Section 2 : CRITIQUES ET SUGGESTIONS
Dans cette partie, nous allons apporter des critiques à
cette situation(A) et formuler des suggestions(B).
A. Critiques
Au Tchad, les revenus pétroliers contribuent en moyenne
à 70% des revenus budgétaires et les exportations
pétrolières représentent (en moyenne également) 83%
des exportations totales et sont de loin la principale source de devises. Cette
économie demeure donc extrêmement vulnérable aux
fluctuations des prix et des volumes de production. Cette volatilité
complique la gestion de la rente et des budgets des États. Depuis le
début des années 2000 et avec le changement des paradigmes de
développement, l'impact des revenus pétroliers sur le
comportement du gouvernement et sur les institutions a été
considéré comme un facteur clé. Comparée à
des économies à revenu similaire, l'économie tchadienne
reste peu diversifiée, et la contribution du secteur privé au PIB
global demeure faible. Le pays doit tenir compte des capacités
d'absorption insuffisantes de l'économie, notamment dans le
dimensionnement des projets et leur exécution, et de l'efficacité
de la dépense publique afin de booster la croissance à travers
des investissements productifs et rationnelles. Cette dépendance par
rapport au pétrole ne
s'arrête pas là. Le budget de l'État reste
largement tributaire des recettes de la fiscalité
pétrolière. La fiscalité ordinaire couvre à peine
les dépenses courantes, «ce qui ne manque pas d'inquiéter
sur la dépendance du budget à l'égard du reste du monde et
sur sa pérennité à moyen et long termes». Car,
malgré une nette progression, les exportations hors hydrocarbures
(bétail, coton, gomme arabique,..), leur contribution aux recettes
budgétaires restent marginales (17% des exportations totales) au grand
dam des autorités qui cherchent à les stimuler. Toutefois,
l'ouverture du pays aux investissements directs étrangers (IDE),
notamment dans le secteur pétroliers, a
déséquilibré davantage la balance des revenus.
Par ailleurs, l'analyse des sources de la croissance du Tchad
fait ressortir le poids dominant de l'activité pétrolière.
Cette activité a représenté au cours des cinq
dernières années plus de 83,5% du PIB nominal du pays.
B. Suggestions
Afin de limiter la dépendance pétrolière
de recettes budgétaires de l'État tchadien, une politique de
diversification des recettes s'impose. Dans cette logique, la mise en oeuvre
des politiques : agropastorale, fiscale hors pétrole, de
développement de l'industrie et des services et de bonne gouvernance
s'avère salvatrice.
Dans le cadre de la politique agropastorale, il faudrait
soutenir la production du coton, de la gomme arabique, du sucre, du textile et
des vivriers. De même, il convient financer les activités de
pêche et de l'élevage. Bien que d'importantes décisions
aient été prises par les pouvoirs publics dans le but de soutenir
le secteur agropastoral, les efforts doivent être fournis et les moyens
d'accompagnement doivent être mis en oeuvre. Sur ce plan, les
Autorités publiques sont invitées à assurer une relance de
l'agriculture vivrière et d'exportation ainsi que la promotion de
l'agro-industrie et du développement des activités pastorales. Au
même titre, les pouvoirs publics se doivent de sensibiliser la population
villageoise et pastorale sur le délaissement de leurs travaux habituels
pour la recherche d'emploi dans les compagnies pétrolières.
Sur le plan de la fiscalité hors pétrole, il
convient d'assainir les activités douanières et les services de
recouvrement de l'État. Des efforts doivent être faits dans le
sens :
- à lutter contre la fraude et la contrebande, la
corruption et le laxisme,
- à accroitre la formation des agents des services de
recouvrement et le niveau de contrôle;
- à stimuler des initiatives d'investissement
privé.
L'assainissement des finances publiques, la poursuite des
actions de recouvrement, la mise en oeuvre effective des mécanismes de
stabilisation des recettes publiques, la maitrise des dépenses publiques
via la rationalisation des procédures et des circuits de dépenses
et le renforcement du contrôle s'imposent aux pouvoirs publics
tchadiens.
Au titre du développement de l'industrie et des
services, l'État, au regard d'importantes ressources que regorge le
pays, doit redynamiser les entreprises publiques, investir dans le secteur
industriel et créer des structures de prestation de service. Les
pouvoirs publics doivent mener des actions visant :
- la promotion des investissements privés à travers
l'amélioration de l'environnement institutionnelle et
réglementaire,
- le développement des structures adaptées aux
financements des investissements privés et de facilité de
crédit,
- la promotion des PME,
- la mise sur pied d'un code des investissements et des
facilités de création des entreprises,
- la création et la restructuration des entreprises du
secteur des télécommunications, de l'énergie et des
services de transport.
L'instauration d'un climat sociopolitique décent et
d'un cadre sécuritaire satisfaisant seraient des actions favorables pour
faciliter le développement des secteurs de l'industrie et des
services.
En matière de bonne gouvernance, la transparence dans
les affaires, le mode de gestion participative, la sensibilisation et
l'information sur les projets d'exploitation minière et
pétrolière, l'amélioration du système judiciaire,
la lutte contre la corruption, le laxisme et les tracasseries administratives
sont des actions à mener par les pouvoirs publics.
Toutefois, l'État doit poursuivre la mise en oeuvre des
précédentes orientations de politique économique qui
reposent sur la consolidation des finances publiques, la diversification de la
base productive, la reprise en main du secteur agricole, la bonne gouvernance
sans perdre de vue le problème de bien être qui passe par
l'éducation, la santé, la réinsertion socio
professionnelle et la prise en charge des vulnérables.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude sur l'influence des recettes
budgétaires de l'État tchadien nous a conduits à
présenter les éléments constituant les recettes
budgétaires de l'État tchadien et à analyser les
influences des recettes pétrolières sur ces recettes
budgétaires. Dans cette logique, nous avons présenté les
variations des productions, des redevances, des cours du brut ainsi que les
effets induits par ces variations. Nous sommes parvenus à la conclusion
que les recettes budgétaires de l'État tchadien sont largement
tributaires des recettes pétrolières. A cet effet, nous avons
formulé des suggestions afin de sortir ces recettes du joug des revenus
pétroliers. Ces suggestions sont axées sur la consolidation des
finances publiques, la diversification de la base productive, la reprise en
main du secteur agricole et la bonne gouvernance. Il est vrai que depuis que le
premier baril de pétrole du Tchad a coulé, de nombreuses
avancées ont été observées dans tout le pays.
Cependant, est ce qu'une nation, à vocation agropastorale, qui se veut
émergent d'ici 25 ans, doit confiner le meilleur de ses espoirs sur les
revenus pétroliers?
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
1. BLONDEL F., « L'économie du sous-sol dans les
pays sous développés », Washington, BIRD, 1963.
2. GUILIS Malcom, « Économie de développement
», 4ème Edition, Bruxelles, De Boeck, 1998.
3. HAKIM Ben Hammouda, « L'avenir de la zone franc :
perspectives africaines », Paris, Karthala, 2001.
4. RIVOLI J., « Le budget de l'État », Paris,
Seuil, 1978
Documents BEAC
1. Codification k du service des études et documentation
de la BEAC.
2. Conventions pétrolières du Tchai
3. Lois des finances du Tchad (de 2004 à 2010).
4. Notes de conjoncture économique de la Direction
Nationale du Tchad (du 2ème Trimestre 2002 au 4ème
Trimestre 2009).
5. Rapports d'agence de la Direction Nationale du Tchad
(d'Octobre 2003 à Octobre 2009).
6. Rapports du comité monétaire et financier
national de la Direction Nationale du Tchad (de 2005 à 2009).
7. Rapports du conseil national du crédit de la Direction
Nationale du Tchad (de 2002 et 2006).
8. Tests de conjoncture économique de la Direction
Nationale du Tchad (du 4ème Trimestre 2006 au 1er Trimestre
2010).
9. Textes organiques de la BEAC.
Rapports
1. Catholic Relief Service, Rapport 2006.
2. FMI, Rapport 2005.
3. OCDE, Rapport 2005, 2007.
TABLE DES MATIERES
Dédicace .i
Remerciements . ii
Liste des abréviations .iii
Sommaire ..iv
Avant propos v
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL
ET
DEROULEMENT DU STAGE . 3
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL .4
Section 1 : INFORMATIONS GENERALES SUR LA BEAC 4
A. Aperçu historique 4
B. Mission et fonctionnement de la BEAC .5 Section 2 :
PRESENTATION DE LA DIRECTION NATIONALE DE
N'DJAMENA .6
A. Organisation de la Direction Nationale ..6
B. Les attributions du Service Études, Recherche et
Surveillance Multilatérale 7
1. Présentation du service 8
2. Les difficultés relevées dans le service
10
3. Les recommandations formulées 10
CHAPITRE 2 : LE DEROULEMENT DU STAGE 12
Section 1 : ENCADREMENT ET TACHES ACCOMPLIES 12
A. L'encadrement .12
B. Les taches accomplies ..13
1. Le rapport d'agence .13
2. Le test de conjoncture
|
..14
|
3. La note de conjoncture
|
.15
|
4. La note du comité monétaire et financier
national
|
17
|
5. Le rapport du conseil national de crédit
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18
|
6. Le rapport d'activité du service
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19
|
7. La revue de la presse nationale
|
19
|
8. Le commentaire du collectif budgétaire
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..20
|
Section 2 : ENSEIGNEMENTS ET DIFFICULTES
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20
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A. Les enseignements reçus
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..20
|
B. Les difficultés
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21
|
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DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L'INFLUENCE DES REVENUS
PETROLIERS SUR LES RECETTES BUDGETAIRES DE L'ETAT TCHADIEN ..23 CHAPITRE
3 : LES CONSTITUANTS DES RECETTES BUDGETAIRES DE L'ETAT
TCHADIEN 24
Section 1 : LES RECETTES PETROLIERES 24
A. Les impôts sur les bénéfices des
sociétés pétrolières 24
B. Les redevances pétrolières 25
Section 2 : AUTRES SOURCES DE RECETTES BUDGETAIRES ..25
A. Les recettes non pétrolières ..25
B. Les autres éléments des recettes
budgétaires 26 CHAPITRE 4 : INFLUENCE DES REVENUS PETROLIERS SUR LES
RECETTES
BUDGETAIRES DE L'ETAT TCHADIEN .28
43
Section 1 : SITUATION DES REVENUS PETROLIERS ..28
A. Les variations de production et des cours ..28
1. Variation de la production et des exportations du brut
tchadien
2. Variation des redevances du Tchad
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28
.29
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3. Variation des prix du pétrole brut sur les
marchés internationaux
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32
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B. Les effets induits de ces variations
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33
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1. Les effets positifs
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33
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2. Les effets négatifs
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34
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Section 2 : CRITIQUES ET SUGGESTIONS
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.35
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A. Critiques 35
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B. Suggestions
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36
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CONCLUSION GENERALE
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.39
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ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
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.40
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TABLE DES MATIERES
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42
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ANNEXES
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44
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