mais actuellement en disparition (ASSANI, 2007).
Même de forêts jadis naturelles sont en
dégradation importante (la pression est actuellement forte sur la
forêt du massif d'Itombwe et la réserve forestière de mont
Kabobo, la forêt de Nyamusisi à Idjwi, la savane arborée de
la plaine de la Ruzizi, etc.). Durant les dernières guerres successives
qui ont eu lieu à l'Est du pays, la plupart de toutes les
dernières forêts ont été l'objet des
déboisements massifs suite à la forte demande en bois de chauffe
et de construction des abris pour les camps des réfugiés et pour
la population de la Plaine de la Ruzizi.
Le feu de brousse et le surpâturage ont aussi
contribué à ce déboisement car ils ont modifié
la
végétation, seules les plantes pyrophiles ont
résisté à cette pression entropique. Les
activités
économiques de forte consommation de bois ont
prospéré dans la plaine de la Ruzizi, surtout les
1 Les plantes pyrophiles sont celle, année en
année, résistent aux passages réguliers du feu.
briqueteries qui créent des emplois pendant la saison
sèche auprès de bon nombre des ménages pauvres, ont des
conséquences environnementales dramatiques, surtout
l'accélération du déboisement et le recul de la
biodiversité locale.
Au sujet de reboisement, la collectivité de la plaine
de la Ruzizi est située totalement dans la plaine de la Ruzizi. Elle est
la partie du territoire d'Uvira où le déboisement est tellement
prononcé. Depuis l'époque coloniale, la plaine de la Ruzizi a
attirée beaucoup d'attention sur le plan du reboisement et en 1989, le
projet de reboisement de l'église CEPAC a été le plus
grand des projets de reboisement jamais réalisé dans le
territoire d'Uvira.
L'eucalyptus est l'espèce la plus reboisée dans
la collectivité plaine de la Ruzizi. Cette espèce est beaucoup
préférée pour des raisons de rentabilité
économique. Elle génère de recette aux ménages
planteurs chaque année. Cependant, sur le plan international,
l'eucalyptus n'est pas une essence recommandée en agroforesterie et dans
des terres à extension agricole car cette essence contribue à la
dégradation de sol, malheureusement il occupe une grande partie dans le
reboisement de la plaine de la Ruzizi. Dans les 66 hectares reboisés en
2009 (Rapport annuel de collectivité de la plaine de la Ruzizi, 2009)
plus de 80% d'espèces sont des eucalyptus.
Selon BEAU, la déforestation annuelle causée par
l'agriculture sur brûlis était estimée à 350
Km2/an, tandis que celle de la recherche de bois de feu était
estimée de 300 km2/an dans le Kivu (BEAU, 1991).
Par ailleurs la pauvreté est aussi un autre facteur
clé dans la destruction de forêt. La province du
SudKivu est l'une de trois provinces les plus pauvres de la RDC avec un taux de
pauvreté de 84.7% et une incidence de la pauvreté plus forte que
la moyenne nationale (71.3%). Compte tenu son poids démographique, le
Sud-Kivu rassemble 8.5% des pauvres de la RDC (PNUD, 2009). En RDC, la part des
combustibles traditionnels était, en 1980, de 80%, en 1995, de 91%. Le
déboisement est enregistré dans les environs de la ville-province
de Kinshasa et dans d'autres grandes villes et milieux ruraux du pays. Alors
que la potentialité de du réseau hydroélectrique du pays
est d'une capacité de production de 100000 Méga watts de
puissance (EED, 2008), le taux de desserte en énergie électrique
est très faible, estimé à 6% (Eclair, 2006). Une grande
disparité est constatée entre le milieu urbain (35%) et rural
(1%) (EGL, 2008).
Pour la province du Sud-Kivu, la disparition de la formation
arbustive n'est plus à demander. On observe dans tous les territoires le
recul sans cesse croissant des arbres. D'ailleurs, depuis 1995, le
déficit en énergie électrique à commencer à
s'imposer comme problème au Sud-Kivu, surtout dans des centres villes
électrifiés (Cité d'Uvira, ville de Bukavu et ses
environs), et dès lors la demande en
charbon de bois s'est petit à petit implanté
comme filière économiquement rentable en milieu urbain ou il y en
avait déjà de forte concentration de la population suite à
des causes multiples, entre autre l'exode rural. Comme les populations rurales
au Sud-Kivu n'ont pas accès à l'énergie électrique
et le taux de desserte est estimé à moins de 4%, le bois est la
principale source d'énergie de cuisson (IBN, 2007).
C'est ainsi que la crise énergétique dans la
sous région du grands lacs, principalement du courant électrique,
dans les centres urbains, en l'occurrence la cité d'Uvira,
l'inefficacité énergétique et la démographie
galopante, contribue à l'augmentation de la demande de bois-energie en
provenance des milieux ruraux comme la plaine de la Ruzizi. Cela a
créé le marché de charbon de bois dans le territoire
d'Uvira, combustible utilisé dans le milieu urbain.
C'est d'ailleurs un des éléments qui contribue
au déboisement de la plaine de la Ruzizi en général et en
particulier du collectivité de la plaine de la Ruzizi car cette
activité génère de recette rapide plus que l'agriculture
et contribue à l'abattage des arbres. En plus, on remarque que la coupe
des arbres pour la fabrication et vente de charbon de bois est une
activité de soudure, effectuée pendant la saison sèche
à septembre, au début de la saison de pluie).
Cependant, le mode de gestion des sites arborés est un
facteur crucial de l'exploitation des arbres spontanés en
majorité des essences utilisées comme combustibles par les
habitants de la vallée de la Ruzizi. La perte des essences ligneuses, en
particulier les arbres, risquerait de conduire la plaine de la Ruzizi dans un
état environnemental alarmant, avec impacts négatifs sur la
sécurité alimentaire dans cette zone agricole. L'idée est
de prévenir cette action anthropique :
* En évaluant les déterminants d'exploitation des
essences indigènes,
* En quantifiant la consommation des bois par les ménages
ainsi que celle de fabricants de braises.
* En calculant la densité et la similarité des
essences indigènes dans de sites potentiels afin de mesurer l'impact ou
la pression sur les essences ligneuses indigènes de la plaine de la
Ruzizi utilisées comme source d'énergie.
Pour ce faire, quelques questions mériteraient des
réponses afin de comprendre la situation dans la gestion communautaire
des ressources naturelles :
- Pour quoi les espèces indigènes sont-elles les
plus exploitées dans la bioénergie ?
- Quelle est la densité et la similarité des
essences indigènes dans la plaine de la Ruzizi?
- Existe-t-il d'autres sources d'énergie
alternatives exploitées ou exploitables par les ménages pour
épargner les bosquets xérophiles?
Ce travail tente de répondre à ces questions de
recherche afin de proposer une approche de gestion durable de ressources
naturelles dans le cadre de la gouvernance des ressources naturelles par les
communautés.
2. Hypothèses de travail
Au vu de cette problématique, trois hypothèses
suivantes méritent d'être vérifiées :
1. La disponibilité et l'accès libre de collecte
des essences indigènes seraient à la base de la diminution de
leur population dans la plaine de la Ruzizi,
2. Le mode de gestion des parcs arborés (le statut des
arbres spontanés) pour des raisons économiques et
énergétiques serait à la base de la régression des
essences indigènes dans la collectivité chefferie de la plaine de
la Ruzizi.
3. Le manque d'alternatif en source d'énergie non ligneux
serait le facteur de la surexploitation des essences indigènes dans la
plaine de la Ruzizi.
3. Objectifs de travail. 3.1. Objectif
général
Contribuer à la promotion de la gestion communautaire des
essences indigènes ligneuses pour la conservation durable de
l'environnement dans la plaine de la Ruzizi.
3.2. Objectifs spécifiques :
- Déceler les déterminants de l'exploitation des
essences indigènes,
- Estimer la consommation par ménage des bois de chauffe
issu des essences arborées indigènes et la production des
charbons de bois par rapport à la densité de ces essences.
- Proposer une approche de gestion communautaire durable des
essences indigène utilisées comme combustible dans la
collectivité plaine de la Ruzizi.
3. JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE.
Ce travail relève de l'économie environnementale
liant la pauvreté rurale et l'environnement. C'est une étude
complémentaire aux autres études menées dans la plaine de
la Ruzizi en rapport avec le problème du déboisement.
Il s'attèle sur la gestion communautaire des essences
indigènes (essences spontanées) de la plaine de la Ruzizi
utilisée comme source d'énergie de cuisson.
4. DELIMITATION TEMPORELLE ET SPATIALE DU
SUJET.
4.1. Délimitation temporelle du
sujet:
Cette étude est rétrospective et descriptive et
tient compte de la période de 1980 à 2010. Cette période
nous paraît importante pour des raisons suivantes :
- l'environnement de la plaine n'était pas très
perturbé car la démographie n'était pas importante et les
activités agricoles étaient concentrés dans les paysannats
dans plaine de Ruzizi (Luberizi) des années d'avant
l'indépendante.
- Il n'y avait pas encore la présence des
réfugiés qui ont contribué sensiblement au
déboisement de la plaine de la Ruzizi à partir de 1993 à
1994 et les guerres successives de 1996 et 1998.
Ainsi donc, les personnes qui ont vécu dans la
collectivité de la plaine de la Ruzizi avant ces
événements pouvaient donner le vrai témoignage de la
végétation arborescente de la plaine, surtout en rapport des
essences utilisées comme combustibles.
4.2. Délimitation spatiale du sujet:
Le milieu d'étude est la collectivité plaine de
la Ruzizi dans la plaine de la Ruzizi en territoire d'Uvira. La raison de
travailler dans cette zone est liée aux problèmes cruciaux de
déboisement et de feu dévastateur, entravant la gestion durable
des ressources naturelles dans ce site écologique.
Le travail s'est effectué dans quatre groupements
notamment celui de Kabunambo, Luberizi, Kagando et de Kakamba afin de faire une
analyse comparative.
5. DEFINITION DES CONCEPTS CLES.
1. Capital arboré : C'est l'ensemble
des plantes ligneuses présentes sur un terroir, qu'elles soient
disposées en forêts, en parcs, en fourrés, en haie ou de
façon disséminée, qu'elles aient été
plantées ou qu'elles aient poussées spontanément.
Cette expression est utilisée pour désigner un
ensemble productif plus qu'un arbre pris individuellement. Cet ensemble
productif évolue sous l'impulsion de divers facteurs climatique et
biotique et des comportements de l'homme (Hugues D, 2003).
2. Forêt : Large étendue d'un
terrain impénétrable occupé principalement par de grands
arbres et par des arbustes, des arbrisseaux et diverses plantes qui a
évolué sans aucune intervention humaine. C'est une formation
naturelle ou artificielle de diverses espèces (Code forestier, 2002).
Selon le
dictionnaire Encarta 2009, large étendue de terrain
occupée principalement par de grands arbres et par des arbustes, des
arbrisseaux et diverses plantes.2
3. Boisement : C'est une formation artificielle
d'arbre plantée (Hugues, D, 2003).
4. Bosquet :
Une petite superficie de forêt naturelle perdue au milieu
de vastes terres agricoles ou des habitations. Sa taille est inférieure
à 5 hectares (BALAGIZI, I, 2003 et Encarta® 2009).
5 Espèces pyrophiles :
C'est l'ensemble des espèces qui, d'année en
année, résistent aux passages réguliers du feu. Il s'agit
d'espèces dont les bourgeons actifs sont bien protégés
(par exemple au milieu d'une touffe), dont l'écorce est épaisse
et difficile à brûler, dont les racines rejettent facilement, ou
dont les graines en coque peuvent résister aux fortes chaleurs (Hugues,
D, 2003).
6. Espèce indigènes :
C'est des espèces non introduites qui poussent sans une
intervention humaine. Il est l'opposé des espèces exotiques
(Hugues, D, 2003).
7. Agro biodiversité ou biodiversité
agricole :
Selon la convention sur la diversité biologique des
Nations Unies, elle désigne la variété et la
variabilité des espèces animales et végétales et
des microorganismes qui servent directement ou indirectement à
l'alimentation et à l'agriculture (plantes cultivées,
bétail, foresterie, pêche,). Elle comprend la diversité des
ressources génétiques (variétés, obtentions, etc.)
et des espèces utilisées comme nourriture, combustible ou
fourrage, pour leurs fibres ou la fabrication des produits pharmaceutiques.
7. CADRE GEOGRAPHIQUE DU MILIEU D'ETUDE
6.1. DELIMITATION GEOGRAPHIQUE
La collectivité plaine de la Ruzizi est comprise entre
3°13'18.4»Latitude Sud et 29°9'55.4» Longitude Est au Sud
avec une altitude de 836 m. Limité Nord est comprise entre
02°51'59.1» latitude Sud et 29°02'11.0» longitude Est ( au
niveau du pont Luvubu). La limite naturelle est la rivière Luvubu, au
Sud par la collectivité de Bavira et à l'Ouest par la
chaîne de Mitumba, le ravin Mbisi, la cité de Sange au Sud-Ouest
et la collectivité de Bafulero, et à l'Est par la rivière
Ruzizi, qui est aussi la frontière naturelle avec le Burundi dans sa
partie communément appelée la plaine d'Imbo.
2 Microsoft® Encarta® 2009. (c) 1993-2008
Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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N
Dans sa définition éco-
géographique, la plaine de la
Ruzizi est un écotone du Lac Tanganyika
et chaines de montagnes des Mitumba , s'étendant sur
une superficie de 300 Km2 avec des altitudes
variant entre 773 mètres et 1000 mètres; soient 300 000
hectares dont 175 000 hectares pour le Burundi, 80 000 he
(NZIGIDAHERA, 2003).
![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com4.png)
ctares pour la RDC et 45 000 hectares pour le
Rwanda
Sur le plan administratif, la collectivité plaine
de la Ruzizi a été créée par l'arrêté
royal n°109 de la
rundi, appellation donnée colonie du 04 octobre
1928. Auparavant elle était appelée chefferie de Ba
par les Belges car elle était occupée
par les éleveurs burundais. C'est après l'indépendance en
1960 qu'elle a changé le nom pour devenir la
collectivité plaine de la Ruzizi avec quatre groupements. Ces
groupements sont : Kabunam
bo avec 23 villages, Kagando avec 9 villages, Kabamba
avec 8 villages et Luberizi avec 8 villages. Avant le
découpage de 1986, la collectivité de la plaine de la
Ruzizi
ui a pris ces deux arrivait jusqu'à Kavinvira et
Kilomoni, mais avec la création de la cité d'Uvira qui
l
villages et celle de Sange qui lui a aussi pris les
villages de Nyakabere I & II, de Rurabira, de Rutenga,
Kajembo (ces villages faisaient partie du groupement de Kabunambo).
6.3. SITUATION CLIMATIQUE3
La plaine de la Ruzizi offre un climat semi-aride. Selon la
classification climatique de Köppen Wladimir, les entités comme
Lubarika, Uvira, Kiliba, Luberizi sont dans la zone tropicale de basse altitude
Aw1-3, altitude ne dépassant pas 1000 m. La pluviosité annuelle
atteint 1600 mm, la température moyenne est de 24°C. Une
période sèche s'étend de Mai à Octobre, pendant
laquelle les populations se livrent intensément aux feux de brousses. La
période pluvieuse s'étend de novembre à mai. La
vallée de la Ruzizi a une cote udométrique de l'ordre de 800
à 950mm et de 1.000 à 1200 mm dans la partie montagneuse de la
plaine de la Ruzizi.
Les récentes données pluviométriques
enregistrées par la station météorologique du Centre de
Recherche en hydrobiologie (2008-2009) montrent une cote udométrique de
800 mm. Il ressort que 80 à 85% des chutes journalières de pluie
sont inférieures à 20mm et durant quatre à cinq mois, la
pluviosité mensuelle à Uvira est inférieure à 50mm.
Ceci permet l'adaptation des espèces à croissance rapide des
pyrophytes et résistant à de températures
élevées.
La température moyenne mensuelle de l'air est comprise
entre 22,5° et 25°C ; les moyennes mensuelles des températures
maxima journalières croissent en fin de saison sèche (30,5°
à 32,5° en septembre) tandis que les moyennes mensuelles des
températures minima journalières sont les plus faibles pendant la
moitié de la saison sèche (14,5° à 17°C en
juillet). L'insolation relative mensuelle oscille
généralement entre 35 et 60 % d'octobre à avril et entre
50 et 80 % de mai à septembre, juillet est le mois le plus
ensoleillé.
Pour mémoire, les pitons, les ongulés et les
oiseaux qui peuplaient la plaine de la Ruzizi ont complètement disparu
à jamais (LUZOLO, M, 2008). Avec une population de 41204 habitants
(Rapport annuel de la collectivité plaine de la Ruzizi, 2009) et sur une
superficie de 644 km2, la densité dans la collectivité
de la plaine de Ruzizi peut estimer à plus de 65
habitants/km2. Tous ces faits démontrent la nature de la
pression anthropique sur ce milieu.
6.2. RELIEF ET VEGETATION
1. Relief :
Pour la plaine de la Ruzizi, elle couvre une superficie de 3000
Km2 (NZIGIDAHERA, 2003) suivant
un axe Sud-Est/Nord-Ouest et est
partagée par trois pays de la Communauté Economique des Pays
de
Grands Lacs. L'altitude maximum est de 1000 m (Katogota) et minimum est
de 773 m (Au niveau du
lac Tanganyika), soit le niveau du lac Tanganyika. Pour la
collectivité de la plaine de la Ruzizi, elle est d'une superficie de 644
km2 avec une altitude plus élevée ne dépassant
pas 922 m d'altitude au niveau de Kiringye et l'altitude faible est au niveau
du lac Tanganyika, soit au secteur sept à Kiliba dans le groupement de
Kagando.
2. Végétation :
Selon NZINGIDAHERA (2006), La plaine de la Ruzizi fût
une terre de savane boisée. D'ailleurs, l'explorateur Anglais, Henri M.
Stanley, l'avait reconnu quand il la traversa en 1875. Il l'avait
décrite comme une zone inhospitalière et plaine des animaux
sauvages, mais moins d'un siècle et demi, toute la savane boisée
a complètement disparue et l'empreinte des actions anthropiques est
visible partout. La flore et surtout la faune restent presque plus pauvres.
La plaine de la Ruzizi est couverte d'un sols sableux qui
supportent une végétation xérophile constituée
essentiellement des savanes arbustives dont la strate herbeuse est
constituée essentiellement des espèces Imperata
cylindrica, Hyparrhenia spp, Eragostis sp, Brachiaria
ruziziensis et Pennisetum clandestinum constituent les principales
réserves agro-pastorales et agricoles dans le territoire.
Des bosquets xérophiles essentiellement des essences
arbustives et arborescentes dont les Acacia kirkii, Acacia seyal, Acacia
polyacantha, Acacia sieberiana, Acacia hockii, Acacia sp ; Albizzia gunnifera,
Dichrostachys cinerea, Maytenus senegalensis, Annona senegalensis, Balanites
aegyptiaca, Commiphora africana et Rhus natalensis, lesquelles offrent des
biens économiques pour les populations.
Les espèces Senna siamea, et Eucalyptus
spp sont entretenus dans des parcelles individuelles, et font partie du
patrimoine familial, autant que le champ de manioc, ou une rizière. La
pression humaine a créé des bosquets entourés des
habitations et des plantations de manioc, de zones de pâturages.
6.3. POPULATION.
Selon le rapport de la collectivité plaine de la Ruzizi
de 2009, on peut remarquer que la population totale est de 41860 habitants
répartis en quatre dont Kabunambo (19355 habitants, Kakamba (6245
habitants), Luberizi (15365 habitants) et le groupement de Kagando (893
habitants). La densité de collectivité de la plaine de la Ruzizi
est au dé là de plus 65 habitants/km2 (41860 habitants
avec une superficie de moins de 644 km2).
En termes de ménages, si l'on tient la moyenne
provinciale de 7 personnes par ménage, cette collectivité
pourrait avoir 5980 ménages. En ajoutant la population de Sange (32035
habitants), la population peut atteindre plus de 73 845 habitants, soit 16,3 %
de la population du territoire d'Uvira.
6.4. LA SITUATION SOCIO
ECONOMIQUE.
L'économie de la plaine repose sur l'agriculture et
l'élevage. L'agriculture est l'activité principale, car elle
encadre plus de 90% de la population. Les cultures les plus cultivées
sont : le manioc, le maïs, le riz paddy, les légumes et aussi la
patate douce, les haricots, etc. Les femmes sont représentées
à plus de 70% dans cette activité.
L'élevage est aussi prospère dans cette
collectivité. On trouve le développement du petit commerce
autours de marché de Luberizi et d'autres dans les villages de
collectivité de Bafulero avec lesquels elle fait des échanges
commerciaux. Pendant la saison de pluie, les paysans s'adonnent
intensément à l'agriculture, mais pendant la saison sèche,
les hommes s'adonnent à la fabrication de charbon de bois entre Mai et
septembre. Cette activité de soudure permet aux paysans d'avoir de quoi
subvenir les besoins de leur ménage. Cette activité est
réalisé plus par les hommes que les femmes. Ces dernières
n'interviennent surtout que dans la commercialisation en détail (bassin
surtout) dans différents marchés selon leur provenance. Les
essences indigènes sont les plus exploitées pour cette
activité génératrice de revenu.
6.5. L'HYDROGRAPHIE DE LA COLLECTIVITE PLAINE DE LA
RUZIZI.
L'hydrographie de la collectivité plaine de la Ruzizi
est caractérisée par plusieurs rivières d'importance
variable. La plus importante d'elles est la rivière Ruzizi, reliant le
lac Kivu au lac Tanganyika. Elle constitue la frontière naturelle entre
la RDC, le Rwanda et le Burundi. Cette rivière récolte les eaux
des plusieurs rivières venant des collines du Burundi et de la partie
ouest de la plaine de la Ruzizi. On trouve les rivières
susmentionnées : la rivière Luberizi à Luberizi, la
rivière Sange à Sange et la rivière Runingu à
Runingu en ce qui concerne la plaine de la Ruzizi en Territoire d'Uvira.
L'hydrographie de Kakamba est dominée par 5 grandes rivières :
Mulovya, Mukindwe, Mashura, Lubumba, Luvimvi, et 3 ruisseaux : Kamoto, Mashuza,
Kajijinini. Dans ie groupement de Kawizi, il y a une seule
rivière : Kawizi, se trouvant à la limite avec la Cité de
Kiliba et le groupement de Muhungu en collectivité-chefferie de
Bavira.
7. CIRCONSCRIPTION DU TRAVAIL
Ce travail se conscrit dans une logique d'évaluation de
consommation de bois ( par les ménages et les charbonniers) dans la
collectivité plaine de la Ruzizi dans les perspectives de renforcer la
dynamique communautaire de gestion durable de ressources naturelles fragiles
(vulnérables) mais vitales qu'est le capital arboré. Elle
permettra aussi d'évaluer la densité actuelle des essences
indigènes et leur rythme de consommation en analysant les
déterminants de leur exploitation à outrance.
7.1. Choix du sujet
Le choix de ce sujet a été motivé par le
fait que trop peu de travaux s'intéressent à la reconstitution
des espèces indigènes au niveau de la plaine de la Ruzizi. En se
basant sur les principes de base de l'approche de gestion communautaire de
ressources naturelles (CRDI, 2007), ce sujet permettra de proposer une nouvelle
approche de la gestion du terroir rural dans une logique axée sur la
conservation des essences indigènes ligneuses avec l'implication de tous
les acteurs communautaires, y compris les femmes.
7.2. Intérêt du sujet.
L'intérêt de cette étude porte sur la
promotion de la gestion communautaire des ressources naturelles en voulant
analyser le rôle que jouent les acteurs dans les menaces qui
pèsent sur les essences indigènes. Cette dimension serait
à la base de la dynamique communautaire dans le cadre de la gestion
durable des essences indigènes dans la plaine de la Ruzizi
menacée du déboisement sans précédent. Ainsi donc,
les résultats de cette étude sera une ouverture pour l'analyse
d'autres facteurs contribuant à la dégradation de l'environnement
dans cette partie de la plaine.
Enfin, ce travail pourrait contribuer à l'Objectif 7
des Objectifs du Millénaire pour le Développement et le pilier 5
du DSCRP de la RDC portant sur la dynamique communautaire mais aussi de
Convention sur la Diversité Biologique sur la participation de
communauté locale sur la gestion de la biodiversité locale.
8. ORGANISATION DU TRAVAIL
Ce travail, reparti en quatre chapitres, exclut l'introduction
et la conclusion. Le premier chapitre est concentré sur le cadre
théorique du travail. Ce chapitre développe huit
différents aspects dont la problématique, les objectifs du
travail, la justification de la recherche, les hypothèses du travail, le
cadre géographique ou l'étude du milieu, la définition de
concepts clés, la circonscription et l'organisation de la recherche.
Le chapitre deux présente la revue de la
littérature. Cette revue présente les travaux qui sont en rapport
avec le sujet et dégage les aspects dont le sujet a de
particularité par rapport à ces travaux précédents.
Ce chapitre permet de dégager la contribution de la recherche par
rapport à d'autres travaux.
Le chapitre troisième présente la
méthodologie de la recherche avec tous les éléments y
afférent. Il présente la taille de l'échantillon, la
population d'étude, les techniques de collectes de données, les
techniques de traitement de données, les méthodes d'analyse de
résultats, les procédures de la recherche ainsi que les
difficultés rencontrées.
Ce chapitre permet de comprendre la pertinence des informations
quant aux aspects méthodologiques de collectes de données. Cela
permet la validation scientifique de résultats.
Le chapitre quatre s'attèle sur l'interprétation
de données issues des terrains. Cela permet de confirmer ou d'infirmer
les hypothèses émises par l'étude. C'est ce chapitre qui
permet de tirer la conclusion de l'étude afin de proposer des solutions
pertinentes.
CHAPITRE. II. REVUE DE LA LITTERATURE.
Les travaux scientifiques sur le problème de la plaine
de la Ruzizi sont nombreux chacun analysant un ou l'autre problème de
l'environnement. Le problème du déboisement, le feu de brousse,
de l'élevage a été abordé par des différents
chercheurs selon l'intérêt de chacun.
Reekmans M, (1980) a analysé les autres impacts
négatifs dans la plaine de la basse Ruzizi et cite l'élevage, le
surpâturage et le feu saisonnier comme responsable de la
dégradation de l'écosystème de la plaine. Le
surpâturage et le piétinement entraînent non seulement la
régression du couvert végétal mais aussi, et surtout une
altération de sa composition floristique, qui se manifeste par une
rudéralisation de plus en plus importante. Dans la plaine herbeuse, et
plus particulièrement aux abords immédiats des marais, des feux
sont allumés, dès la fin de la saison des pluies, pour provoquer
une repousse éphémère qui retardera de quelques jours la
transhumance du bétail vers les piedmonts et collines proches. On peut
estimer à 60% la superficie du secteur qui est ainsi, chaque
année, soumise aux feux saisonniers.
Les travaux de Reekmans (1975) sur la végétation
de la basse plaine de la Ruzizi de Reekmans ont abordé sur la mauvaise
gestion de la biodiversité riche de la plaine de la Ruzizi. Ses travaux
ont été l'une de motivations conduisant à la
création de la réserve de Biosphère de la Ruzizi qui, en
1990, a été déclaré Parc National de la Ruzizi.
A la différence du Burundi, la partie congolaise n'a
été étudiée et aucune initiative de la conservation
n'a été entreprise pour la sauvegarde de cette zone riche
à l'époque. Reekmans a démontré la
nécessité de la conservation de cette zone en créant une
réserve naturelle pour la protection de cette zone, relique de
l'ancienne verdoyante plaine de la Ruzizi. La pression humaine sur la flore et
la faune a été signalée comme source de la
dégradation de cette zone.
BITIJULA M. (1993) avait analysé l'impact du
système foncier sur le projet de reboisement dans la plaine de la Ruzizi
et le 8e CEPAC., et il avait mis en cause la gestion de terre dans
la plaine de la Ruzizi sur les actions du reboisement initié par
l'église 8e CEPAC en 1989, soit 4 après la relance de
ce projet de Reboisement. Il arriva à la conclusion que le
système foncier, généralement basé sur les
règles coutumières, ont contribué négativement aux
actions du reboisement, principalement pour le cas du projet de la
8e CEPAC. Pour lui, comme l'a soutenu aussi Bosco MUCHUKIWA (1996),
les paysans de la plaine de la Ruzizi n'ont généralement sur les
terres que le droit d'usufruit. C'est le Mwami, le chef de groupement ou le
notable qui donnent des terres, et les
ravissent quand ils veulent. Le code foncier n'est
appliqué que dans les milieux urbains qu'en milieu rural où la
coutume est la règle de gestion des affaires sociales et
foncières. L'occupation de la terre dans la plaine de la Ruzizi
obéit, selon l'auteur, aux cinq types de contrat, notamment le contrat
à titre gratuit, le contrat familial, le contrat de location temporaire
de terroir, le contrat d'achat et le contrat de propriété
privée.
La terre est un instrument de pouvoir, un opérateur des
rapports sociaux, d'où une terre reboisée appartient au
reboiseur. La conclusion de cette étude est révélatrice
car elle est arrivée à démontrer d'une part que
l'échec du reboisement dans la plaine est dû par le système
foncier coutumier, en d'autres termes le droit d'accès au sol comme
étant un facteur important dans l'échec du reboisement dans cette
zone.
Bosco MUCHUKIWA (1996) pour sa part, avait
analysé le rôle de l'autorité traditionnelle dans le
reboisement. L'auteur brosse un aperçu historique du problème de
la sécheresse dans la plaine de la Ruzizi pour la partie de la RDC dont
la première sécheresse date de 1974. Il situe
l'intérêt de la protection du sol en RDC depuis 1947, date de la
tenue de la semaine de Yangambi consacrée à la protection du sol,
dont celui de la plaine de la Ruzizi.
L'INEAC a effectué en 1950 la toute première
étude pédo-agronomique et détermine en ce qui concerne la
Plaine de la Ruzizi trois zones d'activités dont l'agriculture (35 000
hectares), l'élevage (30 000 hectares) et le reboisement (15 000
hectares). Cet aménagement avait pour objectif de limiter la
compétition entre les activités et de sauvegarde de
l'environnement. L'auteur cite quatre grands problèmes d'environnement
dont la déforestation, la pollution de l'air et de l'eau,
l'environnement humain et l'appauvrissement des sols, mais cela est
resté lettre morte jusqu'à ce jour, chaque agent intervenant
comme il veut et l'entend, rendant alors le milieu plus fragile au
déboisement.
Parlant de la déforestation, l'auteur cite quatre
facteurs ou causes majeurs : la demande en boisenergie ou demande domestique,
la politique de permis d'abattage d'arbre, l'extension des cultures de rente et
l'explosion démographique.
En ce qui concerne la question de reboisement, le projet de
l'église CEPAC matérialisé en 1989 dans la plaine de la
Ruzizi est l'un de grands projets de reboisement de la plaine de la Ruzizi
après l'indépendance car sa portée a été
plus grande. Ses objectifs étaient à huit dont la lutte contre
l'érosion, la création d'une forêt naturelle contre la
sécheresse en produisant des bois de chauffe et de menuiserie, de
préserver l'équilibre écologique, de former les
chrétiens aux techniques de reboisement, contribuer à
l'autofinancement des paroisses (...). Les boisements plantés ont
été
endommagés par les réfugiés venus d'abord du
Burundi en 1993 à cause de la rébellion qui avait
décimé ce pays et aussi la marée humaine venu du Rwanda en
1994 à cause de la guerre.
Le mouvement naturel et migratoire de la population, les
facteurs anthropiques, le surpâturage et l'extension des activités
agricoles étaient à la base du déboisement de la plaine de
la Ruzizi en général. Parlant de la situation des actions du
reboisement, l'auteur avait présenté sept actions qui le
limitaient, notamment :
1) l'inefficacité des services spécialisés
de l'Etat,
2) l'absence de collaboration entre les structures
étatiques et privées
3) l'incertitude relative au droit de propriété
foncier
4) la spéculation sur le terre
5) le manque des crédits aux initiatives locales de
base
6) les difficultés d'organisation interne des acteurs
privées ou associations
7) l'absence d'une culture de protection de la nature
De ces sept problèmes évoqués par
l'auteur, le problème de propriété foncière, la
spéculation de terre et l'absence de culture de protection de
l'environnement seraient à la base non seulement de l'échec des
actions du reboisement mais aussi les unes des causes majeures de
déboisement de la plaine de la Ruzizi.
Dans ce livre de Muchukiwa, l'analyse de la question du
déboisement de la plaine est faite sur le plan global et axe la
réflexion sur les stratégies pour la réussite dans les
actions du reboisement par l'implication des autorités traditionnelles
afin d'espérer à la réussite. En tout état de
cause, la réflexion de Muchukiwa est plus une analyse sociologique, donc
du rôle que joueraient les autorités dans une action du
développement en milieu rural en rapport avec le reboisement, en
particulier dans la plaine de la Ruzizi sans toutefois aborder l'aspect
écologique du problème fondé sur le statut de boisements
naturels qui ont existé dans la plaine de la Ruzizi dont l'accès
était libre et gratuit à toute la population par rapport au
boisement artificiel dont l'usage est plus privé que communautaire que
fut pour le cas de bien commun qu'était les boisements naturels.
Selon le deuxième atelier régional sur
l'information en bois-energie en Afrique, Pays Francophone (FAO, 2001), les
problèmes du secteur de bois énergie sont à six du point
de vue de la planification. L'insuffisance d'information sur la filière
bois énergie fait à ce que beaucoup de pays ne disposent pas de
données fiables sur la consommation de bois et charbon de bois (i), le
manque de ressource et compétence humaine et technique
nécessaires pour la collecte, l'analyse des données fiables dans
cette filière (ii), la non prise de compte de filière
bois-energie par les pays africains (iii), le manque
de synergie entre les organismes techniques à tous les
niveaux (iv) , l'inadaptation et le défaut d'application et de
vulgarisation des législations adéquates pour la promotion, le
développement et la gestion durable de la filière bois-energie
(v) et le manque de concertation et collaboration entre les organismes
internationales.
L'Afrique est la région du monde où le
bois-energie joue un rôle le plus critique. La dépendance des
sous-régions de l'Afrique tropicale en bois comme source
d'énergie atteint entre 61% et 81% de la consommation d'énergie
primaire totale. Comparé à d'autres régions, le continent
africain a un taux de consommation de bois de feu (charbon de bois inclus) le
plus élevé par personne, représentant entre 90% et 98% des
besoins en énergie ménagère. Ce qui auparavant
était considéré comme `affaire de familles,
c'est-à-dire le ramassage libre de bois de feu pour de besoin
quotidiens. L'inadaptation de lois et le manque de législation des
forêts sont à la base de la destruction de la forêt, et
surtout de la Disparition des essences sauvages. La demande d'énergie
augmente rapidement, mais les ressources en bois sont limitées.
DUPRIEZ.H et LEENER P., (2003) dans leur livre
`'Arbres et agricultures multi étagées d'Afrique, au chapitre
trois et quatre de cet ouvrage, les auteurs abordent la question des arbres
dans leur contexte foncier, social et politique mais aussi l'agriculture
multi-étagée communément appelée agroforesterie.
Ces auteurs démontrent comment la question foncière, sociale et
politique en milieu rural joue sur le reboisement dans un milieu envahi par le
déboisement excessif. Ces deux auteurs analysent d'autre part le statut
de l'arbre. Pour ces auteurs, les arbres spontanés, dans beaucoup de
pays d'Afrique, sont le bien de toute la communauté et leur accès
est libre lorsque la collecte de bois est pour des raisons domestiques,
généralement les bois pour la cuisson ou la construction. Pour
les arbres plantés, ceux-ci appartiennent à ceux qui les ont
plantés et l'accès à ces arbres dépend de son
propriétaire.
Ces auteurs mettent en cause le régime foncier en
Afrique comme responsable de la dégradation du sol et de la
végétation dans beaucoup de pays. Hugues Dupriez, qui est un
voyageur du monde et aussi le grand visiteur de la RD. Congo, illustre le
problème du déboisement dans le contexte du Bushi au Sud-Kivu
dont le contexte foncier est précaire. Les femmes sont parmi les
personnes les plus défavorisées dans ce contexte et aussi les
familles sans terre, car ces dernières ne peuvent jamais s'impliquer
dans la plantation d'arbres. Les règles coutumières compromettent
parfois le renouvellement du patrimoine arborescent et sa gestion en
décourageant les initiatives. C'est principalement sur base de la
propriété des fruits du travail que se distingue le statut des
arbres plantés de celui des arbres spontanés.
Les arbres spontanés (constitués des essences
locales ou indigènes) sont considérés comme de ressources
collectives nées du substrat terrien. C'est pour cela que, dans certains
cas, des arbres spontanés qui croissent sur des terres exploitées
par les particuliers restent accessibles aux membres de la
communauté.
Par contre, disent les auteurs, les arbres plantés ont
demandé un certain travail. Ce travail confère donc au planteur
un droit d'usage privé des arbres. Dans sa dimension sociale, la
propriété des arbres se situe nécessairement dans le
contexte foncier lignager. Tout arbre spontané est la
propriété du lignage propriétaire de la terre. Pour ce qui
concerne la consommation de bois de chauffe, on estime la consommation annuelle
de bois par personne entre 0.5 à 1.2 m3. Cette
réalité décrit par ces deux auteurs est vécue dans
la plaine de la Ruzizi et pose des problèmes d'accès au capital
arboré, en l'occurrence le parc arboré dont l'accès a
été toujours à la portée de toute la
communauté tandis que les boisements plantés sont des biens
privés dont l'accès est plus conditionné.
LUZOLO M. (2008) avait fait l'inventaire des
problèmes environnementaux et Leur classification selon le
dégré d'importance grâce à la perception de la
population de collectivité la plaine de la Ruzizi. Cette étude
cite les problèmes selon la perception des populations en analysant
leurs causes. Parmi les grands problèmes de la collectivité
plaine de la Ruzizi figure le déboisement est à la liste et
figure sur la première place. Les causes du déboisement ne sont
autres que le besoin en énergie de cuisson, en fabrication de brique,
l'occupation de l'espace par le besoin agricole sans cesse croissant et le
manque d'alternative en énergie de cuisson est les causes du
déboisement de la plaine de la Ruzizi. Comme pour le
précèdent, LUZOLO aborde la question sur le plan global sous
forme d'inventaire des problèmes environnementaux et leur degré
de gravité selon la population de la plaine de la Ruzizi. L'auteur
termine son étude par la proposition d'un réseau d'innovation
dans le domaine environnemental qui pourra travailler avec tous les acteurs
potentiels afin de lutter contre les problèmes de l'environnement qui
menacent la collectivité plaine de la Ruzizi.
Notre étude, pour sa part, s'est penchée plus
sur l'exploitation des essences indigènes pour des raisons
énergétiques par les ménages et les charbonniers de la
plaine de la Ruzizi, en particulier ceux de la collectivité de la plaine
de la Ruzizi.
Ainsi donc, certaines essences indigènes utilisé
comme combustible disparaissent lentement mais sûrement dans la plaine de
la Ruzizi à cause de leur surexploitation. La gestion des espaces
communautaires dont l'accès aux bois de chauffe est gratuit et libre
pour toute la communauté est moins règlementé par le
pouvoir public et coutumier, d'où le recul en qualité et en
quantité des
essences qui, jadis, colonisait cette vallée de la
Ruzizi. Notre travail porte sur l'analyse des déterminants
d'exploitation des essences indigènes pour des raisons
énergétiques, en particulier l'énergie de cuisson dans la
plaine de la Ruzizi afin de proposer des stratégies de gouvernance des
ressources naturelles renouvelable : le capital arboré.
CHAPITRE. III. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 3.1.
PRESENTATION DE L'ECHANTILLONNAGE.
La collecte de données s'est déroulée dans
la collectivité plaine de la Ruzizi dans 12 villages de notre zone
d'étude depuis le 20 mars jusqu'au 15 août 2010.
Le travail portait sur l'étude quantitative
d'exploitation des essences indigènes, principalement en analysant la
consommation de bois par les ménages, les charbonniers et aussi
connaître la densité de peuplement des essences indigènes
dans la collectivité plaine de la Ruzizi dans les bosquets privés
et publics afin de d'évaluer la pression liée à
l'exploitation du capital arboré naturel.
L'échantillon était constitué par deux
catégories :
- Les personnes dont les ménages et les charbonniers
- Le site pour l'inventaire botanique des essences
indigènes dont le bosquet naturel protégé, non
protégé, privé ou public.
Pour collecter les informations quantitatives, il a fallu
enquêter les acteurs potentiels qui utilisent les bois provenant des
espèces indigènes des boisements naturels. Il s'agit de
charbonnier pour leur activité de fabrication de braise et les
ménages. En ce qui concerne la densité des espèces
indigènes dans des parcs ou boisements naturels, il a fallu effectuer 5
sites d'étude afin de faire l'inventaire et le dénombrement de
peuplement dans une parcelle de 50 m2 avec la méthode Quadrat
afin d'estimer, en moyenne, la densité d'arbres.
La taille de l'échantillon était de 220
personnes soit 200 ménages et 20 charbonniers de la collectivité
de la plaine de la Ruzizi. Ces ménages sont tirés dans 4
groupements en fonction du nombre de sa population et de ménages. Les
personnes à interviewer dans les ménages. Ceci a concerné
la femme. Vu le caractère exigent des informations à collecter,
la femme était mieux placé pour donner des informations fiables
car la tâche de collecter les bois de chauffe est réservée
à la femme.
En ce qui concerne la consommation de bois de chauffe, le
ménage est l'unité de mesure car la collecte de bois est faite
pour le besoin du ménage. Les enquêtés à interviewer
devraient avoir plus de 30 ans d'âge dans les villages et les hommes
gestionnaires des bosquets. Le tableau 1 présente en détail la
répartition des enquêtés en fonction de villages et le
nombre des villages qui ont été enquêtés par
groupement.
Tableau 1. Présentation des nombres de villages et
des enquêtés par groupement et villages dans la
collectivité plaine de la Ruzizi.
GROUPEMENT
|
Nombre de villages
|
Villages enquêtés
|
Menage
|
Site d'inventaire
|
Nbre de charbonniers
|
KAKAMBA
|
2
|
Bwegera
|
17
|
1
|
|
Kisozi
|
13
|
|
|
LIBERIZI
|
5
|
Rwenena
|
25
|
|
|
Mutarule
|
10
|
1
|
10
|
Ngedo
|
10
|
|
|
Rusabagi
|
10
|
|
|
Luberizi
|
18
|
|
|
KABUNAMBO
|
4
|
Kabunambo
|
24
|
|
10
|
Kimuka
|
31
|
|
|
Biriba
|
8
|
2
|
|
Ndunda
|
20
|
|
|
Mwaba
|
10
|
|
|
KAGANDO
|
1
|
Kagando
|
4
|
1
|
|
Total
|
12
|
200
|
5
|
20
|
Pour ce qui est d'estimation de la densité des essences
indigènes, 5 sites ont été ciblés pour l'inventaire
des peuplements des espèces et de dénombrement des espèces
dans une zone échantillon de 50m2 (50m x 50m) suivant les
recommandations de White L et Edwards A. (2000).
9. Les sites d'inventaire botanique
Pour réaliser les estimations quantitatives du peuplement
à l'hectare, nous avons travaillé dans cinq sites, qui ont
été sélectionnés en fonction de trois
critères de base suivants :
- Présence des essences indigènes, Que le site ait
des essences indigènes ( p,
- Site protégé ou site non
protégé,
- Site privé ou de l'Etat (Public).
Donc, deux ou tous ces trois critères pouvaient être
combinés pour faire guider le choix. Ayant
comme critère de base la présence des essences
indigènes, nous avons trouvé trois types de site dont : 1°
les sites privés protégés ;
2° le site public protégé,
3° le site public non protégé.
Tous les sites étaient le long de la route principale
la nationale N°5, donc un Transect vertical allant du Sud au Nord en
fonction de ces critères cité ci-haut. Le site pouvait se situer
à gauche ou à droit mais à moins de 100 m de la route
principale.
Tableau N°2. Présentation des sites
d'étude quantitative et botanique.
Sites
|
Superficie
|
Nombre de Quadrat de 50m2
|
Statut
|
Groupement
|
Site de Nyamunindi
|
2500 m2
|
1
|
Privé
|
Kagando
|
Site de Biriba I
|
2500 m2
|
1
|
Privé
|
Kabunambo
|
Site de Biriba II
|
2500 m2
|
1
|
Public
|
Site de Nyakabere
|
2500 m2
|
1
|
Privé
|
Site de Nyabihanga
|
2500 m2
|
1
|
Public
|
Kakamba
|
Total
|
12 500 m2
|
5
|
|
|
Comme on peut l'observer dans ce tableau ci-haut, il s'agit de
sites suivant :
- Le site de Nyamunindi dans la concession privée avec une
superficie totale de 7500 m2.
- Le site de Biriba dans la concession privée avec une
superficie totale de 20000 m2 (2 hectares). - le site de Nyakabere
dans la concession de l'Etat d'une superficie totale de plus de 20000
m2
- le site de Nyabihanga dans la concession de l'Etat à
Bwegera d'une superficie totale de plus de 100 000 m2
entrecoupé de champ de manioc et de reboisement des essences
exotiques.
10. Contacts avec les charbonniers.
Les charbonniers figurent parmi la population de notre
étude car ils sont parmi les exploitants courants et potentiels des
arbres indigènes. Ce sont des agriculteurs qui exercent ce travail
pendant la période de soudure (saison sèche) pour joindre les
deux saisons (La saison de pluie et saison sèche). C'est une
activité de soudure pour la majorité mais seul un poignet de gens
fait cette activité au quotidien (sur les vingt enquêtés,
il n'y avait que 3 personnes). Leur identification a été rendue
possible par le chef de localité de Luberizi et Kabunambo ainsi que par
le service de l'environnement de la collectivité qui a indiqué
les zones de forte fabrication de braise dans leur contrée. Ces
charbonniers opèrent individuellement quoi que certains (Kabunambo)
soient regroupés en association. Ils jouent un rôle très
important dans l'abattage des arbres et arbustes indigènes à
cause de leur activité. En plus, ils ont une connaissance de la savane
et des arbres ou arbustes qui le peuple ainsi que la dominance des essences
dans leur milieu.
Avec eux, on devait collecter les informations quantitatives
sur la fabrication de charbon de bois, les essences indigènes
dominantes, le circuit de commercialisation de charbon de bois et les
informations sur la croissance des arbres dans les bosquets qui les entourent.
Pour avoir des informations pouvant nous faciliter l'estimation de la pression
sur les parcs arborés de la plaine, c'est la raison majeure de la
présence de cette catégorie socio professionnelle. Trois sites
ont été étudiés, notamment les charbonniers de
Luberizi (5 charbonniers) , Kakamba (5 charbonniers) et de Kabunambo (10
charbonniers). Au maximum, 10 charbonniers par site, soient 20 charbonniers au
total.
3.2.TECHNIQUES D'ECHANTILLONNAGE
La taille de l'échantillon était de 200
personnes ( représentant les ménages )et 20 charbonniers, soit un
total de 220 personnes . Pour connaître le nombre des ménages
à enquêter par villages, nous avons divisé le nombre de la
population (41860 habitants) de la collectivité par sept (nombre de
personnes par ménages) pour avoir le nombre des ménages par
village (41860 :7 = 5960 ménages. La taille moyenne de ménage
selon les statistiques de la zone de santé de la plaine de la Ruzizi.
C'est la raison majeure de s'y référer aussi dans notre
travail).
Et puis, nous avons calculé le pourcentage des
ménages que l'enquête va couvrir (soit plus de 3%, ce qui nous a
donné 178.8 ménages que nous avons ramené jusqu'à
200 ménages). Pour avoir le nombre des enquêtés par
groupement, nous avons calculé le pourcentage de la population du
groupement par rapport au total de la population de la collectivité. Ce
pourcentage nous permettait de le soustraire sur les 200 ménages de
l'échantillon comme il est présenté dans ce tableau :
Tableau n°3. Répartition des
enquêtés (ménages) en fonction de population.
|
Groupement
|
Nbre de village
|
Nombre de personne par ménage
|
% de population par Groupement
|
Nbre de ménage/ Groupement
|
Effectif à enquêter
|
1
|
Kabunambo
|
23
|
2765
|
46.2374582
|
92.749164
|
93
|
2
|
Kakamba
|
9
|
892.1428571
|
14.9187769
|
29.8375538
|
30
|
3
|
Luberizi
|
9
|
2195.285714
|
36.7104634
|
73.4209269
|
73
|
4
|
Kagando
|
8
|
127.5714286
|
2.13330148
|
4.26660296
|
4
|
|
|
49
|
5980
|
100
|
200
|
200
|
3.2.1. Choix des enquêtés, de sites
d'inventaire botanique et des villages.
a) Choix des personnes
enquêtées.
Avant de collecter les données auprès de
ménages, nous avons défini de critère des choix de
ménages à enquêter. Le choix de ménage comme source
d'information été motivé par, d'abord, le rôle que
joue les femmes dans la collecte de bois dans la brousse, leur connaissance de
lieu de collecte et des essences utilisées comme combustible.
En plus, par ce que notre étude est quantitative, il
fallait quantifier la consommation des bois de chauffe pour les ménages
de la collectivité de la plaine de la Ruzizi, d'où le
ménage et les agents de l'environnement étaient des
véritables sources d'information. Du fait que notre étude est
rétrospective et descriptive, les ménages à enquêter
devraient remplir d'autres critères supplémentaires liés
à l'âgé, le sexe et ancienneté dans le milieu. C'est
pour quoi, tout enquêté devrait :
- Etre âge de plus au moins de 30 ans, soit avoir
été né en 1980,
- Avoir vécu dans la plaine de la Ruzizi plus de 30
ans,
- Etre femme ou le couple (homme et femme).
Pour les agents de l'environnement, leur fonction était
le seul critère pour qu'il soit interviewé. La raison de leur
choix était motivée par la conviction qu'ils avaient une
connaissance approfondie du milieu.
En ce qui concerne les charbonniers, nous avons travaillé
avec les groupes de personnes dans deux villages. La liste des charbonniers
nous a été fournie par le chef de groupement.
b) Critère de choix des villages. Les
villages ont été choisis en fonction de deux critères dont
:
- Nombre de population pour avoir une vue d'ensemble sur la
consommation de bois de feu, - Position géographique pour avoir une
idée globale du milieu,
- Villages contenant des bosquets à Acacias et à
gestion communautaire
- Villages ayant encore des essences indigènes en
abondance et ceux dont le leur sont en recul. C'est pour quoi nous avons pris,
après les entretiens avec les agents de l'environnement, tous
groupements (Kabunambo, Luberizi, Kagando et Kakamba) pour les enquêtes
ménages, les groupements de Kabunambo et Luberizi pour l'enquête
charbonnier et les groupements de Kakamba, Kagando ; Kabunambo et Luberizi pour
les inventaires des espèces.
c) Choix des sites d'inventaire des essences
indigènes.
Pour évaluer la pression et la densité par
hectare des essences indigènes actuellement dans la plaine de la Ruzizi
et selon les statuts de parcs arborés, nous avons choisi cinq sites dont
des sites privés et des sites publics (collectif ou de l'Etat).
Est jugé indigène, les arbres spontanés
(sans une intervention de l'homme), donc la nature elle-même intervient
dans la plantation ou la reproduction des essences.
C'est pourquoi, tous les essences d'arbres introduites par les
projets de reboisement ne figurent pas parmi ces essences dites
indigènes, c'est le cas de l'eucalyptus, Senna siamea (Cassia
ou Kasya)
La méthode de Quadrat, consiste, à l'aide de corde,
tracé des carrés de 10 m dans une zone de 50m2. Cela
permet de faire l'inventaire par Quadrat ou dans cette parcelle de 10
m2 afin d'estimer le nombre d'essence ou espèce disponible),
nous avons dénombré les essences, inventorié les
espèces présentes, calculé leur diamètre moyen
ainsi que leur hauteur moyenne.
3.3. TECHNIQUES DES COLLECTES DE DONNEES. 1.
Enquête ménage par questionnaire :
Pour les enquêtes ménages, deux outils nous ont
servi de travail, notamment le questionnaire d'enquête pour faciliter
l'interview et la pèse de 20 kg pour peser les fagots de bois
séché près à la consommation ou utilisation pour la
cuisson afin de mesurer la consommation journalière de ménages
enquêtés.
2. Inventaire de la distribution spatiale des essences
indigènes.
Comme l'étude est quantitative, quelques matériels
nous ont permis de collecter les données ; notamment :
- un décamètre de 50 mètres pour mesurer le
Quadrat, la hauteur des essences et leur diamètre. - Une corde pour
séparer les quadrats.
- un GPS (Geographic Position System) pour la localisation du
site par la prise des coordonnées géographiques (la longitude, la
latitude et l'altitude).
- Un bloc note des prises de note de terrain,
- Un appareil photo numérique pour la prise d'images.
- Un mètre ruban pour mesurer la hauteur de l'arbre,
3. Focus group discussion avec les
charbonniers.
Le Focus group discussion est une technique d'interview ou
entretien de groupe qui consiste à discuter avec un petit nombre de
personnes représentatifs (sexe, âge, tribu, profession). Le «
Focus group discussion » a été utilisé pour discuter
avec les charbonniers sur les techniques de coupes de bois, la connaissance de
l'environnement de leur travail à propos des espèces
exploitées pour la fabrication de charbon de bois.
L'enquête a été conduite grâce à
un guide d'entretien ou « check list » pour collecter les
données auprès de ces 20 charbonniers et cet entretien avait
porté sur les sujets suivants :
- L'octroi de l'autorisation.
- L'âge moyen d'arbres abattus et leur nom,
- La disponibilité en quantité et en qualité
meilleure de bois pour la fabrication de braise, - Les menaces qui
pèsent sur les arbres et arbustes indigènes.
- Les stratégies de protection ou conservation durable des
arbres indigènes,
- L'estimation de quantité de bois consommée pour
produire le charbon de bois (analyser le rapport entre le bois secs et la
braise produite).
- Les sites d'arbres indigènes qui peuvent être
protégés,
A part le guide d'entretien, nous avons utilisé une
pèse de 20 kg et un décamètre. Cela nous a permis de
mesurer la longueur des sticks d'arbre abattu ainsi que le bois sec près
à la fabrication de braise et la braise obtenue après la
pyrolyse.
4. Analyse bibliographiques.
Pour la constitution de la revue de la littérature et
pour la compréhension du problème, il m'a fallu consulter
d'autres ouvrages (travail scientifique, les rapports, etc.) afin d'analyser
les méthodes que les autres ont utilisé et aborder la question de
la gestion des parcs arborés dans l'optique de la consommation durable
de ressource naturelle renouvelable, le bois en l'occurrence.
3.4. TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES DONNEES
Pour traitement de données, nous avons
confectionné une grille de dépouillement (La grille de
dépouillement a été conçue en fonction des
questions contenues dans le questionnaire. Les réponses ont
été codé en chiffres binaires : 0 et 1 (Chaque chiffre
avait une signification en fonction de la question soit fermée du type
Oui et Non, soit le choix des assertions, en cas de plusieurs choix à
cocher ou à complété. Donc zéro veut dire que
l'assertion n'a pas été choisi et, 1 l'assertion a
été choisie. Cela a permis les calculs statistiques et des
effectifs d'une manière automatique dans la grille Excel avec de
formules de calculs automatiques. Cela nous a permis de faire très bien
le dépouillement.
Enfin, pour le calcul de la densité et la
diversité des essences dans des bosquets, nous avons utilisé le
logiciel PAST (Paleontological Statistic, version 1.99) de Hammer et Harper,
2010) pour analyser l'indice de similarité. Nous avons calculé
l'indice de similarité de Steinhaus et de Jaccard pour analyser la
diversité des essences dans les bosquets.
3.5. METHODES D'ANALYSE DES RESULTATS.
Les résultats ont été analysés
grâce aux méthodes statistiques. Cela nous permis d'analyser
certains paramètres statistiques afin que les données
collectées aient un sens. Ces paramètres statistiques sont : la
moyenne, le mode, le coefficient de corrélation entre certaines
questions du questionnaire pour comprendre le dégré
d'interdépendance entre certains phénomènes mais aussi
l'indice ou coefficient de similarité de Steinhaus.
4. PROCEDURES DE LA RECHERCHE.
Avant de collecter les données de terrain dans la zone
d'étude (collectivité plaine de la Ruzizi), nous avons
effectué des descentes sur terrain pour discuter avec les agents de
l'environnement et les autres personnes ressources, notamment les notables sur
les noms vernaculaires des essences (car le nom
Acacia sp est une appellation générique que l'on
a toujours donné à tous les arbustes et arbres à
épines alors que chaque arbre ou arbuste a son nom spécifique qui
lui distingue des autres, par exemple Kigunga, Mugunga, Kibombo, Ngara,
Lukugutu, etc.) dans les quatre groupements de la plaine de la Ruzizi. Cela
nous a permis de bien ajuster le questionnaire. Les observations recueillies
sur terrain nous ont permis aussi de sélectionner les villages
échantillons dans lesquels nous allons effectuer nos enquêtes.
Après l'élaboration du questionnaire, nous l'avons
testé pour ajuster les concepts clés afin d'éviter la
confusion dans l'interprétation de résultats.
CHAPITRE IV. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS.
Dans ce chapitre, nous présentons les analyses et les
résultats de données dépouillées des questionnaires
ainsi que des données collectées sur terrain.
4.1. LISTE DES PIECES COMBUSTIBLES DE LA
PLAINE ET ABONDANCE DANS LES SITES.
L'étude des bosquets nous a permis de confirmer les
réponses des ménages sur les essences combustibles et leur
abondance selon les essences indigènes prises individuellement. Les
tableaux qui suivent les démontrent.
Tableau N°4. Abondance et dominance des essences
utilisées comme combustibles dans les bosquets dans la plaine de la
Ruzizi.
|
ESPECES LIGNEUSES
INDIGENES
|
Noms vernaculaires
|
Familles
|
% dans le total des relevés
|
1
|
Acacia hockii
|
Rwago
|
Mimosaceae
|
12
|
2
|
Acacia Kirkii
|
Mugunga
|
Mimosaceae
|
26
|
3
|
Acacia polyacantha
|
Lukugutu
|
Mimosaceae
|
7.4
|
4
|
Acacia seyal
|
Ngurugugu
|
Mimosaceae
|
12
|
5
|
Acacia sieberiana
|
Ngara
|
Mimosaceae
|
8.6
|
6
|
Annona senegalensis
|
Kibombo
|
Annonaceae
|
3.3
|
7
|
Balanites ægyptiaca
|
Mugirigiri
|
Balanitaceae
|
2.9
|
8
|
Bridelia nicrantha
|
|
Euphorbiaceae
|
2.9
|
9
|
Cassia siamea
|
Kasya
|
Caesalpiniaceae
|
1.6
|
10
|
Combretum paniculata
|
|
Combretaceae
|
1.2
|
11
|
Combretum sp
|
|
Combretaceae
|
4.9
|
12
|
Dichrostachys cinerea
|
Kigunga
|
Mimosaceae
|
10
|
13
|
Bauhinia variegatum
|
|
Fabaceae
|
0.4
|
14
|
Grewia discolor
|
|
Tiliaceae
|
0.4
|
15
|
Maytenus senegalensis
|
Kamembe
|
Celastraceae
|
1.6
|
16
|
Maytenus sp
|
|
Celastraceae
|
0.8
|
17
|
Mukalakala
|
Mukalakala
|
Euphorbiaceae
|
2.1
|
18
|
Rhus natalensis
|
|
Anacardiacea
|
0.8
|
19
|
Tamarindus Indica
|
Mkwaju
|
Fabaceae
|
0.4
|
Les résultats révèlent la présence
de 20 espèces d'essences combustibles et présentes dans les
bosquets. On peut constater que la famille de Mimosaceae est plus nombreuse que
les autres familles d'espèces (39%) dans les bosquets avec une dominance
d'acacias de 61%.
C'est l'essence la plus exploitée et
préférée pour sa combustibilité et pour son charbon
de meilleure qualité que les autres espèces des arbres
combustibles.
Tableau n°5 Distribution des espèces dans
les bosquets des cinq sites étudiés.
|
ESPECES LIGNEUSES INDIGENES
|
SITE I.
|
SITE II.
|
SITE III.
|
SITE IV.
|
SITE V.
|
Effectif cumulé
|
%
|
1
|
Acacia hockii
|
4
|
12
|
6
|
7
|
0
|
29
|
12
|
2
|
Acacia Kirkii
|
15
|
14
|
15
|
18
|
0
|
62
|
26
|
3
|
Acacia polyacantha
|
0
|
0
|
7
|
6
|
5
|
18
|
7.4
|
4
|
Acacia seyal
|
3
|
18
|
6
|
3
|
0
|
30
|
12
|
5
|
Acacia sieberiana
|
0
|
0
|
0
|
6
|
15
|
21
|
8.6
|
6
|
Annona senegalensis
|
5
|
1
|
0
|
0
|
2
|
8
|
3.3
|
7
|
Balanites ægyptiaca
|
0
|
7
|
0
|
0
|
0
|
7
|
2.9
|
8
|
Brindelia nicrantha
|
4
|
0
|
3
|
0
|
0
|
7
|
2.9
|
9
|
Cassia siamea
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
1.6
|
10
|
Combretum paniculata
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
1.2
|
11
|
Combretum sp
|
7
|
0
|
5
|
0
|
0
|
12
|
4.9
|
12
|
Dichrostachys cinerea
|
2
|
3
|
1
|
11
|
8
|
25
|
10
|
13
|
Bauhinia variegatum
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0.4
|
14
|
Grewia discolor
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0.4
|
15
|
Maytenus senegalensis
|
1
|
0
|
3
|
0
|
0
|
4
|
1.6
|
16
|
Maytenus sp
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
2
|
0.8
|
17
|
Mukalakala
|
1
|
0
|
4
|
0
|
0
|
5
|
2.1
|
18
|
Rhus vulgaris
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
0.8
|
19
|
Tamarindus Indica
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0.4
|
|
Total d'espèces par sites
|
11
|
8
|
10
|
6
|
6
|
|
41
|
|
Effectif total
|
50
|
57
|
52
|
51
|
33
|
243
|
100
|
SITE D'ETUDE BOTANIQUE
SITE 1. BIRIBA I: 50 m X 50 m , SITE 2. ZURUBABERI (50 m X 50 m),
SITE 3 BIRIBA II (50 m X 50 m), SITE 4 NYAKABERE (50 X 50 m) ETAT et SITE 5.
NYABIHANGA (50 X 50 m) BWEGERA
Les essences indigènes ligneuses utilisées comme
combustible, toutes étaient à prédominance des acacias,
notamment Acacia seyal, Acacia hockii, Acacia Kirkii, Acacia polyacantha,
le Dichrostachys cinerea.
Pour étudier la diversité biologique ligneuse au
niveau local, nous avions calculé certains paramètres dont la
similarité, l'indice de diversité, la richesse de Quadrat et le
profil de diversité des sites étudiés (5 sites). Pour
l'indice de similarité, nous avons utilisé l'indice de
similarité de binaire asymétrique de Jaccard et quantitatif
asymétrique de Steinhaus (S17) dont la formule utilisée
était : a/ (a+b+c) ou J (A, B)= AnB/AUB pour Jaccard et la formule de
Steinhaus : S17=2W/A+B.
L'interprétation des termes de la formule de
Jaccard.4
a = le nombre d'espèces
présentes dans les deux relevés, b et
c = les nombres d'espèces absentes d'un des deux
relevés et d le nombre d'espèces absentes de ces
deux relevés mais présentes dans d'autres relevés
(=double-absence) (Dufrêne. M, 2003). La Formule en
terme mathématique se présente comme suit :
![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com5.png)
OU
Il faut noter, cependant, que le d (
le nombre d'espèces absentes de ces deux relevés ) de la
formule n'est pas mis dans les applications de formules de Jaccard car ce
relevé est non significatif du point de vue écologique pour le
calcul de la similarité.
L'interprétation des termes de la formule de
Steinhaus : W= minimum A-B, A =
station ou site 1, B= station ou site 2.
Pour estimer la similarité globales de ces 5 sites
(A=Biriba I, B=Zurubaberi, C=Biriba II, D=Nyakabere, E=Nyabihanga), le matrice
d'analyse du logiciel PAST (que nous avions utilisé à partir des
données issues du tableaux n°4 de distribution des espèces
dans les 5 bosquets étudiés.) démontre que la moyenne des
indices de similarité des sites est de 0,29 ou 29 % (Voir en annexe II,
matrice 2 d'analyse de similarité de 5 sites avec le logiciel PAST.).
Donc les 5 sites pris globalement ne sont pas similaires.
D'ailleurs, le tableau susmentionné le démontre
clairement. Les acacias dominent mais les autres espèces sont faiblement
représentées dans les différentes parcelles
d'observation.
En comparant les sites deux à deux entre eux on constate
ce qui suit en utilisant la formule de pour Steinhaus pour l'indice de
similarité =2W/A+B.
4 Nous avons utilisé le logiciel PAST (Paleontological
Statistic, version 1.99) de Hammer et Harper, 2010) pour calculer l'indice de
Jaccard (ou coefficient de Jaccard) pour les 5 sites. Cet indice est le rapport
entre la cardinalité (la taille) de l'intersection des
ensembles considérés et la cardinalité de
l'union des ensembles. Il permet d'évaluer la similarité
entre les ensembles. Avec l'indice de similarité de binaire de Jaccard
(0= absence de similarité et 1= présence de
similarité).
1. Site de Biriba I et Zurubaberi : 32*2/50+57=0,598, soit
59,8%. Ces deux sites sont faiblement similaires.
2. Biriba II et Nyakabere : 2*31/51+52=0.61, soit 61%. Ces deux
sites sont faiblement similaires.
3. Nyabihanga et Biriba I : 2*8/50+33=0.1927, soit 19.27%. Ces
deux sites sont aussi faiblement similaires.
En comparant les résultats de ces 5 sites deux à
deux, on constate qu'ils ont une structure végétale
différente et mérite d'être conservé pour leur
richesse spécifique, comme le tableau ci-dessous de l'indice de
diversité.
Tableau N°6. Présentation de l'indice de
diversité biologique dans les bosquets5
Indice de diversité des bosquets
|
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
S5
|
Taxa_S
|
12
|
8
|
10
|
6
|
6
|
|
Individuals
|
50
|
57
|
52
|
51
|
33
|
|
|
|
|
|
|
Dominance D
|
0.149
|
0.2231
|
0.1516
|
0.2211
|
0.2966
|
L'indice de diversité démontre bien la
dissimilarité entre les sites. C'est une preuve tangible que les
essences indigènes ligneuse doivent être conservées car les
20 espèces sont différemment reparties dans des bosquets, ce qui
constitue la preuve d'une biodiversité locale des essences ligneuses
utilisées comme combustibles..
4.2. MODE D'EXPLOITATION DES ESSENCES
INDIGENES DANS DES BOSQUETS. 4.2.1. Mode d'accès au bois par les
charbonniers :
Les charbonniers ont déclaré qu'ils abattaient
les bois avec l'autorisation du service de l'environnement auquel ils paient 5
$ USD par an et par charbonnier. En plus, l'autorisation ne limite pas les
lieux de coupe ni l'âge ou la taille de l'arbre à couper dans le
parc arboré. Les essences coupées sont généralement
spontanées, des arbres de la famille de Mimosaceae, en particulier
acacias, Acacia hockii, Acacia Kirkii, Acacia seyal, Acacia polyacantha,
Acacia sieberiana, Dichrostachys cinerea) en grande partie à cause
de leur dominance par rapport à d'autres essences ligneuses.
La majorité, soit plus de 90% de la population utilise
le bois de chauffe comme source d'énergie de cuisson. L'accès au
bois est libre. Les femmes collectent les bois deux à trois fois par
semaine pour de besoin de cuisson. Les femmes s'approvisionnent dans des parcs
arborés publics. La consommation de bois par ménage n'est pas
connu et les études qui existent date des années 80, soit plus de
20 ans. Or, la savane arborée de la plaine de la Ruzizi a
cédé la plaine à la savane herbeuse et au sable. Les
essences indigènes, dominées par les acacias sont en recul sans
précédent car il est
5 S veut dire site. Taxa_S c'est le nombre d'essences dans les
bosquets. Individu: c'est l'effectif total par bosquet.
![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com6.png)
Acacia seyal
17%
Acacia Kirkii
28%
Dichrostachys
cenerea
19%
Acacia
polyacantha
17%
Acacia hockii
19%
Acacia Kirkii
Acacia hockii
Acacia polyacantha Dichrostachys cenerea Acacia seyal
![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com7.png)
actuellement difficile de trouver plus de 100 arbres dans des
sites publics d'une hauteur moyenne de 5 mètres. Pendant la saison
sèche, c'est la période d'approvisionnement en bois de chauffe
L'âge moyen d'abattage d'arbre
était estimé à 8 mois (une année). A cet âge,
la taille moyenne d'arbre est de 2 mètres avec un diamètre de 10
cm. Les charbonniers fabriquent le charbon de bois chaque année à
partir du mois de Mai (début de la saison sèche).
La coupe de bois est faite d'une
manière durable car l'arbre est coupé à 10 cm à
partir du début du port afin de permettre la repousse pour les mois
à venir. Mais la coupe en dessous de 10 cm peut conduire à
l'assèchement de l'arbre, donc à sa disparition totale. Cette
connaissance permet la gestion durable des essences indigènes. Les
acacias sont des essences à croissance rapide et pyrophiles (Ils
résistent à la forte chaleur et adapté dans des zones
arides).
4.2.2. Mode d'accès au bois de chauffe par les
ménages.
L'accès à la collecte de bois de chauffe est
libre et gratuit pour tous les ménages. Cela démontre
l'accessibilité facile pour les ménages à collecter les
bois dans les bosquets par rapport au charbonnier qui, eux, doivent avoir un
permis de coupe généralement.
Plus de 98% de bois de chauffe collectés dans les
ménages est fait par les femmes. Elles jouent un rôle capital dans
l'énergie domestique liée à la cuisson surtout. La
collecte de bois (ramassage et coupe) est une activité quotidienne de la
femme dans la plaine de la Ruzizi, mais pendant la saison sèche, elle
est plus intense car elles font des réserves pour les premiers mois de
la saison de pluie. Pendant la saison sèche, le bois est collecté
au moins trois fois par semaine.
A. Les essences les plus exploitées comme
combustibles.
Figure 1. Distribution des essences selon leur
abondance.
Les Acacias sont généralement cités comme
de combustibles du premier ordre car parmi les 5 essences utilisées
comme de combustibles, tous sont des Acacias. Cependant, parmi les Acacias, ce
sont les Acacias seyal, hockii et Kirkii qui sont plus utilisés comme
combustible.
B. Disponibilité en abondance des bois de chauffe
des essences indigènes.
En ce qui concerne la disponibilité suffisante des
bois de chauffe issus d'essences indigènes, 50.5% des
enquêtés affirment disposer d'un lieu où les bois sont
suffisants, tandis que 49.5% n'en disposent plus dans leur village ni dans le
village voisin. C'est dans les groupements de Kagando et Kabunambo où
les bosquets sont moins productifs suite à la surexploitation.
Pour les villages disposant en quantité suffisante les
bois de chauffe, ils sont situés dans les groupements de Luberizi et
Kakamba. Deux sites disposent encore des essences indigènes capable de
subvenir au besoin énergétique des ménages : le site de
Nyabihanga à Bwegera et le site de Kinyu qui va jusqu' au bord de la
rivière Ruzizi.
C. Le statut des arbres indigènes. Figure
n°2. Perception des enquêtés sur les arbres
spontanés.
Mwami ou chef
coutumier
1%
A personne Dieu
Etat
Mwami ou chef coutumier
![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com8.png)
![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com9.png)
Dieu
1%
Etat
4%
A personne
94%
bien commun6. Tandis que 4% affirment qu'il appartient
à l'Etat, 1 % déclarent qu'il appartient au Mwami ou au chef
coutumier et 1 % qu'il appartient à Dieu.
Cette perception du statut d'arbres spontanés contribue
à l'exploitation excessive des essences indigènes. Les arbres
plantés sont plus protégés et respecté que les
arbres spontanés.
D. La Période de coupe et d'abondance des bois de
chauffe.
La collecte des bois (Le coupe et le ramassage) est
effectuée toute l'année à tout moment où les femmes
vont au champ. Cependant, c'est pendant la saison sèche que la collecte
est intense et les bois collectés en grande quantité, non
seulement pour l'utilisation directe mais aussi pour la réserve (stock)
pour les mois prochains (débuts de la saison pluvieuse).
C'est ce que l'enquête ménage a
révélé. La totalité des ménages
enquêtés (100%) ont affirmé que les bois de chauffe sont
abondamment collectés pendant la saison sèche dans la plaine de
la Ruzizi.
C'est pendant la saison sèche que la coupe de bois de
chauffe et l'approvisionnement pour les ménages sont très
importants avec comme objectif constitué des réserves de bois
pour les premiers mois de la saison de pluie. Donc, plus la saison sèche
dure plus l'activité de coupes s'allonge et plus aussi les bosquets sont
exploités, voire les petits arbres ou arbustes sont abattus.
Avec la perturbation des saisons caractérisées
par la diminution de mois de la saison de pluie, la pression sur les bosquets
sera plus importante et leur production pourrait diminuer à cause de la
surexploitation caractérisée par la coupe précoce des
arbres.
E. Les utilisateurs de bois de chauffe dans les
villages.
Les utilisateurs des bois sont des trois ordres notamment les
ménages (60.5%) pour des besoins énergétiques, les
briquetiers (23.5%) pour la cuisson de briques et les charbonniers (16%) pour
fabrication des charbons de bois à vendre. En terme de genre, ce sont
plus des femmes qui s'occupent de bois de cuisson pour les ménages
tandis que les hommes eux s'adonnent à la fabrication de briques et de
charbon de bois.
La menace la plus potentielle est la compétition des
activités. Les essences indigènes sont plus utilisées
comme source d'énergie pour la cuisson de l'alimentation au
ménage, la cuisson de briques cuites, source de revenu des
ménages, et la fabrication des braises comme source d'énergie
66 Un bien commun, en économie de l'environnement, est
toute resource naturelle don't l'usage est commune à toute la
collectivité et don't le mode d'accès n'est pas regi. C'est le
cas de l'air.
de cuisson pendant la saison sèche.
4.3. ESTIMATION DES ARBRES COUPES ET SACS DE
BRAISES.
4.3.1. Consommation journalière en bois de feu par
les ménages (fagot ou kg).
La consommation journalière moyenne de bois de chauffe
par ménage (200 enquêtés) était de 9.79 kg pour 7
personnes par ménage. L'écart-type de cet échantillon est
de 3 alors que le coefficient de corrélation entre la consommation de
bois par ménage et la taille du ménage (le nombre des personnes
par ménages) était de 0.89. On peut observer que le coefficient
de corrélation est fortement positif, donc la consommation de bois de
chauffe était fortement dépendante de nombre de personne dans le
ménage. Aussi, avec l'écart-type qui est, d'ailleurs faible, cela
prouve que les données sont concentrées autours de la moyenne,
donc moyenne de la consommation de bois qui est de 9.79.
100% des enquêtés utilisaient le type de foyer
à trois pierres lequel son rendement thermique est de moins de 15%. Cela
peut aussi justifier consommation de bois.
Par ailleurs, la consommation moyenne journalière par
personne est de 1.39 kg à peu près 1.4 kg, soit 511 Kgs par an.
Pour un ménage, la consommation moyenne annuelle serait de 3.58 tonnes,
soit 3577 Kgs. Or un fagot pesant 10 kg contient au maximum 27 sticks d'arbre
âgé de 8 à 12 mois avec une hauteur maximale de 1
mètres qui représente la consommation journalière d'un
ménage. Donc, le besoin annuel moyen en hectare d'un ménage de la
collectivité plaine de la Ruzizi est équivalent de 11,02 hectares
(1 hectare, selon l'inventaire des essences, avait en moyenne 872 pieds
d'arbres).
Pour les 5960 ménages que compte cette
collectivité (Statistiques de 2009), la demande annuelle en bois de
chauffe s'élèverait à la production de 33 488 hectares,
soit 21 318.92 tonnes /par an.
4.3.2. ESTIMATION DE QUANTITE DE BOIS CONSOMMEE POUR
PRODUIRE LE CHARBON DE BOIS.
Pour estimer la quantité de bois consommé pour
la fabrication de charbon de bois, une expérience a été
réalisé pour connaître la quantité de bois (stick
d'arbres de 2 m chacun) pour la production de 50 Kgs de charbon de bois. Cela
avait nécessité 6 fagots constitués des sticks d'arbres de
2 mètres de longueur et de 4.5 diamètres en moyenne pesant 207 kg
(cfr le tableau en dessous).
Tableau N°7. Production de charbon de
bois.7
Bois
|
Kabunambo
|
Luberizi
|
Moyenne
|
Kg
|
Kg
|
Kg
|
Bois ( sticks d'acacia) avant la pyrolyse.
|
207
|
205
|
207
|
charbon de bois produits après la pyrolyse.
|
51.5
|
50.5
|
51.5
|
Les 207 kg de bois ont produit 51.5 Kg de charbon de bois en
moyenne. On a constaté qu'il faudrait 4.02 kg de bois
(généralement des Acacia) pour produire 1 kg de charbon de bois.
Or, le nombre d'arbres indigènes moyen par hectare était de 872
arbres ; donc un hectare de 12 mois d'âge (avec 872 arbres) pourrait
produire 4,2 sacs de 50 Kgs, soit 220 kg de charbon de bois.
Le prix sur le marché local est de 10$USD pour un sac de
50 kg, mais il peut coûter jusqu'à 16$ dans les cités,
Uvira surtout).
Tableau N°8. Estimation des hectares d'arbres
coupés par rapport à un sac de charbon de bois.
Quantité d'arbre/sticks
|
Poids
|
|
Quantité de charbon de bois
|
252 sticks de 2 m
|
207 kg
|
|
50 Kgs
|
Nombre d'arbre par hectare
|
|
Quantité de charbon de bois à produire
(en Kg)
|
872 sticks d'arbres
|
|
175 Kgs
|
Pour 10 charbonniers, pendant la période de la saison
sèche (Pendant 5 mois), ils produisent en moyenne 200 sacs de braise de
50 Kgs (10 tonnes de charbon de bois), soit l'équivalent de 58 hectares
de bosquets d'espèces ligneuses confondues. Chaque charbonnier abat 5.8
hectares entre le mois de Mai à Septembre. Cela représente 232
bosquets de 50 m2 coupés pendant cette période.
La production de charbon de bois contribue à l'abattage
excessif des essences indigènes. Alors que les Acacias peuvent
être jusqu'à 20 m de hauteur pour les espèces de grandes
tailles et 6 m pour les essences à petite taille en 3 à 5 ans, il
est actuellement presque impossible de trouver dans des boisements naturels
publics des Acacias de 4 mètres au maximum si ce n'est pas dans les
boisements naturels privés mais protégés.
7 La moyenne a été calculée en fonction des
experiences de deux sites, soit 51,5+50,5/2=51.5 kgs
Pour estimer les nombres d'hectares abattus pour
l'année 2009 jusqu'au premier semestre 2010 dont les quantités de
charbon de bois sont élevées à 33 150 Kgs (soit 663 Sacs
de 50 Kgs) équivalent à 132 600 Kgs de bois sec de 2
mètres de hauteurs d'un âge variant entre 8 à 12 mois.
Sachant qu'un hectare peut produire jusqu'à 3,5 sacs ; donc les 33 150
kg équivalent à 191,6 hectares. Ces bosquets sont une source de
revenu pour les ménages, mais le rythme d'exploitation conduit à
la réduction des bosquets et aussi à leur faible
productivité.
4.3. MENACES CLES SUR LES ESSENCES
4.3.1. Les menaces qui pèsent sur les arbres et
arbustes indigènes selon les charbonniers: La menace
potentielle sur les essences indigènes était :
- le feu de brousse car non seulement il facilite la coupe de
bois, mais il assèche les arbres et diminue leur population car ils
brûlent les jeunes plants en croissance.
- Manque des sources alternatives d'énergie de cuisson.
La plaine de la Ruzizi en général et la
collectivité plaine de la Ruzizi en particulier est dépourvue
d'autres sources d'énergie moderne (électricité). Le
problème de bois-energie est déjà ressenti comme
problème, car à part la cuisson, les bois est utilisé dans
la fabrication de matériaux de construction (briques cuites) et la
fabrication de charbon de bois pour la vente dans des centres urbains ou
péri urbains afin de se procurer de revenu à cause du faible
pouvoir d'achat des ménages ruraux. L'augmentation de la demande en
produit énergétique d'origine ligneuse est accentuée par
le déficit en énergie électrique dans la cité
d'Uvira et la non électrification de centres comme Sange, Luvungi,
où les gens sont déjà habitués à cuire la
nourriture avec le charbon de bois, or la fabrication de charbon de bois
consomme des grandes quantités de bois.
A. Les menaces contre les essences indigènes selon
les ménages.
Les menaces sont de trois ordres et sont cité selon
leur gravité. La menace la plus importante selon les
enquêtés, c'est la coupe précoce (44.5%), suivi par le feu
de brousse à cause de nombre élevé de demandeur des
essences indigènes (37%) et le déracinement (18.5%).
Le déracinement est la pratique la plus destructrice et
qui contribue au recul des parcs arborés dans la plaine de la Ruzizi, y
compris le feu qui facilite la coupe. Cette pratique est effectuée par
les activités agricoles (tracteur lors de labour), les fabriquant des
braises en cas de rareté d'arbres. Les essences les plus menacées
sont présentées dans ce tableau.
Tableau N°9. Fréquence des essences
indigènes menacées.
N°
|
Nom de l'essence
|
·Fréquence (%)
|
1
|
Acacia hockii
|
29.5
|
2
|
Acacia sieberiana
|
23
|
3
|
Acacia polyacantha
|
22
|
4
|
Acacia seyal
|
20.5
|
|
Total
|
100
|
En terme d'essences menacées, l'Acacia hockii est la plus
menacée (29.5%), suivi de l'Acacia sieberiana (23%), puis l'Acacia
polyacantha (22%) et enfin l'Acacia seyal (20.5%).
Tableau n°10. Impacts négatifs causés
par les menaces.
N°
|
Nom de l'essence
|
·Fréquence (%)
|
1
|
Stick mince
|
47
|
2
|
Rareté de bois
|
24
|
3
|
Diminution des essences
|
23
|
4
|
Disparition de certaines essences
|
6
|
|
Total
|
100
|
Pour les impacts cités sont au nombre de 4 types. Selon
l'ordre de gravité, il y a le stick mince (47%), rareté de bois
(24%), la diminution des essences (23%) et la disparition de certaines essences
(6%). Tableau N° 11. Les acteurs ou auteurs des
menaces.
N°
|
Nom de l'essence
|
·Fréquence (%)
|
1
|
Charbonnier (civile)
|
36.5
|
2
|
Hommes en uniformes
|
35.5
|
3
|
Briquetier
|
23
|
4
|
Agriculture (mécanisée)
|
10
|
5
|
Femmes
|
5
|
|
Total
|
100
|
Les menaces sont perpetrés par 4 acteurs potentiels,
notamment les fabriquant braises (charbonniers) dont 36.5 % des
enquêtés les ont cités, suivi de hommes en uniformes
(35.5%), les briquetiers (23%), l'agriculture mécanisée (10%) et
les ménages - femmes (5%). Pour les militaires et les charbonniers
fabriquent tous les charbons de bois à partir des essences
indigènes, surtout les
Acacias. C'est d'ailleurs la raison du recul des essences
ligneuses dans la plaine de la Ruzizi. En cas d'insuffisance, ils coupent
même les arbres fruitiers, c'est le cas de Tamarindus indica
(tamarinier, Mkwaju). La briquetterie a été à la base
de la coupe excessive des gros arbres de toute espèce dans la plaine
pour la cuisson de matériaux de construction (les briques cuites) Le
tableau suivant montre cela.
Tableau N°11. Type de menace et leur
fréquence.
N°
|
Type de menace
|
·Fréquence (%)
|
1
|
Coupe précoce
|
44.5
|
2
|
Feu de brousse
|
37
|
3
|
déracinement
|
18.5
|
|
Total
|
100
|
Les menaces sont de trois ordres et sont cité selon
leur gravité. La menace la plus importante selon les
enquêtés, c'est la coupe précoce (44.5%), suivi par le feu
de brousse à cause de nombre élevé de demandeur des
essences indigènes (37%) et le déracinement (18.5%). Le
déracinement est la pratique la plus destructrice et qui contribue au
recul des parcs arborés dans la plaine de la Ruzizi, y compris le feu
qui facilite la coupe. Cette pratique est effectuée par les
activités agricoles (tracteur lors de labour), les fabriquant des
braises en cas de rareté d'arbres. Les auteurs de feu de brousse dans la
collectivité plaine de la Ruzizi.
4.3.3. Les auteurs de feu de brousse dans la
collectivité plaine de la Ruzizi.
Les auteurs des feux de brousse sont diversifiés. Il
s'agit de :
- Chasseurs
- Charbonniers
- Bergers
- et des inconnus
Pendant la saison sèche, la chasse est pratiquée
au début de la saison pour la capture des petits
gibiers. Pour les charbonniers, le feu leur permet de
brûler les épines et d'éclaircir les bosquets pour
faciliter la coupe d'arbres. Les bergers quant à eux allument le feu
pour rajeunir le pâturage. Il y a le feu allumé imprudemment par
les fumeurs de cigarettes inconnus, ou intentionnellement.
Le graphique 4 suivant montre la fréquence de production
des feux par catégories
Graphique N°4. La répartition de
responsabilité des auteurs de feu de brousse.
![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com10.png)
Chasseur
3%
Inconnu
2%
Charbonnier
17%
Berger
78%
Berger Charbonnier Chasseur Inconnu
![](Analyse-des-determinants-de-lexploitation-des-essences-indigenes-ligneuses-utilisees-comme-com11.png)
Le feu pastoral occupe la place la plus importante (78.5%),
suivi de feu allumé par les charbonniers (16.5%) pour faciliter la coupe
pendant la saison sèche, le feu de chasseur (3%) et le feu non
intentionnel allumé par les inconnus au hasard (2%). Ce tableau
présente le pouvoir de régénération des
espèces exploitées face au feu.
Tableau N°13. Pouvoir de
régénération des espèces
exploitées.
|
ESPECES VEGETALES INDIGENES
|
Apres feu dévastateur
|
Apres coupe au niveau du collet
|
Apres coupes du tronc
|
1
|
Acacia hockii
|
moyen
|
moyen
|
Fort et rejet
|
2
|
Acacia Kirkii
|
moyen
|
moyen
|
Fort et rejet
|
3
|
Acacia polyacantha
|
moyen
|
moyen
|
Fort et rejet
|
4
|
Acacia seyal
|
moyen
|
moyen
|
Fort et rejet
|
5
|
Acacia sieberiana
|
moyen
|
moyen
|
Fort et rejet
|
6
|
Annona senegalensis
|
nulle
|
faible
|
moyen
|
7
|
Balanites ægyptiaca
|
nulle
|
faible
|
moyen
|
8
|
Brindelia nicrantha
|
nulle
|
faible
|
moyen
|
9
|
Cassia siamea
|
moyen
|
moyen
|
Fort et rejet
|
10
|
Combretum paniculata
|
nulle
|
faible
|
moyen
|
11
|
Combretum sp
|
nulle
|
faible
|
moyen
|
12
|
Dichrostachys cinerea
|
moyen
|
moyen
|
Fort et rejet
|
13
|
Eucalyptus
|
nulle
|
faible
|
moyen
|
14
|
Bauhinia variegatum
|
nulle
|
faible
|
faible
|
15
|
Grewia discolor
|
moyen
|
faible
|
moyen
|
16
|
Maytenus senegalensis
|
nulle
|
faible
|
moyen
|
17
|
Maytenus sp
|
nulle
|
faible
|
moyen
|
18
|
Mukalakala
|
nulle
|
faible
|
moyen
|
19
|
Rhus natalensis
|
nulle
|
nulle
|
moyen
|
20
|
Tamarindus Indica
|
nulle
|
faible
|
nulle
|
Ceci montre que les actions humaines dans la plaine peuvent faire
disparaître les essences ligneuses indigènes. Le feu
dévastateur (60 %) des espèces arbustives et la machette
répétée (40 %).
A. Les utilisateurs de bois de chauffe dans les
villages.
Les utilisateurs des bois sont des trois ordres notamment les
ménages (60.5%) pour des besoins énergétiques, les
briquetiers (23.5%) pour la cuisson de briques et les charbonniers (16%) pour
fabrication des charbons de bois à vendre. En terme de genre, ce sont
plus des femmes qui s'occupent de bois de cuisson pour les ménages
tandis que les hommes eux s'adonnent à la fabrication de briques et de
charbon de bois. La menace la plus potentielle est la compétition des
activités. Les essences indigènes sont plus utilisées
comme source d'énergie pour la cuisson de l'alimentation au
ménage, la cuisson de briques cuites, source de revenu des
ménages, et la fabrication des braises comme source d'énergie de
cuisson pendant la saison sèche.
B. Connaissance d'autres sources d'énergie
disponible mais non utilisé par les ménages.
A part le bois de chauffe et les déchets agricoles
(épis de mais, etc.), La majorité des enquêtés (85
%) ne connaissaient pas d'autre sources d'énergie disponible dans le
milieu ni une source potentielle d'énergie. tandis que 15% en avait
connaissance, sur les enquêtés de groupement de Kagando
(L'électricité qui était à la sucrerie de Kiliba)
et celles du groupement de Kakamba avec l'électricité de
Kiringye.
C. Type de combustible non ligneux (arbres)
utilisés par les ménages.
A part le bois de chauffe (essences ligneuses), 100% des
ménages utilisent d'autres déchets agricoles pour la
préparation de nourriture (boutures sèches de manioc, les
épis dégrainés de mais, etc.).
D. Connaissance d'autres sources d'énergie de
cuisson à part le bois et l'électricité.
A part les bois de chauffe, les ménages utilisent les
épis de mais dégrainés (43.5 %) et les boutures
sèches de manioc (56.5%). La connaissance des enquêtés est
limité e sur les sources d'énergie, alors qu'avec la bouse de
vache qui est en grande quantité pourraient produire du biogaz mais
aussi le son de riz qui est un autre combustible très important pour la
cuisson au même titre que le bois de chauffe.
C'est pourquoi, à l'échelle mondiale, les
personnes démunies utilisent une part plus importante de leur revenu
à l'achat d'énergie que d'autres catégories plus
aisées. Dans les pays en voie de développement, 2 milliards de
personnes n'ont pas accès à l'électricité.
Particulièrement les personnes vivant dans les régions rurales ne
peuvent pas profiter des avantages et possibilités offerts par
l'électricité. Sans une amélioration de
l'approvisionnement de l'énergie pour ces personnes, la
réalisation de tous les domaines des OMD (Objectifs du Millénaire
pour le Développement) sera très difficile (PNUD, 2004), en
l'occurrence l'objectif n°7 en rapport avec l'environnement.
L'insuffisance en quantité de sources alternatives d'énergie de
cuisson est l'un des facteurs dans la coupe précoce et la
surexploitation des essences indigènes dans la collectivité
plaine de la Ruzizi. Il y a une forte dépendance sur le bois pour
l'énergie de cuisson. Cela est à la base de la pression
exercée sur les bosquets.
5. COUT ET ECONOMIE DU BOIS (LE CHARBONNIER)
En termes de coût, les charbons de bois
génèrent de recette aux ménages de charbonniers toute
l'année pendant la saison sèche. Un sac de charbon de bois
(braise) coûte 9000 FC8, soit l'équivalent de 10$USD.
Pour l'année 2009 et le premier semestre de 2010, la production de
charbon de bois s'est élevée à 33 150 Kg (Rapports du
service de l'environnement 2009 et 2010), soit 663 sacs de 50 Kgs. Sachant
qu'un sac de charbon de bois coûte 10$USD, les 663 sacs ont
généré 6630 $USD. Selon les 20 charbonniers
enquêtés, pendant la saison sèche chacun produirait au
moins 10 sacs de charbon de
8 9000 FC congolais était l'équivalent de
10$USD.
bois, soit 2 sacs de 50 Kgs par personne et par mois. Donc,
pour cette saison, on pourrait s'attendre à une production de 200 sacs,
soit 1000 Kgs de charbon de bois et généreraient 2000 $USD pour
ces charbonniers.
On peut constater que la fabrication et la commercialisation
de charbon de bois sont des activités de survie suite au manque
d'occupation pendant la saison sèche. Ces charbonniers
(généralement des agriculteurs), transporte eux-mêmes leurs
produits dans différents marchés selon leur proximité
(proximité avec leur village). Pour le groupement de Kabunambo, les
marchés de Sange et de Runingu leur sont proches. Tandis que pour les
charbonniers de Luberizi comme de Kakamba, les marchés de Luberizi, de
Nyamutiri ainsi que celui de Sange sont les lieux de vente de ces produits
ligneux. Les charbons de bois sont vendus, soit en gros (en sac), soit en
détails. Les acheteurs proviennent essentiellement des centres urbains
ou extra-coutumiers (surtout la cité d'Uvira) qui viennent acheter ces
charbons de bois, à cause du déficit de courant électrique
dans la cité d'Uvira, la demande en bois est très importante.
6 .SUGGESTIONS POUR SAUVER LES ARBRES ET LES COMMUNAUTES
:
Avant de présenter ce modèle de gestion
communautaire, analysons d'abord les propositions des enquêtés sur
les mesures de conservation durable des essences indigènes dans la
collectivité plaine de la Ruzizi.
6.1. Mesures pour la protection des essences
indigènes menacées proposées par les ménages et les
charbonniers.
A. Action à entreprendre :
- En ce qui concerne les actions à mener pour
protéger les essences indigènes, 4 actions ont été
citées, notamment le reboisement (51%), l'application de la loi sur la
protection de l'environnement (19%), la sensibilisation (17.5%), la
création d'une réserve forestière (5%) et aucune
réponse (15%).
B. Acteurs d'exécution :
Pour ce qui est des acteurs d'exécution des actions de
protection, 5 acteurs ont été cités par les
enquêtés. Selon le degré de leur importance. C'est
notamment les ONG internationale (73.5%), les associations locales de
développement (11.5%), les chefs coutumiers (5%), la population (5%) et
l'Etat (5%). On peut constater que la population accorde plus de confiance aux
ONG et aux associations qu'à l'Etat, le garant et le protecteur de
l'environnement.
C. Lieu d'exécution pour la protection des
essences indigènes.
Pour ce qui est lieu d'exécution de ces actions, dans
chaque groupement, les enquêtés ont cités de lieu qu'ils
jugent meilleurs pour la protection des essences indigènes. Dans le
groupement de Kakamba, 5 sites ont été cités conjointement
(29.1% pour le long de la rivière Ruzizi, 40 % pour le site de
Nyabihanga, 10% pour le site de Kinyu, 11,9% pour le site de Nyaruruma et 10%
pour le site de Migobe. Dans le groupement de Luberizi, 4 site ont
été cités conjointement (Ruzizi: 25%, Kitemesho: 25%,
Rusabagi: 25 %) où ces actions peuvent être entreprises, et dans
le groupement de Kabunambo, 2 sites aussi conjointement (50% pour Kabunambo,
50% Mwaba et ses environ).
D. Création d'emploi ou d'occupation
saisonnier.
Les charbonniers ont estimé que c'est par manque
d'occupation et d'autres activités économiques pendant la saison
sèche qu'ils s'adonnaient à la fabrication de charbon de bois. En
cas d'une occupation procurant un revenu pendant la période de soudure
(saison sèche), cela peut réduire la pression exercée par
le charbonnier. Au regard de ce qui précède, un modèle
d'aménagement pourrait être proposé et
présenté dans le paragraphe suivant.
6.2. PROPOSIONS D'UN PLAN D'AMENAGEMENT POUR LA
CONSERVATION DES ESSENCES INDIGENES DANS LA PLAINE DE LA RUZIZI.
Pour ce faire, la protection et la gestion durable des
essences indigènes de la plaine de la Ruzizi nécessitent les
mesures législatives de gestion à tous les niveaux et les
initiatives d'économie d'énergie de cuisson.
- Au niveau local, les chefs coutumiers devraient, avec la
participation de la communauté, définir
les règles de gestion en conformité avec les
normes environnementales. Un plan villageois d'aménagement
environnemental devrait être réalisé avec la participation
des toutes les parties prenantes pour éviter de créer le conflit
ainsi que la compétition des acteurs et des activités
(agriculture, élevage et environnement). Un inventaire des essences
indigènes vulnérable, en danger de disparition et abondant doit
être réalisé avec la participation de la communauté
locale. Cette liste doit être connu par toute la communauté afin
de les protéger (c'est par exemple le tamarinier en voie de disparition
dans la plaine de la Ruzizi). Après le zonage de sites pour les parcs
à bois, des comités locaux tripartite (Population
représentée par les associations de développement, l'Etat
par le service de l'environnement et le chef coutumier) de surveillance doivent
mis sur pied pour le suivi de respect
de règle de gestion, pour la sensibilisation et
mobilisation. Un comité de pilotage sera installé sous
l'égide du chef de collectivité de la plaine de la Ruzizi avec un
comité scientifique d'appui pour le monitoring environnemental. La
forêt de Nyarundari ferait parti de ces zones quoi que privé afin
de servir de modèle.
- .Au niveau provincial, l'assemblée provinciale avec
la collaboration du ministère de l'environnement promulgué une
loi sur la création des parcs de bois dans des villages selon la
nomenclature du code forestier. A part la création de zone
protégée de production des bois, il faudra des actions de
sensibilisation, de la vulgarisation de foyers améliorés pour les
ménages et fours améliorés pour les briquetiers et
charbonniers (pour la carbonisation) et de reboisement avec des essences
exotiques fertilisantes et des essences indigènes à croissance
rapide pour les besoins énergétiques. Le tableau N°7
ci-dessous présente les types d'action, les acteurs, les lieux
d'intervention et les résultats escomptés en cas de conservation
et gestion durables des bosquets.
Les stratégies vont reposer sur trois principes importants
et prioritaires notamment :
1° La diversification énergétique
ou des sources d'énergie domestique à court et moyen terme (La
méthanisation et l'énergie solaire ou en général
des énergies nouvelles et renouvelables, l'hydro
électricité en l'occurrence).
2° Le renforcement de la résilience de
l'écosystème forestier et de l'éducation environnementale,
surtout l'augmentation de la production des ressources végétales
ligneuses pour les besoins énergétiques (création des
parcs à bois et la vulgarisation des technologies d'économie
d'énergie domestiques) et les formations-sensibilisation sur
l'environnement et le développement,
3° Initiation des activités
économiques de lutte contre la pauvreté grâce à la
création de l'emploi et d'appui aux activités économiques
porteuses d'une valeur ajoutée en milieu rural.
TABLEAU N°14. STRATEGIE D'AMENAGEMENT POUR LA
CONSERVATION DES ESSENCES INDIGENES DANS LA PLAINE DE LA RUZIZI.
ACTION A ENTREPRENDRE
|
ACTEURS
|
STRATEGIES D'INTERVENTION
|
LIEU
|
RESULTATS
|
RISQUES
|
REBOISEMENT
|
-ONG locales
intervenant dans l'environnement.
-Briquetiers oeuvrant
|
- Installation des
pépinières des espèces indigènes
et exotiques et distribution des plants
|
- Dans sites déboisés,
(5000 hectares) de la collectivité plaine de la
Ruzizi dans les
|
-Boisement reconstitués. -Augmentation de la production
de miel,
-La productivité de bois de
|
- Feu de brousse
incontrôlé,
- Complicité des
autorités locales à la
|
|
dans la plaine de la Ruzizi (Kiliba, Luberizi et Luvungi).
-Charbonniers
opérant dans la plaine de la Ruzizi.
|
aux populations dans
différents villages.
- Distribution des plants aux bénéficiaires.
|
groupements de
Kabunambo, Luberizi et Kakamba.
- Dans de bosquets
dégradés
|
bosquets augmentés,
|
destruction à cause de leurs propres
intérêts.
|
|
-Différent ménages.
|
|
|
|
|
VULGARISATION
|
-ONG
|
-Organiser des séances
|
-Dans tous les villages
|
|
- Résistance au
|
DU CODE
|
-Etat (service de
|
d'animation, de
|
de la plaine de la
|
|
changement.
|
FORESTIER, DES FOURS DE CARBONISATION, BRIQUE CUITE ET DE
FOYERS
|
l'environnement)
|
formations et
multiplication de livret sur le code forestier, des panneaux
d'informations publiques sur le feu de
|
Ruzizi.
|
|
-Faible insuffisance
d'appropriation des foyers améliorés.
|
AMELOIRES
|
|
brousse, le déboisement,
|
|
-Connaissance de la
|
|
|
|
etc.
-Fabrication et vente à
crédit les foyers améliorés,
-Formations des paysans sur les fabrications de foyers
améliorés.
|
|
population sur la protection de l'environnement accrue et les
pratiques destructrices abandonnée ; des foyers améliorés
utilisés à plus de 90% par les ménages.
|
|
SENSIBILISATION
|
-ONG
-Etat (service de
l'environnement) -chefs coutumiers
|
|
- Dans tous les villages de la plaine de la Ruzizi.
|
- Résistance au changement.
|
CREATION DE RESERVE FORESTIERE
|
ETAT
ONG
Chefs coutumiers
|
|
- Dans des zones de aux bosquets de forte densités
en essences
indigènes (5000
hectares) dans la collectivité de la plaine et dans les
environs de la cité de Sange.
|
80% des bosquets de fortes densités ou de sites
potentiellement d'essences indigènes
protégées.
|
- Résistance des autorités coutumières
dans l'application des mesures de gestion.
|
VULGARISATION DE LA
TECHNOLOGIE DE BIOGAZ.
|
ONG compétentes
|
Installation des digesteurs pilotes dans des ménages et
restaurant.
|
5 villages de forte
agglomération.
|
100 digesteurs de 20 m3 chacun du type expérimental.
|
Manque de compétences locales approuvées et
intérêt par les paysans.
|
INITIER LES
|
ETAT
|
-Identification et
|
Collectivité de la
|
70% des charbonniers ont
|
- Résistance au
|
ACTIVITES ECONOMIQUE
|
ONGD
Chefs coutumiers.
|
regroupement des
charbonniers en
|
plaine de la Ruzizi.
|
une activité génératrice de revenu
pendant la période
|
changement.
|
POUR LES
|
|
associations de protection
|
|
de soudure (Mai-
|
|
CHARBONNIERS ;
|
|
des arbres.
|
|
septembre).
|
|
|
|
-Appui financier à leur organisation.
|
|
|
|
|
|
-Initiation des activités
économiques des groupes selon les villages.
|
|
|
|
Le choix des sites à protéger résultera
d'une étude d'inventaire exhaustif qui serait réalisé dans
la plaine de la Ruzizi par une équipe de chercheurs avec l'appui de la
communauté locale et des ONGD intervenant dans le milieu.
CONCLUSION GENERALE.
Notre travail qui porte sur une étude quantitative des
essences indigènes utilisée comme combustible dans la plaine de
la Ruzizi analysait les causes du recul de ces essences afin de proposer des
actions pour l'exploitation durable des ressources naturelles, notamment les
essences indigènes ou spontanées d'usage
énergétique dans la plaine de la Ruzizi en général
et en particulier dans la collectivité plaine de la Ruzizi.
Les hypothèses de notre travail reposaient sur trois
thèmes important dont : la disponibilité et l'accès libre
au bois de chauffe, le mode de collectes de bois pour la fabrication de braise
et la cuisson seraient à la base de la régression des essences
indigènes dans la collectivité chefferie de la plaine de la
Ruzizi et l'insuffisance de sources alternatives en énergie non ligneux
et non utilisation de foyer économe et seraient le facteur de la
surexploitation des essences indigènes dans la plaine de la Ruzizi.
Actuellement, 20 espèces indigènes
utilisées comme combustibles et appartiennent aux familles
Mimosaceae, Balanitaceae, Euphorbiaceae, Combretaceae, Myrtaceae,
Tiliaceae, Celastraceae, Fabaceae, Annonaceae.
Ces essences diminuent sensiblement partout dans la plaine de
la Ruzizi à cause de la compétition dont elles sont victimes. On
a constaté que les bois collectés avaient une longueur de 1
mètre avec un diamètre de 3 à 4 centimètres au
maximum alors que les Acacias peuvent atteindre jusqu'à 15 mètres
de hauteur avec un diamètre de plus de 50 centimètres. Les bois
de chauffe issus des essences indigènes sont devenus rares. Les femmes
font de longue distance pour la recherche de combustibles. Rares sont les
arbres qui atteignent 5 mètres de hauteurs dans les parcs
communautaires.
En ce qui concerne le statut de certaines essences
indigènes utilisées comme combustibles, la majorité est en
disparition. Leur espèce diminue sensiblement dans la plaine de la
Ruzizi. Certaines variété des Acacias, notamment l'Acacia
polyacantha est envoie de disparition. Quelques individus sont
protégés dans le village. L'essence indigène à
usage non combustible, le tamarinier est actuellement protégé par
les chefs coutumiers, mais leur nombre aussi a complètement
baissé.
La collecte de bois est plus effectuée pendant la
saison sèche. Pendant cette période, la recherche et la coupe
sont faciles car la savane est ouverte. Le feu de brousse assèche les
arbustes, ce qui facilite la coupe des jeunes arbres. Les impacts de cette
menace se font sentir en trois problèmes important lesquels renforcent
la pression sur la réduction de parc arboré comme les
résultats l'ont démontré.
Par ailleurs, la rareté de bois est semblable à
un iceberg, car les arbres ne manquent pas dans certains endroits, par exemple
dans les groupements de Luberizi et Kakamba, mais ils ont les
difficultés de croître jusqu'à atteindre un âge
d'exploitabilité et de grande production alors que leur densité
est importante. Ces sites sont une véritable mine d'or verte (arbre)
qui, d'ailleurs, ne nécessite pas le reboisement mais la protection de
ces parcs arborés naturels des essences indigènes.
Enfin, la compétition dans l'utilisation de bois issus
des essences indigènes est un facteur de la diminution de ces essences.
A part les ménages qui utilisent les bois pour des raisons
énergétiques, la fabrication de braises comme source de revenu et
des briques cuites contribue à la surexploitation des essences
indigènes. La demande a déjà dépassée
l'offre d'où la crise de bois et la diminution la production de bois
dans les parcs arborés naturels. On peut sans tergiverser comprendre que
l'accès libre et la disponibilité des essences indigènes
ont contribué au recul des parcs naturels à bois de chauffe dans
la plaine de la Ruzizi, surtout à cause de la perception sociale de
population et des autorités coutumières sur le statut des arbres
spontanés car ils sont les biens communs, donc ils n'appartiennent pas
à personne et chacun doit l' exploiter à sa manière.
Jusqu'à ce jour, il y a des sites où les
essences indigènes sont disponibles, mais faute des règles de
gestion, la surexploitation contribue à la diminution de la production
sylvicole des essences indigènes dans la plaine de la Ruzizi. Le
déracinement, la surexploitation et la coupe précoce sont des
menaces qui pèsent sur les essences indigènes utilisées
comme combustible dans la plaine de la Ruzizi. Leur rareté expose
d'autres essences ligneuses. Le déracinement est effectué par les
fabriquant de charbon de bois et participe avec les ménages à la
coupe précoce de bois. Ce dernier est la cause majeure de faible
production des essences indigènes. On n'attend pas qu'elles atteignent
pas même 5 mètres de hauteur.
Cette situation est aussi causée par le manque de
gestion des parcs arborés communautaires. C'est vraiment le
scénario de la tragédie de bien commun, comme on l'observe. Les
parcs communautaires de bois n'appartiennent à personne. Chaque personne
en exploite à sa guise et selon ses méthodes, d'où la
gestion irrationnelle de ces ressources naturelles renouvelable. La
capacité annuelle de régénération des essences est
inférieure à la demande annuelle de bois de chauffe, d'où
ce déséquilibre. De toutes les menaces, la coupe précoce
est la plus importante de pratiques qui menacent le parc naturel dans la plaine
de la Ruzizi.
Du fait que la compétition entre les charbonniers et
les ménages veulent chacun avoir des bois de bonne qualité et en
quantité suffisante, c'est la course à la coupe car le passage de
l'un ne laisse rien pour l'autre et aucune sélection n'est
réellement faite pour épargner les jeunes plants. Le feu de
brousse joue un rôle important sur la coupe précoce et comme les
ménages utilisent les bois de
toute dimension, la coupe précoce est plus
causée par les ménages et cela c'est par insuffisante de bois de
bonne qualité.
En ce qui concerne les acteurs pour protéger les
essences indigènes dans la collectivité plaine de la Ruzizi, on
constate que la tendance de solution venant d'ailleurs (des ONG
Internationales) est fortement encrée dans la mentalité de
personnes. Cette mentalité freine la dynamique sociale et l'implication
des populations dans la protection de l'environnement par les actions
locales.
La plaine de la Ruzizi connaît déjà la
crise de bois, mais cette crise n'est pas répartie équitablement
dans toute la zone. Les arbres plantés sont pour la vente de stick
d'arbre pour la construction que pour le besoin en énergie de cuisson.
C'est pour cette raison les gens préfèrent l'eucalyptus que
d'autres essences.
Pour la cuisson des aliments et des briques cuites, le bois
est la seule source d'énergie. L'insuffisance de source d'énergie
alternative contribue d'augmenter la pression sur les essences indigènes
utilisées comme combustible.
Cependant, on a remarqué que les ménages
recourent en cas de pénuries, surtout pendant la saison de pluie,
à l'utilisation d'autres déchets agricoles. C'est le cas des
boutures sèches de manioc et les épis des mais.
Il est important de signaler que les populations sont aussi
sous informées sur d'autres sources d'énergie traditionnelle
à leur portée mais qu'ils n'utilisent pas alors que la plaine de
la Ruzizi regorge une grande potentialité. C'est par exemple la bouse de
vache qui pourrait être utilisée comme source d'énergie
grâce à la technologie de biogaz. Aussi, l'utilisation de son de
riz comme source d'énergie en vulgarisant juste le type adéquat
de foyer. Aussi, 100% des ménages enquêtés n'utilisaient
aucun moyen d'économie d'énergie quoi que la majorité
connaisse son avantage.
Ainsi donc, l'insuffisance de source alternative
d'énergie et la non utilisation de foyer moins
énergétivore dans la collectivité plaine de la Ruzizi
contribuent à l'augmentation vertigineuse de la demande en bois. C'est
d'ailleurs ce qui ressort de l'analyse statistique par la mesure du coefficient
de corrélation entre le nombre de personnes dans les ménages et
la consommation journalière de bois de chauffe. Le coefficient de
corrélation est 0,89. C'est une interdépendance forte. Cela veut
dire que plus les nombres de ménages augmentent, et les membres qui le
composent, plus le besoin en bois aussi augmente. En associant la non
utilisation de foyer économe en énergie de cuisson ou le manque
d'alternative en une autre source d'énergie dont le ménage peut
utiliser, la demande sera encore plus forte dans l'avenir alors que la
production de parcs arborés des essences indigènes ne cesse de
diminuer sensiblement chaque suite à la pression anthropique. On observe
que le coefficient de
corrélation est fortement positif, donc l'augmentation
de besoin en bois de chauffe est fortement dépendante de nombre de
personne dans le ménage et le type de foyer de cuisson utilisé
par ce dernier.
Cependant, on a observé que le niveau de connaissance
de population sur les sources d'énergie alternative est faible, mais ils
savent bien que l'utilisation du foyer amélioré est un moyen est
un moyen efficace pour la réduction de consommation de bois dans le
ménage.
L'utilisation de foyer amélioré, non seulement
réduit la consommation de bois, mais aussi permet de réduire la
pression sur les essences indigènes et le temps que les femmes
consacrent à la recherche de bois de chauffe chaque semaine. Pendant la
période de la saison sèche, la collecte de bois est
effectuée au moins 3 fois par semaine. Le panier
généralement transporté par les femmes est d'une
capacité de 25 kg de bois frais.
L'étude vient de démontrer que les menaces
contre les essences indigènes sont de taille car elles contribuent au
recul des individus des essences spontanées et cela à cause du
statut que revêt le parc arboré naturel : le bien commun. Or la
gestion de biens communs est un des problèmes majeurs dans la gestion de
ressources naturelles dans un monde où l'individualisme gagne le
terrain.
Le problème des essences indigènes dans la
plaine de la Ruzizi est d'abord un problème des règles de gestion
de ressources naturelles fragiles. Comme les essences spontanées
n'appartiennent pas à personne, tout le monde les exploite à sa
manière, d'où la compétition entre les consommateurs.
L'insuffisance de sources d'énergie alternative contribue à la
surexploitation de ces essences, car n'ayant pas d'autres sources suffisantes
d'énergie, les bois sont coupés pour subvenir au besoin
domestique d'énergie et aussi comme source de revenu pour les
ménages. Le mode d'accès aux parcs naturels de bois est aussi un
problème de taille. Comme les arbres spontanés sont un bien
commun ou public d'accès libre, la coupe n'est pas
réglementée.
Pour le charbonnier, quoiqu'ils aient des permis valides
d'abattage d'arbres, le lieu de coupe et la quantité de bois à
couper ne sont pas précisés moins encore l'âge requis
d'arbres à couper. Ce laisser-faire légal contribue sensiblement
à la coupe excessive car non réglementée et aussi
charbonnier voudrait gagner dix fois plus. S'il faut ajouter les autres usages
des bois, notamment la fabrication de braise ainsi que des briques cuites
nécessitant le besoin accru en bois contribuent fortement au recul des
essences indigènes.
Par ailleurs, la collectivité plaine de la Ruzizi
dispose d'un énorme potentiel en essence indigène quoique la
surexploitation ait figuré sur la liste des grands facteurs clés
de la faible
productivité sylvicole, la gestion rationnelle de ces
espèces pourrait contribuer à l'augmentation de la production
sylvicole ainsi que la restauration de l'environnement écologique.
L'échec du reboisement doit interpeller les acteurs de
développement à penser des nouvelles approches. D'ailleurs, le
reboisement a contribué au recul des essences indigènes dans la
mesure où les gens ne se sont plus soucieux de protéger le
lambeau des essences qui restaient. En plus, le reboisement contribue au
transfert du statut de terre et des arbres dans la plaine de la Ruzizi car les
arbres plantés appartiennent non plus à la communauté mais
plus aux particuliers. Ce transfert de statut permet la gestion
privatisée des arbres dans la plaine de la Ruzizi. Cependant le
reboisement est encore faible et la raison est plus économique
qu'environnemental. D'où la plantation des essences économiques
qui dégrade la fertilité.
La précarité d'accès aux terres est aussi
un autre problème qui avait contribué à l'échec du
reboisement dans la plaine de la Ruzizi quoi que les guerres dans la sous
région de grands aient souvent contribué au déboisement
à grande échelle. Une terre reboisée appartient
généralement au propriétaire des arbres. Ou soit la terre
appartient à l'Etat mais les arbres aux planteurs.
Les essences appartiennent au propriétaire de la terre
qui les exploite à sa manière. La gestion du terroir privé
est régie par les règles de son propriétaire, tandis que
pour le terroir à usage public est régi par l'Etat (service de
l'environnement pour ce qui est de l'exploitation des arbres) et les chefs
coutumiers (pour l'accès à la terre). Le déboisement de la
plaine de la Ruzizi est un problème structurel car non seulement les
causes sont d'ordres socio-économiques mais aussi liés au
problème de gouvernance au niveau local. Les essences indigènes
peuvent être protégées si les règles de gestion et
d'exploitation du terroir sont bien appliquées. Le besoin moyen en bois
par ménage dans la plaine de la Ruzizi est de l'ordre de 2,4 m3 par an
or si l'on respecte le principe fondamental de la production sylvicole selon
lequel « exploiter le croît, non le capital », donc ne
pas exploiter plus de bois que ce que l'arbre ou le parc disponible est capable
de produire durant l'année. Or, avec l'accroissement
démographique, d'ici 2015, le déficit en bois énergie
risque d'être un de grands problèmes conduisant à la fuite
du milieu même.
Enfin, il faudra réglementer la fabrication de braise,
c'est-à-dire fixer la taille ou l'âge des arbres à couper
et les essences à exploiter chaque année pour éviter la
surexploitation. Aussi, il faudrait un plan d'exploitation des parcs
arborés disponibles afin de programmer ces exploitations durables dans
le temps et dans l'espace. La concurrence déloyale entre les
différents acteurs contribue à la destruction de la savane
anciennement boisée de la plaine de la Ruzizi. La non application et
l'inadaptation de la législation forestière (le
code forestier) est un des facteurs de la dégradation de la forêt
en RDC, comme c'est le cas de la plaine de la Ruzizi. Il est possible de
renforcer les mesures de lutte contre le recul des essences indigènes
ligneuses utilisées comme combustible dans la plaine de la Ruzizi
grâce à des règles de gestion communautaire efficace, la
vulgarisation de foyers et fours de carbonisation améliorés dans
la plaine de la Ruzizi.
La mobilisation communautaire et la sensibilisation de la
communauté locale, les leaders locaux et les acteurs politiques dans la
gestion des parcs arborés des essences spontanées seraient un des
moyens aussi efficace. Ce sera une valeur ajoutée sur le reboisement.
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8. IFDC ,2008, Projet CATALIST, manuel de formation sur
l'agroforesterie dans le cadre de l'intensification agricole, Août 2008,
33 pages
9. OMS, 2007: Public Health and the Environment - Democratic
Republic of the Congo, version Internet du
http://www.who.int/quantifying_ehimpacts/countryprofilesafro.pdf
10. NZIGIDAHERA B, 2006, Etude de vulnérabilité
et d'Adaptation au changement climatique
au Burundi, Bujumbura, Ecosystème terrestre, 65
pages.
11. UK. DFID, 2005, why need to work more effectively in faided
states. Londres, Technical report.
DEDICACE I
RESUME II
REMERCIEMENTS III
SIGLES ET ABREVIATION IV
INTRODUCTION V
CHAPITRE.I. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL.
1
4. DELIMITATION TEMPORELLE ET SPATIALE DU SUJET.
12
Figure 1. Carte de la Collectivité plaine de la
Ruzizi 14
CHAPITRE. II. REVUE DE LA LITTERATURE.
20
CHAPITRE. III. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
26
Tableau N°2. Présentation des sites
d'étude quantitative et botanique. 28
Tableau n°3. Répartition des
enquêtés (ménages) en fonction de population.
30
a) Choix des personnes enquêtées.
30
CHAPITRE IV. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS.
35
Tableau n°5 Distribution des espèces dans les
bosquets des cinq sites étudiés. 36
A. Les essences les plus exploitées comme
combustibles.
39
Figure 1. Distribution des essences selon leur abondance.
39
B. Disponibilité en abondance des bois de chauffe
des essences indigènes.
40
C. Le statut des arbres indigènes.
40
D. La Période de coupe et d'abondance des
bois de chauffe.
41
E. Les utilisateurs de bois de chauffe dans les
villages.
41
Tableau N°7. Production de charbon de bois.
43
4.3.1. Les menaces qui pèsent sur les arbres et
arbustes indigènes selon les charbonniers: 44
A. Les menaces contre les essences indigènes selon
les ménages.
44
Tableau N°9. Fréquence des essences
indigènes menacées. 45
Tableau n°10. Impacts négatifs causés
par les menaces. 45
Tableau N° 11. Les acteurs ou auteurs des menaces.
45
Tableau N°11. Type de menace et leur
fréquence. 46
4.3.3. Les auteurs de feu de brousse dans la
collectivité plaine de la Ruzizi. 46
Graphique N°4. La répartition de
responsabilité des auteurs de feu de brousse. 47
Tableau N°13. Pouvoir de
régénération des espèces exploitées.
47
A. Les utilisateurs de bois de chauffe dans les villages.
48
B. Connaissance d'autres sources d'énergie
disponible mais non utilisé par les ménages.
48
C. Type de combustible non ligneux (arbres)
utilisés par les ménages.
49
D. Connaissance d'autres sources d'énergie de
cuisson à part le bois et l'électricité.
49
A. Action à entreprendre : 50
TABLEAU N°14. STRATEGIE D'AMENAGEMENT POUR LA
CONSERVATION DES ESSENCES INDIGENES DANS LA PLAINE DE LA RUZIZI.
53
CONCLUSION GENERALE. 56
ANNEXE 62
ANNEXE II 63
LES ANNEXES
ANNEXE I. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
QUESTIONNAIRE D'INVESTIGATION SUR TERRAIN DE
GROUPE
I. IDENTITE
Nom du chef de village :
|
Nbre par sexe
|
M
|
F
|
Age
|
NBRE / TRANCHE D'AGE
|
VILLAGE
|
|
|
|
45-55
|
|
Nbre des participants au focus group
discussion
|
|
55-65
|
|
65-plus
|
|
II. QUESTIONS
HYPOTHESES A VERIFIER
|
N°
|
QUESTIONS DE COLLECTE DE DONNEES ET DE VERIFICATION
DES HYPOTHES DE RECHERCHE
|
Réponses
|
oui
|
non
|
- La disponibilité et l'accès facile pour
la collecte des bois de chauffe (essences autochtones) seraient à la
base de la diminution de leur population dans la plaine de la Ruzizi,
|
1
|
Où trouveriez-vous des combustibles avant ?
|
Rep.
|
Champ (A)
|
|
En brousse (B)
|
|
Autres (c)
|
|
2
|
Quelles espèces/essences locales étaient-elles
abondantes?- citez en cinq
|
Rép .
|
1.
|
2.
|
3.
|
4.
|
5.
|
3
|
Les quelles utilisiez comme combustibles / bois de chauffe ?
|
Rép .
|
1.
|
2.
|
3.
|
4.
|
5.
|
4
|
Trouvez-vous facilement ces essences autochtones actuellement
?
|
|
|
Rép. Si Non
|
Rareté
|
Réfut de propriétaire terrien
|
Distance longue
|
|
|
|
|
|
|
|
Si oui
|
Y-a-t-il des espaces où on trouve en abondance ces
essences
|
|
|
|
|
autochtones dans votre village ou village voisin ?
|
|
|
5
|
Comment accédez-vous à ces combustibles ?
|
Rép .
|
|
|
Collecte gratuite
|
|
Autre (lequel)
|
|
6
|
Y-a-t-il des essences que vous ramassiez au paravant facilement
que vous trouvez difficilement aujourd'hui ? Citez en 5
|
|
|
7
|
Quels espaces peut-on trouver en abondance ces essences dans
votre villages ou villages voisins. Citez en au maximum 5 lieux importants
|
1. 2. 3.
4. 5.
|
8
|
A part l'usage de cuisson, quels autres usages faites-vous de ces
essences dans votre village ou culture ? (Oui ou Non)
|
|
|
Rép . Si oui
|
plante
|
usage
|
partie
|
statuts
|
|
|
|
|
10
|
Y-a-t-il du bosquets xérophiles et communautaire des
essences autochtones d'accès libre dans le village ?
|
|
|
Rép. Si Oui
|
Où et quelles essences autochtones (cfr. 3).
|
|
11
|
Comment pensez-vous protéger les essences autochtones dans
votre village ? (trois actions prioritaires)
|
Actions
|
|
Acteur
|
lieu
|
1.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
Quelles sont les menaces qui pèsent sur les essences
autochtones ?
|
|
|
Rep .
|
Espèce/essenc e
|
Type de menace
|
impact
|
Acteur
|
01
|
|
|
|
|
02
|
|
|
|
|
03
|
|
|
|
|
04
|
|
|
|
|
052
|
|
|
|
|
14
Rép .
|
Qui allume le feu pendant le début de la saison
sèche ? citez 5 acteurs
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
- Mode de gestion et d'usage
|
14
Rép .
|
A qui appartiennent les arbres autochtones ?
|
A personne
|
|
Au chef de
village ou au
Mwami
|
|
A l'état
|
|
Autre
|
|
15
Rép .
|
Présentez la liste de tous les utilisateurs de bois de
chauffe dans votre village ?
|
Utilisateur
|
Espèces collectées
|
Motif
|
Risque
|
|
|
|
|
- le manque d'alternatif en énergie non ligneux et
l'utilisation de foyer économe et seraient le facteur de la
surexploitation des essences autochtones dans la plaine de la Ruzizi.
|
16
|
Y-a-t-il un autre type de combustible non ligneux utilisez-vous
pour
|
Oui
|
Non
|
la cuisson dans votre village ?
|
|
|
17
|
Connaissez-vous d'autres sources d'énergie disponible mais
non
|
Oui
|
Nom
|
utilisé dans votre village ou dans un village voisin ?
|
|
|
18
|
Proposez un moyen efficace de cuissons des aliments sans
épuiser les
|
oui
|
non
|
arbres ?
|
|
|
19
|
Quelle quantité de bois consommez-vous par jour ? (en Kg
ou fagot)
|
|
20
Rép .
|
Connaissez-vous un autre type de sources d'énergie
à part le bois et
|
Oui
|
Nom
|
l'électricité ?
|
|
|
Lequel ? 1. Biogaz, 2. son de riz, 3. balle de riz, 4.
Epi de mais, 4. tige de manioc,
|
L'utilisez ou pas ?
|
|
|
ANNEXE II. A. MATRICE I. ANALYSE DE SIMILARITE POUR LES
5 CINQU SITES.
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
13
|
14
|
15
|
16
|
17
|
18
|
19
|
20
|
Indices de similarité QS
|
1
|
Acacia hockii
|
1
|
1
|
0.4
|
1
|
0.2
|
0.4
|
0.25
|
0.5
|
0.25
|
0.25
|
0.5
|
0.8
|
0.25
|
0
|
0.25
|
0.5
|
0.25
|
0.5
|
0
|
0.3
|
0.021375
|
2
|
Acacia Kirkii
|
1
|
1
|
0.4
|
1
|
0.2
|
0.4
|
0.25
|
0.5
|
0.25
|
0.25
|
0.5
|
0.8
|
0.25
|
0
|
0.25
|
0.5
|
0.25
|
0.5
|
0
|
0.3
|
0.4275
|
3
|
Acacia polyacantha
|
0.4
|
0.4
|
1
|
0.4
|
0.667
|
0.2
|
0
|
0.3
|
0
|
0
|
0.3
|
0.6
|
0
|
0.33
|
0
|
0.25
|
0.33
|
0.3
|
0.3
|
0
|
0.283333
|
4
|
Acacia seyal
|
1
|
1
|
0.4
|
1
|
0.2
|
0.4
|
0.25
|
0.5
|
0.25
|
0.25
|
0.5
|
0.8
|
0.25
|
0
|
0.25
|
0.5
|
0.25
|
0.5
|
0
|
0.3
|
0.4275
|
5
|
Acacia sieberiana
|
0.2
|
0.2
|
0.67
|
0.2
|
1
|
0.25
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0.4
|
0
|
0.5
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0.5
|
0
|
0.1958335
|
6
|
Annona senegalensis
|
0.4
|
0.4
|
0.2
|
0.4
|
0.25
|
1
|
0.33
|
0.3
|
0.33
|
0.33
|
0.3
|
0.6
|
0.33
|
0.33
|
0.33
|
0.25
|
0
|
0.3
|
0.3
|
0.3
|
0.345832
|
7
|
Balanites ægyptiaca
|
0.3
|
0.3
|
0
|
0.25
|
0
|
0.33
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0.2
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0.2141665
|
8
|
Brindelia nicrantha
|
0.5
|
0.5
|
0.25
|
0.5
|
0
|
0.25
|
0
|
1
|
0.5
|
0.5
|
1
|
0.4
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0.5
|
1
|
0
|
0.5
|
0.42
|
9
|
Cassia siamea
|
0.3
|
0.3
|
0
|
0.25
|
0
|
0.33
|
0
|
0.5
|
1
|
1
|
0.5
|
0.2
|
0
|
0
|
0
|
0.5
|
0
|
0.5
|
0
|
1
|
0.3141665
|
10
|
Combretum paniculata
|
0.3
|
0.3
|
0
|
0.25
|
0
|
0.33
|
0
|
0.5
|
1
|
1
|
0.5
|
0.2
|
0
|
0
|
0
|
0.5
|
0
|
0.5
|
0
|
1
|
0.3141665
|
11
|
Combretum sp
|
0.5
|
0.5
|
0.25
|
0.5
|
0
|
0.25
|
0
|
1
|
0.5
|
0.5
|
1
|
0.4
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0.5
|
1
|
0
|
0.5
|
0.42
|
12
|
Dichrostachys cinerea
|
0.8
|
0.8
|
0.6
|
0.8
|
0.4
|
0.6
|
0.2
|
0.4
|
0.2
|
0.2
|
0.4
|
1
|
0.2
|
0.2
|
0.2
|
0.4
|
0.2
|
0.4
|
0.2
|
0.2
|
0.42
|
13
|
Bauhinia variegatum
|
0
|
0
|
0.33
|
0
|
0.5
|
0.33
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0.2
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0.168333
|
14
|
Grewia discolor
|
0.3
|
0.3
|
0
|
0.25
|
0
|
0.33
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0.2
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0.2141665
|
15
|
Maytenus senegalensis
|
0.5
|
0.5
|
0.25
|
0.5
|
0
|
0.25
|
0
|
1
|
0.5
|
0.5
|
1
|
0.4
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0.5
|
1
|
0
|
0.5
|
0.42
|
16
|
Maytenus sp
|
0.3
|
0.3
|
0.33
|
0.25
|
0
|
0
|
0
|
0.5
|
0
|
0
|
0.5
|
0.2
|
0
|
0
|
0
|
0.5
|
1
|
0.5
|
0
|
0
|
0.2141665
|
17
|
Mukalakala
|
0.5
|
0.5
|
0.25
|
0.5
|
0
|
0.25
|
0
|
1
|
0.5
|
0.5
|
1
|
0.4
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0.5
|
1
|
0
|
0.5
|
0.42
|
18
|
Rhus vulgaris
|
0
|
0
|
0.33
|
0
|
0.5
|
0.33
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0.2
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0.168333
|
19
|
Tamarindus Indica
|
0.3
|
0.3
|
0
|
0.25
|
0
|
0.33
|
0
|
0.5
|
1
|
1
|
0.5
|
0.2
|
0
|
0
|
0
|
0.5
|
0
|
0.5
|
0
|
1
|
0.3141665
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0.29686025
|
Légende : Les chiffres de 1 à
20 sur la première ligne de la matrice représentent les
espèces numérotées sur la colonne 2 de noms des
espèces. Les zones sont représentées par 1, des fortes
similarités sont comprise entre 0.6 à 0.99 et les autres (0= pas
de similarité et au dessus de 0 mais inférieur à 0,5
faible similarité). Commentaires :9La
moyenne des indices par espèces et par les 5 sites est de 0.296 (29.6%).
Cet indice moyen démontre que les sites ne sont pas similaires. Cela
prouve la diversité et leur spécificité, lesquelles
conduiraient à des mesures spécifiques pour protéger la
diversité des essences dans la plaine de la Ruzizi.
9 Les calcules ont été réalisés
grâce au logiciel PAST, version 2010.
ANNEXE II.B. CALCULS DE L'INDICE DE SIMILARITE ENTRE
LES 5 SITES (CROISEMENT DEUX A DEUX).
|
BIRIBA I
|
ZURU BABERI
|
W
|
Acacia hockii
|
4
|
12
|
4
|
Acacia Kirkii
|
15
|
14
|
14
|
Acacia polyacantha
|
0
|
0
|
0
|
Acacia seyal
|
3
|
18
|
3
|
Acacia sieberiana
|
0
|
0
|
0
|
Annona senegalensis
|
5
|
1
|
1
|
Balanites ægyptiaca
|
0
|
7
|
0
|
Brindelia nicrantha
|
4
|
0
|
0
|
Cassia siamea
|
4
|
0
|
0
|
Combretum paniculata
|
3
|
0
|
0
|
Combretum sp
|
7
|
0
|
0
|
Dichrostachys cinerea
|
2
|
3
|
2
|
Eucalyptus
|
0
|
1
|
0
|
Bauhinia variegatum
|
0
|
0
|
0
|
Grewia discolor
|
0
|
1
|
0
|
Maytenus senegalensis
|
1
|
0
|
0
|
Maytenus sp
|
0
|
0
|
0
|
Mukalakala
|
1
|
0
|
0
|
Rhus vulgaris
|
0
|
0
|
0
|
Tamarindus Indica
|
1
|
0
|
0
|
Total d'espèce par site
|
|
50
|
57
|
32
|
BIRIBA II
|
NYAKA BERE
|
W
|
6
|
7
|
6
|
15
|
18
|
15
|
7
|
6
|
6
|
6
|
3
|
3
|
0
|
6
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5
|
0
|
0
|
1
|
11
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
2
|
0
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0
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4
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0
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0
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0
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0
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0
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0
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0
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0
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52 51 31
BIRIBA I
|
NYABIHANGA
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W
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4
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0
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0
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15
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0
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0
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0
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5
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0
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3
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0
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0
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0
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15
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0
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5
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2
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0
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0
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0
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0
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4
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0
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0
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4
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0
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0
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3
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0
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0
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7
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0
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0
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2
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8
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8
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0
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0
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0
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1
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0
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0
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0
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0
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1
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0
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0
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0
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0
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0
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1
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0
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0
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0
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2
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0
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1
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0
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0
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50
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33
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8
|
[2W / (A+B)] =2*32/50+57 2*31/52+51
=2*8/50+33
Q.S= 0.598, soit
59.813084% Q.S =0.602 ou
60.2% QS=0, 197 ou
19.3%
W: Minimum de carré
A station 1
B station é
2 Constante