0. INTRODUCTION
01. PROBLEMATIQUE
La crise économique qui secoue l'Afrique en
général et la R.D.C en particulier a permis un accroissement
intense des activités informelles constituant Ainsi, la condition sine
qua non de la survie d'une grande portion de la population à tel point
que, comme le stipule le professeur Stéphane Maryse de
l'Université d'Anvers, « le tissu économique a
été broyé durant trois décennies et le politique
s'est permis de bouffer le surplus économique pendant que la production
ne suivait pas »((*)1).
C'est au cours de la décennie 90 que la
dégradation de l'économie congolaise s'est plus accentuée,
d'abord par les deux pillages systématiques (1991 et 1993), ensuite par
les guerres dites de libération et d'agression où il y a eu la
destruction physique de plusieurs entreprises.
La persistance de la crise dans cette période post
coloniale engendre la multiplication des comportements de
débrouillardise chez le Congolais. Cette débrouillardise, que
l'homme de la rue désigne par l'expression « article
15 », se traduit par la prolifération des
activités dues à l'économie informelle((*)2). Cette dernière,
comprend l'ensemble des activités économiques qui
échappent au contrôle de l'Etat. Certaines de ces activités
sont illicites et d'autres sont des activités normales mais qui se
sont soustraites au contrôle du fisc. En R.D.C le secteur informel
prédomine le secteur formel de l'économie. La crise
économique a conduit beaucoup d'entreprises à la faillite
entraînant un chômage élevé si bien qu'une partie
importante de la population se trouve dans le secteur informel((*)3). Ainsi, ignorer
l'économie informelle reviendrait à passer à
côté de la réalité ; car il est établi
qu'en R.D.C en général et dans la Cite des Mbanza - Ngungu en
particulier beaucoup de gens vivent des activités informelles((*)4).
La crise économique entraîne également les
conséquences sur le jeu de rôle au sein de la famille congolaise.
Cette dernière ne dépend plus seulement de l'apport et de
l'importance de l'homme comme père de famille et pourvoyeur des
revenus((*)5). La
désarticulation du secteur formel de l'économie en R.D.C suivie
du chômage ont mis au premier plan la femme comme actrice jouant des
rôles utiles dans la vie et la survie de la famille.
Un exemple très éloquent est celui du grand
nombre de femmes que l'on observe sur la nationale N°1,
précisément dans la cité de Mbanza - Ngungu du matin au
soir, voire pendant la nuit, qui font le petit commerce notamment la vente des
produits maraîchers (Choux pommé, poivrons, piment, carotte,
poireaux...).
De ce qui précède, les interrogations suivantes
se présentent devant nous :
- Pourquoi ces femmes ont - elles choisi cette
activité de vendre des produits maraîchers ?
- Ce petit commerce exercé est- il rentable ?
- A quoi les revenus réalisés sont - ils
alloués ?
02. INTERET DU SUJET
Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes
intéressés principalement au secteur informel de la Cité
de Mbanza - Ngungu. Car il est connu de tout le monde que la dite Cité
ne regorge aucune industrie de transformation, plutôt elle regorge
plusieurs activités économiques qui en découlent (par
rapport à d'autre cités du District des cataractes). Ainsi, il
n'y a pas vraiment une concentration importante de la masse monétaire
dans cette Cité.
Dans cette optique de création des utilités et
des richesses, nous retrouvons une diversité de petites et moyennes
entreprises faisant parti du secteur informel. Notre intérêt porte
particulièrement aux revendeurs des produits maraîchers dont
l'impact est considérable dans la Cité de Mbanza - Ngungu.
0.3 DELIMITATION DU SUJET
Vu l'immensité du sujet à traiter, il importe de
le délimiter dans le temps et dans l'espace. Ainsi, l'étude porte
sur « le secteur informel dans la Cité de Mbanza - Ngungu,
précisément les revendeurs des produits
maraîchers ».
L'existence de plusieurs produits rend complexe l'étude
de tous les produits en une seule fois ; aussi retenons nous un
échantillon de dix produits les plus vendus dans la Cité.
0.4 METHODOLOGIE
Pour mener à bien notre étude, nous utilisons
des méthodes et des techniques dans la collecte, la présentation,
l'analyse des données et l'interprétation des
résultats.
S'agissant de la collecte des données, nous utilisons
la technique d'enquête par questionnaire et par interview de
différents revendeurs des produits maraîchers. La technique
documentaire nous permet de consulter des ouvrages ainsi que l'observation
participante.
05. CANEVAS DE TRAVAIL
Notre travail compte trois chapitres. Le premier parle des
généralités sur l'informel, le deuxième
présente la Cité de Mbanza - Ngungu et le troisième
analyse les résultats de l'enquête.
Chapitre I : GENERALITES SUR
L'INFORMEL
La coexistence des activités non régies par une
législation économique et de celles régies par cette
législation est l'une des caractéristiques essentielles de la
plupart des économies africaines. Les premières constituent ce
qu'on appelle communément, le secteur informel.
En effet, les auteurs qui utilisent ce terme le font comme
à leur corps défendant, en soulignant que cette notion est peu
appropriée et est source de confusion. Ils les mettent entre guillemets,
mais, ils ne parviennent pas à s'en débarrasser((*)6).
C'est donc sur elles que nous allons nous apaisantire, en
cherchant à découvrir, dans le présent chapitre leur
origine, la manière dont les différents auteurs le
conçoivent, les caractéristiques qu'elles présentent,
enfin la relation qu'elles ont avec le secteur formel.
1.1. HISTORIQUE ET DEFINITION DE L'INFORMEL
1.1.1 Historique de l'informel
Le terme « Secteur Informel » tire son
origine de la Conférence internationale du travail tenue en 1969.
Cette conférence lançait le programme mondial de
l'emploi auquel elle fixait, en particulier pour objectif, l'étude des
causes du chômage dans les pays en développement.
Ainsi des missions furent envoyées dans
différents pays.
La première mission organisée en Afrique
concerne le Kenya. Le rapport réalisé sous la direction de H.
Singer, publié en 1972 (BM-ILO, 1972), a révélé que
dans les pays en développement, le principal problème n'est pas
celui du chômage, mais celui de l'existence d'une vaste
« population active indigente », c'est - à - dire
d'une catégorie des « personnes qui travaillent et qui peuvent
même travailler très dur, mais dont l'emploi n'est pas productif,
dans les sens où il ne leur permet pas de gagner un revenu qui atteigne
un minimum décent ».
Les auteurs sont ainsi conduits à mettre en
lumière la présence d'un secteur de petites activités non
agricoles productrices de biens et services, qui, dans la version originale
anglaise est appelé Informal Sector et, dans
la version française secteur non
structuré.
Cette dernière expression est celle que le B.I.T
retiendra dans ses publications officielles en langue française mais,
même dans cette langue, la dénomination secteur
informel est devenue la plus usuelle.
Le tableau synoptique, ci - dessous reprend les
différentes désignations du secteur informel, les auteurs qui les
ont employées et les années de leur utilisation. Cette liste
n'est pas exhaustive et les désignations adoptées ne
correspondent pas systématiquement à la première
utilisation des concepts par leurs initiateurs((*)8).
Tableau N°1. Principales terminologies
adoptées
DESIGNATION
|
AUTEURS
|
ANNEE
|
Activités de servie
Activités de transition
Activités non exploiteuse
Artisanat
Circuit inférieur
Economie de Bazar
Economie subsistance
Marginalité
Mode de production
Petite production
Prolétariat
Secteur à petite production donnée
Secteur à petite production marchande
Secteur artisanal
Secteur attardé
Secteur incontrôlé
Secteur subsistance
Secteur Informel
Secteur inorganisé
Secteur intermédiaire
Secteur non organisé
Secteur non protégé
Secteur non structuré
Secteur pré - industriel
Secteur résiduel
Secteur tertiaire primitif
Secteur tertiaire refuge
Secteur transitionnel
|
M. TAMBWE
M. PENOUIL
C. BERNARD
K. SCHADLER
M. SANTOS
C. GEERTZ
T. SZENTES
J. NUN
P. GESCHIERE
C. LEYS
T.G. MAC GEE
S. AMIN
J. BRAYANI
P. CAESTELLA
K. MARSDEN
J.A.M.ELIOT
C.DE MIRAS
G. SHEPARD
J.H.DULOY
W.F.STEEL
A.K.SEN
D. MAZUMDAR
L. EMMERIT
M. DE COSTER
C. FUTARDO
J. BEAUJEU
D.C. LAMBERT
J. BUGNICOURT
|
1981
1973
1979
1965
1975
1963
1971
1969
1978
1973
1973
1970
1976
1969
1969
1979
1975
1955
1977
1976
1975
1974
1974
1971
1970
1965
1955
1973
|
Source: METELLIN P.,
L'interprétation théorique du milieu urbain en Afrique
noire ; Thèse de doctorat de 3è cycle ;
« études Africaines », Université de
Bordeaux I, institut d'Etudes politiques, France 1983, cité
par J.M. NSEKA, Ibidem, P.6 ((*)9)
1.1.2. Définition de l'informel
Il est toujours important de s'assurer de la
compréhension des concepts que l'on utilise afin de mieux orienter la
discussion
Le secteur informel se définit de façon formelle
comme l'ensemble des activités économiques légales qui
échappent à toute législation en vigueur. Il regroupe les
petites activités et entreprises rémunératrices, souvent
individuelles ou familiales, et se caractérise par l'inobéissance
au cadre fiscal et juridique étatique, l'absence d'une
comptabilité légalement tenue, les salaires non
déclarés etc.
Le secteur informel, tel que défini, couvre tous les
secteurs économiques, primaires, secondaires et tertiaires. Il comprend
les marchands ambulants, les marchands sur étalages, les artisans tels
que les réparateurs d'outils ménagers, les menuisiers, les
maçons, les mécaniciens, forgerons, soudeurs, tisserands,
cultivateurs, tontines, nettoyeurs, employés de maison, etc.
Concernant les définitions classiques, nous
retiendrons, suivant Charme, dans son article, « Débat sur
le secteur informel », que les économistes,
monétaristes et keynésiens, considèrent que le secteur
informel est constitué « des sables dans lesquels se
perdent les effets multiplicateurs du capitalisme ». Pour eux,
il y a anormalité et illégalité dans ce secteur((*)11).
Selon le B.I.T., sept critères ont été
retenus pour caractériser le travail dans le secteur informel :
v la facilité d'accès aux
activités ;
v l'utilisation des ressources locales ;
v la propriété familiale des
entreprises ;
v l'échelle restreinte des opérations ;
v l'utilisation des techniques simples et le nombre
réduit de travailleurs ;
v des qualifications qui s'acquièrent en dehors du
système scolaire officiel ;
v des marchés à tout règlement et ouvert
à la
Concurrence((*)12).
Selon S. V. Sethuraman, les conditions d'appartenance au
secteur informel sont :
1. l'emploi de 10 personnes au plus par entreprise ;
2. la non application des règles légales et
administratives ;
3. l'emploi d'aides familiales ;
4. l'absence d'horaire ou de jours fixes de travail ;
5. l'absence de crédits institutionnels ;
6. une formation scolaire des travailleurs inférieure
à six ans ;
7. dans certains cas, l'absence d'énergie
mécanique et
Électrique ;
8. le caractère ambulant ou semi - permanent de
l'activité (mobilité sociale).
La grande critique de ces définitions, c'est la
réglementation du marché de travail et la méconnaissance
des interactions qui caractérisent un système
économique.
Il y a aussi la définition fonctionnelle,
d'obédience marxiste, qui appelle ce secteur, la :
« petite production marchande ». D'après
cette école, le rôle de ce secteur est le maintien et le
développement du capitalisme.
Ainsi, le secteur informel prend l'aspect de la reproduction,
à moindres frais, de la main - d'oeuvre ou de la force de travail. Ce
secteur est alors considéré comme le réservoir de
main-d'oeuvre qui lui est nécessaire. Ce qui offre la possibilité
d'agir sur le taux de salaire du secteur formel, dans le sens de la
baisse.((*)13)
1.2. CARACTERISTIQUES ET TYPES D'ACTIVITES DU
SECTEUR INFORMEL
1.2.1 Caractéristiques du secteur informel
S'il n'y a pas de consensus sur la définition du
secteur informel, les chercheurs semblent être d'accord sur la
particularité de ce secteur généralement constitué
de petites entreprises dans lesquelles travaille un maximum de 10 travailleurs.
Dans de nombreux cas, il s'agit d'entreprises familiales dans les quelles les
femmes offrent leur main-d'oeuvre sans percevoir un salaire et où les
bénéfices sont contrôlés par le mari ou l'homme de
la maison. Dans les activités informels, on utilise des ressources les
plus disponibles, c'est-à-dire les ressources locales. On y
privilégie de même l'usage intensif de la main-d'oeuvre
plutôt que de recourir à des technologies plus coûteuses.
Ces activités sont relativement « invisibles ».
Elles ne sont pas comptabilisées dans l'économie nationale. Il y
a un consensus pour ne pas considérer les activités domestiques
ou reproductives comme propre au secteur informel. Il en est de même
pour les activités délictueuses ou criminelles qui ne sont pas
considérées comme faisant partie de ce secteur.
1.2.2. Types d'activités du secteur informel
En analysant les types d'activités
réalisées dans le cadre du secteur informel, on peut percevoir
comment s'exprime ici la division des rôles : les femmes
réalisent les activités intensives en main-d'oeuvre, moins
rémunérées ou qui sont assimilées aux
activités reproductives.
1. Dans les secteurs des services, les femmes
sont généralement des vendeuses, de petites commerçantes,
des femmes de chambre, des coiffeuses, des blanchisseuses, des domestiques etc.
2. Dans le secteur agricole, la participation
des femmes est très importante. Elles peuvent même y devenir
majoritaires comme dans certains pays africains, où elles combinent les
activités d'autres secteurs comme la vente et la transformation
artisanale avec les travaux agricoles. Dans d'autres pays les femmes
réalisent surtout les travaux saisonniers extrêmement instables.
Les contrats y sont de durée limitée.
3. La migration vers les villes,
provoquée par le manque d'emploi, place les femmes dans une situation
plus difficile encore, car quand les hommes s'en vont, elles doivent combiner
leurs multiples tâches reproductives avec la culture des terres et
réalisation d'activités informelles complémentaires. De
même lorsque ce sont elles qui partent, ce sont les
activités « informelles » qui leur permettent
de faire face aux besoins de leurs familles et ce, dans l'ambiance
généralement hostile des grandes villes.
4. Les hommes travaillent essentiellement
dans les transports qui peuvent être mieux rémunéré,
dans le secteur de production manufacturière, dans les travaux à
domicile, (fabricants des vêtements, des produits alimentaires, etc....)
ou en sous-traitance dans les petites entreprises ou les ateliers.
1.3 ASPETS POSITIFS ET NEGATIFS DU SECTEUR INFORMEL
1.3.1 Aspects positifs
Le secteur informel permet d'enrayer la pauvreté comme
elle constitue l'unique option de travail pour de nombreuses personnes. Ces
activités du secteur informel assurent la survie et freinent les effets
de la pauvreté engendrés par l'incapacité du secteur
formel à créer des emplois. Pour les femmes surtout, lorsqu'elles
sont les chefs de famille, les activités du secteur informel assurent
ainsi leur survie propre et celle de leurs familles.
a. Accès facile au Secteur Informel
N'importe qui peut entamer une activité du Secteur
Informel, entre autres parce qu'il s'agit d'activités qui ne
requièrent pas une formation élevée, souvent
refusée aux femmes par les parents qui préfèrent
éduquer les fils. D'autre part, le Secteur Informel permet
d'acquérir les connaissances nécessaires à l'exercice de
ces activités par leurs pratiques mêmes.
Autre raison pour laquelle les femmes accèdent
facilement au Secteur Informel : ce que, dans beaucoup d'activités,
il n'est pas besoin des capitaux de départ importants, contrairement
à la mise en oeuvre d'activités dans le secteur formel. Or, les
femmes n'ont pas un accès facile au crédit dans les organismes de
macro - finance et le travail qu'elles réalisent normalement
(domestique) ne leur apporte pas un salaire qui leur permet
d'épargner.
b. Rôle social du Secteur Informel
Certains auteurs soulignent le rôle social joué
par le secteur informel. D'une part, il assure un emploi et un revenu et,
d'autre part, il constitue un facteur d'intégration et de
solidarité qui ne cesse d'être lié à sa logique
productive de survie.
Dans le monde entier, les femmes font preuve de
créativité pour développer des stratégies de survie
basées sur la solidarité. En Amérique latine par exemple,
l'expérience de cuisines collectives qui, au départ, était
une réponse aux besoins des femmes de concilier l'alimentation de leurs
enfants avec les horaires de travail rémunéré, s'est
convertie avec le temps en espaces de solidarité dans lesquels se
dispensent des cours d'alphabétisation, et d'autres formations.
c. Compatibilité avec le travail
reproductif
On l'a évoqué, le travail du secteur informel
fournit aux femmes des activités à horaires flexibles leur
permettant d'assumer par ailleurs le travail reproductif, qui continue à
être considéré comme un travail qu'elles doivent accomplir
seules.
1.3.2. Les aspects négatifs
a. Barrières financières
Dans de nombreux cas, les personnes qui entament des
activités du Secteur Informel ne disposent pas des garanties que
demandent les banques pour octroyer un prêt; ce qui oblige à
recourir au crédit informel qui exige des intérêts beaucoup
plus élevés. Face à cette barrière, les femmes
africaines ont inventé une méthode d'épargne pour pouvoir
entamer une activité informelle ou faire face à d'autres
nécessités comme les mariages, les baptêmes, les
enterrements, etc. Il s'agit des "tontines" ou likelemba ces sont des groupes
généralement des femmes qui se réunissent à des
dates bien déterminées conformément au calendrier
établi ; Chaque membre apporte une somme d'argent
déterminée, lors de chaque réunion et à tour de
rôle, la totalité de l'argent ainsi réuni est
octroyée à l'une des participantes qui peut l'utiliser pour ce
dont elle a besoin.
b. Barrières non financières
Il peut s'agir des difficultés liées au manque
d'informations ou à l'existence des règles
déterminées qui entravent l'entrée dans un secteur
d'activités, comme par exemple, l'obtention d'un permis de conduire, les
activités réservées à une caste (comme le travail
métallurgique en Afrique), à une ethnie (comme les imprimeurs
Betawi à Jakarta) ou encore à une religion.
c. Conditions de travail
Le Secteur Informel se caractérise par le non respect
ou la non application des normes de travail relatives au salaire minimum, aux
horaires de travail, à la sécurité, et d'autres normes
sociales en rapport avec le système de santé sociale, de
retraite, etc.
d. Double journée de travail
Pour différentes raisons, les femmes assument des
tâches propres au travail productif, mais en ce faisant, elles ne cessent
pas d'être les responsables exclusives du travail reproductif; ceci
entraîne une double charge de travail qui se reflète dans la
longueur des journées de travail des femmes.
e. Soins aux enfants.
Pour les femmes qui travaillent comme vendeuses ambulantes ou
dans des postes situés à l'extérieur, il est très
difficile de concilier le travail avec les soins des enfants. Ainsi ces
derniers grandissent et se développent dans des milieux
généralement hostiles, notamment la rue.
f. Peu d'organisation syndicale des
travailleuses
Les femmes sont la force de travail majoritaire dans le
secteur informel ; mais elles sont les moins représentées
dans les organisations syndicales. De ce fait, elles se trouvent dans une
situation de précarité. En effet, elles n'ont pas la
possibilité de défendre leurs droits, ni de négocier de
meilleures conditions de travail.
1.4. RELATIONS ENTRE SECTEUR INFORMEL ET
SECTEUR FORMEL
1.4.1. Relations de complémentarité
La perspective qui considère que la
caractéristique principale du Secteur Informel est son caractère
non légal et que ce secteur surgit comme réponse à
l'existence de lois et de normes non appropriées, justifie les relations
de complémentarité entre le secteur formel et le secteur informel
comme résultante de la dérégulation.
On assiste en effet à une "formalisation" de la
production (destinée à être commercialisée sur le
marché national ou mondial des grandes entreprises) et à une
"informatisation" de l'organisation du travail où les normes dites
"excessives" sont ignorées. Les normes protectrices des travailleurs y
sont généralement incluses. Les contrats et les horaires sont
plus flexibles et le travail en sous-traitance dans de petites entreprises ou
à domicile augmente. Cette "informatisation" débouche sur une
augmentation de la précarisation de l'emploi et la "perte de protection"
des travailleurs et des travailleuses.
Mis ainsi en relation, les deux secteurs se
complètent mais ne s'intègrent pas : la logique productive de
survie continue à être celle des travailleurs et travailleuses
tandis que les chefs d'entreprises conservent la logique d'accumulation de
bénéfices.
Dans ce contexte, les patrons préfèrent les
femmes travailleuses pour réaliser les travaux précaires. A leurs
yeux, elles sont plus soumises, craintives, résistantes au travail
prolongé et moins porté à s'organiser pour défendre
leurs droits.
1.4.2. Relations d'intégration
Dans le but d'éviter les problèmes du non -
légalité, quelques entreprises du Secteur Informel
intègrent certains éléments du secteur formel. Par
exemple, l'incorporation et l'application de quelques normes fondamentales du
travail.
Chapitre II. DESCRIPTION
DE LA CITE DE MBANZA - NGUNGU
Ce chapitre nous donne une brève présentation de
la cité de Mbanza-Ngungu qui est l'environnement de notre
étude.
Nous allons parler ici de l'aperçu
général de la cité, des données géo-
physiques, des données démographiques et de l'organisation
administrative.
2.1 Aperçu
général de la Cité
La cité de Mbanza-Ngungu sous l'ancienne appellation
THYSVILLE, était jadis considérée comme centre extra
coutumier et, elle fut créée le 25 juillet 1934 par
l'arrêté n°107/AIMO du Gouverneur
Général1(*).
La cité de Mbanza-Ngungu, recouvre une superficie de 93
km² et sa population pour l'année 2007 est de 95932 habitants dont
93225 nationaux et 2707 étrangers. Cette population est en grande partie
constituée des agriculteurs ; les salariés ont une faible
proportion. L'agriculture est organisée au tour de travail familial
(agriculture paysanne) avec des outils presque rudimentaires.
Son climat et sa terre généreuse ne suffit plus
rayonner cette cité. Aujourd'hui, Mbanza-Ngungu n'est plus capable de
jouer le rôle moteur qui devait être le sien pour influencer
économiquement tout son hinterland.
La cité de Mbanza - Ngungu a totalisé cent ans
d'existence le premier août 2005. A cette occasion, un grand nombre de
Ngungois se sont retrouvés pour être un grand regard sur le
passé, évaluer l'état actuel de la cité et proposer
des solutions d'amélioration.
2.2 Données Géo-
Physiques
Située dans la province du BAS-CONGO, Mbanza Ngungu se
trouve à 154 km de Kinshasa la capitale du pays et à 211 km de
Matadi la capitale de la province, une ville portuaire qui constitue le
débouché du marché international.
2.2.1 Relief
En général, le relief est accidenté dans
la cité de Mbanza Ngungu. Cette cité est érigée en
grande partie sur des collines hautes de 730 m à 765 m, à
l'exception de quelques quartiers dont une partie de LOMA et camp Ebeya,
où l'altitude est plus basse de l'ordre de 620 m. Les collines forment
une cité crête qui se prolonge vers le nord- ouest par le plateau
de BANGU. Ce relief regorge en outre des roches calcaires et des grottes qui se
distinguent entre elles, à savoir : la grotte de guano, la grotte
des poissons aveugles et la grotte de la chute.
2.2.2 Facteurs Climatiques
D'après la classification de KOPPEN, le climat de
Mbanza Ngungu appartient au type AW4, c'est-à-dire un climat tropical
comportant 4 mois de saison sèche2(*)
A. Température
La température varie très peu, sauf pendant la
saison sèche où elle descend sensiblement jusqu'à
atteindre la moyenne indiquée par le tableau ci-après :
Tableau N°2 : l'Evolution de la
température
dans la cité de Mbanza - Ngungu
durant l'année 2007
Mois
|
JANV
|
FEV
|
MARS
|
AVRIL
|
MAIS
|
JUIN
|
JUILL
|
AOUT
|
SEPT
|
OCT
|
NOV
|
DEC
|
T°
|
24,9
|
25,3
|
25,1
|
24,8
|
22,5
|
21,5
|
23,0
|
24,9
|
24,4
|
25,5
|
25,4
|
24,3
|
Source : Rapport annuel de la
cité, 2007
En outre, pendant la journée, la température
moyenne varie entre 15,4° et 24,6° en saison sèche et entre
20,8° et 25, 7° pendant la saison pluvieuse. Les extrêmes
enregistrés à Mbanza Ngungu exceptionnellement sont de 10 °c
minimum et de 35 °C maximum.
B. Pluviosité
Pendant la saison pluvieuse, la cité de Mbanza Ngungu
connaît des pluies relativement en abondance aux mois d'octobre, de
novembre, de décembre, mois de janvier, d'avril et de septembre. Tandis
que la saison sèche manifeste l'absence totale des pluies au mois de
juillet et d'août, sauf le mois de juin qui parfois connaît
quelques pluies occasionnelles.
Actuellement, les précipitations moyennes
s'établissent entre 1200 et 1400mm.
2.2.3 Saisons
Les saisons ne sont pas d'égale durée du fait du
déplacement de la terre qui ne s'effectue pas à vitesse
constante. A l'équateur et entre les cercles tropicaux, zone où
se situe la cité de Mbanza Ngungu, les rayons solaires sont
perpendiculaires deux fois par an et provoquent une alternance des saisons
sèches avec faibles variations de température et des saisons des
pluies à cause de l'évaporation intime.
Dans la cité de Mbanza Ngungu, cette alternance se
présente comme suit :
· Une petite saison sèche
appelée « KIANZU » qui s'étend du
premier janvier au premier mars, marquée par des périodes
sécheuses de 2 à3 semaines avec un régime de
précipitation faible ;
· Une première saison de pluie appelée
« KINTOMBO » intervient vers mi- mars et prends fin vers le
15 mai avec des pluies longues et fortes généralement au mois
d'avril ;
· Une saison sèche longue
appelée » KISIVU » qui va du 15 mai au premier
octobre ;
· Une deuxième saison des pluies
appelée « MASANZA » qui s'étend du
premier octobre au 31 décembre.
Elle est caractérisée par des
précipitations intenses mais menaçantes.
2.2.4 Sols
La cité de Mbanza- Ngungu contient deux types de sols
qui se différencient, à savoir les sols des vallées et les
sols du plateau.
Les sols des vallées sont le siège des
dépôts alluviaux ou argileux. Ce type de sol est riche en humus et
éléments nutritifs.
Les sols des plateaux par contre sont pauvres en phosphore
(P), potassium (K). Ils contiennent un peu d'argile, le silex de calcaire et de
carbonate de potassium.
La présence du calcaire par son acidité peut
être à la base de la faible teneur en phosphate assimilable car
ces facteurs interviennent dans le blocage des phosphates et en potasse.
On rencontre aussi quelques portions de terre
latéritique infertile. Cette infertilité est due à la
latérite qui est un type de sol rouge vif ou brun des zones tropicales
humides.
2.2.5 Végétation
La végétation est dominée par des savanes
arbustives et herbeuses. Il subsiste aussi des lambeaux des forêts
claires déboisées pour des besoins de l'agriculture. Un type de
sol argilo- sablonneux (sol des vallées), très fertile et permet
aux agriculteurs de cultiver divers produits principalement le manioc, les
haricots, les tomates, les ciboules, les choux, les poivrons, les aubergines,
les pommes de terre, etc.
Hydrographie
La cité de Mbanza Ngungu n'a aucune grande
rivière. Mais, il y a quelques ruisselets disséminés dans
la vallée dont trois principaux sont : LUNZADI, COUSCOUS et LOMA.
Ces ruisselets permettent aux maraîchères de surmonter
partiellement la difficulté en eau pour leurs travaux de
maraîchage, surtout pendant la saison sèche. Par ailleurs, la
distribution d'eau de la REGIDESO provenant des nappes souterraines, contribue
principalement à l'approvisionnement d'eau dans cette cité.
2.3 Données
Démographiques Et Organisation
Administrative
2.3.1 Organisation
Administrative
La cité de Mbanza Ngungu est subdivisée en six
(6) quartiers dont cinq (5) quartiers de droit commun, et un sixième
quartier de fait qui est constitué de deux camps militaires et d'un camp
police, lequel est appelé « quartier EBEYA ».
Excepté EBEYA, chaque quartier est dirigé par un
chef de quartier et secondé par un adjoint pour la majorité. En
outre chaque quartier est subdivisé en cellules, et celles-ci en
avenues. A la tête de chaque cellule, il y a un chef de cellule et chaque
avenue est dirigée par un chef d'avenue qui est appelé à
jouer un même rôle qu'un duc du village.
Cette cité dans son ensemble comporte 31 cellules et
plus de 270 avenues sans compter les autres nouveaux lotissements dont les
avenues n'ont pas encore été effectives jusqu'à ce jour.
1. Quartier DISENGOMOKA
Ce quartier est borné au nord par le quartier Ngungu,
à l'ouest par celui de Noki et à l'est par le camp militaire
EBEYA. Il comprend 5 cellules et plus de 65 avenues, avec une population de
20066 habitants dont 19474 nationaux et 592 étrangers.
Dans ce quartier se trouve un vieux temple protestant qu'on
appelle communément ville haute, érigé au sommet de la
colline. On y signale en outre, l'existence d'un amphithéâtre
saint Alphonse et des différents bâtiments commerciaux au long de
la route nationale n°1. Par ailleurs, certaines parcelles renferment des
espèces rurales pour la culture maraîchère, le plus
souvent, on cultive la tomate et les choux.
2. Quartier REVOLUTION
C'est la juridiction la plus étendue par rapport aux
autres et la plus peuplée de la cité de Mbanza Ngungu. Elle est
limitée au nord et au sud par le quartier Ngungu. Ce quartier abrite le
parking central, le stade officiel KITEMOKO, le marché OFITRA, etc.
« Signalons également que ce quartier est
très menacé par des érosions de grande envergure qui
dépassent même la compétence de l'autorité
locale...3(*)
3. Quartier NGUNGU
Un quartier qui se trouve au centre de Mbanza Ngungu. En
effet, il renferme plusieurs institutions et infrastructures publiques
telles que les écoles, l'hôpital central Nsona Nkulu, la prison
centrale,... En outre, on trouve une plus vieille Eglise Catholique Sainte
Thérèse des rédemptoristes, un ancien camp ONATRA en
étage, le marché central, etc.
Le quartier Ngungu comprend 5 cellules et 24 avenues avec
une population de 7691 habitants dont 7478 nationaux et 213
étrangers.
4. Quartier NOKI
C'est un quartier administratif par excellence, où l'on
trouve les institutions du district des cataractes, du territoire de Mbanza
Ngungu, de la police de district, de l'université kongo, de l'institut
supérieur pédagogique, etc.
En outre, on y trouve des ateliers centraux de l'ONATRA,
l'hôtel MAKANI, la radio et télévision kintuadi, la radio
VUVU KIETO, etc. A ce jour, on a vu implanter une usine chinoise
Dénommée GROUPE Congo SERVICE qui fabrique des
Chaussures, ...
Il comprend 6 cellules et plus de 38 avenues, ajouté en
cela le nouveau lotissement non encore débaptisé en avenues, avec
une population de 7522habitants dont 7269 nationaux et 253 étrangers.
Par ailleurs, outre les services administratifs et les commerces, les
maraîchers évoluent aussi dans ce quartier où les espaces
ruraux sont dans les parcelles voire au bas fond. Pour la plupart, ils
cultivent le chou pommé, la tomate pommée et autres
légumes.
5. Quartier LOMA
C'est un quartier fort accidenté et
déchiré par des érosions. Il est limité au nord et
à l'est par BOKO secteur, à l'ouest par le quartier
révolutionnaire et au sud par le quartier Disengomoka.
Le quartier LOMA comprend 7 cellules et 60 avenues,
ajustés à cela les lotissements non encore
débaptisés en avenues, avec une population de 15577 habitants
dont 15410 nationaux et 167 étrangers.
En outre, dans la partie basse les chinois entreprenaient un
grand projet dénommé projet de vulgarisation des techniques
rizicoles « PVTR », malheureusement les pillages de
1991 et 1993 ont rendu le projet in opérationnel.
Les puits et le central hydrographique de la REGIDESO sont
érigés vers Athénée.
Par ailleurs, la majorité de la population est rurale
et les espaces ruraux couvrent une grande partie par rapport aux autres
quartiers. On cultive plusieurs légumes telles que le chou pommé,
la tomate pommée, la ciboule, le poireau, la carotte, le céleri,
etc.
6. Quartier EBEYA
Le quartier Ebeya est composé de deux camps
militaires : Ebeya et BILOLO (EFATBL) et le camp police NSONA-NKULU. Il
est à noter que les données démographiques ne concernent
que exclusivement la population civile c'est-à-dire les épouses
et les enfants des militaires et des policiers qui y résident.
Dans ce quartier, le camp EBEYA est plus rural que les autres
camps. On pratique la culture maraîchère, telle que la culture de
ciboule, de chou pommé, de tomate pommée, etc.
2.3.2 Données
Démographiques
Il importe de signaler que l'analyse des données
démographiques d'ordre administratif se rapporte à l'année
2007. Le bureau de la cité de Mbanza - Ngungu nous donne une estimation
de la population dans sa juridiction et le tableau ci- dessous donne des
précisions.
Tableau n°3 :Répartition de la
Population par quartier en 2007
QUARTIERS
|
POPULATION CONGOLAISE
|
POPULATION ETRANGERE
|
TOTAUX
GEN
|
HOM
|
FEM
|
GARC
|
FILL
|
TOT
|
HOM
|
FEM
|
GARC
|
FILL
|
TOT
|
REVOLUTION
|
8326
|
9531
|
10974
|
12375
|
41206
|
192
|
233
|
437
|
620
|
1482
|
42688
|
DISENGOMOKA
|
4178
|
4914
|
5035
|
5347
|
19474
|
148
|
160
|
131
|
153
|
592
|
20066
|
LOMA
|
3339
|
3543
|
3949
|
4579
|
15410
|
38
|
55
|
30
|
44
|
167
|
15577
|
NGUNGU
|
1785
|
1874
|
1818
|
2001
|
7478
|
46
|
60
|
54
|
53
|
213
|
7691
|
NOKI
|
1665
|
1542
|
2045
|
2017
|
7269
|
70
|
59
|
58
|
66
|
253
|
7522
|
EBEYA
|
344
|
657
|
627
|
760
|
2388
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2388
|
TOTAUX
|
19637
|
22061
|
24448
|
27079
|
93225
|
494
|
567
|
710
|
936
|
2707
|
95932
|
La figure n°1 montre comment la population est
répartie par quartier dans la cité.
Il ressort de ce tableau que la population congolaise
représente 97,2 % de la population totale et la population
étrangère ne représente que 2,8% dans la cité de
Mbanza- Ngungu pour l'année 2007.
Par ailleurs on observe l'inégalité dans la
répartition au sein de la cité de Mbanza- Ngungu :le
quartier révolution, le plus peuplé, couvre 44, 5% de la
population totale , suivi respectivement de Disengomoka 21%, Loma 16,2%, Ngungu
8% , Noki 7,8% et Ebeya 2,5%
Le tableau n°4 :l'Evolution de la
population
de Mbanza-Ngungu de 1998
à 2007.
Année
|
Nombre d'habitants
|
Accroissement 1998(100)
|
1998
|
130.719
|
100
|
1999
|
131.067
|
100,3
|
2000
|
131.985
|
101
|
2001
|
113.242
|
86,6
|
2002
|
113.806
|
87
|
2003
|
79.777
|
61
|
2004
|
83.946
|
64
|
2005
|
85.518
|
65,4
|
2006
|
89.843
|
68,7
|
2007
|
95.932
|
73,4
|
Source : Bureau de la cité de
Mbanza-Ngungu, rapport Annuel 2007
Ce Graphique n°2 nous montre cette
évolution :
L'allure du graphique démontre le dépeuplement
entre les deux années extrêmes. Plusieurs causes peuvent
être à la base de ce phénomène démographique
notamment la migration, la mortalité, l'exode rural, etc.
Ces indicateurs explicatifs peuvent justifier cette
fluctuation que la population de la cité de Mbanza Ngungu a connue de
1998 à 2007.
2.4. Produits Maraîchers cultivés dans la
cité de
Mbanza - Ngungu
2.4.1. Cultures maraîchères
2.4.1.1. Définition
Le dictionnaire encyclopédique la rousse
illustré 1996 définit le maraîchage comme étant la
production de légumes selon les méthodes intensives de culture.
Il ressort de cette définition que les cultures maraîchères
ne sont constituées que des légumes.
2.4.1.2. Importance
Pour que les besoins alimentaires de l'homme soient
satisfaits, il est nécessaire que ses repas soient composés de
trois groupes d'aliments.
1. les aliments de force pour vivres et
travailler.
2. les aliments de croissances et
d'entretiens pour grandir et être
bien portant.
3. les aliments de santé pour
éviter les maladies. La troisième catégorie d'aliments
appelés également aliment protecteur est composée des
légumes et des fruits.
Ces légumes aident le corps à lutter contre les
maladies. En outre, ils sont importants pour la croissance de nourrissons en
lui apportant les vitamines et les sels minéraux, comme fer, calcium,
phosphore... dont il a grandement besoin.
2.4.1.3. Principales cultures maraîchères
cultivées dans
La cite de Mbanza - Ngungu
Les cultures exploitées dans une région est
fonction type du climat qu'on y rencontre. Cependant, la cité de
Mbanza-Ngungu cultive quatre formes des légumes à savoir :
les légumes fruits, les légumes feuilles, les légumes
bulbes et les légumes racines.
1. Légumes fruits
a. L'aubergine
Nom scientifique : Solanum
Melongena
Les fruits de l'aubergine se mangent cuits, frits dans
l'huile, farcis ou mélangés avec d'autres légumes.
Deux variétés sont cultivées à
Mbanza - Ngungu :
v la variété locale caractérisée
par des fruits ronds plus au moins gros de couleurs différentes au
goût fort
v les variétés importées
à savoir la violette longue, la violette de barbutane, black
beauty...
L'aubergine pousse bien sur les sols riches en humus comme
d'ailleurs la plupart des solanacées.
b. Le piment
Nom scientifique : capsicum
fructoscens
Il appartient à la famille des sollacées comme
l'aubergine.
Il préfère les sols riches, bien drainés
et des températures comprises entre 25 et 30°.
c. Le poivron
Nom scientifique : capsicum
omnum
Il est utilisé pour les usages culinaires.
Le poivron est comme tout solonacé
préfère des sols profonds riches bien drainés, une
température comprise entre 25 et 30° et une altitude de 400
à 600m en région tropicale humide.
d. La tomate
Nom scientifique : lycopersicum
Esculentum.
Elle est utilisée essentiellement pour son usage
culinaire, elle intervient également en pharmacopée. Son cycle
végétatif est de 120 à150 jours.
2. Légumes
feuilles
a. Les Amarantes (BITEKUTEKU)
Nom scientifique Amaranthus
S.P.P.
Elles sont consommées par l'homme sous forme de
légumes fourrage pour la volaille et les animaux de basse - cour. Elles
ne sont pas très exigeantes. On les cultive partout au Congo sur un sol
de bonne structure bien exposé au soleil et à proximité
d'un point d'eau.
B. Les choux
Nom scientifique : Brassica
oleracca (choux pommé ou fleurs) Brassica
campesti (chou de chine)
Ils appartiennent à la famille de crucifères,
leurs feuilles servent de légume dans l'alimentation humain. Ils exigent
généralement un sol léger, profond et riche en azote.
Deux variétés sont cultivées à
Mbanza - Ngungu :
- Les choux pommés qui supportent les sols argileux ou
argilo sableux ayant une bonne rétention d'eau.
Ils affectionnent également les sols profonds riches en
matières organiques.
- Les choux de chine préfèrent des sols `riche
en humus et meubles. Les sols alluvionnaires sont les plus favorables à
cette culture.
C. La ciboule
Nom scientifique : Allium
Fistulosum.
Cette plante appartient à la famille de
liliacées. Elle se consommé comme condiment au cuite.
La ciboule pousse sous des alternances de température
de 23 à 310. Au delà de ces températures, elle
s'étoile, et dépérit. Elle est beaucoup cultivée
dans la vallée de Loma. Elle peut être reproduite par graines ou
par voie végétative par la division en touffes.
d. L'oseille
Nom scientifique : Hibiscus
sabdariffa.
L'oseille est cultivée pour ses feuilles et ses calices
qui sont consommés cuits comme légumes. L'oseille supporte
pratiquement tous les types de sol et tolère la chaleur. Elle peut -
être cultivée pendant toute l'année.
3. Légumes bulbes : L'ognon
C'est pratiquement le seul légume bulbe à Mbanza
Ngungu timidement d'ailleurs il appartient à la famille de
liliacées comme la ciboule.
Ses usages sont multiples :
Usage alimentaire (riche en sels minéraux et
vitamines).
L'oignon à des valeurs désinfectantes et
cicatrisantes, il aseptise les plaies.
4. Légumes racines: La carotte
Elle est actuellement le légume racine le plus
cultivé dans la cité de Mbanza - Ngungu.
La carotte est très riche en vitamine A
(carotène)
Elle se mange cuite ou crue. Elle aime des sols sableux et
profond. Elle préfère une température relativement basse.
Les hautes températures amène une baisse de rendement ainsi
qu'une production de racines courtes, peu colorées et fibreuses. La
présence de pierres dans le sol peut provoquer des racines fourchues et
déformées.
D'autre légumes racine sont : le navet, le radios,
la betterave potagère,...
CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS DE L'ENQUÊTE
3.1 Organisation de l'enquête
Le secteur informel ne disposant, jusqu'à ce jour
d'aucune structure organisée où les chercheurs peuvent puiser les
informations voulues, l'enquête sur le terrain reste la seule
méthode appropriée pour en savoir plus.
En ce qui concerne la Cité de Mbanza - Ngungu, notre
enquête n'a concerné que les revendeurs des produits
maraîchers, sujet de notre étude.
Nous les avons d'abord localisé par aires
géographiques, c'est-à-dire selon leurs Quartiers respectifs. En
effet, la grande Cité de Mbanza - Ngungu est constituée de 5
Quartiers, comme nous l'avons présentée dans le deuxième
chapitre. A côté d'elles il y a aussi deux camps
résidentiels des militaires (Ebeya et EFATBL) mais, seul le quartier
NGUNGU a été intéressé par nos enquêtes, les
autres quartiers n'étant presque pas développés en
activités de vente des produits maraîchers.
Après localisation, nous avons ciblé des
endroits stratégiques où trouver le plus grand nombre de
revendeurs à qui nous avons soumis notre questionnaire. Ledit
questionnaire dont copie jointe en annexe de ce travail, a d'abord
consisté à identifier anonymement l'agent économique et
son activité, puis à disséquer le fonctionnement de ce
secteur sur base des questions ouvertes et fermées, pour ressortir enfin
ses effets d'entraînement dans d'autres secteurs socio -
économiques du milieu.
Notre enquête a porté sur 40 revendeurs des
produits maraîchers. Ce sont donc les résultats de cette
enquête que nous allons détailler dans ce chapitre.
Dans l'objectif de vouloir travailler sur une population
normale, un échantillon de 40 opérateurs avait été
prélevé et à qui a été distribué les
questionnaires mais 35 seulement ont pu répondre.
La revente des produits maraîchers dans la cité
de Mbanza - Ngungu constitue l'une des activités les plus
prospères du secteur informel précisément dans la
nationale N°1 comme nous l'avons précisé dans l'introduction
que : « La désarticulation du secteur formel de
l'économie en R.D.C suivie du chômage ont mis au premier plan la
femme comme actrice jouant des rôles utiles dans la vie et la survie de
la famille, car elles présentent 94% cotre 6% de notre enquête.
Un exemple très éloquent est celui du grand
nombre des femmes que l'on observe sur la nationale N°1,
précisément dans la cité de Mbanza - Ngungu du matin au
soir, voire pendant la nuit, qui font le petit commerce notamment la vente des
produits maraîchers ».
3.2 Population et Echantillon
3.2.1 Population
En statistique descriptive, la population désigne
l'ensemble des personnes ; des choses ou en général des
éléments ayant des caractéristiques communes((*)16)
De l'observation du comportement individuel de chacun des
éléments qui composent la population, on peut obtenir des lois
générales de comportement de type moyen ou de type
prédominant pour les éléments de la population.((*)17)
L'enquête porte sur les revendeurs des produits
maraîchers installés sur la nationale N°1 dans la cité
de Mbanza - Ngungu. Elle nous permet de recueillir les données pouvant
servir à la réalisation de ce travail. Avant de descendre sur le
terrain, nous avons élaboré un questionnaire comme guide pour
l'enquête.
Ainsi, notre population étudiée est celle des
revendeurs de produits maraîchers. Cependant, un échantillon
constitue un sous ensemble de la population étudiée.((*)18) En effet, dans le cadre de
ce travail, l'étude porte sur un échantillon de 40 revendeurs.
Cet échantillon a été choisi de façon
aléatoire.
Le point suivant nous donne les
caractéristiques des individus enquêtés.
3.3 Variables Démographiques
Le tableau ci - après nous présente la
répartition de notre échantillon selon les points cibles de nos
enquêtes.
Tableau N°4 : Répartition des vendeurs
enquêtés par aires Géographiques
Lieu
|
Effectifs
|
Fréquence (%)
|
Place du marché
Place Zain
Place P.D.C
Grand monde
Place C.C.T
|
11
6
8
5
5
|
31
17
23
14
14
|
Total
|
35
|
100
|
Source : Données
prélevée par nos enquêtes.
GRAPHIQUE N°3
3.3.1 Sexe
Le tableau ci-dessous donne la répartition des
revendeurs des produits maraîchers enquêtés selon leurs
sexes
Tableau
n°5 : Répartition des revendeurs enquêtés selon
le Sexe
SEXE
|
Effectif
|
Fi (%)
|
Masculin
|
2
|
6
|
Féminin
|
33
|
94
|
Total
|
35
|
100
|
Source : notre enquête du mois de
juillet 2009
Graphique N°4
Selon l'enquête effectuée dans cette concession,
sur le trente cinq revendeurs enquêtés qui nous ont répondu
favorablement, 97% sont du sexe féminin et 6% du sexe masculin. Ce qui
revient à dire que la majorité de ces revendeurs sont des femmes
et une minorité est composée des hommes.
3.3.2 Age
Le
tableau n°6 nous donne la répartition des revendeurs
enquêtés selon l'âge
Age
|
Effectif
|
Fi (%)
|
12 à 18
19 à 25
26 à 32
38 et plus
|
9
7
7
12
12
|
26
20
20
34
|
Total
|
35
|
100
|
Source : Notre enquête du mois de
juillet 2009
Les revendeurs dont l'âge est compris entre 38 ans et
plus, représentent 34% de la population enquêtée et sont
plus nombreux et les revendeurs de l'âge de 19 à 25 ans et 26
à 32 ans sont moins nombreux et représentent 20%. Les revendeurs
de 12 à 18 ans représentent respectivement 26% de la population.
L'âge moyen de nos enquêtés est de 26
ans
GRAPHIQUE N° 5
3.3.3 Etat matrimonial
Le tableau N°7 donne la répartition des revendeurs
enquêtés selon l'état matrimonial
Etat Matrimonial
|
Effectif
|
Fi (%)
|
Marié
Célibataire
Veuf (ve)
|
12
15
2
|
51
43
6
|
TOTAL
|
35
|
100
|
Source : Notre enquête du mois de
juillet 2009
Ces données peuvent être
représentées graphiquement comme suit :
GRAPHIQUE N° 6
Il ressort de ces tableau et graphique que la plupart de ces
revendeurs sont mariés et représentent 51% de la population,
suivis des célibataires 43% et enfin les veufs 6%. On n'enregistre aucun
divorcé.
3.3.4 Niveau d'instruction
Le tableau ci-dessous nous présente la répartition
des revendeurs enquêtés selon le niveau d'instruction
Tableau N°8 : Répartition des revendeurs
enquêtés selon le niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
ni
|
Fi (%)
|
Sans institution
Primaire
Secondaire
|
5
7
24
|
11
20
69
|
Total
|
35
|
100
|
Source : Notre enquête du mois de
juillet 2009
GRAPHIQUE N° 7
Il ressort de ce tableau que 11% des revendeurs sont sans
institution, 20% ont un niveau d'étude primaire et 69% ont un niveau
d'étude secondaire. On n'enregistre aucun revendeur qui a un niveau
d'étude supérieure.
3.3.5 Milieu géographique d'origine
Le tableau N° 9 nous donne la répartition des
revendeurs enquêtés selon leur origine Ngungoise ou non :
Tableau N°9 : répartition selon le milieu
géographique d'origine
Origine
|
Effectif
|
Fi (%)
|
Ngungoise
autres
|
22
13
|
63
37
|
Total
|
35
|
100
|
Source : Notre enquête du mois de
juillet 2009
GRAPHIQUE N°8
Les données indiquent que parmi les 35 revendeurs
enquêtés, 63 % sont originaires de la cité de Mbanza -
Ngungu et 37% sont venus ailleurs.
3.3.6 Rapport avec l'Etat
La caractéristique assez souvent accordée au
secteur informel c'est qu'il fonctionne d'une manière illégale ou
semi - légale. L'agent économique intéressé par ce
secteur a ainsi la facilité d'opérer sur des marchés non
réglementés mais ouverts et compétitifs.
Cependant, l'Etat ne peut passer inaperçu les occasions
d'entrées d'importantes recettes à ciel ouvert sur le territoire
national. Les revendeurs des produits maraîchers sont donc sujets au
paiement des taxes ci - après :
- une patente attestant l'admission au petit
commerce ;
- un droit d'étalage payé à
l'autorité de la place
- une taxe relevant de l'autorité urbaine du territoire
de Mbanza - Ngungu
Nos enquêtes révèlent que 86% des ces
revendeurs paient la taxe relevant de l'autorité urbaine du territoire
de Mbanza - Ngungu contre 14% qui ne paient rien à l'Etat Congolais et
personne d'entre eux ne paie la patente qui atteste l'admission au petit
commerce. Ils constituent ainsi une fuite Importante aux recettes publiques.
Signalons que pour une organisation plus moderne du
marché central, en 2008 il a été procédé
à la vente des étalages qui était construits par BCCECO
(Bureau centrale de la coordination). Et le contrat est renouvelable chaque
année. Mais il faut reconnaître que les masses rurales sont
souvent conservatrices et hostiles au changement. Ainsi, cette opération
est butée à quelques obstacles dans son exécution. Le
noeud du problème réside dans le prix de renouvellement de cet
étalage qui s'élevait à 3500Fc le mètre au mois de
février 2009, montant qui avoisinait facilement l'équivalent de
5$, ce qui n'est pas peu de chose au prolétariat.
3.3.7 Taille de famille
Compte te nu de l'accroissement de la population Nationale
nous étions curieux de savoir le nombre d'enfant qui étudient de
nos enquêtés dont voici le tableau
Tableau N°10 : Répartition selon la taille de
la famille
Nombre d'enfants
|
ni
|
Fi %
|
0
2 à 5
6 à 9
10 ou plus
|
18
11
6
0
|
51
32
17
0
|
|
35
|
100
|
Source : Notre enquête du mois de
juillet 2009
Il se dégage du tableau que %, 51% des
enquêtés n'ont pas des enfants qui étudient, mais 32% ont
soit 2 ou 5 enfant qui étudient et 17% on soit 6 ou 9 enfants qui
étudient et enfin, 0% de nos enquêtés ont 10 ou plus
d'enfants qui étudient.
3.3.8 Raisons de vente des Produits Maraîchers
Comme il est de coutume pour la méthode
utilisée, nous avons posé à nos interlocuteurs la question
suivante ;
« Pourquoi avez - vous choisi de faire le petit
commerce : la vente de produits maraîchers ?
Les réponses étant regroupés en 3
catégories cela nous donne :
Tableau N°11 : Répartition des revendeurs
d'après les causes de leurs activités.
Causes
|
ni
|
Fi%
|
- Se prendre en charge
- Assurer la survie de la famille
- Autres causes
|
13
13
9
|
37
37
26
|
|
35
|
100
|
Source : Notre enquête du mois de
juillet 2009
Il ressort de ce tableau, que 37% ont choisi cette
activité pour se prendre en charge, même pourcentage la choisie
pour assurer la survie des leurs familles et 27% ont choisi cette
activité pour une autre raison.
3.3.9 Difficultés
rencontrées
Nous avons aussi posé la question à nos
enquêtés de savoir les difficultés qu'ils rencontrent dans
la pratique de leur activité.
Raison pour laquelle nous avons établi le tableau
suivant.
Tableau N° 12 : Difficultés rencontrées
par les revendeurs de des produits maraîchers.
Difficultés
|
ni
|
Fi en %
|
- Tracasseries policières
- Hausse de prix des produits
- Mauvaise vente des certaines saisons
|
3
8
24
|
9
22
69
|
TOTAL
|
35
|
100
|
Source : Notre enquête du mois de
juillet 2009
Le tableau ci - dessus nous montre que 9% des nos
enquêtés ont comme difficulté la tracasserie
policière et 22% ont comme difficulté la hausse de prix des
produits auprès de fournisseurs, enfin, 69% ont comme difficulté
la mauvaise vente de leurs produits dans certaines saisons.
Après avoir connu les difficultés que parcours
nos enquêtés, nous avons été curieux de savoir
qu'ils veulent qu l'Etat Congolais peut faire pour eux, nous avons trouvez que
100% de la population en^quêtés ont voulu l'état organise
leur secteur.
3.3. 10 Aspects organisationnels
3.3.10.1 Cadre Juridique
Dans les conditions normales, pour exercer les
activités de commerce, les commerçants sont tenus de respecter
deux séries d'obligations notifiées tantôt par le souci de
renforcer les droits des biens et d'organiser une sorte de contrôle
juridique des activités commerciales ; tantôt par le souci de
promouvoir la moralisation de la vie des affaires. Les obligations les plus
connues résultent du code de commerce mais aussi de divers autres textes
de notre droit ; notamment certains des points de code civil et de code
des matières sociales et économiques sont également
créateurs d'importantes obligations à la charge des
commerçants.
En vertu des textes insérés dans le code civil,
les commerçants sont tenus de :
- S'immatriculer au nouveau registre de commerce
- Détenir le livre de commerce ;
- Publier des conventions matrimoniales.
Les obligations citées ci - hautes sont liées
aux activités commerciales ayant un très grand chiffre d'affaire.
Et concernant les activités relatives au petit commerce, sont
voués à la tenue non de trois obligations citées, mais
à la patente.
Bref, les agents économiques oeuvrant dans les
activités des petits commerces n'ont pas un statut juridique
spécifique reconnu par la loi conformément à ce qui est
dû dans le paragraphe précédant. Ils sont des personnes
physiques auxquelles la loi reconnaît certains droits comme toute
personne de nationalité Congolaise.
3.3.10.2 Motivation d'exercer
l'activité
Il s'agir dans ce point de parler de ce qui avait
motivé les revendeurs à exercer cette activité (revendre
le produits maraîchers)
Il est donc intéressant de se poser la question de
savoir quelles sont les sources qui procurent des revenus
supplémentaires((*)20).
1. L'acquisition de ces biens ou produits maraîchers
peut être par ses propres fonds
2. L'acquisition par d'autres moyens. Analysons certaines de
ces réponses :
a. Depuis que j'ai commencé cette activité
ça fait déjà sept ans ; j'étais en
2eme Secondaire, nous avions eu une discussion entre moi et mon
grand frère parce qu'il ne voulait plus me donner de l'argent pour que
je continue mes études, j'ai abandonné les études et j'ai
demandé un crédit à mon amie, à partir de ce jour -
là je me suis lancé à la commercialisation de ces
produits, c'est un produit qui ne traîne pas sur le marché.
b. « Quand j'étais petit, j'avais beaucoup de
soeurs qui exerçaient cette activité ; ces dernières
me laissaient leurs marchandises et j'ai constitué un
capital... »
c. « ... j'avais tellement beaucoup de relations
avec les jardiniers et mon mari était révoqué de
l'entreprise où il travaillait, les jardiniers me donnaient les produits
pour vendre et je ne leur donnais que le capital et tous les
intérêts m'appartenaient... »
d. « ...Quand j'ai fini mes études primaires,
je n'avais pas de soutien pour continuer l'école secondaire ; je
suis allé à Kinshasa à la recherche de mes oncles,
quelques temps après, ma mère m'a rappelé ; elle m'a
donné une petite somme... »
e. « ... J'ai hérité tout ceci de mes
grandes soeurs qui exerçaient cette activité.
Il y a encore plusieurs ou d'autre réponses similaires
qui nous ont été données, mais faute de temps nous nous
sommes limité de ces cinq réponses
3.3.10. 3 Horaire de travail
Dans tous les établissements publics ou privés,
même d'enseignement ou de bienfaisance, la durée légale du
travail des employés ou ouvriers de l'un ou l'autre sexe, quels que
soient leur âge et la forme dans laquelle est exécuté le
travail, ne peut travailler huit heures par jour ou quarante huit heures par
semaine((*)21).
Contrairement aux travailleurs des installations officielles
qui travaillent de o7h30 à 15h30 ; ces agents économiques
n'ont pas des d'horaire fixe, ils peuvent vendre à n'importe quel
moment, comme nous l'avons précisé dans l'introduction
qu' « un grand nombre de femmes que l'on observe sur la
nationale N°1, précisément dans la cité de Mbanza -
Ngungu du matin au soir, voire pendant la nuit, qui font le petit commerce
notamment la vente des produits maraîchers ».
Et la plupart de leurs clients sont les voyageurs qui passent
tout ou long de la nationale N°1.
Pour ce qui concerne les jours de vente de nos
enquêtés, les revendeurs des produits maraîchers vendent
leurs produits chaque jour donc du lundi au dimanche.
3.3.10.4 Structure et mode de fixation de prix
L'un des principaux éléments de la politique
commerciale et de la gestion des entreprises, c'est la détermination de
prix de vente. Ces prix doivent tenir compte du volume de vente, du
bénéfice, du prix de la concurrence.
Premièrement nous parlerons de volume de vente. C'est
un facteur très important dans la détermination de prix de vente
et va de pair avec d'autres facteurs tenant compte de l'importance du
marché.
Les prix sont également fixés en fonction de
bénéfice. C'est - à - dire, en tenant compte de la marge
bénéficiaire et non pas l'exagération mais notre
enquête nous montre que les revendeurs des produits maraîchers
fixent leur prix en tenant compte du prix d'achat et d'une marge
bénéficiaire forfaitaire.
En fin, il doit aussi tenir compte du prix de la concurrence,
si non, on risquerait de vendre à des prix qui seraient soit très
supérieures ou trop inférieurs aux prix de certains revendeurs de
même produits. Et pour les produits maraîchers, les prix peuvent
être les mêmes, mais la quantité est différente des
autres revendeurs.
3.3.11 Aspect comptable et financier
L'activité en soi est bonne pour bon nombre des femmes
qui l'exercent depuis longtemps ; mais la seule préoccupation est
que l'organisation comptable est inexistante.
L'enquête nous dévoile que l'aspect comptable
chez ces revendeurs se limite à des opérations d'entrées
et des sorties, sur ce, il y a une confusion entre la caisse et leurs poches.
Quant au problème financier, ils n'ont aucun accès aux
crédits bancaires ou autres .Ils ne s'autofinancent
qu'eux-mêmes.
En effet, comme nous avons pu le constater, l'analyse des
différentes données et tableaux présentés dans ce
chapitre, a permis d'appréhender à la suite d'une démarche
empirique le fonctionnement réel du phénomène de
l'informel. Elle (analyse) se veut une vérification empirique de
différentes observations et caractéristiques
présentées surtout sur l'informel congolais en
général et dans la cité de Mbanza - Ngungu en particulier.
CONCLUSION
La crise d'emplois dans les pays
africains en général et en République Démocratique
du Congo en particulier fait que la femme, en plus de son rôle
traditionnel d'épouse, de mère, de ménagère, de
gardienne et d'éducatrice des enfants, est devenue, par la pratique du
commerce, un acteur économique incontournable dans la survie ou la
subsistance de beaucoup de ménages en milieu urbain.
Comme il a été signalé dans la partie
introductive, que la désarticulation du secteur formel de
l'économie en République Démocratique du Congo suivie du
chômage ont mis au premier plan la femme comme actrice jouant des
rôles utiles dans la vie et la survie de la famille.
Dans le but d'accroître ces derniers rôles, il est
nécessaire de définir et d'appliquer une politique d'incitations
au profit de la femme notamment en lui favorisant l'accès au
crédit.
Cette politique visant la promotion féminine,
loin de concerner seulement le secteur économique, devrait aussi porter
sur les autres secteurs de la vie à savoir éducatif,
scientifique, technologique, politique, sanitaire, culturel, social etc.,
Considérées comme activités de
survie ; le secteur informel s'impose dans la société
grâce à une emprise plus large couvrant ainsi toute sorte de
besoin.
Ce Secteur n'est pas le lieu où la
déqualification de la main d'oeuvre est la règle ; donc
formation de la main d'oeuvre qu'il utilise et qu'il utilise le secteur
formel ; bien que concernant nos agents économiques
enquêtés, et de gestion financière est
nécessaire.
Nous ne pouvons donc plus tarder de dire que
l'émergence des activités du secteur informel, a vraiment un
impact très important sur le plan social et économique de la
cité de Mbanza - Ngungu qui a fait l'objet de notre étude. Car
ces activités participent au mécanisme de la redistribution de
revenu.
Pour ce qui concerne les revendeurs des produits
maraîchers, a cause des revenus importants que rapporte cette
activité, 57% parmi ceux qui exercent sont mères de famille et
font vivre leurs familles respectives desdits revenus. Les 43% des
célibataires sont composés principalement des
élèves de l'école secondaire qui l'ont choisie comme
activité d'appoint à l'auto financement de leurs études.
Une alternance est alors faite par ces derniers dans les
heures de vente, leurs produits se vendent soit à mis - temps, soit que
la gestion est d'office confiée à un autre membre de famille.
La non intervention de l'Etat dans ce secteur est à la
base de l'anarchie qui y règne et qui, malheureusement, fait que ce
secteur ne soit pas un véritable pôle de
développement ; mais un secteur qui paralyse le circuit
économique et qui conduit le pays vers le développement du sous -
développement.
Actuellement, bon nombre d'auteurs s'accordent sur le point
que le développement n'est plus le problème des grandes et
moyennes entreprises ; il concerne aussi les petites entreprises. Pour
cela, elle ne doit pas fonctionner sans structure et sans normes
réglementaires.
Son développement dépend essentiellement de
l'assainissement de l'environnement socio - économique.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGE
1. Albertini, J.M, Les mécanismes du sous
développement,
Paris, les éditions
ouvrières, 1967
2. BERNAED FORTIN, les enjeux de l'économie
souterraine,
Série Scientifiques,
Montréal, Déc. 2002
3. GAUTIER DE VILLER, le pauvre, les Hors - la - loi, le
Métis,
La question de « l'économie
informelle » en Afrique CEDAF N°6/1992
4. Germain NGOIE THIBAMBE, les femmes en
mouvement :
Morphologie d'une catégorie
émergente dans la mobilité Africaine.
Accra, Ghana, Septembre 2007.
5. JACQUES CHARMES, Secteur informel, emploi informel,
économie
Non observée : méthodes de mesure et
d'estimation appliquées aux économies en transition, centre
d'Economie et d'Ethique pour l'Environnement et le Développement C3ED
U.M.R I.R.D/UVSQ.
6. JACQUES CHARMES Les origines du concept de secteur informel
et la récente
définition de l'emploi informel.
7. JIVET NDELA KUBOKOSO, Impact fiscal de passage de
l'économie
Informelle
a l'économie formel.
8. KASONGO M. E, pour une renconceptualisation
démocratique du
Congo informel en république du Congo décembre
2003.
9. KOPPEN, mémento de l'agronome,
3ème édition, ministère de la
Coopération, Paris, 1984
10. Malikwisha Meni, L'importance du secteur informel, en
R.D.C,
Bulletin de l'ANSD, Vol. 1, déc.2000,
pp.21-40.Kinshasa.
11. METELLIN P., l'interprétation théorique
du milieu urbain en
Afrique noire ; Thème de doctorat de
3è cycle « Etudes Africaines », Université de
Bordeaux I, institut d'Etudes politiques, France 1983, P.6
12. NGOIE TSHIBAMBE G., les femmes en mouvements :
Morphologie d'une catégorie Emergente dans la
mobilité Africaine, Ed. Ghana 2007
II. REVUE
1. Code du travail, Edition CADICEC, Kinshasa - Gombe
2. Matingreuse SYOSYO, plaidoyer pour une politique
économique
en R.D.C, Le potentiel,
2006
3. Revues du Tiers Monde, TXX VIII, N°
112, Oct. - Déc. 1987
III. TRAVAIL DE FIN DE CYCLE ET
MÉMOIRE
1. BAVENGA NIATI .G, le fonctionnement du secteur informel
dans
les cités de Mbanza - Ngungu et Kisantu, TFC,
UK, 1993
2. MAKANGU G.B, le secteur informel de Kinshasa, TFC,
UK, 1997
3. MASUMU NLANDU R., contribution des PME informelles du
développement de la cité de Mbanza -
Ngungu, TFC, UK 1995
4. MATONDO NGANGA, Le développement du secteur
informel dans
la cité de Mbanza - Ngungu, TFC, UK, 1995.
5. MAVOKA R., le secteur et sa PME au Zaïre, TFC,
UK, 1993
6. MAYINGA G., l'analyse de revenus des produits
maraîchers dans
la cité Mbanza - Ngungu, TFC, UK, 2008. P32
7. NDOSIMAU D., l'analyse de la rentabilité des
cultures Maraîchère
dans la cité de Mbanza - Ngungu, TFC, UK,
2007.
8. NSEKA NKOKO, le fonctionnement du secteur informel
à Mbanza -
Ngungu, TFC, UK, 1993
9. MAKIESE NDOMA .F., L'incidence de la
prolifération des activités
Informelles dans le
développement
Économique de
la cité de Kwilu Ngongo,
TFC, U.K 1995
IV. NOTE DES COURS
1. BITEMO X, cours d'Economie de pays en voie de
Développement, UK, G2, FASEG, 2007-2008
2. KINTAMBU. M. cours des statistiques II, UK, G2
FASEG,
2007- 2008
3. LUTUTALA M. cours de la méthode des
recherches, UK, G2
FASEG, 2007-2008
TABLE DES MATIERES
DEDICACE....................................................................................................................................i
REMERCIEMENT......................................................................................................................ii
0. INTRODUCTION
1
01. PROBLEMATIQUE
1
02. INTERET DU SUJET
3
0.3 DELIMITATION DU SUJET
3
0.4 METHODOLOGIE
4
05. CANEVAS DE TRAVAIL
4
Chapitre I : GENERALITES SUR
L'INFORMEL
5
1.1. HISTORIQUE ET DEFINITION DE
L'INFORMEL
5
1.1.1 Historique de l'informel
5
1.1.2. Définition de l'informel
8
1.2. CARACTERISTIQUES ET TYPES D'ACTIVITES
DU
10
1.2.1 Caractéristiques du secteur
informel
10
1.2.2. Types d'activités du secteur
informel
11
1.3 ASPETS POSITIFS ET NEGATIFS DU SECTEUR
INFORMEL
12
1.3.1 Aspects positifs
12
1.3.2. Les aspects négatifs
14
1.4. RELATIONS ENTRE SECTEUR INFORMEL
ET
16
1.4.1. Relations de
complémentarité
16
1.4.2. Relations d'intégration
17
Chapitre II. DESCRIPTION DE LA CITE DE
MBANZA - NGUNGU
18
2.1 Aperçu général de
la Cité
18
2.2 Données Géo-
Physiques
19
2.2.1 Relief
19
2.2.2 Facteurs Climatiques
19
2.2.3 Saisons
20
2.2.4 Sols
21
2.2.5 Végétation
22
2.3 Données Démographiques Et
Organisation
23
2.3.1 Organisation Administrative
23
2.3.2 Données
Démographiques
27
2.4. Produits Maraîchers
cultivés dans la cité de
31
2.4.1. Cultures
maraîchères
31
CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET
ANALYSE DES RESULTATS DE L'ENQUÊTE
36
3.1 Organisation de l'enquête
36
3.2 Population et Echantillon
37
3.2.1 Population
37
3.3 Variables Démographiques
38
3.3.1 Sexe
40
3.3.2 Age
41
3.3.3 Etat matrimonial
42
3.3.4 Niveau d'instruction
43
3.3.5 Milieu géographique
d'origine
44
3.3.6 Rapport avec l'Etat
45
3.3.7 Taille de famille
46
3.3.8 Raisons de vente des Produits
Maraîchers
46
3.3.9 Aspects organisationnels
48
3.3.10. Structure et mode de fixation de
prix
51
3.3.11 Aspect comptable et financier
52
CONCLUSION
53
BIBLIOGRAPHIE
55
TABLE DES MATIERES
58
* (1) Malingumu
Syosyo C. Plaidoyer pour une politique
économique de l'informel en RDC, Le Potentiel, 2006. P6
* (2) NGOIE TSHIBAMBE G., Les
femmes en mouvements : Morphologie d'une catégorie
Émergente dans la mobilité Africaine, Ed. Ghana 2007
p.21
* (3) BITEMO X., Cours
d'Economie de pays en voie de développement, UK, G2 ECO
2007 - 2008. Inédit
* (4) MASUMU NLANDU R.,
contribution des PME informelles du développement de la cité
de Mbanza -
Ngungu,
TFC, UK. 1995. p 27
* (5) NGOIE TSHIBAMBE G., Idem, p1
* (6) GAUTIER DE VILLER, le
pauvre, les Hors - la - loi, le Métis, la question de
« l'économie informelle » En
Afrique CEDAF
N° 6/ 1992, P.5
* (8) J.M NSEKA NKOKO, le
Fonctionnement du secteur Informel à Mbanza - Ngungu :
Cas des paysannes de la
place réservoir, T.F.C. , UK, 1993, P. 6
* (9) METELLIN P.,
L'interprétation théorique du milieu urbain en Afrique
noire ; Thèse de doctorat de 3è cycle
« Études
Africaines », Université de Bordeaux I, institut d'Etudes
politiques, France 1983, cité
par J.M. NSEKA, Ibidem, P.6
* (11) (12) Revenus
du tiers monde, T.XX VIII, N°112, Oct. - Déc. 1987
* (12) Dr. Malikwisha Meni,
L'importance du secteur informel en R.D.C, Bulletin de l'ANSD, vol. 1,
déc. 2000, pp. 21-40. Kinshasa.
* (13) Dr Malikwisha Meni, Op.
Cit. P. 15
* 1 Rapport annuel,
secrétariat du bureau de la cité de Mbanza- Ngungu, 2007
* 2 KOPPEN, mémento
de l'agronome, 3ème édition, ministère de
la coopération, Paris, 1984, p119
* 3 NDOSIMAU N.,
analyse de la rentabilité des cultures maraîchères dans
la cité de Mbanza- Ngungu, T.F.C,
U.K, 2007, p19
* (16) KINTAMBU MAFUKU, Cours
de statistique II UK G2 FASEG, 2007-2008
* (17) G.B. MAKANGU, le
Secteur Informel de Kinshasa, TFC, UK. 1997, P.8
* (18) MAYINGA, l'analyse de
revenus de produits maraîchers dans la cité de Mbanza -
Ngungu, TFC, UK, 2008. P32
* (20) G. BAVENDA NIATI, Le
fonctionnement du Secteur Informel dans les Cités de Mbanza -
Ngungu,
TFC UK, 1993
* (21) ) G. BAVENGA
NIATI, Op. Cit. p