CHAPITRE 1 : APPROCHE MATHEMATIQUES SUR LES
ELEMENTS D'UNE LIGNE DE TRANSPORT HAUTE TENSION
1-1 INTRODUCTION
Les réseaux électriques sont depuis longtemps
l'objet d'études dans le but de maîtriser leur bon usage pour les
processus qu'ils alimentent : les principaux aspects abordés sont la
conception, l'exploitation et l'évolution. A noter que, dans ce
document, le vocable « processus » est utilisé
avec son sens général « d'application » pour
l'utilisateur d'électricité (tertiaire, infrastructure,
industrie, gestionnaire de réseau). L'importance donnée à
ces études est cependant croissante dans le contexte mondial
récent. L'objectif des calculs est d'analyser et prévoir les
réactions du système aux diverses sollicitations ; leur
portée touche l'élaboration de l'architecture, les choix des
caractéristiques des matériels et les règles
d'exploitation.
Le processus global de mise en oeuvre des calculs portant sur
ces différents aspects suit une démarche scientifique classique,
donc simple sur le principe mais précise et rigoureuse dans son
exécution. Dans ce paragraphe seront successivement abordés les
étapes de la méthode de calcul des éléments R, L, C
d'une ligne haute tension.
1-2 LES ETAPES DE LA METHODE DE
CALCUL
Les différentes étapes du calcul des
systèmes électriques sont décrites tel qu'il
suit :
· Besoin
La finalité du calcul est de prévoir le
comportement quantitatif d'un système réel afin de le
dimensionner ou de connaître son fonctionnement ou de maîtriser son
exploitation.
· Analyse qualitative
L'analyse a priori du système par l'expérience
et le savoir-faire, permet d'établir une liste qualitative des
phénomènes importants pour l'application.
· Phénomènes & évènements
étudiés
Cette étape consiste à sélectionner,
à partir de l'analyse précédente, les
phénomènes sur lesquels seront faits les calculs.
Ø Analyse quantitative
La mise en oeuvre de l'outil numérique de
quantification comporte :
Ø De la modélisation
Modéliser un réseau électrique, c'est
représenter chaque élément et toutes les interconnections
entre ces éléments, par les équations traduisant les
comportements électrique, magnétique et mécanique ; cette
formalisation doit être adaptée aux phénomènes qui
sont étudiés.
Ø De la simulation
Simuler un réseau électrique, c'est
résoudre simultanément toutes les équations du
modèle. La mise en oeuvre de la simulation sur ordinateur se fait par
l'exécution d'un programme de calcul. Ainsi dans notre étude nous
avons choisit comme outil de simulation le logiciel
MATLAB/SIMULINKTM.
1-3 METHODE GENERALE DE CALCUL
Sur une ligne de transport électrique on
rencontre :
v L'impédance effective longitudinale (composée
de la résistance linéique R'=R1 et de la
réactance linéique X' = jùL1) :
Zllongitidunale = R' + jX'
[Ù/m] (1.1)
v L'impédance effective transversale composée de
la susceptance linéique :
Y' = jùC' [S/m] C' (1.2)
1-4 / LES RESEAUX
SYMETRIQUES
Tous les réseaux électriques peuvent être
représentés à l'aide d'une matrice d'impédance `Z'
telle que :
U = Z I [V] (1.3)
Où `U' est le vecteur tension phase/neutre et
`I' le vecteur courant de phase.
Ainsi on peut définir la matrice d'une ligne en la
matérialisant sous la forme matricielle ci-dessous.
(1.4)
1-5 MATRICE DES RESISTANCES ET DES INDUCTANCES
LOGITUDINALES LINEIQUES
En considérant la tension induite entre conducteurs
définie par l'expression ci-dessous :
(1.5)
Dans l'hypothèse d'un réseau triphasé
parfaitement équilibré nous avons trois phases variant
sinusoïdalement, d'où la relation matricielle:
(1.6) où
« s = j.ù ».
« R3' » et « Rn' » sont
les résistances linéiques des conducteurs `3' et `n',
L'inductance mutuelle linéique (1.7)
L'inductance linéique propre (1.8)
Or, nous avons (régime équilibré) : (1.9)
1-6 NOTION DE MATRICE D'IMPEDANCE
EFFECTIVE
En diagonalisant la matrice (1.6) nous avons :
(1.10)
Ceci revient donc à étudier
séparément chaque phase, chacune ayant une impédance
dite
« Effective ». A présent, considérons
que la géométrie des trois phases est également
symétrique.
Nous avons alors :
M'12 = M'13 = M'23 = M
;
M'11 = M'22 = M'33 =
L
R'1 = R'2 = R'3 =
R'.
Ordres de grandeur :
R = 0,03
X = 0,3 (conducteurs en faisceau)
[Ù/km]
X = 0,4 (conducteurs simple)
L'étude d'un seul circuit donne directement la
solution globale du système triphasé par la matrice.
(1.11)
- U'= R'+s(L'-M').I = Z'eff · I
(1.12)
S'il n'y a pas de transposition et que la
ligne est courte, nous pouvons suggérer, à titre de
simplification, de moyenner les impédances effectives des trois phases
comme suit :
(1.13)
(1.14)
(1.15)
De ces transformations, nous obtenons trois relations
identiques. Au lieu d'analyser tout le système, nous pouvons
n'étudier que le comportement d'une phase.
(1.16)
Où
Z' eff est
l'impédance effective [Ù/m] ;
X=ù (L-M) la réactance
effective [Ù/m] ;
R est la résistance linéique du
conducteur [Ù/m] ;
L est la self inductance linéique
[H/m] ;
M est l'inductance mutuelle linéique
[H/m].
1-7 LE SYSTEME PER UNIT, PUISSANCE, TENSION,
PUISSANCE ET COURANT DE BASE
Le système « Per Unit » est un système
de grandeurs réduites qui permet aux spécialistes en
électricien d'avoir constamment à l'esprit des ordres de
grandeurs relatifs de certains paramètres indépendamment des
niveaux de tension et de puissance.
La puissance complexe traversant la section ð est
donnée par :
[VA]
(1.17)
Elle se décompose en
- puissance active = P [Watt]
- puissance réactive = Q [Var]
La puissance apparente, s'exprime en Volts Ampères ; le déphasage entre et est représenté par l'angle `?' dont le cosinus est
appelé « facteur de puissance ». La tension (?-N) et le
courant sont liés entre eux par la loi d'Ohm :
(1.18)
Nous définissons le système de grandeurs
réduites « Per Unit » de la manière suivante :
(1.19)
[V]
(1.20)
[VA]
(1.21)
(1.22)
Dans le système lié aux grandeurs de base (qui
sont, de préférence, réelles !), nous avons :
(1.23)
[Ù] (1.24)
La puissance complexe en pu devient, en fonction de
l'impédance `Zpu' :
(1.25)
Remarque : Nous définissons
l'admittance de base et l'admittance en pu :
(1.26)
(1.27)
La puissance complexe en pu devient, en fonction de
l'admittance Y en pu :
(1.27)
1-8 CHUTE DE TENSION SUR UNE LIGNE
Considérons une impédance de ligne `Z' dans un
système triphasé (figure 2.3). En désignant par `V' la
tension phase/neutre (comme il est d'usage), nous avons directement (Kirchhoff)
: [V] (1.28)
D'après les définitions introduites plus haut,
il vient : [V] (1.29)
Nous obtenons donc : (1.30)
Généralement, les valeurs d'impédances
des générateurs et transformateurs fournies par les constructeurs
sont donnée dans un système PER Unit dont les grandeurs de base
correspondent aux tensions et puissance nominales (par construction) de
l'appareil. Nous pouvons écrire, pour deux systèmes de base
différents les expressions : (1.31)
D'où : (1.32)
Pour les admittances, nous obtenons une formule analogue :
(1.33)
1-9/ MODELISATION DE LIGNES
Le modèle mathématique d'une ligne
aérienne ou souterraine peut, pour des longueurs de lignes pas trop
élevées (l = 100 km) et à la fréquence du
réseau, être représenté sous la forme d'un
schéma `ð' (figure 1.4). Ce schéma en `ð' possède
une impédance longitudinale comprenant la résistance
linéique et la réactance linéique de la ligne et deux
admittances transversales d'extrémité reprenant chacune la
moitié de la susceptance totale. Ce schéma se met donc sous la
forme :
Figure 1. 1 : Modèle simplifié
des lignes de transmission électriques
Où :
R : est la résistance linéique de la ligne
[Ù/m] ;
X = ù. Lu est la réactance longitudinale
linéique de la ligne [Ù/m] ;
Y/2 = ù. Cu/2 est l'admittance transversale
linéique [ìS/m] ;
L est la longueur de la ligne [m].
1-10 MODELISATION DES
TRANSFORMATEURS
Soit un transformateur monophasé possédant
N1 et N2 spires respectivement au primaire et au
secondaire (n = N1/ N2). En transposant la branche
magnétisante en tête du circuit, son schéma
équivalent peut se représenter comme ci-dessous :
U2
U1
Figure 1.2 : Modèle du
transformateur
· R étant la résistance des
enroulements primaires et secondaires :
R = R1 + N2. R2
[Ù] (1.34)
· X étant la réactance de fuite du
transformateur :
X = X f1 + N2. Xf2
[Ù] (1.35)
· Xì étant la réactance
magnétisante :
Xì = n. XM
[Ù] (1.36)
1-11 MODELISATION DES MACHINES
SYNCHRONES
Du point de vue des réseaux d'énergie, la
machine synchrone ou `alternateur', est un convertisseur
électromécanique qui, à partir de l'énergie
mécanique fournie par un moteur, renvoie dans le réseau de
l'énergie électrique sous forme triphasée. Les puissances
ainsi mises en jeu varient considérablement : depuis quelques MW pour un
alternateur d'une petite centrale, jusqu'à 1300MW pour un groupe de
production d'une centrale nucléaire. Le schéma équivalent
d'une phase de la machine synchrone est :
Figure 1.4 : Modèle simplifié de la
machine synchrone
« EV » est la tension induite aux bornes du
rotor ;
« R » est la résistance d'un
enroulement statorique ;
« XS » est la réactance synchrone.
Son ordre de grandeur est de 2 pu dans la base qui correspond aux
paramètres nominaux de la machine.
L'équation permettant de modéliser le
comportement de la machine synchrone est :
Les valeurs de R et Xs dépendent du régime
considéré :
Xs (pu) possède une valeur : - nominale ~1 à 2
;
- transitoire ~ 0,10 à 0,5 ;
- sub-transitoire ~ 0,01 à 0,05.
Pour un calcul de répartition de charge (Load Flow), on
considère la valeur nominale.
Pour un calcul simplifié de court-circuit, on
considère la valeur transitoire ou sub transitoire.
1-12 CONCLUSION
Dans ce premier chapitre, notre intérêt
était de résumer un certain nombre de calculs qui nous ont
semblé être utiles pour la suite de notre travail de recherche.
Pour cela nous avons constaté que pour des modélisations qui
seront effectuées dans les chapitres avenir, la matérialisation
des équations sous la forme matricielle semble plus malléable et
aisé.
CHAPITRE 2 :
ANALYSE DES CHARGES ET DES PUISSANCES SUR UN RESEAU
2-1/ INTRODUCTION
Une analyse des écoulements d'énergie et de
charges dans un réseau est nécessaire pendant la conception et
lors d'ajouts pour déterminer: les tensions des barres, les courants
dans les lignes et les câbles, les valeurs des puissances actives et
réactives partout dans le système et le facteur de puissance aux
différentes charges, l'emplacement de groupes de condensateurs afin
d'améliorer le profil de tension ou encore, pour diminuer la
facturation. Cette analyse des écoulements d'énergie et de
charges aussi importante soit elle car solution d'équilibre
énergétique du réseau sera le point de départ pour
effectuer une analyse de stabilité. Les équations de
l'énergie ponctuelle (la puissance) sont des équations non
linéaires en tension et ne sont solutionnables que par
itération.
2-2 / FORMULATION DU
PROBLEME)
Nous avons une série de charges à alimenter
à partir de générateurs. Tous sont dispersés et
reliés entre eux par un réseau de liaison maillé. Les
capacités de production des différents générateurs
étant connues, comment calculer l'état électrique complet
du réseau, c'est à dire les courants, tensions et puissances ? Ce
problème général est connu sous le nom de calcul de
répartition de charges. Ce calcul fait référence à
des conditions « normales » de fonctionnement et à un
régime établi.
2-3/ CONSTITUTION D'UN
RESEAU
2-3-1/ LES GENERATEURS
Les générateurs peuvent fournir une puissance
active et fournir ou absorber une puissance réactive dans certaines
limites. Les groupes importants tentent de maintenir à leurs bornes un
niveau de tension donné.
2-3-2/ LES CHARGES
La consommation d'énergie électrique est le fait
de tous les secteurs de la vie économique : industries, services,
ménages. Elle se présente sous des formes très diverses :
moteurs synchrones et asynchrones, appareils de chauffage, ... Au contraire des
générateurs, nous ne pouvons individualiser chaque consommation.
C'est l'agrégat de consommation en un noeud du réseau qui
constitue la `charge' (Load) caractérisant ce noeud. La puissance
appelée par la charge varie avec la tension et la fréquence qui
règnent au droit de cette charge. Toutefois, une analyse en
régime stationnaire suppose la constance de la fréquence [7].
Dans le cadre de cette étude, nous supposerons qu'une charge peut
être vue comme consommatrice de puissances active et réactive
(PL, QL) constantes. QL peut être
positive (cas d'une charge inductive) ou négative (cas d'une charge
capacitive). Un noeud intermédiaire (poste d'aiguillage) qui n'est pas
relié directement à une charge et/ou un générateur
sera considéré comme un noeud « charge » dont les
valeurs de P et Q sont nulles.
2-4/ BILAN DE PUISSANCE ET
BALANCIER
2-4-1/ BILAN DE
PUISSANCES
Le bilan de puissance active du réseau s'écrit :
ÓPG
=ÓPL + pertes actives du réseau
(2.1)
La somme des puissances actives injectées par les
générateurs est égale à la somme des puissances
actives absorbées par les charges, augmentée des pertes actives
du réseau (résistance des lignes, des câbles, etc.).
L'ordre de grandeur des pertes est de 5 %. Le bilan de puissance
réactive du réseau s'écrit :
ÓQG =
ÓQL + générations ou consommations
réactives du réseau (2.2).
Les sommes des puissances réactives injectées ou
absorbées par les générateurs est égales à
la somme des puissances réactives consommées/produites par les
charges augmentées de la somme des consommations/productions
réactives du réseau (réactance des lignes, des
câbles, transformateurs, banc de condensateurs etc.). L'ordre de grandeur
des consommations/productions réactives du réseau est très
variable et peut être relativement élevé. Le
problème qui survient à ce niveau est qu'il n'est pas possible de
prédire les termes qui viennent du réseau de manière
directe. En effet, ceux-ci dépendent des niveaux réels de tension
et de la répartition du transit de puissance dans les lignes et les
transformateurs. Or, c'est précisément ce transit que nous
cherchons à déterminer.
2-4-2/ LE GENERATEUR
BALANCIER
Ne connaissant pas les pertes actives en ligne, nous ne
pourrons pas imposer P en tous les noeuds (générateurs et
charges). Pour résoudre notre problème de « Load Flow
», il faut donc un noeud particulier (dont le rôle est assuré
en pratique par un groupe important ou un accès à un
réseau important) auquel la puissance active ne pourra être
imposée, mais résultera de notre calcul. Nous avons vu
qu'à chaque noeud d'un réseau il faut imposer deux des quatre
valeurs P, Q, V et ä (phase de V). Vu sa nature, ce noeud particulier se
verra également imposé comme référence de tension
et de phase (ä pris, assez naturellement, à 0) [8]. Nous introduisons
donc, dans le schéma équivalent du système
étudié, un générateur particulier, dit «
générateur balancier » ou
« slack bus ». Celui-ci permettra de faire
intervenir dans les calculs les pertes actives du réseau tout en
respectant les bilans de puissances décrits au paragraphe
précédent. Considérons le problème
élémentaire d'un générateur (VG,
PG) alimentant une charge (PL, QL) à
travers une ligne triphasée. Celle-ci sera modélisée par
son schéma équivalent en ð. Ce schéma doit
répondre à la contrainte (en pu) :
(2.3)
Figure 2.1 : Schéma unifilaire d'une
transmission de puissance simple
Les expressions des puissances actives et réactives
injectées aux noeuds G et L sont données par les formules (3.4).
Elles font intervenir les tensions et phases de chaque noeud. La connaissance
des tensions et phases en chaque noeud nous permet de déterminer toutes
les puissances complexes injectées ainsi que les transits (S et I
complexes) entre chaque noeud. Selon les conventions de la figure 3.5 et notant
ZLine =, nous avons : [6]
(2.4)
En résumé, le problème de la
répartition de charge d'un réseau donné est correctement
posé si nous considérons, en chaque noeud du réseau, un
des types de contraintes ci-dessous :
· P et Q
imposés :
Noeud où est connecté une charge (avec
le cas particulier P et Q = 0), représentent environ 80% des
noeuds.
· P et V
imposés :
Noeud où est connecté un
générateur destiné à soutenir la tension, (environ
20% des noeuds).
· V et
ä imposés:
Noeud où est connecté un
générateur qui joue le rôle de balancier. Il n'y en a qu'un
seul.
2-5/ FORMULATION A L'AIDE DE LA MATRICE
D'ADMITTANCE
Pour la résolution d'un problème de
répartition de charges, il est plus commode de travailler avec les
admittances plutôt qu'avec les impédances. Nous commencerons par
un bref rappel des formules relatives à l'application de la
méthode dite « de la matrice d'admittance » pour le calcul
d'un réseau électrique quelconque. Supposons que les
éléments de liaison du réseau soient
représentés par leur schéma équivalent en ð. Le
circuit ainsi obtenu peut être vu par chacun des noeuds qui correspondent
aux jeux de barres du réseau. Vu la facilité avec laquelle les
termes de la matrice d'admittance peuvent être calculés, elle
constitue le point de départ de la plupart des méthodes de calcul
de la répartition des charges. Cette méthode nous amène
à la résolution d'équations non linéaires.
Supposons que le réseau soit composé d'éléments
linéaires. Le circuit obéit alors à la loi :
(2.5)
Où ` ' est la tension phase/terre et ` ' le courant injecté en un noeud. La matrice ` ' est appelée « matrice d'admittance aux noeuds
».
La valeur des composantes de la matrice d'admittance est
établie par inspection de la manière suivante :
· L'admittance propre « Yii
», associée au noeud `i', est égale à la
somme des admittances des branches incidentes à ce noeud.
· L'admittance de transfert «
Yki », associée aux noeuds `k' et `i',
est égale à l'admittance de la branche qui joint ces deux noeuds,
changée de signe.
La puissance injectée au noeud `i' vaut :
(2.6)
A partir de la relation (3.5), nous pouvons exprimer de la manière suivante :
(2.7)
Où « n » représente le nombre total de
noeuds. Dès lors,
(2.8)
et nous pouvons exprimer les composantes réelles et
imaginaires de la puissance injectée en chaque noeud de la
manière suivante [4]:
(2.9)
(2.10)
A ce stade, il existe plusieurs façons de
résoudre le système. En exprimant les équations relatives
aux Pi et Qi connus (Pi pour les noeuds
`PV' des générateur ; Pi et Qi
pour les noeuds `PQ' des charges et aucune pour le noeud
PV), nous obtenons un système d'équation dont la
résolution est généralement plus complexe au fur et
à mesure que le nombre de noeuds croît. La résolution
manuelle d'un tel problème n'est envisageable que pour un nombre de
noeuds très réduit. Les systèmes plus complexes
nécessiteront un soutien numérique à la
résolution.
Les résolutions, basées sur les méthodes
itératives de Gauss-Seidel et Newton-Raphson sont envisageables souvent
lorsque l'on ne dispose pas de logiciels. La méthode de Newton-Raphson
est basée sur les équations (2.10) tandis que Gauss-Seidel
s'appuie sur l'équation (2.11) qui est une variante de (2.8) pour
l'itération [6].
(2.11)
Les deux méthodes utilisent des estimations des
variables inconnues comme valeurs initiales pour les itérations. Il
existe une méthode plus simple pour faire l'estimation du « load
flow». Elle peut également servir pour l'estimation des valeurs
de départ des méthodes décrites
précédemment. C'est la méthode des courants continus.
Cette méthode est acceptable pour les réseaux aériens
à haute tension car nous négligeons la résistance et la
réactance transversale de la ligne devant la réactance
longitudinale R >> XL >> XC. Elle consiste à admettre que
toutes les tensions sont, en module, égales à 1 pu (les
écarts dans un réseau sain sont de l'ordre de quelques %) et que
les déphasages aux extrémités des lignes sont faibles
(quelques degrés).
A partir de la formule (3.9), la puissance active circulant
dans la ligne du noeud m vers le noeud n (en tenant compte des simplifications
décrites) peut se réécrire :
(2.12) où Xik est la
réactance de la ligne située entre les noeuds i et k. En
écrivant le système associé à l'expression (2.12),
nous pouvons dès lors estimer les Pi et äi inconnus.
2-6/ DIRECTION DE L'ENERGIE ENTRE DEUX BARRES
OMNIBUS
Il est écrit dans les textes traitant de la direction
de l'écoulement de l'énergie que cet écoulement se fait
à partir de la barre qui est en avance de phase vers celle qui est
en retard. Le problème se présente sous forme
générale tel qu'illustré à la figure 3.2 Noter la
distinction entre le neutre et le sol.
Figure 2.2 est la représentation d'une
des phases avec un neutre de système balancé.
La figure 3.3 illustre les relations de phase pour le cas de
transfert d'énergie de la barre #1 à la barre #2 en
négligeant Réel (Z) de la ligne de transmission
ce qui facilite la compréhension des principes à illustrer. Si
l'on remplace |I|sin et |I|cos : [6]
La figure 2.3 illustre les relations de
phase
(2.13)
Chaque expression d'un schéma unifilaire utilise une
notation à deux indices suivant la règle: pour les variables
d'écoulement i.e. les S et les I,
Le premier indice indique l'origine,
Le deuxième indice indique la destination.
Pour les variables d'états i.e. les V on donne
l'état de la barre "premier indice" par rapport au "deuxième
indice". Pour les paramètres physiques i.e. les Z, on indique que le
raccordement est entre le "premier indice" et le "deuxième indice".
Les relations suivantes sont donc vraies et on pourrait en
écrire plusieurs autres similaires mais peut-être non
nécessaires [6]. En réalité, S = 0
à chaque barre donne les équations pour déterminer le
profil de tension et les autres inconnues si un choix judicieux des
données se fait dès le départ.
2-7/ CONCLUSION
L'analyse des charges sur un réseau réseau
électrique est une étape très importante dans
l'étude du transit de puissance et cela permet de mieux maîtrise
le niveau de puissance à chaque point du réseau
c'est-à-dire à chaque charge. Pour mieux le montrer, nous avons
essayés de ressortir les équations mathématiques
essentielles et les étapes importantes dans le calcul de
l'écoulement de puissance.
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