INTRODUCTION
La mise en valeur de la Vallée du Fleuve
Sénégal et le développement de l'agriculture
irriguée sont, depuis plus d'une quarantaine d'années, une
priorité constante des pouvoirs publics. A travers la
Société d'Aménagement et d'Exploitation des terres du
Delta du Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve
Sénégal et de la Falémé (SAED). Créée
en 1965, et avec l'aide de la communauté des bailleurs de fonds,
d'importants investissements ont ainsi été réalisés
par l'Etat sous l'égide de la SAED. Après une période de
développement administrée de l'agriculture, ce dernier a
accepté de changer de démarche en ouvrant des perspectives de
libéralisation des conditions de développement de l'agriculture
et en recentrant l'action de la SAED principalement sur la gestion de l'eau et
sur la réalisation et la maintenance des aménagements et
infrastructures structurantes. Le développement hydro-agricole de la
Vallée est au coeur des objectifs nationaux en matière de
sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté.
L'Etat et la communauté internationale ont consenti des financements
considérables pour la construction de barrages et la réalisation
d'aménagements et d'infrastructures hydroagricoles par la SAED. C'est
cette mobilisation exceptionnelle des ressources nationales au profit de la
Vallée qui donne aux pouvoirs publics à la fois le droit d'en
attendre des résultats et le devoir d'accompagner le
développement de la région.
En outre, l'insuffisance des ressources financières et
la crise économique combinée à l'ampleur des besoins en
investissements publics imposent aux responsables des services, projets et
entreprises d'assurer une gestion rationnelle des fonds affectés aux
aménagements hydro-agricoles.
Il convient alors d'explorer et d'étudier toutes les
alternatives et voies pouvant conduire à une réduction des
coûts des aménagements hydro-agricoles tout en veillant sur la
qualité de ces derniers. C'est dans cette optique qu'intervient cet
étude qui est un mémoire de fin d'études option
Génie Rural, proposée par la SAED de commun accord avec l'ENSA et
qui a pour thème : « Etude comparative des coûts des
aménagements hydro-agricoles dans la Vallée du Fleuve
Sénégal de 1990 à 2008. »
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE DE
L'ETUDE
I. PROBLEMATIQUE
La Vallée du Fleuve Sénégal dispose
d'atouts agricoles et hydrologiques importants au niveau local et national et
peut contribuer de manière significative à la
sécurité alimentaire et à la réduction de la
pauvreté. La zone d'intervention de la SAED (Rive gauche du Fleuve
Sénégal et de la Falémé) est un territoire
relativement bien doté en ressources naturelles et humaines. C'est donc
tout naturellement pour cette raison que l'Etat y a consenti d'importants
investissements pour le développement de l'agriculture irriguée.
Aujourd'hui, le niveau d'équipement de la Vallée, l'expertise
professionnelle acquise par les agriculteurs et leurs organisations, la
présence et l'expérience des autres acteurs partenaires du monde
rural et bien sur de la SAED, constituent des atouts qui y garantissent des
opportunités durables pour un accroissement significatif des productions
agricoles. Le développement de l'agriculture, et notamment de
l'agriculture irriguée, est une priorité constante des pouvoirs
publics. Les divers projets et investissements dans la Vallée du Fleuve
Sénégal visent à instaurer les conditions optimales et
durables de l'aménagement et du développement des zones à
vocation agricoles irriguées. La SAED créée en 1965 avait
pour mission initiale la promotion de la riziculture intensive en submersion
contrôlée par l'aménagement et la mise en valeur de
nouvelles terres dans la Delta du Fleuve. Ainsi après les aléas
climatiques de 1973, les populations de la Vallée du Fleuve
Sénégal ont bénéficié de nouveaux types
d'aménagement : Aux petits périmètres villageois,
s'ajoutent les Aménagements Intermédiaires (AI) et les Grands
Aménagements (GA). Les barrages de Diama et de Manantali construits
respectivement à l'embouchure du Fleuve dans le Delta et sur la Bafing
dans la haute Vallée ont contribué ainsi à renforcer le
potentiel de la Vallée du Fleuve Sénégal pour lui
permettre de relever les défis de l'autosuffisance alimentaire des pays
riverains dont le Sénégal. C'est dans ce contexte que la SAED a
commandité la réalisation de beaucoup d'aménagements
hydro-agricoles dans la Vallée du Fleuve Sénégal. Ainsi on
distingue plusieurs types d'aménagement :
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Les Périmètres Irrigués Villageois (PIV) et
Périmètres Irrigués Privés (PIP) qui constituent
les Petits Périmètres Irrigués (PPI) ;
Les Aménagements Intermédiaires (AI);
Les Grands Aménagement (GA).
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En outre, face aux défis de l'autosuffisance alimentaire
et à la sécurité alimentaire, les aménagements
dans la Vallée ont connu un essor remarquable. D'énormes
superficies ont été
aménagées afin de faire face à ces
défis. Il convient alors avec l'introduction des nouveaux types
d'aménagement (PIV améliorés) qui viennent s'ajouter
à ceux existants de mener une évaluation des coûts des
aménagements dans un espace temporel défini, d'en suivre son
évolution et d'en dégager des perspectives afin de jeter les
bases d'une réduction des coüts des aménagements.
L'étude que nous tentons de mener est un Mémoire
de fin d'études de l'ENSA, spécialisation Génie Rural et
porte sur une comparaison des coûts des aménagements
hydro-agricoles dans la Vallée du Fleuve Sénégal de 1990
à 2010. Il s'agira de suivre l'évolution des coüts des
aménagements hydro-agricoles durant cette période et par suite
voir sur quels aspects il faudrait agir pour réduire ce coüt
d'investissement tout en préservant le rapport qualité / prix.
La problématique repose sur deux aspects fondamentaux :
l'évolution du coüt durant cette période et les
possibilités d'amélioration tout en veillant sur la
qualité des aménagements. Dans cette optique, des réponses
aux interrogations suivantes devront être apportées :
v' Le coût des aménagements hydro-agricoles
est-il fonction de la typologie décrite cidessus, du type de travaux, de
la délégation, de l'entreprise chargée des travaux
où de l'année de réalisation ?
v' Comment varient ces coüts d'aménagement dans
l'espace temporel 1990-2008 qui couvre les périodes avant et
après dévaluation du franc CFA?
v' Existe-t-il d'éventuelles solutions de
réduction de ces coûts tout en veillant sur la
durabilité?
Une méthodologie de travail va être
proposée dans la suite du document afin de tenter de répondre
à ces questions soulevées précédemment et
d'atteindre les objectifs assignés à cette étude.
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