REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D'ABOMEY - CALAVI
ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE
OPTION : Administration des Finances
FILIERE : Administration des
Finances et Trésor
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION AU CYCLE I POUR L'OBTENTION
DU
DIPLOME DE TECHNICIEN SUPERIEUR
ANNEE ACADEMIQUE : 2007-
2008
THEME :
CONTRIBUTION A UNE MEILLEURE INFORMATION DU CITOYEN PAR
LA CHAMBRE DES COMPTES SUR LA GESTION DES DENIERS PUBLICS
Réalisé et soutenu par :
Errol
M. TONI
Sous la direction de :
Tuteur de stage : Directeur de
mémoire :
Maxime B. AKAKPO Hubert G. EYEBIYI
Conseiller à la Chambre Administrateur du Trésor
à la retraite
des Comptes Chargé de cours à l'ENAM
IDENTIFICATION DU JURY
PRESIDENT : Martin GBEBOUTIN
VICE-PRESIDENT : Bernard SEGONDJI
MEMBRE :
L'ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE N'ENTEND
DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE.
CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A LEUR AUTEUR.
A mes chers parents, Victorine et Jérôme
TONI,
pour l'abnégation et la patience dont vous
avez toujours
fait preuve envers moi.
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis d'exprimer notre profonde gratitude
à :
- Monsieur Hubert Gustave EYEBIYI, notre directeur de
mémoire qui a
accepté de suivre ce travail en dépit de ses
multiples occupations ;
- Monsieur Maxime Bruno AKAKPO, notre tuteur de stage pour son
aide
inestimable et sa constante disponibilité ;
- Monsieur Tertullien AKUESON, pour son assistance et ses
conseils ;
- Monsieur Alphonse da SILVA, lui sans qui rien de tout ceci
n'aurait été possible ;
- Monsieur Noël GBAGUIDI, directeur de l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM) et au personnel administratif et
technique, pour la qualité de l'enseignement reçu et les riches
expériences partagées ;
- nos soeurs Armande et Ursula, pour leur soutien inconditionnel
;
- tout le personnel de la Chambre des Comptes et à celui
de Direction de la Centralisation des Comptes de l'Etat ;
- nos frères, cousins, neveux et amis dont nous ne pouvons
citer les noms de peur d'en oublier ;
- à toutes les personnes qui ont contribué d'une
manière ou d'une autre à la réalisation de ce travail.
LISTE DES SIGLES
DCCE : Direction de la Centralisation des Comptes de l'Etat
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature
MDR : Ministère du Développement Rural
MEHU : Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de
l'Urbanisme
MEN : Ministère de l'Education Nationale
MSP : Ministère de la Santé Publique
MTPT : Ministère des Travaux Publics et des Transports
PAV : Programme Annuel de Vérification
PERAC : Public Expenditure Reform Adjustement Credit
(Crédit d'Ajustement pour la Réforme des Dépenses
Publiques)
RELF : Rapport sur l'Exécution de la Loi de Finances
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
USAID : United States Agency for International Development
(Agence des Etats-Unis pour le Développement International)
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Point des
dépôts à la juridiction financière des comptes de
gestion de l'Etat 12
Tableau no2 : Années de
finalisation des RELF 17
Tableau no3 : Tableau des
problématiques possibles 23
Tableau no4 : Tableau de
bord de l'étude : << Contribution à une meilleure
information du citoyen par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers
publics » ..37
Tableau n°5 : Répartition
des données d'enquête relatives au niveau de connaissance que les
citoyens béninois ont des activités et décisions de la
Chambre des Comptes 48
Tableau n°6 : Répartition
des données d'enquête relatives à l'origine de la
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes 49
Tableau n°7 : Répartition des
données d'enquête relatives au retard dans l'élaboration et
la publication du RELF 50
Tableau n°8 : Répartition des
données d'enquête relatives à la production non effective
du rapport public chaque année ...52
Tableau n°9 : Synthèse de
l'étude : << Contribution à une meilleure information du
citoyen par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics »
..63
GLOSSAIRE
Apurement juridictionnel des comptes :
ensemble d'opérations consistant à vérifier la
régularité des opérations de recettes et de
dépenses publiques exécutées par les comptables publics,
ainsi que des mouvements de fonds et de valeurs auxquels ils ont
procédé au cours de la période contrôlée.
Audit de performance : opération
destinée à contrôler à l'issue de l'exécution
des budgets-programmes, la réalisation ou non des objectifs initialement
fixés par les programmes.
Arrêt : acte par lequel la Chambre des
comptes statue en matière juridictionnelle.
Budget-programme : document explicatif joint
au projet de loi de finances, précisant les objectifs d'un
ministère, les programmes qui y concourent et les moyens qui y sont
consacrés.
Comptables publics : fonctionnaires et agents
régulièrement habilités pour effectuer les
opérations suivantes à titre exclusif :
- la prise en charge et le recouvrement des rôles et des
ordres de recettes qui leur sont remis par les ordonnateurs ;
- le visa, la prise en charge et le règlement des
dépenses
- la garde et la conservation des fonds, valeurs et titres
appartenant ou confiés à l'Etat ou aux organismes publics ;
- le maniement des fonds et les mouvements des comptes de
disponibilité ;
- la conservation des pièces justificatives de
l'opération et des documents comptables ;
- la tenue de la comptabilité du poste comptable qu'ils
gèrent.
Contrôle : fait de s'assurer qu'une chose
a été faite telle qu'on le déclare ou telle qu'elle doit
être par rapport à une norme donnée.
Déclaration générale de
conformité : acte par lequel la juridiction financière
atteste chaque année la conformité entre le Compte de Gestion
produit par le comptable principal de l'Etat et le Compte Général
de l'Administration des Finances présenté par le ministre
chargé des finances.
Deniers publics : fonds ou valeurs qui sont la
propriété des organismes publics.
Loi de règlement : loi de finances qui
constate les résultats définitifs des opérations
financières de l'Etat se rapportant à une même
année. Elle établit également le compte de résultat
de l'année et autorise le transfert du résultat de l'année
financière au compte permanent des découverts du
Trésor.
Mémoire en réplique : document
retraçant les réponses du justiciable aux observations du rapport
provisoire de la juridiction financière.
Ordonnateur : autorité ayant
qualité pour prescrire l'exécution des dépenses et des
recettes d'un organisme public.
Reddition des comptes : acte par lequel un
mandataire, un comptable etc. présente les comptes de sa gestion.
RESUME
Au regard de la Constitution du 11 décembre 1990 et de
la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition, organisation,
fonctionnement et attributions de la Cour Suprême, la Chambre des Comptes
a essentiellement pour mission de s'assurer du bon emploi des fonds publics.
Dans ce cadre, elle publie divers rapports qui font suite aux contrôles
effectués par elle. Ces rapports sont censés informer le
Parlement et les citoyens en général, sur la façon dont
les gestionnaires se sont acquittés de leurs tâches. C'est
principalement suite au constat peu reluisant des difficultés dans
l'élaboration et la publication de ces rapports que nous avons
décidé de mener notre réflexion sur la
problématique liée à une meilleure information du citoyen
par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics. Le
problème général identifié est celui de la
sous-information du citoyen par la Chambre des Comptes sur la gestion des
deniers publics. La résolution de cette problématique a suivi une
logique de recherche-diagnostic à partir de trois problèmes
spécifiques et peut se résumer comme suit :
Traitement du problème spécifique
n°1
Libellé du problème :
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes
Cause du problème : inexistence d'une
politique de communication adéquate Approches de solutions
: la création d'un organe de communication, l'utilisation des
technologies de l'information et de la communication ainsi que l'implication
des médias et des organisations de la société civile.
Traitement du problème spécifique
n°2
Libellé du problème : retard dans
l'élaboration et la publication du RELF Causes du
problème : insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes
et transmission tardive des informations à la Chambre des Comptes par le
ministère chargé des finances
Approches de solutions : la sensibilisation
des autorités du ministère chargé des finances et la
construction d'un bâtiment d'archives, le recrutement de nouveaux agents
et l'allègement de la procédure.
Traitement du problème spécifique
n°3
Libellé du problème : production
non effective du rapport public chaque année Cause du
problème : insuffisance d'observations à communiquer
Approches de solutions : le renforcement en
ressources humaines de la Chambre des Comptes, le renforcement des
capacités du parquet général et le raccourcissement des
délais d'impression des rapports.
SOMMAIRE
AVANT PROPOS INTRODUCTION
CHAPITRE PRELIMINAIRE : Du
cadre de l'étude aux séquences de résolution de la
problématique liée à une meilleure information du citoyen
sur la gestion des fonds publics
Section 1 : Cadre de l'étude et
observations de stage Section 2 : Ciblage de la
problématique
CHAPITRE PREMIER : De la fixation
des objectifs de l'étude au choix des outils d'analyse des
données
Section 1 : Objectifs, hypothèses
et tableau de bord de l'étude
Section 2 : Revue de littérature
et méthodologie de recherche adoptée pour la résolution de
la problématique
CHAPITRE DEUXIEME : De la
mobilisation des données aux conditions de mise en oeuvre des
solutions
Section 1 : Collecte, analyse des
données et établissement du diagnostic Section
2 : Approches de solutions et conditions de mise en oeuvre des
solutions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
AVANT PROPOS
La fin des études universitaires au premier cycle de
l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) est
sanctionnée par la rédaction et la soutenance d'un mémoire
professionnel. Dans ce cadre, le présent mémoire, ou plutôt
la modeste réflexion que voici, se propose d'étudier les voies et
moyens pouvant permettre à la Chambre des Comptes de mieux informer le
public sur la gestion des finances publiques.
Pourquoi mener une étude sur un tel sujet ?
Il n'est aujourd'hui un secret pour personne que les citoyens
béninois sont très peu informés sur la façon dont
l'argent public est géré. Or ce sont ces derniers qui fournissent
la majeure partie de cet argent à l'Etat par le biais de leurs diverses
contributions. Il est donc logique que compte leur soit rendu après
utilisation de ces ressources. De plus, cette reddition des comptes permettra
de stimuler le citoyen dans le paiement de sa contribution, convaincu qu'il
sera de son utilité et de sa bonne utilisation. Elle contribuera
également à assurer la bonne gestion des fonds publics par la
menace qu'elle fera planer sur les divers ordonnateurs et comptables.
Le choix de la Chambre des Comptes comme cadre de
l'étude s'explique par son rôle important et par la position
stratégique qu'elle occupe dans l'arsenal juridique de notre pays. En
effet, elle fait partie du pouvoir judiciaire et exerce donc
indépendamment des pouvoirs exécutif et législatif. Elle
peut alors dans une certaine mesure, être affranchie de tout
soupçon politicien.
INTRODUCTION
La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du
26 août 1789 dispose en son article 15 : << La
société a le droit de demander compte à tout agent public
de son administration ». Abondant dans le même sens, l'article 37 de
la Constitution béninoise dispose : << Les biens publics sont
sacrés et inviolables. Tout citoyen béninois doit les respecter
scrupuleusement et les protéger. Tout acte de sabotage, de vandalisme,
de corruption, de détournement, de dilapidation ou d'enrichissement
illicite est réprimé dans les conditions prévues par la
loi » C'est dire donc que l'importante question de la reddition des
comptes n'a pas été occultée par la loi fondamentale de
notre pays. Ainsi, il procède du droit des citoyens d'être
informés sur l'utilisation faite des ressources qu'ils mettent à
la disposition des pouvoirs publics grâce à leurs diverses
contributions que sont les impôts, taxes et redevances. C'est dans ce
cadre que s'inscrit la mission de la Chambre des Comptes de la Cour
Suprême, une structure indépendante du pouvoir exécutif et
du pouvoir législatif, chargée principalement du contrôle a
posteriori des finances publiques.
Au vu des attributions de la Chambre des Comptes et des
problèmes rencontrés dans le domaine du contrôle des
finances publiques au Bénin, il est possible de se poser plusieurs
questions :
- Les citoyens béninois connaissent-ils la Chambre des
Comptes ?
- La Chambre des Comptes parvient-elle réellement
à effectuer les
contrôles qui lui sont dévolus ? Parvient-elle
à mettre les résultats des
contrôles à la disposition des destinataires ?
- Quelles sont les difficultés auxquelles la Chambre des
Comptes est confrontée et que faire, face à ces
difficultés ?
C'est au regard de toutes ces interrogations que nous avons
choisi de réfléchir sur le thème «
Contribution à une meilleure information du citoyen par la
Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics ».
La réalisation de cette étude sera articulée
autour de trois chapitres :
- Dans le chapitre préliminaire, nous présenterons
le cadre de notre étude et
nos observations de stage, puis nous procéderons au
ciblage de la
problématique.
- Dans le chapitre premier, il sera essentiellement question
de déterminer les objectifs, les hypothèses de l'étude et
de procéder au choix des outils d'analyse des données.
- Dans le chapitre deuxième, nous procéderons
à la collecte, à l'analyse des données et à
l'établissement du diagnostic ; ce qui nous permettra de proposer des
solutions aux problèmes identifiés et de faire des
recommandations.
CHAPITRE PRELIMINAIRE :
Du cadre de l'étude aux séquences de
résolution de
la problématique liée à une
meilleure information du
citoyen par la Chambre des Comptes sur la
gestion
des deniers publics.
|
Dans ce chapitre préliminaire, nous présenterons
le cadre de notre étude et nos observations de stage, puis nous
procéderons au ciblage de la problématique.
Section 1 : Cadre de l'étude et observations de
stage
Avant d'exposer les observations faites au cours de notre
stage, nous présenterons d'abord le cadre de notre étude : la
Chambre des Comptes de la Cour Suprême.
Paragraphe 1 : Présentation
générale de la Chambre des Comptes
Cette présentation passera d'abord par la restitution
de l'historique et des attributions de la Chambre des Comptes, puis par la
description de son organisation et de son fonctionnement.
I-Historique et attributions de la Chambre des Comptes
A) Historique
Créée par la Constitution du Dahomey du 15
février 1959 et régie à l'époque par la loi n°
59-7 du 14 mars 1959 fixant l'organisation, les compétences et les
règles de fonctionnement du Tribunal d'Etat1, la Section des
Comptes était
1 Première dénomination de la Cour
Suprême
chargée du jugement des comptes de la
République, des collectivités et des établissements
publics. Composée d'un président et de quatre conseillers dont le
Trésorier Payeur et le Contrôleur Financier, elle devait,
conformément aux articles 15 et 16 de cette loi, adresser chaque
année au Premier Ministre et à l'Assemblée
Législative, un rapport d'ensemble sur l'exécution du Budget de
la République.
Après l'accession du Bénin à
l'indépendance le 1er août 1960, elle devint la Chambre des
Comptes, une des quatre composantes de la Cour Suprême aux termes de
l'article 1er de la loi n° 61-42 du 18 octobre 1961 relative
à l'organisation et au fonctionnement de la Cour Suprême. Cette
loi a par la suite laissé place à l'ordonnance n° 21/PR du
26 avril 1966 qui a régi la Cour Suprême jusqu'en 1981,
année où est intervenue une nouvelle loi : la loi n° 81- 004
du 23 mars 1981. Aux termes de cette loi, la Cour Suprême
dénommée Cour Populaire Centrale était composée,
avec la suppression de la Chambre Constitutionnelle, d' :
- une Chambre Administrative ;
- une Chambre Judiciaire ;
- une Chambre des Comptes.
Après la Conférence Nationale des Forces Vives
de la Nation qui a vu le retour de la séparation des pouvoirs, la loi
n° 90-012 du 1er juin 1990 a été votée pour modifier
et remettre en vigueur l'ordonnance n° 21/PR du 26 avril 1966. Cette
ordonnance a régi la Cour Suprême jusqu'en 2007 où de
nouveaux textes ont été pris. Il s'agit des lois n° 2004-07
du 23 octobre 2007 portant composition, organisation, fonctionnement et
attributions de la Cour Suprême et no 2004-20 du 17 août 2007
portant règles de procédures applicables devant les formations
juridictionnelles de la Cour Suprême. Ces deux lois définissent
tant
les attributions de la Chambre des Comptes que son organisation
et son fonctionnement.
B) Attributions
Sont justiciables de la Chambre des Comptes :
- l'Etat ;
- les collectivités locales ;
- les établissements publics ;
- les sociétés d'Etat et d'économie mixtes
;
- les organismes de sécurité sociale ;
- les organismes subventionnés par une collectivité
publique ou un établissement public ;
- les entités faisant appel à la
générosité publique.
En vertu des dispositions de la loi n° 2004-07 du 23
octobre 2007 et des divers autres textes la régissant, la Chambre des
Comptes exerce deux types de missions :
¾ une mission juridictionnelle (contrôle
juridictionnel) qui consiste en l'exercice d'un pouvoir juridictionnel sur les
comptables de deniers publics et les comptables de deniers privés soumis
réglementairement au maniement d'un comptable public.
¾ une mission extra juridictionnelle qui consiste en :
- l'exercice d'un pouvoir de contrôle administratif sur les
collectivités
publiques, les établissements et entreprises publiques,
les organismes
subventionnés par une collectivité publique ou un
établissement public ;
- la réalisation de l'audit de performance de
l'exécution des budgets
programmes des ministères ;
- l'élaboration du Rapport sur l'Exécution de la
Loi de Finances (RELF) et la délivrance de la déclaration
générale de conformité entre les comptes du comptable
principal de l'Etat et ceux du ministre chargé des finances ;
- la vérification des comptes de campagne
électorale et la réception de la déclaration des biens des
membres du gouvernement ;
- la réalisation de toutes enquêtes et études
se rapportant à l'utilisation des crédits et à l'emploi
des deniers publics.
Pour atteindre ses missions, la Chambre des Comptes s'est
organisée de la façon suivante.
II- Organisation et fonctionnement de la Chambre des
Comptes
A) Organisation
La mise en oeuvre des attributions de la juridiction
financière précédemment citées repose sur un
ensemble d'agents composé, au moment du stage, de 8 conseillers, 11
vérificateurs, 7 assistants de vérification et de personnel
administratif et de soutien. Avec cet effectif, la juridiction
financière est subdivisée en trois sections à savoir :
- Section des Comptes de l'Etat ;
- Section des Collectivités Locales ;
- Section des Entreprises Publiques et autres Organismes.
Par ailleurs, la Chambre des Comptes dispose d'un
secrétariat et d'un greffe. Le parquet près la Cour Suprême
assure le rôle de ministère public dans les affaires relevant de
la compétence de la juridiction financière et assure le
respect
de la règlementation financière. Le
Président de la Chambre des Comptes et les conseillers sont
nommés en conseil des ministres sur proposition du Président de
la Cour Suprême et après avis du Conseil Supérieur de la
Magistrature. En ce qui concerne les vérificateurs et les assistants de
vérification, leur nomination relève du pouvoir
discrétionnaire du Président de la Cour Suprême.
B) Fonctionnement
Juge de droit commun en matière financière, la
Chambre des Comptes se saisit d'office en l'absence de tout litige, dès
le dépôt au greffe des comptes en état d'examen et non par
le moyen d'un recours. L'obligation de secret professionnel imposé par
le statut général des Agents Permanents de l'Etat n'est pas
opposable aux conseillers de la Chambre des Comptes à l'occasion des
enquêtes effectuées par eux dans l'exercice de leurs fonctions. La
procédure est essentiellement écrite et repose sur l'exploitation
des éléments contenus dans les comptes appuyés des
pièces justificatives. C'est aussi une procédure inquisitoire,
contradictoire (ou du double arrêt), secrète et les
délibérations auxquelles elle aboutit sont collégiales.
Les contrôles sont effectués par des
équipes de vérification sous la responsabilité des
magistrats rapporteurs que sont les conseillers. Ces contrôles
débutent avec la réception des comptes par le Président de
la Chambre par l'intermédiaire du greffier près la Chambre des
Comptes. Le Président désigne alors les conseillers rapporteurs
et leur affecte les dossiers conformément au Programme Annuel de
Vérification (PAV). Il leur délivre des ordres de mission et
veille à la bonne mise en oeuvre des procédures de
contrôle. Dans le même temps, il désigne un magistrat
contre-rapporteur chargé de s'assurer que les observations et
propositions du rapporteur sont fondées. Le conseiller
rapporteur, aidé de vérificateurs et
d'assistants de vérification, et conformément au plan de mission
retenu, procède aux investigations et aux différents travaux de
contrôle. Ces travaux débouchent sur la rédaction d'un
rapport d'instruction qui fera l'objet d'un examen en Chambre.
Après adoption du rapport provisoire, et selon la
nature du contrôle d'un arrêt provisoire, les observations sont
adressées au justiciable pour contradiction. Ce dernier dispose d'un
délai de deux mois pour transmettre à la Chambre des Comptes un
mémoire en réplique qui sera exploité par le conseiller
rapporteur. L'ensemble du dossier est ensuite transmis au parquet
général qui vérifie le respect de la procédure et
la pertinence des observations retracées dans le rapport du point de vue
de la légalité. La suite de la procédure consiste en la
programmation de l'audience et en l'adoption du rapport définitif lors
de cette audience. Les décisions sont par la suite notifiées aux
personnes concernées. Ces décisions sont multiples et sont
définies avec précision par l'article 161 de la loi 2004-20 du 17
août 2007 portant règles de procédures applicables devant
les formations juridictionnelles de la Cour Suprême. On y distingue :
- le pour ordre : la Chambre prend acte de
l'information sans y donner une suite particulière ;
- le pour mémoire : la Chambre renvoie
l'examen de l'information au prochain contrôle ;
- le non-lieu : il entraîne la
levée définitive des charges provisoirement retenues à
l'encontre du justiciable lorsqu'il n'y a pas lieu à le poursuivre ;
- le déféré : la Chambre
décide de déférer aux juridictions compétentes les
faits de nature à entraîner des poursuites judiciaires ;
- la note du président : la Chambre
décide de porter à la connaissance des autorités de
tutelle, autres que les ministres, les irrégularités de moindre
importance ;
- le référé : la Chambre
décide de porter à la connaissance des ministres
intéressés, avec ampliation au ministre chargé des
finances, les irrégularités constatées ;
- la déclaration de gestion de fait :
la Chambre estime que les faits portés à sa connaissance ou
révélées par la vérification des
comptabilités patentes constituent une infraction et décide
d'ouvrir une procédure de gestion de fait ;
- la demande de prise de sanctions administratives :
la Chambre décide de demander qu'une sanction disciplinaire
soit prise contre les auteurs de fautes ou négligences ayant compromis
les intérêts de l'Etat, de l'organisme ou de la
collectivité contrôlés ;
- le débet : la Chambre décide
d'engager la responsabilité personnelle et pécuniaire d'un
comptable public. La décision met à la charge dudit comptable le
montant du déficit objet du débet ;
- l'amende : la Chambre décide de
condamner les comptables ou autres gestionnaires indélicats à des
sanctions pécuniaires ;
- la décharge : la Chambre ne retient
aucune charge à l'occasion du jugement du compte d'un comptable public.
La décision libère le comptable de sa responsabilité
personnelle et pécuniaire au titre de la gestion concernée ;
- le quitus : toutes les gestions du
comptable ont été reconnues irréprochables et les
omissions, irrégularités ou déficits ont été
réparés, les débets apurés et, le cas
échéant, l'amende ou les amendes payées.
Paragraphe 2 : Observations de stage
Les observations de stage regroupent l'ensemble des constats
faits par nous au cours de notre stage. Ils seront exposés par rapport
aux différentes activités de la Chambre des Comptes.
I- Etat des lieux sur les différentes
activités de la Chambre des Comptes
Une distinction sera faite entre les activités
juridictionnelles et les activités extra-juridictionnelles.
A) Observations de stage relatives au contrôle
juridictionnel
Le contrôle juridictionnel est la mission
première de la Chambre des Comptes. Elle découle des dispositions
de la Constitution en son article 99 : « Les lois de règlement
contrôlent l'exécution des lois de finances, sous réserve
de l'apurement ultérieur des comptes de la Nation par la Chambre des
Comptes de la Cour Suprême. ». L'apurement consiste pour la Chambre
des Comptes, à se prononcer sur la régularité des
opérations et la sincérité des comptes de gestion que les
comptables publics principaux sont tenus de lui adresser à la fin de
chaque gestion. Ce contrôle porte tant sur les comptes de l'Etat que sur
ceux des communes et des entreprises publiques.
En ce qui concerne les comptes de l'Etat, l'expérience
d'apurement des comptes a débuté en 1999 avec le
dépôt le 29 septembre 1999 à la Chambre des Comptes, du
compte de gestion relatif à la gestion 1998. Le tableau no1
ci-après restitue la situation des dépôts à la
juridiction financière des comptes de gestion
de l'Etat. De ce tableau, il ressort clairement que par
rapport au 30 juin de chaque année qui est la date légale de
dépôt, un certain retard est toujours accusé dans le
dépôt de ces comptes.
Tableau n°1 : Point des dépôts
à la juridiction financière des comptes de gestion de
l'Etat.
Gestion
|
Date de dépôt à la Chambre
des
Comptes
|
1998
|
29 septembre 1999
|
1999
|
21 août 2000
|
2000
|
04 décembre 2001
|
2001
|
03 février 2003
|
2002
|
05 février 2004
|
2003
|
22 avril 2005
|
2004
|
21 février 2008
|
2005
|
21 février 2008
|
2006
|
En cours d'élaboration à la DGTCP
|
2007
|
En cours d'élaboration à la DGTCP
|
Source : Cour Suprême/
Chambre des Comptes
La mise en place de la décentralisation en 2003 a eu
pour corollaire la naissance de collectivités locales dotées de
la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Dans ce
cadre, la Chambre des Comptes a inscrit dans son PAV dès l'année
2004, le contrôle juridictionnel et le contrôle administratif de
plusieurs communes. Il faut souligner avant de continuer que
l'élaboration d'un PAV au début de chaque année
est chose effective à la Chambre des Comptes. Cependant, le
contrôle juridictionnel des comptes des communes n'a pas vraiment
démarré en 2004 car aucun compte de gestion n'est parvenu
à la
Chambre des Comptes cette année-là. Cette
situation a conduit la Chambre des Comptes à organiser en 2005 une vaste
campagne de sensibilisation sur la reddition des comptes des communes. Cela a
abouti à la réception le 1er mars 2006, des comptes de
gestion d'une quarantaine de communes (pour la gestion 2003) et a permis
d'amorcer une dynamique dans le domaine de la reddition des comptes des
communes.
En dehors des comptes de l'Etat et des communes, la Chambre
des comptes procède également à la vérification des
comptabilités des établissements et entreprises publics. Elle le
fait sur la base des règles de comptabilité qui leur sont
propres. La loi n° 88-05 du 26 avril 1988 relative à la
création, à l'organisation et au fonctionnement des entreprises
publiques et semi-publiques confirme la compétence juridictionnelle de
la Chambre des Comptes sur les organismes suivants :
- les offices ;
- les sociétés d'Etat ;
- les sociétés d'économie mixte.
Au total, le contrôle juridictionnel est un
contrôle a posteriori, systématique et annuel dont la
finalité est de donner décharge au comptable qui a bien
géré et, dans le cas contraire, de mettre en débet le
comptable qui a exécuté de façon irrégulière
des opérations de recettes ou de dépenses des organismes publics.
Mais force est de constater qu'en cette matière, le bilan de la
juridiction financière est bien modeste. D'une part, aucun arrêt
définitif sur la gestion d'un comptable public n'a été
rendu. Il s'agit donc là d'un défaut d'apurement des
comptes publics qui ne permet pas d'informer avec précision les
citoyens, véritables propriétaires des fonds publics, sur la
qualité de la gestion de tel ou tel autre comptable. D'autre part, la
Chambre des Comptes se prononce sur un nombre relativement faible de comptes
(40 environ) comparativement aux 300
comptes sur lesquels elle devrait se prononcer à plein
régime selon le rapport d'audit organisationnel de la Chambre des
Comptes, 2000. Nous constatons donc la modicité du nombre
annuel de comptes examiné par la juridiction
financière.
B) Observations de stage relatives aux
activités extra-juridictionnelles
> Le contrôle administratif
Il comprend le contrôle administratif proprement dit et la
réalisation d'audits de performance.
Le contrôle administratif proprement dit permet de
s'assurer du bon emploi des fonds gérés par les ordonnateurs. Il
va au-delà du contrôle de régularité et
découle des dispositions de l'article 42 de la loi n° 2004-07 du 23
octobre 2007 portant composition, organisation, fonctionnement et attributions
de la Cour Suprême. Ainsi, la juridiction financière examine le
fonctionnement des services et porte une appréciation sur la
qualité de la gestion des ordonnateurs. A l'issue de ce contrôle,
les irrégularités ou insuffisances constatées font l'objet
de référés adressés aux ministres ou de notes
adressées aux directeurs et responsables concernés. A
l'étape actuelle, la juridiction financière a adressé une
quinzaine de notes à diverses autorités, une vingtaine de
référés à des ministres et élaboré
une trentaine de rapports de contrôle administratif. Mais qu'en est-il de
l'audit de performance ?
Bénin s'est engagé à faire une
série de réformes dont celle dite des budgets programmes. Cette
réforme limitée à cinq ministères2 en
2000, a été étendue dès l'année 2006
à tous les ministères. Le protocole confère à la
Chambre des Comptes de la Cour Suprême la compétence d'effectuer
des audits de performance sur l'exécution des budgets programmes des
ministères. Ces audits sont réalisés conformément
aux critères d'évaluation retenus par la Chambre des Comptes : la
pertinence, la compréhensibilité, l'exactitude,
l'équilibre et l'utilité de l'information. A ce jour, une
vingtaine de rapports d'audit de performance ont été
publiés. Remarquons qu'en dehors de la Banque Mondiale qui appuie la
Chambre des Comptes dans le cadre du suivi des budgets programmes, de l'Etat
qui l'appuie par le biais des dotations au Budget Général de
l'Etat, d'autres partenaires comme l'Agence des Etats-Unis pour le
Développement International (USAID) accompagnent aussi la Chambre des
Comptes. Nous pouvons donc affirmer que la juridiction financière
dispose de ressources financières suffisantes pour
l'accomplissement de ses missions.
> Le contrôle de l'exécution des lois
de finances
La Constitution béninoise en son article 112 dispose :
« L'Assemblée Nationale règle les comptes de la Nation selon
les modalités prévues par la loi organique des finances.
Elle est, à cet effet, assistée de la Chambre
des Comptes de la Cour Suprême, qu'elle charge de toutes enquêtes
se rapportant à l'exécution des recettes et des dépenses
publiques, ou à la gestion de la trésorerie nationale, des
collectivités territoriales, des administrations ou institutions
relevant de l'Etat ou soumises à son contrôle ». L'article 43
de la loi 2004-07 du 23 octobre 2007 vient renforcer
2 MTPT, MDR, MSP, MEN, MEHU
ce fondement constitutionnel du contrôle de
l'exécution des lois de finances par la Chambre des Comptes :
<< La Chambre des Comptes assiste le gouvernement et le
parlement dans le contrôle de l'exécution des lois de finances.
...
La Chambre des Comptes établit un rapport
d'exécution de chaque loi de finances.
Elle établit la déclaration générale
de conformité entre les comptes individuels des comptables et les
comptes généraux de l'Etat ».
Le Rapport sur l'Exécution de la Loi de Finances (RELF)
est une source contradictoire d'information pour le règlement du Budget
Général de l'Etat par la Représentation Nationale. Il est
destiné à fournir aux députés et aux citoyens des
analyses sur les informations contenues dans les documents de reddition des
comptes. Il relève les errements constatés et fait des
recommandations pour y remédier. Le RELF n'est pas un rapport
confidentiel. Il est envoyé aux députés, aux
ministères et est disponible à la bibliothèque de la Cour
Suprême et à la Chambre des Comptes. Selon un rapport de la Banque
Mondiale intitulé << Evaluation de la gestion des finances
publiques au Bénin, avril 2005 », les RELF transmis à
l'Assemblée Nationale sont en général
élaborés dans les règles de l'art. Nous notons donc ici
l'excellente qualité des RELF.
Cependant, nous déplorons dans le même temps le
retard dans l'élaboration et la publication du RELF. En
effet, ce rapport, assorti de la déclaration générale de
conformité, doit accompagner le projet de loi de règlement qui,
aux termes de l'article 44 de la directive no 05/97/CM/UEMOA du 16
décembre 1997, doit être déposé et distribué
au plus tard à la fin de l'année qui suit l'année
d'exécution du budget. Le but visé est de permettre aux
députés de disposer d'informations fiables et actuelles pour
éclairer le vote de la loi de finances de l'année N+2. Mais la
réalité est autre et fait état d'une
finalisation hors-délai des RELF (voir tableau
no2). Cette situation ne participe pas au vote à bonne date
de la loi de règlement et ce faisant, ne permet pas :
- aux citoyens d'avoir en temps opportun, l'information sur la
façon dont
leurs diverses contributions ont été
gérées ;
- aux députés de disposer d'informations fiables et
actuelles pour voter la loi de finances initiale.
Tableau no2 : Années de
finalisation des RELF
Gestion
|
Année de finalisation
|
1998
|
1999
|
1999
|
2002
|
2000
|
2003
|
2001
|
2006
|
2002
|
2007
|
2003
|
2008
|
Source : Cour Suprême/ Chambre des Comptes
> Le contrôle des comptes de campagne
électorale
La dépense de campagne électorale se
définit comme le coût ou la valeur de tous les biens et services
utilisés durant et pour la campagne électorale par un parti
politique ou un candidat.
La compétence de vérifier les dépenses de
campagne électorale a été accordée à la
Chambre des Comptes par la loi n°98-034 du 15 janvier 1999 portant
règles générales des élections en République
du Bénin et a été reprise par la loi 2004-07 du 23 octobre
2007 en son article 46 : « La Chambre des Comptes reçoit et
contrôle les comptes de campagne des candidats aux diverses
consultations électorales ... ». Nos recherches
nous ont permis de constater que la juridiction financière a
régulièrement rempli cette mission depuis 1995 et a publié
une dizaine de rapports dans ce cadre. Nous déduisons donc qu'il y a
vérification et publication effective des comptes de
campagne par la juridiction financière.
Néanmoins, il faut souligner que les rapports
publiés dans ce cadre tout comme les autres rapports de la Chambre des
Comptes, ont une très faible audience au niveau du public. En effet,
nous avons constaté que très peu de citoyens sont au courant des
activités et décisions de la Chambre des comptes. Le constat
à ce niveau est donc celui de la méconnaissance par le
public de l'effectivité des activités de la Chambre des
Comptes.
> La réception de la déclaration des
biens des gouvernants
Conformément à l'article 52 de la Constitution,
le Président de la République et les membres du Gouvernement sont
tenus, lors de leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci,
de faire sur l'honneur une déclaration écrite de tous leurs biens
et patrimoine adressée à la Chambre des Comptes de la Cour
Suprême. Ainsi, la Chambre des Comptes est dépositaire de la
déclaration des biens des gouvernants. Cependant, aucun texte ne
précise clairement le traitement qui sera fait de cette
déclaration ou encore les sanctions en cas de fausse déclaration.
Nous notons donc des insuffisances au niveau des textes
régissant la déclaration des biens des gouvernants.
> La réalisation d'enquêtes pour le
compte du Parlement ou du Gouvernement
Elle résulte des dispositions de l'article 45 de la loi
2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition, organisation, fonctionnement et
attributions de la Cour Suprême : << La chambre des Comptes peut
procéder à des enquêtes et formuler des avis à la
demande du Gouvernement ou du Parlement sur toutes questions d'ordre financier
et comptable relevant de sa compétence ». Mais à ce jour,
aucune enquête n'a été réalisée par la
juridiction financière pour le compte du Parlement. Il y a donc
défaut de mise en oeuvre de la prérogative de
réalisation d'enquêtes pour le compte du Parlement.
Mais la question qui se pose est de savoir si la Chambre des
Comptes pourrait réellement accéder à une telle demande de
la part du Parlement. Nos constats en matière de ressources humaines
disponibles à la Chambre des Comptes nous permettent de présager
de multiples difficultés car les animateurs de cette juridiction sont
déjà assez surchargés. En effet, le nombre de conseillers
recommandé par le rapport d'audit organisationnel de la Chambre des
Comptes, 2000 (60 environ) est loin d'être atteint. C'est le lieu
également de mentionner qu'en dehors du manque prononcé
de personnel, nous remarquons que le mode de recrutement des
conseillers est peu adéquat aux missions de la juridiction. En
effet, l'article 134 de la Constitution prescrit en ce qui concerne la Cour
Suprême que : << Les présidents de Chambre et les
conseillers sont nommés parmi les magistrats et les juristes de haut
niveau, ayant quinze ans au moins d'expérience professionnelle, par
décret pris en Conseil des Ministres par le Président de la
République, sur proposition du Président de la Cour Suprême
et après avis du Conseil Supérieur de la Magistrature. ».
Par conséquent, les seules personnes autres que les magistrats de
l'ordre judiciaire qui peuvent être nommées conseillers à
la Cour Suprême sont les juristes de haut
niveau. Ce dernier concept, qui sert de base à la
nomination à la Chambre des comptes des spécialistes
d'économie et de finances publiques, est assez flou et est sujet
à polémique. La rédaction de l'article 134 de la
Constitution ne tient donc pas compte des spécificités de la
Chambre des comptes. Ce qui rend difficile la nomination de cadres ayant
pourtant un profil adéquat pour réaliser efficacement l'apurement
des comptes et mener à bien les missions de la Chambre des Comptes.
> Autres observations de stage
Soulignons que les différentes catégories
d'agents évoluent au sein de la juridiction financière sous leur
statut d'origine. Cette situation est due à l'inexistence de
statut propre aux agents de la Chambre des Comptes.
Pour finir, l'article 170 de la loi 2004-20 du 17 août
2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour Suprême recommande à son
Président de transmettre chaque année au Président de la
République et au Parlement, un rapport public. Ce rapport, qui doit
être publié au journal officiel, contient toutes les observations
de la Chambre des Comptes relatives aux contrôles qu'elle a eu à
effectuer l'année précédente, les réponses des
administrations et organismes contrôlés et suggère toute
réforme jugée nécessaire. Il est une source
complète d'information en ce qui concerne la gestion faite par les
divers ordonnateurs et comptables. Mais depuis 1996, année où a
été publié le premier et d'ailleurs unique rapport public
(rapport relatif à l'année 1994), plus aucun rapport public n'a
été produit par la Chambre des Comptes. Nous remarquons donc une
production non effective du rapport public chaque
année.
II- Inventaire des éléments de l'état
des lieux
Il s'agira de faire un récapitulatif des atouts et des
problèmes recensés.
A) Inventaire des atouts
- Elaboration d'un PAV au début de chaque année
;
- excellente qualité des RELF ;
- vérification et publication effective des comptes de
campagne ; - ressources financières suffisantes.
B) Inventaire des problèmes
- Défaut d'apurement des comptes publics ;
- modicité du nombre annuel de comptes examiné par
la juridiction financière ;
- retard dans l'élaboration et la publication du RELF ;
- méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes ;
- insuffisances au niveau des textes régissant la
déclaration des biens des gouvernants ;
- défaut de mise en oeuvre de la prérogative de
réalisation d'enquêtes pour le compte du Parlement ;
- manque prononcé de personnel ;
- mode peu adéquat de recrutement des conseillers ;
- inexistence de statut propre aux agents de la Chambre des
Comptes ; - production non effective du rapport public chaque année
Les problèmes spécifiques étant
déterminés, il importe maintenant de procéder au ciblage
de la problématique.
Section 2 : Ciblage de la problématique
Il s'agira d'effectuer le choix de la problématique de
l'étude, de la spécifier et d'en déterminer les
séquences de résolution.
Paragraphe 1 : Choix de la problématique et
formulation du sujet
Dans un premier temps, nous regrouperons par centres
d'intérêt les problèmes spécifiques dans un tableau.
Cela nous permettra de détecter toutes les problématiques
possibles. Nous choisirons ensuite la problématique la plus pertinente
comme problématique de notre étude.
I- Regroupement des problèmes spécifiques par
centres d'intérêt
Ce regroupement est fait dans le tableau suivant :
Tableau no3 : Tableau des
problématiques possibles
No
|
Centres d'intérêts
|
Problèmes spécifiques
|
Problèmes généraux
|
Libellés des
problématiques
|
01
|
Capacités de la
juridiction financière
|
- manque prononcé de
personnel ;
- mode peu adéquat de
recrutement des
conseillers ;
- inexistence de statut
propre aux agents de la Chambre des Comptes.
|
Insuffisance des capacités de la juridiction
financière
|
La
problématique du
renforcement
des capacités de la juridiction financière
|
02
|
Information du citoyen sur la
gestion des deniers publics
|
- défaut d'apurement des
comptes publics ;
- méconnaissance par le
public de l'effectivité des activités de la Chambre
des Comptes ;
- retard dans l'élaboration et
la publication du RELF ;
- production non effective du rapport public chaque
année.
|
Sous- information du citoyen par la Chambre des Comptes sur la
gestion des deniers publics
|
La
problématique d'une meilleure information du citoyen par
la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics
|
03
|
Couverture du champ de
compétence de la
Chambre des
Comptes
|
- modicité du nombre
annuel de comptes examiné par la juridiction
financière ;
- défaut de mise en oeuvre
de la prérogative de réalisation d'enquêtes
pour le compte du Parlement ;
- insuffisances au niveau
des textes régissant la déclaration des biens des
gouvernants.
|
Faible
couverture du champ de compétence de la Chambre des
Comptes
|
La
problématique de la couverture effective du champ de
compétence de la Chambre des Comptes
|
Source : Inventaire des éléments de
l'état des lieux
II- Sélection de la problématique et
formulation du sujet
L'examen des différents problèmes
identifiés lors de notre état des lieux montre clairement que
tous les centres d'intérêt représentent des
problématiques auxquelles la Chambre des Comptes devra résolument
faire face en vue de remplir plus efficacement ses missions. Mais étant
donné que notre étude ne peut porter que sur une seule
problématique, nous procéderons à une analyse afin de
choisir celle qui nous semble la plus pertinente. Notre choix sera
orienté non seulement par le souci d'application des notions acquises au
cours de notre formation en Administration des Finances et Trésor, mais
également par celui d'amélioration de la gestion des finances
publiques.
Rappelons que nous avions ciblé trois
problématiques à savoir :
- la problématique du renforcement des capacités de
la juridiction financière ;
- la problématique d'une meilleure information du citoyen
par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics ;
- la problématique de la couverture effective du champ de
compétence de la Chambre des Comptes.
La problématique du renforcement des capacités
de la juridiction financière n'est pas moins importante que les autres.
Mais elle nous entraînera à coup stir, beaucoup plus vers
l'application de notions de gestion des ressources humaines que de notions
spécifiques à notre formation. Quant à la
problématique de la couverture effective du champ de compétence
de la Chambre des Comptes, nous estimons que la Chambre des Comptes gagnerait
à résoudre d'abord les problèmes liés à une
bonne exécution des attributions qu'elle exerce actuellement avant de
vouloir exercer pleinement toutes ses attributions.
Au vu de tout cela, nous retenons la problématique
no 02 liée à l'information du citoyen par la Chambre
des Comptes sur la gestion des deniers publics car sa
résolution permettra d'améliorer le
contrôle des finances publiques et au-delà, de faire parvenir
l'information sur la gestion des fonds publics à son véritable
destinataire : le citoyen. C'est seulement à cette condition que la
transparence tant souhaitée dans la gestion des finances publiques
deviendra chose effective. De plus, les ressources qui servent à la mise
en oeuvre des diverses politiques étatiques proviennent en
général de la contribution des citoyens. C'est dans cette logique
que ces derniers ne devraient pas être laissés en rade par rapport
à la gestion qui en est faite. Or, c'est le triste constat qui est
actuellement fait.
Ainsi, la problématique choisie est celle relative
à une meilleure information du citoyen par la Chambre des Comptes sur la
gestion des deniers publics. Le problème général qui y est
lié est celui de la sous-information du citoyen par la Chambre des
Comptes sur la gestion des deniers publics.
Les problèmes spécifiques sont :
- défaut d'apurement des comptes publics ;
- méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes ;
- retard dans l'élaboration et la publication du RELF ;
- production non effective du rapport public chaque
année.
C'est dans le souci de participer à la
résolution de ces problèmes spécifiques, qui sont des
manifestations du problème général, que nous avons choisi
de mener notre réflexion sur le thème :
« Contribution à une meilleure information du
citoyen par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics
»
Mais avant tout, il s'avère indispensable de
spécifier la problématique choisie afin de déterminer
très exactement les problèmes spécifiques qui meubleront
notre étude.
Paragraphe 2 :
Spécification de la problématique et séquences de
résolution de la problématique
spécifiée
I- Spécification de la problématique
Nous avions identifié auparavant quatre problèmes
spécifiques que sont : - défaut d'apurement des comptes publics
;
- méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes ;
- retard dans l'élaboration et la publication du RELF ;
- production non effective du rapport public chaque
année.
Mais le problème relatif au défaut d'apurement
des comptes publics a déjà fait l'objet de plusieurs
réflexions et des solutions ont été proposées. Ces
solutions concernent pour l'essentiel, l'instauration d'un système
d'archivage (Délalie PATY, 2006, p. 63) et le
renforcement du personnel de la Chambre des Comptes (Richard
ADJAHO, 1992, pp. 153-156). Lors de nos recherches à la
Chambre des Comptes, nous avons remarqué un défaut d'application
de ces solutions. Cela nous permet d'affirmer que c'est la non-application des
solutions proposées qui est à l'origine de la persistance de ce
problème. Par conséquent, le problème du défaut
d'apurement des comptes publics sera écarté de notre étude
puisque la solution y a déjà été
apportée.
Quant au problème de la méconnaissance par le
public de l'effectivité des activités de la Chambre des Comptes,
il est d'actualité et sa résolution se fait pressante car elle
donnera à coup stir une impulsion nouvelle aux relations existant entre
la Chambre des Comptes et les citoyens béninois. Le contrôle des
finances publiques ne s'en porterait que mieux. La même chose vaut pour
les problèmes spécifiques relatifs au retard dans
l'élaboration et la publication du
RELF et à la production non effective du rapport public
chaque année. Ils sont d'actualité et se posent avec
acuité à la juridiction financière.
Au total, aucune solution n'a encore été
trouvée pour remédier aux trois derniers problèmes
spécifiques. De plus, le degré de complexité de ces
problèmes permet qu'ils fassent l'objet de travaux de recherches. Nous
maintiendrons donc pour la suite de notre étude, les problèmes
spécifiques suivants :
- méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes (problème spécifique
no1) ;
- retard dans l'élaboration et la publication du RELF
(problème spécifique no2) et
- production non effective du rapport public chaque année
(problème spécifique no3).
II- Séquences de résolution de la
problématique spécifiée
Pour résoudre les problèmes identifiés, nous
avons choisi d'adopter une démarche en douze étapes à
savoir :
1- fixation des objectifs à atteindre ;
2- formulation des hypothèses de travail ;
3- construction du tableau de bord de l'étude ;
4- revue de littérature ;
5- choix des outils de mobilisation des données ;
6- choix des outils d'analyse des données ;
7- mobilisation des données ;
8- analyse des données ;
9- établissement du diagnostic ;
10- proposition de solutions ;
11- conditions de mise en oeuvre des solutions proposées
; 12-construction du tableau de synthèse de l'étude.
CHAPITRE PREMIER :
De la fixation des objectifs de l'étude au choix
des
outils d'analyse des données.
Dans ce chapitre premier, il sera essentiellement question de
déterminer les objectifs, les hypothèses de l'étude et de
procéder au choix des outils d'analyse des données.
Section 1 : Objectifs, hypothèses et
tableau de bord de l'étude
Il s'agira ici de déterminer les objectifs de notre
étude et de formuler les hypothèses en fonction des
problèmes identifiés, ce qui nous permettra d'élaborer le
tableau de bord de l'étude.
Paragraphe 1 : Rappel de la problématique
retenue et objectifs de l'étude
Qu'il soit général ou spécifique,
l'objectif est une déclaration d'intention de résolution d'un
problème. Mais avant de fixer les objectifs de l'étude, il
convient de rappeler la problématique retenue.
I- Rappel de la problématique retenue
Au vu de tout ce qui précède, notre étude
sera axée exclusivement sur la problématique d'une meilleure
information du citoyen par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers
publics. Le problème général identifié est celui de
la sous-information du citoyen par la Chambre des Comptes sur la gestion des
deniers publics.
Les problèmes spécifiques sont :
- méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes (problème spécifique
no1) ;
- retard dans l'élaboration et la publication du RELF
(problème spécifique no2) ;
- production non effective du rapport public chaque année
(problème spécifique no3).
II- Objectifs de l'étude
Ils seront formulés par rapport aux différents
problèmes précédemment identifiés. Nous
distinguerons donc l'objectif général et les objectifs
spécifiques.
L'objectif général de notre étude est de
contribuer à une meilleure information du citoyen par la Chambre des
Comptes sur la gestion des deniers publics. Quant aux objectifs
spécifiques, ils sont les suivants :
- proposer des moyens d'information du public sur
l'effectivité des activités de la Chambre des Comptes (objectif
spécifique no1) ;
- suggérer des mesures d'élaboration et de
publication à bonne date du RELF (objectif spécifique
no2) ;
- identifier les conditions de production du rapport public
chaque année (objectif spécifique no3).
Ces objectifs ont orienté la formulation de nos
hypothèses.
Paragraphe 2 : Formulation des hypothèses
et tableau de bord de l'étude
I- Hypothèses de l'étude
L'hypothèse est une assertion à double pan : le
pan cause supposée et le pan problème. Dans cette optique, la
formulation de chaque hypothèse passera par la détermination
préalable de la cause supposée à la base du
problème auquel l'hypothèse est relative.
> Causes et hypothèses liées au
problème spécifique no1
Le problème spécifique no1 est celui
de la méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes. Nous avons identifié trois
causes possibles à ce problème rangées par ordre croissant
d'importance :
- réticence des magistrats à communiquer ;
- absence d'autonomie de la Chambre des Comptes ;
- inexistence d'une politique de communication
adéquate.
La réticence des magistrats à communiquer
pourrait valablement expliquer la méconnaissance par le public de
l'effectivité des activités de la Chambre des Comptes. Mais les
rapports que nous avons eus avec ceux-ci lors de nos recherches et le combat
mené personnellement par certains d'entre eux pour informer le public
sur le contrôle des finances publiques, nous laissent penser que la cause
du problème est autre.
Considérant l'absence d'autonomie de la Chambre des
Comptes, elle pourrait justifier la faible connaissance que le public a de
l'effectivité des activités de la
Chambre des Comptes en ce sens que la Haute Juridiction fait
parfois ombrage à la Chambre des Comptes. Toutefois, elle n'est pas la
meilleure cause car tout en étant incorporée dans la Cour
Suprême, la Chambre des Comptes bénéficie d'une certaine
autonomie qui peut lui permettre, à notre avis, de s'afficher et de se
faire connaître du public.
En revanche, l'inexistence d'une politique de communication
adéquate explique parfaitement la méconnaissance par le public de
l'effectivité des activités de la Chambre des Comptes. En effet,
nous avons remarqué que la Chambre des Comptes ne dispose ni de
stratégie pertinente de communication, ni d'organe de communication.
Il s'ensuit donc la formulation de l'hypothèse
spécifique no1 suivante :
La méconnaissance par le public de
l'effectivité des activités de la Chambre des Comptes est due
à l'inexistence d'une politique de communication
adéquate.
> Causes et hypothèses liées au
problème spécifique no2
Au sujet du retard observé dans l'élaboration et la
publication du RELF, nous avons recensé trois causes possibles à
savoir :
- manque de moyens matériels ;
- transmission tardive des informations à la Chambre des
Comptes par le ministère chargé des finances ;
- insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes.
Le manque de moyens matériels n'explique pas de
façon convaincante le retard observé dans l'élaboration et
la publication du RELF puisque les agents de la Chambre des Comptes disposent
d'un minimum de moyens matériels. A
titre d'exemple, nous avons remarqué que tout le personnel
technique de la Chambre des Comptes dispose de l'outil informatique.
Pour ce qui est de la transmission tardive des informations,
des efforts sont actuellement faits par le ministère chargé des
finances. Cependant, le retard dans l'élaboration et la publication du
RELF persiste. Cela nous laisse penser que cette transmission tardive n'est pas
la réelle cause du problème.
A l'inverse, l'insuffisance du personnel de la Chambre des
Comptes explique beaucoup plus le retard observé dans
l'élaboration et la publication du RELF. En effet, il faut un nombre
important d'agents pour éplucher les documents de reddition des comptes
et élaborer à bonne date le RELF. De plus, cette insuffisance du
personnel a toujours été et continue d'être
décriée par les animateurs de la Chambre des Comptes et plusieurs
spécialistes de finances publiques.
Nous pouvons alors émettre l'hypothèse
spécifique no2 suivante : L'insuffisance du personnel
de la Chambre des Comptes explique le retard dans l'élaboration et la
publication du RELF.
> Causes et hypothèses liées au
problème spécifique no3
En ce qui concerne la production non effective du rapport public
chaque année, nous avons également identifié trois causes
pouvant l'expliquer :
- incompétence des agents de la Chambre des Comptes ;
- lacune des textes régissant la juridiction
financière ;
- insuffisance d'observations à communiquer.
ont un assez bon niveau de formation. Plusieurs parmi eux ont
des diplômes universitaires de haut niveau et de plus, des
séminaires de formation sont souvent organisés à leur
intention.
Quant à la lacune des textes régissant la
juridiction financière, nous aurions pu la considérer comme la
cause la plus plausible si la loi 2004-20 du 17 août 2007 ne
précisait clairement en son article 170, l'obligation pour la Chambre
des Comptes d'élaborer chaque année le rapport public.
Pour ce qui est de l'insuffisance d'observations à
communiquer, elle se rapproche plus, à notre avis, de la source du
problème car, comme nous l'avons fait remarquer dans notre état
des lieux, le bilan actuel de la Chambre des Comptes est bien modeste au vu de
ses attributions. Or, il faut produire suffisamment de rapports et de
décisions pour pouvoir meubler un rapport de cette sorte.
Au vu de cela, nous pouvons formuler notre hypothèse
spécifique no3 comme suit :
L'insuffisance d'observations à communiquer est
à l'origine de la production non effective du rapport public chaque
année.
> Causes et hypothèses liées au
problème général
Les causes spécifiques étant obligatoirement des
manifestations de la cause générale, nous n'avons pas pu trouver
une cause générique qui coiffe toutes les causes
spécifiques identifiées. Cela étant, nous n'avons pas pu
formuler une cause générale et, par conséquent, une
hypothèse générale.
La problématique choisie, les problèmes
spécifiques retenus, les objectifs de l'étude, les causes
supposées être à la base des problèmes et les
hypothèses de travail sont résumés dans le tableau de bord
de l'étude.
II- Tableau de bord de l'étude
Le tableau de bord est un outil récapitulatif des
grands centres d'intérêt de la recherche. Il sert de repère
à l'évolution de l'étude en termes de la revue de
littérature, de la méthodologie à adopter, du diagnostic
et des solutions à proposer. Ce tableau est présenté
à la page suivante.
Tableau no4 : Tableau de bord de
l'étude : « Contribution à une meilleure information du
citoyen par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics
»
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Sous-information du citoyen par la Chambre des Comptes sur la
gestion des deniers publics
|
contribuer à une meilleure information du citoyen par la
Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics.
|
-
|
-
|
N I
V E A U X
S
P
E C I
F I
Q U E S
|
1
|
Méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes
|
Proposer des moyens
d'information du public sur l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes.
|
Inexistence d'une politique de communication adéquate
|
La méconnaissance par le public de l'effectivité
des activités de la Chambre des Comptes est due à l'inexistence
d'une politique de communication adéquate.
|
2
|
Retard dans l'élaboration et la publication du RELF
|
Suggérer des mesures
d'élaboration et de publication à bonne date du
RELF.
|
Insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes
|
L'insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes explique le
retard dans l'élaboration et la publication du RELF.
|
3
|
Production non effective du rapport public chaque année
|
Identifier les conditions de production du rapport public chaque
année.
|
Insuffisance d'observations à communiquer
|
L'insuffisance d'observations à communiquer est
à l'origine de la production non effective du rapport public chaque
année.
|
Source : réalisation personnelle
Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de
recherche adoptée pour la résolution de la
problématique
Cette section restitue la méthodologie de recherche
adoptée suite à la revue de littérature. La revue de
littérature est un exercice qui permet dans le cadre de toute recherche,
de s'assurer au préalable de l'état des connaissances acquises
à partir de la documentation mobilisée sur les problèmes
en résolution.
Paragraphe 1 : Revue de littérature
Comme le souligne Maxime AKAKPO (2005, pp.
42-43), << La reddition des comptes est un processus partant de la
production de l'information sur la gestion à sa mise à
disposition des citoyens, seuls détenteurs de la souveraineté
nationale. Ayant en effet mandaté certains de ses concitoyens pour
gérer les biens collectifs, le citoyen qu'il soit à Cotonou ou
à Mallanville, à Guézin ou à Corentière, a
le droit de savoir comment ceux-ci se sont acquittés de leurs missions.
C'est cela la démocratie. Et les textes de la République sont
conçus dans cet esprit. ». Il est donc clair que la publication des
données de reddition des comptes est un droit pour les citoyens et que
le processus n'est pas bouclé tant que ceux-ci n'ont pas obtenu
l'information sur la gestion.
I- Exposé des contributions antérieures
relatives au problème spécifique no1
En ce qui concerne les relations de la Chambre des comptes
avec le public, convenons avec Maxime AKAKPO (2005, p. 109)
que << La mission de la Chambre des Comptes est importante mais mal
perçue ». Le rapport de la conférence panafricaine des
présidents des cours des comptes (2007, p. 7)
renchérit : << Le public général ne
comprend pas la mission des Cours de Comptes tout comme les déclarations
des Cours de Comptes qui sont généralement formulées dans
un langage technique spécialisé qui n'est pas `familier'. Par
conséquent, les modalités et stratégies de l'information
et de la communication devraient être conçues
afin de combler ce déficit de l'information et la communication
».
Le même rapport (2007, p.13) propose une implication des
acteurs de la société civile : << Les Organisations de la
Société Civile (ONG), en particulier les journaux et les
médias électroniques peuvent rapprocher les rapports des Cours
des Comptes des citoyens et avoir ainsi un rôle clef dans le renforcement
du profil des Cours des Comptes dans la quête de la bonne gouvernance.
».
Toujours dans le sens de l'amélioration des relations
de la Chambre des Comptes avec le public, Marcellin TOBOSSI
(2007, p. 56) suggère de faire une sensibilisation dans les
langues les plus parlées du pays. Pour Marouf ALABI et
Serge BATONON (2005), il faut une concertation entre juges et
justiciables : << Cette rencontre doit déboucher sur un consensus
entre la juridiction et les justiciables afin que les modalités de
reddition et de recevabilité des comptes soient harmonisées et
réglementées. ».
II- Exposé des contributions antérieures
relatives aux problèmes spécifiques no2 et
no3
Le rapport sur l'exécution de la loi de finances est un
rapport qui renseigne sur l'utilisation faite par le gouvernement et les
institutions de l'Etat des crédits votés (Maxime
AKAKPO, 2005, p. 110). Ce rapport constitue un
préalable indispensable au vote de la loi de règlement. C'est
pourquoi Richard ADJAHO
(1992, p. 156) affirme que la Chambre des Comptes a un
rôle important à jouer dans le vote de la loi de règlement.
Mais il souligne également qu' << un personnel insuffisant comme
depuis 1961 ne pourra y faire face ».
Quant au rapport public, Maxime AKAKPO (2005,
p. 112) nous apprend qu' << un seul rapport public a été
élaboré et publié en 1996. ». Face à cela, il
préconise que la juridiction des comptes du Bénin s'inscrive dans
la logique d'une reforme globale qui tienne compte des recommandations de
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) sur la gestion
des finances publiques. Pour Jean RAYNAUD (1988, p. 92), le
rapport public est beaucoup plus important par la menace qu'il fait peser que
par son contenu.
Au total, l'efficacité de la Chambre des Comptes dans
son fonctionnement et dans la production de ses rapports nécessite un
certain nombre de conditions. Pour le Plan Stratégique National de
Lutte contre la Corruption (2006) : << La transformation de la
chambre des comptes en une Cour des Comptes constituera un début de
solution à cette inquiétude. ». Nicaise
MEDE (2005) rappelle que : << Selon les résultats
des précédents audits organisationnels de la Cour Suprême,
un effectif optimum de soixante magistrats-conseillers est indiqué pour
la Chambre des Comptes. ». Dans la même optique, la Chambre des
comptes du Bénin peut essayer de s'inspirer de la Cour des Comptes
française : << Dans le cas de la Cour des Comptes
française, elle a une obligation de partager avec la presse
l'information relative à ses activités. » (Philipe
SEGUIN, 2007, p. 18).
De tout ce qui précède, il convient d'opérer
des choix, adoptant ainsi une méthodologie pour la résolution de
la problématique.
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche
Cette partie fera ressortir la méthodologie de notre
étude à travers les approches empiriques et théoriques. La
dimension empirique vise à mettre en exergue la méthode
d'enquête envisagée à travers les outils de mobilisation,
de traitement et de présentation des données
I- Approches empiriques
Notre enquête a pour objectif de mobiliser les
données nécessaires pour vérifier les différentes
hypothèses formulées dans notre travail de recherche. Ainsi,
notre enquête nous permettra de voir si :
- la méconnaissance par le public de
l'effectivité des activités de la Chambre des Comptes est due
à l'inexistence d'une politique de communication adéquate ;
- l'insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes explique
le retard dans l'élaboration et la publication du RELF ;
- l'insuffisance d'observations à communiquer est à
l'origine de la production non effective du rapport public chaque
année.
Nous avons choisi une enquête à volet double
(interne et externe). Ainsi, comme cadres d'investigation, nous aurons la
Chambre des Comptes et le ministère chargé des finances, compte
tenu des liens que ce dernier entretient avec la Chambre des Comptes. Mais nous
interrogerons également des personnes ressources.
fiabilité des réponses et au regard des
contraintes de délai et de disponibilité des
enquêtés, l'effectif total de l'échantillon est fixé
à 50 individus et est réparti comme suit :
- 20 pour la Chambre des Comptes ;
- 20 pour le ministère chargé des finances ;
- 10 pour les personnes ressources.
Les questions posées lors de l'enquête sont
conçues par rapport aux problèmes spécifiques
préalablement identifiés. Elles serviront à recenser des
informations pouvant nous permettre de confirmer ou non nos hypothèses
et de proposer des solutions concrètes et pertinentes pour une meilleure
information du citoyen par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers
publics.
Le questionnaire et les guides d'entretien sont articulés
autour des points suivants :
- production et publication des rapports de la Chambre des
Comptes ; - fonctionnement de la Chambre des Comptes ;
- reddition des comptes.
La réalisation de l'enquête se fera par une
descente sur le terrain pour rencontrer les enquêtés. Les
informations recueillies grâce aux questionnaires et aux guides
d'entretien seront traitées de façon manuelle. Les
résultats seront analysés en effectuant des tris à plat et
présentés par catégorisation en fonction des
problèmes spécifiques.
II- Approches théoriques retenues
> Choix d'un modèle lié au
problème spécifique no1 et norme d'amélioration
de la situation
Pour analyser le problème spécifique
no1 : méconnaissance par le public de l'effectivité
des activités de la Chambre des Comptes, nous avons choisi le
modèle de la Cour des Comptes française qui dispose d'une
politique adéquate de communication.
La norme d'amélioration est l'institution d'un organe de
communication performant doté de personnel compétent et de moyens
appropriés.
> Choix d'une théorie liée au
problème spécifique no2 et norme
d'amélioration de la situation
L'approche théorique retenue ici est celle de Richard
ADJAHO (1992, p. 156) qui établit la
nécessité d'un renforcement des ressources humaines
chargées d'effectuer les différents contrôles.
Comme norme d'amélioration, nous retenons l'existence
de juges financiers, compétents et suffisants pour la mise en oeuvre de
l'ensemble des attributions de la Chambre des Comptes. De ce fait, la
juridiction financière sortira de la léthargie dans laquelle elle
est plongée depuis des années.
> Choix d'une théorie liée au
problème spécifique no3 et norme d'amélioration
de la situation
La norme d'amélioration est l'augmentation de la
productivité de la Chambre des comptes. Elle pourra alors produire
effectivement tous ses rapports dont le rapport public annuel.
> Seuil de décision pour la
vérification des hypothèses liées aux problèmes
spécifiques
Concernant chaque problème spécifique, une
question à trois items spécifiés et un item `autres
(à préciser)' a été posée aux
enquêtés (voir annexe no1). Donc une question
posée aux enquêtés comporte trois items
spécifiés. Si nous supposons que le poids total des items
spécifiés est de 100%. Le poids moyen sera alors de 33,33%. Ainsi
le choix se fera par rapport à l'item spécifié qui aura un
poids supérieur au poids moyen de 33,33%. Toutefois, au cas où
aucun item spécifié n'aurait atteint ce poids, ce sera celui qui
aura le poids le plus élevé qui sera retenu. Le même seuil
est valable pour tout item non spécifié.
CHAPITRE DEUXIEME :
De la mobilisation des données aux conditions
de
mise en oeuvre des solutions.
Dans ce chapitre deuxième, nous procéderons
à la collecte, à l'analyse des données et à
l'établissement du diagnostic. Cela nous permettra de proposer des
solutions aux problèmes identifiés et de faire des
recommandations.
Section 1 : Collecte, analyse des données et
établissement
du diagnostic
Cette section rend compte de la collecte et de l'analyse des
données dans une première partie, puis du diagnostic
établi dans une seconde partie.
Paragraphe 1 : Collecte et analyse des
données
Au cours de la collecte des données, nous avons
rencontré certaines difficultés liées à la
réalisation des enquêtes de terrain. Par ailleurs, cette collecte
de données a nécessité une certaine préparation.
I- Préparation et réalisation des
enquêtes
Conformément aux approches empiriques
précédemment retenues, nous avons élaboré le
questionnaire de l'étude (voir annexe no1).
L'élaboration de ce questionnaire a tenu compte de notre souci de
déceler les causes réelles des différents problèmes
spécifiques identifiés. Ce questionnaire a fait l'objet d'un test
et a été corrigé par la suite en tenant compte des
observations faites par les enquêtés et des avis de personnes
ressources. Nous avons également eu à élaborer des guides
d'entretien (voir annexes no2 et no3).
Les enquêtes interne et externe dans le cadre de notre
étude, ont été réalisées durant la
période du 17 novembre au 12 décembre 2008. Pendant cette
période, nous avons administré le questionnaire de notre
étude à l'échantillon retenu et eu des entretiens avec des
responsables de la Chambre des Comptes et de la Direction de la Centralisation
des Comptes de l'Etat (DCCE).
Diverses difficultés ont été
rencontrées lors de la réalisation des enquêtes. Nous avons
par exemple été confronté à des réticences
de la part de certaines personnes que nous avons approchées. Mais la
difficulté majeure était liée au fait que peu de gens
connaissaient la Chambre des Comptes et ses rapports. Nous avons alors eu du
mal à trouver des individus capables de répondre valablement
à nos préoccupations. Quant aux limites des données
recueillies, elles sont liées à la marge d'erreur pouvant
provenir de la négligence ou de la méfiance des
enquêtés. Aussi, faut-il le rappeler, notre enquête s'est
déroulée essentiellement dans la ville de Cotonou.
Toutefois, ces difficultés et limites ne sont pas de
nature à disqualifier le caractère scientifique et technique des
résultats que nous présenterons.
II- Présentation et analyse des données
Le questionnaire ayant été validé et
administré, il s'agit maintenant de présenter les
résultats de l'enquête en tenant compte de chacun des
problèmes spécifiques en résolution et de faire l'analyse
des données à caractère quantitatif.
> Présentation et analyse des données
relatives à la méconnaissance par
le public de l'effectivité des activités
de la Chambre des Comptes
Pour le problème spécifique n°1, deux avis
ont été principalement demandés. Le premier était
lié au niveau de connaissance que les citoyens béninois ont des
activités et décisions de la Chambre des Comptes. Les
réponses à cette interrogation sont consignées dans le
tableau suivant :
Tableau n°5 : Répartition des
données d'enquête relatives au niveau de connaissance que les
citoyens béninois ont des activités et décisions de la
Chambre des Comptes.
Modalités
|
Effectifs
|
Fréquences relatives (%)
|
Elevé
|
0
|
0
|
Moyen
|
4
|
8
|
Faible
|
46
|
92
|
Totaux
|
50
|
100
|
Source : résultats des enquêtes
De ce qui précède,
- 0% des enquêtés pense que le niveau de
connaissance que les citoyens béninois ont des activités et
décisions de la Chambre des Comptes est élevé ;
- 8% estiment que ce niveau est moyen ;
- 92% pensent que ce niveau est faible.
Cette prise de position majoritaire pour la modalité
`faible' vient confirmer notre constat lié au problème
spécifique no1 : méconnaissance par le public de
l'effectivité des activités de la Chambre des Comptes.
Le second avis demandé était lié à
la cause de la méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes. Les contributions des
enquêtés à la détermination de cette cause sont
exposées dans le tableau ci-après :
Tableau n°6 : Répartition des
données d'enquête relatives à l'origine de la
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes.
Modalités
|
Effectifs
|
Fréquences relatives (%)
|
Réticence des magistrats à
communiquer
|
3
|
6
|
Absence d'autonomie de la Chambre des Comptes
|
13
|
26
|
Inexistence d'une politique de
communication adéquate
|
34
|
68
|
Autres (à préciser)
|
0
|
0
|
Totaux
|
50
|
100
|
Source : résultats des enquêtes
L'analyse de ces résultats révèle que :
- 6% des enquêtés pensent que la
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes est due à la réticence
des magistrats à communiquer ;
- 26% des enquêtés déclarent que la
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes s'explique par l'absence d'autonomie
de la Chambre des Comptes ;
- 68% des enquêtés pensent que l'inexistence
d'une politique de communication adéquate explique la
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes.
> Présentation et analyse des données
relatives au retard dans l'élaboration et la publication du RELF
Par rapport à la vérification de
l'hypothèse spécifique no2, une seule question a
été posée : Qu'est-ce qui, selon vous, explique le retard
observé dans l'élaboration et la publication du RELF ? Les
réponses à cette question sont rapportées dans le tableau
suivant :
Tableau n°7 : Répartition des
données d'enquête relatives au retard dans l'élaboration et
la publication du RELF.
.
Modalités
|
Effectifs
|
Fréquences relatives (%)
|
Manque de moyens matériels
|
1
|
2
|
Transmission tardive des informations à la Chambre des
Comptes par le ministère chargé des finances
|
18
|
36
|
Insuffisance du personnel de la
Chambre des Comptes
|
21
|
42
|
Autre (lourdeur de la procédure
d'élaboration et d'adoption du RELF)
|
10
|
20
|
Totaux
|
50
|
100
|
Source : résultats des enquêtes
Du tableau présenté ci-dessus, nous
déduisons que :
- 2% des enquêtés pensent que le manque de moyens
matériels explique le retard dans l'élaboration et la publication
du RELF ;
- 36% des enquêtés estiment que c'est la
transmission tardive des informations à la Chambre des Comptes par le
ministère chargé des finances qui est à l'origine du
retard dans l'élaboration et la publication du RELF ;
- 42% des enquêtés trouvent que c'est
plutôt l'insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes qui est
à l'origine du retard dans l'élaboration et la publication du
RELF ;
- 20% penchent pour d'autres raisons que nous avons
regroupées sous l'appellation générique `lourdeur de la
procédure d'élaboration et d'adoption du RELF'.
> Présentation et analyse des données
relatives à la production non effective du rapport public chaque
année
Nous avons fait cas dans notre état des lieux de la
production non effective du rapport public de la Chambre des Comptes chaque
année. En rapport à ce problème, l'hypothèse
spécifique no3 a été formulée et une
question de notre questionnaire a été consacrée à
sa vérification. Les réponses recueillies se présentent
comme suit :
Tableau n°8 : Répartition des
données d'enquête relatives à la production non effective
du rapport public chaque année.
Modalités
|
Effectifs
|
Fréquences relatives
|
Incompétence des agents de la Chambre des Comptes
|
0
|
0
|
Lacune des textes régissant la juridiction
financière
|
11
|
22
|
Insuffisance d'observations à
communiquer
|
39
|
78
|
Autres (à préciser)
|
0
|
0
|
Totaux
|
50
|
100
|
Source : résultats des enquêtes
L'analyse de ces résultats révèle que :
- 0% des enquêtés estime que
l'incompétence des agents de la Chambre des Comptes justifie la
production non effective du rapport public chaque année ;
- 22% des enquêtés trouvent que la production non
effective du rapport public chaque année est due à une lacune des
textes régissant la juridiction financière ;
- 78% par contre avancent que c'est l'insuffisance
d'observations à communiquer qui est à l'origine de la production
non effective du rapport public chaque année.
Les données étant présentées et
analysées, il s'agira maintenant d'établir le diagnostic, ce qui
nous permettra de déceler de façon définitive les causes
réelles se trouvant à la base des problèmes.
Paragraphe 2 : Etablissement du diagnostic
I- Degré de vérification des
hypothèses
La vérification des hypothèses se fera
conformément au seuil de décision préalablement retenu. Il
s'agit donc de retenir toute cause ayant un poids supérieur à
33,33%.
> Hypothèse spécifique no1
Les données quantitatives qui ont servi de base
à notre analyse révèlent que la méconnaissance par
le public de l'effectivité des activités de la Chambre des
Comptes est due à :
- la réticence des magistrats à communiquer (avec
un taux de 6%) ;
- l'absence d'autonomie de la Chambre des Comptes (avec un taux
de 26%) ;
- l'inexistence d'une politique de communication adéquate
(avec un taux de 68%).
Ainsi, seul l'item no3 a pu réunir un poids
supérieur à 33,33%.
Notre hypothèse spécifique no1 selon
laquelle la méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes est due à l'inexistence d'une
politique de communication adéquate est
vérifiée.
> Hypothèse spécifique no2
De l'analyse des données mobilisées, il ressort que
le retard dans l'élaboration et la publication du RELF s'explique par
:
- le manque de moyens matériels (avec un taux de 2%) ;
- la lourdeur de la procédure d'élaboration et
d'adoption du RELF (avec un taux de 20%) ;
- la transmission tardive des informations à la Chambre
des Comptes par le ministère chargé des finances (avec un taux de
36%) ;
- l'insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes (avec un
taux de 42%).
En nous référant au seuil de décision
retenu, nous remarquons que les deux derniers items ont chacun un poids
supérieur à 33,33%.
L'hypothèse spécifique no2 selon
laquelle l'insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes explique le
retard dans l'élaboration et la publication du RELF n'est donc que
partiellement vérifiée.
> Hypothèse spécifique no3
L'analyse des informations se rapportant au problème
spécifique no3 révèle
que la production non effective du rapport public chaque
année est due à :
- l'incompétence des agents de la Chambre des Comptes
(avec un taux de
0%);
- la lacune des textes régissant la juridiction
financière (avec un taux de 22%) ;
- l'insuffisance d'observations à communiquer (avec un
taux de 78%).
Ainsi, seul le poids de l'item no3 dépasse
33,33%.
Par conséquent, l'hypothèse spécifique
no3 selon laquelle l'insuffisance d'observations à
communiquer est à l'origine de la production non effective du rapport
public chaque année est vérifiée.
II- Synthèse du diagnostic
La vérification de l'hypothèse spécifique
n°1 nous permet de retenir définitivement que la
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes est due à l'inexistence d'une
politique de communication adéquate (élément de
diagnostic no1).
La vérification partielle de l'hypothèse
spécifique n°2 nous conduit à la reformuler. Nous
retiendrons définitivement que l'insuffisance du personnel de la
Chambre des Comptes et la transmission tardive des informations à la
Chambre des Comptes par le ministère chargé des finances
expliquent le retard dans l'élaboration et la publication du RELF
(élément de diagnostic no2).
La vérification de l'hypothèse spécifique
n°3 nous permet de retenir définitivement que
l'insuffisance d'observations à communiquer est à
l'origine de la production non effective du rapport public chaque année
(élément de diagnostic no3).
Section 2 : Approches de solutions et conditions de
leur
mise en oeuvre
Les causes se trouvant réellement à la base des
problèmes étant identifiées, nous proposerons des
solutions et envisagerons les conditions de leur mise en oeuvre.
Paragraphe 1 : Approches de solutions
I- Approches de solutions au problème de la
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes
Rappelons que le diagnostic établi retient
l'inexistence d'une politique de communication adéquate comme cause de
la méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes. Il s'agira donc pour la Chambre des
Comptes de mettre sur pied une politique de communication efficace. Ceci
passera par :
> La création d'un service de relations
publiques
Cet organe sera responsable de la conception et de la mise en
application de la stratégie de la Chambre des Comptes en matière
de communication. Il pourra être placé sous la
responsabilité directe du Président de la Chambre des Comptes
pour faciliter sa mission. Il devra être doté des ressources
nécessaires et surtout de personnel capable de bien gérer les
relations de la juridiction financière avec le public.
> L'utilisation des technologies de l'information
et de la communication
Des technologies comme l'internet devront être mises
à contribution. Il est vrai qu'actuellement la Cour Suprême
dispose d'un site web. Mais ce site ne fournit pas suffisamment d'informations
sur la Chambre des Comptes et, plus important, ne publie pas ses rapports. Nous
préconisons donc la création d'un site web moderne
consacré uniquement à la Chambre des Comptes. Cela rendra
l'information sur ses activités et son fonctionnement plus accessible au
public.
> L'implication des médias et des
organisations de la société civile
A ce niveau, il sera élaboré un document
contenant des renseignements détaillés sur la Chambre des Comptes
et qui sera vulgarisé par la voie des médias dans les langues les
plus parlées du pays. Des points de presse périodiques pourront
être organisés dans le cadre de la publication des rapports de la
Chambre des Comptes, mais encore faudrait-il que ces rapports soient
rédigés dans les délais pour ne pas contenir des
informations obsolètes. En dehors de tout cela, la Chambre des Comptes
peut, par le biais des organisations de la société civile,
informer les citoyens sur la possibilité qu'ils ont de se rapprocher de
la Chambre pour avoir l'information sur la gestion faite de leurs
contributions.
II- Approches de solutions au problème du
retard dans l'élaboration et la publication du RELF
informations à la Chambre des Comptes par le
ministère chargé des finances. La Chambre des Comptes devra donc
se doter d'un personnel suffisant et compétent et devra disposer en
temps voulu, des informations qui lui sont nécessaires pour ses
contrôles. A cet effet, nous proposons les mesures qui suivent :
> La sensibilisation des autorités du
ministère chargé des finances et la construction d'un
bâtiment d'archives
Cette sensibilisation consistera à inculquer aux divers
acteurs le bien-fondé de la production spontanée et à
bonne date des comptes. Il faudra leur faire comprendre que cette production
relève fondamentalement d'un souci de transparence dans la gestion de la
chose publique. Une fois la sensibilisation convenablement effectuée, la
juridiction financière devra ensuite se mettre à appliquer
effectivement les sanctions prévues en cas de production tardive ou de
non production des comptes. Ces sanctions sont décrites à
l'article 161 de la loi 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour Suprême.
Par ailleurs, la Chambre des Comptes devra être
dotée de moyens lui permettant de recevoir et de conserver les
pièces qui lui sont envoyées. La construction d'un bâtiment
d'archives moderne s'avère donc indispensable.
> Le recrutement
Il s'agira ici d'élaborer un programme de recrutement
cohérent en tenant compte des résultats des audits
organisationnels qui suggèrent un effectif optimum de soixante
conseillers pour la Chambre des Comptes. Les
vérificateurs et assistants de vérification
devront également être pris en compte. Il devra être
recruté des technocrates hautement qualifiés et bien
motivés qui bénéficieront d'une formation continue au sein
de la juridiction financière. Les moyens mis à la disposition de
la juridiction financière devront également suivre le rythme de
l'augmentation de l'effectif de son personnel.
> L'allègement de la
procédure
A défaut de combler immédiatement le
déficit en ressources humaines, la Chambre des Comptes devra
procéder à la simplification de la procédure
d'élaboration du RELF. Une sorte de procédure exceptionnelle
devra être adoptée pour l'instruction et l'adoption du RELF. Cela
permettra d'élaborer à bonne date le RELF avec le personnel
actuellement présent à la Chambre des Comptes, ou tout au moins,
de réduire considérablement le retard accusé dans cette
élaboration.
III- Approches de solutions au problème de la
production non effective du rapport public chaque année
Conformément au diagnostic établi, c'est
l'insuffisance d'observations à communiquer qui est à l'origine
de ce problème. Il s'agira donc de mener des actions allant dans le sens
de l'augmentation de la productivité de la Chambre des Comptes. A cet
effet, nous suggérons :
> Le renforcement en ressources humaines de la
Chambre des Comptes
Cette solution avait déjà été
évoquée plus haut, mais il importe de la mentionner à
nouveau compte tenu de son caractère crucial. En effet, ce renforcement
permettra à coup stir de dynamiser la Chambre des Comptes.
> Le renforcement des capacités du parquet
général
Le parquet général a un rôle clé
à jouer dans la tenue de l'audience sans laquelle aucun rapport de la
Chambre des Comptes ne peut être finalisé. Mais compte tenu de son
effectif réduit (05 membres) et de l'immensité des tâches
qui lui sont confiées, il n'arrive pas à assumer convenablement
ce rôle. Pour preuve, plus d'une soixantaine de rapports de la Chambre
des Comptes sont actuellement en souffrance au parquet général.
Nous proposons donc un renforcement en ressources humaines du parquet
général. Il faudra dans ce cadre penser à recruter
quelques spécialistes de finances publiques afin de rendre la
tâche un peu aisée au parquet général.
> Le raccourcissement des délais
d'impression des rapports
Cette mesure permettra, une fois les rapports
élaborés, de vite les imprimer et de les rendre disponibles dans
des délais relativement courts. Cela contribuera de façon
certaine à l'augmentation de la productivité de la Chambre des
Comptes.
Paragraphe 2 : Conditions de mise en oeuvre des
solutions proposées
Les présentes propositions dans le cadre de
l'application effective des solutions s'adressent tant aux acteurs de la
juridiction financière, qu'aux autorités politiques et
administratives, et à la société civile.
I- Propositions à l'endroit de la juridiction
financière
Etant donné que la Chambre des Comptes fait partie
intégrante de la Haute Juridiction qu'est la Cour Suprême, la mise
en oeuvre des solutions proposées interpelle non seulement les acteurs
de la juridiction financière, mais aussi les autorités de la Cour
Suprême. Il s'agira de :
- organiser des séances de travail avec les principaux
acteurs de la société
civile afin de définir les modalités de diffusion
effective de l'information ; - veiller à la bonne orientation des
ressources humaines face à la diversité
des missions de contrôle ;
- entrer en contact avec l'Ecole Nationale d'Administration et
de Magistrature (ENAM) en vue de la définition et de
l'élaboration des programmes de formation des magistrats financiers ;
- entrer en contact avec les autorités compétentes
pour l'attribution d'un siège adéquat ;
- débloquer le processus de recrutement prévu
dans le cadre du PERAC.
II- Propositions à l'endroit des
autorités politiques et administratives et de la société
civile
L'assainissement des finances publiques nécessitant une
juridiction financière efficace et efficiente, les autorités
politiques et administratives devront :
- initier un forum national sur le contrôle des finances
publiques ; - doter les juges financiers d'un statut qui leur est propre ;
- procéder aux amendements de la Constitution qui sont
orientés dans le sens de la création d'une Cour des Comptes au
Bénin. En effet, cette mesure facilitera grandement l'application des
solutions précédemment proposées. Elle permettra
également d'éviter les obstacles liés à
l'appartenance de la Chambre des Comptes à la Cour Suprême qui n'a
pas une tradition de publication. De plus, cette mesure s'inscrit dans le cadre
des reformes prônées par l'UEMOA et qui sont actuellement mises en
oeuvre dans toute la sous-région (voir annexe no6) ;
- veiller à la transmission à bonne date des
informations nécessaires aux contrôles de la Chambre des Comptes
;
- en ce qui concerne plus particulièrement le
Parlement, exiger de l'Exécutif le dépôt à bonne
date du projet de loi de règlement après avoir voté les
lois de règlement en instance.
Quant à la société civile, elle devra :
- s'intéresser beaucoup plus au contrôle des
finances publiques ;
- exercer des pressions sur les différents acteurs en vue
de la reddition effective des comptes et de l'apurement de ces derniers ;
- former en son sein des journalistes capables d'écrire
des articles sur le travail de la Chambre des Comptes dans un langage compris
par le public.
Tableau no9 : Synthèse de
l'étude : « Contribution à une meilleure information du
citoyen par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics
»
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Eléments de diagnostic
|
Solutions
|
|
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Niveau
|
Sous-information du
|
contribuer à une
|
|
|
|
|
général
|
citoyen par la
|
meilleure
|
|
|
|
|
|
Chambre des
|
information du
|
|
|
|
|
|
Comptes sur la
|
citoyen par la
|
|
|
|
|
|
gestion des deniers
|
Chambre des
|
|
|
|
|
|
publics
|
Comptes sur la gestion des deniers publics.
|
|
|
|
|
N
|
|
|
|
|
|
|
|
I
|
|
|
|
|
La
|
|
- La création d'un
|
V E
|
|
Méconnaissance
|
Proposer des
|
Inexistence
|
méconnaissance
|
La méconnaissance
|
service de relations
|
A
|
|
par le public de
|
moyens
|
d'une politique
|
par le public de
|
par le public de
|
publiques;
|
U
|
1
|
l'effectivité des
|
d'information du
|
de
|
l'effectivité des
|
l'effectivité des
|
|
X
|
|
activités de la
|
public sur
|
communication
|
activités de la
|
activités de la
|
- L'utilisation des
|
|
|
Chambre des
|
l'effectivité des
|
adéquate
|
Chambre des
|
Chambre des
|
technologies de
|
S
|
|
Comptes
|
activités de la
|
|
Comptes est due à
|
Comptes est due à
|
l'information et de
|
P
E C I
F I
Q U
|
|
|
Chambre des Comptes.
|
|
l'inexistence
d'une politique de communication adéquate.
|
l'inexistence d'une politique de communication adéquate
|
la communication ;
- L'implication des médias et des organisations de la
société civile.
|
E
|
|
|
|
|
|
|
|
S
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Retard dans l'élaboration et la publication du RELF
|
Suggérer des
mesures
d'élaboration et de publication à bonne date du
RELF.
|
Insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes
|
L'insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes explique le
retard dans l'élaboration et la publication du RELF.
|
L'insuffisance du personnel de la Chambre des
Comptes et la transmission tardive des informations à la
Chambre des
Comptes par le ministère chargé des finances
expliquent le retard dans l'élaboration et la publication du RELF
|
- La sensibilisation des autorités du ministère
chargé des finances et la construction d'un bâtiment
d'archives ;
- Le recrutement ;
- L'allègement de la procédure.
|
|
3
|
Production non effective du rapport public chaque année
|
Identifier les conditions de production du rapport public
chaque année.
|
Insuffisance d'observations à communiquer
|
L'insuffisance d'observations à communiquer est à
l'origine de la production non effective du rapport public chaque
année.
|
L'insuffisance d'observations à communiquer est à
l'origine de la production non effective du rapport public chaque
année
|
- Le renforcement en ressources humaines de la Chambre des
Comptes ;
- Le renforcement des capacités du parquet
général ;
- Le raccourcissement des délais d'impression des
rapports.
|
Source : réalisation personnelle
CONCLUSION
Depuis plusieurs années au Bénin, la gestion des
fonds publics fait l'objet de multiples réformes. Au titre de celles-ci,
il est à saluer l'accent qui est de plus en plus mis sur le
contrôle des finances publiques. Néanmoins de nombreuses
difficultés subsistent dans ce cadre.
Ne pouvant efficacement aborder tous les problèmes qui
entravent la gestion efficiente des finances publiques, nous avons
décidé de mener notre réflexion sur l'un des plus
préoccupants à savoir : la sous-information du citoyen sur la
gestion des deniers publics. Dans le but de mieux cerner ce problème,
nous avons circonscrit notre étude à la Chambre des Comptes en
raison de la place stratégique qu'elle tient dans le processus de
reddition des comptes.
Cette étude nous a permis de mettre en exergue les
difficultés rencontrées par la Chambre des Comptes dans la
diffusion de l'information sur la gestion des deniers publics. Il s'agit
essentiellement :
- de la méconnaissance par le public de
l'effectivité des activités de la Chambre des Comptes ;
- du retard dans l'élaboration et la publication du RELF
;
- de la production non effective du rapport public chaque
année.
Après une analyse de ces difficultés, nous avons
proposé des solutions et formulé des recommandations pour leur
mise en oeuvre. Les solutions concernent essentiellement :
- la mise sur pied d'une politique de communication efficace ;
- le renforcement en ressources humaines et la transmission
à bonne date
des informations nécessaires aux contrôles
de la Chambre des Comptes ;
- l'augmentation de la productivité de la Chambre des
Comptes.
Toutefois, il est important de souligner que nous n'avons pas
la prétention d'avoir épuisé entièrement la
problématique liée à une meilleure information du citoyen
par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers publics. Nous voulons
juste espérer que notre modeste contribution aidera la juridiction
financière à mieux fournir aux citoyens béninois
l'information sur la gestion faite de leurs diverses contributions, et par
conséquent à améliorer la gestion des finances publiques
au Bénin.
BIBLIOGRAPHIE
1- ADJAHO, R. (1992) : << La faillite du
contrôle des finances publiques au Bénin (1960-1990)
», édition du Flamboyant.
2- AKAKPO, B. M. (2008) : << Pourquoi il faut
créer une Cour des Comptes au Bénin », la
Nation, édition du 9 avril 2008.
3- AKAKPO, B. M. (2007) : << Lutte contre la
corruption : l'Inspection Générale d'Etat et le contrôle
messianique des finances publiques », la Nation,
édition du 10 décembre 2007.
4- AKAKPO, B. M. (2005) : << Réflexions
sur la gouvernance financière au Bénin »,
Transparency International Bénin.
5- BANQUE MONDIALE (2005) << Evaluation de la
gestion des finances publiques au Bénin ».
6- BATONON, S. et M. ALABI, (2005) : << La
reddition des comptes de gestion des communes, approches de la Chambre des
Comptes », Chambre des Comptes.
7- CENTRE AFRICAIN DE FORMATION ET DE RECHERCHE
ADMINISTRATIVES POUR LE DEVELOPPEMENT (2007) : << Rapport de
la conférence panafricaine des présidents de Cours des
Comptes ».
8- COUR SUPREME/ CHAMBRE DES COMPTES (1998-1999-2000-2001- 2002-
2003) : << Rapport sur l'Exécution de
la Loi de Finances ».
9- COUR SUPREME/ CHAMBRE DES COMPTES (1996) : <<
Rapport Public de 1994 ».
10- COUR SUPREME/ CHAMBRE DES COMPTES (2000) : <<
Rapport d'audit organisationnel »
11- MEDE, N. (2005) : << L'UEMOA et le
développement des Cours de Comptes en Afrique de l'ouest
», Revue Française des Finances Publiques n°90.
12- MONDOLONI, A. (2004) : << Contrôles et
audits des finances publiques : quelle valeur ajoutée ? »,
Banque Mondiale.
13- OBSERVATOIRE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION (2006) : <<
Plan Stratégique National de Lutte contre la Corruption
».
13- PATHY, D. H. (2006) : << Contribution
à l'efficacité du contrôle des comptes de l'Etat par la
Chambre des Comptes de la Cour Suprême », ENAM I
15- RAYNAUD, J. (1988) : << La Cour des
Comptes », PUF
16- TOBOSSI, D. M. (2007) : << Contribution
à l'effectivité du contrôle juridictionnel sur les finances
de l'Assemblée Nationale », ENAM
17- GANSE, G. C. (2007) : « Loi de règlement
et efficacité du budget de l'Etat : cas du Bénin xi,
COFEB
NORMES JURIDIQUES
1- Directive no 05/97/CM/UEMOA du 16 décembre
1997 relative aux lois de finances
2- Loi no 90-032 du 11 décembre 1990 portant
Constitution de la République du Bénin
3- Loi organique n° 86-021 du 26 septembre 1986 relative
aux lois de finances
4- Loi n° 59-7 du 14 mars 1959 fixant l'organisation, les
compétences et les règles de fonctionnement du Tribunal d'Etat
5- Loi n° 61-42 du 18 octobre 1961 relative à
l'organisation et au fonctionnement de la Cour Suprême
6- L'ordonnance n° 21/PR du 26 avril 1966 portant
composition, organisation, fonctionnement et attributions de la Cour
Suprême
7- Loi n° 81-004 du 23 mars 1981 portant organisation
judiciaire en République populaire du Bénin
8- Loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant modification et
remise en vigueur des ordonnances no 21/PR du 26 avril 1966 et
no 70-16 du 14 mars 1970
9- Loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour Suprême
10- Loi no 2004-20 du 17 août 2007 portant
règles de procédures applicables devant les formations
juridictionnelles de la Cour Suprême.
11- Loi n°98-034 du 15 janvier 1999 portant règles
générales des élections en République du
Bénin
12- Loi n° 88-05 du 26 avril 1988 relative à la
création, à l'organisation et au fonctionnement des entreprises
publiques et semi-publiques
13- Ordonnance n° 21/PR du 26 avril 1966 portant
Composition Organisation fonctionnement et attributions de la Cour
Suprême
SITES INTERNET
http://www.bamanet.net
http://www.ccomptes.fr
http://www.courdescomptes.sn
http://www.gouv.bj
http://www.wikipédia.org
ANNEXES
Liste des annexes
Annexe n°1 : Questionnaire
Annexe n°2 : Guide d'entretien (Chambre des
Comptes)
Annexe n°3 : Guide d'entretien (DCCE)
Annexe n°4 : Organigramme de la Chambre des
Comptes
Annexe no5 : Les acteurs de la
responsabilité financière
Annexe no6 : Point de création
et d'installation des Cours des Comptes dans les pays membres de l'UEMOA
Annexe n°1 : Questionnaire
Bonjour M... Mme....
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
de fin de formation à l'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature (ENAM) sur « l'information du citoyen par la Chambre
des Comptes sur la gestion des deniers publics », nous vous
prions de bien vouloir nous apporter votre contribution en répondant aux
questions suivantes.
1- Activités de la Chambre des Comptes
a- Appréciez le niveau de connaissance que les citoyens
béninois ont des activités et décisions de la Chambre des
Comptes.
? Elevé ? Moyen ? Faible
b- Qu'est-ce qui, selon vous, est à l'origine de la
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes?
? Réticence des magistrats à communiquer
? Absence d'autonomie de la Chambre des Comptes
? Inexistence d'une politique de communication adéquate ?
Autres (à préciser)
c) Que préconisez-vous pour remédier à cette
situation ?
2- Rapport sur l'Exécution de la Loi de Finances
(RELF)
? Manque de moyens matériels
? Transmission tardive des informations à la Chambre des
Comptes par le ministère chargé des finances
? Insuffisance du personnel de la Chambre des Comptes ? Autres
(à préciser)
b- Que proposez-vous pour une élaboration et une
publication à bonne date du RELF ?
3- Rapport public de la Chambre des Comptes
a- Quelle est, selon vous, la cause de la production non
effective du rapport public chaque année ?
? Incompétence des agents de la Chambre des Comptes ?
Lacune des textes régissant la juridiction financière
? Insuffisance d'observations à communiquer
? Autres (à préciser)
b- Que suggérez-vous pour une production effective du
rapport public chaque année ?
Merci pour votre collaboration
Annexe n°2 : Guide d'entretien (Chambre des
Comptes)
1. Relations avec les citoyens béninois
2. Elaboration du rapport public
3. Elaboration du RELF
4. Bilan des activités de la Chambre
5. Evaluation des moyens matériels et humains
6. Améliorations souhaitées
Annexe n°3 : Guide d'entretien (DCCE)
1. Mise en état d'examen des comptes de gestion
2. Elaboration du Compte Général de
l'Administration des Finances et du projet de loi de règlement
3. Transmission des documents de reddition des comptes à
la Chambre
4. Suivi des recommandations de la Chambre des Comptes
5. Améliorations attendues
Annexe n°4 : Organigramme de la Chambre des
Comptes
Président de la Cour Suprême
Président de la Chambre des Comptes
Secrétaire particulière
Assistants de vérification
Président de la section des comptes de l'Etat
Vérificateurs
Conseillers
Assistants de vérification
Président de la section
des comptes des
comptes
des communes
Vérificateurs
Conseillers
Président de la section des
comptes des
entreprises
publiques et autres organismes
Assistants de vérification
Vérificateurs
Conseillers
Personnel de soutien
Annexe no5 : Les acteurs de la responsabilité
financière
Citoyen - Public
Assemblée Nationale
Responsabilité
Rapports financière
Institution Gouvernement
Supérieure de Examine la gestion Ministère
chargé des
contrôle finances
Annexe no6 : Point de
création et d'installation des Cours des Comptes dans les pays membres
de l'UEMOA
RUBRIQUES
|
BENIN
|
BURKINA FASO
|
COTE D'IVOIRE
|
GUINNEE BISSAU
|
MALI
|
NIGER
|
SENEGAL
|
TOGO
|
1- Rédaction des projets d'amendement à la
Constitution et de la loi organique relative à la Cour des Comptes
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
2- Validation des projets d'amendement à la Constitution
et de la loi organique relative à la Cour des Comptes
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
3- Adoption par le Gouvernement des projets d'amendement
à la Constitution et de la loi organique relative à la Cour des
Comptes
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
4- Transmission au Parlement des projets d'amendement à
la Constitution et de la loi organique relative à la Cour des Comptes
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
5- Vote des amendements à la Constitution relatifs
à la création de la Cour des Comptes
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
6- Vote de la loi organique relative à la Cour des
Comptes
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
7- Promulgation des amendements à la Constitution
relatifs à la création de la Cour des Comptes
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
8- Promulgation de la loi organique relative à la Cour
des Comptes
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
9- Installation de la Cour des Comptes
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Oui
|
Non
|
10- Démarrage des activités de la Cour des
Comptes
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Oui
|
Non
|
|
Source : La Nation, édition du 9 avril 2008
Contribution à une meilleure information du citoyen par
la Chambre des Comptes
sur la gestion des deniers publics
TABLE DES MATIERES
Identification du jury i
Déclaration d'engagement du chercheur .ii
Dédicace iii
Remerciements.... .iv
Liste des sigles .v
Liste des tableaux vi
Glossaire vii
Résumé . ix
Sommaire ..xi
Avant propos xii
INTRODUCTION 1
CHAPITRE PRELIMINAIRE : Du cadre
de l'étude aux séquences de résolution de la
problématique liée à une meilleure information du
citoyen
par la Chambre des Comptes sur la gestion des deniers
publics .
|
3
|
Section 1 : Cadre de l'étude et
observations de stage
|
.4
|
Paragraphe 1 : Présentation
générale de la Chambre des Comptes
|
4
|
I- Historique et attributions de la Chambre des Comptes
|
4
|
A) Historique
|
4
|
B) Attributions
|
..6
|
|
II- Organisation et fonctionnement de la Chambre des Comptes
|
7
|
A) Organisation
|
7
|
B) Fonctionnement
|
8
|
Paragraphe 2 : Observations de stage
|
..11
|
I- Etat des lieux sur les différentes activités de
la Chambre des Comptes
|
.11
|
Contribution à une meilleure information du citoyen par
la Chambre des Comptes
sur la gestion des deniers publics
A) Observations de stage relatives au contrôle
juridictionnel
|
11
|
B) Observations de stage relatives aux activités
extra-juridictionnelles
|
14
|
|
II- Inventaire des éléments de l'état des
lieux
|
21
|
A) Inventaire des atouts
|
.21
|
B) Inventaire des problèmes
|
21
|
|
Section 2 : Ciblage de la problématique
|
..22
|
Paragraphe 1 : Choix de la problématique
et formulation du sujet
|
..22
|
I- Regroupement des problèmes spécifiques par
centres d'intérêt
|
22
|
II- Sélection de la problématique et formulation du
sujet
|
24
|
Paragraphe 2 : Spécification de la
problématique et séquences de résolution de
la problématique spécifiée ..26
I- Spécification de la problématique 26
II- Séquences de résolution de la
problématique spécifiée .27
CHAPITRE PREMIER : De la fixation des objectifs de
l'étude au choix des
outils d'analyse des données
............29
Section 1 : Objectifs, hypothèses
et tableau de bord de l'étude .30
Paragraphe 1 : Rappel de la
problématique retenue et objectifs de l'étude 30
I- Rappel de la problématique retenue .30
II- Objectifs de l'étude . 31
Paragraphe 2
: Formulation des hypothèses et tableau de bord de
l'étude......32
I- Formulation des hypothèses 32
II- Tableau de bord de l'étude 36
Section 2 : Revue de littérature
et méthodologie de recherche adoptée pour la
résolution de la problématique 38
Paragraphe 1 : Revue de
littérature ..38
Contribution à une meilleure information du citoyen par
la Chambre des Comptes
sur la gestion des deniers publics
I- Exposé des contributions antérieures relatives
au problème spécifique no1 38
II- Exposé des contributions antérieures relatives
aux problèmes spécifiques no2
et no3 39
Paragraphe 2 : Méthodologie de
recherche ..41
I- Approches empiriques 41
II- Approches théoriques retenues ..42
CHAPITRE DEUXIEME : De la
mobilisation des données aux conditions de mise en oeuvre des solutions
45
Section 1 : Collecte, analyse des
données et établissement du diagnostic .46
Paragraphe 1 : Collecte et analyse des
données ...46
I- Préparation et réalisation des enquêtes
46
II- Présentation et analyse des données ..47
Paragraphe 2 : Etablissement du
diagnostic .53
I- Degré de vérification des hypothèses
.53
II- Synthèse du diagnostic ..55
Section
2 : Approches de solutions et conditions de mise en oeuvre de
ces
solutions .56
Paragraphe 1 : Approches de solutions
56
I- Approches de solutions au problème de la
méconnaissance par le public de l'effectivité des
activités de la Chambre des Comptes.... 56
II- Approches de solutions au problème du retard dans
l'élaboration et la publication du RELF ..57
III- Approches de solutions au problème de la production
non effective du
rapport public chaque année 59
Paragraphe 2 : Conditions de mise en
oeuvre des solutions proposées 61
I- Recommandations à l'endroit de la juridiction
financière .61
Contribution à une meilleure information du citoyen par
la Chambre des Comptes
sur la gestion des deniers publics
II- Recommandations à l'endroit des autorités
politiques et administratives et de
la société civile 62
Tableau de synthèse de l'étude 63
CONCLUSION 65
Bibliographie ..67
Annexes ..69