RESUME
Les subventions agricoles des pays développés
sont fréquemment désignées comme responsables des
distorsions observées sur le marché mondial des produits
agricoles- principalement de la baisse des prix des produits en question-. Le
cas du coton a donné lieu à l'un des plus vifs débats
notamment à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Ce travail essaie
d'approcher cette question à travers un Modèle Vectoriel à
Correction d'Erreur (MVCE).L'analyse par les fonctions de réponses
impulsionnelles et par la décomposition de la variance a quant à
elle confirmé les résultats du MVCE.
Les principaux résultats sont alors que les
subventions ne créent pas de distorsions en terme de prix et de
consommation, sauf en terme de production.
Afin d'apprécier parfaitement l'impact des politiques
de subventions ; les études futures devront prendre en compte les
données sur les subventions chinoises puis incorporer dans leur
modèle toutes formes de mesures incitatives à la production et
à l'exportation tout en séparant subventions à la
production d'un côté et subventions à l'exportation de
l'autre.
SSSSSOMMAIRESSOMMAIRE
SOMMAIRE
Introduction Générale
Chapitre I : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
Section 1 : De la Problématique à la
revue de littérature
Section 2 : Méthodologie de la recherche
Chapitre II : RESULTATS DE L'ETUDE ET
ENJEUX
Section 1 : Etude de la cointégration et
estimation du MVCE
Section 2 : Confirmation des résultats,
interprétations, limites et suggestions
Conclusion Générale
Bibliographie
Annexes
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Le 30 Avril 2003, quatre pays d'Afrique sub-saharienne - le
Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad- ont déposé au
comité de l'agriculture de l'OMC un document intitulé
« Réduction de la Pauvreté : initiative
sectorielle en faveur du coton ». Faisant suite à la grave
crise traversée par leur secteur cotonnier en 2001 - 2002, il s'agit
d'une proposition visant à supprimer progressivement les subventions des
pays développés qui provoquent des distorsions sur le
marché mondial. C'est à Cancùn durant les travaux de la
5ème réunion ministérielle de l'OMC que la
proposition a été examinée. Elle est originale pour
plusieurs raisons : d'abord parce qu'il s'agit d'une initiative de quatre
petits pays africains qui introduisent dans l'agenda de la négociation
commerciale multilatérale une discussion sur un problème urgent
les concernant directement. Ensuite parce qu'ils ne demandent pas dans leur
initiative une aide au développement supplémentaire ou un
traitement spécial et différencié mais tout simplement
l'application des règles de base du système commercial
international avec la suppression des subventions qui provoquent des
distorsions sur les prix.
Sur le plan des principes, il est difficile pour les
principaux pays pourvoyeurs de subventions, essentiellement les Etats-Unis
(USA) et l'Union européenne (UE), de contester la
légitimité de la démarche des pays africains, a fortiori
lorsqu'il s'agit d'un différend aussi symbolique opposant quatre pays
moins avancés (PMA) parmi les plus pauvres du monde aux deux
superpuissances commerciales.
Pourtant, c'est une fin de non recevoir qui a
été donnée à l'initiative sectorielle en faveur du
coton à Cancùn et le dossier a sans doute participé
à l'échec global de la Ministérielle.
Alors que les membres de l'OMC s'efforçaient à
relancer la négociation commerciale internationale (conférence de
décembre 2005 par exemple), on peut se demander qu'elles sont les
chances de l'initiative sectorielle sur le coton d'aboutir.
La faible et récente remontée des cours
mondiaux a quelque peu affaibli la position des pays africains qui justifient
leur proposition par l'urgence de la situation et l'impact sur la
pauvreté de la distorsion des prix. Pour autant cette embellie
conjoncturelle n'enlève rien à l'existence de dispositifs de
soutien qui lors d'une nouvelle crise aboutiraient aux mêmes
conséquences qu'en 2001-2002 à savoir des subventions record, une
surproduction et un effondrement des prix pénalisant les producteurs
africains (qui exportent l'essentiel de leur production et n'ont pas les
mêmes soutiens en cas de chute des prix).
Pour les pays de l'Initiative sectorielle la question des
subventions au coton est capitale dans la mesure où le coton
représente environ 30 à 40% de leurs revenus à
l'exportation et sa contribution au PIB de ces quatre économies va de 5
à 10%. Le problème est d'autant plus important que les cours du
coton aujourd'hui sont très faibles.
La réalité ainsi décrite justifie
l'intérêt pour le dossier sur les subventions et la
nécessité de réfléchir sur les effets réels
de ces subventions sur le marché mondial. C'est donc dans ce registre
que s'inscrit la présente étude.
La question de l'impact des subventions au coton a
déjà donné lieu a de nombreuses études que ce soit
le fait d'organisations non gouvernementales (OXFAM, 2002), d'institutions
internationales - comme la FAO - (Poonyth et al, 2004) ou de chercheurs
indépendants (Shepherd, 2004). Cependant, aucune de ces études
n'a réellement encore pris en compte les subventions européennes.
Les outils d'analyse mobilisés sont essentiellement des modèles
d'équilibre général calculable, les modèles
d'équilibre partiel et l'économétrie avec des
résultats pour le moins contradictoires. Cette étude renoue avec
l'approche économétrique, tout en tenant compte des subventions
européennes, mais cette fois ci en utilisant une technique nouvelle dans
ce domaine de recherche : la cointégration à la Johansen et
le modèle vectoriel à correction d'erreur (MVCE).
La présente étude compte trois chapitres ;
le premier concerne le cadre théorique et présente les
différentes étapes de la construction du modèle ; le
second s'attarde sur le débat autour des subventions et la
classification des subventions par boîte en soulignant les arguments
ayant motivés le choix des pays subventionneurs ; le
troisième chapitre quant à lui présente, analyse les
résultats des estimations et aborde pour finir la rubrique des limites
et suggestions.
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