REPUBLIC OF CAMEROON
Peace - Work - Fatherland
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
UNIVERSITE DE DOUALA THE UNIVERSITY OF DOUALA
FACULTE DES LETTRES FACULTY OF LETTERS
ET SCIENCES HUMAINES AND SOCIAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE PHILOSOPHY AND
ET PSYCHOLOGIE PSYCHOLOGY DEPARTMENT
LABORATOIRE DES SCIENCES BEHAVIOURAL SCIENCES
DES COMPORTEMENTS ET DE AND APPLIED
PSYCHOLOGY
PSYCHOLOGIE APPLIQUEE LABORATORY
U.R. 01 : SCIENCES DES U.R. 01: BEHAVIOURAL
COMPORTEMENTS SCIENCES
L'ENSEIGNANT COMME MODÈLE
D'ACQUISITION DE CONNAISSANCES ET
DE PERFORMANCES ACADÉMIQUES
POUR L'ÉTUDIANT
CAS DE LA FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES DE L'UNIVERSITÉ DE DOUALA
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme de Maîtrise en Psychologie Sociale
Par :
Siméon Boris NGUÉHAN
Licencié en Psychologie
Sous la Direction de :
Pr. André EMTCHEU Maître de
Conférences
Année académique
2004-2005
TABLES DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES 2
AVANT-PROPOS 4
DÉDICACES 5
REMERCIEMENTS 6
RÉSUMÉ/ABSTRACT 8
ABRÉVIATIONS 9
MOTS CLÉS 10
INTRODUCTION 11
15
PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE ET
CONCEPTUEL 17
Chapitre 1 : La problématique
18
1.1. Le contexte de l'étude 18
1.2. La question de recherche 18
1.2.1. La question principale 19
1.2.2. Les questions secondaires 19
1.3. Les objectifs et les buts de la recherche
19
1.3.1. Les objectifs de la recherche 19
1.3.2. Les buts de la recherche 20
1.4. Le type de recherche 21
Chapitre 2 : La revue de la littérature
et des concepts 22
2.1. La revue de la littérature 21
2.2. La revue des concepts 25
Chapitre 3 : Les apprentissages et les
mécanismes afférents 26
3.1. Les apprentissages et leurs processus 26
3.1.1. Aperçu sur la notion d'apprentissage
26
3.1.2. Les apprentissages élémentaires ou simples
27
3.1.3. Les facteurs des apprentissages simples
28
3.1.4. Les apprentissages complexes et leur rapport aux
connaissances 29
3.1.5. Les facteurs des apprentissages complexes
31
3.1.6. Les mécanismes des apprentissages complexes
31
3.1.7. Apprentissage et transfert 33
3.2. La motivation en rapport avec l'apprentissage
33
3.2.1. Aperçu sur la notion de motivation
33
3.2.2. Les éléments de la motivation
34
3.2.3. Les sources, les facteurs et les stratégies de la
motivation 35
3.2.4. Quelques réserves sur l'incidence de la motivation
en situation d'apprentissage 35
Chapitre 4 : La modélisation de
l'enseignant comme moyen d'apprendre efficacement 37
4.1. L'influence sociale comme voie d'apprentissage et son
dépassement 37
4.1.1. Aperçu sur la notion d'influence sociale
37
4.1.2. Les manifestations de l'influence sociale
37
4.1.3. Différenciation d'avec l'imitation et
dépassement 38
4.2. L'imitation ou l'apprentissage social par observation
39
4.2.1. Les précurseurs de la SLT : les théories
constructivistes et interactionnistes 39
4.2.2. La Social Learning Theory (SLT) 43
4.2.3. Actualisation sur le sentiment d'auto-efficacité
47
4.2.4. L'acquisition des connaissances dans les dyades
51
DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODOLOGIE
53
Chapitre 5 : La construction des
hypothèses 54
5.1. L'hypothèse générale
54
5.2. Les hypothèses de recherche 55
5.2.1. Hypothèse de recherche 1 55
5.2.2. Hypothèse de recherche 2 56
5.2.3. Hypothèse de recherche 3 56
5.2.4. Hypothèse de recherche 4 57
5.2.5. Hypothèse de recherche 5 57
5.2.6. Hypothèse de recherche 6 57
Chapitre 6 : La population et
l'échantillon d'étude 59
6.1. Analyse et description des caractéristiques de la
population 59
6.2. Echantillonnage 59
6.3. Administration de l'instrument de mesure
59
6.3.1. Le questionnaire 60
6.3.2. La performance des étudiants 60
6.3.3. Le choix du modèle 61
6.3.4. L'outil de traitement statistique 61
TROISIÈME PARTIE : RÉSULTATS 63
Chapitre 7 : La présentation des
résultats 64
7.1. Présentation et analyse des résultats du tri
plat 64
7.1.1. Répartition des participants par
départements d'études 64
7.1.2. Répartition des participants par niveau
d'étude
7.1.3. Répartition des participants suivant leur sexe
7.1.4. Répartition des participants par tranches
d'âge
7.1.5. Répartition des participants suivant la possession
ou non d'un enseignant en modèle
7.1.6. Distribution des fréquences relative aux principes
et valeurs de l'enseignant-modèle
7.1.7. Distribution des fréquences relative à la
maîtrise de son sujet par l'enseignant-modèle
7.1.8. Distribution des fréquences relative à la
rigueur méthodologique de l'enseignant-modèle
7.1.9. Distribution des fréquences relative à la
disponibilité de l'enseignant-modèle
7.1.10. Distribution des fréquences relative à
l'assiduité de l'enseignant-modèle
7.1.11. Distribution des fréquences relative au sentiment
d'auto-efficacité des participants
7.1.12. Distribution des fréquences relative à
l'attitude des étudiants à l'égard du modèle ou
non
7.1.13. Classification des critères concourant au choix
d'un enseignant en modèle
7.2. Présentation et analyse bivariée des
résultats des tests d'hypothèses
7.2.1. Hypothèse de recherche 1 : 7.2.2.
Hypothèse de recherche 2 : 7.2.3. Hypothèse de recherche 3 :
7.2.4. Hypothèse de recherche 4 : 7.2.5. Hypothèse de recherche 5
: 7.2.6. Hypothèse de recherche 6 :
Chapitre 8 : La discussion des résultats 8.1.
Discussion
8.2. Limites de l'étude
CONCLUSION ET PERSPECTIVES RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES ANNEXES
AVANT - PROPOS
Au cours des échanges entre étudiants, au sujet
du déroulement des enseignements, il nous est arrivé de constater
que nombre d'entre-nous, parfois sans le vouloir, reprenait in extenso
les faits ou propos tenus par certains enseignants. Cette remise en relief d'un
trait distinctif de l'enseignant ayant pour objectif premier de susciter le
rire. Ceci débouchait sur l'attribution du patronyme de l'enseignant
imité à l'étudiant imitateur.
Une observation, peut-être superficielle, permettait de
se rendre d'un << lien >> existant entre l'étudiant et
l'enseignant dont il reproduit les mimiques, propos et autres. En outre, les
performances des << imitateurs >> dans les disciplines
dispensées par les << imités >> étaient assez
satisfaisantes.
De fil en aiguille, nous nous sommes posé la question
de savoir si cette imitation de l'enseignant n'était pas une
stratégie, parmi tant d'autres, dont se servaient les étudiants
pour réduire leur échec et par conséquent améliorer
leurs performances. L'enseignant étant pris ici comme un modèle
d'acquisition de connaissances.
La réponse à cette question passe
inévitablement par l'étude du processus de modélisation.
Bref, il s'agit pour nous de démontrer effectivement qu'on peut
acquérir des connaissances au moyen de l'imitation des
enseignants-modèles. L'enseignant-modèle étant, pour nous,
tout enseignant qui, de quelque manière que ce soit, a suscité
son choix par un ou plusieurs étudiants en modèle cognitif ; donc
un stimulant pour l'ascension vers des cimes de la connaissance. Et pour
l'étudiant, il n'y a qu'un moyen d'apprécier de l'acquisition
effective des savoirs : la performance.
DÉDICACES
Ce mémoire, je le dédie à
feu Mbeu Nyakoua Joseph, mon Grand-père tant
aimé.
Papa, tu m'appelais affectueusement « Docteur »
et tu nourrissais le projet, disais-tu à qui voulait l'entendre, de
« m'envoyer à New York » pour y poursuivre mes
études.
Ton décès, au premières heures du 25
mars 1995, a été le plus grand choc de ma vie et m'a
laissé comme déboussolé. J'ai pris six bonnes
années à me remettre. Six années sabbatiques. Six ans,
c'est long. Mais avant de t'en aller, tu m'avais aussi appris à ne
jamais baisser les bras. Et, c'est grâce à cet enseignement que
j'ai marqué mon retour à l'université au cours de
l'année académique 2000-2001.
Je le dédie à la descendance Mbeu
Nyakoua, toutes les générations confondues, afin que
tous et chacun puissent se servir des modèles pour construire
l'unité effective qui fera la force de la famille.
Je le dédie spécialement à Madame
Emilienne Watonsi dont je suis sans nouvelles depuis qu'elle est
partie aux USA au deuxième trimestre 1994 et qui, sans le savoir, m'a
permis d'entrevoir la recherche avec beaucoup d'optimisme. En outre, je lui
rends un hommage réel pour tout ce qu'elle m'a appris durant mes
dernières années au secondaire et pour avoir été la
première enseignante-modèle pour l'élève que
j'étais. Merci encore Maman.
Je le dédie spécialement à la famille
Mbiakop qui m'a adopté et dont je salue le soutien de
tous les instants apporté à ma modeste personne par les bons
soins de mon très cher Parrain : Tchouwa Mbiakop Patrick
Franck, modèle parmi les modèles, et sa tendre
épouse.
REMERCIEMENTS
Les mots seront-ils suffisamment éloquents pour
exprimer toute ma gratitude et la reconnaissance que je témoigne aux
enseignants-modèles que vous êtes ! Ce travail sur "
l'enseignant comme modèle d'acquisition des
connaissances" est un hommage que je vous rends.
Pr. EMTCHEU : Vous m'avez tenu durant toutes
ces années ; m'inculquant à chaque fois le culte de la rigueur
méthodologique et de la simplicité.
Par la direction de ce travail, une expérience fort
enrichissante, vous m'avez permis d'affiner mon esprit et de m'engager
résolument dans la voie de la recherche. Puisse cette direction en
appeler d'autres.
Dr SAME KOLLE, Dr NKELZOK,
Dr NJIENGWE, Dr NTJAM : Par vos enseignements, votre
disponibilité et votre écoute attentive, j'ai, peu ou prou,
comblé mes lacunes et nourri des ambitions légitimes vers des
sommets de plus en plus élevés de la connaissance.
Dr NSAME MBONGO, vous avoir eu comme
enseignant est une expérience unique en son genre. Ils sont rares, les
étudiants qui ne font pas l'éloge de votre sérieux dans le
travail et de l'empreinte que vous laissez à chaque cours. Et, c'est
affectueusement que, entre-nous étudiants, nous vous appelons « Le
Père »
Dr MALOLO, travailleur acharné,
très tôt vous m'avez fait comprendre que le chemin de la
réussite passe par le seul travail.
Ma reconnaissance va également à l'endroit de
M. MBOME et de tous les autres enseignants de la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines de
l'Université de Douala qui ont contribué à édifier
le potentiel chercheur que je suis au rez-de-chaussée de la
recherche.
Mes remerciements s'adressent, de manière
générale, à tous les enseignants qui m'ont compté
parmi leurs élèves jusqu'ici et qui, d'une manière ou
d'une autre, m'ont servi de modèle pour atteindre ce niveau modeste de
connaissances.
Non sans remercier le Pr. Delphine MARTINOT
et le Pr. Michaël DAMBRUN de l'Université Blaise
Pascal de Clermont-Ferrand II pour leurs conseils et la documentation
gracieusement offerte.
Trouveront ici l'expression de mes sincères
remerciements, ceux et celles qui, à travers ce qui est unique en eux et
pour le soutien de chaque instant, ont occupé ou occupent une place
particulière dans mon existence.
Je pense ici à mes camarades de promotion qui ont eu le
courage moral d'aller au terme de cette recherche ;
Je pense également à tous mes collègues
journalistes du bihebdomadaire d'informations générales «
Le Détective »
RÉSUMÉ
Cette étude vise à mettre en relief le fait que
de meilleures performances des étudiants sont la conséquence de
l'imitation des enseignants-modèles en vue d'acquérir des
connaissances. Pour ce faire, nous nous sommes atteler à rechercher les
critères que doivent développer les enseignants pour devenir des
enseignants-modèles pour les étudiants et donc un stimulant pour
leur ascension (aussi) vers les cimes de la connaissance.
ABSTRACT
The purpose of this study is to highlight the fact that better
performances of students are correlated to the teacher-model imitation.
Therefore, we have found criteria that teachers most developed in order to
become teacher-model for learners and, consequently, a stimulant for the
student's ascension (as the teachers) toward summits of the knowledge.
ABRÉVIATIONS
ANLE : Anglais et Langues
étrangères
ASCO : Apprentissage socio-cognitif par
observation
C : Conséquence
ENSET : Ecole Normale Supérieure de
l'Enseignement Technique
ESSEC : Ecole Supérieure des Sciences
Economiques du Cameroun
ETAF : Etudes Africaines ETGE :
Etudes Germaniques ETIB : Etudes Ibériques
FREF : Français et Etudes francophones
FLSH : Faculté des Lettres et Sciences
Humaines
HG : Hypothèse générale
HR : Hypothèse de recherche
NTIC : Nouvelle technologie de l'information et
de la communication
O : Organisme
R : Réponse
RI : Réaction inconditionnelle SD
: Stimulus discriminatif SI : Stimulus inconditionnel
SLT : Social Learning Theory S-R :
Stimulus-Réponse
S-S : Stimulus -Stimulus UE :
Unité d'enseignement UV : Unité de valeur
VD : Variable dépendante VI
: Variable indépendante ZPD : Zone proximale
de développement
QUELQUES REMARQUES SUR
CERTAINS TERMES EMPLOYÉS
Apprentissage social, Apprentissage
socio-cognitif par observation, Imitation,
Modélisation : Sont toutes des expressions qui revoient
à des processus, somme toute, similaires et sont, par conséquent,
des expressions synonymes.
L'enseignant-modèle : est tout enseignant qui a
été « élu » comme modèle par un
étudiant.
L'étudiant-observateur : est tout étudiant
qui a un enseignant en modèle dans l'optique d'acquérir des
connaissances.
Sentiment d'auto-efficacité et sentiment
d'efficacité personnelle : revoient aux mêmes processus.
Le débat entre l'inné et l'acquis, loin de
prendre position ici, débouche sur la reconnaissance d'une part
d'inné et d'acquis dans le processus d'édification de la
personnalité. En effet, les liens existant entre l'enfant et sa
mère, tout comme le processus de reconnaissance mutu qu'ils mettent sur
pied, résulteraient de certaines aptitudes innées similaires aux
mécanismes d'imprégnation pouvant être observés chez
les animaux. Cependant, on peut remarquer qu'il existe une certaine
adéquation de l'inné et de l'environnement, du moins en ce qui
concerne les besoins affectifs. Ce qui implique que les comportements ne sont
pas l'apanage seul de l'inné. Et même qu'ils sont, pour la
plupart, sous le primat d'un environnement qui leur est très favorable.
Ce n'est donc pas outrecuidant de dire, avec François Jacob, que :
« L'Homme est programmé à apprendre ». L'enfance
étant le siège des premières expériences.
L'enfant devra donc intérioriser les divers
éléments de la culture environnante (valeurs, normes, codes
symboliques et règles de conduite) pour pouvoir s'intégrer dans
la vie sociale. Ce processus, qualifié de socialisation, passe
nécessairement par trois phases essentielles : imitation -
identification - communication.
Bien que, dans la perspective de Jean Piaget, on ne puisse
parler d'imitation chez l'enfant qu'à partir de six mois, l'imitation
est le processus par lequel l'enfant se met en quête de son autonomie
car, c'est en faisant comme les grands qu'il pourra se passer d'eux. A travers
sa capacité à reproduire ce qu'il a perçu chez autrui,
l'enfant acquiert de nouveaux comportements qu'il intègre et
maîtrise.
Vers seize mois, l'enfant commence à différer
son imitation, bref à reproduire ultérieurement ce qu'il a
observé présentement. Par là, il accède à la
conscience symbolique ou mieux à sa capacité de
représentation. En différant l'imitation, l'enfant se distingue
de celui qu'il imite ; « il sait très bien qu'il joue le rôle
de l'autre ». C'est en imitant les adultes auxquels il se
réfère que l'enfant va construire son moi idéal et
s'adapter efficacement à la réalité environnementale.
De l'acquisition de la marche et du langage aux premiers pas
à l'école, tout est apprentissage (et le demeurera toute la vie
durant).
Et quand Monsieur Lambda, à peine entré chez
lui, pose la question suivante à ses enfants : « Avez-vous appris
vos leçons ? », il apparaît nettement que l'apprentissage,
dans le cadre scolaire est le moyen par lequel le futur adulte va
acquérir des savoirs, savoir-faire pour parachever sa socialisation. En
effet, c'est par cette interrogation que le parent s'enquiert de
l'effectivité de l'apprentissage1 de ses progénitures, ou mieux
c'est ainsi qu'il se rend compte
1 Il est bien nécessaire, ici, de
considérer les deux formes d'apprentissage : l'apprentissage formel et
l'informel. L'apprentissage informel est le plus courant et le plus
quotidien, celui qui se fait au travers des échanges de la
que les uns et les autres ont ressassé les leçons
reçues à l'école. Et, l'institution qu'est l'école
assume cinq (5) fonctions essentielles :
La fonction ludique : l'école est le support de la vie
sociale de l'enfant à travers le jeu ; La fonction sociale :
l'école offre les principes de base de la vie en groupe ;
La fonction éducative : l'école conduit l'enfant
à respecter les lois et règles qui régissent la
société ;
La fonction psychologique : l'école est un milieu
où l'enfant projette ses besoins et ses désirs affectifs ;
La fonction pédagogique : l'école est le moyen par
lequel l'instruction et la transmission du savoir sont effectives (et qui
constituent également sa raison d'être).
Cette dernière fonction, celle pédagogique,
à travers la transmission du savoir, induit inéluctablement
l'évaluation du savoir ainsi transmis.
L'évaluation de la performance de l'apprenant reste,
jusqu'ici, le meilleur moyen d'apprécier du niveau d'acquisition de
savoirs atteint par l'apprenant. Il devient donc évident que tout
apprenant se doit de potasser, d'étudier, de réviser ses
leçons dans l'optique d'obtenir au moins la moyenne à une
éventuelle évaluation, seule capable de déterminer, de
façon péremptoire, l'effectivité des acquisitions
reçues.
Oprah, une jeune enfant âgée de 6 ans,
élève en classe de CP, est remontée contre son grand
frère qui essaye de peindre de façon négative les
attitudes et comportements de sa maîtresse. Des scènes similaires
à celle-ci sont multiples et montrent, à suffisance, le fait que
l'enseignant est très souvent considéré comme un
modèle et, comme tel, ne saurait souffrir de quelques tares que ce soit,
du moins du point de vue de l'observateur. Ce qui explique la réaction
de la petite Oprah à l'égard de son grand frère qui
décompose son modèle et par conséquent elle-même.
Au niveau de l'enseignement secondaire, on assiste à un
regain de notoriété de l'enseignant qui, par des traits
caractéristiques, est salué, adulé et même
affectueusement surnommé. On entend des surnoms du genre «
Pythagore » ou « Socrate », pour ne citer que ceux là,
comme transposition, sur la personne de l'enseignant, de la valeur reconnue
à ces illustres hommes de sciences.
vie quotidienne. S'il ne doit pas être minimisé, il
ne fait cependant pas l'objet de notre travail dans le cadre de ce
mémoire.
Plus, dans la vie sociale, l'imitation revêt une
signification, somme toute, particulière en ce sens qu'elle est à
la base des mesures correctives apportées par les parents quant aux
productions comportementales de leurs progénitures. C'est une intrusion
du parent dans l'univers de l'enfant ; une reproduction par le parent de l'acte
qui ne devait pas être posé par l'enfant, question de lui faire
comprendre l'inopportunité de ce comportement.
Si l'université peut être
considérée, à juste titre, comme le cadre de l'exaltation
de l'intellect, il n'est pas difficile et irrégulier de déceler,
dans les attitudes et comportements des groupes d'étudiants devisant,
que quelques-uns imitent ou reproduisent, plus ou moins à l'identique,
les faits, gestes, tics, réflexions, remarques, remontrances etc. dont
les enseignants sont des émetteurs. On constate en outre que cette
opération n'est ni dans le cadre d'une sorte de raillerie2 dont raffole
les étudiants, à l'endroit de leurs enseignants mais plutôt
une sorte de reconnaissance, un témoignage de l'empreinte cognitive
laissée (ou en train d'être laissée) par l'enseignant qui
est au centre de cette présentation ; une sorte de «marquage au
fer» indélébile.
Il nous est donné, dans le cadre de ce mémoire,
d'apprécier la marque de l'enseignant choisi en modèle sur les
performances des apprenants - observateurs - en milieu universitaire.
Autrement, il s'agit pour nous d'étudier une forme d'apprentissage
connue sous le nom de << Observational learning » comme moyen non
seulement de réduire l'échec académique mais aussi et
surtout d'améliorer les performances des étudiants à
travers l'imitation du modèle qu'est l'enseignant. L'enseignant se
présentant, dans notre perspective, comme l'ascenseur conduisant
l'apprenant vers un niveau supérieur de connaissances.
Pour ce faire nous allons, dans la première partie
relative au cadre théorique et conceptuel, nous construire une
problématique à notre étude dans le premier chapitre.
Ensuite, nous passerons en revue la littérature et les concepts se
rapportant à notre problématique au deuxième chapitre ;
puis nous examinerons ce que c'est que l'apprentissage et les mécanismes
qui le sous-tendent dans le troisième chapitre ; enfin, dans le
quatrième chapitre, nous nous référerons aux processus qui
conduisent à la modélisation et son impact sur les performances
des apprenants.
Dans la deuxième partie portant sur la
méthodologie, nous procèderons à la construction
des hypothèses au cinquième chapitre ; à la
construction de l'instrument de mesure, à l'analyse et
2 Mise en relief depuis un certain temps par une vague
de comédiens qui ont fait de la citation << castigare ridendo
mores » au moyen de l'imitation, notamment des personnalités
politiques, la voie par laquelle ils gagnent au quotidien leur vie.
à la définition des caractéristiques de la
population et de l'échantillon de notre étude au sixième
chapitre.
La troisième partie portera sur la présentation et
la discussion des résultats.
Chapitre 1 : LA PROBLÉMATIQUE
1.1. Le contexte de l'étude
L'étude dans laquelle nous nous investissons, se situe
dans le cadre universitaire. En occurrence la faculté des lettres et
sciences humaines de l'université de Douala.
La faculté des lettres et sciences humaines de
l'université de Douala qui est constituée, à la
rentrée 2005-2006, de huit départements (ANLE, COMMUNICATION,
ETAF, FREF, GEOGRAPHIE, HISTOIRE, SOCIOLOGIE, PHILO-PSYCHO) se présente
comme le parent faible en terme d'effectif, comparée aux autres
facultés que sont : la Faculté des Sciences Juridiques et
Politiques, la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
Appliquée ; la Faculté des Sciences. Et même les grandes
écoles associées à l'université de Douala : ESSEC
et ENSET.
Les huit départements d'étude de la FLSH
débouchent sur treize filières que sont : ANGLAIS, ENGLISH, BILI,
ETIB, ETGE, COMMUNICATION, ETAF, FREF, GEOGRAPHIE, HISTOIRE, SOCIOLOGIE,
PHILOSOPHIE et PSYCHOLOGIE.
Ce qui semble être un handicap peut très vite
être surmonté par une dynamique interactive entre pairs et entre
enseignants et enseignés. Nous n'avons pas la prétention de dire
que les résultats globaux de la FLSH, comparés aux autres
facultés de l'Université de Douala, et même des
facultés de lettres des différentes institutions universitaires
du Cameroun, sont nettement meilleurs.
Cependant, nous inscrivant dans la logique qui voudrait que
l'échec en milieu académique soit réduit au maximum, tant
il est vrai que le souci de toute institution formatrice n'est pas de recaler
ses étudiants, nous entendons, au moyen de cette étude,
améliorer les performances des pensionnaires de la FLSH de
l'Université de Douala par la mise en application d'une théorie
psychologique : celle de l'apprentissage socio-cognitif par observation.
1.2. La question de recherche
Pour qui vit en milieu universitaire, c'est un
phénomène courant que d'entendre des
étudiants reprendre qui une citation d'un enseignant, qui une
observation faite par un enseignant etc. Si
très souvent cela se fait sous des joutes oratoires de
raillerie, d'intrigue, de clownerie et de divertissement, il appert
également que ce phénomène peut être utilisé
à des fins plus nobles. C'est justement ce qui a inspiré le
thème de notre étude, « l'enseignant comme modèle
d'acquisition de connaissances », afin de se servir de l'imitation pour
être servi cognitivement parlant.
1.2.1. La question principale
Ce lien entre l'étudiant et le modèle qu'est
l'enseignant nous invite à de nombreuses interrogations. La plus
importante des interrogations étant celle de savoir si les
étudiants ayant de bonnes performances ont « élu » un
de leurs enseignants en modèle ; ce qui a pour but de les inciter
à améliorer davantage leurs performances ?
1.2.2. Les questions secondaires
Cette première interrogation en appelle d'autres qui
permettent de saisir le problème dans un sens plus
général. En effet, on est tenté de se poser la question de
savoir qu'est-ce qui attire l'attention de l'étudiant chez l'enseignant,
et fait de lui par la suite son modèle ? Ou encore celle de savoir si le
fait d'avoir un enseignant en modèle a une incidence positive sur les
performances de l'étudiant ainsi « séduit » ?
1.3. Les objectifs et les buts de la recherche
Il est trivial que les uns et les autres, au quotidien,
développent des stratégies pour réduire leur risque
d'échec en apprenant efficacement. Ces stratégies permettent, en
outre, d'améliorer les performances des apprenants. Les unes sont plus
efficaces que d'autres et dépendent, toutes ou presque, des interactions
existant entre l'apprenant, l'enseignant et le savoir. Restant dans la
perspective interactionniste, nous pensons que l'étudiant doit
être mis au centre de la problématique d'acquisition de savoirs et
de savoir-faire. Cette position centrale de l'étudiant n'est pas pour
occulter le rôle joué par l'enseignant, au contraire l'enseignant
est, dans cette perspective, le moyen par lequel l'apprenant acquiert le
savoir, le point d'ancrage conduisant à booster les performances des
apprenants. Dès lors il est un maillon incontournable dans le processus
d'acquisition des connaissances de l'étudiant, au-delà de
l'obligation que les enseignants ont de dispenser les enseignements pour
lesquels ils sont rétribués.
1.3.1. Les objectifs de l'étude
L'étude dans laquelle nous nous investissons a pour
point de mire l'amélioration des performances des apprenants par
l'imitation ou la modélisation des enseignants. Cet objectif,
apparemment simple, entraîne une réduction de l'échec au
sein de la FLSH, et partant de l'Université de Douala. En ce moment
où les politiques éducatives, les techniques pédagogiques
visent à réduire l'échec scolaire et le redoublement, nous
entendons, par cette étude, apporter notre pierre à la
construction de l'édifice d'une université, d'une faculté
en regain de réussite à travers les résultats de ses
pensionnaires.
La réduction de l'échec en milieu universitaire
a pour corollaire la réduction du décrochage académique
qui a cours au sein de la FLSH où, difficilement les camarades de la
même promotion accèdent au second cycle par exemple, non pas que
les autres n'ont pas obtenu leur Licence.
Lorsque que l'on scrute la situation socio-économique
des apprenants, et qu'on évalue le coût des études en terme
d'écolage, de documentation etc., tout pousse au découragement,
à l'abandon. En réponse à ces conditions de vie de plus en
plus rudes, cette étude a pour objectif de présenter
l'apprentissage socio-cognitif par observation comme une stratégie que
nous qualifierons de << cognitivo-économique » car elle
intègre à la fois la dimension d'acquisition des connaissances
mais également celle économique, dans un pays inscrit au
régime PPTE.
1.3.2. Les buts de l'étude
La présente étude se donne pour but de mettre en
relief les qualités remarquables des enseignants et qui sont <<
attractives » pour les étudiants. Elle voudrait, en outre,
impliquer davantage les enseignants dans le développement de ces
qualités << attractives » afin que chaque enseignant soit un
modèle pour les étudiants. << Car le but véritable
d'un apprentissage supérieur n'est pas, pour l'apprenant, de reproduire
le modèle mais de s'en passer ; de jouer le morceau non pas comme le
joue le maître mais comme on veut le jouer. C'est là, en tout cas,
le critère le moins contestable de tout apprentissage, celui qui permet
de dire à coup sûr si l'on a << bien » appris ou non !
Avoir << bien » appris, qu'est-ce, sinon avoir acquis une
maîtrise permettant de se passer de maître (de modèle) ?
» (Qu'est-ce apprendre ? Pour une philosophie de l'enseignement,
1993).
1.4. Le type de recherche
Dans le cadre de cette recherche, nous nous proposons de mener
une étude descriptive et transversale au moyen du questionnaire.
Chapitre 2 : La revue de la littérature
et
des concepts
|
2.1. La revue de la littérature
Le modèle, du latin modulus, renvoie à la
mesure, à ce qui est donné pour servir de
référence, de type. Le modèle est aussi la personne qui
représente idéalement une catégorie, un ordre, une
qualité. C'est-à-dire celui à qui on se mesure, celui
à qui on veut ressembler, ce vers quoi on tend.
Le modèle peut être une production
comportementale d'un individu qui est considérée comme
idéale et qu'on se propose d'imiter.
<< On prend modèle sur ceux qui savent faire
(modeling), on tire parti de l'observation de ceux qui sont en train
d'apprendre (vicarious learning)>>. Cette quasi-différence
établie par Monot (Pédagogie de maîtrise à effet
vicariant) permet de recentrer la problématique sur l'expression
<< modeling >> qui, pour autant, ne se détache pas nettement
de << vicarious learning >>. Cependant, de l'avis
même de Bandura, le synonyme adéquat de l'expression <<
modeling >> est << observational learning >> qui, en
français, correspond à l'expression << apprentissage
observationnel >>.
Plus, avec Winnykamen (1990) nous disons que : <<
Lorsque la référence se fait plus généralement aux
positions fondées sur l'imitation après observation d'un
modèle, comme mécanisme d'acquisition, nous proposons
l'utilisation de l'intitulé «Apprentissage sociocognitif par
observation», ou du sigle ASCO. C'est par ce vocable que Bandura (1986)
désigne sa propre position, dans ses formes les plus récentes
>>.
A la différence de la modélisation qui est le
processus qui consiste à dégager un modèle, à lui
faire prendre corps à travers les productions comportementales de
l'observateur, le modèle est, quant à lui, porteur des
composantes de la capacité à reproduire le processus de l'acte
comportemental modélisé. Ce qui permet de dire que le
modèle, en lui-même, est de peu d'importance, comparé aux
processus qu'il donne à voir.
Il est tout de même clair que le rôle du
modèle porte essentiellement sur l'émulation d'un comportement,
d'un processus aux fins d'aboutir à un résultat similaire
(à quelque chose près) à celui du modèle.
Les conduites des individus, dans les diverses
catégories socioprofessionnelles auxquelles ils appartiennent, peuvent
servir de modèles aux autres en les incitant à faire de
même. Cette idée, très répandue, est
exploitée pour ce faire aux moyens des NTIC.
Prenons, à titre d'exemple illustratif, les spots
télés des principales écoles de football du Cameroun. Les
modèles présentés sont justement les anciens pensionnaires
de ces différentes écoles, et qui ont connu un franc
succès dans l'univers du football : ceci dans le but de susciter l'envie
des pratiquants à se réaliser. Et l'impact incitatif est de plus
en plus prononcé chez les moins jeunes férus de ballon rond.
En appliquant l'idée selon laquelle certains individus
servent de modèles aux autres, en les incitant à exceller dans un
domaine d'activité précis, aux autres domaines, il ressort
qu'elle tient lieu de << mécanisme régulateur des
disparités », pour les politiques, entre les différentes
catégories sociales composant la société.
Scrutant donc la motivation des aspirations des groupes dits
défavorisés, Lockwood et Kunda, dans un article paru au
Journal of Personality and Social Psychology(1997), intitulé
<< Superstars and me : Predicting the impact of role models on the self
», s'insurgent contre cette vision charmante et positive du rôle du
modèle.
Avec Lockwood et Kunda, nous admettons que les individus
peuvent progresser en s'inspirant du succès d'autres à la
renommée éprouvée, parce que ce succès leur est
accessible.
La pierre d'achoppement, cependant, porte sur la
régression de l'observateur face au modèle qui, pour nous,
corroborer en cela par Winnykamen, n'a lieu d'être citer qu'en situation
d'influence sociale, situation que nous allons clairement démarquer des
situations d'apprentissage par imitation. En effet, s'il y a régression
face à un modèle, il s'agit de l'influence sociale. Car,
l'apprentissage par imitation induit une stagnation si ce n'est une progression
dans les acquisitions.
D'après Winnykamen, la différence entre
imitation et identification réside dans le fait que les deux expressions
renvoient respectivement à << faire comme » et <<
être comme ». Dès lors, elle pense que <<
l'identification à un modèle est un levier puissant
d'apprentissage ». Nonobstant la référence récurrente
à Winnykamen, nous substituons l'apprentissage par observation à
la notion d'identification qui, chez Winnykamen, est l'étape ultime pour
aboutir
à une parfaite intégration des
caractéristiques saillantes du modèle, ou tout simplement le
modèle.
En effet, l'identification renvoie à un transfert, une
projection de l'observateur dans l'univers du modèle, à ce qui
semble l'être ou se présenter comme tel. L'identification, dans
son acception générale, induit une transposition du sujet
observateur, un abandon de soi pour vivre à l'image du modèle.
C'est le gage d'un apprentissage efficient certes. Mais, d'un autre point de
vue, il se présente comme l'obstacle à l'apprentissage à
partir du construit cognitif que se fait l'observateur.
L'identification à un modèle, quel que soit le
degré d'observation et d'application de l'observateur, restera un
processus imparfait, limité. Et, tenant compte de la complexité
du sujet observé et de l'idiosyncrasie même du sujet observateur,
il appert que l'identification à un modèle est une
démarche qui sera toujours partielle et parcellaire. Dès lors,
l'identification doit être vue comme un idéal dans le continuum
imitation-identification. Car il n'est pas d'identification qui exclue, dans la
phase procédurale, l'imitation.
Les études qui se sont focalisées sur
l'importance des mécanismes de la SLT, ont eu le mérite de mettre
en relief les différences interindividuelles existants entre, d'une
part, la catégorie des enfants d'âge préscolaire, donc
à un stade de développement cognitif préopératoire
et, d'autre part, la catégorie de ceux qu'on peut qualifier d'avoir
atteint un stade de développement cognitif complet.
En effet, l'attention sélective est différente
selon que l'on appartient à l'une ou à l'autre des
catégories ; les grands retiennent et reproduisent davantage
d'éléments de l'activité du modèle que les enfants.
Il apparaît que les grands ont tendance à sélectionner
davantage les activités centrées sur la tâche à la
différence des enfants qui sont plus enclins à la
sélection des actions incidentes du modèles (tics, gestes etc.).
Bref, il est reconnu aux enfants la reproduction à l'identique des
productions comportementales du modèle, et aux grands
l'efficacité des acquisitions. « Les petits «jouent»
à imiter, et quoi de plus amusant que d'imiter les mimiques, les
caractéristiques très individuelles ? Les plus grands et les
adultes n'imitent pas, au sens étroit du terme : ils s'approprient des
procédures (...) et incorporent au besoin des éléments
nouveaux, ainsi acquis, à leur propre stratégie. »
(Winnykamen, 1990)
On comprend fort bien, dès lors, le titre fort
illustratif de Winnykamen qui, explicitement, élude l'expression «
Peut-on » comme devant introduire le titre, apprendre en imitant
?, tel que édité aux éditions Puf. Une élision
à dessein par l'auteur et qui pose le titre de l'ouvrage en
problème. Pourtant, tout au long de l'ouvrage, il apparaît
nettement que la réponse est affirmative, c'est-à-dire que non
seulement on peut apprendre en imitant mais en plus
qu'imiter implique nécessairement la mise en oeuvre de
procédures liant les méthodes et les objectifs que l'observateur
a appréhendé du modèle. Pour ce faire, le sujet imitant
fait oeuvre d'activité cognitive, à travers le choix et le
traitement des informations utiles ainsi recueillies. Son objectif
étant, à terme, d'accroître son savoir et son
savoir-faire.
2.2. La revue des concepts
Dans le cadre de cette recherche, un certain nombre
d'expression reviennent et pourraient prêter à confusion. Afin de
lever toute équivoque, nous signalons que ces expressions font chacune
l'objet d'une définition dans les chapitres suivants.
Il s'agit des expressions :
<< Apprentissage social >>, <<
Apprentissage socio-cognitif par observation >>, <<
Imitation >> et << Modélisation >>
qui renvoient à un seul et même processus et, de ce fait, sont des
expressions synonymiques.
De même, le << Sentiment
d'auto-efficacité >> et le << sentiment
d'efficacité personnelle >> renvoient exactement au
même processus.
<< L'enseignant-modèle >> : est tout
enseignant qui a été << élu >> comme
modèle par un étudiant.
<< L'étudiant-observateur >> : est tout
étudiant qui a un enseignant en modèle dans l'optique
d'acquérir des connaissances et améliorer sa performance.
Chapitre 3 : Les apprentissages et les
mécanismes afférents
Apprendre, c'est acquérir un savoir et un savoir-faire.
L'acquisition des connaissances est donc dépendante de l'apprentissage
qui, dans l'approche psychopédagogique, est fondamental.
3.1. Les apprentissages et leurs processus 3.1.1. Aperçu
sur la notion d'apprentissage
L'apprentissage est un changement dans les connaissances, les
comportements, les attitudes, les valeurs, les priorités ou dans le
processus de création et qui peut se produire lorsqu'une personne
interagit avec son environnement. L'apprentissage peut être
désigné comme « un changement relativement permanent dans
l'éventuelle performance qui survient de l'expérience »
(Learning and memory, 1989). Apprendre, dès lors, n'est pas
autre chose que changer. Changer par l'acquisition ou la maîtrise de
savoirs et de savoir-faire. En outre, dans les sciences de l'éducation,
l'apprentissage est perçu comme le moyen d'acquérir des
connaissances, des compétences ou des aptitudes.
Dans le cadre de tout apprentissage, il y a effectivement une
modification de la prédisposition de l'individu à réaliser
une activité sous l'influence de son environnement. Mais cette
modification ne peut être perceptible qu'au niveau de la performance de
l'apprenant. Par conséquent, l'apprentissage ne peut être
étudié qu'au travers des modifications de la performance
observée dans une situation donnée.
Si de nombreuses échelles d'apprentissage existent, les
critères qui semblent recueillir le plus d'adhésion au sein de la
communauté scientifique, dans la classification des apprentissages, sont
ceux relatifs au domaine d'activité concerné, à la nature
des activités psychologiques, à la nature des interactions avec
l'environnement.
D'après le courant psychologique qui le sous-tend, on
peut distinguer, d'une part, les apprentissages simples ou
élémentaires dont le béhaviorisme se fait le
porte-étendard et, d'autre part, les apprentissages dits complexes parce
qu'intégrant les représentations symboliques
élaborées par le sujet.
3.1.2. Les apprentissages élémentaires ou
simples
C'est principalement dans le monde animal3 que les
études relatives à ce type d'apprentissage ont obtenu les
résultats les plus satisfaisants. Concrètement, deux
catégories de situations expérimentales permettent
d'apprécier les changements qui s'opèrent :
La situation expérimentale de changement des
stimuli
Les apprentissages simples peuvent se manifester sous la forme
d'une modification des causes antérieures supposées
déclencher un effet relativement stable.
Selon que le comportement produit est la résultante
d'une ostentation à certains stimuli pendant un temps relativement court
dit << période sensible », on parle d'empreinte4.
Selon que le comportement est induit par la présentation
répétée d'un couple de stimuli dont l'un (le stimulus
conditionnel SC) est initialement neutre, donc ne provoque pas
de réaction particulière, tandis que l'autre (le stimulus
inconditionnel SI) provoque régulièrement une
réaction spécifique dite << réaction
inconditionnelle RI », après une série
d'appariements, le stimulus conditionnel seul déclenche la même
réaction que le stimulus inconditionnel : on parle de
conditionnement pavlovien typique5 (Cf. Annexe
1).
La situation expérimentale de changement
concomitant des stimuli et comportements : le conditionnement opérant ou
instrumental (Cf. Annexe 2)
Le conditionnement opérant ou skinnérien, fait
appel aux expériences effectuées sur les rats qui doivent appuyer
sur un levier pour obtenir de la nourriture. Lorsque survient le stimulus
discriminatif (SD)6, la production d'un
comportement ou réponse (R)7 par un
organisme (O) produit une conséquence
(C) ou renforcement8 qui, en retour, régule
la fréquence d'émission de ce comportement9.
3 Le monde animal ici est entendu comme l'univers des
espèces inférieures à l'Homme dans la classification
scientifique
4 Ceci peut s'observer de façon assez
démonstrative chez les canetons qui, sortant à peine de l'oeuf,
suivent tout stimulus, quel qu'il soit, mobile. Cette conduite, qui
apparaît de façon assez prématurée, constitue une
expérience qui aura un effet postérieur sur les
déclencheurs du comportement sexuel chez ces derniers.
5 En effet, l'expérience de Ivan Pavlov a
consisté à présenter de la nourriture à un chien
qui va saliver. Plus tard, le déclenchement d'une sonnerie avant la
présentation de la nourriture va produire, au bout d'un certain temps de
répétition du couple sonnerie-présentation de nourriture,
la salivation du chien au seul son de la sonnerie.
6 Sonnerie
7 Pousser un levier
8 Libération d'une quantité
limitée de nourriture
9 Augmente la fréquence des appuis sur les
leviers
Ici, l'action à réaliser10 par le
sujet indique le type de stimulus11 à présenter et
constitue également le moyen d'obtenir ce stimulus consécutif.
Ainsi donc, la probabilité d'augmentation (stimulus agréable) de
la réponse ou de diminution (stimulus désagréable) de
celle-ci tient de la récurrence des appariements entre réponse
instrumentale et stimulus consécutif. On peut donc dire, avec Thorndike
(1898) que : << Tout comportement se maintient ou s'élimine en
fonction de la valeur récompensante ou punitive de ses
conséquences».
A partir de la description de ces situations
expérimentales, se dégagent des procédures conduisant un
expérimentateur à placer la conduite d'un sujet sous le
contrôle de quelques stimuli que ce soit de son environnement. Quels sont
donc les éléments dont dépendent les apprentissages
simples ?
3.1.3. Les facteurs des apprentissages simples
Bien que les auteurs ne s'accordent pas sur les facteurs des
apprentissages simples, on retient, pour l'essentiel, trois facteurs
décisifs qui, pour les tenants du béhaviorisme, jouent un
rôle capital dans la création des associations
S-R12 et S-S13.
La contiguïté14 : qui
se traduit par la concomitance ou un faible délai de succession entre le
SC et le SI dans le conditionnement pavlovien
; entre la réponse instrumentale et sa conséquence dans le
conditionnement opérant.
Elle a pour principe qu' << une combinaison de stimulus
qui a accompagné un mouvement tendra, lorsqu'elle se présentera
à nouveau, à être suivie par ce mouvement »
Le renforcement 15: qui se
définit comme << l'augmentation de la force d'une réaction
par la présentation d'un stimulus adéquat ». Dans le
conditionnement classique, c'est l'apparition du stimulus inconditionnel qui
assure le renforcement ; dans le conditionnement instrumental (ou
opérant) le renforcement a souvent la forme d'une récompense
(renforcement positif) ou d'une punition (renforcement
négatif)16.
10 Réponse instrumentale
11 Agréable ou désagréable
12 Stimulus-Réponse : forme mécanique de
l'apprentissage employée par Hull et Guthrie
13 Stimulus-Stimulus : Théorie des attentes de
E.C. Tolman qui veut que l'essentiel dans tout comportement soit son
orientation vers un but
14 Théorie de R. Guthrie.
15 Théorie de E.L. Thorndike, C.L. Hull, B.F.
Skinner.
16 Le renforcement négatif n'est pas
nécessairement une punition
Le renforcement comporte, d'une part, la
répétition17 de l'appariement indispensable entre deux
stimuli ou entre une réponse et le stimulus conséquent et,
d'autre part, l'intensité du stimulus conditionnel ou la grandeur de la
gratification utilisée comme renforçateur.
Il y a apprentissage lorsqu'un fait, conséquence d'une
pulsion primaire, est renforcé par la situation. On doit à Hull
d'avoir systématisé l'apprentissage dans l'un de ses postulats,
à savoir que : << Lorsqu'une réaction est associée
avec la trace mnémonique d'une excitation, et quand cette association
est mise en relation avec la réduction rapide de la tension d'un besoin,
la tendance qu'a cette trace mnémonique à déclencher la
réaction est renforcée ». Pour que les renforçateurs
soient efficaces, il faut : (1) qu'ils répondent à un certain
besoin du sujet ; (2) que ce besoin à satisfaire soit
immédiatement là ou ressenti ici et maintenant ; (3) que le
renforçateur suive immédiatement le comportement qu'on veut
renforcer.
La validité prédictive ou la
valeur informationnelle : qui s'explique au moyen de l'énoncé
d'après lequel : << la probabilité de la réponse
conditionnelle est fonction de la validité prédictive du
SC ».
3.1.4. Les apprentissages complexes et leur rapport aux
connaissances
Le mode d'intervention des stimuli, au-delà des
caractéristiques apparentes, tient de la signification qu'on leur
attribue. Signification qui induit un processus médian entre le complexe
S-R, dont le cerveau est le siège et qui se traduit en
conceptualisation, symbolisation ou en représentation.
Toute représentation renvoie à des abstractions
remplaçant d'autres. La représentation ne sera qualifiée
de symbolique que si le lien entre les abstractions <<
représentées » et les représentations <<
représentantes » relève de la subjectivité. Les
apprentissages complexes ont pour finalité la modification de certaines
représentations stables stockées en mémoire : les
connaissances.
Les connaissances diffèrent les unes des autres selon
leurs pouvoirs structurants des représentations et d'acquisition de
nouvelles connaissances. Il semble difficile de déterminer, de
façon péremptoire, le statut d'une connaissance,
c'est-à-dire la ranger soit dans la catégorie structurante, soit
dans la catégorie structurée. Plutôt que de les
catégoriser, il serait souhaitable de regarder les connaissances sur une
échelle de valeur structurante.
En tenant donc compte de la valeur structurante des
connaissances, on distingue :
17 Théorie de J.B. Watson
Les connaissances liées aux faits :
qui renvoient aux démonstrations relatives aux objets de notre
environnement qui peuvent, selon le cas, être soit un représentant
d'un groupe donné ou simplement le groupe lui-même.
L'apprenant, dans le cas d'espèce, au-delà du
stockage de l'information reçue en mémoire, se sert des
schèmes tels que : la différenciation, l'abstraction, la mise en
relation, la généralisation. En plus, c'est en formulant de
nouvelles propositions que l'apprenant fait montre de l'acquisition de ce type
de connaissance.
Les connaissances liées aux notions :
qui s'attachent aux propriétés et liens entre les notions. Bien
que nécessitant un temps relativement long pour son acquisition,
contrairement aux connaissances factuelles, les connaissances notionnelles
s'acquièrent par le canal des apprentissages par l'enseignement et par
l'action.
En effet, la référence à des notions
antérieures permet de baliser la voie pour les nouvelles. Cependant il
est quelque peu difficile d'opter pour une notion « annonciatrice »
en ce sens qu'une notion, induisant initialement un progrès, peut
s'avérer, plus tard, une barrière au progrès.
Les connaissances sur les procédures et les
connaissances procédurales : qui mettent en exergue la
séquence d'opérations mentales ou d'actions conduisant à
l'atteinte d'un but clairement défini dans un ensemble relativement
important de situations.
Constituée d'éléments inclus les uns dans
les autres et formant des parties, la procédure ou mieux, la
connaissance sur les procédures induit, de facto, une relation d'ordre
entre ses divers constituants. C'est par des changements successifs de
l'organisation interne de la procédure et son élargissement
à d'autres situations que l'apprentissage (par l'action et souvent en
couple action-enseignement) s'exprime. Les connaissances sur les
procédures sont donc tributaires des connaissances notionnelles dans le
champ conceptuel ; ce sont elles, en effet, qui rendent aisé
l'acquisition des connaissances notionnelles.
Les connaissances
procéduralisées18, sous-ensemble des
connaissances des procédures, concernent les techniques dont on peut
facilement faire montre sans que, pour autant, il soit facile d'en expliciter
la procédure (par exemple garder l'équilibre sur un
vélo)
Les connaissances liées à la
raison : elles, sont le type de connaissances fortement
estimé. Elles parachèvent un processus commencé avec
les autres types de connaissances acquises
18 Ce terme est préférable à
celui de connaissances procédurales, souvent utilisé
dans le même sens et qui prêterait à confusion parce
qu'ayant d'autres significations
dans l'action. Ici, la connaissance devient raisonnable et
acquiert le statut d'instrument au service de la connaissance elle-même.
Les connaissances rationnelles se déploient dans un système
caractérisé par des concepts, des relations, des formes
d'expression et de validation, des modes de traitements propres...ayant, tous,
une structure d'ordre et, nécessitant de nombreuses années pour
leur acquisition. L'apprentissage, dans le cas d'espèce, et
contrairement aux autres connaissances, se traduit par un changement cognitif,
car induisant de profondes mutations quant à la manière
d'analyser les faits. On dit dans ce cas que l'apprentissage s'opère par
décontextualisation et par recontextualisation.
3.1.5. Les facteurs des apprentissages complexes
Les apprentissages complexes mettent davantage l'accent sur
l'activité de l'apprenant, plutôt que sur l'environnement (comme
c'est le cas pour les apprentissages simples), pour en déterminer les
agents les plus importants. Cette activité de l'apprenant, se
singularisant en généralisation et similitude, aboutit à
un changement de la représentation instantanée de la situation et
sélectionne ce qui sera appris. Deux facteurs sont mis en relief ici
:
Les élaborations : elles consistent,
pour l'essentiel, en l'utilisation d'autres informations aux moyens desquels se
précisent les informations cibles à apprendre. Ces
élaborations s'énoncent sous divers aspects : exemples,
analogies, oppositions, reformulations, déductions. L'apprentissage par
le texte est le type d'apprentissage propre aux élaborations.
Le feed-back : Si l'indication du
succès ou de l'échec dans la réalisation d'un but
visé constitue le minimum en terme d'information, le feed-back, par sa
valeur informationnelle, induit le progrès. Bien plus, le feed-back par
son interprétation, détermine comment l'action sera
orientée. Ce qui explique le fait que l'apprentissage par l'action soit
le modulateur du feed-back.
3.1.6. Les mécanismes des apprentissages
Les mécanismes des apprentissages consistent en des
opérations qui concourent au changement de la compétence de
l'apprenant et qui donnent d'être observées et analysées
scientifiquement.
A la différence des théories
béhavioristes qui ne retiennent qu'un mécanisme explicatif des
apprentissages, les théories cognitivistes font appel à plusieurs
mécanismes pour rendre compte de l'apprentissage. Sans être
exhaustif, bien que les auteurs ne s'accordent pas sur les différents
types mécanismes de l'apprentissage, nous citerons entre autres :
Les modifications quantitatives : elles
concernent certaines variables des connaissances préalablement
formées. Ce mécanisme est mis en relief par les
phénomènes dans lesquels la répétition d'un cas, la
fréquence d'emploi d'un mot ou d'un signal entraîne une
réduction progressive du seuil de reconnaissance et du temps de
réaction
La sélection et la mémorisation
: concernent le choix et le stockage en mémoire de certaines productions
factuelles ou langagières d'autrui.
Pour être sélectionnées, les productions
doivent subir un test de pertinence par rapport aux objectifs poursuivis et aux
réactions d'éveil émotionnel qu'elles déclenchent,
entre autres, sur l'apprenant.
Les activités mentales : elles
constituent un groupe d'activités réalisées au moyen du
cerveau et qui conduisent à faire émerger de nouvelles
informations de celles existantes. L'essentiel étant, ici, la
transformation plutôt que la mémorisation de l'information
fournie.
On distingue :
L'analogie : qui se manifeste par la
découverte d'une ressemblance, quelle qu'elle soit, entre une situation
dite << source », parce que déjà
connue, et une situation dite << cible », parce
qu'actuelle. La reconnaissance des analogies entre les situations, implique une
activité d'abstraction.
La formulation et le test d'hypothèses : se
réalisent quand, à partir des informations déjà
existantes, on peut faire d'autres suppositions soit par une évaluation
probabiliste de l'hypothèse, soit par un procédé de
recueil d'informations et d'analyse de leurs compatibilités ou non
d'avec l'hypothèse
L'induction : est l'opération par laquelle,
pour déterminer la caractéristique d'une même classe, on
s'emploie à rechercher la caractéristique identique à tous
les spécimens de la classe en question.
La généralisation d'une connaissance :
qui apparaît lorsqu'une règle spécifique est
élevée à un rang plus général par
remplacement de certaines caractéristiques par d'autres plus
englobantes.
L'assimilation à un exemplaire connu : est un
procédé qui permet, face à des entités semblables,
d'adopter le même comportement.
La classification des situations et des problèmes
: permet d'établir un rangement par des relations de correspondance
entre les groupes et concepts existants.
3.1.7. Apprentissage et transfert
De nombreuses études ont pu mettre en relief le fait
que la motivation soit non nécessaire et non suffisante à tout
apprentissage. Aujourd'hui, il devient évident que ce qui conduit
à l'apprentissage relève des activités de traitement
réalisées sur le matériel à apprendre et ne
concerne en rien l'intention d'apprendre. Et, quand bien même le sujet
sera motivé, en l'absence de supports didactiques ou conceptuels, et
quel que soit le degré de motivation, il sera incapable de
disséquer et d'orienter les informations recueillies.
Le problème du transfert (compris comme
déplacement contrairement au sens que lui donne la psychanalyse), ici,
se rapporte à la possibilité d'utiliser les connaissances
acquises dans d'autres champs. Il subsiste quelques démarcations
à l'intervention du transfert. En effet, la théorie des
éléments identiques19 nous fait savoir que :
l'importance du transfert entre deux tâches A et B dépend du
nombre d'éléments communs à A et B par conséquent
de la similitude des deux tâches.
3.2. La motivation en rapport avec l'apprentissage 3.2.1.
Définition
Sans être une réalité matérielle,
la motivation est une réalité vivante, un << construit
hypothétique », comme le dit Dufresne-Tassé, dont il est
difficile d'en donner une définition précise parce que <<
variable intermédiaire. »
La motivation est à la fois résultat et
processus. Comme résultat, la motivation se décline en cet
état d'esprit où l'action humaine s'oriente vers une direction
précise et porte en elle-même une force de réalisation
constante. De manière simple, la motivation, dans son pan
résultat, s'observe à travers deux éléments :
savoir ce qu'on veut et oeuvrer pour l'obtenir.
Cette difficulté à définir la motivation
tient essentiellement de sa dimension processive. En effet, il n'est pas
aisé d'en cerner les contours de sa formation et de son processus
d'émergence. Cette difficulté est traduite, comme le souligne
Archambault (Pour une vision socioconstructiviste de la motivation),
en questionnement, de la part de l'enseignant, dans l'univers
socio-éducatif par : comment aider quelqu'un à trouver la voie de
son action et comment l'aider à trouver la force, l'énergie pour
s'y engager de façon persistante ?
19 Théorie élaborée par Thorndike
et Woodworth en 1901
De manière générale, la motivation est
admise par les courants psychologiques comme un état ou une condition
interne, souvent décrit en terme de besoin, de désir ou de
volonté qui sert à activer ou à stimuler un comportement
et l'orienter. Cette définition connaît, avec Franken (1994),
l'incorporation des notions telles que : l'incitation, la direction et la
persévérance dans le comportement.
3.2.2. Les éléments de la motivation
De manière générale, les
éléments constitutifs de la motivation se déclinent en
:
La poussée vitale du besoin
Elle est un élément socle de la motivation qui
déclenche ce processus pour le maintien de la vie. L'être humain
se développe à deux niveaux au minimum (physique et social). Et,
dans la perspective des sciences de l'éducation, ceci correspond, de la
part de l'apprenant, à l'acquisition des connaissances
(développement physique) mais aussi à la recherche de
modèles identificatoires ou différentiateurs
(développement social).
Le désir
Il apparaît lorsqu'un objet, un geste ou une situation,
capable de satisfaire la poussée vitale du besoin, est
repéré par la conscience.
L'expression « je ne comprends pas »
traduit un besoin; l'expression « J'ai le goût de suivre ce
cours » traduit en plus du besoin, un désir. Alors que le
besoin libère de l'énergie, l'apparition d'un objet gratifiant
canalise cette énergie vers lui. La pression du besoin, alliée
à l'attrait et à la direction du désir, ne suffit
cependant pas pour enclencher l'action motivée; il y manque encore le
sentiment de sa compétence et un vouloir personnel.
Le sentiment de sa compétence
Lorsque l'apprenant se sent motivé, il se sent le
pouvoir de... Si un étudiant se sent fatigué,
oppressé par son environnement ; s'il étouffe, il sent le besoin
de rétablir un équilibre physique, de rétablir sa
santé. Si, en plus, il entrevoit qu'un voyage dans les hautes montagnes
de la province de l'Ouest, question de recharger les batteries, serait une
activité idéale pour répondre à ce besoin, il sent
un désir incontrôlable l'envahir. En outre, s'il ne se sent pas
les moyens de se payer ce voyage, la motivation à le faire
disparaît rapidement.
Ici, le sentiment d'avoir les moyens est aussi important
pour être motivé que d'avoir réellement les
moyens.
Le vouloir
L'émergence de la motivation est complète
lorsque la décision d'agir est prise. Et, dès lors qu'on parle de
décision, la volition s'installe. La motivation est alors tributaire de
ce dernier acte.
3.2.3. Les sources, les facteurs et les stratégies de la
motivation
Les sources de la motivation peuvent être classées
en deux catégories : extrinsèque (externe à l'individu) ou
intrinsèque (interne à l'individu). (Cf. Annexes 3a, 3b
et 3c).
Les motivations extrinsèques
fournissent des attentes claires, donnent des feed-back correctifs,
garantissent des récompenses précieuses et rendent ces
récompenses disponibles. On ne parle donc de motivation
extrinsèque que lorsque celle-ci est provoquée par des
stimulations extérieures.
Les motivations intrinsèques, qui
expriment la satisfaction atteinte par l'apprenant en agissant en fonction de
ses propres attentes et des objectifs qu'il s'est fixés, expliquent ou
montrent la nécessité d'apprendre, créent et/ou
maintiennent la curiosité, offrent une variété
d'activités et de stimulations sensorielles, fixent des objectifs
spécifiques à l'apprentissage, adaptent l'apprentissage aux
besoins de l'apprenant et aident l'apprenant à se définir un plan
d'action.
Les attentes et les objectifs de l'apprenant créent une
aspiration qui mobilise la personne et soutient son activité
d'apprentissage. Cette source de motivation est d'autant plus solide que la
personne est bien en accord avec ses buts.
3.2.4. Quelques réserves sur l'incidence de la motivation
en situation d'apprentissage
S'il appert que la motivation est la dynamique énergisante
de l'action, quelle qu'elle soit, il n'en demeure pas moins vrai qu'elle ne
suffit pas à pronostiquer de ce que sera la performance. En effet, quel
que soit le degré de motivation, il faut d'autres éléments
et en bonne place figures la capacité intrinsèque. Sinon comment
comprendre qu'un individu, mu par quelques motivations, puisse se croire
à même de réaliser une tâche pour laquelle il n'a pas
des capacités ou encore des prédispositions. Ceci reviendrait par
exemple à se doper le moral et s'en aller tranquille parce qu'on se dit
« je peux le faire ».
En outre, les chercheurs reconnaissent le fait que les facteurs
qui stimulent le comportement sont différents de ceux qui
pronostiquent de sa persistance. Et, pour la plupart des théoriciens
de la motivation, la motivation est impliquée dans la
performance de toutes les réponses apprises, c'est-à-dire qu'un
comportement appris ne pourra pas être reproduit en l'absence de toute
stimulation. Ce qui nous conduit, ipso facto, à nous poser la
question de savoir la place que tient la motivation en ce qui concerne
l'influence sur le comportement. De nombreuses voies, qui permettent d'asseoir
l'apprentissage, s'ouvrent donc et au nombre desquelles l'influence sociale.
Chapitre 4 : La modélisation de l'enseignant
comme
moyen d'apprendre efficacement
Enseigner, c'est faire acquérir la connaissance ou la
pratique d'une science ; éduquer c'est former l'esprit de quelqu'un,
développer ses aptitudes intellectuelles, physiques, son sens moral,
nous dit le dictionnaire Le Petit Larousse 2004. Pour ce faire les
acteurs, notamment les enseignants, aidés en cela par la
pédagogie qui met sur pied les méthodes d'enseignement,
élaborent des stratégies leur permettant de transmettre les
connaissances et, accroître le potentiel cognitif des apprenants.
Séduction, autorité, persuasion sont,
comme le mentionne
Joule (Relancer l'intérêt des
élèves par une pédagogie de l'engagement. Le
défi éducatif : Des situations pour réussir, 2004),
du nombre des stratégies - les plus usités - que
développent l'enseignement et l'éducation, et permettent de
mettre en exergue le fait qu' « il ne saurait y avoir éducation,
enseignement sans influences ».
4.1. L'influence sociale de l'enseignant comme voie
d'apprentissage et son dépassement
4.1.1. Aperçu sur la notion d'influence sociale
Considérée comme l'ensemble des empreintes et
des changements que la vie sociale ou les relations avec autrui produisent sur
les individus ou les groupes, qu'ils en soient ou non conscients, l'influence
sociale, qui se manifeste en termes de conformité, d'innovation et de
normalisation, « désigne un mécanisme interindividuel
susceptible de provoquer des modifications des réponses du sujet
influencé ».
4.1.2. Manifestations
La connaissance, au centre des rapports
enseignants-enseignés, tient une place centrale en ce sens que l'action
des différents acteurs, dans cette interaction, est orientée vers
elle. L'influence sociale, pour le cas d'espèce, consiste, de la part
des enseignants, en des manières d'agir, de faire pour susciter, de la
part des apprenants, des comportements appréciables par rapport à
l'objet connaissance.
L'enseignant, dans la présentation de son cours,
développe une problématique, exprime une pensée, se sert
d'un vocabulaire, présente des attitudes, utilise une gestuelle etc. Le
souci étant de se faire mieux comprendre des apprenants et, dès
lors, s'attendre à un feed-back positif à travers les
performances des apprenants. Toutes ces stratégies utilisées se
présentent en écho (plus ou moins important) de résonance
cognitive sur l'auditoire. Tout se passe comme si l'enseignant exécutait
une sorte de « parade de séduction » sur les étudiants
en faisant montre de la maîtrise de la science ainsi transmise.
Au-delà, cette stratégie est un appel du pied des enseignants,
invitant les apprenants à acquérir effectivement les
connaissances ainsi transmises et en faire montre lors des évaluations
à eux soumises.
4.1.3. Différenciation d'avec l'imitation et
dépassement
D'après une étude de Robert (1983), les
processus d'acquisition d'un concept, d'une notion par observation et par
influence sociale sont différents. Cette différence entre les
processus suggère, ipso facto, une discordance même entre les
notions d'influence sociale et d'imitation ou d'apprentissage par
observation.
Connaissant l'effet de certaines variables sur la production
de l'influence sociale, Robert et Charbonneau (1977) se proposent
d'établir la distinction effective des processus d'imitation de ceux
d'influence sociale. Pour ce faire, des enfants (8 ans) sont exposés
à des modèles plus jeune en âge, du même âge et
adulte.
Après l'expérience, il se dégage le
constat suivant : pour les modèles d'âge inférieur ou du
même âge, il n'y a pas eu régression. La conclusion devient
dès lors triviale : il n'y a pas de régression en situation
paritaire de modélisation.
En situation de différence cognitive, l'absence de
régression est mise en relief par la situation expérimentale dans
laquelle le sujet est au contact d'un modèle dont les acquisitions sont
inférieures aux siennes. Les conclusions quant à la non
régression face à ce modèle, bien que sujette à
controverse, permettent de faire le distinguo entre les notions de
modélisation et d'influence sociale. En effet, interpréter
l'absence de toute régression face à un modèle de niveau
inférieur comme la conséquence d'une contradiction d'avec la
SLT20, consiste à simplifier le processus de transmission
sociale et à confondre l'influence sociale et l'acquisition par
imitation. En clair, face à un modèle de niveau inférieur,
s'il y a régression, nous avons affaire à de l'influence
sociale.
Pourrait-on alors inférer la progression à de
l'acquisition par observation ?
20 SLT comme abréviation de Social Learning
Theory
4.2. L'imitation ou l'apprentissage social par observation
<< Il n'y a rien ou presque dans les comportements
humains qui ne soit appris, et tout apprentissage se ramène à
l'imitation. Si les hommes tout à coup cessaient d'imiter, toutes les
formes culturelles s'évanouiraient » dit Girard dans Des choses
cachées depuis la fondation du monde.
S'il y a plusieurs manières d'acquérir les
connaissances, celle qui fait appel à l'imitation est explicitée
par la théorie de l'apprentissage social de Bandura. En effet, la Social
Learning Theory appartient au corpus dit courant constructiviste dont le chef
de file est Piaget et qui pose comme postulat de base que l'individu est au
centre du processus de développement de son intelligence ; que ses
connaissances sont conséquentes aux interactions d'avec
l'environnement.
4.2.1. Les précurseurs de la SLT : les théories
constructivistes et interactionnistes (Cf. Annexe 4)
Jean Piaget ou l'approche développementale du
constructivisme
Contre les théories associationnistes qui, entre S et
R, mettent l'organisme O en veilleuse, Piaget va, à partir des
études portant sur le développement des habiletés de la
pensée et du raisonnement du cerveau humain, contribuer de façon
significative à la naissance de la psychologie cognitive.
Il va s'atteler à développer une approche
dynamique de l'acquisition des connaissances par l'individu. Pour ce faire, il
élabore les stades du développement cognitif (Cf. Annexe
5) et détermine le processus du fonctionnement cognitif. Ce qui
constitue son premier apport.
Dans sa théorie des stades du développement
cognitif, Piaget lie certaines opérations cognitives du futur adulte
à son âge. Ainsi on a : le stade sensori-moteur (de 0
jusqu'à 2 ans), le stade préopératoire (entre 2 et 7 ans),
le stade des opérations concrètes (entre 7 et 11 ans) et, le
stade des opérations formelles (à partir de 12 ans).
Le second apport de Piaget, le processus de fonctionnement
cognitif, nous intéressera davantage pour les << entrées
» qu'il suggère pour la formation et l'usage réfléchi
des ressources pédagogiques.
Deux éléments sont les pierres angulaires de la
théorie : l'organisation et l'adaptation. La composante
organisationnelle s'explique par la tendance qu'ont les êtres vivants
à intégrer leurs expériences et leurs activités
dans des systèmes ou des structures. Il s'agit d'une
tendance à catégoriser les
événements par des relations de ressemblance, de
proximité, d'identité de fonctions. L'adaptation est l'aptitude
de ces structures à évoluer, à se transformer (si
nécessaire) en fonction des expériences vécues. Piaget
dégage plusieurs principes pour le développement des structures
cognitives et leur fonctionnement. Durant tous les stades dont nous avons
parlé, l'enfant réutilise les structures qu'il a construites
précédemment. Si une expérience qu'il vit correspond
à une expérience déjà rencontrée, elle
retrouve une place qui lui a déjà été
assignée dans la structure cognitive, l'équilibre est maintenu,
« c'est comme ce que l'on a déjà rencontré »,
c'est le processus d'assimilation. L'enfant comprend ce qui se passe, ce qu'on
lui dit, ce qu'on lui explique.
Si l'expérience vécue est différente,
nouvelle, surprenante, inédite, l'équilibre est rompu, la
structure préexistante doit changer, se développer,
s'améliorer afin de prendre en compte les nouveaux
éléments, les nouvelles conditions. Le mécanisme
d'accommodation est en route. L'enfant apprend ce qui se passe, ce qu'on lui
dit, ce qu'on lui explique. C'est ainsi, par une recherche d'un nouvel
équilibre, d'une structure plus riche ou plus efficace que l'enfant
construit des structures cognitives de plus en plus adéquates, de plus
en plus performantes. On parle aussi de la recherche d'une solution à un
conflit cognitif entre les perceptions de l'environnement et les structures
courantes de compréhension du monde dont dispose l'enfant. Ce n'est que
dans ce dernier cas (l'accommodation) que l'on peut strictement parler
d'apprentissage.
De manière synthétique, on peut résumer
la contribution théorique de Piaget à la compréhension de
l'apprentissage tel que ci-après :
(1) L'importance des connaissances antérieures ;
(2) l'importance d'une démarche active et d'une
motivation de celui qui apprend afin de dépasser le stade d'une
assimilation trop rapide ou trop peu réfléchie pour
accéder à une accommodation de ses structures cognitives,
à un réel apprentissage ;
(3) l'importance de la manipulation d'objets concrets,
d'expériences authentiques ;
(4) l'importance de la structure des connaissances, des
liaisons conceptuelles entre les éléments du savoir (ce qui nous
éloigne somme toute du morcellement préconisé par les
béhavioristes), d'une approche plus globale des savoirs ;
(5) l'importance de la disponibilité des connaissances
afin qu'elles puissent être utilisées au moment de l'assimilation
c'est-à-dire de la compréhension (ou non) des
événements ;
(6) l'importance de créer des situations interpellantes,
adaptées au niveau des apprenants ;
(7) l'importance de favoriser le conflit cognitif afin de
développer un apprentissage effectif par le mécanisme
d'accommodation ;
(8) l'importance de la réflexivité et de la
métacognition (apprendre comment on apprend pour mieux apprendre) ;
(9) l'importance du transfert c'est-à-dire du comment
les situations déjà vécues peuvent aider à
comprendre des situations qui peuvent paraître nouvelles « au
premier coup d'oeil » ou à maîtriser des situations
réellement nouvelles.
La scaffolding theory de Lev Vygotsky ou l'approche
socio-historique
Bien que élaborée en contexte d'apprentissage de
la langue chez les enfants (Vygotsky, 1962), le thème majeur de la
structure théorique de Vygotsky repose sur le fait que l'interaction
sociale joue un rôle fondamental dans le développement de la
connaissance. Vygotsky (1978), dans une première approche, stipule que :
"Chaque fonction dans le développement culturel de l'enfant
apparaît deux fois : en premier lieu, au niveau social, et plus tard, au
niveau individuel; en premier lieu, entre gens (interpsychologique) et par la
suite à l'intérieur de l'enfant (intrapsychologique). Ceci
s'applique également à l'attention volontaire, à la
mémoire logique et à la formation des concepts. Toutes les
fonctions les plus élaborées surviennent à l'image des
relations actuelles entre individus".
Un deuxième aspect de la théorie de Vygotsky est
l'idée selon laquelle le potentiel de développement cognitif
repose sur la "zone proximale de développement " (ZPD) : un niveau de
développement atteint quand les enfants prennent part aux comportements
sociaux, délimitée d'un côté par la tâche la
plus difficile que le sujet peut entreprendre tout seul et de l'autre par la
tâche la plus difficile que le sujet peut exercer avec l'aide de
quelqu'un. Le développement complet de la ZPD dépend des
interactions sociales effectives. La frange d'habiletés qui peut
être développée avec le conseil des adultes (tuteur,
enseignant, parent) ou la collaboration des pairs dépasse ce qui peut
être atteint par le seul individu. C'est dans la ZPD que les
connaissances partagées dans l'interaction, les connaissances sociales,
deviennent des connaissances individuelles de plus en plus
élaborées.
La différence fondamentale d'avec le constructivisme
piagétien tient du rôle central accordé par Vygotsky aux
interactions sociales et au langage.
Alors que chez Piaget les interactions (les manipulations)
avec l'environnement sont essentiellement physiques ou symboliques, elles
deviennent relationnelles chez Vygotsky. Les groupes sociaux, à travers
leurs productions culturelles, agissent sur le développement de
l'individu. Ces productions culturelles se déclinent en signes et outils
qui, pour Vygotsky, constituent les deux faces inséparables de
l'interaction de l'homme avec son environnement,
les deux éléments de la médiation
socioculturelle du fonctionnement mental de l'individu, c'est-à-dire la
manière dont l'individu s'approprie les productions de son milieu.
L'apport de la psychologie culturelle de Jerome Seymour
Bruner
La théorie constructiviste de Bruner, qui insiste sur
l'ancrage culturel de la connaissance, est une structure générale
pour l'enseignement basée sur l'étude de la connaissance. Bruner
pense que l'apprentissage est un processus actif dans lequel les apprentis
construisent de nouvelles idées ou concepts basés sur leurs
connaissances actuelles ou antérieures. L'apprenti sélectionne et
transforme de l'information, construit des hypothèses et prend des
décisions, s'appuyant, pour le faire, sur une structure cognitive. La
structure cognitive (c'est-à-dire les schèmes, les modèles
mentaux) fournit les moyens et l'organisation en vue des expériences et
autorise l'individu à "allez au-delà de l'information
donnée."
Aussi loin que l'éducation s'en inspire, l'enseignant
devrait essayer et encourager les étudiants à découvrir
des principes par eux-mêmes. L'enseignant et l'étudiant devraient
prendre part à un dialogue actif à l'image de la maïeutique
socratique.
La tâche de l'enseignant est de traduire l'information
à être apprise en un format approprié à
l'état présent de compréhension de l'apprenti. Le
programme scolaire devrait être organisé de manière spirale
afin que l'étudiant construise continuellement sur ce qu'il a
déjà appris.
Bruner (1966) stipule qu'une théorie d'apprentissage
devrait se focaliser sur quatre aspects majeurs :
(1) La prédisposition à apprendre,
(2) les chemins par lesquels un corps de connaissance peut
être structuré afin qu'il puisse être le plus volontairement
saisi par l'apprenti,
(3) les séquences les plus efficaces pour la
présentation d'un matériel et
(4) la nature des récompenses et les punitions.
Dans la perspective de Bruner, accéder à la
connaissance, c'est appartenir à un groupe, c'est participer à un
mouvement de co-construction des connaissances. Cette connaissance ainsi
acquise participe de l'insertion sociale et culturelle du sujet dans une
communauté.
Les bonnes méthodes pour structurer la connaissance
devraient aboutir à la simplification, à la production de
nouvelles propositions et à l'augmentation du degré de
manipulation de l'information.
4.2.2. La Social Learning Theory21
Revue de la théorie de l'apprentissage social de
Albert Bandura
Partant du fait que le béhaviorisme considère
l'individu comme un sujet passif du processus d'acquisition, et surtout, en
s'appuyant sur son inefficacité à rendre compte des
apprentissages complexes, Bandura dégage une approche socio-cognitive,
synthèse du béhaviorisme et du cognitivisme, du fonctionnement du
sujet en situation d'acquisition par imitation.
La SLT de Bandura, se situant en droite ligne du chemin
tracé notamment par Vygotsky dans son modèle de transmission
sociale, met l'accent sur l'observation et le modelage de comportements,
d'attitudes et de réactions émotionnelles des autres.
La SLT se donne pour mission d'expliquer le comportement
humain en termes d'interactions réciproques et continues entre les
influences cognitive, comportementale et environnementale. (Cf. Annexe
6). Pour Bandura, l'apprentissage social22 est mis en
relief par la capacité à reproduire un comportement
observé. En effet, nous acquérons une grande
variété de stratégies, de mécanismes de
contrôle et de règles sur les comportements que nous imitons,
évitons ou modifions à notre avantage. A cet effet, Bandura
(1977) dit que : « L'apprentissage serait extrêmement laborieux,
pour ne pas dire hasardeux, si les gens ne devaient compter que sur les seuls
effets de leurs actions pour tirer l'information qui leur permettra d'agir.
Fort heureusement, une grande majorité de comportements humains est
apprise par observation à travers le modelage : en observant les autres
on se forge une idée de la manière dont les nouveaux
comportements sont réalisés et, en de futures occasions, cette
information codée sert de guide pour l'action. ».
Bandura, loin de battre en brèche l'importance de la
récompense et de la punition dans le comportement humain, pense que le
renforcement, en tant que résultante de la répétition d'un
comportement, n'est pas nécessaire à l'apprentissage. Le
renforcement est plus important dans l'optique d'amener des individus à
réaliser un comportement appris plutôt qu'il ne l'est dans
l'apprentissage de ce même comportement.23 Le renforcement,
pour le cas d'espèce,
21 Cette appellation prête des relents
d'appartenance de cette théorie au courant béhavioriste. F.
Winnykamen lui substitue l'expression Apprentissage socio-cognitif par
observation (ASCO).
22 L'expression « social » ici renvoie
à la nature du processus d'apprentissage plutôt qu'au contenu des
acquisitions
23 Pour l'illustrer, prenons l'exemple d'une jeune
fille qui observe son grand frère débarrasser la table
après le repas. Elle intègre cette action dans le champ des
comportements qu'elle pourrait reproduire, et ce sans aucun
accroît la probabilité de réalisation d'un
comportement. L'acquisition de nouvelles idées ou de nouvelles
stratégies, au moyen de l'observation, n'impose pas de
récompenses. L'observation est donc le moyen rapide et efficace
d'acquérir des connaissances qui détermineront l'action. Et,
à la différence d'autres formes d'apprentissage, dans le cadre de
l'apprentissage social, tout comportement acquis n'est pas forcément
reproduit. L'apprentissage social révèle le jeu de deux acteurs :
le modèle et l'observateur au moyen du modelage qui est le processus qui
conduit à l'imitation. L'observation du modèle influence le sujet
(l'observateur) de trois façons : (1) par l'acquisition de nouveaux
guides de conduites en observant les performances du modèle ; (2) par la
réduction ou l'augmentation des blocages de comportements ; (3) par
l'utilisation du comportement du modèle comme indice de
discrimination.
Si l'observation, par conséquent l'imitation, permet les
acquisitions, quels sont donc les mécanismes qui le sous-tendent ?
Les mécanismes de la SLT
L'acquisition en situation d'apprentissage socio-cognitif par
observation est gouvernée par quatre sous-processus :
L'attention discriminative, est une condition
nécessaire à l'apprentissage par observation. Toute situation
interférant avec l'attention de façon nocive, par contre, aura
tendance à réduire la capacité à apprendre, y
compris dans le cadre des apprentissages par observation.
On apprend moins bien quand on est somnolent, étourdi,
sous l'emprise de narcotiques, malade ou nerveux. Il en est de même des
situations dans lesquelles on est distrait par des stimuli rivaux.
L'attention n'est pas seulement marquée par les
caractéristiques de l'observateur qui se déclinent en
capacités sensorielles, niveau d'excitation, renforcements
antérieurs. L'attention est régie par le caractère
distinctif des événements modelés par l'observateur au
même titre que leur valence affective, leur complexité, leur
prédominance et leur valeur utilitaire. De même, la
singularité du modèle, son expression, sa maîtrise, son
attrait, sa prestance, son aptitude dans la tâche et dans les relations
interpersonnelles etc. mobilisent davantage l'attention de l'observateur. Et,
nous convenons avec Winnykamen (1982) que : « Sans doute
renforcement. Cependant, si elle observe que son frère est
félicité pour son utilité, c'est-à-dire si elle le
voit récompensé, elle sera encline à copier le
comportement de son grand frère et débarrasser ses propres plats
aussi.
il n'existe pas de « bons modèles», il
n'existe que de bonnes façons d'inciter, et de conserver, l'attention
sélective du sujet. ».
La rétention des événements
modèles s'appuie sur la capacité de l'individu
(l'observateur) à conserver ce qui aura mobilisé son attention en
phase d'interaction avec le modèle, et pouvoir s'en souvenir en temps
opportun. Ici, l'acquisition est sans exécution immédiate, ce qui
suppose les représentations des conduites du modèle qui, pour ce
faire, doivent être au préalable codées symboliquement. En
effet, ce qui est stocké en mémoire, en terme d'images mentales
ou de descriptions verbales, et qui n'est pas une copie certifiée
conforme du comportement observé, porte sur les actions du
modèle. Cet archivage d'images mentales ou de descriptions verbales du
modèle pourra, ultérieurement, être consulté dans le
but de les reproduire avec la singularité comportementale de
l'observateur. C'est le lieu du codage symbolique, de l'organisation cognitive,
de la répétition symbolique et de la répétition
active : l'observateur, comme le dit Winnykamen (1990), « fonctionne comme
un sujet actif qui transforme, classe et organise les stimuli modèles en
schèmes faciles à retenir »
La reproduction motrice porte sur la
traduction des images mentales et descriptions verbales archivées en
comportement réel. Pour ce faire, l'observateur doit, non seulement
avoir l'aptitude de reproduire le comportement modèle, mais aussi
observer sa propre reproduction du comportement et l'exactitude de la
rétroaction. Car, c'est à travers la performance de l'observateur
que l'on peut apprécier le niveau des acquisitions.
Prenons, à titre d'exemple illustratif, le cas d'un
individu, profane, qui observe faire un geste technique du football par un
Ronaldhino ou un Zidane. L'action aura beau être
répétée une centaine de fois, qu'il n'en retiendra rien,
par conséquent ne sera pas capable de reproduire le même geste,
même à une nuance près. Parce qu'il n'a pas la
maîtrise des fondamentaux du football. Cependant, si l'observation avait
été faite par un pratiquant du foot, sa performance dans la
réalisation de ce geste s'en trouverait améliorée. Et,
avec le temps, ledit geste sera maîtrisé et exécuté
avec la particularité propre à cet observateur.
Dans la reproduction, l'aptitude à imiter
s'améliore avec l'entraînement. Cette aptitude s'améliore
sans forcément la pratique effective. En effet, de nombreux
athlètes se font une représentation mentale de leur performance
longtemps avant de pouvoir la réaliser.
Les Renforcements s'appuient essentiellement sur
le fait qu'il existe une différence réelle entre acquisition et
performance. Si la motivation est le catalyseur de l'exécution des
comportements acquis, les renforcements permettent, quant
à eux, de réduire la différence entre acquisition et
performance. La SLT en dénombre trois formes particulières :
Les renforcements externes ou attentes de
renforcement : Bien que non obligatoire aux acquisitions, ils orientent la
différenciation des stimuli appropriés. Par cette discrimination
sur les stimuli, ce type de renforcement augmente le degré d'attention
par action indirecte. Cette action anticipative de l'observateur sur les
conséquences est une motivation supplémentaire de l'observateur
à explorer l'univers des champs cognitifs possibles permettant
l'acquisition et son ancrage.
Le renforcement vicariant : Processus typique de
l'apprentissage par observation, le renforcement vicariant matérialise
le changement de comportement de l'observateur découlant de
l'observation des conduites du modèle et de ses conséquences. A
cet effet, la SLT en donne plusieurs principes explicatifs, notamment ceux
liés à la fonction d'information qui suggère à
l'observateur, à partir des conséquences reçues par le
modèle, le type de réaction dont il est en droit de s'attendre
s'il produit un comportement similaire à celui du modèle.
L'autorenforcement : C'est le principe à
partir duquel tout sujet équilibre ses actions propres en
prévoyant les potentiels effets de celles-ci. D'une manière
générale, l'auto-évaluation et l'autosatisfaction
constituent des processus constants du fonctionnement psychique de l'individu.
Dans ce cas, tout conflit ne peut être interprété qu'en
terme d'une opposition entre les effets internes et externes d'une même
activité.
Les principes de la SLT
Principe 1
Le niveau le plus élevé d'apprentissage par
observation est atteint en organisant et en répétant, en premier
lieu, le comportement modelé symboliquement et, par la suite, le
réaliser ouvertement. Coder un comportement modelé en mots,
étiquettes ou symboles, conduit à une meilleure rétention
qu'à une simple observation.
Principe 2
Les individus sont plus enclins à adopter un comportement
modelé s'ils en reçoivent des effets positifs.
Principe 3
Les individus ont tendance à opter pour un comportement
modelé si le modèle est semblable à l'observateur, et a
une situation appréciée, son comportement tenant lieu de valeur
utilitaire.
4.2.3. Actualisation sur le sentiment d'auto-efficacité
Définition du sentiment d'efficacité
personnelle
Bien qu'élaborée plus tard (1986) par Bandura,
la théorie du sentiment d'efficacité personnelle renvoie au
<< jugement que porte une personne sur sa capacité d'organiser et
d'utiliser les différentes activités inhérentes à
la réalisation d'une tâche à exécuter »
(Bouffard-Bouchard & Pinard, 1988). Le sentiment d'auto-efficacité,
en d'autres termes, porte sur les croyances que les gens ont de leurs
capacités à accomplir avec succès une tâche bien
déterminée.
L'auto-efficacité agit comme un mécanisme
autorégulateur central de l'activité humaine. Le
sentiment d'efficacité personnelle fournit le socle de la motivation, du
bien-être et de l'accomplissement personnel. Cette affirmation est
renforcée par le fait que l'individu a tendance à être
démotivé d'agir ou même de persévérer dans
l'action lorsqu'il est confronté à la difficulté.
En effet, que les individus se sentent productifs ou
auto-affaiblis, qu'ils soient optimistes ou pessimistes, la confiance que la
personne place dans ses capacités à produire des effets
désirés influence ses aspirations, ses choix, sa
vulnérabilité au stress et à la dépression, son
niveau d'effort et de persévérance, sa résilience face
à l'adversité...
Le combat de Bandura, celui de faire reconnaître
l'influence du sentiment d'auto-efficacité sur tous les actes de la vie,
est corroboré par de nombreuses études empiriques.
Le fonctionnement de l'être humain est influencé
par de nombreux facteurs. Les succès et échecs qui jalonnent
l'expérience de vie de l'individu ne sont pas sans conséquences
sur les décisions qu'il prendra. Tout comme les connaissances et les
aptitudes dont il fait montre ne sont pas sans jouer un rôle significatif
dans le choix de se mobiliser ou pas dans une action. L'individu
interprète les résultats de ses réalisations de la
même manière qu'il porte des jugements sur la qualité des
habiletés et connaissances dont il se sait possesseur.
Au sujet du rôle clé que joue le sentiment
d'auto-efficacité sur le fonctionnement humain, Bandura (1997) le
réaffirme par ces propos : << Le degré de motivation des
individus, leurs états affectifs et leurs actions sont plus basés
sur ce qu'ils croient que sur ce qui est objectivement vrai »
Genèse du sentiment
d'auto-efficacité
La compréhension de la spécificité
humaine, c'est-à-dire l'imprégnation des individus d'avec
certaines capacités qui fondent l'être humain, est
profondément ancrée dans la perspective socio-cognitive de
Bandura. Ces capacités fournissent aux êtres humains les moyens
cognitifs par lesquels ils ont une influence significative sur leur propre
devenir. Les individus se construisent leur sentiment d'auto-efficacité
en interprétant à la base des informations en provenance de
quatre sources :
L'expérience des performances
antérieures
Considérée comme la source la plus influente
dans l'édification du sentiment d'autoefficacité,
l'expérience des performances antérieures ou des connaissances
effectives d'un sujet induit l'interprétation de ses résultats ou
conséquences. Cette interprétation sert à
développer des sentiments ou des appréciations quant à la
capacité du sujet, impliqué dans une tâche ou une action,
à prendre part aux tâches ou actions subséquentes (Skaalvik
& Valas, 1999 ; Chapman & Tunmer, 1997). Le sujet, dès lors,
agit en symbiose avec le nouveau sentiment ainsi créé.
Généralement, les résultats interprétés
comme couronnés de succès dynamisent le sentiment
d'auto-efficacité (Bandura & Cervone, 1983 ; Morgan, 1985) tandis
que ceux interprétés comme échecs rabaissent le sentiment
d'efficacité personnelle.
L'expérience vicariante
Les individus se construisent leur sentiment
d'auto-efficacité à travers l'expérience vicariante
d'observation des autres à l'oeuvre. Bien que cette source semble moins
efficace que l'expérience des performances antérieures, elle a le
mérite, notamment à travers les situations dans lesquelles les
sujets ont une connaissance approximative de leurs aptitudes ou alors
lorsqu'ils ont une expérience limitée avec la tâche dans
laquelle ils s'engagent, de susciter l'envie des apprenants en tant
qu'interface conduisant au sentiment d'efficacité personnelle. Dans ce
cadre, les effets de la modélisation sont plus perceptibles et
gouvernent le processus de l'expérience vicariante. A propos, même
les sujets aguerris ou mieux accomplis dans leur sentiment
d'auto-efficacité connaîtront un relèvement du niveau de
leur sentiment d'efficacité personnelle si le modèle leur apprend
les moyens efficaces d'agir.
L'expérience vicariante est d'autant plus efficace que
les observateurs perçoivent du modèle des attributs similaires
aux leurs, et supposent que la performance du modèle leur est
accessible.
Observer les succès d'un modèle contribue à
ancrer, chez les observateurs, le sentiment de leurs capacités
effectives : << S'il24 peut le faire, alors je25 le
peux également >>.
Inversement, l'observation des échecs d'un modèle
aux attributs similaires peut saper le sentiment de la capacité à
réussir de l'observateur.
Cependant, si les observateurs perçoivent les attributs du
modèle comme fortement divergents des leurs, l'expérience
vicariante a une influence non-significative.
En outre, il est important de noter que les individus recherchent
des modèles qui possèdent des qualités qu'ils admirent et
des capacités auxquelles ils aspirent.
L'expérience des influences sociales
Le sentiment d'auto-efficacité peut également se
construire au moyen de la persuasion sociale des uns sur les autres. Ceci
implique l'exposition aux jugements verbaux que produisent les autres. La
persuasion sociale intègre à la fois le sentiment de sa propre
capacité et l'assurance de l'accessibilité du succès
envisagé.
On distingue des persuasions positives, qui oeuvrent à
encourager et à autoriser l'élaboration des sentiments
d'auto-efficacité, et les persuasions négatives, qui contribuent
à combattre et à affaiblir le sentiment d'efficacité
personnelle. Mais, habituellement, il est plus facile d'affaiblir les
sentiments d'auto-efficacité par des suggestions négatives que de
les fortifier par un encouragement positif.
L'expérience des états somatiques et
émotionnels
L'anxiété, le stress, les excitations et les
états humoraux, qui constituent des états émotionnels et
somatiques, fournissent, au même titre que les expériences
antérieures, des informations sur le sentiment d'efficacité du
sujet qui s'en trouve assailli. Compte tenu de l'état émotif dont
il est sujet face à l'action, l'individu peut mieux apprécier son
degré de confiance en soi.
De fortes réactions émotives à une
tâche servent de tremplin au résultat anticipé en terme
d'échec ou de succès. En retour, lorsqu'un sujet fait face
à des peurs ou des pensées négatives, à propos de
ses propres capacités, ces réactions affectives peuvent,
elles-mêmes, réduire sa perception du sentiment
d'auto-efficacité.
24 << il >> renvoie au modèle
25 << je >> renvoie à l'observateur
Influence du sentiment d'efficacité personnelle
sur le fonctionnement humain
Le sentiment d'auto-efficacité permet l'accomplissement
de l'être humain et contribue efficacement à son bien-être
de différentes manières.
En bonne place figure l'influence sur les choix que font les
individus et le cours des actions qu'ils poursuivent. De manière
générale, les individus ont tendance à sélectionner
les tâches et activités pour lesquelles ils se sentent
compétents et en confiance, et évitent ou mettent à
l'écart celles pour lesquelles ils en sont dépourvus. Les
individus sont donc moins enclins, par manque de motivation, à prendre
part aux tâches et activités pour lesquelles ils ne sont pas
qualifiés. Et, quels que soient les facteurs mobilisés par
l'individu pour influencer son comportement, ils sont ancrés au coeur
même du sentiment qu'a ce dernier de sa capacité à
accomplir le comportement désiré.
Le sentiment d'efficacité personnelle permet
également de déterminer la dose d'effort à mobiliser sur
une activité, la capacité à persévérer face
à l'obstacle et le niveau de résistance en rapport avec la
complexité de l'activité. En effet, plus le sentiment
d'auto-efficacité est élevé, plus grands sont l'effort, la
persévérance et la résistance. Ceci permet de dire que :
les individus avec un sens rigide de compétence personnelle abordent les
tâches difficiles comme des défis à relever plutôt
que comme des menaces à éviter.
Les sentiments d'auto-efficacité influencent les
modèles de pensée de l'individu et ses réactions
émotionnelles. Il est évident que des individus avec de hauts
sentiments d'autoefficacité ont une certaine quiétude à
l'abord des tâches et activités difficiles.
A contrario, ceux ayant un sentiment d'auto-efficacité
faible peuvent croire que les tâches sont beaucoup plus difficiles
qu'elles ne le sont en réalité. Cette prédiction
s'explique par le fait que : ce sentiment bas d'auto-efficacité
intègre des états émotifs tels l'anxiété, le
stress, la dépression et une étroitesse de vue quant à la
solution à apporter au problème auquel ils sont
confrontés.
Il appert donc que la persévérance,
associée à un sentiment d'auto-efficacité
élevé, conduit à accroître la performance qui, en
retour, élève le sens d'efficacité et dope le moral. Les
recherches réalisées (Bandura, 1988 ; Bong & Skaalvik, 2003 ;
Marsh, 1990) dans ce sens montrent que : « Plus les apprenants rapportent
un sentiment d'efficacité élevé ; plus ils choisissent des
activités qui présentent pour eux un défi et qui leur
donnent l'occasion de développer leurs habiletés plutôt que
de s'engager dans des tâches faciles qu'ils sont assurés de
maîtriser ; plus ils se fixent des objectifs élevés ; mieux
ils régulent leurs efforts ; plus ils
persévèrent face à des difficultés ;
mieux ils gèrent leur stress et leur anxiété ; et
meilleures sont leurs performances >>.
Le relâchement, associé à un sentiment
d'auto-efficacité faible, assure l'échec et, plus tard, la perte
de la confiance et de la résistance morale. Bandura pense que : «
parce que les sentiments élevés d'auto-efficacité sont
généralement le produit du temps et des expériences, ils
sont très résistants et prévisibles >>.
« Ne sont capables que ceux qui pensent qu'ils le sont
>>26. De nombreuses études sur le sentiment
d'auto-efficacité sont arrivées à la conclusion selon
laquelle : les sentiments d'efficacité personnelle, les changements
comportementaux et les performances sont corrélés et que le
sentiment d'auto-efficacité est un excellent pronostiqueur du
comportement. Clairement, il n'est plus simplement question de savoir si l'on
est capable, mais plutôt question du sentiment que l'on a de sa propre
capacité.
4.2.4. L'acquisition de savoirs par le processus
d'imitation-modélisation
Imiter équivaut à acquérir des savoirs et
des savoir-faire des suites de l'observation des productions comportementales
d'un sujet dit modèle. En psychologie cognitive, les recherches ont mis
en relief le fait que l'activité de modélisation des apprenants
contribuait, de façon déterminante, à leur processus
d'apprentissage (Bliss, 1994) et conduisait l'apprenant à avoir une
perception cognitive claire de ses conceptions et ses modes de raisonnement
(Komis, 2003), en même temps qu'il guidait la pensée et le
raisonnement (Teodoro, 1997).
L'observateur et le modèle, qui forment ainsi une dyade,
sont engagés dans une série d'interactions plus ou moins
prononcées et qui peuvent être perçues dans deux cas
possibles.
Acquisition des connaissances dans les dyades
symétriques et dissymétriques Les principes de la
symétrie de la dyade
Plusieurs conditions doivent être satisfaites pour qu'on
puisse parler de symétrie dans une dyade.
Les caractéristiques des partenaires
26 Virgile, poète latin.
Les partenaires impliqués dans une dyade symétrique
doivent, nécessairement, appartenir à la même plate-forme
de développement sociocognitif et avoir le même âge.
Les relations entre les partenaires
Dans la dyade symétrique, une harmonie partagée de
l'intérêt que l'un et l'autre se portent mutuellement est
nécessaire entre les partenaires.
Le contexte social
Le contexte social des partenaires est d'une importance
majeure dans la détermination de la symétrie de la dyade. En
effet, d'après Winnykamen (1990), « Le statut des partenaires, les
représentations qu'ils ont chacun du statut de l'autre, face au leur,
induisent des conduites relationnelles différentes, et influent sur
l'efficacité des activités en cours et des acquisitions
».
Les principes de la dissymétrie de la
dyade
De manière générale, on admet que la
dissymétrie est l'opposé de la symétrie. Toutefois, il est
nécessaire d'apporter une précision : symétrie et
dissymétrie sont dans un continuum relationnel. S'il est
indéniable que la dissymétrie, entre les partenaires, est la
situation qui s'offre le plus souvent à l'observation, il n'en demeure
pas moins vrai que cette dissymétrie est, elle-même, empreinte
d'épisodes symétriques.
Acquisition des connaissances en situation
dissymétrique : enseignant-étudiant
L'acquisition des connaissances en situation
dissymétrique laisse entrevoir deux cas de figure : une situation
d'interactivité entre les protagonistes (modèle et observateur)
avec modification progressive et mutuelle des outputs produits en fonction des
intrants reçus ; une situation de non interactivité
qualifiée de simple par Winnykamen, mais qui est la situation qui nous
est donnée à voir dans le cadre de notre recherche. Cette
dichotomie de la situation dissymétrique d'acquisition des
connaissances, proposée par Winnykamen, semble établir ou
construire une barrière étanche entre les cas de figure.
Cependant, il appert que ces deux moments appartiennent à une seule et
même chose et qu'il soit quelque peu difficile de n'en étudier
qu'un seul car, l'un et l'autre sont dans un continuum relationnel avec des
phases plus prononcées de l'un par rapport à l'autre.
Chapitre 5 : La construction des hypothèses et
des variables
L'imitation ou alors la modélisation, dans sa forme la
plus simple, renvoie à un mécanisme somme toute désuet.
Cependant, sous le prisme des interactions avec l'environnement que
défend le courant constructiviste, l'imitation tient une place de choix
dans le processus de socialisation de l'être humain. Bien plus, de
nombreuses inférences peuvent être faites dans le but
précis d'accroître son champ d'application et par
conséquent en démontrer l'efficience.
Pour une part, certaines études sur l'imitation nient
son efficacité. Cependant bonne frange d'études, nous appuyant en
cela sur celles que nous avons recensées à la partie
théorique, lui reconnaît si ce n'est une efficacité
certaine, une certaine efficacité.
Et, prenant ces études pour référentiel,
sans omettre de rappeler les points sur lesquels s'appuient les
détracteurs de l'efficacité de l'imitation, nous avons
orienté notre recherche sur l'efficacité de l'imitation en milieu
universitaire. Ce qui peut paraître incongru car l'imitation, de
manière fictive, semble se réduire aux productions
comportementales des enfants, mieux aux reproductions. Un peu comme pour dire
que c'est le propre des enfants que d'imiter.
Qu'est-ce qui peut nous avoir poussé à la fois
à escamoter une étude par exemple à la maternelle ou au
primaire, et de nous intéresser au milieu universitaire si difficile
à saisir parce que ses éléments sont disparates ?
5. 1. Hypothèse Générale
Au vu de ce que nous avons dit, de nombreuses voies s'ouvrent
à nous pour apprécier de l'efficience de l'apprentissage par
observation en milieu universitaire, mieux l'enseignant comme modèle
d'acquisition de connaissances. Cependant, pour une bonne lisibilité du
phénomène que nous entendons mettre en relief, nous avons mis
l'apprenant au centre de notre recherche. A ce sujet, c'est à partir de
l'observation des comportements des étudiants que nous avons
formulé la problématique d'acquisition des savoirs au moyen des
modèles choisis dans le corps enseignant. Cette problématique
nous conduit donc à émettre comme hypothèse
générale le fait que : « De meileures
performances de l'étudiant puissent s'expliquer par le choix d'un
enseignant en modèle.»
Ainsi formulée, notre hypothèse
générale peut être décomposée en deux
variables : << de meilleures performances de l'étudiant
>> et << le choix de l'enseignant en modèle
>>.
Il apparaît nettement que ces deux variables se
décomposent, d'une part en variable dite << cause >> parce
qu'induisant le phénomène observé ; et d'autre part en
variable dite << d'effet >> parce que constituant même le
phénomène observé.
Pour le cas d'espèce, la variable << effet
>> associée à l'hypothèse générale
énoncée est : << de meilleures performances de
l'étudiant >>. C'est elle qui s'offre à notre
observation. Elle tient donc lieu de Variable Dépendante ( V D
).
En rapport à l'hypothèse générale,
la variable << le choix de l'enseignant en modèle
>> est la cause << de meilleures performances de
l'étudiant >>. Comme variable << cause >> elle
est, par conséquent, la Variable Indépendante ( V I
).
Une décomposition factorielle de la VI
de l'hypothèse générale permet de mettre en relief des
variables y rattachées (Cf. Annexe 7 portant sur le
tableau de congruence). Ces sous-variables, associées à la
VD de l'hypothèse générale par un verbe
de liaison, constituent des hypothèses de recherche.
5. 2. Hypothèses de Recherche
L'enseignant-modèle est celui à qui on veut
ressembler, parce qu'appartenant à un niveau de connaissance
supérieur. Ceci veut dire que l'enseignant-modèle est l'un des
ascenseurs permettant à l'étudiant-observateur d'acquérir
des connaissances. Et pour ce faire, les apprenants développent de
multiples stratégies aux nombres desquelles la modélisation.
La modélisation est un processus global
intégrant, inexorablement, l'imitation qui, lui-même, en appelle
à d'autres sous processus. Scrutant les facteurs saillants qui
conduisent à la représentation de l'enseignant en modèle
par l'étudiant-observateur, nous pensons qu'ils sont d'une importance
réelle dans la relation d'avec les performances académiques de
l'étudiantobservateur.
HR 1 : « Les principes et les valeurs de
l'enseignant-modèle incitent les étudiants à de meilleures
performances »
Tout enseignant a une personnalité qu'il présente
au quotidien aux étudiants. Il a une certaine façon de se
conduire. Les règles qui guident sa conduite, au devant des
étudiants, le singularisent aux yeux de ces derniers et
peuvent constituer un point d'ancrage et permettre, de ce fait, de penser que
les principes auxquels adhère l'enseignant-modèle peuvent
inspirer de meilleures performances aux étudiants. De même, les
valeurs défendues par le modèle, entendues comme ce qui est
posé comme vrai, beau, bien, selon des critères personnels ou
sociaux, et sert de référence, de principe moral, peuvent
être un stimulant à la performance.
HR 2 : << De meilleures performances des
étudiants peuvent se comprendre par la maîtrise du sujet dont fait
montre l'enseignantmodèle »
Les sciences pédagogiques imposent aux enseignants de
nombreuses stratégies pour captiver l'attention des apprenants. Au
nombre de celles-ci figure la sûreté d'exécution ou encore
la maîtrise de sa discipline par l'enseignant.
L'aptitude, fut-ce subjective, que lui reconnaît
l'étudiant-observateur, la maîtrise du sujet dont fait montre
l'enseignant modèle influence significativement les performances de
l'étudiant-observateur. Pour nous, un atout majeur qui incite à
la performance des apprenants.
HR 3 : << La rigueur méthodologique de
l'enseignant-modèle est en relation avec les meilleures performances des
étudiants »
La rigueur méthodologique, parmi les qualités
accrocheuses des enseignants, est très souvent citée. En effet,
procéder méthodiquement consiste à sélectionner,
organiser, classer des idées, des éléments dans l'optique
de pouvoir les utiliser pour un résultat des plus satisfaisants. Et,
venant d'un enseignant-modèle, nous pensons que cette rigueur
méthodologique devient un marqueur profond de
l'étudiant-observateur, et un guide pour mieux travailler. Par
conséquent, la rigueur méthodologique de l'enseignant
modèle peut être un levier important pour l'atteinte de
performances meilleures par l'étudiant-observateur.
HR 4 : << La disponibilité de
l'enseignant-modèle conduit à de meilleures performances de la
part des étudiants »
Les enseignants, pour toutes sortes de raisons, peuvent ne pas
être rencontrés facilement. Toutefois, quand on peut les
rencontrer, nous pensons que l'accueil qu'ils réservent aux
étudiants, l'écoute attentive qu'ils prêtent bref leur
disponibilité constitue pour l'étudiant une émulation, au
moins sur le fait que les difficultés relatives au cours reçu ou
tout écueil seront résorbés. La résorption des
difficultés conduit immanquablement à de performances meilleures.
Fort de ceci, nous pensons que la disponibilité de
l'enseignant-modèle conduit à de meilleures performances de la
part de l'étudiant-observateur.
HR 5 : << De meilleures performances des
étudiants peuvent s'expliquer par l'assiduité de
l'enseignant-modèle »
La présence régulière d'un enseignant, sa
ponctualité, l'utilisation de son temps de cours tout comme la
couverture de son plan de cours sont des éléments qui permettent
d'apprécier de l'assiduité de l'enseignant. L'assiduité de
l'enseignant se décline également en conscience et minutie qui,
associées à sa régularité, constituent, pour nous,
un socle réel pour de meilleures performances de la part de
l'étudiantobservateur.
HR 6 : << La motivation que suscite
l'enseignant-modèle accroît le sentiment d'efficacité
personnelle de l'étudiant-observateur »
Un sentiment d'efficacité personnelle
élevé permet à la fois de maintenir un effort dans
l'optique d'atteindre un but et l'accomplissement de l'être humain. De la
même façon un étudiant, pour atteindre les « cimes
» de la connaissance, s'appuie sur l'enseignant-modèle. Nous
concevons que, parce que l'étudiant veut « être comme »
l'enseignant, cognitivement parlant, il se sent davantage capable d'y arriver.
Ainsi, les capacités de l'enseignant-modèle sont ceux à
quoi il aspire. Il devra donc mobiliser tout son potentiel cognitif pour ne pas
être en contradiction avec lui-même et avoir de
meilleures performances. Ce qui contribuera à
accroître davantage son sentiment d'auto-efficacité.
L'enseignant-modèle crée, de par ce lien (en
tant que modèle), toute une série d'attitudes et comportements
que s'impose l'étudiant-observateur : l'objectif étant de se
mettre dans les dispositions optimales d'acquisition des connaissances
notamment à travers des attitudes facilitatrices. Toutes ces attitudes
mettent l'étudiant-observateur en condition de se démarquer
davantage de ses camarades et assurer le lien, au moyen des performances
réalisées, d'avec l'enseignant-modèle, gage de son
ascension vers des sommets élevés de la connaissance.
Chapitre 6 : La population et l'échantillon
d'étude
L'étude que nous avons menée a eu pour cadre la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de
Douala. L'Université de Douala connaît une répartition
inégale en terme d'effectif dans les quatre facultés qui la
constituent.
Partagée entre huit départements d'études
et treize filières, la Faculté des Lettres et Sciences Humaines
est, de toutes les facultés, celle qui est la moins pourvue en
effectif.
6.1. Les caractéristiques des étudiants de la
FLSH
La Faculté des Lettres et Sciences Humaines de
l'Université de Douala, à la rentrée académique
2005 - 2006, compte un effectif estimé à quelque 1.300
étudiants. Cette population est composée d'un nombre sensiblement
égal de garçons et de filles avec une moyenne d'âge de 21
ans. Le taux de réussite moyen y est supérieur à 50 %.
6.2. Echantillon
Dans le cadre de cette recherche, nous avons mené une
enquête transversale. Et la méthode d'échantillonnage
utilisée a été celle par quotas. Nous nous sommes
proposé de coopter au plus trois participants (les meilleurs
étudiants) par niveau et par filière et de leur remettre le
questionnaire. Nous avons ainsi distribué 112 (cent douze)
questionnaires.
Procédant à une méthode de collecte par
dépôt-retrait, seuls 70 (soixante dix) questionnaires nous ont
été retournés.
6.3. Administration de l'instrument de mesure
De prime abord, nous voulons relever le fait que notre
étude, pour être exhaustive, aurait suivi la démarche
inverse de celle adoptée finalement et qui consistait à obtenir
auprès des services compétents les résultats globaux des
étudiants des différents niveaux et filières de la FLSH,
puis constituer notre échantillon à partir d'une sélection
préalable des participants. Compte tenu du temps qu'une démarche
comme celle décrite demandait, associée à toutes les
tracasseries administratives que cela pourrait causer, nous
avons opté pour la démarche qui nous faisait gagner en temps et
en débauche d'énergie.
Nous avons donc, une semaine durant27,
procédé au dépôt et au retrait des questionnaires
auprès des étudiants. Quand cela était possible, nous
avons, avec la permission des enseignants en cours, expliqué aux
étudiants le but de la recherche et, avec eux, déterminé
les potentiels participants, c'est-à-dire les meilleurs d'entre eux pour
leur soumettre le questionnaire. Nous nous sommes rapprochés des
délégués des différents niveaux afin qu'ils nous
servent de relais pour la remise et la collecte des questionnaires. Enfin, nous
avons rencontré les étudiants individuellement pour leur
expliquer le but de notre recherche et le type de participants que nous
recherchions.
Nous avons insisté sur le fait que, à partir de
leur numéro matricule porté sur le questionnaire, nous pouvions
vérifier de l'exactitude de l'information donnée auprès du
service de la scolarité ou même de la cellule informatique de la
FLSH, notamment en ce qui concerne leur performances. Question de nous assurer
que, effectivement, les participants seront parmi les meilleurs de leur niveau
respectif.
6.3.1. Le questionnaire
Comme outil d'enquête, il nous a permis de recueillir
les informations recherchées au moyen de questions fermées et
d'un test associé (Test d'évaluation du niveau de sentiment
d'efficacité personnelle). Etant entendu que, au-delà du
critère de la performance retenue, il fallait en outre que
l'étudiant ait commencé ses études universitaires à
la FLSH de l'Université de Douala
6.3.2. La performance des étudiants
La performance des étudiants était
appréciée sur la seule référence au rang obtenu
pour accéder en classe supérieure. Tout en recherchant,
exclusivement, ceux qui étaient parmi les neuf premiers de leur classe.
Ce critère, contrairement à tout autre, nous permettait
d'interroger à la fois les étudiants des niveaux
intermédiaires, mais surtout ceux du niveau I qui, au moment de notre
enquête, n'avaient pas encore connu une évaluation permettant de
les classer.
27 Du 23 au 27 janvier 2006
6.3.3. Le choix du modèle
Parmi les participants, quelques-uns (6) ont dit ne pas avoir
de modèle parmi le corps enseignant de la FLSH. Le dépouillement
s'est focalisé sur ceux des participants (64) qui ont dit avoir un
modèle, afin de déterminer les composantes qui contribuent
significativement au choix d'un modèle dans le corps enseignant. Six
critères ont été mis en relief, représentant les
thèmes du questionnaire. A chaque thème nous avons associé
différentes variables permettant d'apprécier le degré de
corrélation du thème d'avec les performances des
étudiants.
Il s'est agi de questions fermées à deux
modalités de réponse (Oui et Non) pour l'ensemble des
thèmes à l'exception du thème 7 qui est un test
d'évaluation du sentiment d'autoefficacité et dont les
modalités sont basées sur une échelle de Lickert ; le
thème relatif à l'identification comportant les variables
suivantes : numéro matricule, département d'étude, niveau
d'étude, sexe, l'âge et la possession ou non d'un
modèle.
6.3.4. L'outil statistique
Le logiciel SPSS 10.0
Le progiciel SPSS 10.0 pour Windows nous a permis de donner une
lecture statistique et le traitement des données recueillies sur le
terrain.
Le tri plat ou analyse univariée
Le tri plat nous a permis de donner une analyse descriptive de
chacune des variables.
Le coefficient de corrélation de
Bravais-Pearson
Nous avons utilisé, comme test statistique, le
coefficient de corrélation28 qui nous a permis à la
fois de mesurer l'association linéaire entre deux variables et, par
conséquent, de vérifier ou non les hypothèses
émises.
Tout en sachant que le coefficient de corrélation
linéaire de Bravais-Pearson de deux variables X et Y se définit
de la manière suivante :
28 Les valeurs du coefficient de corrélation
varient entre -1 et 1. Le signe du coefficient indique la direction de la
relation, et sa valeur absolue indique la force, de grandes valeurs absolues
indiquent de fortes relations.
Chapitre 7 : La présentation des
résultats
7.1. Présentation et analyse univariée des
résultats
7.1.1. Répartition des participants en fonction des
départements d'études
Sur les 70 questionnaires qui nous ont été
retournés, il apparaît que le département de Philosophie et
psychologie est celui qui nous a fourni le plus grand nombre de participants
(27,1%), talonné de près par celui de ANLE (25,1%). Les
départements d'études les moins représentés
étant respectivement FREF (5,7%) et Sociologie (5,7%). Cette
inégale répartition des participants tient du fait que les
questionnaires remis ne nous ont pas été retournés
à l'échéance annoncée, par les
délégués chargés de collecter les questionnaires.
Et, si on peut dire que le département de Philosophie et Psychologie est
fortement représenté, l'explication tient plus du fait que nous
appartenons à ce département d'études et que nous y avons
suffisamment d'affinités ; la représentativité
significative du département de FREF, au-delà des écueils
soulevés, tient d'une coopération prononcée des
participants appartenant à ce département d'études.
Tableau de répartition des participants
d'après leur département d'étude à la
FLSH
|
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Anglais et Langues Etrangères
|
18
|
25,7
|
25,7
|
25,7
|
Communication
|
8
|
11,4
|
11,4
|
37,1
|
Etudes Africaines
|
5
|
7,1
|
7,1
|
44,3
|
Français et Etudes Francophones
|
4
|
5,7
|
5,7
|
50,0
|
Géographie
|
5
|
7,1
|
7,1
|
57,1
|
Histoire
|
7
|
10,0
|
10,0
|
67,1
|
Sociologie
|
4
|
5,7
|
5,7
|
72,9
|
Philosophie et Psychologie
|
19
|
27,1
|
27,1
|
100,0
|
|
Total
|
70
|
100,0
|
100,0
|
Graphique de répartition des participants
d'après leur département d'étude à la
FLSH
Anglais et Langues Etrangères Communication
Etudes Africaines
Français et Etudes Francophones Géographie
Histoire
Sociologie
Philosophie et Psychologie
6% 27%
10%
7%
6%
26%
7%
11%
7.1.2. Niveau d'étude
Initialement, notre étude devait s'étendre
jusqu'au niveau V. Nous l'avons limitée au niveau IV parce qu'il nous a
été quasi impossible de rencontrer les étudiants du niveau
V ; et que nous souhaitions n'avoir affaire qu'aux étudiants ayant fait
la totalité de leur parcours académique à la seule FLSH de
l'Université de Douala. Ce qui ne se rencontre que très rarement
au niveau V.
Le niveau le plus représenté est le niveau III
(44,3%) et celui le moins représenté est le niveau IV (5,7%).
Cette représentativité faible du niveau IV s'explique surtout par
le fait que leur rentrée, au moment de l'enquête, n'était
pas encore effective. Ceux du niveau IV que nous avons pu joindre sont des
étudiants du département de Philosophie et Psychologie.
Tableau de répartition des participants
d'après leur niveau d'étude à la FLSH
|
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
I
|
22
|
31,4
|
31,4
|
31,4
|
II
|
13
|
18,6
|
18,6
|
50,0
|
III
|
31
|
44,3
|
44,3
|
94,3
|
|
IV
|
4
|
5,7
|
5,7
|
100,0
|
Total
|
70
|
100,0
|
100,0
|
|
Graphique de répartition des participants
d'après leur niveau d'étude à la FLSH
Niveau I Niveau II Niveau III Niveau IV
44%
6%
31%
19%
7.1.3. Sexe des étudiants
Bien que la variable sexe ne soit pas un élément
nodal dans notre recherche, nous avons obtenu une proportion masculine plus
prononcée (57,1%) que celle féminine (42,3%). Néanmoins,
cette proportion féminine relativement faible ne saurait s'expliquer par
le fait que les étudiantes seraient moins brillantes que leurs camarades
masculins.
Tableau de répartition des participants
d'après leur Sexe
|
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Féminin
|
30
|
42,9
|
42,9
|
42,9
|
Masculin
|
40
|
57,1
|
57,1
|
100,0
|
Total
|
70
|
100,0
|
100,0
|
|
Graphique de répartition des participants
d'après leur Sexe
57%
|
|
|
|
Féminin
|
|
43%
|
|
M asculin
|
Tableau de répartition des participants
d'après leur tranche d'âge
|
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
17-20 ans
|
17
|
24,3
|
24,3
|
24,3
|
21-24 ans
|
40
|
57,1
|
57,1
|
81,4
|
25-28 ans
|
11
|
15,7
|
15,7
|
97,1
|
+ 28 ans
|
2
|
2,9
|
2,9
|
100,0
|
Total
|
70
|
100,0
|
100,0
|
|
7.1.4. Tranches d'âge des étudiants
Les étudiants qui ont entre 21 et 24 ans sont les plus
représentés (57,1%). Les moins représentés sont
ceux qui ont au-delà de 28 ans. Cette faible
représentativité des plus de 28 ans peut se comprendre car la
plupart des étudiants de cette tranche d'âge sont des
employés en quête de diplômes pour une ascension
professionnelle.
Les participants de notre étude sont relativement jeunes.
Plus de 3/4 des participants a moins de 25 ans (81,4 %).
Tableau de répartition des
participants d'après leur tranche d'âge
3% Entre 17 et 20 ans
16% 24%
Entre 21 et 24 ans Entre 25 et 28 ans + 28 ans
57%
7.1.5. Possession d'un modèle
Il ressort de cette étude que la plupart des
étudiants (91,4%) ont, parmi leurs enseignants, un modèle. La
différence de proportion entre ceux qui possèdent un
modèle et ceux qui n'en possèdent pas est très importante
(82,8%).
Ce premier constat nous permet, déjà, de penser
que : si une forte proportion d'étudiants a un modèle dans le
corps enseignant, la possession du modèle aura, à coup sûr,
une incidence certaine sur la performance des étudiants.
Tableau de répartition des participants selon
qu'il possède ou non un modèle
|
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
6
|
8,6
|
8,6
|
8,6
|
Oui
|
64
|
91,4
|
91,4
|
100,0
|
Total
70
100,0
100,0
Les principes du modèle retiennent
l'attention
|
%
|
3,1%
|
96,9%
|
Graphique de répartition des participants selon
qu'il possède ou non un modèle
9%
Ne possède pas de modèle
91%
Possède un modèle
7.1.6. Les principes et les valeurs de
l'enseignant-modèle
Nous avons pu constater que 79,3% d'étudiants ayant un
modèle tiennent compte des principes et des valeurs de l'enseignant.
Toutefois, nous relevons le fait que la variable « Ses principes
retiennent-ils votre attention ? >> est celle qui a la plus grande
adhésion (96,9 %) tandis que celle qui a le moins de réponses
favorables est « Partagez-vous les mêmes valeurs que votre
enseignant-modèle ? >> (59,7%). Ce qui laisse penser que les
étudiants, quand bien même ils approuvent les valeurs
défendues par l'enseignant-modèle, ne partagent pas
forcément les mêmes valeurs que leur modèle.
Les principes et les valeurs de
l'enseignant-modèle
|
|
Non
|
Oui
|
Partager les mêmes principes que
l'enseignant-modèle
|
%
|
34,4%
|
65,6%
|
Les principes du modèle sont
remarquables
|
%
|
14,3%
|
85,7%
|
Accorder du crédit aux valeurs du
modèle
|
%
|
9,5%
|
90,5%
|
Adhérer aux valeurs défendues par le
modèle
|
%
|
22,6%
|
77,4%
|
Partager les mêmes valeurs que le
modèle
|
%
|
40,3%
|
59,7%
|
Pourcentage moyen
|
%
|
20,7%
|
79,3%
|
Les principes et les valeurs de
l'enseignant-modèle
21%
|
|
|
|
Ne partage pas les principes et les valeurs du modèle
|
|
79%
|
|
Partage pas les principes et les valeurs du modèle
|
7.1.7. La maîtrise de son sujet par
l'enseignant-modèle
Une proportion élevée d'étudiants
(89,32%) pense que la maîtrise du sujet par un enseignant est un
déterminant de leurs performances. Il est constaté une certaine
uniformisation des adhésions aux variables constitutives de ce
thème. Et même que la différence en proportion entre la
variable << Etre réceptif aux contributions >>
ayant obtenu le plus d'adhésion (92,2%) et la variable <<
Préparation du cours faite avec application >> qui a
obtenu le moins d'adhésion (87,3%) n'est pas significative (4,9%).
La maîtrise du sujet par
l'enseignant-modèle
|
|
Non
|
Oui
|
Le modèle prépare son cours avec
application
|
%
|
12,7%
|
87,3%
|
La présentation du cours du modèle est
accrocheuse
|
%
|
10,9%
|
89,1%
|
Le modèle fait référence aux
auteurs
|
%
|
9,5%
|
90,5%
|
Le modèle fait référence aux
concepts et théories
|
%
|
12,5%
|
87,5%
|
Le modèle est réceptif aux
contributions
|
%
|
7,8%
|
92,2%
|
Pourcentage moyen
|
%
|
10,68%
|
89,32%
|
La maîtrise du sujet par
l'enseignant-modèle
|
|
89%
|
|
Le modèle ne maîtrise pas son sujet
|
11%
|
|
Le modèle maîtrise son sujet
|
7.1.8. La rigueur méthodologique de
l'enseignant-modèle
Une forte proportion (91,67%) d'étudiants pense que
leur enseignant-modèle a une rigueur méthodologique. La variable
<< Illustre-t-il suffisamment son cours à l'aide
d'exemples ?» est celle qui a le plus d'opinions favorables (96,6%)
tandis que la variable << Est-il sévère ? »
est celle qui a le moins d'opinions favorables (85,9%). Cette différence
entre les proportions d'adhésion aux différentes variables
constitutives de la rigueur méthodologique de l'enseignant-modèle
n'est pas significative (11%) car la proportion moyenne d'adhésion
excède 80%.
|
|
|
|
|
La rigueur méthodologique de
l'enseignant-modèle
|
|
|
|
Non
|
Oui
|
|
|
|
|
|
Le modèle est appliqué
|
%
|
7,8%
|
92,2%
|
Le modèle illustre son cours par des
exemples
|
%
|
3,1%
|
96,9%
|
Le modèle est sévère
|
%
|
14,1%
|
85,9%
|
Pourcentage moyen
|
%
|
8,33%
|
91,67%
|
La rigueur méthodologique de
l'enseignant-modèle
|
|
92%
|
|
Le modèle n'a pas de rigueur méthodologique
|
8%
|
|
|
Le modèle a une rigueur méthodologique
|
7.1.9. La disponibilité de
l'enseignant-modèle à résoudre les problèmes des
étudiants
De manière générale, les étudiants
(65,77%) pensent que l'enseignant-modèle est disponible. Mais la plupart
d'entre eux (62,7%) pensent que l'enseignant-modèle ne consacre pas
suffisamment de temps à résoudre leurs problèmes. Ceci
pourrait s'expliquer par le fait que lorsqu'ils sont en présence de leur
modèle, quand bien même leurs problèmes sont
résolus, ils en redemandent. Et, 91,8% d'étudiants admettent que
leur enseignant-modèle honore aux rendez-vous de travail pris. S'ils
disent éprouver des difficultés à rencontrer leur
modèle (56,3%), ils admettent (90,3%) néanmoins que, quand ils
parviennent à le rencontrer, son accueil est chaleureux. Ce qui pourrait
également expliquer pourquoi les étudiants pensent que leur
modèle ne leur consacre pas assez de temps pour résoudre leurs
difficultés.
La disponibilité de l'enseignant-modèle
à résoudre les problèmes des étudiants
|
|
Non
|
Oui
|
Rencontrer le modèle sans difficulté en
dehors du cours
|
%
|
56,3%
|
43,8%
|
L'accueil du modèle est chaleureux
|
%
|
9,7%
|
90,3%
|
Le modèle consacre assez de temps pour
résoudre vos problèmes
|
%
|
62,7%
|
37,3%
|
Le modèle honore aux RDV de travail
pris
|
%
|
8,2%
|
91,8%
|
Pourcentage moyen
|
%
|
34,23%
|
65,77%
|
La disponibilité de l'enseignant-modèle
à résoudre les problèmes des
étudiants
34%
|
|
|
|
Le modèle n'est pas disponible
|
66%
|
|
Le modèle est disponible
|
7.1.10. L'assiduité de
l'enseignant-modèle
Le regard que les étudiants portent sur
l'assiduité de l'enseignant-modèle est très favorable
(81,25%). Cet avis général ne doit pas occulter le fait qu'une
proportion moins considérable d'étudiants (62,5%) pense que
l'enseignant-modèle est ponctuel. Ceci pourrait s'expliquer par le fait
que le retard est un mal endémique dans la société
camerounaise.
L'assiduité de
l'enseignant-modèle
Oui
Non
La présence du modèle est
effective
|
%
|
7,8%
|
92,2%
|
Le modèle est ponctuel
|
%
|
37,5%
|
62,5%
|
Le modèle utilise entièrement son temps de
cours
|
%
|
18,8%
|
81,3%
|
Le modèle couvre complètement son plan de
cours
|
%
|
10,9%
|
89,1%
|
Pourcentage moyen
|
%
|
18,75%
|
81,25%
|
L'assiduité de
l'enseignant-modèle
|
|
81%
|
|
Le modèle n'est pas assidu
|
19%
|
|
|
Le modèle est assidu
|
7.1.11. Sentiment d'auto-efficacité
Sentiment faible
Sentiment très faible
Sentiment fort
Sentiment très fort
Sentiment moyen
Sentiment d'auto-efficacité
général des participants
Le dépouillement du test de sentiment
d'auto-efficacité des participants laisse penser que plus de la
moitié (59,41%) des enquêtés ont un sentiment
d'auto-efficacité élevé. Et si 17,09% d'entre eux ont un
sentiment d'efficacité personnelle moyen, 23,5% seulement ont un
sentiment d'auto-efficacité bas.
Questions « Positives »
|
%
|
9,62%
|
10,72%
|
18,55%
|
30,67%
|
30,44%
|
Questions « Négatives »
|
%
|
13,99%
|
12,68%
|
15,62%
|
24,49%
|
33,22%
|
Pourcentage moyen
|
%
|
11,80%
|
11,70%
|
17,09%
|
27,58%
|
31,83%
|
Sentiment d'auto-efficacité
général des participants
31%
28%
12%
12%
17%
Sentiment très faible Sentiment faible
Sentiment moyen Sentiment fort
Sentiment très fort
7.1.12. Attitude de l'étudiant à
l'égard de l'enseignant-modèle et de l'enseignant non
modèle
La comparaison des attitudes de l'étudiant à
l'égard de l'enseignant-modèle et de l'enseignant non
modèle montre que : les étudiants ont une attitude
générale nettement positive à l'égard de
l'enseignant-modèle (75,37%) qu'à l'égard de l'enseignant
non modèle (69,56%). Cette différence nous renseigne sur le fait
que les étudiants sont davantage portés à adopter des
attitudes « dignes » lorsqu'ils sont en présence d'un
enseignant-modèle et seront plus relâchés lorsqu'ils ont
affaire à un enseignant non modèle. Il faut cependant relever le
fait que la proportion de 69,56% a une attitude positive à
l'égard de l'enseignant non modèle. Ce score, qui peut
paraître surprenant, trouve son explication dans le fait que : ne pas
avoir un enseignant en modèle ne le transforme pas nécessairement
en adversaire.
Pourcentage moyen
|
%
|
24,63%
|
75,37%
|
La lecture des proportions de chacune des variables nous fait
remarquer que les étudiants améliorent quantitativement et
qualitativement leurs attitudes quand ils ont à faire face à
l'enseignant-modèle. Notamment en ce qui concerne la
régularité au cours (96,8% contre 82,1%), la ponctualité
(87,1% contre 80,4%), la participation au cours (93,5% contre 82,1%), la
demande d'éclaircissement des points d'ombre (88,7% contre 30,4%), la
concentration durant le cours (96,8% contre 69,6%) et les recherches et
lectures se rapportant au cours (90,3% contre 69,6%).
Les étudiants sont plus enclins à solliciter
l'éclairage de l'enseignant-modèle (67,7%) que celui de
l'enseignant non modèle (48,2%). En outre, il faut souligner le fait
qu'avoir un modèle ne stimule pas les étudiants à
étudier les cours juste après les avoir reçus (32,3%) ;
tout comme la façon d'étudier les cours diffère selon
qu'il s'agit d'un enseignement dispensé par un modèle ou un non
modèle.
Attitude générale de l'étudiant
à l'égard de l'enseignant-modèle
|
|
Non
|
Oui
|
être régulier
|
%
|
3,2%
|
96,8%
|
être ponctuel
|
%
|
12,9%
|
87,1%
|
se préparer à recevoir le cours
|
%
|
23,0%
|
77,0%
|
étudier les cours de la même
façon
|
%
|
65,6%
|
34,4%
|
participer au cours
|
%
|
6,5%
|
93,5%
|
suivre le cours sans difficulté
|
%
|
35,5%
|
64,5%
|
poser des questions lorsqu'on est en
difficultés
|
%
|
11,3%
|
88,7%
|
être concentré pendant le cours
|
%
|
3,2%
|
96,8%
|
révision des cours après les avoir
reçus
|
%
|
67,7%
|
32,3%
|
recherche et lectures ayant trait au cours
|
%
|
9,7%
|
90,3%
|
solliciter son éclairage en dehors du
cours
|
%
|
32,3%
|
67,7%
|
Attitude générale de l'étudiant
à l'égard de l'enseignant-modèle
|
|
75%
|
|
Attitude négative
|
25%
|
|
|
Attitude positive
|
Pourcentage moyen
|
%
|
30,44%
|
69,56%
|
|
Attitude générale de l'étudiant
à l'égard de l'enseignant qui n'est pas un modèle pour
lui
|
|
Non
|
Oui
|
être régulier
|
%
|
17,9%
|
82,1%
|
être ponctuel
|
%
|
19,6%
|
80,4%
|
se préparer à recevoir le cours
|
%
|
47,3%
|
52,7%
|
étudier les cours de la même
façon
|
%
|
58,9%
|
41,1%
|
participer au cours
|
%
|
17,9%
|
82,1%
|
suivre le cours sans difficulté
|
%
|
21,4%
|
78,6%
|
poser des questions lorsqu'on est en
difficultés
|
%
|
69,6%
|
30,4%
|
être concentré pendant le cours
|
%
|
30,4%
|
69,6%
|
révision des cours après les avoir
reçus
|
%
|
64,3%
|
35,7%
|
recherche et lectures ayant trait au cours
|
%
|
30,4%
|
69,6%
|
solliciter son éclairage en dehors du
cours
|
%
|
51,8%
|
48,2%
|
Attitude générale de l'étudiant
à l'égard de l'enseignant non modèle
|
|
70%
|
|
Attitude négative
|
30%
|
|
Attitude positive
|
7.1.13. Classification des critères
Sur les six critères retenus et qui contribuent
significativement au choix d'un enseignant en modèle par les
étudiants, trois ont obtenus une note au-dessus de la moyenne (= 3).
Deux autres se sont rapprochés de la moyenne. Le critère le plus
<< séduisant » est celui qui porte sur << La
maîtrise de son sujet par l'enseignant » (5,24 / 6) et, dans
une moindre mesure, << La rigueur méthodologique de
l'enseignant » (4,44 / 6). Celui des critères qui accroche le
moins les étudiants porte sur << Les principes et les valeurs
de l'enseignant »
Classification des critères de choix d'un
enseignant en modèle
Note moyenne obtenue par chaque
critère
4
2
6
5
3
0
1
2,41
5,24
4,44
3,3
2,86 2,81
c1
c2
c3
c4
c5
c6
Différents critères
N
C1 : Les principes et les valeurs
de l'enseignant-modèle
: La maîtrise de son sujet
par l'enseignant-modèle
C3 : La rigueur
méthodologique de l'enseignant-modèle
C4 : La disponibilité de
l'enseignant-modèle
C5 : L'assiduité de
l'enseignant-modèle
C6 : La motivation que
l'enseignant-modèle suscite en l'étudiant
7.2. Présentation et analyse bivariée des
résultats
Dans le but d'apprécier la validité ou non des
différentes hypothèses de recherche que nous avons retenues, nous
avons procédé à un croisement de chacune des variables
constitutives des thèmes respectifs d'avec la variable dépendante
de notre hypothèse générale (les meilleures performances
des étudiants).
7.1.1. Les principes et les valeurs de l'enseignant-modèle
* meilleures performances de l'étudiant
Le modèle possède des qualités que
convoite l'observateur. Dans le cadre de l'exercice de sa profession,
l'enseignant se présente aux étudiants avec des atouts
personnels. Parmi eux, les règles qui guident sa conduite et les valeurs
morales qu'il défend.
A l'analyse, il ressort que, conformément à nos
attentes, les étudiants ayant de meilleures performances s'appuient,
pour ce faire, sur les principes et valeurs de l'enseignant-modèle. A
cet effet, la corrélation linéaire de Pearson entre chacune des
variables constitutives des principes et valeurs de l'enseignant-modèle
et les meilleures performances des étudiants donne, en signification
rapprochée basée sur une approximation normale, respectivement
les valeurs 0,528 (les étudiants les plus
performants partagent les mêmes principes que leur
enseignant-modèle), 0,161 (les principes de l'
enseignant-modèle sont remarquables), 0,813
(les principes de leur enseignant-modèle retiennent
l'attention des étudiants les plus performants), 0,374
(les étudiants les plus performants accordent du
crédit aux valeurs de leur enseignant-modèle), 0,117
(les étudiants les plus performants adhèrent aux
valeurs défendues par leur enseignant-modèle) et
0,067 (les étudiants les plus performants partagent les
mêmes valeurs que leur enseignant-modèle).
Chacune de ces valeurs du coefficient de corrélation
induit une association linéaire entre ces variables et « les
meilleures performance des étudiants ». Ce qui implique la
validation de chacune des hypothèses alternatives se rapportant aux
variables de HR 1 et, par conséquent, la
vérification de l'hypothèse de recherche selon
laquelle : « Les principes et les valeurs de leur
enseignant-modèle incitent les étudiants à de meilleures
performances ».
7.1.2. La maîtrise de son sujet par
l'enseignant-modèle * meilleures performances de l'étudiant
L'enseignant, au-delà du parchemin obtenu et qui lui
confère de ce fait la capacité à dispenser quelques
enseignements que ce soit, doit faire montre de la maîtrise de la science
pour laquelle il a obtenu un grade. La sûreté avec laquelle il
dispense ses enseignements est un élément qui met en confiance
les apprenants tout en constituant un attrait, pour ces derniers, qui s'en
inspirent pour lui ressembler en prenant modèle sur lui. Puisqu'il est
un modèle d'acquisition de connaissances, les étudiants s'en
inspireront pour réaliser des performances de plus en plus
meilleures.
Nous avions pronostiqué d'une corrélation entre
la maîtrise du sujet dont fait montre l'enseignant-modèle et les
meilleures performances des étudiants. Pour le vérifier, nous
avons recherché la corrélation linéaire entre chacune des
variables que nous avons retenues comme permettant de mettre en relief la
maîtrise de son sujet par l'enseignant-modèle.
Notre pronostic se trouve être vérifié. En
effet, les valeurs du coefficient de corrélation linéaire de
Pearson, en signification rapprochée basée sur une approximation
normale, pour les différentes variables sont respectivement :
0,978 (les étudiants les plus performants pensent
que la préparation du cours de leur enseignant-modèle est faite
avec application), 0,873 (les étudiants les
plus performants sont attirés par la présentation que fait leur
enseignant-modèle de son cours) 0,807 (les
étudiants les plus performants pensent que leur enseignant-modèle
fait suffisamment référence aux auteurs pendant son cours),
0,099 (les étudiants les plus performants pensent
que leur enseignant-modèle fait référence aux concepts et
théories lors de la présentation de son cours ) et
0,168 (les étudiants les plus performants pensent
que leur enseignant-modèle est ouvert aux contributions).
Les valeurs du coefficient de corrélation sont toutes
significatives et permettent d'affirmer d'une association linéaire entre
chacune des variables de HR 2 et « les meilleures performances des
étudiants ». Nous pouvons par conséquent dire que :
« De meilleures performances des étudiants peuvent se
comprendre par la maîtrise du sujet dont fait montre leur
enseignant-modèle »
7.1.3. La rigueur méthodologique de
l'enseignant-modèle * meilleures performances de l'étudiant
La rigueur méthodologique de l'enseignant, loin de
constituer une barrière pour l' << élection >> d'un
enseignant en modèle, est un élément important sur lequel
les étudiants se référent pour améliorer leur
approche de la science acquise et leur performances. La rigueur
méthodologique vient aider l'étudiant à mieux
sélectionner, organiser, classer ses idées pour un
résultat optimum.
Les variables que nous avons retenues comme exprimant la
rigueur méthodologique de l'enseignant-modèle sont :
l'application de l'enseignant, l'illustration de son cours à l'aide
d'exemples et sa sévérité.
La conjecture que nous avons faite quant à l'existence
d'un lien entre la rigueur méthodologique de l'enseignant-modèle
et les meilleures des apprenants se trouve justifiée. La recherche
d'association linéaire entre chacune de ces variables et les meilleures
performances des étudiants nous révèle que l'association
linéaire est réelle. D'ailleurs les valeurs du coefficient de
corrélation de Pearson, en signification rapprochée basée
sur une approximation normale, sont, pour le cas d'espèce,
respectivement : 0,974 (les meilleurs étudiants
pensent que leur enseignant-modèle est appliqué),
0,185 (les meilleurs étudiants pensent que leur
enseignant-modèle illustre son cours à l'aide d'exemples)
et 0,421 (les meilleurs étudiants pensent que leur
enseignant-modèle est sévère). Toutes ces valeurs
significatives du coefficient de corrélation linéaire de Pearson
impliquent qu'il y a une association linéaire entre chaque variable et
les meilleures performances des étudiants. Ce qui nous permet donc de
dire que : << La rigueur méthodologique de
l'enseignant-modèle est en relation avec les meilleures performances des
étudiants >>
7.1.4. La disponibilité de l'enseignant-modèle *
meilleures performances de l'étudiant
Etre disponible, c'est avoir du temps libre pour
résoudre les difficultés inhérentes à la
compréhension cours par les étudiants. Et pour un étudiant
qui sait qu'il peut rencontrer aisément un enseignant pour lui exposer
les difficultés qu'il rencontre dans la compréhension de son
cours, c'est un tremplin pour avoir de bonnes performances car toutes les
difficultés ou presque sont effacées en rencontrant
l'enseignant.
L'association linéaire recherchée entre chaque
variable constituant la disponibilité de l'enseignant et la variable
dépendante << les meilleures performances des étudiants
>> se trouve
confirmée. Les valeurs respectives, en signification
rapprochée basée sur une approximation normale, du coefficient de
corrélation linéaire de Pearson sont : 0,687
(les étudiants performants rencontrent aisément leur
enseignant-modèle), 0,884 (les
étudiants performants trouvent que l'accueil de leur
enseignant-modèle est chaleureux), 0,631 (les
étudiants performants pensent que leur enseignant-modèle consacre
assez de temps à résoudre leurs difficultés )
et 0,537 (les étudiants performants pensent que
leur enseignant-modèle honore aux rendez-vous de travail pris).
Toutes ces valeurs du coefficient de corrélation de
Pearson indiquent l'existence d'une association linéaire dans les divers
croisements. Cette association linéaire peut être
inférée à l'hypothèse de recherche qui contient ces
variables. Nous pouvons de ce fait dire que : << La
disponibilité de l'enseignant-modèle conduit à de
meilleures performances de la part des étudiants ».
7.1.5. L'assiduité de l'enseignant-modèle *
meilleures performances de l'étudiant
Pour être << élu » en modèle,
l'enseignant doit être régulièrement présent au
cours. Cette présence régulière vient renforcer
l'empreinte que l'enseignant a sur les apprenants et peut être
considérée comme un gage réel pour l'amélioration
des performances des apprenants, et partant de meilleures performances.
L'assiduité se présente comme la direction normale à
suivre ; direction donnée par l'enseignant et qui invite les
étudiants à faire de même.
Nous avons émis l'hypothèse selon laquelle
l'assiduité de l'enseignant-modèle favorisait de meilleures
performances de la part des étudiants. Cette hypothèse trouve
toute sa signification à travers la recherche de l'association
linéaire entre chacune des variables constitutives de l'assiduité
et les meilleures performances des étudiants. En effet, les valeurs du
coefficient de corrélation de Pearson en signification rapprochée
basée sur une approximation normale sont respectivement : 0,974
(les meilleurs étudiants trouvent leur
enseignant-modèle régulier au cours), 0,026
(les meilleurs étudiants pensent que leur
enseignant-modèle est ponctuel au cours), 0,741
(les meilleurs étudiants estiment que leur
enseignant-modèle utilise entièrement sont temps de cours)
et 0,445 (les meilleurs étudiants trouvent leur
enseignant-modèle couvre complètement son plan de cours). On
peut conclure, à partir de ces résultats significatifs du
coefficient de corrélation linéaire de Pearson, qu'il existe bel
et bien une association linéaire entre chacune de ces variables et les
meilleures performances des étudiants. Nous pouvons
donc en inférer l'association à HR 5 et dire que :
<< De meilleures performances des étudiants peuvent
s'expliquer par l'assiduité de l'enseignant-modèle
»
7.1.6. La motivation que l'enseignant-modèle suscite en
l'étudiant * meilleures performances de l'étudiant
Un sentiment d'efficacité personnelle
élevé permet à la fois de maintenir un effort dans
l'optique d'atteindre un but et l'accomplissement de l'être humain. Nous
avons émis l'hypothèse selon laquelle << La motivation que
suscite l'enseignant-modèle accroît le sentiment
d'efficacité personnelle de l'étudiant ». Parce que
l'étudiant veut << être comme » l'enseignant,
cognitivement parlant, il se sent davantage capable d'y arriver. Pour y
parvenir, il va mobiliser tout son potentiel cognitif pour ne pas être en
contradiction avec lui-même et avoir de meilleures performances. Ce qui
contribuera à accroître davantage son sentiment
d'auto-efficacité.
Il ressort du dépouillement du test de niveau de
sentiment d'auto-efficacité que la plupart des étudiants
performants et ayant un enseignant en modèle (76,5%), atteignait un
niveau moyen (17,09%) ou élevé (59,41%) de sentiment
d'efficacité personnelle. Ce qui nous permet de dire que notre
hypothèse se trouve vérifiée. Car << La
motivation que suscite l'enseignantmodèle accroît le sentiment
d'efficacité personnelle de l'étudiant-observateur
»
Chapitre 8 : La discussion des résultats
8.1. Discussion
La présentation des résultats de notre recherche
nous a permis de faire le constat selon lequel la plupart des étudiants
performants ont un modèle (91,4%). Si on ne peut affirmer de
manière péremptoire que cette performance des étudiants
s'explique exclusivement par le fait qu'ils ont chacun un modèle, on ne
peut pas occulter, pour autant, le lien qui existe entre les performances des
étudiants et la possession d'un modèle dans le corps enseignant.
Ce qui revient à dire que l'enseignant comme modèle est un des
facteurs conduisant à de meilleures performances des apprenants.
Toutefois, une question revient : celle de savoir si un étudiant peut
avoir plus d'un modèle ou encore si le fait d'avoir un modèle (un
seul) contribue de manière significative à un arasement des
performances au niveau des UV pour lesquelles l'étudiants n'a pas
forcément un modèle ? La réponse à une telle
question ne peut se donner qu'à partir de l'observation de l'attitude de
l'étudiant à l'égard de l'enseignant non modèle. Il
apparaît clairement que les étudiants ayant de bonnes
performances, ont également une bonne attitude à l'égard
de leurs enseignants en général. Il existe néanmoins une
différence (pas très significative) entre l'attitude à
l'égard du modèle et à l'égard du non
modèle. Ce qui nous conduit à dire que les étudiants,
engagés dans l'acquisition des connaissances, adoptent
nécessairement l'attitude la meilleure pour une acquisition efficiente.
Toutefois, le fait de posséder un modèle dans le corps enseignant
vient en rajouter sur la performance des apprenants.
Quant au choix du modèle, des trois conditions à
satisfaire (Marx & Roman, 2002), et qui portent sur <<
l'accessibilité de la réussite du modèle » et
<< la perception du modèle comme similaire à soi » et
<< l'accord d'une plus grande importance au groupe qu'on partage avec le
modèle », seule l'accessibilité de la réussite du
modèle est ici considérée. Et ce manquement, pour autant,
ne désoriente pas la recherche car, si pour certains auteurs (Tesser,
1988 ; Lockwood & Kunda, 1997 ; Marx & Roman, 2002) ces trois
conditions doivent être absolument satisfaites, c'est parce qu'ils ont
traité du modèle appliqué aux jeunes enfants. Or, pour le
cas de figure, il s'agit au minimum de grands adolescents si ce n'est de
personnes adultes.
Ayant constaté que, pour l'essentiel, les
critères à mettre en exergue par l'enseignant pour <<
séduire » les étudiants et être << élu
» en modèle sont en association linéaire d'avec les
meilleures performances des apprenants, on ne saurait penser que ces
critères retenus se valent, ou encore qu'elles ont la même
compétitivité. Si nous ne pouvons pas dire que la liste des
critères soit exhaustive, ceux retenus n'ont pas été
logés à la même enseigne par les étudiants. Cette
classification apporte une nouvelle lisibilité sur l'ordre d'importance
des critères à mettre en valeur par les enseignants, et qui
auront un peu plus de chance de captiver l'attention des apprenants.
8.2. Limites
Dans cette recherche, nous avons à la fois
montré le fait que les étudiants performants avaient un
enseignant en modèle qui les incitait à mieux travailler, mais
aussi les critères qui ont prévalu au choix de cet enseignant en
modèle. Toutefois, il y a nécessité de s'approprier les
résultats de cette étude avec beaucoup de retenues.
Une première retenue reposerait sur les critères
dont les enseignants doivent faire montre pour être << élus
» en modèle. Une étude plus ambitieuse porterait par exemple
sur un inventaire exhaustif des critères de choix d'un enseignant en
modèle par les étudiants.
Une seconde retenue porterait sur le caractère
dirigiste de notre étude dû au fait que l'instrument de mesure a
été construit au moyen de questions fermées (avec deux
modalités). Ce qui peut contribuer à une perte d'information. Une
échelle de Lickert à cinq modalités, par exemple,
permettrait de percevoir les nuances qui existeraient entre les diverses
variables du questionnaire ; ce qui apporterait une perception
(peut-être) autre du problème que nous avons
étudié.
Notre étude ne donne pas aussi une lisibilité
sur les différences existant entre le choix d'un modèle dans deux
départements d'étude différents, et laisse entrevoir que
tous les modèles se valent.
Notre étude n'explique pas pourquoi certains
étudiants, au début, se choisissent un modèle et, plus
tard, « tuent » leur modèle.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Tout au long de cette étude, il a été
question pour nous de poser le problème de l'apprentissage au moyen d'un
modèle connu sous l'appellation << Apprentissage sociocognitif par
observation >> (ASCO). Nous l'avons expérimenté dans le
cadre universitaire, spécifiquement la Faculté des Lettres et
Sciences Humaines de l'Université de Douala.
Il est apparu que la plupart des meilleurs étudiants
avait chacun un enseignant en modèle dans le corps enseignant de leur
département d'étude. Ce résultat vient ainsi renforcer
l'hypothèse que nous avions émise, à savoir que <<
De meilleures performances des étudiants peuvent s'expliquer par le
choix d'un enseignant en modèle >>. En outre, nous avons
recensé les critères ou qualités que doivent
développer ou présenter les enseignants et qui président
à leur << choix >> en modèle. Sans être
exhaustif, nous avons remarqué que ces critères avaient une
incidence réelle sur les performances des apprenants. Enfin, nous avons
pu établir un classement de ces critères afin de
déterminer ceux qui sont les plus sollicités par les
étudiants. Notre étude, loin de jeter le discrédit sur les
enseignants, vient réveiller le mode de transmission des connaissances,
bref la pédagogie employée. L'enseignant comme modèle
d'acquisition des connaissances vient en rajouter sur l'investissement cognitif
des apprenants et leurs performances pour une Faculté des Lettres et
Sciences Humaines distinguée.
La présente étude appelle d'autres. Et de
nombreux domaines peuvent être explorés à l'avenir.
Notamment une étude comparative de l'impact de
l'enseignant-modèle sur les apprenants moins performants et plus
performants ; ou encore une étude portant sur la
dépréciation de l'école dans les couches
défavorisées au profit du football, nouvel eldorado.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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préparer et rédiger une thèse de doctorat, un
mémoire de DEA ou de maîtrise ou tout travail universitaire.
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Psychologie sociale expérimentale. Paris : A. Colin
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de l'acte éducatif : Le nouveau triangle pédagogique. Annales
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Motivation by positive or negative role models: Regulatory focus determines who
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(majoritaire vs. minoritaire) de leurs modèles professionnels. Revue
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Protecting women's math test performance. Personality and Social Psychology
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12. Piéron, H. (2001). Vocabulaire de
psychologie. Paris : Dunod.
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recherche en sciences sociales. Paris : Dunod.
14. Reuchlin, M. (1995). Les méthodes en psychologie.
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15. Ryan R. M. & Deci E. L. (2000) Intrinsic and extrinsic
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17. Winnykamen, F. (1982). L'apprentissage par observation.
Revue Française de Pédagogie, N°
59
18. Winnykamen, F. (1990). Apprendre en imitant ?.
Paris : Puf.
Annexe 1
La présentation d'un stimulus
inconditionnel (la La présentation d'un stimulus
neutre (la sonnerie)
nourriture) entraîne une réponse salivaire dite
n'entraîne aucune réponse salivaire chez le chien
inconditionnelle chez le
chien
La présentation simultanée des deux stimuli
(sonnerie + la nourriture) entraîne une réponse
salivaire dite inconditionnelle chez le chien
Après avoir répété un certain
nombre de fois la présentation simultanée des deux stimuli, on
constate que la présentation du seul stimulus neutre entraîne une
réponse salivaire chez le chien. On dit alors que la réaction
conditionnelle est établie : le stimulus initialement neutre est devenu
un stimulus conditionnel capable de provoquer une réaction salivaire
qualifiée de réponse conditionnelle.
Annexe 2
Annexe 3a
Annexe 3b
Annexe 3c
96
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 6
Comportement
Facteurs Facteurs
environnementaux personnels
( Evénements cognitifs, affectifs et biologiques)
Réciprocité triadique dans la SLT de Albert
Bandura
L'enseignant comme modede d'acquisition de connaissances et
performances acadOmiques de l'Otudiant
Annexe 7
TABLEAU DE CONGRUENCE
VI : Le choix d'un enseignant en modele
Decomposition factorielle Sous-variables
VD : De meilleures performances des
etudiants
HG
HYPOTHESE GENERALE : De meilleures performances des
etudiants dans une UV peuvent-elles s'expliquer par le choix d'un enseignant en
modele ?
HYPOTHESES DE RECHERCHE
|
HR1 : La renommee de l'enseignant entrain
de meilleures performances de la part des etudiants
HR2 : La competence de l'enseignant determine de
meilleures performances pour les etudiants
HR3 : Les principes auxquels adhere
l'enseignant
inspirent de meilleures performances aux etudiants
HR4 : La rigueur methodologique de
l'enseignant
est en relation avec les meilleures performances des etudiants
HR5 : La pluridisciplinarite de l'enseignant est
liee aux meilleures performances des etudiants
HR6 : L'eloquence affichee de l'enseignant est
un
gage pour de meilleures performances des etudiants
HR7 : De meilleures performances des
etudiants
peuvent se comprendre par la maitrise du sujet dont fait etalage
l'enseignant
HR8 : Les valeurs defendues par l'enseignant
incitent a de meilleures performances des etudiants
HR9 : La disponibilite de l'enseignant conduit a
de meilleures performances de la part des etudiants
HR10 : De meilleures performances des
etudiants
peuvent s'expliquer par la regularite de l'enseignant
99
|
VD
|
VARIABLES
|
La renommee
La competence
Les principes auxquels il adhere La rigueur methodologique
La pluridisciplinarite
L'eloquence
La maitrise de son sujet
Les valeurs qu'il defend La disponibilite
La regularite
|
VD
|
INDICATEURS
|
La renommee
La competence
L'autorite
La rigueur methodologique
L'Ouverture d'esprit La pluridisciplinarite L'eloquence
La ponctualite
La prestance
La maitrise de son sujet La sympathie
La disponibilite
La comprehension ( ) La regularite
L'aura
Les principes auxquels il adhere
Les valeurs qu'il defend
La presentation physique
|
VD
|
HYPOTHESE GENERALE
|
VI
|
VD
|
L'enseignant comme modede d'acquisition de connaissances et
performances acadOmiques de l'Otudiant
100
ITEMS
|
|
GUIDE D'ENQUETE
|
Theme 1 Theme 2 Theme 3 Theme 4 Theme 5 Theme 6 Theme 7 Theme
8 Theme 9 Theme 10 Theme 11
|
THEMES DU QUESTIONNAIRE
|
Theme 1 : Identification du participant
Theme 2 : La renommee de l'enseignant
Theme 3 : La competence de l'enseignant
Theme 4 : Les principes qui gouvernent l'enseignant
Theme 5 : La rigueur methodologique
Theme 6 : La pluridisciplinarite de l'enseignant
Theme 7 : L'eloquence de l'enseignant
Theme 8 : La maItrise de son sujet
Theme 9: Les valeurs defendues par l'enseignant
Theme 10 : La disponibilite de l'enseignant
Theme 11 : La regularite de l'enseignant
|
MODALITES DES VARIABLES
|
HR1
HR2
HR3
HR4
HR5
HR6
HR7
HR8
HR9
HR10
|
QUESTIONNAIRE
Thème 1 : Identification
N° matricule
1.
A quel département de la Faculté des Lettres et
Sciences Humaines appartenez-vous ? ANLE COM ETAF FREF GEO HIST
PHPS SOCI
2.
Quel niveau faites-vous ? I II III
IV
3.
De quel sexe êtes-vous ? M F
4. Quel rang avez-vous occupé pour accéder en
classe supérieure ?
1er - 3ème 4ème -
6ème 7ème - 9ème
5. Quel âge avez-vous ?
17-20 ans 21-24 ans 25-28 ans + de 28 ans
6.
Parmi vos enseignants de la Faculté, avez-vous un
modèle qui vous incite à mieux travailler ? Oui Non
Si Non, donner les qualités
à mettre en relief par les enseignants pour être élus en
modèle par vous (au moins trois) et ne continuez plus à
remplir ce questionnaire.
a
b
c
d
e
f
Si Oui, continuez à remplir ce
questionnaire en vous reportant au thème 2
Thème 2 : Les principes de l'enseignant et
les valeurs qu'il défend
7. Partagez-vous les mêmes principes que votre
modèle ?
Oui Non
8.
Ses principes sont-ils suffisamment remarquables ? Oui
Non
9.
Ses principes retiennent-ils votre attention ? Oui
Non
10.
Accordez-vous du crédit aux valeurs que défend
votre modèle ? Oui Non
11.
Adhérez-vous aux valeurs que défend votre
modèle ? Oui Non
12.
Partagez-vous les mêmes valeurs que votre modèle
? Oui Non
Thème 3 : La maîtrise de son
sujet
13.
Pensez-vous que la préparation de son cours
est faite avec application ? Oui Non
14.
La présentation qu'il fait de son cours
retient-elle votre attention ? Oui Non
15.
Fait-il suffisamment référence aux
auteurs ? Oui Non
16.
Fait-il référence aux concepts et
théories ? Oui Non
17.
Est-il réceptif aux contributions autres ?
Oui Non
Thème 4 : La rigueur
méthodologique
18.
Pensez-vous que votre modèle soit
appliqué ? Oui Non
19.
Illustre-t-il son cours à l'aide d'exemples
? Oui Non
20. Votre modèle est-il
sévère ? Oui Non
Thème 5 : La disponibilité de
l'enseignant
21.
Rencontrez-vous facilement votre modèle, en
dehors du cours ? Oui Non
22.
L'accueil de votre enseignant est-il chaleureux ?
Oui Non
23.
Consacre-t-il suffisamment de temps dans la
résolution de vos difficultés ? Oui
Non
24.
Honore-t-il aux rendez-vous de travail pris avec
vous ? Oui Non
Thème 6 : L'assiduité de
l'enseignant
25.
La présence de votre modèle au cours
est-elle effective ? Oui Non
26. Votre modèle est-il ponctuel ?
Oui Non
27.
Utilise-t-il entièrement le temps
alloué à son cours ? Oui Non
28.
Couvre-t-il entièrement son plan de cours ?
Oui Non
L'enseignant comme modOle d'acquisition de connaissances et
performances acadOrniques de l'Otudiant
104
9 - Si quelque chose a l'air trop complique, je ne prends
meme pas la peine d'essayer.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
6 - J'abandonne les choses avant de les avoir
terminees.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
7 - Si j'apercois quelqu'un que j'aimerais rencontrer, je
vais vers cette personne plutot que d'attendre qu'elle vienne vers moi.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
8 - fevite de faire face aux difficultes.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
Theme 7 : L'emulation que l'enseignant suscite en
vous
ECHELLE D'EVALUATION DU SENTIMENT D EFFICACITE
PERSONNELLE (Auteurs : SHERER et Coll. Traduction et adaptation :
0. CHAMBON) Rehab InfoWeb : http://www.rehab-infoweb.net/
Ce questionnaire consiste en une serie d'affirmations que
vous devez lire; puffs, vous devez decider a quel point ces affirmations
correspondent a l'image que vous vous faites de vous-meme. Vous allez
probablement etre d'accord avec certaines affirmations et pas d'accord avec
certaines autres affirmations. S'il vous plait, veuillez indiquer vos propres
sentiments a propos de chaque affirmation ci-dessous en entourant le degre
d'accord qui decrit le mieux vos sentiments. S'il vous plait, soyez attentif a
vous decrire vous-meme tel que vous etes reellement et non pas tel que vous
aimeriez etre.
1 - Quand je fais des projets, je suis certain de pouvoir les
mettre a execution.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
2 - Un de mes problemes est que je ne peux pas me mettre au
travail lorsqu'il faudrait.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
3 - Si je n'arrive pas a faire quelque chose du premier
coup, je continue d'essayer jusqu'd ce que j'y arrive.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
4 - Il m'est difficile de me faire de nouveaux amis.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
5 - Quandfetablis des objectify qui soot importants pour
moi, it est rare que je les atteigne.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
L'enseignant comma modede d'acquisition de connaissances et
performances acadOmiques de l'Otudiant
105
21 - Mes amis actuels, je les ai parce que j'ai des capacites
a Tier des amities.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
10 - Si je rencontre quelqu'un d'interessant, mais avec qui
it est tres difficile de her amitie, je vais vite arreter tout effort de her
amitie avec cette personne.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
11- Quand j'ai quelque chose de desagreable a faire, je m5t
colle jusqu'd ce que je l'aie completement termine.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
12 - Quand je decide de faire quelque chose, je m'y consacre
immediatement.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
13 - Quand j'essaie d'apprendre quelque chose de nouveau,
j'abandonne tres vite si je n'y arrive pas tout de suite.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
14 - Quand j'essaie de devenir ami avec quelqu'un, mais
qu'au depart cette personne ne semble pas interessee par moi, j'abandonne tres
facilement.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
15 - Quand des problemes inattendus surviennent, j'arrive
bien a y faire face.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
16 - Je n'arrive pas a me comporter comme je he voudrais
Tors de reunions sociales (fetes, repas, aperitifs' etc.).
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
17 - .1' ai confiance en moi.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
18 - Mes amis actuels, je les ai parce que c'est moi qui, au
depart, ai fait l'effort de Tier amitie.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
19 - .1' abandonne facilement.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
20 - Il me semble que je suis capable de faire face a la
plupart des problemes qui surviennent dans ma vie.
q Absolument pas d'accord Plutot pas d'accord Ni d'accord, ni
pas d'accord Plutot d'accord Tout a fait d'accord
CLASSIFICATION DES CRITERES DE CHOIX DE L'ENSEIGNANT EN
MODELE
Classez les 6 critères suivants qui ont
prévalu au choix de votre enseignant comme modèle en attribuant
une valeur à chacun. (NB : Vous disposez des chiffres allant de 1
à 6. Etant entendu qu'à un critère correspond une et une
seule valeur. 1= critère le moins important et
6 = critère le plus important)
Critères
|
Valeur
|
Ses principes et les valeurs qu'il défend
|
|
Sa maîtrise du sujet
Sa rigueur méthodologique
Sa disponibilité
Son assiduité
L'émulation qu'il suscite en vous
Si vous avez d'autres critères pertinents,
proposez-les
a
b
c
ATTITUDE GENERALE DE L'ETUDIANT A L'EGARD DE L'ENSEIGNANT
MODELE
1. Etes-vous régulier (ère) à son cours
?
Oui Non
2.
Etes-vous ponctuel (le) à son cours ? Oui Non
3.
Vous préparez-vous à son cours avant de le
recevoir ? Oui Non
4.
Etudiez-vous ses cours de la même façon que ceux
des enseignants qui ne sont pas des modèles pour vous ?
Oui Non
5. Participez-vous à son cours ? Oui Non
6.
Suivez-vous son cours sans difficulté ? Oui
Non
7.
Posez-vous des questions lorsque vous êtes en
difficulté ? Oui Non
8.
Etes-vous concentré(e) à son cours ? Oui
Non
9.
Révisez-vous ses cours juste après les avoir
reçus ? Oui Non
10.
Faites-vous des lectures et des recherches ayant trait
à son cours ? Oui Non
11. Sollicitez-vous son éclairage en dehors du cours ?
Oui Non
Si Non, donnez les raisons pour
lesquelles vous ne sollicitez pas son éclairage
1
2
3
ATTITUDE GENERALE DE L'ETUDIANT A L'EGARD DE L'ENSEIGNANT
QUI N'EST PAS CHOISI EN MODELE
1. Etes-vous régulier (ère) à son cours
?
Oui Non
2.
Etes-vous ponctuel (le) à son cours ? Oui Non
3.
Vous préparez-vous à son cours avant de le
recevoir ? Oui Non
4.
Etudiez-vous ses cours de la même façon que ceux
de votre enseignant modèle ? Oui Non
5. Participez-vous à son cours ? Oui Non
6.
Posez-vous des questions lorsque vous êtes en
difficulté ? Oui Non
7.
Suivez-vous son cours sans difficulté ? Oui
Non
8.
Etes-vous concentré(e) à son cours ? Oui
Non
9.
Révisez-vous ses cours juste après les avoir
reçus ? Oui Non
10.
Faites-vous des lectures et des recherches ayant trait
à son cours ? Oui Non
11.
Sollicitez-vous son éclairage en dehors du cours ?
Oui Non
Si Non, donnez les raisons pour
lesquelles vous ne sollicitez pas son éclairage
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