DEDICACE
A la famille NGUEADOUM
et aux victimes des
injustices
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier la BEAC, et
particulièrement Monsieur Christian NGARDOUM MORNONDE, le Directeur
National, qui nous a donné l'opportunité d'effectuer un stage
dans l'institution sous régionale dont il assure la Direction de la
Représentation du Tchad.
Nos remerciements s'adressent à Monsieur MAHAMAT
DJIBRINE SOULEYMANE le Chef de Service des Études, Recherche et
Surveillance Multilatérale, Messieurs NDIG-NGAR SOLO et ATTI HISSEIN qui
ont assuré notre encadrement malgré leurs multiples engagements
et Messieurs ABDOULAYE NGARO, FOULLAH NGANANSOU et Madame MOUDALBAYE FELICITE
pour leur sympathie.
Aussi, nous remercions vivement BEMHOTOM NGUEADOUM, BRAHIM
ABDOULAYE, HAOUA MAHAMAT, MAHAMAT ZENE BREME, ABDELKERIM KARRE, HAROUN AHMAT
MAHAMAT, SOULEMANE ABDOULAYE, AL HADJ ASSANE, DJAKDING JEAN PAUL, ASSANE SITA
FATOUMATA, SENGUE Chantal Edwige, NKWE MAKONGO PASCAL, NANG MANGA Berthe, KAYAN
Marc, NDOTOUR NGUEADOUM, AL HADJ MAHAMAT ALI, ARANEEL Nadine, PETCHINDY BOGMOU
DOUMGOU, ISSA CHAHA, KOROM ACYL, ALLADOUM KEITA Olivier, NELOUMGAYE
Élisabeth, ABDOULAYE ABDOURAZACK, MAIGARI HAMAN, ABDELKERIM BELETY,
MAHAMAT MAIDE MOUSSA, MOUSTAPHA MAINA, Mme BEINDE née MADJIBAREM
Micheline, KOLA WANG-NAMOU, DHALRIA MBAITOLOUM Etienne, pour les conseils et le
soutien moral.
Parents, amis, compatriotes des institutions universitaires de
Yaoundé et de l'ENAM, promotionnels, corps enseignant et personnel
administratif de l'IRIC, personnel de la BEAC de N'Djamena, personnel
diplomatique et consulaire du Tchad au Cameroun, membre de la SJCEMAC, en bref,
tous ceux qui, de près ou de loin contribué à
l'accomplissement du stage et à la réalisation de ce rapport,
trouvez ici, notre reconnaissance.
Nous ne pouvons clôturer sans remercier et rendre un
vibrant hommage à notre grand frère ASSANE NGUEADOUM, qui ne
cesse de ménager des efforts en notre faveur.
LISTE DES ABRÉVIATIONS
AES : Agent d'encadrement supérieur
BEAC : Banque des États de l'Afrique
Centrale
BIRD : Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement BM : Banque
Mondiale
CEMAC : Communauté Économique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CMFN : Comité Monétaire et
Financier National
CNC : Conseil National du Crédit
COBAC : Commission Bancaire de l'Afrique
Centrale
COTCO: Cameroon Oil transportation Company
CRBC : Caisse de Retraite de la Banque
Centrale
DN: Direction Nationale
FCFA: Franc de la Coopération
Financière Africaine
FF: Franc Français
FMI : Fonds Monétaire International
IDE: Investissements Directs Etrangers
IDH: Indicateurs de développement
humain
INSEED: Institut National des Statistiques
Economiques et des Etudes Démographiques OCDE:
Organisation pour la Coopération et le Développement
Economique
OPEP: Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole PIB: Produit Intérieur Brut
PME: Petites et Moyennes Entreprises
TOTCO : Tchad Oil Transportation Company
UDEAC : Union Douanière des Etats de
l'Afrique Centrale UE : Union Européenne
UMAC : Union Monétaire de l'Afrique
Centrale
USA: United States of America
LISTE DES TABLEAUX
- Tableau de recette budgétaire de l'Etat
- Tableau de l'Evolution de la production et des exportations du
pétrole - Tableau de l'évolution récente des prix du
Brent
AVANT PROPOS
Vitrine de la diplomatie africaine, l'Institut des Relations
Internationales du Cameroun (IRIC), crée en 1971 par le Décret
n° 71/ DF/ 195 / BIS du 24 Avril 1971 est un établissement
professionnel d'enseignement supérieur rattaché à
l'Université de Yaoundé 2 et dirigé par un Comité
Directeur dont la Présidence est assuré par le Ministre des
Relations Extérieures. L'institut forme en quatre semestres au cycle de
Master en Relations internationales dans des domaines spécifiques que
sont : Diplomatie classique, Banque - monnaie - finance Internationales,
Marketing International, Contentieux International, Communication et Actions
Publiques Internationales et enfin Intégration Régional et
Management des Institutions Communautaires la nouvelle naissante. Dans le cadre
de la formation, les étudiants sont soumis à des stages dont le
but est de les familiariser avec les pratiques de leurs domaines
d'études. Dans cette optique, nous avons été admis en
stage académique à la Direction Nationale de la BEAC de N'Djamena
(Tchad), pour la période allant du 12 Aoüt au 25 Septembre 2009 par
la lettre n° 352 / SD du 7 Août 2009 en réponse à la
lettre n° 943 / UYII / IRIC / SFRS / USF du 23 Avril 2009 du Directeur
Adjoint de l'IRIC, en charge des Études, adressée à
Monsieur le Directeur National de la BEAC de Ndjamena. Ainsi, sous la
supervision du Service des Ressources Humaines et de la Formation, le stage
s'est déroulé uniquement au Service des Études, Recherche
et Surveillance Multilatérale. En raison des contraintes propres au
service, il ne nous a pas été possible de se familiariser avec
toutes les activités du Service bien que par la suite notre stage s'est
prolongé jusqu'au 30 Octobre 2009.
Par conséquent, la réalisation de ce rapport sur
le thème « influence des revenus pétroliers sur les
recettes budgétaires de l'État tchadien »
résulte d'une analyse des taches que nous avons accomplies au
cours de ce stage. Sur ce, en deux parties, nous présenterons la
structure d'accueil et le déroulement du stage (première partie)
et analyserons l'influence des revenus pétroliers sur les recettes
budgétaires de l'État tchadien (deuxième partie).
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE .
|
.1
|
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL
ET
|
|
DEROULEMENT DU STAGE
|
3
|
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL
|
4
|
Section 1 : INFORMATIONS GENERALES SUR LA BEAC
|
4
|
Section 2 : PRESENTATION DE LA DIRECTION NATIONALE DE
N'DJAMENA...5
CHAPITRE 2 : LE DEROULEMENT DU STAGE
|
10
|
Section 1 : ENCADREMENT ET TACHES ACCOMPLIES
|
10
|
Section 2 : ENSEIGNEMENTS ET DIFFICULTES
|
.16
|
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L'INFLUENCE DES REVENUS
PETROLIERS SUR LES RECETTES BUDGETAIRES DE L'ETAT TCHADIEN.....19
CHAPITRE 3 : LES CONSTITUANTS DES RECETTES BUDGETAIRES DE
L'ETAT TCHADIEN 20
Section 1 : LES RECETTES PETROLIERES
20
Section 2 : AUTRES SOURCES DE RECETTES BUDGETAIRES
21
CHAPITRE 4 : INFLUENCE DES REVENUS PETROLIERS SUR LES
RECETTES BUDGETAIRES DE L'ETAT TCHADIEN 24
Section 1 : SITUATION DES REVENUS PETROLIERS
24
Section 2 : CRITIQUES ET SUGGESTIONS
31
CONCLUSION GENERALE 34
INTRODUCTION GENERALE
Colonie française, proclamé République
autonome le 28 Novembre 1958, le Tchad accéda à
l'indépendance le 11 Aoüt 1960. L'histoire du Tchad fut
marquée par l'absence de la stabilité politique et la lenteur de
la modernisation du pays. Ce qui a relégué le pays au bas de
l'échelle sur le plan économique, social et éducatif
(selon l'IDH des Nations Unis le Tchad est 173ème sur 177
pays). Limité au Nord par la Libye, au Sud par la République
Centrafricaine, à l'Est par le Soudan et à l'Ouest par le Niger,
le Nigeria et le Cameroun, le Tchad est situé dans une zone tampon entre
l'Afrique Blanche et l'Afrique Noire et couvre une superficie de 1 284 000 Km2
où vivent 11 274 106 d'âmes selon le recensement
général de la population et de l'habitat de 2009, dont le
résultat est proclamé en Octobre 2009.
Pays à vocation agropastoral, le Tchad regorge un sous
sol riche en ressources minières (pétrole, uranium, or, fer,
bauxite,....). Il faudrait signaler que le pétrole de Doba est
exploité depuis le 10 Octobre 2003 par un consortium composé de
la Républiques du Tchad représenté par TOTCO et
République du Cameroun représenté par COTCO ainsi que des
entreprises Esso, Chevron, Exxon Mobil et Petronas. Le commerce à
l'étranger est dominé par le pétrole brut, le coton, la
gomme arabique, le bétail et ses sous produits.
Notre analyse sera faite sur la période de Novembre
2003, date à laquelle les premières recettes
pétrolières ont été reçues par le Tchad,
jusqu'à nos jours. Empirique car résulte du stage passé
à la Direction Nationale de la BEAC, on aura comme base des
données les recettes budgétaires des années 2004 à
Juin 2009, période de disponibilité des informations.
Eu égard à l'évolution du montant des
recettes budgétaires depuis l'exploitation du pétrole,
l'économie tchadienne, épinglée par le processus la
mondialisation doit donc faire face aux multiples variations des cours du
pétrole sur les marchés internationaux. Ces variations sont
marquées par des périodes des crises et d'euphories dues aux
baisses et hausses des cours du pétrole brut sur les marchés. Il
serait donc judicieux de savoir comment les variations des cours du
pétrole affectent l'économie tchadienne et en particulier les
recettes budgétaires de l'État. Malgré tous les discours
sur la diversification des exportations, la dépendance aux hydrocarbures
s'est aggravée ces dernières années. Et selon l'OCDE, il y
a matière à s'inquiéter sur «la dépendance du
budget de l'État à l'égard du pétrole et sur sa
pérennité à moyen et long termes».Toutefois, des
études empiriques des grands pays pétroliers d'Afrique ont
montré que la bénédiction des ressources naturelles se
transforme souvent en malédiction. La nomenclature de l'économie
tchadienne prouve à suffisance que les recettes budgétaires du
Tchad sont largement tributaire des recettes pétrolières. Ce qui
doit naturellement susciter des interrogations.
Dans cette logique, notre étude portera sur l'influence
des revenus pétroliers sur les recettes budgétaires de
l'État tchadien. Ce rapport marquant la fin du stage, il serait donc
primordial de présenter la structure d'accueil et décrire le
déroulement du stage (première partie) à travers deux
chapitres dont l'un consacré à la présentation de la
structure d'accueil (Chapitre 1) et l'autre au déroulement du stage
(chapitre 2). Ensuite, l'on analysera l'influence des revenus pétroliers
sur les recettes budgétaires de l'État tchadien (deuxième
partie) en deux chapitres que sont les constituants des recettes
budgétaires de l'État tchadien (chapitre 3) et les impacts des
revenus pétroliers sur les recettes budgétaires de l'État
tchadien (chapitre 4).
PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET
DEROULEMENT DU STAGE
PREMIERE PARTIE :
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL
Il sera question dans ce chapitre de présenter la BEAC
dans sa généralité (Section 1) et plus
spécifiquement, la Direction Nationale de N'Djamena ayant accueilli le
stage (section 2).
Section 1 : GENERALITES SUR LA BEAC
On retracera un aperçu historique de l'institution (A),
ensuite sa mission et son fonctionnement (B).
A. Aperçu historique
Née des accords signés les 22 et 23 Novembre
1972 à Brazzaville par le Cameroun, le Congo, le Gabon, la
République Centrafricaine et le Tchad et rejoints le 1er Janvier 1985
par la Guinée avec son entrée dans la défunte UDEAC, la
BEAC est un organe spécialisé de la CEMAC. En effet, la BEAC est
un établissement public international africain régi par :
- la convention de coopération monétaire
passée entre la France et l'union (UDEAC) le 23 Novembre 1972,
- la convention du 16 Mars 1994 instituant l'UMAC;
- et les nouveaux statuts de la BEAC entrés en vigueur le
23 Septembre 2007.
Selon les nouveaux statuts, le capital de la BEAC est
fixé à 88 milliards de FCFA, reparti entre les États de la
CEMAC et le Trésor français. La BEAC regroupe les six pays
membres de la CEMAC que sont le Cameroun, le Congo, le Gabon, la
Guinée
Équatoriale, la République Centrafricaine et le
Tchai La monnaie ayant cours légal dans ces pays est le Franc de la
Coopération Financière Africaine (F CFA) émis par la
BEAC.
Ce n'est qu'à partir du 02 Avril 1973 que débute
les activités de la BEAC. Le transfert du Siège des Services
Centraux de la BEAC de Paris à Yaoundé a eu lieu le 1er janvier
1977. Le 1er Mars 1978 marque la nomination à la BEAC d'un
Gouverneur et d'un Vice-gouverneur africains. Le 16 Octobre 1990 marque le
début d'importantes reformes monétaires et la création de
la COBAC. Le 12 Janvier 1994, le franc CFA subit une dévaluation au taux
de 1FCFA= 0,01FF et le 1er Juillet de la même année, le
marché monétaire de l'Afrique Centrale fut lancé. Le
1er Janvier 1999, le F CFA fût arrimé à l'Euro
au taux de 1 Euro = 655,957 F CFA et quatre jours après la CRBC est
créée. Le 18 Juin 2002, marque la mise en chantier du projet sur
l'émission et la gestion des titres publics à souscription libre.
En Septembre 2007, les nouveaux statuts instituant le gouvernement
composé d'un Président(Gouverneur), un Vice Président
(Vice Gouverneur), un Secrétaire Général et trois
Directeurs Généraux sont entrés en vigueur. En Septembre
2009, la BEAC a été secouée par un scandale financier
ayant conduit en Janvier 2010 à la remise en cause du consensus de Fort
Lamy (actuellement N'Djamena) stipulant que le poste de Gouverneur revenait de
droit à un Gabonais.
B. Mission et fonctionnement
La mission fondamentale de la BEAC est d'émettre la
monnaie et de garantir sa stabilité. A cela, s'ajoute les missions :
- de définition et de conduite la politique
monétaire applicable dans les pays membres de l'union,
- de conduite les opérations de changes;
- de détention et de gestion des réserves de change
des pays membres;
- et de promotion du bon fonctionnement du système des
paiements dans l'union.
La BEAC est dirigée par un gouvernement de six membres
(dont un membre de gouvernement par pays) qui assure sous le contrôle du
Conseil d'Administration, l'application des statuts de la banque et
l'exécution des décisions du conseil d'administration et du
comité monétaire et financier national de chaque État
membre.
La BEAC dispose de vingt deux (22) centres : un siège
central à Yaoundé, un bureau extérieur à Paris,
cinq agences et un bureau au Cameroun, une agence et un bureau en
République Centrafricaine, trois agences au Congo, quatre agences au
Gabon, deux agences en Guinée Équatoriale, une agence et deux
bureaux au Tchai
Dans le cadre de l'accomplissement de sa mission, un centre de
la BEAC, appelé Direction Nationale, est installé à
l'intérieur du territoire national de chaque État membre. En
effet, la Direction Nationale est la représentation du gouvernement de
la banque à l'intérieur du territoire national et exerce
cumulativement avec la supervision des opérations des agences, bureaux
et dépôts de billets et monnaie, la fonction de centralisation des
informations et données de l'économie nationale. La Direction
Nationale est relayé dans l'accomplissement de sa mission au plan
national par des agences, bureaux et dépôts.
Section 2 : PRESENTATION DE LA DIRECTION NATIONALE DE
N'DJAMENA
Dans ce cadre, on s'accorde de présenter l'organisation
de la Direction Nationale (A) et les attributions du Service des Études,
Recherche et Surveillance Multilatérale (B) car le stage s'est
uniquement déroulé dans ce Service.
A. Organisation de la Direction Nationale de N'Djamena
Dans le but d'assurer sa mission au sein de chaque État
membre, au Tchad, la BEAC dispose des centres que sont l'agence de N'djamena
(Direction Nationale), le bureau de Moundou, le bureau de Sarh et le
dépôt d'Abéché co-géré avec le
Trésor Public.
En effet, la DN de N'Djamena est organisée en trois
départements dont deux sont sous le contrôle du 1er
Directeur Adjoint en charge du bloc Exploitation et un sous le contrôle
du 2ème Directeur Adjoint en charge du bloc Études,
tous sous la coordination du Directeur National assisté par un
conseiller.
La Direction Nationale est dirigé par un Directeur
National, désigné parmi les agents d'encadrement supérieur
de la banque ressortissant du pays et nommé par le Gouverneur,
Président du Gouvernement de la banque, après avis favorable des
autorités publiques de ce pays. Le Directeur National est assisté
d'un conseiller et supplée dans ses fonctions par un 1er
Adjoint et un 2ème Adjoint respectivement. Le bloc
Exploitation sous la responsabilité du 1er Adjoint au
Directeur National est coordonné par le Chargé de
Département N° 1 (qui s'occupe de Gestion, Contrôle de
Gestion, Sécurité et Protocole, de l'Informatique et
Télécom, du Système et Moyens de Paiements, des Ressources
Humaines et Formation) et le Chargé de Département N° 2 (qui
s'occupe de l'Émission Monétaire, du Mouvement de Fonds, du
Budget, Investissement et Patrimoine et de la Comptabilité et
Opérations Financières). Pour sa part, le bloc Études,
sous la responsabilité du 2ème Adjoint au Directeur
National est coordonné par le Chargé de Département
N°3 qui s'occupe des Études, Recherche et Surveillance
Multilatérale, de la Balance des Paiements et Relations
Financières Extérieures, de l'Analyse et Statistiques
Monétaires, du CNC et Contrôle des banques, de la Programmation
Monétaire et du Crédit et Marché des Capitaux.
Chaque service est dirigé par un agent d'encadrement
supérieur (AES), Chef de service, chargé du suivi, de
l'évaluation et de l'accomplissement des taches du Service.
B. Les attributions du Service des études,
recherche et surveillance multilatérale
Le stage s'est déroulé uniquement dans ce
Service. Ainsi, nous allons présenter le Service(1), relater les
problèmes constatés dans le Service(2) et formuler des
recommandations(3).
1. Présentation du Service.
Rattaché au Département d'Étude, le
Service Études, Recherche et Surveillance Multilatérale est
chargé d'informer sur les plans économiques, monétaires et
financiers les autorités monétaires et autres agents
économiques, de réaliser des études et recherches diverses
dans ces domaines et d'assurer la tenue d'une documentation aussi
complète que possible.
Selon la codification K, du Service Etudes et Documentation
élaboré en 1987, les rôles assignés au service sont
:
- la réalisation des études sectorielles ou
générales sur l'économie nationale et sur son
environnement économique, monétaire et financier ;
- la recherche, l'analyse, le stockage, le traitement et la
diffusion des informations économiques, financiers et monétaires
à l'intérieur et/ou à l'extérieur de la banque ;
- la collecte, le classement, l'interprétation et
l'appréciation des statistiques financières, monétaires et
économiques ;
- l'abonnement la banque aux journaux et revues nationaux,
internationaux, officiels, professionnels pouvant intéresser les
activités de la banque ;
- la participation aux réunions du FMI et autres
partenaires au développement du pays.
Selon cette même codification, le Service est sous la
responsabilité d'un Chef qui assure la gestion, le contrôle, le
suivi et l'évaluation des taches. Le service est constitué de six
agents dont deux chargés de collecte des données, un
chargé du traitement et de l'analyse, un chargé de la
bibliothèque et de la documentation générale, un
gestionnaire des archives et une secrétaire de direction chargé
de la mise en forme et de la diffusion.
Initialement, les documents produits par le service sont les
rapports d'agences, les notes de conjoncture, les tests de conjonctures, les
rapports d'activité du service. A la suite des reformes lancées
par l'institution monétaire sous régionale vers la fin des
années 1990, le Service élabore les rapports du comité
monétaire et financier national, la majeur partie du rapport du conseil
national du crédit, le bulletin de liaison pour le site de la BEAC et
les rapports de la surveillance multilatérale. De même, le Service
prépare les documents de base de la mission de programmation
monétaire et participe à l'élaboration du budget de
l'État.
Les moyens utilisés par le service pour la
réalisation de sa mission sont les informations collectées
auprès :
- des services publics, privés et mixtes,
- des presses nationales et internationales;
- des autres services, bureaux et directions de la banque;
- des institutions et organisations nationales et
internationales; - des partenaires économiques, monétaires et
financiers;
- ainsi que des journaux, revues et articles.
Les instruments permettant au Service d'accomplir ses taches
sont les questionnaires, les contacts directs ou visites sur place suivi des
interviews, des contacts par téléphones, télex, lettres,
voies de presse, radio ou télévision et internet.
Avec les reformes mises en oeuvres par la banque depuis 1990,
le service a connu d'importantes mutations. Initialement appelé Service
des Études et Documentation, le Service est devenu tour à tour le
Service de la Recherche et Prévisions, le Service Études,
Programmation Monétaire et Surveillance Multilatérale et
présentement, le Service des Études, Recherche et Surveillance
Multilatérale. Ces mutations ont élargi les taches et accru les
difficultés du service.
2. Les difficultés relevées dans le
service
Eu égard à son importance et sa grandeur, le
Service est confrontés à de nombreux problèmes.
En effet, le sous effectif du personnel, le vieillissement
des outils informatiques et du système de documentation, le manque de
système adapté d'archivage, le manque d'originalité des
informations, la volumétrie des taches, l'absence de codification
actualisée, manque de salle de lecture, le manque de supports modernes
de collecte des données, le faible niveau de coordination avec le
même service des autres centres de la BEAC, le manque des études
sectorielles et des études sur la détermination des prix,
l'absence de modèle de prévision et d'outils d'analyse
économétrique et l'absence abusive du
documentaliste-bibliothécaire ont été les problèmes
relevés lors de notre stage. Ces problèmes ont largement
influencé l'accomplissement des taches du personnel du Service, donc le
déroulement du stage.
Les difficultés rencontrées par le personnel
dans l'exercice de leur fonction sont liés à
l'accessibilité aux informations dans les délais, à la
fiabilité des informations, à l'incohérence de certaines
analyses, à la grandeur des taches, à l'harmonisation des
documents, à l'exploitations des documents rédigés en
autre langues que le français, au nombre limité des journaux,
revues et articles, à la longueur de temps de lecture pris par le
circuit de lecture et à l'inadéquation du profil
académique des agents avec les taches à accomplir. Aussi, dans le
traitement des données, les agents sont confrontés à
l'absence de variables quantitatives pour l'estimation des prévisions et
l'analyse des variations des indicateurs de l'activité
économique. L'inefficacité des services postaux publics dans la
transmission des courriers affecte considérablement les activités
du Service.
3. Les recommandations formulées
Nous ne pouvons pas constater les difficultés que
rencontre le Service sans faire des suggestions. Ainsi, dans le but d'y
remédier, plusieurs mesures doivent être prises
Les mesures à prendre dans un bref délai sont la
formation des agents en autres langues (anglais, espagnole, arabe par exemple),
la spécification des taches, modernisation du système de
documentation et d'archivage, l'approvisionnement en personnel et outils
informatiques, redynamisation du circuit de lecture.
A moyen terme, il faudrait actualiser la codification du
service, recruter et former des agents destinés à faire
carrière dans le service selon les profils des taches du service,
spécifier les sources d'information, modéliser les
prévisions et variations macroéconomiques et effectuer des
études sectorielles.
Toutefois, pour rendre plus performant le service, il serait
souhaitable d' accroître la formation( recyclage, stages,...), de
recruter que des diplômés en sciences économiques, en
statistiques et/ou en sciences appliquées à l'économie
pour faire carrière dans le service, de stimuler les agents et
correspondants ( promotions, voyage, cadeaux,....), d'investir dans la collecte
des informations et la réalisation des études et recherches,
d'associer les universitaires et personnes ressources aux études et
recherches, d'introduire l'utilisation des tests d'hypothèses et des
séries économétriques dans les analyses, d'accroître
le nombre du personnel, de mettre des supports modernes de collecte des
données et un moyen de transport à la disposition des agents, de
spécifier la répartition des taches et le niveau des
responsabilités, d'actualiser les outils informatiques et créer
une interconnexion avec les mêmes services des autres centres de la BEAC,
accroitre le nombre des correspondants, organiser des rencontres avec les
correspondants et des plaidoyer pour les acteurs de l'économie
tchadienne et enfin redynamiser la codification du service.
CHAPITRE 2 : LE DEROULEMENT DU STAGE
Des salles de classe à un bureau, la transition n'a pas
été facile. Le stage a débuté le 12 Août 2009
après un entretien avec le Chef du Personnel qui nous a mis à la
disposition du Service Etudes, Recherche er Surveillance Multilatérale
dont un planning de quarante cinq jours de stage nous a été
élaboré par le Chef dudit Service. Ce chapitre retracera le stage
dans toutes ses articulations à travers deux sections dont l'un
consacré à l'encadrement et tâches accomplies (section 1)
et l'autre aux difficultés et enseignements (section 2).
Section 1 : ENCADREMENT ET TACHES
ACCOMPLIES
A. L'encadrement
Théoriquement, l'encadrement était placé
sous la responsabilité du Service des Ressources Humaines et de la
Formation. Mais pratiquement, l'encadrement a été assuré
au niveau du Service Etudes, Recherche et Surveillance Multilatérale par
Monsieur Ndigngar Solo assisté de Monsieur Atti Hissein, sous la
supervision générale de Monsieur Mahamat Djibrine Souleymane, le
Chef de Service, directeur de stage.
Tout d'abord, nous avons été soumis à la
lecture de la Codification K du Service et aux documents produits
antérieurement par le service pendant une durée de six jours.
L'accomplissement des taches a commencé avec les travaux que les
encadreurs nous ont confiés à partir du septième jour de
stage selon le programme élaboré par le Chef de Service.
La communication fut le principal moyen utilisé par les
encadreurs lors du stage. En effet, l'encadrement s'est fait par l'explication
des tâches à accomplir puis correction du travail
réalisé par l'encadreur ayant confié la tache et reprise
du travail jusqu'à
aboutissement du résultat attendu par l'encadreur ayant
confié la tache. Le travail réalisé est donc donné
pour lecture à un autre encadreur, cette fois ci assistant encadreur.
Ensuite, le travail accompli est soumis à l'appréciation du Chef
de Service, directeur de stage pour appréciation et validation.
B. Les tâches accomplies
Les tâches ont été à la hauteur du
Service. Le programme de stage initial de quarante cinq (45) jours stipulait :
lecture de la codification du Service, élaboration des documents
(rapport d'agence, rapport d'activité, test de conjoncture, note sur
l'environnement international pour le Comité Monétaire et
Financier National), gestion de la documentation, tenue de la
bibliothèque et des archives.
En effet, lors de ce stage, nous avons accompli les taches
suivantes : les rapports d'agence (juillet et Août 2009), la note de
conjoncture (2eme trimestre 2009), le test de conjoncture (4eme trimestre
2009), le rapport d'activité du service (aoüt 2009), les revues de
la presse nationale (juin, juillet et août 2009), le commentaire du
collectif budgétaire 2009, le rapport du conseil national du
crédit(2007) et la note du comité monétaire et financier
national (Octobre 2009). Nous avons également entamé la collecte
des données pour la note de conjoncture du troisième trimestre
2009, préparé les lettres des correspondants pour la
programmation monétaire de 2010.
Les moyens ayant permis l'accomplissement de ces taches sont
les anciens documents établis par le service, les données
collectées par le service, les rapports, dossiers, documents, livres et
journaux reçu par le service.
Les instruments et outils utilisés pour
l'accomplissement des taches sont le canevas des documents produit par le
Service, la codification K, l'ordinateur, le fax, le télex et le
téléphone. Nous allons décrire chaque tache accomplie dans
les lignes qui suivent.
1. Le rapport d'agence
C'est un document mensuel qui donne des informations
générales dans le domaine économique et financier, des
indications sur les activités de la banque et des informations diverses
du pays en six rubriques sur la base des informations du mois sous revue,
collectées dans les journaux et sites internet officiels, les
administrations publics, les autres services de la banque et les entreprises
correspondantes. Ainsi, la rubrique « Vue d'ensemble »
présente brièvement l'activité économique. La
rubrique « Informations d'ordre générale » retrace les
actes des pouvoirs publics de jour en jour. La rubrique « Informations
d'ordre économique » présente en section respectivement la
production cotonnière, la production animale, la production
pétrolière, les activités industrielles, les
activités commerciales et de service, la vie des sociétés
et les prix. La rubrique « Finance publique » présente le
niveau d'exécution du budget et ses variations jusqu'à la
période sous revue. La rubrique « Monnaie » présente la
situation des avoirs extérieurs nets, les crédits
intérieurs (créances nettes sur l'État et crédits
à l'économie) et la masse monétaire. La rubrique «
Divers » présente les décrets du chef de l'État. La
rubrique « annexe » regroupe les données chiffrées sur
l'évolution des prix à N'Djamena, sur la comptabilité et
le contrôle budgétaire, sur le crédit et marché
monétaire et enfin sur l'émission monétaire.
La collecte des informations commence le début du mois
suivant le mois sous revue, et clôturé au plus tard dans les
quinze premiers jours de ce mois. L'élaboration du document doit
être finalisée la fin du mois suivant le mois concerné par
le rapport. Les comparaisons sont faites par rapport au même mois d'une
ou de deux années antérieures.
Ce document est destiné aux autorités
monétaires des États de la zone, aux banques centrales et
commerciales, aux institutions internationales, régionales ou sous
régionales à caractère économique et financier
ainsi qu'aux universités, grandes écoles et centres de
documentation.
2. Le test de conjoncture
C'est un document élaboré trimestriellement sous
forme de tableau présentant les tendances de la situation
économique du trimestre suivant sur la base des questionnaires
adressés aux administrations publiques(trésor public,
ministère du pétrole, ministère de l'élevage,
bureau national de fret, INSEED, direction de la dette et direction du
budget,...) et des correspondants dans les entreprises choisies selon l'impact
de leurs activités sur l'économie du pays. De nature prospective
et basé sur les enquêtes qualitatives, il permet de prévoir
l'évolution à très court terme des divers secteurs de
l'économie nationale.
C'est donc un test de prévision de la situation
économique, monétaire et financière du trimestre prochain
réalisé dans le trimestre en cours. En effet, la collecte des
informations débute le vingt cinquième jour du deuxième
mois du trimestre précédant le trimestre sous revue, et
clôturée dans les sept premiers jours suivant. La finalisation du
test est fixée au plus tard au vingtième jour du dernier mois du
trimestre en cours.
Les réponses des questionnaires sont
interprétés et traduit en signe plus (+) pour augmentation, moins
(-) pour diminution et égal (=) pour stabilité selon les cas dans
le tableau. Cependant, lorsque la tendance est forte, l'on peut doubler les
signes (==, -- ou++).
Le tableau est fait de quatre colonnes où est inscrit
respectivement secteur, trimestre comparé subdivisé en trimestre
antérieur et trimestre de la même période un an
plutôt et observation. Les lignes sont réservées aux
entreprises par rubrique des secteurs d'activité que sont l'agriculture,
l'élevage, les mines et carrières, l'industrie, l'industrie agro
alimentaire et dérivés, le bâtiment et travaux publics, le
commerce, les services et les finances publiques. Les entreprises sont quelque
fois regroupées selon leur secteur d'activité dans les lignes.
Le test est destiné aux membres du CMFN, aux entreprises
ayant répondu aux questionnaires et aux services centraux.
3. La note de conjoncture
C'est un document produit trimestriellement en deux parties
présentant les réalisations de l'économie sur la base des
questionnaires adressés aux administrations publiques (ministère
du pétrole, direction des transports de surface, INSEED,...) et aux
correspondants dans les entreprises choisies selon leur implication dans
l'économie. Elle est un outil d'aide à la prise de
décision. Elle sert à informer sur la conjoncture
économique. C'est une note présentant une vue d'ensemble sur la
situation économique, monétaire et financière la plus
récente sur le plan national. Elle passe en revue l'évolution de
tous les principaux secteurs de l'économie nationale en soulignant
l'impact des facteurs externes et internes, notamment l'incidence des mesures
de politique économique adoptée par les pouvoirs publics et son
environnement de la période sous revue.
Les informations de ce document sont les réalisations
du trimestre sous revue collectées le trimestre suivant. En effet, la
collecte des donnés débute le mois suivant la fin du trimestre
sous revue, et clôturée les quinze premiers jours suivant.
L'élaboration de ce document doit être finalisée à
la fin du mois suivant celui auquel se rapporte la note.
Ici, la « Vue d'ensemble » représente
l'introduction du document. La première partie présente « la
situation socio- politique du Tchad » où l'on retrouve les
informations relatives aux activités politiques et sociales.
La deuxième partie consacrée à « la
conjoncture de l'économie nationale » retrace en six points les
informations relatives à la situation économique. Ainsi, il y
aura un point sur
« l'évolution du secteur réel »
subdivisé en évolution de la demande globale ressortant la
consommation globale, les investissements bruts et la demande extérieur
et l'évolution de l'offre globale ressortant les réalisations du
secteur primaire, du secteur secondaire et du secteur tertiaire. Un
deuxième point présentera « l'évolution de
l'inflation » où l'on retrouvera les évolutions des prix et
des salaires. Un troisième point présentera « l'état
d'avancement des reformes structurelles » où les informations
relatives aux investissements publics, aux projets de développement et
de l'évolution de la SNRP (stratégie nationale de
réduction de la pauvreté). Le quatrième point
consacré aux
« finances publiques » présente
l'exécution du budget à la période. Le cinquième
point
consacré à « la situation des
échanges extérieurs » présente l'état du
commerce extérieur et la situation de la dette extérieure. Enfin,
le sixième point consacré aux « perspectives
économiques à court terme » présente les objectifs de
politiques économiques à atteindre dans le court terme.
Elle est destinée au CMFN, aux services centraux, aux
autres directions nationales à titre d'information, aux autres agents
économiques pour consultation. Le résumé de la note de
conjoncture est fait par le Service et mis sur le site de la BEAC.
4. La note du comité monétaire et
financier national
Document établi à chaque réunion du
comité( au moins trois fois par année selon l'article 59 des
statuts du 23 Septembre 2007), elle présente en trois parties
l'environnement économique international et les perspectives de la
période sur la base des informations collectées auprès des
services de la banque, des journaux (le Monde, AGEFI, Marchés
tropicaux...), revues ( Analyses économiques,....), articles et sites
internet officiels des pays et zones à présenter et des rapports
des institutions et organisations internationales ( FMI, BM, OCDE,...).
Dans ce document, il y a une partie « Aperçu
général » qui représente l'introduction. La
première partie, « environnement international » est
consacrée à la conjoncture économique mondiale de
l'année antérieure et les perspectives de l'année en
cours. Elle est subdivisée en deux points : le premier point
présente « la conjoncture économique dans les principaux
pays industrialisés » (États unis, Japon, Royaume Uni, Zone
Euro, Allemagne, France) et le second « la conjoncture économique
dans la reste du monde » (Chine, Russie, Amérique Latine,
Brésil, Afrique Subsaharienne, Nigeria et la zone CEMAC).
La seconde partie, prévisions à court terme,
présente « la situation internationale du pétrole brut et
des matières premières non combustibles ». Dans cette
partie, sont passés en revue la situation actualisée du
pétrole, de l'or, du coton, du sucre, du cacao et du café.
La dernière partie est consacrée à «
l'évolution des marchés boursiers et des changes ». Cette
partie présente la situation générale actualisée
des places boursières (Dow Jones, Nasdaq, CAC40, Nikkei, Life ), les
décisions des autorités monétaires des principaux pays
industrialisés visant le taux directeur, le taux de prêt, le
secours aux marchés, les titres publics et les variations des
principales monnaies (dollar américain, euro, yuan, yen, ).
Cette note est destinée aux autres directions
nationales, au Ministre des finances du pays, au gouvernement de la banque
centrale, aux services centraux, au secrétariat de la zone franc.
5. Le rapport du conseil national de
crédit
C'est un document élaboré pour chaque
année écoulée, présentant les réalisations
économiques en quatre parties (situation économique du pays,
monnaie et crédit, situation du système financier et
activités du conseil national du crédit). Son introduction est
aussi subdivisée en quatre parties (environnement économique et
financier international, marchés internationaux des matières
premières, marchés monétaires de change et de l'or et
évolution économique des pays de la CEMAC). Plusieurs Services de
la banque sont associés à son élaboration. Le Service des
Études, Recherche et Surveillance Multilatérales est
chargé d'élaborer l'évolution économique des pays
de la CEMAC et la situation économique du Tchai
Ici, la collecte des données à lieu dans les
trois mois suivant la fin de l'année sous revue. Le document doit
être finalisé au plus tard à la fin du troisième
trimestre, soit donc la fin du mois de Septembre de l'année suivant
l'année sous revue.
Dans la partie consacré à l'évolution
économique des pays de la CEMAC, on retrouve le secteur réel fait
de la demande (constituée par la consommation, les investissements, la
formation brute de capital fixe et de la demande extérieure) et l'offre
(constituée du secteur primaire, du secteur secondaire et du secteur
tertiaire). Les
rubriques prix, finances publiques, secteur extérieur
(balance des paiements) et monnaie sont aussi inclus dans cette partie.
S'agissant de la situation économique du Tchad, il est
présenté en quatre sections que sont l'évolution du
produit intérieur brut et des prix, l'évolution des finances
publiques, l'évolution du secteur extérieur et
l'intégration sous régional.
Ce document est diffusé à l'intérieur et
à l'extérieur de la banque, aux autres directions nationales
à titre d'information aux services centraux.
6. Le rapport d'activité du
service
C'est un document élaboré chaque mois pour
faire la situation générale du service. Il est un document qui
permet d'assurer efficacement le suivi des activités du service par les
responsables. Ainsi, il fait ressortir les informations générales
(affectations, recrutement, modifications, congés, stagiaires,
correspondances), travaux en cours (types de document et son niveau du circuit
de lecture), la situation de la bibliothèque et des archives (niveau des
comptes abonnement aux revue et journaux et documentation) et les relations
avec les autres centres du Tchai
Il est destiné à la cartographie des risques et
aux instances de suivi, de contrôle et de l'évaluation des
activités du service.
7. La revue de la presse nationale
Élaboré mensuellement, la revue de presse
nationale est un document consacré aux récapitulatifs des
informations du mois précédant relatives aux matières
première (pétrole brut, uranium, coton, gomme arabique,
spiruline.....), à l'élevage, à la pêche, aux
textiles, au ciment, à l'eau et l'électricité, aux
télécommunications, aux travaux publics et bâtiment,
à l'inflation et aux finances publiques. Ces informations sont
collectées exclusivement dans la presse nationale. Les sources de presse
le plus souvent utilisé sont : Info Tchad, Essor, le Progrès,
Tchad et Culture, N'Djamena hebdo, Observateur, Notre temps, La Voix, Le temps
et Sites Internet (Présidence et Primature).
Il est destiné aux cadres de la banque que sont les AES
pour leur imprégnation des informations du pays dans ces domaines.
8. Le commentaire du collectif
budgétaire
C'est un document élaboré à chaque fois
que le budget initial de l'État est révisé sur la base de
la nouvelle loi des finances. Il s'agit ici, d'interpréter les rubriques
que sont les ressources et les charges. Ici, on présente les
éléments et arguments pouvant justifier les variations des
recettes, des dépenses, du déficit ou de l'excédent. Les
comparaisons sont faites en fonction des données du budget
général initial ou celui qui vient d'être
révisé.
Il est destiné aux cadres de la banque que sont les AES et
aux services centraux.
Section 2 : DIFFICULTES ET ENSEIGNEMENTS
Il s'agira spécifiquement des difficultés
rencontrées et les enseignements reçus pendant le stage.
A. Difficultés rencontrées
Le déroulement du stage a été affecté
par les problèmes du service, à coté desquels l'adaptation
au rythme des exigences de la banque.
Le manque de codification actualisée du service, la
difficulté à comprendre les taches de agents, l'absence de
documentation retraçant l'historique de la banque dès l'ouverture
de ses portes à N'Djamena, le manque d'explications conciliant la
théorie à la pratique dans l'encadrement,
l'indisponibilité née du surcharge professionnel des encadreurs
ont été les difficultés rencontrés pendant le
stage. Ces difficultés ont rendu difficile la compréhension des
taches et limité nos désirs d'orientations et d'apprentissage.
Hormis ces difficultés, nous avons fait face aux
contraintes liés aux comportements (vestimentaire et moral) et à
la rapidité d'accomplissement des tâches que nous avons
surmonté dès les premières semaines.
Nous n'avons pas eu l'opportunité de prendre
connaissance de ce qu'est la surveillance multilatérale. Signification,
objectifs, critères, mécanismes, instruments, centre de
responsabilité, anciens rapports, documents de base, en bref terme de
référence n'a jamais existé sous prétexte qu'ils
sont en cours d'élaboration au niveau des services centraux. Les
mécanismes de la programmation monétaire n'ont pas
été expliqués. De même, la gestion de la
documentation, la tenue de la bibliothèque et des archives
prévues par n'ont pas été réalisées au cours
de notre stage comme le stipulait le programme de stage du fait de l'absence
abusive du documentaliste-bibliothécaire.
B. Enseignements du stage
Malgré les multiples difficultés
rencontrées, ce stage a été très riche en
apprentissage dans l'ensemble. L'objectif ultime étant de se
familiariser avec le métier d'analyste en économie et globalement
l'apprentissage de ce que peut faire un économiste de formation ou du
moins le titulaire de Master professionnel en Banque-MonnaieFinance
Internationales dans une Banque Centrale. Grande a été notre joie
car ce stage nous a permis de prendre connaissance de la situation
économique du Tchad, des facteurs internes et externes qui l'affectent,
des outils de prises de décision des autorités (monétaires
et publiques), des autres agents économiques du Tchad et partenaires au
développement ainsi que des sources fiables d'information
économiques, financières et monétaires.
Au terme de ce stage, on peut dire sans le risque de se tromper
que les facteurs internes ayant affecté l'économie tchadienne
sont les tensions politiques, la lenteur dans la modernisation des structures
de l'État, les conditions pédoclimatiques, la rébellion,
la gabegie, la corruption, l'impunité, l'insécurité,
l'injustice, le laxisme, le manque de rationalité dans les
investissements publics, le détournement des deniers publics,
l'insuffisance des infrastructures (transport, santé,
éducation,.....). S'agissant des facteurs externes qui affectent
l'économie tchadienne, on peut citer entre autre les variations des
cours des matières premières, des taux de change et
d'intérêt, la situation politicoéconomique des principaux
partenaires (USA, UE, CEMAC, Nigeria,....).
La connaissance de la BEAC, la rédaction des rapports
des activités économiques, la collecte et le traitement des
données économiques, monétaires et financières, le
comportement du monde de travail, la ponctualité au service, la rigueur,
le degré de hiérarchie et les relations humaines ont
été des opportunités dont ce stage à la Direction
Nationale de la BEAC nous a offert.
SUR LES RECETTES BUDGETAIRES DE L'ETAT
TCHADIEN
ANALYSE DE L'INFLUENCE DES REVENUS PETROLIERS
DEUXIEME PARTIE :
CHAPITRE 3 : LES CONSTITUANTS DES RECETTES
BUDGETAIRES DE L'ETAT TCHADIEN
Depuis que le premier baril de pétrole tchadien a
coulé, les recettes budgétaires de l'Etat ont connu
d'énormes variations. On s'accorde de présenter la structuration
des recettes budgétaires du Tchad à travers : les recettes
pétrolières (section 1) et les autres sources des recettes
budgétaires (section 2). Il faudrait rappeler à toute fin utile
que le premier baril de pétrole du Tchad a coulé le 10 Octobre
2003 et que le pétrole brut constitue quasiment 87% des exportations du
pays.
Section 1 : LES RECETTES PETROLIERES
On présentera les impôts sur les
bénéfices des sociétés pétrolières
(A) et les redevances pétrolières (B) qui sont les composantes
des recettes pétrolières.
A. Les impôts sur les bénéfices des
sociétés pétrolières
Le pétrole tchadien est exploité par un
consortium composé d'Esso, Chevron, Petronas, Exxon Mobil, Gouvernements
tchadien et Camerounais respectivement à travers TOTCO et COTCO. Les
impôts sur les bénéfices des sociétés
pétrolières sont des impôts versés au trésor
public par les compagnies pétrolières et les entreprises sous
traitantes. Les montants versés au titre des impôts connaissent
d'importantes fluctuations, ce en relation avec les multiples variations des
cours du pétrole sur les marchés. Il faudrait rappeler que les
impôts sont prélevés sur les résultats des
entreprises chaque année. Rappelons que ce sont les revenus
pétroliers indirects reçus par le trésor.
L'ensemble des impôts, taxes et droits de douanes
liés à l'exploitation pétrolière sont régies
par l'article 2 de la Loi n°001/PR/99 modifiée par la Loi
n°016/PR/2000, et par l'Accord de Prêt en date du 29 mars 2001 entre
la République du Tchad et la BIRD pour le Projet d'Exploitation
Pétrolière et d'Oléoduc.
B. Les redevances et les dividendes pétroliers
Les redevances, autrement appelées royalties, sont les
sommes dues au Tchad pour l'exploitation de son sous-sol. Elles sont
calculées mensuellement à partir d'un taux fixe de 12,5 % assis
sur les ventes moins le coût du transport du brut par le pipeline et le
coût d'exploitation du Consortium. Les redevances
pétrolières sont les royalties issues de la vente du
pétrole brut. Autrement dit, les redevances pétrolières
sont les montants versés au trésor public par les entreprises du
consortium au titre de l'exploitation. C'est une source de revenu direct car
elles proviennent de la vente du pétrole brut. Elles sont
corrélées à la quantité de production et au prix du
brut.
Les dividendes représentent la part du Tchad dans les
bénéfices de TOTCO et COTCO, les deux entreprises
créées pour gérer le pipeline respectivement dans sa
partie tchadienne et camerounaise. Elles sont corrélées au
résultat de ces entreprises.
Le compte de répartition du trésor reçoit 15
% des revenus directs pétroliers sous forme des redevances et des
dividendes.
L'ensemble des redevances et dividendes sont définis
à l'article 2 de la Loin°001/PR/99 modifiée par
la Loi n° 016/PR/2000.
Section 2 : AUTRES SOURCES DE RECETTES BUDGETAIRES
Il s'agira des recettes non pétrolières (A) et des
autres éléments des recettes budgétaires (B).
A. Les recettes non pétrolières
A coté des recettes pétrolières, il
existe des recettes non pétrolières. Au chapitre des recettes non
pétrolières, on retrouve les recettes fiscales, les recettes non
fiscales et les recettes en capital.
Les recettes fiscales sont composées des impôts
sur les revenus et bénéfices nets, les taxes sur les biens et
services, les impôts sur le commerce international et les autres
revenus.
Les recettes non fiscales sont des fonds
générés par les activités économiques du
pays au titre de l'exploitation des produits de l'agriculture et de
l'élevage.
Les recettes en capital sont constituées des recettes en
capital proprement dites, les aides, dons et subventions ainsi que des
emprunts.
B. Autres éléments des recettes
budgétaires
Dans ce cadre, on retrouvera les recettes non classées
constituées des droits constatés, des variations de
créances et des recettes à imputer.
Prenant en compte ces éléments, les recettes
totales, base encaissement sont estimées à une part de 12% dans
les recettes budgétaires de l'État ces dernières
années.
Tableau des recettes budgétaires
Source : BEAC - Ministère des Finances et du
Budget
(1) Hors Aides, dons, subvention et emprunt
(2) Hors
dotations aux amortissements de la dette publique
CHAPITRE 4: INFLUENCE DES REVENUS PETROLIERS
SUR
LES RECETTES BUDGETAIRES DE L'ETAT TCHADIEN
Dans ce chapitre, nous présenterons la situation des
revenus pétroliers(I), ensuite les critiques et suggestions(II).
Section 1 : SITUATION DES REVENUS PETROLIERS
Il sera question de présenter la prédominance des
revenus pétroliers à travers d'une part les variations du
pétrole brut (A) et d'autre part les effets induits de ces
variations(B).
A. Les variations du pétrole brut
Il s'agira des variations de la production et des exportations
(1), des variations des redevances(2) et des variations des prix du brut
(3).
1. Variation de la production et des exportations du
brut tchadien
Au terme du premier trimestre 2009, la production de
pétrole brut s'est établie à 1,49 million de tonnes,
contre 1,68 million de tonnes à la même période de
l'année 2008, soit un recul de 11,3 %. Les productions des gisements de
Miandoum, Bolobo, Maikeri, , Moundouli ont baissé, excepté le
champ de Komé qui a enregistré une hausse de 1,4 % et le champ de
Nya qui est stable. Cette évolution à la baisse est imputable aux
fréquentes pannes des pompes et à la faible performance de
certains réservoirs due à la baisse de pression. Au cours de la
même période, les exportations se sont établies à
1,49 million de tonnes, soit une baisse de 10,8 % par rapport à fin mars
2008 (1,67 millions de tonnes), du fait du recul de la production et de
l'affaissement des cours du pétrole brut sur le marché
mondial.
Tableau évolution de la production et des exportations
de pétrole
(Au 31 mars 2009)
(En millions de tonnes)
Source : Ministère du Pétrole/ Direction
des Etudes et de la Législation Pétrolière 2. Variation
des redevances du Tchad
Selon le rapport de Catholic Relief Services (2003), les
gouvernements d'Afrique subsaharienne vont recevoir plus de 200 milliards de
dollars de revenus pétroliers pendant la prochaine décennie, soit
le flux financier le plus important jamais connu par l'Afrique.
ANNEES 2007 2008 209 Variation n % ) ) e
Ces nouvelles découvertes
pétrolières vont certainement bouleverser les structures
,93 18 149 10 11
economiques de ces pays. Les revenus pétroliers
estimés pour le Tchad par exemple, un
0,38 0,28 0,22 - 26, 214 0 4o
des pays les plus pauvres de la planète,
s'élèveront à plus de 3 milliards de dollars au
044 0,5 0,3 - 20,5 - 2,9,douli
cours des 25 prochaines années. Cette manne
représente pour la population une source
017 009 009 - 47 -
ripotentielle de prospérité et de
développement, surtout si on considère les projections
0,20 0,07 65,
d étl b 191 167 149 12 10
uactuelles sur l'évolution du prix du
pétrole. Dans son récent rapport sur les perspectives
1,90 1,58 1,46 - 16,8 - 76économiques en Afrique,
l'OCDE (organisme de coopération et de développement
économiques) n'aura pas été tendre avec
la situation des pays africains producteurs du pétrole meme s'il
reconnaît de multiples améliorations. Globalement, le rapport,
dans son volet consacré au Tchad, estime que le pays jouit d'une
conjoncture internationale favorable et d'une bonne maîtrise des
agrégats macro-économiques. Cela a permis au pays de
connaître depuis 2004 des taux de croissance convenable, mais qui restent
en deçà du potentiel du pays, notamment en termes de croissance
hors hydrocarbures.
S'agissant du marché du pétrole brut, durant
l'année 2006, la hausse des cours a permis entre décembre 2005 et
décembre 2006, une augmentation des prix mensuels du baril de Brent de
5,2 %, passant de 57,65 dollars le baril à 60,64 dollars le baril.
L'année a été marquée par l'atteinte d'un record
historique en août 2006, à près de 80 dollars le baril.
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution des cours, notamment les
incertitudes sur les exportations iraniennes en lien avec le dossier
nucléaire, les heurts au Nigeria obérant une partie importante de
la production et les nouvelles décisions de nationalisation
pétrolier au Venezuela, en Équateur, en Bolivie, en
Algérie et en Russie. En 2007, les recettes budgétaires ont
été recouvrées à hauteur de 742,2 milliards, en
augmentation de 30 % par rapport à l'année
précédente (570,9 milliards). Les recettes
pétrolières se sont élevées à 561,4
milliards en 2007 contre 416,5 milliards en 2006, enregistrant une hausse de
34,8%en raison de la progression de 74%des impôts sur les
sociétés pétrolières (427,1milliards en 2007 contre
242,1 milliards en 2006) et d'une appréciation des cours internationaux
moyens des bruts tchadiens (14 %) nonobstant une baisse de la production
pétrolière (- 7,5 %).
Les redevances encaissées par l'État se sont
établies à 80,7 millions de dollars à fin mars 2009,
contre 104,5 millions de dollars un an plus tôt, soit une diminution de
22,8 %. Cette variation à la baisse est due à la déprime
de la production et des cours du baril, aux difficultés
géologiques et techniques rencontrées auxquelles s'ajoutent les
fréquentes pannes des pompes et la faible performance de certains
réservoirs due à la baisse de pression.
Toutefois, la redistribution des recettes
pétrolières de l'État s'est fait selon un mécanisme
de circuit dont les bénéficiaires directs sont le trésor
public, les générations futurs et la région productrice.
Ce qui montre à suffisance l'espoir qu'a suscité l'exploitation
du pétrole au regard des projets gigantesques.
Circuit de répartition des flux des recettes
pétrolières
Impôts sur les sociétés et autres taxes et
droits de douane liés a l'exploitation pétrolière
Reliquat redevances et dividendes
Fonds Générations Futures
(10% redevances,
10%
dividendes)
Consortium pétrolier
-Revenus directs (redevances et dividendes)
-Revenus indirects
|
BEAC : Compte d'opérations (90% redevances, 90%
dividendes)
Compte Spécial du Trésor :
Banques
Commerciales au Tchad
Compte écran BEAC:
FGF
BEAC : Compte de répartition
Régions productrices
(BEAC) : 5% des
redevances
Compte (BEAC) : 80% redevances ;
85%
dividendes
Stérilisation et Stabilisation
Compte Spécial du Trésor :
Banques
Commerciales au Tchad
Virement trimestriel
Compte courant du Trésor (BEAC) : 15% redevances et
15% dividendes jusqu'au
12/31/07 ; par la suite secteurs prioritaires
|
3. Variations des prix du pétrole brut sur les
marchés internationaux
Sur le long terme, depuis 1973, plusieurs
événements historiques permettent d'expliquer en partie
l'évolution des prix. La réduction de production des pays du
Moyen Orient à la suite de la guerre de Kippour a accru le prix de
référence de l'époque (Saudi Arab Light) de 2,59 dollars
américains/baril à 11,65 dollars américains/baril de
septembre 73 à mars 74 (fin de l'embargo). Ce fut le premier choc
pétrolier qui a engendré une crise économique globale au
cours des années 1970.
La révolution iranienne de 1979 , la guerre entre
l'Iran et l'Iraq, la décision de l'Arabie Saoudite de doubler sa
production en 1986, les conflits entre le Koweït et l'Iraq en 1990, le
boom économique aux Etats-Unis et en Asie au milieu des années
1990, la crise financière asiatique des années 1997, les accords
de l'OPEP de Mars 1999, les attentats du 11 septembre 2001, les
décisions de l'OPEP de Janvier 2002, le dynamisme de l'économie
chinoise, l'émergence de pays nouvellement industrialisés,
l'amélioration des conditions économiques dans certaines
régions du monde et en particulier aux ÉtatsUnis (qui se
retrouvent de ce fait devoir faire face à une certaine tension au niveau
des stocks nationaux) furent des évènements ayant fortement
contribué à la volatilité et à l'instabilité
des prix du pétrole depuis le premier choc pétrolier.
Les sous-jacents ne suffisent cependant pas à expliquer
le développement des cours du pétrole sur les années
2003-2004. Ceux-ci ont, en effet, également été fortement
influencés par des surréactions spéculatives en relation
avec les perturbations potentielles au niveau de l'offre
(évènements en Irak, par exemple) ou de la demande (faiblesse et
baisse des stocks américains). A cela, s'ajoute la crise des subprimes
de 2007, devenue crise financière internationale qui s'est
dégénérée en une crise de l'économie
mondiale en 2008, dont les effets ne cessent de se manifester.
Sur le marché mondial, les prix du pétrole
à Londres ont fortement chuté à fin mars 2009, sous
l'effet de la baisse des stocks de pétrole aux Etats Unis. Le cours du
Brent de la
mer du Nord a clôturé la séance à
49,21 dollars le baril, contre 102,59 dollars à fin mars 2008, soit un
recul de 52 %.
Tableau de l'évolution récente des prix du
Brent
(En dollar/baril)
Source: Marchés Tropicaux et
Méditerranéens
B. Les effets induits des variations
Au titre des effets induits des variations, on présentera
les effets positifs (1) et les effets négatifs (2).
1. Les effets positifs
Les effets induits positifs des variations proviennent de la
hausse des productions et des cours mondiaux. La hausse des recettes des
hydrocarbures permet au pays des taux d'investissement élevés et
une augmentation maîtrisée des salaires. En revanche, le pays
reste très dépendant du pétrole. Les nouvelles recettes
pétrolières, perçues par le gouvernement dès
novembre 2003, ont bouleversé les indicateurs économiques du pays
: le PIB était de 1,6 milliard de dollars en 2001, 2,6 en 2002-2003 et
4,3 en 2004, avec un taux de croissance de 31% (pour 2004) essentiellement
imputable au secteur pétrolier. Fin 2005, le Tchad a exporté 134
millions de barils et a cumulé ainsi près de 399 millions de
dollars de revenus directs bruts. Ceci a permis au Gouvernement d'accroitre le
niveau des investissements publics, de soutenir la croissance et de
réduire le service de la dette car les recettes budgétaires ont
considérablement augmentées. Soulignons ici que la hausse des
prix du brut en 2004 ne s'est pas transmise dans le montant des royalties en
raison d'un coüt de transport particulièrement élevé
et d'un rabais de 10 $ environ, opéré par le consortium sur le
prix du baril de pétrole de Doba dû à sa qualité
inférieure (FMI, 2005).
La hausse du niveau des recettes budgétaires de l'Etat,
le recrutement de personnel et les investissements réalisés par
les sociétés pétrolières sont les effets positifs
des variations des cours du pétrole.
2. Les effets négatifs
L'analyse de la performance des économies de la
quasi-totalité des pays exportateurs de pétrole
révèle un phénomène contre-intuitif : la richesse
naturelle limite les opportunités de développement
économique. Les pays producteurs de pétrole ont souvent
enregistré une stagnation, voire un déclin de leur croissance
économique avec l'exploitation de leurs ressources
pétrolières. La situation économique des pays producteurs
d'Afrique subsaharienne est éloquente : malgré les énormes
recettes pétrolières, les indicateurs de développement de
ces pays restent parmi les plus faibles au monde. A l'exemple du Nigeria,
premier producteur de la région, qui a accumulé plus de 100
milliards de dollars de revenus des exportations pétrolières
entre 2000 et 2004, dont 29 milliards pour la seule année 2004 (selon le
Département d'énergie américain); et pourtant, plus de 70
% de la population continue à vivre avec moins de 1$ par jour, et le PIB
par tête n'est que de 430 $. De plus, le pétrole a souvent
été associé à des situations de conflits et de
violence, ce qui est conforté par les guerres du Biafra au Nigeria
(1967- 1970) et du Cabinda en Angola.
Les expériences de développement des grands pays
pétroliers comme l'Angola ou le Nigeria, montrent que la
bénédiction des ressources naturelles se transforme souvent en
malédiction. En effet, les niveaux élevés de
dépendance envers les exportations pétrolières augmentent
le risque de guerres civiles, voir le niveau de malédiction. Ce qui se
vérifie aisément au Tchai Les facteurs de transmission de la
malédiction sont les déficits de gouvernance et mauvaise gestion
de la rente. Le syndrome hollandais, qui provient de l'appréciation
réelle du taux de change de la monnaie domestique avec l'augmentation
des revenus pétroliers, est le pire des malédictions des pays
producteurs du pétrole.
Il ne faudrait pas aussi perdre de vue l'importance des
institutions en tant que variable explicative de la croissance
économique et que les ressources naturelles ont un impact négatif
sur la qualité institutionnelle d'un pays et sur la corruption.
L'affaire Elf reste une parfaite illustration de l'importance des flux
financiers issus de la production pétrolière qui ont
été utilisés pour des fins politiques ou personnelles.
Cette appréciation entraîne la contraction, sinon la destruction
du secteur des biens échangeables non pétroliers qui devient de
moins en moins compétitif. Nous observons aussi un transfert de la
main-d'oeuvre vers le secteur pétrolier, car les facteurs de production
y sont mieux rémunérés. C'est pourquoi l'économie
tchadienne est devenue largement tributaire des revenus du pétrole.
Section 2 : CRITIQUES ET SUGGESTIONS
Dans cette partie, nous allons apporter des critiques à
cette situation(A) et formuler des suggestions(B).
A. Critiques
Au Tchad, les revenus pétroliers contribuent en moyenne
à 70% des revenus budgétaires et les exportations
pétrolières représentent (en moyenne également) 83%
des exportations totales et sont de loin la principale source de devises. Cette
économie demeure donc extrêmement vulnérable aux
fluctuations des prix et des volumes de production. Cette volatilité
complique la gestion de la rente et des budgets des États. Depuis le
début des années 2000 et avec le changement des paradigmes de
développement, l'impact des revenus pétroliers sur le
comportement du gouvernement et sur les institutions a été
considéré comme un facteur clé. Comparée à
des économies à revenu similaire, l'économie tchadienne
reste peu diversifiée, et la contribution du secteur privé au PIB
global demeure faible. Le pays doit tenir compte des capacités
d'absorption insuffisantes de l'économie, notamment dans le
dimensionnement des projets et leur exécution, et de l'efficacité
de la dépense publique afin de booster la croissance à travers
des investissements productifs et rationnelles. Cette dépendance par
rapport au pétrole ne
s'arrête pas là. Le budget de l'État reste
largement tributaire des recettes de la fiscalité
pétrolière. La fiscalité ordinaire couvre à peine
les dépenses courantes, «ce qui ne manque pas d'inquiéter
sur la dépendance du budget à l'égard du reste du monde et
sur sa pérennité à moyen et long termes». Car,
malgré une nette progression, les exportations hors hydrocarbures
(bétail, coton, gomme arabique,..), leur contribution aux recettes
budgétaires restent marginales (17% des exportations totales) au grand
dam des autorités qui cherchent à les stimuler. Toutefois,
l'ouverture du pays aux investissements directs étrangers (IDE),
notamment dans le secteur pétroliers, a
déséquilibré davantage la balance des revenus.
Par ailleurs, l'analyse des sources de la croissance du Tchad
fait ressortir le poids dominant de l'activité pétrolière.
Cette activité a représenté au cours des cinq
dernières années plus de 83,5% du PIB nominal du pays.
B. Suggestions
Afin de limiter la dépendance pétrolière
de recettes budgétaires de l'État tchadien, une politique de
diversification des recettes s'impose. Dans cette logique, la mise en oeuvre
des politiques : agropastorale, fiscale hors pétrole, de
développement de l'industrie et des services et de bonne gouvernance
s'avère salvatrice.
Dans le cadre de la politique agropastorale, il faudrait
soutenir la production du coton, de la gomme arabique, du sucre, du textile et
des vivriers. De même, il convient financer les activités de
pêche et de l'élevage. Bien que d'importantes décisions
aient été prises par les pouvoirs publics dans le but de soutenir
le secteur agropastoral, les efforts doivent être fournis et les moyens
d'accompagnement doivent être mis en oeuvre. Sur ce plan, les
Autorités publiques sont invitées à assurer une relance de
l'agriculture vivrière et d'exportation ainsi que la promotion de
l'agro-industrie et du développement des activités pastorales. Au
même titre, les pouvoirs publics se doivent de sensibiliser la population
villageoise et pastorale sur le délaissement de leurs travaux habituels
pour la recherche d'emploi dans les compagnies pétrolières.
Sur le plan de la fiscalité hors pétrole, il
convient d'assainir les activités douanières et les services de
recouvrement de l'État. Des efforts doivent être faits dans le
sens :
- à lutter contre la fraude et la contrebande, la
corruption et le laxisme,
- à accroitre la formation des agents des services de
recouvrement et le niveau de contrôle;
- à stimuler des initiatives d'investissement
privé.
L'assainissement des finances publiques, la poursuite des
actions de recouvrement, la mise en oeuvre effective des mécanismes de
stabilisation des recettes publiques, la maitrise des dépenses publiques
via la rationalisation des procédures et des circuits de dépenses
et le renforcement du contrôle s'imposent aux pouvoirs publics
tchadiens.
Au titre du développement de l'industrie et des
services, l'État, au regard d'importantes ressources que regorge le
pays, doit redynamiser les entreprises publiques, investir dans le secteur
industriel et créer des structures de prestation de service. Les
pouvoirs publics doivent mener des actions visant :
- la promotion des investissements privés à travers
l'amélioration de l'environnement institutionnelle et
réglementaire,
- le développement des structures adaptées aux
financements des investissements privés et de facilité de
crédit,
- la promotion des PME,
- la mise sur pied d'un code des investissements et des
facilités de création des entreprises,
- la création et la restructuration des entreprises du
secteur des télécommunications, de l'énergie et des
services de transport.
L'instauration d'un climat sociopolitique décent et
d'un cadre sécuritaire satisfaisant seraient des actions favorables pour
faciliter le développement des secteurs de l'industrie et des
services.
En matière de bonne gouvernance, la transparence dans
les affaires, le mode de gestion participative, la sensibilisation et
l'information sur les projets d'exploitation minière et
pétrolière, l'amélioration du système judiciaire,
la lutte contre la corruption, le laxisme et les tracasseries administratives
sont des actions à mener par les pouvoirs publics.
Toutefois, l'État doit poursuivre la mise en oeuvre des
précédentes orientations de politique économique qui
reposent sur la consolidation des finances publiques, la diversification de la
base productive, la reprise en main du secteur agricole, la bonne gouvernance
sans perdre de vue le problème de bien être qui passe par
l'éducation, la santé, la réinsertion socio
professionnelle et la prise en charge des vulnérables.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude sur l'influence des recettes
budgétaires de l'État tchadien nous a conduits à
présenter les éléments constituant les recettes
budgétaires de l'État tchadien et à analyser les
influences des recettes pétrolières sur ces recettes
budgétaires. Dans cette logique, nous avons présenté les
variations des productions, des redevances, des cours du brut ainsi que les
effets induits par ces variations. Nous sommes parvenus à la conclusion
que les recettes budgétaires de l'État tchadien sont largement
tributaires des recettes pétrolières. A cet effet, nous avons
formulé des suggestions afin de sortir ces recettes du joug des revenus
pétroliers. Ces suggestions sont axées sur la consolidation des
finances publiques, la diversification de la base productive, la reprise en
main du secteur agricole et la bonne gouvernance. Il est vrai que depuis que le
premier baril de pétrole du Tchad a coulé, de nombreuses
avancées ont été observées dans tout le pays.
Cependant, est ce qu'une nation, à vocation agropastorale, qui se veut
émergent d'ici 25 ans, doit confiner le meilleur de ses espoirs sur les
revenus pétroliers?
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
1. BLONDEL F., « L'économie du sous-sol dans les
pays sous développés », Washington, BIRD, 1963.
2. GUILIS Malcom, « Économie de développement
», 4ème Edition, Bruxelles, De Boeck, 1998.
3. HAKIM Ben Hammouda, « L'avenir de la zone franc :
perspectives africaines », Paris, Karthala, 2001.
4. RIVOLI J., « Le budget de l'État », Paris,
Seuil, 1978
Documents BEAC
1. Codification k du service des études et documentation
de la BEAC.
2. Conventions pétrolières du Tchai
3. Lois des finances du Tchad (de 2004 à 2010).
4. Notes de conjoncture économique de la Direction
Nationale du Tchad (du 2ème Trimestre 2002 au 4ème
Trimestre 2009).
5. Rapports d'agence de la Direction Nationale du Tchad
(d'Octobre 2003 à Octobre 2009).
6. Rapports du comité monétaire et financier
national de la Direction Nationale du Tchad (de 2005 à 2009).
7. Rapports du conseil national du crédit de la Direction
Nationale du Tchad (de 2002 et 2006).
8. Tests de conjoncture économique de la Direction
Nationale du Tchad (du 4ème Trimestre 2006 au 1er Trimestre
2010).
9. Textes organiques de la BEAC.
Rapports
1. Catholic Relief Service, Rapport 2006.
2. FMI, Rapport 2005.
3. OCDE, Rapport 2005, 2007.
TABLE DES MATIERES
Dédicace .i
Remerciements . ii
Liste des abréviations .iii
Sommaire ..iv
Avant propos v
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL
ET
DEROULEMENT DU STAGE . 3
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL .4
Section 1 : INFORMATIONS GENERALES SUR LA BEAC 4
A. Aperçu historique 4
B. Mission et fonctionnement de la BEAC .5
Section 2 :
PRESENTATION DE LA DIRECTION NATIONALE DE
N'DJAMENA .6
A. Organisation de la Direction Nationale ..6
B. Les attributions du Service Études, Recherche et
Surveillance Multilatérale 7
1. Présentation du service 8
2. Les difficultés relevées dans le service
10
3. Les recommandations formulées 10
CHAPITRE 2 : LE DEROULEMENT DU STAGE 12
Section 1 : ENCADREMENT ET TACHES ACCOMPLIES 12
A. L'encadrement .12
B. Les taches accomplies ..13
1. Le rapport d'agence .13
2. Le test de conjoncture
|
..14
|
3. La note de conjoncture
|
.15
|
4. La note du comité monétaire et financier
national
|
17
|
5. Le rapport du conseil national de crédit
|
18
|
6. Le rapport d'activité du service
|
19
|
7. La revue de la presse nationale
|
19
|
8. Le commentaire du collectif budgétaire
|
..20
|
Section 2 : ENSEIGNEMENTS ET DIFFICULTES
|
20
|
A. Les enseignements reçus
|
..20
|
B. Les difficultés
|
21
|
|
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L'INFLUENCE DES REVENUS
PETROLIERS
SUR LES RECETTES BUDGETAIRES DE L'ETAT TCHADIEN ..23
CHAPITRE
3 : LES CONSTITUANTS DES RECETTES BUDGETAIRES DE L'ETAT
TCHADIEN 24
Section 1 : LES RECETTES PETROLIERES 24
A. Les impôts sur les bénéfices des
sociétés pétrolières 24
B. Les redevances pétrolières 25
Section 2 : AUTRES SOURCES DE RECETTES BUDGETAIRES ..25
A. Les recettes non pétrolières ..25
B. Les autres éléments des recettes
budgétaires 26
CHAPITRE 4 : INFLUENCE DES REVENUS PETROLIERS SUR LES
RECETTES
BUDGETAIRES DE L'ETAT TCHADIEN .28
43
Section 1 : SITUATION DES REVENUS PETROLIERS ..28
A. Les variations de production et des cours ..28
1. Variation de la production et des exportations du brut
tchadien
2. Variation des redevances du Tchad
|
28
.29
|
3. Variation des prix du pétrole brut sur les
marchés internationaux
|
32
|
|
B. Les effets induits de ces variations
|
33
|
1. Les effets positifs
|
33
|
2. Les effets négatifs
|
34
|
|
Section 2 : CRITIQUES ET SUGGESTIONS
|
.35
|
A. Critiques 35
|
|
B. Suggestions
|
36
|
|
CONCLUSION GENERALE
|
.39
|
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
|
.40
|
TABLE DES MATIERES
|
42
|
ANNEXES
|
|
44