Section 1 : SITUATION DES REVENUS PETROLIERS
Il sera question de présenter la prédominance des
revenus pétroliers à travers d'une part les variations du
pétrole brut (A) et d'autre part les effets induits de ces
variations(B).
A. Les variations du pétrole brut
Il s'agira des variations de la production et des exportations
(1), des variations des redevances(2) et des variations des prix du brut
(3).
1. Variation de la production et des exportations du
brut tchadien
Au terme du premier trimestre 2009, la production de
pétrole brut s'est établie à 1,49 million de tonnes,
contre 1,68 million de tonnes à la même période de
l'année 2008, soit un recul de 11,3 %. Les productions des gisements de
Miandoum, Bolobo, Maikeri, , Moundouli ont baissé, excepté le
champ de Komé qui a enregistré une hausse de 1,4 % et le champ de
Nya qui est stable. Cette évolution à la baisse est imputable aux
fréquentes pannes des pompes et à la faible performance de
certains réservoirs due à la baisse de pression. Au cours de la
même période, les exportations se sont établies à
1,49 million de tonnes, soit une baisse de 10,8 % par rapport à fin mars
2008 (1,67 millions de tonnes), du fait du recul de la production et de
l'affaissement des cours du pétrole brut sur le marché
mondial.
Tableau évolution de la production et des exportations
de pétrole
(Au 31 mars 2009)
(En millions de tonnes)
Source : Ministère du Pétrole/ Direction
des Etudes et de la Législation Pétrolière 2. Variation
des redevances du Tchad
Selon le rapport de Catholic Relief Services (2003), les
gouvernements d'Afrique subsaharienne vont recevoir plus de 200 milliards de
dollars de revenus pétroliers pendant la prochaine décennie, soit
le flux financier le plus important jamais connu par l'Afrique.
ANNEES 2007 2008 209 Variation n % ) ) e
Ces nouvelles découvertes
pétrolières vont certainement bouleverser les structures
,93 18 149 10 11
economiques de ces pays. Les revenus pétroliers
estimés pour le Tchad par exemple, un
0,38 0,28 0,22 - 26, 214 0 4o
des pays les plus pauvres de la planète,
s'élèveront à plus de 3 milliards de dollars au
044 0,5 0,3 - 20,5 - 2,9,douli
cours des 25 prochaines années. Cette manne
représente pour la population une source
017 009 009 - 47 -
ripotentielle de prospérité et de
développement, surtout si on considère les projections
0,20 0,07 65,
d étl b 191 167 149 12 10
uactuelles sur l'évolution du prix du
pétrole. Dans son récent rapport sur les perspectives
1,90 1,58 1,46 - 16,8 - 76économiques en Afrique,
l'OCDE (organisme de coopération et de développement
économiques) n'aura pas été tendre avec
la situation des pays africains producteurs du pétrole meme s'il
reconnaît de multiples améliorations. Globalement, le rapport,
dans son volet consacré au Tchad, estime que le pays jouit d'une
conjoncture internationale favorable et d'une bonne maîtrise des
agrégats macro-économiques. Cela a permis au pays de
connaître depuis 2004 des taux de croissance convenable, mais qui restent
en deçà du potentiel du pays, notamment en termes de croissance
hors hydrocarbures.
S'agissant du marché du pétrole brut, durant
l'année 2006, la hausse des cours a permis entre décembre 2005 et
décembre 2006, une augmentation des prix mensuels du baril de Brent de
5,2 %, passant de 57,65 dollars le baril à 60,64 dollars le baril.
L'année a été marquée par l'atteinte d'un record
historique en août 2006, à près de 80 dollars le baril.
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution des cours, notamment les
incertitudes sur les exportations iraniennes en lien avec le dossier
nucléaire, les heurts au Nigeria obérant une partie importante de
la production et les nouvelles décisions de nationalisation
pétrolier au Venezuela, en Équateur, en Bolivie, en
Algérie et en Russie. En 2007, les recettes budgétaires ont
été recouvrées à hauteur de 742,2 milliards, en
augmentation de 30 % par rapport à l'année
précédente (570,9 milliards). Les recettes
pétrolières se sont élevées à 561,4
milliards en 2007 contre 416,5 milliards en 2006, enregistrant une hausse de
34,8%en raison de la progression de 74%des impôts sur les
sociétés pétrolières (427,1milliards en 2007 contre
242,1 milliards en 2006) et d'une appréciation des cours internationaux
moyens des bruts tchadiens (14 %) nonobstant une baisse de la production
pétrolière (- 7,5 %).
Les redevances encaissées par l'État se sont
établies à 80,7 millions de dollars à fin mars 2009,
contre 104,5 millions de dollars un an plus tôt, soit une diminution de
22,8 %. Cette variation à la baisse est due à la déprime
de la production et des cours du baril, aux difficultés
géologiques et techniques rencontrées auxquelles s'ajoutent les
fréquentes pannes des pompes et la faible performance de certains
réservoirs due à la baisse de pression.
Toutefois, la redistribution des recettes
pétrolières de l'État s'est fait selon un mécanisme
de circuit dont les bénéficiaires directs sont le trésor
public, les générations futurs et la région productrice.
Ce qui montre à suffisance l'espoir qu'a suscité l'exploitation
du pétrole au regard des projets gigantesques.
Circuit de répartition des flux des recettes
pétrolières
Impôts sur les sociétés et autres taxes et
droits de douane liés a l'exploitation pétrolière
Reliquat redevances et dividendes
Fonds Générations Futures (10% redevances,
10% dividendes)
Consortium pétrolier
-Revenus directs (redevances et dividendes)
-Revenus indirects
|
BEAC : Compte d'opérations (90% redevances, 90%
dividendes)
Compte Spécial du Trésor :
Banques Commerciales au Tchad
Compte écran BEAC: FGF
BEAC : Compte de répartition
Régions productrices (BEAC) : 5% des redevances
Compte (BEAC) : 80% redevances ;
85% dividendes Stérilisation et Stabilisation
Compte Spécial du Trésor :
Banques Commerciales au Tchad Virement trimestriel
Compte courant du Trésor (BEAC) : 15% redevances et
15% dividendes jusqu'au
12/31/07 ; par la suite secteurs prioritaires
|
3. Variations des prix du pétrole brut sur les
marchés internationaux
Sur le long terme, depuis 1973, plusieurs
événements historiques permettent d'expliquer en partie
l'évolution des prix. La réduction de production des pays du
Moyen Orient à la suite de la guerre de Kippour a accru le prix de
référence de l'époque (Saudi Arab Light) de 2,59 dollars
américains/baril à 11,65 dollars américains/baril de
septembre 73 à mars 74 (fin de l'embargo). Ce fut le premier choc
pétrolier qui a engendré une crise économique globale au
cours des années 1970.
La révolution iranienne de 1979 , la guerre entre
l'Iran et l'Iraq, la décision de l'Arabie Saoudite de doubler sa
production en 1986, les conflits entre le Koweït et l'Iraq en 1990, le
boom économique aux Etats-Unis et en Asie au milieu des années
1990, la crise financière asiatique des années 1997, les accords
de l'OPEP de Mars 1999, les attentats du 11 septembre 2001, les
décisions de l'OPEP de Janvier 2002, le dynamisme de l'économie
chinoise, l'émergence de pays nouvellement industrialisés,
l'amélioration des conditions économiques dans certaines
régions du monde et en particulier aux ÉtatsUnis (qui se
retrouvent de ce fait devoir faire face à une certaine tension au niveau
des stocks nationaux) furent des évènements ayant fortement
contribué à la volatilité et à l'instabilité
des prix du pétrole depuis le premier choc pétrolier.
Les sous-jacents ne suffisent cependant pas à expliquer
le développement des cours du pétrole sur les années
2003-2004. Ceux-ci ont, en effet, également été fortement
influencés par des surréactions spéculatives en relation
avec les perturbations potentielles au niveau de l'offre
(évènements en Irak, par exemple) ou de la demande (faiblesse et
baisse des stocks américains). A cela, s'ajoute la crise des subprimes
de 2007, devenue crise financière internationale qui s'est
dégénérée en une crise de l'économie
mondiale en 2008, dont les effets ne cessent de se manifester.
Sur le marché mondial, les prix du pétrole
à Londres ont fortement chuté à fin mars 2009, sous
l'effet de la baisse des stocks de pétrole aux Etats Unis. Le cours du
Brent de la
mer du Nord a clôturé la séance à
49,21 dollars le baril, contre 102,59 dollars à fin mars 2008, soit un
recul de 52 %.
Tableau de l'évolution récente des prix du
Brent
(En dollar/baril)
Source: Marchés Tropicaux et
Méditerranéens
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