1.1.2. Explicitation du problème.
L'acceptabilité et l'accessibilité constituent
les deux aspects les plus importants et deux conditions majeures pour la
réussite de tout programme d'un dépistage du VIH.
Depuis la découverte du Virus de l'Immuno
déficience Humaine il a été constaté que des tests
de dépistage de ce virus sont effectués auprès des malades
et autres personnes en consultation comme les femmes enceintes en consultation
prénatale à leur insu, sans leur consentement. Par
conséquent cela ne facilite pas la communication du résultat
surtout lorsqu'il s'avère positif ainsi que la prise en charge des cas
à VIH+ et la mise en application des stratégies de la
prévention de la transmission du VIH de la mère à
l'enfant.
De même dans la plus part de cas ces dépistages
VIH réalisés sans l'accord de la personne lui sont
facturés ce qui constitue un frein à l'accès à
ce dépistage surtout pour les femmes enceintes pour lesquelles ce test
est très indispensable dans la mesure où il permet de
réduire le risque de contamination de l'enfant par sa mère
séropositive et qui n'est pas disposée à payer ce test du
fait qu'elle ne le trouve pas important car n'étant pas
« malade » ou alors ne dispose pas de moyen pour le payer
sans oublier toutes les considérations socioculturelles autour de ce
test, ce qui peut bloquer l'accessibilité à ce
dépistage.
Ainsi dans plusieurs pays en voie de développement,
l'acceptabilité et l'accessibilité du test VIH chez les femmes
enceintes restent encore aujourd'hui un grand problème et des
études pour pouvoir approfondir la question afin de proposer des
orientations pour faciliter l'acceptation et l'accessibilité au test VIH
chez les femmes enceintes clé de succès de tout programme de
prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant
sont très rares et n'existent pas encore pour la ville de Bukavu et les
zones de santé rurales de la province du Sud-Kivu qui pourtant ont
besoin de ce programme.
1.3. Présentation du problème dans le monde
Les femmes enceintes constituent l'un des groupes
vulnérables de la population couramment testée pour la
surveillance épidémiologique du VIH/SIDA.
1.3.1. Dans les pays industrialisés
Au Canada, les études de prévalence du VIH chez
les femmes enceintes démontrent que le taux de
séroprévalence s'établit à environ 3,0 et 4,0 cas
par tranche de 10.000 femmes. Ce taux varie d'une province à l'autre,
atteignant 1,9 cas en Ontario (1991-1992) et 8,7 cas à Terre-Neuve
(1991-1993). (13)
En 1993, dans les pays industrialisés, cette pathologie
avait une séroprévalence chez les femmes enceintes de 3,7%
à Nagasaki au Japon et 2,8% à Okinawa dans le même pays.
(16)
En France (région parisienne), la
séroprévalence se situe entre 2,5 et 9,5 pour mille ;
à Limages (France), elle est de 0,14% (0,1% chez les Françaises
et 0,29% chez les femmes enceintes d'origines étrangères). Pour
un nombre total de 800.000 accouchements par an en France, on peut estimer
2.000 à 3.500 femmes enceintes VIH positives chaque année.
(16)
En Europe, en 1994-1995, la prévalence de l'infection
à VIH (pour 10.000) chez les femmes enceintes se situait entre 0,0% et
49 pour mille. (5)
En outre, le taux est plus élevé dans les grands
centres urbains tels que Vancouver où, en 1994, il atteignait 4,7 cas,
comparativement à 3,4 cas pour le reste de la Colombie-Britannique ou
Montréal où, en 1990 il atteignait 15,3 cas comparativement
à 5,2 cas pour le reste du Québec. (25)
Cela dit, les provinces dépourvues de grands centres
urbains peuvent néanmoins afficher un taux de
séroprévalence élevé, c'est le cas du
Nouveau-Brunswick, où entre 1994 et 1996, le taux s'établissait
à 4,1 cas par tranche de 10.000 femmes. (20)
D'autre part, au Manitoba, on note une tendance à
l'augmentation du nombre de cas d'infection à VIH chez les femmes en
âge de procréer, dont le taux de
séroprévalence est passé de 0,7 à
3,2 cas par tranche de 10.000 femmes entre 1991 et 1994-1995. (4)
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