REPUBLIQUE DU BENIN Ministère de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique
INSTITUT INTERNATIONAL DE MANAGEMENT - IIM
UniversitéChambre Economique Européenne -
Fondation Université Mercure (Bruxelles) Grande Ecole Internationale
de Business et de Sciences au Bénin
MEMOIRE DE MASTER 2 Option :
COMMUNICATION-MARKETING
APPLICATION DES METHODES ET OUTILS
DU MARKETING A LA DISTRIBUTION DES
PRODUITS DE SANTE PAR L'ASSOCIATION
BENINOISE DE MARKETING SOCIAL (ABMS)
|
:
Préparé et soutenu par : Maître de
Mémoire
Koami GOUTON Maurille Maurice COUTHON
DECEMBRE 2010
REMERCIEMENTS
Léger FOYET, Représentant résident de
l'ABMS/PSI et Achille KOUNOU, Directeur Adjoint de l'ABMS/PSI, pour toutes les
facilités qui m'ont été accordées par
l'Organisation pour la réalisation de ce travail de recherche. Je
voudrais espérer, sans prétention, que les réflexions
contenues dans ce document pourront aider au management des interventions de
l'Organisation.
Je voudrais remercier aussi mon Maître de
mémoire, Maurice Maurille COUTHON, pour sa sollicitude et son
étonnante disponibilité qui m'ont permis de réaliser ce
travail dans les délais.
Mes remerciements également à tous mes
collègues de l'ABMS/PSI qui d'une manière ou d'une autre ont
contribué à la réalisation de ce travail de recherche. Ce
mémoire est aussi le leur.
Je remercie, enfin, tout le personnel de l'encadrement
pédagogique et administratif de l'IIM pour tout l'accompagnement qui m'a
permis d'arriver aux termes de mes études.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ABMS/PSI : Association Béninoise de Marketing Social
affilée de Population Services International
BCG : Boston Consulting Group
CAP : Connaissance Attitude Pratique
CCC : Communication pour un Changement de Comportement CTA :
Combinaison Thérapeutique à base d'Arthémisinine GMS :
Grandes et Moyennes Surfaces
GSS : Grandes Surfaces Spécialisées
IEC/CIP: Information, Education et Communication/Communication
Interpersonnelle
IST : Infection Sexuellement Transmissible
KFW : Kreditanstalt für Wiederaufbau (groupe bancaire
appartenant à l'Etat fédéral allemand)
Kix: Knowledge, Information Exchange
MAP : Mesure de l'Accès et de la Performance MVU: Mobile
Video Unit
ONG : Organisation Non Gouvernementale PM : Plan Marketing
SWOT: Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities
(opportunités), Threats (menaces)
TRaC : Tracking Result Continuously
TS : Travailleuse de Sexe
TV : Télévision
UdB : Univers des besoins
USAID: United States Agency for International Development
VIH/SIDA : Virus d'Immunodéficience Humaine/Syndrome
d'ImmunoDéficience Acquise
VdP : Volonté de payer
VPC : Vente Par Correspondance
SOMMAIRE
INTRODUCTION 6
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE . 9
Section 1 : Objectifs et méthodologie 9
Section 2 : Clarification des concepts du marketing 14
CHAPITRE 2 : CADRE CONTEXTUEL ET INSTITUTIONNEL 25
Section 1 : L'organisation et ses domaines d'intervention 25
Section 2 : Structuration et relations fonctionnelles . 28
Section 3 : Le Département Marketing et Communication et
ses 32 ressources humaines
Section 4 : Le cadre conceptuel des interventions de l'ABMS/PSI
35
CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA PRATIQUE DE L'ABMS/PSI 51
Section 1 : Introduction du processus de planification
marketing DELTA dans la démarche de marketing social de l'ABMS/PSI
51
Section 2 : La planification stratégique des actions de
l'ABMS/PSI au regard des stratégies marketing 60
Section 3 : L'utilisation du mix marketing 75
CHAPITRE 4 : RECOMMANDATIONS 87
Section 1 : Les plans marketing par les spécialistes
marketing 87
Section 2 : Créer une Coordination chargée de la
planification stratégique et des réflexions sur certains aspects
du mix marketing 89
Section 3 : Annuler la pratique des ateliers de planification
annuelle . 90
CONCLUSION . . 92
INTRODUCTION
Domaine privilégié du management, le marketing
occupe une place de choix dans l'entreprise. Par son aspect créatif, il
suscite des innovations qui sont sources de croissance d'activités et
assurent des économies d'échelle.
Depuis plusieurs décennies, le succès du
marketing a dépassé le champ commercial : sur le marché
des causes humanitaires ou sociales, ne survivent que celles qui ont la
meilleure stratégie marketing. L'application des techniques et des
outils du marketing à des problématiques sociales,
environnementales ou culturelles est devenue monnaie courante et leur impact
s'est révélé largement positif dans la prise de conscience
individuelle et collective.
Le marketing social vise, non la conclusion d'une
opération commerciale qui n'a lieu qu'une seule fois, mais bien la
création de rapports durables entre une association et ses
différents groupes cibles. Il s'agit de créer, de mettre en
oeuvre et de superviser des programmes conçus pour amener un changement
social.
Au Bénin, la communication est utilisée par
plusieurs organisations pour induire un changement de comportement au plan
social sur des préoccupations d'intérêt public : la
promotion du civisme et de la bonne gouvernance, la sécurité
routière, la défense des droits de l'Homme, l'universalisation de
l'éducation pour tous, la promotion de l'assainissement et de
l'hygiène de base, etc.
Dans le domaine de la santé, depuis plus d'une
décennie, la lutte contre certaines maladies dites prioritaires comme le
VIH/Sida, le paludisme et la tuberculose s'est intensifiée avec la mise
en place de plusieurs projets et programmes pilotés aussi bien par des
structures publiques que par des organisations civiles nationales et
internationales. Les interventions sont caractérisées par deux
types d'actions, notamment la Communication pour un Changement de Comportement
et la distribution de produits. Par exemple, dans le domaine de la
prévention du VIH/Sida, les campagnes de communication menées
visent à promouvoir des comportements favorables qui permettent
d'éviter la contamination au VIH. Ainsi, est-il conseillé
l'abstinence, la fidélité, l'utilisation du préservatif et
le dépistage. A côté de cette communication, il est fait la
distribution de produits nécessaires pour l'adoption de certains
comportements promus ; les préservatifs masculins et féminins
sont alors distribués gratuitement ou à des prix
subventionnés.
Ces deux types d'interventions sont qualifiés de
Marketing social regroupant, d'une part, le marketing des idées, pour la
promotion des idées et des comportements, et d'autre part, le marketing
des produits, pour la distribution des produits.
En 1992, l'Association Béninoise pour le Marketing
Social (ABMS) est née avec l'ambition clairement affichée
d'appuyer les pouvoirs publics dans la prévention du VIH et des
infections sexuellement transmissibles (IST). Depuis 18 ans, elle a
étendu ses interventions à plusieurs domaines « afin de
mieux répondre aux besoins non satisfaits des populations en produits et
services de santé clés »1 . En devenant l'une des filiales
de Population Services International (PSI) implantée dans près de
70 pays à travers le monde, l'ABMS fait de la promotion de la
santé son principal domaine d'activités et du marketing social sa
stratégie.
Le Marketing social de l'ABMS/PSI est orienté
essentiellement sur des questions de santé, notamment la
prévention du VIH/Sida et du paludisme, la planification familiale, la
prévention et la prise en charge de la diarrhée.
Au coeur des interventions de l'Organisation se trouve la
Communication pour un Changement de Comportement et la distribution de produits
de santé, notamment les préservatifs masculins et
féminins, les moustiquaires, les sels de réhydratation orale, les
pilules et des ampoules injectables pour l'espacement des naissances.
Que le Marketing social soit axé sur les questions de
santé, de civisme ou de sécurité routière, il
revêt une certaine importance pour la société en ce sens
qu'il peut induire des changements sociaux bénéfiques pour le
plus grand nombre ou favoriser l'accessibilité de produits et services
indispensables à des couches sociales pauvres et vulnérables. Au
regard de ce rôle de régulation sociale, il est impérieux
que les interventions de marketing social produisent des impacts sanitaires et
sociaux facteurs de progrès pour les individus et la
société. Pour ce faire, elles doivent être menées
avec maîtrise, méthode et professionnalisme afin d'assurer
l'efficacité et l'efficience requises.
La présente étude est née du constat qu'il
n'existe pas au Bénin, à notre connaissance, de travaux posant
la question de l'appropriation et de la pratique des principes et des
méthodes du marketing dans la prise en charge des
1 Plan stratégique de l'ABMS 2009-2010, p. 7
problématiques sociales. Notre étude pourra
contribuer à combler, d'une part, l'absence ou le peu de documentation
sur le marketing social tel qu'il est pratiqué au Bénin, et
d'autre part, à disposer d'un diagnostic sur son utilisation dans la
promotion des causes sociales. Le choix de l'AMBS/PSI pour apprécier la
pratique du marketing social au Bénin est dicté sans doute par la
position de pionnier et de leader qu'occupe cette organisation sur la question.
Il est surtout intéressant d'évaluer l'utilisation de la
démarche et des outils utilisés par l'ABMS/PSI à la
lumière de l'approche conceptuelle et théorique du marketing
social.
Notre étude est divisée en quatre chapitres. L
premier présente le cadre théorique et méthodologique avec
un accent particulier sur la clarification des concepts de marketing commercial
et social.
Le deuxième chapitre expose le cadre contextuel,
institutionnel et conceptuel des interventions de l'ABMS/PSI.
La troisième chapitre examine la planification
stratégique des actions de l'ABMS/PSI au regard des stratégies
marketing et les insuffisances notées dans la pratique des outils.
Le dernier recommande un certain nombre de mesures
organisationnelles, institutionnelles, opérationnelles et techniques
devant permettre à l'ABMS/PSI de mieux distribuer les produits de
santé selon les règles du marketing social.
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
Nous examinons ici les objectifs de notre étude, les
problèmes qu'elle soulève, la méthodologie utilisée
ainsi que nos hypothèses de recherche. Nous nous intéresserons
ensuite aux concepts de base de notre sujet : le marketing commercial et
social.
Section 1 : Objectifs et méthodologie
Avant d'exposer les objectifs et la méthodologie, il
importe de cerner la problématique de notre étude.
Paragraphe 1 : La problématique
Orienté dans un but d'intérêt
général, le marketing est un puissant outil au service du
changement social. Dans le monde, beaucoup d'organisations sociales planifient
leurs interventions selon les principes et les techniques du marketing social.
Au Bénin, où la force sociale est omniprésente, le
marketing social n'est pas la technique la plus partagée entre ces
organisations. L'ABMS/PSI, en faisant du marketing social sa principale
stratégie pour distribuer des produits de santé, se pose en
pionnier et en leader national de l'utilisation du marketing dans la promotion
de la santé.
Mais est-ce que l'ABMS/PSI utilise les démarches de
planification stratégique et le mix marketing pour ses interventions ?
Les applique-t-elle de façon méthodique ? Quelles sont les
insuffisances et comment peut-on les corriger pour que l'ABMS/PSI utilise au
mieux les outils du marketing social pour de meilleurs résultats ?
Paragraphe 2 : Objectifs de l'étude
Notre recherche a pour objectif d'analyser l'utilisation de la
démarche et des outils du marketing par l'ABMS/PSI pour produire des
impacts sociaux dans le cadre de ses interventions, notamment dans le domaine
de la santé.
De façon spécifique et se fondant sur la pratique
au sein de cette organisation, il s'agira d'analyser :
· L'application de la démarche de
planification stratégique utilisée en marketing commercial
à la conceptualisation et à la prise de décisions
stratégiques pour les interventions ;
· L'application du mix marketing dans la promotion des
idées/comportements et des produits/services par l'ABMS/PSI.
Paragraphe 3 : Les hypothèses de
recherche
En tenant compte de la problématique et des objectifs de
la recherche ci-dessus visés, nous formulons deux hypothèses :
· La planification des actions de marketing social par
l'ABMS/PSI se fait de façon empirique, sans suivre les démarches
de planification stratégique utilisées en marketing ;
· Tous les outils du mix marketing ne sont pas
utilisés, du moins de façon optimale.
Paragraphe 4 : La méthodologie de
l'étude
Nous présentons ici l'approche méthodologique tout
en indiquant les outils de collecte des informations ainsi que ceux ayant
permis au traitement des données.
a) Approche méthodologique
Notre démarche méthodologique s'est
reposée sur deux volets : la revue documentaire et les techniques de
collecte de données vivantes, notamment les entretiens.
La revue documentaire a consisté à collecter les
informations ayant trait au sujet dans la documentation existante, notamment
sur le Marketing et le Marketing social, sur l'organisation qui constitue notre
modèle d'étude et sur ses stratégies d'intervention. Les
documents de planification, de stratégie, de définition de
politique, comme le plan stratégique, les plans marketing, les plans de
communication, et les rapports de mise en oeuvre ont été
utilisés.
Le deuxième volet de notre démarche nous a permis
de rencontrer et de discuter avec les responsables de l'ABMS/PSI,
principalement le Directeurs Adjoint, les Responsables de Département
Marketing et Communication (ancien et
nouveau), le Responsable du Département Santé
Maternelle et Infantile et suiviévaluation et la
Coordonnatrice des ressources humaines.
b) Outils de Collecte des informations
Deux guides d'entretien ont été
réalisés pour servir de base aux discussions faites avec ces
personnes. L'un, portant plus sur les questions d'organisation interne
(structurelle et opérationnelle), a été utilisé
pour les discussions avec le Directeur Adjoint et la Coordonnatrice des
ressources humaines. L'autre, portant sur les stratégies et les
interventions, a été utilisé pour les entretiens avec les
autres personnes interviewées. Voir les deux guides en Annexe 1et la
liste des personnes interrogées en annexe 2.
c) Outils de traitement et d'analyse des données
Toutes les informations recueillies sont
dépouillées et analysées pour permettre, d'une part, de
définir les concepts en jeu par rapport à la problématique
choisie, et d'autre part, de dresser un diagnostic réel de la pratique
du marketing social au sein de l'ABMS/PSI. Les données collectées
n'étant pas de caractère statistique, aucun logiciel
spécifique de traitement de données n'a été
nécessaire.
Paragraphe 5 : Le modèle théorique de
recherche
La démarche que nous avons adoptée pour le
raisonnement, à l'image de nos hypothèses de recherche, est en
deux parties :
· Au sujet de la planification : notre analyse a pris
une à une les différentes stratégies utilisées en
planification marketing commercial et les a comparées avec les
éléments du cadre conceptuel d'intervention de l'ABMS (processus
de planification DELTA), d'une part, et avec la pratique réelle de
l'organisation, d'autre part. Ainsi, l'analyse au niveau des réflexions
stratégiques a porté sur :
o La stratégie de positionnement
o La segmentation
o La stratégie concurrentielle
o La stratégie de croissance
o La stratégie de gestion de portefeuille
d'activités o La stratégie commerciale
Mais avant ces comparaisons, nous avons analysé la
pratique de la planification de l'ABMS/PSI par rapport à son propre
cadre conceptuel et exposé les inductions de l'application de ce dernier
aux plans organisationnel et opérationnel.
· Au sujet de la mise en oeuvre : dans l'analyse de
l'utilisation du marketing mix, nous avons comparé chaque
élément du mix marketing dans son concept à la
manière dont l'ABMS/PSI le met en oeuvre. L'écart entre la
théorie et la pratique a été montré au niveau des
P-Produits, P-Prix, P-Place et P-Promotion.
Paragraphe 6 : Revue critique : point des travaux
sur la question
De nombreux documents traitent du marketing et de certains de
ses aspects tels que cela se constate dans la bibliographie. Cependant, en
l'espèce sur le thème objet de cette recherche, la documentation
est quasi inexistante. La médiathèque de l'ABMS/PSI ne dispose
pas de documents de synthèse sur son intervention, ni de travaux de
recherche et des publications sur l'Institution, ni sur l'analyse de sa
stratégie marketing ; les bibliothèques des Universités de
formation diplômante en Marketing et Communication publique ne disposent
pas non plus de travaux de recherche sur le marketing social tel qu'il est
mené par les organisations civiles ou les structures publiques au
Bénin. Toutefois, nous avons retrouvé un mémoire de
Licence Professionnelle en Communication et action publicitaire,
préparé et soutenu en juin 2009 par Olga Vidjannagni, qui a
porté sur le thème « Le Marketing social à
l'épreuve d'une nouvelle marque de préservatif à
PSI/Bénin » avec comme objectif « d'analyser, dans la
pratique, l'épreuve que constitue la promotion du préservatif
masculin au regard des ambitions théoriques du marketing social
».
La recherche sur Internet n'a fait que confirmer ce constat.
Néanmoins, elle a permis de retrouver certains travaux quasi similaires
(non relatifs à l'ABMS/PSI) sur l'analyse de l'application des
méthodes de marketing à la distribution des produits de
santé. Il s'agit d'une communication donnée par le Docteur
Wilhelm Van Trott à l'Organisation Mondiale sur la Santé Animale
à Dakar les 25-27 mars 2008. « Les méthodes modernes de
marketing peuventelles favoriser l'accès aux médicaments
vétérinaires en Afrique ? ». Tel est le terme
développé par le communicateur à travers lequel
certains éléments du marché des produits
médicamenteux à usage vétérinaire en Afrique
sont
analysés au regard des quatre principaux axes du
marketing, à savoir : produit, prix, distribution et communication (les
« 4P »). Pour ce dernier, l'application des méthodes
modernes de marketing peut bien mener à l'amélioration de
l'accès aux médicaments et aux vaccins vétérinaires
en Afrique. Pour ce faire, il est particulièrement important de
comprendre les besoins réels des éleveurs et des
vétérinaires et d'envisager la question de ces besoins sous les
angles du marketing résumés par ces << 4P >>.
Un ouvrage, << Toute la fonction marketing >>
(Dunod, 2005), de Nathalie Van Laethem aborde aussi quelque peu la question de
l'application des principes et méthodes de marketing. Pour cette
dernière, le marketing est avant tout une démarche, des
outils clés qui ont fait leurs preuves et qu'il n'est pas
nécessaire de réinventer. La clé de la
réussite dans une démarche marketing bien comprise et bien
maîtrisée est le principe de cohérence. Elle écrit :
<< Si, aujourd'hui, ce principe de cohérence est relativement
bien assimilé dans le cadre du mix-marketing (produit + prix +
distribution + communication), il l'est beaucoup moins dans la
déclinaison de la stratégie d'entreprise à une
stratégie marketing et à un ensemble de choix
opérationnels, d'actions et de résultats à obtenir. C'est
pourquoi, à chaque étape du plan marketing, il est essentiel de
vérifier la justesse des objectifs et de leurs indicateurs de
résultats par rapport aux décisions stratégiques prises en
amont et de se poser les questions: «Cette action nous permet-elle
d'atteindre les objectifs visés par notre direction
générale?» et «Avec quels indicateurs pourrons-nous
apprécier l'atteinte de ces objectifs?» Ainsi, chaque fois qu'il
l'a été nécessaire, ce principe de cohérence a
été replacé en perspective des enjeux pour l'entreprise et
des indicateurs de résultats ou mesure des actions, pour
apprécier des actions de communication mais aussi pour évaluer la
valeur client ou le plan marketing. ».
La communication du Docteur Van Trott montre bien l'attitude
de certaines organisations qui réduisent la démarche marketing
à l'application des 4P, le mix marketing. Mais, Nathalie Van Laethem le
démontre clairement, l'application de la démarche et des outils
marketing doit se faire à deux niveaux : les réflexions
stratégiques et la mise en oeuvre du mix marketing. En somme, la
démarche et les outils du marketing commercial peuvent bien être
appliqués dans d'autres domaines, mais, autant on doit rechercher de la
cohérence au niveau du mix marketing, autant il le faut au niveau des
réflexions stratégiques qui conduisent aux choix
opérationnels. C'est à ce deuxième niveau, qui, en fait,
est la première
étape de la démarche marketing, qu'on voit les
faiblesses dans l'application de la démarche et des outils marketing
à d'autres domaines d'activités.
Section 2 : Clarification des concepts du marketing
Le marketing est sans doute l'une des branches les plus
ambitieuses et les plus riches parmi les disciplines des sciences de gestion.
Il est au coeur de la vie de l'entreprise et l'est de plus en plus sur le plan
social.
Paragraphe 1 : Marketing commercial
La clarification du concept marketing (commercial) est
essentielle à la compréhension des enjeux du marketing social.
Après avoir défini le concept, nous nous intéresserons aux
outils de planification marketing et au mix marketing.
a) Définition du concept de Marketing
commercial
Les grands auteurs ont presque tous reconnu la
diversité des définitions proposées sur le concept
marketing. Jugées souvent longues et inaccessibles au grand public, ces
définitions sont parfois divergentes même si, dans cette panoplie,
il y a un minimum de complémentarité et des aspects de
convergence indéniables. Pour définir le marketing, nous voulons
d'abord utiliser une approche historique permettant de suivre
l'évolution du concept dans le temps. Puis nous proposerons une
définition plus intégratrice des différentes conceptions
nées de cette évolution.
Le besoin et l'utilisation d'études de marché
pour s'informer sur les opportunités du marché remontent à
1910. Certains auteurs, dans une approche taylorienne du concept de marketing,
se sont consacrés au sujet. Charles Hoyt publie en 1912 La gestion
scientifique de la force de vente, concept généralisé
par Percival White en 1927. Dix ans plus tard naissent l'American Marketing
Association (AMA) et le Journal of Marketing où l'activité
publicitaire a commencé par prendre corps de même que le projet de
favoriser la mentalité consumériste.
Dès 1950, J. Howard In marketing management
Analysis and décision, définit le marketing comme <<la
prise de décision concernant les produits, la promotion, les canaux de
distribution et la localisation>>. Vers 1960, J.E Mac Carthy, In
Basic marketing, pose les bases du <<Marketing Management>>
selon lequel l'entreprise peut atteindre certains objectifs
prédéterminés en manipulant des variables définies
par les»4P»: le marketing mix est ainsi lancé.
En 1964 naît le traité Marketing
Management de Philippe Kotler. La notion <<de consommateur
décideur>> est née à cette époque. A partir
de cette date, les produits seront fabriqués selon la connaissance
préalable du marché et non l'inverse. On passe alors d'une
société de production dans laquelle le marketing se
résumait aux techniques commerciales permettant d'écouler au
mieux les produits fabriqués, à une société de
consommation.
Dans les années 1970, le concept mercatique
s'élargit aux organismes à but non lucratif (association, cause
sociale ou caritative, organisation politique...). Cette évolution est
traduite par la définition de P. Kotler en 1969 : <<le marketing
est une activité humaine orientée vers la satisfaction des
désirs au moyen de l'échange. L'optique du marketing
sociétal est une orientation de gestion tournée vers la
satisfaction du client et vers le bien-être à long terme du
consommateur et du public en général en tant que moyen permettant
à l'organisation d'atteindre ses objectifs et d'assumer ses
responsabilités>>.
De ces évolutions, on retient plusieurs
définitions dont les plus significatives présentent le marketing
comme :
- <<L'ensemble des moyens dont disposent les
différentes entreprises en vue de créer, de conserver et de
développer leur marché ou si l'on préfère leur
client>>2 .
- <<Le processus sociétal orienté vers la
satisfaction des besoins et désirs d'individu et d'organisation par la
création et l'échange volontaire et concurrentiel de produits et
services générateurs d'utilité>> 3 .
Pour bien comprendre la notion de marketing, il convient de
souligner qu'à l'origine du comportement de tout individu se trouve le
besoin. Il s'agit d'une exigence née de la nature ou de la vie sociale
(se nourrir, se vêtir, ressentir des émotions...). Ensuite, vient
le désir, qui porte sur le moyen de satisfaire le besoin. Si les besoins
sont limités, les désirs sont en revanche infinis et en
2 Mercator, Lendrevi-Levy-Lindon, édition
Dalloz, 1983
3 Le marketing stratégique, Lambin et Mac Graw
Hill, 1989
perpétuelle évolution. Le marketing ne
crée pas le besoin, mais il peut influer sur les désirs. Il fait
en sorte que l'envie pour un produit donné se traduise par une demande.
Le rôle du marketing est de susciter et d'entretenir cette demande.
Parfois traduit mercatique ou propagande en français,
le marketing est une discipline du management qui cherche à
déterminer les offres de biens, de services ou d'idées en
fonction des attitudes et de la motivation des consommateurs, du public ou de
la société en général. Il favorise leur
commercialisation. C'est une technique qui permet de dynamiser les ventes,
principalement pour des entreprises ayant une très forte production.
Englobant la conception et l'exécution de la politique
commerciale, le marketing est l'ensemble des actions ayant pour but la
création du marché du produit et la satisfaction du client
à l'aide de ce produit.
Le marketing suppose :
- une parfaite connaissance du marché (indicateurs,
études de marché, etc.), - une parfaite connaissance du
produit.
Il comporte un ensemble de méthodes et de moyens dont
dispose une organisation pour s'adapter aux publics auxquels elle
s'intéresse, leur offrir des satisfactions si possible
répétitives et durables. Il suscite donc par son aspect
créatif des innovations sources de croissance d'activités. Ainsi
l'ensemble des actions menées par l'organisation peut prévoir,
influencer et satisfaire les besoins du consommateur et adapter ses produits
ainsi que sa politique commerciale aux besoins cernés.
Aujourd'hui, bon nombre d'entreprises se servent du marketing
comme «un état d'esprit largement fondé sur l'intuition et
l'imagination qui mobilisent tous les moyens possibles pour communiquer avec le
consommateur du produit». Cette vision traduit un certain désarroi
face à une forte concurrence et, postule que le consommateur n'a plus
d'attente. Le succès résidera dans la conception des produits
innovants et imaginatifs dont la vente est soutenue par une grande
variété de forme de communication, publicité, promotion,
design, etc.
Toutes les définitions et celles non citées
reconnaissent implicitement deux dimensions à la mercatique : la
démarche analytique (la mercatique stratégique) puis la
démarche active, opérationnelle (le marchéage) visant
à détecter les besoins, à satisfaire les clients.
b) Le mix marketing
Parfois traduit plan ou politique de marchéage, le mix
marketing est l'ensemble des différentes décisions ou actions
relatives aux politiques de produit, de prix, de distribution et de
communication d'une entreprise ou d'une marque.
Politique à court terme constamment adaptée aux
variations de la situation du marché, le marketing mix se situe entre
l'action de terrain, qui doit s'adapter en permanence, et la stratégie
marketing, qui concerne les orientations générales. Il conduit
à l'établissement d'un plan d'actions, appelé plan
marketing, pour une période donnée (un an par exemple).
Appelé encore marketing tactique ou opérationnel, il repose sur
une politique de 4P : Product, Price, Place, Promotion (produit, prix,
distribution, communication). Cette segmentation est arbitraire et a pour
objectif de simplifier la prise de décision au niveau marketing. Les
quatre P ont été introduits en 1960 par Jerome
McCarty4 .
Le produit
Le produit, c'est la modélisation de l'offre, service
ou idée afin qu'il réponde aux attitudes et motivations d'un ou
de publics. Le produit inclut les éléments suivants :
l'emballage, le conditionnement, le design, les normes qu'il respecte, les
labels, l'image de marque, le cycle de vie, la gamme, etc.
Le prix
Le Prix porte sur les conditions d'obtention du produit (leurs
niveaux par rapport aux autres offres). Pour le client, le prix peut être
vu simultanément comme la somme des coûts, de la marge du vendeur
et des taxes diverses ou comme le montant qu'un client est prêt à
payer pour ce produit. Le prix peut également être vu de
manière qualitative (fixe-variable), de manière dynamique
(politique de solde) ou relationnelle (politique de fidélisation). Le
nombre d'achats évolue par rapport à l'évolution du prix.
Si le prix augmente, la demande baisse et inversement. En conséquence,
différentes politiques de prix sont possibles. Par exemple, la politique
d'écrémage consiste à vendre moins de produits, mais plus
cher, dégageant ainsi un plus grand bénéfice.
4 Philip Kotler, Marketing management, 11e
édition, 2003
La place
La Place ou distribution, c'est l'ensemble des modèles,
moyens et infrastructures de mise à disposition de l'offre : Grande
distribution (et autres grandes enseignes liées...), Grands Magasins (ou
GMS - Grandes et Moyennes Surfaces, GSS - Grandes Surfaces
Spécialisées), Détaillant, Grossiste, Semi-grossiste ou
centrale d'achat, VPC (vente par correspondance).
La promotion
La Promotion (communication) regroupe les méthodes pour
rendre publics l'existence, l'intérêt et la disponibilité
de l'offre. Elle favorise aussi l'émergence de besoins. Elle utilise la
Communication mass-média (TV, Presse, Affichage, Cinéma, Radio,
Internet...) ou la Communication hors média (Publicité sur le
lieu de vente, Communication institutionnelle, Techniques de Marketing Direct,
Relations publiques, Message non publicitaire (de type informationnel)
destiné au grand public via des mass-médias, Organisation
d'événementiels (lancement de produit/service), etc.
La légitimité du modèle des 4P n'est pas
partagée par tous. Des auteurs comme Berry (1985), Eiglier et Langeard
(1987) ou encore C. Lovelock (1996), jugeant le modèle insuffisant, ont
mis au point un nouveau modèle qui <<tient compte des
spécificités de la "servuction" (création d'un service)
qui sont l'intangibilité, mais aussi
l'hétérogénéité et le caractère
périssable de ceux-ci. Le modèle des 7P ajoute, en plus des
quatre catégories habituelles (product, price, place et promotion), les
suivantes :
- Process : caractérisée par l'interaction avec
le client (ex: accueil, conseil, horaires d'ouverture etc.).
- People : capacités de la force de vente (ex:
présentation, formation, etc.).
- Physical evidence ou <<Physical support» (support
physique) : composantes matérielles du magasin (ex: vitrine,
organisation des rayons, etc.), du service (ex: Rapport Annuel pour un
expert-comptable; relevé de compte, carnet de chèque, ou carte
bancaire pour une banque), ou identifiant le personnel, qui fait partie
intégrante de la production pour un service (ex: uniforme ou tenue du
personnel)»5.
5
www.wikipedia.org
L'apport conceptuel de ces 3 P est ensuite mis en cause
puisqu'il serait déjà pris en compte dans les 4 P originaux : le
<<Process>> serait essentiellement un problème lié au
produit ; <<People>> serait essentiellement lié à la
production, donc au produit, ou parfois à la promotion, et
<<Physical evidence>> serait plus ou moins assimilé à
la promotion.
Paragraphe 2 : Marketing social
Le marketing trouve ses racines dans la religion, la
politique, l'éducation et, dans une certaine mesure, dans la
stratégie militaire. Il fait aussi appel à des disciplines
intellectuelles comme la psychologie, la sociologie, les sciences politiques,
la théorie de la communication et l'anthropologie. Lorsqu'il se met au
service des associations, de la promotion des idées et des causes
d'intérêt public, le marketing devient social. Avant
d'appréhender le concept dans ses contours, nous nous
intéresserons à ses fondements historiques. Enfin, nous
analyserons les quatre P en marketing social.
a) Historique et Définition
Le marketing social est un concept ancien au coeur des
processus planifiés pour susciter le changement. Depuis toujours,
l'individu tente d'informer, de persuader, d'influencer, de motiver, de gagner
la confiance de nouveaux adhérents à un ensemble d'idées.
Dans son sens le plus large, le marketing social est donc une nouvelle approche
pour concevoir de très anciens projets humains6 .
Selon Kotler 7 , les campagnes de publicité
pour susciter le progrès social ne constituent pas un
phénomène nouveau. Dans l'antiquité gréco-romaine,
on enregistrait des campagnes pour appeler à la libération des
esclaves. Pendant la révolution industrielle, la société
civile anglaise organisait des campagnes contre l'incarcération pour
endettement et le travail des enfants, ainsi que pour le droit de vote des
femmes. Au XIXe siècle, les États-Unis furent agités par
des mouvements pour l'abolition de l'esclavage. D'autres mouvements comme celui
des suffragettes ont abouti à la mise en oeuvre d'importantes
réformes sociales.
6 Santé Canada,
www.hc-sc.gc.ca
7 Kotler, P., Marketing Social : Strategies for
Changing Public Behaviour, 2e édition, 2000, Edition
Dalloz
Les campagnes des mouvements pour la défense des droits
des consommateurs ont contraint les gouvernements à réglementer
la qualité des aliments et des médicaments.
C'est en 1971 que Kotler et Zaltman8 ont
utilisé pour la première fois le concept de marketing social.
Même si l'idée remonte à janvier 1969 dans un article du
Journal of Marketing où Kotler et Lévy9 avaient
suggéré d'élargir l'application du concept de marketing
commercial à des causes sociales : <<le marketing est une
activité humaine orientée vers la satisfaction des désirs
au moyen de l'échange. L'optique du marketing sociétal est une
orientation de gestion tournée vers la satisfaction du client et vers le
bien-être à long terme du consommateur et du public en
général en tant que moyen permettant à l'organisation
d'atteindre ses objectifs et d'assumer ses responsabilités>>.
<<En fait, ces auteurs ne proposaient pas une notion
vraiment nouvelle ; leur objectif était plutôt de faire entrer
dans les préoccupations des théoriciens une pratique qui avait
cours à cette époque puisqu'on faisait alors le marketing des
musées, des hôpitaux, des politiciens, ou encore, dans les pays en
développement surtout, la promotion de la régulation des
naissances>> 10 .
Il faut dire que l'apparition du concept de marketing social
ne plut pas à tout le monde. Théoriciens et agents sociaux
protestent contre cet élargissement du domaine du marketing commercial.
Ce dernier a plutôt mauvaise presse en ce qu'il userait de `tromperie'
à l'égard des consommateurs. Or, les idées sont des
entités <<nobles>>. <<On peut produire des biens et
les adapter aux goûts des autres aux fins de profit ; agir de même
avec les idées sera perçu comme de la démagogie, de la
tromperie, voire de la prostitution>> 11 . Mais cette conception des
choses ne l'emporta pas et le marketing social prit son envol de façon
fulgurante. Aujourd'hui, il est utilisé dans plusieurs domaines :
promotion de la santé, protection de l'environnement, éducation,
économie, violence familiale, droits de la personne, racisme, etc.
8 Kotler, P. Et G. Zaltman, <<Social Marketing :
an approach to planned social changes>>, Journal of Marketing, Vol. 35,
1971, p. 3
9 Kotler, P. et S. J. Levy, <<Boadening the
concept of marketing>>, Journal of Marketing, Vol. 33, 1969, p. 46
10 Michel Beauchamp et autres, Communication publique
et société : repères pour la réflexion et l'action,
Ed ; Gaëtan Morin, 1991, p. 286
11 Op. Cit. , p. 287
Mais que recouvre la notion de marketing social ? Le marketing
social utilise les techniques du marketing commercial pour résoudre les
problèmes sociaux qui reposent essentiellement sur le changement de
comportement. Selon Philip Kotler, le marketing social est la conception, la
mise en oeuvre et le contrôle de programmes conçus pour promouvoir
une idée ou une pratique sociale auprès d'un groupe cible. C'est
<<une technique de gestion du changement social comprenant le design, la
mise en oeuvre et le contrôle de programmes visant à
accroître l'acceptabilité d'une idée ou d'une action
auprès d'un ou plusieurs groupes cibles »12.
D'après Andreasen, le marketing social met en oeuvre <<l'analyse,
la planification, l'exécution et l'évaluation des programmes
conçus pour influencer le comportement volontaire du public cible afin
d'améliorer son bien-être personnel et celui de la
société»13 .
Le marketing social vise à influencer et à
modifier les comportements sociaux pour le bénéfice du public
cible et de la société en général. Il est à
la portée de tous. Il n'a rien à voir avec l'éducation
dans la mesure où son but ultime est d'influencer le comportement. Il
peut chercher à modifier les valeurs et les mentalités pour
influencer les comportements. Le marketing social reconnaît bon nombre
des principes qui s'appliquent au marketing commercial : évaluation des
besoins, identification du public cible, mise au point de produits et
évaluation des résultats. Selon Kotler, le marketing social
<<utilise les concepts de segmentation de marché, de recherche sur
le consommateur, de développement, de communication, de facilitation, de
stimulant et la théorie de l'échange pour maximiser la
réponse du groupe visé» 14 .
Le marketing commercial se situe dans une perspective de
concurrence entre les entreprises pendant que le marketing social donne la
préséance au bien-être de ses clientèles. Agissant
au nom de la collectivité, il est fondé non pas sur les
désirs, mais sur les valeurs et les idéaux de la
société ; il est avant tout le marketing du bien. Quand le
marketing commercial joue sur le plaisir du fumeur en lui proposant des
cigarettes plus longues et savoureuses, le marketing social va l'engager, au
nom d'une certaine valeur, à ne pas fumer. Le succès du marketing
social se mesure, non pas en termes d'argent, mais en termes de changement
qualitatif de l'individu où la société redécouvre
ses racines, ses valeurs, son humanisme.
12 Kotler, P. et E. L. Roberto, Social marketing, New
York, Free Press, 1989, p. 24
13 Andreasen, A.R. Marketing social change - changing
Behaviour to promote health, social development, and the environment,
Jossey-Bass publishers, San Fransisco, Californie, 1995
14 Kotler, 1982, p. 490
b) Les quatre P en marketing social
Les bases du marketing appliquées à un circuit
de distribution sont régies par les 4P (Prix, Produit, Place,
Promotion). Dans le marketing commercial, le produit désigne l'objet de
la vente; le prix, ce que le client paie; la place, c'est le lieu de vente du
produit ou des services; la promotion porte sur les démarches
entreprises pour attirer l'acheteur. Que deviennent ces `P' dans le cadre du
marketing social ?
Le produit
Contrairement au <<Produit >> commercial qui se situe
dans le domaine de l'avoir, le <<Produit>> social reste dans
l'ordre de l'être et vise une dimension qualitative.
Le <<Produit>> social, c'est l'idée, la
croyance ou l'habitude que le public cible doit accepter, adopter ou modifier
afin de répondre à ses besoins. Mais, il peut parfois s'agir d'un
comportement lié à l'utilisation d'un objet. Par exemple, les
campagnes anti-sida peuvent promouvoir l'usage du préservatif ou
même le distribuer ; le planning familial propose souvent le recours
à un stérilet ou à une pilule. Dans l'un ou l'autre cas,
<<le marketing social ne porte pas sur la transaction économique.
Il est antérieur : il s'agit de persuader un non-utilisateur de changer
son mode de vie ou ses valeurs>>15. Comme le dit Fine,
<<avant d'acheter quelque chose, je dois acheter l'idée que c'est
une bonne idée d'acheter cette chose>>16. En tout cas,
<<qu'il y ait un comportement ou l'utilisation d'un produit, ce n'est pas
tant sur eux que le marketing social fait porter ses efforts que sur les
éléments qui les précèdent et qui forment les
dispositions>>. Kotler et Zaltman définissent le produit du
marketing social comme <<des valeurs, des croyances, des tendances
affectives, du comportement ou d'une combinaison quelconque de ces
éléments>>17 .
Le prix
Le Prix en marketing social, c'est ce que cela coûte au
public cible, en termes d'habitudes, de mentalité à changer et
de temps ou d'argent à consacrer, pour
15 Michel Beauchamp et autres, Communication publique
et société : repères pour la réflexion et l'action,
Ed ; Gaëtan Morin, 1991, p. 294-295
16 Fine, S. H., The marketing of ideas and social
issues, New York, Preager, 1981, P. 189
17 Kotler, P. Et G. Zaltman, <<Social Marketing
: an approach to planned social changes>>, Journal of Marketing, Vol. 35,
1971, p. 7
répondre à ses besoins. Le <<prix >>
social consiste en l'abandon d'un état pour un autre.
Il y a plusieurs types de prix en marketing social :
- la somme d'inconvénients qu'on doit subir pour
adopter un comportement : le temps, les efforts, la douleur ;
- le coût objectif ou subjectif pour passer d'un
état à un autre : l'inconfort cognitif, l'acquisition de
nouvelles habitudes physiques ou mentales avec les répercussions
qu'elles impliquent :
- Le coût qui réside dans l'abandon d'un
état antérieur de bien-être en échange d'un
mieux-être potentiel.
Le changement de comportement est perçu comme un
coût au même titre que l'abandon d'une somme d'argent contre un
bien. <<Le coût du changement, c'est aussi le coût de la
remise en question : il s'agit d'un effort d'analyse, de comparaison, de
décision et de rupture avec le passé, de désapprentissage
et de réadaptation aux réactions nouvelles que cela suscite dans
l'entourage>>18 .
La place
La Place appliquée au marketing des idées et des
comportements, c'est l'endroit ou le média utilisé pour
transmettre le message. Il s'agit d'<<un réseau d'action, un
réseau d'influence et un réseau d'information auxquels il faut
ajouter un réseau de distribution classique lorsqu'un produit
matériel est en cause>> 19 .
Le réseau d'action permet de faciliter l'accès
à l'individu et à lui donner le maximum de moyens ou d'occasions
pour passer à l'action. <<Le réseau d'action peut aussi
servir à faire disparaître des comportements non
désirés. La police, par exemple, constitue un réseau
important de dissuasion des actes illégaux, que ce soit sur les routes,
à des fins de sécurité, ou ailleurs pour assurer que les
citoyens n'enfreindront pas les lois >> 20 .
Le réseau d'influence consiste à former un
personnel de vente et le positionner au sein de la population visée.
Par exemple, les églises jouent le rôle de réseaux
18 Michel Beauchamp et autres, Communication publique
et société : repères pour la réflexion et l'action,
Ed ; Gaëtan Morin, 1991, p. 305
19 Op. Cit. p. 308
20 Op. Cit. p.309
de distribution de «services» spirituels. Quant au
réseau d'information, il utilise de supports matériels pour
informer la population.
La promotion
La Promotion, c'est le moyen de communication ou le message
utilisé pour attirer l'attention sur le produit social qui,
rappelons-le, est une attitude, une valeur, une idée et non un objet
matériel autonome. C'est sur ce «produit» qu'il faut
construire un discours dont les conséquences heureuses ne sont pas
perceptibles directement mais doivent être explicitées, l'individu
n'acceptant, par exemple, de cesser de fumer qu'à condition d'imaginer
le mieux-être qui en découlera. De même, c'est par la
communication que l'idée de prévenir le sida possède une
existence.
CHAPITRE 2 : CADRE CONTEXTUEL ET INSTITUTIONNEL
L'Association Béninoise pour le Marketing Social (ABMS)
a été fondée en 1992 avec pour ambition de contribuer
à la prévention du VIH et d'autres maladies sexuellement
transmissibles. Depuis lors, ses attributions se sont étendues à
plusieurs autres domaines de santé. L'ABMS est affiliée à
Population Services International (PSI), une Organisation Non Gouvernementale
à but non lucratif dont le siège social est basé à
Washington. PSI, opérationnel dans plus de 70 pays dans le monde y
compris le Bénin, est le leader mondial du marketing social. Dans cette
partie, nous nous intéresserons aux domaines, aux démarches ainsi
qu'au cadre conceptuel d'intervention de l'ABMS/PSI de même qu'à
sa structuration.
Section 1 : L'organisation et ses domaines
d'intervention
L'ABMS s'est donné pour mission de «contribuer de
manière efficace et durable à l'amélioration de la
santé des populations béninoises vulnérables et à
faible revenu, à travers le marketing social et la communication, en
collaboration avec le Gouvernement, le secteur privé et les autres
partenaires au développement» 21 . Pour assurer la mise en oeuvre
de cette mission, l'ABMS travaille sur la base de quatre valeurs cardinales
:
· Un impact sanitaire mesurable;
· La bonne gouvernance et la responsabilité;
· L'esprit d'équipe et de partenariat;
· La créativité et l'équité.
L'ABMS s'est donné comme cahier de charges d'assurer
la disponibilité et l'accessibilité des produits et des services
de santé aux personnes à faibles revenus, et aux populations
vulnérables du Bénin dans quatre principaux domaines de
santé à savoir :
- La prévention du VIH/Sida; - La prévention du
paludisme;
21 Plan stratégique 2009-2014 de l'ABMS, p.
11.
- La promotion de la planification familiale/santé
reproductive;
- La survie de l'enfant avec le (traitement de l'eau à
domicile et la prise en charge de la diarrhée).
Dans le cadre de la prévention du VIH/Sida, l'ABMS
distribue les préservatifs masculins et féminins. En 1993
où la marque<< Prudence >> a été
lancée, l'ABMS a distribué plus de 1,5 million de
préservatifs masculins à travers tout le pays. En 1995, elle a
lancé une deuxième marque, << Prudence Plus, >> un
préservatif masculin plus fin. Aujourd'hui, l'ABMS a
développé une nouvelle marque dénommée
<<Koool>> qui cible les jeunes.
L'ABMS utilise plusieurs approches. L'approche main-streaming
vise à mieux assurer l'état de santé des populations
bénéficiaires des projets de développement durable
à travers des interventions transversales en VIH. Les réseaux
d'influence utilisent par exemple les comités religieux islamiques
partenaires opérationnels dans les activités de
prévention. <<Vacances sans SIDA>> est une campagne de
communication pour toucher les jeunes sur les plages de Cotonou. Le programme
<<Plus tard, plus sûr>> est une <<approche douce pour
susciter le report des premiers rapports sexuels>>. De même, l'ABMS
offre des services pour le conseil et le dépistage volontaire.
<<Amour & Vie>> est un programme de paire
éducation qui cible les jeunes et met un accent particulier sur les
adolescents non scolarisés et les jeunes filles. Le magazine
<<Amour & Vie>> se définit comme un <<outil
particulier qui allie divertissement et sensibilisation pour atteindre un
maximum de jeunes en milieu scolaire ou non >>22 . En 2009,
environ 200 000 magazines ont été distribués aux jeunes
scolarisés.
En outre, l'ABMS/PSI appuie les centres de santé
publics et privés à travers la mise en place des services
intégrés de qualité (Prévention de la Transmission
Mère-Enfant, Prévention des Infections, Prise en charge des
infections sexuellement transmissibles et Planification familiale).
La prévention et le traitement du paludisme
constituent le deuxième domaine d'intervention de l'ABMS. Celle-ci
mène des campagnes régulières d'information sur la
nécessité pour la famille et spécifiquement les membres
les plus vulnérables, enfants de moins de cinq ans et les femmes
enceinte, de dormir sous moustiquaire imprégnée. Le programme de
paludisme a été lancé depuis
22 Rapport annuel de l'ABMS/PSI 2009, p. 7
1998 avec «Super Moustiquaire», une moustiquaire
imprégnée distribuée dans des centres urbains. Cette
moustiquaire est remplacée aujourd'hui par `'Super Moustiquaire Longue
Durée». La politique de prévention du paludisme se traduit
par des activités périodiques de sensibilisation et de
distribution des moustiquaires imprégnées subventionnées
aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans.
L'ABMS est partie prenante de ACTWatch, un projet de
recherche visant à accroître le taux de traitement efficace contre
le paludisme par la collecte et la diffusion de données sur les
méthodes pour accroître la disponibilité, l'utilisation et
diminuer le prix de cession des Combinaisons Thérapeutiques à
base d'Arthémisinine, CTA, de qualité».
Dans le domaine de la santé reproductive, l'ABMS a
commencé en 1992 avec un programme de la planification familiale mettant
l'accent sur les méthodes modernes de la planification familiale, les
campagnes de communication et la formation du personnel médical. Les
activités de planification familiale se sont intensifiées en 2004
avec l'avènement du Projet de franchise sociale dénommée
ProFam? (Protection de la Famille). A cet effet, l'ABMS a créé un
réseau de 38 cliniques privées engagées à fournir
des services de santé familiale de qualité aux usagers. En termes
de produits distribués, l'ABMS a mis sur le marché les
contraceptifs oraux et injectables, le Collier du cycle, les Implants, et les
Dispositifs Intra Utérins. L'Association coordonne des campagnes
multimédia pour promouvoir ses produits et communiquer sur l'importance
de la planification familiale.
La prévention des maladies diarrhéiques est le
quatrième domaine d'intervention de l'ABMS/PSI. Pour le traitement de la
diarrhée chez l'enfant, elle a, en 1995, mis sur le marché
béninois, une formule de Sel de Réhydratation Orale. Depuis 2008,
cette formule est combinée avec des comprimés de Zinc pour
renforcer la défense immunitaire des enfants et éviter des
épisodes diarrhéiques futurs.
Par rapport à la prévention, ABMS/PSI fait la
promotion de Aquatabs, un produit à base du chlore utilisé pour
traiter l'eau de consommation à domicile afin d'éviter plusieurs
maladies d'origine hydrique comme la diarrhée, le choléra, la
dysenterie, les maladies dues aux vers intestinaux, etc.
La distribution de ces deux produits est soutenue par une
campagne nationale de média de masse et des activités
communautaires.
Section 2 : Structuration et relations
fonctionnelles
Selon ses statuts adoptés en avril 2009, l'ABMS trois
organes de gestion : l'Assemblée générale, le Conseil
d'Administration et la Direction exécutive.
L'Assemblée générale
L'Assemblée Générale est l'organe
suprême de l'Association. Elle comprend tous les membres actifs à
jour de leurs cotisations ainsi que les membres d'honneur. Elle se
réunit en session ordinaire tous les deux ans sur convocation du
Président du Conseil d'Administration de l'ABMS et en session
extraordinaire sur convocation du Président du Conseil d'Administration
ou à la demande de 2/3 des membres de l'Assemblée
Générale.
L'Assemblée Générale Ordinaire :
· définit l'orientation générale de
l'ABMS;
· entend le rapport du Président sur la situation de
l'Association ;
· entend les rapports du Conseil d'Administration sur la
situation ;
· financière de l'Association, les activités
et les programmes d'action ;
· donne quitus au Conseil d'Administration pour sa gestion
;
· adopte les statuts;
· élit les membres éligibles du Conseil
d'Administration ;
· délibère sur tous les points inscrits
à l'Ordre du Jour
· élit son président de séance.
L'Assemblée Générale extraordinaire :
· révise et modifie les statuts ;
· se prononce sur la dissolution de l'Association et la
dévolution des biens ;
· examine tout autre point inscrit à l'ordre du
jour.
Le Conseil d'Administration
Composé de six (6) membres, dont trois (3) sont
élus par l'Assemblée générale et les autres
cooptés sur proposition de l'ONG PSI, le Conseil d'Administration est
l'organe de gestion de l'ABMS. Il dispose des pouvoirs les plus étendus
pour administrer l'ABMS. Le mandat des membres élus du Conseil
d'Administration
est de quatre ans; il est renouvelable. Au début de
son mandat, le Conseil d'Administration élit, en son sein, un
Président et un Vice-président, qui sont le Président et
le Vice-président de l'ABMS. Le Président et le
Vice-président doivent être de nationalité Béninoise
et résider au Bénin.
Le Secrétariat du Conseil est assuré par le
Directeur Exécutif de l'ABMS. Le Conseil d'Administration se
réunit obligatoirement une fois par an, sur convocation de son
Président, en session ordinaire. Il se réunit en session
extraordinaire à l'initiative du Président ou à la demande
de 2/3 de ses membres. Le Conseil d'Administration, réuni en session
ordinaire :
· Suit la gestion et l'administration des affaires et des
biens de l'Association;
· Adopte le rapport annuel d'activités et le
programme annuel d'action ;
· Suit la vérification des comptes de l'Association
et la mise en oeuvre des recommandations des audits internes et externes;
· Veille au maintien d'un niveau satisfaisant des
prestations des services ;
· Fixe le taux de cotisations annuelles et des droits
d'adhésion ;
· Statue sur les cas d'admission, de suspension ou
d'exclusion des membres sur proposition du Directeur Exécutif;
· Suit le financement des projets et la recherche des
financements ;
· Reçoit le rapport général du
Président, de gestion du Directeur Exécutif et comptable des
Commissaires aux Comptes ;
· Nomme et révoque le Directeur Exécutif
Adjoint et le responsable des finances, sur proposition du Directeur
Exécutif;
· Adopte le budget annuel ;
· Adopte et modifie le règlement intérieur
;
· Prépare les modifications des statuts ;
· Choisit les commissaires aux comptes après appel
à candidatures ;
· Fixe les taux des différents frais liés au
fonctionnement du Conseil d'Administration et de l'Assemblée
Générale :
· Procède à l'affectation de fonds issus des
activités propres de l'ABMS. Le Conseil d'Administration, réuni
en session extraordinaire statue sur le point inscrit à l'ordre du
jour.
La Direction générale
Placée sous la responsabilité d'un Directeur
Exécutif, proposé par PSI et approuvé par le Conseil
d'Administration, la direction exécutive est l'organe d'exécution
de l'ABMS. Le Directeur exécutif peut être assisté d'un
directeur exécutif adjoint. Le Directeur Exécutif est responsable
de la bonne marche quotidienne de l'activité générale de
l'ABMS, sous l'autorité et contrôle du Conseil d'Administration
à qui il rend compte. A ce titre, il :
· prépare les délibérations du Conseil
d'Administration et exécute ses décisions ;
· assiste avec voix consultative aux réunions du
Conseil d'Administration ;
· met en oeuvre les recommandations des audits internes et
externes;
· gère les biens meubles et immeubles, corporels et
incorporels de l'Association dans le respect de son budget et de son objet
social ;
· prépare le budget dont il est l'ordonnateur,
les états financiers annuels, les programmes d'action qu'il
exécute et les rapports d'activités qu'il soumet au Conseil
d'Administration ;
· recherche les financements ;
· recrute, nomme et licencie le personnel à
l'exception des prérogatives du Conseil d'Administration;
· représente l'association auprès des tiers
;
· assure le maintien des prestations des services à
un niveau satisfaisant ;
· assure l'exécution des projets en
conformité avec les directives des donateurs;
· propose au Conseil d'Administration la création
des sections départementales et régionales ou toute autre
commission de travail ;
· soumet au Conseil d'Administration un organigramme, une
grille des salaires, un manuel de procédure ;
· propose au Conseil d'Administration l'affectation des
fonds issus des activités propres de l'association ;
· assure le secrétariat des réunions du
Conseil d'Administration et de l'Assemblée générale ;
· propose au Conseil d'Administration les cas de suspension
ou d'exclusion des membres;
· assume toutes autres missions en relation avec l'objet de
l'Association que lui donne le Conseil d'Administration.
La Direction exécutive est organisée de la
façon suivante, selon l'organigramme d'Avril 2010 : voir en Annexe 3.
Tel que présenté dans l'organigramme,
l'ABMS/PSI dans sa structuration est subdivisée en départements,
coordinations et services. Les services sont rattachés aux coordinations
qui sont à leur tour rattachées aux départements. On
distingue trois grandes catégories de départements à
savoir les départements fonctionnels, les départements
programmatiques et les départements opérationnels.
Les départements fonctionnels sont au nombre de deux.
Il s'agit de l'Administration et Finances et de l'Achat et Logistique.
L'Administration et Finances s'occupe, conformément aux
procédures et formulaires, de la gestion des ressources humaines
(recrutement, gestion des carrières, formations...); des ressources
financières (paiements, budgétisation et suivi
budgétaire...) tandis que l'approvisionnement en produits du marketing
social, en matériels, en équipements, en fournitures de bureaux
ainsi que la gestion et la maintenance des équipements sont du ressort
de l'Achat et Logistique.
Les départements programmatiques pour ce qui les
concerne, embrassent les domaines d'intervention de l'ABMS/PSI et sont au
nombre de trois. Il s'agit du Département Renforcement Institutionnel,
du Département IST/VIH/SIDA et Santé de la Reproduction
(Planification Familiale) et du Département Santé Maternelle et
Infantile qui s'occupe du paludisme et des maladies diarrhéiques auquel
est rattaché le suivi-évaluation (la Recherche). Les Responsables
de Département ont, pour l'essentiel, un rôle de direction,
contrôle, cadrage et orientation des activités dont
l'exécution effective est assurée par les Coordonnateurs.
Ainsi, le Coordonnateur IST/VIH/SIDA a pour charge de
planifier, d'organiser, de mettre en oeuvre et de suivre les programmes
d'IST/VIH/SIDA de l'ABMS/PSI. Pour ce faire, il travaille en étroite
collaboration avec la Coordination Recherche pour exploiter les
résultats de recherche permettant d'élaborer les
stratégies et les plans d'action pour chaque programme en fonction des
particularités de chaque groupe cible. Il travaille également
avec le Coordonnateur Santé de la Reproduction, les Coordonnateurs du
Département Santé Maternelle et Infantile, pour mettre en oeuvre
des activités transversales là où des effets de synergies
sont nécessaires. Il est en étroite collaboration avec les
Coordonnateurs du Département Marketing et Communication pour la mise
en
oeuvre concertée des activités de chaque
programme afin d'effectuer des changements de comportements mesurables à
travers les études d'impact, des CAP23, des TRaC24
ou des MAP25.
Le Coordonnateur Santé de la Reproduction a pour
mission de planifier, d'organiser, de mettre en oeuvre et de suivre les
programmes de Santé de la Reproduction de ABMS/PSI, y compris (mais non
limité) les projets de promotion de contraceptives hormonales, de
contraceptives naturelles (Cyclebeads), et le Projet ProFam
(franchise sociale de cliniques). Pour ce faire, il travaille en étroite
collaboration avec les autres coordinations.
Le Coordonnateur du paludisme a pour rôle essentiel de
planifier, d'organiser, de mettre en oeuvre et de suivre les programmes de
Paludisme de l'organisation. Il travaille en étroite collaboration avec
les autres coordinations.
Le Coordonnateur Maladies diarrhéiques a pour
rôle essentiel de planifier, d'organiser, de mettre en oeuvre et de
suivre les programmes de prévention et de prise en charge des maladies
diarrhéiques de l'organisation. Il travaille en étroite
collaboration avec les autres coordinations.
La constance au regard de ce qui précède est
que les Département Programmes s'appuient sur la Coordination Recherche
pour la formulation, l'orientation et le suivi de leurs activités et sur
le Département Marketing et Communication pour la mise en oeuvre des
activités.
Section 3 : Le Département
Marketing et Communication et ses ressources humaines
Ce Département est la clé de voûte de
l'ABMS/PSI. Bras opérationnel de l'Organisation, le Département
Marketing et Communication est un département support, de par sa
transversalité, à la mise en oeuvre des activités
planifiées par les Programmes. Le Responsable Marketing et Communication
s'occupe des activités de communication, distribution et promotion en
fonction des orientations et des priorités de chaque secteur
d'intervention de ABMS/PSI à savoir : la Santé Maternelle et
Infantile, la Santé de la Reproduction et la
23 Connaissance Attitude Pratique
24 Tracking Result Continuously
25 Mesure de l'Accès et de la Performance
prévention du VIH/Sida. Il doit s'assurer que toutes
les interventions de marketing social et de communication menées par
l'organisation reposent sur des données de recherche (évidence de
recherche) permettant de mieux les cibler. Pour développer les
stratégies appropriées, le Responsable Marketing et Communication
supervise directement une équipe répartie en quatre coordinations
: Communication, Activités communautaires et Relations avec les ONG,
Activités de Distribution et de Promotion, et enfin, Relations
Publiques.
La Coordination Communication a pour rôle fondamental
de mettre en oeuvre les activités de communication définie dans
les plans marketing pour l'atteinte des objectifs de vente et de changement de
comportement. Cela à travers la conception des supports
éducationnels et promotionnels (imprimés, spots radio, spot TV),
la planification ainsi que le suivi de leur utilisation correcte sur le terrain
(diffusion, affichage).
Pour faire son travail et atteindre les objectifs qui lui sont
fixés, le coordonnateur communication s'appuie sur une équipe
subdivisée en trois services. Il s'agit du service Production
Thématique qui s'occupe de la rédaction des messages à
décliner sur les supports; du service Multimédia chargé de
la conception graphique des supports imprimés ainsi que du
développement des outils multimédia. Le troisième service,
rattaché aux relations publiques, vient en appui à la
Communication à travers le suivi de la production des supports aussi
bien à l'interne qu'à l'externe et à la gestion des
connaissances ainsi produites (supports, rapports radio, TV, affichage...).
La Coordination Activités communautaires et relations
avec les ONGs s'occupe de la mise en oeuvre et du suivi de toutes les
activités de communication à base communautaire y compris les
contrats avec les partenaires locaux (ONGs, Relais Communautaires, Groupements
Féminins, Comités Locaux de Lutte Contre le
SIDA, etc.) et des activités d'IEC/CIP26
efficace de la ligne verte.
de l'ABMS/PSI ainsi que de la gestion
Le service d'IEC de cette Coordination s'appuie sur les ONGs
locales partenaires pour la mise en oeuvre des activités
d'éducation à travers la communication interpersonnelle, les
causeries débats et les mobilisations sociales. L'Unité de
Vidéo Mobile de cette Coordination organise et anime des séances
de sensibilisation en s'appuyant sur des projections de films et sketchs
éducatifs. Le service de la ligne verte est, en ce qui le concerne,
chargé d'informer et d'orienter
26 IEC/CIP: Information Education Communication/
Communication Interpersonnelle.
les appelants sur les produits et services de santé
des domaines d'intervention de l'ABMS/PSI.
Cependant, c'est à la Coordination Activités de
distribution et promotion que reviennent toutes les activités relatives
à la promotion, à la distribution et à la vente des
produits de l'organisation (Prudence Plus®, Harmonie®,
Equilibre®, OraselZinc®, Super Moustiquaire®, Collier du
Cycle®, Magasine Amour et Vie®, Koool®, etc.) sur l'ensemble du
territoire national. A cet effet, le coordonnateur Distribution-Promotion fixe
les objectifs trimestriels de vente en fonction des objectifs annuels du
programme et développe les stratégies de promotion, de
distribution et de vente en conséquence. Il est également
chargé de développer et de faire respecter la politique des prix
de l'ABMS/PSI pour l'ensemble des produits. Dans ce contexte, il est
responsable du recouvrement des crédits octroyés aux clients et
doit s'assurer de documenter chaque crédit accordé en fonction
des normes et procédures en vigueur à cet effet.
Pour atteindre les objectifs de vente, il s'appuie
quotidiennement sur une équipe de Superviseurs de zone et de
Délégués médicaux ainsi que les Spécialistes
IEC/CIP lors des activités de suivi du réseau de distribution.
Dans ce contexte, il est chargé de faire appliquer par ces derniers :
· les directives relatives à la vente et à la
promotion des produits;
· les consignes concernant l'argumentation technique et
commerciale des Superviseurs de zone et des Délégués
médicaux.
Les Superviseurs de zone sont au nombre de huit
déployés dans les six départements traditionnels dont deux
dans l'Atacora-Donga et deux dans l'Atlantique-Littoral. En tant que
Superviseurs de zone, ils identifient et déterminent les
besoins/problèmes de leur zone et les activités ou mesures
correctives à apporter. Ils collaborent avec les radios partenaires, les
ONGs partenaires, les comités techniques locaux, les grossistes de leur
zone d'intervention pour faire écouler tel ou tel produit ou promouvoir
tel ou tel service de l'ABMS/PSI.
Les Délégués médicaux au nombre
de deux, auparavant salariés de l'organisation sont devenus des
prestataires de services depuis le début de l'année 2010 et
collaborent avec l'ABMS/PSI dans la promotion de ses produits et services de
santé.
Si la Coordination des Activités de Distribution et de
Promotion est chargée de "vendre" les produits et services de
l'ABMS/PSI, la Coordination des Relations
Publiques, quant à elle, est chargée à
travers des activités de communication internes et externes de "vendre"
l'image de l'organisation en tant qu'institution auprès de ses cibles
(bailleurs et partenaires gouvernementaux). A cet effet, le coordonnateur des
Relations Publiques s'occupe de l'organisation des couvertures
médiatiques, de la publication de la newsletter distribuée aux
partenaires et de la rédaction des rapports annuels. Dans
l'accomplissement de ses tâches, il bénéficie de l'appui du
service de gestion des connaissances auquel revient le volet conception et
animation de la base de données en ligne dénommée Kix
(Knowledge, Information Exhange).
En somme, pour atteindre la cible et passer le message sur
les produits et services de marketing social, l'ABMS/PSI, à travers le
département Marketing et Communication, utilise une stratégie
axée sur la synergie des différentes coordinations. La
Communication, à travers les radios et télévisions, assure
une communication de masse, les Activités communautaires assurent
à travers les acteurs locaux, une sensibilisation plus
personnalisée à l'endroit de la cible et la
Distribution-Promotion, à travers les grossistes et, le réseau
pharmaceutique met les produits/services à la disposition de la cible
ainsi sensibilisée pendant que les Relations Publiques s'activent
à la visibilité de l'institution. En conséquence, à
travers la mise en oeuvre de ces activités, le département
Marketing et Communication en tant que centre de gravité, contribue
à l'atteinte des objectifs de l'ABMS/PSI déclinés en
vision dans le plan stratégique.
Section 4 : Le cadre conceptuel des interventions de
l'ABMS/PSI
Nous nous intéresserons ici notamment au cadre de
planification stratégique et marketing de l'ABMS/PSI.
Paragraphe 1 : Le plan stratégique
Pour son fonctionnement, l'ABMS/PSI s'est dotée d'un
plan stratégique qui constitue le cadre global de développement
institutionnel et opérationnel dans lequel s'inscrit la formulation des
projets et orientations de la structure. Celui en cours porte sur la
période de 2009-2014 et est la promesse de l'engagement de la structure
aux côtés du Gouvernement béninois dans la lutte pour un
Impact sanitaire mesurable à travers des résultats encore plus
encourageants. Cependant en tant que guide ou plan directeur, le plan
stratégique reste juste
l'ossature qu'il faudra constamment dynamiser avec des plans
marketing opérationnels épousant l'évolution des
données sur le marché. En outre, des ateliers de planification
sont organisés chaque année. Et c'est au terme de ces ateliers
annuels que les Responsables et Coordonnateurs décident et planifient
les activités qui seront menées au cours de l'année
budgétaire. Il faut souligner que ce plan stratégique est le
résultat d'une analyse de situation à partir des données
actuelles du marché grâce à la méthode
SWOT27.
De ce qui précède, il s'en suit que si le plan
stratégique est le cadre directeur, la stratégie
opérationnelle est le plan d'action ou le plan Marketing dont le
département Marketing et Communication veille à la mise en
oeuvre.
Paragraphe 2 : Le processus de planification
marketing DELTA
Les interventions de marketing social de l'ABMS/PSI reposent
sur deux cadres conceptuels développés par PSI et
appropriés par les organisations locales affiliées; l'un faisant
partie de l'autre : le cadre PERForM et le processus de planification marketing
DELTA.
Le cadre PERForM est un canevas de réflexions et de
démarches qui permet d'établir et de mesurer les performances
d'une intervention marketing ; il est toujours associé à un cadre
logique. Sa spécificité est, d'une part, de permettre
d'établir des causalités et de définir des
hypothèses-clés, et d'autre part, il repose sur les
déterminants de comportements (les comportements contribuant le plus au
problème de santé). Il se présente comme suit :
27 Strength, Weakness, Opportunity and Threat
· Le but : le but identifie le changement dans son
ensemble de la charge de la maladie (ex :
incidence/prévalence/morbidité/mortalité). Les
activités de l'organisation locale et PSI contribuent au but, mais elles
ne sont pas les seuls responsables de sa réalisation. Le but se
détermine par le Pays. PSI et son organisation locale n'ont
généralement pas la tâche de mesurer le niveau << but
>>. par exemple : Améliorer la santé des
Béninois.
· L'objectif : c'est << Le comportement qui va
changer >>. Exemple : Etendre l'adoption et l'utilisation correcte et
systématique des comportements et des produits de prévention du
VIH/SIDA chez les jeunes et les travailleuses du sexe.
· Le résultat : c'est les facteurs sur lesquels
il faut agir en premier pour changer les comportements ? On mesure les
déterminants de comportement. Par exemple : Résultats concernant
la motivation des populations cibles à adopter des comportements plus
sains.
· Les activités : Les activités comprennent
entre autre les << 4 P >> nécessaires à la production
des résultats.
Le cadre PERForM constitue le noyau de la démarche
Delta qui est le nom donné par PSI à sa méthode de
planification marketing. La compréhension du groupe cible et le
positionnement de la marque constituent les piliers de l'approche DELTA. Les
renseignements collectés et décisions prises à ces deux
niveaux influenceront toutes les autres décisions du plan marketing.
DELTA est donc un guide d'élaboration du plan marketing.
Un plan marketing DELTA est constitué de (4) sections.
1. Ou sommes-nous?
·
Analyse de la situation
2. Oü voulons-nous aller ?
· Précision des objectifs à
réaliser
3. Comment y aller?
· Identification des stratégies pour réaliser
les objectifs.
4. Comment procéder?
· Fournit les plans de travail et de recherche ainsi que
leurs budgets.
Description du processus
DELTA28
Première étape : øü
sommes-nous? Analyse de la situation
C'est l'analyse du contexte dans lequel l'organisation
opère afin de pouvoir identifier les Priorités
Stratégiques du plan marketing. Une priorité
stratégique est un thème ou un problème
général que le plan doit traiter comme par exemple : «
améliorer la perception de la qualité de la marque » ou
« accroître la pérennité de nos interventions ».
Ces priorités donnent une orientation au plan marketing et aident
à fixer les objectifs marketings et à décider des
stratégies qui doivent être adoptées. Les types de
données à analyser lors de l'identification des priorités
stratégiques sont :
o Les problèmes de santé
o Les calculs de l'Univers des Besoins (UdB)
o L'Approche du Marché Total
o Les stratégies d'essai versus de fidélisation
o L'analyse des FFOM
o Les leçons tirées de la recherche et
l'expérience acquise o Les attentes du bailleur de fonds et le cadre
logique
28 D'après le Compagnon DELTA, Guide
méthodologique de la mise en oeuvre de l'approche de planification
marketing DELTA, élaboré par le Département Results
Initiative chargé de la codification de la démarche marketing de
PSI International.
Compréhension du groupe cible
Une autre partie importante de l'analyse de la situation est la
compréhension du groupe cible. Le profil du groupe cible est
constitué des éléments suivants :
o Nom/surnom : un moyen simple mais efficace de
se rappeler que ce groupe est constitué de personnes réelles
o Résumé de toutes les
informations clés que l'on peut réunir sur le groupe cible pour
éviter que le profil soit un ramassis de faits et de chiffres.
o Caractéristiques démographiques de
base : L'âge, le sexe, le niveau de revenu et la formation, font
partie de quelques caractéristiques démographiques les plus
évidentes. Il est souvent utile d'y inclure une estimation de
la taille du groupe entier obtenu grâce au calcul de l'univers des
besoins, UdB.
o Comportement ou utilisation des
produits/services
Il s'agira de donner la fréquence à laquelle le
groupe cible pratique le comportement ou utilise le produit/service en question
et, s'il est connu, le contexte dans lequel cela se fait.
o Données clé du tableau de
suivi29 : Il est souvent utile de résumer les
données du tableau TRaC. Par exemple des connaissances
élevées ou une menace très faible.
o Déterminants 30 de comportement :
Liste de tous les déterminants ayant été
identifiés dans les recherches primaires et secondaires que
l'organisation a choisi de traiter ou pas.
o Habitudes médias : Quel média
est utilisé, où, quand et comment ?
o Avantages et obstacles perçus face aux
comportements promus et
actuels : Quelles sont les craintes et peurs
de la cible ? Quelles sont en
revanche les avantages perçus quand à
l'utilisation du produit/service ?
o Caractéristiques psychographiques :
Mode de vie, besoins, aspirations,
valeurs, intérêts, etc. du groupe cible.
o Manque d'informations : il est
mentionné les informations non obtenues.
Positionnement de la marque
La troisième partie de l'analyse de la situation est
le positionnement de la marque. La déclaration de positionnement est une
phrase qui traduit ce que l'on désire que la marque représente
dans l'esprit du consommateur. Elle définit le groupe cible, le cadre de
référence (la concurrence) et l'avantage essentiel de la marque
qui la rend singulièrement unique.
· Une déclaration de positionnement n'est pas un
slogan. Le consommateur ne la verra jamais. C'est un outil interne qui guide la
stratégie marketing et son exécution. Elle doit être
dépourvue de jargon ou de termes complexes.
· Le positionnement est la décision
stratégique la plus importante qu'un responsable marketing puisse
prendre pour les raisons suivantes:
o Il précède et oriente toutes les autres
décisions marketing;
o Il apporte de la continuité et une cohésion aux
activités marketing de la marque;
29 Un des tableaux du protocole de recherche de
PSI.
30 Comportements contribuant le plus au problème de
santé.
o Il fournit un objectif de base par rapport auquel
évaluer toutes les idées marketing ; chaque élément
du marketing mix doit soutenir le positionnement de la marque.
· Le positionnement étant exprimé à
travers la personnalité de la marque et son exécution, il doit se
refléter dans tous les éléments de la communication vus
par le groupe cible, comme les publicités
télévisées, l'emballage du produit et même les
agents ClP.
· Le positionnement d'une marque est une proposition
à long terme. Elle ne peut se changer facilement ou rapidement. En fait,
les marques établies sont déjà positionnées dans
l'esprit des consommateurs. Le groupe cible associe certains avantages (et/ou
coûts) à une certaine marque. Construire une déclaration de
positionnement pour une marque établie demande une compréhension
approfondie des perceptions existantes.
Pour PSI, la stratégie de marque est définie par
le positionnement, la personnalité et l'exécution de la marque.
Une bonne stratégie de marque permet de bâtir un capital de marque
fort auprès des consommateurs.
Schéma des composantes de la stratégie de
marque
Deuxième étape : Oü voulons-nous aller
? Objectifs du plan marketing
Les objectifs du plan marketing (PM) précisent ce qu'on
espère atteindre avec le plan marketing. PSI prévoit quatre types
d'objectifs marketings :
1. Objectifs Marketing.
2. Objectifs au niveau des déterminants.
3. Objectifs de ventes et de fréquentation client.
4. Indicateurs MAP 31 de couverture et
d'accès.
Les objectifs marketing doivent être rédigés
de manière SMART (Simples, Mesurables, Atteignables,
Réalistes et Temporels).
La périodicité des objectifs marketings doit
coïncider avec le moment où ils sont mesurables et non
forcément avec la durée du PM. Par exemple, l'objectif d'un
changement de comportement est mesuré par une étude TRaC qui peut
se réaliser une fois tous les deux ans tandis qu'un objectif des ventes
sera mesuré sur une base annuelle.
Comment les objectifs du plan marketing sont-ils
liés aux indicateurs d'un cadre logique?
· Chaque projet chez PSI doit avoir un cadre logique qui
couvre toute la durée de la période du projet, par exemple 5 ans.
Ceux-ci sont souvent mis en place lors de la rédaction de la proposition
du projet.
· Un plan marketing, par contre, couvrira une
période plus courte, généralement un an.
· Fixer les objectifs du PM, c'est subdiviser le cadre
logique du projet en activités gérables à court terme et
en résultats attendus.
· Cela veut dire que plusieurs PM devront certainement
couvrir la période d'un cadre logique.
Comment les objectifs du plan marketing sont-ils
liés aux Priorités stratégiques ?
En tant que problèmes d'ensemble devant être
traités par le plan, les Priorités Stratégiques seront
liées à un bon nombre d'objectifs marketing. Souvent, cependant,
certains objectifs ne sont liés à aucune priorité
stratégique.
31 MAP signifie « Mesure de l'Accès et de la
Performance » et c'est l'outil de mesure de la disponibilité d'un
produit ou d'un service de PSI.
Résumé schématisé des
objectifs
44
Troisième étape : Comment y aller ? Le
Marketing Mix
Le marketing mix ou marketing des 4-P adresse les quatre
principales variables (produit, prix, place et promotion) qui conditionnent
l'offre. Ces variables sont libellées dans le processus DELTA en termes
de stratégies
1. Stratégies de P-Produit
Les stratégies de P-produit renvoient aux produits, aux
services ou aux comportements, c'est-à-dire à tout ce que PSI
promeut pour avoir un impact sur la santé.
En général, ce sont des stratégies
liées :
a) A la stratégie de marque
b) Aux produits/services de soutien
c) Aux attributs du produit
d) A l'emballage
e) A la qualité du produit
Résumé schématisé de la
stratégie P-Produits
46
2. Stratégies de P-Prix
Il y a quatre éléments à prendre en compte
lorsqu'on établit les stratégies de P-prix pour les produits ou
services.
a) Considérations liées au consommateur
· Volonté de payer (VdP)
· Prix
· Coupures de monnaie disponibles
· Qualité
b) Considérations liées à la
distribution
c) Recouvrement des coûts
d) Dynamique du marché
Schéma expliqué de la stratégie
3. Stratégies de P-Place
Les stratégies de P-Place doivent équilibrer
l'accès du consommateur aux marques avec le besoin de profit du client.
Deux éléments sont à prendre en compte :
a) Considérations liées au consommateur
· Est-ce un achat planifié ou impulsif?
· 2. Où et quand le groupe cible
préfère-t-il acheter?
· 3. Le positionnement de la marque respecte-t-il bien
toutes nos stratégies de P-Place ?
b) Considérations liées au client
· Faire de nos clients des distributeurs sur le long terme
grâce à : o un volume de ventes régulier,
o des marges de profit compétitives,
o un support en matériels promotionnels.
· Etre aussi rentable que possible en:
o se reposant sur les systèmes de distribution
privés,
o minimisant le nombre de clients directs,
o évitant de concurrencer nos distributeurs et nos
grossistes,
o distribuant aux points de vente qui possèdent une
grande part du marché et,
o mesurant notre efficacité.
Schéma expliqué de la stratégie
a) Fixer et confirmer les objectifs de communication en nous
posant les questions suivantes:
· Quels déterminants sont plus facilement
traités par le P-Promotion ?
· Devons-nous faire une campagne de marque
générique ?
· Quels déterminants doivent être
adressés de manière « autonome» ?
b) Rédiger le(s) massage(s) clé.
c) Choisir un (des) outil(s) pour chaque objectif.
Les critères de choix d'un outil sont:
· La capacité à atteindre votre groupe
cible.
o Si l'outil atteint votre groupe cible.
o A quel point le groupe cible serait RECEPTIF au message.
o Le niveau d'atteinte du groupe cible que l'outil permet de
générer. o La COMPOSITION de la portée.
· Les considérations financières.
o Coûts de production.
o Coûts d'achat d'espace.
o Coûts de ressources humaines/de management.
· Les considérations créatives.
o Quelle « profondeur» doit avoir le message ?
o Exploitez-vous bien tout le potentiel créatif de l'outil
?
o Etes-vous clair sur le rôle que va jouer chaque outil de
communication dans votre plan en général ?
d)
Une fois que le plan marketing a
étérédigé
Harmoniser correspondre les outils avec les objectifs.
e) Développer des stratégies et des plans
détaillés.
f) Rédiger un brief de communication.
Schéma expliqué de la stratégie
Quatrième étape : Comment procéder
?
A. Le Plan de recherche
La planification de la recherche est un processus au cours
duquel les responsables marketing et les chercheurs travaillent ensemble pour
identifier les études nécessaires et pertinentes pour chaque
phase du processus de marketing social.
La planification de la recherche comporte trois étapes
:
1. La création d'un tableau d'indicateurs
2. L'ajout de manques d'informations dans la liste
d'indicateurs
3. La détermination des études
nécessaires en collaboration avec le département de recherche. Il
existe trois types de données rassemblées par les études
de recherche :
o Les données de suivi
o Les données d'évaluation
o D'autres informations liées au programme
B. Plans d'action et Budgets
Les plans d'action et le budget fournissent des outils de gestion
concrets pour la mise en oeuvre des activités. Ils doivent
répondre à trois questions :
1. Qui est responsable des activités?
2. Comment allouer les ressources financières?
3. Quand mettre en oeuvre chaque type d'activité?
Les plans d'action prennent généralement la forme
des diagrammes de Gantt.
Le budget est basé sur les activités et le
calendrier fixés dans le plan d'action.
CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA PRATIQUE DE L'ABMS/PSI
Il s'agit d'analyser comment l'ABMS/PSI utilise les outils de
planification marketing. Cette analyse est faite suivant la période
d'avant et d'après l'adoption du processus de planification DELTA.
Section 1: Introduction du processus de
planification marketing DELTA dans la démarche de marketing social de
l'ABMS/PSI
Nous analysons ici la pratique de planification de l'ABMS/PSI.
Nous nous intéresserons notamment aux différents outils
utilisés, leur cohérence, l'écart entre la théorie
et la pratique ainsi que les contradictions sur le plan organisationnel et
opérationnel.
Paragraphe 1 : La démarche d'intervention avant
DELTA
Avant l'adoption de la démarche DELTA, le cadre de
planification à l'ABMS/PSI était confronté à un
certain nombre de contingences.
Sur le plan institutionnel, les plans marketing sont
effectivement élaborés conformément aux exigences de
PSI/Washington qui édite les méthodologies et les
procédures que toutes les filiales et organisations affiliées
utilisent. Mais ces plans ne sont pas mis en oeuvre ou ne constituent pas le
cadre de référence pour les interventions pour une raison de
calendrier. En effet, PSI/Washington exigeait les plans marketing pour le mois
de Février de chaque année, alors que le cycle du principal
projet de l'ABMS/PSI, le projet IMPACT, court d'Octobre à Septembre.
Dans la réalité, il se passait plus de quatre mois
d'activités avant que les plans marketing ne soient validés par
PSI/Washington. Ce déphasage explique, en partie, le fait que les plans
marketing élaborés soient purement et simplement mis de
côté. Selon la plupart des responsables de l'ABMS/PSI, les plans
marketing étaient élaborés juste pour satisfaire la
demande de la maison mère.
Patrick KOUASSI, Ancien Responsable Département
Marketing et Communication :
« Il est vrai qu'auparavant, les plans marketings
étaient mis de côté parce qu'ils étaient difficiles
à appliquer, mais la tendance change depuis l'avènement des
études qualitatives et le processus DELTA. ... Les anciens plans
contenaient trop d'activités ; ce qui rendait difficile leur
exécution. Je pense que de plus en plus, les plans marketing servent de
guide directeur et seront de plus en plus suivis. »32
Njara RAKOTONIRINA, Responsable Département
Santé Maternelle et Infantile et Suivi Evaluation :
« On développe les plans marketing, mais on ne
les applique pas ; on ne les lit même pas. Je pense que ceux qu'on a
rédigés auparavant n'étaient pas des plans marketing que
chacun a utilisés ou adoptés au quotidien. ... Je crois que les
plans marketing sont institutionnalisés mais ce n'est pas
systématique pour nous de les faire à tel moment et de les
appliquer à tel moment, de les réviser à tel moment, de
revoir avec l'équipe où est-ce qu'on en est... » 33
Achille KOUNOU, Directeur Adjoint :
« C'est cette année que, après la
formation de DELTA, nous nous sommes rendus compte de la pertinence à
nous connecter chaque fois aux 4P (ndr : le mix marketing) pour voir ce que
nous voulons faire. Sinon jusque-là les 4P sont sur papier. Le plan
marketing même était jusque-là une formalité pour
répondre à un besoin de PSI/Washington. C'est maintenant que nous
disons qu'il faut que ça soit un outil réel de travail pour que
toutes nos activités soient orientées sur les 4P. C'est la
première fois que nous rédigeons les plans marketing avant
d'aller à la planification. Sinon souvent, c'est vers Février
qu'on sort un plan marketing juste pour répondre aux exigences ; on
envoie et on ne sait même plus quel est le
32 Entretien réalisé le 18 Juin 2010
33 Entretien réalisé le 26 Juin 2010
contenu ; alors on pense mettre plus de sérieux
dans la mise en oeuvre de notre plan de travail connecté au plan
marketing. »34
Le cadre de planification de l'ABMS/PSI se réduit
à l'organisation d'un atelier de planification annuel oü sont
arrêtées les différentes activités qui seront
organisées tout au long de l'année. Le plan de travail annuel,
même s'il suit une certaine logique de planification, n'a rien à
voir avec un Plan marketing puisque les activités sont planifiées
sans réflexions stratégiques en amont. De plus, en l'absence des
plans marketing, il n'y a pas non plus de plans de communication. Ce dernier se
réduisait à une série d'activités de communication
à mener sans qu'elles ne fassent l'objet de réflexions
stratégiques préalables.
En somme, avant DELTA et même après, l'ABMS/PSI
mettait en oeuvre une double démarche de planification : d'abord un
processus d'élaboration de plans marketing qui reste purement formel et
n'a aucune incidence sur la gouvernance quotidienne des projets, puis
l'organisation d'un atelier de planification qui accouche d'un plan de travail
annuel. Ce dernier, dans la forme, était un listing des activités
à mener au cours de l'année. En général, il n'y
avait aucun lien entre les deux processus. Comme c'est ressorti dans les propos
relevés plus haut et le reconnaît le Directeur Adjoint de
l'organisation :
« Nous devons être beaucoup plus rigoureux dans
la mise en oeuvre de notre planification parce qu'il ne sert à rien de
perdre beaucoup de temps et d'outils pour mettre en place un plan de travail
sur une période généralement d'un an et recommencer par
vivre au quotidien... ».
Pour une Organisation qui a placé le Marketing au coeur
de sa Stratégie et élevé la Communication pour le
changement de comportement au rang de priorité, ce cadre de
planification ainsi décrit est inapproprié.
Par ailleurs, les exigences des partenaires qui financent les
projets, constituent généralement une source de difficulté
pour le processus de planification. Ce dernier doit toujours prendre en compte
(parfois c'est difficile) les indicateurs et les orientations
arrêtés de commun accord avec le bailleur. Ces
éléments, étant contractualisés, deviennent une
base de travail en dehors de laquelle l'Organisation ne peut sortir tant que
court le financement. Sur le plan
34 Entretien réalisé le 28 Juin 2010
opérationnel, cette rigidité ne permet pas
à l'ABMS/PSI d'aménager son processus de planification en tenant
compte de l'évolution de certaines données. S'il est vrai que
cette contrainte crée des difficultés à l'organisation
dans la planification de certaines activités dont les résultats
et indicateurs sont en décalage avec ceux contractés (suite
à des études réalisées au cours de
l'exécution du projet), il est aussi possible pour l'organisation de
négocier ces changements opportuns, sur la base des évidences,
avec ces partenaires financiers. Mais l'ABMS/PSI engage très peu ou pas
du tout ce processus de négociation qui à terme doit affecter les
conventions de financement signées.
Depuis le début de 2010, l'ABMS/PSI, suite à
l'avènement de la démarche DELTA, essaie de lever certaines
contingences qui entravaient l'élaboration des plans marketing et leur
mise en oeuvre. Ainsi, l'organisation a négocié et obtenu de
PSI/Washington la possibilité d'élaborer à temps les plans
marketing conformément au cycle de fonctionnement de l'Organisation. De
même, désormais, les plans marketing, comme ce fut le cas pour
2010, sont élaborés avant l'atelier de planification annuelle.
Et, pour la première fois, le plan de travail annuel est
réalisé sur la base des orientations des plans marketing.
Hilaire TOKPLO, Responsable du Département Marketing et
Communication, qui induit ces changements atteste :
« L'organisation fonctionnait à deux vitesses
; donc c'est cette année que j'ai voulu y mettre un peu d'ordre ; c'est
ce qui fait qu'aujourd'hui les plans marketing sont demandés à
partir d'octobre. Donc la planification est désormais calquée sur
le cycle du projet principal. On élabore notre plan de travail annuel
sur la base des grandes lignes qu'on aurait défini dans les plans
marketing. C'est pour cette raison que cette année j'ai demandé
les plans marketing avant l'atelier de planification annuelle des
activités. »35
Cette nouvelle dynamique ouvre des perspectives alternatives pour
un processus de planification optimale au sein de l'organisation.
35 Entretien réalisé le 25 Juin 2010
Paragraphe 2 : Les inductions de la mise en oeuvre de
DELTA
L'adoption de la démarche DELTA constitue sans conteste
un progrès pour l'ABMS/PSI en termes de planification. Mais cette
démarche ne portera tous ses fruits que si certaines confusions sont
d'abord levées.
a) Au plan opérationnel
Il y a une véritable embrouille sur le type de plan
marketing (PM) à élaborer. Les différents propos des
différents responsables l'attestent :
Patrick KOUASSI, Ancien Responsable Département
Marketing et Communication :
(( Nous sommes passés des PM par produit, pour
aller à des PM par comportement (port du préservatif), pour
évoluer vers des PM par cible et enfin revenir à des PM par
domaine (Planning familiale). »
Njara RAKOTONIRINA, Responsable Département
Santé Maternelle et Infantile et Suivi Evaluation :
(( Je crois que ce qui se fait c'est des plans marketing
par produit et s'il n'y a pas un produit, c'est le comportement; DELTA
encourage, si ça peut se faire, le plan marketing par domaine de
santé. Ça a l'avantage de donner aux cibles le choix d'adopter un
comportement. Si un plan marketing sert à focaliser sur quelque chose,
je préfère toujours partir de la marque du produit pour faire un
plan marketing et le domaine serait à l'intérieur de ce plan mais
pas l'objectif du plan ».
Hilaire TOKPLO, Responsable du Département Marketing et
Communication :
(( Par rapport à la théorie du processus
DELTA, il y a trois types de plan marketing que nous faisons: il y a des plans
qui sont faits pour le produit, certains pour l'adoption d'un comportement
promu et d'autres pour une cible donnée. »
Ces déclarations révèlent deux choses :
d'une part, il n'y a pas consensus ou la même compréhension de ce
que DELTA recommande en matière de type de plans marketing à
élaborer ; d'autre part, dans la pratique toute la panoplie est
utilisée. En effet, dans la pratique, l'ABMS/PSI fait aussi bien des
plans marketing par produit (Aquatabs, OraselZinc), par comportement (port du
préservatif), par cible (les travailleuses de sexe, jeunes) que par
domaine de santé (Planning familial). L'Organisation n'ayant
édicté aucune norme ni de méthodologie précises en
la matière, c'est la confusion qui règne dans la tête de
ses mercaticiens. DELTA qui devient le seul repère en matière de
normes et de méthodologie en la matière semble ne pas être
encore suffisamment approprié par tous les acteurs (il y en a plusieurs
; voir les confusions que cela crée dans le paragraphe suivant)
chargés de l'élaboration des plans marketing. Mais, il est aussi
possible que DELTA n'ait pas statué sur la démarche quant au type
de plan marketing à faire.
L'adoption de tel ou tel plan n'est pas non plus sans
conséquence. En 2010 par exemple, l'ABMS/PSI a élaboré son
Plan marketing VIH par catégorie de cible (Jeune, Routier, Travailleuse
du sexe-TS). Les responsables de l'Organisation ont fini par réaliser
que ce n'était pas la meilleure approche. Hilaire TOKPLO, Responsable
Marketing et Communication révèle :
« Des discussions que j'ai eues avec les
spécialistes de la chose ont révélé que c'est
dangereux de faire un plan marketing par cible et je peux avouer que cette
année nous avons commis cette erreur : nous avons fait le plan marketing
VIH par catégorie : jeune, routier et TS. Normalement, tel ne devait pas
être le cas ; on ne devait pas faire un plan marketing juste pour une
catégorie ; le plan marketing est appelé à définir
peut-être une catégorie de cibles dans laquelle on va retrouver
les TS. Mais si déjà, je fais mon plan marketing pour une cible,
mon champ d'action serait déjà réduit à ces gens Et
d'un autre côté, celui qui est TS aujourd'hui peut ne pas
l'être demain ; donc il faut vraiment qu'on réfléchisse
bien avant de faire un plan marketing».
Malgré l'adoption de la démarche DELTA,
l'ABMS/PSI doit encore relever le défi de définir très
clairement la méthodologie à utiliser pour élaborer le
contenu de ses plans marketing.
b) Au plan organisationnel
La mise en oeuvre de la démarche DELTA est
confrontée à une confusion organisationnelle au sein de
l'ABMS/PSI. On ne sait toujours pas qui de façon formelle a la
responsabilité de l'élaboration des plans marketing. Au sein de
l'Organisation, les avis sont partagés et les pratiques varient au
gré des années et de l'organisation interne.
Auparavant, les plans marketing étaient
réalisés par le Département Marketing et Communication ;
avec l'arrivée des Départements Programme, ceux-ci ont eu la
responsabilité des Plans marketing, selon l'ancien Responsable Marketing
et Communication, Patrick KOUASSI. C'est le cas pour cette année 2010.
Mais sur le plan théorique et même opérationnel, cette
option fait largement débat.
Pour Achille KOUNOU, le Directeur Adjoint,
(( C'est le département marketing qui a le lead de
concevoir le canevas et de donner des indications par rapport à comment
le plan marketing doit se présenter et de laisser maintenant chaque
Programme rédiger son plan marketing. ))36
Hilaire TOKPLO, Responsable Marketing et Communication,
explique les confusions qui entourent encore la démarche :
(( En théorie, le responsable de
l'élaboration des plans marketing est le Responsable Marketing et
Communication. Mais, c'est une question qui jusqu'ici n'est pas tranchée
; c'est ce qui explique qu'entre plusieurs réformes structurelles, PSI
est revenue à une formule avec un poste de Responsable Marketing et
Communication. Mais ce n'est pas institué que c'est le Responsable
Marketing qui est le responsable de l'élaboration des plans marketing ;
c'est de fait. Mais, il reste à clarifier la question de celui qui
s'occupe de la (( rédaction )) des plans marketing.
Cette année, il y a des plans qui ont
été élaborés par les Programmes du début
à la fin avec les inputs des coordinations qui s'occupent de la mise
en oeuvre du mix marketing. Mais, il y a eu
36
des cas oz ce sont des données qu'on a
versées au Responsable Marketing qui a défini le cadre, la
structure pour rédiger certains aspects et en demandant à X ou Y
de rédiger les autres aspects ; il y a eu des cas oz c'est suite
à plusieurs réunions que des aspects ont été
rédigés ; donc c'est plusieurs schémas pour le faire. Il
faut qu'on arrive à trouver un mécanisme pour la rédaction
des plans marketing : à quel moment démarre la rédaction ?
Est-ce suite à des séminaires ? Est-ce qu'il faut faire des
présentations à la suite desquelles on attribuera des rôles
à chacun pour des rédactions par morceau ? Je n'ai pas encore
trouvé le bon mécanisme. »
Pourquoi confier la réalisation d'un document aussi
technique que le plan marketing à des spécialistes de
santé ou responsables de programme santé qui ne sont pas, a
priori, des spécialistes de marketing ? En revanche, confier l'exercice
à des mercaticiens n'est pas non plus la panacée puisqu'une bonne
connaissance des questions de santé est nécessaire pour
rédiger un plan marketing destiné à amener les populations
à adopter des comportements et des produits pour préserver leur
santé. Cette façon de voir les choses commandent une approche
inclusive et intégratrice dans l'élaboration des plans marketing
avec une division claire des tâches entre les Départements
Programme et le Département Marketing de l'Organisation ou une
structuration interne qui crée l'intégration des
compétences.
« Etant donné que le plan marketing est un
outil complet qui fait appel à plusieurs compétences pour son
élaboration, il importe qu'on définisse le mécanisme le
plus souple qui pourrait permettre à toutes les compétences de
mettre ensemble leurs efforts pour y arriver », suggère le
Responsable Marketing de l'Organisation.
C'est donc tout logiquement qu'on peut se demander si
l'organisation interne de l'ABMS/PSI n'est pas à la base de la confusion
de rôle dans l'élaboration des plans marketing : l'existence d'un
Département Marketing et Communication et de Départements
Programme qui ont la responsabilité de développer des plans
marketing pour leurs domaines de santé respectifs. Si pour les uns, le
problème est moins structurel qu'opérationnel, pour d'autres, il
est fondamentalement structurel. Ici aussi, on remarque les divergences de
conceptions des premiers responsables de la structure interne de l'ABMS.
Hilaire TOKPLO, Responsable Marketing et Communication :
« Le problème est moins structurel
qu'opérationnel ; le véritable problème est
opérationnel. Jusqu'à ce qu'on recrée le
département marketing, cette question se posait avec acuité parce
que mercaticiens et Programmes se disputaient la paternité ou la
responsabilité dans l'élaboration des plans marketing. Mais
dès la création du Département Marketing, il est clair que
la responsabilité de l'existence ou non des plans marketing est de ce
département ; maintenant, il reste à trouver le mécanisme
au niveau opérationnel pour faire participer tout le monde pour avoir ce
document. »
Njara RAKOTONIRINA, Responsable Département
Santé Maternelle et Infantile et Suivi Evaluation :
« La stratégie marketing de PSI est
basée sur l'objectif sanitaire ; donc quoique le mercaticien penserait,
ça doit partir de l'objectif des Programmes et ce n'est qu'à
partir de l'objectif du Programme que le mercaticien peut raisonner en tant que
tel pour pouvoir établir la stratégie et pour atteindre les
objectifs sanitaires. Au Bénin, on a un Département Marketing et
des Départements Programme. Au Rwanda, il y a des Départements
Programme Marketing. Le responsable a tout en charge sous son
département ; il est le responsable marketing du programme ; il a des
objectifs marketing et des objectifs « santé publique ».
Finalement, les deux structures devraient être ensemble et ne pourraient
pas être dissociées.
Au Madagascar, on a connu une très grande
évolution : il y avait un Département Marketing Communication et
Promotion et le Département Programme. A un moment donné, cela a
créé trop de confusions parce que les « programmeurs »
étaient des mercaticiens ; donc, il y avait toujours des conflits de
stratégies, et, c'est normal. La solution a été de
déplacer le Coordonnateur Communication dans le Département
Programme. Le Département Marketing s'est alors réduit aux
activités de CIP et de Distribution et exécute les
stratégies développées par le Département
Programme. Donc les stratégies marketing sont développées
par les
Programmes Marketing. La méthodologie DELTA ne fait
pas de différence entre Programmeurs et Mercaticiens. »
Au-delà du meilleur choix possible en termes de
démarche et d'organisation interne pour l'élaboration des plans
marketing, il reste à l'ABMS/PSI de déterminer à quel
moment de l'année, le processus de planification doit être
réalisé. Il n'y a aujourd'hui aucune indication formelle pour
encadrer ce processus non seulement en termes d'approche pour le conduire mais
aussi en termes de délai.
Toujours sur le plan organisationnel, le positionnement de la
Coordination Recherche au sein du Département Santé Maternelle et
Infantile/SuiviEvaluation n'est pas pertinent. Ce dispositif institutionnel ne
positionne en tout cas pas la Recherche comme un outil au service de la
planification marketing. Certes, la Recherche doit aussi apporter un appui de
choix aux Programmes en termes de formulation, d'orientation et du suivi de
leurs activités. Mais à l'évidence, ce choix de la loger
dans un Programme montre le caractère subsidiaire à lui
accordé dans le processus de planification marketing. Si ce n'est pas le
cas, c'est donc qu'il y a un problème de structuration du fonctionnement
de l'ABMS.
En somme sur le plan organisationnel, l'ABMS n'arrive pas
encore à se structurer selon les objectifs à atteindre sur le
plan opérationnel.
Section 2: La planification
stratégique des actions de l'ABMS/PSI au regard des stratégies
marketing
Paragraphe 1 : La stratégie de
positionnement
Le positionnement est un choix stratégique qui cherche
à donner à une offre (produit, marque ou enseigne) une position
crédible, différente et attractive au sein d'un marché et
dans l'esprit des clients. Un positionnement est un choix, et à ce
titre, c'est l'inverse d'une approche « attrape-tout » qui est peu
performante sur un marché concurrentiel.
Le positionnement permet aux clients d'identifier une offre
à une catégorie de produits ou univers de
référence et de différencier cette offre de celle des
concurrents. Selon le Mercator (8e édition),
le triangle d'or du positionnement permet de synthétiser et de valider
un positionnement en s'assurant que le positionnement choisi :
- réponde aux attentes du public cible :
attractivité
- corresponde aux atouts potentiels du produit :
crédibilité
- se distingue du positionnement des concurrents :
différence Le Mercator distingue quatre axes possibles de
différenciation :
- positionnement sur les attributs et performance du produit
(exemple : les piles Duracell durent plus longtemps)
- positionnement sur l'imaginaire du produit ou de la marque
(exemple : Vittel vous donne de la vitalité)
- positionnement sur les publics auxquels l'offre est
destinée (exemple : Kiri est le fromage des enfants)
- positionnement sur un mode d'utilisation ou des situations de
consommation (exemple : Isotar est la boisson de l'effort).
A l'ABMS/PSI, chaque plan marketing comporte une
déclaration de positionnement. L'Organisation intègre dans sa
démarche de planification et d'élaboration des plans marketing
les réflexions sur le positionnement des comportements et produits
qu'elle veut promouvoir. Parfois, même lorsqu'un plan marketing n'est pas
élaboré, les réflexions sont faites dans le plan de
communication sur le positionnement. Ce fut le cas du lancement de la nouvelle
marque de préservatif KOOOL : il n'y avait pas un plan marketing, mais
un plan de communication avait été élaboré. En
somme, que ce soit dans un processus de planification marketing
cohérente ou juste dans le cadre de la préparation des campagnes
de communication pour le lancement ou la promotion des produits, l'ABMS/PSI
intègre parfaitement la stratégie de positionnement dans sa
démarche d'intervention. Voici quelques exemples.
Pour le produit KOOOL, la Déclaration de positionnement
est :
(( Pour Fred et Jolie, Prudence Plus est le
préservatif subventionné de qualité, disponible partout
des jeunes conscients pour leur avenir
Pour Fred, KOOOL, est le préservatif qui accompagne
les gars branchés vers un avenir sûr.
Pour Jolie, KOOOL, est le préservatif des moments
romantique qui assure un avenir respectable. ))
Pour les produits Aquatabs et OraselZinc, les
Déclarations de positionnement sont les suivantes :
(( Pour ASSIBA, le traitement de l'eau avec AQUATABS est
le moyen le plus facile pour rendre son eau bonne à boire avec un
goût agréable et qui lui permet de protéger ses enfants
contre les maladies liées à l'eau. ))
(( Pour Assiba, OraselZinc est une opportunité pour
le traitement rapide de son enfant en cas de diarrhée et le
préserver d'autres épisodes diarrhéiques, ce qui lui
permet de gagner du temps pour vaquer à ses occupations. ))
L'avènement de DELTA est venu systématiser cette
pratique de positionnement. En effet, la stratégie de positionnement est
le noyau du processus DELTA, car elle permet de personnaliser l'intervention
souhaitée pour la cible. Selon DELTA, le positionnement est la
décision stratégique la plus importante qu'un responsable
marketing puisse prendre.
Paragraphe 2 : La segmentation
La segmentation consiste à découper le
marché, par nature hétérogène, en
sous- ensembles homogènes et distincts composés d'individus
ayant des caractéristiques et comportements communs. Ces
sous-ensembles sont appelés
segments. La stratégie de segmentation consiste
à appliquer la même stratégie à tous les segments
(stratégie indifférenciée), soit à appliquer
à chaque segment une stratégie propre (stratégie
différenciée) ou à se concentrer sur un seul segment de
marché (stratégie concentrée).
La segmentation marketing concerne un secteur
d'activité de l'entreprise alors que la segmentation stratégique
concerne les activités de l'entreprise considérée dans son
ensemble. La segmentation marketing consiste essentiellement en une
segmentation de clientèle. Une entreprise segmente pour mieux
répondre aux attentes des clients, pour exploiter de nouvelles
opportunités de marché et pour concentrer ses forces et son lieu
de bataille.
L'ABMS/PSI développe une très bonne habitude
dans l'utilisation de la stratégie de segmentation. Même si ses
interventions de marketing social sont dirigées vers toute la population
et que les activités couvrent tout le territoire, l'organisation
définit toujours des segments de couches sociales ou
socioprofessionnelles en direction de qui les actions sont orientées.
Dans le domaine du VIH par exemple, elle a procédé à une
segmentation par rapport à la population, faisant apparaître des
catégories cibles comme les Jeunes de 15 à 24 ans, les
Travailleuses du sexe et les Routiers qui sont bénéficiaires des
actions et en fonction de qui les stratégies d'intervention sont
élaborées. De même, pour la promotion des moustiquaires
imprégnées, l'ABMS/PSI se concentre sur les Enfants de moins de 5
ans et les Femmes enceintes.
Voici la segmentation pour le produit Aquatabs telle qu'elle
est formulée dans le plan marketing :
« Il se dégage de cette analyse que notre
cible générale est constituée des mères et
gardiennes d'enfants de moins de 5 ans âgées entre 20 et 35 ans
selon le TRaC 2009. Cette population représente 966 042 personnes selon
l'estimation de la population du Bénin en 2009.
Le segment stratégique primaire représente
les femmes de 20 à 30 ans parce qu'elles viennent d'avoir leur premier
ou deuxième enfant et sont donc plus réceptives et plus promptes
à adopter de nouveaux comportements que les autres. La cible
stratégique secondaire est représentée par les
pères époux de ces femmes, âgés de 20 à 39
ans, et les grandes mères.
Notre cible tactique est constituée de femmes de 20
à 30 ans dans les départements où la prévalence de
la diarrhée est plus élevée que la moyenne nationale. Il
s'agit de l'Atacora (20,2%), des Collines (13,8%), de l'Atlantique (11,6%),
Borgou (11,4%), Donga (10,9%). »
Pour KOOOL, la segmentation qui a été faite est la
suivante : « Cibles primaires
Les jeunes de 15 à 24 ans constituent la cible de
la campagne. Mais les jeunes scolarisés et déscolarisés de
17 à 22 constitueront notre cible de communication.
Le choix de cette catégorie de jeunes est
stratégique et dicté par le souci de mieux orienter les
interventions pour un impact important à moyen et à long terme.
En effet, en adressant à cette catégorie, à travers cette
campagne de communication, les autres suivront le mouvement en adoptant la
nouvelle marque de préservatif par effet d'entraînement.
»
Paragraphe 3 : La stratégie concurrentielle
Elle fait intervenir plusieurs options stratégiques dont
les plus courantes sont :
- La stratégie du suiveur : l'entreprise cherche
à consolider sa position sur un segment, tout en poursuivant ses efforts
de recherche et son souci de rentabilité.
- La stratégie du spécialiste : il s'agit d'une
politique de créneau. On se positionne sur un seul segment (ou
créneau) de marché avec un produit spécialisé. Pour
être rentable, un créneau doit avoir 5 caractéristiques :
(i) une taille suffisante en termes de pouvoir d'achat, (ii) une croissance
significative, (iii) être ignoré ou délaissé par la
concurrence, (iv) correspondre aux compétences distinctives de
l'entreprise, (v) être défendable en cas d'attaque.
- La stratégie du leader : l'objectif ici est de rester
toujours à la même place sur le marché. Deux solutions sont
à envisager : (i) l'accroissement de sa part de marché en
augmentant la demande primaire, en cherchant de
nouvelles niches, (ii) ou la protection de son marché
face à la concurrence: face aux attaques d'un concurrent, un leader peut
innover (créer un nouveau produit pour le marché ou un plus pour
son produit), consolider (augmenter ses parts de marché), se confronter
(attaquer en jouant sur le marketing-mix).
- La stratégie du challenger : elle est agressive dans
le but de rivaliser avec le leader. Ses stratégies d'attaques sont
diverses : (i) stratégie de baisse de prix (convaincre que le produit
est d'aussi bonne qualité que celui du leader, avoir un consommateur
sensible à l'écart de prix, le leader ne doit pas décider
de s'aligner sur son prix) ; (ii) stratégie du milieu de gamme (mise sur
le marché d'un produit identique et de milieu de gamme) ; (iii)
stratégie de recherche de prestige (mise sur le marché d'un
produit de qualité supérieure et plus cher) ; (iv)
stratégie de prolifération des produits; (v) stratégie
d'innovation (pour prendre de l'avance) ; (vi) stratégie
d'amélioration du service (on perfectionne le service
aprèsvente,...) ; (vii) stratégie d'innovation dans le mode de
distribution (on cherche de nouveaux lieux et méthodes de distribution)
; (viii) stratégie de réduction des coûts et (ix)
stratégie d'investissement publicitaire37 .
Ces diverses options stratégiques sont beaucoup
valables pour le marketing commercial. La notion de concurrence en marketing
social est plutôt à utiliser avec circonspection.
Idéalement, l'analyse du marché permet d'évaluer la part
du marketing social et d'analyser son évolution par rapport au secteur
commercial et le secteur public. Le rôle du marketing social est
d'augmenter, par la communication, le nombre de personnes adoptant les
comportements promus d'utilisateurs des produits de soutien aux comportements
promus ; ce qui augmentera la taille du marché et motivera le secteur
privé à investir dans le domaine. Le marketing social encourage
même le développement du secteur privé et appui le secteur
public. Dans ces circonstances, nous pouvons dire qu'une organisation de
marketing social n'a pas de concurrent. Dans les propos suivants, le
Responsable Marketing et communication de l'organisation atteste de la
volonté de l'organisation de contribuer au développement du
secteur privé :
37 Isabelle Piton, Cours d'initiation au marketing,
www.marketing.thus.ch
« Nous travaillons également à
développer le secteur privé de sorte qu'un jour si le marketing
social viendrait à disparaître le marketing privé
commercial puisse profiter de ce marché que le marketing social aurait
créé. Et même si le marketing social ne disparaissait pas,
on aurait créé le besoin au sein des populations parce qu'elles
auront pris l'habitude d'utiliser le préservatif, par exemple, parce
qu'on leur aurait inculqué que l'utilisation des préservatifs
sauve des vies ; plus tard, ils vont peut-être laisser notre
préservatif à nous mais utiliser les préservatifs d'une
autre gamme, le préservatif commercial, qui n'est pas forcément
le préservatif du marketing social ».
L'ABMS ambitionne d'être un partenaire pour le
Ministère de la Santé quidéveloppe beaucoup
d'activités et distribue « gratuitement » des produits qui,
dans un sens de marketing commercial, peuvent être
considérées comme des activités et produits concurrents.
Son plan stratégique prévoit le développement de ce
partenariat :
« D'ici 2014, ARMS sera un partenaire
privilégié du Ministère de la Santé en tant
qu'organisation locale forte et performante, affiliée au réseau
de PSI oeuvrant pour l'amélioration significative et mesurable de la
santé des populations pauvres et vulnérables. Ainsi, ARMS aspire
à un Rénin dans lequel les démunis ont la capacité
et l'opportunité de prendre le contrôle de leur santé et de
leur avenir grâce aux techniques de communication pour le changement de
comportement innovantes et la mise à disposition équitable des
produits et services de santé. »38
Dans un autre sens, nous pouvons dire que les concurrents des
comportements promus et des produits distribués par l'ABMS/PSI, ce ne
sont pas d'autres organisations intervenant dans le même domaine mais les
comportements et habitudes contraires à ceux promus. Par exemple, le
concurrent du préservatif du marketing social de l'ABMS/PSI (Prudence
Plus, Koool) n'est pas le préservatif du secteur privé, mais
plutôt la non-utilisation du préservatif ou l'utilisation d'autres
méthodes.
L'ABMS/PSI n'a pas de concurrent sur le plan institutionnel.
Elle a plutôt une position de leader en marketing social, comblant le
vide laissé par le secteur
38 Extrait du Plan stratégique 2009-2014 de
l'ABMS, édité en février 2010.
privé, guidé par le souci du gain s'adressant
à des clients relativement aisés, et le secteur public
préoccupé par les couches démunies et vulnérables
qu'il a du mal à prendre en charge. L'ABMS/PSI s'adresse donc, aux
groupes cibles et population ignorés par ces deux acteurs.
L'analyse du marché global (Voir plus de détails
en Annexe 4) et les calculs de l'univers d'opportunité (voir plus de
détails en Annexe 5) qui sont des outils développées par
PSI et intégrés au processus de planification DELTA et permettent
d'analyser le « marché » et de se positionner dans le vide
laissé montrent que l'organisation a conscience de son rôle
d'acteur « partenaire » d'appoint et non d'acteur concurrent ni du
secteur privé ni du secteur public.
En somme, s'il faut faire une identification de la position de
l'ABMS/PSI à une stratégie concurrentielle en marketing
commercial, on dira qu'elle applique une stratégie de spécialiste
qui est une politique de créneau.
Paragraphe 4 : La stratégie de croissance
Il y a plusieurs types de croissance. On parle de :
- croissance portée quand l'entreprise se développe
suite à la croissance du marché ;
- croissance intensive quand l'entreprise croit parce que sa part
de marché croit ;
- croissance extensive quand l'entreprise croit par
pénétration de nouveaux marchés ou lancement de nouveaux
produits, etc.
La stratégie de croissance dépend des
marchés/produits existants ou nouveaux. Pour les marchés/produits
existants, on a le choix entre :
- la stratégie de pénétration (augmenter
les ventes avec les produits actuellement fabriqués sur des
marchés déjà exploités. Le développement se
place au niveau de la fidélisation des clients actuels),
- la stratégie de retrait (certaines lignes de produits
sont amenées à disparaître pour des raisons variées
; il va falloir ici faire disparaître les coûts et tenter de
réorienter les demandes des clients vers d'autres segments de la
gamme),
- la stratégie de maintien (le but est de maintenir
sans investissement car l'avenir ne permet pas d'envisager de volume accru ou
de relèvement des prix. Il s'agit souvent de produits
stabilisés),
- la stratégie de défense (ici, le segment de
marché représente un intérêt certain pour
l'entreprise. Il faut le défendre dans un contexte oü il peut
être attaqué de différentes façons).
Quant à la stratégie de développement,
elle concerne la proposition de nouveaux produits. La stratégie
d'extension de marché sert à conquérir de nouveaux clients
ou de nouveaux marchés avec les produits existants. La stratégie
de diversification propose de nouveaux produits sur des marchés non
encore exploités. La stratégie de conquête permet de
conquérir un marché ou une tranche de marché oü l'on
n'est pas encore. L'entreprise décide d'entrer dans un marché
oü elle n'existe pas en prenant une part de marché
conséquente. En général cette décision se fonde sur
trois constatations : le marché est rentable ; il est porteur (en
expansion) ; l'entreprise a un produit ou un service correspondant à ce
créneau.
La stratégie de croissance de l'ABMS/PSI s'apparente en
marketing commercial à la stratégie de croissance extensive qui
appelle le développement ou la conquête de nouveaux
marchés. Depuis quelques années, l'ABMS/PSI est dans une
dynamique de croissance avec le développement de nouveaux produits
même si cette croissance ne se définit pas dans une perspective de
conquête de nouveaux marchés et de rentabilité, mais
plutôt de prendre en compte de plus en plus des différents
problèmes de santé et d'augmentation de couches de populations
vulnérables touchées.
Le développement du préservatif Koool s'inscrit
dans cette dynamique. En effet, les données de recherche ont
révelé que les jeunes n'appréciaient plus le
conditionnement de Prudence Plus (préservatif masculin distribué
par l'ABMS/PSI) ; ce qui influençait leur comportement à utiliser
le préservatif au cours des rapports sexuels à risque. L'ABMS/PSI
a donc développé le préservatif Koool pour, d'une part
conserver son efficacité sur le segment « jeunes de 15-24 ans
», et d'autre part, assurer la croissance sur ce segment. Voici les
justifications sur la mise sur le marché de Koool dans le plan de
communication pour le lancement de cette nouvelle marque :
« Les résultats de l'Etude TRaC
réalisée en novembre 2007 sur les déterminants de
l'utilisation du condom chez les jeunes de 15 à 24 ans
révèlent que l'attrait de la marque du préservatif
Prudence Plus® constitue l'un des facteurs importants pour son utilisation
correcte et consistante par la majorité des jeunes. De même, les
données de l'enquête qualitative « FoQus on Concept
Development )) réalisée en avril 2008 sur les motivations des
jeunes dans le choix et l'utilisation des préservatifs montrent que
"Prudence Plus est une marque de préservatif de mauvaise qualité,
moins chère et largement disponible et qu'ils ne l'utilisent que quand
ils n'ont pas assez de moyen". En outre, le pré test de l'emballage
actuel et du foil effectué en août 2008, indique que Prudence
Plus® n'est pas du tout bien apprécié des jeunes qui le
trouvent ancien et démodé. Ils estiment que "les couleurs de
l'emballage ne sont pas harmonieuses". Le logo (tête de panthère)
est aussi négativement perçu par les jeunes
enquêtés. De même, le design de la boîte n'est plus
attractif contrairement aux autres marques de préservatif disponibles
sur le marché.
Il ressort donc que les jeunes scolarisés n'aiment
plus utiliser des préservatifs moins chers, mal présentés,
sans parfums et moins lubrifiés maintenant qu'il y a sur le
marché des préservatifs ayant beaucoup d'attraits à un
prix abordable. Au regard de cette mauvaise perception de Prudence Plus®
qui influent sur son utilisation par la majorité des jeunes, l'ABMS/PSI
se propose de lancer une nouvelle marque de préservatif masculin qui
répondra à leurs attentes, tout en développant des
stratégies pour assurer sa disponibilité dans les
localités à haut risque, les zones urbaines, et
périurbaines notamment. ))39
Le développement et la mise sur le marché de
Aquatabs qui permet d'apporter des solutions à des problèmes de
santé et qui s'adresse à un autre segment de la population, du
« marché » répond, par analogie aux stratégies
marketing, à une stratégie de croissance planifiée et mise
en oeuvre.
Dans le Plan stratégique 2009-2014, la stratégie
de croissance est clairement affirmée. Ainsi, l'Organisation se donne
comme objectif d' « explorer/introduire
39 Extrait du plan de communication pour le lancement
de Koool.
de nouveaux domaines/produits de santé
>>40. A l'horizon 2014, de nouveaux produits ou services
seront introduits. Après Koool, en 2010, les responsables pensent et
travaillent déjà, entre autres, sur la promotion du port du
casque, une campagne sur l'information et la prise en charge des fistules
obstétricales, l'implication dans les Programmes Elargis de Vaccination,
etc.
Paragraphe 5 : La stratégie de gestion de
portefeuille d'activités
Comment l'Organisation peut-elle arbitrer entre ses
<<gloires du passé>> et les <<stars de demain>>?
Plusieurs outils d'analyse existent et permettent de savoir si certains
produits <<doivent être développés, maintenus,
exploités ou abandonnés>>. Plusieurs modèles
existent: le modèle BCG (Boston Consulting Group), les matrices de
McKinsey, d'Arthur D. Little, etc. Nous insisterons ici sur le premier
modèle évoqué. Le Boston Consulting Group,
célèbre cabinet américain de conseil en stratégie,
fait partie des pionniers en matière d'analyse de portefeuille. Il
propose deux axes d'analyse suivant le marché et la position de
l'entreprise. Il en découle donc deux critères
d'évaluation. D'abord, le taux de croissance du marché
correspondant au domaine d'activité considéré puis la part
de marché relative c'est-à-dire sa part de marché absolue
divisée par celle de son concurrent le plus puissant. Ensuite quatre
catégories de produits sont définies : `les stars', `les vaches
à lait', `les dilemmes', `les poids morts'. A chacune des
catégories est affectée une stratégie bien précise.
Les stars, connaissant une forte croissance, ont besoin de ressources pour
maintenir leur position de leader. Les vaches à lait, ayant une forte
part relative d'un marché en faible croissance, dégagent une
quantité d'argent substantielle nécessaire au
développement des autres produits. Les dilemmes, appelés aussi
`points d'interrogation' correspondent à des activités à
faible part dans un marché en forte croissance. Ils nécessitent
de ressources pour améliorer leur part de marché relative ou se
retirent du segment. Les poids morts, connus encore sous le nom de `gouffres
financiers', n'ont ni croissance ni part de marché : l'entreprise doit
faire le choix d'une révision de sa stratégie. La
répartition des différents produits dans les quatre cases de la
matrice permet d'en savoir un peu plus sur la santé de son portefeuille,
les axes de réorientation. In fine, le modèle propose quatre
solutions : développer l'activité, la maintenir, l'exploiter ou
l'abandonner.
40 Plan stratégique 2009-2014 de l'ABMS, p.
17
Quant au modèle McKinsey, il propose une matrice
d'analyse stratégique à neuf cellules parfois appelée
matrice attrait-atouts. Le marché est évalué selon
l'attrait et les critères à prendre en considération sont
: la taille, la croissance, le nombre d'acteurs, la possibilité de
différenciation... L'entreprise, elle, est évaluée en
fonction de ses atouts avec en point de mire les critères suivants : la
part de marché, la part relative, les avantages technologiques, l'image
de marque, l'efficacité promotionnelle, etc.
D'autres matrices sont proposées comme celles d'Arthur
Little de la société Shell. « Tous ces modèles
présentent certains avantages : ils aident le responsable d'entreprise
à comprendre la nature profonde de son secteur, à anticiper les
évolutions, à mieux communiquer avec les opérationnels,
à identifier les zones d'incertitude et surtout à choisir les
terrains d'investissement et de désinvestissement ».
A l'ABMS/PSI, il n'y a pas de méthode de suivi du cycle
de vie des produits. En revanche, à travers les enquêtes TraC et
les études qualitatives, il est possible de déterminer si la
perception d'un produit est toujours positive auprès des cibles. Dans le
cas contraire, le processus DELTA est enclenché pour permettre de
relooker ou de changer la marque. « La stratégie de gestion de
portefeuille d'activité, c'est le plus gros problème que nous
avons. En termes de stratégie planifiée et gérée,
cela n'existe pas pour le moment chez nous », avoue le Responsable du
Département Marketing et Communication de l'ABMS/PSI.
En raison de l'absence de réflexion ou de planification
pour la gestion de portefeuille d'activités, l'organisation
éprouve de grandes difficultés pour gérer par exemple ses
deux marques de préservatifs, Prudence plus et Koool.
Six mois après le lancement de Koool avec une campagne
de communication qui a créé une forte demande sur tout le
territoire, le produit n'était distribué qu'à Cotonou et
environs. La raison était qu'il y a avait des craintes sur la «
survie » de la première marque Prudence Plus. Le Responsable du
Département Marketing et communication, six mois après le
lancement de Koool s'interrogeait encore :
· Allons-nous continuer la distribution de Prudence
Plus à la fin du stock actuel (14 millions) ?
· Allons-nous maintenir la marque Prudence Plus dans
son état actuel (logo et design) et revoir son positionnement (TS et
routiers
dans les grandes villes et villages) ; donc commandes de
quantités réduites à l'avenir ?
· Allons-nous lancer une nouvelle marque à la
place de Prudence Plus : nouveau nom, nouveau design ; positionnement et
distribution larges (TS, routiers et population générale dans les
villes et campagnes) ?
· Si oui, cette marque peut-elle être notre
marque parapluie41 ?
· Devons-nous «Libérer KOOOL»,
étendre le réseau de distribution de KOOOL aux grossistes
privés et lancer une nouvelle marque « Parapluie » en
remplacement de Prudence Plus ?
· Devons-nous « Libérer KOOOL »,
étendre le réseau de distribution de KOOOL et lancer une nouvelle
marque « Parapluie » en remplacement de Prudence Plus ?
· Allons-nous garder KOOOL, maintenir Prudence Plus
dans leur état actuel (positionnement et design) et lancer une nouvelle
marque « Parapluie » ?42
Ces interrogations qui subsistaient encore dans les
circonstances et moments évoqués montrent clairement que
l'ABMS/PSI n'a pas une politique de planification et de gestion de ses
portefeuilles de produits.
Paragraphe 6 : La stratégie commerciale
Elle fait appel aux éléments moteurs de l'action
commerciale. Il s'agit soit d'inciter le distributeur à
référencer et promouvoir le produit sur le lieu de vente, soit
à créer chez le consommateur une préférence
suffisamment forte afin que le produit soit demandé au distributeur,
dans le cadre d'une stratégie d'innovation ou de
supériorité marginale, soit d'exploiter au maximum la
supériorité que l'on possède par rapport aux concurrents
(supériorité sur le produit ou sur le prix).
L'ABMS/PSI utilise à bon escient la stratégie
commerciale à travers sa politique de distribution et toutes les actions
mises en oeuvre, par les mass-médias et au niveau communautaire, pour
créer la demande.
41 Marque parapluie est l'appellation utilisée,
en entendant la création de la marque, pour une nouvelle marque
envisagée pour la gamme des produits de contraception parmi lesquels il
y a le condom.
42 Extrait d'une présentation faite par le
Responsable Département Marketing et Communication sur «
Distribution des condoms à ABMS/PSI : quelle option ?
Rétrospective et perspectives », juin 2010.
Dans la stratégie de mise en oeuvre des
activités communautaires, plusieurs partenaires opérationnels
sont utilisés pour promouvoir divers produits dans des zones bien
déterminées. Ces partenaires sont notamment les animateurs des
institutions de microfinance, les relais communautaires, les ONG, les Pairs
éducateurs, les Chefs des Centre de Promotion Social, les leaders
religieux et les mairies.
A côté des activités à base
communautaire, l'ABMS/PSI utilise des supports de communication de masse pour
toucher ses différentes cibles, les radios communautaires, les
télévisions, les panneaux d'affichage routier. Le recours aux
mass-médias vise à :
- promouvoir les produits et services objets du marketing
social
- accompagner la mise en oeuvre des activités de
Communication pour un Changement de Comportement mises en oeuvre par les
acteurs communautaires
- corriger les insuffisances liées à la
visibilité des produits et services.
La stratégie commerciale de l'ABMS/PSI intègre une
politique de vente. Dans ce cadre, elle s'appuie, pour la disponibilité
et l'accessibilité des produits, sur :
1. L'équipe de distributions
2. L'équipe de délégués
médicaux
3. Les distributeurs indépendants
4. les acteurs communautaires : ONG, relais, groupement de
femmes, structures de microfinance, etc.
Pour susciter la demande, l'Organisation utilise les
techniques de promotions commerciales et la Communication pour le changement de
comportement (CCC) selon le produit, la cible ou le lieu. Pour atteindre les
résultats comportementaux, l'organisation s'appuie sur :
1. des ONG
2. l'équipe MVU
4. l'équipe de suivi du réseau
5. la ligne verte
6. les mass médias
Pour l'année 2010, la stratégie de vente a
concentré, aux mains d'un superviseur, dans une zone
géographiquement définie, la responsabilité de coordonner
les différentes activités de distribution (suivi du
réseau), de promotion et de communication pour une réelle
synchronisation.
En somme, au regard des stratégies et moyens
mobilisés pour la création de la demande et pour leur
satisfaction, on peut dire sans risque de se tromper que l'ABMS/PSI planifie et
exécute une stratégie commerciale, en référence
à celle utilisée dans le marketing commercial.
Section 3 : L'utilisation du mix marketing
Quelle pratique l'ABMS/PSI fait-elle du mix marketing dans ses
interventions ? Voici quelques éléments de réponse.
Paragraphe 1 : La définition du
produit/service et ou idées/comportement à promouvoir
Comme montré plus haut dans le paragraphe sur le
marketing social, le P Produit en marketing social recouvre aussi bien les
produits physiques que les idées et comportements promus. Selon ses
quatre domaines d'intervention, la prévention du VIH, la promotion de la
planification familiale, la prévention du paludisme et la
prévention et la prise en charge des maladies diarrhéiques,
l'ABMS/PSI a les deux types de produits récapitulés dans le
tableau suivant :
Domaines
|
Idées/Comportements
|
Produits physiques ou produits de soutien
|
La prévention du VIH
|
Le port du préservatif
|
Prudence Plus et Koool
|
Le Dépistage volontaire
|
Cliniques de dépistage et unités mobiles de
dépistage en stratégie avancée
|
Abstinence/Fidélité
|
Néant
|
Report de l'âge du
premier rapport
|
Néant
|
La promotion de la planification familiale
|
Utilisation des méthodes modernes de planification
familiale
|
Harmonie (pilule), Equilibre (injectable),
Collier du cycle (méthodes des jours fixes), DIU et
Implants (méthodes de longue durée)
Les clinique ProFam (produit de soutien)
|
L'implication de
l'homme dans l'adoption de la planification familiale
|
Les cliniques ProFam (produit de soutien)
|
La prévention du paludisme
|
Utilisation de la
moustiquaire imprégnée à longue
durée d'action
|
Super Moustiquaire
|
La prévention et la prise charge de la
diarrhée
|
Utilisation de l'eau
potable
Réhydratation de l'enfant qui fait la diarrhée
|
Aquatabs OraselZinc
|
La définition des « produits
idées/comportements >> se fait après analyse du contexte
sanitaire du pays. Il est dit plus haut que l'organisation définit ses
« objectifs >> d'intervention, selon son cadre conceptuel
d'intervention, PERForM, en fonction du « but >>, politique
nationale en la matière, retenu par le pays. En plus de ce contexte
global, d'autres paramètres interviennent ; il s'agit de :
· L'évaluation de la gravité du
problème de santé et son impact sur la santé des
populations,
· La disposition des partenaires financiers à
appuyer les objectifs sanitaires retenus,
· L'évaluation des possibilités de
financement de l'intervention sur ressources propres de l'organisation (locale
ou mère),
· L'évaluation de la capacité interne de
l'organisation à intervenir dans le domaine spécifique,
· Etc.
Il est clair que les décisions liées au choix
et à la définition des « produits idées/comportements
>> relèvent moins de stratégie marketing que de politique
de santé publique, de coopération internationale (aide au
développement), de management de projet, etc.
En revanche, la définition et la distribution de
produits physiques et ou de soutien à la promotion des idées
relèvent en grande partie de stratégies marketing. Les produits
distribués en marketing social respectent les stratégies de mise
sur le marché des produits du marketing commercial. Ces
stratégies43 sont liées:
· A la stratégie de marque
· Aux produits/services de soutien
· Aux attributs du produit
· A l'emballage
· A la qualité du produit
L'ABMS/PSI a de sérieux problèmes dans le
processus de conception et de planification du P Produit. Aucune ressource
humaine spécialisée n'est affectée
43 Voir plus de détails dans la description du
processus de planification DELTA de l'ABMS/PSI.
spécifiquement au P Produit contrairement aux autres
aspects du mix marketing tels que la distribution et la politique de
communication. Ces deux éléments bénéficient d'une
attention particulière et chacun d'eux possède une Coordination,
instance opérationnelle où se mène la réflexion
stratégique et se planifie la mise en oeuvre. La définition du
produit, dans ses différents aspects comme le packaging, les attributs
du produit, la création de la marque, etc. constitue un espace où
presque tout le monde intervient.
La gestion des deux derniers produits distribués par
l'organisation (Koool et Aquatabs) illustre l'absence d'une stratégie
planifiée et maîtrisée en son sein. En effet, Aquatabs a
été un produit dont la définition de la stratégie
de marque, les attributs, le packaging et au-delà les stratégies
de distribution et de communication ont été assurés par le
Département Programme chargé du domaine de santé
lié à la prévention et la prise en charge des maladies
diarrhéiques. Le Département Marketing et Communication n'avait
pas le lead. Pour Koool, ce fut tout le contraire : le Département
Marketing et Communication avait géré tout le processus. Mais il
faut préciser qu'au sein de ce département, il est revenu
à la Coordination Communication de faire le travail de définition
du produit en termes de stratégie de marque, les attributs, le
packaging, etc.
On voit clairement que c'est en fonction des circonstances,
des aléas ou peutêtre du charisme des responsables des
départements ou des compétences disponibles au sein des
départements qu'ils prennent le lead de la définition des
produits. En outre, on peut relever une incongruité dans l'organisation
interne du Département Marketing et Communication: revient-il à
la Coordination Communication de faire ce travail de définition des
orientations du produit ? À l'évidence, non, s'il faut se
référer à la structuration mise en place qui
prévoit une Coordination pour la distribution des produits (P Place),
une pour la Communication de masse (P Promotion) et une autre pour la
communication interpersonnelle (activités à base
communautaire)44 . Il aurait été plus logique qu'il y
ait une coordination chargé du P Produit. Mais cette question est un
débat (suscité par ce travail de recherche) non tranché au
sein de l'organisation. Si le Responsable Marketing et Communication pense que
cette dimension du mix marketing peut être gérée par les
autres compétences du département (encore faudrait-il
s'interroger sur leur profil et qualifications), un Responsable de
44 Il s'agit là aussi d'un autre paradoxe : la
Coordination Communication devrait fédérer toutes les
activités de communication.
Département Programme, lui, estime que la
définition des caractéristiques du produit revient aux
Programmes.
Hilaire TOKPLO, Responsable du Département Marketing et
Communication :
« On se rend compte qu'il y a certains aspects de P
(ndr :mix marketing) qui ne sont pas gérés de façon aussi
efficiente que d'autres ; mais la question par rapport à la
manière dont nous travaillons ces autres aspects reste ouverte en termes
de veille et de réflexion sur les produits. Faudra t-il recruter des
personnes qui ne feront que ça si je n'ai pas en face de moi des
concurrents qui me menacent ou bien faudrait-il ressortir ces aspects comme
étant des aspects importants à gérer et redéfinir
le cahier de charge de ceux qui aujourd'hui ont pour mission théorique
de gérer ces aspects mais ne le font pas parce que l'organisation ou
même les contraintes ou les exigences ne nous amènent pas
là ? ))
Il faut relever, d'une part, que la définition du
produit même en marketing social ne relève pas de stratégie
concurrentielle, par exemple ce n'est pas la pression d'une autre structure qui
a poussé l'organisation à développer Koool, mais tout
simplement les objectifs de l'organisation, et d'autre part, que dans la
réalité, il n'existe pas dans le cahier de charge des autres
Coordinations cette responsabilité de définition des
produits45 .
Njara RAKOTONIRINA, Chef de Département Santé
Maternelle et infantile et Suivi Evaluation :
« C'est le Coordonnateur de programme qui devrait
faire ça (ndr : définir les produits et les prix et en même
temps faire toute la réflexion de planification marketing). C'est lui
seul qui a le focus sur son produit. Les différentes ressources du
département marketing ne l'ont pas. Mais, je suis d'accord qu'il faut
avoir ce pool de compétences pour la gestion des marques. ))
45 Nous avons fait la revue des cahiers de charge des
Coordinations qui composent le Département Marketing et
Communication.
Patrick KOUASSI, ancien Responsable du Département
Marketing et Communication :
« Nous ne pouvons pas dire qu'un P est
dédié à une ressource humaine particulière. Le P
Produit est défini par le programme (théoriquement), la
distribution, la communication et la Recherche ».
La divergence de point de vue montre clairement qu'il n'y a pas
de politique, pas de stratégie, pas de démarche codifiée
pour la planification du P Produit.
Au-delà du problème de structuration, cette
question de responsabilité de définition des
caractéristiques du produit est liée au débat
(évoqué plus haut) de la responsabilité de la
rédaction des plans marketing, donc de la planification globale de
l'intervention marketing.
Paragraphe 2 : La définition du prix
Il y a quatre éléments à prendre en compte,
en marketing commercial, lorsqu'on établit les stratégies de
P-prix pour les produits ou services 46 :
e) Considérations liées au consommateur
a. Volonté de payer (VdP)
b. Prix
c. Coupures de monnaie disponibles
d. Qualité
f) Considérations liées à la distribution
g) Recouvrement des coûts
h) Dynamique du marché
Mais en marketing social, il y a un cinquième
élément qui intervient : l'intervention des acteurs de l'aide au
développement qui subventionnent le produit afin qu'il soit accessible
aux « populations vulnérables et à faible revenu »47
.
Dans le cadre de la pratique de l'ABMS/PSI, toutes les
considérations évoquées ne sont pas applicables ou le
sont avec des variations plus ou moins importantes
46 Plus de détails dans la partie descriptive
de la méthodologie DELTA.
47 Terminologie utilisée par l'ABMS/PSI.
du fait même de la spécificité du
marketing social. Les considérations liées aux consommateurs
s'appliquent parfaitement et dans ce domaine l'organisation diligente des
études qualitatives et quantitatives (faites par sa Coordination
Recherche) pour connaître, par exemple, la volonté à payer
(VdP) qui permet de savoir quel est le prix du produit que la cible est
prête à payer.
Quant aux considérations liées à la
distribution, elles sont aussi prises en compte dans la mesure où il y a
une réflexion faite sur la structure de la grille de prix qui prend en
compte les marges de bénéfice des différents intervenants
dans la pyramide de la distribution. Les considérations liées au
recouvrement de coût, quant à elles, interviennent faiblement. En
effet, c'est seulement pour les produits qui ne sont pas subventionnés
que la stratégie de recouvrement de coût est applicable. Tous les
produits du marketing social sont subventionnés. Dans la gamme des
produits distribués par l'ABMS/PSI, seul OraselZinc, fortement
subventionné auparavant, est aujourd'hui distribué à
recouvrement de coût.
Sur le quatrième lot de considérations, la
dynamique du marché, l'ABMS/PSI n'intervient pas du tout. Cela
s'explique par le fait que son intervention s'inscrit dans le cadre du
marketing social. C'est plutôt les éléments liés aux
VdP et la dimension de la subvention disponible qui permettent de
décider des prix des produits.
Le Responsable du Département Marketing et
Communication explique la situation de l'ABMS prise entre les contingences
liées à la stratégie marketing de dynamique de
marché et celles aux subventions apportées par des bailleurs :
« Le prix, c'est là un point crucial dans la
mise en oeuvre des activités au niveau de l'ABMS/PSI qui est simplement
dû au fait que l'organisation n'est pas libre de gérer son prix
comme il l'entend ; simplement parce que, d'abord, il faudrait se battre pour
faire comprendre le concept de marketing social, le faire accepter à
certains bailleurs dont la conception est différente : ils
amènent le produit et ils ne veulent pas le vendre, donc on vous demande
juste de gérer la distribution et la promotion. Il y a des bailleurs qui
sont rivés sur cette position, le cas de la Banque mondiale par exemple
; donc si l'ABMS/PSI veut vraiment travailler avec de telle institution, elle
est obligée de renier son principe qui est qu'elle ne donne pas les
produits gratuitement. Ceci est le premier aspect.
Au deuxième aspect, il y a des bailleurs qui
comprennent et qui ne sont pas d'accord que les prix de nos produits suivent
les contingences liées au marché de façon commerciale ;
c'est le cas par exemple de l'USAID et de la KFW pour Prudence plus. Prudence
Plus ne peut pas aller au-delà du prix auquel il se vent aujourd'hui
parce que le bailleur refuse. Donc, on est un peu dans une situation de dilemme
d'un côté et les mains liées de l'autre côté.
C'est un peu la situation que nous vivons.
Il y a des experts de la question qui sont même
à PSI et qui pensent que c'est à nous d'expliquer aux bailleurs
que le marché est dynamique. Mais, je ne suis pas sûr qu'on puisse
changer la démarche des institutions qui viennent avec
déjà des idées ou leurs manières de faire en leur
expliquant les théories de marché pour leur faire comprendre
qu'il faut augmenter le prix sans qu'ils ne nous perçoivent pas comme
des gens qui veulent profiter de la misère des populations.
»48
Tout comme le P-Produit, le P-Prix ne bénéficie
pas de ressources humaines spécialement dédiées à
la réflexion stratégique et à sa planification. Ici aussi
la détermination du prix est un peu l'affaire de tout le monde (la
Coordination Recherche, la Distribution, la Communication, la Direction). Non
seulement en amont, il n'y a pas une équipe spécialisée
pour s'occuper du P-Prix mais aussi il n'y a pas de veille stratégique
du marché pour tenir compte des réactions des prix dans le temps.
Cet état de chose peut être mis sur le compte de la
spécificité de l'intervention en marketing social.
Paragraphe 3 : Le système de distribution
Pour s'assurer d'une meilleure disponibilité et une
large accessibilité possible de ses produits et services sur le
territoire et pour réussir à satisfaire les demandes mais aussi
à en créer, PSI/ABMS a développé une
stratégie intégrée qui vise à harmoniser les
interventions et canaliser les activités des différents acteurs
afin de rentabiliser les investissements. Les différents acteurs sont
répartis en quatre équipes que sont les Superviseurs de zone, les
Délégués médicaux, les
48
Distributeurs indépendants et les structures
communautaires. Il convient ici de souligner que pour l'atteinte des
résultats escomptés, la stratégie repose non seulement sur
un travail de promotion-communication effectué en amont par les
équipes de Communication et d'Activités à base
communautaire mais aussi et surtout sur la possibilité donnée aux
partenaires de faire appel aux techniques de Communication pour un Changement
de Comportement et aux mass médias pour agir sur le changement de
comportement qui demande l'utilisation des produits. Pour s'assurer une
couverture totale, l'ensemble du territoire national est segmenté en
huit zones. Chaque zone est placée sous la responsabilité d'un
Superviseur de zone.
Jadis membres de l'équipe de Distribution ou des
Activités à base communautaires, les Superviseurs de zone sont
des agents de l'ABMS/PSI qui ont d'une manière ou d'une autre
déjà participé à toutes les différentes
activités de ces deux coordinations. Désormais
délocalisés dans leurs zones respectives, ils ont pour mission de
collaborer directement dans le cadre des activités de distribution avec
des Responsables communaux pour l'identification des potentiels groupes cibles
ou zone à risque et, avec les grossistes pour le suivi des stocks. Dans
le cadre des activités communautaires, les Superviseurs de zone
s'appuient sur le réseau de partenaires (Relais communautaires, ONG,
Institutions de micro finance, etc.). Ils sont appuyés dans leurs
tâches par des Responsables de commune qui ne sont rien d'autre que des
personnes reconnues dans leur localité pour leurs engagements pour des
causes sociales et leur disponibilité à travailler dans le sens
de l'amélioration des conditions de vie de leurs concitoyens.
Les délégués médicaux,
désormais indépendants, s'occupent, en ce qui les concerne, de la
promotion des produits dans le secteur pharmaceutique et dans les centres de
santé. Au nombre de deux, ils s'organisent pour travailler aussi bien
dans le secteur privé que dans le secteur public. Ils ont pour
rôle fondamental d'organiser des visites et des formations sur les
produits dans le secteur pharmaceutique, d'assurer la visibilité et la
promotion des produits dans les officines et le secteur sanitaire et de
gérer une base de données des points de vente de ses produits.
Les Distributeurs indépendants sont de deux sortes. Les
Distributeurs indépendants rattachés aux grossistes et les
Distributeurs indépendants libres. Les premiers avec la caution du
Superviseur de zone s'approvisionnent en produits chez les grossistes qu'ils
revendent dans les points de vente. Le
grossiste leur fixe un prix particulier pour leur permettre
d'avoir des marges. Les seconds interviennent dans les zones où
l'organisation ne dispose pas de grossiste. Dans ce cas, ils se ravitaillent
auprès des Superviseurs de zone à un prix qui leur permet d'avoir
des marges sur les produits et bénéficient des supports pour des
activités de promotion et de communication. A côté de ces
deux différentes catégories de distributeurs, ABMS/PSI envisage
une stratégie de Masters Distributeurs qui n'est pas encore
opérationnelle.
Les ONG aussi sont mises à contribution pour la vente
des produits dans leur zone d'intervention. Elles s'occupent
particulièrement des zones à risque et travaillent pour corriger
les insuffisances constatées entre la création de la demande et
la mise à disposition des produits.
En somme, les stratégies combinées de
Communication de masse, d'Activités à base communautaire et de
Distribution sont interdépendantes et permettent à l'organisation
de s'appuyer sur un réseau de partenaires locaux et opérationnels
pour d'abord sensibiliser les populations au changement de comportement et
ensuite mettre à leur disposition, une gamme de produits pour
accompagner ce changement de comportement.
Cette stratégie intégrée mise en place
montre que l'ABMS/PSI prend à coeur la Distribution au point de lui
consacrer une structure entière (Coordination Activités de
distribution et Promotion) pour la gérer mais aussi une stratégie
en bonne et due forme élaborée et validée. Cette
stratégie pose une architecture bâtie du niveau central (ABMS/PSI)
en passant par le niveau départemental (supervision de zone), le niveau
communal (Responsable de commune) jusqu'au niveau local (arrondissements et
villages) avec les ONG, Pairs éducateurs, Relais communautaires, etc.
Paragraphe 4 : La politique de communication
La politique de communication pourra être
appréciée à plusieurs niveaux : la communication avec les
grands médias, la communication interpersonnelle et la collaboration
avec les ONG.
a) La communication de masse sur les grands
médias
La communication mass média a pour objectif de mettre
les média à contribution pour la promotion des idées et le
changement de comportement, l'appui aux activités à base
communautaire et la promotion des produits et services de PSI/ABMS. Les
messages délivrés sous forme de spots radio, TV ou billboard sont
généralement de deux types : génériques ou marques.
Les "génériques" sont l'ensemble des messages qui incitent au
changement de comportement sans désigner un produit ou service
spécifique de l'ABMS/PSI tandis que "les marques" font la promotion des
produits et services de l'organisation; lesquels produits et services viennent
en appoint au changement de comportement. Pour porter les messages à la
cible, l'ABMS/PSI s'appuie sur les radios de proximité, les
télévisions et les panneaux routiers avec des approches et modes
opératoires adaptés au besoin. Si le mode opératoire est
pratiquement le même pour tous les média, les approches, quant
à elles, diffèrent d'un média à un autre.
En effet, le partenariat est l'approche globale adoptée
avec les radios rurales et communautaires. Pour ce faire, les contrats de
partenariat signés avec les radios sont annuels et intègrent les
objectifs de communication de chaque projet intervenant dans la zone couverte
par la radio. Ainsi, les cahiers de charges des radios définis dans les
contrats peuvent varier suivant les zones et besoins en communications.
Les télévisions sont mises à contribution
dans la diffusion des spots à travers les agences de communications.
Pour ce faire, des contrats sont signés avec des agences qui s'occupent
du média buying pour l'ABMS/PSI ; mais pour une meilleure
cohérence entre ses objectifs de communication et les habitudes
média de ses différents groupes cibles, l'organisation s'occupe
elle-même de ses média plannings.
Les panneaux routiers pour ce qui les concerne, sont
gérés directement par des régies d'affichage avec
lesquelles l'ABMS/PSI signe des contrats de prestation de service.
En dehors de la diffusion des spots sur les différents
créneaux retenus dans le média planning, les radios ont aussi
dans la plupart des cas, l'obligation de diffuser des communiqués, de
couvrir des séances éducatives, d'organiser des émissions
Amour et Vie et/ou magazines de santé en collaboration avec les
ONG locales, les Relais communautaires, les Pairs Educateurs
qui sont au coeur de la stratégie de communication à base
communautaire. Il convient de souligner que les supports de communication ne se
limitent pas seulement aux spots et billboard. Il y a aussi les affiches, les
flyers, les dépliants et autres supports imprimés qui sont des
supports éducatifs ou promotionnels que la communication met, pour les
besoins, à la disposition des autres stratégies (Activités
à base communautaire et Distribution).
b) La communication interpersonnelle et la collaboration avec
les ONG
A côté des grands médias, l'ABMS/PSI,
à travers la Coordination Activités à base communautaire,
met en oeuvre une stratégie de communication plus personnalisée
ciblant dans des zones déterminées, les communautés
à la base, les travailleuses de sexe, les routiers et autres couches
vulnérables des centres urbains. Ainsi, selon les zones d'intervention
des projets, (IMPACT, KFW, Communes prioritaires par exemple) la
stratégie s'appuie sur un réseau d'ONG, d'animateurs des
institutions de microfinance, de Pairs Educateurs des Entreprises, de Relais
communautaires, de Chefs de Centre de Promotion Sociale, ainsi que des leaders
religieux et des Mairies pour porter le message à la cible à
travers des séances éducatives (Information, Education,
Communication), des causeries débats et des mobilisations sociales avec
l'Unité de Vidéo Mobile. Comme mentionné supra, il faut
signaler que dans l'animation de ces séances éducatives, les
différents partenaires utilisent les supports de communication (flyers,
dépliants, boîtes à images, affiches, etc.) produits par la
Coordination Communication.
Par ailleurs, la base juridique de collaboration varie selon
les partenaires et tourne généralement autour des accords de
partenariat, des contrats de prestation de service et des cadres de
collaboration directe dans lesquels sont définis les objectifs et le
paquet d'activités à mener pour les atteindre. Les ONG, les
Relais communautaires, les Chefs de Centre de Promotion sociale, les
travailleurs sociaux des structures décentralisées, les Leaders
religieux, etc. ont pour mission conformément à leurs cahiers de
charge respectifs de réaliser dans un délai donné, un
certain nombre de causerie-débats avec les groupes cibles, de
céder une certaine quantité de produits, de référer
un certain nombre de personnes
(couples) vers les centres de santé et de visiter un
certain nombre de points de vente.
Pour évaluer leur intervention, la stratégie a
prévu un mécanisme de suivi selon les cas. Mais en
général, la quantité de produits cédés (les
partenaires sont tenus de s'approvisionner en produits de marketing social
auprès des grossistes du réseau de distribution de leur
localité), le nombre de coupons ou feuillets de référence
transmis aux personnes référencées et parvenus aux centres
de santé, le rapport sur les zones couvertes sont entre autres les
indicateurs de performance pour l'évaluation de leur travail. De
l'atteinte ou pas de ces objectifs, dépendront leur
rémunération et leur motivation. Il s'agit dans la plupart des
cas d'une politique de rémunération axée sur les
résultats.
Pour atteindre les résultats escomptés, les
partenaires cités s'appuient aussi bien sur les radios de
proximité que sur des grossistes du réseau de distribution pour
s'approvisionner en produits de marketing social à céder au
besoin aux personnes mobilisées. Cependant, la vente des produits en
tant qu'activités fondamentales revient à la Coordination
Activités de Distribution et de Promotion qui n'a pas manqué de
développer une stratégie subséquente pour atteindre les
objectifs de vente.
L'ABMS/PSI dispose d'une Coordination Communication qui
conçoit les supports éducationnels et promotionnels, planifie et
assure le suivi de leur utilisation correcte sur le terrain. Un document de
stratégie existe qui décline l'opérationnel. C'est ainsi
qu'il y a une stratégie des Mass médias, une politique
d'intervention dans le cadre du partenariat avec les radios partenaires. Les
interventions spécifiques de communication font l'objet de
réflexion stratégique. En somme, dans la stratégie
marketing, le P Promotion est planifié et maîtrisé en
termes de démarches.
CHAPITRE 4 : RECOMMANDATIONS
Aux termes de notre analyse, il ressort qu'il y a trois
domaines dans lesquels l'ABMS/PSI doit revoir son organisation interne afin
d'améliorer sa capacité d'intervention. Il s'agit de la
rédaction des plans marketing, des ateliers de planification annuels et
de la définition des deux premiers P du mix marketing.
Section 1 : Les plans marketing par les
spécialistes marketing
L'ABMS/PSI, il y a une confusion de rôle dans la
responsabilité de la rédaction des PM. Tel que nous l'avons
montré dans la troisième partie de ce document, la
rédaction des PM est disputée par les Départements
Programmes (les spécialistes de santé) et le Département
Marketing et Communication (les spécialistes de marketing). Cette
situation s'explique, selon certains responsables, par le fait que, du fait de
l'intervention de l'organisation dans le domaine de la santé, ce sont
les spécialistes de la santé qui décident des orientations
des interventions, dont le PM est le réceptacle. Pour d'autres, ce sont
les spécialistes du marketing qui doivent conduire le processus.
Même si une approche intégratrice est possible sans des conflits
d'attributions entre « Programmeurs >> et Mercaticiens dans la
rédaction des PM, il demeure que les différences de
compréhension du rôle de chacun au niveau des premiers
responsables de l'organisation sont révélatrices d'un
problème institutionnel. Et le fait que certains responsables pensent
encore qu'il reste à « définir le mécanisme le plus
souple qui pourrait permettre à toutes les compétences de mettre
ensemble leurs efforts pour y arriver (ndr : la rédaction des PM)
>> est en la preuve. Cela veut dire que la structuration actuelle de
l'organisation ne répond pas à tous les besoins ou contraintes
d'intervention et qu'il est recherché encore des mécanismes pour
clarifier la démarche. Tous les éléments apportés
dans la partie III. a. ii. 2. situent suffisamment sur la
problématique.
Après analyse, et considérant que cette
structuration semble porter en elle les germes de la confusion (l'Organisation
homologue de Madagascar a connu des crises du fait même d'une telle
structuration), nous voudrions suggérer une structuration qui, nous
semble-t-il, pourrait apporter des réponses aux préoccupations
liées, d'une part, à la définition des objectifs de
santé et, d'autre part, au besoin de respect rigoureux de la
démarche marketing. Il s'agit d'une
structuration qui érige le Département Marketing
comme le centre stratégique et opérationnel de la planification
et de la mise en oeuvre des interventions de l'ABMS/PSI. Actuellement, ce
département est plus un centre opérationnel (mise en oeuvre des
actions) ; les Départements Programmes ayant la responsabilité de
la définition des politiques. Dans la nouvelle structuration, que nous
proposons, les Départements Programmes n'existeraient plus en tant
qu'entité ainsi caractérisée et positionnée dans
l'organigramme. Mais, il y aurait des Conseillers ou Conseillers techniques qui
seront des spécialistes des questions de santé dans les
différents domaines d'intervention de l'ABMS/PSI. Ils auront pour
responsabilité d'appuyer le Département Marketing et
Communication dans la définition des politiques et objectifs de
santé et des grandes orientations pour répondre aux engagements
pris par l'organisation. Ces spécialistes en santé pourraient
être placés en relation fonctionnelle interne au sein du
Département Marketing et Communication, sous la responsabilité du
Responsable de Département, ce qui favorisera l'intégration des
compétences au sein d'une structure et améliorerait ainsi leur
coordination.
Cette proposition est confortée par le fait que les
Départements Programmes, du point de vue effectif, sont très
légers (voir organigramme en Annexe X). Habituellement, il y un
Responsable de Département et deux Coordonnateurs qui, la plupart du
temps, n'ont pas de ressources humaines sous leur responsabilité. Quand
c'est le cas, c'est que ces ressources ont la responsabilité de
gérer un programme spécifique qui intègre les dimensions
d'une intervention marketing ; c'est le cas du Projet Jeune rattaché
à la Coordination VIH ; c'est aussi le cas du réseau des
cliniques ProFam rattaché à la Coordination Santé de la
reproduction. Les Coordonnateurs Palu et Maladies diarrhéiques n'ont pas
de ressources humaines sous leur responsabilité.
Cette proposition de structuration permet d'éviter
définitivement les confusions de rôle entre le Département
Marketing et Communication et les Départements Programmes, puisque ces
derniers n'existeront plus. Les Conseillers en santé n'auront pas la
responsabilité de la rédaction des PM, mais veilleront à
l'intégration dans ces derniers des objectifs de santé et
engagements contractuels.
Il y a une alternative à notre proposition ; mais dans
le principe, il s'agit de la même structuration. Elle consiste à
intégrer dans un Département Programme Marketing toutes les
compétences, en santé et en marketing, qui s'occupe de la
planification et de la mise en oeuvre des interventions de marketing social.
Cette
formule expérimentée au Rwanda semble poser
moins de problèmes. Qu'il s'agisse de Département Programme
Marketing ou de Département Marketing et Communication appuyé par
des spécialistes en santé, il semble que l'intégration des
compétences des deux dimensions des organisations avec vocation de
marketing social (santé et marketing) dans une seule structure est la
meilleure structuration pour ces organisations en vue d'un fonctionnement
interne harmonieux, gage d'une intervention efficace.
Section 2 : Créer une Coordination
chargée de la planification stratégique et des réflexions
sur certains aspects du mix marketing
Cette recommandation est intimement liée à la
précédente et découle en partie des constats qui l'ont
motivée. En effet, les Départements Programmes revendiquent la
paternité des PM ou ont la responsabilité de leur
rédaction. Mais la question se pose sur les compétences en
marketing des ressources humaines de ces Départements. A
l'évidence, les ressources humaines des Départements Programmes
sont des spécialistes en santé et recrutés comme tel ; ils
ne sont pas des mercaticiens ayant des qualifications en marketing. Certes,
avec l'introduction du processus de planification marketing DELTA, il y a des
efforts qui sont faits pour que toutes les ressources humaines, mercaticiens et
spécialistes de santé, s'approprient la démarche et
l'outil qu'est DELTA. Mais est-ce suffisant pour transformer des
spécialistes en santé en mercaticiens ? Même s'ils
devenaient des mercaticiens, est-ce qu'ils pourront développer plus de
capacités et d'aptitudes que les mercaticiens qui ont eu un parcours
universitaire ?
C'est pour ces raisons que nous proposons, qu'au-delà
du fait que ce soit le Département Marketing qui ait la
responsabilité de la rédaction des PM, il y ait carrément
un pôle de compétences en planification stratégique
marketing qui s'occupe des réflexions et analyses en matière de
stratégies marketing, ce que Nathalie Van Laethem (Toute la fonction
marketing , Dunod, 2005) définit comme <<la déclinaison
de la stratégie d'entreprise à une stratégie marketing et
à un ensemble de choix opérationnels, d'actions et de
résultats à obtenir ».
Ce pôle de compétences pourrait se
matérialiser par une << Coordination Planification Marketing
», s'il faut se référer à la nomenclature de
la structuration de l'ABMS/PSI. En plus des raisons évoquées
portant sur la
rédaction des PM par des mercaticiens et une
structuration qui donne la responsabilité au Département
Marketing et communication, notre proposition de Coordination Planification
Marketing peut se fonder sur deux autres argumentaires :
- L'organisation actuelle du Département Marketing et
Communication ne présente que des structures de mise en oeuvre, ou
précisément consacrées à la deuxième
étape du processus marketing, le mix marketing. Il n'y a pas de
structure chargée de la stratégie marketing. En effet, comme nous
l'avons présenté dans le paragraphe II.c., il y a une
Coordination Communication, une Coordination Activités communautaires et
Relations avec les ONG, une Coordination des Activités de Distribution
et de Promotion, et enfin, une Coordination Relations publiques. C'est ce vide
qui crée la confusion au niveau de la responsabilité dans la
rédaction des PM qui en fait ne sont que l'aboutissement des
réflexions sur les stratégies marketing.
- La structuration actuelle montre aussi que dans la prise en
compte de l'exécution du mix marketing, seules deux composantes,
notamment le P-Place et le P-Promotion, ont des structures
dédiées. Il n'y a pas de Coordinations qui se consacrent aux
P-Produit et P-Prix. Alors, on se demande qui s'occupe des réflexions
sur ces deux composantes du mix marketing ? Comme nous l'avons montré
dans le paragraphe III.c., la définition du Produit et de son Prix
à l'ABMS/PSI est faite ou par un Département Programme ou par le
Département Marketing et Communication en fonction des circonstances et
de la volonté d'un Responsable de département à le faire
ou non. Il est donc clair qu'il y a là un problème d'organisation
institutionnelle qui, il nous semble, peut être résolu par la
création de la Coordination Planification Marketing que nous
recommandons.
Section 3 : Annuler la pratique des ateliers de
planification annuelle
Notre troisième recommandation est que l'ABMS/PSI
renonce à l'organisation de ses ateliers de planification annuelle.
Ces ateliers constituent un double emploi en matière de planification
dans la mesure où les PM, censés définir les
actions à mener, contiennent des plans d'actions
budgétisés et doivent être complétés par les
plans de communication et stratégies de distribution.
En fait, les ateliers de planification annuelle ont
été un substitut aux plans marketing qui ne se faisaient pas ou
qui sont faits par pur formalisme (voir paragraphe III.a.i.). Cette
année, l'Organisation, étant entrée dans une nouvelle
dynamique d'élaboration des PM et de leur application dans le cadre de
la planification et de l'exécution de ses interventions, la tenue des
ateliers de planification annuelle qui définissent, planifient et
budgétisent les activités à mener ne se justifie plus.
Tout ce processus étant pris en compte par les plans marketing.
CONCLUSION
Depuis 1992 que l'ABMS/PSI utilise les techniques du marketing
social pour contribuer à l'amélioration de la santé des
populations, les résultats sont non négligeables en termes de
vies sauvées, de promotion des bons réflexes et de limitation des
comportements à risques. Entre un secteur public dépassé
par l'ampleur des besoins sociaux et un secteur privé soucieux de
rentabilité dans un environnement de pauvreté
généralisée, l'ABMS/PSI a trouvé sa place et
apporte, du mieux qu'elle peut, son appui à l'amélioration des
indicateurs en termes de disponibilité et d'accessibilité des
produits de santé. Ainsi, l'organisation non seulement occupe
aujourd'hui une place de choix dans le marketing social au Bénin mais
aussi constitue un acteur privilégié du système national
de santé.
Les résultats obtenus par l'ABMS/PSI en 18 ans
d'intervention montrent combien les principes et les techniques du marketing
peuvent efficacement contribuer à l'atteinte d'objectifs humanitaires ou
d'intérêt général. Malgré l'impact sanitaire
de ses interventions et son leadership dans le domaine du marketing social,
l'ABMS/PSI a encore des défis à relever dans l'appropriation de
la démarche du marketing. Ces défis sont d'ordre organisationnel,
institutionnel, opérationnel voire technique. Au sein de l'ABMS/PSI, la
démarche marketing n'est pas respectée dans toute sa
plénitude et sa rigueur. D'abord, il existe une véritable
confusion sur le département (structure interne) compétent pour
rédiger le plan marketing. Quand il arrive que ce plan soit
rédigé, il n'est pas utilisé. La rédaction du plan
marketing jusqu'à cette année relève d'un pur formalisme
puisque l'organisation doit encore tenir un atelier pour planifier les
activités de toute l'année. Un dualisme fonctionnel qui est
synonyme de tâtonnements dans l'application de la démarche
marketing. La définition des P-Produits et P-Prix, composantes
essentielles du mix marketing, n'est pas prise en compte de façon
formelle dans le dispositif institutionnel de l'ABMS/PSI de sorte qu'aucune
compétence ne l'a comme mandat.
En somme, conformément à nos hypothèses
de recherche, l'ABMS/PSI n'utilise pas de façon optimale tous les
principes et méthodes du marketing. Toutefois, sa démarche n'est
pas empirique. Est notamment en cause l'inadaptation du cadre de planification
de l'ABMS/PSI en raison de contingences structurelles : elle n'arrive pas
encore à se structurer selon les objectifs à atteindre sur le
plan
opérationnel. Les responsables de l'Association sont
eux-mêmes conscients des insuffisances : « L'ABMS a besoin
d'améliorer sa performance dans plusieurs domaines, si elle
espère atteindre l'impact désiré sur la santé
publique au Bénin. Il lui faut trouver des moyens pour capitaliser sur
ses forces existantes, adresser ses faiblesses organisationnelles, prendre
avantage des opportunités existantes, et surveiller les menaces externes
afin de créer un environnement pour l'accroissement important de son
impact ». L'adoption de l'outil de planification DELTA en 2009 constitue
un pas décisif vers une intégration optimale des techniques du
marketing social dans la distribution des produits de santé par
l'ABMS/PSI. Aujourd'hui, l'ABMS/PSI doit se doter d'un dispositif
institutionnel conforme aux exigences et aux règles de la planification
marketing. Elle doit surtout créer un espace pour que mercaticiens et
spécialistes de santé puissent mutualiser leurs efforts dans le
processus d'élaboration de cet important document de travail qu'est le
plan marketing.
Reste que l'expérience de l'ABMS/PSI fasse des
émules parmi les autres organisations au plan national. En effet, au
Bénin, réputé pour le foisonnement des organisations de la
société civile, la pratique du marketing social reste très
embryonnaire. Or, autant le marketing améliore les résultats de
l'entreprise, autant il est facteur de progrès au plan social. Pour les
organisations soucieuses d'efficacité et de changement social, le
marketing est une solution : cela nécessite, dans le contexte actuel et
outre des techniques à implémenter, un effort d'organisation et
le recours à des ressources humaines compétentes.
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ANNEXES
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS 2
SIGLES ET ABREVIATIONS 3
SOMMAIRE 5
INTRODUCTION 6
Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 9
Section 1 : Objectifs et méthodologie 9
Paragraphe 1 : La problématique 9
Paragraphe 2 : Objectifs de l'étude 9
Paragraphe 3 : Les hypothèses de recherche 10
Paragraphe 4 : La méthodologie de l'étude 10
a) Approche méthodologique . 10
b) Outils de Collecte des informations . 11
c) Outils de traitement et d'analyse des
11
Paragraphe 5 : Le modèle théorique de recherche .
11
Paragraphe 6 : Revue critique : point des travaux sur la question
12
Section 2 : Clarification des concepts du marketing . 14
Paragraphe 1 : Marketing commercial 14
a) Définition du Marketing commercial 14
b) Le mix marketing 17
Paragraphe 2 : Marketing social 19
a) Historique et Définition 19
b) Les quatre P en marketing social . 22
données
Chapitre 2 : CADRE CONTEXTUEL ET INSTITUTIONNEL . 25
Section 1 : L'organisation et ses domaines d'intervention . 25
Section 2 : Structuration et relations fonctionnelles 28
Section 3 : Le Département Marketing et Communication et
ses
ressources humaines
32
Section 4 : Le cadre conceptuel des interventions de l'ABMS/PSI .
35
Paragraphe 1 : Le plan stratégique . 35
Paragraphe 2 : le processus de planification marketing DELTA...
36
Chapitre 3 : ANALYSE DE LA PRATIQUE DE L'ABMS/PSI 51 Section
1 : Introduction du processus de planification marketing DELTA
dans la démarche de marketing social de l'ABMS/PSI
51
Paragraphe 1 : La démarche d'intervention avant DELTA
51
Paragraphe 2 : Les inductions de la mise en oeuvre de DELTA
55
a) Au plan opérationnel . 55
b) Au plan organisationnel 57 Section 2 : La planification
stratégique des actions de l'ABMS/PSI au
regard des stratégies marketing
60
Paragraphe 1 : La stratégie de positionnement . 60
Paragraphe 2 : La segmentation (marketing et stratégique)
. 62
Paragraphe 3 : La stratégie concurrentielle 64
Paragraphe 4 : La stratégie de croissance 67
Paragraphe 5 : La stratégie de gestion de portefeuille
d'activité 70
Paragraphe 6 : La stratégie commerciale .. 72
Section 2 : L'utilisation du mix marketing 75
Paragraphe 1 : La définition du produit/service et ou
idées/comportement à promouvoir
|
75
|
Paragraphe 2 : La définition du prix 79
Paragraphe 3 : Le système de distribution 81
Paragraphe 4 : La politique de communication 83
a) La communication de masse avec les grands
médias
84
b) La communication interpersonnelle et la collaboration avec
les ONG . 85
Chapitre 4 : RECOMMANDATIONS 87
Section 1 : Les plans marketing par les spécialistes
marketing 87
Section 2 : Créer une Coordination chargée de la
planification stratégique
et des réflexions sur certains aspects du mix marketing
89
Section 3 : Annuler la pratique des ateliers de planification
annuelle 90
CONCLUSION . 92
BIBLIOGRAPHIE 94
ANNEXES . 100
|