EXPERT UNIVERSITAIRE EN SANTE
SEXUELLE ET REPRODUCTIVE
Sénégal, 2010
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CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES DES ADOLESCENTS EN
MATIERE DE PLANIFICATION FAMILIALE : CAS DE LA COMMUNE RURALE DE
NIAOGHO AU BURKINA FASO.
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MEMOIRE
Présenté par : Ousmane
LENGLENGUE
Maïeuticien d'Etat, Responsable chargé de la
santé de la reproduction et de la protection des groupes
spécifiques au District sanitaire de Garango / BURKINA FASO.
Encadreurs :
- Dr Pierre T. ILBOUDO, MD, MSc (Public
Health) Chef du Service de lutte contre la maladie et la protection des groupes
spécifiques (SLM/ PSG) / Direction Régionale de la Santé
du Centre Est / Burkina Faso.
- Dr Alioune TALL, médecin de
santé publique / ISED / Sénégal.
Jury :
Président : Pr Anta TAL
DIA
Membres : Pr Maria Casilda Velasco JUEZ
Pr Antonio Frias OSUNA
SOMMAIfl~
DEDICACES IV
REMERCIEMENTS IV
LISTE DES ABREVIATIONS VI
LISTE DES TABLEAUX VII
LISTE DES FIGURES IX
DEFINITION DES CONCEPTS X
RESUME XIII
INTRODUCTION 1
I - PROBLEMATIQUE 2
1.1. Exposé du problème 2
1.2. Justification de l'étude 3
1.3. Questions de recherche: 3
1.4. Hypothèses de recherche: 3
1.5. But de l'étude 4
1.6 - Objectifs 4
1.6.1. Objectif général 4
1.6.2. Objectifs spécifiques 4
II - METHODOLOGIE 5
2.1. Cadre d'étude: le Burkina Faso 5
2.1.1 Situation géographique 5
2.1.2 Climat et Végétation 5
2.1.3 Caractéristiques démographiques
5
2.1.4 Caractéristiques socioculturelles
5
2.1.5 Données administratives 6
2.1.6 Profil sanitaire 6
2.2. Champ de l'étude 6
2. 3. Cadre conceptuel 8
2.4. Approche méthodologique 9
2.4.1. Type d'étude 9
2.4.2. La population à l'étude
9
2.4.3. Echantillonnage 10
2.4.4 Définition opérationnelle des
variables à recueillir 12
2.4.5 Méthodes de recueil des données
12
2.4.6- Collecte des données 13
2.4.7. Saisie et analyse des données
13
2.4.8. Considérations éthiques
14
2 .4.9. Limites de l'étude et difficultés
rencontrées 14
III- RESULTATS DE L'ETUDE 16
3.1. CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES DES ENQUETES
16
3.2. CONNAISSANCES SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE
20
3.3. ATTITUDES DES ADOLESCENTS VIS-A-VIS DE LA
PLANIFICATION 27
3.4. PRATIQUES DES ADOLESCENTS EN MATIERE DE
PLANIFICATION FAMILIALE 33
IV- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS 39
4.1. Connaissances des adolescents en matière de
planification familiale 39
4.2. Attitudes des adolescents vis-à-vis de la
planification familiale 40
4.3. Pratiques des adolescents en matière de
planification familiale 41
V - RECOMMANDATIONS 43
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 46
ANNEXE I : Guide d'entretien semi structuré
i
ANNEXE II : Autorisation d'enquête v
ANNEXE III : Cartes géographiques vi
DEDICACES
A mon père Pamoussa LENGLENGUE, à qui je dois tout
;
A ma mère Rasmata LENGLENGUE née SAWADOGO pour son
affection et ses multiples prières et bénédictions qui
m'accompagnent ;
A mon épouse Sylvie pour son soutien sans faille ; A ma
fille Anaelle Melville Haifa ;
A tous mes frères et soeurs.
REMERCIEMENTS
Au terme de nos premiers pas dans la recherche en sciences de
la santé, nous tenons à remercier tous ceux qui, de près
ou de loin ont contribué à la réalisation de ce
mémoire.
Nos remerciements vont à l'endroit de celui-là
même qui, malgré ses multiples occupations n'a
ménagé aucun effort pour donner à cette oeuvre une valeur
scientifique à travers une rigueur dans la démarche ; Docteur
Pierre T. Ilboudo ;nous vous remercions pour l'amour du travail et de la
recherche inculqué. Vous avez été plus qu'un directeur de
mémoire.
Spécial remerciement à Mr Emile SAWADOGO pour
son soutien si précieux dans la production de ce rapport. Recevez toute
ma gratitude ; Votre accessibilité facile, votre
générosité, et votre ardeur sont autant de valeurs qui ont
permis l'aboutissement de ce travail.
A tous les lecteurs de ce document, en particulier : - Dr Michel
Nassa Sawadogo à l'UNFPA Burkina
- Dr Alioune Tall à l'ISED
- Dr Joël Yameogo, MCD du district sanitaire de Garango Nos
sincères remerciements vont également à :
Pr Anta TALL DIA,
Pr Casilda Velasco Juez Pr Antonio Frias Osuna Dr Pape
NDIAYE,
Dr Maty D. Camara
Mme Fatou Lama Diakhaté
A l'ensemble du corps professoral de l'ISED, de l'UNIA qui a
assuré notre formation au cours de laquelle des valeurs nous ont
été inculquées telles le courage, l'ardeur et la rigueur
ainsi que le personnel administratif et de soutient.
A tous les membres de l'ECD de Garango;
Au personnel de la maternité de l'hôpital de
district de Garango
Au Maire de la Commune de Niaogho
A Mme Mariam Traoré à l'ENSP Ouaga
Au personnel du Centre de Santé et de promotion sociale de
Niaogho et de Tangaré
Aux familles Guigma, Ouédraogo Drissa, Yameogo Achille,
Zongo Serge et, Compaoré Dakièta pour vos soutiens
multiformes.
A mes compatriotes Kaboré Albert, Yéhoun Gustave et
Zongo Assane
A tous les étudiants de la 2ème
promotion, nous adressons nos remerciements pour leur collaboration et l'esprit
de travail qui a prévalu tout au long de notre formation.
Nos remerciements s'adressent enfin à tous ceux qui ont
contribué à la réussite de ce travail et dont les noms ne
figurent pas ici.
LISTE DES ABREVIATIONS
AS : Agents de Santé
ASC : Agent de Santé communautaire
CAP : Connaissances, Attitudes et Pratiques
CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale
DDL : Degré de Liberté
DIU : Dispositif Intra Utérin
EDS : Enquête Démographique de la Santé
ENSP : Ecole Nationale de Santé Publique
ENA : Enquête Nationale des Adolescents
GND : Grossesse Non Désirée
INSD : Institut National de Statistique et de la
Démographie
ISED : Institut de Santé Et Développement
IST : Infection Sexuellement Transmissible
IVG : Interruption Volontaire de Grossesse
OBC : Organisation à Base Communautaire
ONG : Organisme Non Gouvernemental
OMS : Organisation Mondiale de la santé
OR : Odds Ratio
PF : Planification familiale
RGPH : Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
SIDA : Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise
UNFPA : United Nations Population Fund
UNIA : Université Internationale d'Andalousie
VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Effectifs théorique des adolescents selon les
villages de la commune
rurale de Niaogho en 2010 7
Tableau II : Taille de l'échantillon selon les villages de
la commune de Niaogho 11
Tableau III : Répartition des adolescents selon le statut
matrimonial 17
Tableau IV : Répartition des adolescents selon le sexe et
la disposition d'un petit ami
ou pas 18
Tableau V : Répartition des adolescents selon
l'appartenance à un groupe religieux 18
Tableau VI : Répartition des adolescents selon
l'appartenance à un groupe ou club
social 19
Tableau VII : Répartition des adolescents selon le
degré d'exposition aux medias 19
Tableau VIII : Liens entre fréquences d'exposition
à la radio et informations sur la PF 20
Tableau IX : Liens entre le sexe et l'information sur la PF 20
Tableau X : Appartenance à un groupe social et information
sur la PF 21
Tableau XI : Les différentes sources d'information sur la
PF chez les adolescents 22
Tableau XII : Avantages la planification familiale selon les
enquêtés 22
Tableau XIII : Fréquences des inconvénients de la
planification familiale selon les
enquêtés 23
Tableau XIV : Fréquences des manifestations d'IST selon
les enquêtés 24
Tableau XV : Liens entre scolarisation et connaissances des
méthodes contraceptives 25 Tableau XVI : Connaissance d'au moins une
méthode contraceptive en rapport avec
le sexe 25 Tableau XVII : Fréquences des
méthodes contraceptives traditionnelles ou
naturelles connues 26
Tableau XVIII : Fréquences des facteurs motivant les
rapports sexuels précoces
selon les enquêtés 28 Tableau XIX :
Fréquences des dangers liés aux rapports sexuels précoces
selon les
enquêtés 29
Tableau XX : Approbation de la planification familiale selon le
sexe 29
Tableau XXI : Scolarisation et approbation de la planification
familiale 30
Tableau XXII : Fréquences des motifs d'approbation de la
planification familiale selon
les adolescents 30
Tableau XXIII : Raisons de la non adhésion à la PF
selon les adolescents 31
Tableau XXIV : Fréquences des besoins d'information sur la
planification familiale 32
Tableau XXV : Canaux d'information souhaités par les
adolescents 32
Tableau XXVI : Ages des premiers rapports sexuels 33
Tableau XXVII : Nombre de partenaires sexuels au cours des douze
derniers mois
chez les enquêtés ayant eu une expérience
sexuelle selon le sexe 34
Tableau XXVIII : Utilisation d'une méthode contraceptive
selon le sexe 35
Tableau XXIX : Fréquences des raisons de l'utilisation de
méthodes contraceptives 35
Tableau XXX : Fréquences des sources d'approvisionnement
en contraceptifs 36
Tableau XXXI : Fréquences des raisons de la non
utilisation de la contraception chez
les enquêtés sexuellement actifs 36 Tableau XXXII
: Fréquences des difficultés liées à l'accès
des services de PF par les
adolescents 37 Tableau XXXIII : Différentes suggestions
pour améliorer l'utilisation des services de
PF selon les adolescents 38
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : cadre conceptuel : Connaissances, Attitudes et
Pratiques en matière de planification familiale des adolescents de la
commune rurale de Niaogho. 8
Figure 2 : Représentation graphique de l'âge des
enquêtés 16
Figure 3 : Répartition des adolescents
enquêtés selon le niveau d'études 17
Figure 4 : Représentation graphique des différentes
définitions de la PF selon les
enquêtés 21
Figure 5 : différents types de méthodes
contraceptifs connus par les enquêtés. 26
Figure 6 : Age idéal pour les premiers rapports sexuels
selon les enquêtés 27
DEFINITION DES CONCEPTS
Planification familiale
C'est une entité englobant la prise en charge des IST et
de l'infertilité, mais aussi l'offre d'une contraception de
qualité quelles qu'en soient les méthodes.
Adolescence
Selon l'OMS l'adolescence est la période comprise entre 10
- 19 ans. Elle se subdivise en trois catégories :
· Début adolescence: 10 - 13 ans
· Milieu adolescence: 14 - 16 ans
· Fin adolescence: 17 - 19 ans
L'adolescence commence à la puberté avec
l'apparition des caractères sexuels secondaires et se termine avec la
fin de la croissance.
Cette période d'adolescence se caractérise par
certaines étapes :
1' Une croissance et un développement physique rapide ;
1' Une maturité physique, sociale et psychologique
progressives
s Les premières expériences de la vie (attraction
par le tabac, l'alcool, sexualité...)
s Une insuffisance de connaissance et de capacité pour
faire des choix sains
s Des modes de pensées tendant à faire passer les
besoins immédiats avant les besoins à long terme ;
v' L'instauration de comportements qui pourraient rester
ancrés toute la vie et provoquer des maladies qui apparaîtront des
années plus tard.
Contraception
La contraception se définit comme toute méthode
empêchant de façon temporaire et réversible la survenue
d'une grossesse. On exclut ainsi toutes les méthodes
irréversibles comme la stérilisation ou ligature des trompes et
la vasectomie.
Vie sexuelle
Elle se définit comme les étapes de la vie
reproductive. Par exemple ; les préadolescents sont curieux d'en
savoir plus sur la puberté, alors que les
adolescents se préoccupent des mutations que subissent
leurs corps et leur expérience sexuelle.
Santé de la reproduction
Pour l'OMS, la santé de la reproduction signifie le
bien-être, tant physique que mental de la personne pour ce qui concerne
l'appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement, et pas
seulement l'absence de maladies ou d'infirmités.
Méthodes contraceptives
Elles se définissent comme un ensemble de techniques et
de moyens qui empêchent la conception. Elles se caractérisent par
leur efficacité relative, leur innocuité et leur
réversibilité.
Grossesse précoce :
Toute grossesse survenue entre 14-19 ans, avec
l'immaturité des organes reproducteurs de la jeune fille et pouvant
entraîner des conséquences néfastes sur sa santé.
Infection sexuellement transmissible (IST)
C'est une infection qui se transmet d'une personne
infectée à une autre personne non infectée le plus souvent
lors des rapports sexuels non protégés (sans utilisation de
préservatifs). Il existe plus d'une vingtaine d' IST.
VIH/Sida
Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est un
agent viral ayant trois principales voies de transmission (sexuelle, sanguine
et verticale) qui détruit le système immunitaire, et aboutit au
SIDA qui peut conduire à la mort. SIDA signifie Syndrome de l'Immuno
Déficience Acquise.
Connaissance
Elle est décrite comme une prise de recul personnelle
ou collective par rapport à l'information. Elle résulte de alors
du traitement intellectuel et de l'appropriation par l'individu des
informations qu'il acquiert.
Attitude
L'attitude peut être considérée comme la
manière particulière qu'a une personne d'agir, de penser et de
sentir. Elle détermine et oriente le comportement de l'individu ou des
groupes d'individus. L'attitude dépend de plusieurs facteurs mais
aussi des conditions socio-économiques et culturelles.
Elle est acquise et est susceptible au changement.
Pratique
Littéralement, elle signifie l'exécution de ce
qu'on a assimilé ou conçu, projeté ou imaginé. Elle
réfère également à l'usage, la coutume, la
façon d'agir dans un pays donné, dans une classe
particulière de personnes.
RESUME
L'Etat Burkinabé avec l'aide de ses partenaires,
à travers le Programme National de Santé Reproductive des
Adolescents, met en oeuvre plusieurs interventions en faveur de la promotion de
la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes.
Néanmoins on assiste à une faible utilisation des services de
planification familiale par les adolescents, notamment ceux du milieu rural. Le
but de cette étude était de contribuer au renforcement des
programmes de santé sexuelle et reproductive.
Cette étude transversale descriptive et analytique
à deux volets (quantitatif et qualitatif) s'est déroulée
dans la commune de Niaogho du 12 Juin au 23 Septembre 2010, auprès de
400 adolescent (e) s de 15 à 19 ans au travers d`entretiens directs semi
structurés. Les paramètres étudiés ont
été : les caractéristiques sociodémographiques ;
les connaissances en matière de planification familiale ; les attitudes
des adolescent (e) s vis-à-vis de la planification familiale,
l'utilisation des méthodes contraceptives modernes par les adolescents,
leur accessibilité aux services ainsi que leurs suggestions pour
améliorer leur utilisation des services de planification familiale.
En termes de résultats, 400 adolescents ont
été concernés par l'enquête, avec un sexe ratio de
0,86. On note qu'une bonne proportion des adolescents a entendu parler de la
planification familiale (86,5%), mais pour beaucoup, elle se limite à
l'espacement des naissances (81,21 % des fréquences de définition
de la PF).
On retient également que les adolescents n'ont pas
toujours des attitudes et des pratiques favorables à la planification
familiale. De l'analyse,il ressort que la moyenne de l'age idéal pour
les premiers rapports sexuels selon les adolescents se situe à 17,7 ans
,aussi l'approbation de la PF reste faible ( 53,75 % ) et les besoins
d'information demeurent énormes. Sur 65,75 % d'adolescents qui ont une
expérience sexuelle, seulement 54,8 % ont déjà
utilisé une méthode contraceptive.
Des recommandations ont été formulées
à l'endroit des autorités locales, des prestataires de
santé, des autorités socio sanitaires, éducatives,
politiques et ONG. A notre avis, cette étude, loin de cerner tous les
problèmes relatifs à la santé
sexuelle et reproductive des adolescents, veut simplement
apporter une contribution à son amélioration.
Mots clés : adolescence,
sexualité, planification familiale.
INTRODUCTION
L'OMS estime qu'un individu sur cinq est adolescent dans le
monde et que 85% des adolescents vivent dans les pays en développement.
Toujours selon la même source, les 2/3 des décès d'adultes
sont liés à des conditions ou comportements ayant
débuté durant l'adolescence.
La moitié de la population du Burkina Faso est
âgée de moins de 15 ans (EDS III). Un grand nombre de ces jeunes
deviendront sexuellement actifs avant l'âge de 20 ans et donc courent le
risque ou feront l'expérience d'une grossesse non planifiée ou
d'une infection sexuellement transmise (IST), notamment le VIH/Sida.
En effet, toujours selon l'EDS III, l'age moyen des premiers rapports
sexuels est de 17,5 ans, la prévalence contraceptive pour l'ensemble de
la population est de 14% pour toutes les méthodes et 10% pour les
méthodes modernes contre 4% chez les adolescents en union (dont 3% pour
le condom masculin). Le même rapport estime que 20% des adolescents de 15
- 19 ans ont des besoins non satisfaits en planification familiale car les
structures sanitaires classiques ne sont pas très souvent
adaptées à cette catégorie d'age. Une situation favorable
à l'augmentation du nombre de grossesses chez les mineures
observée depuis quelques années, se concluant souvent par une
interruption volontaire de grossesse dans des conditions septiques.
I - PROBLEMATIQUE 1.1. Exposé du
problème
Selon l'OMS , chaque année ,on dénombre 80
millions de grossesses non désirées,ce qui occasionne 45 millions
d'IVG qui ont pour conséquences 70 000 décès dont 97% sont
enregistrés dans les pays en développement. Cette situation est
un grave problème de santé publique, surtout dans les pays du
tiers monde.
L'Enquête Nationale des adolescents menée en 2004
révèle qu'au Burkina Faso, 20,2 % des filles de 15- 19 ans ont
déjà eu une grossesse et 18 % d'entre elles disent avoir des
amies proches qui ont essayé d'interrompre une grossesse.
L'impact le plus visible de la grossesse non
désirée réside dans le domaine psychosocial car il
contribue à une perte d'estime de soi, l'abandon scolaire, le rejet par
la famille, une destruction des projets de vie et le maintien du cercle de la
pauvreté.
Une des principales causes des grossesses non
désirées chez les adolescentes, est L'absence de contraception
.Toujours selon l'Enquête Nationale des adolescents, 57,8% des filles et
47,8% des garçons sexuellement actifs n'ont jamais utilisé une
méthode contraceptive.
Cela est dû au fait que les adolescents n'ont pas
souvent des informations complètes ou correctes en matière de
santé reproductive et de planification familiale et que des
appréhensions et des facteurs d'ordre socio culturels
,économiques et institutionnels limitent leur accès aux services
de planification familiale. La plupart des adolescents du milieu rural n'ont
pas accès aux medias, les soeurs, les frères et les amis, souvent
mal informés, seraient les principales sources d'informations dans le
domaine dans la planification familiale. En 2004, 52,2 % des adolescents de 15
à 19 ans disent n avoir' pas eu d'informations sur la planification
familiale au cours des 12 derniers mois (Enquête Nationale des
adolescents). En plus d'autres facteurs d'ordre socio culturels,
économiques et institutionnels pourraient entraver l'utilisation des
services de planification familiale par les jeunes ruraux. 36,6% des filles et
30,2% des garçons disent être embarrassés dans
l'acquisition d'une méthode contraceptive (Enquête Nationale des
Adolescents 2004).
1.2. Justification de l'étude
Si les différentes études ci-dessus
évoquées permettent d'avoir une vue globale sur la santé
sexuelle et reproductive des adolescents au niveau national, on note en
revanche une insuffisance d'information sur les connaissances, attitudes et
pratiques des adolescents vis-à-vis de la planification familiale,
tenant compte des spécificités socioculturelles et
géographiques. C'est dans le but de combler cette insuffisance de la
littérature locale et de contribuer à améliorer la
santé sexuelle et reproductive des adolescents que nous avons conduit
cette étude dans la commune rurale de Niaogho.
Le choix de la Commune de Niaogho s'explique par le fait que
la prévalence contraceptive reste très faible dans cette
localité du pays. En effet en 2009, elle était de 10,51% contre
29,82% pour le district sanitaire de Garango dont relève la commune de
Niaogho.
Les adolescents de cette localité comme celle de
l'ensemble du pays n'échappent malheureusement pas aux
conséquences de la faible couverture en planification familiale,
d'autant plus que, l'enquête nationale sur la santé sexuelle et
reproductive des adolescents révèle en 2004 que 28% des
adolescents du milieu rural ont une sexualité beaucoup plus
précoce que les autres.
1.3. Questions de recherche:
1. Quel est le niveau de connaissances et les sources
d'informations des adolescents du milieu rural sur la planification familiale
?
2. Quelle perception les adolescents du milieu rural ont la
planification familiale?
3. Quelles sont les pratiques des adolescents du milieu rural en
matière de contraception ?
1.4. Hypothèses de recherche:
1. Les adolescents ruraux ont des sources d'information moins
diversifiées sur le planning familial, donc, moins de connaissances sur
ce thème.
2. Les adolescents du milieu rural ont des attitudes non
favorables à la planification familiale
3. Les adolescents du milieu rural ont des pratiques à
risques d'IST et de grossesses non désirées.
1.5. But de l'étude
Contribuer à améliorer la santé sexuelle et
reproductive des adolescents de la commune rurale de Niaogho.
1.6 - Objectifs.
1.6.1. Objectif général
L'objectif général de notre étude est
d'évaluer les connaissances, les attitudes et les pratiques des
adolescents en matière de planification familiale dans la commune rurale
de Niaogho. .
1.6.2. Objectifs spécifiques
Ils sont de 4 ordres :
1. déterminer les caractéristiques socio
démographiques des adolescents
2. apprécier les connaissances des adolescents en
matière de planification familiale dans la commune de Niaogho,
3. déterminer les attitudes des adolescents ruraux vis
à vis de la planification familiale,
4. identifier les pratiques en matière de planification
familiale chez les adolescents du milieu rural,
II - METHODOLOGIE
2.1. Cadre d'étude: le Burkina Faso
2.1.1 Situation géographique
Situé dans la boucle du Niger, le Burkina Faso est un pays
continental d'environ
274 200 km2. Il est limité au Nord et
à l'Ouest par le Mali, au Nord-est par le Niger, au Sud-est par le
Bénin et au Sud par le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire. Des
routes asphaltées le relient à l'ensemble des pays voisins et un
chemin de fer long de 1 145 km le relie à la Côte d'Ivoire.
2.1.2 Climat et Végétation
De par sa situation dans la zone soudanienne, le Burkina Faso
bénéficie d'un climat
tropical à deux saisons : une saison sèche qui
va d'octobre à avril et une saison pluvieuse de mai à septembre.
La pluviométrie est faible et mal répartie dans l'espace et dans
le temps. Ce qui influence énormément les disponibilités
alimentaires et par conséquent l'état nutritionnel des
populations.
La végétation est de type soudano-sahelien.
2.1.3 Caractéristiques
démographiques
En 2006, le Recensement Général de la Population et
de l'Habitat réalisé par l'INSD
a fait état d'une population totale de 13 730 258
habitants avec une densité moyenne de 50 habitants au Km2.
Les femmes représentent 51,7 % de la population générale.
La population rurale est estimée à 79,7 % .Le taux de
mortalité infantile à 81 %o (EDS III, 2003).
2.1.4 Caractéristiques
socioculturelles
Les populations burkinabés mènent un mode de vie
traditionnelle où l'homme qui est
le plus souvent le chef de famille détient le pouvoir
de décision. Une soixantaine de groupes ethnolinguistiques est
représentée. L'ethnie majoritaire est constituée de Mossi
(48,5 % de la population).
La langue officielle est le Français. Les principales
langues nationales sont le mooré, le dioula et le fulfuldé.
Les principales religions sont l'islam (52 %), le christianisme
(24,3 %) et l'animisme (23,3 %).
2.1.5 Données administratives
Le territoire national est divisé en 13 régions, 45
provinces, 350 départements, 49 communes urbaines, 302 communes rurales
et 8 205 villages.
2.1.6 Profil sanitaire
Le Burkina Faso compte 13 régions sanitaires dans
lesquelles sont repartis 63 districts sanitaires. Le pays dispose de 03
hôpitaux universitaires dont 02 à Ouagadougou (Centre Hospitalier
Universitaire Yalgado OUEDRAOGO et le Centre Hospitalier national
pédiatrique Charles de Gaulle) et un à Bobo-Dioulasso (Centre
Hospitalier Universitaire Souro SANOU).
Sur le plan organisationnel, le système national de
santé comprend administrativement 03 niveaux qui sont :
· Le niveau central comprenant le cabinet du ministre, le
secrétariat général et les directions centrales.
· Le niveau intermédiaire correspondant aux 13
régions sanitaires.
· Le niveau périphérique avec 63 districts
sanitaires. Ce dernier niveau est subdivisé en 02 échelons
comprenant un premier échelon formé d'un réseau de
formations sanitaires (CSPS, dispensaires et maternités isolés)
et un deuxième échelon de référence comprenant les
hôpitaux de district ou Centres Médicaux avec Antenne
chirurgicale.
2.2. Champ de l'étude
La zone site de notre étude est une commune rurale
située à l'extrême Ouest de la Province du Boulgou dont
elle relève dans la Région du Centre Est au Burkina.
Elle couvre (08) villages administratifs qui sont : Niaogho
Centre, Tengsoba, Ibogo, Niarba, Bassindogo, Gozi, Sondogo, Niaogho Peulh et
Wayalghin qui est un grand hameau de culture.
La population de la commune de Niaogho en 2010 est
estimée à 19 375 habitants, la tranche d'âge de 15 à
19 ans est de 1914 (soit 9,88% de la population).
Le tableau ci-dessous nous donne l'effectif des adolescents
selon les villages de la commune de Niaogho.
Tableau I : Effectifs théorique des adolescents
selon les villages de la commune rurale de Niaogho en 2010
|
|
NOMBRE D'ADOLESCENTS
|
VILLAGES
|
POPULATION
|
(9,88%)
|
NIAOGHO
|
7488
|
740
|
TENGSOBA
|
4894
|
483
|
IBOGO
|
1827
|
181
|
NIARBA
|
1820
|
180
|
BASSINDINGO
|
1312
|
130
|
GOZI
|
1135
|
112
|
SONDOGO
|
609
|
60
|
NIAOGHO PEULH
|
289
|
28
|
Total Commune
|
19375
|
1914
|
|
Les Bissas constituent l'ethnie majoritaire de la commune mais
on y rencontre des Peulhs et des Mossi par ordre d'importance. L'islam reste la
religion la plus pratiquée dans la commune, suivie du christianisme et
de l'animisme.
Selon le RGPH 2006, dans cette localité, le taux
d'accroissement annuel est de 2,7%, un taux brut de natalité à
47,5 %0,l'indice de fécondité est de 6,5 et une densité
moyenne de 148 habitants / km2.
Elle est caractérisée également par la
fréquence élevée des mouvements migratoires. Ces
mouvements se font à différentes échelles et dans
plusieurs directions:
> au niveau régional vers les centres urbains et
semi urbains, dans le cadre des échanges commerciaux (Tenkodogo, Bittou,
Koupéla, Pouytenga, Cinkansé etc.), vers les sites
aurifères de Komtoéga ou Kièka, et vers les plaines
irriguées de Bagré ou les autres retenues d'eau de la
région.
> au niveau national vers les grandes villes du pays
(Ouagadougou, BoboDioulasso, etc.), vers certaines provinces avoisinantes en
saison pluvieuse (Zoundwéogo, Ganzourgou), et les autres sites
aurifères du pays.
> au niveau international, vers certains pays africains
(Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée Equatoriale, Libye, Gabon, Congo,
Angola, Afrique du Sud, etc.) et vers certains pays occidentaux (Italie,
Espagne, Etats Unis...). Cette migration internationale engendre d'importantes
retombées financières pour les populations de la Commune.
Elle a comme structures sociales de développement :
- deux postes de santé dont un privé à but
lucratif
- un collège d'enseignement général
-11 écoles primaires
L'activité économique est essentiellement
basée sur l'agriculture, l'élevage, la pêche. La commune
abrite également un marché important qui a lieu tous les trois
jours, le tissu économique est fortement consolidé par les
retombées financières de la migration internationale.
2. 3. Cadre conceptuel
Caractéristiques sociodémographiqu
es
· Age, sexe, profession
· Statut matrimonial
· Niveau de scolarisation/ alphabétisation
· Religion
· Exposition aux medias
Connaissance sur la Planification familiale et les
1ST
· Connaissances sur les méthodes contraceptives
traditionnelles et modernes
· Connaissances des avantages de la planification
familiale
· Les sources d'informations sur la
Attitudes vis-à-vis de la planification
familiale
· Attitudes sexuelles
· -Opinion des adolescents sur la
PF
· les motifs de refus de la PF
· les besoins d'information sur la
PF
planification
Pratiques en matiere de planification
familiale
· activités sexuelles des adolescents
· l'utilisation d'une méthode contraceptive
· les motifs d'adhésion à la planification
familiale
· le lieu d'approvisionnement en
contraceptifs
· les difficultés liées à
l'accès aux services de Planification familiale
Figure 1 : cadre conceptuel : Connaissances, Attitudes et
Pratiques en matière de planification familiale des adolescents de la
commune rurale de Niaogho.
Le schéma d'analyse met en relation les liens et
chaînes causales qui expliquent le niveau de connaissances, les attitudes
et les pratiques en planification familiale .Ce cadre considère que le
fait d'avoir des connaissances sur la PF ou non est directement ou
indirectement lié aux caractéristiques socioculturelles et
démographiques de l'adolescent (e). Ces facteurs autrement
dénommés cadre de vie de l'adolescent (e) interagissent
et justifient les circonstances des pratiques en PF via les attitudes qu'il a
de ce concept.
En somme, on retient quatre éléments qui
interagissent entre eux et ont pour finalité une influence des pratiques
des adolescents en matière de planification familiale. Ainsi les
caractéristiques socio démographiques agissent directement sur
les connaissances des adolescents en planification familiale et influencent
indirectement la perception et les pratiques en planification familiale.
Les connaissances à leur tour conditionnent les
opinions des adolescents vis-à-vis de la planification et influencent de
façon directe ou indirecte les pratiques dans ce domaine.
Les pratiques en planification familiale constituent
l'aboutissement des opinions que les adolescents ont sur ce concept. Elles
peuvent également être influencés par le cadre de vie
l'adolescent et peuvent changer le niveau de connaissances des adolescents en
matière de planification familiale.
2.4. Approche méthodologique
2.4.1. Type d'étude
Il s'agit d'une étude transversale descriptive et
analytiques à deux volets (quantitatif
et qualitatif ), à base d'entretiens directs semi
structurés à domicile et dans les zones d'affluence des jeunes
(écoles, ateliers, marché, rues, villages, hameaux de culture) de
la commune de Niaogho de Juin à Septembre 2010.
2.4.2. La population à l'étude
La population est constituée par les adolescents et
adolescentes vivant dans les
limites géographiques de la commune rurale de Niaogho.
· Unité d'étude
C'est l'adolescent (e) qui obéit aux critères de
sélection.
· Critères d'inclusion
Tout adolescent (e) de 15 à 19 ans vivant dans la commune
de Niaogho depuis au moins trois mois et souhaitant participer à
l'enquête.
· Critères de non inclusion
> Tout adolescent (e) ne souhaitant pas participer à
l'enquête
> Tout adolescent (e) qui ne réside pas dans la
commune depuis au moins trois mois.
2.4.3. Echantillonnage
· Base de sondage
La base de sondage est constituée des adolescent (e) s de
15 à 19 ans vivant dans la commune de Niaogho.
· Taille de l'échantillon Pour
déterminer la taille de l'échantillon nous avons utilisé
la formule :
N = Zá2 * P *
(1-P)/i2
Avec :
N = taille de l'échantillon
Zá = l'écart réduit
correspondant à une erreur á de première instance
consentie (5%)
P = prévalence contraceptive du district
sanitaire de Garango (dont relève Niaogho) = 0,2982
I = la précision souhaitée
=0.05
Ainsi, la taille finale de l'échantillon est de 321
adolescents. Ensuite par souci de minimiser les non réponses et les
risques d'erreur, nous avons porté la taille de l'échantillon
à 400 adolescents.
· Méthode
d'échantillonnage
Nous avons identifié un centre sociologique dans
chaque village (concession du chef de village), ensuite nous avons
utilisé la méthode de la « bouteille ». Nous nous
sommes orienté en direction du bout de la bouteille. Nous avons
recruté les adolescents répondant aux critères et se
trouvant sur notre droite, et ainsi de suite jusqu'à obtenir le nombre
d'adolescents souhaités dans le village.
Nous avons interrogé quatre cents (au lieu de 321)
adolescent (e) s répartis dans les 08 villages, selon la formule
d'allocation proportionnelle suivante :
n = T×p/P Où
n = nombre de adolescent (e) s
interrogés par village; T = taille de
l'échantillon ;
p = population des adolescent (e) s par village
; P = population totale des adolescent (e) s.
Le tableau suivant résume le nombre d'adolescents
interrogé par village.
Tableau II : Taille de l'échantillon selon les
villages de la commune de Niaogho.
VILLAGES
|
NOMBRE D'ADOLESCENTS (9,88% de la population totale)
|
NOMBRE D'ADOLESCENTS INTERROGES
|
NIAOGHO
|
740
|
155
|
TENGSOBA
|
483
|
101
|
IBOGO
|
181
|
38
|
NIARBA
|
180
|
38
|
BASSINDINGO
|
130
|
27
|
GOZI
|
112
|
23
|
SONDOGO
|
60
|
12
|
NIAOGHO PEULH
|
28
|
06
|
Total Commune
|
1914
|
400
|
|
2.4.4 Définition opérationnelle des
variables à recueillir
Il s'agissait de recueillir :
v Les caractéristiques
sociodémographiques : age, sexe, profession, statut
matrimonial, niveau de scolarisation/ alphabétisation, religion,
exposition aux medias
v les connaissances en matière de
planification familiale: connaissance sur la Planification familiale
et les IST, connaissances sur les méthodes contraceptives
traditionnelles et modernes, connaissances des avantages de la planification
familiale, les sources d'informations sur la planification familiale.
v Les attitudes des adolescent (e) s vis à vis
de la planification familiale : les avis sur la sexualité, les
opinions sur la planification familiale, les motifs de refus de la
planification familiale, les besoins d'information sur la planification
v Les pratiques en matière de planification
familiale : les activités sexuelles des adolescents,
l'utilisation d'une méthode contraceptive, les motifs d'adhésion
à la planification familiale, le lieu d'approvisionnement en
contraceptifs, les difficultés liées à l'accès aux
services de Planification familiale.
v Les suggestions pour améliorer l'accès
des adolescent (e) s aux services de planification familiale.
2.4.5 Méthodes de recueil des
données
· Instrument de recueil des
données
Nous avons élaboré un questionnaire comprenant les
parties suivantes :
+ les caractéristiques sociodémographiques ;
+ les connaissances en matière de planification
familiale, les sources d'information ;
+ les croyances/perceptions des adolescent (e) s de la
planification familiale
+ les pratiques en matière de planification familiale,
notamment l'utilisation d'une
méthode contraceptive, les motifs d'utilisation, les
sources
d'approvisionnement ;
+ les suggestions des interviewées pour améliorer
la prévalence contraceptive.
· Formation des enquêteurs
Une formation des enquêteurs a été
administrée le 10 Août 2010 au Centre de Santé et de
Promotion Sociale (CSPS) de Niaogho. Ce qui a permis de définir les
rôles et d'harmoniser l'administration du questionnaire afin d'avoir la
meilleure collecte des données possibles sur le terrain.
· Pré-test de l'instrument de
recueil
Du 1er au 4 Août 2010 le questionnaire a
été testé sur 20 adolescents (e) s du village de
Tangaré dans la commune de Garango. Les leçons tirées du
pré-test ont été mises à profit pour finaliser les
instruments de collecte ainsi que les traductions.
2.4.6- Collecte des données
Après avoir obtenu l'accord verbal du Médecin
Chef du district sanitaire de Garango et l'autorisation écrite du Maire
de la commune de Niaogho,nous avons pris contact avec le personnel du CSPS de
Niaogho et les ASC de la dite localité.
Les interviews se sont déroulées du 12 au 22
Août 2010 dans les 08 villages avec administration du questionnaire par
04 ASC préalablement formés.
2.4.7. Saisie et analyse des données
Les données collectées ont été
vérifiées avant d'être compilées et analysées
à l'aide du logiciel EPI INFO version 3.2.2.
Le traitement du texte, la confection des tableaux et des
graphiques ont été faits à l'aide des logiciels
d'application Microsoft WORD et EXCEL version 2003.
Nous avons utilisé des mesures de fréquence pour
apprécier le niveau des indicateurs (connaissances théoriques,
sources d'informations sur la PF, difficultés liées à
l'utilisation des services, suggestions...).
Pour le croisement des variables, nous avons
procédé à l'usage du test Chi Carré de
Mantel-Haenszel pour conclure à l'existence ou non d'une relation entre
les variables pouvant expliquer les connaissances, attitudes et pratiques en
planification familiale. Les tests ont été réalisés
avec un seuil de signification de 5%. Ainsi, nous avons admis une association
statistiquement significative entre deux (2) variables pour toute
probabilité inférieure à 0.05 (P<0.05).
2.4.8. Considérations
éthiques
L'identité des personnes soumises au questionnaire a
été protégée : le questionnaire était
anonyme. La participation à l'enquête était volontaire et
sans contrainte. Le choix de ne pas se soumettre au questionnaire a
été respecté. Les personnes qui ont décliné
l'offre n'ont encouru aucune sanction. La confidentialité des
réponses a été assurée.
2 .4.9. Limites de l'étude et difficultés
rencontrées
· Limites de l'étude
Comme toute oeuvre humaine, notre étude n'a pas
manqué de limites qui sont de nature à influencer
négativement la qualité des données.
La première est relative à l'aspect
rétrospectif de certaines de nos variables en l'occurrence celle portant
sur l'âge aux premiers rapports sexuels. Cette variable pourrait subir
l'effet de mémoire surtout à cause de la faiblesse du niveau
d'instruction des adolescents et de la rareté de l'état civil en
milieu rural. Ces facteurs sont susceptibles d'influer négativement sur
la détermination exacte de l'âge médian aux premiers
rapports sexuels.
Enfin, malgré l'utilisation de certains concepts qui
sont de nature à atténuer la gêne chez les
enquêtés, le caractère tabou de la sexualité en
milieu rural est un aspect pouvant influencer leur disponibilité
à fournir des informations sur leurs pratiques réelles.
Néanmoins, les informations obtenues se révèlent
convergentes aux conclusions de certaines études antérieures,
preuve que celles-ci permettent de comprendre le niveau de connaissance et de
comportements en rapport avec la Planification familiale.
· Difficultés rencontrées
Aborder un thème aussi sensible que celui de la
sexualité, ne peut être exempt de contraintes surtout en milieu
rural où le sexe est l'aspect le plus intime de la vie privée.
En effet, des difficultés rencontrées lors de
notre travail résident surtout dans l'enquête de terrain. La
première concerne la recevabilité de l'enquête
auprès des adolescents notamment chez les filles. La réticence
de ces dernières est due, d'une
part au caractère tabou de la sexualité et
d'autre part à la gêne lorsqu'on en parle, surtout devant une
personne de sexe opposé. Face à cela, l'utilisation des
expressions atténuant la gêne et l'explication aux jeunes filles
du caractère anonyme et confidentiel de leurs réponses, ont
été une attitude favorable pour que celles-ci parlent de leur
état et pratiques sexuelles. Toutefois, cette stratégie ne s'est
pas révélée convaincante devant certaines filles qui ont
eu du mal à s'exprimer et d'autres ont même refusé de
répondre à nos questions.
Enfin, le faible niveau d'instruction et l'absence d'acte de
naissance posent un problème d'estimation de l'âge chez les
adolescents des deux sexes. Face à cela, certains n'ont pas
hésité à recourir à leurs parents pour la
détermination de leur âge, toute chose qui contribuait à
allonger le temps de l'enquête individuelle et finalement notre
séjour sur le terrain.
III- RESULTATS DE L'ETUDE
3.1. Caractéristiques socio démographiques
des enquêtés
· Age des enquêtés
Figure 2 : Représentation graphique de
l'âge des enquêtés
n=400
L'âge moyen des enquêtés de 17.58 ans avec
des extrêmes de 15 à 19.
· Sexe des enquêtés
Des 400 enquêtés, 215 étaient de sexe
féminin soit une proportion de 53.80% et un sex-ratio de 0.86.
· Niveau d'études
1,30%
30,30%
35%
33,50%
Pas fait école Primaire Secondaire Supérieur
Figure 3 : Répartition des adolescents
enquêtés selon le niveau d'études
n=400
Un peu moins du tiers des enquêtés n'ont jamais
fait l'école.
· Statut matrimonial selon le sexe
Tableau III : Répartition des adolescents selon
le statut matrimonial
Statut matrimonial
Sexe Célibataire concubin Marié Total
F
164 (76,27%)
|
0
|
51(23,72)
|
215(53,75%)
|
M
|
165(89,18%)
|
2(1,08%)
|
18(9,72%)
|
185 (46,25 %)
|
Total
|
329(82,25 %)
|
2(0,5%)
|
69(17,25%)
|
400(100%)
|
|
23,72% des filles et 10,81% des garçons vivent dans un
foyer conjugal.
Au niveau du sexe féminin, l'âge moyen des
célibataires est de 17 ,62 ans contre 18.1 ans pour ceux qui vivent dans
un foyer.
Pour le sexe masculin, il est de 17.35 ans pour les
célibataires contre 18.05 ans pour ceux qui vivent dans en couple.
Sexe
Petit ami
· Petit ami
Plus de la moitié des enquêtés soit 55.40%
affirment avoir un(e) petit(e) ami(e).
Tableau IV : Répartition des adolescents selon le
sexe et la disposition d'un petit ami ou pas.
Total
F M
94 (43.7%)
|
121
|
215
|
127 (68.6%)
|
58
|
185
|
221 (55.3%)
|
179
|
400
|
|
÷2 = 24.93 ddl= 1 P=0.000006 OR=0.35 (0.64<
OR<0.76)
La proportion des enquêtés de sexe féminin
qui disposent de petit ami est de 43.7 % contre 68.6% pour le sexe masculin.
· Religion des
enquêtés
Tableau V : Répartition des adolescents selon
l'appartenance à un groupe religieux
n=400
Religion Effectifs Proportion (%)
Animiste 2 0,50
Catholique 95 23,80
Musulman 295 73,80
Protestant 8 2,00
Presque trois quarts des enquêtés pratiquent la
religion musulmane.
· Appartenance à un groupe ou club
social
Des enquêtés, 68 soit 17 % affirment appartenir
à un groupe ou club social. La fréquence des groupes cités
se présente comme suit :
Tableau VI : Répartition des adolescents selon
l'appartenance à un groupe ou club social
|
|
n=68
|
Groupe ou club social
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Association à base religieuse
|
35
|
51,47
|
Club de sport
|
8
|
11,76
|
Troupe théâtral /danse/musique
|
15
|
22,06
|
Association / club de jeunes contre le sida
|
9
|
13,24
|
Association sur base agro-pastorale
|
1
|
1,47
|
|
Des enquêtés qui affirment appartenir à un
groupe social, la moitié adhère à une association à
base religieuse.
· Exposition aux médias
Tableau VII : Répartition des adolescents selon
le degré d'exposition aux medias
n=400
Pas du tout
Type de média
Presque tous les jours
Au moins une fois/ semaine
Moins d'une fois/semaine
Effectif
%
Effectif
%
Effectif
%
Effectifs
%
Radio 189
47.3
|
96
|
24
|
11
|
2.8
|
104
|
26
|
Télévision 187
|
46.8
|
82
|
20.5
|
16
|
4
|
115
|
28.8
|
Journal /revue 26
|
6.5
|
58
|
14.5
|
27
|
6.8
|
289
|
72.30
|
|
Parmi les 400 enquêtés, respectivement 189 et 187
soit 47,3 % et 46,8 écoutent la radio et suivent la
télévision pratiquement tous les jours mais seulement 16
enquêtés utilisent Internet (4%).
3.2. CONNAISSANCES SUR LA PLANIFICATION
FAMILIALE
· Informations sur la planification
familiale
346 enquêtés, soit 86,50 % disent avoir entendu
parler de la planification familiale.
Tableau VIII : Liens entre fréquences
d'exposition à la radio et informations sur la PF
|
|
|
|
n=400
|
Exposition à la Radio
|
|
Information sur la PF
|
TOTAL
|
|
|
OUI
|
NON
|
|
OUI
|
259
|
(90,87%)
|
26 (9,13%)
|
285
|
NON
|
87
|
(75,65 %)
|
28(24,35%)
|
115
|
Total
|
346
|
(86,50%)
|
54
|
400
|
|
÷2 = 16,22 ddl= 1 P=0.000057 OR= 3,21 (1,71<OR<6)
Ceux qui n'écoutent pas la radio ont 3,21 fois plus de
chances de ne pas être informés sur la planification familiale
Tableau IX : Liens entre le sexe et l'information sur la
PF
|
|
|
n=400
|
Sexe
|
Information sur la PF
|
TOTAL
|
|
NON
|
|
184 (85.6%) 162 (87.6%)
|
31(14,6%) 23(12,4%)
|
215 185
|
Total
|
346 (86,50%)
|
54
|
400
|
|
÷2 = 0.34 ddl= 1 P=0.56
La proportion des enquêtés de sexe féminin
qui ont l'information sur la PF est de
85.6% contre 87.6% chez les masculin.
· Liens entre appartenance à un groupe
social et information sur la PF Tableau X : Appartenance à un groupe
social et information sur la PF
|
|
|
|
n=400
|
Appartenance à un groupe social
|
|
Information sur la PF
|
Proportion (%)
|
|
OUI
|
NON
|
|
OUI NON
|
63
283
|
(92,64%)
(85,24 %)
|
5 49
|
68 332
|
Total
|
346
|
(86,50%)
|
184
|
400
|
|
÷2 = 2,64 ddl= 1 P=0.1
La proportion des enquêtés qui appartiennent
à un groupe social et qui ont l'information sur la PF est de 92,64 %
contre 85,24 % pour les autres.
· Définition de la planification
familiale selon les enquêtés
Parmi ceux qui ont entendu parler de la planification familiale,
le graphique suivant résume les définitions de la planification
familiale selon les enquêtés.
Figure 4 : Représentation graphique des
différentes définitions de la PF selon les
enquêtés
n=346
Des enquêtés qui ont déjà attendu
parler de la PF, 81.21% estiment qu'elle se
résume à l'espacement des naissances.
· Sources d'informations sur la planification
familiale
Tableau XI : Les différentes sources
d'information sur la PF chez les adolescents
n=400
Sources d'information sur la PF
Fréquence Pourcentage (%)
Télévision 92 23
Amis 75 18,75
Radio 169 42,25
Causeries éducatives (ASC/ AS) 18 4,5
Ecoles 42 10,5
Postes de santé 11 2,75
Parmi les enquêtés qui ont entendu parler de
planification familiale, la plupart l'ont entendu à travers la Radio
(42,25 %).
· Avantages de la planification familiale
Des 346 qui ont entendu parler de la PF, 258 personnes soit 74,56 %
estiment
qu'elle a des avantages. Les types d'avantages cités se
résument dans le tableau suivant :
· Types d'avantages de la planification familiale
selon les enquêtés
Tableau XII : Avantages la planification familiale selon
les enquêtés
n=258
Avantages de la planification familiale selon
Fréquence Pourcentage
enquêtés (%)
Améliore la santé de la famille
35 10,11
Améliore l'économie familiale 46
13,29
Permet une meilleure éducation des enfants
48 13,87
Permet l'espacement des naissances 75 21,67
Le coût des contraceptifs est abordable
10 2,89
Prévient les IST 11 3,17
Prévient les GND 21 6,06
Diminue la mortalité infantile 58
16,76
Améliore la santé de la mère
42 12,13
· Inconvénients de la planification
familiale
Des 346 enquêtés qui ont entendu parler de la PF,
55 personnes, soit 15,89 % estiment qu'elle a des inconvénients.
· Types d'inconvénients de la planification
familiale selon les enquêtés
Tableau XIII : Fréquences des
inconvénients de la planification familiale selon les
enquêtés
n=55
Inconvénients de la planification familiale selon
Fréquence Pourcentage
enquêtés (%)
Certaines méthodes sont abortives 16
29,09
La contraception moderne donne des maladies 03
5,45
Le préservatif n'est pas très
résistant 04 7,27
Les effets secondaires des contraceptifs 12
21,81
La limitation des naissances (interdite par
la
religion) 03 5,45
L'utilisation de certaines méthodes
contraceptives nécessite un prestataire
qualifié 04 7,27
La stérilité 11 20
Favorise le vagabondage sexuel 02 3,63
· Informations sur les infections sexuellement
transmissibles
319 personnes, soit 79,75 % des enquêtés ont
déjà entendu parler des infections sexuellement
transmissibles.
· Différentes manifestations des
infections sexuellement transmissibles selon les enquêtés qui en
ont entendu parler
Tableau XIV : Fréquences des manifestations d'IST
selon les enquêtés
|
|
n= 319
|
Manifestations d'IST selon les
enquêtés
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
VIH / Sida
|
195
|
61,13
|
«Chaude pisse» (brûlures
mictionnelles)
|
73
|
22,88
|
Dermatose
|
54
|
16,93
|
Diarrhée chronique
|
35
|
10,97
|
Amaigrissement
|
22
|
6,90
|
Ecoulement vaginal
|
20
|
6,27
|
Prurit vulvaire
|
19
|
5,96
|
Ecoulement urétral
|
12
|
3 ,76
|
Douleurs pelviennes
|
12
|
3,76
|
Plaies sur le sexe
|
06
|
1,88
|
Urines sanglantes
|
03
|
0,94
|
Toux chronique
|
02
|
0,63
|
|
Le VIH/ Sida et les brûlures mictionnelles sont les
manifestations d'IST les plus connues, soient respectivement 61,13 % et 22,88 %
des fréquences de réponses.
· Connaissances d'au moins une méthode
contraceptive
Sur les 400 enquêtés, 267 personnes soit 66,75 %
disent connaître au moins une méthode contraceptive.
Tableau XV : Liens entre scolarisation et connaissances
des méthodes contraceptives
n = 400
Scolarisation
Connaissances des méthodes contraceptives
|
TOTAL
|
|
|
|
|
OUI NON
Scolarisé 206 (73,83%) 73(26,17%) 279
Non scolarisé 61 (50,41%) 60(49,59%)
121
Total 267 (66.75%) 133 400
÷2 = 20,8 ddl= 1 P=0,0000062 OR= 2,78 (1,74< OR<
4,44)
Ceux qui ne sont pas scolarisés ont 2,78 fois plus de
chances de ne pas connaître une méthode contraceptive.
Tableau XVI : Connaissance d'au moins une méthode
contraceptive en rapport avec le sexe
|
|
|
|
n=400
|
SEXE
|
Connaissance d'au moins une méthode
contraceptive
|
TOTAL
|
|
OUI
|
NON
|
|
150 117
|
(69,76%)
(62,24 %)
|
65 68
|
215 185
|
Total
|
267
|
(66,75%)
|
133
|
400
|
|
÷2 = 1,51 ddl= 1 P=0,21
La proportion des enquêtés de sexe féminin
qui connaissent au moins une méthode contraceptive est de 69,76%, contre
62,24 % pour ceux du sexe opposé.
· Les différents types de
méthodes contraceptives modernes connues
Figure 5 : différents types de méthodes
contraceptifs connus par les enquêtés.
n=267
Le preservatif masculin,la pilule et l'injectable sont les
methodes contraceptives modernes les plus connues par les adolescents
enquetés avec des fréquences rélatives de 57.67 %, 31.83%
et 29.58% .
· Les différents types de
méthodes contraceptives traditionnelles ou naturelles
connues
Tableau XVII : Fréquences des méthodes
contraceptives traditionnelles ou naturelles connues
n= 267
Méthodes contraceptives traditionnelles
Fréquence Pourcentage
connues par les enquêtés (%)
Abstinence 102 38,20
Cordelette ou ceinture magique/ Herbes/
23 8,61
décoction
Retrait 18 6,74
Continence 04 1,49
3.3. ATTITUDES DES ADOLESCENTS VIS-A-VIS DE LA
PLANIFICATION FAMILIALE
· Age idéal pour les premiers rapports
sexuels selon les enquêtés
· Les motifs qui expliquent les rapports
sexuels précoces selon les adolescents
Tableau XVIII : Fréquences des facteurs motivant
les rapports sexuels précoces selon les
enquêtés
|
|
n= 400
|
Les différents motifs qui entraînent les
rapports sexuels précoces
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
|
(%)
|
Le plaisir lié aux relations
sexuelles
|
117
|
29,25
|
C'est une preuve d'amour
|
114
|
28,5
|
Les mariages précoces
|
108
|
27
|
Les projections de films pornographiques dans les
vidéos club
|
82
|
20,5
|
Les influences des amis (es)
|
39
|
9,75
|
La pauvreté des parents
|
33
|
8,25
|
La mauvaise éducation
|
23
|
5,75
|
Les modes vestimentaires/ tenues
indécentes
|
22
|
5,5
|
Les violences sexuelles
|
07
|
1,75
|
Le non respect des principes religieux
|
04
|
1
|
La pression exercée par les
partenaires
|
03
|
0,75
|
Sans réponse
|
38
|
9,5
|
|
Près du tiers des adolescents interrogés estiment
que les rapports sexuels précoces s'expliquent essentiellement par :
- le plaisir lié aux relations sexuelles
- les relations sexuelles comme preuve d'amour
- les mariages précoces
- les projections de films pornographiques dans des salles
publiques
· Existence de dangers liés aux rapports
sexuels précoces
Des 400 adolescents interrogés, 254 personnes soit 63,70%
estiment qu'ils existent des dangers liés aux relations sexuelles
précoces.
· Types de dangers liés aux rapports
sexuels précoces selon les adolescents
Tableau XIX : Fréquences des dangers liés
aux rapports sexuels précoces selon les
enquêtés
n= 254
Les dangers liés aux rapports sexuels
précoces Fréquence Pourcentage
selon les adolescents (%)
Les grossesses non désirées 142
55,90
Les IST / Sida 117 46,06
Les traumatismes physiques et psychologiques 38
14,96
Les accouchements difficiles 22 8,66
L'exclusion familiale 10 3,93
L'abandon scolaire 07 2,75
Selon les adolescents qui reconnaissent l'existence de dangers
liés aux relations sexuelles précoces, les principaux dangers
résident dans les grossesses non désirées et les IST/ VIH/
Sida.
· Approbation de la planification familiale
chez les adolescents
Des 400 adolescents interrogés, 215 soit 53,75 %
approuvent la planification familiale.
Tableau XX : Approbation de la planification familiale
selon le sexe
|
|
|
|
n=400
|
SEXE
|
|
Réponses
|
|
TOTAL
|
|
OUI
|
NON
|
|
120
95
|
(55.81%)
(51.35 %)
|
95 90
|
215 185
|
Total
|
215
|
(53.75%)
|
184
|
400
|
|
÷2 = 0.79 ddl= 1 P=0.37
La proportion des enquêtés de sexe féminin
qui approuvent la PF est de 55.81% contre 51.35% chez les masculin.
Tableau XXI : Scolarisation et approbation de la
planification familiale
n = 400
Scolarité
Approbation de la PF
|
TOTAL
|
|
|
|
|
OUI NON
Scolarisé 161 (57,70%) 118 (42,3%)
279
Non scolarisé 54 (44,62%) 67 (55,38%)
121
Total 215 (53,75%) 185 400
÷2 = 5.79 ddl= 1 P=0.016 OR= 1,69 (1,08< OR < 2
,66)
Ceux qui ne sont pas scolarisés ont 1,69 fois plus de
chances de ne pas approuver la planification familiale.
· Raisons évoquées par les
adolescents qui approuvent la planification familiale
Tableau XXII : Fréquences des motifs
d'approbation de la planification familiale selon les adolescents
n= 215
Les motifs de l'adhésion à la PF selon les
Fréquence Pourcentage
adolescents (%)
Permet une meilleure gestion de la famille 67
31,16
Les contraceptifs sont abordables 03 1,39
Permet la poursuite des études 07 3,23
Prévient les GND 30 13,95
Prévient les IST 05 2,32
Sans réponse 113 52,55
· Raisons évoquées par les
adolescents qui n'approuvent pas la planification familiale
Tableau XXIII : Raisons de la non adhésion
à la PF selon les adolescents
n= 185
Les raisons de la non adhésion à la PF
selon les Fréquence Pourcentage
adolescents (%)
Donne des maladies 15 8,1
Rend stérile 14 7,56
Interdite par la religion 11 5,94
Ne connaît pas la planification familiale
08 4,32
Sans réponse 137 74,05
Comme argument de leur non approbation de la planification
familiale, 3/4 des adolescents interrogés n'ont pu trouver une raison,
par contre certain estime que cela est essentiellement du au fait que la
pratique contraceptive expose à des maladies ou à la
stérilité et d'autres affirme que sa pratique est interdite par
la religion.
· Désir d'informations des adolescents
sur la planification familiale et les infections sexuellement
transmissibles
Des 400 adolescents interrogés, 287, soit 71,75 %
désirent avoir des informations sur la PF et les IST/ VIH / Sida.
Tableau XXIV : Fréquences des besoins
d'information sur la planification familiale
n= 287
Les besoins d'information des adolescents sur
Fréquence Pourcentage
la PF et les IST/ VIH/ Sida (%)
Les modes de transmission et comportements à
178 62,02
moindre des IST/ VIH / Sida
Les méthodes contraceptives modernes 59
20,55
22 7,66
La prévention des GND
133 46,34
Sans réponse
Deux tiers des adolescents qui ont des besoins d'information
souhaitent être sensibilisés sur les modes de transmission des IST
/ VIH / Sida et les comportement à moindre risque.
· Les canaux d'informations souhaités
par les adolescents pour être
sensibilisés sur la planification familiale et
les infections sexuellement transmissibles
Tableau XXV : Canaux d'information souhaités par
les adolescents
n= 287
Les canaux d'information sur la PF et les IST/
Fréquence Pourcentage
VIH/ Sida souhaités par les adolescents
(%)
Les causeries éducatives ( AS / ASC) 177
61,67
La Radio 141 49,12
La télévision 140 48,78
Des théâtres forums 23 8,01
Des modules sur la PF et les IST à l'école
20 6,96
Des projections vidéo 19 6,62
Les causeries éducatives animées par les
prestataires de santé et ou les agents de santé communautaires
constituent la principale voie de sensibilisation sur la PF et les IST/ VIH /
Sida souhaitée par les adolescents.
3.4. PRATIQUES DES ADOLESCENTS EN MATIERE DE
PLANIFICATION FAMILIALE
· Age des premiers rapports sexuels des
enquêtés Tableau XXVI : Ages des premiers rapports
sexuels
|
|
n=400
|
Age des premiers rapports sexuels
|
Effectifs
|
Proportion (%)
|
10
|
1
|
0,40
|
12
|
4
|
1,50
|
13
|
4
|
1,50
|
14
|
23
|
8,70
|
15
|
54
|
20,50
|
16
|
78
|
29,70
|
17
|
56
|
21,30
|
18
|
31
|
11,80
|
19
|
12
|
4,60
|
|
263
|
100
|
|
Total
Des 400 enquêtés, 263 disent avoir
déjà eu des rapports sexuels et l'age moyen des premières
expériences sexuelles se situe à 16,15 pour les filles et 15,99
ans pour les garçons.
· Relations sexuelles au cours des douze derniers
mois Sur les 263 enquêtés qui ont déjà une
expérience sexuelle, 210 soit 79,8 % disent
avoir eu des rapports sexuels au cours des douze derniers
mois.
· Nombre de partenaires sexuels au cours des 12
derniers mois
Tableau XXVII : Nombre de partenaires sexuels au cours
des douze derniers mois chez les enquêtés ayant eu une
expérience sexuelle selon le sexe
n=210
Nombre de
partenaires sexuels
au cours des 12
derniers mois Nbre
F
%
Sexe
Nbre
M
%
Effectifs
1
|
50
|
50,50
|
49
|
49,5
|
99
|
2
|
35
|
51,5
|
33
|
48,5
|
68
|
3
|
15
|
50
|
15
|
50
|
30
|
4
|
2
|
50
|
2
|
50
|
4
|
5
|
3
|
75
|
1
|
25
|
4
|
6
|
1
|
50
|
1
|
50
|
2
|
8
|
0
|
0
|
1
|
100
|
1
|
9
|
1
|
100
|
0
|
0
|
1
|
10
|
0
|
0
|
1
|
100
|
1
|
Total
|
107
|
51
|
103
|
49
|
210
|
La moyenne du nombre de partenaires sexuels au cours des douze
derniers mois se situe à 2 avec des extrêmes de 1 à 10 par
enquêter.
· Utilisation des méthodes contraceptives
par les enquêtés
Sur les 263 enquêtés qui ont eu une
expérience sexuelle au cours de leur vie, 144 soit 54,8 % disent avoir
déjà utilisé une méthode contraceptive.
Tableau XXVIII : Utilisation d'une méthode
contraceptive selon le
sexe
|
|
|
|
n= 263
|
Scolarité
|
|
Utilisation de
méthode contraceptive
|
TOTAL
|
|
OUI
|
NON
|
F M
|
71
73
|
(26,99%)
(27,75%)
|
64 55
|
135 128
|
Total
|
144
|
(54,75%)
|
119
|
263
|
÷2 = 0,52 ddl= 1 P=0.47
La proportion des enquêtés de sexe féminin
ayant déjà utilisé une méthode contraceptive est de
26,99%, contre 27,75% pour le sexe opposé.
· Les raisons de l'utilisation des
méthodes contraceptives par les enquêtés
Tableau XXIX : Fréquences des raisons de
l'utilisation de
méthodes contraceptives
n= 144
Les motifs d'utilisation d'une méthode
Fréquence Pourcentage
contraceptive selon les enquêtés
(%)
Pour éviter une grossesse 103 71,52
Pour éviter une infection sexuellement
transmissible 56 38,88
Ne sait pas 03 2,08
Trois quarts des enquêtés ayant utilisé une
méthode contraceptive disent que c'était dans le but
d'éviter une grossesse.
· Les sources d'approvisionnement en
contraceptifs selon les enquêtés
Tableau XXX : Fréquences des sources
d'approvisionnement en contraceptifs
n= 144
Les sources d'approvisionnement en contraceptifs des
enquêtés ayant une expérience sexuelle
|
Fréquence Pourcentage
(%)
|
Dépôt pharmaceutique 76 52,77
Boutiques ou marchés 42 29,16
Centre de santé 24 16,66
Près de la moitié des enquêtés
utilisant une méthode contraceptive s'approvisionnent en contraceptifs
dans les dépôts pharmaceutiques.
· Les raisons de la non utilisation d'une
méthode contraceptive moderne chez les enquêtés ayant
une expérience sexuelle
Tableau XXXI : Fréquences des raisons de la non
utilisation de la contraception chez les enquêtés sexuellement
actifs
n= 119
Motifs non utilisation méthode contraceptive
Fréquence Pourcentage
moderne (%)
Apres mariage 28 23,52
Interdite par la religion 16 13,44
Abstinence périodique 11 9,24
Nocive à la santé 10 8,40
Age jeune 7 5,88
C'est pour les infidèles 4 3,36
Ne sait pas 48 40,33
Parmi les enquêtés sexuellement actifs,bon nombre
( 23,52 % ) disent attendre après le mariage pour adopter une
méthode contraceptive,d'autres par contre (13,4%) disent que les
méthodes contraceptives modernes sont interdites par leur religion.
· Les difficultés liées à
l'utilisation des services de PF par les adolescents
Tableau XXXII : Fréquences des difficultés
liées à l'accès des services de PF par les
adolescents
n=400
Difficultés liées à l'accès
aux services de PF Fréquence Pourcentage
(%)
|
Eprouve de la honte 173 43,25
Absence de services de santé spécifiques
aux
jeunes et adolescents 80 20
L'éloignement des services de santé
54 13,5
Inaccessibilité financière 46
11,5
Insuffisance de l'accueil dans les services
de
santé 44 11
La PF est mal vue par la religion 13 3,25
Sans réponse 64 16
Des 400 enquêtés, environ la moitié (43,25
%) disent éprouver de la honte pour utiliser les services de
santé reproductive, bon nombre également explique la sous
utilisation des services de PF par l'absence de services spécifiques aux
jeunes et adolescents.
· Les suggestions faites par les adolescents
pour améliorer leur utilisation des services de PF.
Tableau XXXIII : Différentes suggestions pour
améliorer l'utilisation des services de PF selon les
adolescents
Suggestions pour améliorer l'utilisation des
services de planification familiale selon les adolescents
Renforcer les activités de sensibilisation
à travers des causeries éducatives
Créer des centres d'écoute pour
jeunes
Rendre disponible les contraceptifs au niveau des
villages et quartiers
Impliquer les hommes dans les activités de
sensibilisation sur la PF
Module de PF dans les établissements scolaires
Impliquer les leaders religieux dans les activités de sensibilisation
sur la PF
Sans réponse
|
n= 119
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
213
|
53,25
|
191
|
47,75
|
49
|
12,25
|
28
|
7
|
12
|
3
|
11
|
2,75
|
19
|
4,75
|
Près de la moitié des adolescents (53,25 %)
interviewés pensent qu'il faut renforcer les activités de
causeries éducatives, selon toujours les adolescents la création
de centres d'écoute pour jeunes serait salutaire.
IV- DISCUSSIONS
Au total ,215 adolescentes sur les 400 ont été
concernées par l'enquête, soit 58,8 % ce qui donne un sexe ratio
de 0,86. Ce constat semble proche de la situation nationale car selon les
résultats du RGPH 2006, la gente féminine du Burkina Faso
constitue 52 % de la population.
La plupart des adolescents (e) ont un niveau scolaire
secondaire (35 %) ou primaire (33,5 %). Une étude menée en 2006
montre que les Chez les 15-19 ans, 64% des filles et 53% des garçons
n'ont jamais été à l'école. [ 10
]
La proportion de filles et de garçons
célibataires est très importante. Elle constitue 329 sur les
quatre cent adolescents(e) s touché(e) s par le questionnaire, soit
82,30%.
4.1. Connaissances des adolescents en matière de
planification familiale
Bien que la proportion des adolescents qui ont entendu parler
de PF soit bonne (86,5%), la plupart de ces derniers limite sa
définition à l'espacement des naissances, occultant ainsi son
aspect préventif vis-à-vis des infection sexuellement
transmissibles. Une étude menée au Mali soutient que 71,6% des
adolescents assimilent la planification familiale à l'espacement des
naissances [ 15 ] .D'où des risques d'une plus grande
exposition des adolescents face aux infections sexuellement transmissibles.
L'enquête nous permet également de mesurer
l'importance de l'éducation dans la promotion de la santé. En
effet la proportion des enquêtés scolarisés qui connaissent
au moins une méthode contraceptive est de 73,83 % contre 66,75 % pour
l'ensemble des enquêtés,contrairement à une étude
menée en 2004 au Sénégal ou seulement une tendance de
54,80% des jeunes ne connaissent pas le concept de la contraception [ 8
]. Cela confirme l'affirmation selon laquelle « sans
éducation, toute action visant au développement est vouée
à l'échec... » Les établissements scolaires
pourraient également servir de précieux canaux pour passer des
messages sur la santé sexuelle et reproductive à l'endroit des
adolescents
Une bonne exposition aux medias,constitue un important moyen
d'accès à l'information sur la planification familiale ;dans
notre étude,parmi ceux qui sont
exposés à la radio,90,87 % ont entendu parler de la
PF contre 75,65% pour les autres. Nous avons obtenu un ÷2 (Chi
Carré de Mantel-Haenszel)= 16,22 avec
P< 0,05 (0,000057) ; ce qui justifie que la radiodiffusion
pourrait donc constituer un canal de choix pour la diffusion de messages sur la
planification familiale et les infections sexuellement transmissibles.
4.2. Attitude des adolescents vis-à-vis de la
planification familiale
L'étude nous permet de constater que les adolescents n'ont
pas toujours des attitudes favorables à la planification familiale.
L'approbation de la planification familiale reste faible,
seulement 215 personnes sur les 400 soit 53,75 % approuvent la planification
familiale. Par contre on notera que la scolarisation permet une plus grande
ouverture à la planification familiale ; 57,7 % des scolarisés
approuve la planification familiale contre 44,62 % pour les non
scolarisés (÷2 = 5,79 et P=0,016).
Il ressort de l'étude que la non approbation de la
planification familiale est favorisée par l'ignorance, mais aussi par
des facteurs culturels ; 5,94 % des adolescents disent qu'elle est interdite
par la religion. Aussi 13,44 % des adolescents sexuellement actifs affirment ne
pas utiliser une méthode contraceptive parce que, interdite par la
religion.
On constate également que malgré les multiples
campagnes d'informations de masse sur la planification familiale et les
infections sexuellement / VIH /Sida, les besoins d'informations restent
toujours énormes chez les adolescents du milieu rural. Pratiquement les
3/ 4 d'entre eux désirent avoir des informations sur ces thèmes.
D'autan plus que Les canaux d'informations souhaitées sont par ordre
d'importance les causeries éducatives animées par les agents de
santé (61,67 %), la radio (49,12%) et la télévision
(48,78. Cet état de fait interpelle d'avantage les prestataires de
santé car les activités de sensibilisation semblent souvent
reléguées au second plan au profit de celles curatives.
Si beaucoup d'adolescents estiment que les rapports sexuelles
précoces sont essentiellement dues aux pulsions sexuelles ,bon nombre
d'entre eux ( 20,5 % ) pensent également qu'ils sont favorisés
par les projections de films pornographiques dans les espaces publiques (
vidéo clubs ) sans interdiction d'accès aux mineurs. Une
situation qui interpelle plus d'un, à commencer par les autorités
locales.
4.3. Pratiques des adolescents en matière de
planification familiale
Le moment du premier rapport sexuel est un indicateur
important du début et de la durée de la
vulnérabilité au risque à la fois de grossesse non
désirée et d'infection par les IST/VIH. Les adolescents courent
des risques biologiques plus élevés tant en ce qui concerne les
complications de la grossesse et de l'accouchement que les infections par des
IST.
L'étude nous permet de constater que les adolescents
n'ont pas des attitudes favorables à une sexualité saine et
responsable. Pour bon nombre d'entre eux, la moyenne de l'age idéal pour
les premiers rapports sexuels se situent à 17,7 ans mais en pratique,
dans cette étude l'age moyen des premiers rapports sexuels est de 16 ans
contre 15,84 ans selon une étude au Niger [ 2 ]. Sur
les 400 interrogés 263 (65,75 %) ont déjà une
expérience sexuelle et 79,8 % de ces derniers ont eu des rapports
sexuels au cours des 12 derniers mois avec en moyenne 2 partenaires. Ces
rapports étant très souvent occasionnels (82,30% de
célibataires), l'utilisation des moyens de protection n'est pas
systématique. Seulement 54,8 % des adolescents sexuellement actifs ont
déjà utilisé une méthode contraceptive. Aussi 71,52
% de ceux qui utilisent des méthodes contraceptives le font dans le but
d'éviter une grossesse, contre 38,88 % pour les IST. En 2004 au Burkina
Faso, chez les 15 - 19 ans, 70% des filles et 40% des garçons
sexuellement actifs déclarent ne pas utiliser de contraceptifs [
13 ].Une étude similaire au Mali révèle que 52,2
% des adolescents scolarisés et 55,9 % de ceux non scolarisés
utilisent une méthode contraceptive[ 6 ].
Concernant les sources d'approvisionnement en contraceptifs,
les formations sanitaires sont peu utilisées. En effet, seulement 16,66
% des adolescents qui utilisent des méthodes contraceptives
s'approvisionnent dans les établissements sanitaires. Par ailleurs une
étude menée à Lomé au Togo montre que 3,8 % des
adolescentes enquêtées ont déclaré s`approvisionner
dans un centre de santé et 20,6 % à la pharmacie ou au
marché [11]. Cela constitue des occasions
manquées pour une diffusion de la bonne information sur les
méthodes contraceptives et la planification familiale en
générale. Cette situation pourrait être due à un
accueil insuffisant dans les structures sanitaires. Le fait que 43,25 % des
adolescents disent éprouver de la honte en utilisant les services de
santé et que 11 % d'entre eux trouvent l'accueil insuffisant corrobore
ce constat. D'autres raisons expliquent cette
sous utilisation, notamment, l'éloignement des services de
santé, l'inaccessibilité financière, la mauvaise
perception de la planification par la religion.
D'où l'urgence de repenser les approches dans l'offre et
la promotion des services en prenant en compte toutes les sensibilités
sociales et culturelles.
Des suggestions ont été également faites
par les adolescents dont la mise en oeuvre permettrait d'améliorer
l'utilisation des services de santé sexuelle et reproductive par cette
couche de la population.
V - RECOMMANDATIONS
L'étude nous permet de dégager des insuffisances
relatives aux connaissances, attitudes et pratiques des adolescents dans un
contexte rural.
Des recommandations sont donc formulées en vue de
contribuer à l'amélioration de la santé sexuelle et
reproductive des adolescents, surtout dans le contexte rural.
A court terme
Aux autorités communales :
> Renforcer le contrôle des vidéos club/ salles
de cinéma et interdire les projections de films pornographiques en
séances publiques ;
> Appuyer les prestataires de santé dans les actions de
plaidoyer et de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive
.
Aux prestataires de santé :
> Organiser des sorties de plaidoyer sur la santé
sexuelle et reproductive des
adolescents auprès des leaders communautaires et surtout
religieux, ;
> Impliquer les leaders communautaires, religieux, les
adultes, jeunes et
adolescents dans les activités de sensibilisation sur la
PF ;
> Renforcer les activités de sensibilisation sur la PF
et la santé sexuelle et reproductive des adolescents ;
> Améliorer l'organisation des services de santé
en tenant compte de la spécificité de la santé des
adolescents ;
> Organiser des rencontres d'information à l'endroit
des responsables de jeunes, des responsables d'établissements scolaires
;
> Appuyer les enseignants dans la dispensation des cours sur
la santé de la reproduction en générale et la PF de
façon spécifique ;
> Améliorer la disponibilité des contraceptifs
au niveau communautaire, surtout pour les réapprovisionnements, en
impliquant les ASC ;
> Renforcer l'utilisation des medias de masse tels que la
Radio pour la diffusion de messages sur la PF.
A moyen terme
Aux autorités communales :
> Faire un plaidoyer auprès des partenaires locaux en
vue de la réalisation de centres d'écoute pour jeunes.
Aux autorités socio sanitaires, éducatives,
politiques et ONG
> Créer des structures de prise en charge des
adolescents à tous les niveaux de la pyramide sanitaire ;
> Renforcer les capacités des prestataires de
santé dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive des
jeunes et adolescents ;
> Intégrer des modules d'enseignements sur la SR/ PF
dans les programmes scolaires ;
> Accroître les financements des activités de
promotion de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents
;
> Appuyer la recherche opérationnelle dans le domaine
de la santé de la reproduction en générale et celle des
jeunes et adolescents en particulier.
CONCLUSION
Au terme de notre étude, se dégage une vue
d'ensemble des connaissances, attitudes et pratiques des adolescents du milieu
rural en matière de planification familiale .
Les résultats nous rappellent la
nécessité de trouver des stratégies adéquates et
pérennes pour une meilleure promotion de la santé sexuelle et
reproductive des adolescents, en particulier la planification familiale pour
cette frange de la population tout en tenant compte des
spécificités géographiques, sociales et culturelles.
Des résultats, on retiendra que bon nombre
d'adolescents ont déjà entendu parler de la planification
familiale, mais beaucoup d'entre eux l'assimilent à l'espacement des
naissances.
L'étude nous a également permis de mesurer
l'importance de l'éducation dans l'accès à l'information
sur la planification familiale par les adolescents et l'adéquation de
l'utilisation des medias de masse tels que la radio pour la diffusion des
messages sur la PF.
Aussi, on retiendra de l'étude que les adolescents
ruraux n'ont pas toujours des pratiques favorables à la
planification,notamment la précocité des rapports sexuels, le
multi partenariat sexuel et la non utilisation systématique de
contraceptifs lors des contacts sexuels. Parmi ceux qui ont déjà
utilisé des contraceptifs, l'objectif était essentiellement
d'éviter la grossesse, la prévention des IST semblait ne pas
être une grande préoccupation.
Néanmoins, l'espoir semble permis, d'autan plus que la
plus part des enquêtes confèrent des avantages socio sanitaires
à la planification familiale et souhaitent d'avantages avoir des
informations sur ce thème.
Les services de santé classiques sont peu
utilisés par les adolescents pour leurs besoins en PF, selon leurs
dires, cette situation serait due à des facteurs d'ordres socio
culturels, structurels, émotionnels et économiques.
Dans cette optique, des recommandations ont été
formulées à l'endroit des décideurs locaux, politiques,
des OBC et des prestataires de santé. La mise en oeuvre de ces
différentes recommandations apportera une contribution
conséquente à la promotion de la planification familiale
auprès de cette couche de la population.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. BA .M.G, SANGARE. M, MOREIRA .P, BAH .M.D,
DIADHIOU. F
Connaissances, pratiques et perspectives de la contraception
chez les adolescents, 1994, Médecine d'Afrique Noire
1999,46p.
2.. AMADOU. D.M
Déterminants des comportements sexuels à risque
d'infection au VIH/Sida chez les adolescents au Niger, 2007,129
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3. Burkina Faso
Enquête démographique et de santé III,
2003,471 p.
4..OUATTARA A.L, GUESSOU L.,
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Etudes des facteurs de sous utilisation des services de
planification familiale et de prévention des IST/VIH/Sida par les
populations des districts sanitaires de Bondoukou et de Tanda, 2006.
5. UNFPA
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créent l'avenir, 2007, Série Maternel Survival and Women Deliver
de The Lancet (2006/2007).
6. TRAORE. M
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7. LANKOANDÉ J. TANKOANO F , CANNONE F.
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Connaissances, attitudes et pratiques en matière de
planification familiale dans un village gourmantché au Burkina Faso,
1989,39 p.
8. FAYE M, DIOUF A.
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9. FAO, UNFPA
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10. GUIELLA G, WOOG V.
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Burkina Faso:Résultats d'une enquête nationale, 2004, Occasionnel
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11.. AGBERE A.D et
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12. USAID (Initiative des politiques de
santé)
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familiale, Burkina Faso.
http://www.healthpolicyinitiative.com,
http://www.ghiqc.usaid.gov
13.. GALIS M.C.
Santé sexuelle et reproductive des adolescents au
Burkina Faso : Etat des lieux, 2004, Occasionnel Report, New York : The Alan
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14. CONGO Z.
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données de l'enquête démographique et de santé de
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15. CISSE H.
Etude comparative des connaissances attitudes et pratiques des
adolescents scolaires et non scolaires en matière d'IST/Sida dans la
commune de Sikasso,2002, 121 p.
ANNEXE I : Guide d'entretien semi structuré
Guide d'entretien : Connaissances, Attitudes et
Pratiques en planification familiale des adolescents de la Commune rurale de
NIAOGHO / BURKINA FASO.
Nom de l'enquêteur
Numéro : - |___|___|___|
Date : / /
I - INFORMATIONS GENERALES
1 - Age |___|___| ans
2 - Sexe : Masculin
Féminin
3 - Niveau d'études : N'a pas fait
l'école Primaire Secondaire Supérieur
4 - Statut matrimonial : Célibataire
Marié(e) Divorcé(e) Veuf (ve) concubin (e)
5 - Avez - vous un(e) petit(e)
ami(e) ? Oui Non
6 - Appartenez- vous à quelle religion
?
Musulmane Catholique Protestant Animiste Pas de religion
Autre Préciser
7 Appartenez-vous à un groupe ou club social ?
Non Oui 7.1 -Si oui, quel(s) type(s) de groupe ou club
social ?
Association à base religieuse Club de sports
Troupe théâtrale/danse/musique Associations/clubs
de jeunes contre le SIDA Croix rouges Guides/scouts Club de jeunes
Association sur base agropastorale
8 - À quelle fréquence écoutez-vous
la radio ?
Presque tous les jours Au moins une fois par semaine Moins
d'une fois par semaine Pas du tout
9 - À quelle fréquence suivez-vous la
télévision ?
Presque tous les jours Au moins une fois par semaine Moins
d'une fois par semaine Pas du tout
10 - À quelle fréquence lisez-vous un
journal ou une revue ?
Presque tous les jours Au moins une fois par semaine Moins
d'une fois par semaine Pas du tout
11 - Avez-vous déjà utilisé Internet
? Oui Non Ne connait pas internet
II - CONNAISSANCES SUR LA PLANIFICATION
FAMILIALE
12 - Avez - vous déjà entendu parler de
la planification familiale ? Oui Non
13 - De quoi, s'agit-il ?
14 - Par quelles sources, avez vous entendu parler de la
planification familiale ? Radio Télé
Autres(Préciser)
:
15 - Y a t-il des avantages à la PF ? Oui
non NSP , si oui, citez ceux que vous connaissez
16 - Y a t-il des inconvénients
liés à la PF ? Oui non NSP si oui, citez ceux que
vous connaissez
17 - Avez-vous déjà entendu parler des
infections sexuellement transmissibles ? Oui Non
17.1- Pouvez-vous citer les manifestations des infections
sexuellement Transmissibles ?
18 - Connaissez-vous au moins une méthode
contraceptive quelconque ? Oui
Non
18.1. Si oui, quelle(s) méthode(s) contraceptive
moderne connaissez-vous ? Stérilisation féminine
Stérilisation masculine Pilule DIU/Stérilet
Injections Implants/Norplants/Jadelle Condom masculin Condom
féminin spermicide Pilule du lendemain
autres
18.2. Si oui, connaissez-vous une méthode
contraceptive traditionnelle ? Continence périodique Retrait
Abstinence Herbes/ amulettes/ ceinture magique Autre
III - ATTITUDES VIS-A-VIS DE LA PLANIFICATION
FAMILIALE
19 - Quel est, selon vous, l'âge idéal pour
les premiers rapports sexuels ? |___|___| ans
20 - Quelles sont, selon vous, les motifs qui peuvent
pousser à des rapports sexuels précoces
21 - Y a t- il des dangers liés aux relations
sexuelles précoces ? Oui n Non n NSP n
26.1. Si oui, lesquels?
22 - Approuvez - vous la planification
familiale? Oui n Non n 22.1. Si oui, pourquoi ?
22.2. Si non, pourquoi ?
23- Désirez-vous obtenir plus d'informations sur
la planification familiale et les infections sexuellement transmissibles/VIH
SIDA ? Oui n Non n
23.1. Si oui, sur quels aspects ?
24 - Par quels moyens aimeriez-vous être
informé sur la planification familiale et les infections sexuellement
transmissibles/VIH SIDA ?
IV - PRATIQUES EN MATIERE DE PLANIFICATION FAMILIALE
25 - A quel âge avez-vous eu vos premiers rapports
sexuels ?
|___|___| ans
26 - Au cours des 12 derniers mois avez-vous eu des
rapports sexuels ? Non n Oui n
26.1. - Si oui avez-vous eu combien de partenaires au
cours des 12 derniers mois ? |___|___|
27 - Avez-vous déjà utilisé une
méthode contraceptive ? Non n Oui n 27.1 - Si non
pourquoi ?
Sans réponse n abstinence n après le mariage n
c'est pour les prostituées n Age jeune n interdit par la religion n ce
n'est pas bon n pas encore fait de rapports sexuels n ne sais pas n
27.2 - Si oui pour quelles raisons utilisez vous la
contraception ? Pour éviter une IST n pour éviter une
grossesse n ne sait pas n
28 - Quelles sont vos sources d'approvisionnement en
méthodes contraceptives ?
Ecole n Boutique/Marché n Dépôt
Pharmaceutique n Centre de santé n Autres n (Préciser)
:
...
29 - Quelles sont les difficultés que vous
éprouver pour avoir accès aux services de
planification
familiale ?
30 - Quelles suggestions faites-vous pour
améliorer l'utilisation des services de planification familiale par
les
adolescents ?
ANNEXE II : Autorisation d'enquête
ANNEXE III : Cartes géographiques
Commune de Niaogho Carte géographique du Burkina
Faso
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