Paragraphe 2 : L'intégration
sous-Régionale
Elle constitue une limite par excellence au principe de la
Souveraineté. Grâce aux multiples avantages qu'elle
présente, les Etats sont obligés, dans certaines mesures
d'aliéner une partie de leur Souveraineté aux fins de permettre
à l'organisation de mieux réaliser ses objectifs et ceux
assignés à l'Etat. En effet, une communauté revêt le
caractère de ce qui est commun à plusieurs personnes ou à
plusieurs groupes sociaux c'est-à-dire un groupe de personnes vivant
ensemble et partageant les intérêts, une culture et un
idéal commun. Alors que la caractéristique fondamentale d'un Etat
est sa Souveraineté, pour prétendre une véritable
intégration un Etat est censé renoncer à une partie de sa
Souveraineté en faveur de l'organisation, ce qui n'est pas souvent le
cas et est totalement difficile pour la CEMAC. En effet, dans cette zone, le
principe de Souveraineté ne semble pas trouver ses entraves dans celui
de l'intégration sous-régionale car en fait il est vrai que les
organisations n'y sont pas « toutes puissantes » à
l'image de l'ONU ou de l'UE et force est de constater que, contrairement aux
dirigeants des ces dites organisations, qui ont une certaine influence sur les
chefs des Etats membres à ces organisations et par conséquent en
partie sur leurs Souverainetés, les dirigeants des instances de la
CEMAC, eux, n'ont en réalité aucune influence sur les Chefs des
Etats membres de cette communauté qui demeurent « tout
puissant » dans leur pays et maîtres de leur
Souveraineté entière, dans la mesure où lorsqu'une
proposition rationnelle et importante pour la communauté est
formulée par les instances dirigeantes de la CEMAC, elle ne peut trouver
satisfaction si elle porte préjudice aux intérêts
soi-disant d'un Etat mais en réalité c'est à cause des
intérêts d'un Chef d'Etat. Tel est le cas que nous illustre le
problème de la création d'une compagnie aérienne de la
sous-région.
La dualité intégration
régionale-Souveraineté dans la CEMAC est en effet la principale
cause au freinage sinon au ralentissement au processus d'intégration
constatés dans cette Communauté. Cependant, de nombreux mesures
et mécanismes pris par les autorités de ladite Communauté
en vue de favoriser l'intégration, il est à constater une
réticence de la part des Chefs d'Etat qui craignent de voir leur pouvoir
politique réduit. Le problème de l'intégration dans la
CEMAC est d'autant plus pointu qu'il est important de se demander si le mode
institutionnel et fonctionnel de cette communauté n'entraverait pas
à sa bonne marche ou encore devrions-nous faire une rétrospection
en analysant le dépassement enregistré par le passage de l'UDEAC
à la CEMAC avant de présenter cette dernière et en faire
un Etat des lieux.
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