REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ARCHIDIOCESE DE KINSHASA

INSTITUT FACULTAIRE DE DEVELOPPEMENT
IFAD
B.P. 1800
KINSHASA 1.
Assainissement urbain par l'approche
« pollueur payeur » au Quartier Matonge, dans la Commune de
Kalamu
Augustin MUZUMBI MUKAMBA
Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du titre de Licencié en Sciences et Techniques de
Développement
Département : Gestion et Administration des
Projets
Directeur : Professeur BINZANGI
KAMALANDUA
Rapporteur : Assistant Jean-Marie BAAFO
Année Académique 2007-2008
INTRODUCTION GENERALE
0.1. Problématique
Au seuil du troisième millénaire,
l'humanité entière devrait intérioriser le fait
suivant : « Une révolution tranquille engagée
dans les années 1990 a mis progressivement la rationalité
écologique au premier rang des préoccupations de la politique
économique. Car l'homme doit savoir qu'il existe un lien fondamental
étroit qui peut d'ailleurs être positif entre le
développement et l'environnement » (A. STEER, 1996).
En outre, l'on doit aussi intérioriser le fait que le
développement et l'économie dépendent entre autres de la
qualité de l'environnement où se réalisent des processus
écologiques. Malheureusement, ce n'est pas encore globalement le cas
pour les hommes. Ainsi, est apparu un conflit entre l'homme et l'environnement,
en d'autres termes des problèmes. Cela étant, aujourd'hui, la
solution des problèmes de l'environnement peut se résumer par le
recul de toutes les formes de pollution, dont la pauvreté. La croissance
doit être humanisée et guidée par un système de prix
qui prenne en compte la qualité de l'environnement.
Il n'est pas inutile de faire remarquer que les
problèmes environnementaux ignorent les frontières, et une
collaboration mondiale ou régionale doit parfois compléter les
initiatives nationales ou locales. Plus grave, la plupart de problèmes
d'environnement continuent de s'aggraver et, dans bien de pays, il n'y a
guère de raisons de se montrer optimiste. Néanmoins, une certaine
prise de conscience débouche de plus en plus souvent sur l'action. Comme
l'avait déjà fait remarquer A. STEER (1996), une centaine de pays
disposent maintenant de leur propre stratégie d'environnement, et des
signes tangibles d'une nouvelle approche des problèmes d'environnement
sont perceptibles dans une cinquantaine d'entre eux.
Dans le vaisseau spatial Terre, l'urbanisation et
l'avènement des sociétés industrielles et de consommation
ont conduit à la production massive de déchets qui, faute
d'être traités, engendrent des nuisances, de la pollution et
diverses maladies.
Sous certains cieux, l'urbanisation est voulue,
souhaitée, planifiée et programmée, tout en tenant compte
des problèmes d'assainissement dans le temps et dans l'espace, qui
signifie, selon LAJARTRE et COUTURIER (2005-2006), que c'est le pollueur qui
doit, en principe, assumer le coût de la pollution, dans le souci de
l'intérêt public et fausser le jeu de commerce international et de
l'investissement.
En Afrique, l'urbanisation rapide et sauvage a causé la
détérioration de l'environnement dans tous ses grands
compartiments, et cause des problèmes les plus inquiétants dans
le monde urbain. C'est là que réside le problème de
gestion de déchets ménagers et industriels. Car le principe
« Pollueur - payeur », défini par la loi
française dite Barnier (cfr. Article L.110-1, II, 30 du code
de l'environnement selon laquelle les frais résultant des mesures de
prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle
- ci doivent être supportés par le pollueur), n'est pas
d'application. Les citadins africains sont encore, en majorité,
enfermés dans la culture du « prêt à
jeter ».
En République Démocratique du Congo, dans la
Ville-province de Kinshasa en général et dans le quartier Matonge
en particulier, le principe « pollueur - payeur » n'est pas
d'application et n'est peut-être pas connu. Cet état de choses est
essentiellement dû à des problèmes de politique locale.
Corrélativement à ce qui précède
(l'ignorance du principe pollueur - payeur), la population, au lieu de
gérer les déchets ménagers, elle les jette tout
simplement, n'importe où. Il en découle ce que BINZANGI (2007)
appelle « poubellisation » de la Ville de Kinshasa.
La poubellisation n'est qu'une conséquence de la
négligence et du laisser-aller de la part des autorités
nationales, provinciales, locales et celles du quartier Matonge, qui devraient
chercher par tous les moyens de réglementer la gestion de déchets
et ordures ménagers, depuis leurs émissions, jusqu'à
tomber sous le coup des écotaxes.
En effet, si la population de Matonge subissait le coup des
écotaxes, à cause de la pollution liée à la
megestion de déchets ménagers dont elle est l'auteur, le
quartier recouvrirait sa plus belle robe et sa caisse du trésor
disposerait de recettes capables de financer le développement du
quartier. Mais pour que cela devienne une réalité, il faut, aux
niveaux national, provincial et local, une législation dont l'objectif
est la protection de l'environnement ayant pour corollaire mobilisation des
recettes publiques servant ainsi l'amélioration des conditions de vie
des citoyens.
Pour rendre opérationnel les actes de traitement qui
réduisent la pollution à la source, le citoyen doit être
impliqué dans tout le processus d'assainissement de son environnement
à la fois par l'Education Relative à l'Environnement (ERE) et
renforcement des capacités du citoyen en techniques managériales.
Car la participation des citoyens améliore grandement les chances de
succès d'un programme d'assainissement.
En fait, il ne fait l'ombre d'aucun doute que le
développement de la République Démocratique du Congo, de
la ville de Kinshasa en général, et du quartier Matonge en
particulier, est d'abord une question de changement de mentalité ;
car sans ce virage, toutes les actions amorcées seront un coup
d'épée dans l'eau ; surtout en ce qui concerne la
qualité de l'environnement biophysique qui influe sur la vie et tout ce
qui lui est connexe.
Dans ce domaine, l'Hôtel de ville de Kinshasa,
l'assemblée provinciale et surtout les ministres provinciaux en charge
de l'environnement, des finances et de l'économie devraient
suffisamment tourner leurs méninges pour faire de l'environnement un
secteur intégrateur de développement de la province.

Photo 0.1 : Abandon sauvage
de déchets urbains solides à Kinshasa, sur le site
« Tembe na tembe »,
Août, 2008
Dans le même ordre d'idées, la commune de Kalamu,
le Bourgmestre, le Conseil communal, les services spécialisés, de
concert avec les chefs des quartiers et les citadins doivent jeter un nouveau
regard sur les mesures d'hygiène collective qui doivent être
restaurées et effectivement mises en pratique, en vue de mobiliser plus
de ressources pour la relance de l'économie provinciale.
De ce qui précède, l'assainissement et le
développement de la ville province de Kinshasa, en général
et du quartier Matonge dans la commune de Kalamu, en particulier, est plus
qu'urgent et important.
A vrai dire, la création d'une structure privée
d'assainissement urbain par le principe pollueur-payeur est un moyen de
garantir le développement du quartier Matonge. Il y a une relation entre
l'environnement et le développement. Les deux se soutiennent et se
complètent. Mais, alors comment garantir et rendre opérationnel
cette relation ? En d'autres termes comment construire le
développement urbain à partir de l'assainissement de notre
environnement par le principe pollueur payeur ? Ou comment faire de
l'assainissement urbain un facteur privilégié de
développement durable. Et comment impliquer la population dans ce
processus ?
Ces questions ne semblent pas avoir reçues des
réponses appropriées dans la littérature en ce qui
concerne la RDC. Aussi, constituent-elles la problématique de notre
recherche.
0.3. Hypothèses de Travail
L'hypothèse de recherche est définie par RONGERE
(1971) cité par MUZUMBI (2003) comme étant : « La
proposition des réponses aux questions que l'on se pose à propos
du sujet de la recherche formulée, en de termes tels que l'observation
et l'analyse puissent fournir une réponse ».
De ce qui précède, nous partons de
l'hypothèse selon laquelle la création d'une structure locale
privée d'assainissement urbain par l'application du principe
« Pollueur - payeur » serait une approche efficace et
efficiente pour le développement durable du quartier Matonge. A cet
effet, le management participatif serait un mode de gestion approprié
pour rendre opérationnelle et effective cette réalité.
0.4. Intérêt de
l'étude
Pour que le développement devienne effectif ou
réalité, il faut que l'homme procède à la
transformation et à l'amélioration de ses espaces et cadres de
vie. Le problème d'assainissement nous affecte tous, et nous devons tous
participer à sa réalisation effective.
L'homme doit savoir qu'aujourd'hui, les déchets sont
des éléments à gérer, mieux à
valoriser ; avec les révolutions scientifiques et technologiques,
les déchets doivent être relativisés. Ce qui apparaît
déchet dans une communauté humaine, peut ne pas l'être chez
une autre. Il n'y a pas des véritables déchets, mais des
ressources méconnues disent les écologistes chinois. Il faut
transformer les utilités négatives en utilités positives,
en rendant le nuisible utile, poursuivent - ils. Toutes ces transformations
doivent être durables.
L'intérêt de notre étude se fonde sur le
fait que la structure que nous nous proposons de mettre en place à
Matonge, suscitera une impulsion d'une véritable coopération
entre partenaires, c'est-à-dire le pouvoir public et la
communauté, engagés dans un contrat de solidarité pour
appuyer les efforts communs de ce que ALBERTIT (1990) appelle dans son ouvrage
intitulé : « Pas de visa pour les
déchets », des « Bâtisseurs
d'Avenir ».
Notre structure aura comme mission :
- Intégrer la question des déchets dans le cadre
officiel des politiques d'environnement et de développement ;
- Développer le contrôle populaire au sein du
quartier Matonge et l'autogestion locale de déchets et leur
transformation, si possible.
- Accroître les moyens de dissuasion, de
détection et de contrôle des dépotoirs
« FULU » clandestins ;
- Mettre en place l'arsenal technique et juridique pour
empêcher et punir les contrevenants.
Les résultats et analyses faites dans ce mémoire
peuvent permettre à l'homme d'assurer la renouvellabilité et la
recyclabilité des ressources qui, à leur tour, peuvent permettre
l'habitabilité, la durabilité et la gouvernabilité de
l'espace communautaire.
0.5. Délimitation de
l'étude
Dans l'espace, le quartier Matonge dans la commune de Kalamu
nous servira de cadre de recherche et une période allant de 2008
à 2009, soit deux ans suffira pour apprécier
l'opérationnalité de la structure privée d'assainissement
urbain.
0.6. Objectifs de l'étude
0.6.1. Objectif global
Notre étude a comme objectif global d'amener la
population de Matonge à mobiliser les recettes à partir de
l'assainissement de l'environnement urbain par le principe pollueur payeur.
0.6.2. Objectifs spécifiques
Notre étude vise les objectifs spécifiques
suivants :
- chercher à connaître si le principe pollueur
payeur peut être un moyen de financement des activités
économiques pour le développement du quartier Matonge ;
- Montrer l'articulation qui existerait entre l'assainissement
urbain par le principe pollueur payeur et la mobilisation des ressources au
niveau communal;
- proposer la création d'une structure privée
d'assainissement qui applique le principe pollueur payeur dans le quartier
Matonge ;
- Définir une politique participative d'assainissement
entre le pouvoir public, le secteur privé et la communauté de
Matonge ;
- Conscientiser la communauté dans la nouvelle approche
d'assainissement, de gestion et de mobilisation des ressources
financières.
0.7. Difficultés
rencontrées
Il est important de rappeler que, tout au long de nos
recherches, nous avons rencontré quelques difficultés, notamment
celles liées à la maîtrise de la langue locale dont le
lingala, pour faire entendre notre message.
Mais, pour la surmonter, nous avons recouru à nos amis
du quartier qui nous ont aidés dans la traduction de certains mots qui
nous paraissaient difficiles.
Notre seconde peine fut celle liée à
l'accès à la documentation suffisante se rapportant à
notre thème de recherche. Mais en dépit de ces
difficultés, nous sommes parvenu à rassembler toutes les
informations nécessaires pour la réalisation de ce travail.
0.8. Structure du travail
Hormis l'introduction et la conclusion
générales, notre étude comprend quatre chapitres. Le
premier planche sur le cadre théorique de notre étude. Le
deuxième présente le champ d'application et la
méthodologie utilisée dans de ce travail. Le troisième
présente les résultats d'enquête. Le quatrième
concerne l'élaboration du dossier programme de développement.
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
Ce chapitre planche sur la définition des concepts de
base, la présentation de quelques généralités sur
les principes «Pollueur - payeur », de la problématique
des déchets à Kinshasa et de la revue de la
littérature.
I.1. Définition des Concepts de Base
Pour prévenir tout risque d'interprétation
abusive pouvant surgir à l'occasion de la lecture de ce mémoire,
il importe de préciser les sens de certains concepts - clés et
termes utilisés.
En effet, l'étude
titrée» : « Création d'une structure
locale privée d'assainissement urbain par l'approche `'Pollueur -
payeur » au quartier Matonge, dans la commune de Kalamu» ne peut
être bien comprise que grâce notamment à la
compréhension de plusieurs concepts de base.
I.1.1 Environnement
Ce concept apparaît à partir des années
1970 comme un patrimoine mondial essentiel à transmettre aux
générations futures. Le philosophe HANS JONAS (1979), a
exprimé cette préoccupation dans son livre « Le
principe responsabilité ». Au deuxième sommet de
la Terre, à Rio de Janeiro en 1992, la définition Brundtland,
axée prioritairement sur la préservation de l'environnement et la
consommation prudente des ressources naturelles non renouvelables, sera
modifiée par la définition de « trois
piliers » qui doivent être conciliés dans une
perspective de développement durable : le progrès
économique, la justice sociale et la préservation de
l'environnement.
Selon M. MALDAGUE (1997) cité par KASEREKA (2002), le
domaine de l'Environnement peut comporter également trois dimensions
à savoir : la dimension écologique (interactions dynamiques
entre facteurs abiotiques (biotope, climat et sol) ; la dimension humaine,
et la dimension culturelle.
D'où, il définit l'environnement comme
étant l« Ensemble des milieux d'influences, milieux
humains, naturels, économiques, qui agissent sur l'individu à
tous les instants de sa vie quotidienne et déterminent en grande partie
son comportement dans toutes les dimensions de l'être sociale,
intellectuelle, affective, spirituelle et culturelle.
Du point de vue écologique, l'environnement est
perçu comme cadre de vie, réservoir des ressources et
réceptacle des déchets.
Dans le cadre de ce travail, nous optons pour cette
définition de Maldague par le fait qu'elle inclut les composantes
culturelles de la population humaine.
L'Environnement urbain : Il est
constitué de facteurs abiotiques, facteurs biotiques, Homme, culture et
techno sphère.
1.1.2. Déchets
Le déchet est tout résidu d'un processus de
production, de transformation ou d'utilisation, toute substance,
matériaux, produit ou plus généralement tout bien meuble
abandonné ou que son détenteur destine à
l'abandon » (2002)(Art. L. 541 - 1 - II), code de l'environnement,
(Journal off. 21/09/2000). (Revue Bienvenu au Sénat, France, 2007)
Dans le cas précis de nos recherches, nous nous sommes
plus occupé des déchets ménagers.
1.1.2.1. Nature de déchets
Par nature de déchets, on distingue les déchets
solides, déchets liquides et les déchets gazeux.
- Déchets solides :
Les déchets solides sont ceux dits pelletables,
autrement dit ceux qu'on peut charger moyennant la pelle (
www.google.fr, 2008) ;
- Déchets liquides
Les déchets liquides sont des déchets qui sont
pompables, c'est-à-dire que l'on peut aspirer et rejeter avec une pompe (
www.google.fr, 2007) ;
Ils sont constitués de :
- Eau ménagères : eaux de latrines, de
caniveaux, d'écoulement, de fossés bordant les chemins,
etc ;
- Eaux industriels : qui sont les eaux des effluents
industriels ;
- Eaux pluviales et usées : qui sont les eaux de
pluie altérées par des actions physiques et chargées de
substance altéragènes ou non, susceptibles de perturber
l'anatomie et la physiologie des écosystèmes aquatiques;
. Déchets gazeux
Est déchets gazeux, toute substance gazeuse
libérée par l'incinération d'un objet ou par une
réaction chimique quelconque qui puisse conduire à une nuisance
ou pollution.
- les produits de l'incinération de résidus de
bois, rebuts de caoutchouc, fumées de différentes
industries ;
- gaz carbonique, oxyde d'azote ammoniac, etc.
1.2.2. Types de déchets
Les déchets sont regroupés en trois grandes
catégories, à savoir :
- les déchets agricoles ;
- les déchets ménagers et
assimilés ;
- les déchets industriels.
1.2.2.1. Déchets urbains
On appelle « déchets urbains » tout
ce qui doit être jeté quelque part, entassé quelque part
ou tout ce dont l'homme doit se débarrasser, provenant des habitations,
logements ou des infrastructures urbaines. Lorsque les déchets urbains
sont mal gérés, les nuisances et pollutions apparaissent (NZINGA,
2008)
1.2.2.2. Déchets ruraux
Les déchets ruraux sont les déchets naturels et
agricoles. Les déchets naturels comprennent particulièrement les
éléments de la litière ou de la necromasse et les
déchets agricoles sont constitués par les résidus des
cultures.
1.2.2. 3. Déchets ménagers et
assimilés
Les déchets ménagers sont les déchets
dégradables de l'alimentation, associés à d'autres
déchets qui sont non dangereux (Microsoft Encarta, 2006).
« Les communes ou les établissements publics de
coopération intercommunales assurent éventuellement, en liaison
avec les départements et les régions, l'élimination des
déchets des ménages. Ces collectivités assurent
également l'élimination des autres déchets définis
par décret, qu'elles peuvent, eu égard à leurs
caractéristiques et aux quantités produites, collecter et
traiter sans sujétions techniques particulières » (Art.
L. 2224 - 13 et 14 du code général des collectivités
territoriales, cité par BILABILA, 2007).
On peut distinguer :
- les déchets ménagers (déchets produits
par les ménages);
- les déches des espaces publics (rues, marchés,
égouts, espace vert) ;
- les déchets artisanaux et commerciaux;
- les déchets hospitaliers;
Dans le cadre de ce mémoire, ce sont les déchets
ménagers qui nous intéressent le plus.
I.1.2.2.3. Déchets Industriels
Les déchets industriels sont classés, selon
leurs caractères plus au moins polluants en trois grandes
catégories à savoir (BILABILA,
2007) :
- les déchets industriels spéciaux (DIS) qui
contiennent des éléments polluants en concentration plus ou moins
forte ;
- les déchets industriels banals (DIB), appelés
quelque fois déchets industriels assimilés aux déchets
ménagers, constitués de déchets non dangereux et non
inertes ;
- les déchets industriels inertes : sont les
déchets non susceptibles d'évolution physique, chimique ou
biologique importante.
Les déchets industriels banals peuvent aussi être
pris en compte dans le cadre de ce travail, du qu'ils sont assimilés aux
déchets ménagers et constitués de déchets non
dangereux.
I.1.3. Gestion de déchets
Ce concept est né suite à l'établissement
de réglementations les plus strictes, la hausse vertigineuse du
coût de traitement de déchets, liée à la pression
des mouvements et associations écologistes avant les années 1989,
et qui ont « donné des idées » aux aventureux de ce que
l'on appelait « déchet connexion », après les
premières catastrophes écologiques qui ont en lieu en Europe
(Seveso, Rhin, Mer du Nord) et en Amérique du Nord (Love Canal), dit
ALBERTIT(1990), dans « Pas de visa pour les
déchets ».
Dans le cadre de ce mémoire, le terme
« Gestion de déchets» signifie les prendre en charge,
c'est-à-dire la valorisation ou traitement des déchets. Nous
sommes d'avis avec cette définition du fait c'est dans le sens de la
prise en charge de déchets que nous voulons orienter notre étude.
1.1.3.1 Collecte
D'après BINZANGI (2008), la collecte est le fait de
collationner les déchets qui se trouvent à un endroit pour les
mettre dans une poubelle.
1.1.3.2 Ramassage
Pour BINZANGI, (2008), le ramassage est le fait de collecter
les déchets afin de les sortir dans le couloir avant d'aller les stocker
dans le bac à ordures public. Ce bac sera vidangé par le camion
beine qui ira les déposer à un lieu aménagé et
autorisé.
1.1.3.3 Stockage
Selon BINZANGI (2008), le stockage est le fait de stocker, de
rassembler les déchets à un endroit quelconque, mais en principe,
aménagé et autorisé, mais non improvisé.
I.1.4. Traitement de déchets
Par traitement des déchets, nous entendons la
valorisation des déchets ou la transformation des utilités
négatives en utilités positives. C'est aussi le résultat
du processus suivant : collecte, ramassage, transport, stockage, trie et
valorisation ou traitement.
Nous sommes d'avis avec cette définition car elle
intègre le processus de la transformation de déchets.
1.1.4.1. Réemploi
BINZANGI (2008) pense que le réemploi est le fait de
récupérer un déchet, en lui donnant des formes
particulières pour un usage précis. Par Exemple :
récupérer une tôle pour fabriquer un brasero, ou pour
souder un véhicule troué,
1.1.4.2. Réutilisation
D'après BINZANGI (2008), la réutilisation est le
fait de récupérer un déchet et de l'utiliser de nouveau
sans le moindre traitement ou le moindre transformation. Par exemple :
récupérer un sachet en plastique dans la poubelle, on
l'époussette puis on l'utilise de nouveau comme emballage ; c'est
le cas aussi d'une boite de lait qu'on réutilise comme récipient
pour garder de l'huile, etc.
I.1.5. Nuisance
Est désigné nuisance, toute modification de
l'environnement qui, sans produire de perturbations ayant des
conséquences écologiques ou réellement pathologiques.
Trois types de nuisances affectent les principaux sens : sonore, olfactive
et visuelle (esthétique). Le bruit incontrôlé à
l'intérieur et/ou extérieur des habitations cause des
lésions physiologiques correspondant à une nuisance. Le
dégagement de mauvaises odeurs correspond à une nuisance
olfactive.
Enfin, l'enlaidissement de la nature résultant par
exemple de décharges constitue autant d'exemples de nuisances
esthétiques encore dénommées visuelles (QUEVAUVILLER,
1985, cité par BILABILA, 2007).
Nous portons notre choix sur cette définition, du fait
elle inclut les aspects de nuisance sous toutes ses formes.
I.1.6. Pollution
Le mot pollution a connu diverses modifications au cours du
temps. Dans son sens actuel, il est récent (MBUYI B., cité par
BILABILA 2007). Le Littré, cité par BILABILA (2007), le
définit comme : « profanation, souillure (pollution d'une
église) ». Selon Larousse (1958), polluer veut
dire : salir en rendant malsain, dangereux ».
Ainsi, une acception nouvelle est donnée à un
mot ancien où persistent cependant deux
éléments (MBUYI, cité par BILABILA, 2007)
- la détérioration de quelque chose de bon
à l'origine ;
- la conséquence d'une intervention humaine,
Nous prenons cette définition par manque d'une
définition plus explicite de ce concept, car il a connu plusieurs
modifications au cours du temps.
I.1.7. Assainissement
Selon l'OMS, cité par NZINGA (2008), l'Assainissement
est défini comme «l'action visant à l'amélioration de
toutes les conditions qui, dans le milieu physique de la vie humaine, influent
ou sont susceptibles d'influer défavorablement sur le bien être
physique, mental ou moral, la santé et la longévité,
notamment :
· la gestion de déchets domestiques par la
collecte, l'évacuation, le traitement et l'élimination de
déchets solides, liquides et des excréta y compris leur
recyclage ;
· le drainage des marais, des eaux de pluies et de toutes
les eaux stagnantes susceptibles de constituer des gîtes pour les
vecteurs de maladies et des agents de nuisance ;
· la lutte contre les vecteurs de maladies et tous les
agents de nuisance tels que moustiques, mollusques, mouches, glossines,
simulies, cafards, etc ;
· le contrôle de la potabilité de l'eau de
boisson, de la qualité des autres boissons et des denrées
alimentaires ;
· le contrôle des conditions hygiéniques de
l'habitat et de l'habitation, bref, le contrôle de la qualité de
vie ;
· l'éducation pour la santé et l'incitation
de la population à la prise en charge de son propre développement
sanitaire et écologique, l'application des mesures d'assainissement de
base ;
· la lutte contre la pollution sous toutes ses
formes : pollution du sol, de l'air, de l'eau et sonore et celle due aux
substances potentiellement toxiques et ionisantes.
Le mot assainissement veut signifier la transformation
destinée à améliorer et à retrouver des bases
saines à quelque chose. C'est aussi le nettoyage ou la
désinfection pour un meilleur usage (OMS, cité par NZINGA, 2008).
Orienté vers l'Ecodéveloppement et dans le cadre
de ce travail, l'assainissement s'accroche plus à l'aménagement
du territoire, à l'urbanisme et à la santé, et veut par
conséquent dire l'amélioration des conditions fondamentales du
milieu de vie, qui permet à l'homme d'y vivre, de s'y développer
normalement et d'y satisfaire un certain nombre de besoins fondamentaux,
auxquels correspondent des exigences du milieu d'ordre économique,
écologique, culturel, social, sanitaire, biophysique, physiologique et
psychologique (Microsoft Encarta, 2006).
I.1.8. Développement
Selon certains auteurs, le terme
« développement » est récent. Il
n'existait pas avant le 19e siècle. Ce terme est
équivoque, parce qu'il est soumis à une évolution. Il est
difficile de le définir d'une façon satisfaisante, acceptable par
tous. De toutes les façons, ce terme renferme plusieurs
notions vues notamment croissance, progression, évolution,
épanouissement, grandeur, etc.
G. DEFOUR, cité par KAMBALE (2002) signale qu'on peut
se développer de diverses façons et dans des directions
différentes. Selon lui, le développement est un ensemble de
stratégies et états à atteindre dans un processus en
perpétuel changement.
Pour comprendre le mot
« développement », les hommes se placent en face de
la croissance économique. Les pauvres se mesurent par rapport aux
riches. Du paysan aux groupements, du village à la nation, la croissance
économique constitue la condition nécessaire et non suffisante
du développement. Au niveau national, on considère le produit
national brut élevé.
MALDAGUE, cité par BINZANGI K. (2006), quant à
lui, pense que : « le développement est un ensemble de
transformations spatiales, écologiques, économiques, sociales,
institutionnelles et politiques qui permettent à une communauté
humaine d'améliorer son cadre de vie, ses conditions de vie et sa
vie ».
Ces définitions sont retenues du fait qu'elles
intègrent les aspects sociaux, culturels, économiques,
institutionnels et politiques, qui accompagnent la vie de l'homme.
I.1.9. Développement durable
Depuis plus d'une décennie, de multiples et diverses
institutions et acteurs sociaux et économiques se réclament du
concept de développement durable.
Ce concept est devenu courant. Il est né de deux
constats :
· La fracture Nord/Sud et la recherche d'un
développement humain ;
· Et de la crise écologique et l'urgence de
sauvegarder l'environnement.
Le lien entre les objectifs du développement et la
crise de l'environnement conduit au concept d'Ecodéveloppement
développé au début des années 70 par I. SACHS et
à la Conférence Internationale de Stockholm sur
l'environnement humain en 1972. Puis, le terme «sustainable
development », traduit en Français par « le
développement durable » apparaît en 1980 et est
officialisé et répandu par le rapport « Notre avenir
à tous », (Rapport Brundtland) en 1987, qui
définit le développement durable comme
étant « un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs.
Deux concepts sont inhérents à cette
notion notamment le concept de `'besoins'' et plus particulièrement
des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient
d'accorder la plus grande priorité et l'idée des limitations que
l'état de nos techniques et notre organisation sociale impose sur la
capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels
et à venir », (LAJARTRE, 2006).
I.2. Généralités sur le Principe
`'Pollueur - Payeur
I.2.1. Définition
Le principe `'Pollueur - Payeur'' est défini par la loi
française, dite Barnier (cf. Article L. 110-1, II, 30 du code
de l'environnement) selon laquelle, les frais résultant des mesures de
prévention de la pollution et la lutte contre celle - ci doivent
être supportés par le pollueur (fr.Wikipedia.org/ 2006,) ; en
fait, il signifie que tout celui qui crée un dommage à
l'environnement doit payer. (cfr. Droit de l'environnement).
Selon notre démarche, nous pensons qu'il s'agit de
faire payer à chaque habitant de l'avenue, une somme équivalente
à 1$ Américain en monnaie locale pour financer les travaux
d'assainissement du quartier Matonge.
I.2.2. Contexte et historique
Le principe pollueur - payeur est un principe découlant
de l'éthique de responsabilité, qui consiste à faire
prendre en compte par chaque acteur économique les externalités
négatives de son activité. Ce principe a été
développé par l'économiste libéral A .CECIL PIGOU,
au début des années 1920.
Le principe pollueur - payeur a été
adopté par l'OCDE en 1972, en tant que principe économique visant
l'imputation des coûts associés à la lutte contre la
pollution. Ce principe est l'un des principes essentiels qui fondent les
politiques environnementales dans les pays développés. Il est
à l'origine de l'internalisation des coûts de pollution par les
auteurs de la pollution, par le biais d'instruments économiques
(fiscalité verte ou environnementale sous forme de taxes, redevances,
voire de quotas (émissions de C02 par exemple) notamment)
(Wikipedia du 17 Août 2007).
En Europe, ce principe figure parmi les principes fondamentaux
du traité de l'Union Européenne (1987) pour fonder juridiquement
la politique de l'environnement de l'Union. Il a été mis en avant
dans un livre blanc de 2000 sur la « responsabilité
environnementale » qui a débouché sur une directive
2004/35 d'Avril 2004 donnant jusqu'au 30 Avril 2007 aux Etats - membres de
l'U.E de transposer son contenu en droit national. Il fonde également
l'exigence de tarification des services à l'environnement
intégré par exemple dans le cadre de la directive cadre sur l'eau
(cf. art. 9) (Wikipedia, www.google.com, 2007).
En France, le principe pollueur payeur ou PPP est devenu, avec
la loi dite `'Barnier'', un des quatre grands principes de prévention,
le principe de précaution, ainsi que le principe de participation (cf.
Code de l'environnement, art. L. 110-1). Ce principe n'a pas été
pour autant reconnu dans la charte de l'environnement à valeur
constitutionnelle, le `'principe de pollueur contributeur'' lui ayant
été préféré par le constituant.
Ce principe avait pour autant déjà trouvé
une pleine application avec la loi sur l'eau de 1964, qui a établi un
système de redevances de pollution comme de prélèvement de
la source en eau, dans le cadre du système des agences de l'eau qui en
assurent la gestion, sous contrôle du parlement (Wikipedia,
2007).
Mais, il faut noter aussi que le principe pollueur-payeur
rencontre certaines limites. Or, au départ, les externalités
négatives sont la plupart du temps inconnus ou difficiles à
chiffrer. Mais cet obstacle n'est pas insurmontable, comme le démontre
la solidité du système de redevances des agences de l'eau
instituées en 1964.
Le principe de prévention doit alors s'appliquer, pour
limiter les dépenses futures. C'est la base incitative de ce principe.
Si le principe n'a pu être constitutionalisé en droit
français, c'est sans doute compte tenu de son origine économique
et qu'il portait en son sein un corollaire délicat : si le pollueur
paie, cependant lui accorde t-on un droit à polluer ? (LAJARTRE,
2006).
Un exemple remarquable de principe « pollueur -
payeur » était la taxe à l'essieu : on disait en
effet que l'usure de la route par un camion, à une vitesse
donnée, croit comme la cinquième puissance du poids à
l'essieu (ce qui veut dire qu'à poids par essieu double, l'usure est
multipliée par 32). On a donc déterminé pour les camions
une taxe proportionnelle à la cinquième puissance du poids par
essieu.
Cette taxe, bien qu'ayant gardé le même nom, ne
dépend plus aujourd'hui directement du poids par essieu, mettant fin
à une politique de vérité des coûts. Toutefois, la
technique en matière de chaussées ayant évolué,
produisant une gamme plus variée de structures, la loi de la
cinquième puissance du poids à l'essieu ne reflétait plus
la vérité des coûts.
I.3. PROBLEMATIQUE DES DECHETS A KINSHASA
Le point que nous nous proposons d'évoquer ci-dessous
traite de la problématique de déchets dans la ville province de
Kinshasa, avec tout ce qu'elle entraîne comme conséquence. Nous
tenons à signaler que pour disposer des renseignements pour cette
section, nous nous sommes référé à des textes
publiés par MAVANGU Di- MBUELA (1999).
I.3.1. Textes juridiques et Jurisprudence en
Matière de Production et de gestion de déchets
En République Démocratique du Congo, les textes
juridiques sur les déchets existent. Ils réglementent divers
aspects de déchets, à savoir : leur source, modes de gestion
et institutions ; et les institutions de répression (police
judiciaire, parquet, cours et tribunaux) devraient veiller à leur
application effective. En dépit de ces gardes - fous, la ville de
Kinshasa, et surtout le quartier Matonge demeure très insalubre.
L'analyse de l'activité judiciaire du tribunal de
grande instance de Kinshasa-Gombe avait démontré que son parquet
se préoccupe peu de rechercher des infractions sur les déchets,
et ne défère pas les contrevenants devant les tribunaux de paix
du ressort. Aussi, ils ne sont pas saisis par les victimes : d'où
l'inexistence de la jurisprudence en la matière.
Par ailleurs, les textes sur les déchets sont
hétérogènes, imprécis, etc. Dès lors, leur
actualisation s'impose. Cependant, il importe au préalable une
vulgarisation de textes et un recyclage des magistrats.
Il faut rappeler ici que les textes juridiques tels que
définis par A. WELL, cité par MAVUNGU (1999), comme
« l'ensemble de règles de conduite qui, dans une
société organisée, gouvernent les rapports des hommes
entre eux et s'imposent à eux au besoin par le moyen de la contrainte
sociale ».
Ces règles de droit sont essentiellement écrites
et consignées dans des documents (journaux officiels, codes,
etc.) : d'où, le nom de « textes juridiques ».
Ces textes revêtent diverses appellations, à savoir :
constitution, loi, ordonnance, arrêté, etc.
I.3.2. Inventaires des Textes Juridiques sur les
Déchets en RDC
Les textes juridiques sur les déchets en vigueur en
République Démocratique du Congo sont nombreux ; les plus
importants que nous avons retenus sont : Avant
l'indépendance :
1. Ordonnance du 24 avril 1899 créant une commission
d'hygiène dans chaque chef - lieu de district ;
2. Ordonnance n°127/6 du 15 juin1913 relative au
règlement général sur les constructions dans les
circonscriptions urbaines ;
3. Ordonnance du 1er juillet 1914 relative à
la pollution et à la contamination des sources, lacs, cour d'eau et
parties des cours d'eau ;
4. Ordonnance du 10 mai 1929 créant dans chaque chef -
lieu de province une direction technique des travaux d'hygiène.
5. Décret du 6 mai 1952 concernant les servitudes
relatives aux eaux souterraines, aux eaux de lacs et des cours d'eau ainsi
qu'à leur usage ;
6. Ordonnance n° 41/48 du 12 Février 1953
relative aux établissements dangereux, insalubres et
incommodes ;
7. Ordonnance n°62/181 du 25 avril 1958 fixant les
conditions techniques auxquelles doivent répondre des véhicules
affectés au transport des personnes ;
8. Ordonnance n°74/345 du 28 juin 1958 relative à
l'hygiène publique dans les agglomérations ;
9. Ordonnances n°75/231 du 22 juillet 1975 fixant les
attributions du département de l'environnement, conservation de la
nature ;
10. Loi n°78 - 002 du 30 Août 1978 portant nouveau
code de la route ;
11. Arrêté départemental
n°014/DCNT/CCE/81 du 17 février 1981 portant création du
service National d'Assainissement ;
12. Ordonnance n°82/027 du 29 mars 1982 fixant le cadre
organique des services publics de l'Etat en matière d'assainissement du
milieu ;
Par ailleurs, il convient de signaler qu'il existe d'autres
textes internationaux en matière de gestion de déchets, dont le
Gouvernement de la République Démocratique du Congo avait
ratifié. Il s'agit des textes ci après :
13. Chronologie de Bâle sur le contrôle des
mouvements transfrontalier de déchets dangereux et leur
élimination, Suisse (Bâle), 1983 ;
14. Ordonnance n°87/331 du 16 septembre 1987 portant
création de l'office des voieries et Drainages ;
15. Convention sur la protection et l'utilisation des cours
d'eau transfrontaliers et des lacs internationaux, Finlande (Helsinki)
,1992 ;
16. Convention - cadre sur le changement climatique, New -
York, 1992 ;
17. Arrêté n°SC/0034/BGV/COJU/CM/98 du 17
février 1998 portant application des mesures d'assainissement du milieu
et protection de la salubrité publique dans la ville de Kinshasa.
Tous ces textes juridiques devraient demeurer d'application
quelle que soit leur ancienneté. En effet, un texte juridique
régulièrement adapté et promulgué ne peut
être abrogé que par un autre texte juridique (Article 2 de la loi
fondamentale du 19 mai 1960), cité par MAVUNGU, 1999).
Par ailleurs, les textes juridiques sur l'environnement font
partie du droit public, c'est-à-dire ils visent l'intérêt
général et partait et sont impératifs (Alex WELL,
cité par MAVUNGU, 1999).
A l'issue de cet inventaire, il nous a paru utile de donner le
contenu de ces textes juridiques.
I. 3.3. Contenu des textes juridiques
Les textes juridiques de divers domaines peuvent être
regrouper en quatre axes principaux : les sources de déchets, les
modes de gestion et institutions ainsi que les sanctions.
1.3.3.1 Source de déchets
Par source de déchets, nous entendons toutes les
activités de l'homme, susceptibles de produire des déchets. Parmi
les principales sources, l'on cite les activités agricoles,
industrielles et ménagères ainsi que le transport urbain.
Aux termes des articles 1 et 2 de l'ordonnance n°41/48 du
12 février 1953, certaines sources de déchets qualifiés
d'établissements dangereux, insalubres ou incommodes ne peuvent
être exploités que moyennant l'obtention d'un permis
d'exploitation délivré par une autorité administrative.
Cette délivrance est précédée de l'enquête de
commodo et incommodo.
I.3.3.2. Modes de gestion de
déchets
Le droit positif Congolais a prévu des modes de gestion
spécifique à chaque catégorie de déchets. Ainsi, il
prévoit, pour les déchets liquides, quatre modes de
gestion : le drainage (construction de caniveaux, l'évacuation et
le vidange ainsi que l'épuration (article 1 et 2 du décret du 6
mai 1952 concernant les servitudes relatives aux eaux des lacs et des cours
d'eau ainsi qu'à leur usage ; article 127 de l'ordonnance
n°74/345 du 15 juin 1913 précitée, article 4 et 7 de
l'ordonnance n°74/345 du 28 juin 1959 relative à l'hygiène
publique dans les agglomérations).
S'agissant de déchets solides, le législateur a
prévu trois modes de gestion : l'enlèvement, l'enfouissement
et la suppression (élimination) (Article 1 de l'ordonnance n°74/345
du 28 juin 1959 précité, article 2 et de l'arrêté
n°SC/0034/BGV/COJV/CM/98 du 18 avril 1998 portant application des mesures
d'assainissement du milieu et protection de la salubrité publique dans
la ville de Kinshasa, etc.).
Cependant, l'efficacité commande que leur gestion soit
confiée à des institutions spécialisées.
I.3.3.3. Institutions de gestion de
déchets
Le législateur a confié la gestion de
déchets essentiellement au Ministère de l'environnement,
conservation de la nature et tourisme, au Programme national d'assainissement
(PNA) et à L'Office des Voiries et Drainages. (O .V.D).
Le ministère a la responsabilité de promouvoir
et coordonner toutes les activités relatives à l'environnement et
à la conservation de la nature (ordonnance n° 75/231 du 22 juillet
1975 fixant les attributions du Ministère de l'environnement,
conservation de la nature et Tourisme).
Le PNA s'occupe des travaux d'assainissement, en
l'occurrence : la lutte contre les vecteurs, l'évacuation de
déchets solides ainsi que le nettoyage de la voirie
(Arrêté départemental n°014/DCNT/CCE/du 17
février 1981 portant création du service National
d'Assainissement) tandis que l'OVD s'occupe de la lutte anti-érosive et
du drainage des eaux (ordonnance n°87/331 du 16 septembre 1987 portant
création de l'office des voiries et drainage).
Nous signalons que l'ordonnance du 10 mai 1929 prévoit
la création d'une `direction technique des travaux
d'hygiène » dans chaque chef - lieu de province (actuellement,
l'hôtel de ville de Kinshasa déploie des efforts
considérables dans la plantation du gazon sur des espaces libres
longeant les voies publiques (MAVUNGU, 1999).
Cependant, les lois et règlements doivent, en vue de
leur efficacité, comporter des sanctions en leur sein.
I.3.3.4. Sanctions de l'inobservance des textes
juridiques
La lecture des textes sur les déchets
révèle trois catégories de sanctions :
administrative, pénale et civile.
La sanction administrative consiste essentiellement en un
« retrait du permis d'exploitation » pour les
établissements dangereux, incommodes ou insalubre (article 18 de
l'ordonnance n°41/48 du 12 février 1953). Les sanctions
pénales sont au nombre de deux, à savoir : la servitude
pénale (peine de prison) inférieure à cinq ans et l'amande
(article 10 de l'ordonnance n°74/345 du 28 juin 1959
précité ; article 8 de l'arrêté
n°SC/BGV/COJU/CM/98 du 18 avril 1998.
En principe, c'est la personne qui produit les déchets
qui répond de ses actes (Articles 9 de l'ordonnance n°74/345 du
juin 1959) : c'est l'application du principe « Pollueur -
payeur ». Cependant, certaines personnes peuvent répondre des
faits commis par leurs subordonnés (préposés) : c'est
le cas des cités de travailleurs et de chefs d'atelier (article 9 de
l'ordonnance n°74/345 du juin 1959). Ce survol de textes juridiques nous a
permis de déceler plusieurs lacunes dont il importe de faire
état.
I.3.3.5. Lacunes de Textes Juridiques
La lecture de la législation montre qu'un texte
juridique réglemente souvent plusieurs aspects : toutes sortes de
déchets (solides, liquides,...), leur gestion (ordonnance n°74/345
du 28 juin 1959 précitée ; arrêté
n°SC/0034/BGV/COJU/CM/98 du 18 avril 1998 précité); etc. La
conséquence directe est que souvent ces textes sont superficiels.
De l'hétérogénéité des
textes découle également l'impression. C'est notamment le cas
d'enquête de commodo et incommodo prévue par le
législateur, sans précision de la procédure et des
procédés, l'enquête pour chaque type d'établissement
dangereux.
Aussi, la plupart de textes manquent de normes quantitatives
de déchets et se limitent à leur description qualitative (rapport
provisoire sur l'identification des problèmes liés à
l'assainissement urbain et leur conséquence sur l'environnement au
Zaïre (volet urbain, cité par MAVUNGU, 1999).
Ainsi, le contrevenant est frappé indirectement de la
même peine quelle que soit la quantité de déchets
jetés dans la nature. Par ailleurs, plusieurs domaines ne sont pas
encore réglementés, en l'occurrence : recyclage et
élimination de déchets liquides et solides, les modalités
pratiques de gestion de déchets gazeux, etc.
Tout ceci démontre à suffisance la
nécessité d'actualiser les textes sur les déchets pour
laquelle nous émettons quelques suggestions dans la conclusion
générale.
Cependant, la loi ne vaut son pesant d'or que si les
contrevenants sont réellement sanctionnés par les cours et
tribunaux qui rendent des décisions (jugements ou arrêts)
lesquelles forment la jurisprudence.
I.3.3.6. Classification de déchets
Le terme déchet évoque des
réalités les plus diverses, qui ne peuvent avoir, à divers
égards, que des relations très tenues entre elles, si ce n'est
qu'elles ont leur dénomination commune dans leurs conséquences
sur la santé de l'homme et son environnement. Plusieurs critères
s'offrent à cet effet, notamment leur nature, provenance, leur
régime juridique.
Le projet de loi - cadre sur l'environnement au Zaïre
avait distingué les déchets urbains et industriels, les
déchets dangereux en provenance de l'étranger.
- Déchets urbains
L'article 11 du projet de loi - cadre sur l'environnement au
Zaïre définit les déchets urbains de la manière
suivante : « détritus de toute sorte, liquide,
solide ou gazeux, provenant des maisons d'habitation et leurs
dépendances, immeubles administratifs ou commerciaux et
généralement tous les établissements publics ou relevant
du public, tels que écoles, casernes et prisons, ainsi que les
hôpitaux, mais uniquement pour les résidus non toxiques ou
dangereux.
Y sont notamment compris les ordures ménagères,
les produits de nettoiement des bâtiments publics ou privés, les
eaux usées domestiques et résidus de toute sorte. Cette
conception est si claire et large qu'elle n'appelle aucun commentaire.
- Déchets industriels
L'article 17 du même texte définit les
déchets industriels comme tous résidus, sous forme liquide,
solide ou gazeuse provenant du processus de fabrication industrielle ou
artisanale de transformation ou d'utilisation. Dans son alinéa 2, cette
disposition en précise les contours : déchets des industries
chimiques, boues industrielles, huiles usagées, émanation
gazeuses, eaux usées industrielles.
Il apparaît, à la lecture de l'alinéa 3 de
l'article 17, que les déchets toxiques ou pathogènes des
hôpitaux sont assimilés aux déchets industriels. Cette
distinction entre les résidus non toxiques ou pathogènes des
hôpitaux est variable au gré de l'évolution de la
technologie.
- Déchets Dangereux, en provenance de
l'étranger
Faute de définition précise, le projet s'en est
référé à la technique de listage. Il appartient
donc au gouvernement, par la voie réglementaire, d'établir la
liste de déchets dangereux en provenance de l'étranger.
Cette perspective a l'avantage d'une certaine souplesse,
l'exécutif pouvant, selon les éléments techniques en sa
possession, déterminer les substances qui seraient soumises au
régime fixé par le projet.
Le droit comparé, de manière
générale, porte les mêmes catégorisations. Comme la
loi française du 13 juillet 1992, une distinction très savante
est faite entre le déchet recyclable et le déchet ultime. Il
n'est guère opportun de s'y attarder.
Il reste que les règles de droit qui touchent à
la matière, ainsi que les institutions qui y interviennent
méritent une certaine attention.
I.3.3.7. Code Normatif
Les problèmes que posent les déchets,
particulièrement dans la ville de Kinshasa sont si énormes et
lourds de conséquences qu'ils interpellent tout homme averti. Le juriste
quant à lui, ne peut que préconiser une protection de
l'environnement par le recours aux moyens juridiques.
Il s'agit d'abord de l'édition de normes
adéquates. Cernée de près, la législation
Congolaise se caractérise par l'éparpillement de règles
coexistences, leur obsolescence, ainsi que la défaillance de texte de
portée régionale (réglementations provinciales).
I.3.3.8. Dispersion de Règles
La définition du terme déchets autant que la
détermination de diverses catégories faite avant suffit à
emporter la conviction que quoique de manière éparse, les
règles qui abordent un quelconque des aspects du sujet ne font pas
totalement défaut.
Mais leur découverte doit procéder d'une
réelle fouille archéologique, sur un fond de mer tapissé
de textes de portée légale et réglementaire, et touchant
à des sujets les plus divers, le tout dans une approche
thématique.
I.3.3.9. Hygiène et Salubrité
publique
Datant pour la plupart de l'époque coloniale, les
textes qui régissent la salubrité publique intéressent au
plus haut point la gestion de déchets, car ces derniers la soumettent
à rude épreuve. Le contrôle des conditions
d'hygiène, gage d'un cadre de vie meilleur, passe nécessairement
par la réglementation des déchets ci - haut classifiés.
- L'ordonnance n°71/18 du 09 janvier 1949 relative
à l'hygiène et la salubrité publique porte interdiction de
déposer ou d'abandonner des excréments et déjections
humaines en dehors des endroits aménagés à cet effet par
les services publics, dans les lieux publics de ces circonscriptions urbaines,
et punit les infractions à son prescrit d'une servitude pénale de
7 jours et / ou d'une amande.
- L'arrêté interdépartemental
n°120/89 du 6 septembre 1989 portant mesures de protection de la
salubrité publique des villes, centres urbains, commerciaux, industriels
et agricoles, miniers et des agglomérations rurales, complète
l'ordonnance n°74/345 du 28 juin 1959 relative aux mesures
d'hygiène dans les agglomérations. Ce texte reconduit la teneur
de l'ordonnance du 28 juin 1959, qui interdit le maintien des conditions
favorables à l'éclosion ou à la manipulation des mouches,
oblige l'érection des lieux d'aisance salubres et convenables, interdit
le déversement des eaux ménagères, effluents des fosses
septiques ou immondices dans les caniveaux ou égouts et assortis de
peines de servitude pénale de deux ou plus et /ou d'une amande. Par
ailleurs, il donne pouvoir à l'autorité politico administrative
locale de fixer les conditions d'évacuation, d'enfouissement,
d'incinération ou de récupération de déchets
domestiques. N'est - il pas loisible que le quartier Matonge saisisse cette
occasion pour une réglementation efficace ?
I.3.3.10. Eau et Assainissement
Ici encore, les textes ne font pas défaut.
- L'ordonnance du gouverneur général du
1er juillet 1914 sur la pollution, la contamination des sources,
lacs, cours d'eau et parties des cours d'eau interdit de déposer ou
d'enfouir des décombres ou immondices, débris, cadavres ou
détritus de tout genre, de faire rouir, macérer ou fermenter
toute matière de quelque nature que ce soit, de déverser ou jeter
les herbes. Les infractions à ces dispositions sont punies de 1 à
7 jours de servitude pénale et / ou d'une amende
- L'ordonnance n°52/443 du 21 décembre 1952
portant mesure propres à protéger les sources, nappes
aquifères souterraines, lacs et cours d'eau et à contrôler
l'exercice des droits d'usage et des droits d'occupation
concédés, modifiée par l'ordonnance n°52/240 du 18
juillet 1953 porte interdiction de laisser couler les liquides ou de
déposer des matières, de provoquer des émanations gazeuses
pouvant altérer les eaux des lacs, sources et cours d'eau.
I.3.3.11. Urbanisme et Habitat
A ce niveau, un effort reste à faire, pour soumettre
l'ensemble du droit de l'urbanisme aux impératifs écologiques. Ni
le décret du 20 juin 1957 sur l'urbanisme, ni la décision d'Etat
n°DE 45/CC/56 du 11 avril 1986 en matière d'habitat et les
directives y relatives, ni même arrêté international
n°0021 du 29 octobre 1993 portant application de la réglementation
sur les servitudes n'ont pu satisfaire dans ce sens.
Le dénominateur commun de tous les instruments qui
viennent d'être évoqués est vraisemblablement de n'avoir
qu'un lien très tenu avec la spécificité des
problèmes des déchets en soi. Mais ils ont l'avantage
d'effleurer, quoique de manière disparate.
I.3.3.12. Anachronisme et obsolescence des
règles
A part quelques uns entre eux, tous les textes qui ont
été cités datent de l'époque coloniale. Il est
significatif d'indiquer que quoique ayant toujours sommeillé en chacun
des humains depuis la nuit des temps, les préoccupations
environnementales ne rivalisent avec les autres sujets d'actualité qu'au
lendemain de la conférence de Stockholm de 1972, et surtout à la
suite du Sommet de la Terre (1992) et du Sommet mondial sur l'habitat (1996).
Or le gros de la réglementation remonte à bien
plus loin. Il n'y a qu'à considérer leur contenu, leur
orientation pour s'en convaincre. Il est impérieux de s'aligner sur les
exigences d'une société moderne pour réaliser un
développement durable à l'échelle de la ville de Kinshasa,
et de la RDC en général. Cela suggère naturellement qu'il
soit tenu compte des problèmes technologiques.
I.3.3.13. Quasi - absence des Réglementations
Provinciales
Le solde de la réglementation sur l'assainissement,
l'hygiène, l'environnement en général, et des
déchets en particulier, se révèle largement
débiteur à l'échelle des provinces.
La question ne semble pas avoir retenue l'attention des
autorités régionales, municipales et locales. Kinshasa est loin
d'échapper à ce qui est devenu une véritable règle.
C'est face à un tel constat que l'un des Gouvernements de la ville de
Kinshasa a pris un arrêté n°SC/0039/BGV/KIN/93 du 27 mars
1993 portant mesures de protection de la salubrité de la ville qui
semble être resté lettre morte pendant longtemps.
Dans un élan manifeste de lutte contre
l'insalubrité dont les efforts sont déjà perceptibles sur
le terrain, un autre Gouverneur de la Ville de Kinshasa avait signé, le
18 avril 1998, l'arrêté n°SC/0034/BGV/COJU/CM/98 portant
application des mesures d'assainissement du milieu et de protection de la
salubrité publique dans la ville de Kinshasa.
L'intérêt de ce règlement n'est pas
négociable. Nonobstant le fait qu'il ne se rapporte pas
spécifiquement aux déchets, elle a certes le mérite
d'ouvrir la porte à une plus grande attention, dans le chef des
autorités provinciales, voire locales, vis-à-vis de
l'accroissement des nuisances, au rang desquelles on compte les déchets
de divers ordres.
Par ailleurs, il constitue un creuset, et a une valeur
pédagogique certaine dans la perceptive d'un meilleur cadre de vie,
à l'échelle urbaine.
Il y est porté interdiction de créer et
d'entretenir autour et à l'intérieur des parcelles, des
conditions favorables à la multiplication et à l'éclosion
de vecteurs, véhicules ou hôtes intermédiaires de maladies
ou toutes nuisances (Articles 2) ; y sont notamment visés les
récipients vides, les boîtes de conserves, les flaques d'eau, les
immondices, les épaves de véhicules, les citernes non couvertes,
les matériaux de construction ou de démolition, les vielles
ferrailles inutilisées (confrontés à la définition
du déchet, presque tous les éléments
énumérés ici en revêtent le caractère).
De ces interdictions découlent des obligations
corrélées tenant notamment, à chaque propriétaire
ou occupant des terrains bâtis ou non bâtis, à
l'enlèvement, la suppression des objets ou conditions pouvant retenir
les eaux d'une manière prolongée et servir de gîtes de
reproduction ou refuges de vecteurs. Il en est également ainsi de toutes
herbes, des broussailles, des immondices et détritus.
Le point 5 de l'article 2 oblige les personnes visées
ci - haut à déposer tous les objets énumérés
à des endroits appropriés désignés par
l'autorité locale. Jusqu'à ce jour, cette exigence, malgré
son utilité pratique incontestable, n'a jamais connu un début
d'exécution. Il est certes souhaitable que le discours soit rejoint par
les actes.
Les occupants des parcelles ont la charge d'assainir les
caniveaux à ciel ouvert longeant leurs concessions, ainsi que de la
propreté des trottoirs et zones de recul des voies publiques.
Au regard de la question de déchets, l'article 7
présente un certain intérêt, dans la mesure où il
interdit l'obstruction des animaux par des rejets de quelque nature et
l'érection de constructions au-dessus ou à une certaine distance
des collecteurs ou des égouts.
Quant au régime répressif, il prévoit une
servitude pénale de 7 jours au maximum, et/ou d'une amende allant de
1.000.000 soit de NZ, soit 333,33FC et 20.000.000 NZ, 666,66 FC en ces
jours.
Le qualificatif de transactionnel à cette
dernière est certes une faute de rédaction, sur laquelle il ne
convient pas de s'attarder ici. Au total, il se dégage l'ultime
conviction que sur le plan normatif, un pas important reste encore à
franchir en ce qui est de la question des déchets.
Dans ce sens, il est souhaitable qu'un texte de la loi prenne
en compte la spécificité elle - même de la matière
et fixe ainsi les normes, en régissant tous les aspects :
définition, listage éventuel, traitement, évacuation,
mouvements, responsabilité...
Des pouvoirs assez larges doivent être reconnus aux
autorités provinciales et locales en ce qui concerne les mesures
d'application. Encore que le tout doive être couvert par des institutions
adéquates.
I.3.3.14 Dispositifs Institutionnels
L'armature institutionnelle relative à la question des
déchets est tributaire des carences ci - haut décrites. Les
structures qui peuvent faire l'objet d'une attention à ce niveau sont
notamment, au niveau central, le Ministère de l'Environnement.
Le Programme National d'Assainissement, L'Office de voirie et
drainage, le Service national d'Hydraulique Rurale. Cependant, étant
donné que la présente étude porte sur Kinshasa, il est
convenable de signaler les institutions urbaines qui en constituent le plus
souvent des antennes dont :
- Brigade urbaine de l'Assainissement
- Coordination Urbaine de l'Environnement
- Division urbaine de l'urbanisme et Habitat
Après avoir élucidé les concepts de
base et fait la littérature relative à notre travail, passons
maintenant au deuxième chapitre consacré au milieu
d'étude, méthodes et techniques.
I.4. REVUE DE LA LITTERATURE
Notre réflexion part de l'observation qui rythme la vie
quotidienne du Kinois et sa gestion journalière de la santé. Mais
avant cela, il importe de faire un bref aperçu sur les auteurs dont les
travaux sont en rapport direct ou indirect avec notre étude.
Dans son livre intitulé : « Pas
de visa pour les déchets », G.ALBERTIT (1990), souligne
que « la poubellisation de la planète, et de l'Afrique en
particulier, est une affaire trop sérieuse et toujours très
lucrative pour donner un blanc - seing aux pouvoirs économiques et
politiques établis au Nord comme au Sud ».
Dans leurs cours « Notes on environmental
lan », LAJARTRE et COUTURIER (2006) pensent qu'entrent les
années 1970 et 1980, la politique de l'environnement s'est
progressivement développée en se dotant de structures autonomes.
En 1972, la conférence des Nations Unies pour l'environnement avait
adopté une série de principes pour une gestion écologique
rationnelle de l'environnement.
La déclaration de Stockholm « a placé
les questions écologiques au rang des préoccupations
internationales et a marqué le début d'un dialogue entre pays
industrialisés et pays en développement, concernant le lien qui
existe entre la croissance économique, la pollution et l'indivis mondial
(l'air, l'eau, les océans) et le bien - être des peuples dans le
monde entier. Les années « 80 » sont marquées
par une prise de conscience de l'ampleur planétaire des problèmes
écologiques et de leurs implications socio -
économiques ».
Dans le milieu des années 80, en Europe, la politique
de l'environnement était également devenue un véritable
enjeu de société, avec notamment le mouvement politique
contestataire des verts, en Allemagne notamment ; au plan international,
c'est surtout la publication, en 1987, du rapport Brundtland, de la Commission
mondiale sur l'Environnement et Développement, qui a contribué
à l'émergence du concept de développement durable.
La protection de l'environnement est désormais devenue
une question d'intérêt et de droit international de
l'environnement et se caractérise par une surabondance de traités
et subsistance de certaines lacunes. Cependant, certains grands principes ont
été affirmés : concept de durabilité et
principe de précaution, principe du pollueur-payeur et
responsabilité devant les générations futures.
Les problèmes environnementaux ne sont pas nés
avec l'essor de la civilisation industrielle. De tous temps, les hommes se sont
servis de la nature et de nombreuses activités se sont
révélées attentatoires aux milieux naturels. Mais on sait
que la nature forme un tout composé de systèmes et cycles
indissociables, et que l'homme en fait partie. (COUTURIER, 2006).
L'homme a-t-il sa place dans ce milieu ou faut - il concevoir
l'environnement indépendamment des activités humaines ? Ici
se pose la question de l'anthropocentrisme revendiqué par certains. Pour
RIVERO, cité par LAJARTRE (2006) par exemple, « il n'y a
d'environnement qu'en fonction d'un environné, c'est l'homme. Les
dégradations de l'air, de l'eau, du paysage ne sont nuisances que parce
qu'elles affectent l'homme (...). Le droit de l'environnement, parce qu'il est
un droit, n'existe que par l'homme et pour l'homme ».
COUTURIER (2006), pense que « Certains ont
demandé qu'on reconnaisse des droits à la nature, pour qu'elle ne
soit plus l'éternelle perdante dans le conflit permanant que se livrent
les hommes pour se partager les biens environnementaux.
On a ainsi découvert la nature en tant que
« bien à protéger autonome ». Ce point de vue
dit « écocentrique » (par opposition à
anthropocentrique) risque d'émotionaliser le problème, et
débouche sur une impasse. Dans tous les cas, il n'a pas de
conséquences pratiques. Comme l'homme et la nature sont indissociables,
et qu'il faut considérer l'homme comme une composante de la nature, ce
n'est qu'à lui qu'on peut reconnaître le droit à
l'environnement ».
La protection de l'environnement apparaît donc comme un
des défis majeurs auxquels le monde est confronté.
C'est pourquoi ; « Pour protéger
l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement
appliquées par les Etats selon leurs capacités.
En cas de risque de dommages graves ou irréversibles,
l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de
prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures
effectives visant à prévenir la dégradation de
l'environnement » (Principe 15 du rapport de la Conférence de
Rio de Janeiro, juin, 1992). Apparu dans les années 1970, le principe
« Pollueur - payeur », mis au point par l'OCDE a pour but
de limiter les nuisances sur l'environnement dues à l'activité
économique (agriculture, industrie, transport notamment) et aux
activités privées (exemple : véhicule, chauffage).
Les pouvoirs publics doivent veiller à l'application de
ce principe par le biais de :
1. Réglementations spéciales (exemple : la
mise en place de normes obligatoires pour limiter la production de
déchets);
2. Taxe sur les activités polluantes ;
3. Incitations fiscales en faveur des entreprises ou des
particuliers (exemple ; réduction d'impôts, lois de l'achat
d'un véhicule électronique ou roulant).
Aujourd'hui, il est impossible de faire la distinction entre
les bases naturelles de la vie humaine et les bases de la nature elle -
même. Bien sûr, toutes les menaces sur une espèce animale ou
un écosystème ne représentent pas une menace pour l'homme
(même indirecte). Mais si un comportement humain entraîne
l'extinction d'une espèce animale ou la destruction d'un
écosystème, il s'agit d'une atteinte directe à
l'unité naturelle qui finit forcément par se répercuter,
plus ou moins fortement sur l'homme.
Selon DEJEANT-PONS, cité par
COUTURIER : « la possibilité de revendiquer un droit
dont il (l'homme) n'est pas juridiquement propriétaire, mais dont il
peut se sentir « responsable », devrait donc lui être
reconnue ». Ainsi, protéger l'environnement signifie toujours
protéger l'homme.
Conclusion partielle
Après ce chapitre dans lequel nous venons de brosser
les points sur les définitions des concepts de base, la
présentation de quelques généralités sur le
principe popllueur-payeur, de la problématique des déchets
à Kinshasa et la revue de la littérature, le chapitre qui suit
porte sur le milieu d'étude, les méthodes ainsi que les
techniques utilisées.
CHAPITRE II : MILIEU D'ETUDE, METHODES ET
TECHNIQUES
Ce chapitre comprend deux sections. La première est
axée sur la présentation du milieu d'étude. La seconde est
planchée sur les méthodes et techniques utilisées dans ce
travail.
II.1. PRESENTATION DU QUARTIER
MATONGE
II.1.1. Situation géographique
Nous commençons par signaler que la commune de Kalamu
est une subdivision politico administrative de Kinshasa dans laquelle se trouve
le quartier Matonge.
La commune de Kalamu est dirigée par un bourgmestre. En
tant que milieu de vie, l'histoire de la commune de Kalamu fait partie
intégrante de l'histoire de la ville province de Kinshasa.
La commune de Kalamu a été créée
par l'arrêté Royal n° Léon/211/245 d'octobre 1957.
Son premier dirigeant fut Monsieur Arthur PINZI jusqu'à
l'indépendance du Congo Belge en 1960. Lors de sa création, elle
était subdivisée en cinq cités, parmi lesquelles il y a
Kauka, Matonge, Immo- Congo, Kimbangu et Yolo.
De toutes ces cités, seule la cité Kimbangu
était attribuée aux particuliers pour construire de nouvelles
maisons d'habitation. En plus de l'espace territorial de Kimbangu, les
particuliers occupèrent les espaces abandonnés par l'ONL à
Matonge et à Yolo spécialement dans l'actuel quartier Matonge I,
Yolo Nord III, Yolo - Sud III et Yolo - Sud IV.
Créée sur une superficie de 6,6 Km2,
soit 660 ha, la commune de Kalamu est limitée de part et d'autre par 7
communes, parmi lesquelles nous avons :
- Au Nord, les commune de Kinshasa et Barumbu ;
- A l'Est, le commune de Limeté ;
- Au Sud, les communes de Ngaba et de Makala
- A l'Ouest, les communes de Ngiri et Kasa-Vubu
Du point de vue du réseau routier, elle se
sépare :
- des communes de Kinshasa et Barumbu, par l'avenue de la
Funa ;
- de la commune de Makala, par l'avenue Kikwit ;
- de la commune de Limete, par l'avenue de
l'université ;
- de la commune de Kasa vubu, par l'avenue Kasa vubu ;
- de la commune de Ngiri Ngiri, par l'avenue
Elengesa ;
- de la commune de Ngaba, par le croissement des avenues de
l'Université et Kikwit.
II.1.2. Aspects biophysiques
Les aspects biophysiques du quartier Matonge ne sont pas
différents de ceux de l'ensemble de la commune de Kalamu. Concernant le
relief, le quartier Matonge est situé sur un terrain plat et peu
accidenté et sablonneux en grande partie. Son climat dominant est
tropical, chaud et humide en permanence, avec cependant des nuances selon la
latitude et l'altitude (Microsoft Encarta, 2006). Du point de vue
hydrographique, il est longé par la rivière Kalamu provenant de
la commune de Makala jusque dans la commune de Limete.
Sa flore est composée de diverses espèces
d'arbres plantés dans des parcelles et ceux plantés le long de
grandes artères telles que les avenues Victoire, Université,
Funa, etc..., mais également des cultures maraîchères
pratiquées le long de la rivière Kalamu.
La faune est essentiellement constituée de petits
animaux domestiques que l'on élève dans les parcelles, dont
certains servent à la sécurité de la parcelle ou de la
maison ; tel le cas de chats et chiens.
On y trouve aussi de petites bestioles qui sont nuisibles
à la santé de l'homme ; c'est le cas de moustiques, cafards,
rats, etc, suite à la mauvaise gestion de déchets dans le
quartier Matonge.
II.1.4. Organisation Politico administrative du
quartier Matonge
Si la commune de Kalamu est organisée en services
spécialisés repris sur la figure II.1, le quartier Matonge est
organisé et dirigé par un Chef de quartier nommé par le
ministre de l'intérieur. Ce dernier est secondé, dans ses
fonctions, par un chef de quartier adjoint ainsi que quelques agents, parmi
lesquels un secrétaire, un chargé de la population et deux ou
trois agents administratifs.
Fig. II.1 Organigramme de la commune de
Kalamu
Bourgmestre
PNC
ANR
Secrétariat
Etat- Civil
Immo- Congo
Trans & Com.
Contentieux
Informatique.
Tourisme
Affaires Sociales
J. Sport Loisir
DGM
Agric.
ENV
EPSP
Hygiène
LPMEA
Urban.
DECO
Budget
Habitat
Population
Famille
MT 1
KK 3
PINZI
KB 3
YN 1
YS1
YN 2
YS 2
YS 3
YN 3
KB 1
YS 4
KK 2
KB 2
KK 1
MT 3
MT 2
C. ARTS
TP & AT
A. ECOM
Finances
F.P
II.1.3. Aspects humains
La population de Matonge est estimée à plus ou
moins 6.007 habitants. Cette population a évolué plus rapidement
depuis les années 1980.
En 1980 : la population de Matonge était de 1.200
habitants ;
En 1990 : cette population a évolué
jusqu'à 3.000 habitants ;
En 2000 : elle est allée à
5.800 ;
En 2008 ; la population est estimée à plus
ou moins 6.007
Le constat fait ici est dramatique du fait que cette
population a gonflé de manière spectaculaire. En
réalité, cette population est largement supérieure par
rapport à la capacité de l'espace qu'elle occupe. C'est pourquoi
le problème de l'insalubrité se pose avec acuité. La
population est estimée à 5000 habitants/km2
II.1.4. Infrastructures et équipements de
Matonge
Dans le quartier Matonge, on retrouve un nombre important
d'infrastructures. Ils s'agit notamment des hôpitaux et centres
hospitaliers dont les plus importants sont: le Centre
« CKR » et le Centre Hospitalier « Les grands
Lacs ».
Parmi les écoles, on note les plus importantes: le
Lycée Technique de Matonge (Armée du salut), Lycée
technique de Kalamu, Ecole des enfants désoeuvrés située
au carrefour des jeunes sous l'encadrement du Fonds des Nations Unies pour la
Population (UNFPA), Institut Muanda, EP Armée du salut, EPA 1 et 2, Mont
Fleuri de la sale, collège Belgo congolais, complexe Lomami) etc. Il
existe d'autres écoles de formation des métiers qui ne sont pas
à exclure et dont on ne connaît pas estimer le nombre exact.
Quant aux Eglises, elles poussent comme les champignons
presque dans chaque avenue de Matonge; mais parmi les plus importantes, on note
la présence de l'Eglise Catholique, l'Eglise Faight International
Mission (FIM), l'église des Rachetés de Jésus-Christ
(RAJEC), Paroisse armée du salut, église annexe golgota,
mosquée islamique, armée de l'eternel, néo apostolique,
Fepaco Nzambe malamu, Eglise pain de vie, Eglise le messie, Cité
Béthel, Eglise évangélique les rachetés de JC,
Groupe intercesseur miracle, Cité de prière, Assemblée la
grâce,Tabernacle de la moisson, Armée de victoire, Eglise de Dieu
vivant (cellule), etc.
On retrouve aussi à Matonge autres infrastructures
comme les Hôtels et autres bâtiments commerciaux : c'est le
cas de la banque «Procredit » ; les agences de transfert
d'argent comme Mister cash, Amie Fidèle ; les agences de
télécommunication : Vodacom, Celtel, CCT, Standard
Télécom, etc. Toutes ces activités commerciales sont
beaucoup plus concentrées autour du rond point central appelé
communément « la place de la Victoire ».
Parmi les bâtiments publics abritant différents
services de l'Etat, on note le bureau communal, le tribunal de grande instance
de Kalamu, le bureau de la police nationale, etc.
A Matonge, il existe également la desserte en eau
potable assurée par la REGIDESO et en électricité
assurée par la SNEL. Quand bien même ce problème se pose
partout dans la ville de Kinshasa, la courant et l'eau sont quand même
présents à Matonge.
Les routes sont présentes à Matonge, et la
plupart d'entre elles sont en bon état par rapport aux restes des routes
de la capitale Kinshasa, quand bien même, il se pose le problème
de leur entretien.
Quant au loisir, on note plusieurs boîtes de nuit et
bars, certains terrains minicipaux dont ceux de basket-ball, de volley-ball,
de football y sont présents,
II.1.5. Aspects socio- économiques
Parmi les métiers de la débrouillardise, il y a
les cambistes alias « changeurs » que nous avions
comptabilisé à quarante, les « anti-gang »
(10), les vidangeurs des poubelles (25), vidangeurs de fosse septiques(4),
« Kadhafi » (39), les mamans
« manoeuvres »(16), les mamans «
Bipupula »(54), les porteurs(11), les colporteurs(89), ,les
chiffonniers (7), les facilitateurs de voyageurs en transport public
alias « les chargeurs) (69), les pasteurs ambulants (13), les
commissionnaires(40), les cantonniers(6), les « secrétaires
débout(23), les « londoniennes (85)», les
éboueurs (52), etc. Il convient de rappeler que les chiffres
présentés ne sont que des chiffres officiels de personnes que
nous avions comptabilisées de manière officielle.
Retenons aussi que tous ces métiers ne produisent
souvent que des revenus de subsistance, car ces services ne sont pas permanents
à Matonge, mais plutôt temporels et surtout occasionnels.
Aussitôt reçus, les dûs pour les services rendus, les fonds
sont vite affectés à l'achat de la nourriture pour la famille.
Ces types d'emplois appelés communément
« article 15 » pullulent à Kinshasa
et font vivre les Kinois. Les vidangeurs de fosse septique vident manuellement
les fosses septiques dans les quartiers inaccessibles aux services
d'assainissement. C'est un métier à haut risque, par
conséquent bien rémunéré. Tout est fonction de la
profondeur et de la largeur de la fosse septique. Ces genres de métier
confirment l'adage qui dit que « l'argent n'a pas
d'odeur ».
Les « commissionnaires » sont des agents
commerciaux « informels ». Ils sont des
intermédiaires dans toutes les transactions de vente ou de location de
maisons, de véhicules, de machines, etc.
Les cantonniers sont ces jeunes hommes qui prennent
eux-mêmes l'initiative de boucher les trous des artères publiques
avec la terre et des cailloux. Ils sont postés sur toutes les
artères dégradées de la ville et exigent une
rétribution au passage des véhicules pour ce geste de
volontariat.
Les « Kadhafi » ne sont rien d'autres que
ces revendeurs informels de produits pétroliers. Ils sont munis de leurs
bidons aux carrefours routiers. Ils s'énervent lorsqu'on les questionne
sur leurs sources d'approvisionnement.
Les « secrétaires debout » assurent
un secrétariat de « trottoir » pour le traitement ou
la dactylographie de textes.
Les « chiffonniers » collectent les vieux
bibelots qu'ils revendent par kilos dans les sociétés de
recyclage de la place.
Ils fouillent dans presque tous les gros dépotoirs pour
dénicher quelques objets à vendre. Ils sont de tout âge et
de tout sexe.
Les éboueurs offrent leurs services dans des lieux
publics pour se faire rémunérer à la fin du travail. Ils
ramassent aussi les poubelles parcellaires en faisant du porte à porte.
Ils sont rémunérés forfaitairement à la
tâche, à la suite d'un marché conclu de gré à
gré.
Les « anti-gang » sont ces jeunes sportifs
remarquables par leurs biceps qu'on peut engager momentanément pour
assurer la sécurité dans des lieux de fêtes, dans les
bistrots (Nganda), marchés aux puces, etc. Ils sont
rémunérés à la fin de l'exercice de leur
tâche.
Les vernisseurs d'ongles sont ces jeunes ambulants qui font
du porte à porte pour offrir des services de manucure et de
pédicure. Ils sont munis de tous les matériels de vernissage et
offrent même leurs services à crédit.
Les dockers ou « porteurs » sont ces gens
qui chargent et déchargent les marchandises dans les ports
privés, les marchés et les parkings. Le portage se fait à
dos d'homme et le métier est payé à la tâche en
espèce ou en nature. Ils sont « embauchés »
à la tâche en échange parfois de quelques kilos de produits
vivriers. Parmi les dockers se trouvent aussi certains fonctionnaires qui
exercent le métier comme second emploi.
Les facilitateurs de voyageurs en taxis et taxis - bus sont
appelés communément « chargeurs ». Ce sont
ces jeunes hommes qui facilitent l'embarquement de passagers à bord d'un
transport public en percevant au passage une sorte de taxe par client
embarqué dans le véhicule.
Les « parlementaires debout » sont ces
hommes, intéressés par la politique, qui commentent les
événements politiques sur les places publiques au sujet de la
bonne marche de la chose publique. Ils sont parfois recrutés pour ce
genre de métier par des politiciens afin de manipuler les opinions.
Les «londoniennes »sont des filles qui font le
trottoir dans les hôtels de Matonge, même au centre-ville pour
exercer le plus vieux métier du monde : « la
prostitution ». Elles seraient habillées à la
«londonienne », c'est-à-dire à l'occidentale.
Les mamans « manoeuvres »
représentent le groupe important de femmes qui « se
débrouillent » dans des marchés publics, Beach, ports
privés et gares routières. Elles jouent le rôle
d'intermédiaire, de facilitateurs dans la filière de
commercialisation de produits vivriers agricoles. Leurs activités
consistent à vendre à la place du fournisseur et répartir
l'argent en retenant des gains.
Les mamans « Bipupula » sont ces femmes
qui aident à partager équitablement les sacs de maïs et de
manioc achetés en gros par deux ou plusieurs femmes qui ne peuvent
l'acquérir seules en entier, étant donné la
modicité de leurs bourses.
En contrepartie, les mamans « Bipupula »
sont payées pour le service rendu avec des rebuts de grains de maïs
ou cossettes de manioc provenant du contenu du sac partagé. En d'autres
termes, elles aident les femmes à acheter des sacs de
céréales, haricots, cossettes de manioc, haricots à le
partager entre les acheteuses, à tamiser les rebuts et à tirer
les bons grains des mauvais.
Elles sont rémunérées avec ses rebuts
pour les services rendus. Elles accumulent ces gains dans toutes les
opérations effectuées. Le soir, soit elles les revendent au
marché appelé « Bitula » pour se faire un peu
d'argent, soit elles les apportent à la maison pour l'unique repas du
jour. (Mabanga.2003).
Les mamans « Kabola », quant à
elles, sont postées devant les chambres froides. Elles sont
spécialisées dans le partage « Kabola » des
rames de poisson achetées par deux ou plusieurs femmes. En contrepartie,
elles bénéficient d'une petite rémunération en
poissons ou en d'autres vivres frais pour le service rendu. (Mabanga, Id).
Les évangélistes ambulants sont ces pasteurs
« debout » qui prêchent la bible dans des bus ou sur
les places publiques comptant sur la foi des passagers et des passants pour
empocher les offrandes, les aumônes, etc.
Les « lavandières ambulantes » font
du porte à porte pour offrir leur service journalier.
Les cambistes sont des changeurs de monnaies. Ici à
Kinshasa, on les appelle « changeurs » ou encore
« Bongolateurs » en lingala, la langue locale, qui signifie
« changeurs ».
Les « libraires des trottoirs » vendent
des vieux livres sur les trottoirs des avenues.
Les « Tous travaux ambulants » regroupent
un grand nombre de chômeurs. Parmi eux, il y a les laveurs de
véhicules en stationnement et les gardiens de voitures dans des places
publiques ; les cordonniers, les cireurs de souliers, les
mécaniciens, les plombiers, les nettoyeurs de tapis, les laveurs des
assiettes, les coiffeurs, etc.
Pour ces gens, la satisfaction des besoins
élémentaires se réduit à sa plus simple
expression : les habits de la friperie, un bol de farine de maïs avec
du poisson chinchard. Ils font tous ces métiers pour satisfaire leurs
besoins élémentaires. Ils se contentent d'un petit pourboire pour
les services rendus selon le bon vouloir du client. Ils font du porte à
porte pour de modiques sommes ou en échange d'un repas.
Tous ces gens (de petits « boulots »), qui
sillonnent Kinshasa à longueur de journée développent une
sensation de bien - être grâce à « l'article
15 », c'est-à-dire à la débrouillardise. Ils
s'estiment heureux. Ils ne vivent pas sous pression. Ils ne sont pas
stressés, parce que le temps est très élastique pour eux.
Ils s'accrochent à la vie et ne pensent à aucun moment au
suicide. Ils aiment la vie.
Pour eux, le pauvre est celui qui est
« mort ». Certains parmi ces « tous travaux
ambulants », dorment partout où ils le peuvent, sur les
vérandas des magasins du centre-ville, sous les voitures garées
dans les parkings, dans des marchés, etc.
II.2. METHODES ET TECHNIQUES
UTILISEES
II.2.1. Méthodes
II.2.1.1. Définition
La méthode est un ensemble d'opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre la
vérité qu'elle poursuit, la démontre et la vérifie
(RONGERE, 1971, cité par MUZUMBI, 2003). Pour réaliser cette
étude, nous avons recouru aux méthodes suivantes :
II.2.1.2. Méthode historique
La méthode historique a consisté à
reconstituer le passé d'une manière objective en relation avec
l'hypothèse de travail. Pour comprendre les problèmes des
déchets à Kinshasa dans le passé, nous avons
utilisé cette méthode en vue de localiser, d'interpréter
et d'évaluer systématiquement les documents disponibles en
rapport avec les institutions chargées de gérer les
déchets.
En plus, nous avons intégré dans notre
questionnaire d'enquête, une question qui consiste à savoir
comment les déchets étaient gérés à
Kinshasa, par quelle structure ou institution ; privée ou
étatique, depuis quelle époque ; est-ce à
l'époque coloniale, voire avant cette période jusqu'à nos
jours, et c'est sur base de quelle loi en vigueur.
II.2.1.3. Méthode descriptive
Comme le fait remarquer LUNJWIRE (2002), la méthode
descriptive consiste à décrire systématiquement des
faits, des phénomènes et les réalités de la
poubellisation de la ville de Kinshasa et ses conséquences.
II.2.1.4. Méthode
statistique
La méthode statistique a pour objet la collecte des
données numériques relatives à un ensemble d'objets,
d'individus ou éléments (Microsoft Encarta, 2006). Car une
recherche statistique se décompose en quatre étapes : la
définition et la collecte des données, leur présentation
en tableau, leur analyse et enfin la comparaison des résultats avec des
lois statistiques connues.
Le point de départ d'une analyse statistique est
constitué d'un ensemble de nombre obtenus en comptant ou en mesurant les
éléments faisant l'objet de l'étude (Microsoft, Encarta,
2006).
C'est dans le but de s'entourer de précautions, afin de
s'assurer de l'exhaustivité et de la justesse des informations
recueillies que nous avons recouru à cette méthode.
II.1.5. Approche systémique
Cette méthode nous a permis d'étudier l'objet de
notre étude, en la considérant comme un système
constitué de plusieurs éléments qui s'influencent
mutuellement voire qui sont interactifs c'est-à-dire
interréliés.
II.2.2. TECHNIQUES UTILISEES
II.2.2.1. Définition
Nous commençons par signaler que toute recherche ou
application à caractère scientifique en science sociale, comme
dans les sciences en général, doit comporter l'utilisation de
procédés opératoires rigoureux, bien définis,
transmissibles, susceptibles d'être appliqués à nouveau
dans les mêmes conditions, adaptées au genre des problèmes
et de phénomènes en cause. A cet effet, et en ce qui nous
concerne, nous avons recours aux techniques reprises dans les lignes qui
suivent :
II.2.2.2. Technique documentaire
La technique documentaire a consisté essentiellement en
la lecture de certains documents généraux et spécifiques
sur le milieu d'étude et sur le thème de recherche ; en vue
de connaître les points de vue des autres auteurs, savoir ce qui a
été déjà fait et enrichir ces connaissance si
nécessaire.
II.2.2.3. Pré enquête
Au cours de cette étape, nous avons mené une
étude préliminaire du milieu d'étude.
II.2.2.4. Echantillonnage
Cette technique basée sur la
représentativité des enquêtés au sein de la
population d'enquête nous a permis de déterminer le nombre de
citadins concernés par l'enquête. Il convient de noter que nous
avons recouru un sondage par quota. En d'autres termes, nous avions
décidé d'enquêter 5 ménages par rue ou par avenue.
II.2.2.5. The farm business survey method
The farm business method consiste à interviewer la
personne sur base du questionnaire et recueillir les données. Une fois
les informations recueillies, pour toute et passer (Rapport Annuel
d'évaluation, USAID, 2006).
II.2.2.6. Interview
structurée
Cette technique, basée sur l'interrogation orale des
sujets, nous a permis de nous entretenir avec les 100 ménages vivant
à Matonge, à travers une série de questions dont le
nombre, l'ordre et l'énoncé était fixés à
l'avance. C'est dans ce sens que nous sommes descendu sur le terrain pour mener
une enquête moyennant une série de questions structurées
sur un questionnaire pré établi.
II.2.2.7. Enquête par questionnaire
Cette technique nous a permis de poser des questions
fermées auxquelles nos enquêtés ont répondu par oui
ou non. Ces questions étaient assorties des propositions des
réponses que nos enquêtés devraient choisir des
réponses de leur convenance.
Nous avons élaboré un guide d'enquête
constitué des thèmes suivants:
- Identification de l'enquêté : 7
questions;
- Aspects relatifs à l'occupation de la parcelle
: 8 questions
- Prise de conscience du problème
d'insalubrité : 6 questions;
- Au niveau du ménage : 14 questions;
- Au niveau du quartier : 10 questions;
- Connaissance des lois environnementales : 10
questions;
- Connaissance des structures d'assainissement
existantes : 6 questions
- Question ouverte : 1 question
Dans le quartier Matonge, 20 avenues ont été
choisies pour l'enquête. Ces avenues sont : Inzia, Kandakanda,
Lokolama, Masimanimba, Mpozo, Imprimerie, Sendwe, Stade, Oshwe, Zoao, Muanda,
Bokula, Bolia, Tshikapa, Du coin, Kayila, Mateba, Vista, Victoire, Bozene. Dans
chacune des avenues, nous avons interrogé cinq (5) ménages, ce
qui fait au total 100 ménages enquêtés.
2.2.2.8. Dépouillement des fiches
d'enquête, présentation et traitement des
données.
Par cette étape, nous avons procédé par
le codage des données recueillies au cours des enquêtes en les
classant selon chaque type de question. Puis, ces informations ont
été saisies dans la base des données sur le logiciel
Excel.
Pour dépouiller les données, nous avons
renvoyé les données au logiciel
« R » qui, à son tour, a fait le
dépouillement des données que nous avons présentées
dans les tableaux et graphiques pour leurs interprétation.
Après avoir présenté le milieu
d'étude, méthodes et techniques, passons maintenant au
troisième chapitre consacré à la présentation des
résultats d'enquête.
CHAPITRE III : PRESENTATION ET DISCUSSIONS DES
RESULTATS
Introduction
Le contenu de ce chapitre est constitué des
résultats relatifs à l'identification de l'enquêté,
l'occupation de la parcelle, la prise de conscience du problème de
déchets ou de l'insalubrité (au niveau des ménages et au
niveau du quartier), la connaissance des lois environnementales et la
connaissance des structures d'assainissement.
3.1. Résultats
3.1.1. Des aspects socio démographiques et
socio professionnels des sujets
enquêtés.
Tableau 3.1 Répartition des sujets
enquêtés selon les aspects
Sociodémographiques et
socioprofessionnels
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Sexe
|
Masculin
|
93
|
93
|
Féminin
|
27
|
27
|
|
Total
|
100
|
100
|
Ages
|
- 21 ans
|
1
|
1
|
21 - 30 ans
|
29
|
29
|
31 - 40 ans
|
44
|
44
|
41 - 50 ans
|
16
|
16
|
|
Total
|
100
|
100
|
Etat civil
|
Célibataire
|
30
|
30
|
Marié
|
70
|
70
|
Divorcé
|
0
|
0
|
Veuf (ve)
|
0
|
0
|
|
Total
|
100
|
100
|
Niveau d'études
|
Néant
|
0
|
0
|
Primaire
|
12
|
12
|
Secondaire
|
65
|
65
|
Supérieur
|
23
|
23
|
|
Total
|
100
|
100
|
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Profession
|
Boutiquier
|
15
|
15
|
Terrassiers
|
14
|
14
|
Ménagers
|
10
|
10
|
Trafiquants
|
8
|
8
|
Chefs d'avenues
|
6
|
6
|
Chômeurs
|
6
|
6
|
Autres
|
41
|
41
|
Total
|
100
|
100
|
Taille du ménage
|
1 à 4 pers.
|
37
|
37
|
5 à 8 pers.
|
55
|
55
|
9 à 12 pers
|
8
|
8
|
13 à 16
|
0
|
0
|
Plus de 16 pers.
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Statuts dans la parcelle
|
Locataire
|
63
|
63
|
Propriétaire
|
37
|
37
|
Total
|
100
|
100
|
Comme on peut le constater dans le tableau 3.1, les aspects
sociodémographiques et socioprofessionnels sont complexes.
Parmi les personnes interrogées, on constate que les
femmes sont plus représentées avec un score important et que les
hommes sont moins représentés, occupant un score minime.
Ce tableau renseigne que 44 % des chefs de ménages
enquêtés ont l'age variant entre 31 à 40 ans. 29 % se
retrouvent dans la tranche d'âge de 21 à 30 ans. Le chef de
ménage de moins de 21 ans ne représente que 1%.
Il est à signaler que l'âge des personnes
enquêtées varie de 20 à 67 ans avec une moyenne de 35,82
ans.
Figure 1. Répartition des enquêtés
selon la tranche d'âges

Le tableau 2 ci haut montre que 70% de personnes
interrogées sont des mariées et 30% des célibataires. Les
divorcés ne sont pas représentés et ont un score de 0% et
les veufs (ves) 0%, les unions libres également.
Figure 2 : Répartition des sujets
enquêtés selon le niveau d'études

La figure 2 nous montre que, parmi nos enquêtés,
65% ont fait les études secondaires, 12% ont les études
primaires et 23% les études supérieures ou universitaires. Ceux
qui ont fait les études secondaires occupent un score important par
rapport à ceux qui ont fait les études universitaires et
primaires.
Et pourtant, par rapport aux problèmes de
déchets qui se posent à Matonge, cette tranche de la population
(niveau secondaire, 65%), par rapport à leur niveau d'études est
quand même importante. A cet effet, le niveau d'instruction ne pas un
réel problème de déchets dans ce quartier, mais, peut
être un problème de mentalité car, tous les
enquêtés interrogés sont instruits à
l'échelle différente.
Profession
Le tableau ci haut nous renseigne que, par rapport à
leurs professions, les boutiquiers représentent 15%, les terrassiers
14%, les femmes ménagères 10%, les trafiquants 8%, les Chefs
d'avenues 6%, les chômeuses 6% et les autres professions 41%.
D'après leurs scores, on peut remarquer que les deux
premières professions à caractère commercial, les
boutiquiers polluent plus que les autres par les articles qu'ils mettent en
vente (sachets, cartons usés, boîtes de conserve vides, bouteilles
en plastics...), suivi des terrassiers, qui, à leurs tours, produisent
les restes de leurs ventes (capuchons de bières et autres...), les
ménagères aussi viennent en troisième position, car c'est
ici où l'on retrouvent la source des déchets ménagers tant
dégradables que non biodégradables. On peut donc dire que le
problème de déchets à Matonge est lié à la
profession exercée par sa population.
Nous constatons aussi que dans notre espace d'enquête,
les gens de professions diverses se retrouvent.
Répartition des sujets enquêtés
selon la taille des ménages
Cette figure révèle que plus de la
moitié, soit 55 % des ménages enquêtés sont
constitués de 5 à 8 personnes. Mais, ceux constitués de 1
à 4 représentent 37% et ceux de 9 à 12 représentent
8%.
Les ménages occupés par 5 à 8 personnes
occupent une grande proportion, soit 55%. Peut on affirmer que les
ménages les plus peuplés sont ceux qui produisent plus de
déchets par rapport à d'autres? Oui, parce que la
quantité d'aliments consommés par les ménages
peuplés n'est pas égale à celle des ménages moins
peuplés. On peut alors dire que les ménages moins peuplés
produisent moins des déchets, tandis que ceux qui sont plus
peuplés en produisent plus. D'où, la pollution du quartier
Matonge est aussi un problème lié à la taille des
ménages.
Notons que la taille des ménages enquêtés
varie entre 1 à 10 personnes avec une moyenne de 6 personnes par
ménages.
Figure 3 : Répartition
des sujets enquêtés selon la taille des ménages

Statut dans la parcelle
Ie tableau ci haut indique que la majorité de nos
enquêtés (65%) sont des locataires tandis que 37% sont des
propriétaires des parcelles.
Ces résultats nous renseignent que parmi les citadins
qui habitent le quartier Matonge, nombreux locataires, tandis que peu sont
propriétaires.
Le statut dans les ménages ne constitue pas un
réel problème dans le quartier Matonge, car il ne s'agit pas
d'être propriétaire de la maison ou non pour gérer mal les
déchets.
3.1.2 Aspects relatifs à l'occupation de la
parcelle
Tableau 3.2 : Aspects relatifs à
l'occupation de la parcelle
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Nombre de ménages dans la parcelle
|
1 à 2
|
32
|
32
|
3 à 4
|
68
|
68
|
Total
|
100
|
100
|
Nombre de bâtis
|
|
1 à 3
|
65
|
Non
|
3à 5
|
35
|
Total
|
100
|
100
|
Matériaux de construction utilisés
|
Matériaux dur.
|
100
|
100
|
Mat. Non durables
|
0
|
0
|
|
Total
|
100
|
100
|
Plans des maisons
|
Elaborés
|
77
|
77
|
Non élaborés
|
23
|
23
|
Total
|
100
|
100
|
Autorisation de bâtir
|
Oui
|
100
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Ce tableau explique que 68% des parcelles
enquêtées disposent entre 3 et 4 ménages et 32% des
parcelles comptent entre 1 à 2 ménages. Cela veut montrer que les
parcelles qui disposent d'un nombre important de ménages
hébergent également un nombre important de familles car elles ont
un grand score (68%) et celles qui ont moins de ménages en disposent
moins.
En outre, la question du nombre de ménages ne peut pas
confirmer cette réalité, car une parcelle peut avoir plusieurs
ménages qui hébergent moins de membres, tandis qu'une autre peut
en disposer peu, mais les occupants sont nombreux. Donc, le problème de
déchets peut dépendre de ces deux réalités sis
évoquées.
Nombre de bâtis
Les résultats de l'observation sur terrain ont
montré que le nombre des maisons construites dans une parcelle varie de
1 à 5, avec moyenne de 2 maisons par parcelle. Cette observation nous
amène à dire le quartier Matonge est une entité où
les règles environnementales ne sont pas tellement respectées car
lorsqu'on retrouve plusieurs bâtis dans une parcelle, on constate que les
conditions d'hygiène ne sont plus favorables et sécurisantes pour
les familles qui y habitent.
Matériaux de construction utilisés dans
les constructions
Des tous les ménages au sein desquelles nous avons
mené nos enquêtes, les matériaux utilisés pour la
construction de toutes ces maisons étaient des briques. Les maisons sont
en matériaux durables. Ici il n'y a pas des maisons construites
traditionnellement c'est-à-dire en briques à daube ou en terre
comme nous observons dans nos villages.
Autorisations de bâtir
Les autorisations de bâtir ont été
délivrées avant les constructions de ces maisons, pour les 100
ménages enquêtées.
Quelque part, on respecte quand même les règles
urbanistiques en octroyant les autorisations de bâtir, malgré
qu'on observe les maisons entassées et moins spacieuses, c'est là
même qu'on vie dans le phénomène de la taudification des
maisons.
Plan de la maison
Le tableau ci-dessus nous montre que 77% de maisons de Matonge
disposent des maisons dont les plans ont été
élaborés par les experts tandis que 23% ont des maisons dont les
plans n'ont pas été élaborés.
Dans toute ville, les maisons sont construites moyennant les
plans urbanistiques élaborés; mais à Matonge,
certains des habitants trouvent normal de construire des maisons sans plans
élaborés par les experts. Cet état de fait est
remarqué presque partout à Kinshasa ; d'où la
villagisation de la ville de Kinshasa.
3.1.3 Aspects relatifs à la prise de
conscience du problème des déchets ou de
l'insalubrité au niveau de ménage et de quartier
Tableau 3.3 : Répartition des sujets
enquêtés selon leur prise de
conscience sur le problème
d'insalubrité
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Quantité de déchets produits
|
Non
|
93
|
93
|
Oui
|
7
|
7
|
Total
|
100
|
100
|
Etat de déchets
|
Biodégradables
|
100
|
100
|
Non biodégradables
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Gestion de déchets
|
Déchets non gérés
|
95
|
95
|
Déchets gérés
|
5
|
5
|
Total
|
100
|
100
|
Modes de gestion utilisés
|
Collecte
|
66
|
66
|
Ramassage
|
20
|
20
|
Tri
|
0
|
0
|
Transport
|
0
|
0
|
Stockage
|
14
|
14
|
Total
|
100
|
100
|
Quantité des déchets produits par les
ménages
Par rapport aux quantités de déchets produites
par nos enquêtées, le tableau ci haut nous présente les
réponses suivantes :
Les sujets enquêtés ne connaissent pas les
quantités de déchets qu'ils produisent; les femmes des
ménages n'ont pas d'idées sur ce qu'elles produisent comme
déchets, elles ne se font pas souci pour en connaître la
quantité en terme de poids ; il est de même pour leurs
enfants qu'elles envoient jeter les déchets. Pouvons-nous affirmer si
les femmes sont-elles ignorantes ou pas?
A nous notre avis, nous supposons que les quantités de
déchets produites par les ménages sont fonctions de types
d'aliments consommés ; ceux qui consomment plus de légumes
(matembele, nduda, mfumbwa, bitekuteku...) produisent beaucoup de
déchets, tandis que ceux qui consomment la viande en consomment moins
(les sachets et les os).
Etat des déchets produits à
Matonge
Les déchets produits à Matonge sont plus
biodégradables que non biodégradables car ils sont d'origines
ménagères. Mais on peut observer qu'il y a moins de
déchets non biodégradables suite à la présence des
studios de photos, les papeteries, alimentations et autres.
Gestion de déchets
Le tableau ci-dessus nous présente les résultats
selon lesquels, les déchets ne sont pas gérés. Plusieurs
ménages, comme nous l'avions constaté, ne savent pas gérer
les déchets. Ils ont développé la culture du prêt
à jeter. Partout on retrouve les déchets et les gens ne se font
pas souci, les déchets ne gênent pas, ils deviennent ce que
certains de nos enquêtés ont appelé
« bomesano » ce qui veut dire en lingala une habitude.

Photo 3.3.1 : Abandon sauvage de déchets
urbains solides dans la rigole à Matonge, Août, 2008

Photo 3.3.2 : Abandon sauvage de déchets
urbains solides sur la route à Matonge, Août, 2008
Modes de gestion utilisés
Les résultats de ce tableau révèlent que
66% des personnes interrogées ont adopté la collecte comme mode
utilisé dans la gestion des déchets, 20% préfèrent
le ramassage et 14% optent pour le stockage. Le tri et le transport ne sont pas
des modes utilisés à Matonge.
Il s'observe que les gens préfèrent collecter et
stocker les déchets que les évacuer. Ils les rassemblent et les
laissent traîner sur la voie publique en attendant on ne sait qui pour
les jeter et à quand son évacuation aura lieu.
D'autres semblent dire que l'hôtel de ville peut passer
le jour qu'il voudra ; pourtant, ses véhicules passent presqu'une
fois par mois. Faudra-t-il attendre un mois pour évacuer les
déchets ?...
Peu de gens font le ramassage de leurs déchets et ils
les jètent partout où ils veulent ; c'est le cas que nous
avons vu précédemment (certains dans la rivière,
caniveaux, rigoles, carrefours, sur la route,...) c'est ici que le
« FULUS » sont nés.
Tableau 3.4 Aspects relatifs à la
prise de conscience du problème de
l'insalubrité au niveau de ménage
Variable
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Possession des poubelles
|
Oui
|
91
|
91
|
Non
|
9
|
9
|
Total
|
100
|
100
|
Lieux de décharges
|
Dans le Caniveaux
|
6
|
6
|
Dans la Rivière
|
15
|
15
|
Sur le Rond point
|
3
|
3
|
Sur la route
|
76
|
76
|
Sur le Fulu
|
0
|
0
|
Poubelle publique
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Moyens d'évacuation de déchets
utilisés
|
Homme
|
25
|
25
|
Brouette
|
1
|
1
|
Chariot
|
11
|
11
|
Panier
|
61
|
61
|
Sacs
|
3
|
3
|
Total
|
100
|
100
|
Paiement en cas d'usage des éboueurs volontaires
|
Ne paient rien
|
91
|
91
|
15O FC
|
1
|
1
|
200 FC
|
3
|
3
|
250 FC
|
1
|
1
|
300 FC
|
4
|
4
|
Total
|
100
|
100
|
Dépenses hebdomadaires
|
100 à 400
|
92
|
92
|
500 à 800
|
1
|
1
|
900 à 1200
|
7
|
7
|
Total
|
100
|
100
|
Causes de la mégestion de déchets
|
Manque des structures d'assainissement crédibles
|
72
|
72
|
Pas de politique d'assainissement
|
28
|
28
|
Total
|
100
|
100
|
Ce tableau indique qu'un grand nombre des ménages
à Matonge ne disposent pas des poubelles ; c'est pourquoi,
plusieurs d'entre eux jettent les déchets sur la route, les autres les
jettent dans la rivière, une autre couche préfère les
jeter dans les caniveaux ; on retrouve aussi autres déchets
abandonnés sur le rond point. Mais, on peut signaler que dans le
quartier Matonge, on ne retrouve pas les « Fulu » ni moins
les poubelles publiques ; les gens trouvent normal de les jeter sur la
route, dans les caniveaux et dans la rivière.
Est-ce que peut-on affirmer que le fait de ne pas disposer
d'une poubelle peut être une raison d'amener les gens à la culture
du prêt à jeter? Si tel est le cas, on marcherait sur les
déchets dans le quartier.
Distance parcourue par les sujets
enquêtés pour jeter les déchets
Min = 30,00
1st qu = 5,00
Médiane = 5,00
Mean = 21,64
3rd qu = 10,00
Max =500,00
Ces données sont fournies par le logiciel statistique
« R » sur les résultats de l'enquête qui ont
montré que la distance minimum parcourue par les ménages pour
jeter les déchets dans un lieu donné est de 3m et la grande
distance est de 500m. La moyenne de distance parcourue par les ménages
est de 21,64m.
Pourtant, les endroits où l'on jette ces déchets
ne sont pas les lieux destinés pour cette fin, d'où, ces endroits
ne sont pas autorisés.
Les caniveaux souvent bouchés par les jets des
déchets des ménages inconscients, sont à la base de la
dégradation des chaussées de routes (érosion par
exemple).
Les ménages dont la distance parcourue pour la
décharge est de 3m sont souvent ceux qui jettent leurs déchets
dans des caniveaux.
Figure 4 : Répartition des
sujets enquêtés selon les moyens d'évacuation
des déchets utilisés par la
population

La figure 4 nous renseigne que parmi les moyens
utilisés par nos enquêtés pour évacuer les
déchets sont l'homme, le chariot, le panier, la brouette et les sacs. De
ces moyens, on remarque que le moyen le plus utilisé est le panier, puis
l'homme, suivi du chariot et enfin les sacs et la brouette.
Pour les cas d'usage des personnes volontaires qui
évacuent les déchets, les paiements se font arbitrairement (150
FC, 200 FC, 250 FC, 300 FC). Il n'y a pas un montant fixe pour ce travail, il
suffit de s'entendre avec l'éboueur pour savoir combien on doit lui
payer. Nous comprenons donc que c'est un travail de gagne pain qu'on fait juste
pour chercher de quoi manger au courant de la journée.
Puis, ce travail ne s'effectue pas tous les jours, selon les
sujets enquêtés ; ils peuvent passer une fois par semaine,
soit deux fois et le montant à payer ne varie qu'entre 150 à 500
FC.
Notons par ailleurs que les volontaires qui ramassent les
déchets visent surtout les déchets biodégradables pour les
utiliser dans leurs champs. Voila un autre motif pour lequel ces
éboueurs ramassent les déchets ; c'est dans le but
d'enrichir leurs chants en engrains organiques. D'autres vont les vendre aux
maraîchers.
Par ailleurs, la quasi-totalité des ménages
enquêtés dépensent 100 à 400FC par semaine. Ceux qui
dépensent plus de 400FC ne représentent que 8%. La dépense
moyenne hebdomadaire par ménage est de 593,8FC, avec une dépense
minimum de 400FC et maximum de 700FC.
Le manque des structures crédibles et d'une bonne
politique environnementale définie par notre pays constitue les causes
d'une mauvaise gestion de déchets.
Pour cet effet, personne ne se reproche pas si les
déchets constituent une menace pour la santé de l'homme avec tout
ce qui l'entoure. A cela s'ajoute le manque d'Education Relative à
l'Environnement (ERE) sein de la population, un laisser-aller des
autorités locales vis-à-vis de la population citadine de Matonge
et l'ignorance de la lois aussi est un élément essentiel qu'il
nous faut rappeler car les lois en matière environnementale existent
bien, mais elles ne sont pas connues et surtout vulgarisées pour le
pouvoir public.
Au niveau du quartier, nous avons voulu savoir s'il existe une
structure d'assainissement, si oui, laquelle, quelle est sa mission, si elle
est privée ou étatique, l'approche qu'elle utilise, son
efficacité sur le terrain, le financement dont elle est
bénéficiaire (interne ou externe). A toutes ces questions,
aucune réponse ne nous a été fournie à part une
seule personne sur les 100 sujets enquêtés a soulignée que
c'est l'Etat qui finance les travaux d'assainissement et les autres soit
99% n'ont rien répondu. Par ailleurs, une personne a ajouté que
l'hôtel de ville contribue pour assainir la ville mais dont
l'efficacité est éphémère.
Il a ajouté que les véhicules de l'hôtel
de ville passe une fois le mois après que les
« fulus » soit inondés jusqu'au niveau
d'émettre les odeurs nauséabondes.
3.1.4 Répartition des sujets
enquêtés selon leurs Connaissances des lois
environnementales existantes et du Principe
« Pollueur payeur »
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Connaissance des lois environnementales
|
Ne connaissent pas
|
100
|
100
|
Connaissent
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Connaissance du PPP
|
Connaissent
|
24
|
24
|
Ne connaissent pas
|
76
|
76
|
Total
|
100
|
100
|
Avantages du PPP à la population
|
Manque des recettes
|
27
|
27
|
Je ne sais pas
|
73
|
73
|
Total
|
100
|
100
|
Avantages du PPP au pouvoir Etatique
|
Accroissement des recettes
|
15
|
15
|
Je ne connais pas
|
85
|
85
|
Total
|
100
|
100
|
Niveau de manque à gagner
|
Manque des recettes
|
27
|
27
|
Je ne sais pas
|
73
|
73
|
Total
|
100
|
100
|
Le tableau nous montre que les lois environnementales ne sont
pas connues à Matonge. Cette situation favorise un laisser aller
auprès de sa population. A qui la responsabilité de cette
ignorance de lois peut-elle incomber ? à la population ou au
pouvoir public ? la réponse est simple. C'est à l'Etat
congolais qu'il revient de mettre à la disposition de sa population,
toutes les lois de la république, en vue qu'elle s'en rende compte.
Le principe pollueur-payeur n'est pas connu. Peut de gens le
connaissent à Matonge et un grand nombre ne le connaissent pas.
Pourtant, il est un principe de la prévention et de la réparation
des atteintes portées à l'environnement. Il aborde ainsi, pour la
première fois, le problème de la protection de la
biodiversité sous l'angle de la responsabilité du pollueur.
Pour assurer la réparation de l'environnement, la
personne qui se trouve à l'origine du dommage environnemental doit
supporter le coût final de la réparation, qu'il y procède
lui-même ou non, de son plein gré ou sur ordre des
autorités compétentes, celle-ci devant assumer la surveillance et
le contrôle des opérations.
Le « principe pollueur payeur», au vu de
cette définition, devrait donc revenir à dire que, dès
qu'il y a une pollution, celui qui en est à l'origine est prié
d'assumer les conséquences monétaires de son comportement, sans
dérogation possible.
Le PPP peut n'avoir aucun sens si les dégâts ne
sont pas réparables. Que signifie que des dégâts sont
« réparables » ? Et bien que l'on peut
réparer! En d'autres termes, des atteintes à l'environnement sont
« réparables » s'il est possible, à partir de
l'état dégradé causé par la pollution, de remettre
l'environnement à peu près dans l'état de propreté
où nous l'avons trouvé en entrant.
Le principe pollueur payeur ne peut servir à alimenter
un budget normal si l'on vise la suppression de la nuisance. Faire payer
l'auteur de la nuisance peut aussi, donc, servir à le dissuader d'agir
ainsi, à l'instar de ce qui est fait pour les cigarettes ou alcool.
Admettons par exemple ici que le principe pollueur payeur soit
invoqué pour taxer un comportement fautif ; il en résultera
une ressource financière pour l'entité qui taxe (l'Etat ou la
collectivité locale, peu importe), qui ne durera que tant que le
comportement fautif durera, et qui sera d'autant plus importante que le
comportement fautif le sera.
De tout ce qui précède, ce principe mobilise des
recettes importantes dans l'entité où il est
appliqué et que ces recettes contribuent au développement du
même milieu tout en finançant d'autres projets. La non application
de ce principe constitue un manque à gagner important.
C'est sous cet angle que notre étude reste beaucoup
plus focalisée en vue d'un développement durable du quartier
Matonge.
3.1.5 Répartition des sujets
enquêtés selon leur connaissance des structures
d'assainissement

Fig. 5. Connaissance des structures d'assainissement
La figure 5 ci- haut épingle les structures
d'assainissement existantes selon les réponses fournies par les
enquêtés.
La majorité des personnes interviewées ne
reconnaissent pas les structures d'assainissement de la ville de Kinshasa. Mais
6% reconnaissent l'Hôtel de ville de Kinshasa, 1% connaît l'OVD, 6%
connaissent le PAUK (Programme d'Assainissement Urbain de Kinshasa), 2% ont une
idée sur le PNA (Programme National d'Assainissement) et 5% connaissent
POUBELKIN.
Lorsqu'une grande majorité de la population se disent
ne pas reconnaître les structures d'assainissement existantes, cela peut
être interprété comme si ces structures n'ont des effets
concrets sur le terrain ; parce que lorsque une action est entreprise dans
un milieu donné, la population doit être informée de cette
activité. Nous pouvons alors conclure que ces structures n'ont pas
d'efficacité et elles n'existent que de noms.
3.1.6 Répartition des sujets
enquêtés selon leurs connaissances sur les
techniques utilisées par les structures
d'assainissement

Fig. 6 : Techniques utilisées par les
structures d'assainissement
Cette figure nous renseigne que la majorité des
ménages interrogés pratiquent l'incinération comme
technique utilisée dans leur mode de gestion de déchets.
La deuxième technique utilisée est le
réemploi. Par cette méthode, on suppose que certains
déchets sont récupérés et utilisés pour
être transformés en leur donnant d'autres formes
particulières pour d'autres usages précis.
C'est le cas par exemple des boîtes de lait qu'on peut
transformer en entonnoirs. La troisième couche des enquêtés
ne connaît pas les techniques utilisées par ces structures.
D'autres pensent que ces structures font le recyclage et la
réutilisation des déchets c'est-à-dire,
récupérer les feuilles de Chikwangues dans la poubelle par
exemple, puis on les nettoie dans la rivière et on les utilise de
nouveau comme emballage.
Nous constatons donc que la technique la plus utilisée
par ces structures est l'incinération.
3.1.7 Répartition des avis des
sujets enquêtés relative à la création d'une
structure d'assainissement

Fig.7 : les avis des sujets relatif à la
création d'une structure d'assainissement
Cette figure 7 nous présent la volonté de la
population de Matonge par le fait qu'elle accepte la création d'une
structure d'assainissement urbain privée par l'application du principe
« pollueur payeur.
Cela justifie que cette population se retrouve le besoin de
vivre dans un environnement salubre. Lorsque nous avions posé cette
question à la population de Matonge, presque tout le monde nous
répondait en lingala « Papa, bobanda ata
lelo » c'est-à-dire commencer même aujourd'hui.
Une étude menée dans le marché de
Ouagadougou au Burkina Fasso par le chercheur Ahouseny SAWADOGO (2004) sur la
gestion des ordures ménagères, a démontré qu'il
était instituée une contribution journalière pour chaque
marchand, dans l'objectif d'une participation à l'action communale,
cette démarche n'était pas fameuse, mais lorsqu'il s'est agit de
confier la tâche de collecte des ordures à une structure
privée, liée à la commune par un contrat, la chose
était bien partie car la commune commençait à agir
simultanément comme client et contrôleur
. Ceci avait soulagé la population de certaines maladies dues à
l'insalubrité comme le paludisme et les maladies hydriques. En attendant
l'action minicipale, les marchands ont trouvé des solutions à
leur manière, vu leur niveau de compréhension de l'impact des
déchets sur la santé publique et l'environnement.
C'est cette démarche que nous voulons initier dans le
cadre de ce mémoire. C'est pourquoi, la raison d'accepter la
création d'une structure privée à Matonge, est
motivée en vue d'assainir le quartier de manière durable.
3.1.8 Répartition des suggestions des
personnes interrogées
Ce point concerne les suggestions formulées par nos
enquêtés et se retrouvent dans la figure ci après;
Fig.8 : Suggestions des sujets
interrogées
Légende :
A : Création d'une structure d'assainissement
B : Créer les tribunaux environnementaux
C : Implication de la population
D : Redynamiser les travaux de la salubrité
E : Suppression des marchés pirates
F : Sanctionner les contrevenants
La figure 8 nous montre les avis émis par nos
enquêtés. Une grande majorité est d'avis qu'il vaut la
peine de créer une structure privée d'assainissement à
Matonge. Cette création peut répondre, selon notre avis, aux
attentes de cette communauté citadine. Mais la création de la
structure est une chose et son impact en est une autre.
Il faudra donc que celle-ci soit réellement une
solution aux problèmes environnementaux de ce quartier.
D'autres personnes pensent qu'il faut créer des
tribunaux environnementaux qui vont sanctionner les contrevenants. Cela peut
être une autre solution du problème, mais tant que le mental de la
population ne changera pas, le problème demeurera toujours. D'où,
il faut éduquer la population tout d'abord.
Une autre voie, selon nos enquêtés, est celle
d'impliquer la population dans les travaux d'assainissement du quartier;
oui, c'est vrai, car si chacun des habitants se met à balayer devant sa
parcelle tous les matins, à désherber chaque fois, toute l'avenue
se retrouvera propre.
Les autres sujets enquêtés ont proposé
qu'il faudrait supprimer les marchés pirates qui se disséminent
partout dans la ville de Kinshasa. En réalité, on ne sait plus
distinguer le lieu de Marché à d'autres. Partout c'est le
marché ; les ventes se font partout, boutiques, alimentations, les
buvettes « Nganda », les restaurants
« Malewa », les sachets d'eaux dites
« pures » sont éparpillés partout causant
ainsi une insalubrité difficile à gérer. La
réglementation des activités marchandes s'avère
nécessaire à Matonge; d'où, la suppression de ces
marchés peut donc être une piste de solution aux problèmes
dus à l'insalubrité.
3.2. Discussions des résultats
La discussion que nous avons entreprise dans ce chapitre porte
sur le sens même des résultats et sur les corrélations
existant entre les différents résultats obtenus lors des
enquêtes menées.
3.2.1. Du sexe
Nous avons constaté que les problèmes de
déchets concernent plus les femmes (93%). En effet, lors des
enquêtes, dans plusieurs ménages que nous avions visités,
les hommes nous renvoyaient plus auprès de leurs épouses pour
répondre à nos préoccupations.
Ils se disent ne pas être concernés par la
gestion de ce qui se passe à la cuisine. Peu d'hommes, comme les
résultats l'indiquent, se sont préoccupés de nous
répondre aux questions posées.
On constate ici que les hommes abandonnent leurs
responsabilités au sein des ménages, car ils laissent tout entre
les mains des femmes et les enfants qui font n'importe quoi. On assiste donc
à une démission des hommes vis-à-vis de leurs
responsabilités, c'est eux qui devraient être plus clairvoyants et
rigoureux envers leurs femmes qui gèrent mal les déchets en
complicité avec leurs enfants.
Ce que l'on doit retenir, c'est que le problème
d'insalubrité ne concerne pas seulement les femmes, mais c'est l'affaire
de tout le monde.
3.2.2. De l'âge
Par rapport à l'âge des enquêtés, Il
y a lieu de faire remarquer que le pourcentage des enfants (1%) est faible,
mais significatif. En effet, les enfants jouent un rôle important en
matière de concours qu'ils apportent à leurs mamans. Ils viennent
au secours de leurs mamans quand il s'agit d'aller jeter les déchets
dans les endroits imprécis. Comme il n'existe pas de décharges
prévues et publiques, les jeunes de moins de 21 ans jettent les
déchets ménagers même sur la rue, dans le caniveau... selon
leur gré.
Les adultes quant à eux, leur âge en principe
devrait les prédisposer à une gestion rationnelle des
déchets ménagers. Malheureusement ce n'est pas le cas. Cette
attitude est liée à plusieurs facteurs dont le manque
d'éducation relative à l'environnement, la démission de
l'Etat, la culture du prêt à jeter... Ainsi, ils se permettent de
jeter les déchets n'importe où, même à des endroits
non autorisés comme dans les caniveaux se trouvant même devant les
parcelles, soit dans la rue, soit au rond point ou soit dans la rivière,
si celle-ci se trouve proche de la maison.
D'où, l'âge n'est pas un facteur qui justifie
l'état de la médiocrité environnementale qui
caractérise le quartier Matonge, mais c'est plutôt une question
d'éducation. Car les personnes qui salissent le quartier sont non
seulement les enfants, mais également les adultes.
3.2.3 De l'Etat civil
L'Etat civil n'est constitue pas un problème en
matière de gestion de déchets, mais plutôt un aspect
relatif à l'identification des sujets enquêtés. Les hommes
comme les femmes, mariés comme célibataires, adultes comme
enfants, tous sont acteurs dans la problématique des déchets.
3.2.4. Du niveau d'études
Le niveau d'étude devrait logiquement influer
significativement sur la manière de gérer les déchets
ménagers. Cependant, quel que soit le niveau d'études, lorsque la
personne manque les notions sur les règles d'hygiéne, elle se
livre à jeter les déchets n'importe où. En outre, le
niveau d'études devrait interpeller toute personne aussi en
matière de gestion de déchets.
Celui qui a étudié devrait savoir
apprécier les conséquences de l'insalubrité au niveau de
l'environnement, au niveau familial, voire même au niveau national. Cela
n'est cependant pas le cas pour tous les sujets étudiés dont la
majorité a au moins fait les études secondaires.
3.2.4 De la taille de ménage et nombre de
bâtis par parcelle
Il y a lieu de faire remarquer que le volume des
déchets produits dépend aussi de la taille des ménages.
Lorsqu'un ménage est constitué d'un nombre important d'occupants,
il est fort possible que ce dernier produise une quantité importante de
déchets.
Les résultats obtenus ont permis de dire que les sujets
étudiés appartiennent à des ménages dont la taille
varie entre 1 et 10 personnes avec une moyenne de 6 personnes par
ménage. En d'autres termes, les ménages étudiés
sont en majorité grands producteurs de déchets, mais qui sont mal
ou non gérés.
Autre fait, est que les ménages au sein desquels on
consomme beaucoup de légumes produisent assez de déchets
biodégradables tandis que ceux dans lesquels on consomme plus de la
viande produisent plus des déchets non biodégradables( les
sachets, verres, etc.).
3.2.4. De la profession
Pour ce qui concerne les professions, il convient de faire
remarquer que les terrassiers, les ménagères et même les
boutiquiers sont les grands pollueurs de Matonge. Ces derniers, à cause
de leurs activités commerciales de ventes, produisent de
quantités importantes de déchets de différente
nature, mais pour lesquels ils ne prennent pas les dispositions qui s'imposent
en matière d'hygiène, de salubrité : capuchons de
bières, les feuilles de « Maboke » et de
« Chikwangues », des « Malewa », les
restes de préparation d'aliments, les restes des emballages, les
boîtes vides, les sachets et autres sortes. Alors qu'en
réalité, lorsqu'on exerce ce genre de métiers ou d'autres,
on devrait être éco-citoyen.
Dans cette catégorie, on classe également les
vendeurs ambulants qui, tout au long de leur parcourt, produisent les
déchets (sachets, boîtes et autres débris) jamais
gérés. Et cela dure déjà depuis plusieurs
décennies sans innovation. Mais qui peut l'innover ? C'est peut
être nous à travers cette étude.
3.2.5. Quantités des déchets produites
Une grande proportion (93%) de enquêtés ne
connait pas les quantités de déchets produits. Pourtant, c'est
une question importante qu'il fallait maîtriser pour mieux réussir
la bonne gestion de déchets dans le quartier Matonge. Ici, il s'agit
d'un problème socio culturel qui sous entend l'absence de la culture de
comptabilité (sous développement mental). En terme de
rentabilité économique, si l'on tenait compte des aspects poids
et taxes pour ce qui concerne les déchets, on disposerait non seulement
de moyens suffisants pour financer les travaux de salubrité, mais
également pour accroître les recettes du trésor public.
Dans les résultats présentés ci haut, il
a été constaté que la quasi-totalité de
ménages enquêtés dépensent entre 100 à 400FC
par semaine. Ceux qui dépensent plus de 400 FC ne représentent
que 8% et la dépense hebdomadaire moyenne par ménage est de
593,8 FC, avec une dépense minimum de 400 FC et maximum de 700 FC.
Or, avec les 8% de ménages qui dépensent plus de
400 FC par semaine, on enregistre un grand manque à gagner, car selon
les résultats, il y a certains ménages qui paient plus, d'autres
paient moins et d'autres encore ne paient pas.
Donc, si les facteurs poids et taxe sont pris en compte dans
le processus de collecte de déchets à Matonge, une justice
sociale peut générer l'équilibre et le manque à
gagner serait moindre. Ainsi, le pouvoir public serait en possession de moyens
financiers importants et suffisants, qui lui permettraient de réaliser
ses projets sociaux.
Imaginons qu'une avenue compte 100 parcelles et que chacune
d'elles accepte de donner par semaine, une somme équivalent à 50
cents Américain (0,5$USD) en monnaie locale, nous espérons que
chaque semaine l'avenue pourra avoir dans sa caisse un montant de 50$ et
qu'après un mois, il est possible qu'elle dispose 200$.
Cependant, s'il s'avère que la même
opération s'effectue dans vingt avenues, on sera en possession de 50$ X
20 avenues, une somme de 1.000$ Américains sera disponible par semaine.
Et s'il faut élargir la même opération au niveau de tout
les quartiers, au niveau de la commune, au niveau de toute la ville de
Kinshasa, nous espérons qu'en aucune fois, on sollicitera les
financements de l'Union Européenne, ni moins de la Banque Mondiale pour
assainir le quartier Matonge, de la commune de Kalamu et même de toute la
ville de Kinshasa en général.
Une fois réunis tous ces moyens financiers, on peut
alors envisager le recrutement parmi les gens qui n'ont pas d'emploi, les
enfants de la rue, même les désoeuvrés, pour leur donner de
l'emploi, en les organisant et les formant sur les techniques de
collecte, ramassage, transport, stockage,
trie et valorisation ou traitement si possible.
Et en ce moment, on envisagera en premier lieu, acheter les
chariots, les pelles, les râteaux et autres matériels
nécessaires avec lesquels on peut procéder au début des
activités d'assainissement.
3.2.6. Des modes de gestion de déchets
utilisés
Les modes de gestion de déchets ménagers
constituent un épineux problème à Matonge. Toute personne
utilise son propre mode pour se débarrasser des déchets. Certains
font la collecte, d'autre le ramassage et enfin le stockage.
Mais dans la plupart de cas, c'est la collecte qui est
fréquemment utilisée. Lorsque l'on parcourt le quartier Matonge,
les montagnes d'ordures « FULU » sont presque partout. Lors
des enquêtes, nous avons tenté de poser la question à une
maman pour savoir pourquoi les gens préfèrent laisser les
montagnes d'immondices partout, la réponse fournie était la
suivante : « Papa, nous laissons ça pour que l'Etat,
à travers ses services, puisse nous aider à les évacuer
vers l'endroit qu'il trouve mieux pour les entreposer.
Nous pensons que cette situation peut interpeller sa
conscience, afin qu'il nous vienne au secours ; mais nous observons une
absence de sa part. ». a notre humble avis, cette dame avait raison car,
c'est en principe les services d'assainissement de l'Etat qui devraient se
charger de l'évacuation des déchets, mais, apparemment les moyens
financiers et techniques semblent leur manquer pour faire ce travail de
manière efficace.
A une autre question, celle de savoir ce que l'on peut faire
pour remédier à la situation de l'insalubrité dans le
quartier Matonge ? Elle a répondu que s'il y a moyen, un service
d'assainissement privé pouvait faire ce travail de manière
durable, même s'il pouvait être exigent ou coûter cher en
demande d'écotaxes, les gens pourront les payer pourvu que le quartier
reste salubre.
Si cela a été dit de manière consciente,
cela prouve à suffisance qu'il existe déjà des personnes
prédisposées à accepter la création d'une structure
privée d'assainissement à Matonge.
3.2.7. De la distance parcourue vers le lieu de
décharge
Les résultats ont montré que le lieu de
décharge est situé entre 3 et 500m avec une moyenne de 22m. On
peut se demander si le facteur distance entre les maisons par rapport au lieu
de décharge peut jouer sur l'état d'insalubrité; d'aucuns
peuvent sans doute affirmer cela.
Comme c'est le cas dans les habitudes des Kinois, les
déchets sont rejetés dans les fulu, caniveaux, ronds-points,
rivières, etc. Mais lorsque un des endroits se retrouve à une
longue distance de la maison, la personne qui doit évacuer les
déchets se fatigue et se décourage aussi.
Pour cela, même si l'initiative venait de l'hôtel
de ville, voire auprès des responsables de Matonge, de mettre en place
les poubelles publiques, ils doivent en tenir compte, du fait qu'au fur et
à mesure la distance de décharge est située à une
longue distance de la maison, au fur et à mesure cela décourage
le transporteur de déchets; conséquence, il se permet de jeter
les déchets n'importe où ?
Comme les gens utilisent plus des paniers pour évacuer
les déchets, il est fort possible que le transporteur connaisse la
fatigue. C'est pourquoi, mettre les poubelles publiques à une distance
de plus ou moins 250m serait souhaité au maximum; au de-là de
cette distance, c'est le laisser-faire qui est souvent source des nuisances
avec comme corollaires, notamment des odeurs, qui peuvent nuire à la
santé.
3.2.8. De la connaissance des structures
d'assainissement
A Matonge, peu de gens connaissent les structures
d'assainissement existantes. Est-ce que c'est une négligence, une
ignorance ? Il est difficile de trouver la meilleure réponse à
cette question. Toutefois, il peut s'agir du manque d'information. Mais en
principe, une communauté constituée d'écocitoyens, a
l'obligation de connaître un minimum de services qui s'occupent de
salubrité de son milieu. Mais ici, interviennent plusieurs
facteurs : éducation, formation, information, sensibilisation...
Est-ce que c'est parce que la population de Matonge ne
maîtrise pas les noms des structures d'assainissement qu'elle se livre
à salir son quartier? Et si elle parvient à les connaître,
pourra-t-elle être à mesure de les respecter et rendre ainsi le
quartier salubre? Il nous semble difficile de donner une quelconque
réponse à cette question car, plusieurs vérités se
cachent derrière cette question.
Mais on peut toujours supposer que si on connaît les
structures d'assainissement, on peut adopter une attitude positive face aux
déchets.
3.2.9. De la connaissance des lois environnementales
Les lois environnementales ne sont pas connues à
Matonge. Tout le monde à qui nous avons posé les questions n'a
pas reconnu l'existence des lois environnementales. Quelle conclusion peut
prendre un scientifique lorsqu'au cours de ce 21ème
siècle où l'environnement est devenu un domaine
d'actualité et que la population de Matonge ne connaît pas les
lois de l'environnement? Peut on également affirmer que c'est parce
qu'elle n'a pas des connaissances de lois environnementales qu'elle pollue son
quartier ? Cet autre paramètre n'est pas à écarter
dans cette analyse.
3.2.10 De la création d'une structure
d'assainissement privée
Les résultats ont démontré avec un score
important (97%), qu'il est impérieux de créer une structure
privée d'assainissement à Matongé ; et dans plusieurs
questions formulées dans notre questionnaire d'enquête, plusieurs
déclarations allaient dans ce sens, disant que l'insalubrité est
devenue une menace pour les habitants de Matongé et entraîne
plusieurs conséquences notamment les moustiques anophèles qui
causent la malaria, fièvre thyroïdes, les odeurs et autres
nuisances.
Ces sujets ont poursuivi que s'il y a moyen, un service
d'assainissement privé pouvait faire ce travail de manière
durable, même s'il pouvait être exigent ou coûter cher en
demande d'écotaxes, les gens pourront les payer pourvu que le quartier
reste salubre.
Mais la question reste de savoirs si cela a été
dit de manière consciente, cela prouve à suffisance qu'il existe
déjà des personnes prédisposées à accepter
la création d'une structure privée d'assainissement à
Matonge.
CONCLUSION PARTIELLE
Notre étude démontre qu'à Matonge, la
gestion des déchets est une affaire des femmes et les enfants et que les
hommes en sont moins concernés.
Le facteur âge quant à lui, ne peut en aucune
manière ici, être une des raisons de l'insalubrité à
Matonge, car les enfants, les adultes même les vieillards polluent
l'environnement. Il en est de même pour ce qui concerne le niveau
d'études.
A part les activités ménagères, il y a
aussi les activités commerciales qui concourent à
l'insalubrité à Matonge.
Les techniques de gestion des déchets utilisées
sont la collecte, le ramassage, le transport, le stockage, le trie et la
valorisation par les volontaires (agriculteurs).
De la même situation, les lois environnementales ne sont
pas connues par la population de Matonge.
De tout ce qui précède, nous comprenons donc que
l'état d'insalubrité du quartier Matonge est un fait
doublé d'une information insuffisante en matière environnementale
et d'un manque d'application des lois. C'est pourquoi, nous pensons que la
création d'une structure locale privée d'assainissement qui
s'occupera de l'éducation environnementale à la population, par
l'application de l'approche « pollueur payeur », est une
solution salutaire qui rendra le quartier Matonge vivable et viable.
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