UNIVERSITE DE YAOUNDE I
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I
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FACULTE DES SCIENCES
FACULTY OF SCIENCE
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DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET PHYSIOLOGIE
VEGETALES
DEPARTMENT OF PLANT BIOLOGY
Influence de la canopée et du régime de
défrichage sur la performance des jeunes cacaoyers (Theobroma cacao
L.) et sur la biomasse des mauvaises herbes dans la
réserve forestière de Mbalmayo
Mémoire
Soutenu en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes
Supérieur Spécialisé (D.E.S.S.)
Filière : Sciences Forestières
Option : Agroforesterie
Par
KONGA MOPOUM Charles Noël
Licencié ès Sciences
Matricule : 97S277
Sous la direction de :
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Et l'encadrement de :
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Dr. ZAPFACK Louis
Chargé de Cours
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Dr. HAUSER Stefan
Senior Scientist IITA-Cameroon
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Année académique 2005-2006
DEDICACE
Je dédie ce modeste travail
- A ma grand-mère Djuidje Elisabeth
- A mes parents Mopoum Raphaël et Djuidja Honorine
- A mon grand-frère Wafo Gabriel
AVANT-PROPOS
Le département de Biologie et Physiologie
Végétale de l'Université de Yaoundé I a
développé en son sein des filières professionnalisantes
aboutissant à l'obtention du D.E.S.S. « Diplôme d'Etudes
Supérieures Spécialisé ». Le but étant de
permettre aux étudiants qui en sortent de se présenter
suffisamment outillés sur le marché de l'emploi, de s'auto
employer et pourquoi pas d'être eux-même des promoteurs d'emploi.
C'est dans ce cadre de cette formation que le présent document a
été rédigé, il s'inscrit dans le sillage des
missions de l'IITA qui, à travers le STCP « Sustainable Tree
Crops Program », oeuvre non seulement pour la promotion des
principales cultures vivrières mais aussi pour le développement
des alternatives durables à travers l'encouragement à associer
les cultures pérennes dans les systèmes de culture.
Le thème retenu pour ce travail est
« Influence de la canopée et du régime de
défrichage sur la performance des jeunes cacaoyers (Theobroma
cacao L.) et sur la biomasse des mauvaises herbes ». Ce sujet a
été inspiré par le qualificatif de
« système durable » reconnu des agroforêts
cacaoyers du Cameroun ; leurs principales exigences étant la
gestion de l'ombrage et la répression des mauvaises herbes.
Ce travail n'aurait pas été mené à
son terme sans le soutien plus ou moins direct de nombreuses personnes que je
tiens sincèrement à remercier ici. Je ne pourrais jamais
être assez exhaustif pour citer ici tous les noms, vu leur grand nombre.
Je tiens particulièrement à remercier :
Le personnel enseignant du département de Biologie et
Physiologie Végétales de l'Université de Yaoundé I
à travers le Chef de Département, Pr. Amougou Akoa pour son
investissement à la bonne intégration des filières
professionnalisantes en générale et de l'agroforesterie en
particulier.
Dr. Zapfack Louis qui en plus d'avoir accepté de
diriger ce travail s'est montré particulièrement concerné.
Sa disponibilité et ses encouragements ont été pour moi
des stimulants à la persévérance.
Dr. Mbolo Marie Coordonnatrice de la filière
Agroforesterie dont la contribution à la reconnaissance de cette
discipline au sein de l'institution est indéniable.
Dr. Hauser Stefan qui malgré ses multiples
occupations a accepté de guider mes premiers pas dans le monde de la
recherche. Il a mis à ma disposition toute la logistique
nécessaire et a toujours été à mon écoute.
Ce travail est en grande partie une émanation de ses remarques et
suggestions.
Toute l'équipe de recherche du programme "physique du
sol" de l'Institut International d'Agriculture Tropicale, station des
forêts humides du Cameroun (IITA-HFC), de son leader, Dr. Stefan Hauser
aux camarades étudiants-stagiaires, en passant par les employés
permanents et temporaires, pour l'atmosphère de convivialité et
de sérénité qui a toujours régné dans le
groupe, et surtout pour leur mobilisation sans retenue à m'aider sur le
terrain chaque fois que j'en avais besoin.
Le personnel de l'IITA-HFC à travers le
représentant résidant et administrateur de l'IITA au Cameroun, M.
Aboubakar Yacoubou, pour toutes les facilités dont j'ai
bénéficié au cours de mon séjour dans cet institut.
Je voudrais particulièrement mentionner ici le documentaliste, M.
Gilbert Ndimasa Nchofon et le statisticien, M. Innocent Zebaze ...
Dr. Lyndsey Norgrove, Dr. Denis Sonwa et M. Joseph Florent
Feulefack pour leur apport considérable en vue de l'amélioration
de ce document et pour leur disponibilité à lire le manuscrit, et
à y apporter des critiques constructives.
Mes camarades de promotion et amis : Asseng Ze
Célestin, Baleng Olivier, Bioumla Laurent, Djarsia Valéry,
Djomgoue Hortense, Djouguep Annie, Dounla Dorine, Kamogno Eric, Ngo Yop
Nadège, Pouth Jean, Tsimi Ayissi, Yemelong Francis, Tchuendem Brigitte,
Ngamo Quentin, Kwadjep Marie Claire, Ngaha Suzanne et Eboumbou Monique Nasser
Abdou, Kougang Laure.
Mes cadets Kamdom Edwige, Mopoung Francis, Kengne Cyrille,
Kamga Honorine, Tamko Honoré, Kuate Romain et Fokoua Thomas pour qui ce
document doit être un stimulant à la persévérance.
Je ne saurais conclure cette partie sans témoigner ma
reconnaissance aux familles Wafo, Choudja, Nouene, Sikadi, Fokoua, Kuate,
Talla, Kamga, Ouendi, Wabo, Noumsi et Noupa pour leur soutien moral et leur
investissement à ma formation depuis mon entrée à
l'Université.
SOMMAIRE
DEDICACE
i
AVANT-PROPOS
ii
SOMMAIRE
iv
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES FIGURES
vii
LISTE DES ABREVIATIONS
ix
RESUME
x
ABSTRACT
xi
CHAPITRE I. GENERALITES
1
I.1 INTRODUCTION
1
I.1.1 Problématique et importance de
l'étude.
2
I.1.2 Objectif de l'étude.
4
I.2 MILIEU PHYSIQUE
5
I.2.1 Situation géographique
5
I.2.2 Climat de la Zone d'étude
5
I.2.3 Hydrologie
7
I.2.4 Géologie et pédologie
7
I.2.5 Végétation
8
I.2.6 Cadre humain et pratiques culturales
8
I.2.7 Cadre institutionnel
9
I.3 REVUE DE LA LITTERATURE
9
I.3.1 Généralités sur les
composantes du système
9
I.3.1.1 Bananier (Musa spp.)
9
I.3.1.2 Framiré (Terminalia
ivorensis)
10
I.3.1.3 Cacaoyer (Theobroma cacao)
11
I.3.2 Agroforêts cacaoyers
14
I.3.2.1 Description des agroforêts cacaoyers
du Sud Cameroun
14
I.3.2.2 Implantation des agroforêts
cacaoyers
14
I.3.3 Lumière et croissance du cacaoyer
15
I.3.4 Ombrage et fertilité
16
I.3.5 Lutte contre les mauvaises herbes.
17
CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODE
19
II.1 MATERIEL ET STRATIFICATION DES COMPOSANTES
SUSTEME
19
II.2 METHODE
19
II.2 .1. Délimitation des parcelles
d'étude et des unités expérimentales
20
II.2.2 Echantillonnage des mauvaises herbes
20
II.2.3 Conduite des opérations
d'entretien
22
II.2.4 Densité de plantation
22
II.2.5 Plantation des cacaoyers
23
II.2.6 Evaluation du pourcentage de couverture de
la canopée
24
II.2.7 Collecte des données sur la
croissance des jeunes cacaoyers
26
II.3 ANALYSE DES DONNEES
26
II.3.1 Dispositif expérimental
26
II.3.2 Analyse statistique des données
27
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION
28
III.1 RESULTATS
28
III.1.1 Caractérisation de l'ombrage
28
III.1.1.1 Variation de l'ombrage dans les
différentes classes de canopée
28
III.1.1.2 Relation entre la circonférence
à hauteur de poitrine et le pourcentage de couverture de la
canopée
28
III.1.2 Performance des jeunes cacaoyers
29
III.1.2.1 Evaluation des pertes en cacaoyers
29
III.1.2.2 Hauteur moyenne des jeunes cacaoyers
32
III.1.2.3 Diamètre moyen des jeunes
cacaoyers
34
III.1.2.4 Production de feuilles vertes par les
jeunes cacaoyers
36
III.1.3 Biomasse sèche des mauvaises
herbes
38
III.2 DISCUSSION
39
III.2.1 Caractérisation de l'ombrage
39
III.2.2 Canopée, performance des cacaoyers
et distribution des mauvaises herbes
40
III.2.2.1 Canopée et performance des
cacaoyers
40
III.2.2.2 Canopée et distribution des
mauvaises herbes
41
III.2.3 Régime de défrichage,
performance des cacaoyers et distribution des mauvaises herbes
41
III.2.3.1 Régime de défrichage et
performance des jeunes cacaoyers
41
III.2.3.2 Régime de défrichage et
biomasse des mauvaises herbes
42
III.2.4 Plantain, performance des cacaoyers et
distribution des mauvaises herbes
43
CHAPITRE IV. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
44
BIBLIOGRAPHIE
45
ANNEXES
48
A
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau I. Précipitations moyennes annuelles
de Mbalmayo (mm) de 1961-1996
5
Tableau II. Moyenne des températures
à Mbalmayo (°C) de 1968-1996
7
Tableau III. Caractéristiques
pédologiques des sols de Mbalmayo.
8
Tableau IV. Effet des mauvaises herbes sur la
croissance des jeunes cacaoyers
18
Tableau V. Répartition en classe des
différents niveaux de couverture de la canopée.
25
Tableau VI. Evolution du pourcentage de couverture
de la canopée dans les classes d'ombrage.
28
Tableau VII. Biomasse moyenne (t.ha-1)
des différents groupes de mauvaises herbes dans les classes de la
canopée au terme des échantillonnages de juin 2004, mars 2005 et
juillet 2005.
38
Tableau VIII. Biomasse moyenne (t/ha) des
différents groupes de mauvaises herbes au terme des
échantillonnages successifs.
39
Tableau IX. Liste des espèces
inventoriées sous la canopée et répartition dans les
différents types des mauvaises herbes, exception faite de
Terminalia ivorensis, Theobroma cacao et
Musa spp.
50
LISTE
DES FIGURES
Fig. 1. Principaux pays producteurs de
fèves de cacao
4
Fig. 2. La carte de la réserve de
forestière de Mbalmayo
6
Fig. 3. Itinéraire de création des
agroforêts cacaoyers.
15
Fig. 4. Illustration de la disposition verticale
des espèces associées.
19
Fig. 5. Dispositif d'échantillonnage des
mauvaises herbes dans une parcelle.
21
Fig. 6. Disposition horizontale des composantes
dans une parcelle d'étude.
23
Fig. 7. Illustration du dispositif pour
l'estimation de l'ombrage dans une parcelle.
25
Fig. 8. Relation entre la circonférence
cumulée des arbres mesurée à hauteur de poitrine (1,30 m)
du sol et le pourcentage de couverture par la canopée.
29
Fig. 9. Pourcentage des pertes en jeunes cacaoyers
dans les classes de la canopée entre 90 et 270 jours après
plantation pour les plants installés à racines nues puis entre 70
et 250 jours après plantation pour les plants installés par semis
direct.
30
Fig. 10. Pourcentage des pertes en jeunes cacaoyers
entre 90 et 270 jours après plantation chez les plants installés
à racines nues puis entre 70 et 250 jours après plantation chez
les plants installés par semis direct dans les deux régimes de
défrichages
31
Fig. 11. Pourcentage des pertes en jeunes cacaoyers
entre 90 et 270 jours après plantation chez les plants installés
à racines nues puis entre 70 et 250 jours après plantation chez
les plants installés par semis direct en présence et en l'absence
du plantain.
31
Fig.12. Variations de la hauteur moyenne des jeunes
cacaoyers entre 90 et 270 jours après plantation chez les plants
installés à racines nues puis entre 70 et 250 jours après
plantation chez les plants installés par semis direct dans les
différentes classes de couverture par la canopée.
32
Fig. 13. Variations de la hauteur moyenne des
jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après plantation chez les plants
installés à racines nues puis entre 70 et 250 jours après
plantation chez les plants installés par semis direct dans les deux
fréquences de défrichages.
33
Fig. 14. Variations de la hauteur moyenne des
jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après plantation chez les plants
installés a racines nues puis entre 70 et 250 jours après
plantation chez les plants installés par semis direct en présence
ou en l'absence du plantain.
33
Fig. 15. Variations du diamètre moyen des
jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après plantation chez les plants
installes a racines nues puis entre 70 et 250 jours après plantation
chez les plants installes par semis direct dans les différentes classes
de couverture de la canopée.
34
Fig. 16. Variations du diamètre moyen des
jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après plantation pour les plants
installés à racines nues puis 70 et 250 jours après
plantation pour les plants installés par semis direct dans les deux
fréquences de défrichages.
35
Fig. 17 : Variations du diamètre moyen
des jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après plantation chez les
plants installés à racines nues puis entre 70 et 250 jours
après plantation chez les plants installés par semis direct en
présence et en l'absence du plantain
35
Fig. 18. Variation du nombre moyen de feuilles
vertes produites par les jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après
plantation chez les plants installés à racines nues puis entre 70
et 250 jours après plantation chez les plants installés par semis
direct dans les différentes classes de couverture de la
canopée.
36
Fig. 19. Variations du nombre moyen de feuilles
vertes produites par les jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après
plantation chez les plants installés à racines nues puis entre 70
et 250 jours après plantation chez les plants installés par semis
direct dans les deux fréquences de défrichages.
37
Fig. 20. Variations du nombre moyen de feuilles
vertes produites par les jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après
plantation chez les plants installés à racines nues puis entre 70
et 250 jours après plantation chez les plants installés par semis
direct en présence ou en l'absence du plantain.
37
48
LISTE DES ABREVIATIONS
ANAFOR/ONADEF : Agence Nationale d'Appui au
développement Forestier
ASB: Alternative to Slash and Burn
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce
et le développement
ENEF : Ecole Nationale des Eaux et Forêts
ICRAF/WAC: International Centre for Research in Agroforestry /
World Agroforestry Center
IITA-HFC: International Institute of Tropical Agriculture-Humid
Forest Ecoregional Center
IRAD : Institut de Recherches Agricoles pour le
Développement
PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux
SAS: Statistical Analysis system
STCP: Sustainable Tree Crops Program
RESUME
Une étude de 9 mois visant la compréhension de
l'effet de la canopée des arbres (Terminalia ivorensis) et de
la fréquence du défrichage (6 semaines et 12 semaines) sur la
croissance des jeunes cacaoyers (Theobroma cacao L.) et sur la
biomasse des mauvaises herbes a été menée en champ dans la
réserve forestière de Mbalmayo. Les plants évalués
avaient été prélevés soit en germoir et
installés à racines nues, soit installés par semis direct
dans le site expérimental. L'adaptation et les ravageurs ont
été les principaux facteurs responsables de la mortalité
des cacaoyers à la mise en place (87 %). Des variations
saisonnières du pourcentage de couverture de la canopée ont
été observées. Le défrichage à intervalle de
6 semaines n'a pas conduit à un développement conséquent
des cacaoyers comparés au défrichage à intervalle de 12
semaines chez les plants installés par semis direct. La biomasse
sèche des mauvaises herbes était plus importante lorsque le
niveau de protection du sol par les arbres était faible et le
régime de défrichage n'a pas affecté de façon
significative cette biomasse dans les différentes classes de la
canopée. L'ombrage du bananier plantain a été favorable
à l'adaptation et au développement des plants installés
à racines nues dans les unités recevant un faible ombrage, alors
que son effet sur la croissance des plants installés par semis direct
n'a pas été significatif. Les pertes à la mise en place
ont été moins importantes chez les plants installés par
semis direct et les jeunes cacaoyers ont montrés une assez bonne
capacité d'adaptation aux variations du niveau d'ombrage.
Mots clés. Canopée, défrichage, mauvaises
herbes, Theobroma cacao.
ABSTRACT
A 9 months study was carried out to try to understand the
effects of canopy covert provided by tree species Terminalia ivorensis
and slashing frequency (at intervals of 6 and 12 weeks) on the growth of young
cacao seedlings (Theobroma cacao L.) and on weed biomass in a farm at
the Mbalmayo forest reserve. The plants to be evaluated were either uprooted
from the hot-bed (seed tray) and planted or by planting the seeds directly at
the experimental site. The principal factors responsible for the mortality of
these cacao plants were adaptability and pests (87 %). Seasonal variations of
the canopy covert percentage were observed. As compared to the slashing
intervals of 12 weeks, the difference in growth obtained from the slashing
intervals of 6 weeks on the plants directly grown at the experimental site was
not significant. It was also observed that the dry weight of the weed was more
important when the soil protection (shade) provided by the trees was low, and
that the slashing frequency had no significant effect on this biomass. The
presence of plantain was favourable to the adaptability and the development of
the uprooted plants receiving little shade, while it had no effect on the
development of the plants directly grown at the experimental site. The loss
encountered during the set up was less important for the direct plants material
compared to the uprooted plants and seedlings showed a relatively good
adaptability to the various shading levels.
Key words. Canopy, slashing, weeds, Theobroma cacao.
CHAPITRE I. GENERALITES
I.1 INTRODUCTION
Les systèmes de culture dans la zone de forêt
dense humide sont basés sur l'agriculture itinérante sur
brûlis qui consiste à abattre la forêt, a y mettre du feu et
à planter les cultures vivrières très souvent le concombre
(Cucumeropsis manii) au cours de la première année puis
l'arachide (Arachis hypogea) et le manioc (Manihot esculenta)
au cours de l'année suivante, après quoi la parcelle est
laissée en jachère. Les pratiques utilisées sont
très variées, mais elles comportent presque toujours une
alternance de brèves périodes de culture (1-2 ans) suivies de
périodes de jachère caractérisées par les
éléments successifs de la végétation naturelle
(Anonyme, 2000). Les jachères servent à supprimer les plantes
adventices, réduire le nombre de ravageurs et rétablir la
fertilité du sol. La productivité ainsi que la durabilité
de l'agriculture itinérante sur brûlis sont fonction de la vitesse
de dégradation de la fertilité du sol pendant les phases de
culture et de la capacité de reconstitution de celles-ci pendant la
période de mise en jachère. Si cette pratique a permis
l'obtention de résultats acceptable au courant des décennies
écoulées en Afrique, avec la croissance démographique, la
fréquence d'utilisation des terres augmente pendant que la durée
des jachères se raccourci. Les jachères courtes ne sont plus
capables de restituer au sol un niveau de fertilité acceptable (Hauser,
2002) à moins d'y associer un apport en éléments
fertilisants.
Les études sont aujourd'hui orientées vers la
recherche et le développement d'alternatives dites durables, capables de
répondre non seulement aux besoins de conservation de l'environnement,
mais aussi à celui de la satisfaction des générations
présentes sans compromettre les générations avenirs. Une
telle approche présuppose une meilleure utilisation des ressources
biophysiques et humaines disponibles (Pretty, 1996, cit. Anonyme, 2000). Elle
nécessite l'utilisation intégrée de toute une gamme de
technologie de gestion des éléments nutritifs, de
l'agroforesterie et de l'eau. Les sous produits ou les déchets d'un
élément ou d'une activité deviennent à leur tour
des intrants réutilisables et de ce fait, un recours croissant à
des processus naturels plutôt qu'à des intrants extérieurs
permet de réduire l'impact sur l'environnement (Anonyme, 2000). Les
technologies actuellement préconisées visent :
- l'accroissement et la stabilisation du rendement des
cultures par hectare ;
- la création des possibilités de production
pour les paysans des produits de grande valeur sur des superficies
réduites en vue d'accroître leurs revenus ;
- l'introduction des ligneux comme produit dans les
exploitations ;
- l'association de la gestion des adventices et de la
fertilité des sols (de Rouw, 1995, cit. Norgrove, 1999).
Ces préoccupations de la durabilité se
rapprochent fortement de la définition donnée par Lundgren et
Rantrée (1982) au terme Agroforesterie :
« l'agroforesterie est un nom commun utilisé pour designer
tous les systèmes d'utilisation des terres dans lesquelles les plantes
ligneuses pérennes sont délibérément
cultivées sur des parcelles également exploitées pour la
production agricole et/ou animale qu'il s'agisse d'une exploitation spatiale ou
temporelle ; il doit exister des interactions économiques et
écologiques entre les éléments ligneux et non
ligneux ».
Une gamme de technologies agroforestières issues de
l'observation paysanne de la gestion des terroirs et améliorées
par les chercheurs dans les structures de recherche ont été
développées : la culture en couloir, la jachère
améliorée, et les systèmes multistrates auxquelles
appartiennent les agroforêts cacaoyers.
De nombreuses exigences du concept de durabilité
ci-dessus énoncé ont été retrouvées dans les
agroforêts cacaoyers du sud Cameroun où le cacaoyer est
cultivé sous le couvert des arbres d'ombrage plus grand que lui qui,
tout en procurant l'ombrage, contribuent à la diversification des
produits de l'exploitation, ce qui n'est pas le cas en Afrique de l'ouest
où le cacaoyer est cultivé sans ombrage ou sous ombrage
très léger. Le programme ASB- Cameroun a proposé comme
alternative à l'agriculture itinérante sur brûlis une
conversion en agroforêt cacao des terres dégradées et des
jachères courtes (Gockowski et Dury, 1999). Deux activités
essentielles ont été mentionnées comme
déterminantes à la réussite de la pratique
cacaoyère hors mis les traitements phytosanitaires : la gestion de
l'ombrage et la lutte contre les mauvaises herbes (Wood et Lass, 1987 ;
Bidzanga, 2005).
I.1.1 Problématique et
importance de l'étude.
Le cacao est l'une des principales cultures de rente en
Afrique, ce continent fourni environ 70 % de la production mondiale. Avec une
part de marché avoisinant les 5 %, le Cameroun fait parti des principaux
producteurs (Fig. 1). La quasi totalité de cette production est fournie
par les petits paysans qui exploitent des superficies réduites,
inférieures à 1,5 ha; et l'âge moyen des plantations est
d'environ 25 ans (Gockowski et al., 2004). C'est autour de cet
âge que la baisse des rendements commence à s'observer et l'on
doit penser à la replantation ou à la création de
nouvelles cacaoyères. Bien que le cacaoyer soit également
présent dans les jardins de case, la cacaoculture se pratique dans les
agroforêts cacaoyers qui en 2001 occupaient une superficie de
370 000 ha avec un rendement moyen de 3108 kg.ha-1 ; la
production nationale se situant autour de 115 000 tonnes (Anonyme, 2001).
Dans les années 1980 cette culture contribuait pour 50 à 75 %
dans le budget de 90 % de ménages du Centre et du Sud du Cameroun
(Leplaideur, 1985) et près de 400 000 ménages
dépendaient de ces écosystèmes pour leur revenu et pour
leur alimentation (Sonwa et al., 2001). Son apport dans le revenu
explique l'importance accordée à sa culture par les populations
des zones productrices en générale et ceux de la province du
Centre en particulier.
Le cacaoyer est une plante délicate et dès son
jeune âge, de nombreux facteurs peuvent influencer son
développement. Il exige donc qu'un certain nombre de précautions
soient prises pour une conduite efficace des plantations. Ces exigences sont
d'ordre climatique, édaphique et écologique. Le rôle des
agroforêts cacaoyers pour le maintient et l'amélioration de la
condition écologique mondiale n'est pas de moindre importance. Le
stockage du carbone par les agroforêts cacaoyers est aujourd'hui reconnu
et même quantifié. D'après le programme ASB-Cameroun la
conversion en agroforêts cacaoyers d'un hectare de jachère courte
peut permettre le stockage de 70 t de carbone (Gockowski et Dury., 1999). Le
carbone total dans les cacaoyères a également été
estimé par Nolte et al. (2001) à 179 t.ha-1
contre 275 t.ha-1 en forêt.
La diversité biologique dans les agroforêts
cacaoyers a également été étudiée par
Zapfack et al. (2002) qui ont inventorié dans ces
écosystèmes 116 espèces végétales contre 160
en forêt et 64 dans les autres formes d'utilisation des terres.
Dans son aire d'origine qui est la forêt Amazonienne, le
cacaoyer se développait sous le couvert des essences forestières.
Les progrès de l'industrie chimique à travers le
développement des pesticides et autres herbicides, puis ceux de la
génétique qui ont contribués à la mise sur pied
d'un matériel végétal amélioré à
grand rendement pouvant supporter le plein soleil a permit d'envisager une
culture possible du cacaoyer en l'absence de protection. Cependant,
l'établissement de jeunes cacaoyères sans ombrage ne donne pas de
résultats satisfaisant jusqu'à ce jour même si on observe
très souvent les cacaoyers d'un certain âge se développer
en plein soleil sans paraître en être gênés. Bien que
l'ombrage ait fait l'objet de nombreux travaux en cacaoyères adultes
dans le but de donner des précisions sur l'état sanitaire des
plantations et sur les rendements, l'ensemble des travaux mentionnent
simplement la nécessité de fournir de l'ombrage aux cacaoyers
dans leurs jeune âge. La préoccupation autour de la question de
l'ombrage des jeunes cacaoyers serait une compréhension de l'action de
ce facteur sur leur croissance et sur la gestion des adventices susceptibles de
concurrencer avec les jeunes cacaoyers pour les éléments
minéraux et pour l'eau.
Fig. 1. Principaux pays
producteurs de fèves de cacao (CNUCED, prévisions pour la
campagne 2004/05).
I.1.2 Objectif de
l'étude
L'objectif général de ce travail est
d'étudier le rôle de la canopée et du régime de
défrichage sur la prolifération des mauvaises herbes et sur la
performance des jeunes cacaoyers, afin de contribuer à la
définition d'un itinéraire technique pour la replantation des
cacaoyères âgées et/ou à la reconversion en
agroforêts cacaoyers des terres dégradées tel que
proposé par le programme ASB-Cameroun.
Plus spécifiquement, il s'agit :
- de caractériser l'ombrage à travers
l'évaluation de son évolution au courant de la période
d'étude ;
- d'évaluer la performance des jeunes cacaoyers ainsi
que la biomasse des mauvaises herbes sous différents niveaux de
couverture par la canopée ;
- de déterminer l'impact du régime de
défrichage sur la croissance des cacaoyers et sur la biomasse des
mauvaises herbes ;
- d'évaluer l'influence de l'ombrage du plantain sur la
croissance des cacaoyers.
I.2 MILIEU PHYSIQUE
La présente étude a été
menée en champ au sein de la réserve forestière de
Mbalmayo, à 5 km environ des villages Ebogo et Zoatoupsi. L'espace
alloué a l'expérimentation contient entre autre du bananier
plantain (Musa spp.) introduit par l'IITA et du framiré
(Terminalia ivorensis) qui y avait été planté par
l'ONADEF, ex-structure étatique chargé du contrôle et de
l'aménagement des forêts aujourd'hui connue sous l'appellation
ANAFOR.
I.2.1 Situation
géographique
La réserve forestière de Mbalmayo est
située dans la province du Centre, département du Nyong et So'o,
arrondissement de Mbalmayo. Elle est située entre deux cours d'eaux, le
Nyong et le So'o et en périphérie de l'axe Mbalmayo-Ebolowa (fig.
2). La réserve est comprise entre les coordonnées
géographiques 3°18' et 3°38' latitude Nord et entre
11°22' et 11°32' longitude Est. Cette réserve est une
forêt domaniale qui couvre une superficie de 9700 ha ; elle a
été classée par l'arrêté n° 269 du 29
juillet 1974 et est située à la proximité du centre urbain
(Anonyme, 2004). Les plantations forestières dans la réserve ont
débutés en 1973, les principales espèces introduites
étant Terminalia ivorensis (framiré) et Terminalia
superba (fraké).
I.2.2 Climat de la Zone
d'étude
Dans son ensemble, le climat de la zone d'étude est de
type équatorial avec deux saisons pluvieuses entrecoupé par deux
saisons sèches.
La grande saison des pluies s'étant sur une
période allant de mi-août à mi-octobre ;
la grande saison sèche de mi-octobre à
février ;
la petite saison des pluies va de mars à mai ;
la petite saison sèche allant de juin à
mi-août.
La moyenne annuelle des précipitations est de 1513 mm
avec un minimum observe de 1017 mm en 1946 (Holland et al., 1992, cit. Hauser
et al., 2002). Les pics des précipitations se rencontrent en avril-mai
pour la petite saison des pluies et en septembre octobre pour la grande saison
des pluies (Tableau I). Les mois d'octobre et janvier sont respectivement le
plus humide avec 283 mm et le plus sec avec 23 mm de précipitations.
Tableau I.
Précipitations moyennes annuelles de Mbalmayo (mm) de 1961-1996 (Station
météorologique de Mbalmayo).
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
P(mm)
|
23
|
55
|
146
|
187
|
200
|
143
|
54
|
60
|
203
|
283
|
135
|
33
|
N
Fig. 2. La carte de la réserve de forestière de
Mbalmayo.
Routes principales
Routes secondaires
Pistes
Limite de la réserve
Fleuves
Rivières
Agglomérations
Enclave d'Ebogo
E = 1/155 000
La température moyenne annuelle est de 24 °C, les
maxima moyens annuels sont de 30 °C et les minima moyens de 17 °C.
Les mois les plus chauds sont février et mars et les plus froids juillet
et août (Tableau II).
Tableau II. Moyenne des
températures à Mbalmayo (°C) de 1968-1996 (Station
météorologique de Mbalmayo).
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Moyenne températures maximales
|
31,5
|
32,5
|
32,6
|
32,0
|
30,9
|
29,9
|
28,6
|
26,6
|
29,2
|
29,8
|
29,8
|
30,1
|
Moyenne températures minimales
|
16,5
|
17,1
|
17,7
|
17,9
|
17,6
|
17,2
|
17,1
|
17,9
|
17,5
|
17,3
|
17,5
|
16,5
|
Moyennes mensuelles
|
24,4
|
25,2
|
25,2
|
24,7
|
24,2
|
23,3
|
22,5
|
22,6
|
23,2
|
23,4
|
23,7
|
23,8
|
I.2.3 Hydrologie
La réserve forestière de Mbalmayo est
située à l'Est du fleuve Nyong qui avec ses 690 km se place au
second rang des fleuves les plus longs du Cameroun après la Sanaga. Au
Sud se trouve la rivière So'o ainsi que d'autres rivières de
moindre importance tel : Ossoemeyo, Akumbegue, Manoubene, Bikobinsolo.
I.2.4 Géologie et
pédologie
Les sols de la réserve forestière de Mbalmayo
appartiennent au socle précambrien intermédiaire (série
Mbalmayo-Ayos). Ils se trouvent sur une roche mère d'origine schisteuse,
ce sont des sols acides et leur forte acidité est due au lessivage des
bases par les eaux de pluie (Tadoum, 1998). Les caractéristiques
pédologiques de ces sols ont été décrites par
plusieurs structures et organismes de recherche (Tableau III).
Tableau III.
Caractéristiques pédologiques des sols de Mbalmayo (Santoir,
1995, cit. Norgrove, 1999 ; Hauser, 2000).
Classification
|
Anonyme (1987)
|
Anonyme (1967)
|
Anonyme (1987)
|
Mbalmayo
|
Clayey, koalinitic, isohypertermic, typic Kandiudilt
|
Sol ferralitique faiblement dessaturé appauvri jaune
|
Eutri - Ali - Haplic
Acrisol
|
I.2.5
Végétation
Le massif forestier de Mbalmayo est situé dans le
domaine de la forêt dense sempervirente et de la forêt humide semi
décidue (Letouzey, 1985). Du fait de leur proximité avec le
centre urbain, la réserve a subi et est encore sous la pression des
activités entropiques par le truchement des défrichements
culturaux. Ces défrichements ne sont pas intégraux, on peut
encore y observer des îlots ou minuscules tâches de forêt
restés intacts. La végétation naturelle est
constituée en majorité des espèces de la famille des
Sterculiaceae (Triplochiton scleroxylon, Sterculia rhinopetala,
Eribroma oblongum, Sterculia tragacantha, Cola spp.) et des
Ulmaceae (Celtis tessmannii, C. zenkeri, C. mildbraedii). A
cause de l'action des populations sur la forêt, notamment l'agriculture
itinérante et l'exploitation illicite du bois d'oeuvre, la
végétation présente actuellement une physionomie
dégradée.
I.2.6 Cadre humain et pratiques
culturales
Mbalmayo est peuplé en majorité par des
riverains pratiquant une agriculture de subsistance et de quelques
fonctionnaires et agents de l'état. On y trouve aussi des
sociétés d'exploitations forestières
représentées par les scieries produisant des
débités. Les terres sont mises en valeur suivant le principe de
l'agriculture itinérante sur brûlis sur défriches
forestiers. Généralement, après une période de
culture plus ou moins longue, les terres sont mises en jachères. On
distingue les jachères courtes (3-4 ans), les moyennes (5-10 ans) et
les longues (plus de 10 ans). A côté de cette pratique de
l'agriculture itinérante sur brûlis on a la culture du cacao qui
est la principale culture de rente de la zone. Les jardins de cases sont elles
aussi fortement implantés dans les us et coutumes et les zones
marécageuses sont quelques fois cultivées en période de
sécheresse.
I.2.7 Cadre institutionnel
Quelques organismes et structures de recherche oeuvrant dans
les domaines de l'agriculture et de la foresterie sont présents dans la
réserve de Mbalmayo. On peut citer : l'ENEF, l'IRAD, l'ONADEF
(ANAFOR), l'ICRAF (WAC), et l'IITA qui a servi de cadre au présent
travail. Cette dernière structure a été crée en
1967 avec pour principale mission d'accroître la productivité des
principales cultures vivrières et élaborer les systèmes
susceptibles de remplacer la jachère forestière ou la culture sur
brûlis dans les zones tropicales humides et semi humides (Anonyme, 1988).
Sa création au Cameroun date de 1991 ; elle mène ses
activités dans le « Benchmark » de l'IITA-HFC,
situé en dessous du 7e parallèle et qui couvre une
superficie de 1,54 millions d'hectares (Sonwa, 2004). Ce
« Benchmark » comprend trois blocs : les blocs de
Yaoundé, de Mbalmayo et d'Ebolowa. L'IITA abrite un certain nombre de
programmes dont le STCP orienté vers la promotion et le suivi des
cultures ligneuses pérennes comme le cacao et le café. Une
superficie de 1000 ha a été concédée à
cette institution par le gouvernement camerounais dans la réserve de
Mbalmayo.
I.3 REVUE DE LA
LITTERATURE
Cette partie regroupe des informations concernant non
seulement la biologie et l'ecologie des composantes principales de l'aire
d'étude que sont le bananier plantain (Musa spp.), le
framiré (Terminalia ivorensis) et le cacaoyer (Theobroma
cacao), mais aussi décrit les agroforêts cacaoyers et donne
un aperçu de l'action de l'ombrage sur la croissance des jeunes
cacaoyers.
I.3.1
Généralités sur les composantes du système
I.3.1.1 Bananier (Musa
spp.)
Le bananier est originaire de l'Asie du Sud-est où il
existe encore aujourd'hui une diversité d'espèces à
l'état sauvage. Son introduction en Afrique comme culture est fortement
discutée et serait située au 5e siècle
(Fogain, 1995). Les premières plantations apparaissent en Guinée
en 1931, puis quelques années plus tard au Cameroun
(Quénéhervé, 1988).
Le bananier est l'une des cultures vivrières les plus
appréciées et fait partie des systèmes de culture aussi
bien industriels que ruraux en Afrique (Bikoi, 1998). Il est
généralement cultivé pour ses fruits groupés en
régime. C'est une herbacée pérenne appartenant au groupe
des monocotylédones. La composition d'un bananier mature est la
suivante : un rhizome d'où partent des racines et des rejets ;
un pseudo-tronc de 1,5 à 8 m de hauteur
(Quénéhervé, 1988) constitué de gaines foliaires
s'imbriquant les unes dans les autres en cercle concentriques compacts et qui
se terminent par des élargies communément appelés
feuilles ; un régime comprenant des fruits groupés en
mains.
Le bananier appartient à la famille des
Musaceae qui compte deux genre : Musa et Ensete. Le
genre Musa compte une trentaine d'espèces originaires pour la
plupart des régions chaudes du continent asiatique et regroupe
l'ensemble des variétés comestibles qui dérivent
exclusivement de deux espèces : acuminata de génome
A et balbisiana de génome B. les variétés les
plus importantes sont généralement triploïdes. La
nomenclature couramment acceptée de ces clones indique la ploïdie
et l'origine génomique (Gowen et Quénéhervé,
1990).
Le bananier est comme de nombreuses espèces
cultivé sous l'influence des facteurs climatologiques et
édaphiques, il croît et se développe bien lorsque la
température moyenne annuelle est d'environ 28 °C avec minima et
maxima compris entre 16 °C et 32 °C, ses besoins en eau pouvant
être couverts avec 120-160 mm par mois (Fogain, 1995). Le bananier
supporte les sols meubles, bien aérés, de pH compris entre 4,0 et
8,0.
Les fruits des bananiers comestibles son stériles, ils
ne peuvent donc se multiplier par graine, la méthode traditionnelle de
propagation du bananier consiste au prélèvement des rejets sur
les souches mères. Les vitroplants livrés sur gélose sont
également employés pour la production en masse de matériel
végétal indemne de maladies. La technique par fragmentation qui
permet d'exploiter l'ensemble des bourgeons végétatifs
présents sur la souche mère et améliore également
la production. Les plants issus de fragmentation sont eux aussi indemnes de
maladies. Le traitement à l'eau bouillante des rejets est de plus en
plus conseillé pour les déparasiter avant la mise en terre
(Hauser, 2000).
I.3.1.2 Framiré
(Terminalia ivorensis)
Le framiré est une espèce de forêt dense
humide, de forêt sempervirente et de forêt semi- décidue.
Elle préfère la forêt secondaire ou le déboisement
cultural (Foahom, 1982 ; Thirakul, 1983). Son aire de distribution
s'étant en bande le long de la côte Ouest africaine depuis la
Guinée Conakry jusqu'au sud-ouest du Cameroun (Foahom, 1982,).
Le framiré est un grand arbre à feuilles
caduques groupées en touffe le long des rameaux. Il peut atteindre 50 m
de hauteur et 150 cm de diamètre. Sa cime est plus ou moins
triangulaire, légère à des branches verticillées et
horizontales. Son fut droit, cylindrique et élancé peut
aisément atteindre 35 m de hauteur sous branches ; son
inflorescence est une racème axillaire pubérulente, et ses fruits
sont des samares oblongues légères (Thirakul, 1983) ; la
dispersion de ses graines se fait par le vent (anémochorie) et sa
germination spontanée est appréciable lorsqu'il y à
ouverture dans la forêt. La durée de germination varie entre 2 et
7 sept semaines et le taux de germination est faible selon la classification de
Mensbruge qui considère comme « faible » les taux
compris entre 30 et 50 % (Foahom, 1982).
Son bois, tendre à mi-dur a une densité comprise
entre 0,45 et 0,60. C'est un excellent bois de déroulage
également utilisé en menuiserie. Il fait également parti
des espèces de moyenne révolution et est souhaitable pour
procurer de l'ombrage aux cacaoyers dans leur jeune âge (Wood et Lass,
1985).
Le framiré appartient à la famille des
Combretaceae. Dans son aire d'origine, il reçois des
précipitations de l'ordre de 1270 mm et ne supporte pas une longue
saison sèche surtout lorsqu'il est jeune. La température moyenne
doit varier entre 20 et 30°C, le degré hygrométrique
étant supérieur à 50 % (Foahom, 1982). Le framiré
est une essence de basse altitude, au Ghana il pousse jusqu'à 610 m et
au Cameroun on le rencontre jusqu'à 1219 m qui doit être son
altitude maximum. Les sols bien drainés argilo-limoneux ou limoneux sont
bien indiqués pour son bon développement (Foahom, 1982).
Le framiré est une essence de lumière et la
méthode sylvicole à lui appliquée doit être celle
qui permet un éclairement suffisant des plants dès la mise en
place (Foahom, 1982). Au Nigeria la méthode Taungya qui consiste en
l'allocation des plantations forestières aux paysans et où
l'entretien des cultures vivrières profite également aux arbres
est utilisée pour son établissement. Bien que la dispersion des
graines soient très souvent faite par anémochorie, la
méthode moderne de propagation utilise des plants élevés
en pépinière qui peuvent être plantés aussi bien en
sachets qu'en rosettes.
I.3.1.3 Cacaoyer (Theobroma
cacao)
Le cacaoyer est un arbre tropical originaire d'Amérique
Centrale et d'Amérique du Sud. Son introduction en Afrique date des
années 1800, cette culture a été introduite au Cameroun en
1886 (Sonwa et al., 2001) par l'administration coloniale allemande et
encouragée par les missionnaires. Les cabosses de cacao de même
que les graines de café avaient été distribuées de
façon sélective aux employés de la mission en guise de
récompense pour services rendus (Bidzanga, 2005).
Plante ligneuse pérenne du groupe des
dicotylédones, le cacaoyer est un arbre pouvant atteindre une vingtaine
de mètres sous forêt naturelle mais qui en culture est maintenu
à une hauteur de 6-8 m pour les besoins d'entretien et de
récolte. Lorsque les variétés sélectionnées
sont utilisées et que les conditions écologiques sont favorables,
l'arbre produit ses premiers fruits lorsqu'il est âgé de 3 ans
(Bidzanga, 2005) et atteint sa production maximale à dix ans, cette
production pouvant être maintenu pendant 20 à 25 ans lorsque la
plantation est bien entretenue.
Son fruit est une baie appelée
« cabosse » et un arbre peut produire en moyenne 150
cabosses par an, contenant chacune 30 à 40 graines (fèves). La
graine est prête à germer dès que le fruit est mûr
mais perd assez facilement son pouvoir germinatif dès qu'elle est
extraite de la cabosse.
Son système racinaire est pivotant et un important
réseau de racines latérales en est issu qui se développe
dans la couche humifère superficielle du sol. La longueur de la racine
pivotante varie de 0,80 et 1,5 m ou 2 m dix ans après la plantation
(Wood and Lass, 1987). Ces racines s'étalent sur une distance d'environ
5 à 6 m et constituent ainsi une importante zone d'absorption pour les
éléments nutritifs.
Le port de branches et des ramifications secondaire est
subhorizontal (plagiotropie), la croissance est discontinue et se fait par
poussées foliaires successives séparées par des
périodes de repos pendant lesquelles les bourgeons terminaux reprennent
leur dormance. Le cacaoyer peut fleurir toute l'année, Les fleurs
apparaissent sur le tronc et sur les branches âgées, de milliers
de fleurs sont produite annuellement, mais 1 à 5 % seulement de ces
fleurs seront pollinisées et formeront des cabosses. Ces fleurs sont
très petites, de couleur blanchâtre à rosée, elles
sont pentamères (5 sépales, 5 pétales, 5 étamines,
5 staminodes avec une ovaire à 5 loges contenant 6 à 10 ovules).
La pollinisation est essentiellement entomophile. Quoiqu'un faible pourcentage
seulement de fleurs soit pollinisé, l'arbre place trop de fruits pour
pouvoir les porter tous à maturité. Le cacaoyer dispose d'un
mécanisme de régulation permettant un arrêt du
développement de certains fruits (cherelles) à un certain stade
de leur développement. Ces fruits cessent de croître, se
ratatinent mais ne tombent pas de l'arbre. Ce dépérissement des
cherelles bien que très souvent confondu à une maladie n'est que
la manifestation d'un mécanisme physiologique régulateur
probablement sous le contrôle des hormones de croissance (Nichols, 1958,
cit. Braudeau, 1969). Les cabosses prennent 5 à 7 mois pour mûrir
et les cabosses mûres ne tombent pas de l'arbre.
Le cacaoyer appartient à la famille des
Sterculiaceae. Le genre Theobroma regroupe vingt deux
espèces dont une seule cultivée commercialement :
Theobroma cacao L. Les cacaoyers cultivés se repartissent en
trois groupes :
- les Criollo ont des cabosses vertes ou
rouges devenant orangées à maturité, verruqueuses, de
forme allongée, à sillons profonds et à coques minces et
tendres. Leurs amandes sont de couleur blanche. Ils ne correspondent cependant
qu'à 1 % de la production mondiale car ils sont fragiles et sensibles
aux maladies ;
- les Forastero ont des cabosses vertes devenant jaunes
à maturité, de forme ovale sans sillons profonds. Leur coque est
dure et épaisse, les amandes étant de couleur violet foncé
et plate. C'est le cacao le plus produit dans le monde (près de 80 %).
L'Amelonado africain est rattaché à ce groupe ;
- les Trinitario sont des hybrides des deux
premiers groupes. Ce cacao représente 20 % de la production mondiale
(Anonyme, 2002).
La gamme idéale de température pour le cacaoyer
est de minimum 18 à 21 °C et maximum 30 à 32 °C (Wood
et Lass, 1987 ; Bidzanga, 2005). Sa production commerciale de cacao est
limitée là où le minimum moyen en mois les plus froids est
au dessus de 13 °C. Si cette température descend en dessous de 10
°C pendant plusieurs nuits consécutives, le rendement est
susceptible d'être réduit. La défoliation et la mort de
l'arbre se produisent entre 4 et 8 °C, cependant le cacaoyer peut se
développer au dessus de 32 °C, la limite supérieure de la
température n'étant pas clairement définie.
La distribution des précipitations annuelles dans les
zones où se pratique la cacaoculture est comprise entre 1250 et 3000
mm.an-1. Le cacaoyer supporte les courtes périodes de
sécheresse, la durée de la saison sèche dans les zones de
culture ne doit pas excéder 3 mois. Les moyennes de
précipitations supérieures à 2500 mm peuvent avoir comme
incidence la recrudescence des maladies fongiques.
Le cacaoyer est cultivé sur une large gamme de types de
sols, ceux avec une fertilité moyenne élevée sont
préférables ; en général, il se
développe bien sur les sols profonds, perméables et
homogènes, riches en éléments minéraux et en
matière organique. Le cacaoyer préfère les sols
légèrement acides (pH compris entre 4,5 et 7) avec une
préférence autour de 6,5 (Wood et Lass 1987).
Les tentatives d'établissement de cacaoyères
sans ombrage très souvent échouent, une des principales causes
étant le vent qui provoque la chute des feuilles. Le cacaoyer
préfère les conditions calmes, les vents modérés
peuvent causer des problèmes lors de l'établissement. En
général le cacaoyer n'est pas cultivé dans les zones
emprunt aux cyclones (Wood et Lass, 1987).
Le semi direct des fèves en champ n'est pas
très conseillé car certains rongeurs en raffolent. Les plants
sont de ce fait très souvent issus des fèves semées dans
des sachets de polyéthylène et élevés sous abri en
pépinière. La durée du séjour en
pépinière varie entre 4 et 7 mois. Les parties
végétatives (boutures, greffons) sont également
sélectionnées lorsque des caractéristiques précises
sont recherchées.
I.3.2 Agroforêts
cacaoyers
I.3.2.1 Description des
agroforêts cacaoyers du Sud Cameroun
Les cacaoyères sont des écosystèmes
agroforestiers multistrates dont la gestion a pendant des décennies
été orientée vers la production du cacao en se servant de
l'ombrage fourni par les arbres. Ce sont des structures qui imitent la
forêt naturelle, végétation climax dans les basses terres
humides des tropiques (Norgrove, 1999 ; Sonwa, 2004). La stratification
horizontale et verticale des composantes qu'on y retrouve est un facteur
important de la durabilité. Les agroforêts cacaoyers du sud
Cameroun font de ce fait partis des systèmes durables d'utilisation des
terres dans les zones forestières d'Afrique centrale et de l'ouest
(Gockowski et Dury, 1999). Ces écosystèmes sont pour les
populations des zones productrices non seulement une source de revenus, mais
aussi contribuent au ravitaillement en bois de chauffe, bois de construction et
autres produits forestiers non ligneux. Les décoctions issues des
racines, feuilles et écorces sont également utilisées
à des fins thérapeutiques.
I.3.2.2 Implantation des
agroforêts cacaoyers
La création des agroforêts cacaoyers est
très souvent associée à la déforestation, surtout
en Afrique de l'ouest où le cacaoyer est cultivé sans ombrage
(Sonwa, 2004). Bien que dans ces conditions les rendements soient meilleurs, un
raccourcissement de la durée de vie des arbres a été
mentionné. La pratique agroforestière à base de cacaoyers
au Cameroun existe dans les provinces du Sud-ouest, de l'Est, du Centre et du
Sud. Installé sur des terres précédemment
forestières, les agroforêts cacaoyers sont des structures
permettant la sédentarisation des populations à travers le nombre
important d'associations végétales aux quelles ils peuvent se
prêter. L'approche couramment utilisée pour leur implantation
consiste au défrichement de la forêt et à la mise en place
des cultures vivrières pendant une ou deux saisons de culture, ce qui
permet d'améliorer la structure du sol et d'accroître le taux
d'infiltration d'eau du sol (Bidzanga, 2005). La végétation
préexistante à la création des agroforêts cacaoyers
joue un rôle primordial car certaines de ces espèces sont
conservées pour procurer de l'ombrage aux cacaoyers. Les espèces
d'importance socio-économique et/ou spirituelle sont également
conservées (Wood et Lass, 1987 ; Bidzanga, 2005) pendant que
d'autres sont laissées sur pieds par manque de matériaux
d'abattage appropriés. Quelques unes des espèces couramment
conservées sont : l'andok (Irvingia gabonensis), le kome
(Coula edulis), le njansang (Ricinodendron heudelotii). Les
cacaoculteurs par expérience connaissent les espèces les mieux
indiquées pour fournir de l'ombrage aux cacaoyers. Wood et Lass (1987)
rapportent que les espèces telles Terminalia spp.,
Chlorophora excelsa, Albizia spp., Ficus vogeliana
et Entandrophragma spp. sont souhaitables pour jouer ce
rôle alors que Piptadeniastrum africanum, Pentaclethra
macrophylla, Cola nitida et autres Cola spp. sont
rejetées par les planteurs pour la simple raison qu'elles peuvent
être attaquées ou servir d'asile aux parasites et maladies du
cacaoyer.
Le cacaoyer est souvent planté en association avec les
cultures telles que le maïs (Zea mays) et le bananier plantain
(Musa spp.) qui lui fournissent un ombrage temporaire dans son jeune
âge. Les jachères de différents âges sont
utilisées pour l'implantation des cacaoyères (Fig. 3)
Fig. 3. Itinéraire
de création des agroforêts cacaoyers (Bidzanga, 2005).
I.3.3 Lumière et
croissance du cacaoyer
Le cacaoyer est originaire de la grande forêt
amazonienne où il pousse sous le couvert des arbres plus grand que lui,
mais on sait aujourd'hui qu'un rendement plus important peut être obtenu
en supprimant l'ombrage dans certaines conditions. La réduction de
l'ombrage doit être accompagnée d'un apport en fertilisant
(Murray, 1975 cit. Wessel, 1987). L'arbre d'ombrage n'arrête pas
seulement une partie de la lumière (Braudeau, 1969) il a
également un effet sur son spectre (Norgrove, 1999) et sur d'autres
facteurs du microclimat de la cacaoyère. De par ses potentialités
photosynthétiques et la quantité optimale d'éclairement
qu'il peut utiliser, le cacaoyer ne peut pas être considéré
comme une plante d'ombre typique (Guers, 1985 ; Bidzanga, 2005).
L'absorption de CO2 par le cacaoyer augmente avec l'activité
photosynthétique jusqu'à un optimum correspondant à 25 %
de la luminosité totale alors qu'un effet dépressif pouvant
affecter sa croissance est signalé pour des niveaux d'éclairement
supérieure a cette valeur (Raja et Keith, 1987). Les travaux
menés par Braudeau (1969) à Trinidad rapportent que la croissance
en diamètre des jeunes cacaoyers est meilleure lorsque ceux-ci
reçoivent 50 % de la lumière totale avec apport ou non de
fertilisants.
La croissance du cacaoyer est également liée
à son alimentation en eau, l'ombrage lui permet de se protéger
contre une transpiration excessive et contribue à la conservation de la
disponibilité en eau du sol. L'ombrage permet également
d'éviter le stress hydrique, contribue au maintient de la
température et à l'atténuation de la vitesse du vent au
sein de la cacaoyère. Là où la disponibilité de
l'eau n'est pas un problème, les jeunes cacaoyers peuvent se
développer assez rapidement en l'absence d'ombrage si un apport en
éléments fertilisants leurs est fourni (Alvim, 1965).
I.3.4 Ombrage et
fertilité
La conduite en plein soleil nécessite un
supplément en eau et en éléments nutritifs. L'arbre
d'ombrage tout en étant source de revenu économique susceptible
de contribuer à l'achat d'intrants est également très
important pour le maintien et l'amélioration des
propriétés physiques et chimiques du sol. Les racines des arbres
permettent la capture des éléments minéraux
lessivés qui se trouvent dans les couches profondes pour les restituer
à la surface à travers la litière. La production de 8445
kg.ha-1.an-1 de litière permet de retourner au sol
52, 4, 38, 89 et 26 kg.ha-1 respectivement d'N, de P, de K, de Ca,
et de Mg (Boyer, 1973, cit. Sonwa, 2004). Wessel (1987) rapporte
également la restitution de 79 kg d'N et de 4,5 kg de P pour la chute de
5 tonnes de litière forestière. La capacité de fixatrices
d'azote des légumineuses peut également être mise à
contribution en vue d'une amélioration substantielle des apports en
éléments fertilisants dans les cacaoyères si les
légumineuses y sont introduites comme arbres d'ombrage.
I.3.5 Lutte contre les
mauvaises herbes.
Une "mauvaise herbe" où plante adventice est une plante
qui pousse à un endroit où elle n'est ni désirable, ni
initialement plantée (Klingman et Ashton, 1982). Les adventices
annuelles complètent leur cycle en une année et sont plus faciles
à combattre alors que les pérennes étendent leur cycle sur
plus de deux années. Tous sont susceptibles d'être
inventoriés dans les agroforêts cacaoyers et leur importance varie
d'un endroit à un autre particulièrement en fonction du
pourcentage d'ombrage. C'est au cours des premières années qui
suivent l'installation en champ des cacaoyers que ces mauvaises herbes causent
le plus de dommages aux cacaoyers. Traditionnellement, les mauvaises herbes
sont combattues par le défrichage à une fréquence
dépendant de la vitesse de croissance des herbes. Elles sont
coupées à 5 cm du sol, la colonisation des couches superficielle
par les racines traçantes interdisant tout travail du sol, même le
sarclage (Wood et Lass, 1987).
Le défrichage a été pendant de nombreuses
années la principale méthode de lutte contre les adventices, il
est cependant de plus en plus remplacé par le désherbage chimique
pour trois principales raisons :
- les cacaoyers sont plantés sous des conditions qui
favorisent la croissance des adventices ;
- il est établi que les cacaoyers sont très
sensibles à la concurrence des adventices dans leur jeune
âge ;
- l'emploi des herbicides semble être une solution
économique.
La protection du sol par la canopée des arbres est
également déterminante pour ce qui est de la production des
adventices, un ombrage léger ou nul permettant l'établissement
des graminées et des espèces comme Chromoleana odorata.
Les différents groupes ou familles de mauvaises herbes
affectent différemment la croissance des jeunes cacaoyers. Certaines
graminées avec leur système racinaire traçant
concurrencent fortement les cacaoyers dans leur jeune âge pour les
substances nutritives et pour l'eau en l'absence d'ombrage, par ce que les
cacaoyers ont leurs racines nourricières dans les premiers
centimètres du sol (Wood et Lass, 1987). Un essai d'association de
Chromoleana odorata et des jeunes cacaoyers a été
mené par Oppong et al., (1993) et a montré que
cet adventice était particulièrement nuisible au
développement des jeunes cacaoyers même à une
densité réduite de 80 tiges/m2, aucun cacaoyers
n'ayant survécu à leur concurrence au-delà de 15 mois.
L'action de la fréquence de défrichage sur la croissance des
jeunes cacaoyers et sur production des mauvaises herbes avec comme estimateur
de croissance les biomasses sèches produites des cacaoyers et des
mauvaises herbes après 22 semaines a également été
étudiée au Ghana par Ruinard (1966). Il ressort de cet
étude qu'un bon défrichage permet un bon développement des
cacaoyers en même temps qu'il réduit de façon très
significative la biomasse produite des adventices alors qu'un mauvais
défrichage contribue plutôt à une augmentation de leur
production (Tableau IV).
Tableau IV. Effet des
mauvaises herbes sur la croissance des jeunes cacaoyers (Ruinard, 1966, cit.
Wood et Lass, 1987).
Traitements
|
Moyenne de biomasse sèche par plant (g)
|
Biomasse totale des mauvaises herbes (t.ha-1)
|
Pas de défrichage
|
1,83
|
5,00
|
Mauvais défrichage
(7 semaines)
|
5,26
|
5,76
|
Bon défrichage
(2-4 semaines)
|
9,04
|
0,27
|
CHAPITRE II. MATERIEL ET
METHODE
II.1 MATERIEL ET
STRATIFICATION DES COMPOSANTES
DU SYSTEME
Un matériel biologique non identifié,
essentiellement de variété locale a été
utilisé au cours de cette expérimentation pour ce qui est de la
culture prioritaire (cacaoyer), mais deux approches de mise en place ont
été adoptées. Dans la première approche, les plants
âgés de 10 mois environ, élevés en
pépinière et hors sachet sur un substrat composé d'un
mélange de sciure de bois et de terre ont été
utilisés. Dans la seconde approche les fèves issues de cabosses
fraîchement récoltées dans les plantations paysannes ont
été utilisées et installées par semis direct dans
les parcelles d'études.
Les espèces telles Terminalia ivorensis,
Musa spp. et les autres ligneux associés du système ont
servi à fournir et faire varier l'ombrage. Les différentes
composantes étaient disposées en strates avec à
l'étage supérieure le framiré, à la moyenne le
bananier/plantain, les sémenceaux de cacaoyers partageant avec les
mauvaises herbes la strate herbacée (Fig 4).
Lumière
Lumière
Musa spp.
T. cacao
Mauvaises herbes
T. ivorensis
Fig. 4. Illustration de la
disposition verticale des espèces associées dans les parcelles
d'étude.
II.2 METHODE
La mise en place de l'expérimentation a
nécessité la réalisation d'un certain nombre
d'activités et l'approche adoptée pour la réalisation
demeure celle qui est décrite ci-dessous.
II.2 .1.
Délimitation des parcelles d'étude et des unités
expérimentales
L'espace sur lequel se déroule cette étude est
constitué de 24 parcelles de dimension 25 x 25 m, soit 625
m2. Cette délimitation avait été faite
précédemment à ces travaux pour 12 d'entre elles,
réparties de façon éparse et planté de bananier
plantain (Musa spp.) suivant un espacement de 2,5 x 2,5 m soit 110
tiges par parcelle. Le dimensionnement des parcelles restantes a
été fait au moyen du double décamètre et des
ficelles. Des jalons badigeonnés de peinture rouge étaient
placés aux quatre angles de chacune des parcelles. Chacune des parcelles
était par la suite divisée en deux sous parcelles de dimension
12,5 x 25 m soit 312,5 m2, représentant chacune une
unité expérimentale.
II.2.2 Echantillonnage des
mauvaises herbes
La terminologie de mauvaises herbes dans le cadre de ce
travail renvoi à l'ensemble des espèces végétales
pouvant être inventoriées dans les différentes
unités expérimentales autres que celles ayant été
citées comme appartenant au système. Cette terminologie est assez
relative et une espèce peut être considérée ici
comme mauvaise alors qu'elle a été citée comme utile
(alimentaire) ou améliorante des propriétés physique et
chimique des sols par d'autres travaux.
La méthode des quadrats a été
utilisée pour l'échantillonnage des mauvaises herbes. Pour
éviter le prélèvement dans une unité
expérimentale du matériel végétal provenant d'une
autre unité, une aire d'échantillonnage de 19 x 21 m était
définie dans la partie centrale de chacune des parcelles. Des couloirs
de 50 cm y étaient dégagés à la machette et
à des distances définies pour faciliter la circulation pour un
prélèvement efficient des mauvaises herbes (adventices). Douze
prélèvements au moyen d'un cadre en fer de 0,75 x 0,75 m
étaient fait dans chaque parcelle, dont 6 par unité
expérimentale; les positions de prélèvement ainsi que les
parcelles ayant été notées préalablement (Fig. 5).
25 m
7 m
9 m
Unité expérimentale
Unité expérimentale
3 m
2 m
12,5 m
12,5 m
Fig. 5. Dispositif
d'échantillonnage des mauvaises herbes dans les parcelles
expérimentales.
: Position de prélèvement
des échantillons
Les prélèvements étaient faits au moyen
d'une machette et d'un sécateur. Le matériel
végétal frais présent dans l'espace limité par le
cadre était prélevé à ras du sol et emporté
dans des enveloppes d'échantillonnage puis trié et repartie en
quatre types : Chromoleana odorata, autre
dicotylédones, graminée et autre monocotylédones.
L'ensemble des espèces du même type étaient
conservées dans des enveloppes portant des indications (date
d'échantillonnage, parcelle, type de mauvaise herbe, position de
prélèvement). Les échantillons ainsi
prélevés, triés et côtés étaient
transportés pour séchage au four de la station IITA de Mbalmayo
à une température de 65 °C. Après le séchage,
les échantillons étaient pesés au moyen d'une balance
électronique de marque Sartorius de précision 0,1 g , la balance
étant calibrée de manière à prendre en compte le
poids des enveloppes. Les données ainsi collectées étaient
notées sur des fiches d'évaluation portant toutes les indications
, puis saisies sous Excel où des calculs étaient faits pour une
détermination en tonne par hectare (t.ha-1) de la biomasse
sèche des différents types de mauvaises herbes par unité
expérimentale.
Cette opération de prélèvement des
mauvaises herbes a été répétée trois fois au
cours de cette étude, chacune des séances précédant
le défrichement de l'ensemble des unités expérimentales.
Les échantillons prélevés ont été
divisés en trois types (C. odorata, graminées et autres
espèces) au cours de la première évaluation et en quatre
à partir de la seconde, une distinction étant faite entre
monocotylédones et dicotylédones.
II.2.3 Conduite des
opérations d'entretien
L'activité d'entretien au cours de cette étude a
consisté exclusivement au défrichage des parcelles. Chacune des
parcelles étant constituée de deux unités
expérimentales soumises à deux régimes de
défrichage différents. Une moitié des unités
expérimentale était défrichée toutes les 6 semaines
alors que l'autre moitié était défrichée toutes
les 12 semaines, les unités devant faire l'objet de chacun des
régimes de défrichage avaient été définies
au début de l'expérimentation. Avant chaque séance de
défrichage partiel (6 semaines), une matérialisation par
ouverture d'un petit couloir de 1 m de large permettait de distinguer les
unités devant être défrichées de celles ne devant
pas l'être. Les herbes étaient également
dégagées autour des jeunes cacaoyers avant le défrichage
proprement dit. La main d'oeuvre pour la réalisation du travail
était constituée de quelques riverains travaillant comme
temporaires
II.2.4 Densité de
plantation
Le piquetage et la trouaison sont deux étapes
essentielles de la mise en place des agroforêts cacaoyers, elles
définissent la densité des arbres à l'hectare. La
meilleure densité étant celle qui permet une bonne production
avec un rendement économique élevé (Wood et Lass, 1987).
Il n'existe pas d'espacement standard pour la plantation des cacaoyers au
Cameroun. La littérature fait mention de l'obtention de rendements
acceptables pour des espacements compris entre 2,3 x 2,3 m et 3,0 x 3,0 m. La
distance entre les cacaoyers varie d'un pays à un autre et est fonction
d'un certain nombre de facteurs dont la nature du sol (propriétés
physiques et chimiques), les conditions climatiques et les méthodes
culturales qui y sont appliquées. L'espacement adopté pour ce
travail a été inspiré par les travaux de Lachenaud (1987)
et par le mémento de l'agronome (2002) qui proposent pour le Cameroun
des espacement de 2,5 x 2,5 m entre les cacaoyers. L'existence dans le
perimètre d'étude de quelques unités planté de
plantain espacé de 2,5 x 2,5 m a également orienté notre
choix de cet espacement.
Le piquetage a été fait au moyen d'un double
décamètre et de ficelles pour un bon alignement des plants. Les
piquets utilisés pour la matérialisation de l'emplacement futur
des plants étaient collectés dans la brousse environnante. La
trouaison était faite à l'aide des pioches, la configuration des
trous de plantation étant 20 x 20 x 30 cm. Le model adopté
était tel que chaque cacaoyer se retrouvait entre 4 tiges de
bananier plantain dans les unités expérimentales qui en
contenaient. Neuf lignes de plantation de 10 trous chacune étaient ainsi
réalisées dans chacune des parcelles dont 4 lignes par
unité expérimentale et une servant de limite entre les dites
unités (Fig. 6).
25 m
? ? ? ? ? ? ?
? ? ? ?
? ? ? ? ? ? ?
? ? ? ?
Unité
expérimentale
12,5m ? ? ? ? ? ?
? ? ? ? ?
? ? ? ? ? ? ?
? ? ? ?
? ? ? ? ? ? ?
? ? ? ?
? ? ? ? ? ? ?
? ? ? ?
Unité
expérimentale
? ? ? ? ? ?
? ? ? ? ?
12,5m ? ? ? ? ? ?
? ? ? ? ?
? ? ? ? ? ? ?
? ? ? ?
2,5m
? ? ? ? ? ? ?
? ? ? ?
2,5 m
Fig. 6. Disposition
horizontale des composantes (T. cacao et Musa spp.) dans les parcelles
expérimentales.
? Musa spp. Theobroma cacao
II.2.5 Plantation des cacaoyers
Les plants de cacaoyers élevés en germoir sur un
substrat composé d'un mélange de sciure de bois et de terre
étaient suffisamment arrosés, puis arrachés sans terre,
conservés dans des bassines et transportés sur une distance
d'environ 8 km pour leur mise en place en champ aux premières heures de
la matinée. Le nombre important de cacaoyers à planter ainsi que
leur statut à racines nues ont conduit à l'utilisation d'une
main-d'oeuvre pour la plupart composé de lycéens en vacance pour
éviter de faire subir aux plants un stress hydrique élevé.
L'installation de ce type de matériel s'est déroulée du
26 juillet au 04 août, période correspondant à la petite
saison sèche. Après les premières pluies, les plants
à racines nues n'ayant pas pu s'adapter ont été
remplacés par semis direct avec du matériel végétal
(fèves) fraîchement récoltés dans les plantations
paysannes entre le 24 et le 28 Août 2004. La source
d'hétérogénéité induite par l'apport de ce
nouveau type de matériel végétal a été prise
en compte dans la suite du travail. Un effectif de 90 cacaoyers espacés
de 2,5 m les uns des autres était ainsi installé dans chaque
parcelle avec 40 cacaoyers par sous-parcelle (unités
expérimentale) et 10 à leur intersection, limite séparant
les deux régimes de défrichage.
II.2.6 Evaluation du
pourcentage de couverture de la canopée
Située à plusieurs dizaines de mètres
de hauteur, la canopée est formée par la strate
supérieure de quelques mètres d'épaisseur où se
trouve le maximum du feuillage des arbres. C'est là que la
majorité de l'énergie est captée et que les
précipitations sont absorbées par le feuillage. On y trouve
également une faune abondante et particulière.
Le pourcentage de couverture de la canopée a
été estimé non seulement à travers une prise de la
circonférence à hauteur de poitrine des ligneux du
système, mais aussi par photographie de la canopée au moyen d'un
caméscope numérique. Préalablement à ce travail, le
contour des arbres avait été marqué à la peinture
à 1,30 m du sol. Un piquetage avait également été
fait sur une surface de 15 x 15 m dans la partie centrale de chacune des
parcelles, les piquets étant espacés de 5 m les uns des autres.
Seize positions dont 8 par unités expérimentale étaient
ainsi matérialisées pour la prise des photographies. La
réalisation des photos exigeait un ciel légèrement nuageux
masquant le bleu du ciel et sans brouillard afin d'éviter les confusions
possible entre le bleu du ciel et le vert du feuillage au moment du traitement
des images. Les photographies verticales de la canopée étaient
faite à l'aide d'un appareil photographique de marque Minolta
monté sur un dispositif à trois pattes de 50 cm de hauteur. Les
photos étaient réalisées dans l'ordre croissant de
numérotation des parcelles et des positions de prise de vues (Fig. 7),
la résolution des images étant de 1600 x 1200 pixels (1,92 x
106 pixels) par image.
Les images obtenues étaient envoyées pour
traitement à la station IITA de Yaoundé en vue de la
détermination du pourcentage de couverture de la canopée par le
feuillage et par les branches des arbres. Le principe de traitement consistait
au recollement des images obtenues dans chaque unité
expérimentale aux moyen de deux logiciels de traitements d'images :
Minolta Dimage Viewer® pour transformer en blanc la coloration
du ciel, renforcer les zones de faible coloration de la canopée et
transformer le feuillage en noir. Quant à Paint Shop
Pro® il a servi à la conversion des fichiers images en
fichier binaire en vue de la détermination du rapport existant entre les
pixels noirs et les blancs.
25 m
? ?
? ?
Unité
expérimentale
12,5 m
? ?
? ?
? ?
? ?
Unité
expérimentale
12,5 m 5 m
? ?
? ?
5 m
Fig. 7. Illustration du
dispositif pour l'estimation de l'ombrage dans les parcelles
expérimentales.
? : Matérialisation des emplacements
pour les photographies
Le pourcentage de couverture de la canopée par
unité expérimentale était obtenu par calcul de la moyenne
des différents pourcentages obtenus des images de cette sous parcelle.
Quarante huit niveaux d'ombrage représentant les 48 unités
expérimentales étaient ainsi obtenus au terme de chaque
évaluation. L'activité d'évaluation de la canopée a
été répétée quatre fois, au courant des mois
d'août et novembre 2004 puis de mars et juillet 2005. Compte tenu de la
qualité continue des valeurs du pourcentage de couverture de la
canopée dans les différentes unités expérimentales
(3,57 - 64.2 %), une répartition en quatre classes d'ombrage a
été faite à partir des photographies
réalisées en août 2004 afin de faciliter l'analyse des
résultats (Tableau V).
Tableau V.
Répartition en classe des différents niveaux de couverture de la
canopée.
Classes d'ombrage
|
couverture de la canopée (%)
|
Nombre d'unités expérimentales par classe
|
Très faible
|
0 - 15
|
12
|
Faible
|
15 - 30
|
12
|
Moyen
|
30 - 45
|
12
|
Fort
|
45 - 64
|
12
|
II.2.7 Collecte des
données sur la croissance des jeunes cacaoyers
Après la mise en place des plants à racines nues
une première évaluation a été faite pour collecter
les données de base nécessaires dans la suite du travail. Les
paramètres observés portant sur l'adaptabilité et la
survie, puis sur l'évolution des paramètres de la croissance
aérienne que sont le diamètre, la hauteur et le nombre de
feuilles vertes présentent sur chacun des jeunes cacaoyers au moment de
l'évaluation. L'adaptabilité ici fait référence
à la capacité des plants à supporter les conditions du
milieu après leur installation au champ alors que la survie renvoie aux
variations survenues dans le nombre total de plants vivants entre deux
évaluations.
Deux équipes constituées de deux personnes
chacune étaient constituées pour faciliter et
accélérer le travail, l'une des personnes prenait les mesures que
l'autre reportait sur des fiches d'évaluation conçues de
manière à donner des informations précises concernant les
parcelles et les plants évalués.
Le diamètre était mesuré à 5 cm du
sol à l'aide d'un pied à coulisse de précision 0,01 mm et
d'un gabarit préfabriqué permettant de marquer l'endroit exact
où les mesures de la hauteur et du diamètre devaient être
effectuées. La hauteur était également mesurée
à 5 cm du sol l'aide d'un mètre ruban de 1,5 m de longueur. Les
feuilles étaient comptés et seules les feuilles vivantes et
vertes étaient prises en considération. Celles issues de
nouvelles poussées foliaires et encore rougeâtres de même
que celles ayant séchées ou jaunies n'étaient pas
comptées. Les plants vivants de 80 positions bien définies
étaient évalués dans chacune des parcelles d'étude
dont 40 dans chaque unité expérimentale. Les cacaoyers de la
5ème ligne de plantation n'étaient pas
évalués du fait de leur situation à l'intersection des
deux régimes de défrichage. Les données sur la performance
de chaque cacaoyer était collectées à intervalle de trois
mois et quatre séances d'évaluations ont été
organisées entre août 2004 et juillet 2005.
II.3 ANALYSE DES
DONNEES
II.3.1 Dispositif
expérimental
Trois principaux facteurs ont été testés
au cours de ce travail : le taux de couverture de la canopée avec 4
modalités (0 à 15 % de couverture, 15 à 30 % de
couverture, 30 à 45 % de couverture et enfin 45 à 64 % de
couverture), le défrichage avec deux modalités liées au
régime de défrichage des unités expérimentales de
la même parcelle d'étude dont l'une était
défrichée toutes les 6 semaines et l'autre toutes les 12
semaines. Quant au facteur type d'association, il a porté sur la
présence ou non de plantain dans les unités
expérimentales. La combinaison de l'ensemble des modalités a
permis l'obtention de 16 traitements et le dispositif a été
randomisé par élimination de certaines sous parcelles afin de
décongestionner certaines classes de couverture de la canopée et
équilibrer le nombre d'unités expérimentales dans chacune
d'elles.
II.3.2 Analyse statistique des
données
Les données ont été arrangées
suivant les variables indépendante : taux de couverture de la
canopée, fréquence de défrichage, présence/absence
de bananier plantain. Les variables dépendantes portaient sur la
biomasse des différents groupes de mauvaises herbes et les
paramètres de performance des jeunes cacaoyers : pourcentage de
survie, hauteur, diamètre et nombre de feuilles. Les moyennes ont
été calculées pour l'ensemble des variables
dépendantes dans les différentes unités
expérimentales. La survie et l'adaptabilité ont été
déterminés après transformation suivant la formule :
T = Nv où et Ni représentent respectivement le nombre de
plants vivants et le nombre de plants initialement plantés et T le taux
de survie. L'analyse des variances a été faite suivant la
procédure GLM (Modèle Générale Linéaire) du
logiciel d'analyse statistique SAS®V8 et le LSMEAN a permis de
calculer les moyennes qui ont été comparées au seuil
de significativité de p=0,05.
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 RESULTATS
III.1.1 Caractérisation
de l'ombrage
III.1.1.1 Variation de
l'ombrage dans les différentes classes de canopée
L'ombrage dans différentes classes de couverture de la
canopée n'est pas resté stable tout au long de la période
d'observation, l'analyse des variances a révélé
l'existence de différences hautement significatives entre les classes au
terme des évaluations successives (p<0,0001). Les pourcentages les
plus faibles ont été observés au mois d'août alors
qu'une évolution continue de ce paramètre a été
observée entre mars et juillet (Tableau VI). L'ombrage en novembre 2004
et en juillet 2005 a été sensiblement la même dans les
différentes classes avec de légères augmentations en
juillet 2005. L'effet de la présence du plantain sur le pourcentage de
couverture de la canopée n'a été observé au
début de l'étude alors que entre mars et juillet 2005, la
présence du plantain a contribué à une hausse
significative du pourcentage de couverture de la canopée (p<0,0358).
Tableau VI. Evolution du
pourcentage de couverture de la canopée dans les classes d'ombrage.
Pourcentage de couverture par la canopée
|
Classes
|
août-04
|
nov-04
|
mars-05
|
juil-05
|
0-15%
|
9,96
|
28,91
|
24,82
|
34,21
|
15-30%
|
22,64
|
61,23
|
38,31
|
61,68
|
30-45%
|
38,2
|
75,69
|
48,25
|
77,9
|
45-64%
|
53,34
|
77,37
|
57,11
|
80,41
|
III.1.1.2 Relation entre la
circonférence à hauteur de poitrine et le pourcentage de
couverture de la canopée
La régression a permis de ressortir une
corrélation positive (R² = 0,63) entre la moyenne du pourcentage de
couverture par la canopée au terme des différentes
évaluations et la circonférence cumulée des arbres
mesurée à hauteur de poitrine (Fig. 8). Elle montre que le
pourcentage de couverture de la canopée évolue avec
l'augmentation de la circonférence cumulée des arbres dans
chacune des unités expérimentales.
Fig. 8. Relation entre la
circonférence cumulée des arbres mesurée à hauteur
de poitrine (1,30 m) du sol et le pourcentage de couverture par la
canopée.
III.1.2 Performance des jeunes
cacaoyers
Les résultats présentés ici concernent la
période comprise entre 90 et 270 jours après plantation pour les
plants prélevés en germoir puis installés à racines
nues et la période comprise entre 70 et 250 jours après
plantation pour les plants installés par semis direct. Cette distinction
ayant été induite par le pourcentage des pertes relativement
important enregistré après la mise en place des plants à
racines nues.
III.1.2.1 Evaluation des pertes
en cacaoyers
Chez les plants issus de la plantation à racines nues
87 % de pertes ont été enregistrées après
l'installation en champ. Le pourcentage de plants issus de semis direct ayant
pu s'adapter 70 jours après plantation a été de 66,84 %.
L'évaluation de la survie a porté sur 13 % de des plants
installés à racines nues et 66,84 % des plants installés
par semis direct. Les pertes en plants installés à racines nues
entre 90 et 270 jours après plantation ont été de 23 %
contre 13 % chez les plants installés par semis direct entre 70 et 250
jours après plantation.
Les pertes induites par le pourcentage de couverture de la
canopée chez les plants installés à racines nues ont
été comprises entre 25 et 44 % dans les différentes
classes alors que chez les plants installés par semis direct ces pertes
étaient comprises entre 10 et 20 % (Fig. 9). L'observation de
l'interaction ombrage/plantain a permis de constater que dans la classe 0-15 %
les pertes étaient plus importantes dans les unités
expérimentales ne contenant pas du plantain chez les plants
installés à racines nues, ce qui n'était pas le cas pour
les plants installés par semis direct.
Fig. 9. Pourcentage des
pertes en jeunes cacaoyers dans les classes de la canopée entre 90 et
270 jours après plantation pour les plants installés à
racines nues puis entre 70 et 250 jours après plantation pour les plants
installés par semis direct.
L'influence du régime de défrichage sur la
survie au courant de la même période a révélé
que les pertes étaient plus importantes chez les plants installés
à racines nues (35 %) lorsque le défrichage était
effectué a intervalle de 12 semaines contre 26 % lorsque les
séances de défrichages étaient ramenées de 6
semaines. Pour les plants installés par semis direct, les pertes ont
été évaluées à 16% dans les deux
fréquences de défrichages (Fig. 10).
(#177; 8,61)
(#177; 4,31)
(#177; 12,09)
(#177; 6,03)
Fig. 10. Pourcentage des
pertes en jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après plantation chez
les plants installés à racines nues puis entre 70 et 250 jours
après plantation chez les plants installés par semis direct dans
les deux régimes de défrichages.
( ) Ecart-type
Un effet significatif de la présence du plantain sur la
survie des jeunes cacaoyers a été observé chez les plants
installés à racines nues (p<0,01) ; les pertes
étant moins importantes dans les unités expérimentales
contenant du plantain (27 %), contre 37 % dans les unités n'en contenant
pas. Chez plants installés par semis direct, les pertes ont
été de 16 % aussi bien en présence qu'en l'absence du
plantain (Fig. 11).
(#177; 6,33)
(#177; 2,28)
(#177; 3,21)
(#177; 2,73)
Fig. 11. Pourcentage des
pertes en jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après plantation chez
les plants installés à racines nues puis entre 70 et 250 jours
après plantation chez les plants installés par semis direct en
présence et en l'absence du plantain. ( ): Ecart-type
III.1.2.2 Hauteur moyenne des
jeunes cacaoyers
L'analyse des variances a révélé un effet
significatif de la canopée sur la croissance en hauteur des plants
installés à racines nues 270 jours après plantation
(p=0,0254). Un effet significatif de la présence du bananier plantain a
également été noté dans le même temps (p
<0,004) chez ce type de matériel végétal, alors
qu'aucun effet du régime de défrichage n'a été
observé. L'augmentation en hauteur entre 90 et 270 jours après
plantation chez les plants installés à racines nues a
été comprise entre 16 et 35 cm, cette augmentation était
plus importante dans la classe de 0-15 % de couverture par la canopée.
Chez les jeunes cacaoyers installés par semis direct,
l'analyse de variances n'a pas révélé l'existence de
différences significatives 70 jours après plantation. Il a
cependant été constaté que la croissance en hauteur
était plus importante dans les classe 0-15 % et 15-30 %. Entre 160 et
250 jours après plantation la hauteur moyenne des plants
installés par semis direct était plus importante dans la classe
45-64 %. De façon générale, l'augmentation la plus
importante (27 cm) a été observée dans la classe 45-64 %
alors que la plus faible (21 cm) a été obtenue dans la classe
0-15 % (Fig. 12).
L'évaluation de la hauteur moyenne des jeunes cacaoyers
dans les deux régimes de défrichages (6 et 12 semaines) a permis
de constater que chez les plants installés à racines nues
l'augmentation en hauteur était de 5 cm plus importante lorsque le
défrichage était fait à intervalle de 12 semaines alors
que chez les plants installés par semis direct la hauteur moyenne
était de 1 cm seulement plus importante dans les unités
expérimentales défrichées à intervalles de 6
semaines. (Fig. 13).
Fig.12. Variations de la
hauteur moyenne des jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après
plantation chez les plants installés à racines nues puis entre 70
et 250 jours après plantation chez les plants installés par semis
direct dans les différentes classes de couverture par la canopée.
(#177; 3,79)
(#177; 1,02)
(#177; 1,53)
(#177; 2,21)
Fig. 13. Variations de la
hauteur moyenne des jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après
plantation chez les plants installés à racines nues puis entre 70
et 250 jours après plantation chez les plants installés par semis
direct dans les deux fréquences de défrichages. ( ):
Ecart-type
Un effet significatif de la présence de plantain sur la
croissance en hauteur des plants installés à racines nues a
été observés au terme des différentes
évaluations (p<0,015). L'accroissement en hauteur étant de 8
cm plus élevé dans les parcelles contenant du plantain chez les
plants installés à racines nues alors que chez les plants
installés par semis direct, aucun effet de la présence du
plantain sur la croissance en hauteur n'était observé. (Fig. 14).
(#177; 4,75)
(#177; 2,97)
(#177; 5,72)
(#177; 4,03)
Fig. 14. Variations de la
hauteur moyenne des jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après
plantation chez les plants installés a racines nues puis entre 70 et 250
jours après plantation chez les plants installés par semis direct
en présence ou en l'absence du plantain. ( ): Ecart-type
III.1.2.3 Diamètre moyen
des jeunes cacaoyers
Un effet significatif des classes de la canopée sur la
croissance en diamètre des plants installés par semis direct a
été noté 70 jours après plantation (p=0,007), les
diamètres étant ont été plus important dans les
classes de faible ombrage. Entre 70 et 250 jours après plantation, une
inversion de la tendance a été observée, le
diamètre moyen étant plus important dans les classes de
pourcentage de couverture les plus élevé. L'analyse des variances
n'a pas révélé un effet des classes de la canopée
sur la croissance en diamètre des plants installés à
racines nues. Il a cependant été constaté que
l'augmentation en diamètre des plants installés à racines
nues entre 90 et 270 jours après plantation dans les différentes
classes de la canopée a été de 7 mm pour la classe 0-15 %
contre 1,5 mm seulement dans la classe 30-45 %. Chez les plants
installés par semis direct, l'augmentation du diamètre moyen a
été plus importante dans la classe 45-64 % avec 5,02 mm
d'augmentation contre 3,14 mm d'augmentation dans la classe 0-15 % (Fig. 15).
Fig. 15. Variations du
diamètre moyen des jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après
plantation chez les plants installes a racines nues puis entre 70 et 250 jours
après plantation chez les plants installes par semis direct dans les
différentes classes de couverture de la canopée.
Le défrichage à intervalle de 12 semaines tout
comme celui à intervalle de 6 semaines n'a pas affecté de
façon significative la croissance en diamètre des jeunes
cacaoyers. Il a Cependant été observé, que l'augmentation
du diamètre moyen des plants installés par semis direct
était plus importante sous les deux régimes de défrichage
(Fig. 16).
(#177; 1,79)
(#177; 1,09)
(#177; 1,66)
(#177; 2,21)
Fig. 16. Variations du
diamètre moyen des jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours après
plantation pour les plants installés à racines nues puis 70 et
250 jours après plantation pour les plants installés par semis
direct dans les deux fréquences de défrichages. ( ):
Ecart-type
La présence du plantain dans les unités
expérimentales a été favorable à la croissance en
diamètre des plants installés à racines nues (p<0,006).
En l'absence du plantain une augmentation de 2,81mm a été
enregistrée contre 4,71 mm en sa présence. L'action du plantain
sur le diamètre moyen des plants installés par semis direct n'a
pas été significative (Fig. 17).
(#177; 1,80)
(#177; 0,79)
(#177; 2,87)
(#177; 0,56)
Fig. 17 : Variations
du diamètre moyen des jeunes cacaoyers entre 90 et 270 jours
après plantation chez les plants installés à racines nues
puis entre 70 et 250 jours après plantation chez les plants
installés par semis direct en présence et en l'absence du
plantain. ( ): Ecart-type
III.1.2.4 Production de
feuilles vertes par les jeunes cacaoyers
L'effet des classes de la canopée sur le nombre moyen
de feuilles vertes produite par les jeunes cacaoyers n'a pas été
significatif. Chez les plants installés par semis direct, la classe
45-64 % a permis une production de 9,41 feuilles contre 6,71 feuilles dans la
classe 0-15 %, la production dans les autres classes étant comprise
entre ces deux extrêmes. La production de feuilles a été
plus importante dans la classe 0-15% chez les plants installés à
racines nues, (Fig. 18).
Fig. 18. Variation du
nombre moyen de feuilles vertes produites par les jeunes cacaoyers entre 90 et
270 jours après plantation chez les plants installés à
racines nues puis entre 70 et 250 jours après plantation chez les plants
installés par semis direct dans les différentes classes de
couverture de la canopée.
Le régime de défrichage a été
avantageux pour les plants installés à racines nues, le nombre
moyen de feuilles vertes produites par ceux-ci étant plus
élevé pour le défrichage à intervalle de 6
semaines. Aucun effet de la fréquence de défrichage sur la
production des feuilles vertes n'a été observé chez les
plants installés par semis direct (Fig. 19).
(#177; 3,06)
(#177; 1,27)
(#177; 5,35)
(#177; 1,34)
Fig. 19. Variations du
nombre moyen de feuilles vertes produites par les jeunes cacaoyers entre 90 et
270 jours après plantation chez les plants installés à
racines nues puis entre 70 et 250 jours après plantation chez les plants
installés par semis direct dans les deux fréquences de
défrichages. ( ): Ecart-type
Le nombre moyen de feuilles vertes produites aussi bien en
présence qu'en l'absence du plantain par les plants installés par
semis direct n'a pas révélé l'existence de
différences significatives. Cependant la présence du plantain a
été avantageuse pour les plants installés à racines
nues (Fig. 20).
(#177; 3,20)
(#177; 2,71)
(#177; 4,81)
(#177; 2,77)
Fig. 20. Variations du
nombre moyen de feuilles vertes produites par les jeunes cacaoyers entre 90 et
270 jours après plantation chez les plants installés à
racines nues puis entre 70 et 250 jours après plantation chez les plants
installés par semis direct en présence ou en l'absence du
plantain. ( ): Ecart-type
III.1.3 Biomasse sèche
des mauvaises herbes
La répartition de la biomasse produite des mauvaises
herbes s'est montrée être sous la dépendance des classes de
couverture de la canopée. Les biomasses les plus importantes ont
été obtenues dans les classes de faible pourcentage de couverture
contrairement à ce qui était observé dans les classes de
pourcentage de couverture plus élevé où cette biomasse
était moins importante. La biomasse sèche de Chromoleana
odorata dans les classes 0-15 % et 15-30 % a été au
terme de chaque échantillonnage deux fois plus importante que celle
obtenue dans les classes 30-45 % et 45-64 % (Tableau VII).
Tableau VII. Biomasse
moyenne (t.ha-1) des différents groupes de mauvaises herbes dans les
classes de la canopée au terme des échantillonnages de juin 2004,
mars 2005 et juillet 2005.
ns : non significatif
mauvaises herbes
|
Classes de la canopée
|
p. diff
|
Evaluation
|
0-15 %
|
15-30 %
|
30-45 %
|
45-64 %
|
C. odorata
|
Juin 2004
|
2,39
|
2,17
|
1,12
|
1,03
|
0,003
|
mars 2005
|
1,48
|
1,36
|
0,56
|
0,47
|
0,073
|
juillet 2005
|
0,73
|
0,50
|
0,22
|
0,36
|
0,162 ns
|
Graminées
|
Juin 2004
|
0,35
|
0,08
|
0,02
|
0,08
|
0,011
|
mars 2005
|
0,50
|
0,26
|
0,05
|
0,17
|
0,006
|
juillet 2005
|
0,31
|
0,18
|
0,02
|
0,08
|
0,035
|
Autres monocotylédones
|
Juin 2004
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
mars 2005
|
0,16
|
0,30
|
0,15
|
0,33
|
0,263 ns
|
juillet 2005
|
0,05
|
0,06
|
0,10
|
0,13
|
0,247 ns
|
Autres
dicotylédones
|
Juin 2004
|
2,25
|
1,95
|
1,99
|
1,92
|
0,768 ns
|
mars 2005
|
2,33
|
2,34
|
1,45
|
1,47
|
0,001
|
juillet 2005
|
1,50
|
1,18
|
0,74
|
0,74
|
0,016
|
Les échantillonnages successifs ont également
permis de constater que Chromoleana odorata et les
dicotylédones étaient les groupes les plus dominant de part leur
contribution à la biomasse totale se situant entre 85 et 96 % avec plus
de 30 % pour la seule espèce C. Odorata. Les graminées
et les monocotylédones ont été moins
représentées, leur contribution se situant autour de 10% de la
biomasse totale dans les différentes classes de la canopée. Aucun
effet de la canopée sur la biomasse moyenne des monocotylédones
n'a été observé. Les moyennes de biomasse sèche
produite par Chromoleana odorata et le groupe des dicotylédones
ont évolué de façon décroissante avec le temps
(Tableau VIII).
Tableau VIII. Biomasse
moyenne (t/ha) des différents groupes de mauvaises herbes au terme des
échantillonnages successifs.
Echantillonnages
|
C. odorata
|
Graminées
|
Monocotylédones
|
Dicotylédones
|
Biomasse totale
|
p diff
|
juin-04
|
1,67
|
0,13
|
-
|
2,02
|
3,85
|
0,001
|
mars-05
|
0,96
|
0,25
|
0,23
|
1,90
|
3,36
|
0,002
|
juil-05
|
0,45
|
0,15
|
0,09
|
1,04
|
1,74
|
0,06
|
Les biomasses des mauvaises herbes ont été
sensiblement les même dans les deux régimes de défrichages,
les défrichages à intervalles de 6 semaines n'ayant
contribués que très faiblement à la lutte contre les
adventices. L'influence de la présence du plantain sur les biomasses des
différents groupes des mauvaises herbes n'a pas été
significative.
III.2 DISCUSSION
III.2.1 Caractérisation
de l'ombrage
S'il est possible de contrôler les conditions
expérimentales pour essais entrepris en station et au laboratoire
à travers la stabilisation des valeurs des différents facteurs
étudiés, les paysans qui travaillent en milieu réel par
contre sont confrontés à une toute autre
réalité.
Les évaluations successives du pourcentage de
couverture de la canopée ont permis de mettre en évidence la non
stabilité du niveau d'ombrage sous Terminalia
ivorensis. Les facteurs propres à cette espèce tels que
sa dynamique de croissance et l'élagage naturelle de branches ne peuvent
à eux seuls justifier cette instabilité. L'influence des
facteurs externes serait d'une importance indéniable dans ce
phénomène. Il a En effet été constaté que
le pourcentage d'ombrage fourni par la canopée des arbres en saison
sèche était moins important que celui observé pendant la
saison pluvieuse dans les différentes classes, ce qui permet d'affirmer
le rôle prépondérant du climat sur le niveau de protection
du sol par la canopée. Cette saisonnalité prononcée dans
la chute de feuilles des arbres en zone tropicale humide a également
été observée dans le sud-ouest du Nigeria où la
biomasse de litière produite pendant la grande saison sèche
était 10 fois plus importante que celle obtenu lors de la petite saison
sèche, la chute des feuilles pendant les mois humides étant moins
importante (Madge, 1969, cit. Norgrove, 1999). L'adaptation des arbres à
la détérioration des conditions du climat ne semble pas
être de moindre importance car T. ivorensis qui perd une
proportion importante de ses feuilles en saison sèche et les
régénère assez facilement avec l'arrivée des
premières pluies (Tableau VI). Il a également été
observé une présence de chenilles défoliatrices au niveau
du houppier des arbres pendant petite saison sèche. Ces
défoliateurs, identifiés dans le même site comme
étant Epicerura sp. (Lépidoptère :
Notodontidae) sont capables de conduire à une perte complète du
feuillage de T. ivorensis si les premières pluies ne
parvenaient pas à provoquer leur chute du sommet des arbres (Norgrove,
1999).
III.2.2 Canopée,
performance des cacaoyers et distribution des mauvaises herbes
III.2.2.1 Canopée et
performance des cacaoyers
Un pourcentage important de pertes en plants installés
à racines nues (87 %) a été observé 20 jours
après plantation, ces pertes seraient une conséquence non
seulement de la période de mise en place (juillet 2004) mais aussi de la
technique de mise en terre des cacaoyers. Un autre facteur expliquant la
faiblesse du pourcentage de cacaoyers de ce type établis 20 jours
après plantation serait lié à l'absence d'acclimatation
qui a contribué à l'exposition des semencaux. Le pourcentage de
plants installés par semis direct retrouvé vivant 70 jours
après plantation a été de 67 %. Les pertes en plants
installés à racines nues ont été à chaque
fois plus important que celui observé chez les plants installés
par semis direct dans les différentes classes de la canopée (Fig.
9). L'approche adoptée pour la mise en place des cacaoyers semble de ce
fait être un facteur important pour accroître les chances de
succès à la création d'une jeune cacaoyère, la
plantation à racines nues passant pour être moins recommandable
que l'établissement par semis direct des jeunes cacaoyers. Ceci
témoigne également de la délicatesse des jeunes cacaoyers
et des exigences de protection dont ils font l'objet, les tentatives
d'établissement d'une jeune cacaoyère en pleine lumière ne
pouvant fournir des résultats positifs que si un supplément en
fertilisant et en eau est assuré (Murray, 1975, cit. Wessel, 1987).
Chez les plants installés à racines nues, les
variations des paramètres de croissance qu'étaient la hauteur, le
diamètre et le nombre de feuilles ont été plus importantes
dans la classe 0-15 % lorsque les cacaoyers étaient sous l'ombrage
fourni par le plantain alors que dans les classes 15-30 % et 30-45 % les
variations étaient moins importantes (fig. 12, 15 et 18). L'augmentation
observée dans la classe 45-64 % pour ces paramètres confirme la
nécessité de compensation de toute réduction de l'ombrage
par un apport en fertilisants (Murray, 1975. cit. Wessel, 1987). L'effet
significatif de l'interaction ombrage/plantain n'a été
observée dans la classe 0-15 % que pour les plants installés
à racines nues, et confirme l'idée selon la quelle l'ombrage du
bananier plantain sans être d'excellente qualité peut être
utilisé pour la protection des jeunes cacaoyers en l'absence des arbres
d'ombrage (Lachenaud, 1987 ; Wood et Lass, 1987).
Chez plants installés par semis direct les
paramètres de croissance (diamètre, hauteur et nombre de
feuilles) n'ont pas montré de grandes différences entre les
classes. La classe 45-64 % a été la mieux indiquée pour
favoriser la croissance aérienne des jeunes cacaoyers ce qui semble
mettre en évidence la nécessité de l'acclimatation des
jeunes cacaoyers avant leur établissement en champ tout en restant
conforme aux recommandations usuelles qui demande de fournir aux jeunes
cacaoyers un ombrage se situant autour de 50 % environ de l'éclairement
incidente (Wood et Lass, 1987).
III.2.2.2 Canopée et
distribution des mauvaises herbes
La distribution des différents types de mauvaises
herbes dans les classes de la canopée n'a pas été la
même, les types dominant qu'étaient Chromoleana
odorata et les autres dicotylédones ont été
prédominants dans les classes 0-15 % et 15-30 % pour le premier puis
dans les classes 30-45 % et 45-64 % pour le second, et confirme le fait que
C. odorata soit une espèce de lumière capable de
coloniser assez rapidement le sol dès lors que celui-ci est mis à
nu. Un gradient de distribution des adventices a également
été observé, la biomasse moyenne sèche des
mauvaises herbes au terme des échantillonnages successifs
révélant un développement plus important de ceux-ci dans
les classes recevant un fort pourcentage de lumière (Tableau VII). Les
zones d'ombre peuvent donc de ce fait être utilisées comme outils
de protection contre la prolifération des mauvaises herbes, la
lumière étant par ailleurs un des éléments
essentiel à la levée de dormance des graines présentent
dans le sol (Ray, 1987).
III.2.3 Régime de
défrichage, performance des cacaoyers et distribution des mauvaises
herbes
III.2.3.1 Régime de
défrichage et performance des jeunes cacaoyers
Le défrichage à intervalle de 6 semaines n'a pas
conduit à une amélioration conséquente de la croissance
des plants installés par semis direct alors que chez les plants
installés à racines nues les variations de la hauteur et du
diamètre ont été plus importantes à 12 semaines
(Fig. 13 et 16). Le régime de défrichage tout comme le fauchage
des mauvaises herbes à 5-10 cm environ de la surface du sol peuvent en
être les principaux responsables. Wood et Lass (1987) rapportent des
résultats similaires, la biomasse moyenne sèche par jeunes
cacaoyers 22 semaines après plantation ayant presque doublé
lorsque les opérations d'entretiens étaient organisées
à intervalle de 2 semaines avec extension à 4 semaines par
rapport au défrichage à intervalle de 7 semaines ; cette
biomasse étant par ailleurs 5 fois moins importante en l'absence de
défrichage (Tableau IV). Osei-Bonsu et al. (1991) ont
également observé l'importance de la stratégie de
répression des mauvaises herbes sur la croissance des jeunes cacaoyers
en constatant que 4 défrichages à 10-15 cm du sol par an
était moins efficace pour stimuler la croissance des jeunes cacaoyers
par réduction de la concurrence des mauvaises herbes que 2 à 4
sarclages par an ou alors l'application de 2 l.ha-1 de paraquat
(herbicide) 4 fois par an.
Il a également été constaté une
forte représentativité de C. odorata au terme des
évaluations successives, leur contribution à la biomasse moyenne
totale dans les 2 fréquences de défrichages avoisinant les 30 %.
La capacité de dissémination des graines de cette mauvaise herbe
qui peut atteindre des densités de l'ordre de 4000
tiges.m-² (Ivens, 1974. cit. Oppong et al., 1993)
justifie une tel résultat. La faible performance des cacaoyers peut
également être la conséquence du fait que C.
odorata possède une base ligneuse qui lui permet de rejeter de
souche lorsqu'il est âgé. Dans de telles conditions, les
défrichages rapprochés et à mi-hauteur des herbes
permettent de réduire la concurrence pour la lumière alors que
cette concurrence au niveau racinaire reste intact, si elle n'est pas accrue
par une demande plus importante en éléments nutritifs pour
assurer le bon développement des pousses nouvellement émises
C. odorata.
Le comportement des plants installés par semis direct
dans les deux fréquences de défrichages permet dire que cette
approche de mise en place est mieux indiquée que la plantation à
racines nues pour faire face à la concurrence des adventices. Aucun
effet du défrichage sur la croissance des plants installés par
semis direct n'a été observé probablement parce que pour
eux il ne s'est pas posé un problème d'acclimatation et qu'ils
n'ont pas eu à subir un traumatisme de mise en place comme cela a
été le cas pour les plants installés à racines
nues.
III.2.3.2 Régime de
défrichage et biomasse des mauvaises herbes
Le constat selon lequel la biomasse moyenne des mauvaises
herbes dans les deux fréquences de défrichage était
sensiblement la même semble assez proche des résultats que
rapportent Wood et Lass (1987) des travaux de Ruinard (1966) qui avait obtenu
une biomasse sèche des mauvaises herbes de 5,76 t/ha pour les
défrichages à intervalle 7 semaines contre 5,00 t/ha en l'absence
de défrichage et 0, 27 t/ha pour les défrichages à
intervalle de 2 semaines avec extension à 4 semaines. Le
défrichage à intervalle de 6 semaines ne semble pas suffisant
pour réduire de façon efficace la prolifération des
mauvaises herbes ; il permettrait tout au contraire une assez bonne
exposition de la surface du sol favorable à la dissémination des
graines des adventices par anémochorie et une levée de la
dormance au niveau de la banque de graines du sol. L'agressivité propre
des espèces (adventices) semble également y avoir une
implication. En effet il a été observé une recrudescence
des mauvaises herbes au terme des défrichages à intervalle de 6
semaines et la hauteur moyenne des herbes dans les unités à
faibles fréquences (12 semaines) n'était pas très
différente de celle observée dans les unités
défrichées 6 semaines auparavant. Les mauvaises herbes colonisent
donc assez rapidement le sol après sa mise à nu avec une phase de
croissance végétative assez rapide.
III.2.4 Plantain, performance
des cacaoyers et distribution des mauvaises herbes
L'ombrage fourni par le plantain a été
favorable au développement plants installés à racines
nues, cet effet étant plus perceptible dans la classe 0-15 % de
couverture de la canopée, et confirme la nécessité de
l'acclimatation pour les jeunes cacaoyers lorsqu'ils sont transplantés
dans des conditions autre que celles de l'environnement où ils ont
germés. Cette performance serait également une conséquence
de la protection fournie aux cacaoyers par le bananier plantain qui participe
à la protection du système racinaire des jeunes cacaoyers qui se
trouvant dans les premiers centimètres du sol. L'effet de l'ombrage
fourni par le plantain sur le développement des plants installés
par semis direct n'a pas été observé et serait une
conséquence de la non nécessité de l'acclimatation pour
les jeunes cacaoyers dans cette approche de mise en place ; le traumatisme
de mise en place étant par ailleurs absent. L'impact du plantain sur
la biomasse moyenne des mauvaises herbes n'a pas été très
perceptible.
CHAPITRE IV. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Ce travail a permis d'observer le comportement des jeunes
cacaoyers (Theobroma cacao) en association avec un bois
d'oeuvre (Terminalia ivorensis) et une culture
herbacées pérenne (Musa spp.), la stratification des
composantes étant bien différentiée.
L'impossibilité de stabiliser le pourcentage de couverture de la
canopée responsable de l'ombrage comme s'est le cas dans les essais en
station a été mise en évidence et est lié non
seulement à la dynamique de croissance des végétaux, mais
aussi à la saisonnalité et aux attaques des défoliateurs.
Le cacaoyer connue comme une plante d'ombre de par son aire d'origine montre
une assez bonne capacité d'adaptation à l'exposition à la
lumière du soleil ; il n'est donc pas une plante d'ombre typique
bien que l'évolution de ses paramètres de croissance
aérienne ait été meilleur en présence des facteurs
fournissant l'ombrage : Musa spp. et T.
ivorensis. La nécessité de fournir de l'ombrage aux
cacaoyers étant ainsi établis, il serait souhaitable de
procéder au réglage de l'ombrage en période de pluie
plutôt qu'en saison sèche car c'est pendant la saison sèche
que les cacaoyers ont le plus besoin de la protection des arbres.
Cette étude comme bien d'autres a montré que
l'association cacaoyer-bananier plantain est recommandable puisque sans toute
fois entamer de façon significative la croissance des cacaoyers, le
plantain fourni aux cacaoyers l'ombrage nécessaire pour leur protection
pendant leur jeune âge avant la fermeture complète de la
canopée formée par ceux-ci. Le plantain offre en plus l'avantage
d'être potentiellement source de revenus pour le planteur et est
d'élimination facile lorsque le besoin de son ombrage par cacaoyers
diminue.
Le défrichage à des intervalles de temps
inférieurs à 6 semaines pour une croissance optimale et une
élimination efficace de la concurrence des mauvaises herbes n'est pas
applicable en milieu paysans du fait qu'il exige non seulement une certaine
disponibilité en temps, mais aussi présente un coût en main
d'oeuvre important. Il semble important à la création de toute
jeune cacaoyère, de penser un système dans lequel la strate
herbacée serait dominées par des espèces
améliorantes (plantes de couvertures) ou alors occupée par des
cultures vivrières annuelles dont l'entretien constant profiterait
également aux cacaoyers comme c'est le cas dans les systèmes
taungya.
Une étude économique prenant en compte le temps
nécessaire à l'entretien et visant à comparer la
monoculture du cacaoyer à sa culture en association doit
également être envisagée en vue d'en déterminer de
l'efficacité coût/bénéfices.
BIBLIOGRAPHIE
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2047-2061.
ANNEXES
Annexe 1. Photographies
des composantes.
a
a- Jeune cacaoyer installé par semis direct 160 jours
après plantation.
b
b- Défoliation du houppier d'un pied de Terminalia
ivorensis provoquée par la sécheresse (juillet 2004) et la
présence d'une chenille defoliatrice (Epicerura sp.).
Annexe 2. Illustration du principe d'estimation de l'ombrage par
analyse des photographies pour la délimitation des classes de couverture
par la canopée au moyen de deux logiciels.
Ombrage (%) 50,3 53,2 52,8
63,3
Images traitées (Minolta Dimage Viewer)
Moyenne = (50,3+53,2+52,8+63,3)/4 = 54,9 %
Photographies initiales
Paint Shop Pro
Annexe 3. Liste des
espèces inventoriées sous la canopée et répartition
dans les différents types des mauvaises herbes, exception faite de
Terminalia ivorensis, Theobroma cacao et Musa spp..
types
|
Noms scientifiques
|
Familles
|
Classes
|
Chromolaena
|
Chromolaena odorata
|
Asteraceae
|
Dicotylédones
|
Graminées
|
Acroceras zizanioides
|
Poaceae
|
Monocotylédones
|
Axonopus compressus
|
Poaceae
|
Brachiaria lata
|
Poaceae
|
Brachiaria sp.
|
Poaceae
|
Eragrostis tremula
|
Poaceae
|
Plismenus burmannii
|
Poaceae
|
Panicum sp.
|
Poaceae
|
Paspalum conjugatum
|
Poaceae
|
Setaria barbata
|
Poaceae
|
Setaria sp.
|
Poaceae
|
Autres dicotylédones
|
Achyranthes aspera
|
Amaranthaceae
|
Dicotylédones
|
Cyathula prostrata
|
Amaranthaceae
|
Tabernaemontana sp.
|
Apocynaceae
|
Bidens pilosa
|
Asteraceae
|
Crassocephalum sp.
|
Asteraceae
|
Erigeron floribundus
|
Asteraceae
|
Lactuca taraxacifolia
|
Asteraceae
|
Spilanthes filicanti
|
Asteraceae
|
Synedrella nodiflora
|
Asteraceae
|
Vernonia ambigua
|
Asteraceae
|
Newbouldia laevis
|
Bignoniaceae
|
Anthonotha macrophylla
|
Caesalpiniaceae
|
Combretum hispidum
|
Combretaceae
|
C. racemosum
|
Combretaceae
|
Combretum sp.
|
Combretaceae
|
Terminalia superba
|
Combretaceae
|
Cnestis ferrugianea
|
Connaraceae
|
Ipomoea mauritiana
|
Convolvulaceae
|
Ipomoea aquatica
|
Convolvulaceae
|
Ipomoea sp.
|
Convolvulaceae
|
Acalypha ciliata
|
Euphorbiaceae
|
Alchornea cordifolia
|
Euphorbiaceae
|
Mallotus oppositifolius
|
Euphorbiaceae
|
Manniophytonfulvum
|
Euphorbiaceae
|
Megaphrynium macrostachyum
|
Euphorbiaceae
|
Icacina tricantha
|
Icacinaceae
|
Sida corymbosa
|
Malvaceae
|
Jateorhiza micrantha
|
Menispermaceae
|
Albizia zygia
|
Mimosaceae
|
Ficus exasperata
|
Moraceae
|
Musanga cecropioides
|
Moraceae
|
Lophira alata
|
Ochnaceae
|
Ludwigia hyssopifolia
(= Jussiaeca linifolia)
|
Onagraceae
|
Dalbergia sp.
|
Papilionoidaceae
|
Desmodium decipiensis
|
Papilionoidaceae
|
D. adscendens
|
Papilionoidaceae
|
Desmodium sp.
|
Papilionoidaceae
|
Passiflora foetida
|
Passifloraceae
|
Diodia scandens
|
Rubiaceae
|
Oldenlandia corymbosa
|
Rubiaceae
|
Psychotria sp.
|
Rubiaceae
|
Richardia brasilensis
|
Rubiaceae
|
Solanum sp.
|
Solanaceae
|
Triumfetta cordifolia
|
Tilaceae
|
Trema orientalis
|
Ulmaceae
|
Fleurya aestuans
|
Urticaceae
|
Pouzolzia guineensis
|
Urticaceae
|
Stachytarpheta cayennensis
|
Verbenaceae
|
Autres monocotylédones
|
Crystosperma senegalense
|
Araceae
|
Monocotylédones
|
Aneilema beninensis
|
Commelinaceae
|
Commelina diffusa
|
Commelinaceae
|
Palisota hirsuta
|
Commelinaceae
|
Mariscus sp.
|
Cyperaceae
|
Ataenidia conferta
|
Marantaceae
|
Halopegia azurea
|
Marantaceae
|
Sarcophrynium prionogonium
|
Marantaceae
|
Haumania denkelmannia
|
Marantaceae
|
Smilax kraussiana
|
Smilacaceae
|
Aframomum sp.
|
Zingiberaceae
|
Costus afer
|
Costaceae
|
Annexe 4. Variation des paramètres de
croissances des cacaoyers et de la biomasse sèche des mauvaises
herbes.
Evolution de la hauteur moyenne (cm) des jeunes cacaoyers dans
les classes de la canopée. JAP: Jours après plantation
|
Classes de la canopée
|
Plants installés à racines nues
|
Plants installes par semis direct
|
20 JAP
|
90 JAP
|
180 JAP
|
270 JAP
|
70 JAP
|
160 JAP
|
250 JAP
|
0-15%
|
66,00
|
37,37
|
58,16
|
76,44
|
11,84
|
20,98
|
33,47
|
15-30%
|
64,08
|
34,50
|
45,26
|
36,58
|
10,69
|
21,64
|
36,52
|
30-45%
|
63,68
|
22,37
|
34,19
|
40,75
|
9,87
|
19,95
|
31,81
|
45-64%
|
65,90
|
29,17
|
36,91
|
40,75
|
10,2
|
23,14
|
36,77
|
Evolution du diamètre moyen (mm) des jeunes cacaoyers dans
les classes de la canopée.
JAP: Jours après plantation
|
|
Plants installés à racines nues
|
Plants installés par semis direct
|
classes
|
20 JAP
|
90 JAP
|
180 JAP
|
270 JAP
|
70 JAP
|
160 JAP
|
250 JAP
|
0-15%
|
5,61
|
5,77
|
8,43
|
12,19
|
3,04
|
3,93
|
6,31
|
15-30%
|
5,84
|
6,51
|
7,11
|
9,55
|
2,64
|
4,10
|
7,31
|
30-45%
|
5,32
|
5,88
|
6,30
|
7,16
|
2,502
|
4,15
|
6,75
|
45-64%
|
5,81
|
6,31
|
6,92
|
9,15
|
2,54
|
4,70
|
7,42
|
Evolution du nombre moyen de feuilles par jeune cacaoyer dans les
classes de la canopée.
JAP: Jours après plantation
|
Classes de la canopée
|
Plants installés à racines nues
|
Plants installés par semis direct
|
20 JAP
|
90 JAP
|
180 JAP
|
270 JAP
|
70 JAP
|
160 JAP
|
250 JAP
|
0-15%
|
1,16
|
5,44
|
13,61
|
25,00
|
3,60
|
6,63
|
10,45
|
15-30%
|
0,95
|
3,72
|
7,61
|
10,23
|
3,25
|
7,67
|
11,93
|
30-45%
|
0,15
|
3,97
|
4,64
|
6,68
|
2,99
|
7,19
|
10,35
|
45-64%
|
0,184
|
3,44
|
8,31
|
15,25
|
3,01
|
8,10
|
12,21
|
Evolution de la hauteur moyenne (cm) des jeunes cacaoyers dans
les deux fréquences de défrichages. JAP: Jours après
plantation
|
Fréquences de défrichage
|
Plants installés à racines nues
|
Plants installés par semis direct
|
20 JAP
|
90 JAP
|
180 JAP
|
270 JAP
|
70 JAP
|
160 JAP
|
250 JAP
|
6 semaines
|
65,825
|
29,065
|
43,67
|
50,87
|
10,085
|
20,935
|
34,19
|
12 semaines
|
64,005
|
32,64
|
43,595
|
59,68
|
11,215
|
21,915
|
35,1
|
Evolution du diamètre moyen (mm) des jeunes cacaoyers dans
les deux fréquences de défrichages. JAP: Jours après
plantation
|
Fréquences de défrichage
|
Plants installés à racines nues
|
Plants installés par semis direct
|
20 JAP
|
90 JAP
|
180 JAP
|
270 JAP
|
70 JAP
|
160 JAP
|
250 JAP
|
6 semaines
|
5,635
|
5,825
|
7,575
|
9,365
|
2,645
|
4,315
|
7,055
|
12 semaines
|
5,66
|
5,91
|
6,805
|
9,67
|
2,725
|
4,125
|
6,84
|
Evolution de nombre moyen de feuilles par jeune cacaoyer dans les
deux fréquences de défrichages. JAP: Jours après
plantation
|
Fréquences de défrichage
|
Plants installés à racines nues
|
Plants installés par semis direct
|
20 JAP
|
90 JAP
|
180 JAP
|
270 JAP
|
70 JAP
|
160 JAP
|
250 JAP
|
6 semaines
|
0,655
|
4,44
|
9,92
|
16,075
|
3,15
|
7,40
|
11,24
|
12 semaines
|
0,57
|
3,84
|
7,16
|
12,505
|
3,27
|
7,385
|
11,23
|
Evolution de la hauteur moyenne (cm) des jeunes cacaoyers en
association avec ou sans plantain.
JAP: Jours après plantation
|
Présence/absence du plantain
|
Plants installés à racines nues
|
Plants installés par semis direct
|
20 JAP
|
90 JAP
|
180 JAP
|
270 JAP
|
70 JAP
|
160 JAP
|
250 JAP
|
Sans plantain
|
60,47
|
21,28
|
33,79
|
42,97
|
10,55
|
21,36
|
34,94
|
Avec plantain
|
69,36
|
40,43
|
53,47
|
67,53
|
10,75
|
21,5
|
34,37
|
Evolution du diamètre moyen (mm) des jeunes cacaoyers en
association avec ou sans plantain.
JAP: Jours après plantation
|
Présence/absence du plantain
|
Plants installés à racines nues
|
Plants installés par semis direct
|
20 JAP
|
90 JAP
|
180 JAP
|
270 JAP
|
70 JAP
|
160 JAP
|
250 JAP
|
Sans plantain
|
4,96
|
4,58
|
5,84
|
7,49
|
2,73
|
4,24
|
7,17
|
Avec plantain
|
6,33
|
7,16
|
8,54
|
11,54
|
2,63
|
4,2
|
6,87
|
Evolution du nombre moyen de feuilles par jeune cacaoyers en
association avec ou sans plantain. JAP: Jours après plantation
|
Présence/absence du plantain
|
Plants installés à racines nues
|
Plants installés par semis direct
|
20 JAP
|
90 JAP
|
180 JAP
|
270 JAP
|
70 JAP
|
160 JAP
|
250 JAP
|
Sans plantain
|
0,18
|
3,47
|
7,42
|
11,61
|
3,17
|
7,33
|
11,24
|
Avec plantain
|
1,04
|
4,82
|
9,67
|
16,97
|
3,26
|
7,46
|
11,23
|
Moyenne de biomasse (t/ha) des différents types de
mauvaises herbes dans les classes de la canopée.
Classes de la canopée
|
Période d'évaluation
|
Type de mauvaises herbes
|
Chromoleana
|
Graminées
|
Autres monocotylédones
|
Autres dicotylédones
|
0-15%
|
juin-04
|
2,39
|
0,35
|
-
|
-
|
mars-05
|
1,48
|
0,5
|
0,16
|
2,33
|
juil-05
|
0,73
|
0,31
|
0,05
|
1,50
|
15-30%
|
juin-04
|
2,17
|
0,08
|
-
|
-
|
mars-05
|
1,36
|
0,26
|
0,30
|
2,34
|
juil-05
|
0,50
|
0,18
|
0,06
|
1,18
|
30-45%
|
juin-04
|
1,12
|
0,02
|
-
|
-
|
mars-05
|
0,56
|
0,05
|
|
|
juil-05
|
0,22
|
0,02
|
0,15
|
1,45
|
45-64%
|
juin-04
|
1,03
|
0,08
|
-
|
-
|
mars-05
|
0,47
|
0,17
|
0,33
|
1,45
|
juil-05
|
0,36
|
0,08
|
0,13
|
0,74
|
Moyenne de biomasse (t/ha) des différents types de
mauvaises herbes dans les deux fréquences de défrichages.
fréquences de défrichage
|
Période d'évaluation
|
Type de mauvaises herbes
|
Chromoleana
|
Graminées
|
Autres monocotylédones
|
Autres dicotylédones
|
6 semaines
|
juin-04
|
1,835
|
0,1425
|
-
|
-
|
mars-05
|
0,935
|
0,186
|
0,1805
|
1,882
|
juil-05
|
0,457
|
0,1285
|
0,083
|
1,0405
|
12 semaines
|
juin-04
|
1,52
|
0,134
|
-
|
-
|
mars-05
|
0,995
|
0,3165
|
0,295
|
1,92
|
juil-05
|
0,456
|
0,173
|
0,0985
|
1,05
|
Moyenne de biomasse (t/ha) des différents types de
mauvaises herbes avec ou sans plantain.
fréquences de défrichage
|
Période d'évaluation
|
Type de mauvaises herbes
|
Chromoleana
|
Graminées
|
Autres monocotylédones
|
Autres dicotylédones
|
Sans plantain
|
juin-04
|
1,74
|
1,10
|
-
|
-
|
mars-05
|
0,94
|
0,12
|
0,24
|
1,82
|
juil-05
|
0,39
|
0,11
|
0,07
|
0,93
|
Avec plantain
|
juin-04
|
1,62
|
0,175
|
-
|
-
|
mars-05
|
1,00
|
0,37
|
0,23
|
1,97
|
juil-05
|
0,52
|
0,187
|
0,10
|
1,15
|
Annexe 5 . Fiches d'évaluations
Fiches d'évaluation de la
biomasse sèche des mauvaises herbes
Date :........................................
Parcelle : ......
Carré
|
Chr1
|
Chr2
|
Chr3
|
Gram1
|
Gram2
|
Gram3
|
Dicot1
|
Dicot2
|
Dicot3
|
Monocot1
|
Monocot2
|
Monocot3
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chr : C. odorata ; Gram :
graminées ; Dicot : dicotylédones ; Monocot :
monocotylédones
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fiche d'évaluation des cacaoyers (Ebogo)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Parcelle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Date
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
hauteur
(cm)
|
diamètre
|
Feuilles
|
|
|
|
hauteur
|
diamètre
|
Feuilles
|
|
|
|
hauteur
|
diamètre
|
Feuilles
|
|
|
|
hauteur
|
diamètre
|
Feuilles
|
plant
|
Type
|
(mm)
|
nombre
|
|
plant
|
Type
|
(cm)
|
(mm)
|
nombre
|
|
plant
|
Type
|
(cm)
|
(mm)
|
nombre
|
|
plant
|
Type
|
(cm)
|
(mm)
|
nombre
|
1
|
|
|
|
|
|
21
|
|
|
|
|
|
51
|
|
|
|
|
|
71
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
22
|
|
|
|
|
|
52
|
|
|
|
|
|
72
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
23
|
|
|
|
|
|
53
|
|
|
|
|
|
73
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
24
|
|
|
|
|
|
54
|
|
|
|
|
|
74
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
|
55
|
|
|
|
|
|
75
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
26
|
|
|
|
|
|
56
|
|
|
|
|
|
76
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
27
|
|
|
|
|
|
57
|
|
|
|
|
|
77
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
28
|
|
|
|
|
|
58
|
|
|
|
|
|
78
|
|
|
|
|
9
|
|
|
|
|
|
29
|
|
|
|
|
|
59
|
|
|
|
|
|
79
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
30
|
|
|
|
|
|
60
|
|
|
|
|
|
80
|
|
|
|
|
11
|
|
|
|
|
|
31
|
|
|
|
|
|
61
|
|
|
|
|
|
81
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
32
|
|
|
|
|
|
62
|
|
|
|
|
|
82
|
|
|
|
|
13
|
|
|
|
|
|
33
|
|
|
|
|
|
63
|
|
|
|
|
|
83
|
|
|
|
|
14
|
|
|
|
|
|
34
|
|
|
|
|
|
64
|
|
|
|
|
|
84
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
35
|
|
|
|
|
|
65
|
|
|
|
|
|
85
|
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|
|
36
|
|
|
|
|
|
66
|
|
|
|
|
|
86
|
|
|
|
|
17
|
|
|
|
|
|
37
|
|
|
|
|
|
67
|
|
|
|
|
|
87
|
|
|
|
|
18
|
|
|
|
|
|
38
|
|
|
|
|
|
68
|
|
|
|
|
|
88
|
|
|
|
|
19
|
|
|
|
|
|
39
|
|
|
|
|
|
69
|
|
|
|
|
|
89
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
40
|
|
|
|
|
|
70
|
|
|
|
|
|
90
|
|
|
|
|
Annexe 6.Chronogramme des
activités des activités menées au cours de la
période d'étude dans le « Multistrata »
à Ebogo.
Activités
|
du
|
au
|
Echantillonnage des mauvaises herbes
|
07/06/2004
|
23/06/2004
|
défrichage
|
28/06/2004
|
10/07/2004
|
Piquetage et trouaison
|
05/07/2004
|
23/07/2004
|
Plantation des cacaoyers
|
26/07/2004
|
04/08/2004
|
Première évaluation de l'ombrage
|
05/08/2004
|
06/08/2004
|
Première photographie de la canopée
|
10/08/2004
|
18/08/2004
|
Premier défrichage partiel (6 semaines)
|
23/08/2004
|
27/08/2004
|
Cotation et mesure de la circonférence des arbres
|
06/09/2004
|
10/09/2004
|
Evaluation de la reprise des cacaoyers
|
13/09/2004
|
15/09/2004
|
Mise en terre des fèves
|
20/09/2004
|
24/09/2004
|
Premier défrichage total (12 semaines)
|
10/10/2004
|
16/10/2004
|
Deuxième photographie de la canopée
|
03/11/2004
|
04/11/2004
|
Deuxième évaluation des cacaoyers
|
09/11/2004
|
19/11/2004
|
Deuxième défrichage partiel (6 semaines)
|
22/11/2004
|
24/11/2004
|
Echantillonnage des mauvaises herbes
|
25/02/2005
|
07/03/2005
|
Troisième évaluation de l'ombrage
|
08/03/2005
|
09/03/2005
|
Deuxième défrichage total (12 semaines)
|
10/03/2005
|
18/03/2005
|
Troisième photographie de la canopée
|
28/03/2005
|
04/04/2005
|
Troisième défrichage partiel (6 semaines)
|
13/05/2005
|
20/05/2005
|
Echantillonnage des mauvaises herbes
|
17/06/2005
|
27/06/2005
|
Quatrième photographie de la canopée
|
28/07/2005
|
29/07/2005
|
Troisième défrichage total (12 semaines)
|
04/07/2005
|
11/07/2005
|
Quatrième évaluation des cacaoyers
|
12/07/2005
|
18/07/2005
|
|
|