![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-1.png)
HAUTE ÉCOLE LÉONARD DE VINCI
Vinci Institut Supérieur d'Enseignement Infirmier ASBL
Associé à l'Université Catholique de
Louvain
SOINS INFIRMIERS ET PARTICIPATIONS AUX SOINS DES
IMMIGRÉS SUB-SAHARIENS DIABÉTIQUES DE TYPE-II-
Travail présenté par :
1. Anne KALUBI M.
2. Rocio MENDOZA
Travail de fin d'études présenté en vue de
l'obtention du diplôme de Bachelier [ère] en Soins Infirmiers
Session de juin 2010
Clos Chapelle-aux-Champs, 41, bte 3960 -- B-1200 Bruxelles
Tél. : 32-(0) 2-764.39.60 -- Fax : 32-(0)2-779.14.54 --
Site :
www.isei.be
Table des matières
1.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-2.png)
INTRODUCTION GÉNÉRALE DE RECHERCHE
6
1.1. Motivations de recherche 7
1.2. Origine de recherche 8
1.3. Cadre contextuel de recherche 10
1.4. Question de recherche 11
1.5. But et objectifs de recherche 11
1.6. Objet de recherche 11
1.7. Finalités de recherche 12
1.8. Modèle de travail de recherche 12
1.9. Délimitation et groupes cibles de recherche 13
1.10. Difficultés rencontrées et moyens de les
contourner 13
2.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-3.png)
APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE RECHERCHE
14
2.1. Inventaire des moyens de recherche 14
2.2. Technique de collecte de données de recherche 14
2.3. Justification de la méthodologie de recherche 15
3.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-4.png)
DÉVELOPPEMENT DE RECHERCHE 16
3.1. Énoncé de la situation-problème de
recherche 16
3.2. Revue critique de la littérature 17
3.2.1.
|
Culture
|
17
|
3.2.2.
|
Représentations
|
18
|
3.2.3.
|
Motivations
|
19
|
3.2.4.
|
Compliance et Observance
|
20
|
3.2.5.
|
Santé
|
21
|
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-5.png)
4.
4.1. Conclusion générale 58
4.2. Propositions 59
5. BIBLIOGRAPHIE 61
6. ANNEXES 64
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PROPOSITIONS DE RECHERCHE
58
3.2.6.
|
Qualité de vie
|
21
|
3.2.7.
|
Bien-être
|
22
|
3.2.8.
|
Immigré Sub-saharien
|
23
|
3.2.9.
|
Education thérapeutique du Patient
|
25
|
3.3. Situation-problème de recherche
|
26
|
3.3.1.
|
Diabète sucré
|
26
|
3.3.2.
|
Principaux intervenants de recherche
|
34
|
3.3.3.
|
Unité de soins de gastro-entérologie du CHU
Saint Pierre
|
45
|
3.3.4.
|
Présentation de l'étude de cas :
situation-problème de recherche
|
46
|
3.3.5.
|
Analyse de la situation-problème de recherche
|
48
|
3.3.6.
|
Conclusion intermédiaire de recherche
|
57
|
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-6.png)
Dédicace
Une approche de soins humaniste est centrée sur la
philosophie du «caring». Les Associations infirmières font en
sorte que la pratique infirmiêre s'actualise autour de la dimension
humaine et relationnelle de soins. Reconnaissant l'unicité de le la
personne humaine [le Patient], le Soignants l'informe, la guide et l'accompagne
tout au long de la trajectoire de soins.
À vous toutes et à vous tous, les
passionnés [es] d'une profession infirmière de haut niveau,
nous dédions ce travail de fins d'études.
1. Anne KALUBI M.
2. Rocio MENDOZA
3. Dieudonné N'CHWEKI M.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-7.png)
Remerciements
Le travail de fin d'études [TFE] est un ensemble de
réflexions personnelles sur le thème des soins infirmiers,
exprimées sous forme de texte illustré et présenté
oralement. Il ne peut être réalisé sans une formation
adéquate et moins encore sans conseillères méthodologique.
Cela est néanmoins possible dans la situation où les travaux y
afférents de recherche sont souvent relégués au second
plan en raison des occupations qui exigent la disponibilité et
l'investissement personnel.
Ainsi :
- Nous souhaitons exprimer notre vive reconnaissance
à tous les membres de l'ISEI sous la direction successive de Madame
Anne-Marie Champagne puis de Madame Cathy Delannoy, pour l'assiduité qui
les caractérise dans la défense de la qualité et de la
politique de notre formation.
- Merci à tous les membres du département
infirmier, sous la responsabilité de Madame Francette Radelet, qui a
toujours défendu notre spécificité infirmière au
coeur du système national et international de santé.
- Nous tenons également et façon
particulière à remercier Madame Nadine Krosta et Mademoiselle
Claudine Masengu, respectivement notre conseillère méthodologique
et scientifique, qui en plus de leurs multiples occupations professionnels, ont
su apporter avec rigueur la stimulation essentielle à la
réalisation et à la finalisation de ce travail de fin
d'études avec la rigueur grace à leurs critiques constructives et
leurs encouragements.
- Nous remercions toutes les équipes des institutions
partenaires de l'ISEI, qui nous ont aidés à effectuer nos stages
et à améliorer nos qualités professionnelles.
- Merci à nos titulaires des classes respectives de
la section soins infirmiers, qui n'ont jamais manqué du temps de nous
écouter, de nous orienter et de nous soutenir tout au long de notre
parcours.
- Nous remercions enfin tous les collègues avec qui
nous avons fait route pour parvenir à l'achèvement de ce travail
et ceux qui nous ont témoigné, d'une manière ou d'une
autre leur support.
Du profond de nous même, que vous toutes et vous tous
trouvent ici nos francs sentiments de gratitude.
-MERCI-
Pour les africaines Sub-sahariennes [traditionnellement],
les rondeurs généreuses et harmonieuses constituent le symbole de
canons de la beauté féminine, de féminité, etc.
Dans cette couche sociale la gloire d'un homme se mesure [souvent] à
l'opulence de sa femme. Et chez les hommes, c'est l'embonpoint qui symbolise la
richesse, le bien-être, la meilleure qualité de vie, le prestige,
etc. Ft pourtant ces kilos en trop peuvent constituer des facteurs de risque
pour des affections graves : maladies cardiovasculaire, l'hypertension
artérielle, le diabéte de type-II. Fn Belgique [INAMI, 2009],
plus de quatre millions et demi, le nombre de diabétiques, parmi
lesquels 80 à 90% de diabétiques de type-II [dont 50% non
diagnostiqués]. Avec ces vagues migratoires, nous vivons de plus en plus
dans un environnement à vocation multi-interculturelle. Il n'est tout de
même pas étonnant qu'en Belgique, «pays de
l'immigration», les infirmiers [êres] soignent des Patients de
cultures variées.
Alors qu'un des principaux enjeux des soins du
diabétique aujourd'hui est la compliance et l'observance
thérapeutique, l'efficacité thérapeutique est [souvent]
mise à mal par l'interruption des traitements Dès lors se pose
notre question de recherche : comment comprendre la motivation
d'Immigrés Sub-sahariens diabétiques de type-II à
participer aux soins ?
Grâce à une approche de recherche
réflexive, nous avons tenté d'expliquer la motivation du
diabétique Sub-saharien à participer aux soins. Pour
répondre à notre question de recherche, nous avons d'abord
observé et rencontré les Immigrés Sub-sahariens dans leur
milieu de vie. Des entretiens ont également été
organisés avec des experts de terrains pour appréhender la
problématique du diabète de type-II auprés
d'Immigrés Sub-sahariens. Dans le souci de mieux clarifier la question
de recherche, nous avons réalisé une revue critique de la
littérature sur les principaux concepts. Fnfin une grille d'observation
a été utilisée pour la collecte des données et
la
restitution méthodologique de la démarche des
soins appliquée par le Soignant. Un cas,
sélectionnéselon les critères
prédéfinis a été choisi pour servir de
référence ou le point de réflexion pratique pour cette
étude réflexive.
Deux compétences la recherche scientifique et la
communication professionnelle ont montré une faille dans la prise en
charge du patient ciblé dans le cadre de ce travail de fin
d'études.
In fine de la diversité des valeurs découle
[parfois] une distance culturelle qui peut devenir source
d'incompréhension voire de résistance au moment d'aborder
certains themes, des sujets tabous. Le fait de considérer la
diversité culturelle dans le processus de soins comporte plusieurs
enjeux, ne serait-ce parce que cette démarche implique la
capacité de remettre en question certaines valeurs fondamentales, de
modifier les prémisses de départ et de reconnaître les
biais à la source du choix d'une de ses composantes.
Ft de conclure, le Soignant au cours de sa formation se
forge, par expérience une attitude qui va conditionner sa projection
professionnelle. Chacun a besoin d'être reconnu et entendu sur la place
et le rôle qu'il accorde à certaines valeurs dans son travail, car
elles, ces valeurs sont les caractéristiques de ses propres valeurs de
Soignant dans un cadre d'humanitude. Fn contexte
multiculturel, il convient toutefois de souligner l'importance de
préparer et de soutenir solidement le Soignant. En effet, il est
nécessaire de continuer de lui offrir les possibilités
d'échanges et de formation sur les processus de centralisation ou de
décentralisation culturelle ou sur les fondements culturels et ses
manifestations.
«Les soins infirmiers se construisent au
chevet du Patient»
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-8.png)
Résumé du travail de
recherche
La compréhension de ce que représente un
passage et de ce qu'est un rite de passage est aussi indispensable à la
compréhension des situations de soins que celle de deuil, de
séparation [Marie-Françoise Collière, 1990]
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-9.png)
1. INTRODUCTION GÉNÉRALE DE RECHERCHE
De nos jours, l'un des principaux enjeux de soins pour des
maladies lourdes est la compliance et l'observance thérapeutique. Car,
l'efficacité thérapeutique, est [souvent] mise à mal par
l'interruption des traitements. Celle-ci étant
généralement liée à la disparité de
caractéristiques de contexte socioculturel des principaux acteurs de
soins et de coûts y associés. Pour notre approche de recherche
réflexive du travail, nous avons expliqué les enjeux de la
compréhension de la motivation d'Immigrés diabétiques de
type-II d'origine Sub-saharienne à participer aux soins.
Le Soignant
|
[infirmier ou infirmière]
|
est [très souvent] appelé en pratique à
faire des
|
compromis entre sa propre vision [ou de ranger] les choses et
le style du Patient : c'est peutêtre même l'une des premieres
qualités professionnelles. C'est la capacité de prendre soins du
Patient. S'il faut aller plus loin dans la réflexion, nous pouvons dire
que nous habitons une société qui a beaucoup changé. Notre
société s'est enrichie des langages, des couleurs, des
nationalités, des origines, etc. C'est le métissage, voilà
le mot.
Dans ce contexte multiculturel, notre étude veut
contribuer à la promotion de soins infirmiers. Il se place de facto dans
la logique de la mise en place des projets et des actions coordonnées
d'accompagnement optimal du Patient. Pratiquement, le Soignant est [souvent],
partagé entre son bien-être à lui et celui du Patient. Une
bonne compréhension de ce que le Patient fait de sa maladie, de son
traitement et de la façon dont il les gère, permet au Soignant de
lui rétablir son droit d'être malade et principal acteur de sa
maladie et de sa santé [IDF, 2006].
Une société, devenue plurielle, composite,
multi-inter-culturelle et en même temps singulier [en gardant son
identité] est un enrichissement qui ne va pas sans difficulté.
Les codes, les styles, les traditions ou les habitudes, tout cela s'est
multiplié. D'une part, s'il est possible de regretter certaines
disparitions, il semble évident de s'étonner de certaines
apparitions, d'autre part. Si le sens d'autonomie dans les pratiques
infirmières auprès d'Immigrés diabétiques ne
correspond pas à un champ particulier de la pratique, plusieurs
règles de conduite doivent y être menées avec rigueur et
justesse.
Pour une prise en charge globale du Patient les
impératifs de pouvoir respecter la dignité humaine, d'avoir
l'ouverture aux autres, de respecter la confidentialité, de
reconnaître le choix du Patient, sont requis.
Cela suppose l'exigence morale que sous-tend la pratique
infirmière : d'où se pose notre question de recherche :
«Comment comprendre la motivation d'Immigrés
Sub-sahariens
diabétiques de type-II à participer
aux soins ?»
Pour aborder cette thématique, nous avons choisi
d'utiliser le modèle réflexive de
recherche. Il nous a permis d'analyser systémiquement, les
compétences infirmières impliquées dans le processus de
motivation d'Immigrés Sub-sahariens diabétiques de type-II
à participer aux soins. La motivation thérapeutique du Patient
est par effet miroir, interprétée à travers le
comportement professionnel du Soignant. Théoriquement, il y aurait une
relation entre la qualité de soins infirmiers et la motivation du
Patient à participer aux soins.
Pour respecter les principes éthiques
érigés par l'ISEI, celle de ne pas interroger directement le
Patient, les données recueillies auprès de Soignant de
l'unité de soins de la gastroentérologie [US-405] du CHU Saint
Pierre, ont constitué le fondement de notre recherche. Cette
récolte de nos données de recherche est réalisée
grâce à une grille d'observation validée. Elle a
été réajustée après une validation
[pré-test] auprès des Soignant de la Clinque de l'Europe, Saint
Michel. Ces soignants ne font pas partie de notre groupe cible.
Le présent travail réflexif est réparti
en six grandes parties : d'abord une introduction générale, un
abord méthodologique, suivi du développement du sujet, puis une
conclusion générale et des propositions personnelles, ensuite une
bibliographie et enfin des annexes.
1.1. Motivations de recherche
Avec la mondialisation, l'évolution
technologique, l'élargissement des frontières, nous vivons de
plus en plus dans un environnement à vocation multiculturelle.
Il n'est donc pas étonnant qu'en Belgique, «pays
de l'immigration», le secteur de santé soit autant influencé
par cette réalité multiculturelle. Les origines
géographiques des Patients se multiplient et les infirmiers
[ères] soignent de plus en plus des Patients de cultures variées.
L'abord interculturel de la santé et de la maladie est de facto un sujet
que nous ne pouvons pas ignorer dans la prise en charge optimale des
Immigrés diabétiques Sub-sahariens.
Déjà à l'annonce du diagnostic, le
diabétique a tendance à réagir par
incrédulité, par la banalisation voire par le déni. Et les
réactions du Patient s'intensifient lorsqu'il se représente les
contraintes permanentes qu'impliquerait son engagement dans la
réalité de son projet thérapeutique, effets secondaires,
piqûres, coûts, etc. [Giraudet J.-S., 2000].
Pour le Patient Africain [sans une
généralisation abusive], le recours à la médecine
traditionnelle semble [est] incontournable, car seule, elle, aborde les causes
réelles de la maladie. C'est elle qui connaît la manière
d'affronter les forces maléfiques.
Bon nombre de préparations traditionnelles sont des
mélanges de plantes avec un puissant effet émétique pour
«faire sortir le mal» du malade. La toxicité
hépatique, rénale, ou cardiaque de ces produits est [parfois]
importante.
Ce qui nous a particulièrement poussés à
traiter ce thème, est [surtout] le vécu personnel au cours d'un
stage effectué au CHU Saint Pierre : la situation est
résumée ci-dessous :
L'histoire concerne un Immigré Sub-saharien
diabétique de type-II, décompensé de 42 ans. Marié,
de nationalité anglaise mais d'origine congolaise [R. D. du Congo], il a
des lourds antécédents [cardiovasculaires, rénales
(IRC-3)... Malgré les traitements prescrits par le médecin, le
Patient consomme en même temps le produit, recommandé par le
guérisseur traditionnel, pour traiter son diabète. Selon ses
croyances, l'origine de son diabète est exogène : «Moi
je ne comprends pas mon diabète. C'est comme un mauvais sors qui m'a
été jeté, puisque personne dans ma famille ne souffre du
diabète» [Il a été transféré
à l'USI pour une dialyse et une prise en charge adaptée].
Pour cet Immigré Sub-saharien la cause de son
diabète de type-II n'a pas un rapport clair avec ce que le
médecin pense. Elle est liée aux forces maléfiques, voire
de ses supposées des transgressions des traditions ancestrales ou
religieuses. De manière générale en R.D. du Congo par
exemple, il y a une attirance pour cette médecine
traditionnelle miracle. Elle tient beaucoup à la culture
nationale. D'autant plus que dans beaucoup de communautés africaines
sub-sahariennes, la maladie est signe de fracture des relations de l'individu
avec Dieu ou avec les hommes [Klotz F., 2001].
En conséquence toute explication à apporter
à un Patient ancré sur les superstitions et croyances ancestrales
et religieuses, qu'il a le diabète, ne peut arriver à bout de son
incrédulité. Inébranlable dans sa conviction, le Patient
croit réellement que le diabète est une fatalité en soi et
donc un mal irrémédiable.
1.2. Origine de recherche
Nous sommes partis du cycle d'exposés des travaux de
groupes en classe [cours d'éthique] et de nos observations sur terrain
pendant nos différents stages professionnels.
Au cours de ces dix dernières années la
prévalence du diabète a grimpé de près de 50%,
autant pour le diabète de type-I que pour le diabète de type-II.
D'ici 2025, le diabète toucherait plus de 300 millions de gens dans le
monde. Alors que des personnes atteintes du diabète n'auront pas
été toutes dépistées, des millions d'Immigrants
seront exposés à un risque de développer des complications
du diabète [Carballo M., et Siem F., 2006].
La prévalence du diabète de type-II augmente
assez rapidement dans beaucoup de pays, soit un accroissement de 62% dans le
monde, 20% en Europe et de 105-109% en Afrique [(Sicree R., Shaw JE, Zimmet PZ,
2003), (Aspray TJ, Mugusi F, Rashid S, et col., 2000)]. Le surpoids ou
lobésité est l'un des principaux facteurs favorisants du
diabète de type-II.
Selon l'IDF [2006], un million de personnes seraient
diabétiques en Europe [Thissen J-P., 2007 (soit 4% des
Européens)]. Et, si le risque de développer un diabète de
type-I est faible [0,3%], dans certains cas héréditaire, le
risque est plus élevé pour le diabète de type-II.
Le surpoids ou l'obésité1, implique
un coût, ou plutôt deux coûts de soins de santé,
direct et indirect [(6% du budget de l'INAMI en 2000) ; Thissen J-P, opcit ;
IDF, 2006]. Reconnu par l'OMS comme problème prioritaire de la
santé publique, en Belgique [INAMI, 2009], il est estimé à
plus de quatre millions et demi [4,5.106], le nombre de
diabétiques, dont 80 à 90% de diabétiques de type-II
[dont, 50% ne sont pas diagnostiqués]. Environ un demi-million de
personnes en est directement concerné [ABD et col., 2002].
Sur le plan psycho-socioculturel, ces situations favorisent le
recours, souvent involontaire ou inconscient, à un jugement
stéréotypé. Ce jugement est fondé [souvent] sur une
appréciation réductrice de la culture2 du Patient qui
est influencée par les médias, les politiques, etc. C'est
pourquoi, au-delà des axes stratégiques la participation du
Patient et la réduction des inégalités sociales de
santé sont appréhendées comme des éléments
transversaux et des critéres de qualité que les acteurs devraient
essayer d'intégrer dans les soins.
Alors que pour les africaines Sub-sahariennes
[traditionnellement], les rondeurs généreuses et harmonieuses
constituent le symbole de canons de la beauté féminine, de
féminité, etc., dans cette couche sociale, la gloire d'un
homme se mesure [souvent] à l'opulence de sa femme. Ce qui fait que
dans un environnement d'insécurité alimentaire, la valeur d'un
mari se mesure au
1 La Belgique compte à l'heure actuelle
4.400.000 personnes en surpoids et 1.320.000 obèses, des chiffres
inquiétants car l'espérance de vie des personnes souffrant
d'obésité diminue de 13 ans.
2 La culture se compose des connaissances, des valeurs, des
croyances et des règles de vie qui sont communes à des individus
et leur permettent de vivre ensemble en communiquant de façon efficace.
La culture se fonde sur les expériences uniques d'individus dans la
mesure où ceux-ci partagent des trajectoires communes.
3«Totonga nzoto», pour les Congolais,
[(Antolini et Moloch, 2009), qui signifie : «bâtissons le
corps»]
4 Low birth weight increases the risk of developing
type-II diabetes later in life. Until recently scientists had attributed this
to maternal malnutrition during pregnancy. However, now it seems that genetic
background may also play a major role. A research team of Technische
Universität München and Helmholtz Zentrum München has now
demonstrated, that gene variants which influence insulin metabolism can also
affect birth weight.
5 Les valeurs culturelles peuvent apparaître
comme facteur dominant dans la mesure où elles s'incarnent «dans un
système idéologique proposé comme explication et comme
projet à l'ensemble d'une communauté».
6 C'est désenclaver la maladie de la
médecine afin de rendre au patient sa maladie et son traitement. C'est
développer sa responsabilité et son autonomie face à sa
maladie ainsi qu'à sa prise en charge adéquate. Dans le cadre de
ce travail, la participation est présentée sous les vocales de
l'observance et de la compliance.
2 La culture se compos des connaissances, des valeurs, des
croyaces et des règles de ve qui sont communes à des
7 Pour Barlow, 2002], et Roter, [1996]
: «Peopl with dabetes do not view the
psychosocial and behvioral aspects of diabetes care as separae
from the theraputic aspets. They view hir diabetes in its
totality»
individus et leur permettent de vivre
ensemble en communiquant de
façon efficace. La culture se fonde sur les expériences uniques
d'individus dans la mesure où ceux-ci partagent des trajectoires
communes.
|
poids de son épouse. De surcroît, il ne serait
pas étonnant que le surpoids touche plus des femmes que des hommes en
Afrique. Chez les hommes, c'est l'embonpoint qui symbolise la
richesse, le bien-être, la meilleure qualité de vie, le prestige,
etc.
D'ailleurs de manière informelle, les
témoignages que nous avons recueillis auprès des Immigrés
Sub-sahariens montrent que leurs avis et considérations se recoupent :
«il y a plusieurs facteurs qui expliquent la non participation des
Immigrés d'origine africaine aux soins : les stéréotypes
et préjugés de la société sur les
Immigrés, ainsi que la précarité, sans oublier leur niveau
de formation». Ces réalités [dans le temps], risquent
de compliquer la prise en charge du diabétique de type-II et affaiblir
la participation aux soins.
Cette situation socioculturelle est une réalité
[souvent] observée au sein de la population d'Immigrés
africains3. Les études ont montré aussi que dans la
situation d'insécurité alimentaire, la malnutrition de la femme
enceinte expose le nouveau-né à un faible poids à la
naissance : il s'agit d'un des facteurs de risque non négligeable du
développement à long terme du diabète de type-II [Winkler
Ch., Illig Th., Koczwara K., and al., 2009]4.
1.3. Cadre contextuel de recherche
Ce qui nous intéresse pour l'instant est de définir
clairement le cadre global dans lequel s'inscrit notre travail de fin
d'études.
La question relative à l'immigration est un point
[très] sensible tant au niveau de la politique nationale
qu'internationale. Elle influence le mode de vie des gens et les rapports
qu'ils entretiennent avec le milieu de soins. Cette diversité
linguistique, socioculturelle, socioéconomique [...] de la
société belge a aussi de nombreux impacts sur l'organisation des
prestations de soins. La création des services de médiation
interculturelle au sein des institutions hospitalières belges au secours
des partenaires de soins est un exemple des initiatives parmi tant d'autres.
Le rôle de ces services consiste à la fois
à faciliter la recherche de solutions équitables en termes de
soins et à proposer les adaptations nécessaires aux
difficultés rencontrées, ainsi qu'à les documenter.
Cela permet la participation active aux soins de tous les acteurs de terrain.
Ce
3«Totonga nzoto», pour les Congolais,
[(Antolini et Moloch, 2009), qui signifie : «bâtissons le
corps»]
4 Low birth weight increases the risk of developing type-II
diabetes later in life. Until recently scientists had attributed this to
maternal malnutrition during pregnancy. However, now it seems that genetic
background may also play a major role. A research team of Technische
Universität München and Helmholtz Zentrum München has now
demonstrated, that gene variants which influence insulin metabolism can also
affect birth weight.
champ multiculturel5 en soins infirmiers demande que
le Soignant ait une compétence transculturelle ou anthropologique
clinique.
En notre qualité des Soignants la construction de
l'arbre des problèmes du Patient a une importance fondamentale dans la
démarche des soins. Elle permet d'appliquer des méthodes
d'actions et de suivis appropriés à la problématique du
Patient Sub-saharien.
1.4. Question de recherche
Ces conditions des différences socioculturelles suscitent
de nombreuses questions à priori, quant à la prise en charge
adaptée et équitable d'Immigrés diabétiques
Sub-sahariens :
Comment les Immigrés diabétiques
Sub-sahariens se représentent-t-ils les soins ? De quelle façon
les motiver à participer aux soins ? Quels seraient les leviers
appropriés pour leur prise en charge ? La multiculturalité
est-elle une richesse ou une difficulté pour les soins infirmiers ?
[...]
C'est dans ce cadre pédagogique précise que se pose
notre question de recherche réflexive :
Comment comprendre la motivation d'Immigrés
Sub-sahariens diabétiques de type-II à
participer aux soins» ?
1.5. But et objectifs de recherche
Notre souci est de cibler ce que le Patient ressent, le sens
qu'il donne à sa maladie et à la manière dont il est
pris en charge. C'est pourquoi, ce travail nous permet principalement
d'appréhender les enjeux de motivation des Patients de
culture Sub-saharienne à participer6
[compliance et observance] aux soins. Selon les
littératures, mieux le Patient connaît sa maladie, moins
il a de crainte et plus, il est motivé et capable de
bien la gérer en fonction des conseils adaptés à
son contexte socioculturel [D'Ivernois
J-F. et Gagnayre R., 1999].
Ainsi, nos objectifs spécifiques de recherche sont de
rendre le Soignant capable de :
- Pratiquer la démarche de recherches scientifiques en
soins infirmiers. - Réaliser de jugement clinique
cohérent en soins infirmiers.
- Exécuter les soins infirmiers selon les rôles
propres et les prescriptions faites. - Communiquer avec le Patient et
avec les autres partenaires de soins.
- Construire l'identité infirmière dans un
cadre multidisciplinaire de soins.
|
1.6. Objet de recherche
Un des principaux enjeux des soins aujourd'hui est en effet
celui de l'observance thérapeutique. Car, l'efficacité
thérapeutique est [souvent] mise à mal par l'interruption des
5 Les valeurs culturelles peuvent apparaître comme facteur
dominant dans la mesure où elles s'incarnent «dans un
système idéologique proposé comme explication et comme
projet à l'ensemble d'une communauté».
6 C'est désenclaver la maladie de la médecine
afin de rendre au patient sa maladie et son traitement. C'est développer
sa responsabilité et son autonomie face à sa maladie ainsi
qu'à sa prise en charge adéquate. Dans le cadre de ce travail, la
participation est présentée sous les vocales de l'observance et
de la compliance.
traitements liée aux spécificités de
contextes socioculturels et de coûts des soins comme
évoqués ci-haut. Grâce à une approche de recherche
réflexive, nous avons tenté d'expliquer la motivation du
diabétique Sub-saharien à participer aux soins.
Construit au coeur de l'éducation thérapeutique,
sur le concept de relation de soins, cette motivation est faite d'espoir,
d'attention, de respect et de confiance mutuelle entre les partenaires des
soins de cultures différentes.
1.7. Finalités de recherche
Manifestement, il nous semble évident que le Soignant
devra considérer la culture du Patient sinon les services des soins qui
lui sont proposés risquent d'être inefficaces voire
néfastes pour sa santé. C'est dans ce contexte multiculturel
[transculturel, interculturel] actuel que cette étude se permet de
vouloir contribuer de manière réflexive à la promotion de
soins infirmiers ; par le fait qu'au sein du couple Soignant-Soigné
optimal, le Patient motivé affiche [souvent] son désir de changer
sa vision de schéma thérapeutique qui lui est offert.
Le Patient perçoit alors l'intérêt et
l'importance du traitement proposé pour promouvoir la qualité de
son projet de vie.
Une réflexion approfondie pour comprendre ce que le
Patient fait de sa maladie, de son traitement et de la manière dont il
les gère au quotidien permet au Soignant [averti] de lui rétablir
son droit d'être malade ; d'être le principal acteur de sa maladie,
de sa santé,
etc. et de l'inviter à prendre ses
responsabilités face à son état de santé.
Ainsi, le Soignant doit ajuster de manière continuelle
ses attitudes professionnelles [compétences] afin de pouvoir
combiner «confiance et efficacité» dans sa
relation avec le Patient, [IDF, 2006, opcit]7. Ce professionnalisme
offre la possibilité de rendre au Patient la santé dont la
définition tend vers celle de l'OMS et d'éviter les pièges
dans lesquels le Soignant peut tomber s'il ne tient pas compte des
différences culturelles en soins infirmiers.
1.8. Modèle de travail de recherche
L'acte de soigner ne se résume pas uniquement à
une superposition des gestes. Il faut aussi justifier ses démarches de
soins et savoir adapter ses attitudes selon le contexte de soins. C'est
pourquoi, le choix de soins infirmiers rentre dans la complexité de ce
précieux «Art de soigner». Il implique la
nécessité de considérer la complémentarité
des interventions qui s'inspirent des valeurs, des croyances, des notions
éthiques, etc. des acteurs des soins.
7 Pour Barlow, [2002], et Roter, [1996] :
«People with diabetes do not view the psychosocial and behavioral
aspects of diabetes care as separate from the therapeutic aspects. They view
their diabetes in its totality»
Le souci majeur pour le Soignant est notamment de pouvoir
respecter l'Homme, de considérer sa dignité, de s'ouvrir à
l'autre, de respecter la confidentialité, de reconnaître le libre
choix du Patient, etc. Cela suppose une exigence morale que sous-tendent les
soins infirmiers.
Par conséquent, nous avons choisi d'aborder ce travail de
fin d'études de façon
réflexive8.
Ce modèle de recherche nous permet d'analyser
systémiquement, l'ensemble des relations mises en oeuvre dans la prise
en charge cohérente d'Immigrés Sub-sahariens diabétiques
de type-II. En effet dans ce travail d'introspection, il n'y a pas de
manipulations [provoquées ou invoquées] des facteurs ou variables
qui entrent en jeu dans nos démarches de recherche.
1.9. Délimitation et groupes cibles de
recherche
Ce travail s'inscrit dans la vision globale de la politique de
santé à l'égard des Patients diabétiques [le trajet
de soins des diabétiques] en Belgique. La population cible est
sélectionnée selon les critères d'inclusion et d'exclusion
préalablement établis [Tab-2 :].
Tableau-2 : Critères d'inclusion et
d'exclusion
Critères
|
Groupes cibles
|
Primaire : Soignant
|
Secondaire : Patient
|
Inclusion
|
- Être infirmier [ère]
- Engagé au CHU Saint Pierre
- Être en poste fixe à l'unité de soins
où est hospitalisé le Patient
|
- D'origine Sub-saharienne - Âgé de 40 ans et
plus
- Femme non enceinte
- Être diabétique de type-II
- Être hospitalisé au CHU Saint Pierre
- Séjourné de manière continue durant les
trois dernières années en Belgique
- Résider en Belgique
- Consentant de manière éclairée
|
Exclusion
|
Tous les contraires de la rubrique d'inclusion
|
Tous les contraires de la rubrique d'inclusion
|
1.10. Difficultés rencontrées et moyens de
les contourner
Nous avons eu assez de réticences [même du
côté des Soignants] pour obtenir l'obtention de l'autorisation
pour effectuer notre collecte de données sur terrain malgré les
documents présentés et les différents contacts
établis.
Pour finir nous avons été reçus par le
CHU Saint Pierre en son unité de soins 405 : c'est la
gastro-entérologie où nous avons presté pour une
journée entière [de 7h00 à 15h00 non stop] pour observer
les Soignants dans leurs prestations.
Les Hôpitaux Iris Sud, pour le site de la Molière
Longchamp par exemple vient de donner une suite officielle à notre
sollicitation qu'en cette date du 21 mai 2010.
8 C'est un processus cognitif continu, cyclique, celui de
décrire, d'analyser, d'expliciter les expériences
antérieures pour les transformer en théorie en vue de guider ou
planifier les interventions ultérieures [une approche qualitative de
recherche].
«Le niveau de qualité espéré est
relié à l'aptitude du service à satisfaire les attentes et
besoins réels, exprimés par le Patient » [Raymond
Grenier].
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-10.png)
2. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE RECHERCHE
Cette partie du travail, expose la manière dont notre
thème de recherche est abordé. Elle présente l'inventaire
des moyens de recherche disponibles, la stratégie de recherche la mieux
adaptée pour répondre à notre question de départ,
la justification de l'approche méthodologique et la planification de
recherche.
2.1. Inventaire des moyens de recherche
Dans un premier temps, nous avons observé autour de
nous [dans la communauté africaineKaribu à Anvers], la
problématique du diabète. Nous avons ensuite rencontré des
experts de terrains, du CHU Saint Pierre, de la Clinique Saint-Jean, de
l'Hôpital Iris Sud et des Cliniques Universitaires Saint-Luc.
Nous avons également consulté les publications
scientifiques pour évoquer la problématique
épidémiologique du diabète de type-II et sa prise en
charge auprès des Immigrés Subsahariens. Pour mieux clarifier
notre problématique de recherche, nous avons également
réalisé une revue critique de la littérature. Cette
stratégie ne peut servir à mettre à l'épreuve des
faits [une/des hypothèses]. Elle est par contre appropriée pour
répondre à une question ouverte de recherche [Délory Ch.
& Deketele, J-M., 2003].
Afin d'alimenter notre réflexion, nous avons choisi de
nous baser sur l'observation9 d'une étude de
cas, riche en informations. Cette démarche d'étude nous a
permis de mener une analyse en profondeur sur l'évolution des
relations existant entre les partenaires de soins.
2.2. Technique de collecte de données de
recherche
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-11.png)
Les rencontres informelles avec la population
d'Immigrés Sub-sahariens en particulier et avec des experts en la
matière, nous ont permis de replacer notre problématique de
recherche dans son contexte interculturel. Pour récolter les
informations pertinentes, nous avons élaboré une grille
d'observation [(ISEI, 2009) ; (DRASS, 2008) ; (Parent F., Lemenu D.,
Lejeune C., Komba D et col., 2006)]. Suite à un pré-test
réalisé en salle aux Cliniques Saint-Michel, nous avons
modifié, ajouté et supprimé quelques items. Cette
grille d'observation est un outil de mesure qualitative, qui permet de
récolter les particularités du processus de soins du
diabétique [D'Ivernois JF et Gangnayre R., 1995]. Elle comporte deux
grands volets : une liste d'éléments observés sur lesquels
porteront un jugement de valeur et une façon d'enregistrer ce que nous
allons observer.
9 L'observation est un processus dans lequel les habitudes, les
attentes, la connaissance scientifique et le savoir-faire des observateurs
jouent un rôle décisif. Elle peut être direct, indirecte,
participative passive ou, participative active.
Nous avons aussi réalisé une revue critique de
la littérature qui consiste à réaliser un glossaire et
un tour des concepts que nous avons critiqués, organisés
et hiérarchisés. C'est une manoeuvre des allers et retours
[Stroobant G.M., 2003 et Deliège D., 2003 ; (Fig.-1)] entre les
données récoltées que nous avons appliquées dans la
préparation de cette étude.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-12.png)
Figure-1 : Cadre méthodologique de recherche
documentaire
Source : Stroobant G.M., 2002 ; Deliège
D., 2002
Commentaires :
Cette figure nous présente de manière
schématique et synthétique, notre processus d'analyse
documentaire. Il faut acquérir et produire les savoirs, à partir
des documents, consultés.
2.3. Justification de la méthodologie de
recherche
L'observation est une méthode qualitative qui consiste
à porter une attention soutenue et systématique, sans
préjugé, sans jugement et sans interprétation sur l'objet
de recherche. Elle peut être participative ou non participative :
c'est-à-dire le chercheur est impliqué activement dans
l'intervention ou pas.
Dans notre cas, elle concerne le comportement [attitudes et
compétences] professionnel du Soignant dans la relation
Soignant-Soigné au cours de l'hospitalisation. Sans être confondue
à
Douent
une observation intuitive [spontanée], l'observation
scientifique nécessite une prise de notes
organisée, une grille
|
[annexes -A et C-]
Infrmtio
|
pour la restitution méthodologique de faits.
|
La recherche documentaire sur laquelle se construit cette
étude présente les avantages
ns
d'expliciter le theme de recherche en le contextualisant. Elle
nous permet de cibler les q différents concepts et de clarifier la
problématique de recherche, ainsi qu'à élaborer les
stratégies de récoltes des données ciblées
[Deliège D., 2002 ; Dépelteau F., 2000].
Pour notre travail l'observation est une technique de
décomposition et de recomposition des faits, des perceptions, etc. Elle
est un acte d'attention [verbale] et d'intelligence [trie des données.
Son intérêt est qu'elle permet d'optimaliser et de circonscrire
clairement l'objet de l'étude, car la qualité des données
récoltées en dépend largement.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-13.png)
3. DÉVELOPPEMENT DE RECHERCHE
«La qualité de soins, c'est délivrer
à chaque Patient l'assortiment d'actes diagnostiques et
thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat [OMS,
1982]»
La configuration sociodémographique de
Bruxelles-capitale est multi-interculturelle et complexe. Dans ce contexte, la
prise en compte de la culture du Patient, fait partie intégrante des
stratégies de soins. Le Soignant joue dans ce cadre, le rôle
d'interlocuteur de choix10.
3.1. Énoncé de la
situation-problème de recherche
L'hospitalisation est un événement qui suscite
de l'anxiété et du stress. Cette situation n'est pas
évidente pour l'immigré diabétique Sub-saharien. Les
motifs en sont multiples, complexes et [surtout] multifacettes. Ce que nous
cherchons par ce travail de fin d'études, c'est d'humaniser les soins
infirmiers et de bannir toute conception de stéréotype du Patient
Sub-saharien, dans un système global des soins équitables.
Les Patients Immigrés Sub-sahariens complètent
[des fois] les soins prescrits en hospitalisation en usant des modes
thérapeutiques informels [les recours ou aux charlatants ou aux
guérisseurs ou aux Pasteurs, etc.].
Les études de Manzambi J.K. [2008] sur les
déterminants du comportement de recours aux tradipraticiens en milieu
urbain africain [résultats d'une enquête de ménage
menée à Kinshasa en R. D. du Congo] montrent que si les
populations choisissent les soins offerts par les médecins
traditionnels, c'est parce qu'elles les estiment seuls compétents et
efficaces pour les types des maladies dont elles souffrent, ici le
diabète de type-II.
Cette situation s'opère principalement à l'insu
de l'équipe Soignante. Plus encore, il y a le problème de la
connaissance de la langue utilisée [néerlandais ou
français ou allemand] en milieu des soins qui se pose pour les Patients
Immigrés Sub-sahariens.
La barrière linguistique entre le Soignant et le
Soigné est non seulement causée par un manque de
compréhension de la langue parlée par l'équipe Soignante,
mais également par la méconnaissance et l'inaptitude du Patient
à interpréter correctement les termes techniques qui sont
utilisées pendant les soins [la langue, les perceptions
symboliques...].
10 Rosenberg Marshall B. [1999] a montré que les mots
peuvent être des fenêtres ou des murs. «N'est-il pas dit que
la langue peut vous sauver la vie d'une part, mais elle peut aussi vous
tuer», d'autre part. Dans le même ordre d'idées, D'Ansembourg
Thomas [2001] demande aux partenaires de soins [humaniste], de cessez
d'être gentils. Il faut, n'est-ce pas être «vrai» :
Être avec les autres tout en restant soi-même pour atteindre les
objectifs des soins.
Le niveau de formation initiale [souvent insuffisant
(illettrisme)], les difficultés sociales et économiques [les
ressources, le logement, le temps disponible, l'accès aux soins en
termes qualitatifs et quantitatifs] sont en outre, autant des facteurs qui ne
facilitent pas non plus une collaboration optimale entre le Soignant et le
Soigné. Autour de ces facteurs qui sont liés aux croyances, aux
représentations et aux valeurs, il résulte la notion d'une
distance culturelle.
En plus avec un encrage aux thérapies traditionnelles
[fétichismes, sorcelleries], l'immigré diabétique
Sub-saharien se présente comme une clientèle potentiellement
difficile à équilibrer, et donc [très] exposée aux
risques des complications diabétiques [Choukem S. P., Sobngwi E.,
Gautier J-F., 2007]11. Cela concorde au jeu de confiance, de doute
et de la peur : pour lui [le Patient], la maladie est exogène et non
endogène.
3.2. Revue critique de la littérature
Afin de mieux comprendre notre thème de recherche cette
partie du travail nous aide à développer, à valider le
cadre conceptuel et à préciser la problématique. Elle nous
permet aussi d'élaborer les dispositifs méthodologiques
appropriés. Pour la cohérence de notre recherche, nous avons
sélectionné les principaux concepts que nous avons défini
au préalable.
3.2.1. Culture
Si un peuple sans culture est un peuple qui n'existe pas, pour
la réalisatrice malgache, MarieClémence Paes, [2009], penser
l'humain uniquement en termes des besoins vitaux, c'est commettre une grande
erreur. Traiter les gens, même à l'hôpital, comme s'ils
n'avaient besoin que de nourritures et des médicaments, revient à
les traiter comme du bétail. [Très souvent], nous, Soignants,
avons tendance à résumer l'Humain à ses besoins
physiologiques. C'est faire abstraction de sa résistance morale, de sa
créativité, de sa confiance et de son respect de soi.
En effet, selon Sylvie Carbonnelle, Catherine Le
Grand-Sébille, Isabelle Aujoulat et Etienne Vermeire [2006], le fait de
s'enfermer dans sa culture [culturalisme], permet d'oublier, que la
premiere opposition culturelle se situe sans doute moins dans les
différences d'origine, et les valeurs, croyances, ainsi que les
coutumes qui y sont liées, mais plus dans les positions,
respectives du Patient et du Soignant. Généralement, il
existe [toujours] des failles, étroites ou larges, entre le regard
du Soignant sur le diabète et le vécu du Patient de
sa maladie.
11 La particularité la plus importante reste le
diabète de type-Ib ou diabète de type-II cétosique,
phénotype de diabète ayant une présentation clinique
semblable à celle du diabète de type-I à la
découverte, mais avec une évolution ultérieure
plutôt proche de celle du diabète de type-II et
caractérisée par une forte probabilité de rémission
prolongée sans insuline.
En tout cas, celui qui apprend beaucoup sur une culture autre
que la sienne peut davantage faire preuve de compréhension et devenir
plus tolérant. Par conséquent, la connaissance de
l'autre le rapproche de nous, Soignants. Il est alors
considéré comme un être Humain ayant comme nous des besoins
et des préoccupations : c'est la notion d'humanitude. Ces
valeurs humanistes considèrent l'être Humain comme une valeur et
une principale préoccupation dans le système de soins, où
l'égalité en droit de tous les êtres Humains a un sens.
Il est reconnu que la santé est influencée par
des facteurs associés à l'ethnicité, c'est-à-dire
à des caractéristiques propres aux membres d'un groupe et qui
représentent pour eux des éléments distinctifs de leur
identité. Ces facteurs reflètent des aspects culturels,
c'est-à-dire des valeurs, des croyances, des pratiques et des
particularités biologiques et génétiques.
Ils sont des déterminants de la santé, car
reliés à la santé et au bien-être, à
l'environnement social, culturel et physique, aux habitudes de vie, à
l'utilisation des services formels et informels de santé, à la
façon de concevoir la maladie et aux valeurs éducatives.
3.2.2. Représentations
Les représentations sont des «idées que
l'on se fait de [...]». Elles apparaissent comme des
élaborations cognitives reflétant d'une part, une
activité psychologique permettant aux gens de définir un
champ de réalité selon lequel ils se situent comme acteurs
sociaux, d'autre part l'intervention des facteurs sociaux sur le
fonctionnement mental [Vanasse A. 2000].
D'après Raymond Massé, [1995], cité par
Sylvie Carbonnelle, [2006], si l'individu se situe au coeur d'un système
complexe d'influences, ses conduites s'expliquent [en partie] par son savoir et
par des facteurs qui le dépassent largement [des
représentations]. L'auteur cible ici les effets des attitudes du
Soignant, l'accessibilité des services de santé, les politiques
de santé, les inégalités sociales, le chômage,
etc.
Antérieures au processus éducatif, les
représentations apparaissent comme un ensemble organisé
d'opinions, d'attitudes, de croyances et de données [grille de lecture
et de décodage de la réalité], qui renvoient à un
objet ou à une situation. Socialement, elles sont les points de
référence qui fournissent une position, une perspective, à
partir de laquelle un individu ou une communauté interprète les
événements et les situations.
En éducation thérapeutique du Patient, il faut
se dire que le piège médical est solidement tendu, en
voulant sans cesse, rabattre les pratiques et les représentations
populaires de la maladie sur des catégories biomédicales. Et
pourtant, ces catégories ne sont pas superposables, mais
complémentaires. Le savoir populaire sur la maladie, telle que le
diabète n'est ni constitué, ni structuré de la même
façon que le savoir biomédical.
Il sied donc de préciser que les données
détenues par le Patient est une construction provenant de son histoire,
de son vécu, de son système social, d'idéologie dans
laquelle il s'insère, de sa cohésion sociale, de sa formation,
etc. Sur terrain, les diverses représentations que se font les Soignants
et les Soignés, de la santé et de la maladie, peinent à
faire l'objet d'un soin aussi visible que dans les travaux
académiques.
Les raisons en sont évidemment multiples, notamment la
carence de la formation12 initiale et continuée, des
contraintes financières et institutionnelles, des profonds changements
sociodémographiques, etc.
3.2.3. Motivations
Selon le grand dictionnaire de la psychologie [2002], la
motivation est définie comme les processus physiologiques et
psychologiques responsables du déclenchement, de l'entretien et de la
cessation d'un comportement ainsi que de la valeur appétitive ou
aversive conférée aux éléments du milieu sur
lesquels s'exerce le comportement.
D'après les chercheuses de l'université de
Laval, la motivation est un état dynamique qui tire ses origines dans
les perceptions qu'une personne a d'elle-même et de son environnement. La
motivation incite l'individu à choisir une activité, à s'y
engager et à persévérer dans son accomplissement afin
d'atteindre un but [Careau L. et Fournier A.-L., 2002].
En effet, la manière dont une personne se
perçoit et perçoit le contexte dans lequel il se trouve,
détermine sa motivation et alors sa participation aux soins. Sa
motivation est en effet influencée par sa perception de la
valeur de geste posé, de la qualité de sa
compétence disponible et de son sens de
contrôle sur l'exécution d'actes et ses
conséquences.
12 Notre formation professionnelle nous apprend
forcément à porter sur le réel un certain regard, à
privilégier tel point de vue au détriment d'autres [pas
forcément non pertinents], à voir, à chercher, à
repérer certains aspects du réel et à en négliger,
en sous-estimer ou en écarter d'autres. La formation professionnelle
peut même nous amener à «désapprendre» des
savoirs, des savoir-faire et des savoir-être que la vie nous a fait
acquérir. L'éducation forme et déforme.
Dans le cadre de cette étude de fin d'études, la
motivation est la capacité d'engagement et de mobilisation de ses
ressources face à une situation donnée. Le comportement humain
est un phénomène, un processus social total. Chacune des
étapes de son processus renvoie à d'autres
phénomènes sociaux. Alain Golay,
|
[2007],
|
a d'ailleurs montré dans ses études que la
|
motivation part de l'ensemble des mécanismes de tensions
internes et externes du Patient.
Cela va des comportements observables [habitudes, coutumes,
réactions défensives, etc.] aux empruntes psychiques [instincts,
principes personnels...] en passant par les émotions, les attitudes
profondes, les représentations imaginaires, etc. D'autant plus que plus
le Patient participe aux soins, meilleure est son attention et vice-versa.
Ainsi, nous retenons dans le cadre de ce travail que la
motivation dépend de multiples facteurs : d'ordres démographiques
[sexe, age, ethnicité, niveau socioéconomique, etc.], physique
[gravité du diabète], thérapeutique [complexité et
effets secondaires des traitements], psychosociaux [savoir, soutien, attitude
envers le Soignant, l'acceptation de sa maladie, les croyances, la culture,
etc.], économique [coûts directs et/ou indirects], etc.
3.2.4. Compliance et Observance
Faisant référence aux résultats des
études de Lamouroux A., Magnan A., Vervloet D [2005], l'observance est
la dimension comportementale et mesurable d'une pratique de soins. Elle
consiste à suivre la thérapeutique prescrite. Elle englobe le
traitement et l'ensemble de régimes associés, ainsi que le style
de vie.
Ce concept renvoie à une réalité plus
médicale que le terme de compliance qui, lui, correspond à une
conformité à la prescription ignorant le degré réel
d'adhésion du Patient. La «Compliance» signifie en
anglais «acquiescement» : c'est une sorte de soumission abjecte, la
servilité. Elle s'intéresse au point de vue du Patient, à
sa coopération dans le respect du protocole de soins : d'où son
droit du Patient, d'autodétermination de refuser les soins, etc.
L'adhésion [Penfornis A, 2003] se rapporte aux
processus intrinsèques, tels que les attitudes et la motivation du
Patient à suivre ses traitements. Elle s'intéresse aux dimensions
attitudinales et motivationnelles des comportements d'observance.
L'observance évoque clairement, les pratiques de soins [participations]
effectives du Patient.
Pour mieux appréhender les comportements de
santé du Patient, il s'avère nécessaire de combiner ces
deux approches [observance et adhésion], plutôt que de les
considérer séparément. Elles permettent entre-autre de
comprendre les comportements de santé du Patient et de proposer des
démarches éducatives adaptées.
Toutefois, la précarité, le regard de la
société, l'histoire de vie, l'isolement, l'ignorance, les
représentations, la perte de repères, la peur, les effets
secondaires des traitements, l'organisation institutionnelle, etc., sont autant
des facteurs [Le-Dinh P. et Catanas M., Opcit] qui sont capables de contrarier
l'observance et de compliance [Eymard C., 2003] du Patient.
Un Patient motivé affiche son désir et ses
perceptions du changement. Il est alors évident que l'observance soit la
pratique comportementale et l'adhésion la partie
intériorisée, intrinsèque qui relève des attitudes
et des motivations du Patient à se soigner.
3.2.5. Santé
Il existe de nombreux écrits qui ont traité, et
des différentes manières, le concept «Santé».
D'après Claudine Herzelich, lorsqu'on a la santé, on peut tout
faire. Tout est possible et surtout travailler. La santé s'identifie
comme une force de résister, de lutte contre la maladie et une
capacité de fonctionner, dont l'aspect corporel se double d'une
dimension psychologique et morale [Herzelich C., 1969 et Adam Ph., 1994 ;
D'Houtaud et col., 1989].
Étant naturelle, la santé est dans l'ordre des
choses quand la personne est en harmonie avec son environnement. D'après
Alain Vanasse, [2000], la santé est un objet à la fois,
privé et social qui participe à ces deux concepts distincts, mais
imbriqués dans les représentations de chacun. Elle est
l'équilibre et l'harmonie, interne et externe, un moyen pour
améliorer la qualité de vie de la personne. La santé
devient par conséquent un objet socialement élaboré qui
interroge sur la notion de normes et de normalités.
Actuellement, nous avons la santé positive, en
référence au bien-être qu'il importe de préserver,
la santé négative pour laquelle la
référence est la maladie qu'il convient d'éviter et enfin
la santé globale qui s'appuie sur la complexité des
déterminants biologiques, psychologiques, socioculturels, voire
spirituels de la santé ou dans la maladie. La santé est la mesure
dans laquelle une personne peut réaliser ses ambitions, satisfaire
à ses besoins et évoluer avec le milieu ou s'adapter à
celui-ci. La santé est donc, la Vie, c'est «être»
diabétique équilibré [avec sa glycémie
maîtrisée] sans être considéré comme
«malade».
3.2.6. Qualité de vie
La qualité de vie selon l'OMS est la perception
individuelle de sa position dans la vie, dans le contexte de sa culture et de
son système de valeur, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses
standards de vie quotidienne. Le concept de la qualité de vie
intègre de manière complexe, la santé physique de la
personne, son état psychologique, son niveau d'indépendance, ses
relations sociales, ses croyances et ses relations avec les
événements de son environnement [WHOQOL Group, 1995].
La qualité de vie est alors déterminée par
la vie décente, la dignité, le respect de soi-même et des
autres, l'accès à tout ce qui donne la valeur à la vie
Le vécu subjectif de la qualité de vie,
lié à la santé dans les différents cas de
diabète, est une fonction multifactorielle [Van Den Bosh De Haeselaer
M., 2003]. Il dépend de l'âge, du sexe, du contexte socioculturel,
de la structure de personnalité, des antécédents
psychopathologiques, de la plasticité des processus d'adaptation propres
et de l'entourage y compris les Soignants, de la confrontation quotidienne aux
spécificités, aux contraintes et aux complications du
diabète et de son traitement [...]. Le diabète demande une
implication forte du Patient et de son entourage et pose de nombreuses
contraintes sur la vie.
Selon les observations de Deyo et Patrick [1989],
citées par Rod O'Connor, «conceptions relevant to health and
QOL are diverse, scattered through many disciplines, and use many different
labels. Pour Revicki, [1989], health-related quality of life a
multi-dimensional concept that encompasses the physical, emotional, and social
components associated with an illness or traitment [O'Connor R., 1993, p.
4.]
Dans le même ordre d'idées, de nombreuses
études démontrent cependant, que les états anxieux et
dépressifs du Patient, ont des effets néfastes sur sa
capacité d'observance et de compliance thérapeutique et sur les
risques de complications, qu'il court. En outre, la qualité de vie, une
expérience, est un paramètre difficile à mesurer et
multicritère.
Plus la qualité de vie est meilleure, mieux le Patient
est dans sa peau et moins, il est exposé à des complications
éventuelles. Elle varie selon la personne, les époques de sa vie,
les cultures, les représentations, les pays, etc. Il ne peut y avoir une
définition unique, un consensus pour la notion de qualité de vie.
Au final, la qualité de vie est pour nous une notion subjective,
dynamique qui est influencée par le contexte intrinsèque et
extrinsèque lié à la personne.
3.2.7. Bien-être
Le bien-être est la mesure dans laquelle non seulement
les besoins fondamentaux sont satisfaits mais aussi la mesure dans laquelle
l'individu participe à la vie sociale, de même qu'il prend part
à la culture et aux valeurs en vigueur. Il peut s'épanouir pour
développer son autonomie en faisant face aux contraintes sociales. Ces
aspects furent décrits en termes d'intégration,
d'émancipation et de participation de la personne [Breda et Goyvaerts,
1999].
«Qualité de vie et bien-être» sont
liés, mais ils ne se superposent pas. Comme souligne entre autre,
Isabelle Aujoulat, [Opcit], l'important pour le Patient, c'est d'abord
d'être conscient des risques qu'il court, puis c'est qu'en le
gérant correctement, ça ne le gêne pas. Cela lui permet de
vivre normalement. <Le fait des piqûres me permet de vivre comme
tout le monde. Les gens sont étonnés ! Je gère ça
très bien" : c'est le témoignage d'une Patiente de 60 ans
Pour Denis Maillat et Leila Kebir, [2005], en abordant le
problème du bien-être, les gens n'évitent pas de faire
référence au bonheur, au mieux-être, au mieux vivre, etc.
La subjectivité prend ici une grande place quand il faut
qualifier ce qui est, ou ce qui n'est pas du domaine de <bien
être", un concept pluriel. C'est aussi une des conclusions
de recherche qui a été réalisée par Antoine Bailly
[1981] et reprise par Maillat et Leila Kebir [opcit]. Nous sommes [plus]
concentrés sur les composantes fondamentales qui sont
dégagées par les valeurs matérielles, culturelles,
sociales, spirituelles, spatio-temporels, qui illustrent la complexité
de ce concept.
Dans leur ouverture vers les questions de «santé
et de bien-être», les sciences sociales se réfèrent
souvent à la définition [très générale] de
la santé comme <état de complet bien-être, physique,
moral et social", proposée par l'OMS en 1948 déjà.
Or, les évolutions démographiques [allongement de
l'espérance de vie, vieillissement de la population notamment] et leurs
conséquences physiologiques [dépendance, pathologies chroniques]
nous obligent à distinguer le bien-être [well being] de
la bonne forme [wellness].
Le bien-être reste donc la résultante de
plusieurs facteurs. Le plaisir, la santé, la réalisation de soi,
l'harmonie avec les autres [...] qui en sont les pratiques quotidiennes. Ces
pratiques apprennent à prendre soin de soi, à se nourrir
sainement et à bouger pour se sentir mieux dans son corps et dans sa
tête. Pour un diabétique, il ne faut pas que les contraintes
thérapeutiques imposent sa qualité de la vie. Le bien-être
est associé chez ce Patient à l'équilibre de sa
glycémie [de l' .]. C'est un sentiment de dedans et de dehors.
3.2.8. Immigré Sub-saharien
L'Immigré Sub-saharien est cette personne, venu de
l'Afrique Sub-saharienne [Carte-1] et qui a choisi de vivre en Belgique.
Malheureusement, dans le langage courant, celui-ci est regroupé dans la
catégorie de l'étranger. L'immigré et sa descendance, sous
le même vocable construit sans souci de précision, pour englober
dans une masse tous les venus d'ailleurs.
Selon le Larousse [1992], l'immigration est l'entrée
dans un pays, des personnes non autochtones pour s'y établir [CERIN,
2003]. L'immigré est enraciné ailleurs, et il sera toujours du
dehors, donc d'origine. Ce terme définit sa vraie
identité socioculturelle13. Au sein de la catégorie
démographique, nous distinguons :
- Les allochtones ou les autochtones : cette
catégorie n'est pas d'Immigrés, elle hérite de
l'immigration. Mais en Belgique, le terme allochtone désigne
tres largement, l'ensemble des personnes qui entretiennent un rapport avec
l'immigration, et ne prend sens qu'en regard de son contraire autochtone,
c'est-à-dire celui qui est issu du sol même où il
habite et qui n'entretient pas de rapport avec l'immigration. Selon les
littératures, le terme "allochtone» crée la
confusion : il présente des avantages pour les nationalistes.
L'allochtone, quoi qu'il fasse, où qu'il naisse, de
quelle nationalité qu'il soit, reste marqué par
l'extranéité. Et son acquisition éventuelle de la
nationalité de l'État de résidence n'en fera
jamais de lui un membre à part entière de cette
collectivité nationale, un "citoyen de souche». Sa
subsistance est enracinée ailleurs et il sera toujours du dehors. Selon
les analyses de Chambon L., [2001], il y a une conception essentialiste, pour
qui l'humain est frappé au coin d'une culture particulière au
principe de l'usage de ce terme, qui prend place, dans le contexte d'une
société peu ou faussement ouverte.
- Les Immigrés de la deuxième
génération : cette catégorie sociale est
composée des immigrées, nés en Belgique d'au moins un
parent né à l'étranger, mais qui ont conservé leur
identité ainsi que leur sentiment de solidarité à
l'intérieur de la communauté Africaine. Ceux de la
première génération, sont des Immigrants
Africains qui ne sont pas nés en Belgique. Certains auteurs
préfèrent considérer cette dernière
catégorie comme des Immigrants récents, soumis au stress
d'immigration et d'insertion sociale.
- Les réfugiés politiques ou
humanitaires : ces groupes se distinguent des autres Immigrants,
particulièrement de la première génération par les
expériences nettement difficiles qu'ils aient vécu en quittant
leurs pays d'origine : par le caractère volontaire et non volontaire de
ce départ [processus migratoire], etc.
13 La migration représente une des expériences
les plus marquantes de la vie d'un individu et des membres de sa famille. Le
fait d'émigrer, de quitter des personnes importantes, de quitter un
environnement social, physique et culturel connu, constitue un ensemble de
deuils que le migrant doit vivre. Cette expérience peut être
vécue comme une parenthèse, une situation provisoire ou comme un
fait irréversible, ce qui influencera son degré d'ouverture
à son nouvel environnement. Mais, l'étranger n'est jamais
simplement écartelé entre ici et ailleurs, maintenant et
avant.
L'immigré est, pour reprendre l'idée de Simmel
[1969] dans la Discrétion sur l'étranger, un
étranger qui est arrivé aujourd'hui mais qui restera demain. Il
est un voyageur potentiel en quelque sorte. Bien qu'il n'ait pas poursuivi son
chemin, il n'a pas tout à fait abandonné la liberté
d'aller et venir. «Si l'immigré est proprement un survenant qui
introduit dans un groupe spatialement déterminé des
caractères jusqu'alors inconnus, ses descendants, eux, nés dans
ce groupe, ne le sont pas».
Même s'ils ne possèdent pas la nationalité
de leur pays d'accueil où ils sont nés, même
s'ils sont étrangers en droit, sociologiquement ce ne sont
pas des survenants.
Les étrangers deviennent progressivement des
autochtones moins marqués par la distance de leur ascendance que par la
proximité de leur présence sur le territoire de l'État
[Belge] qui le définit en droit, comme étranger. Il est un
immigré, celui qui est venu vivre dans une collectivité nationale
qui n'est pas la sienne, une collectivité qui lui est
étrangère.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-14.png)
Sources :
http://geotourweb.com/nouvellepage138.htm
http://www.luventicus.org/cartes/afrique/afriquesubsaha rienne.html
Carte-1 : Afrique sub-saharienne Liste de 52 pays africains
sub-sahariens
Afrique du Sud ; Angola ; Bénin ; Botswana ; Burkina
Faso ; Burundi ; Cameroun ; Comores ; Côte-d'Ivoire ; Djibouti ;
Érythrée ; Éthiopie ; Gabon ; Gambie ; Ghana ;
Guinée ; Guinée Équatoriale ; GuinéeBissau ;
Îles du Cap-Vert ; Kenya ; Lesotho ; Libéria ; Madagascar ; Malawi
; Mali ; Maurice ; Mozambique ; Namibie ; Niger ; Nigeria ; Ouganda ;
République Centrafricaine ; République Démocratique du
Congo ; République du Congo ; Rwanda ; Sao Tomé et Principe ;
Sénégal ; Seychelles ; Sierra Leone ; Somalie ; Soudan ;
Swaziland ; Tanzanie ; Tchad ; Togo ; Zambie; Zimbabwe.
A l'exception de la Mauritanie
3.2.9. Education thérapeutique du Patient
Loin d'être statique, l'éducation du Patient est une
discipline en pleine évolution et dont les
limites sont difficiles à définir. Les
chercheurs distinguent l'éducation du Patient, l'éducation
thérapeutique du Patient, l'éducation du Patient à la
maladie, l'éducation pour la santé du Patient, la
psychoéducation [...]. Elle vise à rendre le Patient le plus
autonome, par l'appropriation de savoirs et de compétences [acquisition
de savoir, de savoir-faire et de savoir être]. Elle induit un
bouleversement dans la relation des partenaires de soins.
Pour Christian Saout
|
[2008]
|
l'éducation thérapeutique du Patient est un
processus de
|
renforcement des capacités du Patient et/ou de son
entourage à prendre en charge l'affection qui le touche, sur la base
d'actions intégrées au projet de soins. D'après Pierre
Coupat, Flavio Leroux et Françoise Ponet, [Opcit], par
l'éducation thérapeutique, le Patient est accompagné dans
une connaissance de soi et une prise de décision individuelle, dans un
environnement social respectueux de son droit : le Patient devient le co-auteur
de son projet thérapeutique.
En effet, les démarches de l'éducation
thérapeutique du Patient ne consiste pas à rendre le Patient
religieusement «obéissant" [compliant], mais de manière
éclairée, d'essayer de comprendre ce qu'il ressent, le sens qu'il
donne à sa maladie, le diabète et au schéma
thérapeutique auquel il est soumis.
Cela renforce l'alliance thérapeutique, la
coopération Soignant [enseignant]-Soigné. C'est une action qui
fait partie de la pratique clinique. Elle est une composante essentielle de la
prise en charge des Patients atteints d'une maladie chronique, [Gagnayire R.,
2007], incluse dans l'éducation du Patient à sa maladie, qui est
elle-même, incluse dans l'éducation pour la santé du
Patient. C'est un continuum.
Bien plus qu'un problème de terminologie
complémentaire, chacune de ces appellations renvoie à des champs
d'actions, à des objectifs, à des thèmes et à des
moments différents d'intervention, dans l'histoire de la maladie et/ou
de la santé des Patients. L'éducation pour la santé du
Patient vise au fait plus à apprendre à ce dernier la maladie
plutôt que la santé.
3.3. Situation-problème de recherche
Choisir d'être Soignant, c'est préférer
avant tout une profession légale qui a pour fonction sociale : d'assurer
toutes les activités liées à l'entretien de la vie
individuelle et collective, avec ou sans présence de maladie ou
d'accident. Nous présentons dans cette partie du travail le
diabète sucré, la situation-problème, les principaux
acteurs de soins, l'unité de soins de gastro-entérologie, les
compétences infirmières et l'analyse de l'étude de cas.
3.3.1. Diabète sucré
o Généralités
«Diabètes Mellitus", selon [Kahn C. R., Weir G.
C., King G. l. and al., 2005] est le nom donné par les Anciens à
cette pathologie, ce qui signifie traverser [du grec : dia-basis] et
doux comme le miel [du grec : melikhros, ou du latin : mellitus].
Cette étymologie s'explique par le fait que le sucre, en
réalité le glucose, se retrouve dans l'urine qu'il rend
sucrée. Aujourd'hui, le diabète est devenu un véritable
problème de société.
Il est souvent lié à l'obésité, au
manque d'exercices physiques, à un mode de vie de plus en plus
sédentaire et à des erreurs alimentaires
répétées. Toute forme de diabète doit être
prise très au sérieux. Il n'y a pas de diabète inoffensif.
Les risques sont nombreux et réels. Les traitements, destinés
à équilibrer la glycémie sont faits avec les grands soins
globaux.
Tout au long de leur trajet dans l'appareil digestif
[transit], les aliments sont mélangés aux divers sucs digestifs,
dont la plupart contiennent des enzymes. Les différentes étapes
digestives transforment progressivement nos aliments en nutriments. La
molécule responsable du diabète est le glucose. C'est
aussi l'aliment énergétique par excellence de toutes nos cellules
[particulièrement du cerveau] et c'est lui que l'on rencontre dans le
sang.
o Diagnostic
Le diagnostic de diabète sucré repose sur deux
critères : une hyperglycémie et son caractère permanent
[Tab-5], en dehors de tout traitement de cette anomalie. Cette
hyperglycémie peut être diagnostiqué à jeun
[condition standardisée], à n'importe quel moment en postprandial
[variable] ou encore lors d'un test de dépistage spécifique
[HGPO].
Tableau-5 : Critères de diagnostic du diabète
Commentaires : La valeur de la glycémie à
jeun est beaucoup plus fiable dans le cadre de la recherche du diabète
chez le nouveau cas de diabétique.
Condition
|
Valeurs de la glycémie [mg/dl]
|
Normales
|
Limites
|
Diabète
|
A jeun
|
70-100
|
100-125
|
=126
|
Non à jeun
|
<150
|
150-199
|
=200
|
HGPO [2 heures]
|
<140
|
140-199
|
=200
|
o Physiopathologie
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-15.png)
[Source :
http://georges.dolisi.free.fr/Schemas/Pancreas.gif]
Figure 2 : Le pancréas
Le diabète résulte d'un déficit absolu ou
relatif d'insuline. L'insuline qui est sécrétée par les
cellules-â des îlots de Langerhans du pancréas est la
principale hormone qui règle le métabolisme du glucose. Elle
exerce aussi de nombreuses actions sur les métabolismes des lipides et
des protéines.
Le pancréas [Fig.-2] est un organe de 10 à 12 cm
de long, situé à gauche entre la rate et le duodénum,
à hauteur des vertèbres lombaires [L1 et L2]. Il
sécrète le suc pancréatique qui contient plusieurs
enzymes, dont notamment la trypsine, lipases et amylases. Outre cette fonction
exocrine, le pancréas a une fonction endocrine ou hormonale.
o Le glucagon : produit par les cellules á-des
"lots de Langerhans, il a une action hyperglycémiante et
glycogénolytique.
o L'insuline : hormone hypoglycémiante, produite
par les cellules-â des "lots de Langerhans. Une hyperglycémie
stimule le pancréas à produire de l'insuline.
o La somatostatine ou SRIF [Somatotrophin Releasing
Inhibiting Factor], sécrétée par les cellules-delta
[ä], qui a une action inhibitrice de l'hormone de
croissance hypophysaire [STH]. Elle régule le débit de l'insuline
et du glucagon. Elle peut même bloquer totalement ces
sécrétions.
Le rôle du pancréas est démontré quant
à la régulation du glucose sanguin, mais aussi de glucagon, qui
agit en antagoniste de l'insuline. Un premier bilan peut être
établi [Fig-3-4-5].
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-16.png)
[Source :
http://georges.dolisi.free.fr/Diabete/Regulation
glycemie.htm#régulation]
Figure 3 : Régulation de la glycémie
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-17.png)
Au niveau des cellules de l'organisme, la première action
de l'insuline est donc de favoriser l'entrée des molécules de
glucose dans les cellules [Fig.-4].
Figure-4 : Actions d'insuline
Le résultat est la baisse du taux de glucose sanguin.
Lorsque la quantité de glucose diminue dans le sang, les cellules
á-des "lots de Langerhans sont stimulées et produisent du
glucagon. Le glucagon [Fig.-5] favorise la glycogénolyse, [catabolisme].
C'est une hormone hyperglycémiante qui a aussi une action lipolytique
[hydrolyse des lipides mis en réserve dans les adipocytes des tissus
adipeux].
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-18.png)
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-19.png)
Figure 5 : Actions du glucagon
-28-
[Source :
http://georges.dolisi.free.fr/Diabete/Regulationglycemie.htm#régulation]
En effet c'est l'action combinée de ces deux hormones, qui
permet la régulation de la glycémie et le maintien d'un taux
sanguin de glucose constant et voisin de 1 g/litre de sang.
o Symptômes d'hypoglycémie et
d'hyperglycémie [Tab.-6]
Tableau-6 : Signes d'appel de trouble glycémique
[Novo Nordisk, 2009]
Hypoglycémie
|
Hyperglycémie
|
- Fatigue,
|
- Fatigue,
|
- Tremblement des mains,
|
- Somnolence,
|
- Saut d'humeur,
|
- Amaigrissement,
|
- Polyphagie [faim],
|
- Polyurie [nycturie],
|
- Troubles de la vue,
|
- Polydipsie [soif],
|
- Pâleur,
|
- Sécheresse buccale,
|
- Céphalées,
|
|
- Transpiration,
|
|
o Typologie des diabètes [Fery F., (2009) ; Demerre
A., (2008)]
Selon leur étiologie, il existe différentes formes
[type-I et-II classiques] de diabète sucré. Dans le cadre de ce
travail, nous nous intéressons particulièrement au diabète
de type-II.
* Diabète de type-I [Diabète
insulinodépendant (DID)]
Le diabète de type-I est une maladie à vie
provoquée par le manque d'insuline. Il est la conséquence d'une
destruction auto-immune14 des cellules
insulino-sécrétrices dites cellules-ß des îlots de
Langerhans. L'hyperglycémie apparaît lorsqu'il ne reste plus que
10 à 20 % de cellules-â fonctionnelles. L'épuisement plus
ou moins rapide de la sécrétion de l'insuline entraîne
l'apparition du diabète de type-I. Néanmoins, la
sensibilité de l'organisme à l'insuline est
préservée.
Cette réaction auto-immune survient sur un terrain de
susceptibilité génétique à la suite de facteurs
déclenchants [environnement, virus...]. Elle peut être
dépistée avant l'apparition de l'hyperglycémie par des
dosages sanguins d'auto-anticorps [Charbonnel B., 2004]. Ce diabète
touche surtout les sujets jeunes. Ils ont moins des facteurs de risque
cardio-vasculaire et en l'absence de facteur d'insuffisance rénale, un
bon pronostic coronarien.
* Diabète de type-II [Diabète
non-insulinodépendant : (DNID)]
C'est une maladie complexe. Le diabète
non-insulinodépendant est une forme de diabète qui débute
de façon silencieuse et progressive, souvent diagnostiqué
après 40 ans. Le DNID représente la majorité des
diabètes déclarés et résulte soit d'un
affaiblissement de la fonction endocrine du pancréas qui
sécrète de moins en moins d'insuline, soit d'une
sensibilité décroissante des récepteurs à insuline,
alors que cette hormone est sécrétée en quantité
suffisante ou même supérieure à la normale.
14 Le processus auto-immun responsable d'une insulite
pancréatique se déroule sur de nombreuses années.
La liaison insuline-récepteur ne se fait plus ou se fait
mal, et le glucose ne rentre plus normalement dans les cellules pour y
être utilisé et stocké.
Dans toutes les sociétés à forte
consommation [André J. Scheen et Luc F. Van Gaal, 2007], cette forme de
diabète augmente avec le surpoids et l'embonpoint [Tai-7],
associé au manque d'exercices physiques.
Il n'existe pas de formule parfaite de calcul. Pour
évaluer le facteur de risque, généralement,
c'est l'indice de masse corporelle [IMC] qui est
utilisé
|
|
pour l'évaluer.
|
|
Tableau-7 : Indice de masse corporelle [(IMC), Scheen
A.J. et Van Gaal L.F., 2007]
Sexe
|
Maigreur
|
Sous poids
|
Normal
|
Surpoids
|
Obésité
|
Hommes
|
< 18
|
18 à 20
|
20 à 25
|
25 à 27
|
> 27
|
Femmes
|
< 17
|
17 à 19
|
19 à 24
|
24 à 26
|
> 26
|
o Facteurs de risques
En raison de la présence systématique d'une
surcharge pondérale [d'une obésité ou au moins d'une
adiposité abdominale et d'une insulino-résistance], le
diabétique de type-II est plus exposé à d'autres facteurs
de risque que l'hyperglycémie : l'hypertension artérielle et
la dyslipidémie. Il est donc exposé aux accidents
cardio-vasculaires, en particulier coronariens. La prise en charge de ce
Patient ne se limite donc pas au simple contrôle de
l'hyperglycémie, mais elle doit être plus large avec une approche
multirisque.
o Contrôle de la glycémie
Le médecin ou l'infirmier [ere] peut réaliser de
façon occasionnelle une prise de sang pour mesurer la concentration de
glucose dans le sang. La recherche de glucose dans les urines est actuellement
remplacée par une légère piqüre au bout du doigt
permettant d'obtenir une goutte de sang capillaire à analyser dans un
petit appareil [glycomètre] et qui donne la valeur de la glycémie
[ce qui simplifie l'auto-surveillance ou l'autocontrôle
glycémique].
Il y a aussi le dosage de l'hémoglobine glyquée [
]15. Il est le reflet fidèle de
l'équilibre
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-20.png)
. Chaque
15 L'équivalence entre la glycémie et l'
1,2g/L=6% ; 1,5g/L=7% ; 1,8g/L=8%
augmentation de 0,3g/L de la glycémie, équivaut
à une augmentation de 1% de l' Chez un sujet diabétique, le
pourcentage de l' est de 4-6% de l'hémoglobine totale.
L'
augmente chez le diabétique lorsque son diabète
est déséquilibré. L'idéal serait de
ramener cette valeur de la l'hémoglobine glyquée [
] en dessous de 6,5-7%.
-30-
moyen de la glycémie au cours de 6-8 semaines
précédentes. Disons, c'est une boîte noire du Patient qui
retrace l'histoire récente de son diabète. Le pourcentage de
l'hémoglobine glyquée ou glycosyllée augmente
proportionnellement à la valeur de la glycémie moyenne.
o Complications des diabètes
Les complications du diabète se classent en trois grandes
catégories : Les complications métaboliques, les
complications vasculaires et les complications
neurologiques.
Complications métaboliques
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-21.png)
Le manque d'insuline entraîne la glycogénolyse
hépatique [hyperglycémie] et une diminution de l'utilisation du
glucose par les tissus périphériques. La premiere complication
métabolique chez le Patient diabétique est l'hyperglycémie
aiguë.
Dans le cas extrême, elle peut conduire à un
coma, qui présente des caractéristiques quelque peu
différentes dans le diabète de type-II [coma hyperosmolaire] et
dans le diabète de type-I [coma acido-cétosique, plus une fuite
rénale de Na+ et de K+ capable de conduire
à une arythmie cardiaque maligne, qui peut être fatale]. Dans les
deux cas, il s'agit d'une urgence thérapeutique qui exige une
hospitalisation en soins intensifs.
L'hypoglycémie est aussi une autre complication
métabolique du diabète. Le risque de traitement insulinique ou
par des médicaments stimulant la sécrétion endogène
de l'insuline est représenté par l'hypoglycémie. Celle-ci
est vécu par l'organisme comme un stress et s'accompagne d'une riposte
adrénergique [stimulation du système orthosympathique : voir
aussi les symptômes d'hypoglycémie].
Sans résucrage, l'hypoglycémie peut s'aggraver et
entraîner des signes neurologiques des fois sévères [vue
floue, désorientation mentale] jusqu'au coma hypoglycémique et la
mort.
Complications vasculaires
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-22.png)
- La micro-angiopathie dans le cas de diabète
est définie par l'atteinte des petits vaisseaux artériels. Elle
est directement liée à l'hyperglycémie. Plus
l'hyperglycémie chronique est sévère et plus elle dure
longtemps. Dans ce cas, le risque de microangiopathie est grand.
L'HTA aggrave le risque de micro-angiopathie. D'où
l'importance d'un contrôle régulier de la pression
artérielle chez tous les diabétiques. Ce contrôle est
intense chez les diabétiques avec des lésions vasculaires
débutantes. La rétinopathie et la néphropathie sont des
complications les plus fréquentes chez les diabétiques. La
rétinopathie en est une des complications les plus
fréquentes.
Elle résulte d'une atteinte des petits vaisseaux de la
rétine. Elle est une complication particulièrement
redoutée chez le diabétique, non seulement parce qu'elle peut
conduire à la dialyse [ou à la greffe rénale], mais aussi
parce que sa seule présence aggrave le risque de complication
cardio-vasculaire et de décès.
- La macro-angiopathie est l'atteinte des gros
vaisseaux artériels et correspond, en fait à une
athérosclérose accélérée. Liée
à l'athérosclérose en plus d'une hyperglycémie,
dans le cas de diabète de type-II, ces signes font exploser les
complications macroangiopathiques. Le tabagisme en est l'un des facteurs
favorisants.
Ces atteintes peuvent se situer au niveau des artères
coronaires [coeur diabétique], cérébrales [AVC] et des
artères des membres inférieurs16 Les crampes dans les
mollets à la marche [claudication intermittente], justifient bien un
rétrécissement significatif sur un des gros troncs
artériels qui drainent les membres inferieurs.
Complications neurologiques
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-23.png)
Les deux formes les plus fréquentes des complications
neurologiques sont :
- La poly-neuropathie diabétique est de loin
la forme la plus fréquente. Les nerfs les plus longs [qui innervent les
pieds] sont les plus vulnérables. Cette atteinte joue un rôle
majeur, souvent initiateur dans la problématique du pied
diabétique, si abolition de la sensibilité. La polynévrite
avec l'artériopathie et l'infection, en triade, mènent aux
complications les plus sévères, qui peuvent aboutir à des
amputations.
- La neuropathie autonome [végétative]
est associée à une polynévrite
périphérique.
Elle peut atteindre tous les systèmes [digestif,
uro-génital, cardio-vasculaire...].
o Traitements du diabète de type-II
Dans le cas du diabète de type-II, nous pouvons
proposer deux grands types d'approches [Fig.-6] non exclusives de traitement
préventif. Elles sont fondées sur des modifications du style de
vie et des interventions pharmacologiques.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-24.png)
16 [L'athérosclérose est une maladie
diffuse. Sur le plan de diagnostic, il s'agit ici, d'un message fondamental que
tout diabétique, avec une symptomatologie évocatrice
d'artériopathie périphérique, devrait être
exploré sur le plan cardiaque pour exclure la présence d'une
coronaropathie significative].
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-25.png)
|
|
Predisposition
|
|
Obesité
génétique abdomi nal e - Alimentation
|
|
Environnement :- Séclentarité
|
|
|
|
|
|
|
- Metformine - A rcdaose - Rinondaant
- I nhibiteurs angiotensine
|
|
Medicaments I nsuli norési stance Style de vie
Deficit insulinosécrétoi re
|
|
- Rime hypocalorique - Restriction en I ipides
|
|
|
- GI itazones Diminution de la
tolerance au glucose
- °distal - Stop tdaagisme
|
|
|
|
|
Diabite de type-II - Exerdce phydque
|
|
Figure -6 : Prise en charge du diabète de type-II [Scheen
A.J. et Van Gaal L.F., opcit
Commentaires :
Pour les diabétologues, il existe cinq classes des
médicaments qui abaissent le taux du sucre dans le sang
[hypoglycémiants], qui sont souvent associées au traitement
hypotenseur.
]
La diminution surpoids et de l'obésité est donc
impérative. Associées à l'exercice physique,
les mesures hygiéno-diététiques sont [le cas
échéant] complétées par des traitements
médicaux, [surtout] chez les diabétiques plus exposés
aux risques de nombreuses complications.
- - Les biguanides, telle la
metformine [Glucophage® ou Glumetza®], qui diminuent la
résistance à l'insuline, ce qui aide l'organisme à
utiliser plus efficacement le glucose; ils favorisent aussi la perte de
poids.
- - Les sécrétagogues
d'insuline, qui comprennent les sulfonylurées
[Diabinèse®, Diamicron®, Diabeta®] et les
méglitinides [Starlix®, GlucoNorm®]; ils stimulent la
production d'insuline par le pancréas par différents
mécanismes, mais peuvent causer des hypoglycémies.
une classe de médicaments qui comprend la rosiglitazone
- édentarité
Obésité bdml -
- Les
thiazolidinédiones, [Avandia®] et la
pioglitazone [Actos®], améliorent la glycémie en diminuant
la résistance à l'insuline [Ces médicaments sont
contre-indiqués aux personnes souffrant d'insuffisance cardiaque].
[l'acarbose (Glucobay®)] ont pour effet de
nsulinorésistance -
- Les inhibiteurs de
l'alpha-glucosidase
g p q
prolonger l'absorption des glucides; ils doivent être pris
au moment d'un repas pour
être efficaces. Ces produits peuvent entraîner des
ballonnements et des flatulences en cause des sucres non-absorbés.
tolérance au glucose -
- Les incrétines, une nouvelle
famille de médicaments dont fait partie le Januvia® [la
sitagliptine], agissent en augmentant la sécrétion d'insuline
apr~s un repas, sans causer
Diabète de type-II - Exercice physique
d'hypoglycémies; ils ont un effet neutre sur le poids.
3.3.2. Principaux intervenants de recherche
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-26.png)
En éducation thérapeutique du Patient, la
transformation des rapports entre les partenaires de soins est essentielle.
C'est une logique de compromis, de négociation qui facilite
l'aménagement de nouveaux espaces de soins. Dans ces espaces pourraient
se débattre des enjeux intéressants de santé avec des
différents acteurs. Nous présentons dans ce sous point du
travail, les catégories et l'organisation de nos principaux acteurs de
soins, les valeurs et les compétences du Soignant dans la prise en
charge du diabétique de type-II.
a) Catégories et organisation des principaux
intervenants
En Belgique la prise en charge du diabétique s'inscrit
dans une politique nationale de la santé publique. La majorité
des Patients sont suivis par une équipe interdisciplinaire, où le
Soignant joue à tous les niveaux un rôle de facilitateur, de
charnière, d'accompagnant, etc.
L'éducation thérapeutique du Patient
est une des quatre conditions17 [le diagnostic, le
traitement et le suivi], nécessaires pour une prise en
charge efficace. Le Passeport du diabète comme outil, met en
évidence la nécessité de coordination des activités
de soins. Pour y arriver, nous avons identifié l'interaction entre le
Patient, le Soignant, 'hôpital et le Ministère de la Santé
Publique [Fig.-7].
Figure-7 : Interactions entre les acteurs de soins
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-27.png)
Environnement hospitalier
Soignant
Hôpital [Organisation]
Patient et son entourage
Environnement de soins à domicile
Ministère de la Santé Publique [MSP]
Médecin de famille & Ses collaborateurs
Légendes
: Relation d'influence directe :Relation d'influence indirecte
Source : ABD, 2002, opcit.
Commentaires :
Cette figure nous présente les types de relations,
directe ou indirecte qui existent entre les acteurs qui gravitent autour du
Patient. Ils se trouvent dans le cadre global de la politique du MSP [les soins
hospitaliers et extrahospitaliers].
17 Selon, Dominique Paulus et Dominique Pest, [2006],
plusieurs conditions sont nécessaires pour une prise en charge de
qualité du diabétique, notamment : Une organisation des soins
qui favorise la prise en charge du patient, un financement adéquat de la
prise en charge du diabétique, un support national pour le
développement des systèmes de technologie de l'information, la
considération du diabète comme une priorité au niveau des
politiques de santé, l'existence des «guidelines»
régulierement actualisés, l'existence des recherches en
matière d'organisation de la prise en charge du diabète, la
présence des structures qui soutiennent, coordonnent et supervisent la
prise en charge du diabète au niveau local et/ou national, la
disponibilité de l'équipe multidisciplinaire où le
Soignant joue un rôle central, l'existence d'un programme
d'éducation à la santé structurée...
o Le Patient et son entourage
La société [traditionnelle] africaine se
caractérise par une organisation basée sur des valeurs
communautaires. L'individu à lui seul ne se définit pas en dehors
du groupe18. Le groupe et l'individu ne sont pas pour autant deux
réalités distinctes, mais une seule et même
réalité. Pour les Africains, la personne se définit dans
[et par] le groupe auquel il appartient. L'immigré qui vit dans un
environnement de stress, de dévalorisation quotidienne [parfois],
alimenté [des fois] par le sentiment de racisme, de
stéréotype, de préjugé, [...] finit par aggraver le
poids des principaux déterminants de la santé et de l'estime de
soi.
Cette clientèle est [souvent] limitée dans sa
capacité de participer aux soins. Avec ses besoins, ses attitudes face
à sa maladie et à sa prise en charge, à ses projets, le
Patient doit être, tout comme les autres acteurs de soins, un acteur du
changement au coeur de la stratégie de l'éducation
thérapeutique. En effet, la reconnaissance des droits du Patient
[Cerhexe F., 2009], notamment le respect de la dignité humaine, la
liberté, l'égalité, la solidarité, la
tolérance, la responsabilité, etc. dans les différentes
situations de soins, les notions d'informations et de consentements, sont pour
nous des valeurs essentielles, [(Fig.-8) qui est inspiré du
référentiel des compétences] pour agir selon l'esprit des
règles de l'Art infirmier.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-28.png)
PATIENT
15 6
Diabétique de type-II
14
Figure-8 : Une approche globale des valeurs humaines en Soins
Infirmiers
16
17
13
18
12
11
1
Source : Réf.
compétences-ISEI, 2009 ; Cerexhe F., 2009
10
2
9
3
8
Dimensions de la personne
4
7
5
1. Biomédicale :
2. Psychologique :
3. Sociale :
4. Politique :
5. Déontologique :
6. Technologique :
7. Morale :
8. Spirituelle :
9. Religieuse :
10. Philosophique :
11. Géographique :
12. Économique :
13. Culturelle :
14. Environnement :
15. Institutionnelle :
16. Chartes :
17. Juridiques et légale :
18. Autres.
Commentaires :
Cette figure présente les multiples facettes de la
dimension humaine telle que nous la concevons en soins infirmiers. Tout en
gardant son identité, le Patient reste en interaction permanente avec
tout ce qui l'entoure, sa Vie.
Le Patient a le droit [selon l'esprit de la Loi du 22 août
2002] de connaître, avant son adhésion, les finalités et
les modalités de sa prise en charge thérapeutique.
18 L'individu apparaît comme un centre de participation
où se retrouvent les ancêtres, du clan les membres de la famille
large, les compagnons de jeu et de travail, les initiés qui
appartiennent à la même classe d'âge. Donc le fait
communautaire découle d'une conception de la vie, fondée sur la
recherche d'un équilibre harmonieux au sein du groupe, ainsi qu'entre la
société, la nature et le sacré. L'homme qui vit en
harmonie avec la nature entre dans les graces de la divinité.
Il est désormais un évaluateur de droit, capable
de juger voire de sanctionner le service de soins de santé qui lui est
proposé. Le Patient passe donc du stade de celui qui reçoit et
accepte sans discuter le traitement au stade de consentant
éclairé [par les échanges]. Clairement, cela lui
confère un nouveau statut ultime, celui du Patient qui participe
librement aux soins.
Ce processus du transfert de savoirs, de compétences,
d'apprentissages, etc., nécessite néanmoins, un travail de
contextualisation, de décontextualisation et de recontextualisation ;
c'est-à-dire qu'il faut considérer le Patient dans sa
globalité. Il faut pouvoir négocier afin de trouver les compromis
[faire des concessions]. Au cours de cette négociation, le Patient
«oblige» les autres acteurs à accepter de lui
transférer une part importante de leurs pouvoirs et lui
délèguent quelques unes de leurs compétences. En plus de
niveau socioéconomique bas, il existe des divers facteurs19
capables d'expliquer la participation du Patient aux soins.
o Le Soignant
Dans ce travail, nous nous intéressons davantage sur la
qualité du Soignant hospitalier.
En faisant référence à l'esprit de la Loi
relative à l'Art de soigner [art 21 quinquies de l' AR, n°78 du
10/11/1967, modifié par la Loi sur l'Art de Soigné du 20
décembre 1974], l'Art infirmier est l'enregistrement, l'observation, la
constatation des symptômes et les réactions, tant physiques que
psychiques du Patient, afin de rencontrer ses différents besoins ainsi
que de collaborer à l'établissement du diagnostic par le
médecin ou à l'exécution de traitement médical pour
de soins qu'exige son état.
Être infirmier c'est aussi assurer la prise en charge de
la personne saine, afin de l'aider, par une assistance continue, des actes qui
contribuent au maintien ou à l'amélioration ou au
rétablissement de sa santé ou par l'assister en fin de vie.
Soigner, c'est aussi accomplir les actes techniques de soins
infirmiers utiles à l'établissement du diagnostic par le
médecin, appliquer le traitement prescrit et les mesures relevant de la
médecine préventive. Il intéresse également les
actes qui peuvent être confiés par le médecin, selon
l'article 5§1er, alinéa 2et 3 [Semeus W., Borgion J.,
Foulon M., et col., Opcit].
Visiblement, cette définition englobe les fonctions
autonomes, de collaboration et les fonctions confiées de l'Art de
soigner.
19 Ce sont les croyances de santé, les différences
culturelles et/ou religieuses, les problèmes de communication avec
l'équipe Soignante, la langue, les représentations [symboliques],
le niveau de formation initiale [des fois] insuffisant, etc.
Dans le cadre de soins, ce qui importe le plus au Patient, ce
sont les effets que sa maladie aura sur sa vie de tous les jours. Pour Laurent
Morasz, [2002], cité par Isabelle Aujoulat [2006], être Soignant,
n'est autre qu'incarner les soins et se mettre en position de se laisser
toucher par la souffrance qui vient nous convoquer à une place que nous
connaissons peu et à laquelle nous avons trop peu été
formés, déceler la souffrance, l'évaluer, tenter de la
comprendre [...]. Il demande un temps d'arrêt, de mise en souffrance
personnelle potentielle.
Le Soignant est, «la rencontre et la
présence», par son caractère, essentiellement
relationnel. Il est un interlocuteur privilégié qui se
déploie en soulevant les questions d'identité, de reconnaissance
et d'altérité. La science infirmière se trouve à la
croisée des sciences naturelles et des sciences humaines. Et son
investigation multidisciplinaire est large.
Dans ce cadre professionnel, pour Champagne A-M, Dardenne S.,
Duchâteau F. et col., [2000]20, les soins infirmiers
constituent un ensemble de gestes, d'attitudes et de paroles qui
répondent à certaines valeurs humaines [éthique]. Ils se
retrouvent de manière transversale dans des disciplines variées
et qui visent à donner du sens à ce que le Patient vit, en lui
apportant du soutien, de l'aide, un accompagnement personnalisé et/ou
global.
Pour Rosette Poletti, être Soignant, c'est promouvoir la
vie et aider les gens à mieux vivre, à atteindre leurs buts. Le
champ de soins infirmiers vise tout ce qui touche le confort, la
dignité, la simplification de la vie quotidienne [Poletti R., 2008]. Ils
[les soins infirmiers] s'étendent au-delà de la simple dimension
médicale, [souvent] résumé par la triade,
«problème-étiologiesigne» [PES].
C'est-à-dire que le Soignant cible la personne avec toute la
complexité de son histoire et de ses réactions, pour faire face
à ce qui lui arrive.
Les compétences infirmières englobent plusieurs
domaines : méthodologiques, relationnels, organisationnels,
pédagogiques et techniques [pathologies,
traitements...] et ce, dans un environnement pluriel. Cette approche globale du
Patient permet de personnaliser les soins infirmiers et de faire de la relation
avec le Patient, un soin à part entière. C'est une ouverture
à ses valeurs humanistes dans le respect d'une éthique Soignante
traduite en actes.
Les études de Phuc Le-Dinh et Marc Catanas, montrent
que les facteurs internes et externes, ainsi que les besoins de
base qui favorisent la non-observance thérapeutique, poussent le
Soignant notamment, à s'interroger sur ses propres
représentations et sur les visions du Patient quant à la gestion
de son diabète [Boury D. et Dreuil D., 2007].
20 Les fonctions infirmières ont quatre dimensions
indissociables : la fonction de soins, de gestion, pédagogique et la
fonction de recherche etc.
En effet, la recherche des données sur soi et la valeur
affective attribuée à celles-ci, activent la force, l'orientation
et la décision qu'une personne accorde à son comportement. Elles
constituent des attributs de confiance qu'un sujet a sur sa propre personne. La
confiance est stable ou variable, mais vivement associée aux
systèmes de représentations.
Pour ce qui nous concerne, l'Art infirmier consiste
à davantage engager la personnalité professionnelle du Soignant
dans la réalité du Patient. Il contribue énormément
à rechercher, avec le Patient, les pratiques qui conviennent au mieux
à sa vision humaniste. Sa fonction étant d'aider le Patient
à mieux s'armer et affronter la maladie avec le sentiment d'en
être acteur. Malheureusement, les initiatives en éducation
thérapeutique du Patient se heurtent au manque de motivations et de
mobilisations des acteurs clés.
o Le Médecin généraliste [de famille]
Le médecin de famille est le premier interlocuteur pour
la majorité des problèmes de santé en milieu
extrahospitalier. Pour Pierre-Jean Pradelle, c'est la médecine
générale qui soigne le Patient dans sa globalité [AR,
n°78 du 10/11/1967]. Elle est générale continue, globale,
coordonnée, collaboratrice, orientée vers la famille, vers la
communauté. Le médecin généraliste est donc le lien
incontournable entre professionnels médicaux, paramédicaux,
Patients, familles, entourage, et environnement psycho-social [Pradelle P-J.,
2009].
Dans cette condition, la seule parade aux aléas
thérapeutiques individuels est une bonne connaissance du Patient, de son
histoire, de sa réactivité globale, de ses épisodes
antérieurs de tolérance ou d'intolérance,
d'efficacité ou d'inefficacité paradoxale des remèdes. Et
pourtant, seul le médecin généraliste [de famille] de
proximité peut assurer ce suivi continu dans le temps et le transmettre
à qui de droit. Cela sous-entend sa vocation à enrichir sans
cesse, le dossier du Patient par sa connaissance accumulée qu'il
possède de l'humain, qu'il côtoie au fil de toute sa
carrière voire jusqu'au lit de l'hospitalisation.
De même, la relation de confiance établie au
cours de longues années lui donne une place de choix dans les
orientations thérapeutiques et le suivi des malades. Même au cours
de l'hospitalisation du Patient, le médecin de famille, de part sa
connaissance de l'entourage, sa capacité à anticiper les
problématiques sociales liées aux maladies, est [souvent]
considéré comme un interlocuteur privilégié.
«C'est Mon médecin de famille» !
Malgré le souci budgétaire du Ministre de la
santé et à la coercition économique du gouvernement, selon
Willy André, la recherche du caractère humain de la
médecine se base sur la satisfaction du Patient, l'accessibilité
de tous aux soins de santé et la recherche de la qualité par la
profession elle-même [l'évaluation de son activité de
médecin de famille et la notion d'efficience peut apporter une solution
aux dilemme d'accessibilité aux soins de la population en situation de
la précarité, (André W., 2004)].
Pour le médecin de famille, les soins de
première ligne ne se limitent pas uniquement aux soins de santé.
Mais, ils couvrent aussi les services de première ligne
nécessitant ses savoirs et ses expertises, afin de défendre les
intérêts et prodiguer les conseils à son Patient. Cela
exige entre autre la mise sur pied des équipes interdisciplinaires et
des conseils consultatifs communautaires de la santé à l'exemple
des services d'Aides & Soins à domicile.
o L'Hôpital [Organisation]
Sous le terme Hôpital, nous regroupons tous les
établissements qui permettent à une personne d'être
hébergée pour des soins. Les hôpitaux dispensent des soins
dans le cadre de consultations hospitalières où les
Patients viennent de façon ponctuelle, et
d'hospitalisation où ils passent un séjour plus ou
moins long.
Mais, la complexité [liée au stress de
l'immigration, au niveau socioéconomique bas...] des procédures
d'accès aux soins hospitaliers à l'égard des populations
vulnérables particulièrement des immigrées Sub-sahariens,
est de plus en plus difficile.
L'hôpital, qui est chargé de la coordination et
du développement des missions, inscrites dans la loi des
hôpitaux21 [AR du 10 juillet 2008], doit finalement s'adapter
à cette nouvelle clientèle d'Immigrés Sub-sahariens en
l'intégrant dans le processus de soins. L'hôpital est un lieu de
rencontre entre acteurs d'horizons différents où, se
côtoient les singularités politiques, sociales, culturelles,
religieuses [...].
Au niveau de la ressource humaine, sa composition
multi-interdisciplinaire, lui confère au départ plusieurs
missions, dont celle de recensement des actions à l'éducation
thérapeutique du Patient, la mise en place de formation en la
matière, l'organisation des rencontres internes et externes au niveau
locale, régionale, nationale, etc.
21 En Belgique, les hôpitaux universitaires
définissent une série de lignes de force pour les années
à venir. Ces différents axes comportent les défis auxquels
le secteur de la santé doit faire face, y compris les hôpitaux
universitaires.
Malgré sa dimension bureaucratique, commerciale,
managériale [...], l'hôpital ne doit pas occulter sa dimension
professionnelle de soins. Il apparaît très souvent comme un lieu
de différenciation et de hiérarchisation de sous-cultures, des
profanes, des sous-initiés [...].
L'hôpital constitue le groupe de correspondants en
éducation du Patient et à l'éducation thérapeutique
du Patient, est inscrite ici dans le projet médical de l'hôpital.
Ses actions permettent d'assurer une réelle promotion et une
reconnaissance d'actions, en affirmant une solide volonté
institutionnelle. Finalement en créant à son sein, l'unité
fonctionnelle de coordination des actions de préventions en
éducation pour la santé.
Selon l'esprit de la Loi belge, portant sur la coordination de
la Loi relative aux hôpitaux et à d'autres établissements
de soins, il existe différentes tâches allouées aux
hôpitaux, spécialement universitaires : Tout d'abord, les soins
complexes et spécifiques pour lesquels les hôpitaux universitaires
sont souvent le dernier recours pour certains Patients.
Ensuite, ces hôpitaux assurent l'enseignement
et la formation continue des générations actuelles et
futures des professionnels de santé. Enfin, ils ont une mission cruciale
sur le plan de la recherche scientifique. Leur politique d'expertise
à l'égard du pouvoir public, les contraint également
à mettre du personnel qualifié à disposition pour remplir
cette mission.
o Le Ministère de la Santé Publique [MSP]
Le Ministère de la Santé Publique est l'organe
suprême de décision qui définit la politique de
santé, administre le système de soins de santé [le
stewartship], finance les systèmes de soins de santé [rassemble
les ressources, les globalise, (pooling)] et investit dans les soins de
santé. Garant, l'État protège la prestation de soins [Wim
van Lerberghe, 2001 ].
En Belgique, le Ministère de la Santé Publique
décrit la politique générale. Il définit le cadre
de l'éducation thérapeutique du Patient, les plus pertinents au
regard du système de soins de santé, précise les
modalités nécessaires à leur opérationnalisation et
propose le cas échéant, à côté des actions
d'éducation thérapeutique stricto sensu, une typologie
des actions d'accompagnement du Patient à la qualité de vie,
d'aide à la compliance et à l''observance. Le MSP priorise les
choix des programmes de soins et oriente les décisions
thérapeutiques.
De manière rétrospective [à titre de
rappel], il est possible de mettre en évidence au fil de l'histoire de
ces plus de 50 dernières années, un surinvestissement en
motivation, en matériel, en personnel et en budget dans le domaine
curatif. Ce qui a pour conséquence une survalorisation de cet aspect,
avec le prestige social qui lui [jusqu'à ce jour] est
rattaché.
A contrario, il est observé que pendant cette
période un désinvestissement des activités de maintien et
d'entretien de la vie [éducation pour la santé et promotion de la
santé], avec une dévalorisation et peu de prestige social
[Pineault R. & Daveluy C., 1986].
Pour des raisons économiques, la politique de
santé a tendance actuellement à redonner une place à
l'éducation pour la santé et à la promotion. D'autant plus
qu'il est possible de vivre toute sa vie sans avoir besoin de traitement ou de
réparation. Mais, il n'est pas possible de vivre sans soins :
étant complémentaire, soigner [(DI)-(PTC)] est
différent de traiter [PES].
Dans notre société contemporaine, le concept de
soins est implicitement et fortement rattaché à la maladie. Les
soins d'entretien et de maintien de la vie, de prévention ou de
promotion de la santé sont [sciemment ou par ignorance] occultés
au profit de soins de réparation [curatifs].
En synthèse, sous l'égide des autorités
ministérielles, les différents acteurs de soins peuvent
s'organiser au sein des institutions de soins, des réseaux
ville-hôpital, des associations de professionnels de la santé
et/ou de Patients [à l'exemple de l'ABD]. Le statut associatif constitue
ici un atout de taille en matière de réactivité et
d'ouverture aux acteurs du système de santé : convention
efficiente avec les secteurs publics et privés en est un des exemples.
En fonction des acteurs locaux l'éducation thérapeutique est une
activité de proximité.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-29.png)
b) Valeurs et compétences
infirmières
o Valeurs infirmières
Le terme valeurs est noble. Il est une attitude, une
croyance qui justifie la portée qu'une personne accorde à un
objet, à un principe ou à un comportement [Venaut F., 2003]. Dans
le cadre de la profession infirmière, les valeurs révèlent
plus [surtout] du savoir-être que du savoir-faire et du
savoir. Les valeurs infirmières s'expriment lorsqu'elles sont
mises en acte ou vécues, au cours d'une interaction humaine [Bardier J.
M., 2004]. Elles déterminent la manière d'aborder la vie. En
contexte interculturel, la qualité de l'intervention
infirmière est liée à la capacité d'ouverture,
entre le Soignant et le Soigné : c'est de l'humanisme.
Cependant, une question de fond se pose celle de savoir ce
qu'il faut faire pour bien faire. Car, décider pour agir en
qualité de Soignant [Svandra Ph.,
2009], c'est s'attacher à la connaissance des
textes légaux et déontologiques qui règlementent
la pratique. Décider pour agir c'est aussi effectuer une
réflexion morale visant à exclure les possibles
contraires aux valeurs humanistes de soins, à la
délibération individuelle et collective. Il permet
d'opérer le bon choix parmi toutes les possibilités
légalement conformes et moralement acceptables.
Néanmoins, les difficultés liées à
l'incompréhension culturelle sont plus difficiles à surmonter que
les difficultés linguistiques. C'est le choc culture, qui est
une incompréhension mutuelle liée à l'origine [nationale
ou régionale ou exotique] du Patient. Au-delà des
difficultés linguistiques, les conceptions de la santé et de la
maladie et les comportements, liés à cellesci, varient au point
de mener à une incompatibilité socioculturelle : Les valeurs
et les comportements s'opposent en raison de la culture.
Ce qui fait que le risque est réel : celui de
réduire l'autre à ce qu'est supposée être à
nos yeux sa culture. Cette vision tendancieuse, une fois franchie,
enferme dans des représentations stéréotypées,
simplistes, et efface tout ce qu'il a de singulier. Ce choc culturel
peut entre autre se produire entre professionnels et profanes qui partagent une
même origine nationale, sociale voire familiale. Il peut même se
produire à l'intérieur d'une même personne, etc.
Il nous parait ainsi important de pouvoir préparer et
soutenir les acteurs de soins, en contexte multiculturel. Des
possibilités d'échanges et de formation sur les processus de
centrationdécentration culturelle ou sur les fondements des
différences culturelles et de leurs manifestations peuvent leur
être offertes. Il n'est pas besoin de rappeler ici à quel point
toutes les mesures pour améliorer la qualité de l'accueil, de
l'aide, du soutien et de l'intégration des familles migrantes, les
intervenants peuvent représenter pour elles une source d'espoir et
faciliter leur plein devenir dans leur pays d'adoption.
Manifestement, la charte de valeurs de l'ISEI [2009] s'inscrit
bien dans cette logique qui encourage les étudiants infirmiers à
certains principes de base : Le respect, la rigueur, l'engagement, la
communication, l'interdisciplinarité, la cohérence et la
convivialité.
o Rôles infirmiers
La fonction infirmière se base sur le respect de
certains principes de soins qui se résume dans la démarche de
soins qui est un processus scientifique. C'est une méthode de travail
qui permet d'élaborer des actions fondées sur des jugements
infirmiers crédibles.
C'est pourquoi la réalisation de la démarche de
soins exige la récolte des données pertinentes et
correctement les interpréter afin de bien programmer
les soins à exécuter et de réaliser une
évaluation continue pendant toute la période de soins
offerts au Patient [(CIPIE) ; Christine Malhomme, Sophie Breedstraet, Nelly
Bruneel et col, 2008].
Selon les rapports des experts [Semeus W., Borgion J., Foulon
M., et col., opcit], les rôles infirmiers ont été
groupés en quatre dimensions qui sont intimement liées. Nous
avons tenté de les présenter dans le tableau et figure [Tab-8
& Fig.-9], ci-dessous :
|
Tableau-8 : Les dimensions de la fonction [le rôle] de
soins infirmiers
|
[Malhomme, Sophie Breedstraet, Nelly Bruneel et col, opcit]
|
N°
|
Dimensions
|
Contenu
|
1
|
Fonction de Soin
|
- Évaluation globale de la santé du Patient.
- Dispensation de soins directs, répondant aux
problèmes mis en évidence par une étape
préliminaire d'analyse diagnostique.
|
2
|
Fonction de Gestion
|
- Organiser, coordonner et évaluer les soins
infirmiers.
- Privilégier la multidisciplinarité. Le tout,
étant inclus dans une approche pluridisciplinaire et multisectorielle de
soins infirmiers.
|
3
|
Fonction Pédagogique
|
- Assurer la promotion, l'amélioration de la
santé individuelle ou collective. - Collaborer à la formation
personnelle et des membres de l'équipe de soins. - Partager les
expériences [savoirs, réussite, échecs..] professionnelles
avec les collègues.
|
4
|
Fonction de Recherche
|
- Réaliser les travaux de recherche [acteur direct],
liée à l'Art infirmier et au système de santé. -
Participer à la recherche pour faire progresser les soins infirmiers.
|
|
Figure-9
|
: Les dimensions de soins infirmiers
|
|
|
|
Pédagogie
|
Soins
|
|
|
|
|
SOINS INFIRMIERS
|
|
|
Gesti
|
Recherche
|
|
on
|
Source : Semeus W., Borgion J., Foulon M., et
col., opcit
|
Pour nous, la démarche de soins n'est autre que celle
qui tient à poser de manière raisonnable le diagnostic infirmier,
à soigner [traiter] des réactions humaines et des
problèmes de santé actuels ou à prévenir des
risques de santé, dans le contexte global du Patient.
o Compétences infirmières
La compétence est un savoir-faire [savoirs]
responsable et validé. Elle est exigée pour gérer des
situations professionnelles complexes et éventuelles, de savoir choisir,
combiner et mobiliser ses ressources propres. C'est la capacité reconnue
par la Loi en matière de soins infirmiers, en raison des connaissances
possédées et donne le droit d'en juger [ISEI, 2009].
Sur le plan légal et juridique, il est clair que
l'infirmier connait la Loi relative à l'Art infirmier et le respect. Du
point de vue de code déontologique, il y a aussi les autres Lois et/ou
règlements qui régulent les soins infirmiers. Et dans le cadre de
la formation à l'ISEI, il existe cinq compétences à
acquérir : utiliser les démarches scientifiques, réaliser
le jugement clinique, assurer les prestations de soins, assurer la
communication professionnelle et s'engager dans un développement
professionnel.
L'ISEI est impliqué dans le projet pilote
«Leonardo da Vinci». La formation pour la promotion des valeurs de
soins infirmiers consiste à assurer le développement des
capacités et des compétences requises pour offrir les soins
infirmiers de qualité à qui de droit [Cresi, 2007].
En soins infirmiers, l'obtention du consentement
éclairé et le respect de la confidentialité sont pour
nous, les deux normes obligatoires à la prestation de soins, conformes
à l'éthique. Or, il ne peut y avoir de consentement
éclairé sans une communication ouverte et fréquente.
Dans le cadre de cette étude, nous avons ainsi mis en
lumière [Tab.-7] les différentes raisons [individuelles,
institutionnelles, politiques, environnementale, etc.], qui expliquent la
motivation du diabétique subsaharien à participer aux soins,
notamment : les différences de niveau socioéconomique [couverture
d'assurance-maladie] les croyances et les pratiques socioculturelles, la
discrimination systémique ou voilée, l'ethnicité en tant
que facteur de substitution pour le statut socio-économique, etc. Nous
avons identifié de nombreux facteurs à potentialité
interactive capables de contribuer à la non observance et à la
non compliance thérapeutique [ou réduite].
En effet si soigner [to care ou prendre-soin] s'appuie sur des
savoirs, des savoir-faire, des règles de l'Art générales,
il ne peut être mis en oeuvre au service de la santé et de la
qualité de vie du Patient qu'en étant ajusté à ses
caractéristiques singulières. L'importance de la qualité
de vie pour la santé et l'importance de l'évaluation subjective
que fait le Patient de sa qualité de vie implique une approche globale
du Patient et de son environnement. C'est une approche particulièrement
attentive à la protection de sa vie privée, de ses valeurs et des
critères de la hiérarchie de ses besoins, ses désirs, ses
plaisirs, etc. [annexe-B].
La présente étude est donc conçue de
manière à considérer toutes ces variables, qui sont
potentiellement confusionnelles. La motivation du Patient à participer
aux soins nécessite une approche psychopédagogique. Cela veut
dire qu'elle se centre sur ses besoins, ses ressources, ses connaissances, ses
compétences, son mode de vie, son contexte psychosocial, etc.
Pour Abraham Maslow A. [1954], les besoins fondamentaux du
Patient sont hiérarchisés de la base au sommet, sous forme d'une
pyramide en cinq catégories : les besoins physiologiques, de
sécurité, sociaux, d'estime de soi et les besoins de
réalisation [Breedstraet S., Bruneel N.,
Malhomme C., et col, Opcit].
Finalement, la motivation du Patient à participer aux
soins, est la résultante dynamique des diverses interactions entre les
facteurs internes [personnels] et externes [impersonnels].
Dans le cadre de notre étude, elle dépend,
notamment des interventions de plusieurs acteurs et facteurs de soins, dont
spécialement le Soignant [Fig.-11].
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-30.png)
o Compl
iance :
o Observance :
Commentaires
:
Dans le cadre d
'amélioration de sa
notre
Les interactions
infirmiers et les
entre les partenaires sont dynamiques et perpétuelles.
Il y a un lien direct entre la qualité des soins
Commenares :
résultats, observés en termes
de compliance et d'observance aupres du patient.
qualité de vie, est par effet miroir,
interprétée à travers le comportement professionnel du
Soignant.
au
|
o o o o
o
|
Facteurs liés Soignants
|
|
Sens
aux
|
d'écoute :
|
|
Attitudes
:
|
|
sens
|
Personnalité Capacité
|
faits
:
de donner :
|
du
|
|
Proposer
des projets
|
|
|
|
|
thérapeutiques :
|
travail réflexif [ISEI, 2009], la motivation
thérapeutique du Patient à
Figure-11 : Cadre conceptuel spécifique de la motivation
du Patient
Source : Breedstraet S., Bruneel N., Malhomme
C., et col, [2009] ; Deccache A., [2003]
Influence du Soignant sur la motivation du Patient
Effet sur de la motivation du Patient sur le Soignant
Facteurs, liés au Patient o
Satisfaction des besoins : o Estime de soi :
o Projets :
o Sens :
o Ressentis :
o Plaisirs :
o Sentiment d'autonomie :
Motivation du Patient à participer aux
soins
Au sein du couple Soignant-Soigné parfait, le
Patient motivé affiche son désir de changer et sa vision de
schéma thérapeutique22 qui lui est offert. Il
perçoit l'intérêt et l'importance de son traitement
proposé pour l'amélioration de la qualité de sa vie, et de
son projet de vie.
La loyauté des actes infirmiers dans la transmission
des informations, l'explication de soins dispensés, la recherche du
consentement, les gestes, les regards, les attitudes, la présence, etc.,
est indispensable. Si l'inverse est vrai, pour Yves Gineste et
Jérôme Pellissier [2007], il est rare au nom de ces principes de
loyauté dans la relation que le Patient en confiance, qui sent
concrètement la bienveillance du Soignant, refuse ce que celui-ci lui
propose.
3.3.3. Unité de soins de
gastro-entérologie du CHU Saint Pierre
Notre observation commence au moment de la transmission du
rapport de l'équipe de la nuit à celle de la journée
jusqu'au moment où le Soignant quitte la chambre du Patient
ciblé.
Par le nombre important des domaines des soins des organes
digestifs concernés, la gastroentérologie est une des disciplines
les plus variées de la médecine interne. Au sein du CHU Saint
Pierre, ses principales activités cliniques sont réparties en
secteurs d'hospitalisation [US-405], de consultation et
médico-technique. L'unité de soins 405 est dotée de 32
lits de soins qu'elle partage avec le service de médecine
générale.
Le personnel de cette unité de soins est composé
d'une équipe multi et interdisciplinaire. Il collabore pour la promotion
de la qualité des soins au bien-être de tous les partenaires.
22 Le comportement professionnel du Soignant ne nous
semble pas être le produit d'un pur automatisme. Il est issu d'un
«jugement» professionnel, d'une décision qui résulte
d'une réflexion en cours d'action et sur
l'action.
3.3.4. Présentation de l'étude de cas :
situation-problème de recherche
En date du 16 avril 2010, nous avons travaillé au CHU
Saint Pierre [US-405] pour récolter les données d'observations
[Encadré-1 ; Tab.-9].
a) Présentation du Patient
[Encadré-1]
o Identité du Patient :
Monsieur AB-JP-, né le 04 juillet 1950 en RD Congo est
de nationalité belge [depuis 2007]. Il est transféré le
10/04/2010 de l'USU pour être hospitalisé en US-405
[gastro-entérologie] du CHU Saint Pierre. Célibataire, le Patient
habite au centre de la ville de Bruxelles-capitale et n'a pas d'amis [selon ses
propos], donc isolé [«ma famille c'est ce que vous voyez
ici»]. Médecine de formation [Grèce] avec deux
spécialisations françaises [de l'Université de Lille] en
cardiologie et en gériatrie. Il ne travaille pas pour des raisons
personnelles. Le Patient est polyglotte. : il parle français, grecque,
lingala, etc.
o Motif d'hospitalisation
Douleur abdominale et vomissements.
o Anamnèse
L'anamnèse du Patient a été
limitée par son altération d'état de conscience au moment
de la crise. Il a eu une anurie depuis deux jours, accompagnée de
nausée, vomissement d'une douleur lombaire et-abdominale, sans frisson
ni fièvre. Diabétique du type-II, le Patient a toujours pris ses
médicaments. Le Patient a les antécédents d'hypertension
artérielle sur hypercholestérolémie.
o Traitement à domicile
- S/ GlureNorm® : ?
- S/ Glucophage® [depuis six mois] : ?
- S/ Simvastatine® : ?
- S/ Lisinopril® [IEC] : ?
o Antécédents médicaux
Le Patient a souffert d'une insuffisance rénale en 12/2007
[ignorée par le Patient] sur le diabète de type-II, connu depuis
trois ans. Il ne fume pas et ne boit pas non plus.
o Examens ciniques du jour
- Auscultation pulmonaire : Normale
- Palpation de l'abdomen : Souple, mais diffusément
sensible
- Membres inférieurs : Non infiltrés
- Aspect de la peau : Suspicion de la mycose
o Paramètres du jour
- Glycémie : 128mg/dl
- Tension artérielle : 100/60mmHg
- Fréquence cardiaque : 104/min
- Rythme cardiaque : Régulier
- Saturation : 100% [avec 1 litre d'oxygène
administré par les lunettes nasales]
- Température axillaire : 36,7°C
[36,5-37,5°C]
- Paramètre anthropométriques : néant
- Diurèse : + 3130 ml [sonde vésicale à
demeure (ôtée ce jour)]
- Bilan hydrique : + 1830 cc
o Résultats des examens de laboratoire du
jour
- Hémoglobine : 9,5g/dl [13-18]
- Globules rouge s : 3,2 x 106 /ul [4,4-5,9 x
106]
- Phosphate : 5,0 mg/dl [2,4-4,1]
- Urée : 112 mg/dl [13-47]
- Créatinine : 4,92 mg/dl [0,72-1,17]
- MRSA [suspicion] : Isolement de contact
o Traitements médicamenteux du jour
- S/ Selosik®, 100mg, : 1x1comprimé/j [Peros]
- S/ Amlor®, 10 mg, : 1x1 comprimé /j [Peros]
- S/ Zantac®, 150 mg, : 1x1comprimé/j [Peros]
- S/ Clexane®, 20 mg : 1x1comprimé/j
[Sous-cutanée : le matin]
- S/Insulatard® : 1x12 UI/j [Sous-cutanée : le
matin]
- S/ Schéma insuline rapide23 :
[Sous-cutanée]
- S/ Corsodyl®, spay : 1x1spray/j [Cavité buccale: le
matin]
- S/ Bactroban®, pommade : 1x1appl/j [dans les narines : le
matin]
- S/Hibiscrub® : 1x1appl/j [Cutanée]
- S/ Tazocin® : 3x4g/j [IV]
- S/ Régime diabétique : 1800 Kcal
o Diagnostic provisoire [définitif] en
cours
Le Patient souffre probablement d'une acidose lactique
associée à une insuffisance rénale
sévère, caractérisée par anurie
secondaire, sans pour autant exclure un «Sepsis»,
malgré le traitement empirique.
23 Si la glycémie [mg/dl] est inférieur ou
égal à 150 : Pas d'UI d'AR ; 150-200 :3UI d'AR; 200-250 :6UI d'AR
; 250-300 : 9UI d'AR ; 300-350 : 12UI d'AR ; >350 : 14UI d'AR]
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-33.png)
b) Présentation des résultats d'observation
et commentaires
Nous présentons dans les points qui suivent la
synthèse d'une de nos observations des compétences
infirmières sur terrains au CHU Saint Pierre et les commentaires.
Pour réaliser ces observations en date du 16/04/2010,
nous avons travaillé de 7h00 à 16h00 en l'unité de
gastro-entérologie [US-405]. Les documents et les fichiers informatiques
de l'unité de soins ont été également
consultés, sans réserver une interview au Patient.
La synthèse de nos observations est résumée
dans une matrice de collecte des données sous forme de tableau que nous
présentons ci-dessous [Tab.-12].
Tableau-12 Les résultats et commentaires de
l'observation sur terrain
N°
|
Compétences
|
Commentaires des résultats
d'observations
|
1
|
Recherches scientifiques
|
- Aucun document ne se trouve dans le dossier infirmier
concernant l'analyse des
besoins fondamentaux du Patient à son arrivée
en l'unité de soins [le 110/04/2010].
- L'anamnèse est incomplete : donc difficile de savoir
davantage sur la situation
globale du Patient, le contexte de sa vie : quelle est sa
situation socioéconomique ? - Les données concernant
la situation de soins sont actualisées pour une prise en
charge adaptée.
- La recherche des informations sont particulièrement
orientée vers la pathologie [cure].
- Il y a risque de confondre le Patient à la
pathologie [diabète de type-II] en s'appuyant plus sur le sens de
«to cure» qu'en un équilibre avec le sens de «to
care», soit de prendre soin.
|
2
|
Diagnostic infirmier
|
- Au-delà d'une collecte incomplète des
données, les démarches de soins sont restées
mécaniques ou routinière : c'est-à-dire sans
réfléchir en fond.
- Les objectifs de soins ne sont pas négociés
avec le Patient, même après actualisation de protocole de prise en
charge globale.
|
3
|
Prestation de soins
|
- Les exécutions de soins sont conformes aux
principes de l'Art de soigner. La sécurité du Soignant et du
Patient sont garanties, l'asepsie, l'hygiene hospitalière, les
prescriptions médicales [...] sont respectées.
- Cependant, la mise de présence à chaque
entrée dans la chambre du Patient n'est pas respectée.
- En outre, les explications concernant la prise de
certains médicaments [le Corsodyl spray, par exemple] et les raisons
à respecter les mesures préventives ne sont pas honorées
[éducation du patient !].
|
4
|
Communication professionnelle
|
- La compliance, l'adhésion du Patient et une relation
équilibrée entre les partenaires
de soins sont recherchées, mais sans impliquer le
Patient et son entourage
- Le risque d`échec est réel [celui de ne pas
respecter son traitement : usage de
Corsodyl spray].
- Le contexte de vie du Patient n'est pas pris en
compte.
- Malgré l'inexistence d'un programme d'animation, le
Soignant laisse la place aux questions du Patient.
- Les informations argumentées fournies au Patient
restent dans les limites de compétences du Soignant.
- Mais le niveau de compréhension de ces informations
fournies n'est pas vérifié.
|
5
|
Engagement professionnel
|
- L'identité professionnelle du Soignant est mise en
avant.
- Son rôle est clarifié dans
l'interdisciplinarité et la continuité des soins.
|
Concernant les conditions d'isolement du Patient
évoqué dans cette étude, il est important de signifier que
selon le CDC [Centers of Disease Control and Prevention, Atlanta USA (Bureau
N., 2008)] les précautions standards s'appliquent à tous les
patients, non seulement pour le sang et les liquides biologiques, mais aussi
pour toutes excrétions ou sécrétions de produits
biologiques et pour tous contacts avec une peau lésée ou une
muqueuse. Les gants sont portés, dès qu'il y a contact avec du
sang ou autres liquides biologiques, le masque voire les lunettes si risque de
projection et une blouse de protection, lors des soins si risque de
souillures.
Pratiquement pour le Patient que nous avons
présenté dans ce travail, une série de mesures d'isolement
de contact a été appliquée en plus des précautions
standards. Certaines exigences méritent alors d'être
respectées :
- disposer d'une chambre individuelle du Patient.
- porter obligatoirement des gants pour tous dès
l'entrée dans la chambre du Patient.
- mettre de la blouse de protection en cas de contact avec le
Patient ou avec des surfaces ou du matériel pouvant être
contaminé.
- limiter les déplacements du Patient.
- contrôler de l'environnement du Patient.
- utiliser des instruments à usage unique ou exclusivement
réservés au Patient. - assurer l'éducation du Patient.
3.3.5. Analyse de la situation-problème de
recherche
Selon les observations réalisées sur le terrain, et
sur la panoplie de compétences infirmières,
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-34.png)
nous avons constaté qu'il y a plus des lacunes non
négligeables dans deux compétences infirmières, notamment
: dans la compétence de recherche scientifique et
la compétence de communication. C'est pourquoi, dans
le cadre de cette étude, nous les avons choisies pour notre analyse
réflexive des compétences infirmières en conformité
avec les recommandations de recherche réflexive définies par
l'ISEI24.
a) Réaliser les démarches de recherches
scientifiques
C'est analyser ses pratiques en vue de les objectiver, les
partager et les améliorer. C'est participer à des processus de
recherche en exerçant un esprit critique.
Nous ne cesserons de rappeler dans ce travail que la
méthode d'observation participative que nous avons utilisée, est
un processus délibéré de concentration et d'attention sur
un sujet que nous désirons approfondir et analyser. Elle se
définit comme un regard attentif qui insiste sur le comportement
professionnel du Soignant dans sa globalité.
24 L'énoncé, l'explicitation de la situation, la
description de cette situation selon une grille déterminée,
l'analyse selon un processus déterminé qui vise à
dégager le sens de ce qui s'est passé, les enjeux sous-jacents et
les valeurs rencontrées/bafouées dans la situation,
l'exposé des savoirs et des théories liés aux
éléments émergeant de l'analyse, l'anticipation d'un
retour à la pratique enrichi par la construction des savoirs issus de ce
travail etc.
Il serait toujours intéressant de se dire que quels que
soient la méthode et les instruments utilisés pour la collecte
des données, c'est toujours l'observation qui est mise à
contribution. Lorsque le Soignant observe un Patient, il participe au processus
d'élaboration de l'histoire de son problème, de son traitement et
de la progression de sa situation. Il est de facto partie prenante du processus
scientifique thérapeutique [recherche].
L'arrivée du malade en milieu hospitalier ou son
premier contact avec l'infirmière dans tout autre type de service de
santé est un moment cruciale pour l'observation.
Généralement, le Soignant reçoit à cette occasion
une impression forte de ce que vit la personne. Ce qu'il remarque à ce
moment est important à noter, puisque très souvent ses
premières observations orienteront par la suite ses jugements cliniques
et ses interventions.
Cette première impression, observation, est essentielle
mais elle ne doit pas entacher notre jugement de préjugés. Sous
l'influence de l'anxiété, de la peur ou de la douleur, le Patient
qui arrive dans un milieu inconnu [institution de soins] peut manifester un
comportement agressif qui ne lui est pas habituel et que parfois, il regrette
après acte, volontaire ou involontaire.
Par conséquent la capacité d'observation
d'un Soignant est une qualité primordiale en soins infirmiers.
Certains Soignants sont naturellement portés à observer et
à retenir les détails reconnus, c'est bien, mais procéder
à une observation systématique est une chose qui s'apprend et le
Soignant doit en faire l'apprentissage. Mais ce qui nous intéresse pour
l'instant, est le processus de la collecte des données en soins
infirmiers. En plus des données d'arrivée du Patient en milieu de
soins et des renseignements de nature urgente sont de diverses natures. Elles
peuvent être subjectives25 et/ou
objectives26.
Pour le Centre de santé et de services sociaux de
Bordeaux-Cartieville-Saint-Laurent, [2008] et l'Institut universitaire de
gériatrie de Montréal, [2007], le Soignant [peut utiliser]
utilise aussi
l'aide mémoire
|
[(PQRST) [Tab-13]
|
pour la collecte des données. C'est une
méthode
|
mnémotechnique [aide mémoire] qui constitue une
aide intéressante pour la collecte des données.
Cet aide-mémoire est un moyen global qui peut s'adapter
à tous les types d'information sur le plan physique, quel que soit le
système concerné.
25 C'est-à-dire qu'elles concernent ce que dit ou ce
dont se plaint le Patient. Elles portent généralement sur ses
malaises, sa douleur, ses inquiétudes et ses attentes. Ces
renseignements sont toujours très importants pour orienter le Soignant
dans ses jugements cliniques.
26 Ce sont des données qui proviennent des observations
faites par le Soignant. Elles regroupent les signes et symptômes
observés, les réactions du Patient, les traitements
instaurés et tout ce qui se passe autour de lui : visites du
médecin, etc.
Tableau-13 Aide mémoire de la collecte des
données [PQRST]
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-35.png)
Sigles
|
Indication
|
Explications
|
Exemple d'une plainte [douleur]
|
P
|
- Provoquer, - Pallier
|
- Qu'est-ce qui provoque
l'apparition du symptôme? - Qu'est-ce qui le soulage?
|
- Comment la douleur est--elle apparue? - Utilisez-vous moyen
analgésique?
|
Q
|
- Quantité, - Qualité
|
- Description du symptôme fréquence
|
- A quoi ressemble ce que vous ressentez; brûlure,
martellement, etc.
- Situez votre douleur sur une échelle de 1 à
10?
|
R
|
- Région touchée, Irradiation
|
- Région où se situe le
symptôme
- Autres régions affectées
|
- Dites-moi où est votre malaise, ou montrez moi avec
le
doigt.
- Y a-t-il-d'autres régions affectées?
|
S
|
- Symptômes associés
|
- Autres symptômes associés au symptôme
principal
|
- Y a-t-il d'autres malaises qui accompagnent ce
symptôme?
|
T
|
- Temps, - Durée
|
- Moment d'apparition,
durée
|
- Depuis quand avez-vous ce malaise ?
- Est-il toujours là ou intermittent ? Combien de fois
dans la même journée ou la même semaine?
|
Il permet de noter les données touchant l'origine du
symptôme [P : «Preview» : qu'est-ce qui le
provoque], sa description : qualité, quantité et intensité
[Q : «Question»], la région
intéressée [R : «Read»], les
symptômes associés [S : «State»], le
moment de venue et la durée du symptôme [T].
La collecte des données est une démarche, un
processus [un ensemble d'actes] professionnel infirmier qui se situe à
la base de toute intervention de soins. Il faut reconnaître que chaque
élément de l'exercice infirmier en est tributaire. Elle est
reconnue comme élément de la qualité de soins qui sert
d'abord à leur planification puis à leur évaluation. Ces
données pertinentes judicieusement récoltées servent
également à protéger le Soignant contre le problème
d'infections [ex: l'hépatite-C, le HIV...] ou autres problèmes
potentiels en cas des procédures judiciaires ou des enquêtes
sollicitées par qui de droit, par exemple.
Il est donc nécessaire de signaler dans le cadre de ce
travail de fin d'études qu'en recueillant de manière
systématique des informations décrivant l'état du malade
à son arrivée et au cours de l'évolution de la maladie et
du traitement, l'infirmier démontre la pertinence des interventions
planifiées et la nature de leurs résultats en termes de
participation du Patient aux soins. Par comparaison avec les données
initiales, elles servent à leur évaluation. Inscrit dans le
dossier, les données récoltées constituent un
élément de visibilité du rôle infirmier.
Dans ce cadre, le recueil des données présente
de multiples avantages pour le malade, le Soignant et pour l'institution de
soins. C'est pourquoi, nous soutenons par ce travail le fait qu'au cours de la
formation infirmière que l'accent mis sur l'apprentissage de la
démarche clinique et de la collecte des données qui en est
l'amorce, continue à être renforcé.
Sans une bonne collecte des données, le plan des soins
infirmiers risque de reposer sur des bases très fragiles, superficielles
et délétères.
Manifestement, les soins exigent toute notre attention pour
leur planification. Sans cette étape fondamentale, rien n'est
réellement possible. Le processus de la mise en place résulte
d'une démarche scientifique qui repose essentiellement sur cette
observation rigoureuse. Et, même si on peut alléguer qu'elle
demande du temps, rien de réellement valable ne se fait dans la
précipitation. «C'est la qualité qui fait la
différence».
Friedrich Nietzsche [1990] n'a-t-il pas écrit dans son
livre «Humain trop humain» que la souffrance d'autrui est
chose qui doit s'apprendre et jamais elle ne peut être apprise
pleinement, d'où son sens de subjectivité. Donc
l'observation27 efficace est nécessaire en soins
infirmiers. Elle constitue un préalable pour que le Soignant
puisse s'approcher le plus possible de la réalité souffrante du
Patient. Il convient ainsi d'interpeller au Soignant que la coupe de souffrance
n'a pas la même taille pour tout le monde [Cerexhe F., 2010, opcit].
Toutes ces données récoltées
auprès du Patient et inscrites sur des formulaires prévus
à cet effet permettent d'identifier certains problèmes et de
garantir la satisfaction des besoins du Patient pendant son séjour en
unité de soins. Elles assurent la qualité de son espace de vie
pendant cette période d'hospitalisation.
Mais dans le cas qui nous concerne, l'anamnèse n'a pas
été faite car il n'y a aucune trace visible dans le dossier
infirmier. Des le premier jour d'hospitalisation à l'étage du
Patient présenté, le formulaire réservé à
cet effet et versé dans le dossier infirmier est vierge :
c'est-àdire les données relatives à l'analyse des besoins
fondamentaux du Patient n'existent pas.
Rappelons cependant que les données et les actes
infirmiers qui ne sont pas inscrits ou non validés dans le dossier
infirmier ou encodées n'ont aucune valeur légale [RIM
(Breedstraet S., Bruneel N., Malhomme C., et col, opcit)]. Par
conséquent il est difficile dans ce cas précis de récolter
assez d'informations et de savoir davantage sur le contexte de vie globale du
Patient : Qui-est-il ? Où travaille-t-il ? Qui sont ses personnes de
référence ? Comment-vit-il ?, etc.
Les données médicales essentiellement
orientées vers le diabète de type-II dont souffre cet
immigré diabétique de type-II, sont actualisées. Ce qui
expose le Soignant au risque réel de confondre le Patient à sa
pathologie [diabète de type-II principalement] en s'appuyant davantage
sur le sens de guérir «to cure" que celui de prendre soin, «to
care".
27 L'observation est fondamentalement le mode utilisé pour
recueillir des données. Elle se fait par le moyen de diverses
méthodes, mais quel que soit le moyen employé, l'entretien avec
le malade demeure primordial.
La pratique réflexive est le fait de penser,
consciemment, dans l'action. C'est une des conditions du développement
de la compétence fondamentale qu'est la surveillance clinique. Cette
dernière est en effet beaucoup plus que des simples mesures de certains
paramètres vitaux. L'important est de savoir les interpréter dans
leur contexte et d'agir en pleine autonomie en utilisant une collecte des
données complète, précise, actualisée et
rigoureusement réalisée. L'abord réflexif en soins
infirmiers, c'est réaliser un jugement clinique responsable en
s'orientant vers une approche d'autonomie avec une vision large du sujet
où tous les acteurs de recherche donnent leurs avis sur la vision des
savoirs scientifiques.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-36.png)
b) Etablir la communication professionnelle
La communication est une manière d'accueillir son
semblable dans sa différence, d'entendre, de comprendre ses besoins et
d'y apporter le cas échéant des réponses adaptées,
dénuées de stéréotypes et de
préjugés.
Il est intéressant de savoir qu'à cause d'une
communication entravée et d'une collecte de données
incomplète, le contexte de vie du Patient risque de ne pas être
pris en compte dans le processus de la prise en charge infirmière [qui
est ce ?]. Le besoin de communiquer est une nécessité presque
vitale pour l'être humain [Juliens C., 2009, Memento, 2002]. Et la
tentative de faire de ce besoin fondamental un élément secondaire
à la prise en charge infirmière du Patient est une façon
de frustrer cet humain déjà fragile, qu'est l'Immigré
Sub-saharien.
Nous ne sommes sans ignorés que notre
société «occidentale» est devenue multiculturelle et
les difficultés de compréhension ne sont pas du tout rares. En
notre qualité de Soignant, nous ne devons pas minimiser leur influence
sur la qualité de notre travail. Notre milieu de vie occidentale a
longtemps évolué de manière plutôt fermée :
nous avons parfois tendance à nous replier sur notre façon de
penser et de faire. Cela veut dire que notre vision de choses demeure encore
cloîtrée dans une société virtuellement
homogène où tous les sujets sont supposés avoir à
peu près les mêmes habitudes et les mêmes valeurs.
Mais les choses ont changé et de plus en plus nos
milieux de soins accueillent des personnes de langues, de niveaux
socioéconomiques, de cultures différents [es], etc. auxquelles
nous devons en conséquence nous adapter pour mieux le soigner. De
surcroit, pour prendre en charge les Patient Immigré Sub-saharien par
exemple, il faudra au préalable essayer de comprendre les principales
difficultés [souvent], liées aux cadres
politico-socio-économicoculturelles auxquelles il se confronte
à son arrivée à l'unité de soins ou à
l'étage.
Cette attitude a un impact réel sur la suite de
séjour du Patient en institution de soins. En conséquence, un
manque de considération du contexte global de vie du Patient dans le
processus de communication ne sera qu'une façon de soigner un aspect de
sa réalité, celle qui est la plus visible, la plus interpellante
à nos yeux de Soignants. Le motif de consultation n'est parfois que la
face visible de l'iceberg [le diabète de type-II]. Le fond qui peut
contribuer efficacement au problème qui l'a conduit à être
hospitalisé est alors plus ou moins banalisé.
En dépit de grands efforts réalisés dans
les milieux de soins, force est de constater que les problèmes du
Patient Immigré Sub-saharien sont multiples et touchent toutes les
réalités de sa vie économique, social, politique, culturel
[la confusion des valeurs, le déracinement, les moeurs, les us et
coutumes du milieu d'accueil], etc.
C'est pourquoi, communiquer et conduire une relation
dans un contexte de soins demeure la base de toute activité ainsi que
dans toutes les autres compétences acquises. C'est une condition
essentielle pour réaliser des soins de qualité. Lorsque cette
compétence est acquise, il est possible d'initier et de mettre en oeuvre
des soins d'accompagnement cohérent [éducation du Patient (Weber
M.-Th., 2009)] de les évaluer et de les réajuster.
Ce qui fait qu'accompagner le Patient d'une autre culture dans
son expérience de maladie ou de deuil n'est pas une mince affaire pour
le Soignant. Car en plus des tensions qu'apporte le diabète de type-II
pour le Patient, sa famille voire pour le Soignant les différences
culturelles, linguistiques viennent [très souvent] compliquer la
relation de soins au coeur de la différence.
Si le Soignant se construit au chevet du Patient, il est
sensé voire obligé de développer avec tout Patient une
communication humaine, équilibrée et empathique. Mais dans le cas
où ce lien bienveillant ne se crée pas, il semble inutile de
penser réussir à rejoindre et encore moins à convaincre le
Patient à participer positivement aux soins.
Nous pouvons alors dire que communiquer avec l'autre, c'est
d'abord partager un regard, toutefois sans trop insister, d'autant plus que
dans certaines cultures le contact visuel peut être malpoli ou
considéré comme une volonté de pouvoir. C'est aussi
écouter ce que l'autre nous transmet par le langage verbal, mais aussi,
et surtout par le non verbal.
Nous, Soignants, devons toutefois nous méfier de ce que
l'Immigré Sub-saharien, celui qui ne maîtrise pas bien la langue
dans laquelle nous nous exprimons en milieu de soins, utilise les mots
inappropriés pour décrire la réalité de sa
santé. Cela peut notamment être déterminé par ses
capacités linguistiques et aussi être très bien trahi par
ses pensées [je suis ce que je pense].
L'absence de validation des perceptions du Patient peut
créer des attentes irréalistes tant, chez le Patient et ses
proches que chez le Soignant en défaveur de la qualité de soins
offerts.
À côté du mode de communication verbale,
il faut réaliser que le langage non verbal ne possède pas de
syntaxe universelle. Autrement dit, les expressions faciales et les gestes
peuvent avoir des significations différentes d'une culture à une
autre. Mais comme nous ne pouvons pas tout savoir de ses us et coutumes, il
nous reste à les écouter avec attention et à manifester
notre bonne volonté par un accueil empathique. Rappelons au passage que
beaucoup de significations que nous transmettons le sont par nos expressions
faciales [communication non fonctionnelle].
Le Patient immigré, «étranger», qui
comprend mal le langage professionnel doit s'en remettre à nos mimiques
pour saisir le sens de ce que nous disons. Aussi nos expressions souriantes,
fatiguées ou agacées ont une grande importance pour le Patient.
Parfois nous ne nous en rendons toujours pas compte, mais elles peuvent
favoriser ou entraver la communication et au final la participation aux soins
en mettant à mal la confiance du Patient, socle de notre
succès.
Les effets de la communication peuvent affecter ou non une
meilleure observance et compliance [participation] thérapeutique du
Patient. Dans le cadre de cette étude, depuis son arrivée, cet
Immigré Sub-saharien diabétique de type-II n'a pas profité
de la part du Soignant des explications adéquates sur certains
médicaments prescrits, spécialement le Corsodyl-spray et de ses
modalités d'usage.
Nous pouvons ainsi dire qu'une communication déficiente
est [souvent] liée à des pauvres résultats des jugements
cliniques et conduit à l'échec de l'éducation
thérapeutique au coeur de la prise en charge globale du Patient.
L'inattention à ce que vit le Patient peut évidemment conduire
à une insuffisance de la sensibilité et de la compassion chez le
Soignant. Par exemple, le Patient que nous avons présenté n'est
pas informé du motif de changement opéré dans son
schéma thérapeutique antidiabétique habituel, depuis son
hospitalisation : cette situation est susceptible de créer un sentiment
de méfiance.
Ayant poursuivi ses études de médecine en
Grèce avec des spécialisations en France, le Patient s'exprime en
grecque en français, en plus de lingala [...]. Il vit seul et n'a pas
d'amis à qui il peut accorder sa confiance. Sur ce, le Patient souhaite
s'entretenir personnellement avec une des médecins de l'étage qui
est Grecque. Il compte lui présenter sa situation de santé afin
d'adapter son schéma thérapeutique.
Force est de constater que dans le contexte de soins
infirmiers, les difficultés de collaboration peuvent provenir d'une
attitude non favorable du Soignant à la communication parfois
justifiée par l'organisation incohérente qui se traduit par la
surcharge de travail, le stress, l'indifférence et la froideur à
l'égard du Patient, etc. Selon la théorie, pour mieux
s'occuper du Patient au chevet de son lit, il faut avoir du temps, de
l'énergie et de la présence.
Pour le cas de notre étude, l'entrée dans la
chambre du Patient a consisté spécifiquement à une prise
en charge plus technique du Patient [réalisation du test
glycémique, contrôle de la perfusion, prises des paramètres
vitaux : la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la
saturation et la température et aux administrations des
médicaments prescrits].
Nous pensons qu'il est aussi fondamental de mettre des mots
à chaque geste que nous posons auprès du Patient. Pour le
Patient, cette attitude professionnelle montre combien sa situation se trouve
au centre de la préoccupation des soins. C'est un facteur qui incite sa
confiance.
Pourtant très rapidement au cours de notre tour, le
Soignant se questionne. Il signifie qu'il a encore des grosses toilettes
à faire aux lits, des réfections des lits, des prises de sang
à réaliser, etc. : «Je n'ai pas de temps... et c'est la
première fois que je sois si en retard ...». Bref, dans le
système d'organisation des soins à l'hôpital, le facteur
temps fait pression sur le Soignant. Cette situation réduit la
marge de manoeuvres du Soignant auprès du Patient
présenté.
Cependant, le comportement d'ouverture ou de introversion du
Patient Immigré Sub-saharien [et de sa famille] est lié au
sentiment de satisfaction ou d'insatisfaction, consécutif à la
qualité de communication entre ces partenaires des soins [Fig.-11] :
c'est un cycle.
Généralement, il n'est pas facile de se
retrouver malade dans un lit de l'hôpital. Le Patient
présenté dans le cadre de cette étude se replie sur
soi-même. Selon nos interprétations, il manifeste une attitude de
crainte, de honte, de colère en évoquant spontanément sa
situation personnelle : «je n'ai pas d'amis et je n'ai confiance
à personne dans mon entourage, pire encore parmi les
Congolais».
Selon ses propres propos, il raconte que ses amis sont ce que
vous voyez ici : ce sont ses effets personnels [valise, sacoches de
vêtements et autres]. Il apparaît clairement comme une personne
socialement isolée. C'est pourquoi, il est capital pour le Soignant de
pouvoir bien entendre ce qui n'est pas dit ou ce qui ne se dit pas par le
Patient Immigré Sub-saharien : d'être attentif à la
communication fonctionnelle et non fonctionnelle. La communication est plus
importante dans une relation de soins [Carpenito L., 2002].
Communiquer, c'est aussi écouter, c'est être
attentif à ce que le Patient nous dit, c'est savoir se taire pour
entendre ce qui n'est pas dit et par conséquent comprendre notre
interlocuteur pour pouvoir répondre à ses besoins ; d'où
la nécessité que le Soignant soit disponible.
Ainsi accueillir la personne humaine comme sujet
[Julien C., 2009, opcit] dans sa différence déjà, avec la
chaleur humaine et l'empathie suppose une capacité de se mettre à
son écoute, d'utiliser le langage verbal et non verbal, de chercher
à comprendre ses émotions, d'observer ses réactions, de
questionner ce qui est observé, de valider notre propre
compréhension et celle du malade, d'interpréter, de donner du
sens à ce qui est vu, entendu et perçu, de proposer des
interventions adaptées, de les expliquer en termes simples.
Il faut solliciter la participation [la compliance et
l'observance] du Patient ou celle de sa famille, en reconnaissant son autonomie
et le respect qui lui est dû, ses appartenances religieuses et
socioculturelles, ses choix, etc.
La relation Soignant-Soigné a une part importante dans
l'essence des soins infirmiers. De cette relation, naissent les
éléments constitutifs du fil conducteur d'une meilleure prise en
charge globale du Patient. La rencontre entre Soignant et Soigné
poursuit un objectif bien précis, celui de réussir cette
rencontre fondée sur la communication : c'est tisser des liens de
confiance, une toile de fond dans la démarche des soins
infirmiers.
Du coté professionnel de Soignant, il faut pour ce
faire une disponibilité [physique, psychologique et sociale]. Il est
clair que la façon de se percevoir, d'envisager sa vie et son travail
sont des éléments essentiels pour déterminer ce qui rend
un Soignant heureux. Le Soignant qui sait qu'il possède les
connaissances nécessaires pour offrir de soins de qualité au
Patient et à sa famille, qui travaille dans un milieu qui lui permet de
le faire et qui jouit du respect de ses pairs, sait qu'il peut
s'épanouir au travail.
Le Soignant qui a la possibilité d'apprendre et de se
perfectionner de façon continue, qui travaille au sein d'une bonne
équipe multi-interdisciplinaire et qui possède un certain
contrôle sur son milieu de travail, a plus de chances d'être
efficient dans son rôle. Un sentiment de fierté récompense
un Soignant qui sait se rendre utile dans sa tâche : il
s'auto-réalise.
Notre principal rôle de Soignant consiste n'est-ce pas
à aider le Patient, à écouter ses proches et à leur
apporter notre soutien professionnel approprié en nous rappelant que les
soins interculturels sont une manière éclairée de
comprendre la réalité des autres et de les aider avec ouverture
d'esprit, sans perdre nos propres valeurs infirmières qui est notre
identité.
Communiquer dans une relation de soins, c'est établir
et entretenir des liens de coopération, de partenariat avec le Patient,
son entourage et l'équipe de soins. La relation du Soignant avec son
Patient est l'essence même de soins infirmiers. Le Patient, personne
«médicalisé» est souvent fragilisé par sa
pathologie et aussi parce qu'il est amené à évoluer dans
un milieu qui lui est étranger, celui du soin. Afin de mieux vivre cette
situation inhabituelle et parfois difficile, le Patient a besoin de dialoguer
avec le Soignant et la qualité de cet échange peut avoir des
impacts sur l'efficacité des soins apportés. Dans sa pratique
quotidienne, le Soignant est obligé d'accorder une place majeure au
dialogue avec son Patient et l'adapter au cas par cas en s'appuyant sur des
principes précis du processus de communication. Entrer dans des
dimensions de communication exige au Soignant de l'énergie et
d'être attentif à ses limites.
3.3.6. Conclusion intermédiaire de recherche
Dans le recueil de données du Patient Immigré
Sub-saharien, les principales conclusions
donnent la direction ou l'orientation pour arriver à
l'élaboration du plan de soins de qualité. La démarche de
soins infirmiers étant séquentielle [Fig.12], le Soignant doit
régulièrement faire des allers-retours parmi les phases
du cycle avant leur accomplissement total.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-37.png)
Figure-12 : Cycle de la démarche de soins
infirmiers [Carpenito L. J., 2003, opcit]
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-38.png)
Évaluation
Communication
Recherche scientifique
Prestation de soins
Engagement professionnel
Planification de soins
Participation aux soins
Compliance thérapeutique
Observance thérapeutique
Commentaires : Nos analyses se basent sur la recherche
et la communication dans la prise en charge du Patient. Dans ce contexte
précis, il existe une interdépendance entre la démarche de
soins infirmiers [généralement analysée au travers de
quatre phases, autour de la communication : le recueil de données
relatives au Patient, l'élaboration du plan de soins, la mise en oeuvre
des interventions et leur évaluation] et la motivation du
diabétique de type II à participer aux soins. Cette participation
s'exprime par la qualité de compliance et d'observance
thérapeutiques
Donc la relation ou la communication interindividuelle entre
le Soignant et le Soigné qui respecte les regles de l'Art, est
indispensable en soins infirmiers. À l'hôpital, le
Soignant reste l'interlocuteur privilégié du Patient :
car il assure à tout moment sa prise en charge. Il fait le lien
entre le Patient, ses proches et le milieu hospitalier. Le Soignant les
rencontre, les écoute, les rassure, les accompagne, les soutient et si
nécessaire sollicite l'intervention d'autres professionnels à la
limite de ses compétences. Toutes les informations
récoltées sont continuellement transcrites dans le dossier
infirmier jusqu'à l'atteinte de l'objectif fixés dans la
démarche des soins infirmiers.
«Selon John Watson, les soins infirmiers doivent tenir
compte du concept de l'individu comme personne complète, entité
qui possède» [Walter Hesbeen, 1999]
4.1. Conclusion générale
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-39.png)
4. CONCLUSION GÉNÉRALE ET PROPOSITIONS DE
RECHERCHE
A ce niveau de notre travail de réflexion sur la
motivation du Patient diabétique de type-II d'origine Sub-saharienne, il
est nécessaire de reconnaitre que la recherche
infirmière est indispensable pour améliorer la
qualité des soins et permettre de développer des protocoles
adaptés au Patient. L'atteinte de l'excellence en soins infirmiers est
un défi pour tout Soignant. Il faut au préalable récolter,
prendre en compte une multitude de renseignements pertinents concernant
l'Immigré diabétique Sub-saharien. Et le Soignant doit donner du
sens28 à ces informations récoltées au lieu de
tout simplement garder à l'esprit des faits individuels.
Le diabète de type-II est un problème majeur de
santé publique. Et la population d'Immigrés Sub-sahariens est une
catégorie sociale à risque élevé de
développer ce type de diabète en raison du stress psychosocial
que constituent l'immigration, le terrain génétique et l'exil qui
en sont les facteurs favorisants. Un changement du mode de vie [et du surpoids
et de l'obésité], s'éloignant peu à peu de leur
culture d'origine, phénomène d'acculturation, des modifications
de l'alimentation et de l'activité physique sont aussi
évoqués parmi les causes du diabète.
Il n'y a pas de modele unique ou standard d'intervention en
contexte multiculturel. Par contre il y a combinaisons des plusieurs facteurs
cumulés, tels : une attitude de décentralisation culturelle
et d'humilité de la part des acteurs. C'est une attitude
d'ouverture à la différence, dénuée de jugement
face aux différences culturelles. Il y a aussi la notion de
complémentarité et de continuité dans les services
offerts. C'est-à-dire qu'une meilleure ouverture entre les
partenaires pour le transfert de l'information est un atout important. Plus
encore, il y a l'adaptation interculturelle des activités de
soins qui justifie la qualité de l'intervention en contexte
multiculturel.
Elle est liée à la capacité d'assouplir
le cadre dans lequel les activités de soins sont offertes pour honorer
la diversité des besoins, des valeurs et des modes de vie des gens. Des
ressources économiques, humaines, matérielles
suffisantes sont également nécessaires pour offrir des
services de qualité à qui de droit.
28 Le Soignant ne se contente plus d'exécuter
les soins prescrits par le médecin car ses compétences ainsi que
sa proximité avec le patient et ses proches, lui conf~rent
légalement un rôle autonome d'observation, de suivi, de mise en
oeuvre des soins, d'éducation et de prévention [AR
n° 78 de la Loi du 10/11/1967 : Cerexhe F., 2009, opcit.].
Si les valeurs déterminent notre façon d'aborder
la vie au quotidien, elles conditionnent aussi l'Art de Soignant et
nos pensées. Le Soignant y accordera plus ou moins d'importance en
fonction de sa propre échelle de valeurs : prendre soins «to
care». En donnant du sens à la prise en charge
infirmière, les valeurs permettent au Soignant de se fixer un cadre de
référence, qui le guide et le satisfait, en rendant acceptable
certaines des contraintes auxquelles il est confronté dans le cadre de
la multi-inter-culturalité. Il est ainsi amené à faire des
choix. Le Soignant transposé sur son lieu de travail, ne quitte pas ses
valeurs «au vestiaire» pour endosser un autre système de
valeurs diamétralement opposé. Get exercice lui serait de toutes
les façons impossibles si pas très difficiles. Il garde son cadre
de référence par lequel il continue à donner du sens
à ses actes, à agir en pleine autonomie. C'est être capable
de prendre soins d'Immigrés diabétiques de type-II d'origine
subsaharienne.
In fine de la diversité des valeurs découle
[parfois] une distance culturelle qui peut devenir source
d'incompréhension voire de résistance au moment d'aborder
certains themes, des sujets tabous. Le fait de considérer la
diversité culturelle dans le processus de soins comporte plusieurs
enjeux, ne serait-ce parce que cette démarche implique la
capacité de remettre en question certaines valeurs fondamentales, de
modifier les prémisses de départ et de reconnaître les
biais à la source du choix d'une de ses composantes.
Donc, le Soignant au cours de sa formation se forge par
expérience une attitude qui va conditionner sa projection
professionnelle. Ghacun a besoin d'être reconnu et entendu sur la place
et le rôle qu'il accorde à certaines valeurs dans son travail, car
elles sont constitutives de ses propres valeurs de Soignant dans un cadre
d'humanitude.
«Mieux communiquer permet une démarche
des soins infirmiers de qualité»
4.2. Propositions
La Belgique devient [ou est] de plus en plus un pays pluri et
interethnique. Il s'y trouve une certaine dynamique multi et interculturelle
dans nos services sociaux. Ge qui est une richesse et une force avec un champ
d'interventions à plusieurs niveaux.
Afin d'adapter les pratiques de soins infirmiers au contexte
multi-interculturel de notre travail, nous nous permettons de formuler quelques
pistes de réflexions à différents niveaux [Tab.-14] qui
pourront entre autre servir des brèches pour des recherches
ultérieures.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-40.png)
Tableau : 14
|
Liste non exhaustive de nos propositions personnelles
|
|
Au niveau du Patient diabétique de type-II
d'origine Sub-saharienne Il serait souhaitable :
|
Au niveau du Soignant opérationnel Il serait
souhaitable :
|
Au niveau institutionnel [CHU Saint Pierre] Il serait
souhaitable :
|
- De réaliser une analyse des besoins d'Immigrés
diabétiques de type-II d'origine sub-saharienne.
- D'explorer les déterminants personnels et
environnementaux de la motivation d'Immigrés
diabétiques de type-II d'origine sub-saharienne à participer aux
soins infirmiers.
- De négocier la signature avec les Immigrés
diabétiques de type-II d'origine sub-saharienne des pactes
thérapeutiques [contrats de soins infirmiers].
- D'impliquer la participation de la famille et/ou de
l'entourage d'Immigrés Sub-sahariens au programme de prise
en charge diabétique de type-II, etc.
|
- D'élaborer et présenter un dépliant
avec une liste d'actes disponibles pour les Immigrés diabétiques
de type-II d'origine Sub-saharienne, leur facilitant l'adhésion aux
soins.
- De définir de manière claire les termes de
satisfaction du Soignant et d'Immigrés Sub- sahariens diabétiques
de type-II ainsi que de ses personnes significatives.
- De régulièrement participer au cycle de
formations continues organisées par les corporations
infirmières, membre de l'UGIB.
- De réaliser des études
épidémiologiques ou des enquêtes d'évaluations
comparatives de la
qualité de prise en charge infirmière des
Immigrés diabétiques de type-II d'origine sub- saharienne.
|
- De réaliser un examen de l'UGIB29 pour
s'assurer d'un niveau minimum de compétence pour la pratique de la
profession [déterminer les indicateurs de performance
infirmière].
- De réaliser une évaluation [annuelle] en
cours
d'emploi pour optimaliser la sécurité des
Patients, promouvoir le développement de la profession
infirmière, etc.
- De former le Soignant à l'écoute, à la
communication, à l'éducation thérapeutique
du Patient, en diabétologie.
- De créer un réseau d'éducation
thérapeutique des Patients diabétiques de type-II au sein de
l'institution des soins.
- De renforcer la visibilité et la lisibilité du
projet d'éducation thérapeutique des Patients diabétiques
de type-II au sein du CHU Saint Pierre, etc.
|
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-41.png)
29 Union générale des infirmières belges
[dans l'attente de la création d'un Ordre] est une association
professionnelle qui regroupe la Fédération Nationale Neutre des
Infirmières de Belgique [FNIB, neutre francophone], la Nationaal
Neutraal Belgisch Verpleegsters Verbond [NNBVV, neutre néerlandophone],
l'Association Nationale Catholique du Nursing [ACN, catholique francophone], la
Nationaal Verbond der Katholieke Verpleegsters Verreniging [NVKVV, catholique
néerlandophone], la Christliche Krankenpflegevereinigung en Der
Deutschprachtigen Gemeinschaft [KPVDB, catholique germanophone].
1. Ouvrages, livres
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-42.png)
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pp. 26-27.
- MAILLAT D. et KEBIR L., [2005], Pour une géographie
du bien-être, bilan et perspective : XLI ème
Colloque de l'ASRDILF, Dijon, France, 20 p.
- MANZAMBI J.K. [2008], les déterminants du
comportement de recours au Tradipraticien en milieu urbain africain:
résultats d'une enquête de ménage menée à
Kinshasa Congo, In Revue de Psychologie et Société
Nouvelle, Volume VII, n°2, pp. 3-19
- PENFOMIS A, [2003], Observance médicamenteuse dans le
diabète de type-II : influence des modalités du traitement
médicamenteux et conséquences sur son efficacité, In
Diabetes & Metabism, vol.29, n° 2, avril, Masson, pp.
3S31-3S37
- PARENT F., LEMENU D., LEJEUNE C., KOMBA D., BAULANA R.,
KAHOMBO G. et COPPETERS Y., [2006], Référentiel de
compétences infirmières en RD du Congo dans le cadre du
renforcement des ressources humaines en santé, In Santé
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- PAULUS D. et PEST D., [2006], Qualité et organisation de
soins du diabète type-II, In la Revue de la
Médecine Générale, n° 235 septembre, UCL,
Bruxelles pp. 350-55.
- PRADELLE P-J., [2009], In Médecin de famille,
n° 50, 3ème trimestre, France, pp. 1-24
- SAOUT C., [2008], Pour une politique nationale
d'éducation thérapeutique du Patient, septembre, Rapport de
travail, présenté à la Ministre de la santé, de la
jeunesse, des sports et de la vie associative, Paris, France, 165 p.
- SANDRIN-BERTHON B., [2008], Patient et Soignant : Qui
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Alfediam, Elsevier-Masson, France, pp. 520-23.
- SICREE R., SHAW JE, ZIMMET PZ. [2003], The global burden of
diabetes, In Gan D, Editor. Diabetes Atlas. 2è éd.
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Collection, L'école de Chicago. Naissance de l'écologie
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- STROOBANT G.M., [2002], Méthodes de la recherche en
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UCL-Bruxelles, sp.
- THISSEN J-P., [2007], Génération obèse,
In Louvain, Bimestriel, n° 178, UCL, Belgique, pp. 30-32
- VAN DEN BOSCH-DE HAESELAER M, [2003], Qualité de vie du
diabétique, In Louvain medical, vol. 122, n°9, Belgique,
pp. S308-S313
- WINKLER Ch., ILLIG Th., KOCWARA K., and al., [2009],
HHEX-IDE Polymorphism Is Associated with Low Birth Weight in Offspring with a
Family History of Type 1 Diabetes, In Journal of Clinical Endocrinology
& Metabolism, Endocrine Society, October, Vol. 94, n°10, USA, pp.
4113-4115
- WIM VAN LERBERGHE, [2001], Réformes & Politiques de
santé, Notes des cours, CIPSMCM, IMT, Anvers, 358 p.
- SEMEUS W., BORGION J., FOULON M., et col., [2002], La mission
infirmière, In, Mémento de l'Art infirmier, Collection,
Édition Kluwer, Bruxelles, pp. 436-456.
- WEBER M.-Th., [2009], Compétences infirmières, In
Soins, n°741, Décembre, Elserve, France, pp. 1-20
3. Sites Internet
- CENTRE DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX DE BORDEAUX
CARTIEVILLESAINT-LAURENT, [2008], Règle de soins infirmiers,
trouvable sur internet à l'adresse :
http://www.santemontreal.qc.ca/CSSS/bcstl/docs/CA_Mai09/7.5_Evaluation_douleur.pdf
- INSTITUT UNIVERSITAIRE DE GÉRIATRIE DE
MONTRÉAL, [2007], Outils proposés par l'institut
universitaire de gériatrie de Montréal, trouvable sur
internet à l'adresse :
http://www.pharmactuel.com/sommaires%5007s2-7.pdf
- GÉORGES DOLISI, [sd], Le diabète.
Trouvable sur internet à l'adresse :
http://georges.dolisi.free.fr/Diabete/Regulation_glycemie.htm#régulation
- LUVENTICUS, [2009], Carte de l'Afrique Sub-saharienne ; pays
et capitales. Trouvable sur Internet à l'adresse :
http://www.luventicus.org/cartes/afrique/afriquesubsaharienne.html
- MONITEUR BELGE, [2008], Coordination de la loi relative
aux hôpitaux et à d'autres établissements de soins,
Arrêté Royal du 10/07/2008, Belgique. Texte trouvable sur
Internet, à l'adresse :
http://staatsbladclip.zita.be/moniteur/lois/2008/11/07/loi-2008024327.html
:
- INAMI, [2009], Communiqué de presse sur les Trajets
de soins. Trouvable sur internet à l'adresse
http://209.85.229.132/search?q=cache:w8TNqljfTrwJ:www.riziv.be/news/fr/press/index.htm+C
o%C3%BBt+du+diab%C3%A8te+INAMI&cd=6&hl=fr&ct=clnk&gl=be
- CHAMBON L., [2001], Le multiculturalisme néerlandais
: Être tolérant malgré soi. Trouvable sur internet
à l'adresse :
http://www.laurentchambon.com/textes/le_multiculturalisme_neerlandais.htm
- NINOT G., [2006], L'appropriation d'une maladie
chronique, Unité de recherche EA4206 Montpellier : Trouvable sur
Internet à l'adresse :
http://www.performance-sante.fr/performanceet-sante/appropriation-94-83.html
- NOVO NORDISK, [2009], Le diabète :
Symptômes. Trouvable sur Internet à l'adresse :
http://bef.novonordisk.be/documents/article
page/document/Diabetes symtomes.asp.
6. ANNEXES
A-
Tableau-3 : Grille d'observations des compétences
professionnelles du Soignant -[(ISEI, 2009) ; (DRASS, 2008) ; (Parent F.,
Lemenu D., Lejeune C., Komba D et col., 2006)]-
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-43.png)
Identification N°_1_
|
Secteur : Hospitalier [CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE
[CHU] SAINT PIERRE]
|
CHU SAINT PIERRE,
|
Adresse de l'Institution de soins :
|
Date d'observation : le 16/04/2010 -et- Durée
d'observation : UNE JOURNÉE
|
Porte de Hal, Bd de Waterloo, 129/B-1000 BRUXELLES
|
Les facteurs d'interférence présents :
|
|
Unité de soins : UNITÉ DE SOINS DE
GASTRO-ENTÉROLOGIE [US-405]
|
|
Identité du Soignant : Sexe : FÉM
|
ININ -/- Ancienneté : SEPT ans.
|
|
Dimensions des Compétences professionnelles du
Soignant [Infirmier (ère)]
|
N°
|
Compétences infirmières
|
Critères du jugement ou d'observation
|
Indicateurs d'appréciations
|
Observation?0
|
Remarques
|
O
|
N
|
NA
|
1
|
Exercer les pratiques réflexives [réaliser
les démarches de recherches scientifiques]
C'est analyser ses pratiques
en vue de les objectiver, les partager et les
améliorer. Participer à des processus de recherche et
exercer un esprit critique.
|
Pertinence des données recherchées
|
- Les analyses des besoins prioritaires du Patient sont
réalisées
|
|
|
|
|
Fiabilité des informations recueillies
|
- Les proches du Patient sont consultés
|
|
|
|
- Les dossiers médicaux [données médicales
et infirmières] sont consultés
|
|
|
|
- Les références scientifiques sont
consultées
|
|
|
|
- La compétence de la multidisciplinarité est
considérée
|
|
|
|
Qualité de la recherche d'informations
|
- Les données récoltées sont
actualisées
|
|
|
|
- Les objectifs de soins infirmiers sont fixés
|
|
|
|
- Les facteurs d'influences de la glycémie [antibiotiques,
corticoïdes, stress, cytostatiques...] sont identifiés
|
|
|
|
2
|
Analyser une situation [réaliser son
jugement clinique]
C'est identifier, au départ des données
collectées, les problèmes de santé des personnes
(individu, famille, groupe) et prendre de manière participative
des
pertinentes. Evaluer les moyens mis en
oeuvre.
|
Pertinence d'une démarche d'analyse critique de
la situation du Patient
-décisions
|
- La logique de soins infirmières est respectée
:
|
|
|
/ / / / / /
|
*Les problèmes [réels et potentiels] sont
identifiés
|
|
|
|
*Les facteurs favorisants sont définis
|
|
|
|
*Les caractéristiques des problèmes sont
déterminées
|
|
|
|
*Les objectifs de soins infirmiers sont
négociés avec le Patient
|
|
|
|
*Les interventions infirmières sont logiquement
planifiées
|
|
|
|
*Les modalités d'évaluation des objectifs de
soins infirmiers sont définies
|
|
|
|
- - Les diagnostics infirmiers sont
posés,
|
|
|
|
- Les diagnostics infirmiers sont prioris
|
|
|
|
- - Les problèmes traités en
collaborations sont identifiés
|
|
|
|
- Les problèmes traités en collaborations sont
priorisés
|
|
|
|
- Les valeurs humaines du Patient [dignité, respects,
personnelles...] sont respectées
|
|
|
|
30 O=Oui : l'indicateurs est observé, validé ;
N=Non : l'indicateurs n'est pas observé ou présent ; NA=Non
approprié : l'indicateur ne nous concerne pas pour le moment.
|
|
Pertinence du diagnostic de situation clinique
posée
|
- La situation du Patient est analysée de manière
globale [bio-psycho-sociale]
|
|
|
|
|
- La situation de santé est analysée de
manière personnalisée
|
|
|
|
- Les objectifs de soins infirmiers sont fixés de
manière négociée avec le Patient
|
|
|
|
- Les modalités d'évaluations des objectifs de
soins infirmiers sont proposées au Patient
|
|
|
|
- Le test de glycémie est réalisé
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
Réaliser les prestations de soins [propres et
prescrits]
C'est réaliser et adapter les techniques de
soins, les gestes professionnels tant dans les domaines
préventif, curatif, palliatif que dans les domaines de
réadaptation et de réhabilitation.
|
Modalités de mise en oeuvre des thérapeutiques
et de réalisation des examens conformes aux bonnes pratiques de
soins
|
- Les matériels de soins sont adéquatement
préparés
|
|
|
|
|
- Le Patient est correctement préparé sur le plan
psychologique, physique, sociale
|
|
|
|
- Les principes de base de soins sont respectés :
|
|
/ / / /
/ /
|
*Asepsie
|
|
|
|
*Sécurité du Patient
|
|
|
|
*Dextérité
|
|
|
|
*Hygiène hospitalière
|
|
|
|
*Confort, l'ergonomie et la manutention
|
|
|
|
*Ordre [planification] logique
|
|
|
|
- Les règles de qualité et de
traçabilité sont respectées
|
|
|
|
- Les contrôles de conformité [prescription...] sont
mis en oeuvre
|
|
|
|
- Les actions à poser sont clairement explicitées
au Patient
|
|
|
|
- Les calculs des doses sont correctement faits
|
|
|
|
- La finition des tâches est réalisée [remise
des matériels en ordre et réinstallation du Patient]
|
|
|
|
Qualité de la surveillance et du suivi du Patient
|
- Les effets secondaires et/ou les incidents sont
repérés
|
|
|
|
- La douleur du Patient est gérée
[évaluée] continuellement de manière adéquate
|
|
|
|
- Les risques liés aux soins [administration des
médicaments...] sont expliqués au Patient
|
|
|
|
- Les risques et les mesures préventives des accidents
d'exposition au sang sont expliqués
|
|
|
|
4
|
Etablir la communication professionnelle
C'est établir et entretenir
des relations harmonieuses avec un bénéficiaire de
soins, son entourage et une équipe de soins. Exercer des
capacités de communication fonctionnelle, de relation aidante,
d'éducation pour la santé avec un bénéficiaire
de soins et son entourage.
|
Rechercher la compliance du Patient et une
relation équilibrée
|
- L'adhésion du Patient est recherchée de
manière négociée
|
|
|
|
|
- La présentation mutuelle est effectuée
|
|
|
|
- Le sens de l'écoute du Patient et la manifestation
d'empathie sont présents
|
|
|
|
- Le langage utilisé est compréhensible pour le
Patient
|
|
|
|
- La relation optimale entre les partenaires de soins est
établie
|
|
|
|
- La congruence dans le processus de soins est présente
|
|
|
|
- Le secret professionnel est respecté
|
|
|
|
Mise en oeuvre une communication [verbale et non
verbale] professionnelle
|
- L'attention est centrée sur le Patient
|
|
|
|
- Le contexte de vie du Patient est considéré
|
|
|
|
- Le langage professionnel est adapté à la
situation du Patient
|
|
|
|
- - La communication fonctionnelle du Soignant est adaptée
et respecte le Patient
|
|
|
|
-- La communication non fonctionnelle du Soignant est
adaptée et respecte le Patient
|
|
|
|
Animer une séance de communication
|
- Vérification de la compréhension du message
|
|
|
|
- Le Soignant laisse place au questionnement du Patient
|
|
|
|
-- Les canaux appropriés de communication sont
utilisés
|
|
|
|
-- Le thème est judicieusement choisi
|
|
|
|
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-44.png)
|
|
Présenter et argumenter les informations
|
- Le sens de la créativité est présent
|
|
|
|
|
- La capacité de synthèse est présente
|
|
|
|
- Les informations fournies au Patient sont structurées
|
|
|
|
- La participation active du Patient est suscitée
|
|
|
|
- Le Soignant vérifie la bonne compréhension du
Patient par la reformulation, la redite
|
|
|
|
|
|
Communiquer et rédiger le rapport d'activités
de soins infirmiers
|
- Le vocabulaire professionnel est utilisé
|
|
|
|
|
- Le cadre [canevas] formalisé de rapport est
respecté
|
|
|
|
- La synthèse d'information de qualité est
réalisée pour l'équipe de soins
|
|
|
|
Participations aux réunions [interdisciplinaire ou
de l'équipe] de service
|
- Le sens d'écoute attentive des membres de
l'équipe est présent
|
|
|
|
- Le sens de respect des membres et des normes de travail en
équipe est présent
|
|
|
|
- Les interactions positives et constructives avec les membres de
l'équipe
|
|
|
|
- Les suggestions et les avis pertinents sont formulés
|
|
|
|
- La participation active à la recherche des solutions aux
problèmes posés est présente
|
|
|
|
5
|
S'engager dans un développement professionnel
[construire son identité professionnelle]
|
Qualité d'organisation de
la collaboration interdisciplinaire
|
- Les soins susceptibles de faire objet d'une collaboration sont
identifiés
|
|
|
|
|
- Les pratiques dans le cadre de la collaboration sont
évaluées [et les erreurs sont signalées]
|
|
|
|
- Les descriptions des tâches sont clairement
définies
|
|
|
|
Identification et considération du champ d'action
des autres intervenants de soins,
|
- Les autres professionnels de santé sont
sollicités en cas de nécessité
|
|
|
|
- La répartition des activités est conforme aux
attributions des acteurs auprès du Patient
|
|
|
|
C'est concevoir, gérer son projet de formation en
vue de maintenir, d'améliorer son niveau de compétences et de
construire son identité professionnelle. Développer un
comportement éthique. Collaborer avec les autres professionnels de la
santé.
|
- Le Soignant connait ses limites et manifeste l'esprit de
collaboration
|
|
|
|
- Les ressources externes sont identifiés [médecin
traitant, le charlatan, le Pasteur, ...]
|
|
|
|
Cohérence de la planification de soins et
de continuité de soins.
|
- Les liens entre les différents acteurs de soins sont
identifiés et explicités au Patient
|
|
|
|
- La gestion des activités de traitements en collaboration
est expliquée et argumentée
|
|
|
|
- La confidentialité est respectée dans le respect
des règles de l'Art infirmier
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
Nom et signature de l'observateur [trice]
|
Commentaires et explications des scores : Selon Kolb [1984],
cité par Odette Doyon, l'apprentissage des compétences
[autonomie] infirmières se construit graduellement dans tous les
secteurs d'activités. Cet apprentissage se réalise de maniere
spirale. Chacune des boucles de la spirale est composée de
l'expérience, de l'observation réflexive, de la conceptualisation
et de la pratique elle -même. Les études montrent notamment que
les compétences infirmières évoluent en cinq niveaux de
maîtrise [(Tab.-4) ; (Benner, 1984, cité par Doyon O., 2009) ;
(ISEI, 2009, opcit) ; (Semeus W., Borgion J., Foulon M., et col., 2002)].
Vraisemblablement, il existe plusieurs facteurs qui
influencent la motivation du Patient à participer31
aux soins Mais dans le cadre de cette étude nous nous sommes
principalement centrés sur le seuil d'autonomie professionnelle du
Soignant selon les différents niveaux de compétences
infirmières, [Tab.-4].
Tableau-4 : Les niveaux de compétences
infirmières [seuil d'autonomie professionnelle]
|
Score
|
Niveaux
|
Contenu
|
1
|
Novice
|
- N'a aucune expérience des situations réelles de
confrontation. - Dépend des règles qui lui ont été
appris.
- Ne connait pas les indicateurs de priorités.
- Ne connait pas les utilités des actes en situations
réelles [...].
|
2
|
Débutant
|
- En contact suffisant avec les situations réelles.
- La confrontation, en étant seul ou accompagné,
lui a permis de relever certains facteurs et de les noter en situation
identique.
- Respecte les règles appris.
- Perçoit les aspects spécifiques des situations
rencontrées [...].
|
3
|
Compétent
|
- Dispose 2-3 ans d'expériences dans un domaine
particulier.
- Perçoit des interventions en termes d'objectifs à
long-terme.
- Se réfère à sa propre planification pour
prioriser et exécuter les soins.
- Maîtrise les situations.
- Lenteur marquée, - Peu flexible [...].
|
4
|
Performant
|
- Perçoit les soins de manière globale.
- Se représente par association d'idées, des
situations antérieurement rencontrées.
- Distinction pratique entre les caractéristiques typiques
ou atypiques dans des situations réelles. - Identifie rapidement les
particularités des situations rencontrées.
- Identifie les différents aspects importants des
situations rencontrées.
- A la facilité de rapidement décider suite
à la perception globale de la situation.
- Émet un nombre limité d'hypothèse de
résolution du problème.
- S'oriente principalement sur les aspects des situations.
- Décide de manière raisonnée [...].
|
5
|
Expert
|
- Ses décisions ne dépendent plus de son processus
de compréhension, des raisonnements conscients.
- Détient dans ses actifs de nombreux exemples
réels, des cas vécus.
- A des connaissances intuitives des situations.
- Se centre immédiatement sur les priorités.
- N'émet pas d'hypothèse qui n'aboutissent pas, non
productives.
- A des spontanéités, sans raisonnements consciente
[...].
|
Le rôle infirmier consiste à aider le Patient et
son entourage à accepter, à intégrer et à
dépasser la crise existentielle, qui est impliquée par sa
maladie. C'est l'accompagner à vivre au maximum de ses capacités
en fonction des fluctuations de son état de santé. En
conséquence, les soins infirmiers permettent de gérer globalement
[sur le plan bio-psychosocial] tous les facteurs de la vie quotidienne du
Patient que nous considérons comme sujet.
31 L'appropriation, et non d'acceptation [selon la
théorie d'Elisabeth Kibble-Ross] de la maladie est une notion trop
passive qui correspond mieux à la maladie chronique. Il consiste
à effectuer un travail psychologique sur soi, qui est indispensable pour
pouvoir vivre avec la maladie. C'est une stratégie active qui va
être un préalable au changement de comportement pour mieux vivre
avec la maladie. Ce modèle comporte six phases [selon les chercheurs de
l'université de Montpellier, 2006] variables en durée ou
intensité : le dénie des symptômes, l'inquiétude
symptomatique, le choc, la dénégation de la maladie chronique,
l'anxiété de la maladie et la dépression mineur. Elle
correspond à une profonde réorganisation psychique : il y a prise
de conscience qu'il faut faire face à la maladie et à ses
contraintes en essayant toutefois d'en limiter les conséquences sur la
vie quotidienne. Le Patient aborde alors avec moins d'émotion les
véritables causes de son diabète, il plaisante, refuse de
s'apitoyer sur son sort, apprend à vivre avec sa maladie, la fait
sienne. Cette nouvelle hiérarchisation de valeurs témoigne que la
vie reprend le dessus et donne confiance en soi. La personne peut
apprécier davantage sa vie intérieure et s'ouvrir aux autres [ce
processus modifie la relation aux autres et transforme la manière
d'appréhender l'existence]. Le «carpe diem» devient ici un
véritable leitmotiv de l'éducation du Patient. S'approprier sa
maladie, c'est aussi s'aimer, car le diabète interroge sur
l'hygiène de vie, les relations, les loisirs, les moments de
détente, les habitudes alimentaires, les pratiques physiques, la
sexualité, l'intérêt spirituel. Cette appropriation va
ainsi améliorer l'adhésion à la poursuite de la
réhabilitation et l'observance médicamenteuse.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-45.png)
B- Figure-10 : Cadre conceptuel général de la
motivation à la participation aux soins du couple
Soignant-Soigné [Selon Deccache A., 2003]
Facteurs liés au Patient [et son
entourage]
- Personnalité :
- Représentations :
- Valeurs socioculturelles : - Niveau socioéconomique :
- Facteurs socioculturels : - Croyances [sorcellerie, maraboutage, vodou,...]
:
- Maitrise linguistique locale : - Sentiment de se maitriser :
- Niveau d'instruction :
- Importance de la médecine traditionnelle
[indigène] : - Réactions psychoaffectives :
- Rôles de la maladie :
- Prédispositions génétique : - Attente :
- [...]
|
-- - - - - - - - - - - -
-
|
Facteurs d'interférence
|
|
A
|
|
|
|
Sati
sfaction :
|
|
|
Conf Suivi
Aide Stress
|
iance
:
|
|
|
|
Compréhension Information
:
:
|
:
:
|
|
d'adaptation :
|
Processus
d'intégration
|
|
|
utonom ie/dépendance :
|
|
[ ]
|
|
|
|
Facteurs liés au Soignant
- Personnalité :
- - Attentes et rôles :
- Compétences techniques :
- Représentations :
- - Réactions psychoaffectives : -
Facteurs socioculturels :
- Valeurs éthiques :
- - Valeurs déontologiques :
- Valeurs religieuses : - [...]
Comportement motivationnel
Caractéristiques thérapeutiques
- Durée :
- Effets attendus :
- Effets indésirables : - Posologie :
- Accessibilité : -
- Disponibilité :
- - [...]
Compliance Observance
[Participation]
Facteurs liés à l'organisation de
l'Hôpital
- Intégration du projet dans le service :
- - Relation entre les services : -
- Structure organisationnelle : - Formation des formateurs : -
- Gestion structurelle :
- - [...]
Commentaires : Ce cadre problématique
générale s'inscrit en premiere ligne de la logique
pédagogique d'une approche motivationnelle de l'éducation
thérapeutique du patient. C'est-à-dire contrairement aux
inconvénients d'une attitude de confrontation du soignant, il est
intéressant d'apporter au patient l'énergie, l'espoir, la
confiance, l'envie, bref des soutiens pour s'engager dans le processus du
changement. Pour le faire, une analyse des besoins du patient est au
préalable nécessaire [Source : DECCACHE A,
2003]
Autres facteurs environnementaux [...
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-46.png)
C-
Ces complications peuvent être prévenues ou
retardées par la qualité du contrôle métabolique
efficace. Il s'agit d'un contrôle multidisciplinaire : la surveillance
des règles de l'hygiene de vie, d'alimentation, de prise des
médicaments [antidiabétiques oraux voire l'insuline si
nécessaire].
4. Objectifs
Ce travail de fin d'études veut comprendre les enjeux
de la motivation des partenaires de culture africaine à participer aux
soins [compliance et observance] et d'améliorer sa participation aux
soins dans un contexte multiculturel. Il servira également d'ouverture
pour d'autres études ultérieures. La
multi-inter-culturalité est une source d'avantages ou de
difficultés en soins infirmiers.
5. Finalité
Cette étude se permet de vouloir contribuer de
manière réflexive à la promotion des soins infirmiers. Le
Soignant doit de manière continuelle, ajuster ses compétences
afin de pouvoir combiner «confiance et efficacité» dans sa
relation avec le Patient et lui rendre la santé dont la
définition tend vers celle de l'OMS.
Sollicitation de consentement
éclairé
Au vue de tout ce qui précède, nous voulons
solliciter votre accord pour nous autoriser à faire partie de
l'équipe au moment des soins de la journée. Pour ce faire, nous
vous demanderons de poser votre signature d'accord ou de refus avec votre nom
au bas de la page en recopiant la phrase ci-après.
-2-
J'affirme que les étudiants m'ont donné toutes
les informations nécessaires concernant la collecte des données
pour leur TFE. J'ai eu l'occasion de leur poser des questions et
d'échanger ouvertement avec les étudiants infirmiers.
Par conséquent, je donne mon
consentement éclairé pour la participation des
étudiants au déroulement de ma prise en charge
infirmière.
Fait à le...../...i2010
Nom et prénom : Signature :
Nous affirmons avoir donné au Patient les informations
nécessaires à propos de notre collecte des données et
leurs traitements pour notre travail de fin d'études.
Fait à :
Le...../......./2010
1-Prénom et nom :...Anne KALUBI M
Signature :
2-Prénom et nom : ...Rocio MENDOZA Signature :
3-Prénom et nom : :Dieudonné N'CHWEKI M....
Signature :
« Santé Pour Tous et par Tous »
MERCI -3-
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-47.png)
-4-
DEMANDE DE CONSENTEMENT DU PATIENT
[Des étudiants (es) infirmiers
(ères)]
1. Identification
Nous sommes les étudiants infirmiers de l'ISEI en
dernière année de formation. Notre rôle est de soutenir ou
d'aider ou d'accompagner le Patient à retrouver son autonomie
bio-psychosociologique. Au terme de notre formation, en plus des cours et des
stages, nous sommes obligés de rédiger un travail de fin
d'études sur un thème lié aux soins infirmiers.
3. Objet
Notre travail de fin d'études s'intéresse aux
soins infirmier auprès des diabétiques de type-II dans un
contexte multiculturel. Grâce à une approche de recherche
réflexive, nous allons tenter d'expliquer la motivation du
diabétique Subsaharien à participer aux soins. Construit au coeur
de l'éducation thérapeutique, sur le concept de relation des
soins, cette motivation est faite d'espoir, d'attention, de respect et de
confiance mutuelle entre les partenaires de soins.
5. Diabète
Il existe plusieurs types de diabètes : le
diabète de type-I est causé par le manque d'insuline. Le
diabète de type-II est la conséquence d'une insuffisance de
sécrétion d'insuline. Il est une maladie chronique, souvent
asymptomatique au moment de sa découverte. Le surpoids en est un des
facteurs favorisant. C'est une maladie évolutive qui s'expose à
des complications cardio-vasculaire graves, psychosociologiques,
économiques, etc.
-1-
-9A lire attentivement avant de signer
-
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-48.png)
D- Documents de demande de l'autorisation : Commission
éthique du CHU Saint Pierre
COMITE LOCAL D'ETHIQUE HOSPITALIER Demande d'avis au
Comité d'Ethique sur un projet d'expérimentation chez
l'homme. A transmettre au secrétariat en 14 exemplaires
Choix : entourer OUI - NON - NA (non approprié ou non
applicable).
1.
Noms des expérimentateurs responsables : Kalubi
Mukunya Muswamba Anne, Mendoza Rocio
|
et N'chweki Mbulaza Dieudonné P.
|
|
Service de : Endocrinologie et
Diabétologie
|
Responsable du Service : Dr NEZLI GAHAM
|
Participants universitaires à la recherche :
|
Collaboration non universitaire éventuelle :
,Institut Supérieur d'Enseignement Infirmier
[ISEI]
|
Collaboration financière avec une firme, si OUI,
spécifier :
|
|
2. But de l'expérimentation
3.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-49.png)
Recueillir des données [grkce à une
grille d'observation, basée sur les différents niveaux de
compétences infirmières] reflétant la qualité des
soins qui induirait une meilleure ou une moins bonne motivation du Patient
diabétique Sub-saharien à participer aux soins.
Design de l'étude multicentrique
OUI
NON
L'expérimentation est-elle de nature : (cochez la
case)
Diagnostique
|
|
Physiologique
|
|
Thérapeutique
|
|
Physiopathologique
|
|
Autres
|
Comportementale
|
|
|
4.
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-50.png)
sujet ? OUI
Si non, l'expérimentation fait-elle partie d'un ensemble
de recherche dont l'incidence diagnostique
ou thérapeutique n'apparaît pas immédiatement
mais dont les résultats aboutiront à une app
L'expérimentation a-t-elle un but diagnostique ou
thérapeutique immédiatement profitable au
Si non, l'expérimentation se situe-t-elle dans un cadre
diagnostique ou thérapeutique avec des
résultats que l'on peut espérer rapidement
utilisables pour d'autres Patients ? OUI
NA
NON
NON
NA
5. Résumé du projet, y compris le plan
expérimental. Cette rubrique doit être impérativement
remplie.
Un des principaux enjeux du soin aujourd'hui, est en effet
celui de l'observance thérapeutique. Car, l'efficacité
thérapeutique, est [souvent] mise à mal par l'interruption des
traitements, influencée par le contexte socioculturel différent
et le coût de soins. Grâce à une approche de recherche
réflexive, nous allons tenter d'expliquer la motivation du
diabétique Sub-saharien à participer aux soins.
Dans un contexte multiculturel, cette étude se permet
de vouloir contribuer à la promotion des soins infirmiers. Il se place
sur le projet de la mise en place des projets et des actions coordonnées
d'accompagnement [éducation] optimal du Patient. En pratique, nous
sommes tous [parfois], partagés entre notre bien-être à
nous et celui du Patient. C'est pourquoi, une meilleure compréhension de
ce que le Patient fait de sa maladie, de son traitement et de la manière
dont il les gère au quotidien, nous permet de lui rétablir son
droit d'être malade et acteur de sa maladie/santé [IDF, 2006].
Le souci majeur pour le Soignant est de pouvoir respecter la
dignité humaine, d'avoir l'ouverture aux autres, de respecter la
confidentialité, de reconnaître le choix du Patient, etc. Cela
suppose l'exigence morale, que sous-tend la pratique infirmière. Nous
avons choisi d'aborder cette étude de manière
réflexive. Cette approche de recherche nous permet
d'analyser systémiquement les relations et interactions mises en oeuvre
dans la prise en charge adéquate d'Immigrés diabétiques de
type-II [=40 ans et être Sub-saharien : sont nos critères
d'inclusion et avoir vécu en Belgique de manière continue au
moins pendant trois ans].
Force est de constater que la motivation thérapeutique
du Patient à l'amélioration de sa qualité de vie est par
effet miroir, interprétée à travers le comportement
professionnel du Soignant. Les interactions entre les partenaires sont
dynamiques et perpétuelles. Il y a [il nous semble] donc un lien direct
entre la qualité des soins infirmiers et la compliance et l'observance
thérapeutique du Patient. Et pour respecter les principes
éthiques et les règles de jeux érigés par l'ISEI
[de ne pas interroger le Patient], nous allons mener notre recherche sur les
qualités professionnelles du Soignant en milieu hospitalier.
Afin de récolter les données les plus
pertinentes possibles, nous avons pensé, construit et utilisé une
grille d'observation Pour sa validation, nous l'avons
au préalable pré-testé auprès des Soignants qui
n'appartiennent pas à notre groupe cible de recherche, celui du CHU
Saint Pierre.
6.
Une substance chimique sera-t-elle administrée : OUI
NON
|
NA
|
|
|
|
Autre Spécifier : NA
|
|
|
|
Des radioisotopes seront-ils utilisés : OUI
NON
|
NA
|
Lesquels :
|
|
|
(échographie,...) NON
|
|
|
7.
Si une substance est administrée, qu'elle soit nouvelle ou
ancienne, l'expérimentateur a-t-il pris connaissance de l'information
toxicologique et pharmacologique (animale et humaine) ?
OUI NON NA
Des prélèvements seront-ils effectués : OUI
NON NA
|
|
Nature :
|
Volume prélevé :
|
Fréquence des prélèvements :
|
|
8. Choix des sujets.
Sujets sains :
|
OUI
|
NON
|
NA
|
Malades atteints d'une affection :
Si oui, laquelle : Diabète de type-II
|
OUI
|
NON
|
NA
|
Nombre de sujets : 2 Age : Plus de 40
ans
|
|
Sexe : H/F
|
Les femmes gravides peuvent-elles entrer dans l'étude
?
|
OUI
|
NON
|
NA
|
|
|
NON
|
NA
|
|
|
9.
Lieu où sera effectuée l'expérimentation
:
Au Centre Hospitalier Universitaire Saint-Pierre, dans
une [les] [sont] hospitalisé [s].
|
unité [s] oil le [s] Patient [s] est
|
S'il s'agit de malades, pourront-ils subir
l'expérimentation : NON
|
|
|
En ambulatoire (à la consultation) ?
|
OUI NON NA
|
|
Si non, quel sera le lieu okJ se déroulera
l'expérimentation ? Dans une unité des soins
d'hospitalisation
|
|
12.
5.
Une expérimentation analogue a-t-elle déjà
été entreprise ailleurs, soit en totalité, soit en partie
?
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-51.png)
Quels en sont les résultats ? Résumez, S.V.P. :
Compte tenu des données actuelles de la
science, vous estimez que l'expérimentation :
comporte un risque certain ?
|
OUI
|
NON
|
NA
|
|
comporte un risque probable ?
|
OUI
|
NON
|
NA
|
|
comporte un risque possible ?
|
OUI
|
NON
|
NA
|
|
ne comporte aucun risque ?
|
OUI
|
NON
|
NA
|
|
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-52.png)
OH'
NON NA
des buts de l'expérimentation ?
13.
NON
NA
L'expérimentation inclut-elle la comparaison avec un
placebo ?OUI
Si oui, êtes-vous certain qu'il n'existe pas de traitement
alternatif valable qui devrait remplacer
le placebo ? OUI NON NA
14.
S'il s'agit de sujets sains, leur consentement sera-t-il obtenu
par écrit après information claire et objective
L'expérimentation inclut-elle la comparaison avec un autre
traitement ? OUI NON NA
Si oui, êtes-vous certain que l'autre traitement est le
meilleur possible actuellement ?
OUI NON NA
15.
S'il s'agit de malades, leur consentement sera-t-il obtenu par
écrit ? OH' NON NA
Si non, leurs proches seront-ils avertis ? OUI NON NA
Si non, pourquoi pas ?
|
Demandera-t-on à ces proches un consentement écrit
? OUI NON NA
|
16.
NA
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-53.png)
S'il s'agit de mineurs, leurs responsables légaux
seront-ils avertis ? OUI NON
Si oui, demandera-t'on à ces responsables un consentement
écrit ? OUI NON NA
17.
Les sujets seront-ils rémunérés ? OUI
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-54.png)
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-56.png)
Cette surveillance pourra-t-elle
être assurée, si besoin était, dans les
heures qui suivent l'expérimentation ?
nécessité ?
Si le sujet retourne à son domicile, un contact
pourra-t-il être pris rapidement avec un médecin en cas de
Au cours de cette expérimentation, les sujets sont-ils
sous surveillance médicale continue ?
OH'
OH'
OH'
NON NA
NON NA
NON NA
18.
L'investigateur principal est-il couvert par une assurance en
responsabilité civile pour la durée complete de
l'expérimentation ? OUI
A titre personnel (voir remarques) : OUI NON
NA
![](Soins-infirmiers-et-participations-aux-soins-des-immigres-sub-sahariens-diabetiques-de-type-II-57.png)
NA
L'investigateur a-t-il pris connaissance des modalités
d'indemnisation des Patients en cas d'accident(s) se
rapportant à l'étude ?: OUI NON
20.
- Par l'intermédiaire de la couverture R.C. via la
société pharmaceutique :OUI NON NA
REMARQUES :
Les médecins du Centre Hospitalier Universitaire
Saint-Pierre couverts en R.C. professionnelle par la police d'assurance SMAP
n° 4.564.865, bénéficient des garanties de ladite police
d'assurance pour tous dommages causés à des tiers à la
suite de test ou d'essais pharmaceutiques effectués dans l'hôpital
sur des volontaires ou des Patients, pour autant que ceux-ci soient
approuvés par le Comité d'Ethique. En date du 01.10.1997, les
sommes pour dommages corporels sont de 200 millions de F.B. et de 25 millions
de F.B. pour dommages matériels.
NOUS DECLARONS ASSUMER L'ENTIERE RESPONSABILITE DE
L'EXPERIMENTATION DONT LE PROJET EST DECRIT CI-DESSUS ET CERTIFIONS QUE LES
RENSEIGNEMENTS FOURNIS CORRESPONDENT A LA REALITE COMPTETENU DES CONNAISSANCES
ACTUELLES.
Date Signature du responsable du service
Le 23/ Novembre/2009
Signature de l'expérimentateur responsable
|