Le secteur informel comme stratégie de survie des congolais( Télécharger le fichier original )par Akim KIMBALA MAKIADI Université Kongo - Graduat 2008 |
1.1.2. Définition de l'informelIl est toujours important de s'assurer de la compréhension des concepts que l'on utilise afin de mieux orienter la discussion Le secteur informel se définit de façon formelle comme l'ensemble des activités économiques légales qui échappent à toute législation en vigueur. Il regroupe les petites activités et entreprises rémunératrices, souvent individuelles ou familiales, et se caractérise par l'inobéissance au cadre fiscal et juridique étatique, l'absence d'une comptabilité légalement tenue, les salaires non déclarés etc. Le secteur informel, tel que défini, couvre tous les secteurs économiques, primaires, secondaires et tertiaires. Il comprend les marchands ambulants, les marchands sur étalages, les artisans tels que les réparateurs d'outils ménagers, les menuisiers, les maçons, les mécaniciens, forgerons, soudeurs, tisserands, cultivateurs, tontines, nettoyeurs, employés de maison, etc. Concernant les définitions classiques, nous retiendrons, suivant Charme, dans son article, « Débat sur le secteur informel », que les économistes, monétaristes et keynésiens, considèrent que le secteur informel est constitué « des sables dans lesquels se perdent les effets multiplicateurs du capitalisme ». Pour eux, il y a anormalité et illégalité dans ce secteur((*)11). Selon le B.I.T., sept critères ont été retenus pour caractériser le travail dans le secteur informel : v la facilité d'accès aux activités ; v l'utilisation des ressources locales ; v la propriété familiale des entreprises ; v l'échelle restreinte des opérations ; v l'utilisation des techniques simples et le nombre réduit de travailleurs ; v des qualifications qui s'acquièrent en dehors du système scolaire officiel ; v des marchés à tout règlement et ouvert à la Concurrence((*)12). Selon S. V. Sethuraman, les conditions d'appartenance au secteur informel sont : 1. l'emploi de 10 personnes au plus par entreprise ; 2. la non application des règles légales et administratives ; 3. l'emploi d'aides familiales ; 4. l'absence d'horaire ou de jours fixes de travail ; 5. l'absence de crédits institutionnels ; 6. une formation scolaire des travailleurs inférieure à six ans ; 7. dans certains cas, l'absence d'énergie mécanique et Électrique ; 8. le caractère ambulant ou semi - permanent de l'activité (mobilité sociale). La grande critique de ces définitions, c'est la réglementation du marché de travail et la méconnaissance des interactions qui caractérisent un système économique. Il y a aussi la définition fonctionnelle, d'obédience marxiste, qui appelle ce secteur, la : « petite production marchande ». D'après cette école, le rôle de ce secteur est le maintien et le développement du capitalisme. Ainsi, le secteur informel prend l'aspect de la reproduction, à moindres frais, de la main - d'oeuvre ou de la force de travail. Ce secteur est alors considéré comme le réservoir de main-d'oeuvre qui lui est nécessaire. Ce qui offre la possibilité d'agir sur le taux de salaire du secteur formel, dans le sens de la baisse.((*)13) * (11) (12) Revenus du tiers monde, T.XX VIII, N°112, Oct. - Déc. 1987 * (12) Dr. Malikwisha Meni, L'importance du secteur informel en R.D.C, Bulletin de l'ANSD, vol. 1, déc. 2000, pp. 21-40. Kinshasa. * (13) Dr Malikwisha Meni, Op. Cit. P. 15 |
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