UNIVERSITE D'ALGER
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES
DEPARTEMENT DE BIBLIOTHECONOMIE ET DES SCIENCES
DOCUMENTAIRES
MEMOIRE
présenté pour l'obtention du
DIPLÔME DE MAGISTER EN BIBLIOTHÉCONOMIE ET
SCIENCES DOCUMENTAIRES
Par
Hakim BENOUMELGHAR
L'INFORMATISATION DES BIBLIOTHEQUES
UNIVERSITAIRES ALGERIENNES :
ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES D'AVENIR
_____________________________
Directeur de recherche Dr Rabah
ALLAHOUM
2002
à mes parents
REMERCIEMENTS
Ce travail n'a vu le jour que grâce à l'aide
incommensurable que m'a apportée le Centre de recherche sur
l'information scientifique et technique (CERIST).
L'affectation des moyens de tous genres pour la
réalisation de ce travail et la disponibilité des personnes ont
grandement facilité l'aboutissement de cette étude.
Qu'il me soit permis ici d'exprimer mes vifs
remerciements et reconnaissances à Monsieur Saïd Berrouk, Chef du
Département collecte, traitement et diffusion de l'information (DCTD),
qui a dirigé ce travail. Ses remarques et observations m'ont ouvert
grande la voie de la recherche et de l'apprentissage. Sa modestie, patience et
sa rigueur intellectuelle ont amplement facilité la réalisation
de ce travail.
Mes remerciements s'adressent plus particulièrement
à Monsieur Rabah Allahoum, en tant que Chef du Département de
Bibliothéconomie d'Alger et en tant que directeur de recherche, qui par
ses orientations et ses judicieux conseils sur la méthodologie et
l'analyse des données qu'à générée
l'enquête effectuée m'ont permis de se lancer dans la tâche
ardue de la rédaction.
Je tiens également à exprimer ma reconnaissance
et gratitude à toutes les compétences du DCTD pour leur accueil
toujours chaleureux et leur disponibilité qui ont rendu
l'élaboration de ce travail aussi facile qu'agréable.
Mes remerciements vont également à Monsieur
Madjid Dahmane pour ses orientaions.
Je tien à remercier Monsieur Moussa Benhamadi,
directeur du CERIST pour sa gentillesse et sa sympathie.
Egalement qu'ils soient ici remerciées toutes les
personnes qui ont contribué à la maturation de ce travail, qui
par des orientations, qui par les documents offerts et qui par
l'intérêt qu'ils ont manifesté à l'égard de
la thématique de cette étude, ce qui m'a encouragé
à garder le cap.
Je pense aux conservateurs en chef des bibliothèques
qui ont répondu à notre appel, qui par leur coopération
ont rendu réalisable ce travail. Je pense plus particulièrement
à Madame Farida Zerrari, coordinatrice des bibliothèques de
l'Université de Boumerdès, et à Monsieur Nour-Eddine
Hadji, conservateur en chef de la BU de Tlemcen pour leur gentillesse et leurs
encouragements.
Je pense également aux responsables des bureaux
régionaux du Cerist, celui d'Oran, de Batna et de Tlemcen pour leur aide
quant à la réalisation de l'enquête.
Benoumelghar, Hakim.- L'informatisation des
bibliothèques universitaires algériennes : état des
lieux et perspectives d'avenir. - Alger : [S.N.], 2002. -187 p.;
tableaux, illustrations, 30cm.- Mémoire de magister en
bibliothéconomie : Université d'Alger : 2002.
Bibliogr., Annexes.
Résumé :
L'intégration des technologies informatiques et
télématiques dans les bibliothèques universitaires a
constitué un cheval de bataille des tenants de ces établissements
du savoir, particulièrement dans les pays industrialisés, et ceci
depuis des décennies.
L'engouement manifeste des professionnels de l'information de
ces pays aux nouvelles méthodes d'acquisition, de traitement, de
stockage et de diffusion des documents d'étude et de recherche
témoigne de la mobilisation de la corporation et du soutien d'appoint
apporté par les pouvoirs publics dans l'objectif d'assurer des services
d'information modernes et efficaces au grand bonheur de la communauté
universitaire, et subséquemment de la recherche-développement et
de la recherche-action qui se repercutent ipso facto sur la situation
socio-économique, culturelle et technologique des dits pays.
Cependant, l'intérêt aux nouvelles technologies
de l'information et de la communication se voit être canalisé par
des organes gouvernementaux, de grands systèmes d'information et de
documentation, ou par des groupements professionnels qui oeuvrent à
coordonner leurs actions de développement technologique des structures
documentaires universitaires.
Cette coordination et concertation portent sur les choix
à arrêter en ce qui concerne les normes et standards
établis par les spécialistes et liés aux systèmes
informatiques de gestion de ces espaces d'information.
Des référentiels normatifs sont
séléctionnés pour qu'ils soient appliqués par
l'ensemble des bibliothèques, ce qui contribue à créer une
symbiose entre ces structures. L'interaction, l'échange de ressources
bibliographiques et d'information étant conditionnés par l'usage
de standards communs permettant techniquemenrt le partage des réservoirs
d'information constitués. Ceci s'appelle : réseau
coopératif, réseau de catalogage, consortium d'acquisition,...
Pour le cas de l'Algérie, les tentatives
d'informatisation se trouvent atomisées et aucun organe faisant
l'unanimité de l'ensemble des bibliothèques universitaires, n'est
dédié à coordonner les projets d'automatisation entrepris
ou à venir. Les textes officiels régissant les
bibliothèques universitaires sont trop sommaires sur ce qui se rapporte
à la mise en oeuvre des technologies informatiques dans ces espaces. Ce
qui a généré des pratiques et des choix disparates.
C'est le constat auquel a aboutit cette étude.
L'état de l'informatisation, dressé par le biais d'un
questionnaire adressé aux conservateurs des bibliothèques
centrales des universités et des centres universitaires au nombre de
trente-trois bibliothèques, d'interviews effectuées avec
différents interlocteurs intervenant sur les questions de
développement des BU et également à travers le balayage
des pages Web réservées à ces bibliothèques sur les
serveurs de leur établissements d'appartenance, a confirmé cette
incompatibilité des systèmes informatiques mis en place.
Les systèmes maison ou acquis auprès de
sociétés de services informatiques sont incomplets et
n'intègrent pas les normes requises pour l'échange de
données bibliographiques.
Le logiciel SYNGEB utilisé par la moitié de nos
répondants même s'il intègre les normes d'échange ne
permet pas actuellement les fonctions de catalogage partagé permettant
la répartition de cette lourde tâche, qu'est le catalogage, entre
les différents utilisateurs du système.
Quant aux réservoirs bibliographiques (les catalogues
collectifs et les bases de données nationales), élaborés
par le DCTD/CERIST se trouvent, paradoxalement inexploités par les
bibliothèques enquêtées.
Ce laboratoire qui entreprend des projets de
développement principalement en direction des bibliothèques
universitaires s'avère être démuni d'instruments juridiques
pour faire suivre, sur le terrain, sa conception de l'intégration des
NTIC dans ces structures.
A propos des initiatives de développement de services
électroniques d'information (OPAC-Web, informations pratiques sur la
bibliothèque,...) dans les bibliothèques de l'enseignement
supérieur, elles sont dans un état embryonnaire.
Des recommandations et des éléments à
prendre en compte lors des futures actions d'informatisation des
bibliothèques universitaires ont sanctionné notre travail de
recherche.
Mots-clés :
Enseignement supérieur, bibliothèque
universitaire, bibliothèque de centre universitaire, politique
d'informatisation, informatisation, rétroconversion de catalogues,
bibliothèque électronique, réseau de bibliothèques,
Algérie.
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TABLE DES MATIÈRES
|
Remerciements.....................................................................
Résumé...............................................................................
Résumé en
arabe...................................................................
Table des
matières.................................................................
Table des
figures...................................................................
INTRODUCTION..................................................................
PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE ET
HYPOTHÈSES............
DÉMARCHES
MÉTHODOLOGIQUES..........................................
CHAPITRE I- LES BIBLIOTHEQUES
UNIVERSITAIRES
SECTION 1 : LA NOTION DE BIBLIOTHEQUE
UNIVERSITAIRE
I1.1-
Définition .......................................................................
I 1.2- La bibliothèque de
recherche.................................................
I 1.2.1- La bibliothèque du
chercheur...............................................
I 1.2.2- La bibliothèque
patrimoniale ............................................
I 1.2.3- La bibliothèque de
référence ..............................................................
I 1.3- Présentation générale des
bibliothèques universitaires
de quelques pays
développés................................................
I 1.3.1- Les bibliothèques universitaires en
Allemagne .....................
I 1.3.2- Les bibliothèques universitaires aux
Etats-Unis ....................
I 1.3.3- Les bibliothèques universitaires au
Canada .........................
I 1.3.4- Les bibliothèques universitaires en
France ..........................
Conclusion de la première
section ..............................................
SECTION 2 : LES BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES ET
L'INFORMATISATION
I 2.1- Eléments historiques sur l'informatisation des
bibliothèques..........
I 2.1.1- Les procédés mécaniques et
photographiques.........................
I 2.1.2- Les procédés
Informatiques ..........................................
I 2.2- L'apport de l'informatique dans une bibliothèque
universitaire........
I 2.2.1- Nécessité de
l'informatisation ........................................
I 2.2.2- Les fonctions d'un système informatisé
pour bibliothèque .......
I 2.3- L'informatisation des bibliothèques et la
normalisation................
I 2.3.1- Le format MARC (Machine Readable
Cataloguing)................
I 2.3.2- La norme ISO
2709 .....................................................
I 2.3.3- La norme Z
39.50 .......................................................
I 2.3.4- Les fichiers
d'autorité ..................................................
I 2.4- Les modalités d'intégration de l'outil
informatique
dans une
bibliothèque........................................................
I 2.4.1- La phase
d'étude .........................................................
I 2.4.2- La phase de
sélection ....................................................
I 2.5- Typologie des systèmes informatiques pour
bibliothèques...............
I 2.5.1- Systèmes
intégrés ......................................................
I 2.5.2- Systèmes
modulaires ...................................................
Conclusion de la deuxième
section..............................................
SECTION 3 : LES RESEAUX DE BIBLIOTHEQUES ET
LA BIBLIOTHEQUE NUMERIQUE
I 3.1- Les réseaux de
bibliothèques...............................................
I 3.1.1- La notion de
réseau ....................................................
I 3.1.2- Typologie des
réseaux .................................................
I 3.1.3- L'interconnexion et l'interopérabilité
des réseaux .................
I 3.1.4- L'intérêt de la mise en réseau
des bibliothèques ...................
I 3.1.5- Les réseaux de bibliothèques
nord-américains ......................
I 3.1.5- Les réseaux
européens ..................................................
I 3.2- La bibliothèque
numérique...................................................
I 3.2.1- Le passage de l'automatisation au
numérique .......................
I 3.2.1.1- Les potentialités des réseaux et
des documents
électroniques........................................................
I 3.2.2- Définition des concepts liés à
la bibliothèque électronique ......
I 3.2.3- La mise en place des bibliothèques
numériques ....................
I 3.2.3.1- Les objectifs d'une campagne de
numérisation
des
collections......................................................
I 3.2.3.2- L'acquisition ou la production de documents
numériques...
I 3.2.3.3- Supports et formats d'archivage des documents
numériques........................................................
I 3.2.3.4- La diffusion des documents
numériques .........................
I 3.2.3.5- La gestion des ressources
électroniques ........................
I 3.2.4- La gestion d'un projet de
numérisation..................................
I 3.2.5- Expériences de numérisation des collections
dans le monde
développé................................................
I 3.2.6- Les projets de numérisation dans les bibliothèques
universitaires............................................................
I 3.2.6.1- Les projets de diffusion électronique des
thèses...............
Conclusion de la troisième
section..................................................
CHAPITRE II- L'INFORMATISATION DES BIBLIOTHÈQUES
UNIVERSITAIRES
ALGÉRIENNES
SECTION 1 : LA PLACE DE L'INFORMATISATION DANS LE
DISPOSITIF REGLEMENTAIRE RÉGISSANT LES BIBLIOTHÈQUES
UNIVERSITAIRES
II 1.1- Le ministère de l'Enseignement supérieur et
de la Recherche
scientifique...............................................
II 1.2- Les bibliothèques universitaires et l'enseignement
supérieur.........
II 1.2.1- De l'enseignement
supérieur .........................................
II 1.2.2- Des
universités .........................................................
II 1.2.3- Des bibliothèques
universitaires .....................................
II 1.3- Les structures ayant oeuvré pour
l'informatisation des
bibliothèques
universitaires...... ..........................................
II 1.3.1- Le Comité pédagogique national de
documentation (CNP)......
II 1.3.2- La Commission nationale des bibliothèques
universitaires
(CNBU)..................................................................
II 1.3.3- Le Centre de recherche sur l'information
scientifique
et technique
(CERIST) ..........................................................
SECTION 2 : L'ÉTAT DE L'INFORMATISATION DES
BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES ALGÉRIENNES
II 2.1- Déroulement de
l'enquête...................................................
II 2.2- Les résultats de
l'enquête.........................................................
II 2.2.1- Identification de
l'établissement......................................
II 2.2.2- L'informatisation ou non de la
bibliothèque....... ................
II 2.2.3- L'approche suivie et le financement du projet
d'informatisation.......................................................
II 2.2.4- L'informatisation
locale...............................................
II 2.2.5- L'existence d'un OPAC-Web et analyse des
serveurs
Internet des établissements
universitaires...........................
II 2.2.6- La portée stratégique de l'action
d'informatisation
de la bibliothèque............
..........................................
CHAPITRE III- PERSPECTIVES D'INTEGRATION DES NTIC
DANS LES BU
ALGERIENNES
SCETION 1 : LES CONSTATS FAITS PAR
L'ETUDE
III 1.- Synthèse des résultats ressortis de
l'étude sur l'informatisation
des bibliothèques universitaires
algériennes...............................
III 1.1- La politique d'informatisation des
BU ................................
III 1.2- L'offre documentaire, le personnel
bibliothécaire
et les utilisateurs des
BU................................................
III 1.3- L'état de l'informatisation des
bibliothèques
universitaires
algériennes..................................... ...........
SECTION 2 : ELÉMENTS POUR UNE
INTÉGRATION RATIONNELLE
ET MÉTHODIQUE DES NTIC
DANS LES BU ALGÉRIENNES
III 2.1- La problématique de l'informatisation et de la
mise en réseau
des bibliothèques universitaires
algériennes ...........................
III 2.2- Les défis de la bibliothèque
électronique................................
Conclusion
générale...............................................................
Bibliographie.......................................................................
ANNEXES
A) Questionnaire de
l'enquête....................................................
B) Liste des universités objet de
l'enquête.....................................
C) Liste de contrôle du projet NDLP de la
Bibliothèque
du Congrès à
Washington......................................................
D) Dublin
Core......................................................................
|
III
IV
VI
IX
XIII
1
2
3
10
13
13
13
14
15
15
21
28
36
43
44
44
45
48
48
51
62
62
63
64
64
66
66
69
70
71
71
73
74
77
74
77
78
79
82
83
83
85
87
88
88
89
91
95
96
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107
110
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113
114
116
118
118
118
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140
142
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160
167
172
173
175
176
180
182
186
i
viii
xiv
xv
xx
|
|
TABLE DES FIGURES
Figure 1 : Base de l'offre de service en
bibliothèque académique selon
C.
Ollendorff.............................................................
Figure 2 : Les différents agencements de
réseaux................................
Figure 3 : Organigramme du
MESRS.............................................
Figure 4 : Les structures de RD en IST du
CERIST.............................
Figure 5 : Le réseau ARN
représenté sur le territoire national................
Figure 6 : Etablissements tutélaires des
bibliothèques universitaires et les disciplines couvertes par leurs
fonds documentaires..............
Figure 7 : Les ressources documentaires des
bibliothèques universitaires...
Figure 8 : Les publics utilisateurs des bibliothèques
universitaires..........
Figure 9 : Ressources documentaires des BU pour
l'exercice 1999/2000
ratios par
utilisateurs...................................................
Figure 10 : Personnels des bibliothèques
universitaires........................
Figure 11 : Année de mise en oeuvre des systèmes
informatiques............
Figure 12 : L'origine des schémas directeurs de
l'informatisation (SDI).....
Figure 13 : L'origine des plans directeurs informatiques
(PDI)...............
Figure 14 : Sources de financement de l'informatisation
des BU.............
Figure 15 : L'équipement logiciel des bibliothèques
universitaires...........
Figure 16 : Capacité des logiciels utilisés
à l'import-export de notices
bibliographiques.......................................................
Figure 17 : L'état de l'informatisation des
tâches documentaires au niveau
des bibliothèques
universitaires......................................
Figure 18 : Les fonctions informatisées et les
logiciels utilisés................
Figure 19 : Formats de catalogage
utilisés.......................................
Figure 20 : Avancement de l'opération de
rétroconversion des différents
catalogues des bibliothèques
universitaires..........................
Figure 21 : Etat des connexions à Internet des
b ibliothèques universitaires
algériennes..............................................................
Figure 22 : Opac-Web de la bibliothèque du CU de
Chlef.....................
Figure 23 : Opac-WEB de la bibliothèque universitaire
d'Alger...............
Figure 24 : Page d'accueil du serveur de l'Université
de Tlemcen...........
Figure 25 : Revues académiques électroniques
correspondantes aux
programmes d'enseignement de l'Université de
Tlemcen.......
Figure 26 : Difficultés de l'informatisation des
BU.............................
Figure 27 : Les 15 éléments du Dublin Core
(DC1)............................
Figure 28 : Les extensions locales pour les
thèses..............................
|
12
75
111
122
126
130
132
134
137
139
141
142
145
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151
152
153
155
157
162
164
165
166
167
169
xx
xx
|
Introduction :
Les années quatre-vingt-dix ont été pour
les bibliothèques algériennes celles de l'intégration de
l'outil informatique dans leur gestion quoique d'une manière timide.
Cette intégration a vu le jour tardivement par rapport
à l'avancée prodigieuse des nouvelles technologies de
l'information et de la communication (NTIC), dans les espaces documentaires des
pays industrialisés.
L'avènement de la société de
l'information et les mutations technologiques des modèles et supports de
transfert de l'information qu'elle a engendrées ont pris de court ces
bibliothèques. Aussi la croissance géométrique des
effectifs d'étudiants depuis l'indépendance du pays
conjuguée au statu quo qui caractérise les infrastructures
universitaires à vocation pédagogique et notamment documentaire
créent moult difficultés à ces dernières (les
bibliothèques universitaires) d'accomplir les missions qui sont les
leurs, à savoir : répondre aux besoins documentaires
des usagers, en procédant par les méthodes classiques (manuelles)
de traitement et de communication des documents.
Ces tâches fortement itératives deviennent
lourdes et lentes dans ce contexte. En outre, les spécialistes
constatent que les coûts de la littérature scientifique
imprimée augmentent avec un rythme qui rend tout effort solitaire de
développement des collections et leur actualisation aléatoire.
Cet état de fait ouvre la perspective, sinon impose aux
bibliothèques universitaires de mettre en commun leurs ressources
documentaires par l'adoption des moyens technologiques les plus efficaces afin
de diminuer l'acuité d'une véritable crise.
L'informatisation de la chaîne documentaire, y compris
l'usage des réseaux d'information et de communication (moyens favorisant
la coopération), constituent des actions à entreprendre ou
à affermir, c'est selon, et cela dans le double objectif :
- d'abord, concernant les bibliothèques d'amorcer un
processus de modernisation en partageant les expériences, les
réalisations et les documents,
- ensuite, de rendre disponibles les documents d'étude
et de recherche pour les usagers.
Encore faudrait-il que ces actions-là soient
menées dans le cadre d'une stratégie nationale de
développement de l'informatique dans les bibliothèques de
l'enseignement supérieur algérien à mettre en place,
autrement dit un schéma de référence qui baliserait les
projets d'informatisation envisagés et particulièrement en ce qui
concerne la nature des systèmes automatisés à adopter ou
éventuellement à développer et les normes à
respecter au niveau des formats de catalogage et d'échange
bibliographique. Ce schéma devrait tenir compte de l'environnement
documentaire et technologique, ainsi que des ressources et les
réalisations nationales dans ce domaine, ce qui permettra de garantir
une harmonie, une compatibilité à même d'assurer une
modernisation conjointe, concertée et surtout réussie.
Problématique et hypothèses de
recherche :
Cette étude vise à faire l'état de
l'informatisation des bibliothèques universitaires centrales
algériennnes, les configurations existantes et leur
génèse, ainsi que de réfléchir, suite aux
résultats constatés, à l'avenir de ces unités
documentaires dans l'univers électronique d'accès à
l'information qui se profile comme :
- d'une part, l'aboutissement des projets d'automatisation des
bibliothèques ;
- et d'autre part, comme un solutionnement aux
problèmes auxquels font face ces dernières.
Les questions de recherche du présent travail de
recherche sont les suivantes :
ü Y a-t-il une politique d'informatisation traduite par
un schéma directeur au niveau de l'enseignement supérieur en
général et des bibliothèques universitaires (BU) en
particulier ? Si oui, quelles sont les principales lignes de cette
politique et quels sont les aspects priorisés ?
ü En l'absence d'une politique d'introduction de
l'informatique dans ces bibliothèques, existe-t-il des initiatives
individuelles d'informatisation ? Si oui, quel est l'état d'avancement
des programmes mis en oeuvre dans ce sens ?
ü Quelles sont les possibilités d'appropriation
des réseaux d'information à l'image de l'Internet permettant de
favoriser une synergie entre les projets entrepris dans les
bibliothèques universitaires et leur complémentarité ?
Les hypothèses qui fondent notre démarche
d'investigation peuvent être énoncées comme suit :
- il n'existe pas de politique de développement de
l'utilisation de l'informatique dans la gestion des bibliothèques
universitaires ;
- chaque bibliothèque universitaire
préparant son informatisation mène son projet en solo, sans
concertation avec les autres bibliothèques du même type à
propos des solutions informatiques à adopter ;
- les projets d'informatisation réalisés ou
en cours, conçus isolément ne permettent pas un travail en
réseau de ces structures.
Démarches méthodologiques :
Afin de confronter ces hypothèses à la
réalité et les vérifier, et répondre par là
à nos questions de recherche, nous procédons par deux
méthodes de recherche : la méthode historique et la
méthode d'enquête.
La méthode historique a comme technique de recherche,
l'analyse de contenu des documents. L'utilisation de cette méthode
émane de l'intention de retracer l'engagement ou non des
autorités en charge de l'enseignement supérieur dans
l'informatisation des bibliothèques universitaires.
Pour cela, une analyse des textes juridiques et
réglementaires promulgués s'avère comme l'approche
à suivre. Il s'agit des textes officiels ayant pour objet
l'organisation, le fonctionnement et le développement des
bibliothèques universitaires ou leurs tutelles directes, les
établissements universitaires en l'occurrence.
Nous essayons également de faire ressortir la teneur
des projets, commissions ou structures initiés ou créés
pour soutenir les efforts d'arrimage des bibliothèques universitaires
aux technologies informatiques.
L'étude porte sur :
- le Comité pédagogique national de
documentation pour avoir intervenu et établi des rapports sur
l'informatisation des bibliothèques universitaires.
- la Commission nationale des bibliothèques
universitaires (CNBU), un cercle de réflexion, disparu aujourd'hui,
ayant travaillé dans la décennie 1980,
- le Centre de recherche sur l'information scientifique
et technique (CERIST), qui a comme principale mission : la mise en place
du système national de l'information.
Le principal objectif de ce travail de recherche est de
dresser un état des lieux de l'informatisation des bibliothèques
des établissements universitaires des catégories
suivantes :
- les bibliothèques centrales des
universités,
- et les bibliothèques centrales des centres
universitaires.
Vu la dimension de la population de recherche, plus d'une
trentaine d'établissements (voir la liste exhaustive en annexe B), et sa
répartition sur tout le territoire national, la méthode
d'enquête par questionnaire auto-administré apparaît comme
l'outil qui convient d'utiliser pour approcher les informateurs.
Par le biais de ce moyen nous recherchons d'obtenir des
données englobant une multitude d'aspects de l'informatisation. Ces
dernières permettront d'avoir une vision globale sur les structures
étudiées et le stade d'informatisation dans lequel elles se
situent. Elles permettront notamment de discerner les particularités
susceptibles d'exister dans chacune d'elles.
L'instrument construit pour la collecte des données, le
questionnaire auto-administré est composé de 26 questions (voir
annexe A) réparties sur six parties :
1) Identification de l'établissement (questions
1-6) : Cet ensemble de questions a pour objectif d'identifier
précisément les éléments suivants :
- l'université ou le centre universitaire de
rattachement, et par ricochet la dimension de l'établissement
tutélaire principalement utilisateur des ressources de la
bibliothèque,
- l'année d'ouverture de la bibliothèque,
- les disciplines scientifiques couvertes par le fonds
documentaire de la bibliothèque. Celui-ci doit, en principe,
refléter les filières d'enseignement dispensées par
l'établissement de rattachement,
- la composition du fonds documentaire de divers supports
de transfert de l'information et leurs volumes, ce qui donnerait des indices
permettant de faire une comparaison des dotations en collections des
bibliothèques universitaires algériennes et leurs rapports avec
les besoins théoriques et la dimension des publics potentiels
respectifs,
- le nombre d'usagers inscrits à la
bibliothèque à travers les différentes catégories
auxquelles ils appartiennent : enseignants, étudiants ou
utilisateurs extérieurs. Cette dernière catégorie est
évoquée pour déterminer le niveau de rayonnement sur la
société en général des bibliothèques
étudiées, même si ce rayonnement et cette ouverture ne
seraient se ramener à ce seul critère (le nombre d'inscriptions
à la bibliothèque),
- enfin, l'effectif de la bibliothèque, le
personnel qualifié et à vocation bibliothéconomique. Cette
restriction à cette catégorie de personnel est justifiée
par le fait que les textes régissant les corps des bibliothèques
universitaires n'admettent pas d'autres catégories de personnels, aussi
nécessaires et indispensables d'ailleurs que les bibliothécaires,
(exemple : les informaticiens).
2) L'informatisation ou non de la bibliothèque
(questions 7-10) : Cette partie vise à identifier les
bibliothèques informatisées et l'année où leurs
systèmes informatiques devenaient opérationnels.
Elle a aussi pour but de rendre compte des difficultés
qui se dressent devant celles qui continuent de fonctionner avec les vieux
schémas.
3) L'approche suivie et le financement du projet
d'informatisation (questions 11-14) : A travers cette série de
questions nous essayons de retracer l'avènement des initiatives
d'informatisation et notamment (quest. 11) si elles ont suivi un schéma
directeur de l'informatisation (un référentiel national en la
matière), ou élaboré au niveau local, par la
bibliothèque elle-même ou par le centre de calcul de
l'université-mère.
La dernière catégorie de réponse de la
onzième question a été prévue afin de savoir s'il y
a eu échange de points de vue et concertation entre les BU pour la
préparation et la maturation des projets d'informatisation.
La question suivante (n°12) vise à savoir si
l'action d'informatisation engagée avait été
précédée par l'établissement d'un plan
d'informatisation qui traite des objectifs, moyens matériels, financiers
et humains de l'opération et sa portée au niveau local, ainsi que
de repérer l'origine de ce plan.
Les questions treize et quatorze essayent de déterminer
les ressources financières allouées aux projets d'informatisation
et leur(s) source(s).
4) L'informatisation locale (questions 15-21) : La
quatrième partie du questionnaire essaye de collecter des informations
concernant :
- le logiciel utilisé, ses fonctionnalités
et les principales caractéristiques de l'application à
savoir : l'existence ou non d'une interface Web, l'architecture de
l'utilisation du système et la possibilité technique des
opérations d'import-export des notices bibliographiques (quest. 15 et
16),
- les fonctions bibliothéconomiques
informatisées (quest. 17 et 18),
- le format de catalogage utilisé et surtout sa
compatibilité avec le format universel, UNIMARC (quest. 20 et 21),
5) L'accessibilité du catalogue de la
bibliothèque sur le réseau Internet
(quest. 22) : Cette partie vise à détecter
le nombre de bibliothèques académiques connectées au
réseau des réseaux et particulièrement celles disposant
d'un OPAC-Web. Pour de plus amples informations sur l'état
d'appropriation de l'Internet par les BU algériennes, nous avons
procédé à une analyse systématique des serveurs Web
des établissements universitaires concernés par le présent
travail. Cette étude s'est basée sur un nombre
d'éléments pertinents pour la thématique du présent
travail de recherche.
6) La portée stratégique de l'action
d'informatisation de la bibliothèque (questions 23-26) : Cette
dernière partie est consacrée à l'évaluation du
projet d'informatisation par les destinataires du questionnaire.
L'appréciation des responsables des bibliothèques est
sollicitée sur l'impact de l'informatisation des tâches
effectuées au niveau de la bibliothèque sur le fonctionnement des
services aux usagers, les difficultés rencontrées durant cette
opération ainsi que la perspective de la mise en réseau des
bibliothèques universitaires algériennes et les pré-requis
qu'elle suppose.
Le questionnaire de l'étude fut testé
auprès d'une partie de notre population de recherche : les
bibliothèques centrales de deux universités (Université
d'Alger et l'USTHB), pour vérifier sa fiabilité et sa
validité par rapport aux besoins de l'enquête. Une fois ceci
achevé, le questionnaire revu fut adressé à tous les
éléments de la population dans la période allant de mai
à juillet 2001. Cette population est constituée de 33
établissements répartis comme suit :
- 17 bibliothèques universitaires,
- 15 bibliothèques de centres universitaires,
- 1 bibliothèque d'une grande école
nationale qui dispose d'un fonds documentaire multidisciplinaire (Ecole
nationale polytechnique, ENP d'El-Harrach, Alger).
La choix de cette catégorie de bibliothèques
(bibliothèques centrales des universités et des centres
universitaires) est justifié par le fait que ces bibliothèques
sont considérées comme des locomotives des systèmes
documentaires existants sur les campus de leurs établissements de
rattachement (les bibliothèques d'instituts), puisque les
décisions ayant pour objet l'achat de collections documentaires et
l'équipement en matériels et programmes informatiques sont prises
à leur niveau.
En outre, cette étude ne s'est pas étendue sur
les bibliothèques des autres types d'établissements
d'enseignement supérieur (INES, instituts nationaux, écoles
nationales, ENSET,...), parce que celles-ci présentent des
caractéristiques différentes de celles qui ont été
retenues. Elles sont spécialisées dans un domaine scientifique
donné ou de dimension moindre que les bibliothèques des
universités ou des centres universitaires qui sont, par contre, elles,
généralement encyclopédiques et faisant face à un
public beaucoup plus nombreux et diversifié.
Pour joindre les informateurs, les conservateurs en chef des
bibliothèques concernées par l'enquête, et distribuer le
questionnaire, nous avons fait appel à plusieurs moyens :
- déplacements physiques aux BU : Il s'agit de
celles situées dans l'Algérois (Alger, Blida, Boumerdès et
Tizi-Ouzou),
Et pour le reste des bibliothèques :
- envoi du questionnaire par télécopie aux
responsables des bibliothèques,
- ou courrier électronique après avoir eu
les adresses des concernés.
Il y a lieu de noter que la collecte des données
recherchées par l'enquête ne s'est pas réalisée
uniquement par l'usage du questionnaire. En effet, des communications
téléphoniques ont été faites avec une bonne partie
des responsables des bibliothèques ou leurs intérimaires que ce
soit pour compléter les réponses données ou
éclaircir ces dernières, si besoin était.
S'agissant des bibliothèques qui n'ont pas
renvoyé le questionnaire dont elles étaient destinataires, nous
avons joint à maintes reprises les responsables pour les convaincre de
l'intérêt du sujet abordé par cette étude et de la
nécessité de leur collaboration pour finaliser ce travail, mais
peine perdue. D'autres responsables ont été inscrits aux
abonnés absents.
Une autre piste pour la collecte des données (analyse
des sites Web des établissements universitaires concernés par
l'étude) a été également exploitée lorsque
ceci était possible (existence d'un site Web avec rubrique
Bibliothèque centrale et son accessibilité). L'objectif
que s'était donnée cette opération consiste à
pallier l'abstention des responsables des BU contactées à
répondre au questionnaire et pour enrichir les informations
déjà communiquées.
Toutes ces méthodes et les techniques de recherche qui
les sous-tendent ont été mobilisées en vue de
répondre à la problématique de recherche de ce travail qui
se structure autour de trois chapitres :
Le premier chapitre revêt un caractère
théorique. Il est composé de trois sections consacrées
respectivement à :
- clarifier la notion de bibliothèque universitaire,
objet d'étude de ce travail, et faire le point sur ce type
d'unités documentaires dans quatre pays développés connus
par l'efficacité et la modernité qui caractérisent leurs
systèmes documentaires,
- l'informatisation des bibliothèques à travers
ses multiples facettes, la plus-value qu'apporte l'informatisation aux
bibliothèques et leurs utilisateurs, l'enjeu du respect des normes en la
matière et l'approche à suivre pour l'automatisation,
- et enfin, à faire la lumière sur les
réseaux informatiques applicables par les bibliothèques et le
développement des expériences liées à la mise en
place de bibliothèques numériques, avec des exemples dans les
pays à la pointe des technologies de l'information.
Constitué également de deux sections, le
deuxième chapitre présente les résultats de nos
investigations. La première partie rend compte des systèmes
universitaire et documentaire algériens, la place accordée
à l'informatisation des bibliothèques dans les textes officiels
et les structures qui ont oeuvré pour le développement de
celle-ci. Dans la deuxième section, les données recueillies par
le biais de l'enquête et d'autres techniques de recherche auprès
des BU sont analysées.
Le troisième et dernier chapitre comprend un
récapitulatif des résultats dégagés par le
présent travail, ainsi que des recommandations sur la
problématique de la modernisation des bibliothèques
universitaires algériennes à travers l'usage des nouvelles
technologies de l'information et de la communication et cela en tenant compte
des acquis réalisés et les dysfonctionnements constatés
par la présente étude.
CHAPITRE PREMIER
LES BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES
SECTION 1 : LA NOTION DE BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE
SECTION 2 : LES BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES ET
L'INFORMATISATION
SECTION 3 : LES RESEAUX DE BIBLIOTHEQUES ET LA
BIBLIOTHEQUE
NUMERIQUE
SECTION 1 : LA NOTION DE BIBLIOTHEQUE
UNIVERSITAIRE
I 1.1- Définition : Les
bibliothèques universitaires se développèrent à
partir du XIII° siècle dans les célèbres
universités européennes « en particulier en
Angleterre (Cambridge et Oxford), en Allemagne et en France (La
Sorbonne) »1(*).
Pour définir ce que c'est qu'une bibliothèque
universitaire, nous avons retenu deux définitions qui expliquent
clairement cette notion.
* Le dictionnaire encyclopédique des sciences
de l'information et de la communication : Il
définit les BU à travers leur vocation et les missions qui leurs
sont assignées :
« Les bibliothèques universitaires sont
chargées de fournir aux étudiants, aux enseignants et chercheurs
la documentation nécessaire à l'étude et à la
recherche dans toutes les disciplines enseignées dans les
universités et d'assurer une mission d'orientation et d'enseignement
bibliographique et documentaire »2(*).
Les prestations d'une BU sont donc basées, à la
lumière de cette définition, sur un nombre
d'éléments déterminants à savoir :
- la nature du public potentiellement utilisateur (les
étudiants et les enseignants),
- l'activité intellectuelle et professionnelle de
ce public (préparation des examens, des exposés, des travaux
de recherche tels que les mémoires, thèses et communications
scientifiques, ainsi que la mise au point des contenus des cours
dispensés au sein de l'université),
- les disciplines académiques assurées par
l'université de rattachement (les spécialités admises par
cette université déterminent la composition du fonds
documentaire),
- un rôle pédagogique (qui se traduit par la
mise en place de dispositifs de formation des usagers à l'exploitation
optimale des ressources mises à leur disposition via des
répertoires, catalogues et divers autres outils bibliographiques).
* Christine Ollendorff : Dans le
cadre d'une thèse qui s'est donnée pour
objectif : « proposer aux managers de
bibliothèques académiques un outil d'aide à la
décision en milieu complexe »3(*), C. Ollendorff s'est
attelée à mettre sur pied un modèle d'offre de service
adapté à cette catégorie de bibliothèques.
Cette offre est constituée, selon elle, de trois
services de base :
- la mise à disposition de documents,
- la recherche documentaire,
- et la formation.
Ces trois types de services et leurs subdivisions
« peuvent être enrichis de compléments selon les
moyens mis en oeuvre pour leur réalisation »4(*). Cette variété des
prestations de service constitue ''la largeur de l'offre de service''.
Cette largeur a comme
ambition : « répondre à la
globalité des besoins des usagers »5(*).
Elle doit être, appuyée, pour qu'elle soit plus
efficace, par une politique de ciblage qui donnerait naissance à des
services spécialisés, personnalisés par segments
d'utilisateurs.
« Pour chaque service, on détermine
également un niveau de finesse, une profondeur en termes de
rapidité, de coûts, de délais, de moyens mis en
oeuvre »6(*).
Les trois services cités plus haut, dans leur largeur
comme dans leur finesse ont été mis en évidence dans un
tableau que nous reproduisons ci-dessous.
Service
|
Mise à disposition
|
Recherche documentaire
|
Formation
|
Service de base
|
? Consultation sur place
? Catalogue accès local
? Prêt
|
? Outils en local
? Banques de données commerciales
? Orientation vers d'autres sources
|
? Formation aux méthodes de recherche d'information
|
Service complémentaire
|
? Information, nouveautés
? Catalogues accès à distance
? Photocopieur
? Photocopie sommaires
? Espaces de consultation
|
? Fourniture des documents (prêt entre
bibliothèques)
|
? Mise en place d'un module d'autoformation
|
Figure 1 : Base de l'offre de service en
bibliothèque académique selon C. Ollendorff.
Source : Ollendorff, C.- L'offre de
service... Op. cit. p.50.
Ce modèle d'offre de service peut être une
référence pour les BU, et sa mise en oeuvre dépend des
savoir-faire bibliothéconomiques et des moyens technologiques
disponibles, ainsi que de l'orientation de la bibliothèque
(bibliothèque à vocation d'enseignement, fonds de premier cycle,
bibliothèque de recherche...).
L'offre actuelle en BU est fortement imprégnée
par les canaux électroniques de transfert de l'information qui, de plus
en plus, gagnent du terrain. Elle se distingue par « l'apparition de
différents services accessibles par le Web : catalogues avec
interface W3, accès à des périodiques en texte
intégral (mémoires, rapports de recherche), catalogues de liens
thématiques pour l'entrée sur Internet, modules d'autoformation
à Internet »7(*).
Ainsi, ces produits électroniques viennent amplifier la
profondeur de l'offre de service - ils rendent l'accès à
l'information aussi rapide que précis. La largeur de l'offre se voit
également augmentée que ce soit pour la disponibilité, les
moyens de dépistage que la formation.
Il existe une variante à la bibliothèque
universitaire, la bibliothèque de recherche qui peut être
réservée exclusivement à la communauté des
chercheurs, que constituent les étudiants du troisième cycle
universitaire, et les enseignants-chercheurs, ou rattachée organiquement
à la bibliothèque universitaire.
I 1.2- La bibliothèque de recherche :
Au niveau de la recherche, « les ouvrages deviennent
plus spécialisés, plus coûteux et les chercheurs
scientifiques ont besoin de plus en plus de
périodiques »8(*). Les revues académiques sont, en effet, des
publications de prédilection des chercheurs, leur principale
matière de travail. Chose confirmée par Daniel Renoult9(*), en ce qui concerne les BU
françaises. Selon lui, 80 % des demandes reçues et
envoyées par les services de PEB de France ont trait aux
photocopies d'articles de périodiques et 98 % des usagers sont des
chercheurs.
L'expression ''bibliothèque de recherche'' renferme
trois acceptions selon Maurice Garden : celle du chercheur, celle ayant
une orientation patrimoniale, et enfin la bibliothèque faisant office de
réservoir d'ouvrages de référence.
I 1.2.1- La bibliothèque du
chercheur : Le chercheur, pour réaliser son ''rêve''
qui consistait à rassembler toute la documentation d'une manière
exhaustive entrant dans ses domaines d'intérêt, et d'assurer ainsi
un accès immédiat aux documents, essayait au temps où
l'imprimerie faisait ses premiers pas, de constituer ''son cabinet de lecture''
pour reprendre l'expression de M. Garden.
Mais aujourd'hui, « l'éclatement du
savoir, son émiettement, et l'expansion considérable de
l'imprimé ont théoriquement fait disparaître cette image
ancienne »10(*). Cependant, l'essor prodigieux des nouvelles
technologies de l'information et de la communication et les possibilités
d'échange et d'accès ''instantané'' à la
communication scientifique peut remettre au jour cette tendance, de
bibliothèques individuelles.
I 1.2.2- La bibliothèque
patrimoniale : Selon M. Garden, ce type de bibliothèques
savantes est limité à quelques disciplines de sciences humaines
et sociales. Elle se caractérise, par son caractère
« unique » de la recherche. « C'est une
instrumentation, un laboratoire, un peu à l'image de ce que sont les
dépôts d'archives pour les
historiens »11(*). Or, « Elles sont souvent comme des
trésors patrimoniaux, pour lesquels les soins de protection et de
conservation l'emportent sur le désire de
communication »12(*).
I 1.2.3- La bibliothèque de
référence : Elle existe à travers deux
modèles différents :
? Une bibliothèque de
référence ''généraliste'' : l'exemple
donné est celle créée au Wissenschftskolleg de
Berlin, en Allemagne, constituée de « quelques grandes
séries de répertoires bibliographiques, des séries de
catalogues sur CD-Rom ou sur microfiches, quelques écrans, à
peine quelques outils de référence »13(*).
Le personnel spécialisé du
service «cherche à satisfaire les demandes de chaque
chercheur à partir des ressources de toute la ville, de la
bibliothèque de l'Etat jusqu'aux bibliothèques des
multiples instituts »14(*).
L'inconvénient est que ce système
« ne peut fonctionner que pour un nombre limité d'usagers,
et dans un contexte économique favorable »15(*). La balkanisation
très poussée des spécialités universitaires fait
que leur couverture en matière d'instruments bibliographiques devient
une tâche hasardeuse.
? Une bibliothèque de référence
spécialisée : cette catégorie de bibliothèque
« doit être un instrument de pointe, ouvert sur l'ensemble
de la production internationale sur le thème qu'est le
sien »16(*). Cependant, la miniaturisation des champs de
recherche associée au caractère ''généraliste'' des
plus grandes revues souligne M. Garden remettent en question cette
exhaustivité souhaitée.
La dispersion des travaux scientifiques sur plusieurs
publications, et la variété des thématiques qui y figurent
imposent la sélectivité dans l'acquisition.
La gestion a priori complexe d'un tel fonds qui ne peut
être que gigantesque et le public très restreint attendu rendent
l'obtention d'une surface financière suffisante aléatoire.
I 1.3- Présentation générale des
bibliothèques universitaires de quelques pays
développés :
Ci-dessous , l'organisation des bibliothèques
universitaires dans quatre pays développés (Allemagne, Etas-Unis,
Canada, France) est présentée. L'accent sera mis sur les aspects
ayant trait aux services d'encadrement de leur adaptation à
l'environnement ou elles évoluent, ainsi que sur les stratégies
d'informatisation mises en oeuvre et leur portée dans la
coopération entre ces établissements.
I 1.3.1- Les bibliothèques universitaires en
Allemagne :
Les bibliothèques universitaires allemandes semblent
avoir une bonne réputation à l'étranger.
Pourquoi ? « leurs ressources documentaires, leur
organisation et leur efficacité semblent constituer un
modèle »17(*), déclare Dominique Arot.
A. Organisation : Arot rapporte le
chiffre de 76 bibliothèques d'universités existantes en
Allemagne. La réunification des deux Allemagnes survenue dans la
dernière décennie et l'intégration de l'ex-RDA dans
l'Ouest industrialisé a nécessité des efforts
considérables pour mettre les bibliothèques universitaires de
l'Est au même niveau que leurs homologues de l'ex-RFA. «Des
efforts importants ont été entrepris avec le soutien de l'Etat
fédéral, des Länder eux-mêmes et de fondations
privées (comme la fondation Volkswagen) pour faire en sorte que les
bibliothèques des universités des nouveaux Länder rattrapent
leur retard »18(*).
Les progrès réalisés ont
été essentiellement « dans le domaine
technologique (informatisation des catalogues et équipements
informatiques) et dans le domaine des bâtiments, qui ont
été modernisés, agrandis ou
construits »19(*).
Concernant l'organisation structurelle de ces
établissements : il existe généralement une
bibliothèque centrale de grande taille qui fédère un
ensemble de bibliothèques disciplinaires réparties sur le
campus.
B. Les collections : En 1999, selon
Arot, la dépense documentaire par étudiant en Allemagne
était de 1 056 FF, alors qu'en France, en 1998, ce type de
dépense était de 274 FF. Quatre fois moins que la part de
l'étudiant allemand.
A propos du ratio livres/étudiants ;
l'étudiant allemand avait en moyenne, en 1995, à sa disposition
153 livres, au moment où le Français disposait de 18 livres en
1998 dans sa bibliothèque.
Quelques bibliothèques universitaires ont
été classées comme des ''pôles d'excellence
documentaire''. Ce sont des bibliothèques universitaires qui
possèdent des collections de qualité et qui
« s'engagent à constituer des collections de
référence dans un secteur disciplinaire
donné »20(*). Elles sont généralement soutenues sur
le plan financier par la Deutsch Forschungsgemeinschaft (DFG),
l'organisme fédéral qui coordonne et soutien les activités
de recherche, puisqu'elles avaient « reçu en tout, 155
millions de Francs en 1998 »21(*).
Les bibliothèques universitaires allemandes
« s'enorgueillissent de posséder globalement des
collections de monographies et de thèses représentant cent seize
millions de volumes »22(*), en 1994. Les collections sont
caractérisées par une large couverture des domaines
scientifiques, des sciences humaines à la technologie.
La DFG citée plus haut subventionne l'acquisition de
publications étrangères (monographies et périodiques)
considérées utiles à la recherche dans tous les domaines
scientifiques. « les fonds avancés par la DFG permettent
chaque année la souscription d'abonnements à près de 50
000 périodiques et l'acquisition d'environ 100 000
monographies »23(*).
Cette fondation pour la recherche intervient également
dans les actions visant à normaliser les tâches documentaires. A
cet égard, la DFG a « financé des projets de
normalisation pour les noms propres (Personennamendatei), les institutions et
les organismes (Köperschaftsdatei), les mots matière
(Schlagwortnormdatei) et un certain nombre d'autres
paramètres. »24(*).
C. La coopération : La
décentralisation de la prise de décision en Allemagne à
travers les Länder a laissé une marge de manoeuvre assez
importante aux acteurs locaux pour réfléchir à
résorber les problèmes qui surgissent sur leurs territoires ou
à nouer des alliances avec les Länder voisins.
Ainsi, les bibliothèques universitaires d'une
région (ou de plusieurs régions voisines) se constituent en
consortiums « en particulier dans le domaine des catalogues
collectifs et de la circulation des documents »25(*).
« Le catalogue collectif national
créé pour les périodiques (le Zeitschriftendatenbank ou
ZDB) comprend aujourd'hui près de 710 000 titres et 2 800 000
localisations »26(*).
La coopération entre les bibliothèques touche
les différents maillons de la chaîne documentaire, de
l'acquisition à la diffusion. « Les mesures les plus
ambitieuses ont été introduites en Rhénanie-Westphalie ou
un programme de coordination des abonnements aux périodiques est en
vigueur depuis le milieu des années 70(...). Dans les années
suivantes, la coopération a été étendue aux
monographies dont le prix était élevé et aux achats de
CD-Rom »27(*).
En matière de catalogage, « les
directives publiées par la DFG concernent les évolutions
nationales visant à harmoniser les équipements en
matériels et en logiciels dont se sont jusque-là dotés les
centres de traitement des catalogues collectifs »28(*).
D. Arot cite quelques réseaux coopératifs :
Allemagne du Nord (GBV), de la Rhénanie- du Nord- Westphalie (HBZ), des
bibliothèques de Berlin (KOBV).
Encore, pour étayer ses propos sur la
réalité de la coopération interbibliothèques
allemandes, elle nous donne l'exemple d'un catalogue en ligne à
savoir : le Karlsruher virtuellere Katalog (KVK), qui
« permet d'interroger en une seule session non seulement tous les
catalogues allemands, mais aussi un grand nombre de catalogues
étrangers »29(*).
En dépit de la richesse des collections des
bibliothèques allemandes, le prêt entre bibliothèques reste
une pratique courante. On y fait appel pour pallier l'indigence des fonds
d'une bibliothèque donnée. Le PEB est passé de
1 800 000 demandes en 1982 à 2 500 000 demandes de
prêt en 1994 selon G.U. Gabel.
D. Le multimédia et les services
électroniques : L'offre de services en ligne se diversifie
et se développe à la faveur des potentialités des
technologies informatiques dédiées à l'information et
à la communication. « La majorité des sites
web des bibliothèques universitaires proposent une offre très
riche, indique D. Arot. Cette offre est composée de :
- catalogues,
- informations sur la bibliothèque (avec
souvent les rapports annuels d'activité et de nombreuses informations
statistiques),
- bibliothèque numérique
(thèse et revues en ligne, documents patrimoniaux
numérisés),
- et sélection de
liens »30(*).
Une initiative fédérale a permis la mise en
place d'un service national de fourniture électronique de documents
dénommé SUBITO, rendu opérationnel à partir de
1998, année ou il a eu à traiter 100 000 demandes. Deux ans plus
tard, ce chiffre a été quadruplé pour atteindre 410 000
requêtes en 2000.
Afin de contourner les coupes budgétaires qui se
répercutent directement sur la croissance des fonds documentaires, et
les risques de ''provincialisation '', qui veut dire isolement ou
dispersion de la documentation universitaire, contre quoi les observateurs
allemands mettent en garde, les bibliothèques universitaires
s'organisent pour devenir un système unique au service des
étudiants, compensant ainsi les insuffisances de chacune d'elles.
Le ministère fédéral de l'Education et de
la Recherche assure « la promotion de projets qui rendent la
connaissance accessible sous forme numérique, par exemple les
bibliothèques numériques qui offrent un accès rapide et
exhaustif à l'information universitaire »31(*).
Le soutien des autorités aux actions de modernisation
des BU transparaît dans les actions de la DFG.
Celle-ci apporte un soutien financier substantiel, puisqu'
« environ vingt-trois projets de recherche sont actuellement
subventionnés dans les grands domaines suivants :
- Gestion et échange de documents
numériques,
- Création, compression et transmission de
données,
- Enseignement multimédia et systèmes
d'apprentissage,
- Recherche conjointe avec les
bibliothèques,
- Nouvelles applications et nouveaux aspects
d'utilisation »32(*) .
A titre d'illustration, la DFG a engagé, en fin 1997,
un projet de recherche ''stratégique'' appelé V3D2 (Traitement et
diffusion partagés de documents numériques).
? Initiatives locales (au niveau des
Länder) : Les Länder ont souvent
leurs propres projets ayant comme objectif le développement de
l'utilisation du multimédia dans les universités et les
bibliothèques.
On citera ici deux cas : celui du Bade-Würtemberg et
le cas de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
· Bade-Würtemberg :
Ce Länder a lancé l'initiative ''Un futur pour la
jeune génération'' qui vise à promouvoir les nouvelles
technologies, dont le multimédia, dans les bibliothèques.
« Il s'agit de développer un serveur
indépendant pour les objets numériques et les documents sonores
concernant l'histoire contemporaine »33(*).
Ces documents qui proviennent des archives de la
radiodiffusion allemande représentent « une collection
exhaustive des documents sonores et filmés par les stations
fédérales »34(*).
Un autre projet dans ce land, est celui initié à
l'université de Karlsruhe baptisé DIVA (DIgital Video Archive,
archives en vidéo numérique de l'université). Son but est
de « promouvoir l'usage des ressources audiovisuelles par la
numérisation. En numérisant les vidéos, il est possible de
rendre ces documents accessibles depuis les postes de travail des chercheurs et
des étudiants à toute heure et sans obligation de retours
(sic) au personnel de la bibliothèque »35(*).
Quant aux données de signalement des vidéos
numérisées, les métadonnées, elles sont
« enregistrées dans le réseau des
bibliothèques du Bade-Würtemberg et sont bien sûr
disponibles sur les Opac locaux, mais également par la page d'accueil du
site de la bibliothèque universitaire »36(*), ajoute-t-elle.
·
Rhénanie-du-Nord-Westphalie : Située dans le
nord-ouest de l'Allemagne, ce land, qui abrite un grand nombre
d'universités et d'universités polytechniques, a
créé un réseau de « compétences
multimédia ». L'objectif est de
« développer et d'échanger des modules
d'enseignement multimédias afin d'augmenter la qualité de
l'enseignement et de l'étude dans les
universités »37(*).
Les projets en cours dans cette région couvrent les
domaines des sciences humaines, des sciences de l'ingénieur, des
mathématiques, des sciences économiques et du droit. Le but
à long terme est d'incorporer les résultats dans la
bibliothèque numérique du Länder en question.
Celle-ci «donne accès à de
nombreux catalogues de bibliothèques allemands et internationaux,
à des réseaux de bibliothèques, ainsi qu'à des
ressources électroniques pour les universités qui ont obtenu les
droits d'accès, par exemple, pour les bases de données sujet ou
les périodiques électroniques d'éditeurs (tels que
Elsevier) qui offrent l'accès au texte
intégral »38(*).
Un des projets les plus connus dans ce land s'appelle MILESS
(Multimedialer Lehr- und Lernserver Essen).
Pour atteindre les finalités du projet, la
bibliothèque universitaire d'Essen a entrepris de
« retrouver tous les produits et publications
électroniques et multimédias pertinents en coopération
avec les départements de l'université, et de fournir les
fonctions de catalogage, d'accès et
d'archivage »39(*).
I 1.3.2- Les bibliothèques universitaires aux
Etats-Unis :
A la fin du dix-neuvième siècle, les
bibliothèques universitaires aux Etats-Unis étaient peu
nombreuses. « En 1876, la bibliothèque la mieux
fournie- celle de Harvard University ne contenait que 227 650 volumes, la
plupart des bibliothèques existantes étaient rassemblées
sur la côte Nord-Est, dans les vieux Etats »40(*).
En dépit de leur ''dimension '', leur
''solennité'', assimilées par J. Reboult aux cathédrales
européennes du Moyen Age, les BU américaines étaient,
à ce moment là, devancées par leur homologues
européennes « En 1875, les meilleures
universités allemandes possédaient des bibliothèques bien
supérieures aux bibliothèques des Etats-Unis par l'étendue
et la qualité de leurs collections »41(*).
Cependant, les bibliothèques américaines surent
se mettre à niveau et connurent le même développement
rapide et accéléré que les universités.
Melvil Dewey, le célèbre bibliothécaire
américain connu par sa classification décimale, nommé
à Columbia University, à New York, «organisa son
établissement selon des méthodes modernes, recruta du personnel
et créa la première école de bibliothéconomie en
1887 à Columbia »42(*).
Les années suivantes, les Etats-Unis ont connu une
percée remarquable dans les créations technologiques à
usage bibliothéconomique «catalogues collectifs,
classifications, prêt interbibliothèques, méthodes de
gestion. Cette avance technologique s'est maintenue au cours du siècle
avec l'introduction dans les bibliothèques de la microcopie, de
l'audiovisuel et de l'informatique »43(*).
Cette mise à niveau a été soutenue d'une
manière active par les autorités US. « Les
Gouvernements des Etats-Unis et le gouvernement fédéral, depuis
la fin du dix-neuvième siècle, mais surtout à partir de la
Seconde Guerre mondiale, pratiquèrent une véritable politique
documentaire (...). Des moyens importants furent accordés pour
rassembler, conserver et gérer cette
documentation »44(*).
Le Gouvernement fédéral n'a pas
lésiné sur les moyens financiers pour relever le défi de
la modernisation et cela en octroyant des crédits
conséquents aux BU. « Ces crédits sont
accordés par les départements d'Etat et par les institutions
officielles comme la National Science Foundation, la National Commission on
Libraries and Information Science, le Council on Library Ressources,
etc.
Ces attributions de fonds ont été
favorisées par le Library Service Act, en 1965, qui prévoit une
aide financière pour l'enseignement et la recherche en
bibliothéconomie, des subventions aux grandes bibliothèques
universitaires de recherche, leur promotion et celle de la politique
documentaire au sens large »45(*).
A. La coopération et les organisations
professionnelles : Ayant une longue tradition dans ce pays, la
coopération entre les bibliothèques universitaires consiste en
l'échange de documents (le prêt inter), la coordination des achats
et des abonnements, la constitution de catalogues collectifs, ainsi que la
création de forums spécialisés par catégories de
bibliothèques, organisations favorisant la concertation sur tous les
aspects touchant au fonctionnement de ces bibliothèques.
« Des coopératives, des consortiums, des
réseaux multiples se sont formés peu à peu,
étroitement imbriqués les uns dans les autres, impliquant
normalisation et harmonisation des politiques »46(*).
a) La Library of Congress :
« Dès le début du siècle, la Library of
Congress joua un rôle d'animation, d'impulsion et d'harmonisation de la
coopération entre bibliothèques, et elle l'a conservé
jusqu' à nos jours.
Que ce soit en matière de prêt
interbibliothèques, de recherche technologique, de politique d'achat, de
catalogue collectif ou de programmes spéciaux, son rôle est
prépondérant »47(*).
Les actions de la Bibliothèque du Congrès allant
dans le sens d'intensifier la coopération entre les bibliothèques
se sont réalisées, dès 1901, par la mise en place d'un
service de diffusion des fiches de son catalogue (le plus riche d'ailleurs) aux
autres bibliothèques, ainsi que la mise en oeuvre de programmes
d'acquisition en coopération.
Il y a lieu de signaler d'autres produits
coopératifs :
ü La Union List of Serials in Libraries of the United
States and Canada fut publiée en 1927.
Les années trente marquées par la crise
économique ont vu le lancement de programmes coopératifs :
ü Le National Program for Acquisition and Cataloguing
(NPAC),
ü Le Cooperative Cataloguing Program, auquel
contribuèrent 400 bibliothèques du Canada et des Etats-Unis.
b) L'Oregon State Board of Higher
Education : A travers ce bureau, les Etats américains
procédaient, dès 1932, à l'unification des normes
utilisées au niveau des BU.
D'autres initiatives ont été lancées
après la Seconde Guerre mondiale :
- création de bibliothèques de
dépôt, des plans d'acquisition (comme le Farmington Plan de 1948
et 1972) ,
- programmes spéciaux comme le Foreign Newspaper
Microfilm Project en 1956 ,
- dans les années soixante se
créèrent de nombreux réseaux de catalogage collectif,
exemple : l'Ohio College Library Center-OCLC.
c) Le Research Libraries Group :
Créé en 1973, il réunit les bibliothèques de
Columbia University, de Yale University et la New York Public Library
(NYPL). « Il est destiné à l'harmonisation des
achats et à la mise en commun des ressources de ces
établissements »48(*).
d) Le Council on Library Ressources : Il
fut « institué en 1956, grâce à des
fonds de la fondation Ford. Il avait pour but d'aider les bibliothèques
et de promouvoir la recherche. Il a subventionné depuis cette date plus
de 600 programmes divers »49(*). Cet organisme vise à trouver des solutions
nouvelles, basées sur les résultats de la recherche, aux
problèmes de recherche en particulier.
Les efforts de ce Conseil sont
déployés :
« - pour développer les ressources et
les services des bibliothèques ;
- pour améliorer les relations entre les
bibliothèques et diverses institutions américaines et
étrangères »50(*).
e) La National Science Foundation :
Créée en 1958, « elle exerce des
responsabilités capitales dans la coordination et la définition
de la politique en matière d'information scientifique et technique. Elle
finance également des programmes de recherche »51(*).
f) La National Commission of Libraries and Information
Science (NCLIS) : Fondée en 1870, elle fait office d'une
''agence de planification'' au niveau national en ce qui concerne les
bibliothèques.
g) Le Center for Research Libraries :
Créé en 1949 à Chicago, cette structure regroupant les
bibliothèques de recherche de cette région a étendu ses
activités sur tout le territoire US.
Ce centre « possède un catalogue
collectif de tous les documents entrés en dons, en dépôt
permanent, en dépôt indéfini ou en dépôt en
location (...). Le centre a de plus en plus évolué vers la
constitution de collections originales pouvant servir aux autres
établissements : collections de journaux étrangers, de
documents gouvernementaux étrangers, de littérature marginale
étrangère (par exemple, romans populaires indiens),
périodiques très spécialisés (600 000 titres) et
thèses étrangères.
Il est maintenant des plus importantes institutions de
prêt interbibliothèques aux Etats-Unis »52(*).
h) Les Scientific Information Dissemination Centers
(SIDC) : Créés à partir de 1960, ces centres
sont localisés au niveau des universités. « Ils
jouent le rôle de relais documentaires auprès des
usagers »53(*).
D'autres associations professionnelles ont exercé une
influence remarquable sur la coopération entre bibliothèques,
telles que l'American Library Association (fondée en 1876) et
l'Association of Research Libraries.
B. Missions et organisation des BU
américaines :
« Le but principal de la bibliothèque
universitaire est non seulement de fournir tous les documents requis sur
différents supports nécessaires aux programmes d'enseignement
académique, mais aussi d'encourager, de susciter, de promouvoir
l'habitude de lire beaucoup et bien »54(*).
La BU aux Etats-Unis est appelée à
répondre aux besoins documentaires des enseignements universitaires.
« Au second niveau, elle doit pouvoir fournir
à la recherche toute la documentation qui lui est nécessaire et
la lui rendre aussi accessible que possible, à la fois dans son contenu
et dans sa forme (...). Elle joue un rôle intellectuel qui ne peut
être réussi que si elle suit de près les orientations de la
politique de recherche de l'université, en comprend les besoins et sait
se montrer un interlocuteur valable pour les
chercheurs »55(*).
Dans l'objectif de répondre à ces deux types de
besoins : ceux de l'enseignement d'une part, et ceux de la recherche
d'autre part, les bibliothèques centrales à l'université
sont scindées en deux divisions : « l'une pour
la recherche (siège du réseau), et l'autre pour
les'' undergraduates'' (les étudiants préparant la
Licence) »56(*). Cette fragmentation est faite en fonction des
publics auxquels est destinée la BU à savoir : les
étudiants des premiers et deuxièmes cycles et ceux du
troisième cycle, ainsi que les enseignants.
Ce qui caractérise le plus les BU américaines,
selon Raymond Bérard est leur gigantesque taille
« très éloignée de la balkanisation des
universités françaises »57(*).
Pour illustrer son constat, il donne l'exemple de
l'Université de Californie composée de neuf campus (Berkeley,
Davis, Irvine, Los Angeles, Riverside, San Diego, San Francisco, Santa Barbara
et Santa Cruz). La compétence de la bibliothèque centrale dans
ce cas s'étend à l'ensemble de ces
campus. « Cette taille formidable permet en matière
de documentation, de disposer de collections considérables et
cohérentes, et de peser d'un poids plus lourd dans les
négociations avec les éditeurs, en particulier dans le domaine
des licences électroniques »58(*).
Elle a rendu également réalisables des projets,
qui nécessitent un ensemble de compétences et de ressources,
à l'image de celui mené dans l'université de Californie en
vue de créer une bibliothèque numérique donnant
accès aux catalogues et bases de données des neuf campus.
C. Ressources et usagers des BU
américaines : Les bibliothèques universitaires
américaines se distinguent également par la richesse de leurs
fonds documentaires. Parmi celles destinées à la recherche,
R.Bérard cite la moins bien classée, celle de
l'Institut de technologie de Géorgie au
108ème rang possède 1,8 million
d'ouvrages et plus de 11 000 périodiques. La plus petite dans la
catégorie des bibliothèques d'enseignement, celle de
l'Université technique de Louisiane compte 350 000 ouvrages et 2 600
titres de périodiques auxquels elle est abonnée.
Ces collections sont complétées par les
documents provenant des universités européennes, de l'ex-URSS, de
l'Extrême Orient ainsi que du Tiers-Monde.
Les universités américaines s'intéressent
plus à l'échange de thèses soutenues dans les lettres et
les sciences sociales beaucoup plus que celles relevant des domaines
scientifiques car « elles estiment que leur niveau ne
répond plus aux impératifs de qualité et sont
conçues dans une perspective trop limitée de la
recherche »59(*).
Les acquisitions sont assurées par un personnel
composé de « bibliothécaires bibliographes et de
spécialistes hautement qualifiés au point de vue intellectuel,
dont beaucoup sont docteurs ou ont publié dans leur
discipline »60(*).Ceux-là se répartissent les achats de
documents selon les groupes linguistiques ou les disciplines
académiques.
Orientées vers les utilisateurs, les BU
américaines organisent des séances d'information appelées
''faculty seminars'' au profit des professeurs et des chercheurs, au
cours desquelles, les services rendus, les nouveautés en matière
d'acquisitions et une documentation de formation à la recherche
documentaire sont explicités.
D. L'automatisation et les nouvelles technologies de
l'information et de la communication : L'irruption massive
des NTIC dans les BU américaines est très récente selon
R.Bérard. Des dizaines de micro-ordinateurs sont mis à la
disposition des étudiants pour accéder au catalogue
automatisé.
L'université de Stanford a développé en
1972 un système informatique dénommé BALLOTS
(Bibliographic Automation of Large Libary Operation Using a Time-Sharing
System).
BALLOTS est un « système plus complexe
qui intéresse davantage les bibliothèques de recherche, et qui
comporte un plus grand nombre de fonctions relatives au traitement technique
des documents »61(*).
Cette université utilise BALLOTS « non
seulement pour le catalogage de ses ouvrages, mais aussi pour l'ensemble de ses
services techniques(...), dans un programme d'ensemble intégré
qui représente une base de données de plus de cent
langues »62(*).
L'avènement des NTIC en général, et du
média Internet en particulier a profondément transformé
les méthodes de travail au niveau des BU américaines.
Actuellement, celle-ci « offrent la plupart de leurs
ressources électroniques sur le Web, avec des sites riches et
performants qui proposent une quantité impressionnante de
périodiques en texte intégral au prix d'un effort financier
considérable (...).
Chaque service est responsable de la conception et de la
mise à jour de ses propres pages web dans le cadre d'une charte
éditoriale et graphique
pré-établie »63(*).
Le canal électronique que constitue le web, ne se
limite pas à la diffusion des documents scientifiques pour les usagers,
mais également utilisé pour la communication interne au niveau de
la bibliothèque. Ainsi, la BU de Princeton a
« conçu des pages pour ses propres services internes, sur
lesquels figurent des aides au catalogage et à l'indexation, ainsi que
les manuels techniques »64(*).
Par ailleurs, de nouvelles catégories de personnels des
bibliothèques sont apparues : des assistants à la navigation
sur la toile, des consultants en informatique intervenant pour résoudre
les difficultés posées par certains logiciels utilisés par
le public, ainsi que des consultants en recherche documentaire.
La formation des utilisateurs des BU est passée des
Faculty Seminars à la Teaching Library. Philip
Tompkins cité par R. Bérard, assigne à cette
bibliothèque d'enseignement cinq objectifs :
«- faciliter l'appropriation de la technologie par
les étudiants et les enseignants ;
- constituer un centre ou ceux-ci utiliseront en
commun les NTIC pour les besoins de l'enseignement et de la
recherche ;
- permettre l'accès aux collections
imprimées et électroniques présentées sur le campus
et dans le monde entier ;
- intégrer les technologies nouvelles et
traditionnelles pour l'enseignement et la recherche ;
- proposer une formation à l'accès et
à l'analyse de l'information, ainsi qu'à la préparation de
cours et d'exposés s'appuyant sur les NTIC »65(*).
I 1.3.3- Les bibliothèques universitaires au
Canada :
Dans les lignes qui suivent, ils seront exposés :
les organismes créés en vue de favoriser une synergie entre les
potentialités des bibliothèques universitaires
québécoises, les actions et les projets mis en oeuvre afin de
suivre et de s'adapter aux différents contextes universitaire,
technologique et économique, ainsi qu'un exemple d'une
bibliothèque universitaire, ou plutôt un réseau de
bibliothèques dans la province du Québec.
A. La Conférence des recteurs et des principaux
des universités du Québec
(Crepuq) : Cette organisation, créée en
1963, constitue un forum de concertation et d'échange d'informations.
La Crepuq est constituée d'une multitude de
comités et sous-comités qui se penchent sur diverses questions
présentant un intérêt pour l'accomplissement des missions
confiées aux bibliothèques universitaires. Le plus important est
le Comité de coordination des bibliothèques.
a) Le Comité de coordination des
bibliothèques : « Composé du
directeur des bibliothèques de chacun des établissements
universitaires membres [sont membres : les universités :
Laval, Montréal, Mc Gill, Sherbrooke, Bishop's et l'université
Concordia], sauf l'Université du Québec qui, en
raison du nombre de ses constituantes réparties à travers le
Québec, y délègue quatre
représentants »66(*).
Devenu Sous-comité des bibliothèques en 1972,
les activités de cette structure visent
à « favoriser un accès maximal aux ressources
documentaires disponibles dans chaque
bibliothèque »67(*).
Pour cela, les responsables des BU unissent leurs efforts
pour « développer des outils communs, destinés
à favoriser à la fois la rationalisation des ressources et une
meilleure accessibilité à la documentation et à
l'information »68(*).
Du fait que les ressources humaines, documentaires et
financières dont disposent les bibliothèques ne progressent pas
au même rythme que les besoins exprimés par les usagers, il
était impératif de chercher à optimiser l'utilisation de
celles-là et de les rentabiliser.
Pour consolider la coordination et le partage des ressources
dont les BU disposaient « le comité doit d'abord
étudier toutes les ressources disponibles dans la province et ailleurs
s'il y a lieu, et soumettre ensuite un projet de collaboration entre les
bibliothèques universitaires au niveau des collections de
recherche »69(*), recommande les membres du Comité dans leur
première réunion tenue en octobre 1967, dont un extrait du
procès verbal l'ayant sanctionnée a été cité
dans l'article, indiqué précédemment.
Etudier les ressources veut dire avoir des indicateurs
précis qui reflètent les moyens et la situation des structures
documentaires concernées.
· Les études stratégiques : Depuis
1967, les BU québécoises entreprenaient des travaux dans
l'objectif de « recueillir annuellement des statistiques de
gestion (...) grâce à un recueil maintenant informatisé et
établi selon une procédure normalisée, elles produisent
chaque année un tableau précis de l'ensemble des ressources
documentaires, humaines, financières et matérielles des
bibliothèques universitaires, ainsi que d'indicateurs quantitatifs
relatifs à leur utilisation.
La méthodologie de recueil des données ainsi
que les définitions de chacune de ces données ont
été uniformisées au préalable, assurant ainsi un
très haut degré de fiabilité et de
comparabilité »70(*).
Le Sous-comité des bibliothèques
développe une approche de coopération axée sur
l'organisation de rencontres de réflexion, de concertation, et de
discussion permettant de faire le point sur l'évolution des actions
engagées et d'apporter des solutions aux carences
décelées.
* Les projets : Des projets concrets ont
été mis en chantier. Parmi ceux réalisés, on note
celui qualifié de « plus spectaculaire et plus
efficace ». Il s'agit du Réseau Pebuquill qui est un
service de livraison quotidien des documents.
Malgré les distances qui séparent les
universités dans cette vaste province, « ce
réseau permet à un chercheur, quel que soit le lieu de son
travail, d'avoir accès rapidement à l'ensemble de la
documentation des universités
québécoises »71(*).
« La Conférence des recteurs et des
principaux des universités du Québec (CREPUQ) et le Council of
Ontario Universities (COU) ont mis en place un système d'échange
appelé ententes »72(*).
La coopération entre les BU du Québec et celles
de l'Ontario qui a pris des formes multiples, a permis entre autres, la
réalisation d'une liste collective informatisée des publications
en série, « connue sous l'acronyme Cactus, cette
liste permet d'identifier et de localiser un ensemble considérable de
collections, et éventuellement, d'y avoir accès par le prêt
entre bibliothèques »73(*).
Un autre accord conclu avec le Gouvernement
fédéral permet l'accès à l'ensemble des
bibliothèques de la région d'Ottawa.
Ce maillage des bibliothèques «contribua
à rationaliser le développement des collections dans chaque
institution, à faire en sorte que les collections de chaque
université se développent dans un contexte
collectif »74(*).
b) L'automatisation et les
réseaux : Les bibliothèques de
l'université du Québec ont développé leur propre
réseau de catalogue collectif appelé Badaduq.
Les autres BU de cette région du Canada se sont
réunies au départ au sein du réseau Telecat/Unicat
(Télécatalogage/Union cataloguing) affilié à Utlas
(University of Toronto Library Automation System) de 1975 à
1980. « Ce réseau a permis d'améliorer
considérablement l'efficacité et la rentabilité des
services offerts à l'usager grâce à une réduction
importante du temps et des ressources consacrées au traitement de la
documentation »75(*).
Disparu en 1980, ce réseau fut remplacé par
un regroupement de bibliothèques québécoises connu sous le
nom de Riblin (Réseau informatisé des
bibliothèques/Library Information Network).
Ce dernier a rendu possible, outre le développement
d'un système intégré de gestion de bibliothèques
adapté aux besoins locaux, la constitution d'un lieu
privilégié « d'échange d'informations
entre les usagers d'un même système alors que se poursuivent les
études relatives à l'automatisation de l'ensemble des services de
bibliothèque »76(*).
Des mécanismes d'interconnexion des systèmes
locaux adaptés après l'abandon de celui qui vient d'être
cité, ont été mis en place
· L'évolution des technologies : J.
Chassé, J.-R. Brault et O. Dupuis dégagent les principales
tendances qui caractérisent cette évolution. Elles consistent
selon eux en un ensemble d'éléments :
« - le développement des
télécommunications et des réseaux, des techniques
d'accès à l'information et de l'interconnexion des
systèmes qui permettront aux bibliothèques d'offrir un
accès décentralisé, plus rapide et plus efficace, aux
sources d'information disponibles ;
- l'utilisation de plus en plus
généralisée chez les usagers du micro ordinateur personnel
comme poste de travail scientifique (...) qui servira de guichet d'exploitation
à distance des sources d'information ainsi offertes ;
- l'expansion et diversification des services
d'information offerts directement à l'usager ;
- le développement d'une plus grande
convivialité dans les modes d'accès »77(*) .
c) Perspectives pour les BU
québécoises : L'année académique
1992-1993 a vu l'initiative du Sous-comité des bibliothèques
d'engager une réflexion avec la communauté universitaire sur les
nouvelles donnes ayant trait aux effets du développement des nouvelles
technologies de l'information et de la communication.
Cette initiative a consisté en l'organisation d'un
colloque portant sur le thème « Communication
scientifique, nouvelles technologies et rationalisation des ressources :
un défi pour les bibliothèques universitaires ».
Les principaux facteurs dont les bibliothèques
universitaires doivent en tenir compte ont été
déterminés. Ces intervenants ont traité de la
problématique des « modifications profondes du processus
de communication scientifique et de diffusion de l'information,
provoquées par le développement accéléré des
nouvelles technologies, et la nécessaire redéfinition du
rôle de la bibliothèque dans ce nouveau
contexte »78(*).
Un plan triennal 1993-1996 a été adopté
par le Sous-comité qui définit précisément
l'orientation des activités à entreprendre.
Cinq objectifs prioritaires ont été
identifiés :
a) Maximisation de l'étendue des sources
d'information disponibles : Pour des considérations
financières que technologiques, les BU québécoises
orientent de plus en plus leurs choix prioritaires de développement vers
« l'accès à l'information, plutôt que vers la
conservation de collections sur place »79(*).
C'est la satisfaction des besoins documentaires des niveaux
deuxième et troisième cycles qui a guidé leur
démarche. Celle-là reposera désormais « en
très grande partie sur un partage des ressources au sein du
réseau et sur des sources externes à chaque
institution »80(*).
b) Accroissement de l'accès aux ressources
documentaires internes et externes : Cet effort d'élargir
l'accès aux ressources documentaires locales et extérieures est
« techniquement réalisable grâce au
développement rapide des réseaux de
télécommunication, à la prolifération de la
documentation électronique, imprimée et plus
généralement analogique »81(*), affirme l'un des intervenants
au colloque cité plus haut.
Les objectifs du Sous-comité en ce sens vont même
jusqu'à étudier l'intérêt et la possibilité
de « mettre sur pied un catalogue collectif des tables de
matières des périodiques du réseau (...), promouvoir
l'automatisation du prêt entre bibliothèques en respectant le
protocole OSI (Open Systems Interconnexion) et établir des ententes et
une infrastructure en vue de l'implantation de systèmes de transfert
électronique de documents »82(*).
c) Renforcement de la qualité des services
offerts : Il s'agit principalement d'essayer d'intégrer
les concepts de ''qualité totale'' et de ''valeur ajoutée'' des
services et produits offerts par les bibliothèques.
Ces concepts qui sont intégrés dans les domaines
industriels et économiques trouveront leur place, sans doute, dans les
espaces documentaires universitaires.
d) Soutien aux gestionnaires des
bibliothèques : Le souci du Sous-comité est
d' « offrir un soutien accru aux gestionnaires par
l'élaboration de méthodologies communes et d'instruments
d'information de gestion »83(*), relève Clément Tremblay cité
par J.Chassé.
Un groupe de travail sur les statistiques a été
constitué. Il «compile et analyse trois catégories
de données de gestion : les statistiques générales
portant sur l'ensemble des ressources et les activités, les statistiques
sur le prêt entre bibliothèques et les statistiques sur les
activités de catalogage »84(*).
e) Intensification du dialogue avec les partenaires
académiques : Cela dans le but d'échanger les
points de vue sur les évolutions en cours dans les deux
sphères ; documentaire et universitaire, et d'assurer un
développement conjoint de ces dernières.
Le partenariat entre les bibliothèques et les
universitaires porte sur trois axes qui visent à :
« - renforcer l'arrimage entre les objectifs
prioritaires de développement des programmes d'enseignement et de
recherche et ceux de développement et de conservation des
collections ;
- développer une meilleure compréhension
mutuelle de l'impact de la transformation du processus de communication
scientifique et des nouvelles formes de dissémination de l'information
sur le développement des collections et des services des
bibliothèques ;
- poursuivre et intensifier la réflexion sur le
rôle et la place de la formation documentaire dans la formation
universitaire et le soutien à la recherche »85(*).
B. Le réseau des bibliothèques de
l'université Mc Gill : L'université Mc Gill
située à Montréal est la plus importante université
anglophone du Québec. Elle est également la plus ancienne
université dans cette province (fondée en 1821). Elle compte
douze facultés et dix écoles associées, instituts de
recherches avancées, hôpitaux universitaires,
bibliothèques, «offrant les dernières
technologies à leurs utilisateurs, tout est mis en oeuvre pour que
l'université soit à la hauteur de ses ambitions et de sa
réputation »86(*).
Le réseau bibliographique de l'université Mc
Gill est le résultat d'une large politique d'informatisation qui s'est
étendue aux seize bibliothèques du campus, ainsi qu'aux
institutions affiliées (centres de recherche et hôpitaux).
L'accès à ce réseau des
« bibliothèques universitaires (emprunt des documents
directement ou par le biais du prêt entre bibliothèques) repose
sur le principe de la complémentarité des ressources
»87(*).
J.-P. Accart rapporte la mise en place, au sein de ce
réseau, de quatorze banques de données
référentielles et en texte intégral, offertes par le
système Peruse sur tout le réseau de l'université,
l'accès à Internet pour les étudiants et les professeurs,
un prêt entre bibliothèques (PEB) très performant
grâce notamment à l'utilisation d'un système de messagerie
électronique dénommé Ariel.
a) Le projet d'informatisation Notis/Mc
Gill : L'usager a été la pierre angulaire de la
conception de ce projet. « A partir des fonctions classiques
d'une bibliothèque (acquisition, traitement,
disponibilité, prêt), c'est la disponibilité des documents
pour l'usager qui a retenu toute l'attention des
professionnels »88(*).
Mené entre 1986 et 1991, le choix de logiciel a
porté sur Notis, un système de gestion de bibliothèques
intégré.
Cette entreprise a été marquée par un
ensemble d'opérations : « l'inventaire des
collections et le codage par code à barres, une coopération
intense avec le centre de calcul de l'université, l'amélioration
des services aux usagers en unifiant et en intégrant les catalogues,
tout s'est accompagné de mise en place de procédures et de
règles, ainsi que de sessions de perfectionnement du
personnel »89(*).
Le catalogue en ligne du réseau des
bibliothèques (Muse), contient 1,5 millions de notices produites par le
catalogage rétrospectif, courant ainsi que des notices externes, se
trouvant dans les autres bibliothèques avec lesquelles des accords de
coopération ont été conclus. Il est consultable
également sur Internet.
b) La fourniture électronique de
documents : Dans l'objectif d'atténuer les effets des
restrictions budgétaires aux bibliothèques de l'université
Mc Gill et qui se traduisent par des désabonnements aux
périodiques scientifiques, on a cherché les moyens technologiques
pour partager les ressources existantes dans chacune des bibliothèques,
une ''globalisation'' des ressources.
« c'est le cas pour le département Chimie
à l' Uquam qui propose en ligne cent titres sélectionnés
qu'il est le seul à posséder, et ceci à titre de projet
pilote.
D'autre part, un consortium des bibliothèques
médicales, appelé Mc Gill Medical and Health Libraries
Association (MMAHLA) réunissant vingt deux bibliothèques a
défini une politique globale d'achat des
périodiques »90(*).Cette politique est réajustée chaque
année.
Le système Ariel permet d'optimiser l'usage des NTIC
pour le développement des bibliothèques, la transmission via
Internet de documents numérisés, ce qui favorisera l'accès
à l'information désirée par les usagers.
I 1.3.4- Les bibliothèques universitaires en
France :
Créées à la faveur de la réforme
générale de l'enseignement supérieur après 1870,
leur mise en place a été entérinée par des textes
réglementaires parus en 1878 et 1886 qui ont défini leur
fonctionnement.
Les missions qui leur ont été assignées,
entre autre, l'inscription des ouvrages, leur classement par format et ordre
d'entrée, la reliure, l'élaboration des fichiers (l'un par
auteur, l'autre méthodique selon la classification de Brunet).
Le dépôt des thèses, le prêt et le
prêt interbibliothèques ont été codifiés. La
politique d'acquisition et le budget de ces structures ont été de
la partie. « L'année 1952 marque, certes, le
début d'un effort de modernisation qui se traduisit par la normalisation
des fichiers de catalogage (125/75mm), par la création du catalogue
alphabétique matières, par celle du CCOE [Catalogue
collectif des ouvrages étrangers] »91(*).
La croissance du nombre d'étudiants (de 150 000 en 1855
à 820 000 en 1926 selon Jarrige et Pechenart) a imposé une
nouvelle politique de construction et une nouvelle organisation des BU.
Dès 1962, des orientations en matière
d'organisation des services de ces structures ont été
arrêtées :
- mettre le plus grand nombre possible d'ouvrages en libre
accès en utilisant la CDU (Classification décimale
universelle) ;
- les ouvrages inactuels sont mis dans les magasins et
classés en secteurs symbolisés par des lettres ;
- le fichier systématique doit désormais
être élaboré selon les indices CDU.
Au milieu des années soixante-dix, d'autres textes ont
défini l'organisation administrative et la nature juridique des BU.
« Du point de vue de leur nature juridique, les
bibliothèques universitaires ou bibliothèques interuniversitaires
sont des services communs à une ou plusieurs universités ;
elles ont une mission d'orientation, d'étude, de recherche et
d'enseignement bibliographique et documentaire. Elles sont dirigées par
un directeur et administrées par un conseil des
bibliothèques »92(*).
Celui-ci, composé à égalité de
représentants des enseignants, chercheurs, étudiants et de
représentants du personnel de la bibliothèque, a pour rôle
de proposer le budget à l'adoption du Conseil de l'université et
de se prononcer sur les règles de fonctionnement. Il participe par
ailleurs à la définition et à la mise en oeuvre de la
politique documentaire de l'université à travers les commissions
scientifiques consultatives spécialisées créées
pour chaque section documentaire.
Selon les auteurs cités plus haut, il existe
actuellement 56 services communs de la documentation (SCD), 4 services
interétablissements de coopération documentaire (SICD) et la
Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNUS) en
province.
A. Typologie des bibliothèques universitaires
françaises :
Ø Les bibliothèques interuniversitaires
(BIU) : Ce sont des établissements communs à
plusieurs universités situées dans une même
Académie.
Ø Le service commun de la documentation
(SCD) : Au début des années 1990, les BU de
province furent régies par une nouvelle
réglementation visant à leur associer les autres
bibliothèques de l'enseignement supérieur telles les
bibliothèques d'instituts, de laboratoires d'UFR (Unités de
formation et de recherche) en vue de créer un même service :
le service commun de la documentation. Toutes ces unités doivent mettre
en commun leurs ressources documentaires.
Le SCD regroupe, outre les collections de documents, les
moyens d'accès à l'information et les centres chargés de
leur gestion. Un système documentaire unique comme résultat de la
fusion.
Les principales missions confiées à ce service
se résument à la mise en oeuvre d'une politique documentaire
favorisant l'accès à l'information scientifique et technique en
assurant un soutien et une formation aux usagers dans leurs différents
niveaux.
Les universités qui ont leur siège dans une
même ville, académie ou région doivent obligatoirement
créer leur propre service commun de la documentation (SCD), mais elles
peuvent également créer entre elles un ou plusieurs services
interétablissements de coopération documentaire (SICD).
En dépit de la diversité de ces
établissements coopératifs, l'objectif est le même :
optimiser l'usage des ressources documentaires éparpillées dans
des sites différents.
La coopération entre ces services peut porter sur la
totalité des disciplines dispensées ou sur une partie. L'accent
est mis plutôt sur la définition d'un référentiel en
matière d'équipements, de réseaux documentaires et
d'utilisation des techniques nouvelles. La création de catalogues
collectifs est aussi un de leurs objectifs.
B. Les structures d'encadrement des BU
françaises et l'informatisation :
Au fil des décennies, les BU en France, dans le cadre
de leur mission d' «orientation, d'étude, de
recherche et d'enseignement bibliographique et
documentaire »93(*), ont été accompagnées
par une panoplie de directions et de services ministériels
spécialisés. Cela démontre l'intérêt
porté par les autorités à l'université en
général et à son système documentaire en
particulier.
a) La Direction des bibliothèques de France
et de la lecture publique (DBLP) : Créée en 1945,
cette direction qui relève du ministère de la Culture a
oeuvré pour la normalisation des activités des BU. Ses services
techniques ont élaboré et mis au point, en collaboration
étroite avec l'AFNOR (l'agence de normalisation), les agences de
normalisation étrangères et l'ISO (Organisation internationale de
normalisation), les normes concernant la documentation, en particulier celles
de catalogage, d'indexation matière et de
translittération.
La BDLP créa en 1971 le Bureau d'automatisation des
bibliothèques qui « développera une conception
centralisatrice, proposant, à partir d'un centre de traitement deux
types de services : une distribution de fiches normalisées (CANAC
[Catalogage national centralisé] ) et un système de
catalogage partagé (CAPAR) »94(*).
L'automatisation a été perçue par le BAB
comme un outil de coopération entre les bibliothèques et un
préalable pour la participation au projet CBU (Contrôle
bibliographique universel) qui favorisait l'échange de bandes
magnétiques de description bibliographique avec d'autres pays.
Casseyre et Gaillard soulignent que l'automatisation des
bibliothèques françaises a été réellement
engagée par la Division de la coopération et de l'automatisation
(DICA), une des quatre composantes du Service des bibliothèques qui
avait la charge, entre autre, des bibliothèques universitaires.
b) La division de la coopération et de
l'automatisation (DICA) : Ses efforts ont été
dirigés sur l'implantation de terminaux pour la recherche documentaire
informatisée à partir de 1976. « la cadence moyenne
de l'équipement s'élevait à 10 par an, pour atteindre,
dès 1980, 50 unités »95(*).
c) La Direction de la planification et du
développement universitaire : A travers cette structure,
le ministère français de l'Education nationale s'est
engagé, depuis 1987, à la mise en place d'un catalogue collectif
national des ouvrages conservés dans les bibliothèques de
l'Enseignement supérieur. Ce programme baptisé Pancatalogue,
constitue un outil de localisation et de fourniture de notices pour les
catalogues locaux de bibliothèques.
La participation au Pancatalogue est une obligation pour
toutes les unités documentaires des universités. Ces
unités doivent respecter les règles nationales de catalogage et
notamment l'indexation RAMEAU. Un plan de saisie informatique par conversion
rétrospective des catalogues des grandes bibliothèques a
été lancé.
Parmi les grandes orientations de l'informatisation du
catalogue, on cite :
ü l'adoption d'une stratégie de dérivation
des données catalographiques à partir des sources. Le catalogage
original tendrait ainsi à n'être que résiduel.
ü la généralisation de la conversion
rétrospective des fichiers dans le cadre de l'informatisation locale des
établissements.
Les incohérences et les lacunes constatées dans
le processus de l'informatisation des bibliothèques
universitaires « ont fait émerger la
nécessité d'une démarche commune de réflexion et de
méthodologie sur l'informatisation de la fonction documentaire
universitaire dans son ensemble et dans le cadre des
SCD »96(*).
Une procédure d'élaboration d'un schéma
directeur informatique des bibliothèques universitaires a
été mise en place.
Pour le catalogage, les BU doivent faire le choix d'un
réservoir bibliographique parmi les trois recommandés :
OCLC, SIBIL ou BN-Opale.
Ce choix repose sur la recherche de la meilleure
adéquation du contenu d'une base de données avec les fonds d'un
établissement et sa politique d'acquisition de façon à
trouver le ratio le plus satisfaisant entre les créations et les
dérivations de notices catalographiques.
Des outils coopératifs en ligne sont
créés au cours des années 1980 :
- Le SUNIST (Serveur universitaire national
pour l'information scientifique et technique) et ses différentes bases
de données : le CCN-PS (Catalogue collectif national des
publications en série), le CCF, et Téléthèses.
- Le CCF : Le projet du catalogue
collectif de France a été lancé en 1989 par le
ministère de l'Education nationale, la Bibliothèque de France
(ancêtre de la BNF), 31 bibliothèques universitaires ainsi qu'une
cinquantaine de bibliothèques municipales possédant des fonds
d'ouvrages de taille importante. Pour cet effet, un schéma directeur
informatique a été validé en 1994.
- Téléthèses :
C'est une base de données mise en place en
1983, « elle signale les 273 000 thèses de doctorat
soutenues en France dans toutes les disciplines depuis 1972, à
l'exception des thèses soutenues dans le domaine de la santé
recensés depuis 1983 »97(*).
- Le PEB : Le prêt entre
bibliothèques est un service créé au niveau des
bibliothèques universitaires en 1987. « Doté
d'une messagerie interne, le PEB permet aux quelques 300 bibliothèques
et centres de documentation participants d'établir des demandes de
fourniture de documents primaires, après une recherche de localisation
lancée auprès de groupes de bibliothèques classées
en deux groupes thématiques : Droit-Lettres et
Medecine-Pharmacie-Sciences. Il est ainsi possible d'obtenir ou bien la
communication de l'original, ou bien la fourniture de produits de
substitution »98(*).
d) La Direction de l'information scientifique et
technique et des bibliothèques (DISTB) :
Héritière de la DPDU, cette direction chargée des BU a
entrepris en 1992 des travaux d'élaboration du schéma directeur
informatique des réseaux des bibliothèques universitaires.
La réflexion a porté sur
« l'ensemble des applications informatiques nationales mises
à la disposition des bibliothèques
universitaires »99(*) .
Il s'agit du système de prêt PEB, des catalogues
collectifs permettant d'identifier et de localiser les documents (Pancatalogue,
CCN-PS, Téléthèses) et enfin un outil professionnel,
Rameau (harmonisation du vocabulaire de description du contenu des
documents).
Ces applications conçues indépendamment les unes
des autres, se sont avérées complémentaires sur le plan
fonctionnel, d'où l'objectif des travaux
engagés : « L'objectif du schéma
directeur consistait donc à définir un plan concerté de
développement à moyen (cinq ans), favorisant les
complémentarités et prenant en compte les évolutions
techniques »100(*).
Après un plan de l'existant et une étude des
besoins des différents utilisateurs, des orientations ont
été déterminées et allant dans le sens de
répondre aux besoins documentaires de niveau recherche, de diminution
des coûts et de se mettre au fait de l'évolution de
l'environnement bibliothéconomique et technologique.
« Une conception nouvelle du système de
prêt entre bibliothèques ; il s'agit principalement de
permettre l'enchaînement des opérations d'identification, de
localisation et de demande de fourniture de
documents »101(*). Cela permettra de réduire les délais
d'accès aux documents désirés par les usagers.
Les coûts de catalogage ont été
analysés et on a proposé, au lieu de trois sources
bibliographiques à savoir : BN-Opale, Sibil, et OCLC, de regrouper
ces dernières en un seul réservoir avec une fonctionnalité
de catalogage partagé.
Les retombées du nouveau système, comme
attendues par Françoise Pellé sont :
- rationaliser l'achat des notices bibliographiques (du
fait que leur acquisition soit centralisée, ce qui diminuera
immanquablement le coût d'achat pour chaque participant),
- une diminution globale de la charge de catalogage,
puisqu'un même document ne devrait plus être catalogué
qu'une seule fois pour l'ensemble des bibliothèques.
- enfin, la cohérence des données sera
améliorée dès l'origine puisqu'une seule source, avec les
mêmes référentiels, sera utilisée par toutes les
bibliothèques.
e) La Direction de l'information scientifique, des
nouvelles technologies et des bibliothèques (DISNTB) :
Cette direction a pris en janvier 1996 la succession de la DISTB. Elle comprend
la Sous-direction de l'IST, la Sous-direction des technologies nouvelles, la
Sous-direction des bibliothèques et la Mission des musées.
Ses missions sont :
« - d'une part, de définir la politique
générale d'informatisation des bibliothèques
universitaires,
- et d'autre part, de définir la politique
générale de fourniture de l'information bibliographique aux
bibliothèques universitaires »102(*).
Les auteurs de Administration et bibliothèques
donnent le nombre de 53 BU jusqu'à fin 1995 qui ont fait le choix d'un
système intégré de gestion des bibliothèques, 15
qui ont informatisé la plupart des fonctions bibliothéconomiques
avec des logiciels intégrés et toutes les autres ont un projet en
cours.
Conclusion de la première
section :
Après une définition du type de
bibliothèques abordé par la présente étude,
à savoir la bibliothèque académique, ainsi que la
délimitation de ses prestations standards et ses variantes, suivant le
public auquel elle est destinnée, une fresque générale des
bibliothèques universitaires nord-américaines et
européennes est établie.
Ainsi, en Allemagne, aux actions fédérales, se
joignent les initiatives locales, des lands, pour réussir le
développement technologique des bibliothèques universitaires avec
un soutien financier très perceptible. En dépit de la richesse et
la qualité des fonds documentaires des BU germaniques, des programmes de
coopération et de coordination des achats ont été mis sur
pied et ceci depuis des décennies. L'appropriation des nouveaux
média par les structures documentaires et pédagogiques constitue
le mobile des différentes actions entreprises.
La situation des BU yankees se caractérisent par
l'intégration et la capitalisation des technologies nouvelles de
l'information et de la communication qui ont boulversé et l'organisation
des espaces des bibliothèques et les fonctions des professionnels qui y
exercent. Les réseaux de bibliothèques créés au
départ dans un espace géographique resreint se sont
généralisés au reste de ces structures dans ce pays. Il
faut signaler également la profusion d'organisations et d'institutions
aussi bien gouvernementales que corporatistes, aux coté de la
prépondérante Bibliothèque du Congrès, qui oeuvrent
dans l'objectif de faciliter la gestion, l'accès et la diffusion de
l'IST.
L'harmonisation et la normalisation des politiques fondant ces
opérations sont aussi poursuivies.
Un autre pays d'Amérique du Nord, le Canada, et plus
exactement la province du Québéc, la coopération
interbibliothèques académiques se voit prise en charge par un
cadre organisationnel, le Comité de coordination, qui procède par
une approche globale intégrant tous les éléments
favorisant l'accès partagé à la documentation
détenue par chacune des unités .
Dans l'Hexagone, les BU sont encadrées et
accompagnées dans leur fonctionnement et informatisation par des
départements spécialisés dédiés, qui
étudient leurs ressources et la problématique de l'optimisation
de leur usage. Contrairement aux trois autres pays étudiés, la
France est imprégnée par une forte centralisation des projets et
des initiatives. L'informatisation quant à elle arrive tardivement en
comparaison avec son voisin du nord et évidemment du pionnier dans cette
démarche de mise en phase avec les mutations technologiques intervenues
dans le domaine de la gestion de l'information et sa diffusion, les Etats-Unis.
SECTION 2 : LES BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES ET
L'INFORMATISATION
I 2.1- Eléments historiques sur
l'informatisation des bibliothèques :
Elles sont exposées ci-dessous, selon un ordre
chronologique, les expériences qui ont marqué le processus de
l'informatisation des bibliothèques, rapportées par P.-Y.
Duchemin et A. Jacquesson.
I 2.1.1- Les procédés mécaniques
et photographiques :
· En 1927, un système apparu aux Etats-Unis,
Dickman Book Charger, créé en vue de mécaniser des
tâches routinières telles que le
prêt. « Il était composé d'une plaque
métallique portant le nom et l'identification du lecteur (...). Ce
procédé allégeait considérablement le travail de
l'utilisateur de la bibliothèque »103(*).
· En 1936, à la bibliothèque de
l'université du Texas, la carte perforée, inventée en
1890, a trouvé sa première application. Chaque demande de
prêt était perforée sur une carte et la tabulatrice IBM
triait les cartes, représentant chacune une transaction de prêt,
par date, par emprunteur et par titre.
Ce système fut plusieurs fois amélioré
afin de faciliter la tâche de prêt et de pouvoir gérer les
statistiques, les rappels, etc. Il y a lieu de mentionner que l'utilisation de
ce type de mécanisation s'est étendue à d'autres fonctions
comme le bulletinage, la gestion de la reliure et enfin pour la gestion
financière des acquisitions dans les années 1950/1960.
· A l'aube des années 1940, la Gary Public Library
(Indiana, USA) a installé un système « qui
photographiait livres et cartes de lecteurs (photocharging), évitant
ainsi, une grande partie de la saisie d'informations »104(*).
Ce système a buté sur les délais longs de
développement photographiques de l'époque.
« Un variante sonore (audiocharging) vit
également le jour ; l'employé du guichet de prêt
lisait les informations sur un magnétophone ; mais il n'eut pas
plus de succès : le repérage des informations sur la bande
magnétique était long et
pénible »105(*).
I 2.1.2- Les procédés
informatiques : L'utilisation effective de l'informatique
est intervenue aux Etats-Unis au début des années soixante, suite
aux développements qu'a connue cette discipline notamment, l'apparition
de systèmes en temps partagé, et les réseaux de
transmission de données, tel Arpanet, premier réseau de
communication par paquets, destiné à relier par informatique les
grands instituts de recherche.
· « En 1961, pour faire face à
l'augmentation croissante du volume des publications à gérer dans
les domaines scientifiques, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) met
en oeuvre le prototype d'un serveur documentaire destiné à
faciliter les recherches de ses utilisateurs »106(*). Il s'agit du projet TIP
(Technical Information Project) qui démarra sur un fichier documentaire
contenant des informations bibliographiques dans le domaine de la physique.
· En 1964, la firme Lockheed présenta, pour le
compte de la NASA, confrontée à une masse volumineuse de rapports
techniques, un système documentaire informatisé, appelé
Converse, permettant de gérer cette documentation.
· A la Bibliothèque du Congres à
Washington, Henriette D. Avram présenta en 1964 le résultat de
son équipe qui s'était attelée à mettre au point un
format utilisable pour l'enregistrement d'informations bibliographiques
lisibles en machine. Le format élaboré prit le nom : MARC
(Machine Readable Cataloguing).
· Lockheed présenta de nouveau, en 1965, pour le
compte de la NASA, un système de recherche d'informations, interrogeable
à distance par ses différents laboratoires et ses partenaires.
· En 1965, le MIT récidive en matière
d'innovations en lançant le projet INTREX (Information Transfer
Experiment), dont l'objectif ultime était de fournir à la
communauté scientifique de cet établissement un serveur qui
permettrait, non seulement de retrouver des références
bibliographiques en utilisant une multitude de paramètres de recherche,
mais également de rendre possible l'accès à l'information
recherchée en texte intégral. Ce projet, pour les coûts
élevés qu'il générait, fut arrêté. Il
constitue le prélude aux systèmes actuels en la
matière.
· En Suisse, précisément à
Genève, au BIT (Bureau international du travail), en 1963, les travaux
effectués dans le but de concevoir un système de documentation
informatisé aboutirent à la mise au point de ISIS (Integrated
Scientific Information System), opérationnel à partir de 1966.
· Entre 1966 et 1968 le format MARC fut utilisé
à la Bibliothèque du Congrès et seize autres
bibliothèques étasuniennes. Il se répandit, ensuite, sur
tout le territoire américain, après la parution d'une seconde
version, baptisée MARC II, ultérieurement dénommée
US-MARC, plus spécifiquement conçue pour faciliter
l'échange de notices bibliographiques.
· En Angleterre, la maison ALS (Automated Library
System) fut la première à offrir, dès 1967, dans le
domaine commercial un système de prêt informatisé
(ALS-1) ; il fut installé pour la première fois à la
Sussex County Library.
· En 1967, la conception orientée objet fut mise
au point. Elle s'est développée dans les années 1970. Il
s'agit d' « une organisation du logiciel en un ensemble
d'objets dissociés qui comprennent à la fois une structure de
données et un programme de traitement. Ce qui permet une
modularité notablement plus importante, une syntaxe ''flexible'' et rend
les objets cohérents et aisément
manipulables »107(*) .
Associée à un système de gestion de bases
de données relationnel (SGBDR), cette technique « permet
la modélisation de tout objet multimédia en gérant
parallèlement des objets textuels, des objets sonores et des objets
graphiques, et offre des perspectives nouvelles à la gestion
électronique de documents (GED) »108(*).
· Dans l'Hexagone, « en 1968, MONOCLE (Mise en
ordinateur d'une notice catalographique de livre) est le premier catalogue
produit informatiquement en France par la bibliothèque universitaire de
Grenoble, sous l'impulsion de Marc Chauveinc »109(*).
· En 1969, la société SDC (System
Development Corporation) développa le logiciel Orbit (Online Retrieval
of Bibliographic Information Time-shared), un serveur documentaire. Suite
à son exploit, cette compagnie fut chargée par la National
Library of Medicine de réaliser un logiciel d'interrogation interactive
du fichier bibliographique Medlars.
· En Angleterre, en 1970, la société
Plessy équipait la bibliothèque publique de Camden d'un
système de prêt utilisant les codes-barres (représentation
de caractères au moyen de barres verticales en vue d'une lecture
optique).
· L'année 1971, en France, a connu plusieurs
expériences :
- la mise en service de l'Application de gestion
automatisée aux périodiques (AGAPE), catalogue automatisé
des périodiques de la Bibliothèque universitaire de
Nice ;
- la création du catalogue de périodiques de
l'Isère (CPI) et la publication de la première édition de
l'International Standard Bibliographic Description (ISBD).
· En Allemagne fédérale, les
premières réalisations virent le jour dans les
bibliothèques d'universités : le format de données
lisibles par machine MAB (Maschivelles Austauschformat für Bibliotheken)
est conçu en 1973.
· Dès l'année 1973, les BU
françaises intégrèrent les terminaux d'interrogation de
bases de données. « En 1978, on compte 25 sections de
bibliothèques universitaires dotées d'au moins un terminal
d'interrogation et, en 1982, c'est un parc de 160 terminaux qui est disponible
dans les bibliothèques françaises »110(*).
· Le modèle ISO/OSI est né en 1980. L'Open
Systems Interconnection ou interconnexion de systèmes ouverts est
réalisé suite aux travaux de l'Organisation internationale de
normalisation (ISO). Porté sur la normalisation de l'interconnexion des
systèmes informatiques, cette approche s'est donnée l'objectif de
« diviser l'ensemble des procédures de connexion en sept
''couches'' normalisées, correspondant chacune à un niveau
précis de la connexion et permettant ainsi de relier des systèmes
fonctionnant sur des architectures
différentes »111(*).
Grâce à cette conception, les
bibliothèques peuvent réaliser des connexions distantes servant
à l'échange de données bibliographiques, d'informations
professionnelles, etc.
· En France, la DBIMIST (Direction des
bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et
technique) décide en 1982 d'informatiser les fonctions de prêt et
de catalogage d'une manière graduelle.
Des terminaux MOBICAT (pour le catalogage), ont
été mis en place au niveau des BU suivant le format MARC. Cette
action fut suivie par l'adoption du système MOBIPRET.
· Les premières années de la
dernière décennie (1990) virent en France l'adoption par les BU
des systèmes informatiques intégrés, notamment
l'intégration des deux fonctions : catalogage et prêt.
· Le modèle client/serveur paru dans les
années 1990 devient le modèle d'architecture des systèmes
informatiques modernes. Contrairement aux architectures classiques
basées sur le traitement de masse sur des applications
centralisées suivant un schéma ''maître-esclave'', le
modèle client/serveur vise à « favoriser
l'accès individuel aux informations dans un schéma de dialogue
d'égal à égal »112(*).
L'avènement de ce modèle a permis la
redéfinition de la notion de réseau. « La
centralisation des réseaux de bibliothèques disparaît au
profit de l'interconnexion de réseaux »113(*).
L'objectif poursuivi : « réussir
à interconnecter des applications hétérogènes
grâce à des protocoles communs
standardisés »114(*).
I 2.2- L'apport de l'informatique dans une
bibliothèque universitaire :
I 2.2.1- Nécessité de
l'informatisation :
Selon P.-Y. Duchemin115(*), deux principales raisons doivent amener le
responsable d'une bibliothèque à informatiser son
établissement :
- d'une part, le souci d'améliorer le fonctionnement
de l'établissement par une réorganisation des opérations
effectuées qui débouche sur un changement des méthodes de
travail des bibliothèques. Une transformation à la faveur des
services qu'offre l'outil informatique. Celui-ci étant susceptible de
réduire la durée de certaines tâches lourdes et
répétitives comme le catalogage et le prêt.
- d'autre part, le souci d'améliorer les services
rendus aux usagers.
Ceux-ci sont principalement la mise à disposition de
documents pertinents dans les meilleurs délais et la mise en place
d'outils de recherche documentaires de qualité. Un catalogue
automatisé, complet et à multiples critères d'accès
rendra la phase de dépistage de l'information bibliographique des
usagers facilement praticable et d'une efficacité et rapidité
sans commune mesure avec les méthodes classiques basées sur des
fichiers imprimés, multiples et à accès
séquentiel.
L'automatisation de la fonction prêt permettra de
réduire la durée des transactions, donc des files d'attente des
utilisateurs.
L'informatisation de la bibliothèque a des
retombées positives selon Jacquesson et sur plusieurs aspects :
a) amélioration des services
techniques : «L'informatique doit permettre
d'améliorer la rapidité et la qualité des services
techniques d'une bibliothèque (acquisition, catalogage, prêt,
etc.) »116(*) .
b) maîtrise des coûts : L'automatisation
permet à la bibliothèque d'avoir une idée précise
des coûts de fonctionnement du système.
c) amélioration des services aux utilisateurs, qui peut
se concrétiser par la célérité de traitement des
documents rendue possible par la performance des outils informatiques, ainsi
que par les réservoirs bibliographiques automatisés.
La connexion des systèmes informatiques des
bibliothèques donnera à l'utilisateur un seul catalogue des
ressources documentaires dont regorgent les bibliothèques.
d) amélioration des outils de
management : « Par outils de management, il
faut comprendre, d'une part, les statistiques et rapports divers qui
rendent compte de l'activité de la bibliothèque, d'autre part,
les divers tableaux de bord que l'informatique permet de tenir en permanence
(finances, personnel, prêt, etc.). Ces informations permettent aux
responsables de prendre en tout temps les mesures qui
s'imposent »117(*).
e) réorganisation de la
bibliothèque : «Le passage à des
procédures informatisées est l'occasion de modifier celles-ci, si
elles ont pris de l'âge »118(*). En effet,
l'opération de l'informatisation implique la prise en compte des
procédures en cours de traitement des documents, de leur
sélection et de leur mise à disposition. L'équipement
d'ouvrages, à titre d'exemple, d'étiquettes de codes à
barres, nécessaire pour le prêt, est une opération qui
sous-entend la manipulation de toute la collection de la bibliothèque et
qui peut être l'occasion de changer le type de classification
adopté (CDD, CDU, propre, etc.) ou de tenir compte des mises à
jour apportées à cette classification.
La réorganisation de la bibliothèque touche
également le personnel en affectant les éléments ayant des
notions dans le domaine informatique aux tâches qui nécessitent
leur présence ou d'engager un programme de formation du personnel au
système informatique choisi.
f) réponse à la crise du système
manuel : La crise du système manuel s'observe dans les files
d'attente des utilisateurs aux guichets de prêt, les retards
considérables dans le traitement des documents acquis (catalogage,
indexation, édition des notices bibliographiques à insérer
dans les fichiers...), difficultés d'avoir des statistiques sur le
mouvement des collections et des données comptables fines et à
temps.
g) coopération : Aujourd'hui, les flux de
nouvelles publications difficilement maîtrisables par les
bibliothèques universitaires qui doivent rendre disponibles les
documents d'étude et de recherche à leurs publics, impose
à celles-ci d'asseoir des bases de coopération tant pour les
catalogues collectifs, qui donneront des informations d'un intérêt
certain des fonds documentaires des autres bibliothèques pour
l'utilisateur, que pour le catalogage partagé qui épargnera aux
catalogueurs de refaire un travail déjà réalisé par
d'autres structures documentaires.
L'informatique s'avère comme un outil incontournable
pour consolider la coopération entre les bibliothèques. La mise
en place de réseaux permettant l'échange de notices
bibliographiques, de renseignements (par e-mail) et de documents
numériques en est une image illustrative.
h) l'informatique pour soi : L'utilisation des outils
informatiques permet à la bibliothèque de ne pas se couper des
procédés technologiques en cours dans la société.
Elle lui permet de ne pas rester à la marge des techniques innovantes de
traitement, d'échange, de communication et de gestion adoptées
dans la plupart des services d'enseignement et dans les secteurs
socio-économiques.
Après avoir montré l'intérêt de
l'introduction de l'informatique dans la bibliothèque, nous allons voir
quelles sont les fonctions d'un système automatisé aussi bien sur
le plan bibliothéconomique que managérial.
I 2.2.2- Les fonctions d'un système
informatisé pour bibliothèque :
Pour Duchemin, un système de gestion de
bibliothèque devrait inclure les fonctionnalités
suivantes :
« - un fichier bibliographique, contenant toutes
les données catalographiques des documents conservés par la
bibliothèque, normalement structurées selon un format respectant
la norme ISO 2709 [voir infra. L'informatisation et la normalisation
p.58], auquel il est possible de joindre des notices de données
locales ;
- un fichier d'exemplaires, permettant la gestion des
différents exemplaires d'un même document ;
- un fichier de bulletinage, permettant la gestion
informatisée des collections de publications en
série ;
- un fichier d'autorité, également
structuré selon un format respectant la norme ISO 2709, offrant à
l'ensemble des applications une cohérence globale en ce qui concerne les
accès contrôlés ;
- un accès public en ligne permettant à
l'utilisateur de sélectionner et d'obtenir les documents qu'il
recherche ;
- un fichier des utilisateurs, permettant l'identification
des emprunteurs lors des opérations de prêt ;
- un fichier de prêt, mettant en relation le fichier
bibliographique et le fichier des utilisateurs inscrits à la
bibliothèque ;
- un module spécifique, largement
paramétrable, permettant d'éditer toutes sortes de tris, de
statistiques ou de petites éditions »119(*).
Les fonctionnalités d'un système informatique
pour bibliothèques sont en nombre de six pour Jacquesson : les
acquisitions, le catalogage, le bulletinage, le prêt, l'accès
public aux catalogues et enfin les fonctions de gestion. Il en explique les
contours avec forts détails :
A. Les acquisitions : La gestion des
acquisitions a pour objectif de faciliter les ordres de commandes, de
contrôler les arrivées et les retards et gérer les
dépenses relatives aux achats.
L'architecture informatique propre aux acquisitions met en
relations les ensembles de données suivants :
a) Les données des commandes proprement dites :
Les enregistrements contiennent les informations bibliographiques relatives
à la commande (auteur, titre, édition, etc.), mais
également le code du fournisseur retenu pour la commande et le compte
à débiter,
b) Les données concernant les
fournisseurs : Il s'agit de constituer un fichier d'adresses des
fournisseurs qui seront des libraires, des distributeurs, des
sociétés savantes, etc.,
c) Les données concernant les lecteurs :
Cet ensemble de données est optionnel, on ne l'utilise que dans le cas
ou le nombre de lecteurs autorisés à faire des propositions
d'achat est élevé. Les informations concernant les lecteurs (les
mêmes que celles utilisées pour la gestion du prêt)
permettront à la bibliothèque d'avertir ses utilisateurs de la
disponibilité des ouvrages désirés.
d) Le système comptable des
acquisitions : Une bibliothèque doit généralement
gérer plusieurs dizaines de comptes, soit par département ou
professeurs dans une université, soit par type de documents, soit par
succursale, etc. Il s'agit pour chaque compte de connaître l'attribution
budgétaire annuelle, la somme des paiements effectués, la somme
engagée (commandes en cours ou abonnements), et le solde disponible.
B. Le catalogage : Le catalogage fait
appel, pour l'informaticien, aux notions de structure des données et de
saisie.
a) La structure des données : Trois types de
données bien particulières vont servir à la description
des entités bibliographiques physiques.
* Les données bibliographiques descriptives :
Elles concernent le catalogage en vigueur.
* Les données concernant l'analyse de contenu : Il
peut s'agir des grandes classifications systématiques
encyclopédiques comme la CDU ou la Dewey.
On trouvera également des informations concernant une
indexation analytique telle les vedettes matières de Laval et ses
différents dérivés (par ex. Rameau) destinées aux
bibliothèques encyclopédiques.
* Les données locales : Ce sont des informations
sur l'exemplaire physique possédé par la bibliothèque
telles son numéro d'inventaire, sa côte, sa localisation (salle de
lecture, magasins,...), son mode d'acquisition...
- Les fichiers d'autorité : Ils
répertorient les formes normalisées des vedettes, tant
alphabétiques que matières, ainsi que les différents
renvois qui leur sont nécessaires. Les fichiers d'autorité
permettent donc une normalisation du classement et de l'accès aux
notices. Pour un accès alphabétique, un fichier d'autorité
comportera donc des noms de personnes, collectivités, livres classiques
(anonymes ou sacrés).
Le principe général de fonctionnement des
fichiers d'autorité est d'ordre qualitatif. Ils agissent comme filtres
sur toute nouvelle notice entrée en machine ; ils permettent de
comparer les données à l'inclusion à celles que les
fichiers d'autorité codifient déjà.
Vu leur importance pour la gestion des catalogues, les
systèmes d'information développés gèrent
désormais les fichiers d'autorité.
b) Principes de saisie du catalogage : L'auteur
suscité indique qu'il existe plusieurs méthodes permettant
d'introduire des notices bibliographiques dans un système
informatisé de la bibliothèque.
La méthode la plus classique consiste en la saisie par
la bibliothèque elle-même des données catalographiques.
C'est une méthode qui pose des contraintes de temps, de personnel
qualifié et d'ordre organisationnel.
Une nouvelle méthode s'est développée
à la faveur du développement des technologies informatiques
telles les bandes magnétiques, les réseaux bibliographiques et
les prestataires de services bibliographiques.
Cette méthode est pratiquée sur trois
modes :
* Le transfert sur support magnétique de
notices : Des bibliothèques nationales stockent les notices
bibliographiques qu'elles ont élaborées sur des bandes
magnétiques. Celles-ci reflètent les bibliographies nationales
des pays des bibliothèques en question. Les bibliothèques qui
reçoivent ces bandes sélectionnent les notices correspondantes
à leurs fonds documentaires respectifs.
* Les bases de données commerciales :
Certaines éditeurs produisent des bases de données
bibliographiques recensant une grande part de la production éditoriale
d'un pays. Le Cercle de la Librairie en France constitue un exemple avec son
cédérom Electre Bilblio qui signale les ouvrages de
langue française publiés en France ou à
l'étranger.
* La connexion à un serveur bibliographique :
C'est la tendance des années quatre-vingt-dix. La bibliothèque se
rattache à un serveur bibliographique (ex. Online Computer Library
Center, OCLC), et bénéficie ainsi de tout le catalogage
effectué par les autres bibliothèques participant au
réseau.
Les notices pertinentes repérées par les
bibliothécaires sont télédéchargées sur le
système local.
Outre les données bibliographiques extérieures,
fournies par les serveurs et les cédéroms, les codes tels l'ISBN,
l'ISSN, etc. constituent un autre moyen de bénéficier des notices
établies par les éditeurs d'autant plus que ces identificateurs
se trouvent imprimés sur le livre lui-même sous une forme lisible
par machine (ex. Codes-barres).
C. Le bulletinage : Cette fonction
concerne la gestion des publications en série reçues par les
bibliothèques. Les périodiques se définissent comme
« toute oeuvre publiée en parties successives, à
intervalle régulier ou irrégulier, qui a
généralement une numérotation ou une désignation
chronologique et ayant une durée de vie
indéterminée »120(*).
Un système de bulletinage informatisé peut
comporter toutes ou une partie des fonctionnalités suivantes :
a) La commande initiale : Il s'agit d'initialiser un
abonnement, une commande ou un ordre permanent auprès d'une librairie,
d'un éditeur, d'une société savante, etc.
b) Le bulletinage proprement dit : C'est le
contrôle de réception de tous les numéros d'un titre de
périodique, d'une série, d'une collection, etc.
Le système doit être à même de
générer les numéros spéciaux, les hors
série, les suppléments, etc.
c) Les réclamations : Le système
informatique doit être en mesure de prévoir les dates
d'arrivée des différents numéros ; par
conséquent, il doit pouvoir effectuer de façon automatique des
réclamations pour les numéros manquants.
d) La circulation : Le personnel et certaines
catégories du public de la bibliothèque peuvent être
autorisés à emprunter des numéros individuels des
périodiques. Ce prêt doit pouvoir être contrôlé
par le système.
e) La reliure : Le système signale les titres de
périodiques prêts pour la reliure, c'est-à-dire qu'aucun
fascicule n'est manquant. Il prépare à cet effet une fiche de
travail indiquant la couleur de la reliure, les indications à porter au
dos du volume, etc.
f) La gestion des abonnements : Ce module du
système indique au bibliothécaire et à temps les
abonnements à renouveler. Il permet en outre, de gérer
l'évolution des prix des titres auxquels on a souscrit un abonnement et
de tenir à jour une comptabilité fine, permettant une gestion
financière prévisionnelle.
g) L'édition des listes diverses : Un
système de bulletinage performant permet d'éditer toute une
série d'états ; bibliographiques, comptables, par reliure,
des statistiques, etc. Ces états peuvent être édités
soit sur demande, soit de façon périodique automatiquement.
D. Le prêt : Un système de
prêt automatisé met en relation au moins deux ensembles de
données : le premier concerne les entités bibliographiques,
le second rassemble les informations concernant les lecteurs. Le module de
prêt génère un fichier transitoire appelé le fichier
des transactions du prêt.
En ce qui concerne le fichier bibliographique, on notera que
le système travail au niveau de l'unité physique (l'exemplaire ou
le volume) et non de l'unité catalographique.
Le système de prêt dispose en
général des fonctionnalités suivantes :
v prêt d'ouvrages à un lecteur inscrit ;
v prolongation du prêt ;
v contrôle du retour des documents
prêtés ;
v réservation des documents non restitués dans
les délais ;
v lettres de rappel des documents non
retournés ;
v gestion des documents exclus du prêt ;
· ouvrages de référence ou
précieux,
· ouvrages réservés pour
séminaristes,
· ouvrage en restauration.
v gestion des amendes, y compris la comptabilité ;
v impression de listes, de rapports et de données
statistiques.
Chacune de ces fonctions se divise en une multitude de
sous-fonctions.
Techniquement, l'opération de prêt s'effectue de
façon aussi automatique que possible. Il est donc nécessaire
d'identifier les lecteurs et les documents de manière simple et rapide.
Le système des codes à barres est le plus répandu. Il
s'agit d'un système permettant de coder des informations
numériques ou alphanumériques au moyen de bâtonnets
parallèles dont l'épaisseur et la distance reflètent les
caractères codés
La lecture de l'étiquette en codes-barres se fait au
stylo à rayon infrarouge rattaché au clavier du terminal.
L'identification de l'ouvrage la plus simple peut se limiter à un
numéro séquentiel unique sans rapport avec la cote car
l'identification doit être unique pour chaque unité physique.
Par ailleurs, les utilisateurs de la bibliothèque
possèdent une carte de légitimation comportant son
identification sous la forme retenue par la bibliothèque (ex.
code à barres).
L'opération de prêt se résume ainsi
à la lecture de la carte du lecteur et de l'étiquette
fixée sur le livre.
E. L'accès public aux
catalogues : Les catalogues de bibliothèques changeaient
de forme, de support et de modes d'accès suivant l'évolution des
techniques informatiques. Des fiches imprimées, les catalogues prenaient
les bandes magnétiques comme support, puis des microformes pour terminer
sur les mémoires d'ordinateurs et prendre comme nom OPAC (Online Public
Access Catalog) consultables à distance.
a) Les produits en différé : Les produits
en différé sont classés en deux grandes
catégories : il y a d'une part ceux qui utilisent les imprimantes
traditionnelles des systèmes informatiques, et d'autre part, les
techniques photomécaniques, c'est-à-dire essentiellement les
produits COM (Computer Output Microfilms) et photocomposés.
* Les fiches de catalogues : Produites au début en
utilisant la mécanographie, puis l'ordinateur. Dans les années
soixante-dix, les fiches de catalogues étaient produites sur bandes
magnétiques MARC (Machine Readable Cataloguing (voir infra.
l'Informatisation et la normalisation, p.58), proposées notamment par la
Library of Congress auxquelles on ajoutait les données propres à
la bibliothèque récipiendaire. En France un système
similaire vit le jour en 1976 nommé Canac (Catalogage national
centralisé). Une bibliothèque quelconque pouvait à partir
de la bibliographie de la France commander des fiches de catalogues portant sur
les collections qu'elle détient.
* Les catalogues imprimés et les listages : La
plupart des grandes bibliothèques cherchèrent dès la fin
du XIX° siècle à publier sous forme imprimée le
catalogue de leur fonds, mais l'accélération du rythme de
publication des monographies après la fin de la Seconde Guerre mondiale
a rendu de tels projets irréalisables (catalogues imprimés
gigantesques et coûteux). C'est pour cela qu'elles ont opté
à des listages partiels de catalogues communiqués aux
utilisateurs et les autres bibliothèques.
* Les produits COM : Les différents
procédés COM (microfilms et microfiches) allaient offrir
dès le milieu des années soixante une alternative pratique et
relativement peu coûteuse.
Le fichier bibliographique est trié, puis au lieu
d'être édité sur imprimante, il est transféré
sur une machine COM : la caméra COM est un
périphérique d'ordinateur fonctionnant en mode
différé. Les informations à traiter sont fournies sous
forme de bandes magnétiques. L'appareil COM lit les informations
digitales contenues sur la bande magnétique, la caméra expose
chaque caractère sur le microfilm photosensible, selon la mise en page
choisie. Le microfilm ainsi traité sert de matrice permettant de
reproduire le catalogue en nombre d'exemplaires voulu.
Les procédés COM, même s'ils sont peu
appréciés par les utilisateurs des bibliothèques, ils ont
permis l'échange de catalogues et la constitution de catalogues
collectifs, ainsi que la fonction d'archivage de sécurité en cas
de défaillance des systèmes informatiques.
* Les produits photocomposés : Il s'agit
généralement de répertoires, de bibliographies
spécialisées et de listes bibliographiques thématiques.
Techniquement, le procédé de photocomposition
est semblable à la technologie COM. Les données à
photocomposer arrivent sur bandes magnétiques ou sur disquettes et sont
traitées en différé par la photocomposeuse. Cette
dernière produit un film photographique portant,
généralement en réduction, l'image des pages
désirées. Ce film permet à l'imprimeur de tirer
directement des plaques offset nécessaires à l'impression. La
qualité typographique des produits photocomposés est jugée
excellente.
Les bibliothèques utilisent la photocomposition pour la
production d'imprimés de qualité faisant l'objet de publications
commerciales ou scientifiques (ex. Index Medicus, Bulletin signalétique
du CNRS).
b) Les accès en ligne - les OPAC : Les
performances de plus en plus grandes de l'outil informatique et la baisse des
coûts des différents matériels ont permis d'informatiser la
recherche documentaire. L'accès en ligne est devenu une
réalité pour l'utilisateur. Celui-ci, lors de l'opération
de l'interrogation de la base de données, répond à des
questions prédéfinies ou utilise un langage de recherche
nécessitant une formation préalable.
Les terminaux de recherche bibliographique automatisée
sont disposés généralement dans la bibliothèque en
position ''debout'', afin que ceux qui consultent ne monopolisent pas
indéfiniment les postes de recherche.
La généralisation des réseaux
informatiques, et plus particulièrement des réseaux locaux dans
les administrations et les universités doivent permettre à terme
l'interrogation du catalogue de la bibliothèque de la place de travail
du lecteur.
Les Opac (Online Public Access Catalog) les plus
récents utilisent toute la gamme des développements techniques
apportés aux ordinateurs (écrans couleur, écrans haute
définition, fenêtrage, etc.). Le poste de travail comporte
également une imprimante pour éviter à l'utilisateur de
recopier les informations qu'il sélectionne sur l'écran.
* Modes de dialogue : Il existe un ensemble de modes
de dialogue avec la machine, et chacune de ces formules contient des avantages
et des inconvénients.
Dialogue par langage de commande : Il s'agit de la plus
ancienne forme de dialogue homme/machine dans le domaine bibliographique. Dans
ce type de dialogue, les ordres de recherche sont donnés sous forme de
commande :
ex. FIND : AU= BALZAC, H.
Basé sur la logique booléenne, ce type de
dialogue est extrêmement concis et efficace. Cependant, il est
destiné essentiellement à des utilisateurs réguliers et
avertis.
Dialogue par menus : C'est le mode de dialogue le plus
répandu. Cela est dû d'une part à sa simplicité
d'utilisation, et d'autre part à l'aide naturelle qu'il offre à
l'usager.
Les choix de l'utilisateur peuvent être exprimés
de plusieurs manières :
- par caractères alphanumériques : On tape
alors une lettre (A, B, C...) ou un chiffre (1, 2, 3...) pour choisir parmi les
alternatives proposées,
- par une touche de fonction programmée qui peut
être PF1, PF2, etc.
L'inconvénient majeur est la mauvaise
compatibilité de ces touches sur des matériels de constructeurs
différents,
- par un écran tactile : les terminaux
à écran tactile utilisent un mode de dialogue homme/machine bien
particulier : il demande à l'utilisateur de désigner du
doigt la réponse qu'il veut donner à la machine.
La recherche booléenne : « En
recherche documentaire, les opérations booléennes ont pour
objectif de combiner les termes de la recherche au moyen des opérateurs
de la logique de Boole : l'opérateur
« OU » calcule la somme logique d'ensembles en vue de
l'élargissement de la recherche, l'opérateur
« ET » calcule le produit logique d'ensembles en vue de
restreindre la recherche, enfin l'opérateur « SAUF »
correspond à l'opération d'exclusion »121(*).
La recherche en langue naturelle : Le traitement
automatique des langues permet à l'utilisateur de systèmes de
recherche de formuler sa question en utilisant la langue naturelle
(français, anglais, etc.), évitant ainsi d'être
limité par un langage d'interrogation qu'il faut maîtriser
absolument.
Les interrogations selon le modèle
« entité-relation » : Certaines
bibliothèques travaillent sur d'autres types de navigation dans les
bases de données bibliographiques. Le système Newwave,
cité par Jacquesson, de la bibliothèque royale de Belgique fait
figure d'exemple. La navigation consiste en une exploration non-linéaire
de la base de données. A partir d'une référence
pertinente, on se déplace vers d'autres enregistrements non retenus par
le premier critère de recherche, mais liés à la
référence repérée par le système.
Les systèmes non-conventionnels : De nombreuses
recherches ont eu pour objectif de donner une plus grande souplesse dans la
phase d'interrogation.
Des méthodes mathématiques d'analyse de
données (ex. analyse en grappes) fournissent à l'utilisateur des
réponses ou les références sont listées en ordre
décroissant du coefficient de similarité entre la question et les
références.
* Architecture informatique des OPAC et les points
d'accès :
Les catalogues en ligne peuvent prendre des architectures
diverses. Cela dépend de la taille du fichier bibliographique et du
nombre potentiel d'utilisateurs simultanés. Ils peuvent fonctionner
indifféremment sur les gros systèmes, sur mini-ordinateurs ou sur
micro-ordinateurs.
Pour les postes d'accès aux catalogues, dans certains
systèmes, le public accède en même temps que les
bibliothécaires au fichier bibliographique, dans d'autres cas, un
ordinateur est entièrement consacré à l'OPAC ; le
système contient une copie, mise à jour périodiquement, de
la base de données catalographiques.
- Les points d'accès aux catalogues : Ils se
limitaient à cinq paramètres : auteur, titre, collection,
index alphabétique matière et quelquefois systématique.
Désormais, les systèmes de recherche en ligne pour le public
permettent d'entamer une recherche avec des renseignements extrêmement
fragmentaires : un mot du titre, le lieu ou s'est tenu un congrès,
etc. A cela s'ajoute la possibilité de sélectionner des ouvrages
par localisation dans le cas de travail en réseau.
- Les Opacs de ''troisième
génération'' : Des développements techniques ont
été apportés au système de l'Opac. Cet outil
perfectionné qualifié de troisième
génération possède en plus des fonctionnalités
classiques évoquées plus haut, de nouvelles
caractéristiques. Madjid Ihadjadène énumère cinq de
ces caractéristiques :
« 1. Nouvelles fonctions d'accès et de
navigation :
- interrogation en langage naturel,
- technique d'aide à la recherche en ligne et
à la traduction de la requête,
- techniques de recherche non-booléennes,
- affichage des documents dans l'ordre de pertinence,
- feedback et reformulation,
- recherche multilingue,
- navigation hypertextuelle,
- intégration des classifications, des listes
d'autorité et des mots-clés,
2. Enrichissement du contenu des notices MARC
(résumé, table des
matières, augmentation du nombre des vedettes matières,
etc.),
3. Mise en réseau avec d'autres
catalogues : Un accès à d'autres bases de données et
à des catalogues en ligne distants.
4. Filtrage coopératif : Offrir des outils
de personnalisation de la recherche, permettre des recherches
coopératives entre les différents usagers (novices, usagers
distants, bibliothécaires, etc.)
5. Des interfaces plus
ergonomiques »122(*).
6- Les fonctions de gestions :
L'informatisation des bibliothèques ne s'arrête pas
à la gestion des catalogues et celle des transactions de prêt de
documents. La gestion d'une bibliothèque peut être
améliorée par l'utilisation d'un ordinateur.
Jacquesson distingue d'une part les fonctions de gestion pure
et d'autre part les outils de management.
* Les fonctions de gestion : « (...)
une bibliothèque devrait disposer d'un outil informatique qui
permette de gérer :
a) la comptabilité courante ;
b) la comptabilité prévisionnelle (frais
engagés) ;
c) la comptabilité analytique (analyse des
dépenses) ;
d) la préparation du budget ;
e) la gestion du personnel (gestion des postes,
procédures d'engagement, gestion du personnel temporaire, contrats,
contrôle des honoraires, des absences, des vacances, etc.) ;
f) la sécurité des personnes, des lieux et
des objets ;
g) les différents inventaires (autres que les
livres ) ;
h) toutes les fonctions bureautiques (traitement de texte,
tableurs, courrier électronique, publication assistée par
ordinateur, etc.) ;
i) les statistiques »123(*).
* Les fonctions de management : Elles peuvent être
réalisées par les outils suivants :
- tableaux de bord des activités de la
bibliothèque (prêt, finances, personnel, catalogage,
etc.) ;
- simulation des différents moyens nécessaires
au fonctionnement de la bibliothèque (budget, personnel, locaux,
etc.).
Certaines de ces fonctions (des deux types) peuvent
être offertes par l'administration (ex. l' Université) qui coiffe
la bibliothèque. C'est le cas généralement de la
bibliothèque disposant d'un terminal connecté au système
comptable de la structure de tutelle.
I 2.3- L'informatisation des bibliothèques et
la normalisation :
Dans le domaine de l'informatisation des bibliothèques,
un certain nombre de normes ont été élaborées par
de grandes bibliothèques ou des grandes organisations professionnelles
internationales. Le respect de ces normes par les logiciels de gestion des
bibliothèques est une condition impérative pour qu'il ait
échange et interaction entre les systèmes informatisés. Il
s'agit de la « conformité à des standards
imposés par l'usage, qu'ils aient ou non le caractère officiel
d'une norme »124(*).
Les normes établies portent surtout sur la
présentation des données catalographiques. Celles-ci doivent
être indépendantes du logiciel utilisé par la
bibliothèque par ce qu'elles sont susceptibles d'être
échangées ou reprises sur un nouveau système en cas de
réinformatisation.
I 2.3.1- Le format MARC (Machine Readable
Cataloguing) : Mis au point sur l'initiative de la
Bibliothèque du Congrès à Washington en 1964, ce format
permet de convertir l'information contenue dans les catalogues sur fiches dans
une forme lisible par machine.
Ce format reconnaît à chaque
élément constituant une notice catalographique sa nature et sa
fonction. Il tient compte des informations permettant de sélectionner,
de trier, d'imprimer, d'indexer, de rechercher ou de corriger. La nature de
l'information peut être textuelle, numérique (date, langues,
etc..). La fonction de l'élément informatif d'une notice permet,
par exemple, à un nom d'une personne d'être tour à tour un
auteur, un préfacier, voir le sujet d'un ouvrage.
Par ailleurs, le format Marc prenait en compte la
totalité des codes de catalogage, alors en cours de normalisation (AACR
II, ISBD) et s'adaptait au fil des années aux nouveaux supports de
l'information qui se succédaient.
Ce format a été adopté par plusieurs
bibliothèques nationales dans la perspective d'informatiser leurs fonds
documentaires, toutefois avec des adaptations.
Ainsi la British Library a définit le format UK-Marc,
la Bibliothèque interuniversitaire de Grenoble (France) proposa le
format Monocle, le Japon, le Japan-Marc et tant d'autres formats Marc.
Ce foisonnement de formats nationaux allait nécessiter
un travail d'harmonisation :
- un groupe de spécialistes européens
encadrés par la Bibliothèque nationale de Paris a définit
en 1975 le format Intermarc.
- les travaux de l'IFLA en ce sens aboutirent en 1977
à la définition du format universel Unimarc, dans lequel tous les
formats Marc nationaux peuvent être traduits. Un format qui allait
être adopté par la plupart des grandes bibliothèques
nationales et s'est imposé au niveau des fournisseurs de données
bibliographiques, ainsi qu'au sein des systèmes informatiques
destinés aux bibliothèques.
Duchemin souligne que la gestion d'un format Marc par le
fichier bibliographique et le fichier d'autorité est la seule
possibilité qui permette l'importation et l'exportation de notices
bibliographique dans le cadre d'un réseau coopératif.
* L'importation : «on doit
pouvoir récupérer des notices bibliographiques
extérieures...l'essentiel et de pouvoir récupérer des
notices issues d'autres bases gérées sous le même logiciel.
Il peut alors s'agir de récupération sans conversion(...). Quels
que soient le ou les formats de récupération, il est essentiel
que le ou les programmes de conversion traitent des notices
présentées selon la norme ISO 2709 »125(*).
I 2.3.2- La norme ISO 2709 :
Elaborée par l'International Standard Organisation cette norme
«est une structure de format destinée à permettre
l'échange, c'est-à-dire aussi bien l'importation que
l'exportation de données bibliographiques stockées sur des bandes
magnétiques(...). Cette structure de format permet de gérer les
données provenant de différents formats de la famille MARC
(INTERMARC, US-MARC, UK-MARC, etc.), mais également des formats non-MARC
tels que, par exemple, le format ISDS ou le Common Communication Format
(CCF) »126(*).
* L'exportation des données : Le
logiciel doit pouvoir effectuer des exportations de données
bibliographiques en format Marc.
L'exportation peut survenir dans les situations
suivantes :
- fourniture de notices liées à un
échange de documents ;
- fourniture de notices dans le cadre d'un accord entre
bibliothèques, pour alimenter leurs catalogues ;
- versement de notices dans un catalogue
collectif ;
- accessibilité du catalogue en ligne, dans le cas
de certaines interrogations selon le modèle client/serveur reposant sur
la norme Z 39.50
- garantie d'une migration possible en cas de changement
de système.
I 2.3.3- La norme Z 39.50 : C'est une
norme nord-américaine ANSI qui recouvre le projet « Search and
Retreive » initié par la Bibliothèque du
Congrès, le réseau RLIN (Reaserch Libraries Information Network)
et le réseau OCLC (Online Computer Library Center) en vue d'effectuer un
catalogage partagé des notices d'autorité.
Ce projet lancé dans les années 1970 visait
également « l'interconnexion des trois accès
publics en ligne [ceux de la Bibliothèque du Congrès, de
RLIN et d'OCLC] , ce qui offrait la possibilité d'interroger des
ressources hétérogènes et distantes, grâce à
l'utilisation de requêtes normalisées »127(*).
L'implémentation de la norme Z 39.50 dans les logiciels
de bibliothèques permet « de transmettre des
requêtes et de gérer des réponses. Son fonctionnement selon
le modèle client/serveur permet le dialogue entre deux machines
hétérogènes et distantes »128(*).
I 2.3.4- Les fichiers
d'autorité : « Afin de faciliter
l'échange de données bibliographiques et la coopération
dans le cadre des réseaux, l'indexation devrait
néanmoins également se situer de plus en plus dans une
perspective normative, par l'utilisation systématique d'un vocabulaire
de référence »129(*).
Pour cela, les grands centres bibliographiques, tels que la
Library of Congress (LC) ou la Bibliothèque nationale de Paris, ont
cherché à normaliser le contrôle des vedettes.
Dans un système de bibliothèque
informatisé, les résultats de ce contrôle prennent la forme
de fichiers d'autorité. Généralement, ils seront
logiquement séparés de la base de données bibliographiques
et serviront à contrôler la validité des informations que
l'on cherche à introduire dans la base de données.
De façon pratique, Jacquesson détermine les
quatre groupes d'information suivants que contiennent les fichiers
d'autorité :
- les formes adoptées des vedettes dans leur plus
grande exhaustivité,
- les formes rejetées des vedettes (ex. utilisation
de pseudonymes),
- les renvois d'orientation qui permettent, notamment dans
les fichiers d'autorité matières, d'aider le lecteur à
naviguer dans la base de données,
- les notes et les données complémentaires
permettent d'expliquer les relations éventuelles entre les
différentes notices d'autorité et d'indiquer les sources
consultées.
Parmi les fichiers d'autorité matières
élaborés, il y a lieu de citer le Library of Congress Subject
Headings-LCSH, le Medical Subject Headings-MeSH conçu par la National
Library of Medicine des Etats-Unis.
Le LCSH a été adapté au Canada par
l'Université Laval dans le Québec pour donner naissance au RVM
(Répertoire de vedettes matières de Laval). Celui-ci a
été ensuite repris par la DBMIST (La Direction des
bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et
technique - France) et la Bibliothèque nationale de Paris en 1987 pour
développer le Répertoire d'autorité de matières
encyclopédique et alphabétique unifié (RAMEAU).
En 1981, la LC proposa une norme de format propre à
gérer l'échange de fichiers d'autorité (Authorities :
a MARC Format). Elle gère actuellement non seulement les deux fichiers
d'autorité les plus importants, mais elle en a également
strictement formalisé la structure sous la forme d'un format
désormais largement diffusé.
* le premier fichier (Name Authorities) comporte en 1952 plus
de 2.7 millions de notices ( personnes physiques et
collectivités) ;
* le second (LCSH), contenant des vedettes
matières, porte sur plus de 188 000 notices.
Les fichiers de la LC sont aujourd'hui distribués sous
la forme de microfiches, de bandes magnétiques et de
cédéroms ; ils sont également disponibles en
ligne.
Les fichiers d'autorité sont des outils essentiels pour
la coordination dans le domaine des fichiers catalographiques : ils
permettent d'une part, la décentralisation du catalogage en
réseau, mais ils permettront à terme la fusion des fichiers
bibliographiques en vue de la mise en place de catalogues collectifs de haut
niveau.
I 2.4- Les modalités d'intégration de
l'outil informatique dans une bibliothèque :
Le projet d'introduction de l'outil informatique dans les
activités de la bibliothèque passe par deux étapes
principales : la phase d'étude, qui consiste à
déterminer les carences du système en cours, les besoins de la
bibliothèque et les caractéristiques du logiciel à
adopter, et la phase de sélection, elle consiste à choisir en
fonction de critères déterminés dans la première
étape le meilleur système informatique proposé qui
répond mieux aux attentes de la bibliothèque.
I 2.4.1- La phase d'étude : Le
bibliothécaire s'engage à définir dans un premier temps un
plan informatique destiné plus spécifiquement aux
décideurs et aux autorités de tutelle qu'aux professionnels qui
composent le personnel de la bibliothèque.
« Le plan informatique doit présenter
globalement les orientations de la bibliothèque dans le domaine
informatique en distinguant les objectifs, les priorités, les moyens
nécessaires et les résultats attendus ; il doit en outre
clairement montrer les conséquences qu'aura l'informatisation, notamment
sur une amélioration des services rendus aux utilisateurs (instruments
de recherche plus performants, meilleure qualité des données
bibliographiques, accessibilité accrue par une éventuelle
décentralisation du catalogue, etc.), sur une meilleure organisation
interne de la bibliothèque (rationalisation de la gestion interne de la
bibliothèque, utilisation d'outils modernes et performants,
réduction des tâches répétitives pour le personnel)
et sur une valorisation de l'image de la
bibliothèque »130(*).
Ce plan touche également à des choses beaucoup
plus palpables. Il doit « présenter quelques
scénarios possibles qui décrivent, sans trop entrer dans le
détail, les principales fonctions et services de la bibliothèque
qui seront informatisés, les moyens nécessaires à mettre
en oeuvre (volumétrie des données, nombre de postes de travail,
etc.), un calendrier indicatif et une évaluation des budgets
prévisionnels incluant les éventuels coûts de
récupération de notices et de
télécommunication »131(*).
Ainsi, le plan, soumis aux autorités, peut être
approuvé facilement par les décideurs.
La mission consistant à définir les
modalités de l'informatisation de la bibliothèque est
réalisée par un groupe local de la bibliothèque qui jouera
un rôle de supervision de l'opération.
a) Le comité de supervision :
Selon Jacquesson, ce comité aura la tâche de fixer les objectifs
généraux du projet. Il sera composé des personnes
suivantes :
- le directeur de la bibliothèque,
- les responsables des principaux services de la
bibliothèque (acquisition, traitement, prêt, etc.),
- un représentant des utilisateurs qui exprimera
les attentes de ceux-ci vis-à-vis de la bibliothèque,
- un représentant de l'organisme de
rattachement,
- un expert en informatique.
Ce comité aura, concrètement, à
établir un schéma directeur de l'informatisation. Ce dernier a
pour objectif « de fixer les grandes étapes de
développement du projet d'informatisation : étude
détaillée, réalisation, mise en
oeuvre »132(*).
Il comporte plusieurs niveaux :
« - la définition de la politique
stratégique de l'établissement et les orientations fondamentales
du projet d'informatisation,
- un scénario de développement à
moyen et à long terme,
- des plans d'action annuels.
Ces trois niveaux précisent les objectifs à
atteindre, les moyens mis en oeuvre, les coûts prévus et les
délais attendus »133(*).
L'étape qui suit la rédaction du plan directeur
et son approbation est constituée par l'établissement d'une
planification générale de la mise en place, en rapport avec la
solution informatique retenue.
b) La planification : Trois types de
planification à déterminer selon Jacquesson :
* La planification dans le temps : C'est le plan de
réalisation du projet ; un calendrier indiquant les dates
prévues pour les différentes étapes du projet.
Les outils de gestion de projets plus élaborés
permettent de visualiser la planification et d'exprimer plus clairement les
opérations qui peuvent être effectuées en parallèle
(ressources en personnel, synchronisation des étapes du projet, etc.)
* La planification financière : Le plan financier,
portant sur l'ensemble du projet, comporte deux ensembles de postes : les
premiers étant les frais d'investissement qui serviront à
l'acquisition du système, les seconds étant les frais de
fonctionnement, à savoir les frais récurrents à
prévoir dans le budget annuel de la bibliothèque.
Les frais d'investissement concernent principalement les
:
- coûts de conception du projet,
- coûts du matériel informatique,
- coûts du logiciel,
- coûts de préparation du site,
- coûts de conversion ou d'achat de
données,
- coûts de formation du personnel,
- dépenses diverses et imprévues.
Les frais de fonctionnement sont des coûts
opérationnels :
- salaires et indemnités,
- fournitures (consommables),
- maintenance et location de matériels,
- utilisation d'un serveur,
- dépenses imprévues.
* Planification concernant le personnel : Une
planification rigoureuse du processus d'engagement du personnel d'encadrement
du projet est nécessaire.
- établissement d'un cahier des charges,
- annonces publiées dans la presse
spécialisée,
- interviews,
- délais de démission des personnes
retenues,
- procédure administrative d'engagement,
- mise au courant.
Outre le personnel d'encadrement, il faut trouver les
personnes à qui confier les tâches essentielles, mais
répétitives, comme l'est par exemple le catalogage
rétrospectif.
c) Le
catalogage rétrospectif : Le catalogage
rétrospectif « consiste à recataloguer sous une
forme normalisée des documents antérieurement catalogués
sur fiches selon des principes de normalisation plus ou moins
rigoureux »134(*).
Cela permettra d'avoir une base de données
bibliographiques homogène. Le catalogage rétrospectif,
appelé également la rétroconversion du catalogue, est
motivé, selon Jacquesson, par les raisons suivantes :
« 1) nécessité de disposer d'une base
de données des collections de la bibliothèque pour pratiquer un
prêt informatisé ;
2) offrir une base de données de données
bibliographique homogène pour l'interrogation en ligne par les
lecteurs ; anciennement, il s'agissait de produire le catalogue COM de la
bibliothèque ;
3) participer à un catalogue collectif en
ligne ;
4) créer un catalogue informatisé sans autre
objectif immédiat que de disposer de données lisibles par machine
en vue de projets futurs à préciser »135(*).
Citons enfin, qu'il existe une vaste panoplie de solutions
pour effectuer une opération de rétroconversion du catalogue. Des
réservoirs bibliographiques que constituent et distribuent les
bibliothèques nationales aux cédéroms bibliographiques, en
passant par les sociétés de services spécialisés,
les choix sont multiples. En cas d'achat des notices, et non la saisie en
local, le choix d'une stratégie de recatalogage dépendra
notamment du taux de recouvrement de la base choisie.
I 2.4.2- Phase de sélection : La
phase de sélection consiste à lancer un appel d'offres ou des
demandes de propositions auprès des différents constructeurs,
fournisseurs ou organismes proposant des systèmes ou des services
informatiques au profit des bibliothèques.
L'appel d'offre a pour but de mettre en concurrence les
fournisseurs potentiels qui peuvent être des sociétés
commerciales de développement de solutions informatiques, organismes
ayant développé leur propre logiciel ou des prestataires de
services bibliographiques.
Parallèlement au lancement de cet appel, le
comité de pilotage de l'informatisation se penche à finaliser les
détails à transcrire dans le cahier des charges, un document qui
sera remis aux intéressés.
* Le cahier des charges : Dans ce
document, on exprime tous les besoins et les contraintes de la
bibliothèque et des questions de type commercial ou juridique. Il est
composé de deux parties :
Dans sa première partie, le cahier des charges donne
les informations descriptives concernant les collections et leur croissance,
les bâtiments, le public et le personnel de la bibliothèque, le
volume maximum des transactions quotidiennes, la structure du réseau et
la base de données envisagée.
La seconde partie, elle, décrit les
fonctionnalités informatiques que devra remplir le système
(acquisitions, catalogage, prêt, bulletinage, etc.).
Les soumissionnaires, ceux qui proposent des offres,
répondent par un document dans lequel est spécifiée en
détail une configuration informatique apte à satisfaire la
situation de la bibliothèque. Elle devra être à même
d'évoluer dans le temps suivant la croissance de la base, des
transactions et du public lecteur. Cette offre sera sous forme de descriptifs
techniques du système informatique proposé.
L'évaluation des offres des soumissionnaires par le
comité de l'informatisation passe par un travail de formalisation des
données de provenances diverses en vue d'en tirer des tableaux
comparatifs, correspondants aux différentes fonctions demandées,
permettant finalement de sélectionner la solution la plus
adéquate pour la bibliothèque.
Les démonstrations constituent également un
critère de sélection important. La bibliothèque teste
l'efficacité et la bonne marche des différentes
fonctionnalités du système sur un fichier bibliographique
informatisé.
Une fois les choix sont arrêtés, il y a lieu
d'établir les contrats d'acquisition du système. Ceux-ci doivent
refléter les droits et les devoirs du fournisseur, mais aussi de la
bibliothèque signataire. Ils portent sur l'achat, la maintenance du
système, les délais d'installation et les services
d'accompagnement (formation du personnel au système, assistance à
distance,...).
I 2.5- Typologie des systèmes informatiques
pour bibliothèques :
Deux grands types de systèmes de gestion de
bibliothèques existent. On distingue d'une part, les systèmes
intégrés qui offrent la majorité des fonctions
bibliothéconomiques, et d'autre part les systèmes modulaires
composés de plusieurs programmes, ou chacun est dédié
à une fonction particulière.
I 2.5.1- Systèmes
intégrés : «
Généralement, l'adjectif intégré,
appliqué à un système de gestion de bibliothèque,
signifie que l'ensemble des opérations informatisées d'une
bibliothèque a été soigneusement planifié, et
que les responsables se trouvent libérés de tout souci
opérationnel »136(*).
Le choix d'un système local intégré est
fait en fonction des besoins et des ressources propres à chaque
bibliothèque. Il existe, par exemple, des besoins locaux très
différents entre une bibliothèque spécialisée en
sciences humaines, c'est-à-dire travaillant essentiellement avec des
monographies, donc avec un volume de prêt important, et une
bibliothèque de médecine ou de sciences exactes travaillant
principalement avec des périodiques. La première cherchera un
système de prêt performant, alors que la seconde orientera son
choix essentiellement en fonction d'un système de bulletinage
efficace.
I 2.5.2- Systèmes modulaires :
Dans les grandes bibliothèques un seul système local est rarement
suffisant. Il est nécessaire de disposer de plusieurs systèmes
locaux, spécialisés par fonction (prêt, Opac, serveur de
Cd-Rom, etc.).
L'intégration verticale (système
intégré unique central) est abandonnée au profit d'une
intégration horizontale, « C'est-à-dire il couvre
toutes les fonctions d'une bibliothèque par différents
systèmes spécialisés communicant entre
eux »137(*).
Pour gérer les différents systèmes
spécialisés adoptés, leur intégration devient
indispensable.
«Le niveau le plus simple [de
l'intégration, ndlr] consisterait à offrir la
possibilité d'interroger un système quelconque d'une place
quelconque de la bibliothèque. Le second niveau devrait permettre la
mise à jour manuelle à partir d'une place quelconque. Le niveau
d'intégration le plus complet a pour ambition de reporter les
différentes modifications dans les différents systèmes en
temps réel »138(*).
La réalisation d'une telle intégration entre
différents systèmes passe par un ensemble de prérequis
dont le premier concerne l'utilisation de réseaux informatiques locaux
auxquels doivent obligatoirement pouvoir être connectés les
différents systèmes.
* Les systèmes informatiques pour bibliothèques
se distinguent par leurs capacités de stockage des notices et le nombre
de terminaux qui peuvent être reliés à l'ordinateur
central.
Ils se caractérisent également par les
différentes interfaces qu'ils offrent avec des fournisseurs de
données « Ces données peuvent
être accessibles à distance; c'est alors des connexions avec les
serveurs bibliographiques des grands réseaux. Mais les données
peuvent être également disponibles localement, c'est alors la
connexion avec les disques optiques, également des
CD-Rom »139(*).
Une autre caractéristique, est leur capacité ou
non à gérer des alphabets non latins. Les systèmes qui en
sont dépourvus acculent les bibliothèques à recourir
à la translittération des langues comme le grec, les langues
slaves. Le traitement des caractères de ces langues a été
rendu possible par les développements qu'ont accusé les divers
matériels informatiques périphériques tels les
imprimantes. Des langues telles l'hébreux ou l'arabe posent le
problème du traitement directionnel inverse (de droite à gauche)
par rapport aux langues latines et slaves.
Les difficultés que pose la gestion des langues non
latines, sont amplifiées lorsque l'on doit gérer des bases de
données bibliographiques multilingues et multiscripts,
c'est-à-dire respectant la langue originale.
Ces problèmes ont été résolus dans
les différents systèmes. Ainsi, le cyrillique est traité
dès 1986, l'hébreux dès 1988 et l'arabe dès
1990.
Conclusion de la deuxième
section :
Dans cette section, nous avons passé en revue les
diverses tentatives d'abord de mécanisation, puis d'informatisation des
tâches documentaires au niveau des bibliothèques. Les
expériences les plus remarquables ont pris naissance aux Etats-Unis
d'Amérique. Les innovations les plus ingénieuses et les plus
profitables pour le monde des bibliothèques ont été mises
au point dans ce pays.
Les possibilités immenses de traitement, de stockage et
de restitution rapides et efficaces que permet l'outil informatique ont
été saisies par les bibliothécaires. L'apport de cette
technologie comme on l'a vu est de taille. L'informatisation a rendu possible
la constitution de réservoirs communs de ressources bibliographiques
exploitables par l'ensemble des bibliothèques et ceci vu l'harmonie qui
caractérise les données, conséquence de la
généralisaton des normes. Les catalogues collectifs
réalisés consultables par les usagers ont transformé ces
espaces. Les Opacs sont devenus des portes d'accès à
l'information bibliographique, reflet de la documentation detenue par toutes
les bibliothèques constituées en réseau.
Pour qu'elle réalisent les objectifs qu'attendent les
bibliothèques en intégrant les outils informatiques, les
étapes précédant l'opération ainsi que la
sélection et la mise en service des sysèmes choisis ont
été présentées.
SECTION 3 : LES RESEAUX DE BIBLIOTHEQUES ET LA
BIBLIOTHEQUE NUMERIQUE
Cette dernière section de ce chapitre est
réservée à la notion de réseau de
bibliothèques, leur genèse, typologie, et les réseaux mis
en place dans les pays développés. Elle se termine par le point
de mire du processus de l'informatisation des bibliothèques qui est la
constitution de collections numériques et leur diffusion.
I 3.1- Les réseaux de
bibliothèques :
I 3.1.1- La notion de réseau : Un
réseau est défini par Victor Sandoval comme «un ensemble
d'éléments interconnectés qui permet de véhiculer
une information»140(*).
Dans le domaine particulier des bibliothèques, un
réseau est défini par Baker, cité par Dahmane, comme
étant «une organisation structurée de deux ou plusieurs
bibliothèques en vue d'échanger des informations selon un mode
commun (...), par le truchement d'un système de
communication »141(*).
Cet échange d'informations revêt, selon
Dahmane, «un caractère régulier et organisé.
Il est formalisé par certains protocoles et codes
normalisés »142(*).
Aussi précis que restrictif, A. Jacquesson souligne
qu'un réseau informatisé de bibliothèques consiste
à «faire travailler en ligne un ensemble de
bibliothèques autour d'une base de données
commune »143(*).
I 3.1.2- Typologie des
réseaux : Il existe une grande variété de
réseaux, de taille, de forme, d'organisation et de structuration
diverses.
Le Dictionnaire du multimédia signale deux types de
réseaux : l'un suivant l'architecture sous laquelle se
présentent les réseaux, l'autre en fonction de l'espace
géographique sur lequel ils s'étendent :
« - du point de vue de l'agencement
géométrique, on distingue les architectures en étoile, en
boucle (ou en anneau), en ligne (ou en bus), hiérarchique (ou en arbre)
et maillée ;
- du point de vue des fonctions, on distingue le
réseau local desservant une entreprise, le réseau
métropolitain couvrant des distances de la taille d'une ville et pouvant
relier différents réseaux locaux, et le réseau à
longue distance assurant l'interconnexion des réseaux
métropolitains et des réseaux locaux »144(*).
2
1
1
3
4
5
Serveur
Terminal
1. En étoile 2. En boucle 3.En ligne 4.
Hiérarchique 5.Maillé
Figure 2 : Les différents agencements de
réseaux
Source : NOTAISE, J. et al.- Dictionnaire du
multimédia... Op. cit. p.49
Les architectures des réseaux présentées
ci-dessus vont des plus classiques aux plus contemporaines. Les types de
réseaux dits ''en étoile '' constituent « le
schéma de réseau le plus ancien, dont l'origine remonte à
l'architecture centralisée des années 1970, mais toujours
couramment utilisée de nos jours »145(*). Les réseaux
maillés par contre correspondent aux formes modernes d'interconnexion
des réseaux.
P.-Y. Duchemin distingue pour sa part trois catégories
de réseaux définies en fonction de leur dimension spatiale.
a) Les réseaux locaux (Local Area Network,
LAN) : Il entend par cette expression le fait de
« partager l'accès à plusieurs postes de travail
situés dans un même bâtiment, à un même
matériel, par exemple une imprimante laser ou un serveur de disques
optiques compacts »146(*).
Cette façon de faire permettra de réduire les
coûts d'investissement en équipements.
b) Les réseaux à l'intérieur
d'une agglomération : Appelés par V. Sandoval
réseaux métropolitains ou Metropolitan Area Network, MAN, ce type
de réseaux est adapté aux bibliothèques ayant plusieurs
sites distants, situés dans la même ville. « Ce cas
de figure peut être particulièrement utile dans le cas d'une
bibliothèque centrale qui possède plusieurs annexes ou sur un
campus universitaire : tous les postes de travail ont ainsi accès,
à partir de plusieurs sites relativement proches, à une base de
données bibliographiques »147(*).
Dans chacun des sites, un réseau local dit
d' ''entreprise '' est installé puis relier les réseaux
ainsi constitués.
c) Les réseaux à longue distance
(Wide Area Network) : Si la distance entre les sites est
plus importante (exemple : sites répartis sur plusieurs villes), la
solution consiste à « équiper chacun des sites d'un
réseau local d'entreprise et à relier ces différents
réseaux locaux par l'intermédiaire de simples lignes
téléphoniques (...) si le débit de données
transmises n'est pas très important »148(*). Si ce n'est pas le cas,
l'utilisation de lignes spécialisées à haut débit
devient indispensable.
Les différents réseaux locaux, appelés
également régionaux, peuvent être interconnectés
entre eux pour constituer un réseau national, à l'image du
RENATER français (Réseau de télécommunications pour
la technologie, l'enseignement et la recherche) crée en 1992, qui permet
une liaison avec les autres réseaux internationaux.
Il est à noter que « les réseaux
à longue distance peuvent également être étendus
à plusieurs pays, voir plusieurs continents »149(*). Dans les réseaux de
cette dimension, on fait appel aux « liaisons
téléphoniques internationales ou intercontinentales
transatlantiques, les liaisons hertziennes et les satellites de
télécommunication pour effectuer les transferts de
données, qui peuvent être pour l'utilisateur aussi rapides et
aussi transparentes que s'ils provenaient des bureaux d'à
coté »150(*).
I 3.1.3- L'interconnexion et
l'interopérabilité des réseaux : Les
éléments composant un réseau «sont mis en
relation par des moyens d'interaction appelés interfaces. La
coopération de plusieurs composants est réglée par un
ensemble de conventions et de règles appelé
protocole »151(*).
a) L'interconnexion des réseaux :
Une architecture d'interconnexion comprend une gamme de dispositifs, logiciels
et/ou matériels sur chacun des segments constituant un réseau,
énumérés par V. Sandoval, dont nous résumons comme
suit :
- le matériel nécessaire pour les
différents types de signalisation électrique utilisés sur
les divers systèmes de liaison,
- le logiciel appelé à examiner les trames
transitoires pour vérifier leur validité,
- les répéteurs, considérés
par V. Sandoval comme des dispositifs de base.
Ils « permettent d'étendre la
longueur, la topologie ou l'interconnectivité du réseau physique
au-delà des limites d'un segment unique »152(*) ,
- les ponts qui servent à la jonction de deux
réseaux et les rendre ainsi communicables,
- les routeurs permettant la communication (le routage des
données), entre deux sous-réseaux,
- la passerelle qui, en effectuant les opérations
de conversion de protocoles nécessaires, permet la communication entre
deux réseaux.
b) L'interopérabilité des
réseaux : La notion d'interopérabilité de
deux réseaux consiste en leur capacité à
« véhiculer la même information de bout en bout,
avec des matériels et des débits quelquefois différents,
mais sans qu'il ait de dégradation »153(*).
L'élément impératif à prendre en
compte, pour la réussite de ce transfert d'information, est le respect
des normes. En effet, «seuls les équipements dont les
fonctionnalités se conforment à une certaine normalisation,
peuvent intercommuniquer, s'interconnecter et
ineropérer »154(*).
Outre l'inconditionnelle conformité aux normes
établies, les contraintes budgétaires, que posent la gestion et
la maintenance des réseaux, peuvent constituer un autre rempart devant
l'interopérabilité de ceux-ci. Ce type de difficultés
« favorisent le downsizing, c'est-à-dire
l'éclatement des gros systèmes en plusieurs petits
sous-systèmes, sous-réseaux, qui sont normalement
hétéroclites et dispersés »155(*).
I 3.1.4- L'intérêt de la mise en
réseau des bibliothèques : L'avènement des
réseaux de bibliothèques remonte aux années soixante. Leur
émergence, particulièrement aux Etats-Unis, a été
rendue possible suite à la mise en place d'outils normatifs et leur
large diffusion au sein des bibliothèques et autres systèmes
d'information. Ceux-ci étaient venus à point nommé pour
renforcer la coopération entre les bibliothèques en
homogénéisant les instruments de travail usités : les
règles de catalogage (AACR, ISBD), et le format de présentation
des données catalographiques (MARC) font figure d'exemple.
La création des réseaux était
également motivée par la volonté des gestionnaires de ces
unités documentaires de contrecarrer les obstacles qui allaient à
l'encontre de l'accomplissement de leurs missions vis-à-vis des
usagers.
A. Jacquesson souligne les difficultés,
générées par l'évolution de l'environnement
extérieur, auxquelles font face les bibliothèques :
« - masse documentaire en croissance
constante ;
- difficultés de stockage ;
- apparition de publications non-conventionnelles
(« littérature grise ») hors commerce et difficile
à bibliographier et à acquérir ;
- contraintes budgétaires ;
- extension des domaines d'acquisition par rapport
aux nouveaux enseignements de leur organismes de rattachement ;
- nombre de lecteurs en croissance continue dû
à l'augmentation du nombre d'étudiants et à
l'élévation du niveau général
d'éducation »156(*).
L'ensemble de ces éléments a favorisé
l'éclosion de projets de coopération matérialisés
par la création de catalogues collectifs locaux, régionaux et
nationaux, d'autant même que cette coopération via les outils
informatiques apporte des solutions certaines à certains
problèmes (réduction des coûts par le partage des
tâches, variété des services offerts aux utilisateurs par
l'apport des ressources des autres bibliothèques).
La mise en réseau et l'échange d'informations
qui en découle ne s'établissent « qu'entre
systèmes d'information semblables, contigus ou complémentaires
(...). Ce qui exprime autrement les communautés d'intérêt
qui sont à la base de la constitution des réseaux
documentaires.
Ces intérêts se reflètent soit au
niveau de la répartition des différents modules de la
chaîne documentaire entre différents participants au réseau
de façon à réaliser une intégration verticale, soit
à se partager les ressources documentaires réalisant par
là une intégration horizontale de services à
thématiques connexes »157(*).
I 3.1.5- Les réseaux de bibliothèques
nord-américains : On citera ici trois grands
réseaux américains et un autre ontarien au Canada.
a) Ohio College Library Center (OCLC) :
Créé en 1965 par l'Ohio College Association dans le cadre de son
plan d'informatisation des bibliothèques universitaires situées
dans l'Etat de l'Ohio, ce réseau était assez original du fait
qu'il a pris en compte, dès sa conception, l'ensemble des BU de cet
Etat. « C'était le premier projet de système
informatisé multibibliothèques (...). En 1987, OCLC
dénombre des bibliothèques appartenant à 38 Etats des
Etats-Unis »158(*).
Plusieurs fonctions sont offertes par OCLC : catalogage
partagé, catalogue collectif, bulletinage, gestion des acquisitions et
une fonctionnalité de prêt interbibliothèques via une
messagerie électronique.
« Devenu Online Computer Library Center, il
regroupe en 1995, 17 000 établissements situés dans 61 pays
utilisant 373 langues (y compris les alphabets non latins), offre 31 millions
de notices structurées selon le format
OCLC-Marc »159(*). Ce système traite divers types de
documents : monographies, périodiques, enregistrements sonores,
musique imprimée documents audiovisuels et logiciels, etc.
La base de données est alimentée à 80%
par le catalogage des différentes bibliothèques et 20% par des
notices en provenance des bibliothèques nationales.
b) Research Libraries Information Network (RLIN)
: Ce réseau fut créé en 1974 par de prestigieuses
bibliothèques américaines, académiques pour la plupart
(Harvard, Yale, Columbia et la New York Public Library) constituées en
association : le Research Libraries Group (RLG).
L'adhésion à ce réseau était
conditionnée par la détention de collections de
qualité ; ce critère drastique a fait que, selon A.
Jacquesson, RLIN ne compte en 1988 que 36 membres au moment que OCLC en avait
plus de 9 000.
Ce consortium de bibliothèques a adopté le
système informatique BALLOTS (voir supra p.26), et prit le nom à
cet effet de RLIN.
RLIN comprend plusieurs modules, dont un des premiers OPAC
académiques, Spires (Stanford Public Information Retrieval System). Des
développements, cités par A. Jacquesson, ont été
apportés au système en 1985 :
- la réalisation d'un terminal permettant de
traiter les ensembles de caractères des langues asiatiques (chinois,
japonais, coréen),
- la création d'un terminal pour les langues
à alphabet non romain (cyrillique, puis arabe et hébreux),
- facilité de déchargement de notices sur
les ordinateurs personnels des chercheurs et des étudiants
Par ailleurs, le RLG a créé une panoplie de
bases de données spécialisées :
- Catalogue abrégé des publications du
XVIII° siècle (Eighteenth Century Short Title Catalog, ESTC),
réalisé en collaboration avec la British Library,
- Collection de dessins d'architecture basée sur la
collection internationale de l' « Avery Architecture
Library » de la Columbia University,
- Scipio, catalogue d'oeuvres d'art ou des descriptions
détaillées sont fournies.
c) Washington Library Network (WLN) :
Développé par la Bibliothèque de l'Etat de
Washington, WLN est fonctionnel depuis 1978. Il est
«extrêmement bien conçu »160(*), et il comporte notamment un
système local de recherche d'informations, des accès par
matières et surtout un système de contrôle des notices
d'autorité.
En plus des fonctions de catalogage partagé, ce
réseau offre un module d'acquisitions comportant des liens avec les
libraires, et un autre pour le prêt et le prêt inter. Il traite une
multitude de documents sur divers supports : imprimés,
audiovisuels,...
Avec l'extension du réseau à tous le nord-ouest
des USA et la région du Pacifique, il prend en 1985 le nom de Western
Library Network.
d) University of Toronto Library Automated System
(UTLAS) : Le gouvernement de l'Ontario (Canada), en voulant
offrir aux étudiants et aux chercheurs un catalogue collectif
informatisé, met sur pied à la fin des années soixante le
réseau UTLAS.
Chaque participant à ce système conservait la
propriété de ses propres données et recevait des royalties
pour toute utilisation par une autre bibliothèque.
Les données bibliographiques d'origine externe
provenaient de la Library of Congress, de la Bibliothèque nationale du
Canada, de la British Library et de la Diet Library.
Les services offerts par UTLAS étaient les
suivants : catalogage, recherche bibliographique, PEB, contrôle
d'autorité, Opac et catalogage rétrospectif. UTLAS a cessé
de fonctionner comme un réseau coopératif après avoir
été racheté en 1985 par une multinationale.
I 3.1.5- Les réseaux
européens : Les réseaux construits au niveau de
trois pays européens, à savoir la Hollande, le Royaume-Uni et la
France sont présentés ici.
a) La Hollande : « La
Hollande est le premier pays européen à avoir conçu
dès 1969 un réseau informatisé de ses
bibliothèques : Pica »161(*).
PICA* ou Le Center for Library Automation est
subventionné par le Gouvernement. Toutes les bibliothèques
participantes payent une taxe de base proportionnelle à la nature et au
volume des services demandés.
La base de données de Pica est chargée avec des
notices en provenance d'OCLC, de la LC, de la British Library et de la Deutsch
bibliothek. Les fonctions assurées par le système sont : le
catalogage partagé, la recherche en ligne, le prêt inter et le
système de courrier électronique dénommé Picamail,
leur permettant de communiquer.
Le système Pica a été, selon A.
Jacquesson, le premier réseau de bibliothèques à
réaliser une interface OSI (voir supra p.47), entre un système
central de catalogage et des systèmes locaux pour le transfert de
notices, de demandes de prêt interbibliothèques, etc.
b) Royaume-Uni : Il existe dans ce pays
plusieurs réseaux à couverture régionale.
* Birmingham Libraries Cooperative
Mechanisation Project (BLCMP): Ce projet de coopération a
été lancé en 1972 par les bibliothèques des
universités d'Ashton, de Birmingham et par la bibliothèque
publique de cette dernière ville.
A fin 1989, 52 membre sont dénombrés,
essentiellement universitaires. La base de données, alimentée par
des fichiers en provenance de la British Library, de la LC et par du catalogage
partagé, comptait à cette année 8 millions
d'enregistrements.
* South West Libraries Cooperative
Automation Project (SWALCAP) : Son siège est située dans la
région de Bristol (sud-ouest de l'Angleterre). Ce réseau
fonctionne comme une société privée où les
utilisateurs sont des actionnaires du réseau.
Il offre les fonctions traditionnelles de catalogage
partagé, catalogue collectif, ainsi que de prêt. En 1988,
vingt-sept bibliothèques pour la plupart académiques y
participent.
* Viewdata and Interlibrary Systems
Communication Network (VISCOUNT) : Ce réseau est
une extension d'un réseau anglais : LASER (London and Southeast
Library Region).
Plus de 74 bibliothèques participent à ce
réseau. La base de données, mise en place en 1975, est
alimentée en grande partie par des bandes magnétiques contenant
des notices UK-Marc fournies par la British Library.
L'originalité du réseau VISCOUNT est
d'être également accessible par le système du
vidéotex anglais qui se nomme Viewdata, ce qui permet un accès
à tous le public.
c) France : Il existe en France
plusieurs réseaux constitués suivant la similarité de leur
membres, ou pour le cas de l'AUROC (Association des utilisateurs du
réseau OCLC), et de SIBIL-France par le fait qu'ils font appel à
une même source bibliographique.
* SIBIL-France : Crée en 1987, ce réseau
d'origine suisse compte actuellement, selon P.-Y. Duchemin, 27
établissements membres regroupant 45 sites.
La base de données comporte près de 600 000
notices, structurées selon le format SIBIL et plus de 900 000
localisations. « L'orientation intellectuelle de cette base est
nettement tournée vers les lettres et sciences humaines, qui
représentent environ 70 ? du fichier »162(*). L'orientation linguistique,
quant à elle est à dominance francophone.
Outre le catalogage partagé, SIBIL-France permet la
recherche en ligne sur la base bibliographique.
I 3.2- La bibliothèque
numérique :
I 3.2.1- Le passage de l'automatisation au
numérique : L'appropriation de l'outil informatique par
les bibliothèques s'est réalisée essentiellement par
l'élaboration des bases de données documentaires, les instruments
automatisés de recherche bibliographique (OPAC) ; les bases de
données documentaires et les catalogues collectifs.
L'accès au document primaire, quant à lui est
resté problématique. Ceci en dépit des actions de
globalisation des ressources documentaires opérées par les BU des
pays développés.
Ces actions se sont concrétisées par la
conclusion d'accords multiformes entre les bibliothèques universitaires
comme le mécanisme de PEB (Prêt entre bibliothèques),
l'échange de documents ou encore les ententes visant à permettre
l'accès et le prêt de documents aux lecteurs extérieurs
à l'établissement.
Parallèlement à ces tentatives de
répondre aux besoins documentaires des usagers, d'autres acteurs ont mis
en place des serveurs documentaires rendus possibles par les
développements qu'a connue la télématique dans les
années soixante-dix.
Questel, Orbit, Dialog, Datastar et tant d'autres
serveurs offraient depuis ces années-là, des services de
recherche et d'accès à distance au document primaire aux usagers
notamment les textes intégraux des articles des revues scientifiques.
Ceux-là ont également mis en oeuvre des bases de
données textuelles sur cédéroms permettant, en local,
l'extraction du texte intégral de l'artcile désiré.
Cette forme électronique de la documentation
scientifique a été soutenue par le développement de la GED
(Gestion électronique de documents) dans les années 1980.
Cette dernière notion recouvre, selon P.-Y. Duchemin,
« non seulement les documents numériques de ''naissance'',
mais également le résultat de la numérisation d'un
document primitivement édité sur papier, ou d'un substitut sur
support photographique, et la gestion de ces documents
électroniques »163(*).
Les réseaux électroniques d'information et de
communication qui ont proliféré dans les années
soixante-dix ont entretenu leur ''maturation'' dans la décennie 1990
jusqu'à leur interconnexion, ce qui a donné vie à la plus
spéctaculaire des technologies de l'information qu'est Internet.
Celui-ci est défini par Christine Ollendorff comme
étant « une structure complexe construite autour d'une
composante technologique normalisée (la circulation de l'information par
le protocole TCP/IP) et d'une composante sociale favorisant l'échange
d'informations (les newsgroups et la messagerie électronique). Ces deux
aspects cohabitent et s'influencent mutuellement »164(*).
Les documents numériques que véhicule Internet
sont au confluent de ces deux composantes.
« - ils bénéficient d'une
normalisation qui permet d'envisager un accès démultiplié
et une garantie d'archivage pour l'avenir ;
- ils peuvent être exploités (lecture,
critique, citation) en mode local comme en mode
connecté »165(*).
I 3.2.1.1- Les potentialités des réseaux
et des documents électroniques : Les systèmes de
communication électroniques et les techniques d'édition
électronique viennent a point nommé pour favoriser la circulation
de l'information depuis les créateurs (les auteurs) jusqu'aux
consommateurs (les lecteurs) et sous toutes les formes possibles.
Ghislaine Chartron relève les mutations que traverse le
système de production de l'IST (Information scientifique et technique)
« étroitement liées à l'essor des nouvelles
technologies et particulièrement aux réseaux du type
Internet »166(*). L'ensemble des phases de la chaîne
informationnelle s'en trouvent ainsi affectées (production, traitement,
diffusion et recherche).
a) Modes de production : Deux effets majeurs sont
ressortis :
- l'autonomie croissante des
acteurs : cette indépendance est favorisée par la
disponibilité de logiciels performants, libres de droits et
aisément praticables.
- le renforcement du travail coopératif : il
s'agit de renforcer les échanges de points de vue et le partage des
ressources entre les acteurs scientifiques dans le cadre de
collaboratoires. Ceux-ci se présentent selon la National Information
Infrastructure américaine, citée par G. Chartron, comme
« des centres de production scientifiques et techniques sans
murs, dans lesquels les chercheurs réalisent leurs recherches sans
être limités par leur localisation
géographique »167(*).
b) La diffusion : La numérisation selon G.
Chartron a boulversé les méthodes traditionnelles de diffusion.
Elle a suscité la « dématérialisation des
supports et en conséquence l'a-localisation des lieux de
diffusion »168(*). L'émergence des revues électroniques
et des bibliothèques numériques en sont un exemple.
c) Le traitement : Dans le contexte électronique
le signalement, l'analyse et la représentation de l'information prennent
le nom de métadonnées. « Contrairement à la
notice bibliographique traditionnelle, qui contient l'information
''secondaire'' descriptive jointe au document lui-même ou document
''primaire'', les métadonnées sont inscrites à
l'intérieur même du document primaire ; elle ne sont pas
alimentées par une personne chargée du catalogage au sein d'une
bibliothèque, par exemple, mais par l'auteur ou l'éditeur lors de
la mise en forme du document »169(*).
d) La recherche : Les techniques de recherche
usitées pour les CD-Rom difficiles à pratiquer pour l'utilisateur
néophyte seront escamotées par des interfaces beaucoup plus
conviviales.
Le canal électronique offre la possibilité de
diffuser des informations de tout types. Les formats électroniques
permettent de «représenter plusieurs types d'informations que
l'on ne peut trouver dans un document imprimé »170(*). Marie-Hélène
Vézina et Martin Sevigny en signalent quatre types :
- L'information statique : C'est celle
représentée par l'imprimé comme les textes et les images
qui ne changeront pas une fois imprimés ;
- L'information dynamique : Elle est l'information en
mouvement (vidéo, séquences sonores) si peu controlée par
les utilisateurs. Ceux-ci peuvent intervenir sur le déroulement de
la lecture (avancer, reculer, arrêter, etc.) ;
- L'information interactive : Elle se distingue de
l'information dynamique par le fait que sa lecture peut être
controlée par l'utilisateur. « Par exemple, la simulation
d'une molécule en trois dimensions, avec la possibilité pour
l'utilisateur de manipuler la molécule dans tous les sens pour la voir
sous tous ses aspects, constitue de l'information fortement
interactive »171(*).
- L'information active : Dans ce type d'information,
l'utilisateur peut « agir sur le contenu du document ou encore
sur l'environnement de consultation. Les liens hypertextuels font partie de
cette catégorie, de même que les formulaires
interactifs »172(*).
L'élaboration de ces différents types
d'information fait appel à plusieurs normes, de même que leur
consultation nécessite l'installation par les utilisateurs de modules
externes (plug-in) ou des applications informatiques supplémentaires.
I 3.2.2- Définition des concepts liés
à la bibliothèque électronique : Pour Alain
Jacquesson et Alexis Rivier, les bibliothèques numériques
« représentent la deuxième génération
de l'informatisation »173(*). Elles constitueraient, selon cet ordre
d'idée, la suite logique des travaux d'introduction de l'informatique
dans les bibliothèques. Cette informatisation ''primaire'' a
concerné les fonctions documentaires et managériales.
L'adjectif ''numérique'' renvoie à la forme de
stockage de l'information diffusée par ces bibliothèques.
Le concept de bibliothèque numérique fait
référence , selon G. Chartron, à « la
possibilité d'accéder à des documents, à des
collections numérisées, sans avoir besoin de se déplacer
physiquement dans un lieu particulier où ces documents sont
stockés ; la matérialisation (impression) étant
à la charge de l'utilisateur sur son poste de
travail »174(*). La notion de bibliothèque numérique
constitue une traduction littérale de «digital
library » qui est aussi un projet de l'Université de
Californie (University of California Digital Library) qui s'est lancée
dans la numérisation des collections des dix bibliothèques du
campus, relève C. Ollendorff.
* La numérisation : Elle consiste en
« un processus de conversion d'une information analogique en une
information digitale, exploitable par l'informatique. Elle peut s'appliquer
aussi bien au texte qu'au son, à l'image fixe qu' à l'image
animée»175(*).
Quant à l'expression bibliothèque
électronique, elle est liée à un projet britannique :
eLib ou UK Electronic Libraries Program opposé au DLI (US Digital
Libraries Initiative).
C. Ollendorff met en évidence la différence
entre les deux projets : « Tandis que le projet DLI a pour
objectif d'amener les différentes ressources aux utilisateurs, le projet
eLib part des besoins des institutions, des usagers et des
bibliothécaires pour en déduire les ressources
utiles»176(*).
La bibliothèque virtuelle, un autre terme
utilisé dans la littérature, consiste en la
« potentialité de consulter des millions de pages en ligne
avec l'aide d'outils de navigation et d'agents intelligents
spécialisés»177(*), soulignent des étudiants de l'INSA-Lyon dans
leur mémoire, cité par Ollendorff. Celle-ci poursuit plus
loin : «la bibliothèque virtuelle représenterait
donc la bibliothèque totale, existant depuis toujours dans
l'imaginaire collectif »178(*). Ce type de bibliothèque est
constitué de l'ensemble des bibliothèques numériques qui
existent sur Internet et qui sont accessibles pour tout le monde.
En faisant une systhèse sur la clarification des trois
concepts, C. Ollendorff conclue : « Ainsi, les trois
expressions correspondraient à trois concepts différents ;
la bibliothèque virtuelle est une collection de documents sans limite et
non détenue, la bibliothèque électronique, un ensemble de
services qui dépassent la seule collection
numérique »179(*).
I 3.2.3- La mise en place de bibliothèques
numériques : La conversion en format numérique
passe par plusieurs étapes : la production du document sous forme
électronique, l'archivage ou le stockage de ce document sous des formats
donnés, la diffusion ou la mise en consultation des documents selon des
formats à déterminer, faciliter son repérage et sa
consultation.
I 3.2.3.1- Les objectifs d'une campagne de
numérisation des collections :
P.-Y. Duchemin donne les principales
finalités d'une initiative de numérisation des collections
que nous résumons comme suit :
- améliorer la préservation et la
conservation des documents originaux , et particulièrement des
documents rares ou précieux, fragiles ou encombrants.
Cela permettra en effet de réduire, voir de supprimer
la consultation des documents qui ont fait l'objet d'une campagne de
numérisation, en proposant à l'utilisateur un substitut
électronique ;
- amplifier l'accès aux documents à un grand
nombre d'utilisateurs : « un document numérisé
est immédiatement accessible et peut, par ailleurs, être
simultanément communiqué à plusieurs
utilisateurs »180(*). Sur un autre plan, la numérisation permet
une meilleure lecture que celle offerte par le document original ;
- une campagne de numérisation peut être un
moyen de valorisation d'un fonds documentaire particulier, d'une collection
prestigieuse de documents. Cette mise en valeur pourra se concrétiser
par une édition sous forme de cédéroms ou par une
diffusion en ligne (sur le Web) ;
- la numérisation peut également faciliter
la diffusion des collections détenues par les différentes
bibliothèques et l'échange entre ces établissements de
documents très sollicités par les usagers.
I 3.2.3.2- L'acquisition ou la production de
documents numériques :Il existe deux modes d'acquisition
sous forme numérique des documents imprimés :
A. La numérisation en mode image :
Cette technique peut s'appliquer soit directement sur le document
primaire (sous forme papier tels les ouvrages, ou des diapositives ou bien des
microformes), par le biais de toute une gamme de scanners
présentés par A. Jacquesson et A. Rivier : scanners
bureautiques, scanners de livres, appareils photographiques numériques,
scanners de diapositives et de transparents et les scanners de microformes.
Ces derniers supports dont disposent fréquemment les
bibliothèques sont également utilisés comme des documents
de base de la numérisation, un support intermédiaire entre le
document original et le document numérisé.
Les auteurs précités affirment que de nombreux
projets de conversion en format numérique entrepris dans les
bibliothèques adoptent cette solution qui procède
«d'abord par le microfilmage des collections, puis la
numérisation des microfilms ainsi obtenus »181(*), d'autant plus que
celles-là disposent généralement de stations de
microfilmage.
Ajouté à cela, l'opération même de
la numérisation « implique une manipulation intensive,
donc coûteuse en personnel, mais somme toute très semblable
à celle que nécessite le microfilmage des
collections »182(*).
Cette approche de production de documents numériques
semble avoir de multiples avantages :
« - premièrement on rassemble dans un
même élan deux objectifs : préservation du document et
numérisation proprement dite ;
- deuxièmement, le travail et les coûts
requis pour numériser des microformes sont beaucoup moins
élevés que ceux consentis pour le microfilmage des
collections »183(*).
Cette façon de faire a cependant ses limites : la
qualité du résultat final, le document numérique,
dépendra de la qualité des microfilms utilisés.
La numérisation en mode image permet d'obtenir une
''photographie'' de la page numérisée et le texte
« n'est pas manipulable par l'utilisateur, mais seulement
affichable sur un micro-ordinateur muni d'une carte graphique et d'un
écran de visualisation »184(*).
L'avantage de cette méthode consiste en la
possibilité de conserver l'aspect de l'original , sa typographie, sa
mise en page, etc. Ajouté à ceci ses coûts relativement
bas.
* Le passage du mode image en mode texte :
L'utilisation d'un logiciel de reconnaissance optique de
caractères (OCR) permet de passer en mode texte
c'est-à-dire d' « obtenir le contenu de la page
dans un logiciel de traitement de texte, voir un simple format
ASCII »185(*).
L'application des logiciels OCR offrent des résultats
satisfaisants lorsqu'il s'agit d'imprimés récents, mais moins
bons pour les typographies anciennes.
Des recherches sont en cours visent « non
seulement une amélioration de l'exactitude de la conversion, mais
également une meilleure reconnaissance des structures logiques du
document. Des systèmes spécialisés permettent d'identifier
les différents blocs ISBD d'une fiche classique de catalogage
gràce à sa typographie normalisée.
Le texte résultant n'est plus un simple fichier
ASCII plat, mais il est déjà enrichi au moyen d'un langage de
balisage (SGML, ODA) issu de cette analyse »186(*).
Cela conviendrait mieux pour la conversion de
documents dans leur présentation physique, tels que des
bibliographies imprimées.
D'autres développements portent sur les
problèmes de lisibilité des manuscrits. « On parle
alors de logiciels de type ICR (Intelligent Character Recognition) qui mettent
en oeuvre des techniques informatiques avancées, les réseaux
neuronaux, inspirés du mode de fonctionnement présumé du
cerveau humain »187(*).
B. La numérisation en mode texte :
Elle passe par la saisie au clavier des documents imprimés.
« Le degré d'exactitude de la saisie est très
élevé grâce à la méthode du double keying.
Deux employés saisissent chacun le même texte et une comparaison
informatique des deux fichiers obtenus permet de confronter
immédiatement les divergences et de corriger facilement les
erreurs »188(*).
Coûteuse en main d'oeuvre, cette méthode offre,
cependant, « la base nécessaire à des traitements
ultérieurs tels qu'une structuration des données qui facilite la
navigation dans le texte et la manipulation du document, la création de
fichiers inverses qui permettent l'indexation de tous les mots-clés,
etc »189(*).
I 3.2.3.3 -Supports et formats d'archivage des
documents numériques :
Les supports informatiques offrent actuellement des
capacités de stockage assez importantes pour pouvoir conserver les
collections numériques multimédia.
Il existe toute une série de supports : CD-Rom,
DVD, disques optiques, bandes magnétiques, disques durs, CD-Audio,
Photo-Cd, Cd-Interactif...
Les besoins de stockage s'expriment avec acuité quand
il s'agit de documents contenant des images animées.
La question des formats révêt une importance
capitale pour réussir un projet de numérisation des collections
ou pour l'édition électronique car « elle a des
impacts majeurs sur la production, la diffusion ainsi que la conservation des
documents »190(*), soulignent Marie-Hélène Vézina
et Martin Sévigny.
* Nécessité du choix d'un format de
production : Pour assurer une conservation à long terme,
certains critères doivent être pris en considération avant
le choix d'un format de documents électroniques :
- Le format seléctionné doit être
capable de représenter correctement l'information contenue dans le
document et même celle de type multimédia,
- Il doit en outre pouvoir être lu par une
application informatique aussi longtemps que nous le souhaitons.
La conversion d'un format à un autre ou d'une version
à une autre d'un même format engendrent des pertes d'information,
des changements dans la présentation et d'autres manifestations
typographiques brouillant le texte.
C'est pour cela qu'au moment de la production, il faut choisir
un format d'encodage de l'information qui permette de répondre à
un nombre de besoins énumérés par M.-H. Vézina et
M. Sévigny, dont nous résumons ci-dessous :
- manipuler aisément les documents pour exploiter
d'une manière optimale les possibilités de production (divers
formats), et de diffusion (différents supports).
- permettre l'exploitation de toutes les
potentialités qu'offrent les documents électroniques
présentés plus haut,
- conserver à long terme l'information et sa
structure pour assurer la pérennité de l'information.
Les formats structurés (XML, SGML, HTML), constituent
un point de convergence des spécialistes, puisqu'ils répondent
efficacement à ces besoins : « Un modèle de
traitement centré sur XML peut s'avérer suffisant. En effet XML
permet d'intégrer des parties de documents en différents
formats.
Ainsi, assembler un document ayant des composantes
textuelles, iconographiques, vidéo, sonores et des algorithmes n'est pas
un réel problème...XML et HTML sont tous deux des formats ''
hypermédia'' et constituent des solutions intéressantes pour la
gestion et la diffusion de tels types de documents »191(*).
* SGML (Standard Generalized Markup Language) : En
français, Langage normalisé de balisage
généralisé, ce format a le statut de norme internationale
ISO 8879 de 1986. Ce langage universel s'applique sur la structure logique des
documents. «Le balisage réalisé est
indépendant du contenu et du support du document et c'est un format
d'échange neutre, indépendant du système informatique
offrant le document.(...)
Ce langage SGML permet de coder la structure des documents
ayant des contenus composites : texte, graphique, image, mais aussi des
sructures telles que celles des formules mathématiques, des formules
chimiques et des tableaux. SGML permet également la notation des liens
hypertextes »192(*).
La conversion des collections imprimées en format
électronique passe tout d'abord par l'acquisition de ces collections
sous forme numérique (phase de numérisation), mais l'obtention de
documents structurés implique la mise en oeuvre d'une chaîne de
traitement composée de plusieurs étapes. Nous mentionnons ici les
étapes suivies par le projet ERUDIT basé sur la norme SGML,
mené aux Presses de l'Université de Montréal, qui vise la
production électronique des revues scientifiques traditionnellement
éditées sous forme imprimée.
? Création ou reprise d'une Définition
du type de document (DTD) : « Au début d'un
projet basé sur SGML, le choix ou la création d'une
définition du type de document (DTD), est une étape primordiale
(...). C'est elle qui détermine de quelle façon les documents
seront représentés, les traitements qui seront possibles,
etc. »193(*).
Avant de procéder à la conception ou le choix
d'une DTD, quelques questions méritent des réponses, puisque
c'est de celles-ci que découle la DTD à appliquer aux documents
numériques acquis :
«- Quels sont les types de documents à
traiter ? Quels sont les types de documents semblables ?
- quelles sont les composantes structurelles des
documents ? Quels sont les autres types d'éléments logiques
apparaissant dans chaque type de document ?
- en plus des contenus textuels, quelles autres
informations ou propriétés peuvent être assignées
à chaque type d'élément ?
- quelles sont les relations logiques entre chacun des
élements ?
- que veut-on faire de l'information ? Quelles
sont les types de structures et de relations que l'on veut encoder dans le
balisage SGML de façon à pouvoir répondre aux besoins
d'échange (partage), de repérage, de diffusion et de
réutilisation de l'information »194(*).
Cet ensemble de questions constitue une analyse des besoins en
fonction des coûts encourus et des bénifices retirés. Les
réponses qui en seront données permettront d'exploiter
optimalement les potentialités que recèlent les documents
électroniques.
? Analyse préliminaire : Il
s'agit d'examiner attentivement les documents numérisés ou
existants sous forme électronique propriétaire (ex. MS Word).
« Cette analyse servira à identifier les
types de documents (articles, comptes-rendus, notes, études, etc) et
leur structure sémantique (titres, résumés, sections,
subdivisions, tableaux, équations, illustrations, citations, renvois,
références, notes infrapaginales, etc. »195(*).
Ceci permettra de s'assurer de leur conformité à
la DTD créée ou adaptée. Si ce n'est pas le cas, des
modifications sont à apporter soit à la DTD, soit aux documents,
soit à la fois à la DTD et aux documents.
? Prétraitements : Ce sont des
opérations qui préparent les documents numérisés
à être convertis en SGML.
? Mise en styles et préparation des
textes : Elle consiste à « appliquer un
ensemble de styles, contenus dans un modèle de document (feuille de
style), à un document original en format MS
Word »196(*).
La feuille de style à appliquer aux documents
numérisés ou existants sous format électronique non
structuré permet de « manipuler la signification logique
de la structuration d'un texte (titre, chapitre, paragraphe, sommaire...)par
son interprétation physique (style, retrait, majuscules...) et la
visualisation immédiate du résultat »197(*).
L'utilisation de styles (codes) sur des parties de texte
permettra d'automatiser le balisage en SGML.
? Conversion en SGML : Une conversion en
SGML peut être automatisée dans le cas ou la feuille de style
utilisée est conforme à la DTD définie
antérieurement.
Cette conversion « implique un lien entre un
document dans un format propriétaire (où la structure logique est
habituellement perçue de façon visuelle par le lecteur) à
un document SGML intelligent (ou la structure logique est codée de
façon explicite, suivant une DTD
donnée) »198(*). Cette opération qui consiste en
«l'interprétation des informations existantes et l'ajout
d'informations dérivées, requiert cependant un outil
spécialisé »199(*). Il s'agit de logiciels paramétrables
capables de convertir des textes d'un format à un autre (ex.
Omnimark).
I 3.2.3.4- La diffusion des documents
numériques : « Les formats de diffusion de
documents électroniques sont multiples et variés. Toutefois, il y
a présentement une assez forte convergence vers deux formats
associés au Web : HTML et PDF »200(*).
* PDF (Portable Document Format) : Ce format est
« particulièrement bien adapté pour la
représentation exacte de documents imprimés dans un format
facilement diffusable sur le Web, car le logiciel pour consulter les documents
PDF (Acrobat Reader, ndlr) est gratuit, disponible en plusieurs langues et bien
connu des utilisateurs »201(*).
Ce format permet de « supporter à la fois
la structure et la forme du document (...). Le document codé en PDF est
principalement destiné à l'affichage ou à l'impression de
l'information texte, image ou graphique »202(*).
* HTML (Hypertext Markup Language) : Ce format est
né avec le Web et popularisé avec l'évolution de ce
réseau. « Lorsqu'on associe HTML avec le langage
JavaScript et les feuilles de style CSS et qu'on obtient ainsi du Dynamic HTML
(DHTML), il est possible de créer de véritables interfaces de
consultation et non de simples documents
électroniques »203(*).
* SGML : Il constitue, dans la majorité des cas,
le format de naissance des documents électroniques.
Le visionnage des documents en SGML par les utilisateurs peut
être effectué à l'aide de Panorama Viewer, un navigateur
SGML qui s'installe comme un module externe d'un navigateur Web.
Panorama Viewer permet une lecture interactive du document
(création de liens entre documents ou leurs parties, possibilité
d'annotation, ajout de signets).
I 3.2.3.5- La gestion des ressources
électroniques :
Les documents électroniques en ligne prennent plusieurs
formes : texte, images, documents sonores, séquences vidéo,
des graphiques... La gestion de cette multitude de ressources,
c'est-à-dire leur description (pour faciliter leur repérage) et
leur identification (pour qu'elles soient différentiables), a
suscité l'intérêt des spécialistes de l'information
véhiculée par les réseaux.
A. La description des ressources
électroniques : La description passe par
l'élaboration des
métadonnées. « Utilisée dans le
contexte de l'information numérique géospatiale, une
métadonnée sera perçue comme l'information de fond qui
décrit le contenu, la qualité, les conditions et autres
propriétés et caractéristiques des
données »204(*).
Le terme de métadonnées selon C.
Lupovici « désigne de manière
générique les données crées pour fournir des
informations sur des ressources électroniques
d'information »205(*).
Elles peuvent, selon elle, remplir différentes
fonctions :
« - la gestion des ressources
décrites (par exemple le suivi du cycle de vie d'un
document) ;
- la gestion des informations décrivant le
contenu d'un document ou d'une ressource pour en faciliter la découverte
ou la localisation, puis l'accès ;
- ou celle encore des informations relatives aux
droits d'accès aux ressources »206(*).
Les métadonnées peuvent exister dans le format
de codage des ressources décrites. Cela s'explique par le fait que
« les métadonnées et le document sont
traités dans un même fichier informatique dès lors qu'il
sont encodés dans le même format et gérées par les
mêmes logiciels »207(*).
L'opération de description des ressources Internet a
fait l'objet d'un effort de normalisation.
Cependant le foisonnement de standards de metadata a
créé un besoin de leur intégartion. A titre d'exemple, le
W3 Consortium en a défini un cadre général depuis 1997
appelé : Ressource Description Framework (RDF). Celui-ci est une
« modélisation des différentes façons de
gérer des métadonnées qui intègre celles qui
existent déjà dans la documentation et dans la gestion des
ressources électroniques des différentes communautés
participant à son élaboration »208(*).
Les mentions de métadonnées peuvent être
liées à la ressource de quatre manières différentes
selon C. Lupovici :
- les métadonnées sont incluses dans la
ressource (le mode embedded) ;
- les métadonnées sont fournies avec la
ressource lors de sa localisation (le mode « along
with ») ;
- les métadonnées sont
séparées de la ressource et servent à une recherche
d'information ; éventuellement dans des bases de données
différentes (mode « service bureau ») ;
- les métadonnées donnent un lien vers la
ressource (le mode wrapped).
* Les standards intégrés par le
modèle RDF :
1- Standards pour le mode « service
bureau » : Ils concernent la description
bibliographique ou documentaire. Ils recouvrent :
- les règles de description :
« c'est-à-dire la définition des
éléments de description et les règles à observer
pour créer ces descriptifs à partir des informations figurant
dans les ressources que l'on décrit »209(*) ;
- les formats de description : C'est-à-dire le
codage en machine permettant de structurer les données en vue de leur
exploitation dans les systèmes d'interrogation ;
Certaines de ces normes appliquées pour les documents
primaires ont déjà été adaptées au contexte
des ressources électroniques. « C'est ainsi que les
formats MARC (...) offrent désormais la possibilité d'indiquer la
localisation de la ressource électronique, ses caractéristiques
techniques, ainsi que le lieu à partir duquel on pourra y
accéder »210(*).
2- Standards pour le mode
''embedded'' : Deux standards principaux ont été
définis :
* La Text Enconding Initiative (TEI) :
Le projet a aboutit à la conception d'une DTD SGML accompagnée de
recomandations pour le codage de structures et l'échange des textes.
« La DTD TEI s'applique à chaque
document électronique encodé selon la DTD et définit pour
chaque unité documentaire électronique un entête
obligatoire comportant les métadonnées »211(*). Celle-ci peuvent être
rédigées selon des règles de description
standardisées ou propriétaires.
* La syntax « meta»
HTML : « La DTD HTML (Hypertext markup language)
qui a été définie pour la structuration des pages Web de
l'Internet comporte une codification <meta> et une syntaxe pour
l'écriture des métadonnées dans les pages
Web »212(*).
La typologie des métadonnées, a également
fait l'objet de standardisation. Les bibliothèques et les producteurs de
banques de données en réunion aux Etats-Unis en 1995 ont mis en
place le DublinCore, un ensemble de quinze métadonnées
(voir annexe D), réparties en trois grands types :
- des métadonnées relatives au contenu
intellectuel de la page Web ;
- des métadonnées relatives à la
propriété intellectuelle et en particulier aux informations sur
la gestion des droits d'utilisation de la page Web ;
- des métadonnées relatives à la
ressource elle-même et en particulier l'identifiant de la ressource, si
possible unique et persistant »213(*).
3- Standards pour le mode
''wrapped'' : Pour ce mode, C. Lupovici cite la DTD EAD (Encoding
Archival Description) développée en Amérique du Nord pour
« la structuration et l'encodage en XML des instruments de
recherche décrivant des collections spécialisées telles
que les archives ou les collections de papiers.(...)
Cette DTD autorise une structuration de l'instrument de
recherche en douze niveaux hiérarchiques, et permet d'attacher la
ressource électronique à sa
description »214(*).
B. L'identification des ressources sur
Internet : Plusieurs systèmes d'identification des
ressources électroniques ont été utilisés par les
bibliothèques pour la gestion de leur diffusion commerciale.
La particularité de ces systèmes
d'identification, pour les ressources en ligne est qu'outre la localisation de
la ressource sur la Toile, ils en donne accès par le biais des
hyperliens.
a) Le système URI : Le
système URI (Uniform Ressource Identifier) avait pour objectif de
« proposer un cadre et des règles pour permettre à
des organismes d'enregistrement de décrire des ressources et d'en
assurer la disponibilité de manière à ce qu'elles soient
finalement accesssibles dans un ou plusieurs sites via leurs
URL »215(*).
Ce système comporte trois codes :
- L'URN (Uniform Ressource Name) : La ressource a un
nom unique et persistant. «Il désigne une ressource qui pourra
être prèsente sur plusieurs sites comme autant
d'exemplaires»216(*).
- L'URL (Uniforme Ressource Locator) : C'est
« la syntaxe utilisée sur le Web pour indiquer la
localisation physique d'un fichier sur un serveur connecté au
réseau »217(*).
Vu que les URL ne sont pas stables, c'est-à-dire que
les documents peuvent changer de serveur et donc d'adresse physique, leur
repérage devient problématique.
On a cherché à définir des
élémernts non tangibles caractérisant un document et on a
aboutit à la mise en place de l'URC.
- L'URC (Uniform Ressource Characteristic) : Ce code
contient des métadonnées sur la ressource identifiée.
C'est un système qui « garantit le repérage des
ressources sur les serveurs Web, en se fondant sur une adéquation
constante entre l'URL et l'URN »218(*) d'un document.
Ces identifiants sont gérés par des agences
d'enregistrement et de résolution de noms.
b) Le système DOI (Digital Objectif
Identifier) : Initié par un groupement d'éditeurs
commerciaux, le numéro DOI « est un URN au sens Internet
et il en a la structure, composé d'un préfixe attribué
à l'éditeur et le détenteur des
droits »219(*). L'attribution de ce numéro, qui peut
être un ISBN, un ISSN... relève de la responsabilité de
ceux-ci.
Les numéros DOI pointent sur les URC qui renseignent
sur les conditions de consultation de la ressource.
I 3.2.4- La gestion d'un projet de
numérisation : Se lancer dans une opération de
numérisation pour une bibliothèque suppose la maîtrise d'un
nombre de facteurs favorisant sa réussite :
· volume important des documents concernés par la
numérisation ce qui nécessite de faire un choix, une
sélection ;
· contraintes financières ; les projets de
conversion en numérique impliquent des investissements multiformes
importants ;
· nécessité de disposer d'un personnel
qualifié en amont et en aval de l'opération ;
· les questions juridiques liées aux droits
d'auteur, à l'exploitation des documents imprimés sous une forme
électronique et leur diffusion ;
· les limites techniques des équipements
(scanners) et des logiciels (archivage, dépistage et restitution de
documents numériques).
A. Jacquesson et A. Rivier pensent qu'il n'existe pas de
cahier des charges types adaptés pour des projets de numérisation
comme ceux concernant l'informatisation d'où le recours à
« des schémas empiriques » pour mener
à bien ce type d'opération.
Néanmoins, les deux auteurs citent la liste de
contrôle de la Bibliothèque du Congrès ( voir annexe C )
élaborée pour la conduite du projet NDLP ou le Programme de
bibliothèque nationale numérique qu'ils trouvent transposable
dans toute autre bibliothèque.
Cette liste qui laisse transparaître une approche
d'entreprendre une opération de numérisation comprend plusieurs
étapes recouvrant une multitude d'actions.
Tout d'abord la sélection des documents qui feront
l'objet de numérisation (conversion en mode image), après avoir
vérifié les restrictions légales d'accès.
Ensuite, une planification de la campagne de
numérisation doit être établie. Cette étape permet
de déterminer les ressources humaines, matérielles et
technologiques appropriées à l'opération. Ceci va des
formats d'acquisition jusqu'aux règles d'accès aux documents.
C'est à ce stade que la numérisation des documents
sélectionnés et l'établissement des outils d'accès
et de recherche correspondants interviennent.
Les collections numériques ainsi constituées
doivent être archivées d'une manière à faciliter
leur restitution au moment où on a besoin. Ceci passe par
l'établissement des noms identifiant chaque fichier.
La mise à dispostion de ces collections se fera
à travers des formats de diffusion déterminés sur le
serveur Web de la bibliothèque.
Pour une consultation interne, c'est-à-dire à
travers des postes de travail disponibles en salle de lecture, il faudrait
penser à équiper ceux-ci de logiciels de visualisation
nécessaires.
Le projet ainsi finalisé doit être mis à
l'épreuve des tests pour s'assurer de l'exactitude et de la
cohérence de l'ensemble des aspects (les documents numériques,
les outils de recherche, le bon fonctionnement des hyperliens, etc.). Enfin, le
dispositif de diffusion électronique peut être mis en service et
contrôlé suivant la réaction du public et les objectifs de
la bibliothèque.
I 3.2.5- Expériences de numérisation des
collections dans le monde développé :
Les grandes réalisations de numérisation
« à moins d'émaner d'une institution importante,
n'ont pu être concrétisées que sur la base d'une impulsion
prise à un niveau national.
Une autre constante (...) apparaît dans les
critères de choix des collections : les documents anciens,
antérieurs au XX siècle, sont les plus fréquemment
retenus, pour limiter les problèmes relatifs aux droits d'auteur
et de reproduction ; en outre ils relèvent le plus souvent d'une
thématique générale, en relation avec l'histoire et la
culture nationales »220(*).
Il y a lieu de citer ici deux institutions qui ont ouvert la
voie grande aux projets de numérisation : la Bibliothèque du
Congrès et la Bibliothèque nationale de France (BNF).
a) La Bibliothèque du
Congrès : Toujours à l'avant-garde de l'innovation
technologique dans le domaine documentaire, cette institution à
entrepris le projet `'American Memory'' qui visait « la
constitution d'un corpus de documents intéressant l'histoire
américaine destiné à être largement diffusé,
particulièrement dans les écoles, universités et
bibliothèques de tous le pays »221(*).
Les documents numérisés (textes, images, sons et
images animées) ont été mémorisés sur
cédéroms, puis, dès 1994, ils sont distribués par
le Web.
La Library of Congress a complété ce programme
par un autre plus important vu le nombre d'institutions qu'il impliquait
(différentes bibliothèques et centres d'archives dans tous le
pays). Il a eu pour objectif la mise en place d'une bibliothèque
nationale numérique décentralisée (NDLP). Pour cela, les
partenaires devaient proposer des projets de conversion en numérique de
collections qui auraient une large audience et ceux-ci devaient admettre les
normes en la matière adoptées par la LC.
b) La Bibliothèque nationale de
France : La BNF a lancé en 1990 un projet de
numérisation de « près de 100 000 ouvrages, 300 000
images et 1 000 heurs d'enregistrement sonores »222(*). Pour
accélérer cette opération, elle a utilisé
même les bandes magnétiques de photocomposition, utilisées
par les imprimeurs, pour la conversion des ouvrages.
I 3.2.6- Les projets de numérisation dans les
bibliothèques universitaires:
a) Etats-Unis : Dans ce pays, le
Research Libraries Group qui regroupe, rappelons-le, de grandes
bibliothèques universitaires américaines qui se distinguent
notamment par la qualité de leur système documentaire, a mis en
place le programme ARIEL. C'est « un système de fourniture
électronique utilisé aujourd'hui dans le monde par environ 600
sites »223(*).
La Colorado Alliance of Research Libraries (CARL) a
créé un système informatique favorisant « un
accès partagé aux collections des bibliothèques membres de
cet organisme »224(*). Parmi les services que recouvre ce système,
on cite UnCover lancé en 1988. Il s'agit d' « une
base de données en ligne de titres d'articles de périodiques
indexés, reçus »225(*), par les participants.
L'accès au texte intégral est
réalisé à partir de 1991 avec UnCover 2.
« Les demandes d'articles trouvés dans la base UnCover
concernent soit un titre existant sous forme électronique dans la base,
auquel cas elles sont fournies dans l'heure par télécopie, soit
un titre détenu par une bibliothèque du
réseau »226(*). Cette dernière est tenue de
scannériser l'article recherché et de
l'envoyer « par voie électronique sur l'ordinateur
central de CARL (...) qui le réoriente sur le télécopieur
du demandeur »227(*).
b) Pays-Bas : Plusieurs projets sont
relevés dans ce pays :
* RAPDOC : PICA,
organisme développant des services en direction des bibliothèques
a conçu en 1991 le projet qui consistait en la fourniture des articles
des 7 000 périodiques les plus demandés en moins de 48
heures.
« Ce service repose sur la coopération
d'une vingtaine de bibliothèques qui possèdent les titres. En
1994, PICA a ajouté au système central qui héberge sa base
de données des titres de périodiques une base de données
des sommaires des titres inclus dans RAPDOC, dont le nombre était
porté à 14 000 »228(*).
* DutchESS (Dutch Electronic Subject
Service) : C'est un autre projet de développement
en commun des collections. Les ressources pertinentes pour les étudiants
et les chercheurs, disponibles sur Internet, sont
récupérées et classées selon la classification
néerlandaise (NBC) et mises à la disposition de ces derniers.
« Lancé en 1996 par la Koninklijk
Bibliotheek, ce projet doit à terme se transformer en un service
d'envergure nationale auquel coopéreront l'ensemble des
bibliothèques universitaires »229(*).
Cette action s'accorde avec le rôle donné par
Hervé Le Crosnier, rapporté par C. Ollendorff, aux
bibliothécaires dans l'ère du numérique :
« Nous devrons assurer à la fois les fonctions de
médiateurs dans la recherche d'informations pour aider l'usager à
naviguer dans le flot des documents numériques et de capitalisateurs de
documents dans un lieu centralisé »230(*).
c) Allemagne : Le gouvernement
fédéral en concertation avec les autorités
concernées de chaque land ont conçu le système
dénommé SUBITO, se voulant
« accélérer l'accès aux documents, cette
initiative commence à se concrétiser avec les projets Jason et
Jade »231(*).
* JASON : Est un système de
commande et de diffusion rapide d'articles de périodiques
localisés au niveau des quinze bibliothèques universitaires de la
région Westphalie-Rhénanie-du-Nord. « Une base de
données de ces collections a été dérivée du
catalogue collectif national et chargée sur chaque site, soit sur
CD-Rom, soit sur disque dur, avec des mises à jour
régulières (...). La fourniture se fait par voie
électronique jusqu'à la bibliothèque demandeuse,
après scannérisation chez le fournisseur quand tous les moyens
sont réunis, ou par courrier ou télécopie directement chez
le lecteur »232(*).
* JADE : Celui-ci est un système
en cours de développement à la bibliothèque universitaire
de Bielefeld. Il « liera une base de données
d'articles de périodiques avec accès multicritères au
système de commande directement accessible au
lecteur »233(*).
I 3.2.6.1- Les projets de diffusion électronique
des thèses : Documents difficiles d'accès donc peu
exploités même s'ils sont considérés comme des
travaux académiques de premier plan vu les efforts engagés pour
leur réalisation, les thèses sont consultées actuellement
sur Internet dans de nombreux pays.
A. Allemagne : L'Internet constitue un
moyen pour la diffusion et le repérage des thèses en Allemagne et
cela comparativement au circuit traditionnel de publication et de
l'édition.
Les projets de numérisaton des thèses foisonnent
dans ce pays. Ils sont menés au niveau des Länder.
* Université de Humboldt à Berlin : La BU
de cet établissement a lancé en 1998 le projet « le
plus important en cours en Allemagne »234(*). Il est
dénommé Thèses digitales. Son objectif est de
créer une bibliothèque virtuelle qui aura à diffuser la
production scientifique et technique et notamment les thèses de cinq
universités allemandes : Humboldt, Oldenburg, Erlangen,
Göttigen et de Duisburg).
« Le projet envisage non seulement de rendre
accessibles les données bibliographiques sur les thèses mais
aussi le texte intégral ainsi que des éléments
significatifs des thèses : table des matières,
références bibliographiques, graphiques, index,
glossaires... »235(*).
Cette initiative vise également à
préparer les auteurs à créer leurs propres thèses
en format numérique.
Un serveur de thèses est déjà mis en
place à l'université initiatrice du projet. Il donne accès
à plus d'une centaine de thèses soutenues de 1996 à 1999
et qui « peuvent être visualisées aux formats SGML,
PDF ou HTML »236(*).
B. Canada : Pour multiplier
l'accès aux thèses, documents échappant au circuit
commercial de diffusion des produits éditoriaux, leurs producteurs, en
l'occurrence les universités lorgnent du coté des
potentialités qu'offre les réseaux électroniques, en
particulier Internet.
Cyberthèses est un système de diffusion
électronique de thèses mis au point par l'Université de
Lyon II (France) et les Presses universitaires de Montréal (PUM).
La coopération engagée entre ces deux
établissements s'est fixée comme objectifs :
« mettre en service une chaîne de production et de
diffusion électroniques des thèses par la conception et
l'élaboration d'un certain nombre de procédures
logicielles qui prennent en compte les spécificités de ce genre
de travaux de recherche »237(*).
Appelé, à son lancement, à rendre
accessibles via le Web les thèses soutenues par les deux
universités (Montréal et Lyon), le programme Cyberthèses a
été élargi à «tous les
établissements d'enseignement diffusant leurs thèses en texte
intégral, sans contrainte ni restriction relatives à la langue
utilisée ni au format de diffusion choisi »238(*).
Ce programme visait également l'objectif de
création de thèses dès l'origine sous un format
électronique et ceci en engageant d'importants efforts de formation des
doctorants à la logique de production de documents électroniques
structurés (organisation, rédaction, mise en forme du travail et
conversion des documents produits dans des formats de diffusion
intermédiaires).
« Cette formation se présente sous forme
de modules [enseignements prévus dans le cursus universitaire]
et elle est destinée à l'ensemble des doctorants et
étudiants chercheurs de chaque
université »239(*).
Sur un autre plan, le projet Cyberthèses impliquait, la
clarification des relations juridiques entre le doctorant et son
université. En effet, l'étudiant chercheur, qui maîtrise
les outils de création de documents électroniques acquiert ainsi
un statut personnel de producteur et de diffuseur d'information scientifique.
Cette position impose de s'attarder sur la signification des
concepts comme la notion des droits d'auteur.
« Au moment de la soutenance (...) le candidat
[entendre le doctorant] doit fournir au même temps que les
habituels exemplaires imprimés, une version électronique de sa
thèse. Après la soutenance, et en fonction de la décision
du jury, les différents cas de diffusion prévus par les textes
réglementaires sont appliqués : diffusion sans correction,
diffusion après correction, diffusion resreinte.
L'auteur signe alors un document qui en autorise, de
façon non exclusive, la diffusion de sa thèse dans sa version
validée par le jury »240(*).
D'autres projets de production et de diffusion de
thèses éléctroniques sont signalés par Yahia
Bakelli dans un mémoire241(*) traitant de la problématique de
l'édition électronique dans l'enseignement supérieur
algérien.
Ils sont entrepris au Canada, en Grande-Bretagne (University
Thesis On-line Group) et en France, où l'ANRT-Atelier de reproduction
des thèses, initialement chargé de créer des substituts
micrographiques aux thèses françaises se voit lancé dans
la numérisation de celles-ci.
Conclusion de la troisième question :
Cette dernière partie du chapitre théorique de
l'étude comprend une présentation des éléments
favorisant l'interconnexion et l'interaction des systèmes informatiques
des bibliothèques, les économies d'échelle que permette
cette liaison, dont la répartition de la charge du travail,
effectué localement, sur plusieurs unités, et la globalisation
des ressources documentaires éparpillées dans diverses
bibliothèques permettant ainsi d'optimiser l'utilisation des ressources
existantes.
Quelques exemples de réseaux dans divers pays
industrialisés ont été donnés. Les réseaux
de bibliothèques les plus en vue ont pris naissance en Amérique.
OCLC, le réseau fondé dans l'Etat de l'Ohio s'est
internationalisé et il est devenu une précieuse source
d'alimentation des bases de données catalographiques locales,
puisqu'elle est utilisée par plusieurs milliers de bibliothèques
de par le monde.
Des réseaux de catalogage, la coopération a
monté de plusieurs crans avec l'avénement des technologies
d'édition électronique et de numérisation des collections
imprimées. Les documents détenus uniquement par quelques
bibliothèques peuvent être communiqués à l'ensemble
des bibliothèques, et par ricochet à tous les usagers qui en
expriment le besoin et ceci à travers les potentialités des
canaux de diffusion électroniques, et particulièrement Internet.
Les différents stades de mise en place de
bibliothèques numériques ont été exposés. En
conséquence de la prolifération de documents électroniques
un besoin de standardisation des modes de production , de conservation et de
diffusion s'est fait sentir par les spécialistes, ce qui les a
amenés à mettre au point des formats normalisés de
création (DTD, feuille de style) et de description (metadata) de
ressources électroniques.
Des projets de numérisation d'articles de
périodiques et de thèses, documents indispensables pour la
recherche, engagés dans diverses bibliothèques universitaires
localisées dans des pays européens et nord-américains ont
été soulignés.
CHAPITRE DEUXIEME
L'INFORMATISATION DES BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES
ALGERIENNES
SECTION 1 : LA PLACE DE L'INFORMATISATION DANS LE
DISPOSITIF
RÉGLEMENTAIRE RÉGISSANT
LES BIBLIOTHÈQUES
UNIVERSITAIRES
SECTION 2 : L'ÉTAT DE L'INFORMATISATION DES
BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES
ALGÉRIENNES
SECTION 1 : LA PLACE DE L'INFORMATISATION DANS LE
DISPOSITIF RÉGLEMENTAIRE
RÉGISSANT LES
BIBLIOTHÈQUES
UNIVERSITAIRES
Les bibliothèques universitaires sont
considérées comme des services communs à toutes les
entités rattachées à une université donnée.
Les universités sont des établissements de formation
supérieure, sous tutelle du département ministériel de
l'Enseignement supérieur.
La première question de notre problématique de
recherche porte sur l'existence ou non d'une politique d'informatisation des
structures relevant du secteur de l'enseignement supérieur, et
particulièrement des bibliothèques centrales universitaires.
Une politique d'informatisation est constituée d'un
ensemble d'éléments qui définissent la nature de
l'informatisation à adopter, le champ de son application et les
finalités de cette action. Cette politique est traduite
généralement par une stratégie d'action, et en
matière d'informatisation, c'est la mise au point d'un schéma
directeur informatique qui détermine précisément au niveau
pratique, les applications informatiques à développer, les types
de matériels et de logiciels informatiques à mobiliser, ainsi
que les normes et standards à respecter d'une façon
impérative afin de garantir une compatibilité des systèmes
informatiques à retenir, donc une interaction et un échange de
ressources possibles.
La mise en place d'une politique aussi complexe et a fortiori
appelée à baliser les projets d'informatisation de tout un
secteur ne pourrait être entreprise que par des organes centraux ayant
une autorité sur l'ensemble des unités entrant dans le secteur
sus-cité. L'administration centrale de ce secteur, le ministère
de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS)
constitue théoriquement l'organe qui peut initier et mettre en oeuvre un
programme d'une dimension sectorielle.
Pour ce faire, cette administration peut consacrer un service
spécialisé à cette tâche ou à notre avis,
après conception d'une telle politique, la traduire dans des textes
juridiques régissant les unités qui relèvent de sa
compétence.
Ainsi, notre approche de répondre à cette
question-là est rendue beaucoup plus claire. D'abord, dans une
première étape, nous disséquerons l'organisation
structurelle de ce département ministériel, ensuite nous
analyserons quelques textes juridiques traitant du fonctionnement des
bibliothèques universitaires, puisque c'est celles-ci qui constituent le
champ de recherche de cette étude. Dans la deuxième étape
nous présenterons les structures et les actions nationales en faveur de
l'informatisation des bibliothèques.
II 1.1- Le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique :
Nous nous sommes intéressés à
l'organisation structurelle du MESRS pour voir s'il existe au niveau de ce
département, à l'instar de ses homologues dans le monde
développé, une direction ou une structure chargée de
développer les nouvelles technologies de l'information et de la
communication en général et d'automatiser le fonctionnement des
établissements qu'il chapeaute en particulier.
L'organigramme du ministère en question (voir figure
3), récupéré du site Web242(*) de ce dernier, donne l'organisation
suivante :
Outre les services du ministre, se trouvant au sommet de la
hiérarchie tels le Secrétariat général et le
Cabinet, le MESRS comprend six directions, subdivisées en
sous-directions :
a) La Direction de l'enseignement et de la
formation : Structurée en quatre sous-directions : deux
consacrées respectivement à la graduation et à la
post-graduation, une pour les moyens et les méthodes pédagogiques
et de la communication, et la quatrième pour la formation continue et
celle accomplie à l'étranger.
b) La Direction de la coordination, de la recherche
scientifique et du développement technologique : Subdivisée
également en quatre sous-directions. Une est dédiée
à la recherche scientifique, une autre s'occupant de la valorisation de
la recherche et du développement technologique, une troisième du
financement et de l'administration de la recherche, enfin une structure de
l'évaluation et des études prospectives.
c) La Direction de la réglementation et de la
coopération : Comme son nom l'indique, cette direction est
chargée des études juridiques, de la réglementation, ainsi
que des aspects liés à la coopération et aux
échanges.
d) La Direction du développement et de la
planification : Cette direction est scindée en trois
sous-directions : une pour les études stratégiques et de la
planification, une autre pour les investissements et enfin une troisième
pour le suivi des projets.
Le Chef de cabinet LE
MINISTRE Le secrétaire
général
Direction de la réglementation et de la
coopération
Sous-direction de la réglementation
Sous-direction des études juridiques
Sous-direction des
échanges et de la coopération
Direction des ressources
humaines
Sous-direction de la planification et du développement des
ressources humaines
Sous-direction de la formation et du perfectionnement
Direction de l'enseignement
et de la formation
Sous-direction de la
graduation
Sous-direction de la post-
graduation
Sous-direction des moyens et
des méthodes pédagogiques
et de la communication
Sous-direction de la formation
continue et du suivi de
Direction de l'administration des moyens
Sous-direction de gestion du personnel et des moyens
généraux
Sous-direction du budget et de la comptabilité
Sous-direction de contrôle de gestion
Sous-direction des archives et de la documentation
Direction du développement et de la planification
Sous-direction des études
statistiques et de la planification
Sous-direction des investissements
Sous-direction du suivi des projets
Direction de la coordination
et de la recherche scientifique
et du développement
technologique
Sous-direction de la recherche scientifique
Sous-direction de la valorisation
de la recherche et du
développement technologique
Sous-direction du financement
et de l'administration de
la recherche
Sous-direction de l'évaluation
et des études prospectives
la formation à l'étranger
Figure 3 : Organigramme du MESRS
e) La Direction des ressources humaines : Elle s'occupe
du développement des ressources humaines, leur formation et leur
perfectionnement.
f) La Direction de l'administration des moyens : Les
quatre sous-directions qui la composent sont chargées respectivement
de : la gestion du personnel et des moyens généraux, le
budget et la comptabilité, le contrôle de gestion, et enfin une
des archives et de la documentation.
Parmi ces six directions, trois ont attiré notre
attention et cela pour leurs appellations qui laisseraient penser qu'elles
auraient un rôle à jouer en matière d'élaboration de
politiques visant le développement de l'informatique dans les
établissements rattachés au MESRS. Ce sont :
Ø la Direction de la coordination, de la recherche
scientifique et du développement technologique,
Ø la Direction du développement et de la
planification,
Ø et la Direction de l'administration des moyens,
à travers la Sous-direction des archives et de la documentation.
Les responsables de ces directions et sous-directions que nous
avons pu joindre nous ont affirmé qu'il n'existe aucune étude et
aucun projet visant le balisage des actions d'informatisation entreprises au
niveau local, par un ensemble de principes directeurs présentés
sous forme d'une politique sectorielle d'informatisation, ni d'ailleurs de
quelconques directives ou recommandations qui orienteraient les chefs de
projets informatiques au niveau des structures documentaires de l'enseignement
supérieur.
La sous-direction des archives et de la documentation s'occupe
plutôt des collections documentaires utilisées par le personnel de
l'administration centrale que des entités de documentation des
universités.
Concernant les bibliothèques universitaires, nos
interlocuteurs ont déclaré qu'ils n'ont pas de regard sur leur
gestion et leur fonctionnement, et par conséquent sur tous les aspects
liés au développement des technologies informatiques dans ces
unités. Les BU se trouvent ainsi sous la seule tutelle de leur
université de rattachement.
Est-il réellement vrai que les BU sont autonomes
vis-à-vis de la tutelle (MESRS) ? Nous répondrons à
cette question dans le point consacré aux textes juridiques
régissant l'enseignement supérieur et les bibliothèques
universitaires.
La première hypothèse formulée se trouve
ainsi confirmée, puisque les différentes déclarations des
personnes que nous avons rencontrées ou jointes par
téléphone se recoupent et nous amène à
déduire que le ministère de l'Enseignement supérieur
n'intervient nullement dans le processus d'appropriation des technologies
informatiques par notamment les bibliothèques universitaires.
Sur un plan global, ce constat converge avec les conclusions
du dernier rapport de la Banque mondiale à propos du niveau
d'informatisation atteint par divers pays, dont l'Algérie. Ce rapport
analysé par une journaliste d'El Watan, fait ressortir entre
autres : « l'inexistence d'un véritable plan de
développement informatique censé définir les besoins
à court, moyen et long termes en matière de logiciels et de
matériels »243(*).
Ces affirmations restent tout de même provisoires et non
définitives jusqu'à l'analyse des textes réglementaires et
ce qui adviendrait comme conclusions.
II 1.2- Les bibliothèques universitaires et
l'enseignement supérieur : Dans les lignes qui suivent
nous présentons la nature du système universitaire
algérien et les structures documentaires qui s'y trouvent, notamment les
bibliothèques universitaires, objet d'étude de ce travail.
II 1.2.1- De l'enseignement supérieur :
L'enseignement supérieur est un secteur qui a connu un
développement considérable depuis l'Indépendance du pays
en 1962, et cela de par le nombre ''important'' d'étudiants actuellement
inscrits auprès des universités (près de 500 000 en
2000/2001) comparé aux 3 000 environ des années soixante, ainsi
que de par la multitude d'établissements d'enseignement supérieur
créés depuis cette date.
Le ''réseau'' universitaire compte aujourd'hui 53
établissements de différents statuts, tailles et vocations selon
le guide244(*)
établi par le MESRS. Ce nombre est réparti comme suit :
§ 18 universités, dont une est
spécialisée dans la formation continue (UFC) ;
§ 15 centres universitaires ;
§ 11 écoles et instituts nationaux ;
§ 5 instituts nationaux d'enseignement et de formation
supérieurs (INES et INFS) ;
§ 4 écoles normales supérieures (ENS), dont
une d'enseignement technique (ENSET).
La création de ces établissements est
motivée par le souci de « répondre aux besoins de
la société dans les domaines suivants :
ü la formation supérieure ;
ü la recherche scientifique et technologique, la
valorisation de ses résultats, ainsi que la diffusion de la culture et
de l'information scientifique et technique »245(*), relève-t-on dans
l'article 5 de la loi n° 99-05 du 4 avril 1999 sur l'enseignement
supérieur.
II 1.2.2- Des universités : Les
universités sont régies par le décret exécutif
n° 98-253 du 17 août 1998 portant statut-type de
l'université.
L'université est composée, selon ce texte, d'un
nombre de facultés, elle assure la coordination des activités de
ces dernières, des services techniques et administratifs communs et de
la bibliothèque centrale.
Trois instances exercent les fonctions de direction de
l'université :
* Le Conseil d'orientation de l'université :
Présidé par le ministre, ce conseil est composé de
représentants de divers ministères (Finances, Education
nationale, Fonction publique), de l'autorité chargée de la
recherche scientifique, des principaux secteurs utilisateurs, des doyens de
facultés, des enseignements par faculté, des personnels
administratifs, techniques et de service, ainsi que des étudiants.
Il est à noter que le secrétaire
général et le responsable de la bibliothèque centrale
assistent aux réunions du conseil d'orientation avec voix consultatives.
Il convient de souligner aussi que les délibérations et les
décisions qui en résultent ne sont exécutoires
qu'après l'aval de l'autorité de tutelle et le département
des Finances en ce qui a trait aux aspects budgétaires abordés
lors des réunions.
Ceci entame l'autonomie, des établissements,
avancée par nos interlocuteurs du MESRS, du moins celle des
bibliothèques universitaires. Ajouté à cela, les
responsables de ces bibliothèques qui connaissent mieux les besoins de
leurs structures se trouvent réduits à un rôle de
consultation.
* Le Conseil scientifique de l'université : Il
comprend, outre le recteur de l'université, qui se voit attribuer la
fonction de président du Conseil, les vice-recteurs, les doyens de
facultés, les présidents de conseils scientifiques de celles-ci,
un représentant des enseignements par faculté ainsi que le
responsable de la bibliothèque centrale.
Ledit conseil, selon la loi citée plut haut,
émet des avis et recommandations, entre autres, sur :
· les plans annuels et pluriannuels d'enseignement et de
recherche de l'université ;
· les projets de création, de modification ou de
dissolution de facultés, de départements ou d'unités de
recherche ;
· les programmes d'échange et de
coopération inter-universitaires.
Il propose également des orientations des politiques de
recherche et de documentation scientifiques et techniques de
l'université.
Les ''avis et recommandations'' qui sanctionnent les
réunions du conseil scientifique sont transmis au conseil d'orientation
qui en discute et décide des suites à en donner. Pour rappel, les
délibérations de ce dernier sont soumises à l'approbation
des autorités ministérielles.
* Le Rectorat : Cette instance est placée sous
l'autorité du recteur. Elle comprend :
§ les vice-recteurs,
§ le secrétaire général,
§ et le responsable de la bibliothèque
centrale.
Le recteur veille au bon fonctionnement de
l'université, au respect de la législation appliquée
à l'enseignement supérieur. Il peut prendre de ce fait, toute
mesure propre à améliorer les activités
pédagogiques et scientifiques au sein de l'université dans le
respect des attributions des autres organes de l'université.
II 1.2.3- Des bibliothèques
universitaires : L'arrêté interministériel du
30 juin 1996 fixant l'organisation de la bibliothèque universitaire et
de la bibliothèque d'institut d'université donne les
différents services dont dispose une BU :
Conduite par un conservateur en chef, la bibliothèque
universitaire est organisée en quatre sections :
Ø section des Acquisitions,
Ø section du Traitement,
Ø section de la Recherche bibliographique,
Ø section de l'Orientation.
A propos du personnel, les dispositions, concernant la
filière des BU, arrêtées par le décret
exécutif n° 89-122 du 18 juillet 1989 portant statut particulier
des travailleurs appartenant aux corps spécifiques de l'enseignement et
de la formation supérieurs, sont les suivantes :
Le personnel est composé, outre le responsable qui
occupe le poste de conservateur en chef, des catégories
suivantes :
· les Conservateurs de BU,
· les Attachés de BU,
· les Assistants de BU,
· les Agents techniques de BU,
· et les Aides-techniques de BU.
Parmi les attributions du premier responsable d'une BU
(indiquées par l'article 52), et pertinentes à notre
problème de recherche (informatisation des BU), on trouve qu'il est
tenu de :
ü participer à la création de
réseaux d'information scientifique et à l'élaboration de
bases et banques de données ;
ü d'initier et de promouvoir une politique de
coopération et d'échange de documentation en vue de la
constitution de réseaux d'information scientifique et
technique.
Ces deux missions précises sont reprises pour le corps
des conservateurs, sauf ici il y a un détail et pas des moindres,
évoqué par l'article 55 :
La politique de coopération et d'échange
appelée à être appuyée par les conservateurs en chef
est mieux explicitée : les partenaires potentiels sont
définis. Il s'agit des établissements du même type,
nationaux et étrangers. La finalité de cette coopération
consiste en la mise en place de réseaux
d'IST.
Il semble d'après ces dispositions juridiques,
notamment les charges des conservateurs en chef et des conservateurs de BU, qui
viennent d'être citées, que le MESRS laisse les modalités
d'informatisation à la charge de leurs responsables. Cependant, ils sont
incités à créer des réseaux d'IST, à
élaborer des produits documentaires informatisés (bases et
banques de données), et exhortés d'agir de concert avec les
autres structures, nationales soit-elles ou étrangères pour
atteindre ces objectifs.
En apprenant ces missions spécifiques dont les
responsables de BU s'en trouvent chargés un ensemble d'interrogations
méritent d'être posées :
v dans qu'elle stratégie s'inscrivent les actions
d'élaboration de bases et banques de données dont le
législateur parle ? Et pour quelle finalité ?
v les autorités en promulguant un décret d'une
telle teneur et qui
exprime clairement l'intérêt aux
nouvelles technologies de l'information et de la communication (bases de
données, réseaux d'IST), offrent-elles pour autant les moyens
financiers, matériels et humains nécessaires pour la
réussite et l'aboutissement des actions appelées à
être concrétisées au niveau des BU ?
v est-ce que les responsables des BU tiennent-ils compte de
ces dispositions ? En d'autres termes, entreprennent-t-ils des actions
d'informatisation de leurs services ? Et pour ce faire, agissent-ils dans
un contexte collectif ?
Les réponses à ces questions parviendront de
l'enquête menée auprès des établissements en
question, les bibliothèques universitaires et les bibliothèques
des centres universitaires que nous présentons, dévoilons ses
résultats et analysons dans la section suivante.
II 1.3- Les structures ayant oeuvré pour
l'informatisation des bibliothèques universitaires :
II 1.3.1- Le Comité pédagogique national
de documentation (CPN) : La problématique de
l'informatisation et de la modernisation des bibliothèques, pour et
organe, est perçue comme « un état de fait qui
s'impose déjà »246(*), rapporte Dahmane en citant un rapport établi
en 1987 par le comité sus-cité.
Les actions à entreprendre, selon ses
rédacteurs, doivent être axées sur
« l'informatisation, la micrographie, les moyens audiovisuels, la
reprographie et la reliure »247(*).
Le CPN opte pour une informatisation
généralisée, dans la mesure où elle concerne
« tous les services : acquisitions, catalogage,
recherche
bibliographique, circulation des documents, fichiers,
gestion du personnel »248(*).
Les initiateurs de cette réflexion ont appelé
à la création d'une commission nationale de l'informatisation des
bibliothèques, à qui il incombera la conduite des projets
d'informatisation et notamment de « définir les choix
techniques »249(*), pour que les applications à mettre en place
soient compatibles et communicantes.
A notre connaissance, la création de cette commission
n'a jamais eu lieu.
II 1.3.2- La Commission nationale des
bibliothèques universitaires (CNBU) : Créée
vers la fin des années soixante-dix, cette structure faisait office d'un
cercle où les questions de développement des BU étaient
discutées entre les responsables de celles-ci.
Ses travaux ont porté sur les éléments
suivants :
ü l'élaboration d'un répertoire des
bibliothèques de l'enseignement supérieur,
ü la réalisation d'une enquête nationale
statistique auprès des grandes bibliothèques universitaires,
ü la production et la traduction du livre universitaire,
ü l'importation et la diffusion de la documentation
scientifique,
ü la coopération et l'échange
interbibliothèques par le biais des réseaux,
ü et les moyens matériels et humains dont
disposent les BU algériennes.
La CNBU étant disparue aujourd'hui et les personnes qui
ont travaillé dans ce cadre étaient injoignables, et par
conséquent l'indisponibilité de documents et rapports,
établis par cette commission, auquelle nous avons été
confrontés.
Cependant, un document évaluant la consistance des
travaux et des axes ayant suscité l'attention de la CNBU a
été repéré, à savoir un mémoire de
licence en bibliothéconomie élaboré par M. Dahmane.
A ce sujet, celui-ci
déclare : « Quoique certains des axes relatifs
aux modalités d'organisation des réseaux de bibliothèques,
aux procédures d'acquisition et la formation du personnel avaient
été pertinents, la refléxion de la CNBU était plus
une somme de propositions qu'un ensemble harmonieusement
articulé »250(*).
Abdallah Abdi, conservateur en chef de la BU d'Alger abonde
également dans cette analyse, lors d'une interview que nous avons
menée avec lui. Il a souligné surtout le manque de qualité
des répertoires et guides des bibliothèques universitaires
(absence de données statistiques et qualitatives sur les fonds
documentaires disponibles dans les BU).
A propos de l'informatisation, notre interlocuteur nous
signale que les initiatives concrètes émanaient principalement
des responsables des bibliothèques que de cette structure.
Et parmi ces initiatives, Tahar Bensalah rapporte que la BU de
l'Université des sciences et de la technologie d'Oran (USTO)
« a été la première initiatrice dès
1978 du premier catalogue collectif national des périodiques avec la
collaboration de l'Université d'Alger et [celle] de Constantine
et 60 autres institutions documentaires universitaires et autres
»251(*)
II 1.3.3- Le Centre de recherche sur l'information
scientifique et technique (CERIST) : Héritier de
l'Organisme national de la recherche scientifique (ONRS), le CERIST est
créé par le décret présidentiel n°85-56 du 16
mars 1985.
La mission assignée à cette structure consiste
à « mener toute recherche relative à la
création, à la mise en place et au développement d'un
système national d'information scientifique et technique.
A ce titre, dans un cadre concerté et en liaison
avec les secteurs concernés. Il assure la coordination des programmes
d'information scientifique et technique »252(*).
Le Centre est chargé notamment :
« - d'étudier et de
proposer toutes mesures réglementaires propres à assurer le
développement et la promotion de l'information scientifique et
technique;
- de participer à la mise en place et au
développement d'un réseau national d'information scientifique et
technique;
- de participer à la constitution de banques
de données dans tous les domaines de la science et de la technologie par
chacun des secteurs concernés et de favoriser, par son action de
coordination, leur accès aux divers utilisateurs;
- de proposer toutes mesures propres à
assurer l'acquisition rationnelle et la circulation de l'information
scientifique et technique à l'échelle nationale et à
satisfaire les besoins des utilisateurs;
- de promouvoir l'introduction de moyens
techniques modernes tels que l'informatique pour la collecte, l'analyse et le
traitement de l'information scientifique et technique
- l'élaboration de systèmes logiciels
pour l'automatisation de la recherche documentaire et l'information
scientifique et technique;
- d'assurer la coordination et l'interconnexion du
réseau documentaire national avec des réseaux étrangers et
internationaux dans le domaine de l'information scientifique et
technique »253(*).
En scrutant les points évoqués par ce texte, il
ressort clairement la volonté des autorités de promouvoir l'usage
des outils informatiques pour favoriser l'accès à l'information
scientifique et technique aux utilisateurs potentiels.
L'accent est mis sur l'élaboration de programmes
informatiques permettant l'automatisation des opérations en amont et en
aval de la mise à disposition de l'IST à savoir la collecte, le
traitement et la diffusion de celle-ci. Pour cette dernière fonction, la
constitution de banques de données est privilégiée.
En outre, la conception de réseaux documentaires et
leur interconnexion avec ceux existants dans d'autres pays ou internationaux
sont préconisées.
Cependant, ledit texte ne précise pas les secteurs
concernés par le développement du système national de
l'information scientifique et technique confié pour la circonstance au
CERIST. Celui-ci se voit également attribuer un rôle uniquement de
proposition, de promotion et de vulgarisation des technologies informatiques
nécessaire à l'automatisation du processus de fourniture de
l'IST.
Gageons que les secteurs concernés par le
développement du SNIST sont les secteurs qui expriment des besoins en
IST. Ces secteurs peuvent être économiques, universitaires,
culturels ou administratifs. L'IST étant véhiculée par une
multitude de supports et de documents (ouvrages, périodiques, actes de
congrès, rapports de recherche, thèses universitaires, bases de
données,...), et sa gestion relève des services d'information et
de documentation des bibliothèques appartenant aux établissements
les plus divers (entreprises, universités, administrations,
laboratoires, centres de recherche,...).
Ces services et leurs tutelles ne sont pas nommément
désignés par le texte qui régit le CERIST, ce qui
hypothèque leur participation aux actions de cet organisme en faveur du
développement du SNI. Ils ne sont pas tenus, par ailleurs, de tenir
compte des propositions et des mesures que cette structure mettrait au
point.
Or la mise en place du SNIST projeté nécessite
l'observation par tous les éléments constituant ce dernier des
règles de fonctionnement standardisées et communes.
« Ce regroupement [des services et systèmes
d'information composant le SNI, ndlr], se fonde sur une normalisation des
procédés, des équipements ainsi qu'un fonctionnement
ordonné et compatible de ces unités »254(*), précise M.
Dahmane.
Le texte cité plus haut, tel que rédigé
ne permet pas au CERIST de faire respecter, par ses partenaires, les mesures
visant le développement de la collecte, gestion et la mise à
disposition de l'IST qu'il arrêterait.
Revenons aux actions qu'a engagées le CERIST dans le
cadre de ses attributions. Les efforts déployés par cet organisme
se sont concrétisés par le lancement d'activités de
recherche et de développement en IST entreprises par les
différents départements dont est composé le
Centre :
Figure 4 : Les structures de RD en IST du
CERIST
Source : www.cerist.dz
Nous présentons ici les actions engagées par le
Département collecte, traitement et diffusion de l'information
(DCTD). Cette restriction est motivée par le fait que les projets
de recherche en cours et les produits déjà élaborés
par ce service sont principalement destinés aux bibliothèques
universitaires.
Celles-là ont débouché sur la mise au
point d'une palette d'outils et de services. Le logiciel SYNGEB, les catalogues
collectifs et la constitution de bases de données nationales en sont les
principaux.
Saïd Berrouk, celui qui a veillé à la
mise en oeuvre de ces projets et qui suit actuellement leur
développement évoque les objectifs qu'à visé la
mise en place des catalogues collectifs :
«- répondre aux demandes des utilisateurs sans
cesse croissantes en matière d'information et de documentation,
- un contrôle et une coordination des dépenses en
définissant une politique d'acquisition basée sur la
complémentarité des différents fonds des différents
organismes. Ceci devient possible au moyen des outils à mettre en place,
tels que les bases de données bibliographiques, factuelles (sur la la
répartition des institutions documentaires et des fonds, l'état
de ces fonds, redondances, etc.),
- encourager l'échange et la coopération
entre structures documentaires permettant la naissance d'un système de
prêt interbibliothèques,
- l'utilisation des normes internationales,
- mise en place de catalogues personnalisés,
sectoriels, régionaux,...sur différents
supports »255(*).
Nous présentons ci-dessous les produits et services
précités, leur nature et les outils utilisés pour leur
développement. Les informations sur ces projets nous ont
été fournies par leurs responsables au niveau du DCTD/CERIST.
a) SYNGEB- SYstème Normalisé de
GEstion de Bibliothèque : Le logiciel de gestion des
bibliothèques SYNGEB est développé pour la première
fois en 1992 sous environnement VAX/VMS adapté aux gros systèmes
informatiques. D'autres versions se sont succédées depuis, avec
à chaque fois de nouvelles fonctionnalités. Si la première
version n'assurait pas la gestion des données en langue arabe, les
versions suivantes de SYNGEB (sous MS/DOS, Windows 95 et 98) assurent un
traitement bilingue (français et arabe).
Ce logiciel assure les fonctionnalités
suivantes :
ü les acquisitions,
ü l'inventaire,
ü la gestion des bases de données bibliographiques
(de divers types de documents : monographies, périodiques,
articles, thèses),
ü la recherche documentaire,
ü et la gestion du prêt.
Une autre fonctionnalité, le bulletinage, est en cours
de réalisation.
Le système SYNGEB fonctionnant en monoposte et en
réseau gère le format UNIMARC pour la saisie des données
catalographiques, permet l'importation et l'exportation de notices
bibliographiques depuis et vers d'autres systèmes automatisés
normalisés. Il est en outre, doté d'une interface Web permettant
la mise en ligne du catalogue de la bibliothèque.
En conséquence de la démarche de diffusion de
SYNGEB suivie par le DCTD/CERIST, basée sur la fourniture de tous les
services nécessaires à son installation et utilisation au sein
des bibliothèques (manuels d'utilisation détaillés,
formation du personnel sur site, assistance à distance, suivi de
l'informatisation des bibliothèques y compris la conversion
rétrospective des catalogues, ainsi que le service de maintenance du
système). 145 bibliothèques et services d'information appartenant
à des établissements les plus divers (universités, centres
de recherche, ministères, hopitaux, entreprises économiques et
divers services administratifs et culturels) ont adopté ce
système.
b) Les catalogues collectifs : Il s'agit
de deux catalogues : celui des périodiques (CAP) et l'autre
consacré aux thèses (CAT).
* CAP- Catalogue algérien des
périodiques : La conduite de ce projet, démarré en
1989, a été confiée au CERIST après concertation
avec les institutions concernées. Le CAP signale, localise et donne les
états de collections des publications en série détenues
par les bibliothèques et centres de documentation participants à
ce réseau, dont cinquante établissements d'enseignement
supérieur. Le CAP recèle, jusqu'à fin décembre
2001, 12 158 notices bibliographiques de périodiques.
Ce catalogue est considéré comme
« un moyen pour instaurer des traditions de coopération
interbibliothèques en matière d'acquisition et de fourniture de
documents primaires », relève-t-on sur un prospectus
élaboré pour sa promotion.
* Le CAT- Catalogue algérien des thèses :
Le CAT est une base de données qui signale et localise les thèses
déposées principalement dans les bibliothèques
universitaires, et d'autres établissements (centres de recherche,
entreprises, etc.) répartis à travers le pays (la base contient
jusqu'à fin décembre 2001 14 401 notices). Le
développement de ce catalogue repose sur la participation des
établissements détenteurs de thèses et la mise à
jour à effectuer d'une façon régulière.
Après avoir rendu ce produit opérationnel, le
DCTD/CERIST s'est lancé dans une autre action : la constitution
d'un fonds national de thèses et d'une base de données les
signalant dénommée FNT. 961 thèses de post-graduation ont
été collectées jusqu'au 20 janvier 2002.
Concernant les monographies, nombre de difficultés vont
à l'encontre du lancement d'un catalogue collectif des ouvrages. Un tel
projet « nécessite des moyens considérables. Le
nombre de documents à traiter se chiffre en millions, [et] les
bibliothèques ne disposent pas actuellement de moyens informatiques
permettant d'avoir une information facilement accessible pour alimenter le
catalogue collectif de monographies, ce qui exige un personnel important en
nombre et en qualification »256(*), constate S. Berrouk.
Ce dernier relève cependant les efforts entrepris pour la
préparation des outils nécessaires à son démarrage,
dont l'appui apporté à l'informatisation des bibliothèques
algériennes, l'automatisation de la Bibliographie nationale et
l'acquisition des bibliographies nationales de grands pays, tels la France et
les États-Unis.
c) Les bases de données
nationales : Deux bases de données ont été
constituées :
* BIBNAT- BIBliogarphie NATionale : C'est une base de
données bibliographique issue de l'informatisation de la Bibliographie
nationale produite par la Bibliothèque nationale. Elle contient
jusqu'à fin juin 2001, 13 901 notices de divers types de documents
(ouvrages, périodiques, thèses,...).
* ALGERIANA : Sa conception répond à la
volonté de recenser et de signaler tous types de documents produits sur
l'Algérie à l'étranger (thèses, monographies,
articles de périodiques, actes de congrès,...).
Le développement de cette base de données est
basé sur la reprise, après traitement, des données
bibliographiques signalées par les répertoires imprimés et
les bases de données étrangères (dont une quarantaine est
disponible sur place). Un outil permettant la récupération
automatisée des métadonnées des documents diffusés
sur Internet concernant l'Algérie est en cours de réalisation.
Algeriana comprend, jusqu'à fin décembre 2001, 10
000 notices.
Il y a lieu de noter que les quatre produits signalés
plus haut (CAT, CAP, BIBNAT et ALGERIANA) ont été
développés avec le logiciel Syngeb et sont accessibles sur
Internet via le serveur du CERIST (
www.cerist.dz).
d) ARN- Academic and Research Network :
Le lancement d'ARN ou du Réseau académique et de recherche vise
l'intégration des « activités de valorisation et de
développement de services d'accès et d'échange
d'informations entre les universités, centres de recherche et d'autres
institutions à caractère technologique »257(*).
Figure 5 : Le réseau ARN
représenté sur le territoire national
Source :
www.arn.dz/arn/index.htm
Ce réseau tend à «offrir à tous
les acteurs du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique (décideurs, enseignants, chercheurs, étudiants,
etc.) une infrastructure technologique et un ensemble d'outils à
même de prendre en charge tous leurs besoins en matière de
communication et d'information scientifique et technique à travers un
ensemble de produits et services développés dans le cadre des
projets de recherche-développement du CERIST »258(*)
ARN donne de nouveaux horizons au secteur de l'enseignement
supérieur en Algérie : son développement se fonde sur
l'interconnexion des réseaux documentaires locaux et sectoriels et leur
connexion à Internet (51 établissements académiques et de
recherche participent aujourd'hui à l'aboutissement de ce projet).
Sur un autre plan, ARN vise à intensifier la
coopération entre les bibliothèques des établissements
participants et leurs personnels spécialisés en vue de la
constitution de catalogues collectifs, la mise au point de plans communs de
développement et le recyclage des spécialistes de
l'information.
La valorisation des publications scientifiques du secteur est
également à l'ordre du jour par la numérisation et la mise
en place d'une bibliothèque virtuelle qui est considérée
comme ''le couronnement de tous les projets''.
SECTION 2 : L'ÉTAT DE L'INFORMATISATION DES
BIBLIOTHÈQUES
UNIVERSITAIRES
ALGÉRIENNES
II 2.1- Déroulement de l'enquête
: L'enquête sur l'état de l'informatisation des BU a
été menée durant les mois de mai, juin et juillet 2001. Le
questionnaire (voir annexe A) a été adressé aux
conservateurs en chef des bibliothèques universitaires centrales des
universités et des centres universitaires (voir la liste en annexe B).
Tous les établissements entrant dans ce cadre ont été
contactés pour collecter des données concernant leurs
bibliothèques.
Une grande école (Ecole nationale polytechnique) a
été également touchée par cette enquête. Un
questionnaire a été remis au responsable de la
bibliothèque centrale de celle-ci qui l'a rempli et nous l'a
retourné.
Le nombre de formulaires récupérés
s'élève à 17 sur 33 établissements touchés
par l'enquête, fixant ainsi le pourcentage de réponse à
51,51 % (y compris le questionnaire de l'ENP retourné).
Par des chiffres, le nombre de formulaires distribués
et renvoyés par les bibliothèques universitaires (BU) et les
bibliothèques des centres universitaires (BCU) sont
présentés dans le tableau ci-dessous.
Type de bibliothèques
|
Distribués
|
Retournés
|
Taux de réponse
|
Bibliothèques universitaires
|
17
|
10
|
58,82 %
|
Bibliothèques
de centres universitaires
|
15
|
6
|
40 %
|
La population répondante est donc composée de 10
BU, 6 BCU et 1 bibliothèque d'école supérieure (ENP).
II 2.2- Les résultats de l'enquête :
Les données collectées par le biais du questionnaire
sont présentées et analysées ci-dessous.
Ø Il convient de noter que la bibliothèque
universitaire de Boumerdès indiquée dans les tableaux qui suivent
n'existe pas en tant que telle.
En effet, l'université de Boumerdès
créée en 1998 est constituée de quatre facultés
(Sciences, Sciences de l'Ingénieur, Hydrocarbures et Chimie et celle du
Droit est des Sciences de gestion), et chacune d'elles dispose de sa propre
bibliothèque conformément à la nouvelle
réglementation des bibliothèques des établissements
universitaires, ce qui donne quatre bibliothèques de facultés.
Nous les avons regroupées en une seule entité (BU) pour avoir une
population homogène même s'il existe une coordinatrice de ces
bibliothèques.
II 2.2.1- Identification de l'établissement
(question 1-6) :
1- Université ou centre universitaire de
rattachement,
2- Année d'ouverture,
3-Indiquez, parmi les domaines scientifiques
suivants, celui (ceux) couvert(s) par le fonds documentaire de votre
bibliothèque ?
Sciences humaines et sociales
Sciences et techniques
Sciences médicales et
biologiques
Les réponses données à ces trois
premières questions, portant sur les établissements de
rattachement des bibliothèques, l'année de leur ouverture et les
domaines scientifiques couverts par leurs fonds documentaires sont
présentées dans le tableau suivant :
Figure 6 : Etablissements tutélaires des
bibliothèques universitaires et les
disciplines couvertes par leurs fonds
documentaires
Université ou centre
universitaire de rattachement
|
Année d'ouverture
|
Domaines scientifiques couverts
|
Université d'Alger
|
1888
|
SHS*, ST*, SMB*
|
Université de Tizi-Ouzou
|
1983
|
SHS, ST, SMB
|
Université Emir Abdelkader
(Constantine)
|
1968
|
SHS, ST, SMB
|
Université de Blida
|
1981
|
SHS, ST, SMB
|
Université Mentouri (Constantine)
|
1968
|
SHS, ST, SMB
|
Université de Batna
|
1980
|
SHS, ST, SMB
|
USTHB
|
1986
|
ST
|
Université de Boumerdès
|
1998
|
SHS, ST, SMB
|
Université de Tlemcen
|
2000
|
SHS, ST, SMB
|
Université d'Annaba
|
1975
|
SHS, ST
|
Centre universitaire de M'Sila
|
1986
|
SHS, ST, SMB
|
C.U. de Béchar
|
1986
|
SHS, ST
|
C.U. de Laghouat
|
1986
|
SHS, ST, SMB
|
C.U. de Guelma
|
1986
|
SHS, ST
|
C.U. de Djelfa
|
1991
|
SHS, ST, SMB
|
C.U. de Oum-El-Bouaghi
|
-
|
SHS, ST, SMB
|
E.N. Polytechnique
|
1927
|
SHS, ST
|
* SHS : Sciences humaines et
sociales
* ST : Sciences et techniques
* SMB : Sciences médicales et
biologiques
Nous remarquons, d'après les données qui
figurent sur ce tableau, que les bibliothèques universitaires sont de
création assez récente. Hormis, deux établissements datent
de l'époque coloniale : l'Université d'Alger et l'Ecole nationale
polytechnique (ENP). Le reste des établissements universitaires est
créé durant les années post-indépendance.
A propos des spécialités universitaires
couvertes, les collections que détiennent ces bibliothèques sont
dans leur majeure partie diversifiées.
Douze bibliothèques (8 BU et 4 BCU) déclarent
qu'elles possèdent des collections dans les trois grands domaines :
sciences humaines et sociales (SHS), sciences et techniques (ST) et les
sciences médicales et biologiques (SMB).
Quatre bibliothèques disposent de fonds documentaires
dans deux domaines (Université d'Annaba, CU de Béchar, CU de
Guelma, et l'ENP) et une bibliothèque (celle de l'USTHB) se trouve
spécialisée dans les sciences et techniques. Ceci est dû
à la vocation même de cet établissement qui dispense des
programmes d'enseignement dans les sciences exactes et les sciences de
l'ingénieur.
Nous constatons également que les ressources
documentaires dont disposent certaines bibliothèques ne correspondent
pas d'une manière systématique aux filières universitaires
enseignées par leurs établissements de rattachement comme
signalée dans le Guide des établissements universitaires
établi par le MESRS qui nous a permis de croiser les données
communiquées par les responsables des bibliothèques et les
données qui y figurent sur ces établissements là.
Cette remarque s'applique sur la BU-Emir Abdelkader de
Constantine qui possède des documents en sciences et techniques, mais
l'Université tutélaire ne dispense pas de programmes que dans les
sciences islamiques et les sciences humaines.
Cette remarque s'applique aussi aux bibliothèques des
centres universitaires de Béchar, Guelma, Oum-El-Bouaghi et Laghouat.
Les sciences humaines et sociales sont couvertes par les bibliothèques
des trois premiers CU, alors qu'aucune des filières dispensées
dans ces établissements ne peut être classée dans les
humanités.
Cette situation engendre inéluctablement une
sous-exploitation d'une partie des fonds documentaires des bibliothèques
concernées.
4- De quels types de documents et en combien
de titres est constitué votre fonds documentaire ?
Les responsables des bibliothèques ont
été sollicités de compléter un tableau qui
présente plusieurs types de documents, ainsi qu'une catégorie
''Autre'' pour mentionner les autres formes de documents dont ils disposent et
qui n'y figurent pas.
Les données communiquées sont
présentées dans le tableau ci-dessous.
Figure 7 : Les ressources documentaires des
bibliothèques universitaires
Bibliothèques
|
Ouvrages
|
Périodiques
|
Thèses et mémoires
|
Micro-formes
|
Bases de données
|
Autre
|
U. d'Alger
|
200 000
|
4 200
|
150 000
|
600
|
-
|
600 Cartes
géographiques
|
U. de Tizi-Ouzou
|
14 891
|
559
|
2 979
|
-
|
-
|
-
|
U. Emir Abdelkader (Constantine)
|
16 631
|
572
|
429
|
10
|
3
|
96 manuscrits
|
U. Mentouri de (Constantine)
|
52 525
|
300
|
429
|
700
|
1
|
-
|
U. de Boumerdès
|
38 792
|
184
|
105
|
-
|
-
|
-
|
U. de Tlemcen
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Cd-Rom,
cassettes
|
U. d'Annaba
|
24 697
|
275
|
3 641
|
-
|
25
|
2 905 articles
|
U. de Blida
|
15 000
|
62
|
516
|
-
|
1
|
-
|
USTHB
|
35 000
|
134
|
2 000
|
2 000
|
-
|
-
|
U. de Batna
|
16 000
|
500
|
1 200
|
-
|
-
|
-
|
C.U. de Laghouat
|
61 103
|
100
|
800
|
-
|
-
|
-
|
C.U. de Guelma
|
7 500
|
50
|
144
|
-
|
-
|
-
|
C.U. de Djelfa
|
4 688
|
389
|
241
|
1 267
|
1
|
-
|
C.U. d'Oum-El-Bouaghi
|
7 800
|
10
|
60
|
-
|
1
|
-
|
C.U. de M'Sila
|
11 000
|
50
|
-
|
-
|
-
|
200 Cartes géogra-
phiques et topogra-phiques
|
C.U. de Béchar
|
8 759
|
834
|
25
|
-
|
-
|
112 disquettes 118 cédéroms
|
E.N. Polytechni-que
|
20 000
|
670
|
2 500
|
-
|
-
|
-
|
De ce tableau se dégage la composition des fonds
documentaires que recèlent les 17 bibliothèques qui ont
répondu à la question.
La BU d'Alger s'avère être la mieux pourvue en
nombre de titres d'ouvrages qui s'élève à 200 000
titres.
Suivie de la BCU de Laghouat qui détient 61 103 titres,
la BU-Mentouri de Constantine qui dispose de 52 525 titres.
Les autres bibliothèques disposent de collections
d'ouvrages moins importantes à celles qui viennent d'être
citées. Le nombre de titres les concernant varie entre 46 888
(BCU-Djelfa) à 38 792 (BU de Boumerdès).
Egalement pour les publications en série la BU d'Alger
se trouve de loin la mieux dotée puisque elle dispose de 4 200 titres.
Les autres bibliothèques d'université et de centres
universitaires recèlent des collections maigres en comparaison avec la
BU précitée. Elles oscillent entre 50 titres pour la BCU de
M'Sila et 670 pour l'ENP. Des bibliothèques de centres universitaires se
trouvent paradoxalement plus riches en périodiques que celles des
universités.
A titre d'exemple, la BCU-Béchar et la BCU-Djelfa qui
disposent respectivement de 834 et 389 titres et de l'autre coté les BU
de Blida et de Boumerdès qui détiennent respectivement 62 et 184
titres de périodiques.
La bibliothèque centrale de l'Université d'Alger
dispose aussi du plus grand nombre de thèses et mémoires (150 000
titres). Cela s'explique par le fait que cet établissement est le plus
ancien du genre en Algérie. Sa création remonte au début
du siècle dernier (1909), et les cycles de post-graduation ont
été lancés très tôt par rapport au reste des
établissements. Ajouté à ceci le fait que cette BU a
acquis un nombre important de thèses étrangères, dans le
cadre d'accords d'échanges avec ses homologues étrangères
notamment européennes.
Documents produits essentiellement par les universités
de rattachement des bibliothèques, les thèses et mémoires
sont signalés par la plupart des bibliothèques, toutefois avec
des différences notables. La BCU-Béchar ne détient que 25
titres, même si cet établissement date de 1986. Est-ce que le
dépôt de ces documents n'est pas toujours respecté par les
étudiants ? Est-ce que le chiffre donné par le responsable
de la bibliothèque est erroné ? Est-ce que la BCU de
Béchar et les autres BU et BCU qui ont des fonds thèses de taille
insignifiante ne manifestent pas d'intérêt à
acquérir ces documents ?
Cinq bibliothèques ont signalé qu'elles
possèdent des microformes. Le nombre de titres varie entre 10 et 2
000.
Les bases de données sur cédéroms sont
des sources bibliographiques dont les bibliothèques universitaires
doivent acquérir. Ces catalogues informatisés sont
édités par des centres spécialisés en IST (ex.
l'INIST français ou la British Library). Elles sont
spécialisées ou multidisciplinaires. Elles répertorient
généralement les articles de périodiques et les actes de
séminaires.
Ces supports sont très peu disponibles dans les
bibliothèques universitaires algériennes. Six
bibliothèques uniquement ont mentionné leur disponibilité
qui va d'un seul titre à 25 (BU-Annaba).
Cependant les bases de données bibliographiques sont
largement utilisées par les universitaires et les bibliothèques
universitaires au profit de leurs usagers. C'est ce qu'a montré
l'étude259(*) que
nous avons réalisée sur l'exploitation des BdD diffusées
par les services compétents du CERIST.
Les communautés universitaire (qui comprend :
universités, centres universitaires, écoles supérieures,
instituts, bibliothèques universitaires) et hospitalo-universitaire
arrivaient en tête dans le classement des catégories d'usagers de
ces sources d'information avec un taux global 84,02 %.
Les conservateurs en chef des bibliothèques
universitaires ont évoqué la disponibilité d'autres types
de documents. Des cartes géographiques, manuscrits, cassettes, des
cédéroms ou des articles.
5- Combien d'enseignants, d'étudiants
et d'utilisateurs extérieurs sont inscrits auprès de votre
bibliothèque ?
Le tableau ci-dessous donne le nombre d'utilisateurs suivant
ces trois catégories.
Bibliothèques
|
Enseignants
|
Etudiants
|
Utilisateurs extérieurs
|
U. d'Alger
|
1 100
|
12 000
|
2 000
|
U. de Tizi-Ouzou
|
413
|
16 881
|
-
|
USTHB
|
-
|
-
|
-
|
U. de Boumerdès
|
433
|
14 388
|
450
|
U. de Tlemcen
|
-
|
-
|
-
|
U. d'Annaba
|
298
|
9 900
|
-
|
U. Mentouri (Constantine)
|
1 500
|
28 000
|
1 000
|
U. de Batna
|
-
|
-
|
-
|
U. Emir Abdelkader (Constantine)
|
300
|
6 000
|
100
|
U. de Blida
|
150
|
14 000
|
98
|
C.U. de Djelfa
|
92
|
600
|
60
|
C.U. de Oum-El-Bouaghi
|
150
|
3 800
|
-
|
C.U. de Laghouat
|
263
|
4 306
|
-
|
C.U. de Béchar
|
178
|
2 322
|
12
|
C.U. de M'sila
|
300
|
8 000
|
400
|
E.N.Polytechnique
|
200
|
1 400
|
-
|
Figure 8 : Les publics utilisateurs des
bibliothèques universitaires
Nous constatons que le nombre d'enseignants et
d'étudiants inscrits dans les bibliothèques universitaires (BU et
BCU) est en deçà du nombre total de ces deux catégories.
Pour l'Université d'Alger, seulement 39,7 % des enseignants qui y sont
affiliés fréquentent la bibliothèque centrale de
l'établissement. Leur nombre, pour l'année 2000/2001,
indiqué dans le Guide des établissements universitaires
s'élève à 2 770 enseignants. Même constat concernant
le nombre d'étudiants inscrits à la bibliothèque. Il est
de l'ordre de 12 000 sur 70 973 étudiants que compte cette
université.
Ce constat est presque le même pour les grandes
universités (Annaba, Mentouri, Tizi-Ouzou).
Des questions viennent à l'esprit en voyant ces
chiffres :
Ø pourquoi les bibliothèques universitaires
n'attirent pas grand nombre d'étudiants et d'enseignants pour s'y
documenter ?
Ø est-ce que les capacités des
bibliothèques universitaires en matière d'accueil et de
satisfaction des besoins documentaires sont en deçà des attentes
de leurs publics ?
Les bibliothèques des centres universitaires
accueillent par contre presque le même nombre d'étudiants et
d'enseignants qui sont affiliés à ces établissements.
Cette remarque s'applique à plusieurs établissements de ce type
(M'Sila, Oum-El-Bouaghi, Laghouat).
A titre d'exemple, sont inscrits au centre universitaire de
M'Sila 8 205 étudiants en graduation, 48 en post-graduation et 176
enseignants, ce qui donne au total 8 429 utilisateurs potentiels. Le public
réel de la bibliothèque du CU se chiffre à 8 000
utilisateurs, ce qui donne un taux d'inscription et de fréquentation
considérable de l'ordre de 94,91 %.
Concernant la catégorie ''utilisateurs
extérieurs'' qui est composée de professionnels, anciens
étudiants de l'université, lycéens préparant le
baccalauréat ou des étudiants inscrits dans d'autres
établissements universitaires, elle est indiquée dans bon nombre
de bibliothèques : 2 000 utilisateurs extérieurs sont inscrits
à la BU-Alger, 1 000 pour la BU-Mentouri de Constantine et rien que 12
pour la BCU-Béchar.
8 bibliothèques sur les 17 répondantes à
notre questionnaire n'évoquent pas l'existence d'utilisateurs
extérieurs à l'établissement de rattachement de ces
dernières.
Cette restriction au seul public issu de l'université
mère peut s'expliquer par différentes raisons : manque d'espace
d'accueil, pauvreté du fonds documentaire, ou par encore la non prise en
considération des besoins exprimés par les lecteurs
extérieurs à l'université.
Cette situation fait que les bibliothèques
universitaires concernées, institutions culturelles et du savoir, ne
jouent aucun rôle et aucun impact sur le public extérieur en
général, contrairement à ce qui est courant dans les BU du
monde développé. Celles-ci, en effet, constituent un moyen de
réussir une reconversion professionnelle pour des personnes voulant
changer de métier, ou un réservoir de connaissances qu'on
exploite à loisir pour préparer des recherches ou tout simplement
pour se cultiver.
En ratio par utilisateur (voir figure 9), la situation des
collections documentaires dans les différentes bibliothèques est
la suivante :
Si on rassemble tous les types de documents (monographies,
périodiques et thèses) que détient la BU d'Alger. Cela
donne 27,03 documents, tous types confondus, pour un utilisateur. Cette
bibliothèque est suivie par celle de l'ENP où le ratio documents
par utilisateur est de 14,48. Ensuite viennent les bibliothèques
centrales de Laghouat (13,57), de l'Emir Abdelkader (9,64) et de Djelfa
(7,68).
Dans les autres bibliothèques, l'offre de documents est
insuffisante. Le ratio document/utilisateur dans celle-ci, y compris les
bibliothèques des grandes universités (Annaba, Mentouri, USTHB),
varie entre 1,1 (CU de Guelma) et 3,84 (CU de Béchar).
Par type de documents, et concernant les ouvrages, la BU
d'Alger arrive en tête avec 15,26 titres par utilisateur. Suivie de la
BCU de Laghouat avec 13,37 et la BU de l'Emir Abdelkader avec 9,09 titres par
usager.
L'écart est très large entre ces
bibliothèques et les autres démunies en ressources
monographiques. La BU de Tizi-Ouzou enregistre même le taux le plus bas :
0,86 titre par utilisateur.
Si on essaye de comparer la situation des ressources
documentaires des BU algériennes à leurs homologues des pays
industrialisés, ce qui n'est pas toujours évident vu les
différences qui les séparent, le déficit en livres est
criant.
Pour les ouvrages, « En 1999, chaque
étudiant allemand avait en moyenne à sa disposition 153
livres.»260(*). La situation est moins critique en comparaison avec
un pays comme la France. « En France, en 1998, cette moyenne
était de 18 livres. »261(*)
Bibliothèques
|
Nombre d'utilisateurs (1)
|
Documents (2)
|
Monographies
|
Périodiques
|
Thèses
|
Nombre Par uti-
lisateur
|
Nombre Par utili-
sateur
|
Nombre Par utili-
sateur
|
Nombre Par utili-
sateur
|
Université d'Alger
|
13 100
|
354 200
|
27,03
|
200 000
|
15,26
|
4 200
|
0 ,32
|
150 000
|
11,45
|
Université de Tizi-Ouzou
|
17 294
|
18 429
|
1,06
|
14 891
|
0,86
|
559
|
0,86
|
2 979
|
0,17
|
USTHB
|
12 578
|
37 134
|
2,95
|
35 000
|
2,78
|
134
|
0,01
|
2 000
|
0,17
|
Université de Blida
|
14 150
|
15 578
|
1,10
|
15 000
|
1,06
|
62
|
0,00
|
516
|
0,03
|
Université de Boumerdès
|
14 819
|
39 081
|
2,63
|
38 792
|
2,61
|
184
|
0,01
|
105
|
0,01
|
Université de Tlemcen
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Université d'Annaba
|
10 198
|
28 613
|
2,80
|
24 697
|
2,42
|
275
|
0,02
|
3 641
|
0,35
|
Université Mentouri (Constantine)
|
29 500
|
56 025
|
1,89
|
52 525
|
1,78
|
300
|
0,01
|
3 200
|
0,10
|
Université Emir Abdelkader
(Constantine)
|
6 300
|
17 632
|
9,64
|
16 631
|
9,09
|
572
|
0,31
|
429
|
0,23
|
Université de Batna
|
16 333
|
17 700
|
1,08
|
16 000
|
0,97
|
500
|
0,03
|
1 200
|
0,07
|
C.U. de M'Sila
|
8 300
|
11 050
|
1,33
|
11 000
|
1,32
|
50
|
0,01
|
-
|
-
|
C.U. de Bechar
|
2 500
|
9 618
|
3,84
|
8 759
|
3,50
|
834
|
0,33
|
25
|
0,01
|
C.U. de Guelma
|
6 300
|
7 694
|
1,1
|
7 500
|
1,19
|
50
|
0,01
|
144
|
0,02
|
C.U. de Djelfa
|
692
|
5 318
|
7,68
|
4 688
|
6,77
|
389
|
0,56
|
241
|
0,34
|
C.U. de Oum-El-Bouaghi
|
3 950
|
7 870
|
1,99
|
7 800
|
1,97
|
10
|
0,00
|
60
|
0,01
|
C.U. de Laghouat
|
4 569
|
62 003
|
13,57
|
61 103
|
13,37
|
100
|
0,02
|
800
|
0,17
|
E.N.Polytechnique
|
1 600
|
23 170
|
14,48
|
20 000
|
12,50
|
670
|
0,41
|
2 500
|
1,56
|
Figure 9 : Ressources documentaires des BU pour
l'exercice 1999/2000 : ratios par utilisateurs
1) Il s'agit de l'ensemble des étudiants et des
enseignants inscrits, les utilisateurs extérieurs ne sont pas
comptés
2) C'est l'ensemble des titres de monographies, de
périodiques et de thèses
L'offre en publications en série, documents
d'importance capitale notamment pour les étudiants avancés et les
enseignants-chercheurs est insignifiante également, lorsqu'on a des
ratios qui oscillent entre 0 et 0,86 titre par utilisateur.
Avec presque un titre de périodique par utilisateur, la
BU de Tizi-Ouzou semble être l'institution où l'offre est moins
catastrophique.
Les documents de type thèses et mémoires
universitaires sont peu disponibles dans les bibliothèques
universitaires algériennes. Exception faite de la bibliothèque
centrale d'Alger qui assure le nombre de 11,45 titres à chaque
utilisateur, la situation dans les autres bibliothèques n'est
guère reluisante. La bibliothèque de l'ENP, classée
deuxième, accuse une proportion d'une thèse et demie par usager.
6- Quel est l'effectif de votre
bibliothèque ?
Par cette question, nous avons voulu connaître le nombre
de postes qualifiés dans chaque bibliothèque.
Les responsables des bibliothèques ont
été sollicités d'indiquer l'effectif du personnel
bibliothéconomique suivant les catégories admises par les textes
réglementaires qui régissent ce corps de professionnels. Les
données obtenues sont présentées dans le tableau
ci-dessous.
Figure 10 : Personnels des bibliothèques
universitaires
Bibliothèques
Catégories de personnels
Total*
(+ 1)
ConservateursAttachés de BUAssistants de
BUAgents de BUAides techniques
UNIVERSITÉ D'ALGER
1161010543
Université de Tizi-Ouzou
1422412
USTHB
110621030
Université de Blida
153
-
515
Université de Boumerdès
185241352
Université de Tlemcen
12
-
448
Université d'Annaba
11033217
Université Mentouri (Constantine)
4111291047
Université Emir (Constantine)
1724621
Université de Batna
------
C.U. de M'Sila
1
--
3510
C.U. de Bechar
-
2
-
6211
C.U. de Guelma
-
141310
C.U. de Djelfa
1
--
226
C.U. de Oum-El-Bouaghi
1
-
23411
C.U. de Laghouat
-
11126
E.N.Polytechnique
-
214311
|
|
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* Le total comprend en plus le responsable qui occupe
le poste de Conservateur en chef
Nous remarquons que la bibliothèque centrale de
l'université de Boumerdès est la mieux dotée en personnel
bibliothécaire (52 postes tous grades confondus). Cela peut s'expliquer
par le morcellement de cette bibliothèque sur quatre sites
différents et faisant face à un public et des besoins
différents.
Suivie de la BU-Mentouri disposant de 47 postes. Cette
dernière faisant face à un public nombreux (29 500 usagers sans
compter les usagers extérieurs) se trouve moins encadrée que
celle de Boumerdès ayant un public moins important (la moitié de
celui-ci, 14 819). La BU d'Alger dispose de 43 postes pour un public
évalué à 13 000.
Les bibliothèques les moins dotées en personnel
qualifié en gestion des bibliothèques sont
généralement celles des centres universitaires. Les BCU de Djelfa
et de Laghouat ne comptent que 6 bibliothécaires chacune, tous grades
compris. Leurs usagers également sont aussi peu nombreux, 692 et 4 569
respectivement. Ce constat ne se limite pas, cependant aux CU.
L'Université de Tlemcen ne compte que 8 bibliothécaires.
II 2.2.2- L'informatisation ou non de la
bibliothèque (questions 7-10) :
7- Votre bibliothèque est-elle
informatisée ?
Quinze (15) bibliothèques universitaires (BU et BCU)
ont répondu par l'affirmative, fixant le taux d'informatisation de
l'ensemble des bibliothèques répondantes à 88,2 %.
Cependant, le fait de répondre par oui ne signifie nullement que la
situation est pareille dans toutes les bibliothèques
informatisées. Les différences et les spécificités
seront mises en évidence par d'autres réponses.
Les conservateurs qui déclarent que leurs
établissements ne sont pas encore informatisés sont au nombre de
2 : la bibliothèque centrale de l'USTHB et la BCU de M'Sila.
Concernant la BU-USTHB, même si le responsable
répond par la négative à cette question, nous avons appris
qu'il existe un service informatique au sein de cette bibliothèque
à qui elle est confiée la conduite du projet d'informatisation
depuis déjà quelques années : l'automatisation du
catalogage courant et la conversion du catalogue sont même dans un stade
avancé selon les personnes qui s'en occupent. Une application
informatique a été mise en oeuvre pour la circonstance.
8- Envisagez-vous d'informatiser votre
bibliothèque à court terme ?
Cette question était destinée aux sujets ayant
répondu par la négative à la question
précédente au nombre de deux.
Si la BU-USTHB souhaite s'engager dans un processus
d'informatisation des tâches documentaires, ce n'est pas le cas pour la
bibliothèque du Centre universitaire de M'Sila.
9- Quels sont les facteurs qui vont à
l'encontre de cette entreprise ?
(Un panel de réponses était proposé aux
sujets).
La bibliothèque du CU de M'Sila a choisi les
réponses suivantes :
- Difficulté au niveau de la conception technique,
- Absence de moyens financiers,
- Manque de personnel qualifié.
La responsable évoque, en outre, "le manque de
volonté des décideurs".
Ceci révèle le conservatisme de certains
responsables qui président aux destinées des structures
documentaires. Ils préfèrent plutôt continuer à
travailler avec les méthodes et les schémas anachroniques que
d'essayer de comprendre les potentialités des nouvelles technologies
informatiques adaptées à la gestion des bibliothèques.
10- En quelle année votre
système informatique a été mis en service
?
Les données présentées par la figure 11
appellent les commentaires suivants : le lancement des applications
informatiques dans les bibliothèques universitaires est assez
récent. Treize bibliothèques sur les 14 répondantes ont
rendu fonctionnels leurs systèmes informatiques dans la période
allant de l'année 1995 à 2001. La BU d'Alger se distingue,
cependant du reste des bibliothèques puisque les tentatives
d'automatisation du catalogage et de l'édition des catalogues datent du
début des années 1990.
Figure 11 : Année de mise en oeuvre des
systèmes informatiques
Année de mise en service de
l'application
|
1990
|
2000
|
2000
|
2000
|
2001
|
1999
|
1998
|
-
|
2001
|
-
|
2001
|
1997
|
1995
|
1999
|
2001
|
Bibliothèques
|
Alger
|
Tizi-Ouzou
|
Blida
|
Boumerdès
|
Tlemcen
|
Annaba
|
Mentouri
|
Emir Abdelkader
|
Batna
|
Djelfa
|
Béchar
|
Guelma
|
Oum-El- Bouaghi
|
CU de Laghouat
|
ENP
|
Des SGBDR ont été adaptés pour la gestion
des différentes fonctions bibliothéconomiques avant d'opter pour
un logiciel plus ou moins complet et normalisé, le SYNGEB.
On relève également le retard des BU par rapport
aux BCU dans l'informatisation des activités documentaires. Les centres
universitaires de Oum-El-Bouaghi, de Guelma, de Béchar ont entamé
l'automatisation très tôt (1995 pour le premier et 1997 pour les
deux derniers), en comparaison avec d'anciens établissements
universitaires tels l'Ecole polytechnique, l'Université de Tlemcen,
celle de Tizi-Ouzou ou de Blida qui ne se sont engagées dans cette
entreprise que depuis 2000.
II 2.2.3- L'approche suivie et le financement du
projet d'informatisation (questions 11-14) :
11- L'informatisation de votre
bibliothèque a-t-elle été orientée par un
schéma directeur de l'informatisation ?
Les responsables des bibliothèques informatisées
ont été également priés d'indiquer, si leurs
réponses étaient affirmatives, à cette question, la partie
qui a mis au point ce schéma directeur.
Structure à l'origine du SDI
|
Bibliothèques
|
MESRS
|
Aucune
|
La bibliothèque
|
Univ. de Batna, Univ. Emir Abdelkader (Constantine), Univ. de
Boumerdès, Univ. d'Alger, Univ. de Blida, Univ. de Tlemcen, Univ.
Mentouri.
|
Le centre de calcul de l'université de
rattachement
|
Univ. Emir Abdelkader (Constantine), Univ. d'Alger, CU. de
Laghouat, ENP
|
Une autre bibliothèque
|
Univ. de Tlemcen (BU de Mentouri)
|
Autre (précisez) CERIST
Soc. informatique
|
Univ. de Tizi-Ouzou, Univ. d'Annaba
CU de Oum-El-Bouaghi
|
Figure 12 : L'origine des schémas directeurs de
l'informatisation (SDI)
Il est à noter que cette question a recueilli 13
réponses sur les quinze bibliothèques concernées. Deux
bibliothèques n'ont pas répondu à cette question à
savoir celles des centres universitaires de Djelfa et de Béchar.
Les catégories de réponse proposées aux
informateurs ont été savamment arrêtées. La
première d'entre elles, ''le Ministère du Supérieur'' n'a
obtenu aucune réponse, ce qui confirme la non implication de
l'administration centrale de l'enseignement supérieur dans les projets
d'informatisation des bibliothèques comme l'ont bien soulignés
nos différents interlocuteurs de cette structure.
La deuxième catégorie de réponse ''la
Bibliothèque'' a recueilli sept réponses. Sept
bibliothèques universitaires déclarent être initiatrices du
schéma ayant comme objectif d'orienter les actions visant
l'informatisation des services de la bibliothèque.
Il s'agit d'une réflexion sur les aspects qui doivent
être pris en compte avant le lancement des études
préalables qui vont déterminer le(s) type(s) de logiciel(s) et
de(s) matériel(s) informatiques, les capacités de traitement, de
stockage et de restitution que doivent assurer ces derniers et les moyens
humains et financiers que requiert cette entreprise.
Nous constatons d'après les réponses
données par nos informateurs que certaines bibliothèques ont
réalisé le schéma directeur de l'informatisation en
collaboration avec le centre de calcul de l'université mère (le
cas des BU d'Alger et de l'Emir Abdelkader (Constantine), ou en consultant une
autre bibliothèque similaire, même c'est la concertation entre les
bibliothèques universitaires n'est pas une pratique courante et le
nombre de réponses positives qu'a eu cette catégorie ne peut plus
claire (1). C'est le cas de la BU de Tlemcen qui a demandé l'avis et les
conseils des responsables de la BU-Mentouri. Cette dernière a mis en
service son système automatisé en 1998, soit trois ans avant
l'engagement de la BU de Tlemcen à s'informatiser.
Le centre de calcul est également mentionné par
la bibliothèque centrale de l'ENP et du CU-Laghouat comme étant
la structure qui a élaboré le schéma directeur de leur
informatisation.
Cette structure (le centre de calcul) est
considérée comme un service commun à toutes les structures
administratives et pédagogiques des établissements
universitaires.
Ses missions, pour le cas de celui de l'Université
d'Alger sont :
« - de développer les logiciels
adaptés à la gestion administrative et financière et au
fonctionnement de la pédagogie et de la recherche pour les besoins de
l'Université d'Alger ;
- de couvrir et d'assister les instituts et structures
de recherche dans le domaine de l'informatique ;
- d'améliorer la gestion de l'université
(la gestion administrative et pédagogique) ;
- de promouvoir la recherche par l'utilisation
d'outils informatiques ;
- d'aider à la généralisation de
l'enseignement de l'informatique au sein de l'université d'Alger par
l'organisation de stages pour le personnel »262(*).
Cette structure gère donc tous les aspects d'ordre
informatique qui se posent aux différents services de
l'université ; le développement de logiciels, le choix du
matériel informatique à acquérir, la maintenance des
équipements, et la formation des utilisateurs potentiels de
l'université à l'usage de l'outil informatique.
Les bibliothèques universitaires de Tizi-Ouzou et de
Annaba ont évoqué le CERIST comme étant l'organisme qui
était à l'origine de leurs schémas directeur
d'informatisation. Il s'avère que les responsables de ces
bibliothèques ont confié cette phase de réflexion et de
finalisation des points relatifs au lancement des opérations
d'informatisation à ce centre qui a mis à la disposition des
unités documentaires un logiciel de gestion de bibliothèques
tenant compte des normes relatives à la description et à
l'échange de données bibliographiques. Cette institution (Cerist)
recèle également des compétences informatiques et
entreprend des projets de recherche dans le domaine des réseaux, des
serveurs et des bases de données.
Une seule bibliothèque, celle du centre universitaire
de Oum-El-Bouaghi déclare que c'est une société de
services informatiques qui a été approchée pour
élaborer un schéma directeur de l'informatisation de ses
services.
12- Avez-vous élaboré un plan
directeur de l'informatisation qui avait déterminé les objectifs
et les moyens de l'opération ?
Treize bibliothèques ont répondu à cette
question sur les quinze informatisées.
Le plan directeur de l'informatisation qui, contrairement au
SDI, prend en ligne de compte la dimension locale du projet d'automatisation.
Il s'agit de la faisabilité de ce projet sur tous les plans :
moyens matériels et financiers requis, personnel qualifié, volume
de la documentation devant être concernée par l'opération,
nombre de transactions de prêt enregistré quotidiennement, etc.
Ces aspects, une fois abordés et élucidés
détermineront le type de logiciel à acquérir, ses
fonctionnalités. Cette phase débouche sur l'élaboration
d'un cahier des charges qui sera remis à toute personne morale ou
physique intéressée par la réalisation du projet et/ou la
fourniture des équipements et des programmes arrêtés.
Six BU indiquent (voir figure 13) que c'est un groupe de la
bibliothèque qui s'était chargé de cette opération
(mise au point d'un PDI). Deux bibliothèques (C.U. de Laghouat et l'ENP)
mentionnent le centre de calcul qui leur a fourni d'ailleurs les logiciels
utilisés.
Partie qui a réalisé le
PDI
|
Bibliothèques
|
Un groupe local chargé du projet
|
Univ. d'Alger, Univ. Emir Abdelkader (Constantine), Univ.
Mentouri (Constantine), Univ. de Tlemcen, Univ. de Boumerdès, C.U. de
Oum-El-Bouaghi
|
Le centre de calcul de l'université
(d'appartenance)
|
CU de Laghouat, E.N.Polytechnique
|
Une autre bibliothèque
|
Univ. de Tlemcen
|
Autre (précisez) : CERIST
Directeur
Enseignant
|
Univ. de Tizi-Ouzou, Univ. de Blida, Univ. d'Annaba,
C.U. de Guelma,
C.U. de Béchar
|
Figure 13 : L'origine des plans directeurs
informatiques (PDI)
La BU de l'Université de Tlemcen a fait, par contre,
appel à l'expérience de son homologue de l'Est,
l'Université Mentouri (Constantine) en l'occurrence pour mettre au point
le PDI qui orienterait l'initiative d'informatisation engagée en son
sein.
Parmi les autres réponses qu'ont données les
bibliothèques sollicitées on note le CERIST signalé par
trois BU. Celles de Tizi-Ouzou, de Blida et d'Annaba. Cet organisme est
indiqué comme l'artisan de leurs projets d'automatisation.
Pour la bibliothèque du CU de Guelma, il s'agit de son
responsable qui était à l'origine du plan directeur informatique.
La bibliothèque du CU de Béchar a consulté un enseignant
en informatique au sein de l'établissement universitaire.
13- Quelle est l'origine du financement
de votre projet d'informatisation ?
Les sujets pouvaient donner plus d'une réponse parmi
celles qui leur ont été proposées ou d'indiquer, le cas
échéant, une autre source sous la rubrique ''Autre''.
Les réponses parvenues sont présentées
dans le tableau ci-dessous.
Sources de financement
|
Bibliothèques
|
Ressources propres
|
CU de Laghouat, CU de Oum-El-Bouaghi, ENPolytechnique
|
L'université de rattachement
|
U. de Batna, U. de Boumerdès, U. d'Alger, U. de
Tizi-Ouzou, U. de Blida, U. de Tlemcen, CU de Laghouat, CU de Béchar, U.
Mentouri (Constantine), U. Annaba, CU de Guelma
|
MESRS
|
Aucune
|
Un organisme étranger
(précisez)
|
Aucune
|
Autre
|
Aucune
|
Figure 14 : Sources de financement de
l'informatisation des BU
Deux bibliothèques n'ont pas donné de
réponse à cette question : la BU Emir Abdelkader et la
bibliothèque du CU-Djelfa.
Nous constatons que le volet financier des projets
d'informatisation des bibliothèques universitaires répondantes
dans leur majorité, 11 bibliothèques sur 13, est pris en charge
par les établissements universitaires qui les chapeautent.
Les bibliothèques qui ont conduit leurs projets
informatiques avec leurs propres moyens financiers se ramènent à
trois : le CU de Oum-El-Bouaghi, l'E.N.Polytechnique et le CU de Laghouat.
Les deux autres catégories de réponse :
MESRS et Un organisme étranger n'ont pas
été mentionnés par notre population de recherche.
14- Quel est le montant du budget
réservé à cette opération ?
Les rares sujets qui ont répondu à cette
question ont fourni des réponses imprécises et non
chiffrées :
§ la BU de Boumerdès déclare qu'un
dixième (1/10) du budget de la bibliothèque est consacré
aux besoins de l'informatisation,
§ le montant consacré à cette action pour
la BU-Mentouri (Constantine) n'est pas encore déterminé.
§ enfin la BU d'Alger, outre les crédits
consommés par l'informatisation ne sont pas déterminés,
son responsable souligne que ceux-là sont inclus (dilués) dans le
budget global de la bibliothèque.
Ces réponses nous amènent à
déduire que les responsables des bibliothèques ne
maîtrisent nullement le chapitre financier des opérations
d'automatisation qu'ils engagent. Cette action implique, rappelons-le, des
frais d'investissement, qui sont consentis sur le matériel et les
programmes informatiques, l'installation et l'aménagement du site, mais
aussi des frais récurrents.
Ces derniers s'étalent dans le temps et sont
incompressibles à l'image de ceux requis pour la maintenance du
système, le consommable informatique, l'achat des cédéroms
bibliographiques ou les frais de communication pour une opération de
déchargement en ligne de notices bibliographiques. Les coûts de
ces opérations, paraît-il, échappent totalement aux
responsables des bibliothèques.
II 2.2.4- L'informatisation locale (questions
15-21) :
15- Indiquez les éléments
d'information suivants portant sur le logiciel que vous
utilisez :
- nom du logiciel
- le fournisseur du logiciel,
- type du logiciel (intégré ou modulaire),
- fonctionnalités bibliothéconomiques
assurées,
- architecture (monoposte et/ou multiposte),
- existence ou non d'une interface Internet.
La figure 15 (page suivante) présente les
données portant sur les logiciels utilisés dans les
bibliothèques universitaires informatisées et qui ont
répondu à notre questionnaire au nombre de quinze.
Ce qui ressort de ce tableau, c'est que huit BU appartenant
à huit importantes universités du pays ont adopté le
logiciel de gestion des bibliothèques développé par le
CERIST à savoir Syngeb.
La bibliothèque centrale de l'Université
d'Alger, après qu'elle a eu à utiliser des SGBDR et des
applications développées localement par le personnel ou des
étudiants stagiaires au sein de la bibliothèque, a finalement
opté à s'équiper du logiciel Syngeb et a
décidé d'ailleurs de l'implanter dans plusieurs
bibliothèques d'instituts de l'Université.
Les BU de Blida, Tizi-Ouzou et d'Annaba qui ont
sollicité le CERIST en vue de la préparation du projet
d'informatisation notamment la réalisation du plan directeur
adapté à la situation de chacune d'elles ont choisi le logiciel
diffusé par cet organisme.
L'intérêt qu'a suscité ce programme
informatique (SYNGEB) auprès des bibliothèques de Blida,
Tizi-Ouzou, Annaba, Alger qui l'ont adopté, très tôt pour
certaines comme cette dernière ou la BU-Mentouri en 1998 semble avoir eu
un effet d'entraînement sur d'autres bibliothèques telles les BU
de Tlemcen, Boumerdès et Batna.
Les détails donnés par les responsables des
bibliothèques concernant ce logiciel sont divergents à l'exemple
du type qui a eu deux réponses différentes :
intégré et modulaire.
Il faut dire que SYNGEB est un logiciel constitué de
plusieurs modules, chacun est dédié à une fonction
particulière, ce qui fait de lui un logiciel modulaire. Cependant
l'intégration de ces différents modules en une seule application
lui donne l'aspect d'un logiciel intégré. Les divers modules dont
il est composé communiquent entre eux, c'est-à-dire, l'un peut
utiliser les données que recèle un autre, comme le module de
prêt qui exploite le fichier bibliographique géré par le
module de gestion de bases de données bibliographiques SYNGEB.
Ce logiciel est commercialisé sous deux options :
soit en entier, et dans ce cas toutes les fonctionnalités sont
intégrées, soit par modules, il s'agit des fonctions dont les
bibliothèques expriment un besoin pressant et sans pouvoir
acquérir tout le logiciel. Ceci explique la variété des
réponses données aux fonctionnalités assurées par
SYNGEB.
Bibliothèques
|
Nom du logiciel
|
Fournisseur
|
Type
|
Fonctionnalités
|
Architecture
|
Interface Internet
|
Monoposte Multiposte
|
Université d'Alger
|
SYNGEB
|
CERIST
|
Intégré
|
-
|
-
|
Oui
|
Oui
|
Université de
Tizi-Ouzou
|
SYNGEB
|
CERIST
|
Modulaire
|
Sous Windows
|
-
|
Oui
|
Oui
|
Université de Blida
|
SYNGEB
|
CERIST
|
Modulaire
|
Acquisition, inventaire, gestion du prêt, recherche
bibliographique
|
Oui
|
-
|
-
|
Université de Boumerdès
|
SYNGEB
|
CERIST
|
Modulaire
|
-
|
Oui
|
-
|
-
|
Université de Tlemcen
|
SYNGEB
|
CERIST
|
Intégré
|
-
|
-
|
Oui
|
Oui
|
Université d 'Annaba
|
SYNGEB
|
CERIST
|
Intégré
|
Acquis., inventaire, catalogage, prêt, rech. bibliog.
|
-
|
Oui
|
-
|
Université Mentouri (Constantine)
|
SYNGEB
|
CERIST
|
Intégré
|
Toutes les fonctions
|
-
|
Oui
|
Oui
|
Université Emir Abdelkader
(Constantine)
|
ZENITH
|
Développé localement
|
Intégré
|
Catalogage, prêt, recherche bibliographique
|
-
|
Oui
|
-
|
Université de Batna
|
SYNGEB
|
CERIST
|
Modulaire
|
Acquis., catalogage, indexation, rech. bibliog.
|
-
|
Oui
|
-
|
Centre univ. de Djelfa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Centre univ. de Béchar
|
-
|
Développé localement
|
-
|
-
|
-
|
Oui
|
-
|
Centre univ. de Guelma
|
HAMISOFT SERVICE
|
Développé localement
|
Intégré
|
Catalogage, prêt, recherche bibliographique
|
Oui
|
-
|
-
|
Centre univ. de
Oum-El-Bouaghi
|
GPRET
|
Sté informa-tique locale
|
Intégré
|
Sous Dos / Clipper
|
-
|
Oui
|
-
|
Centre univ. de Laghouat
|
BIBLIOTHEQUE
|
Cre de calcul
|
Intégré
|
-
|
Oui
|
-
|
-
|
E.N.Polytechnique
|
TAURUS
|
Cre de calcul
|
Intégré
|
Catalogage, prêt, recherche bibliographique
|
-
|
Oui
|
Oui
|
Figure 15 : L'équipement logiciel des
bibliothèques universitaires
Le responsable de la BU-Batna a évoqué la
fonction indexation comme étant assurée par SYNGEB. Cette
information s'est avérée erronée après
vérification auprès du service chargé du
développement de ce logiciel au niveau du CERIST. Le Syngeb, nous
dit-on, est capable de gérer une liste d'autorité (ex. Rameau)
mais ne peut exécuter une indexation automatique.
Le tableau précédant (figure 15) nous renseigne
aussi sur l'architecture d'utilisation de SYNGEB dans les bibliothèques
qui l'ont adopté. Nous constatons aussi que sa mise en oeuvre est faite
en réseau dans les trois quarts des bibliothèques qui
l'utilisent. Ceci veut dire que plusieurs opérateurs peuvent travailler
sur la base de données bibliographiques simultanément notamment
pour faire des modifications, la saisie de nouvelles notices ou la gestion des
opérations de prêt.
Le recours au monoposte par les BU de Blida et de
Boumerdès est-il dû à un éventuel manque de
matériel informatique ou de personnel qui sait manier ce
logiciel ?
Il y a lieu d'ajouter aussi qu'uniquement quatre BU ont Syngeb
équipé d'une interface Internet permettant notamment la mise en
ligne du catalogue de la bibliothèque.
Les autres logiciels cités par les bibliothèques
répondantes sont soit développés localement, souvent en
collaboration avec le centre de calcul de l'établissement universitaire
de rattachement, c'est le cas des bibliothèques de l'Emir Abdelkader, CU
de Guelma, CU de Laghouat et le CU de Béchar, soit obtenu auprès
d'une société de services informatiques, c'est le cas du CU de
Oum-El-Bouaghi.
TAURUS a été fourni à la
bibliothèque de l'E.N.Polytechnique par le centre de calcul (CC) de
cette dernière.
Le conservateur de cette bibliothèque nous a
souligné sa désapprobation du choix fait par le CC. Outre le fait
qu'il ne soit pas consulté lors de l'achat du logiciel, il souligne
notamment l'inadéquation de ce logiciel aux activités d'une
bibliothèque (ce logiciel, selon ses propos, est destiné à
la gestion des services d'archives).
Il convient de noter qu'aucun des logiciels
développés localement n'est équipé d'une interface
Internet et ceux-ci comportent généralement quelques
fonctionnalités, par exemple, le catalogage, le prêt ou la
recherche. Hamisoft Service (le logiciel utilisé par la BCU de Guelma)
fait exception puisqu' il assure même la fonction de bulletinage.
16- Est-ce que votre logiciel permet
l'importation et l'exportation de notices
bibliographiques ?
Il y a huit bibliothèques universitaires qui ont
répondu par Oui à cette question. Elles sont toutes utilisatrices
du logiciel SYNGEB développé et diffusé par le Cerist
(voir la figure 16).
Le reste des bibliothèques informatisées au
nombre de sept déclarent que leur logiciels ne permettent pas cette
fonction de dérivation de notices bibliographiques de sources
extérieures ou celle consistant à partager le réservoir
bibliographique constitué sur place avec d'autres bibliothèques.
Elles utilisent sept logiciels différents. Six d'entre
eux sont développés localement à savoir : ZENITH,
BIBLIOTHEQUE, HAMISOFT SERVICE, GPRET, et un autre utilisé par la
BCU-Béchar dont on nous a pas donné le nom. TAURUS utilisé
par la bibliothèque de l'ENP est un logiciel acheté et fourni par
le centre de calcul de l'Ecole.
Logiciel
|
Capacité
à l'importation et
à l'exportation
|
Bibliothèques utilisatrices
|
SYNGEB
|
Oui
|
U. d'Alger, U. De Tizi-Ouzou, U. de Blida, U. de
Boumerdès, U. de Tlemcen, U. Mentouri (Constantine), U. de Batna, U.
d'Annaba
|
ZENITH
BIBLIOTHEQUE
HAMISOFT SERVICE
GPRET
TAURUS
et deux (2) autres logiciels non
identifiés
|
Non
|
U. Emir Abdelkader (Constantine)
CU de Laghouat
CU de Guelma
CU de Oum-El-Bouaghi
E.N.Polytechnique
CU de Bechar, CU de Djelfa
|
Figure 16 : Capacité des logiciels
utilisés à l'import-export
de notices bibliographiques
Il ressort de ces données que les initiatives locales
(au niveau des bibliothèques universitaires) ayant pour objectif la
conception et la mise en place de programmes informatiques adaptés aux
besoins de la bibliothèque ne prennent pas en compte l'aspect normatif
qu'impliquent les opérations effectuées spécifiquement par
une bibliothèque. L'échange de données bibliographiques et
l'exploitation de celles d'origine externe (Cédéroms,
réseaux,...), n'ont pas été intégrés dans
les fonctionnalités et les potentialités prévues par les
concepteurs de ces logiciels. Ceci nous amène à dire aussi que
cet aspect de normes soit il échappe même aux responsables des
bibliothèques, puisque c'est eux en théorie qui pilotent les
projets d'informatisation, ce qui est regrettable, soit il a été
sciemment ignoré vu l'urgence de disposer d'un outil logiciel à
même d'alléger les tâches quotidiennes au niveau des
bibliothèques. Ajouté à ceci l'insuffisance des ressources
financières pouvant prendre en charge un projet de développement
informatique tenant compte de toutes les facettes et faisant appel à des
experts dans le domaine spécifique des bibliothèques.
17- Indiquez les fonctions
bibliothéconomiques qui sont informatisées, en cours, à
l'étude ou non informatisées ?
Les données représentées dans le tableau
ci-dessous concernent quatorze (14) bibliothèques. La BU-Emir-Abdelkader
n'a pas fourni de données sur l'état d'informatisation des
différentes fonctions documentaires.
Fonctions
|
Informatisée
|
En cours
|
A l'étude
|
Non informatisée
|
Acquisitions
|
6
|
6
|
1
|
1
|
Catalogage
|
5
|
8
|
0
|
1
|
Prêt
|
4
|
8
|
1
|
1
|
Bulletinage
|
2
|
5
|
2
|
5
|
Recherche documentaire
|
6
|
6
|
1
|
1
|
Figure 17 : L'état de l'informatisation des
tâches documentaires au niveau des bibliothèques
universitaires
Il ressort de ce tableau que la plupart des fonctions sont
automatisées ou en cours, exception faite de la fonction de bulletinage
qui accuse un retard remarquable puisque la moitié des
bibliothèques informatisées étudiées n'a pas
réalisé son automatisation.
L'urgence, paraît-il, est ailleurs. La
préoccupation des responsables des bibliothèques est
portée sur les tâches fastidieuses effectuées
quotidiennement et avec une fréquence remarquable telles le prêt,
le catalogage et une autre fonction facilitant aux lecteurs le repérage
et l'identification des ressources de leur bibliothèques : la
recherche documentaire. Elle se manifeste par le nombre de bibliothèques
qui ont soit finalisé l'automatisation de ces tâches, soit cette
opération est en voie de réalisation qui s'élève
à 12, soit le taux de 85,71 %.
Nous faisons remarquer qu'il n'y a qu'une seule
bibliothèque (celle de l'Université d'Alger) qui déclare
avoir automatisé l'ensemble des fonctions bibliothéconomiques
(Acquisitions, catalogage, prêt, bulletinage et la recherche
documentaire) et dans quatre bibliothèques (Boumerdès, Tlemcen,
Mentouri, ENP), elles sont en voie de l'être.
A juillet 2001, l'informatisation locale se présentait
ainsi dans les BU répondantes.
A propos des logiciels utilisés pour la prise en charge
de ces fonctions, il s'agit de SYNGEB pour les acquisitions dans 8
bibliothèques, de TAURUS dans un seul cas et de trois autres logiciels
développés localement ou par une société de
services informatiques : HAMISOFT SERVICE, BIBLIOTHEQUE et un autre
logiciel non identifié (voir la figure 18).
Figure 18 : Les fonctions informatisées et
les logiciels utilisés.
Fonctions informatisées ou en cours
|
Nombre de bibliothèques
|
Logiciels utilisés
|
Acquisitions
|
12
|
SYNGEB (8 cas), TAURUS,
HAMISOFT SERVICE, BIBLIOTHEQUE,
1 logiciel non identifié
|
Catalogage
|
11
|
SYNGEB, TAURUS, HAMISOFT SERVICE, BIBLIOTHEQUE, GPRET,
1 logiciel non identifié
|
Prêt
|
12
|
SYNGEB (7 cas), BIBLIOTHEQUE,
TAURUS, GPRET, HAMISOFT SERVICE, 1 logiciel non
identifié
|
Bulletinage
|
7
|
SYNGEB (5 cas), TAURUS, HAMISOFT SERVICE
|
Recherche documentaire
|
12
|
SYNGEB (8 cas), TAURUS, GPRET,
HAMISOFT SERVICE,
BIBLIOTHEQUE, 1 logiciel non identifié
|
Le catalogage est assuré par SYNGEB (dans six
bibliothèques), TAURUS, HAMISOFT SERVICE, BIBLIOTHEQUE, GPRET et un
autre dont le nom n'a pas été communiqué.
Le prêt est pris en charge par SYNGEB (dans 7 cas),
TAURUS au niveau de la bibliothèque de l'ENP et par les quatre logiciels
développés localement.
La recherche documentaire est automatisée dans 12
bibliothèques. Sept d'entre elles utilisent SYNGEB et dans le reste des
bibliothèques ce module est assuré par TAURUS, GPRET, HAMISOFT
SERVICE, BIBLIOTHEQUE et un autre dont le nom n'a pas été
fourni.
Le bulletinage, qui consiste à suivre l'arrivée
des numéros des périodiques auxquels est abonnée la
bibliothèque, est évoqué comme étant
informatisé dans 7 cas. HAMISOFT SERVICE utilisé par la BCU de
Guelma et TAURUS (ENP) assurent cette fonction. Dans cinq cas, c'est le
logiciel du CERIST qui est signalé.
Renseignement pris auprès des personnes qui ont
oeuvré pour le développement de ce logiciel, on déclare
que le SYNGEB ne permet pas actuellement la fonction de bulletinage, mais elle
est en voie de réalisation. Cette information nous a fait penser
à une confusion faite par les responsables des bibliothèques
entre deux fonctions appliquées sur les publications en
série : le bulletinage et la gestion du catalogue des
périodiques.
Ces données nous permettent de dire que les logiciels
maison même s'ils ne permettent pas à présent
l'échange bibliographique, assurent nonobstant les différentes
fonctions bibliothéconomiques et certains intègrent la fonction
de suivi des états de collections périodiques (HAMISOFT SERVICE),
qui n'est pas prise en charge par SYNGEB.
18- Utilisez-vous une liste d'autorité
automatisée pour l'indexation ?
Oui : aucune réponse
Non : 12
Cinq bibliothèques parmi celles informatisées
(15) étudiées n'ont pas répondu à cette question.
Nous constatons que l'indexation est toujours basée sur des outils
imprimés est effectuée manuellement.
Le CERIST qui a développé le SYNGEB, et assure
son implantation dans divers services documentaires universitaires,
administratifs ou d'entreprises, suggère, lors des actions de promotion
du logiciel développé, l'acquisition de la liste
d'autorité RAMEAU, utilisée localement pour la tenue des bases de
données (ALGERIANA, BIBNAT, ASA).
19- Quel format de catalogage utilisez-vous
pour la saisie des notices bibliographiques ?
Les réponses données à cette question
peuvent être classées en deux catégories :
- le format Unimarc est utilisé par sept
bibliothèques. Il s'agit de celles qui travaillent avec le logiciel
SYNGEB. Celui-ci gérant d'autres structures de format telles ISBD ou ISO
2709 est utilisé par une huitième bibliothèque qui opte
pour la présentation ISBD des notices bibliographiques,
- des formats de catalogage ''propriétaires'' tels le
format TAURUS lié au logiciel du même nom ou des formats libres.
Ceux-ci sont signalés par cinq bibliothèques ayant
développé elles-même le logiciel de gestion qu'elles
utilisent ou acquis auprès d'une société de services
informatiques.
Rappelons que la gestion du format Unimarc, comme mise en
évidence plus haut, est indispensable pour permettre l'échange de
notices bibliographiques entre les différents systèmes
informatiques des bibliothèques.
Les données présentées dans le tableau
ci-dessous recoupent celles données à la question n°16.
Format
|
Logiciel utilisé
|
Unimarc
|
SYNGEB (7cas)
|
ISBD
|
SYNGEB (1cas)
ZENITH (1 cas)
|
Format TAURUS
|
TAURUS (1 cas)
|
Libre
|
HAMISOFT SERVICE, BIBLIOTHEQUE, GPRET
2 logiciels non identifiés
|
Figure 19 : Formats de catalogage
utilisés
Il y a lieu de faire remarquer que les logiciels
développés localement ne permettent pas l'importation et
l'exportation de notices bibliographiques.
Ceci dénote le manque de professionnalisme des
équipes ayant mené les projets d'informatisation dans les
bibliothèques : la conception de l'outil d'automatisation des
activités de la bibliothèque n'a pas dépassé la
dimension locale et l'étendue des retombées escomptées ne
dépassent pas les limites intra muros.
L'interaction avec les autres bibliothèques, notamment
le partage des ressources bibliographiques mises sur machine et l'accès
distant au catalogue n'ont pas été envisagés.
Cette situation ne peut avoir pour conséquence qu'un
isolement des expériences d'informatisation et hypothèque
l'interopérabilité préconisée par les
spécialistes dans ce domaine des systèmes informatiques en vue de
réaliser des économies d'échelle substantielles mises en
évidence dans la partie théorique de ce travail.
20- Quel est l'état d'avancement de
l'informatisation de votre catalogue ? (Donnez un pourcentage par type et
langue des documents)
Cette question a été posée en vue de
savoir où en est l'opération de conversion rétrospective
des catalogues d'ouvrages, de périodiques et de thèses dans les
bibliothèques universitaires algériennes ?
Concernant les ouvrages en langue arabe, les taux de
conversion vont de 0 à 100 %. L'ENP et l'Université de
Béchar qui viennent d'implanter leurs systèmes informatiques
(courant de l'année 2001), n'ont pas commencé cette
opération.
Bibliothèques
|
Ouvrages
|
Périodiques
|
Thèses
|
Arabe
|
Alphabet latin
|
Arabe
|
Alphabet latin
|
Arabe
|
Alphabet latin
|
Univ. d'Alger
|
60
|
60
|
100
|
100
|
20
|
20
|
Univ. de Blida
|
75
|
60
|
80
|
80
|
90
|
50
|
Univ. de Boumerdès
|
5
|
10
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Univ. de Tlemcen
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Univ. d'Annaba
|
90
|
90
|
-
|
-
|
90
|
90
|
Univ. Mentouri (Constantine)
|
40
|
40
|
15
|
15
|
95
|
95
|
Univ. de Batna
|
0
|
80
|
0
|
10
|
0
|
100
|
Univ. Emir Abdel-
kader (Constantine
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Univ. de Tizi-Ouzou
|
20
|
100
|
0
|
30
|
0
|
60
|
C.U. de Guelma
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
C.U. de Oum-El-Bouaghi
|
80
|
80
|
-
|
-
|
-
|
-
|
C.U. de Laghouat
|
100
|
100
|
-
|
-
|
-
|
-
|
C.U. de Béchar
|
95
|
95
|
100
|
100
|
100
|
100
|
C.U. de Djelfa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
E.N.Polytechnique
|
0
|
10
|
0
|
10
|
0
|
10
|
Figure 20 : Avancement de l'opération de
rétroconversion des différents catalogues des
bibliothèques universitaires (pourcentages)
Certaines bibliothèques informatisées depuis
plusieurs années (le cas de la BU d'Alger, 1990 ; la BCU de
Oum-El-Bouaghi, 1995) accusent un retard considérable si on compare leur
situation, 60 % et 80 % respectivement, à d'autres bibliothèques
où le fonctionnement informatisé des services remonte à
une date assez récente telle la BU-Annaba (1999) qui a atteint la
totalité du catalogue, 100 %, ou celle de Blida (2000) où la
conversion rétrospective du catalogue ouvrages en langue arabe atteint
les 75 %.
Pour les ouvrages en langues à alphabet latin, la
BU-Tizi-Ouzou réalise le taux de 100 % de son catalogue avec la
BCU-Laghouat. Dans neuf bibliothèques le taux est égal ou
supérieur à 60 %. Il est de l'ordre de 100 % (voir tableau
ci-dessus), dans la bibliothèque de l'ENP et celle de
l'Université de Boumerdès.
La forte abstention qu'a enregistrée cette question ne
nous permet, malheureusement, pas de rendre compte de la situation d'une
façon définitive.
La conversion des catalogues des périodiques est
finalisée ou presque dans certaines bibliothèques que ce soit en
langue arabe ou en langues ''occidentales''. Les taux de conversion sont de
l'ordre de 100 % à la BU d'Alger et la BCU de Béchar et de 80 %
à la BU de Blida.
Cette opération, eu égard aux données
communiquées, vient d'être entamée dans quatre
bibliothèques (BU-Mentouri, BU-Batna, BU-Tizi-Ouzou et la
Bibliothèque de l'ENP). Ces taux ne dépassent pas les 30 %.
S'agissant du troisième type de documents (les
thèses), nous avons demandé aux responsables des
bibliothèques d'indiquer l'état d'avancement de l'informatisation
des catalogues. Les chiffres donnés nous permettent de constater que
l'opération accuse des proportions comparables à celles des
monographies.
La BU d'Alger qui possède le premier fonds
thèses parmi les bibliothèques répondantes n'a converti en
données lisibles par machine que 20 % de ses catalogues (arabe et
français).
La BU d'Annaba et la BCU-Béchar, encore une fois,
présente une situation remarquable puisque 90 % du catalogue
thèses pour la première est disponible sur support informatique
et 100 % pour la seconde.
Ajouté à ceci la BU-Mentouri se trouve
très avancée dans la conversion du catalogue thèses (95 %)
alors qu'elle vient de commencer celle des publications en série (15 %)
et d'atteindre presque la moitié du catalogue des ouvrages (40 %).
21- Pour ce faire (la conversion
rétrospective du catalogue), faites-vous appel aux sources
bibliographiques suivantes ?
- Catalogues collectifs nationaux : 0
- Catalogues collectifs étrangers : 1
(BU-Alger)
- Cédéroms : 4 bibliothèques
Nous constatons d'après ces données que les
catalogues collectifs nationaux à savoir ceux développés
par l'organisme chargé d'entreprendre des projets de
recherche-développement en IST (Cerist), le CAP (Catalogue
algérien des périodiques) et le CAT (Catalogue algérien
des thèses) ne sont pas exploités par les bibliothèques
universitaires algériennes pour les besoins de l'informatisation de
leurs catalogues.
Ces deux catalogues, à titre de rappel, qui regorgent
de plusieurs centaines de notices bibliographiques de thèses
algériennes et de périodiques détenus par de dizaines de
bibliothèques de différents statuts, ne sont pas signalés
par notre population de recherche.
La BU d'Alger déclare qu'il utilise par contre les
réservoirs bibliographiques étrangers à savoir les
catalogues collectifs français (Pancatalogue, CCN-PS...).
Les autres sources bibliographiques utilisées
signalées par les bibliothèques enquêtées sont les
bases de données (BdD) sur Cédéroms. En outre, les
responsables de ces bibliothèques nous signalent l'utilisation de
différents titres de BdD élaborées par de grandes
bibliothèques nationales tels la BNB (British National Bibliography) ou
la BNF (Bibliographie nationale de France) et Téléthèses
(le catalogue des thèses soutenues en France), utilisées par la
bibliothèque universitaire d'Alger, ou des BdD conçues et
commercialisées par des éditeurs spécialisés tels
Le Cercle de la Librairie qui diffuse la base Electre (Catalogue des ouvrages
de langue française) utilisée par les bibliothèques de
Boumerdès, Blida et celle de l'ENP.
Ces bases de données permettent d'avoir une partie des
catalogues des bibliothèques universitaires utilisatrices sous forme de
fichiers informatiques prêts à être intégrés
dans les bases de données bibliographiques locales (au niveau des BU et
BCU). Il s'agit des ouvrages, périodiques et thèses en provenance
des pays européens, notamment la France.
Des questions méritent néanmoins d'être
posées :
Ø pourquoi les tenants des opérations de
rétroconversion des catalogues au niveau des bibliothèques
universitaires ''boudent''-ils les sources bibliographiques nationales ?
Ø est-ce en raison d'un déficit de communication
et d'information de la part du promoteur de ces catalogues, le CERIST ? Ou
y a-t-il des difficultés techniques de déchargement de notices
bibliographiques et leur intégration dans les bases locales ?
II 2.2.5- L'existence d'un OPAC-Web (quest. 22) et
analyse des serveurs Internet des établissements
universitaires :
22- Est-ce que votre catalogue est accessible
sur Internet ?
- Oui : 1 bibliothèque
- Non : 13 bibliothèques
Abstention : 1
Nous constatons que les bibliothèques universitaires
algériennes sont à la traîne de leurs homologues
étrangères (des pays industrialisés notamment), en
matière de présence sur Internet et l'exploitation de ce
réseau au profit des usagers et surtout la mise en ligne de leurs
catalogues informatisés.
Ceci peut s'expliquer, en partie par le retard
enregistré dans l'introduction de l'outil informatique dans leur
fonctionnement et la conversion rétrospective des catalogues au niveau
de ces structures documentaires. La question précédente en a fait
la lumière. Rares sont les bibliothèques qui ont la
totalité de leurs fichiers sous support informatique. Ceci ne constitue
pas évidemment une condition pour permettre l'interrogation distante,
via le réseau Internet, du catalogue de la bibliothèque.
La BU d'Alger se distingue du reste des bibliothèques
par sa dotation d'un accès direct à travers la page d'accueil du
Web de l'Université d'Alger. La rubrique ''Biblio-On-Line'' donne en
effet un lien vers le catalogue de la bibliothèque constitué de
notices d'ouvrages, de périodiques et de thèses en langue arabe
et en langues à alphabet latin interrogeable par plusieurs
paramètres de recherche (auteur, titre, mots matières).
L'accès à ce catalogue et l'interrogation devient parfois
impossible et ce pour plusieurs semaines.
Nous avons constaté ceci durant les mois d'août
et septembre 2001.
En envoyant des requêtes bibliographiques au serveur,
les résultats se faisaient attendre désespérément.
L'interrogation du catalogue posait de sérieux problèmes.
La page d'accueil du Web de cette université comporte
une rubrique dénommée ''Services communs''. La BU qui est une
structure commune à tous les établissements rattachés
à l'université est accédée à travers cette
rubrique. Une définition et un historique de l'institution en question
sont mis en évidence. Sur cette page des données sur le fonds
documentaire de la bibliothèque sont fournies par catégories de
documents, par disciplines, Droit, Sciences, Médecine et Sciences
sociales, correspondantes aux quatre classes du système de
classification appliqué par la bibliothèque.
Pour les périodiques, l'état des abonnements en
cours est présent sur la page.
Comme souligné dans la partie méthodologique de
cette étude, nous avons visité les sites Web des
établissements universitaires concernés par cette étude
durant les mois d'août et septembre 2001. Les adresses Web des
établissements sont signalées par deux serveurs : celui du
MESRS (
www.mesrs.edu.dz), et celui du CERIST (
www.cerist.dz) qui offrent des liens
vers les pages Web de certains établissements.
Les sites des établissements universitaires se sont
avérés ensuite un moyen de repérage efficace des adresses
Internet d'autres établissements non indiquées par les deux
sources précitées. Des rubriques ''autres liens'', ''liens
utiles'' ou encore ''établissements universitaires'' ont
été exploitées.
En étudiant les serveurs Web des universités,
nous nous sommes intéressés particulièrement aux rubriques
consacrées à la bibliothèque centrale de divers
établissements.
Notre objectif fut le suivant :
Obtenir des informations complémentaires à celles
déjà récoltées par le biais du questionnaire,
notamment en ce qui concerne l'informatisation et les services en ligne des
bibliothèques étudiées.
Sur les 33 établissements touchés par cette
étude, 20 d'entre eux disposent d'un site Web, soit un taux de 60,60 %.
Les sites Web des universités et des centres universitaires se
présentent différemment. On trouve généralement une
présentation de l'établissement, du corps des enseignants, des
effectifs d'étudiants, les départements pédagogiques et
les autres infrastructures de l'université.
L'étude des serveurs Web de ces établissements
s'est penchée sur les éléments suivants :
- présence d'une page pour la bibliothèque
centrale ;
- mode d'accès à cette page :
accès direct à partir de la première page du serveur de
l'établissement universitaire d'appartenance ou accès indirect
par un ou plusieurs liens,
- informations pratiques : sur la
bibliothèque, le fonds documentaire, et surtout la possibilité
d'une interrogation du catalogue informatisé à travers le
réseau,
- les autres informations ou services de
bibliothèque électronique.
Les résultats de
l'étude :
Les 20 établissements ayant un site Web se
répartissent sur les catégories suivantes :
- 14 universités (sur un total de 17) ;
- 5 centres universitaires (sur un total de 15) ;
- 1 école supérieure (ENP).
Figure 21 : Etat des connexions à Internet
des bibliothèques universitaires algériennes
Les éléments pris en compte pour l'analyse des
sites Web des établissements universitaires ont
révélé le niveau de pénétration de la
technologie des services électroniques de l'Internet au sein des BU
algériennes.
Quatre serveurs d'universités sur les 20 existants
étaient inaccessibles. Sur plusieurs semaines, l'accès aux pages
Web des universités Emir Abdelkader, USTO et Mostaganem et du
CU-Béchar s'est avéré impossible.
Nous constatons que le nombre de serveurs Web ayant une page,
rubrique ou plusieurs pages consacrées à la bibliothèque
centrale s'élève à 12.
Cependant, lors de notre visite des sites Web, nous avons
constaté qu'uniquement 8 bibliothèques ont des pages
chargées et consultables. Sur ces huit serveurs, 5 se
caractérisent par l'accès direct à ces pages, autrement
dit, des liens cliquables présents sur la page d'accueil du
serveur de l'établissement supérieur.
L'intitulé du lien présentant les services de la
bibliothèque est changeant d'un serveur à un autre. Il s'intitule
généralement Bibliothèque universitaire,
Bibliothèque universitaire centrale ou Documentation
(BU de Boumerdès).
Des bibliothèques proposent parfois un accès
indirect à leurs pages. Nous avons relevé les rubriques suivantes
à travers lesquelles on accède à la
bibliothèque :
- Services communs,
- Facultés,
- Facultés-Services communs,
- Historique,
- Organisation de l'Université,
- Présentation et historique,
- Enseignements,
- Fiche d'identification
- Infrastructures pédagogiques.
Les rubriques consacrées à la
bibliothèque universitaire présentent les informations et les
services suivants :
ü historique, missions et modalités d'accès
à la bibliothèque et d'autres informations pratiques,
ü description du fonds documentaire par type et
disciplines traitées par les documents,
ü accès au catalogue : Ce service est offert
seulement par deux bibliothèques : la BU d'Alger à travers
le lien ''Biblio-On-Line'' qui permet l'interrogation des trois catalogues
(ouvrages, publications en série et thèses) et la
bibliothèque du Centre universitaire de Chlef qui offre la
possibilité de recherche documentaire par, outre les paramètres
habituels (titre, auteur,...), par domaine scientifique (voir figure 22).
Figure 22 : Opac-WEB de la bibliothèque du
CU de Chlef
ü autres rubriques ou informations : nous avons
noté les actions qu'envisage de réaliser une BU (celle de
Boumerdès), dont la mise en place de réseaux locaux, le
développement du PIB (Prêt inter bibliothèques) et la
numérisation du fonds documentaire.
Ainsi cette bibliothèque après son
équipement avec le logiciel Syngeb normalisé ambitionne de tirer
profit des potentialités qu'offre les nouvelles technologies de
l'information et de la communication pour sa modernisation.
Figure 23 : Opac-WEB de la bibliothèque
universitaire d'Alger
(l'interrogation peut se faire également par type et
langue des documents)
A propos du développement des initiatives de
numérisation des collections, à l'état
opérationnel, au sein des bibliothèques universitaires
étudiées, le conservateur en chef de la BU d'Alger, lors d'un
entretien (réalisé en juin 2001), nous a déclaré
que son établissement accueille une équipe
spécialisée, d'origine émiratie, ayant pour mission de
produire sous format numérique divers types de documents (des incunables
qui datent de plusieurs siècles, des manuscrits arabes, et des
thèses également en langue arabe). Les copies numériques
ainsi acquises seront conservées aussi bien par la
délégation hôte que la BU d'Alger.
Sur un autre plan, méthodologique cette fois, cet
entretien nous a permis de constater l'absence d'une vision stratégique,
réfléchie et touchant les diverses étapes que suppose tout
projet de développement de bibliothèques numériques dans
l'esprit des responsables de bibliothèques universitaires.
Ceux-ci, constate-t-on, n'embrassent pas tous le savoir-faire
et la technologie de gestion des projets de numérisation (DTD, mises en
style des documents, formats de production, de conservation ou de diffusion).
Retour aux sites Web universitaires. Nous avons relevé
que ceux qui n'ont pas réservé des pages à leurs
bibliothèques au nombre de 4, deux d'entre eux proposent des services de
bibliothèque électronique :
Il s'agit des universités de Blida et de Tlemcen. Le
serveur Web du premier établissement comprend une rubrique
intitulée ''Cours en ligne''. Elle consiste en une sélection de
cours dans trois spécialités enseignées au sein de
l'Université.
Figure 24 : Page d'accueil du serveur de
l'Université de Tlemcen
Celui de l'Université de Tlemcen donne un lien ''Boite
à outils'' (voir figure 24, coté gauche de la page d'accueil).
Cette boite comprend un catalogue de revues académiques avec des
hyperliens à leur emplacement sur Internet (voir figure 25). Il comprend
également un ensemble de cours électroniques rassemblés de
divers sites d'universités étrangères. Ce service est
accompagné d'un module de recherche par mots-clés et par
disciplines scientifiques.
Figure 25 : Revues académiques
électroniques correspondantes aux programmes d'enseignement de
l'Université de Tlemcen
II 2.2.6- La portée stratégique de
l'action d'informatisation de la bibliothèque (questions
23-26) :
23- L'informatisation de votre
bibliothèque a-t-elle amélioré les services rendus aux
usagers ? Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?
Les répondants à cette question sont au nombre
de 10 sur les 15 bibliothèques concernées. Huit conservateurs de
bibliothèques ont répondu par l'affirmative. Ils signalent
notamment :
- l'amélioration de la recherche documentaire des
usagers, par le gain de temps que permette l'automatisation de
l'opération et la multiplication subséquente des critères
de recherche de documents (titre, auteur, mots-clés, éditeur,
etc.) sur les OPAC.
- les opérations de prêt sont rendues faciles,
soit « plus de files d'attentes devant les
guichets ».
Les répondants ont évoqué, sur un autre
plan, l'apport de l'outil informatique dans la gestion de la
bibliothèque : maîtrise de divers types de données
(liées aux acquisitions, les utilisateurs et la circulation des
documents).
Deux responsables ont déclaré qu'ils ne peuvent
donner une appréciation sur l'apport de l'informatique dans leur
établissement du fait que cette opération vient juste
d'être lancée et l'outil informatique n'est pas encore mis
à la disposition des usagers pour le prêt et la recherche
bibliographique.
24- Avez-vous rencontré des
difficultés lors du passage à l'automatisation de votre
bibliothèque ?
Oui : 12
Non : 1 (Guelma)
Il semble que l'opération d'introduction de
l'informatique dans les bibliothèques universitaires algériennes
ne s'est pas effectuée sans problèmes puisque douze
bibliothèques sur les quinze ont répondu par Oui à cette
question. La nature des entraves qui se sont dressées devant elles est
précisée par la question n°25.
25- Indiquez la nature de ces
difficultés (Vous pouvez cocher plus d'une case)
Absence d'aide technique
Organisationnelles
Financières
Adaptation du personnel
Autre (précisez)
Types de difficultés
|
Nombre de réponses
|
Taux (%)
|
Organisationnelles
|
8
|
66,66
|
Financières
|
6
|
50
|
Adaptation du personnel
|
11
|
91,66
|
Absence d'aide technique
|
8
|
66,66
|
Autre (précisez) :
-lacunes au niveau du logiciel ou modules non
finalisés par le fournisseur du logiciel (prêt et bulletinage)
|
2 (BU de Tizi-Ouzou, BU d'Annaba utilisant SYNGEB)
|
16,66
|
Figure 26 : Difficultés signalées de
l'informatisation des BU
Suivant les réponses fournies par nos informateurs, les
difficultés rencontrées par les bibliothèques
universitaires sont liées dans 99,66% aux problèmes d'adaptation
du personnel à cette entreprise.
Il faut dire que la décision d'introduire l'outil
informatique dans la gestion de la chaîne documentaire implique la
maîtrise de multiples aspects. La disponibilité d'un personnel
qualifié dans le domaine de l'informatique appliquée aux
activités des bibliothèques est une condition sine qua non pour
une consécration des programmes informatiques dans les habitudes de
travail des bibliothécaires et elle conditionne même la
réussite de cette action.
La formation du personnel en place aux logiciels choisis pour
l'automatisation des différentes tâches bibliothéconomiques
est incontournable. Ce taux alarmant qu'a recueilli cette catégorie de
réponse renseigne mieux sur les compétences professionnelles dont
les BU algériennes sont dotées.
Les bibliothécaires, non préparés
à travailler avec des outils logiciels trouvent de nombreuses
difficultés techniques à maîtriser le fonctionnement
informatisé de leurs établissements, déplorent l'absence
d'aide technique de la part des autorités (entendre
établissements d'appartenance, divers organismes publics de formation ou
chargés de la promotion de l'informatique dans les institutions
publiques), 66,66 % d'entre eux constatent cet ''abandon''.
Les difficultés ayant trait à l'organisation des
services et des ressources de la bibliothèque en fonction de l'action
d'informatisation enclenchée sont aussi signalées. Le taux
d'indication de cette catégorie s'élève à 66,66 %.
Le manque de ressources financières pour
répondre aux besoins qu'entraîne l'informatisation de la
bibliothèque universitaire est indiqué avec un degré
moindre. Il est de l'ordre de 50 %.
Les bibliothèques universitaires enquêtées
ont mentionné d'autres difficultés, liées au programme
informatique qu'elles utilisent. Il s'agit de Syngeb. La BU de Tizi-Ouzou nous
a fait part de lacunes au niveau de ce logiciel sans d'autres
précisions. La BU de Tlemcen quant à elle regrette l'absence de
fonctionnalités, telle le bulletinage.
26- D'après-vous, l'informatisation des
bibliothèques universitaires va-t-elle faciliter leur mise en
réseau ? Si oui comment ? Si non quels sont les autres
facteurs qui y contribuent ?
Le nombre de réponses à cette question est neuf.
Elle a enregistré 8 abstentions.
Les répondants sont : BU-Blida, BU-Batna,
BU-Tlemcen, BU-Mentouri, BCU-Oum-El-Bouaghi, BCU-Guelma, Bibliothèque de
l'ENP, BCU-Djelfa, BU-Boumerdès.
Les réponses données à cette question
peuvent être classées en trois catégories même si les
responsables de bibliothèques admettent l'informatisation comme une
première étape vers la mise en réseau des
bibliothèques (BU-Tlemcen et l'ENP tiennent ce propos sans d'autres
précisions)
1) Réponses basées
sur les finalités de la mise en réseau ou
plutôt les
avantages que pourraient tirer les bibliothèques en se
mettant en liaison informatique :
- le prêt inter bibliothèques, coordination dans
le domaine des acquisitions (BU-Blida),
- l'informatisation constitue une démarche
incontournable vers la diffusion en ligne des produits de la
bibliothèque (produits documentaires, collections numériques ou
numérisées), au moyen des réseaux locaux, Intranet, et
à distance, Internet. (BU-Mentouri, BU-Boumerdès),
- améliorer la gestion, la coopération et
aplanir les difficultés (BCU-Djelfa).
2) Réponses basées sur les
conditions minimales de la mise en
réseau :
- la mise en réseau suppose l'utilisation d'un logiciel
normalisé qui permette d'assurer les fonctions de :
- catalogage partagé,
- la recherche bibliographique (qui est une opération
antérieure au déchargement éventuel de notices
bibliographiques),
- le prêt inter (BU-Batna, BU-Béchar,
BCU-Oum-El-Bouaghi).
3) Contraintes de la mise en
réseau :
- Manque de concertation sur les projets d'informatisation
d'où la prolifération de plusieurs expériences et des
choix de programmes techniques incompatibles (BU-Batna, BU-Béchar,
BCU-Oum-El-Bouaghi).
- Démission des autorités (MESRS) du champ de
l'informatisation (absence de normes officielles, manque de moyens
matériels et humains) d'où le souhait du conservateur en chef de
la BCU de Oum-El-Bouaghi : « il faudrait oser imposer cette
technique (logiciel unique), conversion [rétrospective des
catalogues] et dotation en moyens ».
CHAPITRE III
PERSPECTIVES D'INTEGRATION DES NTIC DANS LES BU
ALGERIENNES
SCETION 1 : LES CONSTATS FAITS PAR L'ETUDE
SECTION 2 : ELÉMENTS POUR UNE INTÉGRATION
RATIONNELLE ET
METHODIQUE DES NTIC DANS LES BU
ALGERIENNES
SCETION 1 : LES CONSTATS FAITS PAR
L'ETUDE
III 1.- Synthèse des résultats ressortis
de l'étude sur l'informatisation des bibliothèques universitaires
algériennes :
II 1.1- La politique d'informatisation des BU :
L'étude de l'intérêt porté à
l'informatisation par le ministère de l'Enseignement supérieur,
à travers notamment les textes juridiques régissant le
fonctionnement des bibliothèques universitaires ainsi que les
différents acteurs qui se sont intéressés à
l'automatisation des activités documentaires de ces unités fait
ressortir les constats suivants :
· l'absence d'une politique nationale ou d'un organe
national dédié au suivi de l'informatisation des
bibliothèques du secteur de l'enseignement supérieur.
La conception et la mise en oeuvre des projets
d'informatisation au niveau des BU n'ont pas été guidées
par un programme national ou un schéma directeur en la matière.
Le choix des systèmes informatiques, des sources bibliographiques
à exploiter et les normes qu'ils doivent respecter est confié aux
responsables de ces bibliothèques. Ceux-ci sont néanmoins
exhortés d'agir en coordination, notamment pour la constitution de
réseaux d'information scientifiques et techniques.
Cependant, la nature des dispositions réglementaires
régissant ces bibliothèques mettent des limites à cette
liberté d'action des responsables de bibliothèques. Ceux-ci
même s'ils sont admis comme membres des instances de direction des
établissements universitaires (conseils d'orientation, conseils
scientifiques et rectorats), auxquels ils sont affiliés, leur rôle
se réduit à la proposition. Les décisions qui
déterminent l'aboutissement des réflexions de ces professionnels
sont prises à un plus haut niveau à savoir les ministres du
Supérieur et celui des Finances.
Cette autonomie dont jouissent les responsables de BU risque
de créer, si ce n'est déjà arrivée, une atomisation
des projets informatiques, un éparpillement des efforts, une
prolifération de choix incompatibles, un gaspillage des ressources
humaines, matérielles et financières puisque aucune
autorité ne maîtrise l'ensemble (l'enquête menée en a
donné un aperçu).
· à propos des structures ayant contribué
au lancement des projets d'informatisation, les actions concrètes ont
émané principalement du CERIST qui a mis au point des outils
professionnels dans le sens que leur conception et leur mise en oeuvre ont
suivi une démarche normative et faisant appel à la contribution
de toutes les structures pouvant enrichir et faire aboutir les projets du
Centre au profit de la mise en phase des structures documentaires nationales
avec leurs homologues étrangères.
La conception d'un logiciel de gestion de bibliothèques
assurant presque la totalité des fonctions documentaires, admettant le
format largement utilisé par les bibliothèques du monde entier
à savoir UNIMARC (facilitant la reprise des données
bibliographiques), et sa promotion auprès des bibliothèques de
diverses institutions académiques, administratives ou des entreprises
économiques, vont dans le sens d'assurer à terme une
compatibilité des matériels, des configurations et comme une
suite logique, permettre une coopération entre elles à travers
l'échange d'expériences, de points de vue, et une capitalisation
des efforts entrepris par chacun de ces acteurs. Le lancement du projet ARN qui
englobe l'ensemble de ces actions va également dans ce sens.
Cependant les initiatives de cet organisme de recherche
n'obligent pas ses partenaires à collaborer pour leur aboutissement. Les
dispositions réglementaires prévues pour le CERIST ne lui
confèrent pas encore le statut d'un organe, officiellement
désigné, pour piloter et mettre en oeuvre une politique
d'informatisation des bibliothèques des établissements
universitaires et dont les décisions sont exécutoires par
l'ensemble des entités concernées.
Ce centre, de surcroît, sous tutelle du MESRS souffre
d'instruments juridiques lui permettant de réussir la mise en place d'un
système national d'information comme le stipule le décret portant
ses missions, cité plus haut. Cette situation va à contre courant
même des finalités de sa création (la mise en place d'un
système national d'information).
Les autres structures étudiées comme la CNBU ou
le CPN n'ont pas pu (su ?) mettre en place une démarche
cohérente que nécessite l'opération d'informatisation des
bibliothèques. Ces organes étaient beaucoup plus des forums de
réflexion et encore, que de véritables acteurs du
développement technologique de ces unités documentaires.
III 1.2- L'offre documentaire, le personnel
bibliothécaire et les utilisateurs des BU :
Ø Les collections : Les
ressources documentaires dont disposent certaines bibliothèques ne
correspondent pas systématiquement aux filières universitaires
dispensées par leurs établissements de rattachement.
Cet état de fait engendre inévitablement une
sous-exploitation d'une partie des fonds documentaires des bibliothèques
concernées. Le volume des ressources documentaires que détiennent
les bibliothèques diffère suivant le type d'établissement
(BU, BCU).
Cependant, la BU d'Alger se singularise du reste des
établissements par la richesse de son fonds d'ouvrages,
périodiques et thèses de post-graduation.
Les autres supports sont signalés mais avec une
quantité insignifiante. L'USTHB dispose de 2 000 microformes qui sont
généralement des substituts des documents imprimés.
Idem pour les bases de données
référentielles et textuelles. Elles sont très peu
disponibles. Il faut dire que ce type de documents nécessite un
équipement d'utilisation que ces établissements ne peuvent mettre
à la disposition des usagers et ceci vu leurs moyens. Les données
communiquées par les responsables des bibliothèques sur ce point
sont révélatrices du taux de pénétration de ces
supports dans ces espaces
Ø Le nombre d'inscrits : Dans les
bibliothèques universitaires étudiées, le public
utilisateur inscrit est en deçà du nombre de la population
potentielle constituée principalement d'étudiants et
d'enseignants.
Ce constat se vérifie même dans celles
appartenant aux grands établissements universitaires. Les
bibliothèques de centres universitaires enregistrent par contre un taux
de fréquentation plus important. Elles accueillent presque la
totalité des usagers potentiels.
L'offre documentaire en ratio par utilisateur est insuffisante
dans les bibliothèques enquêtées. Quelques
bibliothèques font exception telle la BU d'Alger et la BCU de Laghouat
en matière d'ouvrages.
Ø Le personnel des
bibliothèques : Il est réparti sur plusieurs grades
et fonctions. Les réponses renvoyées ont montré que les BU
sont plus dotées que les BCU.
III 1.3- L'état de l'informatisation des
bibliothèques universitaires algériennes :
L'enquête menée a porté sur l'ensemble de
la population concernée par la présente étude, soit 33
établissements universitaires.
Les constats faits sont les suivants :
Ø La démarche de
l'informatisation : Sur les dix-sept
bibliothèques qui ont bien voulu répondre à notre
questionnaire, quinze ont déclaré qu'elles sont
informatisées.
L'avancement de cette opération varie d'une
bibliothèque à une autre. Le lancement des systèmes
informatiques au niveau de ces bibliothèques remonte à une date
très récente. La BU d'Alger, par contre, a commencé
à informatiser la chaîne documentaire depuis 1990.
Les réponses fournies par les responsables des
bibliothèques contactées démontrent le manque
d'intervention de l'administration centrale du Supérieur dans
l'implantation de systèmes informatiques pour la gestion des
bibliothèques universitaires. L'intervention de la tutelle
apparaît dans l'organisation structurelle prévue pour les
établissements universitaires.
Ceux-ci comportent généralement en leur sein un
service qui prend en charge l'aspect informatique du fonctionnement des
départements administratifs et pédagogiques qui porte
l'appellation de centre de calcul.
L'élaboration du schéma directeur informatique
est confiée dans plusieurs bibliothèques à ce service.
Dans la plupart des cas, la mise au point de ce programme est
réalisée au sein même des bibliothèques par le
responsable et le personnel. Le CERIST fut également sollicité
pour la circonstance.
La planification de l'informatisation des bibliothèques
est entreprise généralement par un groupe local
sélectionné parmi le personnel de la bibliothèque. Dans
d'autres bibliothèques, c'est le fournisseur même du logiciel
utilisé qui a été à l'origine de ce processus. Le
CERIST et les centres de calcul ont été signalés par nos
informateurs.
L'enquête a révélé également
l'absence de coordination et de concertation entre les bibliothèques
universitaires dans la mise au point des schémas directeurs
d'informatisation. Le choix et la mise en place des systèmes
informatiques par les BU se font isolément les unes des autres.
Concernant le financement des projets d'informatisation, cet
aspect est pris en charge dans la majorité des bibliothèques par
l'établissement universitaire de rattachement.
Les logiciels utilisés dans les bibliothèques
sont soit développés localement, et dans ce cas c'est le centre
de calcul qui était le concepteur du programme (parfois c'est le
responsable même de la bibliothèque qui a improvisé une
solution informatique), soit acquis auprès du CERIST. Le système
SYNGEB développé par ce centre est implémenté soit
en entier soit quelques modules correspondant à des fonctions que les
responsables des bibliothèques ont ressenti l'urgence d'automatiser,
telles le prêt ou le catalogage.
Le questionnaire d'enquête permettait d'obtenir une
investigation plus fine en détaillant les spécificités des
logiciels utilisés et les fonctions informatisées. Contrairement,
à SYNGEB, les logiciels développés sur place ne permettent
pas l'import/export des notices bibliographiques et les formats de catalogage
admis ne sont pas compatibles à l'Unimarc.
Les fonctions informatisées au niveau des
bibliothèques répondantes sont les acquisitions, le catalogage,
le prêt et la recherche documentaire. La fonction de bulletinage est
rarement prise en charge par ces logiciels.
Hormis celui développé par la BCU de Guelma
dénommé HAMISOFT SERVICE, le reste des logiciels
n'intègrent pas cette fonction, y compris le logiciel diffusé par
le CERIST.
Ø L'opération de conversion des
catalogues imprimés en fichiers informatiques est
avancée dans certaines bibliothèques, alors qu'elle vient juste
de commencer dans d'autres. Les taux d'informatisation des catalogues varient
d'un établissement à un autre et suivant le type de document
objet de l'opération (thèses, ouvrages, périodiques) et la
langue sous laquelle sont rédigés les documents.
Les sources bibliographiques rarement exploitées
à cette fin se réduisent à quelques titres de bases de
données fournies par les bibliothèques nationales de divers pays.
Toutefois, l'université d'Alger nous a signalé le recours
aux catalogues collectifs français pour alimenter les bases de
données locales.
Ø Connexion des bibliothèques au
réseau Internet : Sur les quinze bibliothèques
informatisées, seulement huit ont une présence sur le serveur Web
de leurs établissements d'appartenance. Les rubriques et pages Web
portant sur la bibliothèque centrale présentent des informations
pratiques utiles aux usagers, tels que les horaires d'ouverture et les
ressources documentaires disponibles et consultables.
Deux bibliothèques uniquement disposent d'un OPAC-Web
permettant aux usagers internes et extérieurs de s'informer sur les
titres d'ouvrages, périodiques et autres documents existants et ceci
à travers une interface d'interrogation à multiples
paramètres de recherche.
Ø Les difficultés de
l'informatisation : Là où ils sont
déjà opérationnels, on souligne volontiers les
bénéfices qu'apporte les systèmes informatiques
implémentés aussi bien sur le back-office, les services
fonctionnels de la bibliothèque (acquisitions, catalogage, ...), que sur
les services rendus aux usagers. La recherche bibliographique et les
opérations de prêt ont été améliorées
d'une manière significative.
Cependant, la mise en service de ces systèmes ne s'est
pas faite sans embûches. Les difficultés signalées se
rapportent essentiellement à la non préparation du personnel en
place à travailler avec l'outil informatique.
Ajouté à cela, nos répondants regrettent
l'absence de soutien de la part des pouvoirs publics pour la mise en oeuvre des
projets d'informatisation.
Ø Les réseaux coopératifs :
La mise en place de systèmes informatisés au niveau des
bibliothèques universitaires faciliterait la coopération entre
ces unités. Cette coopération s'appuie actuellement sur les
télécommunications et la technologie
télématique.
L'interconnexion de ces systèmes donnerait naissance
à un réseau de bibliothèques. L'aboutissement de cette
perspective, selon les responsables des bibliothèques, dépend
d'un certain nombre de préalables dont l'engagement des autorités
de l'Enseignement supérieur à mettre en place une politique
nationale d'informatisation qui intégrerait l'ensemble des projets
entrepris ou envisagés au niveau local.
En outre, la désignation d'un logiciel assurant
l'ensemble des fonctions documentaires effectuées par les
bibliothèques et respectant les normes indispensables, pour qu'il ait
une interaction entre les systèmes d'information universitaires, demeure
un souhait de plusieurs conservateurs de bibliothèques.
Les résultats de notre étude viennent
réaffirmer les constats arrêtés par plusieurs observateurs
de l'évolution des BU algériennes, dont Riad Ben Laalam. Celui-ci
récapitule la situation critique de ces structures par les
éléments suivants :
« - carence du financement,
- manque de personnel qualifié,
- sous-développement des collections
- état embryonnaire de
l'automatisation »263(*)
SECTION 2 : ELÉMENTS POUR UNE
INTÉGRATION
RATIONNELLE ET MÉTHODIQUE
DES
NTIC DANS LES BU
ALGÉRIENNES
III 2.1- La problématique de l'informatisation
et de la mise en réseau des bibliothèques universitaires
algériennes :
Le présent travail s'est focalisé principalement
sur la détection d'une politique nationale d'automatisation des BU
à travers les textes officiels en la matière ainsi que de rendre
compte des initiatives d'informatisation entreprises par les responsables de
ces structures documentaires.
Des recommandations pour une informatisation planifiée,
réfléchie et prenant en compte tous les aspects qu'implique une
opération d'automatisation de la chaîne documentaire d'une
bibliothèque universitaire ont été arrêtées
à l'issue de ce travail :
ü Confier à une agence nationale, à l'image
des pays développés, tel la Hollande avec son système PICA
(voir supra. p.82 et p.103), la mission de coordination des actions
d'informatisation en cours ou envisagées au niveau des
bibliothèques du secteur de l'Enseignement supérieur. Cette
structure aurait la mission de réfléchir aux actions favorisant
la coopération entre ces établissements, dont la mise en place
d'un schéma directeur informatique comprenant l'ensemble des
aspects : logiciels à développer, normes à adopter,
listes d'autorité, formats de catalogage...).
Ladite agence devrait pouvoir imposer des formats, standards
et normes pour l'ensemble des bibliothèques universitaires. Cette
approche rendrait techniquement possible la reprise des données
bibliographiques entre les divers systèmes informatiques de gestion des
bibliothèques en question, puisque il n'y aurait pas de conversion de
formats à exécuter et faciliterait leur intégration dans
les bases locales.
Cette agence peut être une structure déjà
versée dans l'automatisation des BU, tel le Centre de recherche sur
l'information scientifique et technique (CERIST), et particulièrement la
division qui porte le nom, combien pertinent pour l'activité des
bibliothèques, le Département collecte traitement, et diffusion
de l'information (DCTD).
Cet organe foncièrement tourné vers le
développement des nouvelles technologies de l'information et de la
communication dans les espaces documentaires et de formation, a
réalisé un logiciel que plusieurs structures ont adopté.
Ce programme (SYNGEB), qui se distingue plus particulièrement par, et
c'est à juste titre qu'elle est mise en avant pour sa promotion,
l'intégration des normes d'échange bibliographique (ISO 2709 et
le format Unimarc) reste tout de même un produit perfectible.
Le développement de nouvelles fonctionnalités
(bulletinage, catalogage partagé, télédéchargement
de notices bibliographiques à partir des bases de données et des
catalogues collectifs constitués (CAP, CAT,...) permettrait
d'alléger les tâches lourdes effectuées au niveau des
bibliothèques et par delà, diminuer les coûts de gestion
documentaire des collections et donner un coup d'accélérateur
à l'opération de rétroconversion des catalogues de ces
bibliothèques. Cette action constitue à nos yeux un
impératif qui pourrait le hisser au statut de système national
potentiel de gestion de bibliothèques. Ceci contribuera également
à la réalisation du catalogue collectif des ouvrages
programmé par le service précité. Ce produit fera office
d'un réservoir bibliographique où puiseront toutes les
bibliothèques académiques les notices correspondantes à
leurs fonds monographiques.
Cette recommandation tient compte de la position, des
ressources humaines, matérielles, le capital expérience et
notamment la couverture nationale de l'organisme en question. Les
différentes implantations régionales du Centre constituent autant
de relais pour observer le respect des conditionnalités qu'exige
l'interconnexion des systèmes de gestion de bibliothèques
adoptés.
Cette promotion du Centre au statut explicité,
nécessite par ailleurs la révision des textes le
régissant.
ü Créer un cadre de concertation, associant les
responsables des bibliothèques de l'enseignement supérieur, et
à leurs coté l'ensemble des acteurs intervenant dans les domaines
d'informatisation, de normalisation, de formation et de coopération.
ü Une modification des méthodes d'alimentation des
bases de données bibliographiques locales. L'agence à instituer
évoquée précédemment, aurait à
acquérir les sources bibliographiques tels les cédéroms
bibliographiques des grandes bibliothèques nationales ou de serveurs
privés ayant pignon sur rue, et les diffuser pour l'ensemble des
bibliothèques.
Cela permettra d'abord de rationaliser l'achat de notices
bibliographiques et diminuer le coût d'achat pour chacun des
participants. La souscription aux serveurs-réservoirs bibliographiques
(tels OCLC) peut également être centralisée.
Il contribuera également à contenir de
façon globale la charge de catalogage puisqu'un même document ne
devrait plus être catalogué qu'une seule fois pour l'ensemble des
bibliothèques.
Sur un autre plan, la cohérence des données sera
assurée dès l'origine du fait qu'un seul réservoir avec
les mêmes référentiels normatifs sera utilisé par
toutes les bibliothèques.
Les conséquences de cette démarche pour les
bibliothèques seront bénéfiques à plus d'un
titre : sur le plan organisationnel, la modification des circuits de
catalogage devrait entraîner la prise en compte progressive d'un certain
nombre de recommandations techniques lors de la réalisation des futurs
projets d'informatisation des BU.
ü En matière des réseaux, mettre au point
une solution pour rendre communicants les systèmes actuels de gestion
des bibliothèques par la mise en place de passerelles informatiques et
la mise en oeuvre des normes d'interconnexion et d'échange
nécessaires (Z 39.50, ISO 2709, ISO/OSI).
Cette action devrait être précédée,
et ceci est impératif pour la réexploitation des bases de
données déjà élaborées, par la conversion
des formats maison en structures faisant l'unanimité des
spécialistes.
III 2.2- Les défis de la bibliothèque
électronique universitaire :
- Le développement des services de
bibliothèque électronique est également recommandé.
En effet, les conditions de leur lancement sont presque réunies.
S. Berrouk constate certaines donnes survenues sur la
scène nationale favorisant l'essor des bibliothèques virtuelles
en Algérie :
« -la généralisation
d'Internet,
- l'existence de logiciels documentaires nationaux et
étrangers,
- la disponibilité du matériel
[informatique] à des coûts abordables,
- l'existence de spécialistes aussi bien en NTIC qu'en
documentation »264(*).
Le développement de
bibliothèques électroniques passe par la
numérisation de la documentation existante sous
forme imprimée, ainsi que l'acquisition des ressources
électroniques qui pullulent sur le réseau Internet. Pour ce
faire, une démarche méthodique doit être
arrêtée prenant en compte un ensemble d'éléments qui
peuvent être résumés comme suit :
ü Une planification d'une campagne de numérisation
des collections les plus demandées par les usagers et très peu
disponibles dans les bibliothèques universitaires. Une analyse
qualitative et des études portant sur la circulation des collections des
BU pourront faciliter la sélection de celles à prendre en
compte.
Ces actions concernant les ressources documentaires
permettront « l'élaboration de chartes d'acquisition des
collections »265(*), recommandée par M. Dahmane.
ü Déterminer les ressources humaines,
matérielles et technologiques appropriées à cette
opération. L'aspect normatif doit également être pris en
considération (formats de production, de diffusion et de
conservation ; méthodes de description)
ü Pour une large diffusion des documents acquis en format
numérique, la mise en ligne des collections numérisées sur
les pages Web des bibliothèques universitaires devient
nécessaire. La prolifération de cyberespaces à travers les
quatre coins du pays, permettra aussi de faciliter l'accès des usagers
aux documents, et par conséquent, de désengorger les espaces
exigus des BU,
S'agissant de la consultation interne (au sein des BU) des
collections numériques, des postes de travail doivent être mis
à la disposition des usagers en salle de lecture, en nombre suffisant et
équipés de logiciels de visualisation nécessaires. Ceci
nécessite un financement conséquent que les pouvoirs publics
doivent consentir s'il y a une réelle volonté de
réhabilitation et de modernisation de l'enseignement supérieur
algérien.
ü Pour étoffer les ressources documentaires dont
disposent les BU et profiter de celles de type électronique
accédées via Internet comme les périodiques scientifiques
électroniques, l'acquisition centralisée de ces sources et leur
répartition sur l'ensemble des BU intéressées et pouvant
les rendre accessibles à leurs publics utilisateurs revêt un
caractère stratégique.
En effet, le regroupement des bibliothèques en
consortiums permettra aussi bien de réduire les coûts
d'acquisition pour chacune d'elles que de rendre disponible un grand nombre de
documents au profit des usagers.
Concernant la documentation produite par l'université
telle les thèses, les bibliothèques doivent engager une
réflexion sur la possibilité de leur acquisition à la
source sous un format électronique structuré. Cette
démarche concernera les thésards.
Les bibliothèques universitaires pourraient se
constituer dans un cadre organisationnel. Celui-ci devrait être agressif
et efficace en matière de réflexion et de communication avec les
acteurs concernés qu'avec les partenaires potentiels (les universitaires
en premier lieu, les organes de direction des établissements
universitaires et l'opinion publique en général). Ainsi, ses
suggestions pourraient être considérées par les pouvoirs
publics et par les bailleurs de fonds potentiels
A propos du développement de la bibliothèque et
de l'édition électronique, les BU peuvent formuler des
propositions à ce sujet aux organes décisionnels de leurs
établissements de rattachement.
Nous pensons surtout au dépôt électronique
des thèses à instituer. Aux exemplaires imprimés de leurs
thèses, les étudiants devraient joindre une disquette comportant
le texte de la thèse en format Word (ou un autre logiciel de traitement
de texte). Cette pratique est déjà opérationnelle dans
certains départements universitaires. Il suffit de la
généraliser et de passer à un autre stade, celui de la
formation des étudiants thésards aux techniques de production de
documents électroniques structurés.
Ceci aura des répercussions positives aussi bien sur la
qualité des travaux de recherche entrepris (exploitation des
potentialités des documents électroniques), que sur la mission
des bibliothèques (mise à disposition élargie des
documents acquis à travers leur diffusion sur l'intranet ou
idéalement sur le serveur Web), et un service de référence
efficace (disponibilité de métadonnées).
Les sites Web des établissements universitaires peuvent
également être utilisés, à l'instar des serveurs des
universités des pays développés, pour la formation de
cette catégorie d'étudiants à la production de documents
structurés facilement exploitables par les lecteurs (cours
électroniques, feuille de styles,...).
Les projets dans ce secteur devront s'effectuer suivant une
approche large et globale et insister sur la coordination et la
durabilité des initiatives visant la généralisation des
techniques modernes de traitement, de conservation et de diffusion de la
documentation.
Conclusion générale
Au terme de notre travail, il nous faut récapituler les
résultats mis au clair, pour pouvoir déterminer les
développements que cette recherche pourrait initier.
Les questions de recherche qui ont fondé nos
investigations portaient sur :
§ l'existence d'une politique nationale
d'informatisation des bibliothèques universitaires et des centres
universitaires matérialisée par un schéma directeur de
l'opération,
§ l'état d'avancement des projets
d'informatisation entrepris au niveau local,
§ et enfin, la possibilité de connexion des
systèmes informatiques en place.
Quant aux hypothèses formulées en vue de guider
notre travail de recherche, elles étaient au nombre de trois :
· l'absence d'une stratégie d'informatisation des
bibliothèques universitaires,
· le cloisonnement qui caractérise les actions
individuelles d'informatisation,
· l'incompatibilité des systèmes
informatiques implémentés, donc l'incapacité technique
d'un travail en réseau des BU.
Les méthodes de recherche mobilisées pour
finaliser ce travail ont été variées :
Ø analyse de contenu de divers documents (textes
juridiques, travaux universitaires, sites Web d'établissements
universitaires,...),
Ø enquête par questionnaire et par interviews
auprès des informateurs potentiels (responsables de l'administration
centrale en charge de l'Enseignement supérieur et conservateurs en chef
de bibliothèques universitaires).
Les différentes données obtenues et les faits
constatés par ces démarches ont confirmé nos
présomptions.
Cette étude a permis de rendre compte de l'état
critique dans lequel se débatent les différentes
bibliothèques universitaires.
Les carences ont été décelées
principalement dans les chapitres relevant des collections documentaires,
le développement des expériences d'automatisation et le manque
d'encadrement et d'accompagnement dont souffrent les bibliothèques.
Ceux-ci font défaut de par l'absence d'une politique
centrale de modernisation des structures documentaires universitaires
basée sur le développement rationnel, méthodique et
concerté de l'usage de l'outil informatique pour l'accomplissement des
missions qui leurs sont dévolues.
L'absence d'un schéma directeur informatique et de
l'information bibliographique a laissé libre cours à une
informatisation ''anarchique'' pour reprendre une expression d'un expert
européen de l'informatisation des bibliothèques, Christian
Lupovici, pour ne pas le citer. La mise sur pied des projets informatiques au
niveau des bibliothèques n'a pas tenu compte (dans plusieurs cas) des
normes et standards établis en la matière.
La mise en place d'un réseau des bibliothèques
universitaires nécessitera un assainissement préalable de la
situation qui y prévaut actuellement (reconversion des formats libres
vers des formats standardisés, implémentation des protocoles
d'échange et d'interopérabilité des systèmes,...).
La réhabilitation des bibliothèques universitaires
passe aussi par une prise de conscience salutaire de la part et des pouvoirs
publics et des responsables et professionnels des bibliothèques
eux-mêmes de l'importance cruciale des ces établissements pour un
enseignement supérieur de qualité.
Dernière minute, et dans le cadre du plan
gouvernemental de relance économique 2001/2004 il est
consacré « plus de 12,4 milliards de dinars, soit 200
millions d'euros, pour le développement des technologies de pointe,
d'information et de communication dans les établissements de
l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique »266(*), rapporte El Watan en citant Moussa
Benhamadi, directeur de l'organisme chargé de répartir et
d'exploiter ce budget dans les différents projet prévus dans ce
sens, le CERIST.
Pour M. Dahmane la modernisation des BU « pose
avant toute chose un problème d'approche. Si celle-ci est correctement
pensée, l'allocation des moyens de toutes sortes verra ses effets non
seulement amplifiés mais surtout durablement
soutenus »267(*). Et ce qui manque, semble-t-il.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES DE REFERNECE :
· LAMIZET, Bernard ;
SILEM, Ahmed.- Dictionnaire encyclopédique des sciences de
l'information et de la communication.- Paris : Ellipses, 1997.- 590p.
· Ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique.- Guide des
établissements d'enseignement supérieur.- Alger : Office des
publications universitaires, [2001]. 138p.
· NOTAISE, Jacques ;
BARDA, Jean ; DUSANTER, Olivier.-
Dictionnaire du multimédia : audiovisuel, informatique,
télécommunications. -2ème éd.-Paris : AFNOR,
1996.- 424p.(Bibliothèques).
MONOGRAPHIES :
· ALLAOUA, Mourad.- Eléments de
méthodologie.- Alger : Ed. Houma, 1996.- 110p .
· ANGERS, Maurice.- Initiation pratique
à la méthodologie des sciences humaines.- Alger : Ed. Casbah
Université , 1997.- 381p.
· CASSEYRE, jean-Pierre ;
GAILLARD, Catherine.- Les bibliothèques universitaires.
Paris : Presses universitaires de France, 1992.-126p.- (Que sais-je ?,
n° 2714).
· DUCHEMIN, Pierre-Yves.- L'art
d'informatiser une bibliothèque : guide pratique.- Paris :
Electre-Ed. du Cercle de la Librairie, 1996.- 424p. (Bibliothèques).
· JACQUESSON, Alain.- L'informatisation
des bibliothèques : histoire, stratégie et perspectives.-
Paris : Ed. du Cercle de la Librairie, 1992.- 283p.
· JACQUESSON, Alain ;
RIVIER, Alexis.- Bibliothèques et documents
numériques : concepts, composantes, techniques et enjeux.-
Paris : Electre-Ed. du Cercle de la Librairie, 1999.- 377p.
· JARRIGE,
Marie-Thérèse ; PECHENART, Jean.-
Administration et bibliothèques.- Nouv. éd.- Paris : Ed. du
Cercle de la Librairie, 1996. 411p. (Bibliothèques).
· REBOULT, Jacquette.- Les
cathédrales du savoir ou les bibliothèques de recherche aux
Etats-Unis : étude d'organisation.- Paris : Publications de la
Sorbonne, 1982.- 282p.
· RENOULT, Daniel.- Les
bibliothèques dans l'université.- Paris : Ed. du Cercle de
la Librairie,1994. 358p.
· SANDOVAL, Victor.- Les autoroutes de
l'information : mythes et réalités. - Paris :
Hermès, 1995.-122p.
ARTICLES DE PÉRIODIQUES :
· ACCART, Jean-Philippe.- Une
expérience nord-américaine : le réseau
informatisé des bibliothèques de l'université MC Gill
à Montréal.- In BBF, t.41, n°2, 1996, p.71-75.
· AMAROUALI, Youcef.- Metadata: nouveau
concept de description de ressources. - In Revue de l'information scientifique
et technique, vol.9, n°2, 1999. p.95-103.
· AROT, Dominique.- Les
bibliothèques des universités en Allemagne : un
modèle en crise.- In Bulletin d'informations de l'Association des
bibliothécaires français, 1er trimest., 2001, p.
17-19.
· BAKKER, Trix.- La bibliothèque
virtuelle: le partage des ressources documentaires.- In BBF, t.44, n°2,
1999, p.72-82.
· BERARD, Raymond.- Les
bibliothèques universitaires américaines : exemple ou
modèle ?.- In BBF, t.43, n°4, 1998, p.104-109.
· BOULETREAU, Viviane; GAUVIN,
Jean-François; DUCASSE, Jean-Paul.- La
publication électronique des thèses : un exemple
franco-québécois de coopération à destination de la
francophonie.- In Documentaliste-Sciences de l'information, vol.36, n°6,
1999, p.337-344.
· El Watan.-Technologies de
pointe : 12,4 milliards pour la relance.- N° 3349 du 9
décembre 2001. p.13.
· THOUMIEUX, Roger.- Les
bibliothèques universitaires : informatisation et réseaux.-
In BBF, t.37, n°2, 1992. p.62-71.
· CHARTRON, Ghislaine.- Nouvelles
problématiques pour l'IST.- In Documentaliste- Sciences de
l'information, vol. 32, n°6, 1995, p.289-295.
· CHASSE, Jules;
BRAULT, Jean-Rémi; DUPUIS, Onil.- Les
bibliothèques universitaires québécoises : la
concertation comme levier de développement. In BBF, t.39, n°3,
1994, p.50-60.
· DELAINE, Virginie.- La gestion au
quotidien des revues électroniques sur Intranet, vol.37, n°3-4,
2000. p.182-191.
· GABEL, Gernot U.; trad. BONIS,
Oristelle.- Les bibliothèques universitaires allemandes :
intégration et aspects de coopération.- In BBF, t.41, n°2,
1996, p.52-57.
· GARDEN, Maurice.- Les
bibliothèques de recherche .- In BBF, t.41, n°2, 1996. p.20-25.
· GINGOLD, Monique.- Les
bibliothèques universitaires et la fourniture électronique de
documents.- In BBF, t.41, n°1, 1996, p.70-74.
· IHADJADENE, Madjid.- L'accès
sujet dans les catalogues en ligne: le cas des bibliothèques
universitaires de France.- In BBF, t.43, n°4, 1998, p.104-109.
· LUPOVICI, Catherine.- Le
périodique électronique.- In BBF, t. 40, n°2, 1995.
p.32-37.
· LUPOVICI, C.- Identification des
ressources sur Internet et métadonnées : diversité
des standards.- In Documentaliste-Sciences de l'information. Vol. 36, n°6,
1999. p.321-325.
· LUPOVICI, Christian.- Splendeur et
misère de l'informatique : mise au point sur l'informatisation des
bibliothèques en Europe.- In BBF, t. 33, n°1-2, 1988. p. 64-73.
· OLLENDORFF, Christine.- L'offre de
service en bibliothèque académique : un essai de
modélisation.- In BBF, t.44, n°4, 1999, p.47-54.
· PELLE, Françoise.- Le
schéma directeur informatique des réseaux de bibliothèques
universitaires.- In BBF, t. 39, n°1, 1994, p.24-27.
· RICHARDS, Pamela Spence; trad. BONIS,
Oristelle.- Vivre au rythme de l'utilisateur : un enjeu aujourd'hui
essentiel pour les bibliothécaires américains. - In BBF, t. 43,
n°2, 1998, p.50-54.
· RIF, Nahla.- Informatisation en
Algérie : prédominance de l'aspect matériel.
- In El Watan, n° 3141 du 8 avril 2001. p.11
· VEZINA, Marie-Hélène;
SEVIGNY, Martin.- De l'imprimé vers
l'électronique : réflexions et solutions techniques pour une
édition savante en transition.- In Documentaliste-Sciences de
l'information, vol. 36, n°6, 1999. p.306-320.
TRAVAUX UNIVERSITAIRES :
· BAKELLI, Yahia.- Contribution
à l'étude de la problématique de l'édition
électronique : cas du secteur de l'Enseignement supérieur et
de la Recherche scientifique.- Mémoire de magister en
bibliothéconomie, Université d'Alger, 2000. 250p.
· BENOUMELGHAR, Hakim.- Politique de
communication et étude statistique sur l'exploitation des bases de
données disponibles au DIST/CERIST : 1990-1998.- Mémoire de
licence en bibliothéconomie, Université d'Alger, 1999. 63p.
· BENSALAH, Tahar.- Informatisation
d'une structure documentaire : exemple de la bibliothèque
universitaire de l'USTO.- Mémoire de PGS en Information scientifique et
technique, CERIST, 1997. 56 p.
· DAHMANE, Madjid.- Contribution
à l'étude des systèmes d'information scientifique et
technique : approche théorique et étude de cas de
l'Algérie.
- Thèse de doctorat en sciences de l'information,
Université de Bordeaux, 1990, 621p.
· DAHMANE, M.- Documentation et
université : contribution à l'étude de la
problématique documentaire de l'enseignement supérieur
algérien.- Mémoire de licence en bibliothéconomie,
Université d'Alger, 1986. 182p.
· MERMET, Jean-Michel.- Coordination et
mise en place d'un serveur de thèses en texte intégral à
l'INSA de Lyon : conception du Front Office.- Mémoire de DESS en
informatique documentaire, ENSSIB-Université Claude Bernard de Lyon,
1998, 64p.
· OLLENDORFF, Christine.- Construction
d'un diagnostic complexe d'une bibliothèque académique.-
Thèse de Doctorat, Ecole nationale supérieure des arts et
métiers, 1999. 272p.
RAPPORTS SCIENTIFIQUES :
· BAKELLI, Y.- Les BU et les
publications universitaires : apport des outils de l'édition
électronique.- Communication donnée lors des Journées
d'études : supports de l'information dans les bibliothèques
universitaires, Université d'Annaba, 13-14 Novembre, 2000.
· BEN LAALAM, Riad.-
Développement des bibliothèques dans les milieux universitaires
et de recherche : une priorité.- Communication donnée lors
des Journées d'études : supports de l'information...,
Déjà citée.
· BERROUK, Saïd.- Les
bibliothèques virtuelles.- Communication donnée lors du Salon de
l'informatique et du future technologique-SIFTECH, ASTEIN, Alger, 14-18
octobre, 2001.
· BERROUK, S.- Les
catalogues collectifs nationaux : état et perspectives.- In Actes
du premier séminaire national d'information : Système
national d'information : état actuel et perspectives, Alger, 27-28
juin 1993, p.94-99.
· DAHMANE, M.- Système national
d'information et politique nationale d'information : état de la
question et conditions d'application en Algérie.- In Actes du premier
séminaire national d'information..., Déjà citée.
p.8-23.
· DAHMANE, M.- La modernisation des
bibliothèques universitaires : entre les contraintes
systémiques et les alternatives possibles.- In Journées
d'études : supports de l'information..., Déjà
citée.
· CERIST.-ARN- Academic Research
Network ou Réseau Académique et de Recherche : état
et perspectives. 2000.
TEXTES JURIDIQUES :
· Décret n° 85-56 du 16 mars 1985 portant
création du centre de recherche sur l'information scientifique et
technique, JORA , 17 mars 1985. p.202-203.
· Décret executif n° 98-253 du 17 août
1998 modifiant et complétant le décret n°83-544 du 24
septembre 1983 portant statut-type de l'université.
· Arrêté interministériel du 30 juin
1996 fixant l'organisation de la bibliothèque universitaire et de la
bibliothèque d'institut d'université.
· Décret exécutif n° 89-122 du 18
juillet 1989 portant statut particulier des travailleurs appartenant aux corps
spécifiques de l'enseignement et la formation supérieurs.- In
JORA n°29 du 19/08/89. p.653-656.
· Décret n° 85-56 du 16 mars 1985 portant
création du centre de recherche sur l'information scientifique et
technique, In. JORA , 17 mars 1985. p.202-203.
DOCUMENTS ELECTRONIQUES :
· Réseau académique et de recherche
(ARN)
www.arn.dz/contenu-present.htm
· Les
structures de RD en IST du CERIST
www.cerist.dz
· Le
réseau ARN représenté sur le territoire national
www.arn.dz/arn/index.htm
· Organisation structurelle du MESRS
www.mesrs.edu.dz/french/organi.htm
· Loi n° 99-05 du 4 avril 1999 sur l'enseignement
supérieur.
www.mesrs.edu.dz/french/loi-univ.htm
· Projet Thèses digitales de l'
Université de Humboldt à Berlin
www.ccr.jussieu.fr\urfist\these\al.htm
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES :
A) Questionnaire de l'enquête
B) Liste des universités objet de l'enquête.
C) Liste de contrôle du projet NDLP de la
Bibliothèque du Congrès à
Washington
D) DublinCore
Annexe A :
QUESTIONNAIRE A L'ATTENTION DU CONSERVATEUR DE LA
BIBLIOTHEQUE CENTRALE
Bonjour,
Je suis étudiant et prépare un mémoire de
recherche (magister) en bibliothéconomie à l'Université
d'Alger. Votre collaboration est nécessaire pour accomplir et
réussir mon travail. La recherche porte sur l'état de
l'informatisation des bibliothèques universitaires algériennes.
Si vous voulez bien répondre aux questions qui suivent, cela ne prendra
que peu de votre temps.
Merci à l'avance.
M. Hakim Benoumelghar
1) Université ou centre universitaire de
rattachement :
___________________________________________________________
2) Année d'ouverture :
_____________________
3) Indiquez, parmi les domaines scientifiques
suivants, celui (ceux) couvert(s) par le fonds documentaire de votre
bibliothèque ?
Sciences humaines et sociales
Sciences et techniques
Sciences médicales et biologiques
4) De quels types de
documents et en combien de titres est constitué votre fonds
documentaire ? (Veuillez SVP compléter le tableau ci-dessous)
Types de documents
|
Nombre de titres
|
Ouvrages
|
|
Périodiques
|
|
Thèses et mémoires
|
|
Microformes
|
|
Bases de données
|
|
Autre(précisez)
|
|
5) Combien d'enseignants, d'étudiants
et d'utilisateurs extérieurs sont inscrits auprès de votre
bibliothèque ?
Catégories d'utilisateurs
|
Nombre
|
Enseignants
|
|
Etudiants
|
|
Utilisateurs extérieurs
|
|
6) Quel est l'effectif de votre
bibliothèque ? (Indiquez le nombre par catégorie de
personnel)
Catégories de personnels
|
Nombre
|
Conservateurs
|
|
Attachés de BU
|
|
Assistant de BU
|
|
Agents techniques de BU
|
|
Aides techniques de BU
|
|
7) Votre bibliothèque est-elle
informatisée ?
Oui Passez à la question 10
Non
8) Envisagez-vous d'informatiser votre
bibliothèque à court terme ?
Oui Passez à la question 27
Non
9) Quels sont les facteurs qui vont à
l'encontre de cette entreprise ? (Vous pouvez cocher plus d'une case)
Difficultés au niveau de la conception
technique
Absence de moyens financiers
Manque de personnel qualifié
Autre (précisez)______________________________________
Passez à la question 27
10) En quelle année
votre système informatique a été
mis en service ?
________________________
11) L'informatisation de votre
bibliothèque a-t-elle été orientée par un
schéma directeur de l'informatisation ? (Si oui, indiquez,
ci-dessous, la structure, qui l'avait mis au point, si non passez à la
question qui suit)
Ministère de l'enseignement supérieur
La bibliothèque
Le centre de calcul de l'Université
Une autre bibliothèque
(précisez)____________________________
Autre
(précisez)__________________________________________
12) Avez-vous élaboré un plan
directeur de l'informatisation qui avait déterminé les objectifs
et les moyens de l'opération ? (Si oui, indiquez la partie qui
l 'avait réalisé, si non passez à la question qui
suit )
Un groupe local chargé du projet
Le centre de calcul de l'Université
Une société de services informatiques
(précisez)________________
Autre
(précisez)______________________________
13) Quelle est l'origine du financement de
votre projet d'informatisation ? (Vous pouvez cocher plus d'une case)
Ressources propres
L'université de rattachement
Le ministère de tutelle
Un organisme étranger
(précisez)____________________________
Autre
(précisez)__________________________________________
14) Quel est le montant du budget
réservé à cette opération ?
________________________________
15) Indiquez les éléments
d'information suivants, portant sur le logiciel que vous utilisez :
- Nom du logiciel,
- Le fournisseur,
- Type du logiciel (Intégré ou modulaire),
- Fonctionnalité bibliothéconomiques
assurées,
- Architecture (Monoposte et/ou multiposte),
- Existence ou non d'une interface Internet.
Nom
|
Fournisseur
|
Type
|
Fonctionnalités
|
Architecture
|
Interface Internet
|
Mono
|
Multi
|
|
|
|
|
|
|
|
16) Est-ce que votre logiciel permet
l'importation et l'exportation de notices bibliographiques ?
Oui Non
17) Parmi les fonctions
bibliothéconomiques suivantes, indiquez celles qui sont
informatisées, en cours, à l'étude ou non
informatisées ? (en mettant une croix dans l'endroit
approprié)
Fonction
|
Informatisée
|
En cours
|
A l'étude
|
Non informatisée
|
Acquisitions
|
|
|
|
|
Catalogage
|
|
|
|
|
Prêt
|
|
|
|
|
Bulletinage
|
|
|
|
|
Recherche documentaire
|
|
|
|
|
18) Utilisez-vous une liste d'autorité
automatisée pour l'indexation ?
Oui (précisez
laquelle)_____________________________________
Non
19) Quel format de catalogage utilisez-vous
pour la saisie des données bibliographiques ?
Unimarc
Autre
(précisez)________________________________________
20) Quel est l'état d'avancement de
l'informatisation de votre catalogue ? (Donnez un pourcentage par type et
langue des documents)
Type
|
En langue arabe
|
En langues à alphabet latin
|
Ouvrages
|
|
|
Périodiques
|
|
|
Thèses
|
|
|
21) Pour ce faire, faites-vous appel aux
sources bibliographiques suivantes ? (Si oui, indiquez, ci-dessous, la
(les) source(s) que vous utilisez, si non passez à la question qui
suit )
Catalogues collectifs nationaux
(précisez)_______________________
Catalogues collectifs étrangers
(précisez)________________________
Cédéroms
(précisez)________________________________________
22) Est-ce que votre catalogue est accessible
sur Internet ?
Oui Non
23) L'informatisation de votre
bibliothèque a-t-elle amélioré les services rendus aux
usagers ? Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
24) Avez-vous rencontré des
difficultés lors du passage à l'automatisation de votre
bibliothèque ?
Oui
Non Passez à la question 27
25) Indiquez la nature de
ces difficultés (Vous pouvez cocher plus d'une case)
Absence d'aide technique
Organisationnelles
Financières
Adaptation du personnel
Autre
(précisez)__________________________________________
26) D'après vous, l'informatisation
des bibliothèques universitaires va-t-elle faciliter leur mise en
réseau ? Si oui, comment ? Si non, quels sont les autres
facteurs qui y contribuent ?
______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Merci de votre collaboration
Annexe B :
LISTE DES UNIVERSITÉS OBJET DE
L'ENQUÊTE.
Universités :
1- Université Benbaâtouche d'Alger
2- Université des sciences et de la Technologie Houari
Boumediène (USTHB)
3- Université Saâd Dahlab de Blida
4- Université M'hamed Bouguerra de Boumerdès
5- Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou
6- Université Abderrahmane Mira de Béjaïa
7- Université Mentouri de Constantine
8- Université Emir Abdelkader des sciences islamiques de
Constantine
9- Université Badji Mokhtar d'Annaba
10- Université Hadj Lakhdar de Batna
11- Université Ferhat Abbas de Sétif
12- Université Mohamed Khider de Biskra
13- Université Es-Sania d'Oran
14- Université des sciences et de la technologie Mohamed
Boudiaf d'Oran (USTO)
15- Université Aboubekr Belkaïd de Tlemcen
16- Université de Mostaganem
17- Université Djilali Liabes de Sidi-Bel-Abbès
Centres universitaires :
1- Centre universitaire Hassiba Benbouali de Chlef
2- Centre universitaire Amar
Telidji de Laghouat
3- Centre universitaire de M'Sila
4- Centre universitaire de Guelma
5- Centre universitaire Larbi Tebessi de Tebessa
6- Centre universitaire de Oum-El-Bouaghi
7- Centre universditaire Mohamed Seddik Benyahia de Jijel
8- Centre universitaire de Skikda
9- Centre universitaire de Ouargla
10- Centre universitaire de Mascara
11- Centre universitaire de Saïda
12- Centre universitaire de Tiaret
13- Centre universitaire de Béchar
14- Centre universitaire de Médéa
15- Centre universditaire de Djelfa
Ecole nationale polytechnique (ENP)
Annexe C :
LISTE DE CONTRÔLE DU PROJET NDLP
(NATIONAL DIGITAL LIBRARY PROGRAM)
DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS À
WASHINGTON268(*)
1. Sélection d'une collection à
numériser
1.1. Analyse de la collection
1.1.1. Déterminer l'étendue de la
numérisation (collection complète ou sous-ensemble)
1.1.2. Répartir le travail : interne et
extérieur
1.1.3. Déterminer les outils d'accès à la
collection269(*)
1.1.4. Choisir la meilleure forme de
numérisation : conversion en mode texte, en mode image
1.1.5. Analyser l'état des conditions physiques de la
collection à numériser270(*)
1.1.6. Vérifier les restrictions légales
d'accès271(*)
1.2 Obtenir un consensus sur le projet au niveau de la
Direction de la bibliothèque, des services chargés de la
conservation, des services au public, des autorités de tutelle, etc.
2. Planification de la campagne de
numérisation
2.1 Définition d'une méthode et planification
des ressources pour la préparation d'une collection et sa
numérisation
2.1.1. Etablir une planification à l'intention du
service responsable de la collection
2.1.2. Etablir un plan de préservation
2.1.3. Compléter l'évaluation de l'état
de conservation physique et formuler d'éventuelles recomandations
2.1.4. Déterminer les formats pour l'acquisition,
l'archivage et la présentation des documents
2.1.5. Déterminer la taille physique (nombre de
caractères, taille des images) ainsi que les besoins pour la
production
2.2 Définition des besoins en matière
d'entreposage informatique (repository)
2.1.1. Définir les principes d'attribution des noms de
fichiers
2.2.2. Enregistrer le nom pour l'ensemble de la
collection
2.2.3. Evaluer les ressources nécessaires au
stockage informatique
2.2.4. Mettre à jour les estimations du NDL
pour le stockage
2.2.5. Evaluer les outils d'accès existants
(catalogues, index, instruments de recherche, etc.), les développer au
besoin
2.2.6. Etablir l'architecture informatique
générale du projet
2.2.7. Etablir la liste éventuelle des
restrictions d'accès (droits d'auteur, conditions des donnateurs,
confidentialité, etc.)
2.2.7.1. Etablir la liste des restrictions au
niveau de la collection
2.2.7.2. Etablir la liste des restrictions au niveau
des documents
2.2.7.3. Etablir un plan de publication (interne et
vis-à-vis du public) de ses restrictions
2.2.7.4. Etablir des règles d'accès
géographiques272(*)
2.2.7.5. Etablir des règles d'accès
dans le temps273(*)
2.2.2. Faire les demandes d'autorisation éventuelles
d'accès aux collections274(*)
3. Numérisation proprement dite et
préparation des outils d'accès
3.1 Définir un lieu de traitement et d'entreposage de
la collection physique
3.2 Plan de préservation et conservation de la
collection physique
3.3 Acquisition informatique des documents
3.3.1. Préparation des cibles de tests et des
instructions de saisie
3.3.2. Acquisition des documents en mode image
3.3.2.1. Numériser les documents
3.3.2.2. Traiter les images
numérisées275(*)
3.3.2.3. Contrôler la qualité et
l'exhaustivité des images
3.3.2.4. Coordoner le travail à refaire
3.3.2.5. Notifier aux fournisseurs
l'acceptation des lots
3.3.3. Archivage des images numérisées sur
un support informatique d'entreposage (repository)
3.3.4. Acquisition des documents en mode texte
3.3.4.1. Etablir des règles de saisie au
clavier
3.3.4.2. Saisir et baliser le texte (mark
up)
3.3.4.3. Saisir éventuellement une seconde
fois et comparer avec la première
3.3.4.4. Contrôler la qualité des
textes saisis
3.3.4.5. Coordonner le travail à refaire
3.3.4.6. Transformer le texte en forme finale
3.3.5. Archivage du texte sur un support informatique
d'entreposage
3.3.6. Acquisition des documents sonores
3.3.6.1. Créer une copie de sauvegarde comme
support de travail
3.3.6.2. Déterminer l'échantillonage
de l'enregistrement276(*)
3.3.6.3. Choisir un format informatique pour les
fichiers audio
3.3.6.4. Analyser les besoins de stockage sur la
base de la taille de la collection et du format retenu
3.3.6.5. Stocker sur supports informatiques
temporaires
3.3.6.6. Convertir les documents analogiques en
documents numériques en fonction des conditions définies au point
3.3.6.2
3.3.6.7. Nettoyer éventuellement les
documents en fonction des conditions définies au point 3.3.6.2
3.3.6.8. Contrôler la qualité des
documents
3.3.6.8.1. Contrôler sur
écran la courbe des fréquences
3.3.6.8.2. Contrôler par audition
d'une partie des documents obtenus
3.3.7. Acquisition des images animées
3.3.7.1. Créer une copie de sauvegarde
comme support de travail
3.3.7.2. Choisir un format informatique pour les
images animées
3.3.7.3. Analyser les besoins en stockage
informatique sur la base de la taille de la collection et du format
informatique retenu
3.3.7.4. Convertir les documents analogiques en
documents numériques277(*)
3.3.7.5. Nettoyer éventuellement les
documents numériques
3.3.7.6. Contrôler la qualité finale
des documents numériques.
3.4. Mise en place des outils d'accès aux documents
numériques
3.4.1. Adaptation des instruments de recherche
(finding aid) existants
3.4.1.1. Etablir des règles de saisie
3.4.1.2. Photocopier et annoter les instruments
de recherche imprimés
3.4.1.3. Coordonner la saisie effectuée
en service bureau (off-site)
3.4.1.4. Baliser en SGML selon la DTD de
l'EAD
3.4.1.5.Contrôler l'exactitude et
l'exhaustivité de l'instrument de recherche
3.4.2. Création de nouveaux instruments de
recherche
3.4.2.1.Vérifier la disposition
définitive de la collection numérisée
3.4.2.2. Etablir une première version de
l'instrument de recherche
3.4.2.3. Baliser en SGML selon la DTD de
l'EAD
3.4.2.4. Contrôler l'exactitude et
l'exhaustivité de l'instrument de recherche
3.4.3. Etablir les outils d'accès au niveau du
document unitaire (item-level) (type notice bibliographique)
3.4.3.1. Créer une base
d'enregistrements Minaret278(*) et importer des enregistrements au niveau du
document unitaire
3.4.3.2. Mettre à jour des
enregistrements preMarc ou Marc
3.4.3.3. Décharger les enregistrements
preMarc ou Marc disponibles
3.4.3.4. Ajouter des notes dans les
enregistrements Minaret
3.4.4 Préparer des liens simples entre les notices
et les documents numériques.
3.4.5. Préparer des liens supplémentaires
entre les zones sujets et les documents numériques
3.4.6. Préparer une notice Marc au niveau de la
collection en vue de son intégration dans le catalogue MUMS279(*)
3.5.Valider des mécanismes d'accès aux documents
numériques.
3. Entreposage sous forme d'archives
numériques
4.1. Enregistrer les fichiers selon le schéma de
dénomination des noms de fichiers
4.2. Enregistrer les URN dans un serveur de noms
4.3. Charger les fichiers dans le réservoir de
documents numériques (repository)
4.4. Valider l'entreposage
5. Création d'un cadre de
consultation
5.1. Définir l'architecture générale de
l'outil de recherche et de consultation
5.2. Etablir la liste des composants
5.3. Créer une maquette des documents sous forme
HTML
5.4. Faire approuver la maquette HTML
5.5. Insérer les liens hypertextes
5.6. Coordonner les liens avec le moteur de recherche
5.7. Composer les pages HTML tout en respectant une charte
graphique
5.8. Charger les pages HTML sur le serveur de la
Bibliothèque du Congrès (LCWEB)
5.9. Vérifier l'exactitude et l'exhaustivité du
cadre de consultation
5.10. Valider le cadre de consultation
6. Assemblage de la collection
numérique
6.1. Enregistrer les outils d'accès dans les
répertoires selon le schéma d'appellation
6.2. Enregistrer les outils d'accès de type documents
dans les réservoirs de documents numériques (repository)
6.3. verser les outils d'accès de type documents dans
les réservoirs de documents numériques (repository)
6.4. Générer les index pour les enregistrements
MARC relatifs à la collection
6.5. Préparer les scripts nécessaires
associés aux index de recherche et à l'affichage des
résultats
6.6. Préparer les scripts nécessaires
associés aux index de recherche et à l'affichage des
résultats
6.7. Ajouter les logiciels de visualisation nécessaires
pour l'accès à la collection depuis les postes de consultation
des salles de lecture par une interface Web
6.8. Valider l'assemblage de la collection
7. Test et amélioration du projet
7.1. Passer en revue la collection pour en vérifier
l'exactitude et la cohérence
7.2. Tester les liens
7.3. Apporter les changements nécessaires
7.4. Valider l'assemblage de la collection
8. Mise en service du projet
8.1. Transférer les pages HTML sur la zone de
production du serveur Web (LCWEB)
8.2 Etablir des liens vers la nouvelle collection avec une
zone 856 dans le catalogue de la bibliothèque (MUMS)
8.3.Ajouter une notice MARC au niveau de la collection avec
une zone 856 dans le catalogue de la bibliothèque (MUMS)
8.4. Mettre à disposition la collection
numérique au public
9. Suivi du projet
(Source : Library of Congress, NDLP Project Planning
Checklist, 1997.)
Annexe D :
DUBLINCORE
Tableau 1-Les 15 éléments du Dublin Core
(DC1)
Eléments
|
Description
|
TITLE
|
Titre de la source tel que donné par l'auteur CREATOR
|
CREATOR
|
Nom de la personne physique ou morale responsable du contenu
intellectuel de la ressource
|
SUBJECT
|
Mots-clés décrivant les grands sujets
abordés dans la ressource
|
DESCRIPTION
|
Résumé de la ressource ou une description dans le
cas d'éléments visuels
|
PUBLISHER
|
Nom de l'entité responsable de la diffusion de la
ressource dans sa forme présente
|
CONTRIBUTOR
|
Personne physique ou morale ayant contribué de
façon significative mais secondaire à la ressource
|
DATE
|
Date à laquele le ressource a été rendue
disponible dans sa forme actuelle
|
TYPE
|
Catégorie de la ressource (exemple : thèse,
poésie, essai, etc.)
|
FORMAT
|
Format des données (exemple : texte/html)
|
IDENTIFIER
|
Identificateur unique de la ressource (exemple : adresse
url, urn)
|
SOURCE
|
Identification de la source de laquelle est dérivée la
ressource dans sa forme présente (exemple : ISBN d'un livre dont
est issue la version html)
|
LANGUAGE
|
Langue(s) utilisée(s) par la ressource
|
RELATION*
|
Relation de la ressource avec d'autres ressources
|
COVERAGE*
|
Caractéristiques spacio-temporelles couvertes par la ressource
|
RIGHTS*
|
Mention de droits d'auteur
|
*Eléments dont la spécification est en
cours d'étude
Tableau 2- Les extensions locales pour les
thèses
Elément
|
Description
|
AVAILABILITY
|
Information sur l'accès à la thèse
(exemple : free, restricted)
|
FACULTY
|
Nom de la faculté
|
DEPARTEMENT
|
Nom du département
|
JURY
|
Noms des membres du jury de la thèse
|
Source : BOULETREAU, Viviane;
GAUVIN, Jean-François; DUCASSE,
Jean-Paul.- La publication électronique des
thèses : un exemple franco-québécois de
coopération à destination de la francophonie.- In
Documentaliste-Sciences de l'information, vol.36, n°6, 1999, p.342.
* 1 LAMIZET, Bernard ;
SILEM, Ahmed.- Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information
et de la communication.- Paris : Ellipses, 1977, p.64.
* 2 Ibid.
* 3 OLLENDORFF, Christine.-
L'offre de service en bibliothèque académique.- In BBF, t.44,
n°4, 1999, p.48.
* 4 Ibid. p.49.
* 5 Ibid. p.48.
* 6 Ibid. p.49.
* 7 Ibid. p.50.
* 8 REBOULT, Jacquette.- Les
cathédrales du savoir ou les bibliothèques de recherche aux
Etats-Unis : étude d'organisation.- Paris : Publications de la
Sorbonne, 1982. p.159.
* 9 RENOULT, Daniel.-
Les bibliothèques dans l'université.- Paris : Ed. Du Cercle
de la Librairie,1994. 358p.
* 10 GARDEN, Maurice.- Les
bibliothèques de recherche.- In BBF, t.41, n°2, 1996. p.22.
* 11 Ibid.
* 12 Ibid. p.23.
* 13 Ibid. p.24.
* 14 Ibid.
* 15 Ibid.
* 16 Ibid.
* 17 AROT, Dominique.- Les
bibliothèques des universités en Allemagne : un
modèle en crise. In Bulletin d'information de l'Association des
bibliothécaires français, n°190, 1 trimest. 2001, p.17.
* 18 Ibid.
* 19 Ibid.
* 20 Ibid. p.18.
* 21 Ibid.
* 22 GABEL, Gernot u. ;
trad. Par BONIS, Oristelle.- Les bibliothèques universitaires
allemandes : les enjeux actuels.- In BBF, t.41, n°2, 1996, p.53.
* 23 Ibid.
* 24 Ibid. p.55.
* 25 AROT, D.- les
bibliothèques des universités en Allemagne...Op. cit. p.19.
* 26 GABEL, Gernot U.- Les
bibliothèques universitaires...Op. cit. p.54
* 27 Ibid. p.57.
* 28 Ibid.
* 29 AROT, D.- Les
bibliothèques des universités en Allemagne... Op. cit.19.
* 30 Ibid.
* 31 CREMER, Monika ;
trad. Par DUCHEMIN P.-Y.- Le multimédia dans les bibliothèques
allemandes : intégration et aspects de coopération.- In
Bulletin de l' Association des bibliothécaires français,
n°190, 1 trimest., 201, p.21.
* 32 Ibid.
* 33 Ibid. p.22.
* 34 Ibid.
* 35 Ibid.
* 36 Ibid
* 37 Ibid.
* 38 Ibid. p.23.
* 39 Ibid. p.24.
* 40 REBOULT, Jacquette.-
Les cathédrales du savoir ou les bibliothèques universitaires...
Op. cit. p.38
* 41 Ibid. p.39.
* 42 Ibid. p.40.
* 43 Ibid.
* 44 Ibid. p.47.
* 45 Ibid. p.105.
* 46 Ibid. p.242.
* 47 Ibid.
* 48 Ibid. p.243.
* 49 Ibid. p.245.
* 50 Ibid.
* 51 Ibid. p.247.
* 52 Ibid. p.250.
* 53 Ibid.
* 54 Ibid. p.46
* 55 Ibid. p.47.
* 56 BERARD, Raymond.- Les
bibliothèques universitaires américaines : exemple ou
modèle ?- In BBF, t.43, n°6, 1998, p.19.
* 57 Ibid.
* 58 Ibid.
* 59 REBOULT, Jacqette.- Les
cathédrales du savoir... Op. cit. p.171.
* 60 Ibid. p.163.
* 61 Ibid. p.254.
* 62 Ibid. p.187.
* 63 BERARD, Raymond.- Les
bibliothèques universitaires américaines ...Op. cit. p.23.
* 64 Ibid.
* 65 Ibid. p.24.
* 66 CHASSE, Jules; BRAULT,
Jean-Rémi; DUPUIS, Onil.- Les bibliothèques universitaires
québécoises : la concertation comme levier de
développement.- In BBF, t.39, n°3, 1999. p.50.
* 67 Ibid.
* 68 Ibid.
* 69 Ibid. p.53.
* 70 Ibid. p.53-54.
* 71 Ibid. p.52-53.
* 72 ACCART, Philippe.- Une
expérience nord- américaine: le réseau informatisé
des bibliothèques de l'université Mc Gill à
Montréal.- In BBF, t.41, n°2, 1996, p.72.
* 73 CHASSE, J. et al.- Les
bibliothèques universitaires québécoises...Op. cit.
p.53.
* 74 Ibid.
* 75 Ibid.
* 76 Ibid.
* 77 Ibid. p.55.
* 78 Ibid. p.56.
* 79 Ibid.
* 80 Ibid.
* 81 Ibid. p.58.
* 82 Ibid.
* 83 Ibid. p.60.
* 84 Ibid.
* 85 Ibid.
* 86 ACCART, J.-P.- Une
expérience nord-américaine...Op. cit. p.73.
* 87 Ibid. p.72.
* 88 Ibid. p.73.
* 89 Ibid.
* 90 Ibid. p.74.
* 91 JARRIGE,
Marie-Thérèse; PECHENART, Jean.- Administration et
bibliothèques.- Nouv. Ed.- Paris : Ed. du Cercle de la Librairie,
1996. p.136.
* 92 Ibid. p.137.
* 93 CASSEYRE, Jean-Pierre;
GAILLARD, Catherine.- Les bibliothèques universitaires.- Paris :
Presses universitaires de France, 1992.- (Que sais-je ? 2714). p.13.
* 94 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art
d'informatiser une bibliothèque : guide pratique.- Paris :
Electre- Ed. du Cercle de la Librairie, 196. p.163.
* 95 CASSEYRE, J.-P. ;
GAILLARD, C.- Les bibliothèques universitaires. Op. cit. p.19.
* 96 Ibid. p.51.
* 97 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art
d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.173.
* 98 Ibid. p.174.
* 99 PELLE,
Françoise.- Le schéma directeur informatique des réseaux
de bibliothèques universitaires.- In BBF, t.39, n°1, 1994. p.24.
* 100 Ibid.
* 101 Ibid. p.25.
* 102 JARRIGE, M.-T.;
PECHENART, J.- Administration et bibliothèques... Op. cit. p.169.
* 103 JACQUESSON, Alain.-
L'informatisation des bibliothèques ...Op. cit. p.13.
* 104 Ibid. p.14.
* 105 Ibid.
* 106 DUCHEMIN, P.-Y.-
L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.23.
* 107 Ibid. p.41.
* 108 Ibid. p.43.
* 109 Ibid. p.25.
* 110 Ibid. p.28.
* 111 Ibid. p.147
* 112 Ibid. p.44.
* 113 Ibid. p.48
* 114 Ibid.
* 115 DUCHEMIN, P.-Y.-
L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit.
* 116 JACQUESSON, A.-
L'informatisation des bibliothèques...Op. cit. p.30.
* 117 Ibid. p.31.
* 118 Ibid.
* 119 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art
d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.81.
* 120 JACQUESSON, A.-
L'informatisation des bibliothèques... Op. cit. p.71.
* 121 Ibid. p.91.
* 122 IHADJADENE, Madjid.-
L'accès sujet dans les catalogues en ligne: le cas des
bibliothèques universitaires en France.- In BBF, t.43, n°4, 1998,
p.104.
* 123 JACQUESSON, A.-
L'informatisation des bibliothèques... Op. cit. p.99-100.
* 124 DUCHEMIN, P.-Y.-
L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.263.
* 125 Ibid. p.265.
* 126 Ibid. p.141.
* 127 Ibid. p.150.
* 128 Ibid. p.151.
* 129 Ibid. p.87.
* 130 Ibid. p.200-201.
* 131 Ibid. p.201.
* 132 Ibid. p.216.
* 133 Ibid.
* 134 Ibid. p.107.
* 135 JACQUESSON, A.-
L'informatisation des bibliothèques ...Op. cit. p.233.
* 136 Ibid. p.219.
* 137 Ibid. p.220.
* 138 Ibid. p.224.
* 139 Ibid. p.201.
* 140 SANDOVAL, Victor.-
Les autoroutes de l'information : mythes et réalités.-
Paris : Hermès, 1995, p.95.
* 141 DAHMANE, Madjid.-
Contribution à l'étude des systèmes d'information
scientifiques et techniques : approche théorique et étude de
cas de l'Algérie.- Thèse de doctorat en sciences de
l'information, université de Bordeaux, 1990. p.95.
* 142 Ibid. p.96.
* 143 JACQUESSON, A.-
L'informatisation des bibliothèques... Op. cit. p.136.
* 144 NOTAISE,
Jacques ; BARDA, Jean ; DUSANTER, Olivier.- Dictionnaire du
multimédia : audiovisuel, informatique et
télécommunications.-2e éd.- Paris : AFNOR,
1996, p.48.
* 145 DUCHEMIN, P.-Y.-
L'art d'informatiser une bibliothèque... Op. cit. p.316.
* 146 Ibid. p.315.
* 147 Ibid.
* 148 Ibid.
* 149 Ibid.
* 150 Ibid. p.16.
* 151 SANDOVAL, V.- Les
autoroutes de l'information...Op. cit. p.95.
* 152 Ibid. p.100.
* 153 Ibid. p.103.
* 154 Ibid.
* 155 Ibid.
* 156 JACQUESSON, A.-
L'informatisation des bibliothèques... Op. cit. p.136.
* 157 DAHMANE, M.-
Contribution à l'étude des systèmes... Op. cit. p.96.
* 158 JACQUESSON, A.-
L'informatisation ...Op. cit. p.139.
* 159 DUCHEMIN,P.-Y.- L'art
d'informatiser ...Op. cit. p.186.
* 160 A. JACQUESSON.-
L'informatisation des bibliothèques...Op. cit. p.146.
* 161 Ibid. p.149.
* Project Integrated Catalogue Automation ou Réseau
informatisé des bibliothèques hollandaises.
* 162 DUCHEMIN, P.-Y.-
L'art d'informatiser une bibliothèque...Op. cit.187.
* 163 Ibid. p.327
* 164 OLLENDORFF,
Christine.- Construction d'un diagnostic complexe d'une bibliothèque
académique.- Thèse de doctorat, Ecole nationale supérieure
des arts et métiers, 1999. p.16.
* 165 Ibid.
* 166 CHARTRON, Ghislaine.-
Nouvelles problématiques pour l'IST.-In Documentaliste-Sciences de
l'information, vol.32, n°6, 1995, p.290.
* 167 Ibid.
* 168 Ibid. p.292.
* 169 DELAINE, Virginie.-
La gestion au quotidien des revues électroniques sur Internet. In
Documentaliste- Sciences de l'information,vol. 37, n°3-4, 2000, p.185.
* 170 VEZINA,
Marie-Hélène ; SEVIGNY, Martin.- De l'imprimé vers
l'électronique : réflexions et solutions techniques pour une
édition savante en transition.- Documentaliste-Sciences de
l'information, vol.36, n°6, 1999, p.310
* 171 Ibid.
* 172 Ibid.
* 173 JACQUESSON, Alain;
RIVIER, Alexis.- Bibliothèques et documents numériques :
concepts, composantes, techniques et enjeux.- Paris : Electre- Ed. du
Cercle de la Librairie, 1999, p.14.
* 174 CHARTRON, G.-
Nouvelles problématiques...Op. cit. p.292-293.
* 175 JACQUESSON, A ;
RIVIER, A.- Bibliothèques et documents numériques... Op. cit.
p.71.
* 176 OLLENDORFF, C.-
Construction d'un diagnostic... Op. cit. p.20.
* 177 Ibid.
* 178 Ibid.
* 179 Ibid.
* 180 DUCHEMIN, P.-Y.- L'art
dinformatiser une bibliothèque... Op. cit. p.339.
* 181 JACQUESSON, A. ;
RIVIER, A.- Bibliothèques et documents numériques... Op. cit.
p.196.
* 182 Ibid.
* 183 Ibid.
* 184 DUCHEMIN, P.-Y.-
L'art d'informatiser... Op. cit. p.334.
* 185 Ibid.
* 186 JACQUESSON, A. ;
RIVIER, A.- Bibliothèques et documents numériques...Op. cit.
p.86-88.
* 187 Ibid.
* 188 Ibid. p.73.
* 189 DUCHEMIN, P.-Y.-L'art
d'informatiser... Op. cit. p.334.
* 190 VEZINA, M.-H.;
SEVIGNY, M.- De l'imprimé vers l'électronique.. Op. cit. p.309
* 191 Ibid. p.311.
* 192 LUPOVICI, Catherine.-
Le périodique électronique.- In BBF, t.40, n°2, 1995.
p.34.
* 193 VEZINA, M.-H.;
SEVIGNY, M.- De l'imprimé vers l'électronique.. Op. cit.
p.312.
* 194 Ibid. p.312-313
* 195 Ibid. p.313.
* 196 Ibid. p.314.
* 197 LUPOVICI, Catherine.-
Le périodique électronique.- In BBF, t.40, n°2, 1995.
p.32.
* 198 VEZINA, M.-H.;
SEVIGNY, M.- De l'imprimé vers l'électronique.. Op. cit.
p.316.
* 199 Ibid.
* 200 Ibid. p. 309.
* 201 Ibid.
* 202 LUPOVICI, Catherine.-
Le périodique électronique.- In BBF, t.40, n°2, 1995. p.
35.
* 203 VEZINA, M.-H.;
SEVIGNY, M.- De l'imprimé vers l'électronique.. Op. cit.
p.310.
* 204 AMAR OUALI, Youcef.-
Metadata : nouveau concept de description des ressources ?- In RIST, vol.
9, n°2, 1999, p.95.
* 205 LUPOVICI, Catherine.-
Identification des ressources sur Internet et métadonnées :
diversité des standards.- In Documentaliste-Sciences de l'information,
vol. 36, n°6, 1999. p.321.
* 206 Ibid.
* 207 Ibid. p.322.
* 208 Ibid.
* 209 Ibid. p.323.
* 210 Ibid.
* 211 Ibid.
* 212 Ibid.
* 213 Ibid
* 214 Ibid.
* 215 Ibid. p.324
* 216 Ibid.
* 217 DELAINE, Virginie.-
La gestion au quotidien des revues électroniques sur
Interanet.-InDocumentaliste-Sciences de l'information, vol.37, n°3-4,
2000. p.183.
* 218 Ibid. p.184
* 219 LUPOVICI, Catherine.-
Identification des ressources...Op. cit. p.324.
* 220 Ibid. p.198.
* 221 Ibid. p.199.
* 222 Ibid. p.201.
* 223 GINGOLD, Monique.-
Les bibliothèques universitaires et la fourniture électronique de
documents. In BBF, t.41, n°1, 1996,p.70.
* 224 Ibid.
* 225 Ibid.
* 226 Ibid.
* 227 Ibid.
* 228 Ibid.
* 229 Ibid. p.82.
* 230 OLLENDORFF, C.-
L'offre de service en bibliothèque académique...Op. cit. p.48.
* 231 GINGOLD, M.-Les
bibliothèques universitaires et la fourniture électronique...Op.
cit. p.71.
* 232 Ibid.
* 233Ibid.
* 234
www.ccr.jussieu.fr\urfist\these\al.htm
Conésultée le 10/10/2001
* 235 Ibid.
* 236 Ibid
* 237 BOULETRAU
Viviane ; GAUVIN,Jean-François ; DUCASSE, Jean-Paul.- La
publication électronique des thèses : un exemple
franco-québécois de coopération à destination de la
francophonie.- In Documentaliste-Sciences de l'information, 1999, vol. 36,
n°6. p. 337-338.
* 238 Ibid. p.334
* 239 Ibid. p.338
* 240 Ibid.
* 241 BAKELLI,
Yahia.- Contribution à l'étude de la
problématique de l'édition électronique : cas du
secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.-
Mémoire de magister en bibliothéconomie, Université
d'Alger, 2000. 250p.
* 242
www.mesrs.edu.dz/organi.htm. Consultée le 25/02/01
* 243 RIF, Nahla.-
Informatisation en Algérie : prédominance de l'aspect
matériel.- In El Watan, n° 3141 du 8 avril 2001. p.11
* 244 Ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.- Guide des
établissements d'enseignement supérieur.- Alger : Office des
publications universitaires, [2001]. 138p.
* 245 Texte consulté
sur le Web :
www.mesrs.edu.dz/french/loi-univ.htm.
Page consultée le 08/03/01
* 246 DAHMANE, M. -
Contribution à l'étude des systèmes... Op. cit. p.492.
* 247 Ibid.
* 248 Ibid.
* 249 Ibid.
* 250 DAHMANE, M.-
Documentation et université : contribution à l'étude
de la problématique documentaire de l'enseignement supérieur
algérien.- Mémoire de licence en bibliothéconomie,
Université d'Alger, 1986. p.81.
* 251 BENSALAH, Tahar.-
Informatisation d'une structure documentaire : exemple de la
bibliothèque universitaire de l'USTO.- Mémoire de PGS en IST,
CERIST, 1997. p.12.
* 252 Décret
n° 85-56 du 16 mars 1985 portant création du centre de recherche
sur l'information scientifique et technique, JORA , 17 mars 1985.
p.202-203. C'est nous qui soulignons.
* 253 Ibid. C'est nous qui
soulignons.
* 254 DAHMANE, M.-
Système national d'information et politique nationale
d'information : état de la question et conditions d'application en
Algérie. In Actes du premier séminaire national
d'information : Système national d'information : état
actuel et perspectives, 27-28 juin1993, p.10.
* 255 BERROUK, Saïd.-
Les catalogues collectifs nationaux : état et perspectives.- In
Actes du premier séminaire... Op. cit. p.95.
* 256 Ibid. p.98.
* 257 CERIST.-ARN- Academic
Research Network ou Réseau Académique et de Recherche :
état et perspectives.2000. [p.1.]
* 258
www.arn.dz/contenu-present.htm.
* 259 -BENOUMELGHAR, Hakim.-
Politique de communication et étude statistique sur l'exploitation des
bases de données disponibles au DIST/CERIST : 1990-1998.-
Mémoire de licence en bibliothéconomie, Université
d'Alger, 1999. 63p.
* 260 AROT, D.- Les
bibliothèques des universités en Allemagne...Op. cit.
p.17.
* 261 Ibid.
* 262
www.univ-alger.dz/servicecommun.htm
Page consultée le 30/09/2001.
* 263 BEN LAALAM, Riad.-
Développement des bibliothèques dans les milieux universitaires
et de recherche : une priorité.- Communication donnée lors
des Journées d'études : supports de l'information dans les
bibliothèques universitaires, Université d'Annaba, 13-14
Novembre, 2000. [p.1]
* 264 BERROUK, S.- Les
bibliothèques virtuelles.- Communication donnée au Salon de
l'informatique et du futur technologique-SIFTECH, ASTEIN, Alger, 14-18 octobre,
2001. [p.5.].
* 265 DAHMANE, M.- La
modernisation des bibliothèques universitaires : entre les
contraintes systémiques et les alternatives possibles.- In
Journées d'études : supports de l'information...,
Déjà citée. p. 2.
* 266 Technologies de
pointe : 12,4 milliards pour la relance.- In El Watan, n°3349 du 9
décembre 2001. p.13.
* 267 DAHMANE, M.- La
modernisation des bibliothèques universitaires : entre les
contraintes systémiques et les alternatives possibles.- In
Journées d'études : supports de l'information...,
Déjà citée. p. 4.
* 268 JACQUESSON, A.;
RIVIER, A.- Bibliothèques et documents numériques :
concepts, composantes, techniques et enjeux.- Paris : Electre-Ed. du
Cercle de la Librairie, 1999. p.192-195.
* 269 Listes
imprimées, index, catalogues informatisés, notices
extérieures à acheter, etc.
* 270 Fragilité aux
manipulations, à la lumière, aux attaques biologiques, etc.
* 271 Determinées
par le droit d'auteur, le copyright, les règles de
confidentialité.
* 272 Par ex. :
Seulement dans la bibliothèque, le campus, le département, le
pays, libre, etc.
* 273 Par ex. :
Diponibilité dès une date déterminée, pendant un
laps de temps donné, etc.
* 274Par ex. : en
France : CNIL ; en Suisse : loi genèvoise B4.12, etc.
* 275 Par ex. :
cadrage, orientation, nettoyage des bords, etc.
* 276 Equivalent au choix
de la résolution pour les images.
* 277 Films 8, 16 et 35 mm,
vidéo aux normes Pal, Seacam, NTSC, etc.
* 278 Système
américain de gestion pour bibliothèques, archives et
musées fonctionnant sur micro-ordinateur PC. Le format des
données est compatible Marc.
* 279 Multiple Use Marc
System, système informatique propre de la Bibliothèque du
Congrès
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