INTERET DE L'ETUDE
Quel intérêt peut présenter
l'étude du thème : l'Opération de Maintien de la Paix
de l'ONU en Côte d'Ivoire ?
A cette interrogation, deux réponses peuvent
être dégagées.
La première est liée au contexte dans lequel
l'ONUCI a été décidée et déployée.
En effet, la crise ivoirienne a fait l'objet de plusieurs
rencontres et consultations sans trouver de solution définitive.
En outre, le conflit ivoirien a acquis un caractère
médiatique très important dans le monde entier compte tenu de ce
que représente la Côte d'Ivoire dans la sous région.
Quant à la seconde réponse, elle est liée
d'abord à la première et ensuite aux exigences de la
curiosité intellectuelle.
En effet, à travers le thème de l'étude,
il s'agit pour nous d'utiliser l'analyse théorique des OMP
consacrée dans les ouvrages pour voir son expérimentation sur un
terrain.
INTRODUCTION
GENERALE
Colonie française par l'effet du décret du 10
mars 18931(*), la Côte
d'Ivoire acquiert son indépendance le 07 août 1960 sous la
direction de Félix HOUPHOUET BOIGNY, son premier Président, alors
président du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire-
Rassemblement Démocratique Africain.
Depuis son accession à l'indépendance, le pays a
eu pour souci principal, la sauvegarde de la paix, ce qui lui a permis d'avoir
non seulement une stabilité politique et sociale relative mais aussi une
croissance économique importante fondée principalement sur les
produits de base notamment, le cacao et le café.
De ce fait, la Côte d'Ivoire a attiré
d'importants contingents de travailleurs étrangers, principalement des
pays voisins, ainsi que des investisseurs2(*).
Les résultats sont spectaculaires de sorte que de 1960
à1970, le Produit Intérieur Brut (PIB) est multiplié par
douze (12). A elle seule, la Côte d'Ivoire est à l'origine de plus
de 56% du produit intérieur total de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)3(*). Le pays connaît durant vingt (20) ans un taux
de croissance annuel de 8% et devient l'élément moteur de tout
l'ensemble sous-régional ouest africain francophone4(*). Ce qui permet à Robert
MC NAMARA, alors Président de la Banque Mondiale de souligner
« qu'il serait difficile sans doute de trouver dans toute
l'Afrique, un pays qui a accompli des progrès plus décisif vers
la prospérité »5(*)
La Côte d'Ivoire a un bel avenir et pourtant il va se
présenter autrement.
En effet, à partir des années 1980, le
succès économique et le progrès social du pays se trouvent
brusquement confrontés à la crise économique sans y
être préparés. Ainsi, la locomotive de l'Afrique de l'ouest
francophone va connaître un essoufflement en raison d'une crise
multiforme due certes à la hausse drastique du prix de pétrole et
l'effondrement des coûts du cacao et du café mais aussi et surtout
à la gestion approximative de l'économie nationale et aux
dépenses liées à la volonté de puissance
régionale et de leadership6(*).
Les bailleurs de fonds internationaux, notamment la Banque
Mondiale et le FMI imposent des Plans d'Ajustement Structurels (PAS) qui
empêchent l'économie ivoirienne de bénéficier des
conjonctures favorables sur les marchés des matières
premières7(*).
En 1990, cette situation de crise économique et
sociale engendre deux (2) événements majeurs à savoir
l'instauration du multipartisme et la création d'un poste de premier
ministre confié à Alassane Dramane OUATTARA, alors Gouverneur de
la BCEAO et ancien Directeur au Département Afrique au FMI. Les
institutions de Bretton Wood ont eu certainement une influence dans ce
changement institutionnel et politique sans précédent. Pour
elles, la promotion du marché va de paire avec celle de la
démocratie8(*) .
En fait, les Institutions Financières Internationales
(IFI) comptent sur Alassane OUATTARA un élément du sérail,
pour promouvoir rapidement les reformes favorables au marché et
accessoirement aux entreprises américaines9(*).
Devenu ainsi, le N°2 du PDCI et officiellement
assuré de la confiance de HOUPHOUET BOIGNY, Alassane OUATTARA,
qualifié initialement de non Ivoirien, de burkinabé devient un
homme politique et exprime ses ambitions.
Il se heurte alors à Henri Konan BEDIE, le
Président de L'Assemblée Nationale10(*), dauphin déclaré
d'HOUPHOUËT BOIGNY11(*).
C'est dans cette atmosphère tendue que va naître
le concept d'ivoirité12(*).
Du fait de cette opposition et des troubles sociaux, la mise
en oeuvre des reformes néolibérales ne s'escompte pas comme
prévu. Ce qui conduit en 1992 à la suspension de financement des
institutions financières à la Côte d'Ivoire
entraînant à leur suite les autres bailleurs de fonds. Seule la
France poursuit son aide à l'ajustement et boucle « les fins
de mois » du budget ivoirien 13(*).
Après le décès de Félix HOUPHOUET
BOIGNY, le 07 décembre 1993, l'arrivée au pouvoir de Henri Konan
BEDIE est suivie de la dévaluation du franc CFA en janvier 1994.
Conséquence logique de la «doctrine BALLADUR»14(*) qui marque l'acceptation par
la France de la cotutelle des IFI sur son « pré carré
».
C'est dans ce contexte délétère que le
régime démocratiquement élu ,est renversé le 24
décembre 1999, après une mutinerie de soldats rentrés
d'une Mission en République Centrafricaine pour le compte des Nations
Unies (MINURCA) et revendiquant le paiement de primes versées.
Le Coup d'Etat porte le général Robert GUEI au
pouvoir qui met sur pied le Comité National de Salut Public (CNSP)
après avoir suspendu la Constitution du 3 novembre 1960 et dissout les
institutions républicaines.
Bien que les dirigeants du CNSP soient composés
exclusivement de militaires, l'insécurité devenait chaque jour
une préoccupation lancinante, avec surtout son cortège de
tentatives de déstabilisation supposées ou réelles.
Les 23 et 24 juillet 2000, une nouvelle constitution est
adoptée par référendum, avec 86,58% des suffrages
exprimés, et promulguée le 1er août de la
même année15(*).
En août 2000, les consultations ont lieu à
Yamoussoukro par lesquelles le Général GUEI et les leaders des
quatre principaux partis politiques de l'époque (PDCI-RDA, FPI, RDR,
PIT) s'engagent en présence du Président en exercice de la
Conférence des Chefs d'Etats et de Gouvernement de l'OUA, le
Président EYADEMA du Togo et du Président en exercice du Conseil
de l'Entente, le Président KEREKOU du Bénin16(*), « quelle que
soit l'issue des élections, à promouvoir la mise en place d'un
gouvernement d'union nationale dans un souci d'unité, de concorde et de
réconciliation »17(*).
Le 24 octobre 2000, l'élection présidentielle
s'organise et porte Laurent GBAGBO au pouvoir. La volonté de ramener la
paix permet apparemment d'organiser avec succès le forum pour la
réconciliation nationale du 9 octobre au 10 décembre 2001. Le
forum aboutit à une réunion au sommet entre le Président
GBAGBO, M.BEDIE, le général GUEI et M.OUATTARA, les 22 et 23
janvier 2002 à Yamoussoukro afin de régler les différends
et examiner les recommandations avancées par le forum18(*).
Malgré tous les efforts réalisés, la
Côte d'Ivoire ne retrouve toujours pas sa stabilité politique et
sociale d'antan.
En effet, le soir du 18 septembre 2002, pendant que le
Président Laurent GBAGBO était en visite officielle en Italie,
les « mutins » c'est-à-dire les 800 réservistes des
contingents « ZINZINS » et « BAHEFOUE » de l'armée
ivoirienne prennent les armes pour manifester contre leur démobilisation
prévue au début de l'année 200319(*).
Simultanément, les trois principales villes du pays
notamment Abidjan, Bouaké et Korhogo sont aux mains des
éléments fortement armés. Le bilan de ces affrontements
provoque la mort d'une centaine de personnes, aussi bien civiles que
militaires20(*), perturbe
fortement la vie administrative et économique et induit une situation
humanitaire préoccupante21(*). Puis cette mutinerie aboutit à un coup d'Etat
qui devant l'échec, se transforme en une rébellion armée
divisant le pays en deux : une partie méridionale restée
sous contrôle de l'Etat ivoirien et l'autre partie septentrionale
contrôlée par les mouvements rebelles.
Les forces rebelles encadrent un organe politique, le
Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) dirigé par SORO
Guillaume. A l'instar du cancer, la rébellion du MPCI a connu une
métastase à l'ouest du pays avec le Mouvement Populaire Ivoirien
du Grand Ouest (MPIGO) de DOH Félix et le Mouvement pour la Justice et
la Paix (MJP) dirigé par DELY Gaspard.
Préoccupée par la crise que traverse la
Côte d'Ivoire, le 29 septembre 2002, la Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se réunit en sommet
extraordinaire à Accra (Accra I), la capitale du Ghana. A cette occasion
une série de mesures sont prises au nombre desquelles, la mise sur pied
d'un groupe de contact de haut niveau de la CEDEAO piloté par le
Président Gnassingbé EYADEMA et composé des chefs d'Etat
du Ghana, de la Guinée Bissau, du Mali, du Niger et du Nigeria.
Ensuite, le 23 octobre 2002, les chefs d'Etat et de Gouvernement du groupe de
contact de haut niveau se réunissent à Abidjan. A cette occasion,
ils nomment le Président Gnassingbé EYADEMA, coordinateur de la
médiation entre les parties ivoiriennes22(*).
De même, le 28 octobre 2002, une
délégation gouvernementale conduite par le Président du
Conseil Economique et Social, Laurent DONA FOLOGO se rend à Lomé.
L'objectif de cette rencontre était de prendre part avec les rebelles du
MPCI, aux négociations inter ivoiriennes pour la recherche de la paix.
Ces négociations ont abouti à la signature de l'Accord de
Lomé qui octroie l'amnistie aux rebelles23(*).
Puis, le 18 décembre 2002, un sommet de la CEDEAO se
tient à Dakar, la capitale sénégalaise qui fixe au 31
décembre la date limite de déploiement des troupes de la
CEDEAO24(*).
Au moment où le Président Laurent GBAGBO se
propose de soumettre un plan de cessation des hostilités, les parties
ivoiriennes se rendent en France suite à une invitation des
autorités françaises.
En effet, du 15 au 23 janvier 2003, à l'initiative de
la France, les parties politiques significatifs, à savoir le PDCI-RDA,
le FPI, le PIT, l'UDCY, l'UDPCI, le MFA et les représentants de la
rébellion participent à la table ronde de Linas Marcoussis autour
de laquelle quatre thèmes étaient prévus à l'ordre
du jour notamment :
La nationalité, le statut des étrangers,
l'identification, l'éligibilité et la propriété
foncière.
Les amendements constitutionnels souhaitables et les
solutions institutionnelles de sortie de crise.
Les modalités de Désarmement,
Démobilisation et de Réinsertion.
La préparation des échéances
électorales25(*).
Les travaux ont été présidés par
Pierre MAZEAUD, Président du Conseil Constitutionnel français,
assisté du juge Keba M'BAYE (Sénégal) et de l'ancien
Premier Ministre ivoirien, et Seydou DIARRA, ainsi que les représentants
de l'U A et de la CEDEAO, et le Représentant spécial du
Secrétaire général des NU en Afrique de l'ouest, qui
facilitaient les pourparlers26(*).
A la fin de la table ronde, un accord dit Accord de Linas
Marcoussis est signé par toutes les délégations
ivoiriennes.
L'Accord de Linas Marcoussis27(*) réaffirme quatre points fondamentaux notamment
la nécessité de préserver l'intégrité
territoriale de la Côte d'Ivoire, le respect de ses institutions et de
restaurer l'autorité de l'Etat. Il rappelle son attachement au principe
de l'accession au pouvoir et de son exercice de façon
démocratique. La table ronde décide de la mise en place d'un
comité de suivi28(*) de l'application des accords de Paris sur la
Côte d'Ivoire chargé d'assurer le respect des engagements
pris29(*).
Un programme annexé à L'Accord porte sur les
points suivants : 1. Nationalité, identité, conditions des
étrangers ; 2. Régime électoral ; 3.
Eligibilité à la Présidence de la République ;
4. Régime foncier ; 5. Médias ; 6. Droits et
libertés de la personne humaine ; 7. Regroupement,
Désarmement, Démobilisation ;
8. Redressement économique et nécessité
de la cohésion sociale ; 9. Mise en oeuvre30(*).
Le 25 janvier 2003, un Premier Ministre de consensus en la
personne de Seydou ELIMANE DIARRA est nommé à l'ambassade de
Côte d'Ivoire à Paris, en remplacement d'AFFI N'guessan.
Devant la persistance de la crise, un second sommet est
organisé à Accra (Accra II) à l'initiative de son
excellence Monsieur John KUFOR, Président de la République
ghanéenne, Président en exercice de la CEDEAO, une table ronde
des forces politiques ivoiriennes signataires de l'accord de Linas Marcoussis
se réunit dans la capitale ghanéenne. A l'issue de cette
rencontre, les participants prennent l'engagement de collaborer avec le
Président Laurent GBAGBO et le Premier Ministre en vue de mettre en
place un gouvernement de réconciliation nationale31(*).
Toutes ces négociations et table rondes n'ont pas
ramené la paix tant attendue. C'est dans cette atmosphère de
crispation qu'après les forces de la CEDEAO et la Mission des Nations
Unies en Côte d'Ivoire (MINUCI)32(*), l'Opération des Nations Unies en Côte
d'Ivoire (ONUCI)33(*) est
créée par le Conseil de Sécurité des Nations
Unies.
Après le contexte historique, il convient dès
à présent de définir la notion de maintien de la paix et
des notions voisines à travers une analyse terminologique et l'ayant
fait de restituer la problématique qu'il comporte.
I- ANALYSE TERMINOLOGIQUE
Les termes de diplomatie préventive, de maintien, de
rétablissement et de consolidation de la paix sont difficiles à
définir.
En effet, cette difficulté est due d'une part au
fait que la Charte des Nations Unies n'en donne aucune
définition34(*) et
d'autre part à l'évolution des missions des Nations Unies sur le
terrain.
Dans le champ de notre étude, nous allons les
définir en nous appuyant sur la définition universaliste de la
notion de maintien de la paix et sur le rapport présenté par
Boutros BOUTROS GHALI35(*)
intitulé Agenda pour la paix, Diplomatie préventive,
Rétablissement de la paix, maintien de la paix adopté par la
réunion du sommet du Conseil de sécurité le 31 janvier
1992.
Les notions de diplomatie préventive,
rétablissement, maintien, de consolidation de la paix sont
étroitement liées et, au sens où ils sont employés
dans l'Agenda de la paix, se définissent de la manière
suivante :
A- La diplomatie préventive
La diplomatie préventive a pour objet d'éviter
que des différends ne surgissent entre les parties, d'empêcher
qu'un différend existant ne se transforme en conflit ouvert et, si un
conflit éclate de faire en sorte qu'il s'étende le moins
possible. C'est dire que la diplomatie préventive consiste à
étouffer les éventuelles velléités.
Qu'en est-il du rétablissement de la paix ?
B- Le rétablissement de la paix
Le rétablissement de la paix vise à rapprocher
les parties hostiles, essentiellement par des moyens pacifiques tels que ceux
prévus au Chapitre VI36(*) de la Charte des Nations Unies.
Lorsque la paix n'est pas rétablie, on débouche
sur le maintien de la paix.
C-Le maintien de la paix
Le maintien de la paix consiste à établir une
présence des Nations Unies sur le terrain, ce qui n'a jusqu'à
présent été fait qu'avec l'assentiment de toutes les
parties concernées et s'est normalement traduit par un
déploiement d'effectifs militaires et / ou de Police des Nations Unies
ainsi que, dans bien des cas, le personnel civil. Cette technique
élargit les possibilités de prévention des conflits aussi
bien que de rétablissement de la paix.
Le maintien de la paix est aussi défini
comme : « La prévention, la limitation, la
modération et la cessation des hostilités entre ou au sein des
Etats grâce à l'intervention d'une tierce partie organisée
à l'échelle internationale, faisant appel à du personnel
militaire, policier, civil pour restaurer la paix.37(*)»
Cette définition inclut dans la gestion du maintien de
la paix d'autres entités internationales en dehors des Nations
Unies38(*).
L'Agenda pour la paix s'étend en outre à la
notion de consolidation de la paix après les conflits, action
menée en vue de définir et d'étayer les structures propres
à raffermir la paix afin d'éviter une reprise des
hostilités. La diplomatie préventive vise à régler
les conflits avant que la violence n'éclate ; le
rétablissement et le maintien de la paix ont pour objet de mettre fin
aux conflits et de préserver la paix une fois qu'elle a
été instaurée. En cas de succès, l'une et les
autres débouchent sur la consolidation de la paix.
D- La consolidation de la paix
La consolidation de la paix, en effet, a pour objet de
désarmer les adversaires, à rétablir l'ordre, de
recueillir les armes et éventuellement de les détruire, de
rapatrier les réfugiés, de fournir un appui consultatif et une
formation au personnel de sécurité, de surveiller les
élections, de soutenir les efforts de protection des droits de l'homme,
de reformer ou renforcer les institutions gouvernementales et promouvoir des
processus, formels ou informels de participation politique.
Après la définition des concepts, nous allons
dès à présent analyser la problématique du
thème de l'étude.
II- PROBLEMATIQUE DU SUJET
L'étude portant sur « l'Opération de
Maintien de la Paix des Nations Unies en Côte d'Ivoire
(ONUCI) » pose une problématique certaine dont il convient de
rechercher l'essence.
La question fondamentale qui ressort du thème est la
suivante : La force onusienne peut-elle maintenir définitivement la
paix en Côte d'Ivoire ?
Cette interrogation appelle bien d'autres notamment les
moyens dont disposent les Nations Unies pour réaliser leurs missions et
l'efficacité de ces moyens. Comment les Nations Unies sont parvenues
à s'installer sur le territoire ivoirien ? Avec ou sans le
consentement des parties ivoiriennes ? Comment ce consentement a-t-il
été donné ?
Quelles sont les missions des Nations Unies en Côte
d'Ivoire ?
L'ONUCI peut-elle véritablement contribuer au retour
définitif de la paix en Côte d'Ivoire ?
Autant d'interrogations qui méritent d'être
analysées.
Ainsi, nous étudierons dans la première partie
du développement la mise en place de l'ONUCI, et dans une seconde
partie, sa mise en oeuvre c'est-à-dire les missions qui lui sont
assignées.
PREMIERE PARTIE: LA MISE EN PLACE DE L'ONUCI
La mise en place de l'ONUCI n'a pas été
immédiate. Elle a suivi un processus qu'il importe de mettre en
lumière (Chapitre I) qui s'est concrétisé par un statut
reconnu à la force onusienne et à ses agents (Chapitre II).
CHAPITRE I : LE PROCESSUS DE MISE EN
PLACE DE L'ONUCI
L'ONU se fixe pour objectif principal le maintien de la paix
et de la sécurité internationales or le concept de maintien de la
paix n'est pas défini par la Charte. Celle-ci ne prévoit que
l'action des forces armées coercitives (articles 42) dans le cadre
d'accords spéciaux (article 43) qui n'ont d'ailleurs jamais
été conclus.
Dans la réalisation de ce but, les Nations Unies
exercent des activités opérationnelles. C'est de cela que
résulte le fondement de l'action de l'organisation notamment en
matière de maintien de la paix, pour lequel l'organisation a une
obligation de succès. Ce qui fonde son obligation générale
d'intervention dans les conflits armés (section I). Cette obligation
s'étant concrétisée dans le cas précis ivoirien par
la création de l'ONUCI (section II).
SECTION I: L'OBLIGATION GENERALE D'INTERVENTION
DES NATIONS UNIES DANS LES CONFLITS ARMES
Cette obligation résulte d'une part de la
nécessité pour l'ONU de maintenir la paix et la
sécurité dans les relations internationales (paragraphe I) et de
façon particulière de la responsabilité du Conseil de
sécurité dans le règlement des conflits armés en
Afrique d'autre part (paragraphe II).
Paragraphe I : La nécessité pour les
Nations Unies de maintenir la paix et la
Sécurité
internationales.
L'ONU doit manifester une volonté d'asseoir la paix
dans les relations internationales (A). L'évolution des conflits
armés révèle que les conflits internes prennent de plus
en plus d'ampleur ; l'ONU doit prendre en compte ces nouveaux types de
conflits (B).
A- La volonté d'asseoir la paix et la
sécurité dans les relations
internationales
La paix constitue l'un des instruments fondamentaux dans
l'existence d'un Etat. Sans la paix, aucun développement n'est possible.
C'est pourquoi, soucieux de la préserver, les vainqueurs meurtris de la
seconde Guerre Mondiale se rassemblent à San Francisco pour
décider de la création d'une Organisation mondiale vouée,
comme le formula plus tard Henry Cabot LODGE JUNIOR39(*), non pas
« à nous emmener au paradis », mais
« à nous sauver de l'enfer
»40(*).
S'efforçant de tirer les leçons de
l'expérience de la Société Des Nations (SDN)41(*), les fondateurs de la Charte
ont voulu une construction institutionnelle plus réaliste qui pose les
fondements de la coopération internationale en multipliant
échanges et rencontres42(*) en renforçant les solidarités
malgré l'opposition idéologique et les écarts de
développement.
Déterminés à épargner au genre
humain les affres d'une nouvelle guerre planétaire, les initiateurs de
la Charte se fixent comme objectif principal le maintien de la paix et de la
sécurité internationales43(*) dont dépendent sept (7) principes.
A cette fin, indique la Charte, les Nations doivent pratiquer
la tolérance, vivre en paix l'un envers l'autre dans un esprit de bon
voisinage, unir leurs forces pour maintenir la paix et la
sécurité internationales44(*).
La plupart des Etats africains qui ne sont pas encore
indépendants au moment de la rédaction de la Charte, vont la
ratifier une fois l'indépendance acquise45(*).
Il importe de noter que tout le système de la Charte
est construit autour de deux (2) des sept (7) chapitres. Ce sont notamment
l'obligation faite aux Etats de régler pacifiquement les
différends qui les opposent46(*) et le non recours à la menace ou l'emploi de
la force47(*) qui
apparaît de nos jours comme un principe fondamental dont la portée
dépasse le cadre déjà proche de l'universel des Etats
membres de l'ONU.
Si l'on en juge en effet l'insertion de ce principe dans la
plupart des instruments internationaux concernant le maintien de la paix en
particulier l'article 5 du pacte de la ligue arabe, l'article 5 (g) de la
charte de Bogota créant l'Organisation des Etats Américains
(OEA), l'article 3 paragraphe 4 de la charte de l'OUA, l'article 1er
du pacte atlantique, l'article 1er du pacte de Varsovie, il
revêt au-delà de sa proclamation conventionnelle la valeur
coutumière d'un principe général de droit international
s'imposant à tous les Etats48(*).
Ainsi la prohibition du recours à la force dans les
relations est une pièce essentielle du mécanisme de maintien (ou
rétablissement) de la paix ou de la sécurité
internationale prévus à l'article 1er, paragraphe 1,
aux articles 11 et 12 et aux Chapitres VII et VIII de la Charte
réciproquement, cette règle ne sera respectée et ne
constituera une garantie de la paix que si ces mécanismes fonctionnent
de façon efficace, sa portée réelle dépendra, en
dernière analyse, de l'interprétation que lui sera donnée
dans le cadre de ces mécanismes49(*).
Dans le souci de préserver la paix et la
sécurité internationales l'Assemblée
générale de l'ONU a adopté deux résolutions de
caractère normatif particulièrement pertinentes. Il s'agit
notamment de la résolution 2625 (XXV) du 20 Octobre 1970,
« déclaration relative aux principes du droit international
touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats
conformément à la Charte des Nations Unies » et la
résolution 3314 (XXIX) en date du 14 Décembre 1974, portant
« définition de l'agression »50(*).
Toutefois, les motivations exprimées dans la Charte et
les dispositions postérieures à celle-ci en vue de maintenir la
paix et la sécurité dans les relations internationales ne seront
crédibles que si l'ONU prend en compte les conflits armés
internes qui minent certains de ses membres.
B- La prise en compte des conflits armés
internes
L'article 2 paragraphe 3 de la Charte des Nations Unies
dispose « les membres de l'Organisation règlent leurs
différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle
manière que la paix et la sécurité internationales, ainsi
que la justice, ne soient pas mises en danger ». A la lecture de cet
article, l'on peut remarquer que les grandes puissances ont seulement fait cas
des conflits interétatiques lors de la rédaction de la Charte.
Car à cette époque c'était ce type de différends
qui était en vogue et à ces conflits interétatiques l'on
pouvait ajouter les oppositions idéologiques.
Mais, depuis quelques années, la nature des conflits
dont l'ONU doit s'occuper a radicalement changé.
En effet, l'après guerre froide se caractérise
par une prolifération de guerres civiles et des conflits internes
particulièrement meurtriers qui menacent la paix et la
sécurité et causent des souffrances aux populations. La formule
traditionnelle de maintien de la paix qui est conçue pour faire face
à des conflits internationaux, s'applique donc plus en plus à
des conflits internes et à des guerres civiles51(*). Ainsi, les conflits internes
qui ne sont pas explicitement prévus par la Charte de l'ONU se
règlent par celle-ci sur la base des Chapitres VI et VII qui font
allusion à plusieurs modes de règlement de conflits
internationaux.
En effet, le Chapitre VI est utilisé pour régler
de façon pacifique les différends.
Quant au Chapitre VII, il est mis en oeuvre lorsque la paix
est troublée. Abordant dans le même sens, l'un des
Secrétaires généraux de l'ONU dit un jour que les OMP
relèvent du Chapitre VI et demi de la Charte se situant entre les
méthodes traditionnelles de règlement pacifique des
différends que sont la médiation et l'établissement des
faits (Chapitre VI) et des mesures plus énergiques comme l'embargo ou
l'intervention militaire (Chapitre VII)52(*).
Au départ, les OMP consistent à déployer
sous le commandement de l'ONU, des militaires venus de différents pays,
pour contenir et régler des conflits armés.
Depuis, le lancement en 1948 de la première OMP des
Nations Unies dans le cadre du premier conflit Israélo-arabe,
L'Organisation des Nations Unies chargée de la Trêve en Palestine
(ONUST), la façon de concevoir le maintien de la paix évolue
afin de mieux répondre aux besoins spécifiques à chaque
conflit, suivant leur nature et les changements qui s'opèrent en
permanence sur la scène internationale53(*). Les principes et pratiques établis s'adaptent
en fonction des demandes nouvelles de ces dernières années, mais,
pour l'essentiel, les conditions qui déterminent le succès des
opérations restent inchangées : un mandat clair et
réalisable ; la coopération des parties à
l'exécution dudit mandat ; l'appui continu du Conseil de
sécurité, la volonté des Etats membres de fournir le
personnel nécessaire, qu'il soit militaire, policier ou tout simplement
civil, notamment les spécialistes ; un commandement efficace des
Nations Unies, au siège et sur le terrain ; un appui financier et
logistique adéquat54(*).
Le climat international changeant, et les opérations de
maintien de la paix étant de plus en plus souvent destinées
à faciliter la mise en oeuvre d'accords mis au point par les
négociateurs de paix, toute une nouvelle gamme de besoins et de
problèmes sont apparus dans les domaines de la logistique, du
matériel, du personnel et des finances, obstacles qui pourraient dans
tous les cas être levés si les Etats membres surtout ceux qui en
ont les moyens et ressources étaient prêts à les
mobiliser55(*).
Concernant la mise en oeuvre des opérations de maintien
de la paix, comme nous l'avons souligné précédemment, le
maintien de la paix traditionnel consiste à s'interposer entre Etats,
à observer l'application d'un traité de paix auquel toutes les
parties adhérent. Souvent, les soldats de la paix patrouillent à
proximité des frontières contestées. Depuis la fin de la
guerre froide, les conflits sont de plus en plus intérieurs aux Etats.
Cela signifie que les parties sont souvent des acteurs non gouvernementaux, et
un élément important de tout processus de paix consiste donc
à déterminer qui sera admis à négocier. En outre,
la zone de conflit est mal définie, et correspond souvent à
l'ensemble du territoire d'un pays. Face à de tels conflits, la
communauté internationale est de plus en plus amenée à
créer les structures élémentaires de la paix et de la
sécurité, et à assumer des responsabilités qui
relèvent des affaires intérieures des Etats en cause56(*).
En somme, les OMP conçues initialement pour
régler les conflits entre Etats qui sont les plus graves s'adaptent
difficilement aux conflits internes. Car dans la plupart des cas, les
combattants apparaissent fréquemment comme autant
d'éléments épars reliés par une chaîne de
commandement hiérarchique des plus lâches ou des plus distantes,
voire inexistantes. Souvent dépourvues de véritable structure
militaire, les auxiliaires de la violence armée semblent d'autant plus
difficiles à maîtriser qu'ils se sentent dispensés de toute
contrainte juridique, sociale, morale ou éthique et agissent dès
lors en toute impunité dans un espace sans normes. Cet état de
fait est encore aggravé par le contexte même de ces guerres qui
germent et fleurissent au sein d'Etats entrés en
désagrégation, quand il ne sont pas tout simplement, à
l'image de la Somalie, sur le point de disparaître57(*).
De ce qui précède, le renforcement de la
responsabilité du Conseil de sécurité s'avère
nécessaire dans le règlement des conflits dans le monde entier
mais surtout en Afrique.
Paragraphe II : Le renforcement de la
responsabilité du Conseil de sécurité dans le
règlement des conflits en Afrique
Le renforcement de la responsabilité du Conseil de
sécurité dans le règlement des conflits en Afrique a
été exprimé dans la résolution 1318 en date du 7
septembre 2000.
A travers cette résolution, le Conseil de
sécurité se fixe plusieurs obligations particulières parmi
lesquelles l'intérêt au maintien de la paix (A) et le respect de
l'implication volontaire des parties au conflit (B).
A- L'intérêt au maintien de la paix
Si à travers la résolution 1318 du
Conseil de sécurité sur «la nécessité
d'assurer au Conseil un rôle effectif dans le maintien de la paix et de
la sécurité internationales, le Conseil de sécurité
des Nations Unies se déclare résolu à accorder une
égale priorité au maintien de la paix et de la
sécurité internationales dans chacune des régions du monde
et, compte tenu des besoins particuliers de l'Afrique, à accorder une
attention spéciale à la promotion d'une paix et d'un
développement durables sur ce continent ainsi qu'aux
caractéristiques particulières des conflits africains »
c'est qu'il reconnaît les défaillances de l'ONU dans la
réalisation de son objectif principal à savoir le maintien de la
paix et de la sécurité internationales.
La défaillance de l'ONU est manifeste pendant le
conflit Rwandais qui a débouché sur l'extermination des Tutsi par
les Hutut.
En effet, le génocide au Rwanda se déroule dans
une sorte d'indifférence générale, alors qu'au même
moment sont présentes sur les lieux deux missions de maintien de la
paix : une Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda, la
MINUAR I et II, et une autre commandée par la France
dénommée « l'opération Turquoise 58(*) ». Le fait choquant de
cette tragédie tient au fait que tout avait été
planifié et exécuté au vu et su de ces deux missions
présentes sur le terrain. Même M. Kofi ANAN, l'ex
Secrétaire général de l'ONU qui, à l'époque
des faits, était le responsable du département des OMP,
était au courant de ce qui allait se passer. Il avait été
averti de l'imminence des exterminations par Roméo DALLAIRE, son
Général sur le terrain au Rwanda. M. ANAN n'a pas cru bon de
transmettre cette alerte au Conseil de sécurité59(*).
Par ce que ne pouvant pas à elle seule intervenir dans
tous les conflits, l'ONU délègue certaines de ses
compétences aux organisations sous régionales et
régionales.
Le fait est que les organisations telles que l'Union
Européenne disposent des moyens pour faire face aux conflits dans les
Etats Européens et même pour participer à la reconstruction
des structures dans les Etats Africains en crise60(*), ce qui n'est pas le cas des
organisations régionales et sous-régionales africaines.
En effet, lorsque les affrontements en
Bosnie-Herzégovine prennent fin le 11 octobre 1995, à compter de
cette date et jusqu'au 20 décembre de la même année les
soldats de la Force de Protection des Nations Unies (FORPRONU) surveillent le
cessez-le-feu mis en place afin de permettre le lancement des
négociations de paix de Dayton Ohio61(*). Malgré la présence de la force
onusienne, des massacres et tueries ont été
perpétrés en 1995 à Srebrenica de même que des
agents de la FORPONU ont été pris en otages par les serbes. Il a
fallu que la communauté internationale fasse appel à l'OTAN comme
instrument pouvant permettre de circonscrire le conflit et d'y mettre fin. A ce
titre l'OTAN met en oeuvre l'opération effort concerté en
décembre 1995. Ensuite, en décembre 1996, les ministres des
affaires étrangères et de défense de l'OTAN concluent
qu'une présence militaire réduite doit être maintenue pour
garantir la stabilité nécessaire. C'est ainsi que la force de la
stabilisation (SFOR) est entrée en fonction. Comme on le voit, le
conflit en Bosnie Herzégovine se résout peu à peu par les
soins de l'OTAN.
Qu'est-il des moyens dont disposent l'OUA et la
CEDEAO ?
En ce qui concerne l'OUA, dans son rapport d'activités
présenté à la cinquante et unième session ordinaire
du conseil de ministres réunis à Addis-Abeba du 19 au 24
février 199062(*),
le secrétaire général insiste lourdement sur la situation
alarmante que constituent les arrières de contributions dus par les
Etats membres63(*) compte
tenu de ce qui précède et étant donné le coût
particulièrement élevés des opérations civiles ou
militaires de maintien de la paix même de taille et de durée
réduites, il apparaît clairement que l'OUA fera face à de
redoutables difficultés financières dans la mise en oeuvre de ses
décisions dans le domaine de la gestion et de règlement des
conflits comme ce fut le cas au Rwanda.
Quant à la CEDEAO, qui, faut le dire, se
présente comme l'organisation sous régionale la plus active, elle
ne dispose ni de moyens financiers, ni de moyens institutionnels suffisants,
pour gérer les crises en son sein et au sein de ses Etats membres. Elle
a même été critiquée pour les exactions commises par
sa force d'interposition en Sierra Léone. Cette force est
également perçue comme un outil de la politique
hégémonique du Nigeria dans la sous région.
De ce qui précède, l'on constate qu'en pratique
les organisations africaines manquent de ressources financières criardes
pour mener des OMP. Ce qui permet à l'ONU de se redécouvrir en
créant plusieurs OMP non seulement dans le monde entier mais aussi en
Afrique. Ainsi de 1948 jusqu'aujourd'hui, environ soixante (60)
opérations de maintien de la paix64(*) classées en trois (3) catégories
couvrant trois (3) périodes ont été menées par
l'ONU65(*). Il s'agit
notamment de l'UNFICYP à Chypre (depuis Mars 1964, l'opération en
cours), la MINUBH en Bosnie-Herzégovine depuis 1995, toujours en cours),
la MONUG en Georgie depuis août 1993, toujours en cours), la FINUL au
Liban depuis Mars 1979, en cours), la MIPONUH en Haïti depuis 1997, en
cours).
Quant aux opérations terminées, on peut citer
l'ONUVEM au Nicaragua (Août 1989 - Mars 1990) et l'ONURC en Croatie (Mars
1995 - Janvier 1996). En Afrique, la première OMP des Nations Unies a
été déployée au Congo de juillet 1960 à
juin 196466(*).
Après le Congo, l'ONU est intervenue ensuite dans la guerre civile qui a
ravagée l'Angola67(*). Et depuis lors, elle ne cesse de déployer des
OMP dans des Etats africains lorsqu'elle constate que le conflit peut affecter
la paix et la sécurité internationales. C'est à ce titre
que les Nations Unies sont intervenues au Libéria (MINUL), en Sierra
Léone (MINUSIL), au Congo de nouveau (MONUC), en Côte d'Ivoire
(ONUCI)68(*) et dans les
autres Etats africains.
En somme, l'intérêt au maintien de la paix est
symptomatique de la création de nombreuses OMP. Ce qui permet de se
demander si l'Afrique n'est pas devenue un terrain d'expérimentation
desdites OMP.
Qu'en est-il de l'implication volontaire des parties au
conflit ?
B-L' implication volontaire des parties au conflit
Le Conseil de sécurité dans la
résolution 1318 « souligne qu'en fin de compte la
responsabilité du règlement des différends et des conflits
incombe aux parties elles mêmes et que les opérations de maintien
de la paix dont le but est d'aider à appliquer un accord de paix ne
peuvent être couronnées de succès qu'autant qu'il existe un
engagement authentique et durable de toutes les parties concernées en
faveur de la paix ».
Cette initiative prise par le Conseil révèle le
caractère non dictatorial dans le cadre du déploiement d'une OMP.
En effet, la première réalité de ces opérations a
déclaré le Secrétaire général, M. U
THANT69(*)
« est qu'elles reposent sur le consentement volontaire.
Pour que les efforts de la paix produisent le moindre effet, il faut que toutes
les parties les acceptent volontairement... Ce principe du consentement
volontaire commande tous les autres aspects du maintien de la paix. C'est
volontairement que les Etats fournissent des contingents militaires : ils
peuvent à tout moment les rappeler... Les militaires participant
à une OMP ne peuvent s'acquitter de leur mission qu'avec le concours
volontaire des autorités et de la population du pays hôte et, dans
certains cas, celles d'autres parties
intéressées ».
Comme nous le constatons, le déploiement d'une OMP ne
s'impose pas au pays hôte et aux parties au conflit. Si les Nations
Unies n'imposent pas les OMP déployées sur le territoire d'un
Etat, ce n'est pas la décision qui aboutit au règlement du
conflit qui sera imposé.
Dès lors, il appartient aux parties en conflit de
trouver elles-mêmes une solution adéquate au différend qui
les oppose même si leurs rencontres sont organisées par de tierces
personnes.
En outre, la possibilité laissée aux parties au
conflit de régler les différends qui les opposent peut
paraître comme retardant l'avènement de la paix tant attendue.
Mais, elle permet de consolider et de conserver la paix dans
la mesure où, seuls, ceux qui se combattent peuvent prendre l'initiative
de ne plus le faire.
Toutefois, lorsque les parties n'arrivent pas à
résoudre le conflit qui les oppose, l'ONU, tout en obtenant le
consentement des parties, déploie une force sur le terrain de l'Etat
concerné, c'est dans cette optique que le Conseil de
sécurité a créé et déployé
l'ONUCI.
SECTION II : LA CREATION DE L'ONUCI
La présence dynamique des Nations Unies a
été renforcée lorsque le Conseil de sécurité
par la résolution 1528 du 27 février 2004 a établi l'ONUCI
qu'il convient d'analyser le processus de création (Paragraphe I) avant
d'étudier la composition (Paragraphe II).
Paragraphe I : Les étapes de la
création
L'ONUCI est déployée sur le territoire ivoirien
suite à la correspondance adressée au Secrétaire
général de l'ONU, M. Kofi ANAN par le Président Laurent
GBAGBO en date du 10 novembre 2003 tendant à transformer la Mission des
Nations Unies en Côte d'Ivoire (MINUCI) en une opération de
maintien de la paix70(*).
La CEDEAO appuyant le chef d'Etat ivoirien, a, le 24 novembre
2003 introduit auprès du Secrétaire général des
Nations Unies, une requête de création d'une telle
opération afin de conduire le processus de paix jusqu'à son
terme71(*).
Prenant acte de ces deux correspondances et constatant que la
situation en Côte d'Ivoire continue de menacer la paix et la
sécurité internationales de la région et agissant en vertu
du Chapitre VII72(*) de la
Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité, a, aux termes
de sa résolution 1528, décidé de créer
l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI)73(*) pour une durée initiale
de douze mois à compter du 4 avril 2004.
Aussi, l'ONUCI n'est-elle pas créée par le
Conseil de façon fortuite. Plusieurs forces l'ont
précédée notamment la force de la CEDEAO (A) et la Mission
des Nations Unies en Côte d'Ivoire (MINUCI) (B).
A - L intervention de l'Ecoforce
La mise sur pied d'une force de 1264 hommes de la
CEDEAO74(*) en Côte
d'Ivoire, est décidée lors du sommet d'Accra I le 29 septembre au
Ghana75(*). Lors de leur
réunion à Dakar le 18 décembre, les dirigeants de la
CEDEAO décident que la force de paix de la CEDEAO en Côte d'Ivoire
(MICECI)76(*) se
déploie le 31 décembre 2002. Ils désignent
également compte tenu de son expérience et du fait qu'il est un
habitué des opérations onusiennes de maintien de la paix, le
Général Papa Khalil FALL77(*), commandant de l'Ecoforce, et le nigérian
Ralph UWECHUE, Représentant spécial du Secrétaire
exécutif de la CEDEAO pour la Côte d'Ivoire78(*). Les forces de l'ECOMICI ont
commencé à être déployées en janvier 2003.
Leur déploiement a été retardé du
fait des difficultés rencontrées dans la recherche d'un appui
logistique et financier des pays donateurs79(*). Constituées de contingents du Bénin
(312 soldats), du Ghana (300 soldats), du Niger (309 soldats), du
Sénégal (255 soldats)et du Togo(302 soldats), les forces de
l'ECOMICI assurent la sécurité dans leurs zones de
responsabilité le long de la ligne de cessez-le-feu qui, en raison du
retrait en cours des armes lourdes et de la levée des points de
contrôle, s'étend à une « zone de
confiance » traversant le pays d'est en ouest. Outre le
contrôle du respect du cessez-le-feu, la force de la CEDEAO contribue
à renforcer la confiance entre les forces nouvelles80(*) et les FANCI et à
faciliter la libre circulation des personnes ainsi que la fourniture de l'aide
humanitaire81(*).
Apportant son appui à la CEDEAO par sa
résolution 1498 du 4 août 2003, le Conseil de
sécurité décide de renouveler pour une période de
six (6) mois l'autorisation donnée aux Etats membres participant
à la force ouest africaine82(*).
Constatant l'insuffisance financière que connaît
la CEDEAO83(*) et prenant
note « de l'existence de défis pour la stabilité et
considérant que la situation en Côte d'Ivoire constitue une menace
à la paix et à la sécurité internationales dans la
région » le Conseil de sécurité décide
d'établir la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire
(MINUCI).
B- L'établissement de la MINUCI
La MINUCI est créée par la
résolution 1479 du Conseil de sécurité en date du 13 mai
2003 pour une durée initiale de six (6) mois84(*). Placée sous le
commandement du Général de brigade bangladais Abdoul
HAFIZ85(*), la MINUCI a
pour mandat de faciliter la mise en oeuvre par les parties ivoiriennes de
l'Accord de Linas Marcoussis et comprend une composante militaire en
complément des opérations menées par les forces
françaises de l'Opération Licorne86(*) et celles de la CEDEAO. Accessoirement à ses
attributions militaires, la mission a, en son sein une équipe
restreinte chargée de fournir un appui au Représentant
spécial du Secrétaire général en ce qui concerne
les questions politiques et juridiques, les affaires civiles , la police, les
élections , les médias et les relations publiques, les
problèmes humanitaires et les questions relatives aux droits de l'homme
ainsi qu' un groupe de liaison militaire qui se compose de vingt six (26)
officiers pour la période initiale et que jusqu'à cinquante (50)
autres pourront être progressivement déployés lorsque le
Secrétaire général le jugera nécessaire et estimera
que les conditions de sécurité le permettent87(*).
Les pays qui ont fourni du personnel militaire sont :
l'Autriche, le Bangladesh, le Bénin, le Brésil, la Gambie, le
Ghana, l'Inde, l'Irlande, la Jordanie, le Kenya, le Népal, le Nigeria,
le Niger, le Paraguay, les Philippines, la Pologne, le Pakistan, la Moldavie,
la Roumanie, la Russie, le Sénégal, la Tunisie et
l'Uruguay88(*).
Malgré la présence des forces ci-dessus
analysées, la situation en Côte d'Ivoire devenait
préoccupante. Ainsi, des mesures adéquates devaient être
prises pour ne pas que la paix et la sécurité de la sous
région ne soient entamées.
Le Conseil ayant pris conscience de la persistance de la
crise ivoirienne et agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations
Unies, a, aux termes de la résolution 1528 du 27 février
décidé de créer l'ONUCI pour une durée initiale de
douze (12) mois89(*)
à compter du 4 avril 2004, prié le Secrétaire
général de transférer, à cette date,
l'autorité de la MINUCI et des forces de la CEDEAO à l'ONUCI.
Successivement le béninois Albert TEVOEDJRE90(*) et le suédois Pierre
SCHORI91(*) ont
été désignés Représentants spéciaux
du Secrétaire général des Nations Unies en Côte
d'Ivoire.
Nommé le 19 octobre 2007 par le Secrétaire
général des Nations Unies, le Sud Coréen CHOI Young-Jin
est le nouveau Représentant spécial du Secrétaire
général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire92(*). Il a officiellement pris
fonction le lendemain de son arrivée à Abidjan
c'est-à-dire le mardi 21 novembre 200793(*).
Aussi notons-nous que la présence des
différents Représentants spéciaux du Secrétaire
général des Nations Unies sur le territoire ivoirien ne remet pas
en cause où ne porte pas atteinte à la souveraineté de la
Côte d'Ivoire dans la mesure où les personnalités ci-dessus
énumérées n'ont pas en charge l'administration du
territoire ivoirien. C'est dire que les Représentants spéciaux ne
se substituent pas aux autorités ivoiriennes dans l'exercice de leur
fonction.
Qu'en est-il de la composition de l'ONUCI ?
Paragraphe II : La composition de l'ONUCI
Michel VIRALLY définit une opération
menée par l'ONU comme une activité opérationnelle,
impliquant une présence physique sur le terrain.
En tenant compte de cette définition, pour que l'ONU
contribue au retour à la paix, il faut qu'elle soit effectivement
présente sur les lieux de combats. Cette formule de VIRALLY date de
plusieurs années déjà. Aujourd'hui, les OMP ne se limitent
pas seulement à la présence effective d'une force sur le
territoire d'un Etat.
En effet, concernant la crise ivoirienne, le fait pour le
Conseil de sécurité de faire sien donc d'avaliser l'Accord
signé par les forces politiques ivoiriennes à Linas Marcoussis
le 24 janvier 2003 montre bien la présence des Nations Unies en
Côte d'Ivoire.
De même, l'appui accordé par l'ONU aux forces
précédentes illustre cette présence dont la Mission des
Nations Unies en Cote d'Ivoire (MUNICI) n'est que l'aboutissement.
En outre, la présence des Nations Unies se
concrétise lorsque le Conseil de sécurité par la
résolution 1528 du 27 février 2004 établit l'ONUCI qu'il
convient d'étudier la structure.
La structure de l'ONUCI est ainsi constituée : une
force militaire (A), une Police civile (B) et un personnel civil (C). Il
importe de mettre en lumière ces éléments.
A- La force militaire
Elle était placée sous le commandement du
Général sénégalais Khalil FALL94(*), qui avait pour adjoint le
Général de Brigade Fernand Marcel AMOUSSOU. Lors de sa
création, la force militaire est estimée à 6240 militaires
dont 200 observateurs militaires et 120 officiers d'état-major95(*).
Depuis le 31 mai 2008, l'effectif militaire est de 7833 dont
189 observateurs militaires. Les pays fournissant du personnel militaire
étant : le Bangladesh, le Bénin, la Bolivie, le
Brésil, la Croatie, l'Equateur, El Salvador, la Fédération
de Russie, la France, la Gambie, le Ghana, le Guatemala, la Guinée,
l'Inde, l'Irlande, la Jordanie, le Kenya, le Maroc, la Namibie, le
Népal, le Niger, le Nigeria, l'Ouganda, le Pakistan, le Paraguay, le
Pérou, les Philippines, le Portugal, la Pologne, la république
Dominicaine, la République de Moldavie, Roumanie, le
Sénégal, la Serbie, le Sri Lanka, la Tanzanie, le Tchad, le Togo,
la Tunisie, l'Uruguay, le Yémen et la Zambie et le Zimbabwe96(*).
Les principaux contingents proviennent du Bangladesh, du
Maroc, du Ghana, du Niger, du Pakistan, du Sénégal, du
Bénin, du Togo et de la France97(*).
A ce titre, la force est repartie sur l'ensemble du
territoire ivoirien et commandée par un état-major central
à Abidjan, qui s'appuie sur deux (2) secteurs opérationnels, Est
et Ouest, dont les états-majors opérationnels se trouvent
respectivement à Bouaké et à Daloa. La majeure partie de
la force militaire de l'ONUCI se compose d'unités de maintien de la paix
chargées de la sécurité de la « zone de
confiance »98(*)
et qui sont en mesure d'intervenir en cas de violation du cessez-le-feu par
l'une ou l'autre des parties. Outre les contingents déployés et
l'état major, d'autres unités de casques bleus remplissent des
missions de soutien à la force militaire de l'ONUCI99(*).
En outre, près de 200 observateurs militaires repartis
dans les grandes villes de Côte d'Ivoire, en équipes autonomes,
sont notamment chargés de renseigner la force militaire de la situation
sur le terrain. Les forces militaires de l'ONUCI sont appuyées par
environ 3600100(*)
soldats de la Force française Licorne qui constitue pour la force
onusienne une force d'intervention rapide.
Le contingent militaire au service de l'ONUCI est
relayé chaque six mois par un nouveau contingent qui se met en place.
Après la force militaire, l'analyse de la Police des
Nations Unies s'impose.
B- La police civile des Nations Unies
(UNPOL)
La Police des Nations Unies appelée United Nations
Police en anglais est une des trois (3) composantes de l'ONUCI. Son effectif
est estimé à 1152 depuis le 31 mai 2008101(*). Représentant plus
d'une vingtaine de nationalités différentes, la police onusienne
joue un rôle primordial dans l'établissement d'une présence
policière sur l'ensemble du territoire ivoirien et dans la
réorganisation des services de sécurité
intérieure102(*).
Elle est actuellement déployée sur le territoire
ivoirien en plusieurs postes qui sont repartis en trois (3) secteurs.
Secteur Abidjan : avec siège Abidjan,
composé des postes d'Abidjan et d'Abengourou.
Secteur Ouest avec siège à Daloa : poste
Daloa, Bangolo, Man, San-pédro, Guiglo, Bonoufla,
Odiénné.
Secteur Est : avec siège à
Bouaké : postes Bouaké, Yamoussoukro, Bondoukou et
Korhogo103(*).
La Police des Nations Unies compte s'étendre beaucoup
plus sur le territoire national. Le poste UNPOL d'Abengourou est ouvert depuis
le 1er avril 2005. Outre les forces militaires et de police, l'ONU
CI dispose en son sein une composante civile.
C- La composante civile de l'ONUCI
L'effectif du personnel civil est estimé, depuis le 31
mai 2008 à 1278 dont 406 personnels internationaux, 577 civils locaux et
295 volontaires des Nations Unies104(*).
En effet, le personnel civil est reparti en fonction des
missions conférées à l'ONUCI. Ainsi, il existe le bureau
des affaires politiques, la section chargée du DDR, l'unité
électorale, le bureau des droits de l'homme, l'unité des affaires
légales, judiciaires et pénitentiaires, la section chargée
des affaires civiles, le bureau de l'information publique, la section
chargée du genre105(*).
Dans l'accomplissement des missions qui lui sont
attribués, la force onusienne a perdu certains de ses agents en
fonction. Il s'agit notamment de 28 militaires, 1 observateur, 6 policiers, 3
civils internationaux, 5 civils locaux106(*).
Une fois installée, l'ONUCI et ses agents
bénéficient des privilèges et immunités
inhérents à l'accomplissement de la mission.
CHAPITRE II : LE STATUT DE L'ONUCI
ET DE SES AGENTS
L'ONUCI et ses agents bénéficient des
privilèges et immunités qui résultent
généralement de l'article 105 de la Charte des Nations Unies
signée en juin 1945, de la Convention sur les privilèges et
immunités des Nations Unies du 13 février 1946, de la Convention
de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques et
particulièrement de l'Accord entre l'ONU et le gouvernement de la
république de Côte-d'Ivoire relatif au Statut de l'ONUCI
signé à Abidjan le 29 juin 2004107(*).
SECTION I : LE STAUT DE L'ONUCI
L'ONUCI en tant qu'organe subsidiaire des Nations Unies
bénéficie des privilèges et immunités distincts de
ceux de ses agents.
Paragraphe I : Les privilèges et
immunités
Les privilèges et immunités sont perçus
comme des facilités voire des garanties exceptionnelles accordées
à une personne en vue de l'accomplissement d'une mission. La Cour
Internationale de Justice donne une définition claire et précise
des notions de privilèges et immunités.
Pour la CIJ, si le privilège se définit comme
une prérogative, un avantage, un droit ou un pouvoir supérieur
à ce que le droit commun assure, l'immunité s'entend quant
à elle, d'une protection contre l'application régulière
des lois et la juridiction des tribunaux légalement
constitués108(*).
Dans le cadre de l'ONUCI, les privilèges et
immunités concernent d'une part l'inviolabilité des locaux (A) et
d'autre part l'exonération de tout droit de douane (B).
A- L'inviolabilité des locaux
Selon l'article 1i) de la Convention de Vienne de 1961
l'expression « locaux de la mission » s'entend des
bâtiments ou des parties de bâtiments et du terrain attenant qui,
quel qu'en soit le propriétaire, sont utilisés aux fins de la
mission, y compris la résidence du chef de la mission.
Aux termes du paragraphe 16 de l'article V de l'accord relatif
au statut de l'ONUCI « le gouvernement fournira à l'ONUCI,
à titre gracieux et en accord avec le Représentant
spécial, les emplacements pour son siège, ses camps et autres
locaux nécessaires pour la conduite de ses activités
opérationnelles et administratives. Sans préjudices, tous ces
locaux seront inviolables et soumis à l'autorité et au
contrôle exclusifs de l'ONU ».
La prescription est claire. Il n'est pas permis aux agents
publics de l'Etat hôte voire à la population ivoirienne ne faisant
pas parties du personnel de pénétrer dans les locaux de l'ONUCI
sauf, avec le consentement du Représentant spécial du
Secrétaire général de l'ONU.
En outre, il est interdit aux agents publics de
pénétrer dans les locaux pour quelque raison officielle que ce
soit et d'y exercer des actes relevant de leurs fonctions qui par
définition présentent un aspect de contrainte109(*). A ce titre le paragraphe 19
de l'article V précité dispose que l'ONU est seule
habilitée à autoriser des responsables gouvernementaux ou toute
personne non membre de l'ONUCI d'avoir accès à ses locaux.
En ce qui concerne l'inviolabilité des locaux, le
Représentant spécial du Secrétaire général
de l'ONU en Côte-d'Ivoire, M. Pierre SCHORI annonçait que les
locaux de l'ONUCI sont inviolables, lors d'une interview
télévisée suite à un communiqué du Groupe
International du Travail dans lequel le groupe avait décidé que
le mandat du parlement ivoirien ayant été expiré, n'avait
pas à être prorogé.
En effet, suite à cette décision, le Quartier
Général de l'ONUCI à Abidjan, l'ambassade de France et le
43e bataillon d'infanterie de marine français ont
été assiégés et attaqués à maintes
reprises pendant plusieurs jours par des foules de jeunes patriotes110(*).
Ont-ils agit au nom et pour le compte de l'Etat
ivoirien ou en leur propre nom ?
En effet, la CIJ, dans son arrêt du 24 mai 1980 relatif
à l'affaire des otages du personnel diplomatique et consulaire à
Téhéran, privilégie la position de subordination effective
de l'individu ou groupe d'individus par rapport à l'Etat lors de la
commission de l'acte. Selon la Cour, des actes de particuliers pourront
être imputés à l'Etat si ceux-ci agissent « pour
le compte de l'Etat111(*)».
De ce qui précède, si les «patriotes»
agissent au nom et pour le compte du gouvernement ivoirien, celui-ci est tenu
responsable pour tous les dommages commis par eux.
Toutefois, l'inviolabilité ne s'étend pas aux
seuls locaux. En effet, la section 3 de l'article 2 de la Convention sur les
privilèges et immunités des NU dispose en ces termes
« ses biens et avoirs ou qu'ils se trouvent et quelque soit leur
détenteur sont exempts de perquisition, réquisition,
confiscation, expropriation ou toute autre forme de contrainte
exécutive, administrative, judiciaire ou
législative ».
Quant à la section 4, elle énonce que
« les archives de l'Organisation et d'une manière
générale, tous les documents lui appartenant ou détenus
par elle, sont inviolables, où qu'ils se trouvent ».
Par ailleurs, les moyens de transports ainsi que les biens
meubles sont protégés par l'inviolabilité. En
conséquence ils ne peuvent faire l'objet d'aucune réquisition,
saisie ou mesure d'exécution.112(*)
Outre, l'inviolabilité, l'exonération des droits
de douane fait partie des privilèges et immunités.
B- L'exonération de tout droit de
douane
Elle est prévue à la section 7 de l'article 2 de
la Convention sur les privilèges et immunités des NU.
En effet, cette section énonce que
« l'ONU, ses avoirs, revenus et autres biens sont
exonérés de tout impôt direct ; il demeure entendu,
toutefois, que l'Organisation ne demandera pas l'exonération
d'impôts qui ne seraient pas en excès de la simple
rémunération de services d'utilité
publique » ;
«Exonérés de tous droits de douane et
de toutes prohibitions et restrictions d'importation ou d'exportation à
l'égard d'objets importés ou exportés par l'ONU pour son
usage officiel. Il est entendu, toutefois, que les articles ainsi
importés en franchise ne seront pas vendus sur le territoire du pays
dans lequel ils auront été introduits, à moins que ce ne
soit à des conditions agréées par le gouvernement de ce
pays, exonérés de tous droits de douane et toutes prohibitions et
restrictions d'importation et d'exportation à l'égard de ses
publications».
Toutes les exonérations ci-dessus
énumérées sont prévues également au
paragraphe 15 de l'article IV de l'Accord relatif au statut de l'ONUCI.
Certains agents du personnel des Nations Unies se servent des
exonérations que bénéficie l'Organisation pour exercer des
activités commerciales. Il est possible que des agents de l'ONUCI se
soient livrés comme on a pu le constater ailleurs à des
activités commerciales illicites .En effet, on en a connu qui vendaient
au marché noir de l'alcool qu'ils avaient acheté hors taxe, en
qualité de membre des forces internationales113(*).
Par ailleurs, des soldats pakistanais de la MONUC auraient
été impliqués dans des trafics d'or et d'armes dans la
région de l'Ituri au Congo Kinshasa114(*).
Qu'en est-il des facilités accordées à
l'ONUCI ?
Paragraphe II : Les facilites accordées
Elles se résument en des facilités de
communication (A) et des facilités de mouvement (B).
A- Les facilités de communication
Elles sont prévues à la section 9 de l'article 3
de la Convention sur les privilèges et immunités des NU et
reprises au paragraphe 11 de l'article IV de l'Accord relatif au Statut de
l'ONUCI qui dispose que « l'ONUCI a le droit d'installer en
consultation avec le gouvernement, et d'exploiter des stations de radio FM des
Nations Unies pour diffuser des informations sur son
mandat ».
C'est pourquoi, pour s'acquitter de son mandat, la force
onusienne met sur pied un service de radio diffusion connu sous le nom de
l'ONUCI FM.
La station de radio de l'Opération, ONUCI FM a
commencé à émettre des programmes réguliers le 13
août 2004. L'inauguration de la station a été rendue
possible par un accord que le Représentant spécial et le
Président du Conseil d'administration de la RTI ont signé le 5
août lors d'une cérémonie présidée par le
Premier Ministre115(*).
Le démarrage des émissions d'ONUCI-FM s'est
fait dans un climat de tension entre les responsables de la force onusienne et
le gouvernement ivoirien116(*).
La radio des Nations Unies en Cote d'Ivoire qui fournit
à ses auditeurs une programmation riche et variée, est rapidement
devenue un canal servant à encourager le dialogue inter ivoirien,
l'échange et la tolérance117(*). ONUCI-FM, animée par des journalistes
nationaux, émet en modulation de fréquence.
En outre, l'ONUCI dispose en son sein un bureau de
l'information publique. En effet, le bureau de l'information publique est
chargé de faire la collecte et la dissémination d'informations
dans le but de faire comprendre le processus de paix et le rôle de
l'ONUCI aux collectivités locales et aux forces en présence. Le
bureau assure également le suivi de la couverture de la crise ivoirienne
par les médias nationaux et internationaux, tout en prêtant une
attention spéciale aux incitations à la haine, à la
violence ou à l'intolérance118(*).
De même, au terme du paragraphe 11 ci-dessus
énuméré « l'ONUCI bénéficie
à l'intérieur du territoire, du droit de communiquer librement
par téléphone, courrier électronique,
télécopie ou tout autre moyen, et de mettre les installations
nécessaires pour assurer les communications considérées
à l'intérieur de ses locaux et entre eux, y compris la pose de
câbles et de lignes terrestres et l'installation d'émetteur, de
récepteurs et de répéteurs fixes et
mobiles ».
Comme, nous le constatons tous les moyens de communication
sont mis à la disposition de l'ONUCI pour mener à bien sa mission
de maintien de paix.
A présent, nous allons analyser les facilités
relatives à la circulation du personnel onusien.
B- Les facilités de mouvement
L'ONUCI étant une personne morale, elle ne peut se
mouvoir, c'est pourquoi, des personnes physiques sont recrutées pour
accomplir des tâches en son nom. Les facilités de mouvement sont
prévues aux paragraphes 12 et 14 de l'article IV de l'Accord relatif au
statut de l'ONUCI.
En effet, le paragraphe 12 énonce que
« l'ONUCI et les membres, ainsi que ses contractants, jouissent,
avec les véhicules, y compris les véhicules des contractants
utilisés exclusivement pour la prestation de services à l'ONUCI,
les navires, les aéronefs et les matériels, de la liberté
de mouvement dans les plus brefs délais possibles dans tout le
territoire ».
Ainsi, les agents de l'ONUCI peuvent se déplacer sur
tout le territoire ivoirien que ce soit dans les zones sous contrôle
gouvernemental que celles occupées par les Forces Nouvelles.
En dépit des dispositions ci-dessus
énumérées, la liberté de mouvement des agents de
l'ONUCI a été entravée.
En effet, les jeunes « patriotes » et les
militants de la FESCI ont posé de nombreuses barricades en guise de
protestation contre l'une des clauses du GTI qui disposait
que : « le mandat des députés n'a pas
à être prorogé »119(*).
Relativement à la MINUAD, elle n'a toujours pas
reçu du gouvernement soudanais l'assurance d'être libre de ses
mouvements, et notamment de pouvoir réaliser des vols de nuits et de
n'être soumise à aucun couvre-feu120(*).
Les violentes manifestations organisées par les
jeunes « patriotes », sans aucune résistance de
la part des autorités et souvent leur tacite consentement, du 15 au 20
janvier, ont entraîné une forte détérioration de la
situation en matière de sécurité. Il y a eu de graves
obstructions à la liberté des forces impartiales121(*).
Toutefois, le paragraphe 38 de l'article VI dudit Accord
précise que « les membres de l'ONUCI, de même que
ceux du personnel recruté localement, et les contractants sont tenus de
présenter, mais non de remettre, leur carte d'identité de
l'ONUCI, à tout agent habilité du gouvernement qui en fait la
demande ».
S'agissant des voies de transport, leur usage est
réglementé par le paragraphe 14 qui dispose
que « l'ONUCI et ses membres, ainsi que ses contractants et
avec leurs véhicules, y compris ceux qui sont uniquement pour la
prestation de services à l'ONUCI, les navires et aéronefs,
peuvent utiliser les routes, les ports, les canaux et autres voies
navigables, les installations portuaires, les aérodromes et l'espace
aérien sans s'acquitter de charges, droits d'atterrissage, frais de
garage ou survol, ni de frais et charges portuaires, y compris les droits de
quai et de pilotage. Toutefois, l'ONUCI ne réclamera pas l'exemption des
droits qui correspondent en fait à la rémunération de
services rendus, étant entendu que ces droit pour services rendus seront
calculés aux taux les plus favorables ».
Ainsi, les agents et contractants de l'ONUCI sont
habilités à utiliser toutes les voies de transport disponibles en
Côte d'Ivoire.
Le statut de l'ONUCI ayant été analysé
quid alors de celui des agents ?
SECTION II : LE STATUT DES AGENTS
Avant d'étudier les privilèges et
immunités reconnus aux agents (paragraphe II) ainsi que les
facilités qui leur sont accordés (paragraphe III), il est
indispensable de présenter la catégorie d'agents en poste
à l'ONUCI (paragraphe I).
Paragraphe I : Les catégories d'agents
Il existe deux catégories d'agents au sein de toute
organisation internationale. Il y a d'abord l'agent international (A) et
ensuite le fonctionnaire international (B).
A- L'agent international
Dans son avis consultatif du 11 avril 1949 relatif aux
réparations des dommages subis au service des Nations Unies, la CIJ
donne une définition de l'agent international en ces termes : est
agent international « quiconque, fonctionnaire ou non, a
été chargé par un organe de l'Organisation d'exercer ou
d'aider à exercer l'une des fonctions de celle-ci. Bref toute personne
par qui l'Organisation agit122(*) ».
De ce qui précède, la notion d'agent
international est large dans la mesure où elle inclut le
fonctionnaire.
L'agent international au sens strict est, celui qui est
rattaché à une organisation internationale par un contrat,
c'est-à-dire à durée limitée. C'est pourquoi toutes
les personnes qui sont au service de l'ONUCI sur la base d'un contrat demeurent
des agents internationaux.
Par ailleurs, l'activité que l'agent exerce au sein de
l'organisation est le critère déterminant. C'est l'organisation
qui le recrute ; il agit pour elle et est donc à son service. Les
agents internationaux, cependant, ne constituent pas une catégorie
homogène. Des considérations techniques, politiques et
économiques les différencient et influent largement sur leur
statut juridique123(*).
L'agent international se distingue du fonctionnaire
international.
B- Le fonctionnaire international
Le fonctionnaire international est un agent particulier. A ce
titre, il bénéficie d'un statut particulier. Le caractère
permanent de la fonction est la base de la notion de fonctionnaire
international. C'est un agent au service d'une organisation dont la fonction
exclusive et continue le soumet à un statut particulier124(*).
Le fonctionnaire est rattaché à l'organisation
de façon permanente c'est-à-dire à durée
indéterminée. Ainsi, toutes les personnes recrutées de
façon permanente pour exercer leur fonction à l'ONUCI demeurent
des fonctionnaires internationaux.
Il s'ensuit que le fonctionnaire international qui consacre
entièrement et régulièrement son activité à
l'organisation n'est pas le représentant d'un Etat et n'est pas au
service de celui-ci125(*).
En sus des agents et des fonctionnaires internationaux, il
existe des volontaires au sein de l'ONUCI qui n'ont ni le statut d'agent ni
celui de fonctionnaire international.
Les volontaires qui travaillent à titre gratuit pour le
compte de l'ONUCI peuvent être embauchés par les Nations Unies au
bout de deux ans.
Toutefois, qu'ils soient agents ou fonctionnaires
internationaux, tous ceux qui exercent une fonction au sein de l'ONUCI
bénéficient des privilèges et immunités.
Paragraphe II : Les privilèges et
immunités
Les privilèges et immunités des agents de
l'ONUCI s'analysent d'une part en l'exonération d'impôt sur leurs
traitements (A) et d'autre part l'immunité de juridiction (B).
A- L'exonération d'impôt sur les
traitements
Elle est prévue par la section 18 de l'article 5 de la
Convention sur les privilèges et immunités des NU qui
énonce que « les fonctionnaires de l'ONU seront
exonérés de tout impôt sur les traitements et
émoluments versés par l'Organisation des Nations
Unies ».
Quant au paragraphe 31 de l'article VI de l'Accord relatif au
statut de l'ONUCI, il énonce que « les traitements et
émoluments que l'ONU ou un Etat participant verse aux membres de l'ONUCI
et les revenus que ceux-ci reçoivent de sources situées à
l'extérieur de la Côte d'Ivoire ne sont pas assujettis à
l'impôt. Les membres de l'ONUCI sont également
exonérés de tout autre impôt direct ».
De ce qui précède, si l'Etat de Côte
d'Ivoire est habilité à prélever des impôts sur les
salaires de ses fonctionnaires, ce prélèvement ne peut
s'appliquer à l'endroit des agents de l'ONUCI.
Toutefois, exception est faite aux taxes municipales qui
frappent les services ainsi que tous droits et frais d'enregistrement. Ce qui
signifie que dans ces deux cas, les agents de l'ONUCI ne sont pas
exonérés.
En outre, les agents de l'ONU jouissent du droit d'importer
en franchise leurs mobiliers et leurs effets à l'occasion de leur
première prise de fonction dans le pays intéressé.
En plus de l'exonération de tout impôt sur leurs
traitements, les agents de l'ONUCI bénéficient de
l'immunité de juridiction.
B- L'immunité de juridiction
Parler d'immunité de juridiction consiste à nier
la compétence de certains tribunaux, mais non l'existence de
l'infraction qui a été commise ou des droits et obligations en
cause126(*).
L'immunité de juridiction est énoncée
à la section 18 de l'article 5 de la Convention sur les
privilèges et immunités des NU en ces
termes « les fonctionnaires de l'ONU jouiront de
l'immunité de juridiction pour les actes accomplis par eux en leur
qualité officielle (y compris leurs paroles et
écrits)».
L'immunité de juridiction en ce qui concerne les
agents de l'ONUCI résulte du paragraphe 50 de l'article VI de l'Accord
relatif au statut de l'ONU qui énonce que « tous les
membres de l'ONUCI, y compris le personnel recruté localement,
jouissent de l'immunité de juridiction à raison de tous les actes
accomplis dans l'exercice de leurs fonctions officielles (y compris leurs
paroles et écrits). Cette immunité continuera d'avoir effet
même lorsqu'ils ne seront plus membres de l'ONUCI ou employés par
elle et après que les autres dispositions du présent Accord
auront expiré ».
Selon Jean SALMON, la conséquence la plus importante
découlant de l'inviolabilité est l'immunité de
juridiction127(*).
En effet, pour le professeur SALMON, par inviolabilité,
on entend que l'agent diplomatique ne peut faire l'objet de mesures qui
constitueraient une coercition directe : aucune atteinte ne peut
être portée à sa liberté par les autorités ou
citoyens de l'Etat auprès duquel il est accrédité ;
il ne peut faire l'objet ni de contrainte, ni d'arrestation, ni de
détention, d'extradition ou d'expulsion128(*).
Ainsi, les agents de l'ONUCI ne peuvent être traduits
devant les tribunaux de l'Etat de Côte d'Ivoire pour les infractions
commises par eux.
C'est pourquoi « lorsque des membres de l'ONUCI
sont capturés ou arrêtés dans l'exercice dans leurs
fonctions, et que leur identité est établie, ils ne seront soumis
à aucun interrogatoire , mais seront immédiatement
libérés et remis aux Nations Unies ou d'autres autorités
compétentes129(*) ».
En outre, «s'il estime qu'un membre de l'ONUCI a
commis une infraction pénale, le gouvernement en informe le
Représentant spécial dans les meilleurs délais et lui
présente tous les éléments de preuve en sa possession sous
réserve des dispositions du paragraphe 26 »130(*).
Si l'accusé est membre de la composante civile ou
membre civil de la composante militaire, le Représentant spécial
procède à tout complément d'enquête
nécessaire et le gouvernement et lui-même décident d'un
commun accord si des poursuites pénales doivent être
intentées contre l'intéressé. Faute d'un tel accord, la
question sera réglée au paragraphe 57131(*) du présent Accord.
Quant aux membres militaires de la composante militaire de l'ONUCI, ils sont
soumis à la juridiction exclusive de l'Etat participant dont ils sont
ressortissants pour toute infraction pénale qu'ils pourraient commettre
en Côte d'Ivoire. S'agissant d'une action intentée contre un agent
de l'ONUCI devant un tribunal ivoirien, ledit Accord précise qu'en telle
circonstance, « notification en est faite immédiatement au
Représentant spécial, qui fait savoir au tribunal si l'affaire
à trait ou non aux fonctions officielles de
l'intéressé ».
Si le Représentant spécial certifie que
l'affaire a trait aux fonctions officielles de l'intéressé, il
est mis fin à l'instance et les dispositions du paragraphe 55132(*) du présent Accord
trouvent application ;
Si le Représentant spécial certifie que
l'affaire n'a pas trait aux fonctions officielles de l'intéressé,
l'instance suit son cours.
Par ce que bénéficiant des privilèges et
immunités, certains agents internationaux adoptent des attitudes qui
n'honorent pas l'Organisation.
En effet, en 2004, on découvre que des soldats de la
paix envoyés par le Maroc, l'Afrique du Sud, le NéPal, le
Pakistan, la Tunisie et l'Uruguay avaient abusé de jeunes filles au
Congo et au Libéria.
De même, des fonctionnaires des Nations Unies,
responsables du programme « pétrole contre
nourriture », destiné à alimenter les irakiens à
la fin des années 1990, et qui était doté de 65 milliards
dollars, ont été accusés d'avoir reçu des
pots-de-vin133(*).
Toutefois, les privilèges et immunités
comportent des limites dans la mesure où ils « sont
accordés aux fonctionnaires uniquement dans l'intérêt des
Nations Unies et non à leur avantage personnel. Le Secrétaire
général pourra et devra lever l'immunité accordée
à un fonctionnaire dans tous les cas où, à son avis, cette
immunité empêcherait que justice soit faite et pourra être
levée sans porter préjudice aux intérêts de
l'Organisation. A l'égard du Secrétaire général, le
Conseil de sécurité a qualité pour prononcer la
levée des immunités »134(*).
En outre, « l'ONUCI et ses membres s'abstiennent
de tous actes ou activités incompatibles avec le caractère
impartial et international de leurs fonctions ou contraires à l'esprit
du présent accord. Ils respectent tous, les lois et les
règlements du pays » 135(*).
En plus des privilèges et immunités les agents
de l'ONUCI bénéficient des facilités.
Paragraphe III : Les facilités
accordées
Elles sont relatives d'abord à la vie des agents (A) et
ensuite à leur sécurité dans l'exercice de leur fonction
(B).
A- La vie des agents
La vie des agents recouvre l'entrée, le séjour
et le départ des agents de l'ONUCI. En effet, l'Accord relatif au statut
de l'ONUCI précise au paragraphe 34 de l'article VI que
« le Représentant spécial et les membres
de l'ONUCI, chaque fois qu'il le leur demande, ont le droit d'entrer
en Côte d'Ivoire, d'y séjourner et d'en repartir ».
C'est pourquoi, « le gouvernement s'engage
à faciliter l'entrée en Côte d'Ivoire du
Représentant spécial et des membres de l'ONUCI ainsi que leur
sortie et est tenu au courant de ces mouvements. A cette fin, le
Représentant et les membres de l'ONUCI sont dispensés des
formalités de visa, ainsi que de l'inspection et des restrictions
prévues par les services d'immigration, à l'exception du
contrôle des vaccins prescrits par l'Organisation Mondiale de la
Santé. Ils sont également dispensés du paiement de tous
droits ou taxes à l'entrée ou à la sortie du territoire.
Ils ne sont pas davantage assujettis aux dispositions relatives à
l'enregistrement »136(*).
En outre, à leur sortie du territoire, l'ordre
de mission individuel ou collectif délivré par le
Représentant spécial ou par les autorités
compétentes de tel ou tel Etat participant, ou sous l'autorité de
l'un ou des autres et le passeport national ou le laissez-passer des Nations
Unies sont les seuls titres exigés des agents de l'ONUCI.
Pour mener à bien les tâches qui leur sont
attribué, les agents de l'ONUCI ont, eux aussi besoin d'être en
sécurité.
B- La sécurité des agents
La sécurité des agents de l'ONUCI incombe au
gouvernement de la République de Côte d'Ivoire.
En effet, « le gouvernement prendra toutes
mesures appropriées pour assurer la sécurité des membres
de l'ONUCI. Il prendra notamment toutes les dispositions voulues pour
protéger les membres de l'ONU CI, leurs matériels et leurs locaux
contre toute attaque ou action qui les empêcherait d'accomplir leur
mission, et ce, sans préjudice du fait que ces locaux sont inviolables
et soumis au contrôle et à l'autorité exclusifs des Nations
Unies »137(*).
Au vu de tout ce qui précède, le gouvernement
ivoirien a la lourde responsabilité d'assurer la sécurité
du personnel et des biens de l'ONUCI.
Mais cette sécurité n'a pas totalement
été assurée.
En effet, le 16 janvier 2006, les jeunes
« patriotes » ont cassé ou brûlé des
véhicules de l'ONUCI138(*).
De même, le domicile du chef de l'ONUCI à
Abidjan est mis à sac par les «patriotes» qui estiment
que l'ONUCI ne fait rien pour ramener la paix. Aussi réclament-ils le
retrait des casques bleus et de la force française Licorne139(*).
Il est judicieux pour le gouvernement de sensibiliser la
population ivoirienne qui, lors des manifestations prend d'assaut les alentours
du siège de l'ONUCI et adopte une attitude belliqueuse à
l'endroit des agents onusiens en proférant des injures.
En somme, les NU au travers des privilèges,
immunités et facilités permettent à leurs agents
particulièrement à ceux de l'ONUCI d'exercer leur fonction en
toute liberté.
Le processus de mise en place et le statut de l'ONUCI et celui
de ses agents ayant été examinés, il s'avère
nécessaire dès à présent d'étudier les
missions assignées à la force onusienne lors de son
déploiement en côte d'Ivoire.
DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN OEUVRE DE
L'ONUCI
La mise en oeuvre de l'ONUCI s'opère à travers
les missions qui sont de deux ordres à savoir les missions d'ordre
militaire (Chapitre I) et les missions d'ordre civil (Chapitre
II).
CHAPITRE I : LES MISSIONS D'ORDRE
MILITAIRE
Le nom des forces impartiales diffère d'une
organisationale internationale à une autre. Celles de l'ONU sont
dénommées casques bleus ou soldats de la paix, celles de l'UA
casques verts, quant aux forces de la CEDEAO, elles se nomment casques blancs,
Ecoforce ou Ecomog.
Les activités d'ordre militaire assignées
à l'ONUCI s'analysent en l'interposition et l'intervention d'une part
(Section I) et en la protection du personnel onusien, des populations et
institutions ivoiriennes et la participation au processus de
Désarmement, Démobilisation et la Réinsertion d'autre part
(Section II).
SECTION I : L'INTERPOSITION ET L'INTERVENTION
En principe, l'ONUCI est une force d'interposition entre les
protagonistes de la crise ivoirienne (Paragraphe I) toutefois, au cas où
elle serait agressée par l'une des parties au conflit, elle pourrait
intervenir militairement pour se défendre (Paragraphe II).
Paragraphe I : L'ONUCI, une force
d'interposition
L'interposition consiste à « maintenir
séparer les fractions combattantes, à éviter que ces
protagonistes ne violent le cessez-le-feu en recourant à nouveau
à des armes »140(*).
En d'autres termes, l'interposition consiste à
éviter tout contact physique entre les belligérants. Son objectif
vise à instaurer un cessez-le-feu (A) et une fois instauré, son
respect s'impose aux parties en conflit (B).
A- L'instauration du cessez-le-feu
Le cessez-le-feu est une cession voire suspension temporaire
des hostilités. Son instauration est précédée
d'un appel au cessez-le-feu adressé à l'endroit des
belligérants par les Etats tiers ou les organisations internationales
les exhortant à mettre fin au déroulement des combats.
Cependant, le cessez-le-feu peut être
décidé par les organisations internationales compte tenu de
l'urgence et de la gravité du conflit dont les conséquences
peuvent s'avérer catastrophiques141(*).
En Côte d'Ivoire, le cessez-le-feu a été
instauré le 22 septembre 2002 à l'occasion d'une intervention de
l'armée française. Dans les jours qui ont suivi, les militaires
français établissent une « zone de confiance » entre
les Forces Nouvelles et les forces régulières de l'Etat
ivoirien. Ce qui permet aux insurgés de se retrancher au nord du pays
pendant que le sud reste sous contrôle du gouvernement.
Ensuite, les soldats de la MICECI et de la MINUCI
débarquent en Côte d'Ivoire pour le renforcer.
Le 17 octobre 2002, la CEDEAO par l'intermédiaire de
Cheikh TIDIANE GADIO, chef de la diplomatie sénégalaise, obtient
la signature du cessez-le-feu par le MPCI142(*).
La finalité de l'instauration du cessez-le-feu est la
création d'une zone de confiance143(*).
Aussi, l'existence de la zone de confiance dépend-t-
il de la durée de la crise ce qui veut dire tant que le conflit ne prend
pas fin, la zone de confiance existera.
Une fois instauré, le respect du cessez-le-feu
constitue une condition sine qua none pour l'avènement de la paix.
B- Le respect du cessez-le-feu
Le respect du cessez-le-feu constitue une phase importante
pour aboutir à une solution pacifique au conflit.
Pour faire respecter le cessez-le-feu, les forces impartiales
notamment les forces militaires de l'ONUCI et celles de l'Opération
Licorne doivent adopter des attitudes dissuasives à savoir organiser des
patrouilles autour de la zone de confiance. Pour mener à bien cette
tâche, les forces impartiales doivent détenir des matériels
logistiques très impressionnants dans la mesure où ceux-ci
peuvent constituer un moyen pour dissuader les belligérants.
En outre, les forces impartiales doivent adopter des
attitudes neutres et impartiales car c'est ce qui caractérise leur
mission. C'est dire que les forces impartiales ne doivent pas prendre partie
dans le conflit. C'est dans ce cas que les forces d'interposition constituent
des forces de maintien de la paix : trois critères permettent de
les identifier : la vérification et la prolongation du
cessez-le-feu par l'interposition entre les parties en conflit,
c'est-à-dire le gel des combats, en empêchant leur reprise ;
la neutralité et l'impartialité de la force, le non-usage des
armes, sauf en cas de légitime défense144(*).
Même si la plupart du temps, l'une des parties au
conflit manifeste des « appétits » belliqueux en multipliant
les attaques, arrive à braver les forces impartiales dans le but de
reprendre les hostilités, comme ce fût le cas le 6 juin, où
une trentaine d'éléments «non
maîtrisés » des Forces Nouvelles ont attaqué les
positions des FANCI à Gohitafla, dans la région centre ouest du
pays145(*), les forces
impartiales ne doivent pas perdre de vue leur impartialité et leur
neutralité dans la crise ivoirienne.
La tâche d'interposition conférée
à l'ONUCI pourrait se muer en une intervention militaire.
Paragraphe II : L'ONUCI, une force d'intervention
au besoin
L'ONUCI peut intervenir militairement, c'est-à-dire
faire usage des armes dans deux (2) conditions qui ne sont pas cumulatives. Il
s'agit d'abord, lorsque les ou l'une des parties belligérantes
affranchit la zone de confiance (A) et ensuite en cas de légitime
défense (B).
A- En cas de non respect de la ligne de
confiance
La zone de confiance est placée sous l'autorité
voire le contrôle des forces impartiales qui proviennent de plusieurs
pays. Elles peuvent être le fait d'une organisation régionale
(l'Union Africaine), sous régionale (CEDEAO) mais aussi d'une
organisation universelle fût-elle l'ONU.
Le non respect de la zone de confiance peut s'avérer
dangereux dans la mesure où les forces impartiales peuvent user de tous
les moyens militaires nécessaires pour repousser les belligérants
récalcitrants et un affrontement entre les forces impartiales et une
partie au conflit risque de jeter un discrédit sur l'impartialité
desdites forces.
En effet, une grave violation du cessez-le-feu s'est produite
au petit matin du 28 février, lorsqu'une centaine
d'éléments armés, qui appartiendraient au MILOCI ont
attaqué un poste de contrôle des Forces nouvelles à
Logoualé, au nord de Bangolo dans la zone de confiance. Les troupes de
l'ONUCI se sont rapidement déployées dans la zone et ont repris
le contrôle de la ville. Au cours de l'affrontement, un casque bleu
bangladais a été gravement blessé. L'ONUCI a
arrêté et désarmé
87 « jeunes » qui ont été remis aux
autorités locales de Guiglo le 3 mars, mais libérés le
lendemain146(*).
Par ailleurs, les belligérants peuvent
prétexter des altercations avec les forces impartiales pour remettre en
cause la neutralité de celles-ci. Pour éviter tous ces incidents
chaque partie au conflit doit respecter la délimitation de la zone de
confiance.
Dans la crise ivoirienne, la question de
l'impartialité de la force française s'est posée avec
acuité même si la Licorne est désormais placée sous
commandement onusien.
En effet, à très peu d'exception près
(la Grande Bretagne à Chypre, la France au Liban), les superpuissances
ont contribué au maintien de la paix en fournissant non pas du personnel
mais des matériels et des moyens de transport : pour des raisons
politiques, leur personnel a été jugé inacceptable soit
par les parties en présence, soit par le Conseil de
sécurité d'où émane l'autorité de la force
d'intervention147(*).
De ce qui précède, au cas où le
gouvernement ou les Forces Nouvelles ne respecterait pas la ligne de confiance,
les forces militaires de l'ONUCI auraient été en mesure les
repousser.
La légitime défense pourrait constituer, la
seconde condition d'intervention de l'ONUCI.
B- En cas de légitime défense
La notion de légitime défense n'est pas
définie par la Charte des NU qui la prévoit en son article 51.
L'article 51 reconnaît, de façon expresse, un
« droit naturel de légitime défense, individuelle et
collective, dans le cas où un membre des Nations Unies est l'objet d'une
agression armée148(*).
Au regard de ce qui précède, la Charte de l'ONU
n'a pas prévu l'emploi de la légitime défense par l'une de
ses forces. Cela s'explique par le fait que, comme on le sait la Charte avait
été rédigée initialement pour faire face aux
conflits interétatiques.
Mais, depuis un certain temps, les conflits entre Etats sont
devenus rares de sorte que depuis la fin de la guerre froide, ce sont des
conflits intra étatiques qui se développent d'où
l'inadaptation de la Charte à ce nouveau type de conflit.
La légitime défense, en effet, est
définie comme « un droit qui appartient à quiconque
est attaqué de riposter sur le champ », ajoutant qu'elle
« présuppose l'emploi de moyens proportionnés
à la gravité de l'attaque et dont l'emploi soit justifié
par le danger pressant »149(*).
En effet, pour le commandant et ses troupes, un des
problèmes les plus ardus a été celui de savoir dans
quelles conditions l'usage des armes était toléré. Le
principe semble clair : « A l'exception de l'intervention
en Corée en juin 1950, toutes les opérations des Nations Unies
ont été fondées sur la prémisse qu'il fallait
employer des méthodes d'intervention pacifiques et non autoritaires pour
parvenir à apaiser les conflits et les situations de
violence »150(*).
La définition de la légitime défense et
son application durant l'accomplissement d'une mission pour le compte des
Nations Unies ne sont, cependant, pas aussi évidentes. Lorsqu'on leur
tire dessus, les forces de l'ONU commencent par émettre, si la chose est
faisable, des avertissements verbaux à l'adresse des attaquants, puis
elles tirent en l'air et, en dernier ressort, elles peuvent tirer sur des
adversaires récalcitrants ou agressifs. Il existe par ailleurs certaines
situations dans lesquelles elles ont droit d'utiliser la
« force » : pour se défendre, pour assurer la
sécurité, pour éviter un retrait forcé, pour ne pas
se laisser désarmer ou entraver dans l'accomplissement des
responsabilités que leur ont confiées les Nations Unies.
Lorsqu'un des « casques bleus » de l'ONU est tué ou
même seulement blessé, c'est un évènement
déplorable, non seulement pour les raisons humanitaires, mais aussi
à cause de l'effet néfaste que cela risque d'avoir sur les
compatriotes de la victime. Heureusement, d'ordinaire, les parties à un
conflit hésitent à tirer sur les forces chargées de
maintenir l'ordre, car elles ne veulent pas en courir le blâme de la
communauté internationale151(*).
Il en résulte que les forces des Nations Unies ne
doivent pas utiliser leurs armes pour atteindre les objectifs qui leur ont
été fixés, ni prendre l'initiative d'affrontements
armés. Elles ne peuvent recourir à la force armée qu'en
cas de légitime défense, notamment pour se maintenir en cas
d'attaque visant à leur faire évacuer les positions qu'elles
occupent152(*).
De ce qui précède, l'ONUCI ne peut employer la
légitime défense que si elle est agressée soit par le
gouvernement de l'Etat de Côte d'Ivoire soit par les Forces Nouvelles.
En effet, l'emploi de la légitime défense, dans
l'ouest du pays, suite aux attaques violentes dirigées contre le
personnel de l'ONU et des organismes humanitaires, avec le soutien ou la
permission des autorités, s'est soldé par la mort de cinq (5)
émeutiers tués par les casques bleus lorsque leur base à
Guiglo a été envahie153(*).
Toutefois, l'usage de la légitime défense doit
être réglementé notamment la légitime défense
doit d'abord se limiter à repousser l'agression, ensuite l'article 51 de
la Charte exige que la réaction à l'agression armée soit
immédiate. Enfin, elle doit prendre fin dès que son but sera
atteint. En d'autres termes, l'article 51 ne permet pas une action militaire
qui aille au delà de ce qui est nécessaire pour repousser
l'agression ; en particulier, il interdit une occupation militaire
prolongée et à plus forte raison l'annexion d'un territoire
appartenant à l'agression154(*).
Au total, toutes ces précautions sont prises par les
Nations Unies afin d'éviter la remise en cause de l'impartialité
et la neutralité de ses forces.
Aussi, faut-il noter que l'ONUCI ne peut se prévaloir
de la légitime défense préventive pour repousser les
belligérants récalcitrants. La théorie de la
légitime défense préventive, souvent invoquée par
la doctrine155(*) pour
excuser des violations du droit international, n'est consacrée ni par le
droit international156(*) ni par la communauté internationale157(*).
La protection du personnel onusien, des civils et des
institutions ivoiriennes et la participation au processus du DDR font parties
de la mission de l'ONUCI.
SECTION II : LES ACTIVITES PROTECTRICES DE L'ONUCI
ET SA
PARTICIPATION AU PROCESSUS DE
DDR
L'ONUCI, comme toutes les OMP joue un rôle
prépondérant afin d'obtenir le retour à la paix par la
cessation des hostilités entre les belligérants. Elle est aussi
chargée d'assurer la protection de son personnel (Paragraphe 1) des
civils et des institutions ivoiriennes (Paragraphe2) et de participer au
processus de DDR (Paragraphe 3). Ces trois opérations sont
exposées en tenant compte de l'ordre de l'évolution du processus
de paix en Côte d'Ivoire. Nous allons présenter successivement ces
trois activités.
Paragraphe I : La protection du personnel onusien
Cette protection est prévue par les résolutions
1528 du 27 février 2004 et 1609 du 24 juin 2005 du Conseil de
sécurité.
En effet, les paragraphes 6 et 2 desdites résolutions
prévoient respectivement que « l'ONUCI en coordination
avec les forces françaises, s'acquittera du mandat suivant :
assurer la protection du personnel, des installations et du matériel des
Nations Unies ».
De ce qui précède, l'ONUCI est chargée
d'assurer la protection de son personnel et de ses matériels. Cette
protection est accentuée par le renforcement de ses capacités
opérationnelles au travers de la résolution 1609.
En effet, ladite résolution en son paragraphe 3
augmente la composante militaire de l'ONUCI à hauteur de 850 personnes
supplémentaires, l'augmentation de la composante police civile à
hauteur de 725 membres du personnel civil, dont trois unités de police
constituées et des autres membres du personnel civil
nécessaires.
Malgré toutes les précautions
sécuritaires prises par l'ONU en vue de permettre à l'ONUCI de
réaliser ses missions, les milices les jeunes «patriotes»
continuent d'essayer d'interdire à l'ONUCI et aux forces impartiales
l'accès aux zones qu'ils contrôlent, notamment à Gagnoa,
Divo et à Lakota. Les milices ont également essayé
d'attaquer du matériel de l'ONUCI, en particulier à Gagnoa et
à San Pedro, et lancé des appels à la haine contre
l'ONU158(*).
Aussi, faut-il noter que l'effectif actuel de l'ONUCI ne
répond pas aux attentes du Conseil de sécurité de l'ONU,
qui au travers de la résolution 1682 en date du 2 juin 2006
décide « d'autoriser jusqu'au 15 décembre 2006
l'augmentation des effectifs de l'ONUCI à hauteur de 1500 personnels
supplémentaires, dont un maximum de 1025 personnels militaires et 475
personnels de police civile ».
Qu'en est-il de la protection des institutions
ivoiriennes ?
Paragraphe II : La protection des institutions
ivoiriennes
Elle est prévue par les résolutions 1528 et
1609 qui énoncent que l'ONUCI s'acquittera du mandat suivant :
« Assurer la protection des civils en danger immédiat de
violence physique et des institutions dans la limite de ses capacités et
dans les zones de déploiement de ses unités ».
De ce qui précède, l'ONUCI est chargée
de protéger les civils en danger immédiat et les institutions en
Côte d'Ivoire.
Avec les nombreuses violations des droits de l'homme dont
sont victimes les populations civiles dans la zone de confiance, la question se
pose de savoir si l'ONUCI assure effectivement leur protection.
En effet, dans les sept (7) rapports sur la situation des
droits de l'homme en Côte d'ivoire, la division des droits de l'homme de
l'ONUCI a fait cas de plusieurs violations des droits de l'homme159(*).
Quant aux institutions ivoiriennes, elles n'ont
véritablement pas été protégées par les
militaires de l'ONUCI et la force française qui les appuient.
En effet, les agences de la BCEAO de Korhogo160(*), Man et
Bouaké161(*) ont
successivement fait l'objet de braquage162(*) par les Forces Nouvelles sans que les forces
impartiales de l'ONU ne s'y opposent. En outre, à l'issue de ces
différents cambriolages, l'implication de douze (12) soldats
français de l'opération Licorne a été
révélée.
Cet agissement des soldats français de la Licorne a
remis en cause la crédibilité et l'impartialité des forces
impartiales présentes en Côte d'Ivoire.
Le processus de DDR constitue la voie ambitieuse qui conduit
à la solution finale du problème de la guerre.
Paragraphe III : La participation au processus de
DDR
Avant l'Accord politique de Ouagadougou, la mise en oeuvre du
processus DDR en Côte d'Ivoire relevait de la responsabilité du
PNDDR/RC163(*) avec
l'appui de la section DDR de l'ONUCI.
Depuis la signature de cet Accord, la mise en oeuvre de cette
tâche incombe désormais au Programme National de
Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire (PNRRC)164(*) et au Centre de Commandement
Intégré (CCI)165(*) avec l'appui de la section DDR de l'ONUCI.
La participation de l'ONUCI au processus de DDR est
prévue par les résolutions 1528 et 1609 qui prévoient que
« l'ONUCI doit aider le gouvernement de réconciliation
nationale à procéder au regroupement de toutes les forces
ivoiriennes en présence, et à assurer la sécurité
des sites de cantonnement de ces derniers ».
Le concept de DDR en plus d'exiger des conditions de
calendrier est un processus qui se déroule en trois phases
principales : le regroupement ou cantonnement des combattants (A), le
désarmement et démobilisation (B) et la réinsertion et
réintégration (C).
A- Le regroupement ou cantonnement des combattants
Il constitue la phase préliminaire du processus de
DDR.
En effet, le regroupement est l'acte qui consiste à
rassembler tous les combattants dans des « points de
regroupement » sous les ordres de leurs chefs respectifs avant de les
transférer dans une « zone DDR » et procéder
au désarmement166(*).
En d'autres termes, le regroupement vise à
réunir tous les belligérants sur des sites qui ont
été préalablement faits l'objet d'accord entre toutes les
parties au conflit. Ce regroupement permet d'assurer un flux régulier
compatible avec le passage des ex-combattants dans le site de
désarmement et du recensement.
La Société Ivoirienne de
Télécommunication (SITEL), l'Office National de l'Identification
(ONI) et la Commission Nationale de Supervision de l'Identification (CNSI)
profiteront du regroupement des forces pour faire l'identification des
combattants, particulièrement dans le nord où le problème
de pièce d'identité se pose avec acuité. Ce travail
préliminaire facilitera énormément le déroulement
du DDR, dans la mesure où chaque combattant disposera d'une pièce
d'identité.
Présidé par le Chef de l'Etat, le lancement
officiel de l'opération de regroupement des ex-combattants s'est
déroulé le 22 décembre 2007 à Tiébissou et
à Djébonoua en présence du Premier Ministre, M. Guillaume
SORO, des ambassadeurs des pays étrangers, des représentants des
organismes et autres institutions internationaux. Les sites de regroupement des
FAFN sont : Bouaké, Bouna, Ferkéssédougou,
Ouangolodougou, Man, Séguéla, Kani et Korhogo. Quant aux FDS, les
éléments seront basés à Abidjan, Bloléquin,
Bondoukou, Douékoué, Daloa, Daoukro, Guilglo et
Yamoussoukro167(*).
Pour mieux participer au processus , l'ONUCI dispose en son
sein d'une section chargée de DDR ayant pour tâche d'aider le
gouvernement pour le regroupement des forces combattantes dans les sites dont
la sécurité sera assurée par sa force militaire168(*).
Le nombre de belligérants concerné par le
processus de DDR en Côte d'Ivoire est estimé à 37000. En
effet, les FDS qui comptent 12000 hommes avancent le chiffre de 5500
bénéficiaires tandis que les FAFN parlent de 2700
bénéficiaires sur un total de 37000 combattants169(*).
Une fois regroupés, les ex-combattants doivent
être désarmés puis démobilisés.
B- Le désarmement et la
démobilisation
Le désarmement suppose réduction et
distribution des armements existants et interdiction d'en
reconstituer170(*).
Aussi, le désarmement est-il l'opération qui
consiste à récupérer les armes, munitions et autres
matériels militaires dont disposent les combattants. Pendant cette
opération, les combattants devront remettre leurs armes aux forces
impartiales dans les sites prévus à cet effet. Durant le
désarmement, les forces impartiales auront la charge de
récupérer, trier, stocker, sécuriser les armes
fonctionnelles et détruire les armes non fonctionnelles171(*).
Autrement dit, le désarmement consiste à
récupérer toutes les armes détenues non seulement par les
combattants mais aussi par les civils qui les détiennent
illégalement.
En Côte d'Ivoire les groupes concernés
sont :
Les Forces de Défense et de Sécurité
(FDS) composées de Forces Terrestres, Forces Aériennes, la Marine
Nationale, la Police Nationale, la Douane et les Eaux et Forêts. Les
rebelles qui comprennent les Forces recrutées depuis le 19 septembre
2002, les Forces de Défense et de Sécurité en
activité au 19 septembre 2002, les Forces de Défense et de
Sécurité à la retraite et récupérées
par les rebelles, les Forces de Défense et de Sécurité
déserteurs, en exil ou disparus. Les groupes ou individus en arme
constitués en milices, de mercenaires étrangers, des
organisations, groupes individus détenant illégalement des armes
(par exemple les confréries des chasseurs traditionnels DOZO
équipées d'armes à feu de guerre)172(*).
Le désarmement sera exécuté par les
forces armées concernées (Forces de Défense et de
Sécurité pour la zone Sud et Forces Armées des Forces
Nouvelles pour la zone Nord) sous la surveillance des Forces des NU.
En outre, la section chargée de DDR de l'ONUCI a pour
mission d'assurer la garde des armes, munitions et d'autres matériels
militaires remis par les ex-combattants 173(*)
S'agissant de la Sierra Léone, le désarmement a
duré 4 ans. Elle a commencé en mai 2001 et a pris fin en 2005 et
a aboutit à l'organisation de l'élection présidentielle
qui porte Ahmed TIJAN KABA au pouvoir. Il concerne l'ensemble des forces et
groupes armés, à l'exception de l'armée sierra
léonaise. Selon les chiffres de la MINUSIL, plus de 24.000 combattants
ont déposé les armes, soit 14.816 pour les forces de
défense civile progouvernementales, 8.311 pour le RUF, 214
ex-combattants de l'armée sierra léonaise, 278 pour diverses
forces. Le désarmement serait achevé dans les treize districts du
pays, à l'exception de quatre : Tonkohil (nord), Pujehun (sud),
Kenema et Kailahun (est)174(*).
Les combattants ainsi désarmés, seront par la
suite démobilisés.
La Démobilisation est l'étape symbolique qui
assure le passage du combattant de la vie militaire à la vie civile.
Elle commence par le profilage (enregistrement, questionnaire, etc.), suivi
d'une visite médicale et se termine par la remise d'un paquet civil
(vêtements, chaussures, etc.) et la sensibilisation des ex-combattants
sur les opportunités de réinsertion175(*).
Par ailleurs, la démobilisation en tant que processus
qui conduit le combattant de la vie militaire à la vie civile, est une
étape qui comprend plusieurs activités. Elle se termine avec
l'acte officiel de démobilisation ouvrant la porte de la vie civile
à la personne démobilisée176(*).
En d'autres termes, la démobilisation consiste pour
les ex-belligérants à quitter les lieux de combats donc de rompre
avec la vie militaire.
Les activités de démobilisation visent la
remise du paquet civil (vêtements, chaussures, etc.) et
récupération des effets militaires, profilage et remise du
récépissé de la fiche de profilage, l'acte de
démobilisation, la visite médicale et sensibilisation,
information sur le VIH/SIDA avec dépistage volontaire, sensibilisation
et orientation avant le départ (présentation des options de
réintégration), remise de la carte de démobilisé
(celle-ci étant délivrée au Bureau régional) et
enfin transfert dans le milieu de réinsertion177(*).
La durée de stationnement dans un site de
démobilisation ne devrait pas excéder 5 jours, sauf pour les
enfants soldats qui iront directement dans les centres de transit et
d'orientation et qui pourront y séjourner en moyenne 3 mois178(*).
En outre, chaque démobilisé
bénéficiera d'un filet de sécurité (soutien
à la transition en espèces)179(*). Le filet de sécurité est
calculé de manière à régler l'ensemble des
problèmes de prise en charge de la réinsertion des
ex-combattants : à savoir le transport du bureau régional
vers la ville ou le village d'installation, la location d'une maison au cas
où le démobilisé n'aurait pas de famille qui puisse
l'héberger dans la zone, la nourriture, les soins médicaux et
autres besoins de base d'une famille moyenne. Ce filet de
sécurité lui sera remis par le programme à travers les
régisseurs du Trésor Public qui seront affectés dans les
bureaux régionaux. Le montant du filet de sécurité sera de
499.500 équivalent à une bourse de 6 mois soit 83.250 FCFA par
mois. Il sera remis aux bénéficiaires en trois tranches selon les
modalités suivantes :
La première tranche sera perçue par le
démobilisé au jour de son arrivée au bureau
régional à hauteur de 124.875 FCFA. La seconde est versée
quarante cinq jours après son arrivée au bureau régional,
elle est du même montant que la première tranche.
Quant à la dernière tranche estimée
à 249.750, elle sera remise au démobilisé 90 jours
après son arrivée dans le milieu de réinsertion.
Enfin, sont éligibles à la
démobilisation, tous les combattants180(*) recrutés après le 19 septembre 2002.
Ils devront aussi être munis d'un acte de démobilisation et / ou
un récépissé de désarmement et devront accepter les
conditions du PNDDR/RC.
A la fin du processus de démobilisation une carte de
démobilisé est remise au combattant afin de lui permettre de
commencer sa réinsertion.
Une fois démobilisé, le combattant doit
être réinséré ou réintégré.
C- La réinsertion et la
réintégration
La réinsertion dans la vie sociale concerne les civils
qui se sont adonnés aux activités militaires illégales.
Elle permet aux ex-belligérants d'exercer des activités ou des
emplois existants ou de créer leurs propres emplois qui leur permettront
de se prendre en charge.
Quant à la réintégration dans
l'armée, elle s'adresse aux ex-combattants qui ont déserté
l'armée régulière au profit de l'insurrection181(*).
Les ex-belligérants ne sont pas obligés
d'intégrer l'armée. Ce qui suppose que la
réintégration dépend de la volonté des
ex-combattants de faire partie de nouveau de l'armée en conservant leur
grade d'antan181(*).
Le PNRRC a pour objectifs d'oeuvrer à promouvoir la
restauration d'un climat de sécurité et de paix par le
renforcement des capacités des ex-combattants, des jeunes à
risque et d'une manière générale des populations rendues
vulnérables par la crise afin de permettre à tous ces acteurs de
se prendre en charge en participant au développement collectif. Il
s'agit spécifiquement de réinsérer socialement et de
réintégrer économiquement les ex-combattants
démobilisés, les individus associés d'une manière
ou d'une autre au conflit et plus généralement d'apporter un
appui aux populations rendues vulnérables par les effets multiformes de
la crise. Il s'agit également d'effectuer des réhabilitations
d'infrastructures communautaires endommagées dans les zones
affectées par le conflit, de restaurer et de renforcer les
capacités organisationnelles des communautés concernées en
restaurant les capacités de production des populations.
Le programme vise à faciliter l'accès des
groupes vulnérables aux services économiques et sociaux de base,
réintégrer les enfants associés aux conflits dans la
cellule familiale en leur assurant un accès à l'éducation
de base. D'une manière générale le PNRRC oeuvre à
la construction et à la consolidation de la cohésion sociale en
Côte d'Ivoire. Le PNRRC a pour missions de contribuer
à la restauration et à la consolidation de la paix, de favoriser
la réconciliation nationale et la cohésion sociale, contribuer
à la réduction des risques de reprise des hostilités entre
les ex-belligérants, de promouvoir les activités de
réinsertion et de réhabilitation communautaire182(*).
Au total, la section DDR de l'ONUCI a pour rôle de
superviser et de veiller à ce que le processus de DDR en Côte
d'Ivoire soit conforme aux standards internationaux pour être
crédible. Ce rôle consiste à appuyer et favoriser le
dialogue entre les forces ex-belligérantes (FDS) et (FAFN) et les
structures en charge du processus. Ladite section travaille en collaboration
avec les structures nationales du processus telles que la primature, les
états majors respectifs des forces ex-belligérantes, le CCI et le
PNRRC. Ce travail se fait au niveau stratégique avec la primature et les
états majors et au niveau opérationnel avec le CCI et le
PNRRC183(*).
Aux activités militaires s'ajoutent les
activités d'ordre civil.
CHAPITRE II : LES MISSIONS D'ORDRE
CIVIL
Les missions d'ordre civil renferment d'une part les
tâches préliminaires (Section I) et d'autre part les tâches
subséquentes (Section II) attribuées à l'ONUCI.
SECTION I : LES TACHES PRELIMINAIRES
Elles se résument d'abord en la défense des
droits de l'homme en Côte-d'Ivoire (Paragraphe I) et ensuite en la
dénonciation des violations desdits droits et en l'appui que l'ONUCI
apporte aux opérations humanitaires (Paragraphe II)
Paragraphe I : La défense des droits de
l'homme
Les activités de la Division des Droits de l'Homme de
l'ONUCI diffèrent selon qu'il s'agit de la protection ou de la promotion
des droits.
A- Les activités de protection
En matière de protection des droits de l'homme en
Côte d'Ivoire, l'ONUCI a reçu des personnes menacées qui
ont sollicité sa protection.
En effet, entre le 1er janvier et 28
février, elle a reçu 21 cas, dont la majorité
étaient des membres ou sympathisants des partis politiques184(*).
Puis en mars et avril 2005, le nombre de personnes sollicitant
la protection de l'ONUCI a considérablement augmenté puisqu'une
centaine de personnes, y compris certains leaders et membres de formation
politique, se sont présentés à son bureau à Abidjan
pour demander sa protection185(*).
De même, le nombre déjà
élevé des personnes sollicitant la protection de l'ONUCI est
allé croissant au cours des mois de Mai, Juin et Juillet 2005.
En effet, au cours de la période en revue, de
nombreuses personnes, aussi bien dans la partie sous contrôle du
gouvernement que celle sous contrôle des FN, ont sollicité la
protection de l'ONUCI en raison des menaces sérieuses pesant sur leur
intégrité physique ou leur vie186(*).
Enfin, le nombre de personnes sollicitant la protection de
l'ONU CI va s'accroître.
Depuis les évènements de mars 2005 en rapport
avec la fin du mandat présidentiel qui conduit les partis d'opposition
à organiser des marches, l'ONUCI a continué à recevoir des
personnes menacées qui sollicitent sa protection ou en raison de la
tension politique générée par les évènements
d'Akouédo187(*),
les manifestations du 16 au 19 janvier et des rumeurs d'attaques dans la partie
sous contrôle gouvernemental, plus de 300 personnes se sentant
menacées dans leur intégrité physique ont soit
demandé la protection physique de l'ONU CI soit tenté de se
réfugier dans ses installations188(*).
En raison de la détérioration de la situation
des droits de l'homme, de nombreuses personnes ont continué à
s'adresser à l'ONUCI pour demander protection. A cet égard,
l'ONUCI a développé et entretenu un cadre de travail avec des
institutions nationales dont les Ministère de la Sécurité,
de la Justice et des droits de l'homme ainsi que des autorités des
Forces Nouvelles pour discuter des voies et moyens en vue de renforcer la
protection des personnes en situation en danger imminent189(*).
En plus de protéger les droits de l'homme, la DDH est
chargée de promouvoir lesdits droits.
B- Les activités de promotion des droits de
l'homme
Elles s'analysent en des cours de formation en droit de
l'homme organisés par la division des droits de l'homme à
l'endroit des agents de l'ONUCI (1), de la population ivoirienne (2) et des
forces combattantes (3).
1-Actions en faveur des agents de
l'ONUCI
La DDH de l'ONUCI a contribué aux cinq
« induction courses » organisés au profit de 250
militaires observateurs et du nouveau personnel civil de la mission pour les
mois de janvier et février. Deux autres sessions spéciales ont
été organisées pour les observateurs militaires à
Abengourou le 22 février et pour le contingent nigérien à
Daoukro le 23 février. Elle a également contribué aux
formations organisées par l'unité de formation de la mission sur
les abus sexuels à l'endroit de 707 personnels civils internationaux et
nationaux, des membres des contingents militaires, et des membres de la UNPOL.
39 sessions dont, 15 pour les mois de janvier et février 2005, ont
été organisées depuis septembre 2004 pour le personnel
civil international et national, les UNPOL, les équipes des observateurs
militaires, la force du secteur Est à Bouaké et les membres des
contingents de la force de maintien de la paix de l'ONUCI, y compris leurs
commandements. Au total 1475 membres de l'ONU CI ont reçu une formation
directe190(*).
2- Actions en faveur de la population
ivoirienne
Dans les mois de mars et d'avril, la DDH a organisé des
activités de promotion entre autres celle au cours de laquelle, elle a
soutenu, le 8 avril 2005, l'association des Etudiants juristes de Côte
d'Ivoire (AEJCI) qui a organisé une journée d'étude sur la
promotion des droits de l'homme et le droit humanitaire en temps de
crise191(*).
En outre, la DDH a eu des consultations avec des ONG locales
des droits de l'homme en vue de fixer les modalités textuelles et
opérationnelles pour la mise en place d'un cercle des ONG des droits de
l'homme qui constitue un cadre de rencontres et d'échanges sur des
questions de droits de l'homme, regroupant des représentants des ces ONG
et le personnel de la DDH192(*).
3- Actions en faveur des forces
combattantes
Comme activités de promotion, la DDH, a entre autre
assuré les 13,14 et 15 mars 2006 à Daloa la formation sur les
droits de l'homme à 400 gendarmes de la compagnie de gendarmerie et des
élèves de l'école de gendarmerie de Toroguhé. Cette
formation s'inscrit dans le cadre du programme de formation continue et
spécialisée de la section Formation UNPOL. La session sur les
droits de l'homme a insisté sur les principes essentiels en
matière d'arrestation, de détention, de la présomption
d'innocence, le recours à la force et l'usage des armés à
feu193(*).
Du 22 au 24 août 2005, l'ONUCI a assuré une
formation sur les droits de l'homme à 537 stagiaires, candidats aux
postes d'auxiliaires de police au sein des Forces Nouvelles194(*).
Après l'étude de la protection et de promotion
des droits de l'homme, il convient d'analyser la violation desdits droits et
l'appui apporté par l'ONUCI aux opérations humanitaires.
Paragraphe II : La dénonciation des
violations des droits de l'homme et l'appui aux opérations
humanitaires
La dénonciation des violations de droits de l'homme est
faite par la DDH qui est aidée dans sa tâche par d'autres
organisations de défense des droits de l'homme (A). Aussi, l'ONUCI
doit-elle apporter un appui aux opérations humanitaires (B).
A- La dénonciation des violations des droits de
l'homme
Dans ses (7) rapports sur la situation des droits de l'homme
en Côte d'Ivoire, la DDH révèle des violations de droits
de l'homme dans les trois zones à savoir la zone gouvernementale, la
zone contrôle sous des Forces Nouvelles et la zone de confiance.
Dans la partie sous contrôle gouvernemental, en effet,
la DDH a constaté que la situation des droits de l'homme a
été marquée par l'accroissement des exactions commises par
des groupes armés ou non armés ainsi que par la multiplication
d'opérations sécuritaires menées par les FDS, qui ont
provoqué de sérieuses violations des droits de l'homme,
notamment, des exécutions sommaires dans la ville d'Abidjan et ses
environs, des enlèvements suivis de mauvais traitements, des extorsions
de biens, des rackets et des entraves graves à la liberté de
mouvement195(*).
Dans son rapport sur la situation des droits de l'homme en
Côte d'Ivoire de mai à juillet 2005, la DDH a constaté
qu'au cours de la période en revue, l'ouest du pays,
particulièrement les localités de Douékoué,
Diapahi, Guitrozon, Petit Douékoué et Bangolo, a
été plongée dans une spirale de violence meurtrière
intra et intercommunautaire et un cycle de représailles sana
précédent. Des tueries ont été
perpétrées, dont les victimes et les auteurs appartiennent aux
différentes ethnies de la région.
Par ailleurs, la DDH révèle dans son rapport de
mai à août 2006 que la situation des droits de l'homme dans la
zone de confiance est restée alarmante où des conflits
intercommunautaires récurrents ont continué à plonger la
population dans une insécurité rampante. Plus
particulièrement, dans la zone de Bangolo, les criminels, individus
armés, milices, « dozos » (chasseurs traditionnels)
et autres bandes armées sévissent en toute impunité.
L'ONUCI a pu répertorier des cas d'assassinats, de tueries, de
confiscation de biens privés, d'enlèvements, de disparitions et
d'exactions continuelles portant atteinte à l'intégrité
physique des personnes.
En dans son rapport de septembre à décembre
2006, la DDH constate dans la partie nord du pays contrôlée par
les Forces Nouvelles que le 2 octobre 2006, M. Fofana Mamadou, accusé
d'abus de confiance, a été arrêté par des
militaires dirigés par un certain Oumar, chef du poste de police de
Boniérédougou (Région de Dabakala). Pendant sa
détention du 2 au 10 octobre 2006, la victime a été
régulièrement battue par ces éléments et
privée de nourriture. Son père a dû payer soixante quinze
mille francs (75.000F CFA) pour obtenir sa libération.
Ces différents rapports de la DDH sur la situation
des droits de l'homme en Côte d'Ivoire répondent à la
résolution 1572 du Conseil de sécurité qui, dans ses
paragraphes 6et9 demande à l'ONUCI d'accroître son rôle de
surveillance, notamment en matière des droits de l'homme.
Toutefois, la DDH de l'ONUCI n'est pas la seule structure
habilitée à dénoncer les violations de droits de l'homme
en Côte d'Ivoire.
En effet, Human Rights Watch, une organisation de
défense des droits de l'homme dans le cadre de ses activités a
révélé qu'en Côte d'Ivoire, tant le gouvernement
que les Forces Nouvelles se sont rendus coupables de massacres, de violences
sexuelles et du recrutement d'enfants soldats et qu'il faille que les personnes
les plus impliquées dans ces crimes répondent de leurs
actes196(*).
Il faut noter que le Secrétaire général
des Nations Unies établit des rapports197(*) relatifs aux enfants et au conflit armé en
Côte d'Ivoire. Sans doute, ces rapports visent à faire un
état des lieux des droits de l'homme sur le territoire ivoirien.
Pour éviter que les organisations humanitaires ne
soient victimes des violations des droits de l'homme ci-dessus
énumérés, les résolutions 1528 et 1609
prévoient que leur sécurité soit assurée par
l'ONUCI afin que l'aide humanitaire arrive à bon port.
B- L'appui aux opérations humanitaires
L'aide humanitaire est envisagée par le Comité
International de la Croix-Rouge (CICR)198(*) comme un modus operandi régi par les
principes d'humanité, d'impartialité et de neutralité et
qui se déroule indépendamment des objectifs politiques et
militaires199(*).
Comme indiqué ci-dessus, les résolutions 1528 et
1609 confient la sécurité des opérations humanitaires
à l'ONUCI.
En effet, la recrudescence des exactions commises notamment
contre les personnels des agences humanitaires et des ONG qui leur sont
associées, ne cesse de préoccuper leurs responsables. Certaines
situations de conflit récentes présentent une
caractéristique alarmante, à savoir que dans leur recherche de
l'avantage stratégique, les combattants se sont mis à impliquer,
donc à manipuler, la présence humanitaire. Pire encore, les
populations civiles sont maintenant directement visées et les membres
des organisations humanitaires font l'objet d'actes de harcèlement, de
prises d'otages et de viols, voire de meurtre200(*).
La multiplication des incidents dont sont victimes les
missions humanitaires médicales ou non médicales,
rétentions, vols, pillages, confiscations, détournements,
séquestrations entraves, lapidations, tirs d'armes automatiques ou
d'artillerie, bombardements, explosions de mines, menaces d'attentats,
meurtres... se multiplient201(*).
Leur ampleur ne cesse d'inquiéter les responsables des
organisations intergouvernementales ou non gouvernementales, notamment depuis
les exactions commises en ex-Yougoslavie, en Somalie, au Rwanda, en
Algérie ou au Zaïre (République démocratique du
Congo)202(*).
Le phénomène a plusieurs causes dont toutes ne
sont pas liées aux insuffisances du droit encore que celui-ci ne soit
pas adapté aux nouveautés décrites par le
Secrétaire général. Il est vrai que le droit
international humanitaire classique oblige les Etats, parties aux
traités en vigueur.
Or voici que les conflits contemporains mettent
désormais aux prises des groupes armés souvent mal
identifiés, dépourvus d'emprise territoriale précise,
auxquels, de surcroît, il est difficile d'adresser des injonctions sans
leur accorder du même coup une certaine reconnaissance que la
Communauté internationale répugne à leur concéder.
A la dualité de belligérants qui caractérise les conflits
interétatiques ou ceux de la décolonisation succède une
multi latéralité des affrontements ethniques, tribaux, religieux,
ultranationalistes qui rendent la recherche d'un interlocuteur fiable
particulièrement malaisée. La déstructuration des
affrontements n'oppose plus des forces publiques mais des factions souvent
multiples et animées par la recherche du profit personnel.
Enfin, ces conflits se déroulent dans des pays
où l'Etat plus ou moins déliquescent n'est plus en mesure
d'assurer l'ordre public et la sécurité minimale due aux
étrangers. Si bien que les règles traditionnelles de la
protection diplomatique deviennent inapplicables en ce qu'il n'est plus
possible d'exiger au gouvernement sur le territoire duquel se déploie
l'aide humanitaire l'exécution de son obligation de diligence. Seule la
responsabilité pénale individuelle peut être mise en
oeuvre, en cas de violations graves du droit international humanitaire, mais au
prix de difficultés majeures, faute de preuves, d'enquête
impartiale, d'appréhension des présumés coupables et de
volonté politique203(*).
Mais en Côte d'Ivoire, la situation n'est pas aussi
catastrophique comme celles des Etats ci -dessus énumérés
malgré les évènements204(*) de janvier 2006 de sorte que l'aide humanitaire est
acheminée dans les zones sous contrôle des Forces Nouvelles par la
police des Nations Unies (UNPOL) chargée d'assister aux
opérations humanitaires.
L'assistance de la police des Nations Unies aux
opérations humanitaires s'analyse en l'accompagnement des convois
humanitaires et des patrouilles autour des lieux de stockage de l'aide
humanitaire.
Cette assistance de la police civile aux opérations
humanitaires permet la réalisation par le CICR de ses propres missions
humanitaires.
En effet, environ 1,5 million de personnes au Nord et
à l'Ouest ont eu accès à l'eau potable grâce
à l'acheminement par le CICR de 957 tonnes de produits chimiques vers 70
centres de traitement d'eau potable. Ces réactifs ont permis le
traitement de plus de 16.000 personnes affectées par la crise ivoirienne
ont été assistées, selon les besoins constatés par
les délégués du CICR205(*).
L'aide humanitaire internationale aux victimes des conflits
armés n'est plus, aujourd'hui dispensée par la seule Croix
Rouge ; s'y ajoute celle du HCR, de multiples ONG, voire des forces
multinationales à vocations essentiellement humanitaire (ONUSOM,
FORPRONU, MINUAR)206(*).
En Côte d'Ivoire, plusieurs ONG internationales sont
présentent notamment CARITAS, AFRICARE, HANDICAP INTER, Médecins
Sans Frontière (MSF), SOLIDARITES CAR INTER207(*) etc.
L'acheminement de l'aide humanitaire a été
confié à l'ONUCI pour éviter que les organisations
humanitaires collaborent avec les milices comme ce fût le cas en Somalie
où le CICR, MSF et AICF ont employé des miliciens208(*).
L'ONUCI n'est pas la seule force onusienne à qui des
opérations humanitaires ont été confiées dans la
mesure où les forces telles que l'ONUSOM, la FORPRONU et MINUAR ont
accompli des missions humanitaires.
Après les tâches préliminaires, viennent
les tâches subséquentes.
SECTION II : LES TACHES SUBSEQUENTES
Elles se résument essentiellement en la consolidation
de la paix (Paragraphe I) et en l'appui à l'organisation des
élections (Paragraphe II) en Côte d'Ivoire.
Paragraphe I : La consolidation de la paix
La paix ne peut être consolidée que si d'abord
le Conseil de sécurité est régulièrement tenu
informé de l'évolution de la situation (A) et ensuite si
l'autorité de l'Etat de Côte d'Ivoire est restaurée (B).
A- Le contrôle de la situation par le
Conseil de sécurité
Le fait de rendre compte de la situation en Côte
d'ivoire au Conseil de sécurité des NU a été
prévu au paragraphe 14 de la résolution 1528. Cette tâche
a été renforcée par la résolution 1572 du Conseil
en date du 15 novembre 2004.
En effet, le Conseil de sécurité décide
d'établir au paragraphe 14 de la résolution 1572, un
comité dudit Conseil (ici dénommé comité de
sanction) composé de tous les membres du Conseil209(*) , qui, aux termes du
paragraphe 9 de ladite résolution, est chargé de désigner
les personnes, qui font peser une menace sur le processus de paix et de
réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, notamment celles qui
entravent l'application des accords de Linas Marcoussis et d'Accra III, et de
toute autre personne qui serait reconnue responsable de violations graves des
droits de l'homme et du droit international humanitaire en Côte d'Ivoire
sur la base d'information en la matière, de tout autre personne qui
incite publiquement à la haine et à la violence ainsi que toute
autre personne dont le comité aurait établi qu'elle agit en
violation des mesures imposées par l'article 7 de la
résolution.
En outre, la résolution prévoit deux types de
sanctions, assorties chacune d'exception210(*), à l'encontre des personnes que le
comité de sanction pourrait « épingler » comme
constituant une entrave au processus de paix.
D'abord, le paragraphe 9 énonce l'interdiction de
voyager pour une période de douze (12) mois et ensuite le paragraphe 11
évoque le gel des avoirs financiers des personnes dont le profil a
été mentionné dans le paragraphe 9 de la résolution
1572.
A ce titre, le comité de sanction a
désigné Charles BLE GOUDE, Eugène DJUE et Martin FOFIE
parce qu'estimant qu'ils constituent un obstacle au processus de paix. En
effet, les deux premiers ont été sanctionnés le mardi 7
février 2006 par le Conseil de sécurité pour leur
rôle dans les violences de janvier 2006 contre les missions de l'ONU en
Côte d'ivoire. Tous deux accusés notamment de déclarations
publiques répétées préconisant la violence contre
les installations et le personnel des Nations Unies et contre les
étrangers et de « direction et participation à des actes de
violences commis par les milices de rue, y compris des voies de fait, viols et
exécutions extrajudiciaires »211(*).
Contre Martin FOFIE, le comité a
révélé que « les forces sous son commandement se sont
livrées au recrutement d'enfants soldats, à des
enlèvements, à l'imposition de travail forcé, à des
services sexuels sur les femmes, à des arrestations arbitraires et des
exécutions extrajudiciaires». Ces trois personnages ci-dessus
énumérés sont frappés par les sanctions
prévues par la résolution 1572 notamment l'interdiction de
voyager pour une période de douze (12) mois et le gel des
avoirs212(*).
En outre, au travers du paragraphe 7 de ladite
résolution, le Conseil de sécurité décide d'un
embargo général sur les armes à destination de la
Côte d'ivoire213(*).
Quant à la résolution 1643 du Conseil de
sécurité du 15 février 2005, elle a imposé un
embargo sur les exportations de diamant brut de la Côte d'Ivoire. Au
travers du paragraphe 7 de la résolution 1584 du 1er
févier 2005, le Conseil prie le Secrétaire général
de créer un groupe d'experts, pour une période de six (6)
mois214(*) chargé
d'un mandat plus vaste.
Dans son rapport, le groupe d'experts a noté que bien
que le budget de la défense de la Côte d'Ivoire semble
élevé, il n'avait pas décelé de violation flagrante
de l'embargo sur les armes. Le gouvernement de Côte d'Ivoire et d'autres
parties au conflit semblaient pourtant disposer de toutes les armes dont ils
avaient besoin. Le groupe a noté que les ports et les frontières
demeuraient vulnérables, mais que les principaux aéroports
pouvaient être facilement surveillés, que tant les forces de la
Licorne que de l'ONU CI surveillaient effectivement l'application de l'embargo
sur les armes et que le groupe avait bénéficié d'une bonne
coopération des Forces de Défense Nationale de la Côte
d'Ivoire, mais non des Forces Nouvelles. A propos de l'embargo sur les armes,
il a fait cas avec insistance de « faille à double usage dans
le dispositif » et demandé qu'il y soit remédié
en donnant de l'embargo une définition plus stricte dans la prochaine
résolution du Conseil de Sécurité. Il a fait savoir que le
terminal fruitier du port d'Abidjan était un emplacement
stratégique pour le déchargement de marchandises militaires et
souligné la nécessité d'améliorer les
procédures de déclaration et de renforcer les capacités de
suivi de l'ONU CI215(*).
Toutefois, la mesure d'embargo général sur les
armes à destination de la Côte d'Ivoire ne s'applique pas à
l'endroit de l'ONUCI et de la force française Licorne.
Toutes les dispositions prises par le Conseil de
sécurité de l'ONU ont sans doute pour but de contribuer à
la restauration de l'autorité de l'Etat en Côte d'Ivoire.
B- La restauration de l'autorité de l'Etat
Si l'autorité de l'Etat doit être
restaurée, c'est parce qu'elle a été remise en cause ou
qu'une atteinte lui a été porté. Examiner la restauration
de cette autorité revient à étudier d'abord le manque
d'effectivité du pouvoir d'Etat sur l'ensemble du territoire national
(1), ensuite les conséquences de l'occupation illégale par les
insurgés (2) et enfin la nécessité de restaurer ladite
autorité (3).
1-Le manque d'effectivité du pouvoir
d'Etat sur le territoire national
La survenance de la crise donne de constater l'occupation de
certaines portions du territoire par les groupes armés. Cette occupation
longue, dans le temps, fragilise le principe de l'effectivité de la
souveraineté territoriale. Les territoires sous contrôle rebelle,
généralement appelés « zones occupées ou
zones assiégées » échappent toute
autorité du chef de l'Etat et du gouvernement. Ces portions du
territoire sont administrées par les rebelles qui entreprennent les
activités de toute nature.
Dans le cas de la Côte d'Ivoire, avant le
redéploiement des préfets et sous préfets216(*), la partie septentrionale du
territoire était placée sous l'autorité des Forces
Nouvelles. C'est dire que, depuis septembre 2002 jusqu'à la prise de
fonction effective des préfets et sous préfets, toutes les
activités et manifestations qui se sont déroulées dans la
zone occupée par les insurgés de la rébellion armée
ont échappé au contrôle de l'Etat ivoirien. Cette
occupation illégale de la partie nord du territoire nationale n'est pas
sans conséquences sur l'exercice effectif de l'autorité de l'Etat
ivoirien.
2- Les conséquences de cette occupation
illégale
Elles sont nombreuses. En effet, les centres de soins
régionaux de Danané, Man et Bouaké ont subi des dommages
très importants faute d'entretien par les Forces Nouvelles. A ce titre,
l'UE a accordé au gouvernement ivoirien une aide de 820.000 Euros pour
la réhabilitation des centres de santé des villes du nord de la
Côte d'Ivoire217(*).
Bon nombre de ces structures sont délabrées
parce qu'elles ne sont pas entretenues ou sont abandonnées après
les déplacements massifs de populations vers des zones plus sûres.
C'est un phénomène qui a été
particulièrement flagrant dans l'ouest du pays218(*).
Pour remédier à toutes les défaillances
ci-dessus énumérées, la nécessité de la
restauration de l'Etat s'avère nécessaire.
3- La nécessité de la
restauration de l'autorité l'Etat
La restauration de l'autorité de l'Etat
débouche sur le redéploiement de l'administration.
Dans le souci de restaurer l'autorité de l'Etat
ivoirien, le Comité National de Pilotage du Redéploiement
de l'Administration (CNPRA) de Côte d'Ivoire, une
structure administrative a été créée par
décrets219(*). Le
CNPRA a pour missions de concevoir, coordonner et assurer la mise en oeuvre
d'un programme national de redéploiement de l'administration pour sortir
de la crise militaro-politique dans laquelle baigne la Côte d'Ivoire
depuis septembre 2002. Il met en oeuvre, un programme qui se développe
dans les domaines de la création d'un environnement favorable, du retour
effectif des personnels dans les zones anciennement occupées, de la
réhabilitation et de l'équipement sommaire d'édifices
publics ainsi que de la cohésion sociale220(*).
Ainsi, le CNPRA a commencé durant la période
considérée à verser les arriérés de salaires
et de prestations dus aux fonctionnaires redéployés. Sur les
24 437 fonctionnaires qui avaient été déplacés
durant la crise, 12 343 ont déjà
réintégré leurs postes, soit 3 962 dans l'ouest du
pays et 8 381 dans le nord221(*).
Dans le cadre du redéploiement de l'administration, M.
KONIN Aka, le Préfet de Bouaké a été
installé le 18 juillet 2007 par le Premier Ministre222(*).
Pour aider à rétablir l'autorité de
l'Etat, la police des NU prodigue des conseils aux autorités dans le
domaine de la restructuration des forces de sécurité, analyse,
évalue la situation structurelle et propose des projets en vue
d'améliorer l'organisation de la sécurité
intérieure223(*).
En outre, dans le cadre des efforts déployés
par l'ONUCI pour le rétablissement de l'autorité de l'Etat, de la
sécurité et de la démocratie, UNPOL appuie le processus de
DDR par des programmes de sensibilisation. Elle encadre les patrouilles mixtes
(Forces de Sécurité Nationales et Forces Impartiales) et fournit
aux autorités ivoiriennes des conseils dans le domaine judiciaire. La
police des Nations Unies intervient également dans d'autres domaines,
tels que la surveillance de l'embargo sur les armes, les patrouilles mixtes
à Abidjan et les patrouilles conjointes dans la zone de confiance, ainsi
que l'assistance aux opérations humanitaires, la promotion et le respect
des droits de l'homme par l'appui qu'elle apporte aux autorités
nationales en matière d'enquêtes224(*).
Il importe de noter que la restauration de l'Etat a
été prévue par l'Accord de Ouagadougou qui favorise la
disparition de la zone de confiance dont le coup d'envoi a eu lieu le 16 avril
2007 en présence du Président Laurent GBAGBO et du Premier
Ministre Guillaume SORO.
La restauration de l'autorité de l'Etat est importante
dans la mesure où, elle favorise la circulation entre le nord et le sud,
la relance des échanges commerciaux et le redéploiement de
l'administration dans le nord déserté par les fonctionnaires
depuis septembre 2002.
Une fois l'autorité de l'Etat établie, l'ONUCI
aide les autorités ivoiriennes dans l'organisation des
élections.
Paragraphe II : L'appui à l'organisation
des élections
L'appui de l'ONUCI à l'organisation des
élections s'analyse en une assistance technique (A) et en une
supervision desdites élections (B).
A- L'assistance technique
Elle est prévue par la résolution 1609 qui
prévoit que « avec l'appui de l'Union africaine, de la
CEDEAO et des autres partenaires internationaux, l'ONUCI doit offrir au
gouvernement de réconciliation nationale,à la commission
électorale indépendante et aux autres organismes ou instituts
compétents toute l'assistance technique nécessaire en vue
d'organiser des élections présidentielle et législative,
ouvertes à tous, libres, justes et transparentes dans les délais
prévus par la constitution de la République de Côte
d'Ivoire ».
L'assistance technique évoquée par la
résolution 1609 est fournie par l'unité électorale de
l'ONUCI qui, faut le préciser ne se substitue pas aux autorités
ivoiriennes mais leur apporte un appui dans l'organisation des
élections.
En effet, l'assistance technique apportée par
l'unité électorale aux autorités ivoiriennes s'analyse en
des points suivants :
L'assistance logistique (transport des matériels
électoraux).
La vérification de la crédibilité des
appels d'offre pour l'acquisition de matériels logistiques.
La vérification de la crédibilité des
listes électorales.
L'assistance à l'information et à la formation
des électeurs.
La participation au processus d'identification, à ce
titre, l'unité électorale dispose des bureaux dans quatorze (14)
localités reparties sur l'ensemble du territoire ivoirien.
L'assistance juridique (l'unité électorale
vérifie l'application des règles en matière
d'élection notamment la liberté des électeurs de choisir
leurs candidats, l'égalité des candidats à l'organisation
desdites élections)225(*).
Enfin, l'unité électorale est chargée
d'aider à mobiliser les ressources auprès des partenaires tels
que le PNUD et l'UE pour l'organisation des élections.
A ce titre, les bailleurs de fonds engagés aux
côtés de la Côte d'Ivoire ont réunis 115,3 milliards
de francs CFA, à la date du 7 mai à raison de 104,2 milliards de
francs pour le programme de sortie de crise et 11,1 milliards pour le
financement des élections226(*).
En plus de l'assistance technique, l'ONUCI participe à
la supervision des élections.
B- La supervision des élections
En marge de la structure de l'ONUCI, il y a des institutions
des Nations Unies qui contribuent au retour de la paix.
A ce titre, un Haut Représentant pour les
élections non placé sous la coupole de l'ONUCI ,a
été prévue par la résolution 1603 du Conseil
de sécurité en date de 3 juin 2005 aux termes de
laquelle « le mandat du Haut Représentant doit prendre fin
après la tenue des élections». Le premier Haut
Représentant pour les élections en Côte d'Ivoire fut
Antonio MONTEIRO227(*)
qui a été remplacé par Gérard STOUDMANN depuis
avril 2006228(*).
Pour mener à bien les élections, le
Gouvernement ivoirien a, le 20 février, adopté les
spécifications techniques pour l'établissement des cartes
d'identité et des cartes d'électeur, qui devraient guider les
diverses institutions concernées. La convention entre le Gouvernement et
la SAGEM a été signée le 27 mars 2008. Toutefois, la
répartition des responsabilités entre la SAGEM et l'Institut
National de Statistique, qui a de tout temps produit les cartes et devrait
mener les opérations d'identification et d'inscription des
électeurs conjointement avec la SAGEM, n'est pas encore définie.
On attend que quelque 6 000 équipes mobiles et fixes participent aux
opérations d'identification et d'inscription des électeurs dans
11 000 centres. L'opérateur technique estime que ce processus pourrait
durer jusqu'à huit mois. La Commission nationale de supervision de
l'identification surveillera la délivrance des cartes nationales
d'identité tandis que la Commission Electorale Indépendante
supervisera l'inscription des électeurs par la SAGEM et l'Institut
National de Statistique229(*).
Quant aux audiences foraines qui permettent aux
éventuels électeurs de s'inscrire sur les listes
électorales, le groupe de travail sur les audiences et la reconstitution
des registres a été créé le 29 juin 2007 par
arrêté N° 148/PM/CAB du Premier Ministre portant
création, attribution, composition et fonctionnement du groupe de
travail sur les audiences foraines et la reconstitution des registres de
l'état civil qui abroge l'arrêté N°2006- 186/PM/CAB du
1er décembre 2006, portant création, attribution,
composition et fonctionnement du groupe de travail sur l'identification de la
population et l'enregistrement des électeurs230(*).
S'agissant de l'unité électorale de l'ONUCI,
elle coopère avec les organisations d'observation électorale
désireuses de suivre les préparatifs et le déroulement des
différents scrutins prévus dans le cadre du processus
électoral Les partenaires privilégiés de l'unité
sont la CEI et ses différentes composantes, l'ensemble des institutions
et des administrations nationales impliquées dans le processus
électoral, ainsi que les partis politiques et les représentants
de la société civile231(*).
Dans le souci d'éviter que les élections en
Côte d'Ivoire ne débouche à nouveau sur un conflit, les
acteurs politiques ont signé hier un code de bonne conduite à la
salle des fêtes de l'hôtel Ivoire en présence du
Président de la République, du Secrétaire
général de l'ONU, du Premier Ministre et pour témoin le
NDI et la division électorale de l'ONUCI, qui se sont associés
à l'action de la CEI.
En effet, au travers du code de bonne conduite, les partis
politiques se sont engagés à ne pas faire campagne sur le racisme
et le tribalisme et à respecter le verdict des urnes232(*).
En dépit de la volonté et des moyens dont
dispose l'ONUCI pour contribuer à l'avènement de la paix tant
attendue, la force des NU connaît des limites dont il est indispensable
d'analyser la substance.
CHAPITRE III : LES LIMITES DE
L'ONUCI
Dans la réalisation des tâches à lui
confier par le Conseil de sécurité, l'ONUCI connaît des
limites qu'on ne peut ignorer. Il s'agit tout d'abord des limites politiques
(Section I) et ensuite des limites autres que politiques (Section II).
Section I : Les limites politiques de l'ONUCI
Il s'agit d'une part des limites liées à la
nature juridiques de l'ONUCI (Paragraphe 1) et d'autre part celles
prévues par l'article 2paragraphe 7 de la Charte des NU (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les limites liées à
la nature juridique de l'ONUCI
Aux termes de la résolution 1528 le Conseil de
sécurité «Prenant note de la demande que lui a
adressée la CEDEAO le 24 novembre 2003, tendant à ce qu'une
opération de maintien de la paix soit créée en Côte
d'Ivoire, Décide de créer l'Opération des Nations Unies en
Côte d'Ivoire (ONUCI) pour une durée initiale de 12 mois à
compter du 4 avril 2004».
De ce qui précède, l'ONUCI n'est pas une force
d'imposition de la paix mais plutôt une force de maintien de la paix.
C'est dire que dans la mise en oeuvre de ses missions, l'ONUCI ne peut
s'imposer aux autorités ivoiriennes. En d'autres termes, les
responsables de la force onusienne ne décident pas à la place des
autorités mais collaborent avec celles-ci. Cette collaboration
s'explique par la coopération entre l'ONUCI, le gouvernement ivoirien
et la société civile sur toutes les questions. Aussi, l'ONUCI
participe-t-elle aux réunions des états majors des
différentes armées.
En outre, le fait pour le Conseil de sécurité
d'attribuer un mandat précis à la force onusienne dans ses
différentes résolutions limite son champ d'activité.
En effet, l'ONUCI n'a qu'un rôle d'assistance et d'appui
dans les domaines électoral, droits de l'homme et DDR. Même si
elle affiche la volonté de prendre les rênes dans les domaines
ci-dessus énumérés, elle ne le peut dans la mesure
où cela ne fait pas partie de ses tâches. Ce qui revient à
dire que c'est l'Etat ivoirien qui est habilité à créer
des structures en la matière.
L'article 2 pragraphe 7 de la Charte limite lui aussi le
champ d'intervention de l'ONUCI.
Paragraphe 2 : Les limites résultant de
l'article 2 paragraphe 7
L'article 2 paragraphe 7 de la Charte des NU
énonce : « Aucune disposition de la
présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans
les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence
nationale d'un Etat ni n'oblige les membres à soumettre des affaires de
ce genre à une procédure de règlement aux termes de la
présente Charte ; toutefois, ce principe ne porte en rien atteinte
à l'application des mesures de coercition prévues au Chapitre
VII».
De ce qui précède, les NU ne se substituent pas
aux autorités d'un Etat dans le règlement d'une affaire
intérieure qui ressort de la compétence de cet Etat. C'est
pourquoi, l'ONUCI ne peut exercer des activités ayant pour
conséquence de s'immixer dans les affaires intérieures de l'Etat
de Côte d'Ivoire. Cela se concrétise dans le processus de paix.
En effet, bien que l'ONUCI soit déployée dans la
zone de confiance, elle ne nommait pourtant pas les autorités de cette
zone placée sous son contrôle.
La conséquence de ce qui précède demeure
la souveraineté de l'Etat ivoirien. En effet, la majorité des
résolutions233(*)
adoptées par le Conseil de sécurité réaffirme non
seulement son ferme attachement à la souveraineté de la
Côte d'Ivoire mais aussi son ferme attachement à
l'indépendance, à l'intégrité et à
l'unité.
Quid alors des autres limites ?
Section II : Les autres limites
Elles sont relatives d'une part à la
sécurité du personnel onusien et à la présence de
l'Opération Licorne (Paragraphe 1) et d'autre part à la
multiplicité des médiateurs dans la crise ivoirienne et à
l'insuffisance de ressources humaines et financières de l'ONUCI
(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les limites liées à
la sécurité et à la présence de la force
française
A- Les limites de l'ONUCI en matière de
sécurité
«Le gouvernement prendra toutes les mesures
appropriées pour assurer la sécurité des membres de
l'ONUCI. Il prendra notamment toutes les dispositions voulues pour
protéger les membres de l'ONU CI, leurs matériels et leurs locaux
contre toute attaque ou action qui les empêcherait d'accomplir leur
mission, et ce, sans préjudice du fait que ces locaux sont inviolables
et soumis au contrôle et à l'autorité exclusifs des Nations
Unies »234(*).
Quant au paragraphe 2 k) de la résolution 1609, il
énonce : «l'ONUCI est chargée d'assurer la
protection du personnel, des installations et du matériel des Nations
Unies, assurer la sécurité et la liberté de circulation du
personnel des Nations Unies et, sans préjudice de la
responsabilité du Gouvernement de réconciliation nationale,
protéger les civils en danger immédiat de violence physique, dans
la limite de ses capacités et dans les zones de déploiement de
ses unités».
A la lumière de ces deux dispositions, la
sécurité du personnel onusien et de la population ivoirienne
incombe au premier chef les autorités ivoiriennes. L' ONUCI ne peut
assurer sa propre protection et celle de la population ivoirienne si et
seulement si elles sont en danger imminent. C'est dire que l'ONUCI n'a pas
l'initiative de se protéger et protéger la population d'où
sa limite en matière de sécurité.
Ainsi, lorsque la force onusienne met la main sur des
délinquants, elle le remet aux autorités ivoiriennes.
Qu'en est-il de la présence de la force
française en Côte d'Ivoire ?
B- Les limites dues à la présence de
l'Opération Licorne
La Côte d'Ivoire et la France ont signé deux
accords en 1961 : l'accord de défense et l'accord d'assistance
militaire technique, tous deux en date du 24 avril 1961, entrés en
vigueur le 26 juillet 1961 et publiés au Journal Officiel du 5
février 1962. En date du 9 février 1962, les deux pays ont
adopté une convention sur le maintien de l'ordre en Côte
d'Ivoire235(*).
En effet, l'accord d'assistance militaire technique
prévoit qu'à la demande de la Côte d'Ivoire, la France
s'engage à lui apporter « l'assistance de personnels
militaires français pour l'organisation, l'encadrement et l'instruction
des forces armées236(*).
Au début de la crise plus précisément le
28 septembre 2002, le gouvernement ivoirien a demandé l'application des
accords passés avec la France237(*).
En dépit des sollicitations, la France ne répond
pas aux demandes du Président GBAGBO, attendant que la
régionalisation du traitement de la crise ait pris de la consistance.
C'est qu'il y a une différence de taille entre les analyses du
Président de la République ivoirienne et celles des
autorités françaises. En effet, pour Abidjan, des rebelles
appuyés par des pays étrangers menacent le pays et face à
cette agression, en légitime défense, la Côte d'Ivoire
sollicite son allié. Pour Paris, cette analyse ne rend pas compte de la
réalité238(*).
Ce malentendu a affecté les relations entre les deux
Etats.
L'envoi le 22 septembre 2002 de l'Opération Licorne,
une intervention de l'armée française avait pour but ultime de
protéger les ressortissants français et étrangers. Plus
tard, au travers de la résolution 1464 en date du 4 février 2003,
le Conseil de sécurité se félicite du déploiement
de la Licorne qui travaille successivement en étroite collaboration avec
l'Ecoforce, la MINUCI et l'ONUCI dont elle constitue sa force d'intervention
rapide. Compte tenu du malentendu entre les autorités ivoiriennes et
françaises, la collaboration entre la Licorne et l'ONUCI va
déteindre sur les activités de celle-ci dans la mesure les forces
impartiales ont été taxées de partialité dans la
crise ivoirienne. Cette supposée partialité a causé
plusieurs incidents entre la Licorne, les FANCI et les
jeunes «patriotes».
En effet, plusieurs incidents ont opposé les forces
françaises de l'Opération Licorne et les FANCI autour des
villages de Bouenneu et de Zouan Hounien du 26 février au 2 mars, dans
ce qui semblait une tentative délibérée d'entraver la
liberté de mouvements des forces de ladite opération. A deux
reprises, des soldats des FANCI se sont infiltrés dans la zone de
confiance à Bouenneu et ont harcelé les soldats français
qui en assuraient l'intégrité. A l'issue d'une période
relativement longue de dangereuse hostilité, une réunion entre
les commandants de l'ONUCI et de l'Opération Licorne d'une part et le
chef d'état major des FANCI d'autre part a finalement permis d'apaiser
la tension239(*).
En outre, il s'est produit plusieurs incidents au cours
desquels les Forces de Défense et de Sécurité ivoiriennes,
les jeunes «patriotes» et les Forces Nouvelles ont
entravé les mouvements des troupes de l'ONUCI et de l'Opération
Licorne240(*).
La plupart des incidents pourrait s'expliquer par le fait que
la population ivoirienne en général et les jeunes
«patriotes» en particulier n'apprécient guère la
présence de la force française sur le territoire ivoirien. Ce qui
a eu pour conséquence de constituer une limite pour la force onusienne
car les incidents ci-dessus énumérés l'empêchent
véritablement de mettre en oeuvre sa mission. Aussi, n'est-il pas exclu
que ces tensions aient affecté le moral du personnel onusien.
Aux limites ci-dessus énumérées
s'ajoutent la multiplicité des médiateurs et l'insuffisance de
ressources humaines et de moyens logistiques.
Paragraphe 2 : Les limites liées à
la médiation et à l'insuffisance en
ressources humaine et
logistique
Plusieurs médiateurs sont intervenus dans la crise
ivoirienne (A) et l'ONUCI ne dispose pas tous les moyens pour la mise en oeuvre
de sa mission (B).
A- Les limites dues à la multiplicité des
médiateurs
Plusieurs médiateurs sont intervenus dans le conflit
ivoirien.
En effet, le 29 septembre 2002, la CEDEAO s'est réunie
en sommet extraordinaire à Accra (Accra I), la capitale du Ghana.
Ensuite, du 28 octobre au 22 décembre 2002 se sont
déroulées des négociations sous la direction du
Président de la République togolaise, feu le
Général GNASSINGBE Eyadema qui avait été
désigné par la CEDEAO pour assurer la médiation. Cette
médiation a été sanctionnée par la signature d'un
accord dit Accord de Lomé241(*).
Puis une table ronde a été initiée par
les autorités françaises du 15 au 23 janvier 2003
réunissant les partis politiques significatifs et les
représentants de l'ex-rébellion. A l'issue de cette table ronde,
fut signé l'Accord de Linas Marcoussis.
Ensuite, la CEDEAO s'est ressaisie du dossier ivoirien. C'est
dans cette optique que les Accords d'Accra II (7 mars 2003) et III (30 juillet
2004) ont été conclus.
Ayant constaté l'échec des
précédentes médiations, son excellence Olusegun OBASANJO,
Président de la République fédérale du Nigeria,
Etat membre de la CEDEAO, a, en sa qualité de Président en
exercice de l'UA confié à M. Thabo M'BEKI242(*), Président de
l'Afrique du Sud de conduire une nouvelle médiation243(*). C'est alors que furent
signés les Accords de Pretoria : Pretoria I (6 avril 2005)
244(*) et Pretoria II (29 et
30 juin 2005).
En outre, du 05 février au 03 mars 2007, à
l'invitation de M. Blaise COMPAORE, en sa qualité de Président en
exercice de la Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de la
CEDEAO, agissant sur mandat exprès de celle-ci, deux
délégations de la République de Côte d'Ivoire, l'une
représentant le Président de la République et l'autre les
Forces Nouvelles, se sont rencontrées à Ouagadougou au Burkina
Faso. Cette rencontre s'est faite suite à l'annonce, le 19
décembre 2006, du plan de sortie de crise du Président GBAGBO qui
a saisi, le 23 janvier 2007, le Président en exercice de la CEDEAO pour
faciliter le dialogue direct entre les ex-belligérants245(*). Cette invitation s'est
soldée par la signature de l'Accord de Ouagadougou le 4 mars 2007.
De ce qui précède, plusieurs médiateurs
sont intervenus dans le conflit ivoirien et leur multiplicité
reflète la complexité de la crise. Ces nombreuses
méditions constituent une limite aux activités de l'ONUCI dans la
mesure où elles sont susceptibles de freiner l'élan de
celle-ci.
En effet, la force onusienne a été
déployée pour accomplir une mission précise. Mais il
s'avère que le terrain est mouvant dans la mesure où un accord
nouvellement conclu vient ajouter quelque de nouveau à ce qui a jusque
là été réalisé. C'est dire que l'ONUCI peut
ne pas s'adapter à ces toutes contingences ce qui a pour
conséquence de constater que ses activités évoluent en
dents de scie.
B- Les limites résultant de l'insuffisance en
ressources humaine et
logistique
Les limites en ressources humaines s'expliquent par le manque
ou l'insuffisance de troupes (hommes).
En effet, ce sont toujours les mêmes Etats qui
fournissent le personnel aux NU.
Relativement à l'ONUCI, les NU ont rencontré des
difficultés pour avoir des troupes.
En effet, l'insuffisance de la composante de police de la
mission demeure extrêmement préoccupante et empêche la
mission de s'acquitter des tâches qui font partie de son mandat246(*).
Ce manque peut s'expliquer par
l'émergence de nouveaux conflits pendant que d'autres sont en cours de
règlement. C'est dire que les Nations Unies sont
«submergées» par les conflits auxquels leur Charte a du mal
à s'adapter. Toutefois, le manque de personnel n'est pas
spécifique à l'ONUCI.
En effet, les NU ont au travers de la résolution 1769
en date du 31 juillet 2007 créé la MINUAD doté d'un
effectif militaire de 19 555 personnels au maximum, dont 360 observateurs
militaires et officiers de liaison, et d'une composante civile de taille
appropriée composée de 3 772 personnels de police et de 19
unités de police constituées, comportant chacune un effectif
maximum de 140 personnes.
Est-il possible aux NU de regrouper cet effectif ?
En effet, la MINUAD ne dispose, pour le moment que de
10 000 soldats et policiers sur les 26000 initialement promis, pour
maintenir la paix dans ce territoire qui est aussi grand que la
France247(*).
Ce sous effectif s'explique par le fait qu'en septembre 2007,
lors d'une réunion internationale de haut niveau consacrée
à l'approbation de la composition de la force, le Soudan soutenu par
d'autres membres de l'UA s'est opposé au déploiement d'une
unité technique norvégienne, ainsi que de contingent d'infanterie
en provenance d'Uruguay et de Thaïlande248(*).
La langue constitue aussi une limite au recrutement des
troupes.
En effet, l'ONUCI continue de rencontrer des
difficultés dans le recrutement d'agents francophones pour remplir des
fonctions dans les domaines suivants : formation et perfectionnement,
déontologie et discipline, réforme et réorganisation,
enquêtes criminelles, patrouilles de douane et de police de
frontières et surveillance de l'embargo249(*).
Quant à l'insuffisance de matériels, elle est
liée au fait que ce soit les mêmes Etats qui en fournissent.
L'ONUCI manque d'hélicoptères pour lesquels, un
pays contributeur est activement recherché. Compte tenu de ce manque,
l'ONUCI ne peut assurer avec souplesse l'appui aérien essentiel pour le
mouvement et le déploiement en temps voulu des forces de
réserves, les patrouilles le long des frontières et le
contrôle du respect de l'embargo sur les armes, ainsi que
l'évacuation médicale des soldats de l'ONU
blessés250(*).
En dehors de l'ONUCI, certaines forces déployées
par les NU souffrent du manque de matériels logistiques.
En effet, les NU ont demandé pour la MINUAD 18
hélicoptères de transport et 6 hélicoptères
tactiques légers, ceux-ci sont indispensables mais les Etats membres
n'ont pas encore accepté de les fournir. Ce manque n'est pas dû
aux objections du gouvernement soudanais, mais à une insuffisance de
l'offre de la part des pays fournisseurs de contingents251(*).
Par ailleurs, ne détenant pas de casques bleus des NU,
certains soldats de l'UA sous mandat onusien au Soudan ont dû peindre
eux-mêmes leurs casques en bleu ou ont recouvert leurs casques d'un
sachet bleu252(*).
Aux insuffisances humaines et matérielles, s'ajoute
l'insuffisance financière due au fait que certains Etats membres des NU
n'arrivent pas à verser régulièrement leurs
contributions.
En effet, au 30 septembre 2003, le total des
arriérés de contribution aux opérations de maintien de la
paix se chiffrait à 1 559 500 000 dollars253(*).
En outre, au 30 septembre 2007, les contributions non
acquittées au compte spécial de l'ONUCI s'élevaient
à 166,8 millions de dollars. Le montant total des contributions non
acquittées pour toutes les opérations de maintien de la paix
à cette date s'élevait à 2 785 700 dollars254(*).
Que peut on retenir de l'étude portant sur
l'opération de maintien de la paix de l'ONU en Côte d'Ivoire?
CONCLUSION
GENERALE
La présence de l'ONUCI n'affecte en rien la
souveraineté de l'Etat de Côte d'Ivoire. Bien plus, la force
onusienne contribue véritablement au retour définitif de la paix
en exerçant des activités dans divers domaines grâce aux
moyens mis à sa disposition même si cette contribution n'est pas
exempte de toute difficulté.
L'accord de Ouagadougou signé le 04 mars 2007 ne fait
pas référence aux différentes résolutions du
Conseil de sécurité relatives au conflit ivoirien. Toutefois,
ledit accord a été avalisé par les Nations Unies. Aussi,
cet accord nous donne-t-il de comprendre que les parties belligérantes
s'approprient elles-mêmes la résolution de la crise.
Nous constatons dès lors, une volonté
affichée des parties à parvenir à la paix. Cette
volonté s'est traduite dans les premiers jours par la disparition de la
zone de confiance puis de la suppression progressive de la ligne verte qui
l'avait remplacée. L'accord de Ouagadougou dégage un chronogramme
qui, in fine doit aboutir à des élections justes et transparentes
en novembre 2008.
Mais avant, il y a des processus tels que l'identification
qui ont commencé avec le relancement des audiences foraines, la mise en
place de la CEI, le redéploiement de l'administration à travers
le corps préfectoral dans les zones anciennement occupées. En
outre, le processus de DDR, l'un des points essentiels de sortie de crise a
été enclenché par la mise en place des structures
compétentes en la matière dans les zones respectives.
La baisse de violation des droits de l'homme et la quasi
réunification du pays montrent bien que la paix pointe à
l'horizon.
Tout de ce qui précède montre les
avancées notables dans le processus de paix en Côte d'Ivoire.
Cependant, il est à noter que la paix demeure fragile
dans la mesure où lorsqu'ils ne pas satisfaits, les ex-combattants de la
rébellion reprennent les armes.
C'est pourquoi le Conseil de sécurité des
Nations Unies doit réorienter les aspects post crise parce qu'il y va
de la réputation de l'ONUCI et partant de la crédibilité
de l'ONU.
L'échec de l'ONUCI remettrait non seulement en cause
l'existence et l'efficacité de l'organisation mondiale mais aussi
ternirait l'image des Nations Unies fort écornée.
Par contre, son succès permettrait non seulement de
calmer la situation mais aussi renforcerait les relations entre la Côte
d'Ivoire et les Nations Unies d'une part et d'autre part donnerait un nouvel
élan dans les relations entre la Côte d'Ivoire et la France.
Car cela fait presque 6 (six) ans que l'Etat ivoirien est en
crise et qu'au fur et à mesure que le conflit perdure, les perspectives
de sortie de crise s'aménuisent.
ANNEXES
Les Annexes comprennent toutes les Résolutions du
Conseils de sécurité relatives à la crise ivoiriennes
notamment :
Ø Résolution 1464 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 février 2003.
Ø Résolution 1479 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 13 mai 2003.
Ø Résolution 1498 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 août 2003.
Ø Résolution 1514 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 13 novembre 2003.
Ø Résolution 1527 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 février 2004.
Ø Résolution 1528 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 27 février 2004.
Ø Résolution 1572 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 15 novembre 2004.
Ø Résolution 1584 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 1er février
2005.
Ø Résolution 1594 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 avril 2004.
Ø Résolution 1600 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 mai 2005.
Ø Résolution 1603 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 03 juin 2005.
Ø Résolution 1609 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 24 juin 2005.
Ø Résolution 1632 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 18 octobre 2005.
Ø Résolution 1633 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 21 octobre 2005.
Ø Résolution 1643 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 14 décembre 2005.
Ø Résolution 1652 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 24 janvier 2006.
Ø Résolution 1657 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 6 février 2006.
Ø Résolution 1682 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 2 juin 2006.
Ø Résolution 1708 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 14 septembre 2006.
Ø Résolution 1721 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 1er novembre 2006.
Ø Résolution 1726 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 15 décembre 2006.
Ø Résolution 1727 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 15 décembre 2006.
Ø Résolution 1739 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 10 janvier 2007.
Ø Résolution 1761 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 20 juin 2007.
Ø Résolution 1763 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 29 juin 2007.
Ø Résolution 1765 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 16 juillet 2007.
Ø Résolution 1782 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 29 octobre 2007.
Ø Résolution 1795 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 15 janvier 2008.
Ø Résolution 1826 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 29 juillet 2008.
SOURCES
&
BIBLIOGRAPHIE
I- SOURCES
Les sources ayant servi d'appui à la
réalisation de la présente étude sont de trois ordres
notamment les sources internes, les sources internationales et les sites
Internet consultés.
A- SOURCES INTERNES
Ø Loi N°2000-513 du 1er août 2000
portant Constitution de la République de Côte d'Ivoire.
Ø Décret N°2003-65 du 13 mars 2003 portant
nomination des membres du gouvernement de la réconciliation nationale de
Côte d'Ivoire.
Ø Décret N° 2003-399 du 27 octobre 2003
portant création et fixant les attributions, l'organisation et le
fonctionnement du Comité national de pilotage du redéploiement de
l'Administration (CNPRA)
Ø Décret N°2007-76 du 9 mars 2007 modifiant
le décret N°2003-399 du 27 octobre 2003 portant création et
fixant les attributions, l'organisation et le fonctionnement du Comité
national de pilotage du redéploiement de l'Administration (CNPRA).
Ø Accord d'Accra I (Ghana), 29 septembre 2002.
Ø Accord de Lomé (Togo), 1er novembre 2002.
Ø Accord de Linas Marcoussis (France), 24 janvier
2003.
Ø Accord d'Accra II (Ghana), 7 mars 2003.
Ø Accord d'Accra III (Ghana), 30 juillet 2004.
Ø Accord de Pretoria (Afrique du Sud), 6 avril 2005.
Ø Accord de Pretoria (Afrique du Sud), 29 et 30 juin
2005.
Ø Accord de Ouagadougou du 4 mars 2007.
Ø Arrêté N°148/PM/CAB du 29 juin du
Premier Ministre portant création, attribution, composition et
fonctionnement du groupe de travail sur les audiences foraines et la
reconstitution des registres de l'état civil abrogeant
l'arrêté N°2006- 186/PM/CAB du 1er décembre
2006, portant création, attribution, composition et fonctionnement du
groupe de travail sur l'identification de la population et l'enregistrement des
électeurs.
B- SOURCES INTERNATIONALES
1- Conventions et Accords
Ø Charte des Nations Unies du 26 juin 1945.
Ø Convention sur les privilèges et
immunités des Nations Unies du 13 février 1946.
Ø Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les
relations diplomatiques.
Ø Accord de défense entre les gouvernements de
la République française, de la République de Côte
d'Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du
Niger du 24 avril 1961.
Ø Accord de défense et Accord d'assistance
militaire technique signés entre la Côte d'Ivoire et la France en
date du 24 avril 1961, entrés en vigueur le 26 juillet 1961 et
publiés au Journal Officiel du 5 février 1962.
Ø Convention signée entre la Côte d'Ivoire
et la France sur le maintien de l'ordre en Côte d'Ivoire en date du 09
février 1962.
Ø Accord entre l'ONU et le gouvernement de la
République de Côte d'Ivoire relatif au statut de l'ONUCI
signé le 29 juin 2004 à Abidjan.
Ø Convention sur la sécurité de personnel
des Nations Unies et du personnel associé de 1994.
2- Déclarations du Président du Conseil
de sécurité
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 20 décembre 2002
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 25 juillet 2003
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 13 novembre 2003
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 4 décembre 2003
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 30 avril 2004
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 25 mai 2004
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 5 août 2004
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 6 novembre 2004
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 16 décembre 2004
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 6 juillet 2005
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 14 octobre 2005
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 30 novembre 2005
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 9 décembre 2005
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 19 janvier 2006
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 30 janvier 2006
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 23 février 2006
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 29 mars 2006
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 27 avril 2006
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 24 mai 2006
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 19 juillet 2006
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 7 août 2006
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 21 décembre 2006
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 28 mars 2007
Ø Déclaration du Président du Conseil de
sécurité du 29 juillet 2007
3- Lettres du Président et du Secrétaire
général du Conseil de sécurité
Ø Lettre datée du 7 février 2003,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 23 mai 2003, adressée
au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 3 juin 2003, adressée
au Secrétaire général par le Président du
Conseil de sécurité.
Ø Lettre datée du 25 mars 2004, adressée
au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 31 mars 2004, adressée
au Secrétaire général par le Président du
Conseil de sécurité.
Ø Lettre datée du 3 septembre 2004,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 20 septembre 2004,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 6 septembre 2004,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 29 octobre 2004,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 6 novembre 2004,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 3 novembre 2005,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 25 janvier 2006,
adressée au Président du Conseil de Sécurité par le
Président du Comité du Conseil de Sécurité
crée par la résolution 1572 (2004) concernant la Côte
d'Ivoire.
Ø Lettre datée du 1er février
2006, adressée au Président du Conseil de sécurité
par le Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 22 mars 2006, adressée
au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 22 mai 2006, adressée
au Secrétaire général par le Président du
Conseil de sécurité.
Ø Lettres datées du 25 mai 2006,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 13 septembre 2006,
adressée au Secrétaire général par le
Président du Conseil de sécurité.
Ø Lettre datée du 20 septembre 2006,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 6 février 2007,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 13 mars 2007, adressée
au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 14 mars 2007, adressée
au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 17 avril 2007,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 19 avril 2007,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 30 mai 2007, adressée
au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
Ø Lettre datée du 6 juillet 2007,
adressée au Président du Conseil de sécurité par le
Secrétaire général.
4- Rapports de la Division des Droits de
l'Homme
Ø Rapport N°1 de la Division des Droits de l'Homme
en Côte d'Ivoire, janvier-février 2005.
Ø Rapport N°2 de la Division des Droits de l'Homme
de l'ONUCI sur la situation des droits de l'Homme en Côte d'Ivoire,
mars-avril 2005.
Ø Rapport N°3 de la Division des Droits de l'Homme
de l'ONUCI sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire,
mai-juillet 2005.
Ø Rapport N°4 de la Division des Droits de l'Homme
de l'ONUCI sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire,
août-décembre 2005.
Ø Rapport N°5 de la Division des Droits de l'Homme
de l'ONUCI sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire,
janvier-avril 2006.
Ø Rapport N°6 de la Division des Droits de l'Homme
de l'ONUCI sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire,
mai-août 2006.
Ø Rapport N°7 de la Division des Droits de l'Homme
de l'ONUCI sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire,
septembre-décembre 2006.
5-Rapports du Secrétaire général
sur l'ONUCI
Ø Rapport (S/2003/374) du 26 mars 2003.
Ø Rapport (S/2003/1069) du 4 novembre 2003.
Ø Rapport (S/2004/3) du 6 janvier 2004.
Ø Rapport (S/2004/443) du 2 juin 2004.
Ø Rapport(S/2004/697) du 27 août 2004.
Ø Rapport(S/2004/962) du 9 décembre 2004 et son
additif (S/2004/962/ et Add .1).
Ø Rapport (S/2005/135) du 2 mars 2005 sur la
coopération entre la MINUSIL, la MINUL et l'ONUCI.
Ø Rapport (S/2005/186) du 18 mars 2005.
Ø Rapport (S/2005/398) et (S/2005/398 Add.1) du 17
juin 2005.
Ø Rapport (S/2005/604) du 26 septembre 2005.
Ø Rapport (S/2006/2) du 3 janvier 2006.
Ø Rapport (S/2006/222) du 11 avril 2006.
Ø Rapport (S/2006/532) du 17 juillet 2006.
Ø Rapport (S/2006/821) du 17 octobre 2006.
Ø Rapport (S/2006/835) sur les enfants et le conflit
armé en Côte d'Ivoire du 25 octobre 2006.
Ø Rapport (S/2006/939) du 4 décembre 2006.
Ø Rapport (S/2007/133) du 5 mars 2007.
Ø Rapport (S/2007/143) sur les questions
transfrontières en Afrique de l'ouest du 13 mars 2007.
Ø Rapport du 14 mai 2007 (S/2007/275).
Ø Rapport (S/2007/515) sur les enfants et le conflit
armé en Côte d'Ivoire du 30 août 2007.
Ø Rapport (S/2007/593) du 1er octobre
2007.
Ø Rapport (S/2008/1) du 02 janvier 2008.
Ø Rapport (S/2008/250) du 15 avril 2008.
6- Résolutions du Conseil de
sécurité
Ø Résolution 1318 du Conseil de
sécurité des Nations unies du 7 septembre 2000.
Ø Résolution 1464 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 février 2003.
Ø Résolution 1479 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 13 mai 2003.
Ø Résolution 1498 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 août 2003.
Ø Résolution 1514 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 13 novembre 2003.
Ø Résolution 1527 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 février 2004.
Ø Résolution 1528 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 27 février 2004.
Ø Résolution 1572 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 15 novembre 2004.
Ø Résolution 1584 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 1er février
2005.
Ø Résolution 1594 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 avril 2004.
Ø Résolution 1600 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 4 mai 2005.
Ø Résolution 1603 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 03 juin 2005.
Ø Résolution 1609 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 24 juin 2005.
Ø Résolution 1632 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 18 octobre 2005.
Ø Résolution 1633 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 21 octobre 2005.
Ø Résolution 1643 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 14 décembre 2005.
Ø Résolution 1652 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 24 janvier 2006.
Ø Résolution 1657 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 6 février 2006.
Ø Résolution 1682 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 2 juin 2006.
Ø Résolution 1708 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 14 septembre 2006.
Ø Résolution 1721 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 1er novembre 2006.
Ø Résolution 1726 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 15 décembre 2006.
Ø Résolution 1727 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 15 décembre 2006.
Ø Résolution 1739 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 10 janvier 2007.
Ø Résolution 1761 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 20 juin 2007.
Ø Résolution 1763 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 29 juin 2007.
Ø Résolution 1765 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 16 juillet 2007.
Ø Résolution 1782 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 29 octobre 2007.
Ø Résolution 1795 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 15 janvier 2008.
Ø Résolution 1826 du Conseil de
sécurité des Nations Unies du 29 juillet 2008.
C- SITES INTERNET CONSULTES
Ø Amnesty international:
http://www.amnesty.org
Ø Communauté Economique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (CEDEAO) : http : //www.ecowas.int
Ø Comité International de la Croix Rouge:
http : //www.icrc.org
Ø Monde diplomatique : http :
//www.monde-diplomatique.fr
Ø Opération des Nations Unies en Côte
d'Ivoire : http : //www.onuci.org
Ø Organisation des Nations Unies : http :
//www.un.org
Ø Documentation française: http :
//www.ladocumentationfrancaise.fr
Ø Jeune Afrique:
http://www.jeuneafrique.com
Ø L'inter : http//www.linter-ci.com
Ø Human Rights Watch: http: //www.hrw.org
Ø Organisation du traité de l'Atlantique
Nord : http: //
www.nato.int.
Ø Programme National de Réinsertion de
Réhabilitation Communautaire :
http://www.pnrrc-ci.org
Ø Présidence de la République de
Côte d'Ivoire, site web : http :
//www.presidence.ci
Ø Radio France
Internationale:http://www.rfi.fr
Ø Soir info :
http://www.soirinfo.com
Ø Union Africaine : http //
www.african-union.org
Ø Site : http : // www.afrik.com
Ø Site : http : //
www.zedcom.bf
Ø Site : http://news.abidjan.net
Ø Site :
http://oliviergabirault.over-blog.com
Ø Site :
http://www.abengourou.info
Ø Site :
http://www.apanews.net
Ø Site :
http://fr.wikipedia.org
Ø Site : http : //www.ledevoir.com
Ø Site : http : //www.onu.fr
Ø Site : http : //www.defense.gouv
Ø Site :
http://www.defense.fr
Ø Site :
http://www.assemblee-nationale.fr
Ø
http://www.psi.iqhei.ulaval.ca
II- BIBLIOGRAPHIE
La bibliographie renferme les ouvrages
généraux, les ouvrages spécialisés relatifs au
conflit ivoirien, les thèses et mémoires ainsi que les articles
de journaux et déclarations.
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africain, les éditions du CERAP, Abidjan 2003.
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l'Ouest, Karthala, Paris, 1997.
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l'ingérence militaire dans les conflits internes, LGDJ, Paris,
1974.
Ø COMBACAU (Jean) / SUR (Serge), Droit international
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édition, Paris 1991.
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international des conflits armés, CICR, Genève, 1988.
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Mémoire pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA),
Université d'Abidjan-Cocody, Année Universitaire 2003-2004.
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la démocratie en Côte d'Ivoire ? Thèse pour le
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Ø BAILLY (Ferro M.) et MOHAMED (Diallo),
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dessus », Fraternité Matin N° 11669 du 1er
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Ø BETTATI (Mario), in Mélanges THIERRY,
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Editions A. Pedone, 1998.
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Ø BOUTROS GHALI (Boutros), « Amicorum
disciplulorumque, liber, paix, développement,
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responsabilité du FMI et de la Banque Mondiale dans le conflit en
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Côte d'Ivoire du 3 août 2000.
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N°180 (numéro spécial), 4e trimestre, 1996.
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définitive de crise, le début de la fin »,
Fraternité Matin N°12935 du 24-25 décembre 2007.
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Ø WEMBOU DJIENA (M.C), « A propos du
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Ø ZAGBAYOU (Franck A.), « Ban KI-MOON aux
partis politiques : Respectez le code de bonne conduite »,
Fraternité Matin N°13037 du 25 avril 2008, P.2.
Ø ZOBO (N. Paulin), « Groupe de travail sur
les audiences foraines : Soro vise un large consensus »,
Fraternité Matin N°12823 du 09 août 2007, P.13.
* 1 Francis WODIE,
Institutions Politiques et Droit Constitutionnel en Côte d'Ivoire, PUCI,
Abidjan juillet 1996, P.33.
* 2 Cf. Rapport S/2003/374 du
Secrétaire général sur la Côte d'Ivoire en
date du 26 mars 2003, P.1.
* 3 L'UEMOA a
été créée par le Traité de Dakar le 10
janvier 1994 par les chefs d'Etat et de gouvernement des sept (7) pays
d'Afrique de l'Ouest ayant en commun l'usage d'une monnaie commune, le Francs
CFA. Il s'agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du
Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Le traité est
entré en vigueur le 1er août 1994, après sa
ratification par les Etats membres. Le 02 mai 1997, la Guinée Bissau est
devenue le 8e Etat membre de l'Union. Source :
http//www.uemoa.int\uemoa historique htm en date du 12/04/2007.
* 4 Pierre AYOUN N'DAH,
Moderniser l'Etat africain, les Editions du CERAP, Abidjan 2003, P.21.
* 5 Pierre AYOUN N'DAH, op.
Cit. P. 21.
* 6 Ibid. P.22.
* 7 Claudio GRAMIZZI, la
crise ivoirienne : de la tentative du coup d'Etat au gouvernement de
Réconciliation Nationale, GRIP, Bruxelles, février 2003, P.7.
* 8 Bernard CONTE, La
responsabilité du FMI et de la Banque Mondiale dans le conflit ivoirien,
Revue Etudes Internationales, volume XXXVI, N°2, juin 2005.
* 9 Pour Bernard CONTE, la
libération des marchés concerne également le marché
politique.
* 10 Le conflit a
été amorcé le 1er octobre 1992, lorsque
Alassane OUATTARA a laissé entendre, lors d'une prestation
télévisée , qu'il n'excluait pas d'être
candidat aux prochaines élections présidentielles de 1995, cf.
Bernard CONTE « double trouble Houphouët Boigny's and the Franc
CFA devaluation »in colin LEGUM(dir.)
Africa contempory Record, New York, Holmes Meier, vol.24,
2000-PP.25-B43.
* 11 Bernard CONTE, op.Cit
P.223 « une modification de la constitution désigne dans son
article 11 révisé en 1990, le Président de
l'Assemblée Nationale pour assurer l'intérim de la
Présidence jusqu'aux élections suivantes en cas de vacance du
pouvoir ».
* 12 « Pour le
Président BEDIE et les siens, l'ivoirité est un concept culturel
pour valoriser la culture ivoirienne. En revanche, pour les adversaires et
opposant à ce concept, il s'agit d'un concept xénophobe,
d'exclusion, en vue de barrer la route à la Présidence de la
République à un candidat redoutable. Le Premier Ministre OUATTARA
et ses partisans partagent cette opinion. C'est leur conception de
l'ivoirité ». Cf. Jean Noël GBAKA, la Constitution
ivoirienne du 1er août 2000 : quelle avancée pour
la démocratie en Côte d'Ivoire ? Thèse pour le
doctorat en droit, Université d'Auvergne Clermont I, septembre 2004,
P.18.
* 13 Bernard CONTE, op.Cit
« la Côte d'ivoire a pu faire face à ses principales
échéances extérieures, notamment vis-à-vis des IBW,
grâce à des aides françaises d'un montant de 78,2 milliards
de francs CFA en 1992 (240 millions d'euros) et de 126,7 milliards en 1993 (390
millions d'euros).
* 14 Idem, en septembre
1993, Edouard BALLADUR alors Premier Ministre déclare soumettre l'aide
hors projet de la France à la conclusion d'accords avec le FMI.
* 15Journal Officiel de la
République de Côte d'Ivoire du 3 août 2000 : Inscrits
5 017 264, Votants 2 808 241, Suffrages exprimés 2
733 305, Bulletins nuls 74 936, Ont voté pour le oui
2 366 452 soit 86,58%.
* 16 MELEDJE Djedjro, Droit
constitutionnel, 5e éd. Revue et corrigée, poli
copié (ABC-Editions) P.184.
* 17 Cf. Fraternité
Matin du 11 août 2000.
* 18 Cf. Rapport
S/2003/374 du Secrétaire Général, op.Cit. P.1.
* 19 Ibid
* 20 Le général
GUEI et le ministre BOGA DOUDOU comptent parmi les personnes tuées
pendant les premières heures des affrontements qui ont eu lieu dans la
ville d'Abidjan.
* 21 Cf. Site de l'Union
Africaine : http//
www.africanunion.org,
consulté le 03/03/2006.
* 22 Cyprien TIESSE,
Cedeao : La volonté n'a pas suffit in Fraternité Matin
N°11659 « Année Noire » 19 septembre
2002-septembre 2003, PP.8-9.
* 23Ibid.
* 24 Cf. Rapport
S/2003/374 du secrétaire général, op. Cit. P.5.
* 25 Cf. Fraternité
Matin, op.Cit. PP. 29-30.
* 26 Cf. Rapport S/2003/374 du
Secrétaire général, op.Cit. P.5.
* 27 Le Conseil de
sécurité a avalisé l'Accord de Linas Marcoussis à
travers la résolution 1464 en date du 4 février 2003.
* 28 Le comité
était basé a Abidjan et était composé des
représentants des Nations Unies, de l'Union Africaine, de la CEDEAO, de
la Commission Européenne, de l'Organisation Internationale de la
Francophonie, des institutions de Bretton Woods, des pays du G-8, de l'Union
Européenne ainsi qu'un représentant militaire des pays qui
fournissent des contingents et de la France. Cf. Rapport/2003/374 du
Secrétaire général, op. Cit. P.6.
* 29 Cf. Fraternité
Matin, op. Cit. P.29.
* 30 Ibid PP.29-30.
* 31 Cf. Rapport S/2003/374 du
Secrétaire général, op. Cit.P.6.
* 32 La MINUCI a
été créée par la résolution 1479 du Conseil
de sécurité en date du 13 mai 2003.
* 33 L'ONUCI a
été créée par la résolution 1528 du Conseil
de sécurité en date du 27 février 2004.
* 34 Cf. Tessier MANON, le
maintien de la paix n'est pas mentionné dans la Charte de l'ONU. Il
occupe une position à mi-chemin entre le Chapitre VI et le Chapitre VII.
Disponible sur http://www.psi.iqhei.ulaval.ca , consulté le 29/06/2008.
* 35 Boutros BOUTROS GHALI a
été Secrétaire général des Nations Unies de
janvier 1992 à décembre 1996.
* 36 L'article 33 de la Charte
fait allusion à la négociation, à l'enquête,
à la médiation, à la conciliation, à l'arbitrage,
au règlement judiciaire, au recours aux organismes ou accords
régionaux ou par d'autres moyens pacifiques.
* 37 Jit Riktye INDART, ancien
président de l'Académie Mondiale de la Paix, praticien du
maintien de la paix. (la tendance universaliste inclut d'autres entités
dans le cadre du maintien de la paix ce qui brise le monopole de l'ONU en la
matière. Disponible sur le Site
http://www.psi.iqhei.ulaval.ca,
op. Cit. .
* 38 Alex MORRISSON,
« Le maintien de la paix consiste en des mesures prises en vue
d'améliorer la paix, la sécurité et la stabilité
internationales qui sont autorisées et coordonnées par des
organismes nationaux et internationaux compétents qui sont
exécutées conjointement par des militaires, des associations,
humanitaires, des gouvernements, des corps de police civile et d'autres agences
groupes intéressés». Disponible sur le site
http://www.psi.iqhei.ulaval.ca, op. Cit.
* 39Henry Cabot LODGE JUNIOR
(1902-1985) fût nommé ambassadeur des Etats Unies
d'Amérique aux Nations Unies par le Président Dwight D.
EISENHOWER en 1953. Disponible sur le site http :
//fr.wikipedia.org/Henry_Cabot_Logde_Jr, consulté le 27/06/2008.
* 40 SAMANTHA Power,
« Pour nous sauver de l'enfer », Reformer les Nations
Unies. Disponible sur
http://www.monde-diplomatique.fr/2005/09/POWER/12751-septembre 2005,
consulté le 02/11/2006.
* 41 La
Société Des Nations était une organisation internationale
introduite par le traité de Versailles en 1919, lui-même
élaboré au cours de la conférence de paix de Paris (1919),
dans le but de conserver la paix en Europe après la première
guerre mondiale. Les objectifs de la SDN comportaient le désarmement,
la prévention des guerres au travers du principe de
sécurité collective, la résolution des conflits par la
négociation et l'amélioration globale de la qualité de
vie. Basée à Genève, dans le Palais Wilson, puis dans le
Palais des Nations, elle est remplacée en 1945 par l'ONU
disponible sur fr.wikipedia.org/memoire/BAC/1/GM/connaissances/sdn.htm,
consulté le 27/06/2008.
* 42 Plusieurs
déclarations et conférences ont précédé la
signature de la Charte des Nations Unies par les cinquante (50) Etats
représentés à la conférence de San Francisco
notamment la déclaration interalliée signée à
Londres le 12 juin 1941, la charte de l'Atlantique du 14 août 1941, la
déclaration des Nations Unies du 1er janvier 1942, les
conférences de Moscou du 30 octobre 1943 et de Téhéran du
1er décembre 1943, la conférence de Dumbarton Oaks du
21 septembre au 7 octobre 1944, la conférence de Yalta du 11
février 1945 et enfin la conférence de San Francisco du 25 avril
1945 cité par Lawrence S. FINKELSTEIN in chronique ONU. Disponible sur
http:// www.un.org, consulté le 06/08/2006.
* 43 Cf. Article
1er paragraphe 1 de la Charte des Nations Unies.
* 44 Cf. Préambule de
la Charte des Nations Unies.
* 45 Dès le 7
août 1960, date de son indépendance, une lettre du
Président Houphouët BOIGNY [par un projet de résolution
(A/L303) la France et la Tunisie proposèrent l'admission de la
République de Côte d'Ivoire] sollicita l'admission de la
Côte d'Ivoire aux Nations Unies. Elle a été admise au sein
de l'ONU aux termes de la résolution 1484 (XV) adoptée par
l'assemblée générale à sa 864e
séance plénière tenue le 20 septembre 1960 (voir «
déclaration des obligations contenues dans la charte des Nations Unies
«. Abidjan, 7 août 1960. Déclaration n°5360, recueil des
traités Vol 103 P 104). Cf. René DEGNI SEGUI, succession d'Etats
en Côte d'Ivoire, thèse de Doctorat à l'université
de droit, d'économie et de sciences d'aix Marseille, 20 janvier 1979,
P.236.
* 46 Article 2 paragraphe 3
de la Charte des Nations Unies.
* 47 Article 2 paragraphe 4
de la Charte des Nations Unies.
* 48 Jean CHARPENTIER,
article 2 paragraphe 3, in la Charte des Nations Unies, commentaire article par
article : Jean-Pierre Cot et Alain PELLET (sous la direction de) :
2ème édition, Economica, Paris, 1991, P.105.
* 49 Michel VIRALLY, in la
Charte des Nations Unies commentaire article par article, op. cit. P. 117
* 50 Jean COMBACAU /Serge
SUR, Droit International Public, 4ème édition,
Montchrestien, EJA, Paris, 1999, P.618.
* 51Source : http://
www.ladocumentationfrancaise.fr. Consulté le 25/08/2006.
* 52 Il s'agit du
Suédois Dag HAMMARSKJÖLD qui a été Secrétaire
général de l'ONU d'avril 1953 jusqu'à sa mort dans un
accident d'avion au Congo en septembre 1961.
* 53 Cf. Communication de
l'ONUCI au séminaire de l'ENA du 8 au 11juin 2004 sur le thème
« les droits de l'homme et le droit humanitaire : quel
défi pour un pays en crise » P.2.
* 54 Boutros BOUTROS GHALI,
Agenda pour la paix, diplomatie préventive, rétablissement de la
paix, maintien de la paix, ONU, New York, 1992.
* 55Boutros BOUTROS GHALI,
Agenda pour la paix, op. cit.
* 56 Cf. http://
www.ladocumentationfrancaise.fr, op. cit.
* 57 Irène HERMANN et
Daniel PALMIERI, Les nouveaux conflits : une modernité
archaïque in la revue internationale de la Croix Rouge, mars 2003, volume
N° 849, P.24-26.
* 58 L'Opération
Turquoise est la force Française déployée dans la
région des grands lacs comme une force délégataire pour
assurer une zone humanitaire sûre, est restée sans agir devant le
génocide qui se déroulait pourtant sous ses yeux.
* 59SAMANTHA Power,
op.cit.
* 60 L'Union
Européenne a accordé une aide de 820.000 Euros au gouvernement
ivoirien pour la réhabilitation des hôpitaux des villes du Nord.
Source : RFI, « Journal Afrique Midi » en date du
10/07/06 à 12H 30mn.
* 61 Cf. http://
www.un.org.french, op. Cit., consulté le 08/02/2006.
* 62 Cf. Rapport du
Secrétaire général sur les activités du
Secrétaire général pour la période allant de
juillet à février 1990. Addis-Abeba, février 1990.
Document CM (1570 (LI), PART II., Michel Cyr DJIENA WEMBOU op.Cit.
* 63 Sur un budget de
28 930 941 dollars des Etats-Unis approuvé par le Conseil des
Ministres au titre de l'exercice financier 1989-1990, seulement sept Etats se
sont entièrement acquittés de leur contribution s'élevant
à 3 541 162 dollars au 31 janvier 1990, soit un taux de recouvrement de
12,24%. Le montant des arriérés de contribution s'élevait
à 55 712 137,75 dollars américain, Michel Cyr DJENA
WEMBOU, op.cit
* 64Disponible sur http://
www.onu.fr, consulté le 04/05/2006.
* 65 Il existe trois (3)
générations d'OMP.
- Les OMP de la première génération, ou
« traditionnelles «. 1948-1949. Ce sont les premières
opérations qui font le plus souvent suite à des conflits
interétatiques. Elles sont composées de légers contingents
essentiellement militaires, faiblement armés, provenant la plupart du
temps de « petits « Etats. Elles sont chargées de
vérifier l'application d'accords en attendant la conclusion de
traités de paix, de surveiller les retraits de troupes ou de patrouiller
les frontières et les zones démilitarisées,
aménager des zones tampons entre les forces adverses et accompagner la
mise en pratique des arrangements réglant définitivement les
conflits.
- Les OMP de deuxième génération 1989-
Les OMP de deuxième génération se
différencient de celles de la génération
précédente par le fait qu'elles ont une multitude de fonctions et
des dimensions politiques, humanitaires, sociales et économiques qui
exigent la présence, aux côtés des soldats, d'experts
civils et de spécialistes. Ces opérations « polyvalentes
« englobent la gestion administrative, la reconstruction des
infrastructures, le déminage, la protection des droits de l'homme, la
promotion de la démocratie, l'assistance électorale, l'aide
humanitaire, le rapatriement des réfugiés. L'objectif n'est plus
de contenir une situation dans l'attente d'un règlement politique mais
d'aider les parties adverses à s'orienter vers la réconciliation
politique et la reconstruction. Au maintien de la paix s'ajoute la
consolidation de la paix.
- Les OMP de troisième génération
Devant la complexité croissante des tâches qui
incombent à l'ONU et une succession d'erreurs qui ont pu miner sa
neutralité et sa crédibilité, l'ONU tente de s'adapter,
l'imposition de la paix n'est plus seulement pratiquée par l'ONU, de
nouveaux acteurs régionaux entrent en jeu. C'est en ce sens que l'on
peut parler d'une nouvelle génération d'OMP. Disponible sur
http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/dossier_international/maintien.../nouveauxacteurs.shtm.consulté
le 25/08/06.
* 66 La force de maintien de
paix de l'ONU au Congo avait pour appellation Organisation des Nations Unies
au
Congo (ONUC).
* 67 - La première
mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM I) Janvier
1989 - Juin 1991.
- La deuxième mission de vérification des
Nations Unies en Angola (UNAVEM II) Juin 1991 - février 1995.
La troisième mission de vérification des
Nations Unies en Angola (UNAVEM III) février 1995 - juin 1997. Source
Michel VOELCKEL, quelques aspects de la conduite des OMP, Annuaire
français de droit international, XXXIX, 1993, P.77.
* 68 Selon un responsable de
l'ONUCI qui préfère garder l'anonymat, la force des Nations Unies
appartient à la 4e génération d'OMP dont les
caractéristiques sont les suivant : une OMP très complexe,
ayant un volet politique important, une mission à vocation
spécialement politique par ce que la crise est politique, tous les
accords signés par les parties sont politiques, le DDR, l'organisation
des élections ainsi que les autres domaines comportent un volet
politique très important. C'est dire que pour d'autres OMP, la crise
est beaucoup plus militaire que politique .Ce qui n'est pas le cas de la
Côte d'Ivoire.
* 69 De nationalité
birmane, M. U THANT a été le 3e Secrétaire
général de l'ONU de novembre 1961 à décembre
1971.
* 70 Cf. Résolution 1528
du Conseil de sécurité en date du 27 février 2004.
* 71 Ibid.
* 72 Le Chapitre VII de la
Charte des Nations Unies est le statut juridique de l'ONUCI. Aux termes de la
Charte ce chapitre est mis en oeuvre en cas de menace contre la paix, de
rupture de la paix et d'agression.
* 73 Cf. 1er
rapport S/2004/443 du Secrétaire général sur l'ONUCI en
date du 2 juin 2004, P.1.
* 74 La force de la CEDEAO
est appelée ECOFORCE avant de devenir suivant les documents la MICECI ou
ECOMICI. Cité par Gilles COTTEREAU, une LICORNE en Côte d'Ivoire
au service de la paix. Avant Marcoussis et jusqu'à la
réconciliation, Annuaire Français de Droit International
XLIX-2003-CNRS Editions, Paris, P.412.
* 75 Cf. Fraternité
Matin du 19 septembre 2003, op. Cit., P.9.
* 76 MICECI signifie Mission
de la Communauté Economique en Côte d'Ivoire, la communauté
étant la CEDEAO, et ECOMICI son équivalent à partir de
l'anglais ECOWAS, Economic Mission in Côte d'Ivoire.
* 77 Pour la nomination du
Général de division Papa Khalil FALL au poste de commandant de la
force de l'ONUCI, Cf. Lettre datée du 25 mars 2004, adressée au
Président du Conseil de sécurité par le secrétaire
général et celle du 31 mars 2004, adressée au
Secrétaire général par le Président du Conseil de
sécurité.
* 78 Cf. Rapport S/2003/374
du Secrétaire général, op. Cit. P.5.
* 79 Du fait du manque grave de
ressources financières, la force de l'ECOMICI n'a pas pu atteindre son
objectif. En outre, les troupes qui ont été
déployées en janvier 2003 n'ont pas été
relevées depuis près d'un an. Ce sont certainement les raisons
qui ont poussée la CEDEAO à proposer que l'ECOMICI soit
transformée en une force de maintien de la paix renforcées par
les Nations Unies. Cf. Rapport S/2004/3 du Secrétaire
général sur la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire
du 06 janvier 2004 présenté en application de la
résolution 1514 (2003) du Conseil de sécurité en date du
13 novembre 2003, P.13.
* 80 Nouvelle identité
politique acquise par les trois mouvements rebelles pour marquer leur
intégration au processus de paix en Côte d'Ivoire depuis la
signature de l'Accord de Linas Marcoussis.
* 81 Cf. Rapport S/2004/3 du
Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en
Côte d'Ivoire présenté en application de la
résolution 1514 (2003) du Conseil de sécurité en date du
06 janvier 2004, P.12.
* 82 Ladite autorisation a
été renouvelée par la résolution 1527 du 4
février 2004 jusqu'au 27 février 2004.
* 83 Cf. Fraternité
Matin du 19 septembre 2003, op.cit.
* 84 Le mandat de la MINUCI
a été prorogé par les résolutions 1514 du 13
novembre 2003, 1527 du 4 février 2004 et 1528 du 27 février 2004
du Conseil de sécurité.
* 85 Pour la nomination
Général de brigade bangladais Abdoul HAFIZ au poste de Chef de
liaison militaire de la MINUCI, cf. Lettre datée du 3 juin 2003,
adressée au Secrétaire général par le
Président du Conseil de sécurité.
* 86 A l'instar de l'ECOMICI,
l'opération Licorne est chargée, dans le cadre de son mandat, de
surveiller le respect du cessez-le-feu, d'assurer la sécurité
dans la zone de confiance et de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.
En outre, les gendarmes de l'opération Licorne apportent un appui aux
gendarmes de l'ECOMICI en vue d'assurer la sécurité des membres
du Gouvernement de réconciliation nationale. Toutefois, la France a
indiqué que les soldats de l'opération Licorne ne seraient pas en
mesure d'entreprendre certaines tâches, notamment aider à la mise
en oeuvre du processus de désarmement, de démobilisation et de
réinsertion, assurer la sécurité pendant les
élection et déployer du personnel de police civile en appui au
rétablissement d'une présence policière dans le nord du
pays et à la restructuration de police nationale. Cf. Rapport S/2004/3
du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en
Côte d'Ivoire du 06 janvier 2004, op. Cit. P.12.
* 87 Cf. Résolution
1479 du 13 mai 2003 précitée
* 88 Cf. Lettre datée
du 29 mai 2003, adressée au Président du Conseil de
sécurité par le Secrétaire général.
* 89 Le mandat de l'ONUCI a
été successivement prorogé par les résolutions 1594
du 4 avril 2005, 1600 du 4 mai 2005, 1603 du 3 juin 2005, 1609 du 24 juin 2005,
1652 du 24 janvier 2006,1726 du 15 décembre 2006,1739 du 10 janvier
2007, 1763 du 29 juin 2007, 1765 du 16 juillet 2007, 1795 du 15 janvier
2008.
* 90 Pour la nomination de
M. Albert TEVOEDJRE au poste de Représentant spécial du
Secrétaire général des NU en Côte d'Ivoire, cf.
Lettre datée du 07 février 2003, adressée au
Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire
général. M. TEVOEDJRE fût le premier Représentant
Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en
Côte d'Ivoire et Président du comité de suivi de L'Accord
de Linas Marcoussis. Il prit officiellement fonction à Abidjan le 11
février 2003 et rendit démission le 24 novembre 2004.
* 91 M. Pierre SCHORI a pris
ses fonctions de Représentant spécial du Secrétaire
général des Nations Unies le 1er avril 2005. Cf. Cinquième
rapport S/2005/398 du Secrétaire général sur l'ONUCI du
17 juin 2005. Il a achevé son affectation en Côte d'Ivoire le 15
février 2007, cf. Douzième rapport S/2007/133 du
Secrétaire général sur l'ONUCI en date du 5 mars 2007.
Après le départ de M. SCHORI, l'intérim du poste de
Représentant spécial du Secrétaire général
en Côte d'Ivoire fut assuré par son Adjoint en la personne de M.
Abou MOUSSA jusqu'à l'arrivée de l'actuel Représentant
spécial.
* 92Cf.
http://news.abidjan.net./article/?n
, consulté le 21/11/2007.
* 93 Source : RFI,
« Journal Afrique Midi » en date du 21/11/2007 à 12h
30mn.
* 94 Il a assuré le
commandement de l'ONUCI depuis sa création jusqu'au 04 avril 2006 date
à laquelle l'ONU CI est placée par intérim sous le
commandement du Général de brigade Fernand Marcel AMOUSSOU.
* 95 Cf. Résolution
1528, op. cit.
* 96 Disponible sur http://
www.un.org op. cit. , consulté le 09 /07/2008.
* 97 L'effectif fourni par
chaque pays est annexé aux rapports du Secrétaire
général sur l'ONUCI.
* 98 S'étendant sur une
superficie de 12000 Km2 d'Est en Ouest, la zone de confiance a
été démantelée le 16 avril 2007 suite à
l'Accord de Ouagadougou qui a prévu sa suppression. Elle est à
titre transitoire, remplacée par une ligne imaginaire dite ligne verte,
allant d'Est en Ouest suivant sa ligne médiane. Sources :
http://oliviergabirault.over-blog.com, consulté le 28/06/2007, Accord de
paix de Ouagadougou signé le 04 mars 2007.
* 99 Source : Section
de l'information de l'ONUCI.
* 100 D'environ 3600 hommes,
l'armée française Licorne compte actuellement 1850 hommes.
Sources : http:/www.defense.gouv.fr/GM/,
http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr, consultés le 09/07/2008.
* 101 Disponible sur
http:// www.un.org op. Cit., consulté le du 09 /07/2008
* 102 Cf. Section de
l'information de L'ONUCI, op. cit.
* 103 Disponible sur
http:// www.abengourou.info/onuciabengourou, consulté le 18/08/2006.
* 104 Disponible sur http://
www.un.org, op.
cit.
* 105 Cf. Section de
l'information de l'ONUCI, op.cit.
* 106 Source : http://
www.un.org, op. cit.
* 107 Il nous est difficile de
préciser si l'Accord relatif au Statut de l'ONUCI signé entre
l'ONU et le Gouvernement ivoirien présente une particularité
par rapport aux Accords de siège signés entre l'ONU et les pays
ayant une force onusienne sur leur territoire car les structures dans
lesquelles nous nous sommes rendues pour lever l'équivoque n'ont pas
collaboré.
* 108 CIJ, Recueil 1950,
P.284.
* 109 Jean SALMON, Manuel
de droit diplomatique, Bruylant, Bruxelles, 1994, P.194.
* 110 Cf. 8e
rapport S/2006/222 du Secrétaire général sur l'ONUCI en
Côte d'Ivoire d'avril 2006, P.2.
* 111 CIJ, 24 mai 1980, Rec.
1980, PP.3 et s. Voir sur cet arrêt V. Coussiart-Coustére,
l'arrêt de la Cour sur le personnel diplomatique et consulaire à
Téhéran, AFDI 1980, PP.201-224.
* 112 N'GUYEN QUOC
Dinh : Patrick DAILLIER, Alain PELLET, Droit international public, LGDJ,
Paris, 7e édition, 2002, P.751.
* 113 DOOB (W.L), Les
résolutions des conflits, Bordeaux, éd l'âge de l'homme,
nouveaux horizons, 1984, P.290.
* 114 Source : RFI
« Journal Afrique Matin » en date du 24/05/2007.
* 115 Cf. 2e rapport
S/2004/697 du Secrétaire général sur l'ONUCI en date du 27
août 2004, P.11.
* 116 En effet, sollicitant de
la Commission Nationale de la Communication et de l'Audio- visuelle (CNCA)
l'octroi d'une fréquence afin de rendre fonctionnel la radio des Nations
Unies en Côte-d'Ivoire, l'ONUCI n'a pas cru bon d'attendre l'autorisation
de la CNCA avant de démarrer ses émissions, ce qui du reste lui a
valu une suspension de ses émissions.
* 117 Section de
l'information de l'ONUCI, op.cit.
* 118 Ibid.
* 119 Source : http://
www.afrik.com, consulté le 28/06/2007.
* 120 Source :
http://www.amnesty.org/en/library/asset/, consulté le 23/07/2008.
* 121 Cf. 8e rapport
S/2006/222 du Secrétaire général, op. Cit. P.5.
* 122 CIJ, Recueil 1949,
P.177.
* 123 Paul YAO N'DRE, Droit
des organisations internationales, PUCI, Abidjan, 1996, P.79.
* 124 Ibid.
* 125 Ibid
* 126 Jean SALMON, op.cit.
P.300.
* 127 Ibid, P.300.
* 128 Ibid, P.281.
* 129 Cf. Paragraphe 48 de l'
article IV de l'Accord précité.
* 130 Le paragraphe 26 de
l'accord relatif au statut de l'ONUCI dispose que « le
Représentant Spécial, le commandant de la composante militaire de
l'ONUCI et les collaborateurs du haut rang du représentant
spécial dont il peut être convenu avec le gouvernement jouissent
du statut spécifié aux section 19 et 27 de la convention, dans la
mesure où les privilèges et immunités visés sont
ceux que le droit international reconnaît aux envoyés
diplomatiques.
* 131 Le paragraphe 57 de
l'Accord relatif au statut de l'ONU dispose en ces termes «tout
différend portant sur l'interprétation ou l'application du
présent Accord entre l'ONUCI et le gouvernement sera soumis à un
tribunal composé de trois arbitres, à moins que les parties n'en
décident autrement. Les dispositions relatives à la constitution
de la commission des réclamations ainsi qu'à ses
procédures s'appliquent, mutatis mutandis, à la
constitution et aux procédures du tribunal. Les décisions du
tribunal ne sont pas susceptibles d'appel et ont force obligatoire pour les
deux parties.
* 132 Le paragraphe 55 de
l'Accord relatif au statut de l'ONUCI dispose que « sauf disposition
contraire du paragraphe 57, une commission permanente des réclamations
créée à cet effet statue sur tout différend ou
toute réclamation relevant du droit privé, qui ne se rapporte pas
à des dommages imputables aux impératifs opérationnels de
l'ONUCI, auquel l'ONUCI ou l'un de ses membres est partie et à
l'égard duquel les tribunaux de la Côte d'Ivoire n'ont pas
compétence en raison d'une disposition du présent Accord. Le
Secrétaire Général de l'organisation des Nations Unies et
le gouvernement nomment chacun un membre de la commission ; le
Président est désigné d'un commun accord par le
Secrétaire Général et le gouvernement. Faute pour les deux
parties de s'entendre sur la nomination du président dans un
délai de trente jours à compter de la nomination du premier
membre de la commission, le Président de la Cour International de
justice peut, à la demande de l'une des parties, nommer le
Président. Toute vacance à la commission est pourvue selon la
méthode prévue pour la nomination initiale, le délai de
trente jours prescrit ci-dessus commençant à courir à la
date de vacance de la présidence. La commission définit ses
propres procédures, étant entendu que deux membres, quels qu'il
soient, constituent le quorum dans tous les cas (sauf pendant les trente jours
qui suivent la survenance d'une vacance) et que toutes les décisions
nécessitent l'approbation de deux quelconque des membres. Les sentences
de la commission ne sont pas susceptibles d'appel. Les sentences de la
commission sont notifiées aux parties et, si elles sont rendues contre
un membre de l'ONUCI, le représentant spécial ou le
Secrétaire Général de l'organisation des Nations Unies
n'épargne aucun effort pour en assurer l'exécution ».
* 133 SAMATHA Power,
op.cit.
* 134 Cf. Section 20 de
l'article 5 de la Convention sur les privilèges et immunités des
Nations Unies du 13 février 1946.
* 135 Cf. Paragraphe 5 de
l'article VI de l'Accord précité.
* 136 Cf. Paragraphe 35 de
l'article VI de l'Accord précité.
* 137 Cf. Paragraphe 48 de
l'article VI de l'Accord précité.
* 138 Source: http://
www.afrik.com op.cit.
* 139 Disponible sur http://
www.zedcom.bf, consulté le 28/06/2007.
* 140 Mamadou ALIOU BARRY,
La prévention en Afrique de l'ouest, Paris, Karthala, 1997, P.43.
* 141 Journal Officiel de
la CEDEAO, Plan de paix de Bamako, volume 21, novembre 1992, édition
française, P.12.
* 142 Cf.
Fraternité Matin du 19 septembre 2003, op.cit.
* 143 La zone de confiance
est une zone constituée par les forces impartiales. C'est une zone de
non affranchissement des parties en conflit.
* 144 Dominique BANGOURA,
Revue Géopolitique africaine, octobre 2002, N°7-8, P.20.
* 145 Cf. 2e rapport
S/2004/697 du Secrétaire général sur l'ONUCI, op.Cit
P.1.
* 146 Cf. 4e rapport
intérimaire S/2005/186 du Secrétaire général sur
l'ONUCI en date du 18 mars 2005, P.5.
* 147 DOOB (W.L), Les
résolutions des conflits, op.Cit, P.268.
* 148 N'GUYEN QUOC
Dinh : Patrick DAILLIER, ALAIN PELLET, op.Cit, P.941.
* 149 Antonio CASSESE,
Article 51 de la Charte in la Charte des Nations Unies, commentaire article par
article : Jean-Pierre COT et Alain PELLET (sous la direction de),
2e édition, Economica, Paris, P.773.
* 150 DOOB (W.L), op. Cit.,
P.272.
* 151 Ibid, PP.272-273.
* 152 Michel VIRALLY, op.
cit. P.491.
* 153Cf. 8e rapport
S/2006/222, op. cit. P.5.
* 154 Antonio CASSESE,
op.cit. PP.774-775.
* 155JENNINGS (R.J),
« The Caroline and Mc Leod Cases » AJIL, 1938 ,
PP.82-99.
* 156 NGUYEN-ROUAULT (F),
«L'intervention armée en Irak et son occupation au regard du droit
international, R.G.D.I.P, t.107, no 4/2003, P.851.
* 157CORTEN (O), Le
retour des guerres préventives : le droit international
menacé » ed Labor, 2003, P.39.
* 158 Cf. 7e
rapport S/2006/2 du Secrétaire général sur l'ONUCI en date
du 03 janvier 2006, P.7.
* 159 Cf. Rapports sur la
situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire de la division des
droits de l'homme de l'ONUCI de Janvier- Février 2005, Mars-Avril 2005,
Mai-Juillet 2005, Août-Décembre 2005, Janvier-Avril 2006,
Mai-Août 2006 et Septembre-Décembre 2006.
* 160 L'agence BCEAO de
Korhogo a été cambriolée le 04 août 2004.
Source : JMK AHOUSSOU in L'Inter « Tout sur le Conseil
des ministres d'hier » du 10 août 2004, P.7.
* 161 Celle de
Bouaké a été braquée le jeudi 25 septembre 2004.
Source : Ferro M. BALLY & Diallo MOHAMED in Fraternité Matin
N°11669 « Forces nouvelles, Butin de la BCEAO : Ils
se tirent dessus » du 1er octobre 2003, P.15.
* 162 Pour de plus amples
informations sur le braquage des trois (3) agences de la BCEAO, cf.
2e rapport S/2003/1069, op. cit. P.4.
* 163 Dissous le PNDDR/RC a
été remplacé par deux structures distinctes. Il s'agit
notamment du Programme National de Réinsertion et de
Réhabilitation Communautaire (PNRRC) créé par
l'arrêté No 146 du 25 juin 2007 du Premier Ministre, portant
création, attributions, organisation et fonctionnement du PNRRC.
Disponible sur http://www.sorinfo.com/article, consulté le
13/07/2008 ; et du Centre de Commandement Intégré (CCI)
créé par décret No 2007-82 du 16 mars 2007. L'organigramme
du CCI a été adopté le 23 mai 2007.Disponible sur
http://news.abidjan.net/article/index, consulté le 14/07/2008.
* 164 Le volet civil du DDR
à savoir la mise en oeuvre des activités de
réintégration sociale, de réintégration
économique communautaire est dévolu au PNRRC. Source :
http://www.pnrrc-ci.org, consulté le 14/07/2007
* 165 Le CCI a pour mission
spécifique la gestion des questions militaires liées au
désarmement et à la démobilisation des ex-combattants et
des groupes d'autodéfense. Cf. www.pnrrc-ci.org, op. cit.
* 166 Cf. Programme
National de Désarmement, de Démobilisation, Réinsertion et
Réhabilitation Communautaire (PNDDR/RC) en Côte d'Ivoire, version
du 2 mai 2005, P.22.
* 167Source : N' DRI
Célestin in Fraternité Matin N°12935
« Sortie définitive de crise, Le début de la
fin » du Lundi 24-Mardi 25 décembre 2007, P.2.
* 168 Disponible sur
http://www.onuci.org, op. cit.
* 169 Disponible sur
http://www.infosud-belgique.info/article, consulté le 14/07/2008.
* 170 Michel VIRALLY, op.
.cit.
* 171 Disponible sur http://
www.onuci.org/spip.php, consulté le 14/07/2008.
* 172 Cf. PNDDR/RC op.
cit., P.17.
* 173 Cf. www.onuci.org
op.cit.
* 174 Dominique BANGOURA,
La Guinée face aux rebellions au Sud de son territoire, Afrique
contemporaine, N° 200, 4e trimestre, 2001, P.30.
* 175 Cf. www.onuci.org, op.
cit.
* 176 Cf. PNDDR/RC, op.
cit.
* 177 Ibid, P.25.
* 178 Ibidem
* 179 Pour n'avoir pas
perçu leurs primes d'allocation, les ex-combattants en regroupement au
3e bataillon de Bouaké ont à nouveau investi dans la
matinée du mercredi 18 juin 2007 le rond-point de la gare
routière ainsi que certains commerces et marchée. Ce
soulèvement s'est soldé par la mort de deux FAFN tués par
la population. Source : ADJE Jean Alexis in Fraternité Matin
N°13082 « Filière Café-Cacao, AMOUZOU
à la MACA », en date du 19 juin 2008, P.12.
* 180 Pour les raisons du
programme, le PNDDR/RC défini le combattant comme un individu ivoirien
qui pourra prouver avoir participé de façons actives, dans une
unité qui aura fait partie des combats sur le territoire ivoirien
après le 19 septembre 2002.
*
* 181 Le grade des
ex-combattants pose toujours problème. C'est certainement ce
problème qui est à la base de l'attentat contre l'avion du
Premier Ministre Guillaume SORO le vendredi 29 juin 2007 à
l'aéroport de Bouaké.Cf. L'Intelligent d'Abidjan N° 1144 du
30 juin au 1er juillet 2007, P.4.
* 182 Disponible sur
http://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_national_de_reinsertion_et_derehabilitation_communautaire,
consulté le 14/07/2007.
* 183 Cf. www.onuci.org, op.c
it.
* 184 Cf. Rapport N°1
de la division des droits de l'homme de l'ONUCI sur la situation des droits de
l'homme en Côte d'Ivoire, janvier-février 2005 publié en
mars 2005, PP. 12 et 21.
* 185 Cf. Rapport N°
2 de la division des droits de l'homme de l'ONUCI sur la situation des droits
de l'homme en Côte d'Ivoire, Mars-Avril 2005 publié en mai 2005,
P.28.
* 186 Cf. Rapport N°7
de la division des droits de l'homme de l'ONUCI sur la situation des droits de
l'homme en Côte d'Ivoire, septembre-décembre 2006, P.35.
* 187 Le 02 janvier 2006
des assaillants non identifiés ont attaqué l'une des principales
bases militaires dans la région d'Abidjan, appelé Camp
d'Akouédo. Cf. http:// www.hrw.org, consulté le
28/06/07.
* 188 Cf. Rapport N°5
de la division des droits de l'homme de l'ONUCI sur la situation des droits de
l'homme en Côte d'Ivoire, janvier-avril 2006, publié en juin 2006,
P.37.
* 189 Cf. Rapport N°6
de la division des droits de l'homme de l'ONUCI sur la situation des droits de
l'homme en Côte d'Ivoire, mai-août 2006, publié en mars
2007, P.29.
* 190 Cf. Rapport N°1
de la division des droits de l'homme de l'ONUCI, op.cit,. P.21
* 191 Cf. Rapport N°2
de la division des droits de l'homme de l'ONUCI, op.cit., P.28.
* 192Cf. Rapport N°7 de
la division des droits de l'homme de l'ONUCI, op. cit., P.32.
* 193 Cf. Rapport N°5
de la division des droits de l'homme de l'ONUCI, op.cit,. P.38.
* 194 Cf. Rapport N°4
de la division des droits de l'homme de l'ONUCI, août-décembre
2005, publié en février 2006, P.31.
* 195 Cf. Rapport N°1
de la division des droits de l'homme de l'ONUCI, op. cit., P.5.
* 196 Disponible sur
http:// www.hrw.org: Côte d'Ivoire, mettre fin à l'impunité
est indispensable pour résoudre la crise, consulté le
22/02/2006.
* 197 Il s'agit respectivement
des rapports S/2006/835 du 25 octobre 2006 et S/2007/515 du 30 août 2007.
* 198 Etabli en 1863
à Genève, dénommé CICR depuis 1880, le
comité est relayé par des organismes nationaux (croix rouge et
croissant rouge) contribue à l'assistance et à la protection
humanitaire sur le terrain in Jean COMBACAU / Serge SUR, op.cit, P.668.
* 199 Boutros BOUTROS
GHALI, Amicorum disciplulorumque. Liber, paix, développement,
démocratie, vol I et II Bruylant, Bruxelles, 1998, P.742.
* 200 Mario BETTATI in
Mélanges Thierry, La protection des organisations humanitaires en
missions périlleuse, 1998, P.23.
* 201 Ibid, P.24.
* 202
L'insécurité a été plusieurs fois
dénoncée par Mme Ogata, haut commissaire aux
réfugiés des Nations Unies dont l'agence a d'ailleurs
été expulsé au pays le 03 octobre 1997 avec d'autres
organisations humanitaires cité par Mario BETTATI in Mélanges
Thierry, op.cit.
* 203Mario BETTATI in
Mélanges Thierry, La protection des organisations humanitaires en
missions périlleuse, 1998, P.23.
* 204 Le Programme
Alimentaire Mondial (PAM), Institution spécialisée des Nations
Unies qui venait en aide aux 1300 réfugiés burkinabés ou
libériens à Guiglo a été victime d'un pillage de
683 tonnes de vivres par les partisans du président Laurent GBAGBO suite
à la décision de la Communauté Internationale de ne pas
proroger le mandat de l'Assemblée Nationale ivoirienne. Cf.
dépêche de l'AFP, l'ONU évacue une partie de son personnel
de Côte d'ivoire, op.cit.
* 205 Cf. Points essentiels
des activités de la délégation régionale du CICR en
Côte d'Ivoire pour l'année 2005, disponible sur le site http://
www.icrc.org consulté le 21/07/2006.
Le CICR leur a distribué du matériel de
première nécessité (44.500 savons, 12.200 nattes, 11200
sets de cuisine, 500 bâches, 270 houes et 225 pelles) ; des biens
alimentaires (9000 kg de riz, 3000 kg d'haricots, 1500 litres d'huile et 112 kg
de sel).
* 206 N'GUYEN QUOC
Dinh : Patrick DAILLIER, Alain PELLET, op.Cit, P.982.
* 207 Informations
recueillies au siège du bureau régional OCHA-CI ouvert depuis
juin 2002 à Abidjan. OCHA-CI est chargé d'assurer la coordination
entre les organisations humanitaires.
* 208 Mario BETTATI in
Melanges THIERRY, op .cit,. P. 39.
* 209 Le mandat du
comité de sanction a été prorogé par les
résolutions 1643 du 15 décembre 2005, 1727 du 15 décembre
2006, 1782 du 29 octobre 2007 du Conseil de sécurité.
* 210 Les sanctions
imposées par la résolution 1572 ne s'appliqueront pas si le
comité établit que le voyage se justifie pour des raisons
humanitaires, y compris un devoir religieux, ou si le comité conclut
qu'une dérogation favoriserait la réalisation des objectifs des
résolutions du Conseil, à savoir la paix et la
réconciliation nationale en Côte d'Ivoire et la stabilité
de la région.
* 211 Cf. Soir Info N°
3436 du 9 février 2006, Sanctions contre BLE GOUDE, DJUE et FOFIE, l'ONU
rate sa cible.
* 212 Ibidem
* 213 Le Président de
la République ivoirienne, M. Laurent GBAGBO a fait un plaidoyer pour la
levée des sanctions ci-dessus énumérées et
l'allègement de l'embargo sur les armes lors de son allocution à
la 62e Assemblée générale des Nations Unies.
Cf. Fraternité Matin 12865 « Aide à la
consolidation de la paix, allègement de l'embargo, levée des
sanctions, Le plaidoyer de GBAGBO à l'ONU» en date du 27 septembre
2007, P.2.
* 214 Le mandat du groupe
d'experts a été prorogé par les résolutions 1632 du
18 octobre 2005, 1643 du 15 décembre 2005, 1708 du 14 septembre 2006,
1727 du 15 décembre 2006, 1761 du 20 juin 2007, 1782 du 29 octobre
2007 du Conseil de sécurité.
* 215 Cf. Lettre
datée du 25 janvier 2006, adressée au Président du Conseil
de Sécurité par le Président du comité du Conseil
de Sécurité créé par la résolution 1572
concernant la Côte d'Ivoire disponible sur www.un.org, op. Cit.
Consulté le 16/10/2006.
* 216 Le 5 juin 2007, le Président de la
République et le Premier Ministre se sont accordés sur la
nomination de 158 Préfets et Secrétaires généraux
de préfectures. Par la suite, après concertation avec le Premier
Ministre, le Président de la République a signé, le 15
août 2007, un décret portant nomination de 296
sous-Préfets, et annoncé que 40 nouvelles sous-préfectures
seraient créées dans un proche avenir pour accompagner les
opérations des audiences foraines dans les zones centre, nord et ouest.
Source :
Rapport du
président de la commission sur la situation en côte d'Ivoire
lors de la 104eme réunion du Conseil de paix et de
sécurité de l'Union Africaine le 19 décembre 2007 à
Addis abeba en Ethiopie. Disponible sur http://
www.apanews.net/documents/Rapport_CI_Fr.rtf, consulté le 17/07/2008.
Pour la nomination des préfets, secrétaires
généraux de préfecture, cf. 14e rapport
S/2007/593 du Secrétaire général sur l'ONUCI en date du
1er octobre 2007, P.7.
* 217 Source : RFI
« Journal Afrique Midi » en date du 10/07/2006 à 12H
30mm.
* 218 Cf. Rapport
S/2006/835 du Secrétaire Général sur les enfants et le
conflit armé en Côte d'Ivoire, op. Cit. P.6.
* 219 Cf. Décret
n° 2003-399 du 27 octobre 2003 portant création et fixant les
attributions, l'organisation et le fonctionnement du Comité national de
pilotage du redéploiement de l'Administration (CNPRA) et le
décret n° 2007-76 du 9 mars 2007 modifiant le décret
n°2003-399 du 27 octobre 2003 portant création et fixant les
attributions, l'organisation et le fonctionnement du Comité national de
pilotage du redéploiement de l'Administration (CNPRA). Disponible sur
http://fr.wikipedia.org/wiki/Comite, consulté le 17/07/2008.
* 220 Cf.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Comite, op. cit.
* 221 Cf. 14e
rapport S/2007/593 du Secrétaire général sur l'ONUCI, op.
cit., P.7.
* 222Ibid.
* 223 Cf. www.onuci.org,
op.cit.
* 224 Ibid.
* 225 Ces différentes
informations nous ont été fournies par un responsable de
l'unité électorale de l'ONUCI.
* 226A. HALA in
Fraternité Matin N°13047 « CHOI à propos de
la sortie de crise : cette fois-ci, nous sommes au bout du
tunnel » en date du 8 mai 2008, P.12.
* 227 M. Antonio MONTEIRO a
exercé les fonctions de Haut Représentant pour les
élections en Côte d'Ivoire entre août 2005 et mars 2006.
* 228 M. Gérard
STOUDMANN est entré en fonction le 08 avril 2006. Cf. 9e
rapport S/2006/532 du Secrétaire général, op. Cit. P.13.
Au travers de la résolution 1765 en date du 15 juillet 2007, le Conseil
de sécurité décide de mettre un terme au mandat du Haut
Représentant pour les élections, et décide en
conséquence que le Représentant spécial du
Secrétaire général en Côte d'Ivoire certifiera que
tous les stades du processus électoral fourniront toutes les garanties
nécessaires pour la tenue d'élections présidentielle et
législatives ouvertes, libres, justes et transparentes,
conformément aux normes internationales, et prie le Secrétaire
général de prendre toutes les dispositions nécessaires
afin que le Représentant spécial dispose d'une cellule d'appui
lui fournissant toute l'assistance requise pour pouvoir s'acquitter de cette
mission.
* 229 Cf. 16e rapport
S/2008/250 du Secrétaire général sur l'ONUCI en date du 15
avril 2008, P.8.
* 230 Cf. Paulin N. ZOBO in
Fraternité Matin N°12823 « Groupe de travail sur
les audiences foraines : SORO vise un large consensus » en date
du 9 août 2007, P.13.
* 231 Cf. www.onuci.org,
op. Cit.
* 232 Franck A. ZAGBAYOU in
Fraternité Matin N°13037 « Ban KI-MOON aux partis
politiques : Respectez le code de bonne conduite » en date du 25
avril 2008, P.2.
* 233.Sur 29
résolutions relatives à la crise ivoirienne, ce sont dans
seulement 3 résolutions que le Conseil de sécurité ne
réaffirme pas son respect et ferme attachement à la
souveraineté, à l'indépendance, à
l'intégrité territoriale et à l'unité de la
Côte d'Ivoire. Ce sont notamment les résolutions 1632 du 18
octobre 2005, 1708 du 14 octobre 2006 et 1761 du 20 juin 2007 qui prorogent
le mandat du groupe d'experts.
* 234 Cf. Paragraphe 48 de
l'article VI de l'accord signé entre l'ONU et le gouvernement de
Côte d'Ivoire, op. cit.
* 235 Gilles COTTEREAU, Une
Licorne en Côte d'Ivoire au service de la paix, op. cit. P.181.
* 236 Ibid P.182.
* 237 Cf. Section de
l'information de l'ONUCI op. cit.
* 238 Gilles COTTEREAU, Une
Licorne en Côte d'Ivoire au service de la paix, op. cit. P.188.
* 239 Cf. 8e
rapport S/2006/222 du Secrétaire général sur l'ONUCI, op.
cit.,P.6.
* 240 Cf. 9e
rapport S/2006/532 du Secrétaire général sur l'ONUCI, op.
cit, P.7.
* 241 Cf. discours à la
Nation du Président GBAGBO « Gbagbo rejette la
médiation de la CEDEAO non à une transition», disponible sur
http://www.linter-ci.com/article. Consulté le 25/07/2008.
* 242 La médiation du
Président M'BEKI a débuté en novembre 2004 et a
officiellement pris fin le 30 août 2005. Cf. Ferro M. BAILLY in
Fraternité Matin N°12243 « Conseil de
sécurité sur la Côte d'Ivoire : M'BEKI passe le relais
à l'ONU» en date du 31/08/2005, PP.2-3.
* 243 Ibid.
* 244 L' Accord de Pretoria I
a été entériné par le Conseil de
sécurité au travers de la
résolution 1603 en date du 3 juin 2005.
* 245 Cf. Accord de
Ouagadougou en date du 0 4 mars 2007.
* 246 Cf. 6e
Rapport S/2005/604 du Secrétaire général op.cit.P.7.
* 247 Cf. http//:
www.rfi.fr/actufr/articles. Consulté le 23/07/2008.
* 248Source :
http// : www.amnesty.org/en/library/asset, consulté le
23/07/2008.
* 249 Cf. 6e
rapport S/2006/2 du Secrétaire général, op. cit. P.9.
* 250 Cf. 4e
rapport S/2005/86 du Secrétaire général, op. cit. P.6.
* 251 Cf. www.amnesty.org, op.
cit.
* 252 Source :
RFI « interview de Nicolas WERKEN, Chargé de protection
et de prévention des conflits à Oxfam France », Journal
Afrique Matin de 5h30 en date du 31/07/2008.
* 253 Cf. 2e
rapport S/2003/1069 du Secrétaire général, op. Cit.
P.12.
* 254 Cf. 15e
rapport S/2008/1 du secrétaire général sur l'ONUCI en date
du 02 janvier 2008, P.16.
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