L'opération de maintien de paix de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci)( Télécharger le fichier original )par Kouadio Bla Anne-Marie KOFFI Université Cocody-Abidjan - Diplôme d'Etudes Approfondies 2006 |
Paragraphe II : L'ONUCI, une force d'intervention au besoinL'ONUCI peut intervenir militairement, c'est-à-dire faire usage des armes dans deux (2) conditions qui ne sont pas cumulatives. Il s'agit d'abord, lorsque les ou l'une des parties belligérantes affranchit la zone de confiance (A) et ensuite en cas de légitime défense (B). A- En cas de non respect de la ligne de confianceLa zone de confiance est placée sous l'autorité voire le contrôle des forces impartiales qui proviennent de plusieurs pays. Elles peuvent être le fait d'une organisation régionale (l'Union Africaine), sous régionale (CEDEAO) mais aussi d'une organisation universelle fût-elle l'ONU. Le non respect de la zone de confiance peut s'avérer dangereux dans la mesure où les forces impartiales peuvent user de tous les moyens militaires nécessaires pour repousser les belligérants récalcitrants et un affrontement entre les forces impartiales et une partie au conflit risque de jeter un discrédit sur l'impartialité desdites forces. En effet, une grave violation du cessez-le-feu s'est produite au petit matin du 28 février, lorsqu'une centaine d'éléments armés, qui appartiendraient au MILOCI ont attaqué un poste de contrôle des Forces nouvelles à Logoualé, au nord de Bangolo dans la zone de confiance. Les troupes de l'ONUCI se sont rapidement déployées dans la zone et ont repris le contrôle de la ville. Au cours de l'affrontement, un casque bleu bangladais a été gravement blessé. L'ONUCI a arrêté et désarmé 87 « jeunes » qui ont été remis aux autorités locales de Guiglo le 3 mars, mais libérés le lendemain146(*). Par ailleurs, les belligérants peuvent prétexter des altercations avec les forces impartiales pour remettre en cause la neutralité de celles-ci. Pour éviter tous ces incidents chaque partie au conflit doit respecter la délimitation de la zone de confiance. Dans la crise ivoirienne, la question de l'impartialité de la force française s'est posée avec acuité même si la Licorne est désormais placée sous commandement onusien. En effet, à très peu d'exception près (la Grande Bretagne à Chypre, la France au Liban), les superpuissances ont contribué au maintien de la paix en fournissant non pas du personnel mais des matériels et des moyens de transport : pour des raisons politiques, leur personnel a été jugé inacceptable soit par les parties en présence, soit par le Conseil de sécurité d'où émane l'autorité de la force d'intervention147(*). De ce qui précède, au cas où le gouvernement ou les Forces Nouvelles ne respecterait pas la ligne de confiance, les forces militaires de l'ONUCI auraient été en mesure les repousser. La légitime défense pourrait constituer, la seconde condition d'intervention de l'ONUCI. * 146 Cf. 4e rapport intérimaire S/2005/186 du Secrétaire général sur l'ONUCI en date du 18 mars 2005, P.5. * 147 DOOB (W.L), Les résolutions des conflits, op.Cit, P.268. |
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