1.2. Origine de recherche
Nous sommes partis du cycle d'exposés des travaux de
groupes en classe [cours d'éthique] et de nos observations sur terrain
pendant nos différents stages professionnels.
Au cours de ces dix dernières années la
prévalence du diabète a grimpé de près de 50%,
autant pour le diabète de type-I que pour le diabète de type-II.
D'ici 2025, le diabète toucherait plus de 300 millions de gens dans le
monde. Alors que des personnes atteintes du diabète n'auront pas
été toutes dépistées, des millions d'Immigrants
seront exposés à un risque de développer des complications
du diabète [Carballo M., et Siem F., 2006].
La prévalence du diabète de type-II augmente
assez rapidement dans beaucoup de pays, soit un accroissement de 62% dans le
monde, 20% en Europe et de 105-109% en Afrique [(Sicree R., Shaw JE, Zimmet PZ,
2003), (Aspray TJ, Mugusi F, Rashid S, et col., 2000)]. Le surpoids ou
lobésité est l'un des principaux facteurs favorisants du
diabète de type-II.
Selon l'IDF [2006], un million de personnes seraient
diabétiques en Europe [Thissen J-P., 2007 (soit 4% des
Européens)]. Et, si le risque de développer un diabète de
type-I est faible [0,3%], dans certains cas héréditaire, le
risque est plus élevé pour le diabète de type-II.
Le surpoids ou l'obésité1, implique
un coût, ou plutôt deux coûts de soins de santé,
direct et indirect [(6% du budget de l'INAMI en 2000) ; Thissen J-P, opcit ;
IDF, 2006]. Reconnu par l'OMS comme problème prioritaire de la
santé publique, en Belgique [INAMI, 2009], il est estimé à
plus de quatre millions et demi [4,5.106], le nombre de
diabétiques, dont 80 à 90% de diabétiques de type-II
[dont, 50% ne sont pas diagnostiqués]. Environ un demi-million de
personnes en est directement concerné [ABD et col., 2002].
Sur le plan psycho-socioculturel, ces situations favorisent le
recours, souvent involontaire ou inconscient, à un jugement
stéréotypé. Ce jugement est fondé [souvent] sur une
appréciation réductrice de la culture2 du Patient qui
est influencée par les médias, les politiques, etc. C'est
pourquoi, au-delà des axes stratégiques la participation du
Patient et la réduction des inégalités sociales de
santé sont appréhendées comme des éléments
transversaux et des critéres de qualité que les acteurs devraient
essayer d'intégrer dans les soins.
Alors que pour les africaines Sub-sahariennes
[traditionnellement], les rondeurs généreuses et harmonieuses
constituent le symbole de canons de la beauté féminine, de
féminité, etc., dans cette couche sociale, la gloire d'un
homme se mesure [souvent] à l'opulence de sa femme. Ce qui fait que
dans un environnement d'insécurité alimentaire, la valeur d'un
mari se mesure au
1 La Belgique compte à l'heure actuelle
4.400.000 personnes en surpoids et 1.320.000 obèses, des chiffres
inquiétants car l'espérance de vie des personnes souffrant
d'obésité diminue de 13 ans.
2 La culture se compose des connaissances, des valeurs, des
croyances et des règles de vie qui sont communes à des individus
et leur permettent de vivre ensemble en communiquant de façon efficace.
La culture se fonde sur les expériences uniques d'individus dans la
mesure où ceux-ci partagent des trajectoires communes.
3«Totonga nzoto», pour les Congolais,
[(Antolini et Moloch, 2009), qui signifie : «bâtissons le
corps»]
4 Low birth weight increases the risk of developing
type-II diabetes later in life. Until recently scientists had attributed this
to maternal malnutrition during pregnancy. However, now it seems that genetic
background may also play a major role. A research team of Technische
Universität München and Helmholtz Zentrum München has now
demonstrated, that gene variants which influence insulin metabolism can also
affect birth weight.
5 Les valeurs culturelles peuvent apparaître
comme facteur dominant dans la mesure où elles s'incarnent «dans un
système idéologique proposé comme explication et comme
projet à l'ensemble d'une communauté».
6 C'est désenclaver la maladie de la
médecine afin de rendre au patient sa maladie et son traitement. C'est
développer sa responsabilité et son autonomie face à sa
maladie ainsi qu'à sa prise en charge adéquate. Dans le cadre de
ce travail, la participation est présentée sous les vocales de
l'observance et de la compliance.
2 La culture se compos des connaissances, des valeurs, des
croyaces et des règles de ve qui sont communes à des
7 Pour Barlow, 2002], et Roter, [1996]
: «Peopl with dabetes do not view the
psychosocial and behvioral aspects of diabetes care as separae
from the theraputic aspets. They view hir diabetes in its
totality»
individus et leur permettent de vivre
ensemble en communiquant de
façon efficace. La culture se fonde sur les expériences uniques
d'individus dans la mesure où ceux-ci partagent des trajectoires
communes.
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poids de son épouse. De surcroît, il ne serait
pas étonnant que le surpoids touche plus des femmes que des hommes en
Afrique. Chez les hommes, c'est l'embonpoint qui symbolise la
richesse, le bien-être, la meilleure qualité de vie, le prestige,
etc.
D'ailleurs de manière informelle, les
témoignages que nous avons recueillis auprès des Immigrés
Sub-sahariens montrent que leurs avis et considérations se recoupent :
«il y a plusieurs facteurs qui expliquent la non participation des
Immigrés d'origine africaine aux soins : les stéréotypes
et préjugés de la société sur les
Immigrés, ainsi que la précarité, sans oublier leur niveau
de formation». Ces réalités [dans le temps], risquent
de compliquer la prise en charge du diabétique de type-II et affaiblir
la participation aux soins.
Cette situation socioculturelle est une réalité
[souvent] observée au sein de la population d'Immigrés
africains3. Les études ont montré aussi que dans la
situation d'insécurité alimentaire, la malnutrition de la femme
enceinte expose le nouveau-né à un faible poids à la
naissance : il s'agit d'un des facteurs de risque non négligeable du
développement à long terme du diabète de type-II [Winkler
Ch., Illig Th., Koczwara K., and al., 2009]4.
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